Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
J.C. Béal s’est attaché d’abord à passer en revue ce que l’archéologie nous dit de
l’existence de « ville » «ou au moins de « bourgs » gallo-romains, dans le Beaujolais d’alors
: petite partie excentrée du territoire ségusiave dont la capitale était Feurs.
Les Bourgs
-Un bourg : c’est la coexistence dans une même place , de maisons mitoyennes à vocation
commerciale et d’habitation, d’entrepôts et d’ateliers , le long de voies aménagées.
Seul, le site de Ludna (proche de St Georges de Reneins) – bien étudié et décrit - répond à
cette définition : c’était une agglomération-étape sur le grand axe de circulation Nord-sud .
On peut y ajouter le site de Pontcharra- sur- Turdine qui serait peut-être le « Mediolanum
porté sur la table de Peutinger, mais on connait mal l’archéologie de Pontcharra.
Il faut aussi signaler l’existence attestée par l’archéologie d’un « village » anonyme à la
Fontaine d’Anse, à un carrefour, avec des vestiges de maisons mitoyennes le long de la
route.
Les sites de Lunna , d’Asa Paulini, et d’ Oingt que désignaient comme bourgs l’étymologie
supposée de leur nom, n’étaient pas des bourgs, mais respectivement une villa, une
forteresse et une hauteur.
Ainsi, dans l’état actuel des connaissances, il y a peu d’habitats agglomérés qualifiables de
« bourg » et qui plus est , rarement à l’origine d’un bourg moderne.
Les demeures
- Les demeures désignent des villas de grande taille aux aménagements somptueux (cours
et jardins, bassins, thermes, confort de l’eau et du chauffage, décors raffinés de mosaïques,
de marbres et de peintures, vastes dépendances agricoles et artisanales.
L’archéologie en dénombre huit dans cette zone (dont les plus au sud-est se trouvent dans
un rayon de 20 km autour de Lyon.)
- La villa de la grange du bief : c’est une des plus grandes de l’Occident romain, fouillée à
plusieurs reprises et maintenant assez bien connue. Les vestiges conservés ne sont pas
très nombreux mais attestent de sa richesse, et son plan est bien établi.
- La villa du Bancillon à Anse : des sondages aux alentours de l’an 2000 ont mis en
évidence le plan de la villa et des bâtiments consacrés à la viticulture, ainsi que quelques
fragments de mosaïques en place.
- La villa d’Ambérieux- sur- Azergues est connue par quelques sondages et prospections.
- La villa de Civrieux d’Azergues d’où provient une statuette de bronze (18cm) d’un
Mercure, conservée au musée gallo-romain de Lyon.
- La villa du Colombier à Chessy encore mal connue, près d’un établissement gaulois qui a
livré des antéfixes pré-romains.
En résumé, on connait huit villas implantées soit sur des terres riches, lourdes et humides,
soit dans des positions « pour voir et être vu ».
Ailleurs ? …. Les traces d’habitat sont nombreuses, mais encore très peu étudiées.
Villas et maisons
- Des prospections ont permis à St Laurent d’Oingt l’étude du site d’une villa de taille
modeste occupée entre le I° et le IV° siècle . Ce site a livré des matériaux de construction ,
témoins d’un confort que seuls des propriétaires capables de dégager de leur exploitation la
plus-value nécessaire pour les financer, ont pu doter leur maison d’un équipement de
chauffage par tubuli (air chaud dans les cloisons), et d’ une décoration de mosaïques
(tesselles dispersées) et de marbres.
« Tubuli » : tubes de terre cuite incorporés dans les murs qui portent le nom de "tubuli" et qui
attestent du niveau de confort d'un logis puisqu'ils indiquent une installation de chauffage
par air chaud des cloisons. Les "dessins" ont pour but de donner prise à l'enduit qui
recouvrait ensuite la paroi. (trouvés à Oingt)
- A Marcy, les prospections ont livrés les éléments d’un chauffage par « suspensura » (air
chaud par le sol)
Il y a donc bien en Beaujolais, de moyennes installations donc de moyennes exploitations
qui échapperaient au contrôle des grandes villas… une relecture est à faire au vu de ces
découvertes ….et peut-être , d’autres formes d’occupation sont-elles encore à décrire
comme celles deViadorée à Pommiers - fouilles non encore publiées - qui ont révélé de
grandes installations viticoles (mais pas de villa attenante qui leur correspondrait) et un
mausolée pour un propriétaire qui voulait y reposer après sa mort, alors qu’il n’y avait pas
vécu durant sa vie ?