Vous êtes sur la page 1sur 8

http://www.cadjds.

org Journal des Sciences

DETERMINATION DU CONTENU ELECTRONIQUE TOTAL A PARTIR DES PSEUDO


DISTANCES (PD) OU PSEUDO RANGE (PR) A LA STATION DE KOUDOUGOU AU
BURKINA FASO

Frédéric OUATTARA1*, Christian ZOUNDI2, Christine Amory MAZAUDIER3,


Rolland FLEURY4, Patrick LASSUDRIE DUCHESNE4
1
Ecole Normale Supérieure de l’Université de Koudougou
2
Direction Régionale de l’Enseignement Secondaire du Plateau Central
3
Laboratoire de la Physique des Plasma, CNRS, Ecole polytechnique, Université Pierre et Marie Curie
4
Ecole Nationale de télécommunication de Bretagne

Abstract: Résumé:
The work presents for the trough of ionization, the West African La variabilité de l’ionosphère équatoriale ouest Africaine au
equatorial ionosphere variability by means of TEC variation. This creux d’ionisation a été présentée pour la première fois à travers
TEC values are computed from Koudougou GPS station of la variation horaire du TEC obtenu à la station de Koudougou au
Burkina Faso. The TEC at Koudougou shows complex structure Burkina Faso. Le TEC à Koudougou présente un double pic (
with double peaks (morning and afternoon) with 10 TECU as matin et soir ) avec une variation diurne plus complexe que
night maximum and 30 TECU as day maximum. The comparison celles reflétées par les modèles CODG et Fleury avec un
of in situ TEC with CODG and Fleury models highlights that only maximum de 10 TECU la nuit et une évolution progressive le jour
Fleury model well predicts experimental values; moreover this jusqu’à environ 30 TECU.
model must be improved by taking into account the whole GPS La comparaison du TEC mesuré avec les prédictions des modèles
stations of West Africa. CODG et Fleury, montre une meilleure prédiction du modèle
The non-well response of CODG model may be due to the non- Fleury. Il ressort en outre une nécessité d’amélioration de ce
integration of Africa GPS stations in IGS network. modèle par la prise en charge du réseau de stations GPS de
l’Afrique de l’Ouest.
La moins bonne réponse du mondial CODG proviendrait de la
non prise en compte des stations africaines dans le réseau IGS.

Keywords: GPS, TEC, Pseudo Range Mots clés: GPS, TEC, Pseudo Distance.

I. INTRODUCTION
Le Global Positioning System plus connu par son sigle GPS, que l’on peut traduire par système de
positionnement mondial ou encore Géo-Positionnement par Satellite est le principal système de
positionnement par satellite mondial actuel régit par une constellation de satellite (figure 1).

Figure 1: Constellation de satellites GPS, Source : http://www.gerontechnologie.net/wp-content/satellite_GPS.jpg

*
Auteur Correspondant : Prof Frédéric OUATTARA, Université de Koudougou, BP 376 Koudougou Burkina Faso.
fojals@yahoo.fr
F. Ouattara et al / J. Sci.Vol. 11, N° 1 (2011) 12– 19 - 12 -
http://www.cadjds.org Journal des Sciences

La constellation fonctionne grâce à un segment de contrôle qui le pilote et le surveille. Le segment de


contrôle est composé de 5 stations au sol localisées à Hawaï, Colorado Springs, Ascencion Island, Diego Garcia,
Kwajalein (figure 2). La station maîtresse est basée à Colorado Springs. Leur rôle est de contrôler l’orbite des
satellites et dans le cas échéant, de rectifier leur orbite. Ils calculent aussi, pour chaque satellite, les
éphémérides qui seront retransmis aux satellites.

Figure 2 : Carte des cinq stations du segment de contrôle

Le système a été conçu dans les années 1960 par le Département de la Défense des Etats-Unis ( DoD ) pour
leur besoin propre. Entré en phase expérimental dès 1986 (les premiers satellites ont été lancés en 1978), il
fut déclaré pleinement opérationnel en 1994. Initialement conçu pour des applications militaires, le GPS est
devenu le nouvel outil incontournable dans de nombreux domaines tels que la navigation, la localisation
d’objets, la géodésie, l’étude de l’atmosphère notamment la détermination de la quantité d’eau précipitable,
la détermination du contenu électronique total appelé couramment par son acronyme anglais TEC pour Total
Electron Content, etc.
Dans ce travail, nous nous intéresserons uniquement à la détermination du TEC à partir des mesures GPS. Pour
ce faire, nous utiliserons les données obtenues à partir de la station de Koudougou (Géo lat 12°15’N ; Géo
long :- 2°20’E). Les données GPS nécessaires à la détermination du TEC sont : (1) les données extraites de
fichiers de mesures stockées au format RINEX (Receiver INdependant EXchange format) recommandés par
l’Association Internationale de Géodésie en 1989. Les données RINEX sont disponible sur le site
http://www.hartrao.ac.za/geodesy/data.htlm. (2) Les données au format IONEX (IONosphere EXchange
format) développées pour des échanges de cartes d’ionosphère. Pour de plus amples information sur la
description des fichiers IONEX voir le site : ftp://igscb.jpl.nasa.gov/igscb/data/format/ionex1.ps. (3) Les
Almanachs qui sont un ensemble de paramètres qui permet le calcul de la position d’un stellite GPS. Les
almanachs de tous les satellites GPS actifs sont radiodiffusés par chaque satellite et actualisés chaque
semaine. Chaque almanach est lié à un numéro de semaine GPS. La semaine GPS commence le dimanche à
0h00. Le numéro de semaine est le nombre de semaines écoulées depuis le 06-01-1980 à 0h00. Après la
semaine 1023, il y a eu une réinitialisation des numéros de semaines. Cette réinitialisation est survenue le 22-
08-1999 à 0h00. Ils sont disponibles sur le site : http://www.navcen.uscg.gov/gps/current/current.alm.
(4) Les biais qui influencent les mesures GPS entrent dans trois catégories : (a) les biais des satellites. Ce sont
des biais contenus dans les éphémérides. Le satellite peut ne pas être à la position indiquée par le message de
navigation. Aussi son horloge peut ne pas être parfaitement synchronisée avec celle du récepteur. Ces biais
sont propres à chaque satellite et affectent pareillement les mesures de code et de phase. (b) les biais des
stations. Ils se composent habituellement des biais des récepteurs et des biais induits par des incertitudes
dans les coordonnées des stations et (c) les biais liés à l’observation (Canadian GPS Associates, 1986, 1987) qui
concernent ceux associés à la propagation du signal et aux types d’observables.

F. Ouattara et al / J. Sci.Vol. 11, N° 1 (2011) 12– 19 - 13 -


http://www.cadjds.org Journal des Sciences

En pratique, on modélise surtout les biais entre les codes P1 et P2 et ceux entre les codes C/A et P1, souvent
décrits par le terme DCBs (Differential Code Biases). Tous les satellites ont des biais de code différents. Ainsi, la
connaissance de la valeur de ces biais permettrait de corriger les mesures de code afin de retrouver leur
nature entière. Il existe également des biais de phase au niveau des satellites comme des récepteurs. Mais
nous portons ici une attention particulière aux biais de code nécessaire pour l’obtention du TEC.
Dans ce travail, nous présentons et expliquons quelques variabilités de l’ionosphère équatoriale de l’Afrique
de l’Ouest à partir de l’analyse des données de TEC de la station de Koudougou
La section 2 du présent article est consacrée à la présentation du réseau GPS en Afrique et à une description
de la station de mesures de Koudougou. Dans la section 3 nous présentons la méthodologie d’obtention du
TEC et ensuite dans la section 4 nous donnons l’algorithme du programme d’extraction du TEC. La section 5
expose quelques résultats de mesures qui sont les premières de cette station et enfin nous discutons les
résultats dans la section 6. La conclusion constitue la section 7 du travail.
II. RESEAU GPS EN AFRIQUE ET STATIONS DE MESURES AU BURKINA FASO
Dans le cadre du projet de l’Année Héliophysique International (AHI) ou International Heliophysical Year (IHY),
des instruments de mesures au sol dont des récepteurs GPS ont été déployés dans les pays en voie de
développement et en particulier en Afrique (voir le site http://ihy 2007.org). Le projet AHI permettra entre
autres, à la communauté géophysique de faire une meilleure étude de l’ionosphère dans les pays en voie de
développement avec la possibilité de déterminer le Contenu Total en Electron dans l’ionosphère. La figure 3
donne les réseaux GPS en Afrique constitués de ceux installées dans le cadre du projet AHI et de 4 autres
types. Nous avons dans le cadre de AHI essentiellement les trois types de réseaux ci-après: (1) IGS
(International Geodesy System): http://igscb.jpl.nasa.gov; (2) AMMA (Analyse Multidisciplinaire de la
Mousson Africaine): http://www.amma-international.org et (3) SCINDA (Scintillation Network Decision Aid):
www.fas.org/spp/military/program/nssrm/initiatives/scinda.html.

Figure 3 : Carte de réseaux de récepteurs GPS en Afrique


Source : TELECOM BRETAGNE, Brest

F. Ouattara et al / J. Sci.Vol. 11, N° 1 (2011) 12– 19 - 14 -


http://www.cadjds.org Journal des Sciences

Le réseau GPS SCINDA est localisé en latitude équatoriale et est dévolue à l’étude des scintillations
ionosphériques. Le réseau GPS AMMA est localisé en Afrique de l’ouest et concerne l’étude de la mousson
africaine. Le réseau IGS concerne les études de géodésie.
Les 4 autres types de réseaux sont constitués de : (a) CORS (Continuously Operating Reference Station) de
NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) l’agence américaine responsable de l’étude de
l’océan et de l’atmosphère ; (b) UNAVCO (University Navstar Consortium) pour des études de géodésie.
Navigation Satellite Timing And Ranging (NAVSTAR) est l’appellation originelle des satellites GPS ; (c) TRIGNET
le réseau de l’Afrique du Sud qui étudie entre autres, l’atmosphère, la géodésie ; www.trignet.co.za; et (d)
AUTRES dans lequel nous avons la station GPS de Koudougou.
Le réseau de récepteurs GPS du Burkina Faso est constitué de deux stations: la station de Koudougou et la
station de Ouagadougou.
Dans ce travail, nous présenterons les premiers résultats obtenus à la station de Koudougou. Le récepteur GPS
de la station de Koudougou a été offert, dans le cadre du projet AHI, par l’Ecole Nationale Supérieure des
Télécommunications de Bretagne (ENST Bretagne). La figure 4.1 le lieu de localisation de la station, la figure
4.2 montre l’antenne de réception et la figure 4.3 la station de mesure.

Figure 4.1: Antenne de la station GPS de Koudougou au Figure 4.2: Récepteur GPS et système d’acquisition de
toit de l’immeuble R+2 (Ouattara, 2009) données de la station de Koudougou (Ouattara, 2009)

III. METHODE DE DETERMINATION DU TEC PAR PSEUDO RANGE


L’ionosphère peut être modélisée comme une couche sphérique d’épaisseur infinitésimale se situant à une
altitude hiono (hauteur du point ionosphérique : PI) de 355 km (figure 5). L’intersection entre la ligne de visée
du satellite et la coquille sphérique (couche ionosphérique) est appelée le point ionosphérique (PI) appelé en
anglais Ionospheric Point (IP) ou encore Ionospheric Pierce Point (IPP).

Figure 5 : Couche ionosphérique pour modélisation (adaptée en français à partir de la figure 1 de Ya’acob et al., 2008)
La projection de PI sur la surface de la terre s’appelle le point sub-ionosphérique (PSI) ou Sub-ionospheric
Point (SIP). Zrec et ZPI représentent respectivement les angles zénithaux du satellite GPS tels qu’ils sont vus par
le récepteur à un instant donné et au point ionosphérique. RT désigne le rayon terrestre.

F. Ouattara et al / J. Sci.Vol. 11, N° 1 (2011) 12– 19 - 15 -


http://www.cadjds.org Journal des Sciences

Les satellites GPS émettent deux signaux dans la bande L qui sont L1 et L2 de fréquences respectives f1
=1575,42 MHz et f2 =1227,6 MHz qui correspondent aux longueurs d’ondes respectives 1 =19 cm et
 2 =24,4 cm.
Avec la fréquence f1 on obtient comme PR :
aN 0
P1     2
 b k ,1  bi ,1   1 (1)
f1
Avec la fréquence f2 le PR s’exprime par :
aN 0
P2      b k , 2  bi , 2   2 (2)
f 22
Dans ces équations, le paramètre b est le produit de la célérité de la lumière par le temps t .
En éliminant   par la différence P1  P2 on obtient :
1 1
( P1  P2 )  a( 2
 2 ) N 0  (b k ,1  b k , 2 )  (bi ,1  bi , 2 )  ( 1   2 ) (3)
f1 f2
(b k ,1  b k , 2 ) représente le biais satellite communément appelé DCBsat et (bi ,1  bi , 2 ) le biais récepteur
communément appelé DCBrec.
Pour les DCB exprimés en secondes et tenant compte de l’équation (4) ci-dessous :
1 1
C I  a( 2
 2) (4)
f1 f2
On obtient :
( P1  P2 )  C I N 0  c(b k  bi )  ( 1   2 ) (5)
et
1
N0  [( P1  P2 )  c(b k  bi )  ( 1   2 )] (6)
CI
Dans l’équation (6), ( P1  P2 ) est exprimée en mètres. Il faut préciser que P1, P2 sont fournis par le fichier de
mesures RINEX. cb k représente le biais satellite et est fourni par CODE et est disponible sous forme de
fichier DCB. cbi désigne le biais récepteur. Il est fourni par CODE ou CODE GIM (CODE pour Centre for Orbit
Determination in Europe et GIM pour Global Ionosphere Maps) si le récepteur fait partie d’une station IGS.
L’équation (6) permet d’avoir N0 qui est le TEC oblique (STEC).
Le TEC vertical (VTEC) s’obtient en appliquant la loi de la sécante. On a alors :
RT cos e 2
VTEC  STEC. 1  ( ) (7)
RT  href
RT est le rayon de la terre ; e désigne l’angle d’élévation du satellite. L’altitude de référence href varie entre
350 km et 500 km selon les auteurs. Finn et Matthewman (1989) conseillent l’utilisation de l’altitude de 400
km.
III. ALGORITHME DE DETERMINATION DU TEC PAR PSEUDO RANGE
L’algorithme de calcul du TEC est donné par la figure 6. Pour le calcul du TEC, nous avons implanté sur Matlab
l’algorithme de calcul. Le calcul du TEC à partir des mesures d’une station passe par les étapes suivantes:
1. Lecture du fichier RINEX d’observation de la station;
2. Lecture almanach;
3. Lecture du fichier IONEX/CODE. Le CODE produit des cartes de l’ionosphère globale (GIMs). Le CODE est
un modèle expérimental mondial bâti sur un modèle ionosphérique à une seule couche ou couche mince
4. Lecture du fichier de biais (DCB) ;
5. Calcul des coordonnées du satellite PRN; plusieurs systèmes de numérotation des satellites de la
constellation permettant de les identifier coexistent (Bonin G, 2001). On distingue (1) un système de
F. Ouattara et al / J. Sci.Vol. 11, N° 1 (2011) 12– 19 - 16 -
http://www.cadjds.org Journal des Sciences

numérotation séquentielle représentant l’ordre de lancement ; (2) une numérotation liée à l’orbite et
à la position sur l’orbite ; (3) une numérotation dite PRN (Pseudo Random Noise) représentant le
numéro de code pseudo-aléatoire généré par le satellite considéré. Ce numéro PRN est celui qui est le
plus couramment utilisée pour désigner le satellite
6. Calcul des coordonnées du point ionosphérique.

B : Représente la boucle qui peut se réaliser soit sur les n jours d’un mois
soit sur les m mois d’une année
Figure 6: Algorithme de calcul du TEC (Fleury, 2010 ; Zoundi, 2011)

Le TEC oblique est d’abord obtenu sans correction des biais. Il est ensuite corrigé et converti en TEC vertical
par la loi de la sécante. Sa correction se fait par l’intégration des biais satellites fournis par CODE et du biais
récepteur que nous déterminons par comparaison des résultats du modèle fourni par CODE (CODG) avec les
mesures in situ.
IV. RESULTATS ET DISCUSSION
La figure 7 donne l’évolution horaire du TEC à Koudougou. Cette figure présente la variabilité du TEC non
corrigé des biais. Pour obtenir le TEC corrigé à Koudougou, (station non répertoriée dans le réseau mondial de
station GPS car récente), nous déterminons d’abord le biais du récepteur de la station en comparant les
résultats des mesures in situ avec les résultats de notre model appelé modèle Fleury et ceux du modèle
mondial appelé modèle CODG et ensuite sont estimées les valeurs du TEC de la station. La figure 8 donne les
variations horaires du TEC corrigé à Koudougou ainsi que ceux des modèles Fleury et planétaire CODG pour la
période du 17 Juillet 2010 qui constitue une série complète de données. Sur cette figure le TEC corrigé obtenu
à la cadence de 30s est estimé par le nuage de points rouges alors que le TEC du modèle mondial CODG est
représenté par la courbe en bleu et le TEC du modèle Fleury que nous avons mis au point par la courbe en
noir.
Il faut préciser que le modèle Fleury est un modèle à une station en cours de développement. L’application de
ce modèle dans le présent travail doit être interprétée comme un moyen de son amélioration.

F. Ouattara et al / J. Sci.Vol. 11, N° 1 (2011) 12– 19 - 17 -


http://www.cadjds.org Journal des Sciences

Figure 7: Variations temporelles du TEC/GPS (points en rouge) à la station de Koudougou

On observe une variation diurne plus complexe que celles reflétées par les modèles CODG et Fleury avec un
maximum de 10 TECU la nuit et une évolution progressive le jour jusqu’à environ 30 TECU. La figure 8 montre
que les mesures présentent un double pic dont le pic du matin est légèrement perceptible. Les modèles
traduisent l’évolution moyenne du TEC mesuré avec une meilleure réponse du modèle Fleury qui reproduit
mieux la présence des deux pics ainsi que le pic de nuit aux mêmes heures. Il ressort en outre de l’analyse de
cette figure que la variation du TEC est nettement plus faible, autour d’un maximum de 5 TECU la nuit et que
le TEC varie progressivement le jour jusqu’à 23 TECU.

Figure 8 : Variations temporelles du TEC/GPS (points en rouge), du TEC/CODG (courbe en bleu), du TEC/Fleury (courbe en
noir) pour le 17 juillet 2010 à la station de Koudougou (Zoundi, 2011)

Pour avoir des résultats corrects avec le modèle Fleury, il ne faut pas de ‘trous’ trop longs dans la série de
mesures journalières. Le faible écart entre les deux modèles (CODG et Fleury) est très encourageant pour de
futurs travaux de développement et montre que l’on peut utiliser le modèle CODG pour avoir une pré-
connaissance de l’ionosphère. Les nuages de points rouges de la figure 7 montrent si besoin en était la
pertinence des mesures locales dans l’étude de l’ionosphère. Des mesures à cadence rapide de 30 secondes
(cas des nuages de points rouges) apportent plus d’informations que des mesures à cadence lente de 2 heures

F. Ouattara et al / J. Sci.Vol. 11, N° 1 (2011) 12– 19 - 18 -


http://www.cadjds.org Journal des Sciences

(cas de CODG) : mouvements rapides lors d’orages, effets de longitude des positions et des valeurs des crêtes
équatoriales, scintillations, etc.
V. CONCLUSION
Le TEC est mesuré par son effet sur le temps de parcours du signal entre le satellite et le récepteur. Nous
avons donné l’expression du TEC et présenté de façon claire l’algorithme permettant de le calculer.
Pour la station de Koudougou, nous avons montré pour la première fois la variabilité du TEC dans la région
Ouest Africain au creux d’ionisation et fait un traitement non lissé pour bien apprécier la variation diurne
(jour/nuit) du TEC. A ce traitement non lissé, est adjoint le modèle CODG pour justifier davantage l’intérêt de
disposer de mesures GPS locales pour une meilleure étude de la variation de l’ionosphère.
Le présent travail a montré que le modèle Fleury prédit assez correctement les variations horaires du TEC à la
station de Koudougou ; toutefois il mérite d’être amélioré par la prise en compte de plusieurs stations. C’est
ainsi qu’avec le réseau de stations GPS existant en région ouest africaine, nous pourrions bâtir un modèle de
TEC qui traduit mieux la climatologie de l’ionosphère dans ladite région.
Les études auxquelles sont dévolues les différents réseaux de récepteurs GPS sont importantes pour la bonne
connaissance de l’environnement terrestre, océanique, spatial. L’Afrique doit jouer sa partition dans le
développement de la géophysique. Pour cela, il est urgent que chaque pays installe des récepteurs bi-
fréquences et que ceux-ci fonctionnent le plus régulièrement possible dans le temps. Les efforts réalisés en
2008-2010 par la communauté internationale lors du projet AHI à cet effet doivent être poursuivis car ils sont
encore insuffisants pour profiter pleinement à la communauté scientifique.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Bonin G. (2001). Système GPS de positionnement par satellite. Techniques de l’ingénieur
Canadian GPS Associates (1986)
Canadian GPS Associates (1987)
Finn A. and Matthewman J. (1989). A single frequency ionosphere refraction correction algorithm for transit
and GPS. In proceeding of the fifth international geodesic symposium on satellite positioning. Las Cruces New
Mexico March 13-17, Vol2; 732-756.
Fleury R. (2010). Ecole d’été, Télécom Bretagne
Ouattara F. (2009). Contribution à l’étude des relations entre les deux composantes du champ magnétique
solaire et l’ionosphère équatoriale. Thèse de Doctorat d’Etat, Université Cheikh Anta Diop, Dakar Sénégal
Ya’acob N., Abdulla M. and Ismail M. (2008). Determination of GPS Total Electron Content using Single Layer
Model (SLM) Ionospheric Mapping Function. International Journal of Computer Science and Network Security,
Vol.8 No.9
Zoundi C. (2011). Analyse de l’ionosphère équatoriale de l’Afrique de l’Ouest à partir des données TEC des
stations GPS du Burkina Faso. Mémoire de DEA, Université de Ouagadougou.

F. Ouattara et al / J. Sci.Vol. 11, N° 1 (2011) 12– 19 - 19 -

Vous aimerez peut-être aussi