© Dunod, 2022
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
ISBN : 978-2-10-084501-9
Page de titre
Copyright
Préface
Introduction
Autoévaluation
3. Comment démarrer ?
Se faire aider
Le teaser
Le dilemme de la croissance
Conclusion
Notes
Bibliographie
Sitographie
Clara Chappaz
Directrice de la Mission French Tech
Introduction
Bon voyage !
1
Objectifs
►►► Clarifier le terme « entrepreneur » pour mieux
comprendre votre posture.
►►► Envisager tous les profils d’entrepreneurs pour
trouver le vôtre.
►►► Visualiser l’ampleur du phénomène
entrepreneurial.
Avant de traiter des questions que vous vous posez avant de vous lancer et
de changer de carrière, il nous paraît important de clarifier la notion
d’entrepreneur et surtout de balayer la palette de tous les types
d’entrepreneurs qui existent et qui vous qui vous aideront à clarifier votre
propre posture.
Les « indépendants »
TÉMOIGNAGE
Alice Amiel, freelance heureuse
Directrice artistique, Alice, 31 ans, s’est lancée dans l’aventure il y a trois ans après plusieurs
expériences dans des agences de communication. Ses clients : des marques, des entreprises, des
start-up pour lesquels elle réalise des identités visuelles (logos), des sites Internet ou encore des
publicités. Les raisons de son choix ? « Un peu d’atavisme familial. Mes parents étaient
indépendants. Je n’ai pas grandi avec des proches évoluant dans le salariat », mais sa principale
motivation pour se lancer en solo reposait sur son vécu en agence. « Je voulais m’émanciper des
process, pouvoir choisir et travailler en direct avec des clients, avec des projets plus en phase
avec mes valeurs. Le fait d’avoir des interlocuteurs différents rend les journées toujours riches,
jamais monotones. J’ai l’impression de
progresser bien plus vite qu’en agence car je n’ai pas le droit à l’erreur », note-t-elle. Depuis la
crise du Covid-19, cette Normande d’origine confesse apprécier au plus haut point de travailler
depuis l’endroit qu’elle a choisi. « Certains clients ne savent même pas dans quelle ville j’habite
et s’en fichent royalement », s’amuse-t-elle.
À noter que c’est souvent aussi un statut intermédiaire pour tester son
idée, commencer à facturer, avant de se lancer dans la création
d’entreprise ; c’était en tout cas le principe à l’origine de la création du
régime d’auto-entrepreneur.
Les « innovateurs »
Ils sont une grande famille dans laquelle on retrouve les purs
innovateurs, au sens schumpétérien, qui créent des entreprises à potentiel,
bénéficient d’aides publiques le plus souvent et font partie de réseaux
comme la French Tech. Ils déposent des brevets, sont généralement
diplômés, issus de laboratoires performants et exportent généralement leur
concept. Si le succès est au rendez-vous, ils peuvent devenir des
entrepreneurs en hypercroissance sur un marché mondial. On trouve
parmi eux les « serial entrepreneurs » et les « entrepreneurs mondiaux »
qui, avec Internet et les réseaux sociaux, se créent, se font connaître et
vendent nécessairement dans le monde entier très simplement et en temps
réel. Ils pourraient devenir des ETI (entreprises de taille intermédiaire).
Mais les serial entrepreneurs peuvent également se trouver parmi des
franchisés (on pense à la famille Leclerc) ou parmi des commerçants
possédant plusieurs enseignes.
On trouve également les entrepreneurs « verts » qui exercent dans les
secteurs de l’eau, de l’énergie, du bâtiment, des transports, de la logistique,
de l’industrie, de l’agriculture, des achats, du tourisme ou encore de
l’animation et qui veulent transformer ou sauver la planète.
Ingénieur Supélec, Jean-Baptiste Rudelle travaille une dizaine d’années dans les
télécoms. Parallèlement à son activité salariée, il crée une première société, Kallback, qui
permet de payer moins cher ses communications téléphoniques avec l’étranger. Puis,
en 1999, il cofonde le site Kiwee, spécialisé dans les jeux par SMS, sonneries et logos.
La société est revendue en 2004 à American Greetings, dont il prend la direction de la
zone Europe. En 2005, il cofonde et préside Criteo. Il déménage à Palo Alto en Californie
pour développer la R&D depuis la Silicon Valley. Après son introduction au Nasdaq,
fin 2015, il quitte la direction générale de Criteo et lance l’application de covoiturage
urbain Less, qu’il revend ensuite en 2018 à BlaBlaCar. En mai 2018, il revient à la
direction générale de Criteo avant d’en repartir pour créer un think tank en 2020.
Les « digitaux »
C’est l’histoire d’un projet né à l’Edhec qui devient l’une des premières applications de
paiement et de remboursement entre particuliers. L’idée de base était de pouvoir se
rembourser et se renvoyer de l’argent gratuitement depuis son téléphone. Avec leur
première bourse, ils ont pu financer la version beta de leur solution, qu’ils ont ensuite
testée en envoyant des invitations à une dizaine d’amis qui devaient eux-mêmes les faire
passer à des gens qu’ils ne connaissaient pas pour ne pas avoir d’avis biaisés. Ils se sont
fait connaître en distribuant des tracts dans les rues de Lille, en faisant la tournée des bars,
des soirées étudiantes… Bref, ils étaient là où se trouvait le besoin et ont progressé via le
bouche-à-oreille de leur communauté.
Les « lifestyles »
Ces entrepreneurs recherchent avant tout une manière de vivre, bien au-
delà de la simple création d’entreprise, avec la volonté de s’affranchir des
modes d’organisation tutélaire hérités du passé et d’agir directement.
Dans cette catégorie, on retrouve les « néo-artisans » porteurs d’un
projet de vie. Ces urbains (souvent d’anciens cadres) choisissent pour la
plupart de s’installer (ou de retourner) en zone rurale et créent dans des
domaines connectés ou traditionnels en les revisitant (agriculture bio et
tourisme, artisanat, alimentation…). Ils choisissent leur lieu de vie et de
travail, sont créatifs, intuitifs, travaillent en réseau et privilégient les
produits ou services locaux de qualité à forte marge (artisanat, culture bio).
TÉMOIGNAGE
Ingénieur en informatique, Patrick Gomez occupe pendant dix ans des postes de direction chez
IBM. À la faveur d’un executive MBA à HEC, et de son projet de fin d’études sur la reprise d’une
boulangerie industrielle, il passe son CAP boulanger et reprend la même année une première
société. « Amoureux du pain depuis mon enfance, j’ai repris en 2011 un atelier-fournil aux portes
de Paris qui m’offrait ce que je recherchais : un savoir-faire traditionnel, des recettes
authentiques et une belle équipe de passionnés… Par conviction, j’ai misé dès le départ sur le bio
et le local en sélectionnant exclusivement les meilleures farines bio issues majoritairement du
bassin d’Île-de-France8 », relate-t-il.
Les « mampreneurs » sont aussi dans cette lignée dans la mesure où ces
femmes entrepreneures, autour de la trentaine, recherchent une nouvelle
façon de vivre, plus libre et épanouie, tout en ayant de jeunes enfants.
Exemple de Mampreneur : Shiva Shaffii9,
fondatrice de Parent Épuisé, la première communauté décalée des parents
qui ont décidé de rire de leur condition
Diplômée d’HEC, Shiva Shaffii commence sa carrière dans le marketing des cosmétiques
puis une activité de consultante indépendante.
Elle fonde la branche entrepreneuriale d’une ONG. Sa première maternité va lui donner
l’idée de sa première entreprise : La petite bête, une gamme de vêtements intelligents et
ludiques pour bébé qui sera lauréate du Mercure HEC du meilleur projet incubé, puis
finaliste du Grand Prix des jeunes créateurs d’Unibail-Rodamco.
Parallèlement aux difficultés de faire émerger cette nouvelle marque pour enfants, elle
fait la découverte de la vie de Mampreneure. Elle commence à en parler avec humour sur
les réseaux sociaux, le phénomène Parent Épuisé naît, vite repéré et intégré par le groupe
de presse Webedia.
Entrepreneure autodidacte, sans réseau ni moyens, Sally décide d’ouvrir son propre
magasin de vente de stores et de cloisons après avoir travaillé plusieurs années dans le
secteur pour financer ses études. « Ce prix est arrivé à un moment où j’étais très
découragée. Cela faisait deux ans et demi que j’avais créé mon entreprise et, je ne gagnais
pas encore de quoi vivre. Cela m’a boostée et redynamisée, m’a valorisée. Je me suis
sentie reconnue. J’étais toute seule dans mon coin à me battre et je me suis aperçue qu’il
y avait plein d’autres chefs d’entreprise comme moi, que je n’étais pas toute seule10 ».
Sally explique aujourd’hui sa réussite par son envie d’entreprendre, la liberté de travailler
à sa façon, l’envie de se construire une vie meilleure et de s’en donner les moyens. Elle
témoigne aujourd’hui dans les écoles, persuadée que son exemple peut donner l’envie à
des jeunes d’entreprendre pour s’en sortir.
Ancien cadre financier, aujourd’hui, tressage, tissage et tricotage n’ont plus de secret pour
lui. Tout commence par un bilan de compétences où Olivier comprend que son travail
manque de sens et qu’il souhaite devenir entrepreneur. Il quitte son emploi en 2008 pour
se dédier à 100 % à la recherche d’une entreprise à reprendre, avec le soutien de
l’association C.R.A11. En 2010, SCF lui est cédée. Il réorganise la société pour la
conduire avec l’évolution du secteur de la mode et du luxe et revoit ses modes de
fabrication pour plus de réactivité. En 2012, SCF est labellisée Entreprise du Patrimoine
Vivant, afin de valoriser les savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence des
collaborateurs.
Les « imitateurs »
EM Lyon 1998, Pierre-Édouard Stérin, après une très courte carrière d’analyste financier,
connaît un rapide premier succès entrepreneurial en co-fondant et revendant rapidement
ses parts dans une société de distribution de logiciels et de jeux vidéo à succès. Il connaît
alors une vraie traversée du désert entrepreneurial en travaillant pendant deux ans sur une
vingtaine de business plans sans qu’aucun projet n’aboutisse favorablement. Il découvre
le concept des coffrets cadeaux Weekendesk en Belgique en 2002. Persuadé de leur
potentiel, il réussit alors à convaincre les deux fondateurs belges de distribuer leur
concept sur le marché français, en créant en 2003 la société et en signant avec eux un
contrat de franchise. Quatre ans plus tard, le succès est tel qu’il réalise déjà 100 millions
d’euros de volume d’affaires et a les moyens de racheter son franchiseur. Il prend le nom
de Smartbox, qui deviendra le leader mondial du coffret cadeau.
Les « engagés »
Ces entrepreneurs veulent changer le monde et/ou le protéger, et ainsi se
sentir utiles. Les plus avancés sont engagés dans un mouvement global dit
« innovation for a better life » qui vise au recentrage de l’innovation vers le
développement humain et le développement durable. Ils inventent des
solutions à des problèmes jugés insolubles, créent des activités inattendues,
porteuses de sens et de convivialités nouvelles, sans s’embarrasser des
cadres préétablis. Certains sont dans le champ de l’entrepreneuriat, d’autres
hors du champ de l’entreprise, mais tous ont une « vision sociale ou
sociétale de leur rôle, se saisissent des opportunités créées par les mutations
actuelles pour réinventer le monde12 ».
Les « slasheurs »
« Être utile, c’est aussi lié à la notion de responsabilité. Qu’est-ce que j’ai eu ? Qu’est-ce
qu’on m’a donné ? De quoi suis-je responsable ? À quel(s) endroit(s) redonner ? »
Depuis sa sortie de l’IEP de Grenoble, Samuel Chabré vit de front plusieurs vies
professionnelles : il intervient en freelance dans de nombreux collectifs et projets
digitaux, il est coach facilitateur de conduite du changement et mène également des
missions d’open innovation pour des groupes établis. Passionné de Thai Yoga Massage, il
se déplace à domicile pour prodiguer ses soins et anime la promotion de ses activités sur
les réseaux sociaux. Sur un plan plus artistique, il a cofondé en 2019 une société de
production de web series.
Avec une fortune estimée à 26 milliards d’euros en 2020, l’empire Mulliez, c’est 700
cousins, 50 enseignes (Auchan, Boulanger, Cultura, Décathlon, Flunch, Jules, Kiabi,
Kiloutou, Leroy Merlin, Norauto, Saint- Maclou…), 500 000 salariés et 80 milliards
d’euros de chiffre d’affaires annuel. Si l’Association familiale Mulliez fait aujourd’hui
partie des plus grandes fortunes mondiales, c’est grâce au travail de Gérard Mulliez,
fondateur du groupe Auchan après des débuts difficiles à Roubaix en 1961. Après des
débuts difficiles, réduire la marge et faire du volume devient son leitmotiv. En moins de
vingt ans, il réussit à développer Auchan dans toute la France et s’attaque à
l’international. Il décèle également le potentiel de la grande distribution dans d’autres
secteurs que l’alimentaire et commence à enchaîner les créations d’enseignes. Ce qui
démarque cette famille, c’est l’originalité et la structure de leur gouvernance. Tous les
quatre ans, les 700 associés de l’Association familiale Mulliez (AFM) se réunissent pour
élire les sept cousins chargés de gérer les intérêts du groupe et les managers des
entreprises de la « galaxie » Mulliez.
Les « intrapreneurs »
L’entrepreneuriat :
un phénomène d’ampleur
Comme on le voit via cet essai de typologie, les motivations pour
entreprendre sont nombreuses et non exclusives, allant du besoin
d’autonomie, à la nécessité économique, au besoin d’agir pour une cause,
de changer de vie, d’exercer sa passion ou de travailler en s’amusant, de
transmettre une entreprise familiale, de créer un groupe, etc.
Ceci explique qu’à partir d’un certain âge et avec une belle expérience,
bon nombre de salariés et de cadres se posent réellement la question : et si
je créais mon entreprise ?
La nouvelle édition 2021 de l’Indice entrepreneurial français (IEF 2021),
fondé sur une enquête nationale menée par l’Ifop pour le compte de
l’Observatoire de la création d’entreprise de Bpifrance Création, en
juin 2021, auprès d’un échantillon de 5 500 personnes représentatif de la
population française, nous renseigne.
Ses résultats mettent en lumière une France propice à l’engagement
entrepreneurial des Français de tous âges et de tous niveaux scolaires qui
ont envie de se lancer dans l’aventure. Ainsi, 30 % des Français sont dans
une dynamique entrepreneuriale. Cette proportion, stable par rapport à celle
de 2018, montre que l’élan entrepreneurial est une tendance structurelle qui
s’inscrit dans la durée en dépit de la crise sanitaire.
La répartition homme-femme est la suivante : 54 % pour les hommes et
46 % pour les femmes (en augmentation). Les 35-49 ans représentent 29 %
des créateurs contre 19 % chez les 50-60 ans. Enfin, 16 % des entreprises
sont créées par des cadres, alors qu’ils ne représentent que 10 % de la
population.
Enfin, leurs motivations et craintes sont intéressantes et feront sans doute
écho à votre propre situation.
Ils souhaitent être leur propre patron, réaliser un rêve, augmenter leurs
revenus, affronter de nouveaux défis, changer de métier pour être conforme
à leurs valeurs (innovation, respect de l’environnement, démarche
sociale…) et ce, malgré la crainte d’un revenu insuffisant ou instable, de
prendre un risque trop important, de s’épuiser avec des démarches
administratives complexes, de supporter trop de responsabilités ou de stress,
voire d’un manque de compétences.
Ces chiffres encourageants sont à mettre en regard du taux de pérennité
des entreprises (hors micro-entrepreneurs) qui est de 61 % à 5 ans17.
Créer après une expérience en entreprise, voire dans une grande
entreprise, n’est pas anodin ni aussi simple que créer lorsque l’on sort de
ses études (on a des charges familiales, on doute plus, on perd en salaire au
départ, etc.). Aussi, toutes les interrogations que vous vous posez en tant
que futur entrepreneur ou entrepreneure sont légitimes et nous allons,
chapitre après chapitre, tenter de vous apporter le maximum de réponses.
L’essentiel
■ Comprendre que l’entrepreneur n’a pas un profil unique mais qu’il
existe au contraire bien des formes différentes de l’acte entrepreneurial
avec des motivations elles aussi différentes.
■ L’environnement économique est particulièrement propice à la création
d’entreprise, malgré la crise sanitaire, et les derniers chiffres de 2021
le prouvent encore.
2
Si vous ne suivez pas votre rêve, quelqu’un d’autre va vous embaucher pour
que vous l’aidiez à construire le sien.
DHIRUBHAI AMBANI, ANCIEN TYCOON INDIEN
Objectifs
►►► Identifier les facteurs externes qui vous
poussent à entreprendre.
►►► Comprendre les moteurs internes qui vous
influencent.
►►► Évaluer le niveau de risque que vous êtes prêt à
accepter en vous lançant dans l’aventure de la
création.
►►► Évaluer votre degré de confiance en vos
capacités à entreprendre.
Depuis son plus jeune âge, Yves a baigné dans une culture entrepreneuriale. Enfant, une
fois les devoirs terminés, ses principaux loisirs consistaient à entreprendre en recyclant
tout ce qui pouvait ensuite avoir une valeur marchande. « Je suis issu d’un milieu plutôt
très modeste dans un des quartiers les plus difficiles du Cameroun, où l’emploi salarié est
loin d’être la norme. On pense d’abord à se « débrouiller » par soi-même, c’est à dire
« entreprendre », démarrer sa « propre affaire », aussi petite soit-elle. Il faut s’en sortir
sans compter sur les autres. Il faut s’en sortir par soi-même. Cela pourrait expliquer, en
partie au moins, le fait que j’ai toujours été attiré par l’entrepreneuriat, tout en sachant,
comme me le disait mon père, que l’école serait mon seul filet de sécurité ».
L’entrepreneuriat a ainsi toujours été associé pour lui à une activité positive qui peut
permettre d’améliorer le quotidien. C’est pourquoi à chaque étape de sa vie
professionnelle, Yves ne se demande pas s’il va entreprendre mais plutôt si c’est le bon
moment !
RECOMMANDATIO
N
> Si, comme Yves, vous avez baigné dans cette culture entrepreneuriale, vous
bénéficiez d’un sacré avantage car nous n’avez pas d’aversion au risque, qui est
une des principales raisons de ne pas entreprendre ! Attention néanmoins à ne
pas être trop enthousiaste, ce type de profil a tendance à vouloir se lancer le plus
vite possible en se disant « on verra bien ». Nous verrons tout au long de ce livre
qu’il faut structurer sa démarche entrepreneuriale pour maximiser ses chances de
réussite et limiter ses pertes en cas d’échec.
RECOMMANDATIO
N
> Intéressez-vous aux entreprises de vos proches, visitez-les dans leur entreprise
(essayez de les suivre au moins sur une journée), posez-leur des questions sur
leur démarrage, leurs galères, leurs enjeux actuels… apprenez le plus possible
de leur expérience. Demandez-leur des conseils et des contacts utiles pour votre
projet. Vous pouvez également leur demander de devenir un de vos mentors pour
vous aider à réfléchir sur votre projet entrepreneurial. N’ayez pas peur de les
déranger, ce sont vos proches, ils seront certainement ravis de vous aider.
Exemple
La popularité d’Elon Musk, la star actuelle des entrepreneurs, est tout simplement
phénoménale. Début 2022, il compte plus de 70 millions d’abonnés sur le réseau social
Twitter ! Plus proche de nous, le champion des entrepreneurs français, Xavier Niel est
suivi par près de 195 000 abonnés ; Marc Simoncini, fondateur de Meetic, 123 500
abonnés ; Frédéric Mazella, cofondateur de BlaBlaCar, 18 600 abonnés.
Des femmes entrepreneures émergent également, comme Roxanne Varza, directrice de
l’incubateur Station F avec 63 600 abonnés, la pionnière du web Catherine Barbara, avec
38 700 abonnés, ou Céline Lazorthes (Leetchi, Mongopay) qui en compte 18 000.
Quelques-unes, issues de l’écosystème entrepreneurial, sont de véritables « icônes » à
l’instar de l’ancienne ministre Fleur Pellerin, aujourd’hui dirigeante du fonds
d’investissement Korelya avec 632 000 abonnés.
RECOMMANDATIO
N
> Suivez les entrepreneurs qui vous inspirent, abonnez-vous à leurs réseaux
sociaux et lisez-les (livres, blogs, posts).
> Abonnez-vous aux newsletters des sites spécialisés en entrepreneuriat
(maddyness, frenchweb…), visitez les salons dédiés (Go entrepreneurs, SME…)
et vous découvrirez ainsi de nombreux autres entrepreneurs inspirants.
RECOMMANDATIO
N
> Examinez si le fait d’entreprendre en vous éloignant de votre secteur et/ou de
votre rôle professionnel peut compromettre votre retour à l’emploi. Si c’est le cas,
évaluez le temps d’éloignement maximal (3 mois, 6 mois…) que vous pouvez
allouer à la poursuite de votre idée entrepreneuriale.
Exemple
C’est notamment le cas d’Air France, Areva, Evian, EDF, Orange, Saint-Gobain, Sanofi,
SFR, Schneider Electric, SNCF et Total.
Mais il ne faut surtout pas croire que cela est réservé aux
multinationales… On sait que l’essaimage existe naturellement de façon
ponctuelle au sein de PME. Bpifrance estime que chaque année, 500 000
entreprises sont créées ou reprises par des salariés ou d’anciens salariés.
RECOMMANDATIO
N
> Renseignez-vous auprès de votre direction des ressources humaines sur les
dispositifs accessibles dans votre entreprise. À partir de ces éléments, votre
propre situation va rentrer en jeu.
Selon le président de Diese (Association pour le développement de
l’initiative et de l’entrepreneuriat chez les salariés des entreprises) qui
regroupe les grandes entreprises qui pratiquent l’essaimage, le taux de
réussite à 3 ans de ces entreprises ainsi créées est supérieur à 80 %.
RECOMMANDATIO
N
> Si vous êtes dans ce cas, privilégiez une prise de décision hiérarchique et
tentez de garder tout ou l’essentiel du capital de votre entreprise.
RECOMMANDATIO
N
> Si vous êtes dans ce cas et que, par ricochet vous rejetez toute subordination
salariale, la micro-entreprise est une bonne solution à envisager, au moins dans
un premier temps.
RECOMMANDATIO
N
> Prenez du temps pour réfléchir à ce qui fait sens pour vous. Essayez d’identifier
les situations professionnelles qui vous motivent.
D’origine très modeste, Louis Le Duff qui avait déjà connu une première ascension
sociale en faisant des études supérieures de gestion jusqu’à devenir maître de conférences
à l’Université de Rennes, fonde à 37 ans le premier établissement la Brioche Dorée avec
1 500 euros d’économie. « Ma seule richesse, c’était les hommes qui étaient à mes
côtés. » Il a dû attendre 5 longues années avant de pouvoir se rémunérer. Ce n’est qu’à ce
moment qu’il a pu se consacrer entièrement à son enseigne en quittant son emploi
d’enseignant. Il a développé rapidement sa franchise en France et à l’international puis en
a créé et racheté d’autres. Le groupe Le Duff est aujourd’hui le numéro 1 mondial du
secteur du « Café Bakery » (activité liant boulangerie, café et restauration rapide).
Il possède une fortune estimée à 2,1 milliards d’euros, soit la 47e fortune française.
RECOMMANDATIO
N
> Si la richesse est votre moteur principal, vous devrez approfondir vos
simulations de business plan pour comprendre quelles hypothèses vous
permettront de maximiser vos revenus et votre création de richesse. Vous serez
peut-être obligé de rejeter une idée avant même de la lancer, faute de création de
richesse suffisante.
Exemple
Yves, 52 ans, marié et père de trois enfants, ancien dirigeant dans le secteur de
l’audiovisuel, s’était ainsi donné 1 an pour réussir à développer son idée de start-up.
Malgré les nombreuses marques d’intérêt qu’il avait obtenues pour son prototype, faute
de financement, il a préféré commencer à rechercher une activité salariée un an avant la
fin de ses droits au chômage. Il n’était pas prêt à puiser dans son épargne familiale à la fin
de ses droits au chômage. A contrario, Dominique, 55 ans, marié et père de deux enfants,
créateur d’une entreprise technologique innovante, a commencé à puiser dans son
épargne personnelle pour faire face aux besoins de trésorerie de l’entreprise, n’ayant pas
réussi à lever suffisamment de fonds. Il a compensé l’impossibilité de versement de sa
rémunération mensuelle de dirigeant par l’augmentation graduelle de ses comptes
courants dans l’entreprise.
RECOMMANDATIO
N
> À vous d’évaluer le temps et l’investissement financier que vous êtes prêt à
consacrer à votre projet. Une fois que vous avez pris cette décision, vous n’avez
psychologiquement plus rien à perdre puisque vous acceptez cette possibilité.
Renoncer à la sécurité de son emploi salarié
RECOMMANDATIO
N
> Si le contexte économique est favorable et que vous pouvez facilement
retrouver un emploi salarié, vous pouvez prendre le risque de quitter votre emploi
et de vous concentrer sur votre projet. Si au contraire les conditions économiques
sont très défavorables pour votre emploi de salarié, vous pouvez utiliser tous les
dispositifs d’aide que nous avons vus précédemment pour créer votre propre
emploi dans un secteur plus stable et plus porteur. Ce faisant, vous retrouverez à
moyen terme une meilleure sécurité de l’emploi.
> Examinez donc votre situation, il est peut-être vraiment temps de vous lancer.
RECOMMANDATIO
N
> Il vous faut calculer l’écart de rémunération que vous jugez acceptable pour
votre budget personnel, et ce sur quelle période, comme on l’a vu précédemment.
Tout en ayant en tête qu’en cas de succès de votre entreprise, les perspectives
de revenus seront plus attractives que si vous étiez resté salarié.
RECOMMANDATIO
N
> Quels sacrifices êtes-vous prêt à faire en matière de statut social ? Qu’en pense
votre entourage ? Echangez avec eux, faites-les adhérer, vous éviterez des
sources de conflits ultérieurs.
Après avoir recensé ce que vous êtes prêt à perdre, vous devrez ensuite
évaluer vos capacités à pouvoir vous lancer dans votre projet. Nous allons
passer en revue comment dans ce qui suit.
Croyez-vous être capable d’entreprendre ?
Vos capacités à entreprendre dépendent essentiellement de trois
facteurs : le soutien de votre entourage, l’énergie que vous pouvez dédier au
développement de votre projet et, bien sûr, vos aptitudes professionnelles.
Passons donc en revue comment évaluer toutes vos capacités.
RECOMMANDATIO
N
> On ne prend pas la décision d’entreprendre tout seul sans en parler à ses
proches. Échangez avec eux, prenez en compte leurs feedbacks et faites-les
adhérer à votre projet.
> Tant que vos proches n’adhèrent pas à votre projet, il va être très compliqué
pour vous de vous lancer sans générer des conflits avec eux.
> Essayez dans un premier temps de comprendre leurs freins. De quoi ont-ils
peur ? Baisse de revenus ? Train de vie ? Moindre disponibilité ? Expliquez-leur
clairement les sacrifices à envisager et sur quelle durée.
> Expliquez-leur pourquoi vous êtes prêt à tous ces sacrifices. Les événements
déclencheurs, vos moteurs internes. Si tout cela est mûrement réfléchi, vous
serez convaincant.
→ Capacité de travail
La charge de travail d’un créateur peut être très lourde, votre entreprise
peut vous occuper 7 jours sur 7, vous ne bénéficiez pas de durée minimale
de repos. Il n’y a pas de notions de jours fériés, ni de RTT ou de forfait
jours. Même si vous étiez cadre dirigeant auparavant, vous pouviez tout de
même bénéficier de congés payés et de congés pour événements familiaux.
Vous aviez sans doute le droit à un repos hebdomadaire et une durée
maximale légale de travail par semaine qui n’excède pas 48 heures.
Les entrepreneurs français qui réussissent à déléguer en s’appuyant sur des
salariés clés déclarent tout de même travailler au moins 50 à 60 heures par
semaine.
RECOMMANDATIO
N
> Soyez prêt à travailler plus de 50 heures par semaine. Sinon, c’est peut-être
une activité partielle qu’il faut négocier avec votre employeur actuel.
> Dans tous les cas, pensez à votre équilibre personnel et professionnel, sous
peine d’épuisement.
→ État de santé
Il faut avoir une bonne forme tant physique que psychique pour encaisser
la charge de travail, les mauvaises nouvelles et toutes les difficultés et
problèmes qui pourront advenir. Cela veut dire que l’on doit éviter de se
lancer dans la création d’entreprise si on est malade ou encore convalescent.
Idem, on ne se lance pas dans une création d’entreprise pour remplacer une
thérapie ! En effet si vous souffrez d’angoisse, d’anxiété ou de déprime,
l’incertitude de l’entrepreneuriat risque de vous faire plonger dans la
dépression ou le burn-out.
RECOMMANDATIO
N
> Prenez soin de vous au quotidien (alimentation, activité physique,
développement personnel et culturel). Avoir un corps sain dans un esprit sain est
un facteur clé de votre réussite entrepreneuriale.
RECOMMANDATIO
N
> Mettez à jour vos connaissances (cycle court ou cycle long dédié à la création
d’entreprise), faites connaissance avec des entrepreneurs en rejoignant des
réseaux qui vous plaisent et en synergie avec votre projet.
> Pour les femmes qui hésitent à rejoindre des réseaux qu’elles jugent trop
masculins, de nombreux réseaux dédiés aux femmes entrepreneures existent,
qu’elles soient porteuses de projet ou déjà chef d’entreprise (Les Premières – ex-
Pionnières –, Action’elles, Mampreneures, Force Femmes, etc.).
→ L’expérience professionnelle
L’expérience professionnelle est un facteur très favorable. Un grand
nombre d’entrepreneurs trouvent leur idée de société dans leur expérience
professionnelle passée.
→ Certains choisissent de créer une activité concurrente à leur ancien
employeur, et ce d’autant plus lorsqu’aucun accord de non-concurrence n’a
été conclu préalablement entre l’ancien dirigeant et son entreprise. Un
grand nombre de cabinets de conseils se créent ainsi, avec des consultants
n’ayant souvent pas le statut d’associés intermédiaires et qui partent avec
une partie de leur portefeuille de clients. Les motivations sous-jacentes
peuvent être liées à un meilleur partage de la rémunération en devenant
associé, une volonté de plus d’autonomie en étant plus libre dans la
recherche et le pilotage de ses missions.
→ Certains salariés peuvent développer des idées de nouvelles lignes de
produits ou de nouvelles business units dans le cadre de leurs activités, on
parle alors de « spin off ». Il s’agit de la création d’une nouvelle entreprise
indépendante à partir d’une branche d’activité, d’une licence ou d’un brevet
de la société d’origine. Exemple : Nespresso est en quelque sorte une « spin
off » de Nestlé.
→ D’autres salariés peuvent également identifier au quotidien des
problèmes de gestion ou de processus qu’ils aimeraient pouvoir résoudre
avec de nouveaux outils, souvent digitaux. Bon nombre de plateformes
digitales métier ont ainsi pour origine l’expérience métier du dirigeant qui
aurait eu besoin de cet outil dans son précédent emploi. Il est d’ailleurs
fréquent que la solution imaginée soit alors adoptée par l’ancien employeur
qui devient le premier client de l’entreprise créée.
RECOMMANDATIO
N
> Plus vous avez d’expérience, plus vous avez de chance de vous retrouver dans
une de ces situations. Créer un concurrent, proposer une spin off à votre
employeur, vendre des produits ou des prestations de services qui résolvent des
problèmes récurrents… À vous d’approfondir toutes ces potentielles opportunités.
Exemple
Jérôme, ingénieur expert, aujourd’hui directeur d’un service d’études dans une ETI, a des
services supports qui s’occupent de gérer pour lui l’administratif, les ressources
humaines, le juridique… S’il crée sa TPE comme il le souhaite, cet ingénieur va devoir
développer ses capacités de management et de gestion, traiter des problèmes
administratifs, fiscaux, de ressources humaines, la relation avec son expert-comptable,
etc. Il va devoir acquérir au fur et à mesure de nouvelles compétences en fonction des
situations rencontrées.
RECOMMANDATIO
N
> Soyez prêt à sortir de votre zone de confort, à acquérir de nouvelles
compétences et à vous adapter en permanence dans des domaines assez
éloignés de votre cœur de métier. Bien sûr, vous pouvez considérer l’association
avec un profil complémentaire au vôtre, de même que le recrutement de salariés
clés.
Autoévaluation
Vous connaissez désormais les facteurs qui vous motivent et ceux qui
vous font hésiter à entreprendre. Vous souhaitez savoir comment vous vous
situez par rapport aux autres qui sont, comme vous, dans cette phase de
questionnement ?
Pour vous aider à répondre à cette interrogation, nous vous proposons de
compléter l’autoévaluation que nous avons spécialement conçue, disponible
en scannant ce QR code ou à l’adresse suivante :
https://www.dusalariatalentrepreneuriat.com.
Comment démarrer ?
Objectifs
►►► Comprendre les enjeux qu’impliquent le fait de
se lancer seul ou avec des associés.
►►► Envisager de se lancer seul et minimiser les
risques.
►►► Anticiper comment bien s’associer et prévenir
les conflits.
►►► Comprendre l’intérêt d’être accompagné par des
structures de l’écosystème d’aide à la création
d’entreprise.
►►► Découvrir les principaux acteurs
de l’accompagnement.
Se lancer seul
Pour un homme ou une femme clé de 50 ans, en bonne santé et non-fumeur, avec un
capital assuré de 500 000 euros, il faudra compter entre 150 et 200 euros par mois.
Exemple
Hugo, Thibaut et Manon Oskian, issus de la même fratrie, ont créé Wiloki, une
plateforme éducative pour les enfants en 2018. Pour eux, « Wiloki n’est pas seulement
une aventure familiale. Nous sommes entourés d’une douzaine de personnes qui
travaillent sur le projet, mais la famille constitue un noyau dur2 ».
Les risques liés à ce type d’association sont de ne pas oser dire que l’on
n’est pas d’accord ou satisfait des décisions ou des performances du proche
concerné. D’autres, pour faire plaisir à leurs proches, vont leur donner un
poste de directeur alors que la personne n’en a pas les compétences.
RECOMMANDATIO
N
> Dissociez la vie personnelle et le poste que cette personne occupe dans
l’entreprise. Au bureau, dans les feedbacks que l’on a à faire à un proche, il faut
se comporter comme avec n’importe lequel de ses collaborateurs, de façon ni
plus ni moins bienveillante. Pour les décisions stratégiques, on peut mettre en
place un comité et y faire intervenir des tierces personnes (autres associés ou
consultants extérieurs) pour aider à la réflexion et donner un autre angle en cas
de divergences d’opinion. Par la communication régulière, on peut prévenir les
conflits.
Par ailleurs, les associations entre des personnes qui se sont connues dans
le cadre de projets professionnels antérieurs sont souvent plébiscitées par
les investisseurs.
Des inconnus ? Pour éviter tout conflit familial potentiel, certains
s’associent avec des inconnus.
On peut les trouver lors de start-up weekends ou d’hackathons. De
nombreuses initiatives sont également portées pour que des ingénieurs
puissent trouver des commerciaux, marketeurs, ou développeurs dans des
« meetups » et autres « speed-dating »…
RECOMMANDATIO
N
> Attention à l’euphorie et à ne pas se précipiter dans l’association. La prudence
est la mère de toutes les vertus ! Veillez bien à avoir une phase de « fiançailles »
d’au moins trois mois (idéalement six mois) pendant lesquels vous travaillerez
ensemble dans le but de créer l’entreprise. Afin de prévenir tout conflit extérieur,
toute revendication sur la propriété intellectuelle ou tout dédommagement, signer
un contrat de partenariat qui explique les missions de chacun et les éventuelles
contreparties pendant cette période est recommandé. Vous pouvez également
prévoir un calendrier de négociation de vos parts d’associés.
Selon Bpifrance, le pacte d’actionnaires (ou pacte d’associés pour les SARL) est un
contrat hors statut, signé entre les actionnaires pour garantir ou fixer leurs droits et gérer
les relations entre eux. Il est souvent exigé et ces termes sont (re)négociés par les
capitaux-risqueurs et les business-angels en échange de leur investissement. Afin de
prévenir et d’anticiper tout conflit ultérieur, il est fortement recommandé de se faire aider
pour rédiger un pacte d’actionnaires, qui comprendra des clauses de transaction de
capital, des clauses de gouvernance et des clauses d’engagement des fondateurs.
• Les clauses de transaction de capital définissent à quelles conditions un des
associés peut effectuer des transferts libres de ses actions et celles où les autres
associés ont la priorité. Les investisseurs insisteront pour que les clauses de droit
de préemption en cas de vente d’actions et de droit de sortie conjointe y soient
incluses. De même ils veilleront à ce qu’une clause décrivant les modalités de leur
sortie (généralement souhaitée avant cinq ans) soit incluse.
• Les clauses de gouvernance définissent les organes de décision et d’information de
la société, leur composition, la fréquence des réunions, les sujets et seuils qui
nécessitent un vote (à la majorité simple ou majorée). Les investisseurs experts
veilleront à être présents ou représentés dans le comité stratégique mis en place et
à bénéficier d’un droit à l’information privilégiée.
• Les clauses d’engagement des fondateurs permettent de régler par avance les
situations conflictuelles. Voir ci-après le tableau récapitulatif des cas rencontrés le
plus souvent.
Les clauses de sortie des fondateurs constituent une promesse de vente sur l’intégralité de
ses actions de la société en cas de cessation deotr ses fonctions par un des associés
fondateurs.
• Si le départ est amiable, le prix du rachat des actions est généralement fixé au prix
de marché, le plus souvent le prix de la dernière augmentation de capital.
• Mais ce prix peut faire l’objet d’une décote plus ou moins importante selon qu’il
s’agisse d’une démission jugée fautive, d’une révocation, d’un licenciement pour
faute ou encore d’une violation des engagements de non-concurrence et
d’exclusivité pris par les fondateurs dans le pacte ; ces cas étant alors appelés des
cas de « bad leaver ».
Une fois que l’on a décidé avec qui s’associer se posent les questions
liées à la répartition des rôles et aux prises de décisions.
→ Comment se répartir les rôles et comment décider ?
Chevauchement ou rôles séparés. Deux options existent : soit définir
les rôles dès le départ, soit accepter le chevauchement des responsabilités.
L’intérêt du chevauchement des rôles au départ est d’apporter de la
flexibilité et la focalisation sur les points importants. L’inconvénient par la
suite est que la redondance peut entraîner de l’inefficacité, car les
responsabilités ne sont pas claires. Cela peut même devenir un frein à la
spécialisation de chacun.
A contrario, séparer les rôles dès le départ peut entraîner une mauvaise
répartition de la charge de travail et/ou une mauvaise collaboration. Mais,
par la suite, chacun est focalisé, se sent plus responsable et cela conduit à
une meilleure efficacité.
Il convient donc d’être agile dans la répartition des rôles et de piloter
l’affectation des ressources en fonction des besoins de l’entreprise et des
compétences de chacun.
Prises de décision. Afin d’éviter tout conflit ultérieur, il est important de
se mettre d’accord entre associés sur les trois types de décisions suivantes :
celles qui relèvent de la responsabilité d’un seul, celles qui doivent être
prises d’un commun accord et celles qui doivent être prises collectivement.
Il convient de doser savamment ces trois types de décision afin de combiner
efficacité avec motivation et sentiment de responsabilité partagée.
Bien sûr la répartition du capital entre les associés fondateurs n’est pas
neutre et peut donner du poids à celui qui a la majorité, ou à celui qui a le
pouvoir de faire basculer la majorité des fondateurs d’un côté ou de l’autre.
→ Comment se répartir les parts entre associés ?
Les facteurs à prendre en compte. Certains entrepreneurs ont tendance
à survaloriser l’importance de celui qui a eu l’idée de départ.
Les entrepreneurs expérimentés recommandent de prendre en compte les
éléments suivants :
→ les apports de chacun des associés dans la validation du concept et dans
la faisabilité du projet ;
→ les rôles technique, marketing, commercial, direction générale ;
→ les expériences relatives au projet ;
→ le temps et l’argent alloué au projet ;
→ la présence ou l’absence de rémunération.
Afin de vous aider à répartir vos parts d’associés, nous vous proposons
d’utiliser le tableur d’aide à la répartition disponible en scannant le QR
code ci-contre ou à l’adresse suivante :
https://www.dusalariatalentrepreneuriat.com
Que faire en cas de départ / de conflit ? Le départ d’un associé dans les
premières années est très fréquent. Nous l’avons vu, la rédaction des clauses
d’un pacte d’actionnaires permet d’anticiper à l’amiable ce type de départ.
On peut également convenir de nommer un arbitre et l’impliquer avant que
la situation ne devienne conflictuelle. Il convient d’exercer la clause de
sortie prédéfinie dans le pacte d’actionnaires, sorte de promesse de vente
sur l’intégralité de ses actions de la société en cas de cessation de ses
fonctions par un des associés fondateurs. Quelle que soit la solution choisie,
prendre du recul en se faisant aider par un de ses actionnaires ayant déjà
résolu ce type de situation ou bien être accompagné par un conseil extérieur
expert, sont les meilleures solutions.
La rupture conventionnelle
Se faire aider
Quelle que soit la solution choisie, vous aurez besoin de nouer des
liens, d’échanger, de profiter des expériences des autres, de partager vos
joies et vos peines avec une communauté.
Où trouver de l’accompagnement ?
Bon à savoir
Les prix des prestations sont variables. Comptez environ 350 € par mois, pour un accès
nomade à une place de bureau.
RECOMMANDATIO
N
> Pour postuler à certains financements publics (par exemple la bourse French
tech – Paris Innovation Amorçage), on demandera aux entreprises domiciliées à
Paris de passer par un incubateur.
> Il existe de très nombreux incubateurs en France : des incubateurs publics,
privés, de grandes écoles, d’entreprises, de collectivités locales, etc. Commencez
par clarifier ce que vous attendez de l’incubateur, et vérifiez ses références.
→ Les accélérateurs
Contrairement à l’incubateur, un accélérateur intervient après la création
de l’entreprise, pour vous aider à donner un coup de boost à votre projet qui
a déjà fait preuve d’une forme de viabilité. L’accélérateur pourra apporter
conseils, mentoring, accès au réseau, ainsi que des financements utiles pour
accélérer la croissance de l’entreprise. Cependant, les accélérateurs sont en
général des structures privées, donc coûteuses. Certains prennent une
participation dans l’entreprise en contrepartie de leurs services.
→ Mentors, advisors
Un mentor est un dirigeant qui a réussi et qui souhaite apporter son aide à
de futurs/jeunes créateurs. Il établira une relation personnelle pour vous
aider à monter en maturité et à vous développer. Il peut d’ailleurs être
fourni par les différentes structures d’accompagnement vues précédemment.
Exemple
Le MoovJee a créé un véritable réseau de mentors pour les jeunes créateurs de moins
30 ans, sur le modèle québécois.
Bon à savoir
Le comité stratégique peut être une instance formelle ou informelle qui permet aux
dirigeants de prendre du recul, de confronter ses points de vue, de faire bénéficier la
société de regards extérieurs, et d’apporter des réseaux bénéfiques à l’entreprise.
Exemple
Exemple
Teepy9 est un réseau social, lieu de rencontre et de soutien pour les commerçants, artisans
et TPE (plus de 10 millions d’emplois en France).
RECOMMANDATIO
NS
> Si votre projet est innovant, rapprochez-vous rapidement d’un incubateur pour
le construire avec le soutien approprié. Choisissez de préférence un
accompagnement avec hébergement, ce qui vous permettra d’être immergé dans
un écosystème, de rencontrer des entrepreneurs comme vous, et de construire
votre réseau. Puis, le moment venu, lorsque votre projet aura montré sa viabilité,
postulez auprès d’un accélérateur pour lui donner un coup de boost.
> Si votre projet n’est pas innovant, vous pourrez toujours intégrer une pépinière
pour retrouver un écosystème et construire votre réseau.
> Dans tous les cas, trouvez-vous un mentor, de préférence quelqu’un qui a déjà
parcouru le chemin dans lequel vous vous engagez. Il vous apportera une aide
indéniable.
L’essentiel
S’entourer. Démarrer son entreprise nécessite
de très nombreuses compétences et la réalisation
de très nombreuses tâches, qui ne peuvent être assumées
par une seule personne, d’où la nécessité de ne pas rester seul.
S’associer ou pas. Ne pas être seul ne signifie pas nécessairement
s’associer. La décision de vous associer
ou non doit prendre en compte la complémentarité
des compétences, ainsi que la compatibilité entre
les personnes. Le recrutement ou le recours à des freelances sont des
solutions quand vous démarrez.
Structurer votre gouvernance dès le départ. Rédiger un pacte
d’actionnaires pour prévenir les conflits. Réfléchir
à la répartition des rôles et des parts d’associés en fonction des
compétences et des apports de chacun.
Se faire aider. Dans tous les cas, entourez-vous et faites-vous aider.
À chacun de trouver la forme la mieux adaptée
à sa situation et à ses aspirations.
4
Vous devez comprendre ce que veulent vos clients, pas ce qu’ils disent vouloir
ou ce que vous pensez qu’ils veulent.
ERIC RIES, AUTEUR DE THE LEAN STARTUP
Objectifs :
►►► Envisager les différentes sources d’idées
possibles.
►►► Comprendre le fonctionnement du lean startup.
►►► Prendre en compte toutes les étapes pour valider
son idée.
En fait, les sources d’idées sont multiples, et peuvent par exemple jaillir à
partir de ces différentes questions :
→ Avez-vous remarqué un manque ou quelque chose à améliorer dans votre
vie quotidienne ?
→ Avez-vous remarqué un manque ou quelque chose à améliorer dans votre
vie professionnelle ? N’oubliez pas que votre expérience antérieure est une
richesse.
→ Avez-vous trouvé des « façons de faire », des produits ou services
intéressants lors de vos voyages personnels ou professionnels ?
→ Ne vous êtes-vous jamais fait la remarque « c’est intéressant, on pourrait
aussi l’appliquer à… » ?
Votre curiosité et votre sérendipité (trouver quelque chose en cherchant
autre chose) sont des moteurs. La copie « améliorée » est également une
bonne source d’idées.
Vous pouvez aussi vous retrouver dans la situation où vous avez beaucoup
d’idées, même si elles sont plus ou moins floues ou abouties. Mais vous ne
pourrez pas toutes les mettre en œuvre tout de suite, il va falloir choisir. Et ce
moment n’est pas forcément simple.
Des méthodes, plus ou moins sophistiquées, existent et permettent de ne
pas se laisser embarquer par ses seules émotions ou préférences. Choisissez la
vôtre.
La plupart d’entre elles utilisent trois familles de critères : la dimension
marketing (potentiel de commercialisation), la dimension technique
(faisabilité) et la dimension financière (coût).
→ Une des méthodes consiste à noter les idées sur chacune des
dimensions, comme dans la grille ci-dessous.
Dimension marketing 5 4 8
Dimension technique 5 6 5
Dimension financière 5 6 6
TOTAL 15 16 19
Soit on retient l’idée qui a obtenu la meilleure note (ici l’idée 3) ou celle
dont les notes sont supérieures à un seuil fixé arbitrairement (par exemple 18).
→ Ou celle-ci prenant en compte plus de critères.
Besoin satisfait
1. Compatibilité
avec le mix 2 3 6
Potentiel marketing
commercial
à court
terme 2. Insertion dans
le portefeuille 3 2 6
de produits
Potentiel 3. Capacités de
3 2 6
commercial différenciation
à long
terme 4. Croissance 2 1 2
potentielle
du marché
5. Durée du cycle
de vie
3 2 6
du produit
associé
6. Intensité
2 3 6
concurrentielle
7. Taille du
2 2 4
marché
8. Types de
protection 3 1 3
envisageables
9. Compatibilité
avec le système 3 1 3
existant
10. Maîtrise du
R&D et
savoir-faire 2 2 4
production
technologique
→ Le mapping
Vous pouvez également utiliser une représentation sous forme de mapping,
qui est plus visuel, à partir de deux données : ici l’axe horizontal représente le
niveau de faisabilité et l’axe vertical le niveau d’attractivité de mon idée.
Chaque axe s’étend de faible importance (-) à grande importance (+).
Mon idée est-elle bonne ?
On aborde LA question centrale à ce stade : l’idée que j’ai est-elle
bonne ? Rassurez-vous, a priori, c’est très difficile à savoir : seule la
rencontre avec les clients ou utilisateurs à qui elle est destinée vous donnera la
réponse.
Bon à savoir
Il faut se rappeler qu’il n’existe pas de bonne idée dans l’absolu, mais une bonne idée est
celle qui correspond à une demande à un moment donné (contextualisation de l’idée). De
plus, une idée n’est pas définitive, elle évolue et se construit avec le temps, comme nous le
verrons plus bas.
RECOMMANDATION
> Parler de son idée, en discuter avec des entrepreneurs, des experts, pour recueillir
leurs avis et suggestions et ainsi enrichir votre idée, est important. La crainte de la
voir reprise par son interlocuteur est naturelle. Pour éviter que cela ne se produise,
ne parlez que du problème auquel vous vous attaquez et du bénéfice de votre idée,
mais jamais de la façon dont vous pensez la mettre en œuvre, qui reste votre secret.
Vous pouvez également déposer une enveloppe Soleau délivrée par l’INPI1 et/ou
faire signer un accord de confidentialité avant d’en parler.
Tant que l’idée reste dans votre tête, elle n’a aucune chance de succès.
Il faut sortir de votre zone de confort et la confronter au plus vite avec la cible
à laquelle vous la destinez. Et ceci pour quatre raisons :
→ Faire passer votre idée en proposition de valeur pour les clients.
→ S’assurer que votre idée est bien dans « l’air du temps » et correspond à un
besoin ou un usage des clients ou utilisateurs à qui vous la destinez.
→ S’assurer du potentiel de marché rapidement et à moindre coût.
→ Être flexible et s’adapter au marché.
Il s’agit de s’inspirer à la fois des principes de « l’économie frugale »
(juggad) et du « lean startup ».
La méthode lean startup est née de l’expérience d’Eric Ries, développeur
devenu serial entrepreneur dans la Silicon Valley. Une expérience en
particulier a été formatrice pour lui : après avoir passé six mois à coder un
logiciel qui fonctionnait parfaitement avec son équipe, il est allé le présenter à
plusieurs clients potentiels. Aucun des clients rencontrés ne l’a aimé ; pire,
aucun n’a trouvé le logiciel utile ou répondant à un besoin. Eric Ries a appris
durement ce que signifiait l’absence d’adéquation produit-marché. Ce qui l’a
particulièrement frustré, c’est le gaspillage de son temps, 6 mois pour rien.
Il a alors réfléchi à une méthode lui permettant de savoir plus rapidement s’il
était sur la bonne voie ou non et c’est ainsi que la méthode lean startup a été
conceptualisée.
Cette méthode à destination des start-up prône un processus de création
agile par itérations, par opposition au processus en cascade (analyse,
spécification, conception, implémentation, test, déploiement).
Le principe est de réaliser rapidement une première version du produit ou
service et de la tester pour l’améliorer ensuite grâce aux retours des clients
potentiels, et ainsi de suite jusqu’à aboutir à une version acceptable de votre
offre, plus rapidement et à moindre coût, selon la boucle Construire (build) –
Mesurer (test) – Apprendre (learn).
Construire un MVP
L’objectif est donc de concrétiser au plus vite et à moindre coût votre idée
pour la confronter à votre demande potentielle puis l’améliorer en retour.
Il faut faire l’effort de la présenter en termes clairs et simples,
compréhensibles par vos futurs clients.
Cette concrétisation passe par un Minimum Viable Product (MVP) ou
Version 0 (V0) ou encore proof of the concept (qui a une connotation plus
technique) et correspond à la première version minimaliste de votre idée
traduite en produit ou service.
Si cette concrétisation n’existe pas, vous resterez au niveau du rêve et,
surtout, votre représentation de votre idée restera tout à fait personnelle et ne
sera donc pas partageable.
Exemple
Si je vous dis que j’ai l’idée d’ouvrir un concept store autour des animaux de compagnie,
qu’est-ce que cela évoque pour vous ?
Chacun aura sa propre réponse en fonction de sa situation, de ses enfants, de la possession
ou non d’animaux domestiques, de sa passion pour un animal domestique en particulier. Et
chaque vision, tout à fait intéressante, ne ressemblera en rien à mon idée.
Donc, si je ne vous propose pas un dessin, des photos, une brochure de ma vision de mon
concept store, je ne pourrai jamais échanger avec vous ni valider mon idée auprès de vous.
Tester le MVP
Concrétiser votre idée vous a déjà fait faire un grand pas, et cette dernière a
même peut-être déjà un peu évolué, ce qui est bon signe.
Avec la méthode du design thinking, on cherche à valider si les clients
reconnaissent qu’ils ont un problème que vous essayez de résoudre ; s’ils
seraient prêts à acheter la solution si elle existait et si oui, selon quelles
modalités ils souhaiteraient l’acheter.
Le second avantage réside dans le fait que vous allez pouvoir tester votre
idée auprès de la cible à laquelle vous la destinez, mais aussi auprès d’autres
entrepreneurs et experts du secteur. Le test se fait à l’aide du MVP et d’une
liste de questions à valider (problème rencontré, solution trouvée actuellement
pour le résoudre, compréhension de la solution apportée, commentaires sur sa
praticité, utilisation, mode de distribution, prix, etc.).
→ La cible de clients est ici appelée les « early adopters », c’est-à-dire les
premiers clients à qui votre offre est destinée. Le fait d’être très concernés
rendra leurs avis qualifiés et donc très intéressants.
Exemple
Un porteur de projet avait pour idée de créer un bandeau pour aider les personnes souffrant
de problèmes de sommeil. Pour trouver ses early adopters, il a posté un message sur
LinkedIn annonçant le test de ce nouveau produit, avec pour les 50 premiers l’envoi de ce
bandeau en échange de leurs avis réguliers. Il a été débordé par la demande de testeurs et en
très peu de jours.
Conclusions :
• Le test a pu avoir lieu avec de vrais testeurs très sensibilisés par ce problème ;
• L’ampleur des réponses confirme que son produit s’inscrit bien dans une
préoccupation d’une cible de clients.
Le test auprès des early adopters vous permettra très vite de comprendre si
votre proposition de valeur les intéresse, les convainc et s’ils deviendront
réellement des clients. Leur adhésion pourra même en faire des ambassadeurs.
Toutes leurs remarques et suggestions sont intéressantes à prendre en compte ;
notez-les et vous ferez ensuite le tri pour savoir si vous pouvez ou voulez y
répondre.
Ce test est particulièrement efficace s’il est effectué en face-à-face direct ou
via un écran.
→ Le test auprès des experts (distributeurs, fournisseurs, bloggeurs,
journalistes ou spécialistes du secteur) vous permettra, lui, d’obtenir leurs
réactions et toutes leurs suggestions sur le marché. Il se déroule par exemple
dans les locaux des experts ou lors de salons professionnels.
À la suite de ces tests, vous pourrez obtenir trois sortes de réponse :
– Votre proposition de valeur est acceptée par les clients qui sont très
demandeurs, ce qui est rare mais peut arriver. Dans ce cas, la première
étape est passée et vous pouvez passer à la suite. Mais étudiez
finement leurs retours pour encore améliorer à la marge votre
proposition de valeur.
Exemple
Le fondateur du Slip français avait décidé de fabriquer ses produits en France. Il a fait
fabriquer 600 slips dans une usine de Dordogne pour faire un test en direct. Les produits se
sont arrachés, l’aventure pouvait continuer.
– Votre proposition de valeur est rejetée, ce qui est rare, mais doit vous
inciter à reprendre votre idée et changer de cible, modifier votre
proposition de valeur ou parfois à abandonner cette idée.
– La réponse la plus fréquente est une « acceptation à conditions »,
c’est-à-dire à condition de modifier ou améliorer un des éléments : la
couleur, la taille, la facilité d’utilisation, le prix ou encore le mode de
distribution ; avant de la tester à nouveau.
À la suite des retours des early adopters, vous savez ce que vous devez
améliorer ou optimiser, que cela concerne votre discours ou votre offre.
Si les demandes de changements sont importantes, en langage lean startup,
vous allez pivoter. Attention, pivoter est un changement dans la stratégie et
non pas dans la vision ! Vous pouvez changer de cible, de fonctionnalité, de
technologie, de canal de distribution, repositionner votre offre, etc., mais
garder votre vision.
L’objectif est d’avancer par itération : ajustez votre MVP en fonction des
retours. Puis testez à nouveau votre MVP sur le marché. Profitez de vos
premiers utilisateurs pour leur demander de vous aider à nouveau. Recueillez
de nouveaux avis d’utilisateurs. Cette itération doit aboutir à une acceptation
de votre proposition de valeur finale par votre cible de cible.
Exemple
L’essentiel
Identifier ce que recouvre le mot « idée » et envisager toutes les sources
possibles pour aboutir à une « bonne idée » à développer au bon
moment. Il existe des techniques
pour aider à trouver et affiner des idées.
La « bonne idée » est une illusion, les bonnes idées, même simples, sont
celles qui rencontrent une demande.
Passer de l’idée à une proposition de valeur est nécessaire
et le plus vite possible. Soyez innovant sur la présentation
de votre MVP. Cela permet de valider si cette proposition rencontre
l’adhésion des futurs clients et surtout
de l’améliorer pour qu’elle soit conforme aux réelles attentes de la cible
de clientèle, grâce à une démarche lean startup.
Sortir de sa zone de confort (rester avec son idée en tête)
et prendre du recul pour décider sont les maîtres mots.
5
Il ne faut pas attendre que ce soit parfait pour commencer quelque chose
de bien.
ABBÉ PIERRE, FONDATEUR D’EMMAÜS
Objectifs
►►► Comprendre ce qu’est un business model.
►►► Apprendre à utiliser la méthode du canvas pour
construire son business model.
►►► Identifier et prototyper les hypothèses clé de
son business model pour les tester.
►►► Intégrer une dimension responsable à son
projet.
Vous tenez désormais votre idée. Vous allez maintenant construire votre
projet : comment allez-vous développer votre produit (ou service) ? Qui
sont vos clients potentiels ? Quels gains/bénéfices tireront-ils de leur
usage ? Comment allez-vous monétiser cette valeur et rentabiliser votre
entreprise ? Etc. Bref : quel est votre business model ?
Telles sont autant de questions que vous vous posez. La construction de
votre business model est maintenant possible.
Définir et prototyper son business model avec
un canvas
Selon Alex Osterwalder et Yves Pigneur1, un business model décrit
comment une organisation crée, délivre, et capture de la valeur. À partir de
ce modèle, vous pourrez prototyper différents business models possibles
autour de vos propositions de valeur. Pour les décrire, vous pouvez utiliser
un business model canvas.
Comment ça marche ?
Ces 9 blocs peuvent se regrouper en trois catégories : les blocs qui créent
de la valeur pour les segments de clients et d’utilisateurs visés, ceux qui
décrivent comment leur délivrer de la valeur et les troisièmes qui présentent
comme on capture de la valeur, l’équation économique.
Construire les blocs d’hypothèses « qui créent de la valeur »
Pour une plateforme de mise en relation entre des acheteurs et des vendeurs, vous pouvez
élaborer un business model canvas acheteur et un business model canvas vendeur.
Exemple
Leboncoin est une plateforme digitale de petites annonces qui permet de mettre en
relation des vendeurs annonceurs avec des internautes acheteurs.
Ainsi, une de ses activités clés pour délivrer sa proposition de valeur concerne notamment
la bonne gestion de sa plateforme.
Exemple
***
Voilà comment de ces 9 blocs, on arrive à un premier business model.
Cette première version ne constitue que des hypothèses qu’il faudra valider
au fur et à mesure du développement de l’activité. Ce n’est que lorsque la
totalité de ces hypothèses aura été validée qu’on pourra estimer avoir un
« business model », et atteindre ce que certains appellent « l’adéquation
produit-marché ».
Exemple : représentation du business model d’Airbnb à partir du canvas
Vous noterez qu’entre parenthèses, nous avons indiqué des éléments chiffrés qu’il
convient de rajouter pour préciser votre business model.
Exemple
Lorsque vous lancez un site web pour tester l’intérêt d’un nouveau produit, utilisez
Google Analytics, Google Tag Manager ou encore Adobe Analytics pour comprendre
d’où viennent les visiteurs, quel est leur parcours sur votre site, combien de temps ils
passent, combien d’entre eux remplissent un panier, etc.
Par ailleurs, dans l’analyse des données collectées, vous devez aussi être
ouvert aux surprises. Parfois, c’est en analysant les surprises que de
nouvelles idées émergent (notion de sérendipité).
Une fois que vous avez les résultats, réfléchissez à la suite des
événements. Avez-vous besoin de plus de tests et/ou d’entretiens ? Avez-
vous besoin de revoir ou d’adapter vos hypothèses ? La dernière étape du
processus consiste à décider ce qu’il faut faire une fois que vous avez
recueilli et interprété les résultats de vos tests.
→ Persévérer
Si les résultats de vos tests confirment votre vision et vos hypothèses
initiales, l’étape suivante logique consiste à persévérer dans la direction de
la vision initiale, en adaptant et en reproduisant le business model confirmé
avec d’autres clients ou en transformant le minimum viable product (MVP)
en produits et services plus perfectionnés qui répondent aux exigences
d’une cible de clients suffisante et pas seulement de vos premiers
utilisateurs.
→ Pivoter
Si les résultats des tests montrent que la vision initiale de votre
proposition de valeur était erronée, la première option devrait être de
PIVOTER. Plutôt que de tout recommencer, un pivot essaiera de
comprendre ce qui peut être maintenu constant, ce qui doit être supprimé et
ce qui doit être changé.
→ Arrêter
Il y a bien évidemment des limites à notre capacité de pivot, au temps ou
aux ressources d’une personne ou d’une équipe. Si la nécessité de pivoter
ne conduit pas à des idées de changement ou lorsque le temps, la passion et
les ressources de l’entrepreneur ont atteint leur limite, une autre décision
peut être de mettre fin à l’entreprise et de changer complètement, tout en
retenant les leçons apprises.
Bon à savoir
À cet effet, vous pouvez également utiliser de l’A/B testing, qui consiste à comparer deux
versions d’une page web ou d’une application afin de vérifier laquelle est la plus efficace.
Ces variations, dénommées « A » et « B », sont présentées de manière aléatoire aux
utilisateurs. Une partie d’entre eux sera alors dirigée vers la version A tandis que l’autre
le sera vers la version B. Ensuite, les résultats sont analysés en fonction des objectifs
préalablement définis : clics, achats, abonnements… Google a développé un outil gratuit,
Google Optimize, qui permet de réaliser ce type de tests. Il convient à des projets de
petite ou moyenne envergure. Sinon, de nombreuses entreprises se sont développées sur
ce créneau avec souvent des périodes d’essais gratuits.
Solutions de prototypage
Que vous souhaitiez tester un site web ou mobile, que vous ayez
quelques minutes, heures ou jours, il y aura toujours plusieurs solutions à
votre disposition pour prototyper ce que vous souhaitez tester auprès de
votre cible.
→ Maquettage de sites web et d’applications
Si vous souhaitez tester les fonctionnalités d’une application ou d’un site
web auprès d’une cible d’utilisateurs, il y a 3 étapes ou niveaux dans le
maquettage.
– Le niveau 1 est accessible à tous. Il s’agit de dessiner un croquis (le
wireframe) dans lequel vous allez placer visuellement les zones de
textes, l’emplacement des liens, les boutons call-to-action et
indiquer les connexions entre elles/eux.
– Le niveau 2 est de partir du croquis pour en faire la maquette
digitale. On commence à entrer plus dans le détail avec un rendu
visuel de l’application (structure, exemple de contenus, et
fonctionnalités).
– Le niveau 3 nécessite plus de temps et de maîtrise de logiciels
adaptés et consiste à élaborer une maquette interactive de votre
application. Le prototype va alors montrer à la fois le contenu visuel
mais aussi les interactions entre les éléments (boutons, pop-up,
menus…). C’est donc en quelque sorte le premier test de
l’application par des utilisateurs avant le développement.
Pour faire des maquettes personnalisées digitales, vous pouvez bien sûr
utiliser les logiciels PowerPoint ou Photoshop, mais si vous avez un peu de
temps, pour un meilleur rendu, il est préférable d’utiliser des solutions de
prototypage qui ont toutes des plans d’essai gratuits.
Exemple
Miro.com pour faire des maquettes digitales et figma.com pour faire des maquettes
interactives de votre application afin de simuler et tester les fonctionnalités auprès de vos
utilisateurs cibles et ainsi récolter de précieux avis pour confirmer leur intérêt et
améliorer votre projet d’application.
Bon à savoir
***
Tester les hypothèses de son business model canvas est essentiel ;
mesurer l’impact potentiel de son business model est également
fondamental.
L’essentiel
Construire votre business model à l’aide des 9 blocs du business model
canvas et adopter une méthode lean pour tester
les hypothèses clés.
Identifier les solutions de prototypage adaptées au test
de ces hypothèses.
Intégrer une dimension responsable en identifiant les sujets
de gouvernance, de mission, vision, valeurs, retombées positives ou
potentiellement négatives dès la création
de votre business model peut vous octroyer un réel avantage
concurrentiel.
6
Objectifs
►►► Passer du business model au business plan.
►►► Comprendre les enjeux du business plan.
►►► Estimer les coûts et les revenus et définir le plan
de financement de sa future entreprise.
Un business plan est un document structuré et synthétique qui permet de présenter son
projet entrepreneurial sous tous les angles. Il explique les choix de proposition de valeur
et de business model, présente les résultats obtenus à date, les objectifs visés et la feuille
de route pour y parvenir. Il est complémentaire du business model puisqu’il l’intègre et le
concrétise.
Mais au-delà du document final que l’on peut présenter à des futurs partenaires, son
processus de construction, par itération, est le plus important.
À entendre les uns, il est inutile car jamais respecté dans la réalité alors
que les autres ne jurent que par lui…
En fait, il est non seulement très utile mais aussi parfois obligatoire.
→ Utile comme carnet de route et « rodmap » pendant l’exploitation pour
vous et vos associés : il vous permettra de clarifier votre mission, votre
ambition et vos objectifs et de tenir le cap. De plus, il permet de définir
votre vision complète et cohérente du business que vous voulez créer.
→ Obligatoire lorsque vous souhaitez obtenir une aide financière d’un
réseau, d’une banque, d’un business angel ou d’un fonds d’investissement,
un business plan vous sera demandé. Sa présentation est d’ailleurs assez
codifiée (cf. chapitre 9).
En quelque sorte, on peut dire « fin de la polémique » à la condition qu’il
soit conçu de manière flexible : on parle alors de « business plan agile ».
Cela signifie qu’il doit vous permettre d’évoluer et de vous adapter à toute
nouvelle situation – interne ou externe – pendant tout le processus de
construction de votre entreprise. Des scénarii doivent être pris en compte
ainsi que le fameux plan B.
Dans le cas contraire, bien évidemment, vos prévisions qui datent de
plusieurs mois ne pourront pas se réaliser complètement et vous pourriez
alors penser que votre business plan ne sert à rien.
1. Executive summary
2. Équipe (fondateur(s) et premiers soutiens)
3. Projet et proposition de valeur
4. Technologie et protection
5. Business model
6. Évaluation des ventes et stratégie marketing
7. Budget prévisionnel
8. Tableaux financiers
9. Futur : feuille de route des prochaines étapes
10. Annexes
Tout business model commence par une page ou deux qui résume(nt) le
projet et met en exergue les éléments clé. Cette page est cruciale car c’est la
première que vont lire vos interlocuteurs. Ils doivent tout comprendre et
avoir envie de lire le document entier.
Cet executive summary est si important que sa rédaction connaîtra
plusieurs versions et que la dernière ne pourra être écrite que lorsque votre
projet sera totalement calé à vos yeux.
L’équipe
Le business model
Sur la base des différents blocs du business model canvas décrits dans le
chapitre précédent, il conviendra de préciser ici les éléments déjà travaillés
suivants :
→ Le premier élément sera la présentation de votre offre décisive,
défendable et durable (i.e votre proposition de valeur et sa différenciation
par rapport aux concurrents). Toute présentation visuelle (photo, schéma,
capture d’écran, vidéo, etc.) sera bienvenue pour mettre vos interlocuteurs
au cœur de votre projet.
→ Ensuite viendront l’analyse et l’évaluation du marché que vous souhaitez
attaquer, sa taille, ses caractéristiques principales ainsi que ses tendances
pour les années à venir ;
→ La segmentation de ce marché, le ou les segments et même la ou les
cibles visées ainsi que les personae de clients ;
→ L’analyse de la concurrence présente et future sur ce ou ces segments.
L’analyse des forces de Porter (voir chapitre 5) vous aidera à la présenter ;
→ Les études de validation auprès de vos futurs clients ainsi que de
quelques experts du secteur pour apporter des preuves à votre projet. Tous
les éléments détaillés figureront en annexe de votre business plan.
À partir de ces éléments, vous pourrez détailler l’estimation de vos
ventes et la stratégie marketing envisagée pour atteindre vos clients.
Ce chiffre est un maximum car les clients n’achèteront pas tous la première année, mais
sur les trois ans.
Ce potentiel de marché peut déjà être revu par la méthode bottom up.
→ La méthode bottom up
Dans une approche bottom up, on fait des estimations en partant de la
réalité de l’activité, c’est-à-dire des possibilités de production ou de vente
de la future entreprise.
Exemple pour une entreprise de production
***
Le plus important est d’utiliser plusieurs méthodes, et ce pour deux
raisons :
→ Certaines méthodes sont plus efficaces pour certains business (la
méthode de la richesse vive pour un commerce traditionnel, l’analogie pour
une offre très nouvelle, la méthode bottom up pour un site Internet vitrine
ou un restaurant, etc.) ;
Définition
La stratégie et le marketing
Définition
Le marketing mix est constitué de tous les éléments interdépendants qui vont permettre
de capter et fidéliser les clients : pour les produits, ce sont les 4P product-price-place
(distribution) & promotion (communication) ; et pour les entreprises de services les 7P,
c’est-à-dire les 4P + 3 autres « P » : people (personnel en contact), physical evidence
(preuves matérielles) et process (processus), qui se traduiront en coûts.
Le budget prévisionnel
Avantages Inconvénients
– Nécessité d’embaucher
– Peu d’investissement
du personnel de contrôle
pour démarrer.
de la qualité.
– Mise sur le marché
– Nécessité d’embaucher
plus rapide.
Sous-traiter du personnel
en partie – Possibilité de d’assemblage par
changer de sous- exemple.
traitants.
– Pas d’augmentation de la
– Marge de négociation valeur de l’entreprise.
des prix et délais.
– Peu d’accès aux aides.
– Perte de confidentialité.
– Pas d’investissement – Risque concurrentiel.
pour démarrer. – Peu de flexibilité (si
– Mise sur le marché vous passez par un seul
très rapide. sous-traitant).
Sous-traiter
en totalité – Possibilité de – Nécessité d’embaucher
négociation avec du personnel de contrôle
sous-traitants. de la qualité.
– Marge de négociation – Pas d’augmentation de la
des prix et délais. valeur de l’entreprise.
– Pas d’accès aux aides.
Par exemple, il est important de distinguer ce qui sera, par exemple, en « front-office »,
que les clients verront et utiliseront, et le « back-office » qui doit être fonctionnel pour
vos salariés.
Si vous devez envisager des dépenses marketing importantes ou participer à un Salon très
renommé pour vous faire connaître, il ne faut pas hésiter et à l’inverse économiser sur
d’autres dépenses (louer au lieu d’acheter un véhicule, externaliser une partie de la
production pour commencer avant d’acheter des machines, etc.).
Machines
Matériel
Techniques
Achats de marchandises
Etc.
Propriété Marque
industrielle Nom de domaine
Logos
Dessins & modèles
Enveloppe Soleau
Œuvres littéraires
Brevet
Force de vente
Service client
Commerciaux
SAV
Etc.
Approvisionnements
Logistiques Stockage
Livraison
Dirigeant
Fonctions support
Humains
(comptabilité, paie…)
Autres
Organisation Locaux
Charges de
fonctionnement (eau,
électricité…)
Déplacements
Comptable
Autres : Expert-comptable
partenariats,
prestataires Avocat
Conseil
TOTAL
Externalisation ou recrutement ?
Par exemple, avec des taux journaliers de l’ordre de 400 à 600 euros HT, vous aurez ainsi
sans doute plus intérêt à recruter un salarié dès lors que vous avez besoin de ses services
plus de 10 jours par mois en moyenne et sur la durée. Recrutement signifie aussi contrat
et charges sociales.
Des sites de recrutement de freelances comme malt.fr ou upwork.com et des sites
d’estimation de salaire moyen comme glassdoor.fr vous aideront à déterminer la
meilleure option en fonction des coûts respectifs et de vos capacités financières. Mais
évidemment, seul le coût ne peut être pris en compte dans la décision.
Bon à savoir
La première année, votre projet ne sera probablement pas rentable, vus les
investissements réalisés, mais il devra le devenir en année 2 ou 3. La progression est
importante à démontrer. Dans certains cas particuliers de projets high-tech ou médicaux,
atteindre la rentabilité sera beaucoup plus long et nécessitera néanmoins de gros
financements.
Définition
Le futur
***
Pour conclure, on peut rappeler que les estimations sont importantes
même si elles restent des estimations et qu’il convient de toujours rester
vigilant. Pratiquer une veille à la fois sur les concurrents mais aussi sur tous
les acteurs, pour en permanence ajuster votre business plan et l’adapter à
toute nouvelle information est essentiel. Dans ces conditions, ce sera un
business plan agile.
L’essentiel
Le business plan est primordial pour démarrer une entreprise, à la fois
pour le créateur (et ses associés), pour qui il est son « carnet de route »
et pour les parties prenantes extérieures qui prendront part au projet.
Le business plan complète
le business model.
Le business plan concrétise le business model, car il y associe des coûts
et des revenus, qui seront à calibrer et adapter au projet pour qu’il soit
cohérent et non sur ou sous-dimensionné. Ce business plan doit rester
agile et être mis
à jour en permanence.
Le business plan :
■ précise la stratégie marketing pour atteindre les clients visés ;
■ estime le budget prévisionnel et précise le plan de financement
envisagé ;
■ Ouvre une perspective sur l’avenir en esquissant les prochaines étapes
à atteindre.
7
Objectifs
►►► Définir une approche cohérente pour mettre en
œuvre son projet et lui donner vie.
►►► Savoir mettre œuvre son plan au jour le jour
pour assurer la réussite de son entreprise.
La liste des missions à mener pour faire éclore votre projet et lui donner
toutes ses chances de réussite est longue.
De très nombreuses missions à mener
Créer votre entreprise, boucler les financements prévus, recruter une équipe compétente,
mettre en place vos processus opérationnels, conclure des contrats et gérer les relations
avec les fournisseurs et les partenaires, trouver des clients, produire et vendre vos biens et
services, gérer les relations avec vos associés. En même temps, vous devez suivre
l’évolution du marché et son environnement, adapter continuellement votre projet et votre
plan aux réalités du terrain, tenir (au moins au début) vous-même votre comptabilité et
assurer vos déclarations fiscales et sociales en temps et en heure. Vous devez également
évaluer régulièrement votre business model pour vous assurer que les choix effectués et
mis en place fonctionnent correctement ensemble et que vous restez sur la bonne voie. Et
vous devez aussi penser au futur, prendre des décisions pour assurer la pérennité de votre
entreprise, et prendre en compte de nouveaux objectifs ou des évolutions.
Définition
Le Net promoter score (NPS) est un outil utilisé pour évaluer la satisfaction de vos
clients à un moment donné et suivre son évolution. À la question : « quelle est la
probabilité que vous recommandiez notre produit X à un de vos proches », vos clients
donneront une note sur une échelle de 0 (pas du tout probable) à 10 (très probable).
Interprétation des résultats :
– Entre 0 et 6 : ils seront considérés comme « détracteurs » ;
– Entre 7 et 8 : « passifs » ;
– Entre 9 et 10 : « promoteurs ».
Le NPS est la différence mesurée en pourcentage entre les promoteurs et les détracteurs.
Un score élevé indique un niveau de satisfaction élevé de vos clients.
RECOMMANDATIO
N
> Si vous avez des besoins ponctuels ou à temps partiel : le recrutement dans le
cadre de groupement d’employeurs est une option à envisager : un groupement
d’employeurs recrute un salarié en CDI et le met à disposition de plusieurs
entreprises, en temps partagé.
L’intégration est une étape cruciale, car elle permet de poser les bases de
la relation avec le nouveau collaborateur : transmission de la culture de
l’entreprise, création du lien avec les autres collaborateurs, fidélisation, etc.
Il faut donc préparer avec soin cette phase qui comprend aussi bien la
finalisation des aspects administratifs (formalisation des déclarations à
l’embauche, récupération de pièces d’état civil, etc.) que la fourniture des
outils de travail (poste de travail, ordinateurs, cartes d’accès, etc.). Certaines
entreprises organisent des journées d’accueil des nouveaux collaborateurs
dans le cadre d’un parcours d’intégration. Mais vous pouvez tout
simplement accueillir le nouvel arrivant autour d’un petit-déjeuner, faire le
tour de l’entreprise pour lui présenter les espaces et autres facilités, les
autres collaborateurs avec lesquels il va travailler, l’organisation et le
règlement intérieur, les valeurs de l’entreprise, mettre en place un
parrainage, etc. Un point en fin de journée ou de semaine permettra de
recueillir les premières impressions du salarié, rectifier d’éventuelles
incompréhensions.
La période d’intégration peut durer plusieurs mois.
→ La paie
La gestion de la paie consiste non seulement à payer effectivement vos
salariés, mais aussi à établir les fiches de paie, assurer les déclarations
sociales (URSSAF), etc. Il s’agit de tâches chronophages qui requièrent des
compétences juridiques et comptables. Vous pouvez les déléguer à votre
comptable ou expert-comptable, si vous n’avez pas ces compétences en
interne.
Vous trouverez des prestataires qui s’occuperont de l’ensemble des
obligations sociales contre des honoraires de 20 à 30 euros par mois et par
salarié, hors rédaction des contrats de travail et missions spécifiques. Mais
si vous choisissez d’assurer vous-même la paie, vous pourrez acquérir un
des logiciels du marché.
Comment choisir votre logiciel de paie ?
Prenez le temps de comparer différents logiciels, y compris par des essais gratuits lorsque
cela est possible, et cela avant le recrutement de votre premier salarié.
Assurez-vous que l’éditeur est reconnu, qu’il dispose des références fiables et vérifiables
dans votre secteur d’activité, que le logiciel a les fonctionnalités que vous jugez
essentielles (paie, déclarations sociales, vacances, intégration avec l’application de
l’expert-comptable, etc.), est simple à utiliser, et bénéficie d’un bon support technique.
→ Motivation
Au-delà du recrutement et de la gestion des salaires, vous devez motiver
vos collaborateurs pour leur permettre de donner le meilleur d’eux-mêmes.
La motivation des collaborateurs repose sur un équilibre entre différents
facteurs, avec en tête de liste la rémunération (60 %), loin devant la
satisfaction du travail bien fait (37 %), la reconnaissance de la valeur de son
travail (30 %) et la convivialité et qualité des relations avec les collègues
(29 %)5.
La rémunération est donc un élément pertinent pour motiver et fidéliser
vos collaborateurs
Elle peut comprendre :
– un salaire fixe, lié à la compétence ou le potentiel du collaborateur ;
– des avantages en nature tels que logement, téléphone ou voiture de
fonction ;
– des primes diverses telles que le 13e mois, les bonus ;
– des compléments d’assurance, en particulier la retraite, mutuelle
maladie (obligatoire) ;
– des plans de participation, intéressement, épargne entreprise, stock-
options… ;
– une part variable qui rémunère la performance du collaborateur
(individualisée) ou de toute une équipe (collective). Cette
composante collective, qui permet de rassembler toute une équipe
autour d’objectifs communs, peut comprendre aussi bien des primes
d’équipes, la participation aux bénéfices de l’entreprise, ou encore
l’intéressement.
Intéresser le salarié à la réussite future de l’entreprise est un facteur de
motivation indéniable. Cela peut passer, entre autres, par des attributions
d’actions (actions gratuites, stock-options, bons de souscriptions des parts
de créateurs d’entreprises6). L’avantage de ces mesures est qu’elles peuvent
être mises en œuvre également dans de très petites entreprises. Une
rémunération équilibrée doit comprendre des éléments individuels et
collectifs.
→ Mesure de l’engagement du salarié
N’oubliez pas de vous assurer de l’engagement et du niveau de
satisfaction de vos collaborateurs. L’interaction quotidienne avec eux vous
en donnera une certaine idée. Mais si vous avez plusieurs collaborateurs et
souhaitez avoir des retours honnêtes, une enquête anonyme prend tout son
sens. Tout comme pour la satisfaction du client, on peut utiliser un outil du
type Net promoter score (NPS) pour évaluer la satisfaction des
collaborateurs. On parle alors de l’e-NPS (employee NPS). Une question
simple : « Sur une échelle de 0 à 10, seriez-vous prêts à recommander à
l’une de vos connaissances de venir travailler dans votre entreprise ? »,
ainsi qu’un champ libre pour recueillir les actions d’amélioration suggérées
par vos collaborateurs suffiront. D’autres outils existent, payants, comme
Bleexo ou Supermood.
Le principe à retenir est qu’il faut traiter ses salariés aussi bien que ses
clients.
RECOMMANDATIO
N
> Vous faire accompagner dans la création de votre entreprise vous permettra de
vous poser les bonnes questions et de poser des bases juridiques, fiscales,
sociales et comptables solides pour un fonctionnement serein.
Une fois la forme juridique choisie, vous pourrez rédiger vos statuts (hors
micro-entreprise), trouver une banque et libérer les apports (capital), publier
un avis de constitution dans un journal d’annonces légales pour informer de
la création de la société, procéder à la demande d’immatriculation de
l’entreprise. Le Centre de formalités des entreprises (CFE)8 sera votre
interlocuteur privilégié dans cette phase et tout au long de l’existence de
votre entreprise. C’est également le CFE qui centralisera toutes les pièces et
fera le lien avec les administrations et autres organismes (Insee, impôts).
À noter qu’à partir du 1er janvier 2023, un guichet unique9 devrait
prendre la place du CFE.
Vous pouvez solliciter des avocats spécialisés, des experts-comptables,
ou l’un des nombreux services en ligne (comme Captain Contrat) pour vous
accompagner dans la création de votre entreprise. Certains de ces services
peuvent avoir négocié des tarifs privilégiés avec des avocats.
Dès que les formalités auront été accomplies, votre entreprise aura une
existence légale, matérialisée par l’obtention de votre KBIS.
→ Remplir ses obligations sociales
Vos obligations sociales vis-à-vis de vos salariés dépendent, en général,
de la taille de votre entreprise, ainsi que la convention collective. Elles
portent essentiellement sur le respect du contrat de travail, la protection de
la santé, la sécurité et l’information du collaborateur, et son évolution
professionnelle.
Par exemple, pour une entreprise de 1 à 10 salariés10 :
– Déclaration mensuelle d’emploi des travailleurs handicapés dans
la déclaration sociale nominative (DSN) ;
– Mise en place d’un document unique d’évaluation des risques
professionnels (DUERP) ;
– Paiement d’une participation à la formation professionnelle
continue au taux de 0,55 % ;
– Participation au FNAL (Fonds national d’aide au logement) au taux
de 0,10 %.
Renseignez-vous bien et faites-vous aider (experts-comptables,
avocats…) dans toutes ces démarches contraignantes mais obligatoires.
→ Rédiger et conserver les documents commerciaux
Sur chacun des documents commerciaux que vous allez produire (devis,
bon de commande, facture…), doivent figurer certaines mentions
obligatoires, relatives notamment à l’identité de votre entreprise, pour
permettre à toute personne d’obtenir auprès du greffe compétent des
renseignements sur votre entreprise.
La durée minimale de conservation des documents est fixée à dix ans
pour les bons de commande, bons de livraison ou de réception et de factures
client (et fournisseur) et cinq ans pour les contrats commerciaux.
→ Actions à réaliser à la fin de chaque exercice
Vous devez tenir une comptabilité, rédiger, valider et déposer les comptes
annuels.
La comptabilité doit être sincère et fidèle à la réalité de l’entreprise, sinon
vous courez le risque de sanction pénale (amende et emprisonnement). Vous
pouvez la tenir vous-même ou la confier à un comptable ou expert-
comptable inscrit au tableau de l’ordre.
Les comptes annuels comprennent :
– le bilan : état du patrimoine de l’entreprise ;
– le compte de résultat : produits et charges faisant apparaître le
bénéfice ou la perte de l’exercice ;
– les annexes en complément ou pour commenter le bilan et le compte
de résultat. ;
– le rapport de gestion : il fait le point sur la situation actuelle de
l’entreprise (évolution des affaires, situation financière, indicateurs
clés de performance, principaux risques et incertitudes auxquels
l’entreprise est confrontée), ainsi que son évolution prévisible.
L’ensemble doit être validé par l’assemblée des associés (en fonction de
la forme juridique choisie pour votre entreprise), puis déposé au Greffe du
Tribunal de commerce. L’absence de dépôt des comptes annuels est passible
de sanctions. Sauf mention contraire explicite (demande de confidentialité
faite par vous-même), le Greffe publie ces documents.
RECOMMANDATIO
N
> Avant d’envisager ces solutions, le dialogue avec son banquier permet
d’envisager des solutions et un soutien temporaires. Pour cela, la relation avec
son banquier doit être saine et constante.
L’essentiel
Définissez des objectifs mensuels, trimestriels et annuels,
les critères de succès ainsi que des indicateurs pour les mesurer car « le
diable se cache dans les détails ». L’exécution est la clé de la réussite
de tout projet.
Construisez une organisation forte et agile, mettez en place des processus
et des outils performants pour augmenter votre productivité et devenir
rentable. Maintenez une relation durable avec vos clients.
Pilotez vos flux de trésorerie avec la plus grande attention pour éviter des
surprises pouvant mettre en péril votre activité. Et si, malgré tout, des
difficultés financières apparaissaient, n’hésitez pas à faire appel à votre
banquier et aux dispositifs étatiques mis en place pour vous aider.
Ayez une démarche agile en toutes circonstances pour ajuster vos
objectifs à vos réalisations et vous donner la capacité
de saisir toutes les opportunités.
8
Objectifs
►►► Connaître les différences sources
de financement pour démarrer son projet.
►►► Savoir si lever des fonds est une solution
pertinente pour son entreprise.
Post- Développement/
Amorçage
amorçage Croissance
Fonds personnels
des Entrepreneurs
Prêts bancaires à la création
Friends, Family and Fools
ou love money (cf. p. 163)
Crowdfunding
Subvention et concours
Autofinancement
Crédit client
Affacturage
Horizon souhaité
Business angels
de revente de leurs actions
Fonds de corporate venture
Fonds de capital investissement
Selon une étude Mazars1, les start-up early stage mobilisent par ordre
décroissant les financements suivants : les fonds personnels (93 %), les
financements publics issus de Bpifrance (34 %), les prêts d’honneur (29 %)
et les fonds des business angels (27 %). Les fonds de corporate venture
(4 %) et les fonds de capital investissement (3 %) ne concernent qu’une
minorité d’entre elles.
La trésorerie de l’entreprise est de 5 000 euros, niveau jugé bas, mais les ventes à venir en
encaissement dans les 60 jours vont dépasser 50 000 euros et 250 000 euros dans
12 mois.
Le fondateur A apporte 10 000 euros en CCA à la suite de l’obtention d’un prêt
d’honneur pour aider l’entreprise à faire face à ses dépenses courantes.
La trésorerie en banque s’élève alors à 15 000 euros et le compte courant de cet associé à
10 000 euros.
Si cet argent prêté à l’entreprise fait l’objet d’un accord de rémunération avec par
exemple un taux d’intérêt annuel de 5 % (agréé par les associés selon une convention
dûment signée) et si le plan de trésorerie le permet, le fondateur A pourra demander de
retirer son argent majoré de la rémunération agréée (taux d’intérêt annuel de 5 % ×
nombre de mois où il a prêté de l’argent à l’entreprise divisé par 12 mois), soit :
Si le fondateur A est remboursé de son prêt à l’entreprise :
• au bout de 3 mois, il récupère 10 000 × (3 / 12) × 5 % = 10 125 euros ;
• au bout de 6 mois, il récupère 10 000 × (6 / 12) × 5 % = 10 250 euros ;
• au bout de 12 mois, il récupère 10 000 × (12 / 12) × 5 % = 10 500 euros.
Quelques chiffres-clés
Définition
Le minibon est une reconnaissance de dette portant intérêts, délivrée par la société
bénéficiaire ayant au moins un exercice comptable. Il permet aux personnes morales et
physiques de prêter sans limitation de montant.
Quelques chiffres-clés
En 2021, selon l’Observatoire du crowdfunding, les prêts collectés par projet s’élevaient
en moyenne à 175 435 euros (avec rémunération) et 123 978 euros pour les prêts en
minibons.
En 2021, on répertorie ainsi 1 462 projets de prêts rémunérés pour 260 millions d‘euros
collectés et 3 149 projets de prêts non rémunérés pour 1,8 million en 20203. Enfin, 133
projets ont été financés en minibons pour une collecte totale de 16,6 millions d’euros.
Dans ses critères d’investissement, Bpifrance, par exemple, peut apprécier la qualité de
l’innovation d’une start-up sous trois angles distincts :
• l’innovation au sens technologique avec une amélioration significative de l’état de
l’art ;
• l’innovation d’usage avec des produits ou services apportant un réel bénéfice en
termes de gain de temps et de ressources, une résolution de problèmes importants
et récurrents ou comblant de véritables attentes insatisfaites ;
• depuis plus récemment, l’innovation créative est également prise en compte, avec
notamment la création de contenus innovants que l’on retrouve dans les secteurs
de la mode, de la beauté, des jeux vidéo et du cinéma.
L’Autofinancement
Le crédit client
Exemple
Dans le secteur du jouet, pour la période de fin d’année, qui s’étend du mois d’octobre au
mois de décembre inclus, les délais de paiement dérogatoires sont de 75 jours nets à
compter de la date d’émission de la facture. En revanche, pour la période « du
permanent », c’est-à-dire du mois de janvier au mois de septembre inclus, les délais de
paiement dérogatoires sont de 95 jours nets.
La levée de fonds,
pour qui et comment ?
À force d’entendre dans les médias qu’il y a beaucoup d’argent à
investir, on peut être grisé par les annonces répétées de nouvelles licornes,
ces start-up valorisées plus d’un milliard de dollars et non cotées en Bourse,
qui lèvent régulièrement des centaines de millions d’euros.
Cependant, toutes les entreprises ne peuvent pas prétendre à lever des
fonds, et certaines ne le souhaitent d’ailleurs pas. En outre, lever des fonds
n’est pas une garantie de réussite pour l’entreprise.
Parmi les entreprises créées chaque année, une très faible minorité peut
prétendre à un statut de start-up innovante pouvant intéresser des
investisseurs externes.
Quelques chiffres-clés
Selon Mazars, 72 % des start-up dites « innovantes » souhaitent lever des fonds auprès
d’investisseurs à horizon 18 mois.
Les montants recherchés par les start-up varient de 1 à 9 selon les secteurs (en moyenne
400 000 euros dans le secteur « média & communication » contre 3,6 millions pour
« l’énergie & l’environnement »). Ces différences peuvent s’expliquer par un besoin en
capitaux propres plus important pour financer des développements techniques longs et
coûteux ou bien des dépenses de marketing et communication élevées dans des
environnements très concurrentiels.
Mais selon les dernières statistiques annuelles de France Invest, en moyenne 1 000 par an
seulement réussissent auprès de fonds d’investissement dit « early stage » et 400 via les
réseaux de business angels. Il existe donc une véritable barrière à l’entrée en fonction du
profil des fondateurs, des résultats de l’entreprise et de son secteur. En effet, certains
secteurs peuvent avoir temporairement le vent en poupe et sont dans les priorités
d’investissement des investisseurs. Ainsi, avec la crise sanitaire, le total des levées via des
fonds d’investissement dans les secteurs « médical, pharma & biotech » a progressé de
48 % en 2020. Ils ont été les premiers secteurs d’investissement pour les réseaux de
business angels avec 41 % des fonds levés, devant les start-up du digital (29 %).
Se lancer ou ne pas se lancer dans une levée de fonds, telle
est la question
Nous avons vu que très peu d’entreprises réussissent à lever des fonds
chaque année auprès d’investisseurs externes. Il faut donc bien évaluer
l’opportunité et la pertinence de lever des fonds par rapport à votre
propre projet, ainsi que vos chances de succès avant de vous lancer.
Lever des fonds, c’est du temps et beaucoup d’énergie à dédier, souvent
beaucoup de stress et quelquefois de déprime, au gré des rencontres.
Beaucoup d’entrepreneurs se plaignent de la longueur d’une levée de fonds
(6 mois en moyenne) et du temps à y dédier qui les détache du suivi
quotidien de leur jeune entreprise. Par conséquent, ne vous lancez pas si
la situation de votre société ne le nécessite pas.
Certains entrepreneurs, qui ont pourtant réussi à lever auprès de fonds
d’investissement, ne souhaitent plus recourir à eux lors d’une nouvelle
création d’entreprise. Ils ont tendance à privilégier de gros business angels
(cf. définition ci-après) ou alors des fonds d’investissement d’entrepreneurs
comme 50 Partners, ISAI, New Fund ou Fa Dièse.
Comme nous le verrons plus loin dans ce chapitre, le modèle économique
des fonds d’investissement implique en effet une forte croissance. Il est
possible que, dans le but d’atteindre des métriques de croissance imposées
par le fonds à son entrée au capital, des choix stratégiques contraires à votre
volonté soient pris. Sans oublier une forte pression potentielle, par exemple
pour « débarquer » tel ou tel cofondateur pour manque de compétences ou
de résultats.
Pour ceux qui le souhaitent, parmi les porteurs de projets innovants
éligibles, les questions importantes à se poser sont : auprès de quel acteur,
combien, quand et comment ?
Définition
Les business angels sont des investisseurs, agissant seuls ou dans le cadre d’un réseau
formel ou informel. Ils investissent leur argent personnel dans une entreprise non cotée et,
en plus, s’impliquent généralement activement dans l’entreprise, par exemple pour
apporter des contacts, donner des conseils ou rejoindre un comité stratégique.
Quelques chiffres-clés
Quelques chiffres-clés
Sur les dernières années, France Invest identifie environ 1 000 opérations par an en
capital innovation pour un montant global de 2,3 milliards d’euros. Parmi ces
investissements, 900 opérations concernent des investissements d’1 million d’euros en
moyenne, ce qui correspond au haut de la fourchette des investissements en post-
amorçage.
L’essentiel
Comprendre à quel type de financement son entreprise peut prétendre,
selon l’avancement du projet (amorçage, post-amorçage,
développement…), est fondamental pour financer son projet avec
succès, sans s’éloigner de ses objectifs
et de son activité au quotidien.
Envisager la possibilité de se financer, dès l’amorçage, avec ses fonds
personnels, la love money, le crowdfunding et dans certains cas les
prêts bancaires à la création.
Penser aux subventions, si son entreprise y est éligible, sans
y consacrer trop de temps. De même, les concours
et aides peuvent être très utiles.
Étudier ses chances de réussite avant de se lancer dans
une levée de fonds car c’est un processus chronophage
et la minorité d’élus est très faible.
Lever des fonds n’est pas une garantie de réussite
de l’entreprise et ne remplace pas la recherche d’un business model
viable, qui générera de l’autofinancement de façon pérenne si vous
veillez à son exécution parfaite.
9
Objectifs
►►► Préparer les documents à constituer pour vendre
son projet aux potentiels investisseurs.
►►► Connaître les bonnes pratiques pour bien pitcher.
►►► Comprendre le processus de sélection des
investisseurs.
►►► Valoriser sa société sans posséder encore
d’historique de ventes.
Afin de pouvoir vendre votre projet, vous devez d’abord avoir construit
deux documents prêts à être présentés : votre teaser, pour donner envie aux
investisseurs d’en savoir plus, et votre business plan. En ce qui concerne le
business plan, nous y avons consacré un chapitre entier, le no 6, auquel vous
pouvez vous référer. Mais savez-vous comment construire un teaser ?
Le teaser
Au cinéma, un teaser dure entre 30 secondes et 2 minutes et donne envie
d’aller voir un film lors de sa sortie. L’objectif d’un teaser de start-up est de
donner envie d’en savoir plus, de rencontrer le fondateur. Vous devez donc
réussir à présenter en un clin d’œil à un investisseur votre entreprise, son
potentiel et préciser l’opportunité d’investissement.
C’est la différence essentielle avec l’executive summary du business plan
qui synthétise l’ensemble de votre dossier business plan écrit en une ou deux
pages maximum et introduit la lecture de votre dossier.
Votre teaser doit donc être construit en mode infographique et vous devez
soigner le graphisme comme s’il s’agissait d’une plaquette publicitaire,
comme le montre l’exemple suivant.
Mais les efforts de présentation ne doivent pas s’arrêter là, il faut
également soigner son discours : le fameux pitch. Les occasions d’y avoir
recours sont nombreuses lors d’un parcours entrepreneurial : devant les
investisseurs, les banquiers, les incubateurs ou encore lors de concours.
Le mieux est donc de s’y préparer.
Pitcher en toutes circonstances
Moins vous avez de temps pour parler, plus vous devez vous préparer.
Une des meilleures façons d’aider vos interlocuteurs à évaluer votre projet
est d’être structuré et concis. Cela passe notamment par votre capacité à
présenter votre projet à l’oral en une phrase, 1 minute, 2 minutes ou encore
10 minutes voire plus, selon les situations. En effet, rappelons encore que les
occasions sont multiples de présenter son projet que cela soit pour se
présenter (1 phrase), accrocher l’attention d’un investisseur (1 minute), dans
le cadre de sélection (2 minutes) ou de présentation investisseur
(10 minutes).
Le projet en 1 phrase
Dans la vie de tous les jours, que ce soit avec des partenaires potentiels,
des clients ou des futurs collaborateurs, vous devez être capables de
présenter votre projet en une phrase. La structure recommandée est la
suivante :
→ Que faites-vous ?
→ Quel est le problème que vous envisagez de résoudre ?
→ Qui sont les clients concernés ?
« Airbnb est la première place de marché en ligne qui permet aux voyageurs de réserver
des chambres chez des particuliers, au lieu d’hôtels. »
Grâce à cette structure de phrase nous retrouvons :
• Ce qu’ils font : « place de marché de réservation de chambres » ;
• Clients concernés : « voyageurs » ;
• Le problème qu’ils résolvent : « on y trouve des chambres chez des hébergeurs
particuliers et pas simplement des hôtels ».
N.B. : à leur lancement, ce concept était révolutionnaire, car cela permettait de trouver une
solution d’hébergement quand bien même les hôtels étaient complets sur une zone.
Lorsque vous faites cet exercice, vous devez veiller à ce que votre
présentation soit facilement mémorisable et répétable par votre interlocuteur.
À cet effet, il est recommandé de ne pas employer de jargon ou d’acronyme
et d’être direct : pas de préambule inutile.
Le pitch en 1 minute
Le pitch en 1 minute, autrement dénommé « elevator pitch » (littéralement
« pitch dans l’ascenseur »), est le discours à délivrer lorsque vous rencontrez
une personne potentiellement très importante pour votre projet qui n’a pas
plus d’1 minute à vous consacrer. Vous avez donc 1 minute pour la
convaincre de vous accorder plus de temps pour que vous puissiez
développer la présentation de votre projet. La structure recommandée dans
ce cas est la suivante :
→ Que fait votre entreprise en 1 phrase :
– Que faites-vous ?
– Quel est le problème que vous envisagez de résoudre ?
– Qui sont les clients concernés ?
+
→ La solution que vous leur proposez ;
→ La taille du marché estimée ;
→ Vos premiers résultats auprès de la cible.
Le pitch en 2 minutes
Le pitch en 10 minutes et +
10 minutes, c’est typiquement le temps qui vous est accordé dans les
réseaux de business angels pour présenter votre projet, une fois qu’il a été
instruit et recommandé par un instructeur. En 10 minutes, vous devez donner
les éléments factuels qui permettront à un investisseur de choisir
d’approfondir votre dossier plutôt qu’un autre. Il vous faut donc décider avec
minutie ce que vous choisissez de présenter et ce que vous choisissez de
garder pour les questions des futurs investisseurs, en ayant bien en tête ce
que vous recherchez (votre « call to action », par lequel vous finirez). Une
structure type est la suivante :
→ Connexion avec votre audience : histoire, question à la salle, storytelling,
etc.
→ Quel est le problème que vous envisagez de résoudre ?
→ Quelle est votre solution ?
→ Le marché identifié : qui est intéressé par votre solution ?
→ La taille du marché potentiel en CA et en volume ;
→ Votre démonstration de produit ou service ;
→ Le business model ;
→ Votre avantage concurrentiel ;
→ Votre stratégie d’acquisition (par persona ciblé, canal de communication,
etc.) ;
→ Votre équipe ;
→ Vos résultats à date ;
→ Votre plan de développement : technique, RH, marketing, commercial,
financier ;
→ Vos prévisions financières : compte de résultat prévisionnel (3 à 5 ans
selon les cas) et votre plan de financement ;
→ Ce que vous recherchez, votre « call to action ». Par exemple, dans le
cadre d’une présentation dans un réseau de business angels, il s’agira du
montant des fonds encore recherchés et du ticket minimum d’investissement
par business angel que vous souhaitez avec la valorisation correspondante
(qui permettra de calculer le prix d’une action et la part de l’entreprise cédée
dans le cadre du tour de financement) ;
→ Le contact investisseur : photo, prénom, nom et coordonnées (mail et
téléphone), site web, liens réseaux sociaux (dernière slide).
La présentation PDF de ce pitch est normalement postée sur la plateforme
interne du réseau ou sinon envoyée par mail par le secrétariat du réseau aux
membres présents ou intéressés. Une présentation de type PPT papier peut
être également distribuée avant le pitch, mais il s’agit alors plus souvent d’un
teaser (pour éviter que les investisseurs lisent pendant que vous parlez au
lieu de vous écouter).
N.B. : des modèles de pitch en 10 minutes plus « anglo-saxons » existent
et seront à privilégier si vous vous adressez à ce type de public1.
Bien sûr, il faut toujours adapter le nombre de vos slides au temps alloué.
On dit en général que l’on présente clairement une seule diapositive par
minute, ce qui veut dire que si vous avez 10 minutes, votre présentation ne
pourra pas comporter plus de 10 diapositives.
Les titres doivent décrire le message principal de chacune de vos
diapositives. Assurez-vous que vos diapositives sont lisibles de loin
(attention à certaines couleurs). À ce titre, les diapositives comportent des
mots-clés et non des phrases, sinon vos interlocuteurs vont lire les
diapositives et ne plus vous écouter.
Exemple diapositive
Enfin, pensez à préparer des annexes à votre PPT avec des diapositives
qui pourront vous aider à répondre aux questions de vos interlocuteurs.
Bien sûr, si vous n’avez qu’une à deux minutes, mieux vaut simplement
projeter une diapositive avec son nom, sa fonction, le logo de l’entreprise,
ses réseaux sociaux, l’adresse Internet de son site vitrine. Vous pouvez
également insérer un QRcode pour aller directement soit sur votre site
vitrine, soit sur votre application, si vous en avez une, ou une page web
pertinente.
Travaillez la clarté de votre discours
→ Processus de sélection
Le processus de sélection des réseaux de business angels peut être illustré
par le graphisme suivant.
Les principaux critères d’investissement des business angels sont les suivants :
• l’équipe de fondateurs (90 %),
• la croissance potentielle de l’entreprise (51 %),
• le concept (50 %) ;
• le business plan (24 %).
Les critères de rejet sont, par ordre décroissant :
• l’absence de preuves d’un potentiel de marché (76 %),
• le caractère flou de la différenciation concurrentielle (66 %),
• la défiance sur les capacités de l’équipe à exécuter (65 %),
• l’absence de « fit » avec la personnalité du ou des fondateur(s) (59 %),
• une valorisation financière trop importante (53 %),
• le manque d’éthique (47 %),
• l’absence d’approche lean (48 %),
• les risques légaux (29 %),
• un plan de financement insuffisant pour survivre (18 %),
• des risques technologiques (16 %),
• le projet n’est pas scalable (13 %) ;
• des conditions d’entrée au capital inacceptables (11 %).
Une fois au capital de l’entreprise, les business angels peuvent être actifs
ou suiveurs. Les actifs entrent alors dans une phase d’accompagnement et
siègent dans l’organe de gouvernance de l’entreprise mis en place. Il s’agit
généralement d’un comité stratégique dont les modalités de fonctionnement
sont définies dans le pacte d’actionnaires. Pour les suiveurs, le pacte
d’actionnaires définit les modalités de reporting aux actionnaires,
notamment le contenu et la fréquence de communication.
→ Les clauses importantes du pacte d’actionnaires pour les réseaux de
business angels
Le pacte d’actionnaires a trois types de clauses très importantes pour les
business angels :
– les clauses de transaction de capital,
– les clauses de gouvernance
– les clauses d’engagement des fondateurs.
Les principales clauses de transaction de capital que cherchent à négocier les réseaux de
business angels et les bénéfices recherchés2
Clauses
Bénéfices recherchés par les réseaux de
de transaction
business angels
de capital
Transfert libre
Facilitation du transfert des actions aux héritiers.
des actions
Clauses d’émission
Mettre en place des outils d’intéressement pour
de warrants
les fondateurs ou les cadres clés.
ou d’actions gratuites
* : Les plus expérimentés des business angels pourront avoir par la suite un
rôle clé pour aider l’entrepreneur à anticiper cette sortie et le conseiller lors
des négociations avec les investisseurs des « tours de table » suivants.
Notamment, lors de l’entrée de fonds d’investissement, ils auront à cœur de
veiller à ce que les intérêts des fondateurs et des premiers investisseurs
soient respectés si des clauses préférentielles sont en jeu.
Clauses
Bénéfices recherchés par les réseaux
d’engagement
de business angels
des fondateurs
Engagement
Prévenir les situations dans lesquelles les
des entrepreneurs
entrepreneurs ne se concentrent pas sur la réussite
à l’exclusivité
de leur entreprise.
de temps
→ Le processus
Chaque fonds intervenant dans le financement de l’amorçage a ses propres
critères, généralement consultables sur son site vitrine. Il faut donc bien les
cibler de manière à ne pas s’épuiser par des réponses négatives. La meilleure
façon de procéder pour retenir l’attention est d’être recommandé. Cela peut
être par un des fondateurs d’une société dans laquelle le fonds a déjà investi
ou via un partenaire de confiance connu du fonds, par exemple un expert-
comptable, un chargé d’affaires d’un incubateur, un business angel reconnu
ou un autre fonds partenaire. Chaque jour les fonds reçoivent des dizaines de
dossiers, la recommandation est donc un plus.
Les chargés d’analyse évaluent le dossier sur le papier en fonction des
critères d’investissement du fonds. Une équipe est ensuite chargée de
recevoir les entrepreneurs pour un premier entretien pour approfondir leur
prévisionnel financier. Les chargés d’analyse présentent ensuite en
commission hebdomadaire leur première évaluation. Il faut en général
obtenir l’unanimité pour qu’un dossier soit étudié. S’il l’est, le fonds va
rentrer dans la phase dite de « due diligence », étape pendant laquelle le
business plan de votre société va être passé au crible. Cette étape dure en
général de 1 à 2 mois et débouche sur un « go no go » d’investissement. Si
c’est positif, une lettre d’intention est alors rédigée qui fixe les grandes
lignes de la négociation, notamment la valorisation dite « pre-money »
proposée, le montant d’investissement et les clauses principales que le fonds
d’investissement souhaitera ajouter ou modifier dans le pacte d’actionnaires.
→ Les clauses généralement négociées par les fonds d’investissement
Ces clauses sont multiples. Premièrement, en matière de gouvernance,
chaque fonds voudra être représenté au board ou conseil d’administration de
manière à être informé et suivre la bonne marche de la société, en exerçant
s’il y a lieu son droit de vote ou de veto. Certains pourront être impliqués
ensuite en affectant des ressources au suivi et conseil de la société. Ils seront
dits « hands on » alors que d’autres qui n’apporteront pas de ressources
seront dits plutôt « suiveurs » (« hands off »).
Ensuite, concernant les transactions en capital, le fonds va chercher à
négocier des conditions préférentielles :
→ en cas de succès : pouvoir obtenir des parts préférentielles des bénéfices
ainsi que des dividendes, et être privilégié lors des cycles de financement
ultérieurs ;
→ en cas d’échec total ou partiel : pouvoir récupérer financièrement une
partie de leur investissement via des droits de créance sur la revente des
actifs ou les droits de liquidation.
Pour vous aider à comprendre toutes ces clauses, nous vous invitons à
consulter le « term sheet » proposé par le think tank d’entrepreneurs
thegalionproject3, fruit d’un travail collectif d’entrepreneurs à succès sous la
direction de Jean-Baptiste Rudelle (cofondateur de Criteo) et Frédéric
Mazzella (cofondateur de BlaBlaCar), en collaboration avec des cabinets
d’avocats renommés. Cette lettre d’intention est par ailleurs reconnue par
plusieurs fonds d’investissement majeurs : Accel Partners, Alven, Blackfin,
Breega, Cap Horn, Daphni, Elaia Partners, Idinvest, Iris Capital, Isai, Kima
Ventures, Partech, Serena Capital, Ventech, Xange, 360 Capital Partners.
CAS PRATIQUE
Total 1 500
= 400 000
80 %
1 500 actions post money
parts
Total 1 875
***
Nous venons de passer en revue les différentes étapes pour vendre votre
projet. Nous ne pouvons que vous inciter à vous faire accompagner dans ce
processus par un expert financier pour prendre du recul en étant challengé
sur les hypothèses de votre business plan et sur la manière de le présenter. La
plupart des réseaux d’accompagnement présentés dans le chapitre 3
proposent un premier niveau de services. Vous pourrez aussi compter sur
leurs membres experts pour vous aider également dans la négociation de
l’entrée de nouveaux investisseurs afin de maximiser vos chances de
réussite.
L’essentiel
Vendre son projet nécessite de structurer son approche en produisant et en
mettant à jour très régulièrement des documents de synthèse : du
business plan au teaser.
Adapter son discours. Chaque situation de pitch oral nécessite d’adapter la
structure de son discours au temps imparti : 1 phrase, une minute,
2 minutes, 10 minutes et plus.
Délivrer un pitch efficace. Pour être convaincant vous devez comprendre
les clés d’un bon pitch et beaucoup répéter pour être naturel et
percutant.
Lever des fonds auprès de business angels ou de fonds d’investissement
nécessite de s’adapter à leur processus de sélection et de négocier un
pacte d’actionnaires et une valorisation.
Négocier un pacte d’actionnaires. Comprendre les clauses
qui vous engagent et celles qui vous protègent en tant
que fondateurs.
Valoriser son entreprise. Déterminer les conditions d’entrée
à votre capital nécessite d’adapter votre demande
de financement au stade d’avancement de l’entreprise
et à votre acceptation de dilution.
Vers un plan d’actions
Définissez le succès avec vos propres termes, atteignez-les avec vos propres
règles, et construisez une vie que vous êtes fiers de vivre.
ANNE SWEENEY, EX-PRÉSIDENTE DE DISNEY-ABC TELEVISION
GROUP
Objectifs
►►► Clarifier vos objectifs en matière de croissance
de votre entreprise.
►►► Décider d’une stratégie à adopter en fonction de
votre choix de grandir ou non.
►►► Mettre en œuvre votre décision.
Le dilemme de la croissance
On dit parfois que toute entreprise doit se développer si elle ne veut pas
disparaître. Cette affirmation doit être relativisée.
Vous devez tout d’abord vous interroger sur vos propres motivations :
qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre, qu’en attendiez-vous ? Quel
sens donnez-vous à cette aventure ? Vouliez-vous tout simplement créer
votre propre emploi ? Vouliez-vous gagner de l’argent… beaucoup
d’argent ? Créer des emplois ? Laisser une empreinte ? La transmettre à vos
enfants ? Etc.
Bien entendu, vos objectifs ont pu évoluer avec le temps et
l’enthousiasme apporté par le succès de la phase d’amorçage !
Vision, missions
→ Vision
Lorsque vous avez démarré votre projet, peut-être aviez-vous déjà en tête
une vision, un rêve… Quelle était l’image que vous visualisiez pour votre
entreprise sur le long terme ? Elle s’est très probablement affinée avec la
validation de votre idée et l’amorçage qui ont rendu votre projet plus
concret. Elle est désormais plus claire pour vous. Quelle est donc
aujourd’hui la vision que vous avez pour votre entreprise ? Comment
pourriez-vous la formuler en une seule phrase ?
Exemple
→ Mission
Votre mission définit la raison d’être de votre projet. Elle doit être
concrète. Qu’est-ce que vous souhaitez proposer au monde ?
Exemple
L’effet de réseau
Avec plus de 900 millions d’euros de financement depuis sa création en 2013, Doctolib
domine actuellement le marché des plateformes de rendez-vous médicaux en ligne (plus
de 90 % de parts de marché, 17 autres concurrents se partageant le reste). Doctolib est
valorisée à plus de 5,8 milliards d’euros… et n’est pas rentable !
Cette association regroupe aujourd’hui 51 entreprises qui ont plus de 200 ans d’existence.
On y rencontre des entreprises de toutes tailles, secteurs d’activité (viticulture, négoce,
banque, etc.) et zones géographiques (France, Italie, Japon, etc.).
Ce sont des entreprises familiales qui placent avant tout l’excellence et la pérennité au
centre de leur culture, sans toutefois négliger la croissance sur le long terme, une
croissance rentable.
Leur secret3 :
• Rester indépendant en conservant au moins 51 % du capital ;
• Assurer au dirigeant la majorité des droits de vote ;
• Avoir une vision à long terme ;
• Veiller à la réputation de l’entreprise ;
• Innover et s’adapter en permanence ;
• Anticiper très en amont la succession du dirigeant.
Exemple d’Uber
Alan : une croissance éclair, des levées de fonds importantes et une société encore
déficitaire7
Créée en 2018 avec un capital de 1 000 euros, Lemlist est une plateforme de
personnalisation et d’automatisation d’e-mails pour les équipes commerciales et les
recruteurs. Cette société a connu une croissance exponentielle. Au bout de 3 ans
d’activité, elle comptait déjà plus de 10 000 clients à travers le monde avec 5 millions de
dollars d’ARR (Annual Recurring Revenue) pour une équipe de seulement 35 personnes.
Le tout sur autofinancement. Pour les fondateurs, l’autofinancement leur a permis de
rester libres et de se focaliser sur l’aide apportée à leurs clients, entre autres.
En octobre 2021 cependant, Lemlist a levé près de 26 millions d’euros pour financer sa
croissance.
→ La slow croissance
Une autre catégorie d’entrepreneur mérite d’être signalée : il s’agit des
slowpreneurs. Ils souhaitent entreprendre autrement, grandir autrement. Ils
veulent une entreprise en phase avec leurs aspirations, leurs critères de
réussite. Ils ne souhaitent plus prendre le risque de burn-out, de croissance
effrénée et de course vers une réussite qu’on ne saurait définir. Ils
souhaitent profiter tout autant de leur entreprise que de la vie.
TÉMOIGNAGE
Heidi Vincent, La slow entreprise9
« S’inscrire dans une démarche slow se fait dès le business model » explique Heidi Vincent.
« Alors oui, prendre le temps de la réflexion, inscrire son action dans du long terme ne fera pas
forcément gagner plus d’argent dans les 6 mois. Mais dans 5 ans, l’entreprise sera encore là. On
parle de R.O.N.I. (le risque de ne pas investir, ndlr) et c’est bien le sujet. Une entreprise peut
connaître une forte croissance et puis patatras, à un moment la loi impose des changements :
limite des émissions de CO2, devoir de recycler les produits… il y a ceux qui décident d’attendre
ces injonctions de l’État et d’autres qui anticipent en investissant tout de suite dans des pratiques
vertueuses. Pour reprendre l’exemple de Triballat, leader dans le bio, il lui a fallu du temps pour
trouver les meilleurs fournisseurs, construire des relations qui fonctionnent… le temps est
nécessaire pour construire des entreprises durables. »
Si vous vous trouvez sur un marché qui est lui-même en forte croissance,
la croissance de votre entreprise peut être portée par ce marché, et les
questions évoquées plus haut gardent tout leur sens.
Si vous n’êtes pas dans cette situation de marché en forte croissance,
vous devez alors concevoir et mettre en œuvre une stratégie adaptée. Vous
pouvez, pour cela, vous aider de la matrice d’Ansoff, complétée par une
analyse de vos forces et faiblesses (matrice SWOT).
La matrice d’Ansoff
Quelle que soit la stratégie choisie, elle doit être en phase avec vos
objectifs et faire l’objet d’une analyse approfondie, pour en évaluer les
moyens nécessaires, ainsi que les conséquences aussi bien en interne
(organisation, ressources humaines) qu’à l’extérieur de l’entreprise
(réglementaires, etc.).
L’effet de ciseau
Lorsqu’il y a une variation divergente entre les recettes et les coûts (l’un augmente alors
que l’autre baisse), on parle alors d’effet de ciseau. On peut rencontrer cette situation
dans une entreprise en forte croissance, lorsqu’un décalage entre ses besoins et ses
revenus impactent négativement la trésorerie, pouvant entraîner, in fine, des difficultés de
paiement.
L’essentiel
Faire grandir votre entreprise ne doit pas être une obsession pour vous.
Contrôler sa croissance. Vous pouvez choisir de la faire grandir
à votre rythme en visant des objectifs qui sont compatibles avec vos
motivations et vos critères de réussite.
Si vous choisissez de ne pas la faire grandir plus,
vous devez vous assurer que votre entreprise pourra survivre dans son
environnement.
Gérer en fonction de ses vision et mission. Dans tous les cas, attention au
« one size fits all » : il n’y a pas d’approche uniforme applicable à tous
et en toutes situations.
Conclusion
Si vous lisez ces lignes, c’est que vous êtes toujours dans la dynamique
entrepreneuriale, bravo !
Votre idée initiale a sans doute grandement évolué et c’est tant mieux !
Vous lui avez donné vie en prenant en compte des éléments de votre
environnement et les premiers retours de futurs clients.
Vous avez résolu un certain nombre de questions à savoir : Est-ce
opportun de quitter mon poste de salarié pour me lancer ? Est-ce
raisonnable de créer seul ? Ou est-il préférable de m’associer ? Quelles sont
mes propositions de valeur ? À destination de quelle cible de clients ? Avec
quels moyens ? Et pour quels résultats ?
Votre business plan commence à prendre forme et vous pensez à tous les
éléments pour le « vendre » au mieux. Vous imaginez même la meilleure
façon de croître en fonction de votre situation. Nous vous félicitons et
sommes ravis d’avoir contribué à initier le début de votre aventure !
Bon vent !
Notes
→ Chapitre 1
1. H. H. Stevenson et J. C. Jarillo, « A Paradigm of Entrepreneurship : Entrepreneurial
Management », Strategic Management Journal, vol. 11, p. 17-27, 1990.
2. P.-A. Julien, « Opportunités, information et temps », Revue de l’Entrepreneuriat, 2010/1, vol. 9,
p. 29-49, 2010.
3. S. Shane et S. Vankataraman, « The promise of Entrepreneurship as a Field of Research »,
Academy of Management Review, vol. 2, p. 217-226, 2000.
4. J. A. Shumpeter, The Theory of Economic Development : An Inquiry into Profits, Capital,
Credits, Interest, and the Business Cycle, Transaction Publishers, Piscataway, 1934.
5. K. Knight, « A descriptive model of the intra-firm innovation process », Journal of Business of
the University of Chicago, vol. 40, 1967 ; P. Drucker, « Entrepreneurship in Business Enterprise »,
Journal of Business Policy, vol. 1, 1970.
6. I. M. Kirzner, Competition and Entrepreneurship, University of Chicago Press, Chicago, 1973.
e
7. Adapté de C. Léger-Jarniou, « L’entrepreneur(s) au XXI siècle », Économie & Management,
no 169, 22-28, Réseau Canopé, octobre 2018.
8. https://fr.linkedin.com/in/patrick-gomez-artisanboulanger.
9. L. Croiset, « Avec Parent épuisé, Shiva Shaffii a trouvé la solution pour lutter contre le burn-out
parental », Challenges, 21 février 2020.
10. Interview sur LCP Public Sénat en octobre 2015.
11. https://www.cra.asso.fr/.
12. « Le Manifeste des entreprenants », École de Paris, 2018. www.lejardindesentreprenants.org.
13. https://www.groupe-sos.org/biographie-de-jean-marc-borello/ et le site Internet groupe SOS.
14. www.les-scop.coop.fr.
15. Alboher M., One person/multiple careers : a new model for work/life success, New York,
Warner Business Books, 2007.
16. Entreprises de fabrication de start-up (ressources, accompagnement).
17. Source Insee Première, no 1852, paru le 14 avril 2021. Il s’agit des chiffres de 2019.
→ Chapitre 2
1. F. Tondu Mélique, « Quand l’entrepreneuriat s’attaque au plafond de verre », La Tribune,
21 octobre 2015.
2. « Comprendre le dynamisme entrepreneurial français en une infographie », Le Big Media, Ifop
pour le compte de l’Observatoire de la création d’entreprise de Bpifrance Création, 12 janvier 2022.
3. N. Wasserman, https://www.noamwasserman.com.
4. F. Bornard et E. Abord de Chatillon, La création d’entreprise : un rejet du salariat ?, INSEEC
Lyon & INP Grenoble IAE Université Grenoble Alpes, juillet 2021,
https://www.cfecgc.org/uploads/media/61a5f7b050948/tude-la-creation-dentreprise-un-rejet-du-
salariat-compressed.pdf?v1.
5. Hamilton (2000).
6. Statistiques Insee 2017.
7. Étude de l’Adie réalisée par l’Institut Think auprès de 612 créateurs potentiels issus d’un
échantillon représentatif de 2 003 Français interrogés en ligne du 2 au 7 janvier 2019 selon la
méthodologie des quotas.
→ Chapitre 3
1. Bird in the hand principle, à retrouver au lien suivant : https://www.effectuation.org.
2. Les Échos Entrepreneurs, juin 2021.
3. Le terme générique « pacte d’actionnaires » couvre en fait aussi les pactes d’associés (en
SARL).
4. Simulation de vos droits accessible ici : https://www.service-
public.fr/particuliers/vosdroits/F19030.
5. Modalités consultables ici : www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2382.
6. https://jetestemonentreprise.com.
7. Se renseigner sur bpifrance-creation.fr.
8. https://www.actionelles.fr.
9. https://www.teepy-entrepreneur.com.
→ Chapitre 4
1. www.inpi.fr/fr/proteger-vos-creations/lenveloppe-soleau/enveloppe-soleau.
→ Chapitre 5
1. A. Osterwalder & Y. Pigneur, Business model generation, John Wiley & Sons, 2010.
2. Pour aller plus loin, consulter C. Léger-Jarniou, Réussir son étude de marché pour un business
model efficace (6e édition), Dunod, 2020.
3. M.E. Porter, « The Five Competitive Forces That Shape Strategy », Special Issue on HBS
Centennial, Harvard Business Review, vol. 86, no 1, janvier 2008, p. 78–93.
4. M. Pepin, L. Audebrand et M. Tremblay, La matrice du modèle d’affaires responsable, Chaire
de leadership en enseignement sur le développement de l’esprit d’entreprendre et de
l’entrepreneuriat et Chaire de leadership en enseignement sur l’engagement social, Université
Laval, 2021. www4.fsa.ulaval.ca/la-recherche/chaires-de-leadership-en-enseignement/chaire-de-
leadership-en-enseignement-sur-le-developpement-de-lesprit-dentreprendre-et-de-
lentrepreneuriat/matrice-modele-affaires-responsable.
→ Chapitre 6
1. L’Institut national de la propriété industrielle, www.inpi.fr.
2. Compagnie nationale des conseils en propriété industrielle, cncpi.fr.
3. Contrat d’appui au projet d’entreprise, https://www.service-
public.fr/particuliers/vosdroits/F11299.
4. Expression de Catherine Léger-Jarniou.
→ Chapitre 7
1. J. Doerr, Measure What Matters : How Google, Bono, and the Gates Foundation Rock the World
with OKRs, Portfolio/Penguin, 2018.
2. Source : Digital Recruiters.
3. https://code.travail.gouv.fr/dossiers/aides-et-accompagnement-embauche-et-perennisation-des-
emplois.
4. APEC, Pratique de recrutement des cadres, 2021.
5. Statista 2021.
6. Le think Tank « The Gallion Project » propose un kit qui pourrait vous être très utile :
https://thegalionproject.com/kit-bspce.
7. https://bpifrance-creation.fr/entrepreneur/activites-reglementees.
8. Pour connaître les coordonnées de votre CFE : https://bpifrance-creation.fr/annuaire-cfe.
9. https://www.guichet-entreprises.fr/fr.
10. https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F31415.
11. Hubspot Research, 2019.
12. Voir les différentes procédures sur :
https://www.economie.gouv.fr/entreprises/entreprises-difficulte-procedures-collectives.
→ Chapitre 8
1. Enquête « Les start-up en early stage en France » auprès de 217 start-up, 2018, disponible au
lien suivant : https://www.mazars.fr/Accueil/Insights/Publications-et-evenements/Etudes/Les-start-
up-early-stage-en-France.
2. https://bpifrance-creation.fr/encyclopedie/financements/financement-fonds-propres/pret-
dhonneur.
3. Pas de chiffres communiqués pour 2021 au moment de notre publication.
4. https://tousnosprojets.bpifrance.fr/Porteur-de-projet#contrib-intro.
5. https://bpifrance-creation.fr/basedesaides.
6. https://bpifrance-creation.fr/encyclopedie/financements/concours-a-creation-
dentreprises/concours-nationaux-a-creation-ou-reprise.
7. https://www.franceinvest.eu/wp-content/uploads/2021/03/France-Invest-Etudes-2021_Activite-
2020_VDEF.pdf
8. https://www.franceinvest.eu/le-capital-investissement/annuaire-resultats
→ Chapitre 9
1. https://www.ycombinator.com/library/2u-how-to-build-your-seed-round-pitch-deck.
https://www.cbinsights.com/research/billion-dollar-startup-pitch-decks.
2. A.-S. De Gabriac, Business angels’ involvement for the venture after investment: An
investigation of the different roles of business angels,
https://www.edba.dauphine.fr/fr/travaux/theses.html, 8 décembre 2020.
3. https://thegalionproject.com/term-sheet-new-edition.
4. https://thegalionproject.com/kit-bspce.
→ Chapitre 10
1. https://blog.mbadmb.com/doctolib_strategie_numerique/, consulté le 28 novembre 2021.
2. https://www.henokiens.com/content.php?id=41&lg=fr.
3. C. de Cambiaire, « Ces entreprises ont plus de 200 ans : quel est leur secret ? », Capital,
28 décembre 2017.
4. M. Atmani, « Ces sociétés prospèrent en restant petites », PME Magazine, 26 mai 2020.
5. Deuxième rapport du Comité de suivi et d’évaluation de la loi Pacte, France Stratégie
(www.strategie.gouv.fr), septembre 2021.
6. https://www.linkedin.com/company/club-bootstrap.
7. G. Perrin, « Alan, l’assureur qui voulait faire la différence », L’argus de l’assurance,
29 septembre 2021.
8. https://www.yaniro.co/post/bootstrapping-et-strat%C3%A9gie-rh.
9. « Vite, du slow ! », 7 jours, 16 juillet 2021.
10. Comprendre produits, services et concepts.
Bibliographie
→ Autoentrepreneur
Service des Urssaf pour créer sa micro-entreprise, déclarer son chiffre
d’affaires et payer ses cotisations et contributions sociales.
> https://www.autoentrepreneur.urssaf.fr
→ Annuaire des CFE Centres de formalités d’entreprise.
> www.cfe.urssaf.fr
→ Bpifrance
Banque publique d’investissement et plateforme de la création d’entreprise.
> https://bpifrance-creation.fr
→ Business France Export
Réseau d’aide pour l’export et l’international.
> https://www.businessfrance.fr/export-home
→ Chambres de commerce et d’industrie
> https://www.cci.fr
→ Chambres de métiers et de l’artisanat
> https://www.artisanat.fr
→ Cigales
Clubs d’investisseurs locaux au service du développement d’entreprises
solidaires.
> http://www.cigales.asso.fr
→ Créatests
Mise en ligne de questions en ligne.
> https://www.creatests.com
→ Credoc
Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie.
> https://www.credoc.fr
→ Direction générale des entreprises
Portail du ministère des finances.
> https://www.entreprises.gouv.fr
→ Entreprendre-Service public
Nouveau portail de l’administration française au service des entreprises.
> https://www.entreprendre.service-public.fr
→ Finansol
Portail de la finance solidaire.
> http://www.finansol.org
→ France active
Réseau de proximité qui aide les personnes en difficulté à créer leur
entreprise.
> https://www.franceactive.org
→ France angels
Fédération des business angels.
> https://www.franceangels.org
→ France Invest, Association française des investisseurs pour la
croissance
Propose une réponse aux besoins de financement des PME non cotées.
> https://www.franceinvest.eu
→ Go-entrepreneurs
Salon des entrepreneurs
> https://www.go-entrepreneurs.com
→ Hellobiz.fr
Innovations, start-up et idées de business.
> https://www.hellobiz.fr
→ INPI, Institut national de la propriété industrielle
L’INPI informe, permet d’accéder gratuitement à ses bases de données et
d’effectuer des démarches en ligne.
> https://www.inpi.fr
→ Insee
Institut national de la statistique et des études économiques.
> https://www.insee.fr et informations locales : https://statistiques-
locales.insee.fr
→ La French tech
Mouvement français de start-up dont la mission est de faire de la France un
des écosystèmes les plus attractifs pour la création et le développement de
start-up.
> https://lafrenchtech.com
→ Les Échos Business
> https://business.lesechos.fr/entrepreneurs
→ Les Échos
> https://www.lesechos.fr
→ Maddyness
Le magazine des start-up françaises.
> https://www.maddyness.com
→ Net-entreprises.fr
Groupement d’intérêt public qui permet d’avoir un guichet unique pour
déclarer et télépayer l’ensemble des cotisations sociales relevant du régime
général, indépendant et agricole.
> https://www.net-entreprises.fr
→ Pôle emploi
> https://www.pole-emploi.fr
→ Presse-citron
Site de référence sur l’actualité du digital, des nouvelles technologies, du
mobile et des réseaux sociaux.
> https://presse-citron.net
→ Rude baguette
Média de référence anglophone en matière de French Tech.
> https://www.rudebaguette.com/
→ Salon SME
Ex-Salon de la micro-entreprise.
> https://www.salonsme.com
→ Services des impôts
> https://www.impots.gouv.fr
→ Statista
Sources statistiques sur 600 secteurs et 50 pays.
> https://fr.statista.com
→ Urssaf
Rubrique Employeur : toute l’information sur vos obligations en matière de
déclarations sociales.
> https://www.urssaf.fr
Réseaux d’information
et d’accompagnement