2016
DOCTEUR VETERINAIRE
JURY
3
DEPARTEMENT DE GENIE DES PROCEDES ALIMENTAIRES
Pr : Professeur,
Pr A : Professeur Associé,
Pr I : Professeur Invité,
MC : Maître de Conférences,
MCC : Maître de Conférences Contractuel,
AERC : Assistant d’Enseignement et de Recherches,
PLEA : Professeur Lycée Enseignement Agricole,
PCEA : Professeur Certifié Enseignement Agricole
4
La reproduction d’extraits est autorisée avec mention de la source. Toute reproduction partielle
doit être fidèle au texte utilisé.
Le défaut de citation est considéré comme du plagiat. Ce dernier est puni par la loi française
et passible de sanctions allant jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 300 000€ d’amende.
5
REMERCIEMENTS
***
7
A mes parents,
Merci pour votre amour au quotidien, l’éducation que vous m’avez transmise et votre
présence à chaque étape de ma vie. Mon Bouny, merci de m’avoir finalement laissé voyager
sans -trop- t’y opposer, je sais que cela a été difficile pour toi. Ma guilou, merci pour ton
soutien perpétuel et merci d’être toujours aussi dévouée à tes enfants.
Mon Adgy, si je suis là c’est aussi grâce à ton cours de maths la veille du concours !
Adgy et Anne merci pour votre exemple de calme, et de patience, et merci de m’avoir fait
découvrir et aimer les chats !
Mon Ricou, j’espère qu’on continuera encore longtemps à partager des projets sportifs
ensemble et qu’on pourra les réaliser plus souvent ! Merci pour toutes ces vacances à la
montagne et pour ces beaux réveillons ! Joh, merci pour ton hospitalité et merci beaucoup
pour ton aide efficace aux derniers jours de ma rédaction de thèse (au passage merci au CIC
de Bourg-saint-Maurice) !
Thelma, Mahault et Sidoine, merci d’être aussi souriants et mignons, ne changez pas
trop vite!
Ma chère famille, j’espère que vous savez tous que je serai toujours là pour vous, quelle que
soit la distance qui nous sépare.
Les Wendys, Léa vous de mes années d’enfance… Aspen, tu seras toujours ma
chienne même si maman t’a kidnappée.
Houston, mon partenaire de vie depuis 4 ans ! Et Umiko, ma petite vachette préférée.
Mes fidèles compagnons, il a parfois fallu beaucoup de motivation pour trouver le temps de
m’occuper de vous… Mais vous avez toujours eu le don de m’apaiser.
8
A tous ceux que je n’ai pas cités mais qui ont rendu ces (presque) 27 années
fantastiques
« Tous les vœux de l’enfance sont réalisés dans la vieillesse » André Maurois
9
TABLE DES MATIERES
Remerciements ..................................................................................................... 7
Introduction ..........................................................................................................21
11
Aspect pratique : ce qu’il faut retenir .....................................................................57
II.A.2. Le colostrum.....................................................................................66
12
IV.B.3. Qu’est ce qu’un vaccin ? .................................................................96
IV.C. L’identification................................................................................108
Conclusion .................................................................................................153
Bibliographie ..............................................................................................155
13
TABLE DES FIGURES
Figure 1 : Schéma de la circulation sanguine fœtale 27
Figure 13 : Populations de chiots dont le risque de mortalité néonatale est plus élevé
(MILA, 2015) 53
Figure 19 : Tableau de rationnement d’un lait maternisé pour chiot ROYAL CANIN
(GRANDJEAN et al. 2009) 77
Figure 21 : Cycle évolutif de Toxocara cani (adapté d’après BEUGNET et al., 2004)
110
15
Figure 22 : Cycle évolutif de Giardia duodenalis (d’après BEUGNET et al. 2004) 112
16
TABLE DES TABLEAUX
Tableau 1: La mise-bas eutocique chez la chienne 25
Tableau 10 : Les étapes de la réanimation lorsque la mère ne prend pas en charge ses
petits ou lors de césarienne (RICKARD, 2011, DAVIDSON, 2014; NIKOLAYENKOVA-TOPIE,
TOUZOT-JOURDE, 2015) 42
17
Tableau 19 : récapitulatif les besoins du chien en minéraux et en vitamines (Fediaf
2005; RICKARD 2011). 65
Tableau 29 : vaccin existant en France pour le chien en fonction de leur valence (DMV,
2016) 106
18
Tableau 35 : Liste des molécules et présentations disponibles en France pour la
prévention de l’infestation par les Sarcoptes scabiei var. canis chez les chiots de moins de 3
mois (établie à l’aide des résumés et caractéristiques des produits, d’après MEDVET, 2016;
GUAGUERE et al. 2006) 131
19
INTRODUCTION
“Whoever said you can’t buy happiness forgot little puppies.”. Cette
citation bien connue de Gene Hill exprime l’attrait que peuvent avoir les chiots pour nous. Ce
sont des êtres vulnérables qui ont besoin de beaucoup d’attention et qui nous procurent du
bonheur tout en éveillant en nous un sentiment protecteur.
21
PARTIE I. : PHYSIOLOGIE DU CHIOT ET
CONSEQUENCES SUR LA PRISE EN CHARGE DE
L’INDIVIDU ORPHELIN
23
I.A. RAPPELS DE PHYSIOLOGIE
Sans l’avis régulier d’un vétérinaire, il n’est pas facile de connaître la date exacte
de la mise-bas, une surveillance rapprochée de la chienne gestante est donc nécessaire.
I.A.1.a. Prodromes
24
I.A.1.c. Expulsion des chiots
Si l'intervalle d’expulsion est trop élevé entre les chiots il est nécessaire de
consulter un vétérinaire qui utilisera des molécules adaptées pour stimuler les contractions de
la chienne.
25
I.A.2. Le développement du système cardio-respiratoire
Les chiots d’un jour présentent une fréquence respiratoire comprise entre 10 et
18 mouvements par minute et une forte sensibilité à l'hypoxémie. Cette fréquence augmente
et atteint 16 à 32 mouvements par minute, comme chez l’adulte, à l’âge d’une semaine
(GRUNDY, 2006). Ceci est à mettre en relation avec un besoin métabolique important, une
immaturité des chémorécepteurs carotidiens qui détectent des changements de concentration
en oxygène du sang artériel et avec la grande compliance de la cage thoracique qui demande
une pression plus importante pour maintenir un volume courant équivalent à celui d’un adulte.
26
I.A.2.a. Les modifications cardio-respiratoire de la mise-bas
27
et donc augmenter la production de lactates. Le corps est dans une situation d’acidose
métabolique. Le stress de cette situation va entraîner une décharge d’adrénaline, stimulant la
respiration.
28
D’autre part, ils supportent mal la chaleur par ce qu’ils sont incapables d’haleter dans un
environnement trop chaud (CASAL, 2010, RICKARD, FITZGERALD, 2011).
A la naissance, les reins foetaux sont fonctionnels, mais les systèmes de contrôle
comme l’Hormone Anti-Diurétique (ADH) sont immatures et la néphrogenèse perdure au
moins deux semaines après la naissance. Les urines sont donc hypotoniques à la naissance
(1,006-1,007), de plus, une glucosurie ou une protéinurie en période néonatale est normale
(EVAN et al., 1979). Les chiots n’urinent et ne défèquent pas spontanément, une stimulation
périnéale par la mère est nécessaire.
29
I.A.3.b. Les modifications hépatiques
Le foie foetal est shunté jusqu’à la naissance, donc non fonctionnel mais il devient
rapidement efficace. Il est très volumineux mais très peu efficace, il présente une cholestase
fonctionnelle et une activité enzymatique hépatique modifiée par rapport aux adultes. Après la
naissance, il synthétise en très faible quantité la bilirubine, les protéines plasmatiques et les
facteurs de coagulation. La phosphatase alcaline (PAL) et la gamma-glutamyltransférase
(GGT) sont élevées chez le nouveau-né de 0 à 2 semaines (PAL= 3845 (618-8760) UI/l chez
le chiot nouveau-né contre 4-107 UI/l chez l’adulte et GGT= 1111 (163-3558) UI/l contre
0-7 UI/l) (Center et al., 1995). Comme la néoglucogénèse est déficiente, les apports colostraux
et lactés sont donc essentiels. Par contre la glycogénolyse est fonctionnelle ce qui permet un
maintien de la glycémie avant la première tétée.
30
I.A.4.a. Le développement de la cavité buccale
L’examen de la cavité buccale est très important, il doit être systématique. Il faut
tout contrôler : les gencives, les dents, la langue, le palais, le plancher de la bouche et les
muqueuses.
Cet examen ne doit pas être douloureux pour le chiot. L’haleine du chiot ne doit
pas être désagréable, sinon c’est un signe qu’il y a un problème dans son alimentation ou une
infection.
Tableau 4 : Age d’apparition de la dentition déciduale chez le chien, (VAN DE WETERING, 2011;
DEBRAEKELEER et al., 2010)
Durant les 24 premières heures de vie du nouveau-né, son intestin grêle double
en poids, et une flore bactérienne se développe.
31
chiot. Les hormones digestives du chiot seront produites en réponse à l’ingestion d’aliment
solide (PRENDERGAST, 2011).
L’espèce canine est nidicole, c’est à dire, que les chiots restent longtemps dans
le nid. A la naissance les réflexes cutanés sont immatures. Les chiots gardent les yeux fermés
10 à 15 jours, ils retrouvent les mamelles au touché, à l’odorat et à la température.
32
Tableau 5 : Récapitulatif des événements marquant le développement neurologique chez le chiot
(KUTZLER 2011, LAVELY 2006)
Une différence de taille entre chiot de grande et de petite race est nettement
visible. Ainsi chaque race va avoir un développement propre. Par exemple, à la naissance, le
rapport pondéral maximal rencontré entre chiots de différentes races est de 6, alors qu’un
chien adulte de grande race peut peser jusqu’à 30 fois le poids d’un chien de race naine.
33
I.A.7.a. Physiologie de la croissance osseuse (AKERS et DENBOW, 2013;
SENECAT et MARTIN, 2013)
34
une boiterie sévère avec atteinte de l’état général : fièvre, anorexie, abattement,
parfois précédés par de la diarrhée. Les extrémités distales des os longs sont
inflammées (enflées, chaudes et douloureuses). Le diagnostic peut se faire par
radiographie. La thérapeutique passe par de l’analgésie et plus ou moins de
gestion symptomatique : antidiarrhéiques, antipyrétiques... Le pronostic est
réservé quant à la récupération totale.
35
Le colostrum de la chienne est composé d’IgG en grande quantité, légèrement
moins d’IgA et de peu d’IgM. Avec la sécrétion lactée, la concentration en immunoglobulines
dans le lait diminue. A 6 semaines de lactation, les Ig A sont en majorité et la concentration en
IgG et IgM est très faible. Les IgA forment une barrière immunitaire locale au niveau du tube
digestif en inhibant l’adhérence des agents pathogènes aux muqueuses (EVERMANN et al.,
2011).
36
A la naissance le pelage est constitué de duvet et à partir de 3 mois le pelage
propre à chaque race se met en place. La pigmentation cutanée et la robe se modifient jusqu’à
3 à 6 mois (PLANT, 2011).
En général les yeux s’ouvrent aux jours 10 à 14, la cornée est opaque et
s’éclaircie à partir de 24 heures. Les chiots ont l’iris bleu-gris, ils prennent leur couleur définitive
vers 4 à 6 semaines. Le nouveau-né devrait cligner, en réponse à une lumière vive, dès
l’ouverture des yeux (un léger mouvement des paupières peut être observé avant ouverture
des paupières). Les réflexes pupillaires sont présents 24 heures après l’ouverture des
paupières mais restent faibles pendant 3 semaines. La vue et le réflexe de réponse à la
menace sont très légers pendant 3 semaines et ne sont équivalent à ceux de l’adulte qu’à 6
ou 8 semaines.
Date du développement
Paupières Ouverture 10 - 14 jours
Film lacrymal Réflexe lacrymal présent dès l’ouverture des paupières
Cornée Opaque à l’ouverture des paupières
S’éclaircie à partir de 24 heures
L’épaisseur de la cornée décroiî jusqu’à 6 semaines
Iris Bleu-gris à l’ouverture des yeux
Commencent à prendre la coloration adulte à partir de 1 mois
Membranes pupillaires persistantes jusqu’à 6 semaines.
Lentille Vestiges de la tunique vasculaire jusqu’à 4 semaines
Fond de l’oeil Coloration adulte à 4 mois
Le disque optique apparaît plus petit car la myélinisation est
incomplète
Calibre et distribution des vaisseaux similaire à ceux de
l’adulte
Vision / Réflexes à la menace Réflexes visuels faibles à 3 semaines
S’améliorent jusqu’à 6 - 8 semaines avec la différenciation de
la rétine
Réflexes pupillaires à la Faibles mais présent 24 heures après l’ouverture des
lumière paupières
S’améliorent avec la maturation de la rétine
Réflexes à l’éblouissement Présents dès l’ouverture des paupières
37
Tableau 8 : Événements marquants dans le développement néonatal (KUSTRITZ, 2011;
DEBRAEKELEER et al. 2010; LAVELY, 2006; HOSKINS, 1990)
38
I.B. CONSEQUENCE SUR LA PRISE EN CHARGE
DE L’INDIVIDU ORPHELIN
39
Taux de Mort- Mortalité Mortalité Mortalité Mortalité
mortalité nés J1 à J7 périnatale J8 à J21 J21 à J60
(nombre de
chiots
morts/nombre
de chiots nés au
total)
Mila et al. 23.2% 23.2% 35.1%
(2012) (228 /
(228 / 982)
982)
I.B.2. La mise-bas
40
6h), l’administration d’ocytocine et la fréquence des injections (MUNNICH,
KUCHENMEISTER, 2009).
Les chiennes étant très sensibles aux métrites puerpérales, il est important
d’éviter toute intervention sur des chiots ne sortant pas d’eux même. Il est préférable de ne les
aider que par taxis externe, avec un mouvement de rotation lors des efforts expulsifs.
Notamment si la tête ou la croupe sont sorties au niveau de la vulve.
41
Le système ABC : Airways, Breathing, Circulation indique les priorités et l’ordre à
utiliser :
Tableau 10 : Les étapes de la réanimation lorsque la mère ne prend pas en charge ses petits ou
lors de césarienne (RICKARD, 2011, DAVIDSON, 2014; NIKOLAYENKOVA-TOPIE, TOUZOT-
JOURDE, 2015)
42
Etape de la réanimation Système ABC Comment la réaliser :
Rechercher des anomalies congénitales Inspection le nouveau-né (voir partie
suivante de l’ouvrage)
Le cordon ombilical Mettre en place l’hémostase des vaisseaux
ombilicaux : «Clamper» à 1,5 cm de la paroi
Figure 7 : Cordon ombilical clampé à
abdominale pendant 15 minutes puis
1,5cm (crédit photo A.DELATTRE)
couper.
Désinfecter quotidiennement à la teinture
d’iode à 2% jusqu’à ce que le cordon soit
sec
Figure 8 : Désinfection quotidienne du
cordon ombilical (crédit photo
A.DELATTRE)
Si le nouveau-né ne respire toujours pas malgré ces soins c’est qu’il a besoin
d’une réanimation d’urgence et le pronostic est mauvais en l’absence d’un vétérinaire.
Un nouveau-né qui ne se met pas très rapidement à respirer risque une hypoxie.
Celle-ci, qui résulte des conditions de déroulement de la mise-bas, cause plus de 60% des
pertes de chiots. Toute forme d’obstruction ou de dystocie peut causer une souffrance
œsophage tout comme une procédure obstétricale dont la césarienne et l’anesthésie de la
chienne (MOON et al., 2000). Les chiots hypoxiques ne présentent pas forcément d’épisodes
d’hyperventilation et la survenue d’une acidose respiratoire et métabolique est normale à la
naissance des chiots ; l’équilibre acido-basique se stabilise 2 à 3 heures après la naissance.
Cela rend la reconnaissance de l’hypoxie difficile chez le chiot, mais sa vigueur, sa
température, ses fréquences respiratoire et cardiaque ainsi que sa courbe respiratoire sont
des éléments cliniques à utiliser pour diagnostiquer une hypoxie. Une bradycardie et une
hypotension accompagnent fréquemment une hypoxie (LAWLER, 2008).
43
l’état de santé du chiot. Le score APGAR, ainsi que la concentration ombilicale en lactates à
la naissance, sont donc représentatifs de l’état d’oxygénation des nouveau-nés. Un score
APGAR inférieur ou égal à 6 au cours des 8 premières heures après la naissance, reflétant
une hypoxie chez le chiot, a été associé à un risque de mortalité élevé pendant les 24
premières heures de vie : 22% des chiots dont le score APGAR était de 6 points ou moins,
sont morts au cours des premières 24 heures après la naissance, contre 1% dont le score
APGAR était supérieur à 6. Les chiots dont le score APGAR avait été évalué comme inférieur
ou égal à 6, ont présenté un taux de mortalité deux fois plus élevés au cours de la période
néonatale (MILA, 2015).
Bien que la résistance des chiots à l’hypoxie soit supérieure à celle des adultes,
l’anoxie cause leur mort en très peu de temps. De plus, l’hypoxie chez le nouveau-né peut
entraîner un choc septique en raison d’une translocation bactérienne malgré l’absence de
lésion de la muqueuse respiratoire (GRUNDY, 2006) et prédispose les chiots à l’entérocolite
nécrosante. Ce risque est plus particulièrement élevé chez les chiots qui n’ont pas consommé
de colostrum. Les chiots qui survivent à une hypoxie sévère au cours de la mise-bas
présentent donc un risque élevé de mortalité jusqu’à 48h après la naissance et il est
indispensable de s’assurer de la prise colostrale chez ces individus (LAWLER, 2008 ;
MUNNICH et KUCHENMEISTER, 2014).
Une fois réanimés, il faut rapidement présenter les chiots à leur mère en
surveillant sa réaction. Attention, il ne faut pas laisser la mère seule avec sa progéniture. Si
elle ne les accepte pas, elle pourrait tenter de les mordre ou de les écraser. Pour stimuler son
comportement maternel, il est possible de frictionner les chiots avec leur placenta, d’appliquer
quelques gouttes d’ocytocine sur le museau de la mère ou d’utiliser une molécule apaisante
(phéromone en diffuseur, ADAPTIL, ZYLKENE).
Une fois le chiot expulsé, réchauffé et stabilisé, il est nécessaire de faire une
inspection en recherchant des anomalies congénitales ou toute malformation notée ci-après.
Si une anomalie est relevée il faut aller consulter un vétérinaire qui évaluera si l’animal est
capable de survivre.
44
coagulation et des désordres métaboliques sont des atteintes fonctionnelles également
diagnostiquées chez les chiots (GILL, 2001).
Tableau 11 : Examen post natal du chiot (RICKARD, 2011; DEBRAEKELEER, 2010; HOSKINS 1990)
Cavité orale Libre, sans anomalies : réflexe de succion présent, absence de fente palatine,
pas de cyanose (coloration bleue des muqueuses)
45
Figure 11 : Aspect de l’appareil génital femelle et mâle du chiot (crédit photo
A.DELATTRE)
46
A l’inverse, dans des situations où le chiot est en difficulté comme en témoignent
une hypothermie, une hypoglycémie ou un déficit de transfert de l’immunité passive, les
bactéries entraînent des symptômes graves voire la mort (MUNNICH et KUCHENMEISTER,
2014).
Les infections virales peuvent également toucher les chiots en période néonatale
et sont à l’origine de mortalité : l’herpès virus canin qui cause des troubles digestifs, suivis
d’une anorexie, d’une perte du réflexe de succion et d’une hypothermie, et le virus minute
CPV-1 responsable de gastro-entérites hémorragiques (CARMICHAEL et al., 1994 ; POULET
et al., 2001).
Afin d’avoir un bon suivi de chaque chiot, il est nécessaire de les identifier
individuellement. Si plusieurs se ressemblent l’utilisation des patchs ou du vernis peut
permettre de les différencier. Il est préférable d’éviter les colliers qui peuvent devenir trop petits
avec la croissance du chiot ou avec lesquels ils peuvent s’étrangler (DAVIDSON, 2014).
47
I.B.7. Adaptation du milieu ambiant
La mortalité des chiots avant le sevrage est de 10 à 30% avec 65% de la mortalité
durant la première semaine de vie. Le syndrome déshydratation, hypothermie, et
hypoglycémie est l’affection la plus fréquente du nouveau-né. Ceux-ci, lorsqu’ils sont
orphelins, sont encore plus sensibles notamment s’ils ont été privés de colostrum. Le peu de
réserves de graisse les rend très dépendants aux soins apportés et à la température du nid.
La température rectale peut diminuer de 4 à 5°C à la naissance et un nouveau-né qui n’est
pas nourri peut perdre en dormant 0,5 g toutes les 30 minutes (WALLACE 1995, HASKINS,
1995).
Les affections les plus courantes des 24 premières heures de vie, soit
l’hypothermie, la déshydratation et l’hypoglycémie, sont corrélées entres elles et sont ainsi,
avec la prise de poids, à surveiller de très près (GRECO, HOSKINS 1990; WALLACE 1995) :
• Hypothermie : lorsque la peau du chiot est froide, la mère refuse de s’en occuper
et le repousse. Dans ce cas le chiot ne peut pas survivre seul. Il est considéré en
hypothermie lorsque sa température corporelle chute en dessous de 35,5°C. Une
hypothermie entraine une stase intestinale et la fermentation du lait absorbé
précédemment. Une dyspnée s’installe, due à une pression trop élevée des
intestins sur le diaphragme. Si un chiot, dans un environnement à bonne
température développe une hypothermie, cela peut être dû à une alimentation
lactée non adaptée qualitativement ou quantitativement ou à des soins
inadaptés.
• Déshydratation : Les reins ne sont réellement fonctionnels qu’après 6 à 8
semaines, les nouveau-nés sont donc sensibles à la déshydratation. Ils
nécessitent d’absorber 130 à 220ml/kg de poids corporel par jour. (RICKARD
2011). L’état d’hydratation est plus facilement évalué par la couleur des urines
que par un pli de peau. Une urine jaune foncé est signe de déshydratation.
• Hypoglycémie : Le chiot naît avec très peu de réserves, il les utilise en totalité
en 24h. Ainsi, si l’animal ne s’alimente pas, une hypoglycémie se met en place
en 12 heures. Les signes d’une hypoglycémie sont : des plaintes, des cris, des
tremblements, du coma et des convulsions. Il est important de ne pas nourrir le
nouveau-né en hypothermie et de consulter d’urgence un vétérinaire (RICKARD,
FITZGERALD, NEWQUIST, 2011).
48
Figure 12 : Corrélations du syndrome déshydratation, hypothermie, et hypoglycémie
(DEBRAEKELEER 2010)
Les trois affections présentées précédemment sont des urgences pour lesquelles
il est fortement conseillé de consulter un vétérinaire.
Lorsque l’on met en place un nid, il ne faut pas oublier que la thermorégulation
ne se développe qu’à quelques mois d'âge, il est donc nécessaire d’adapter l’environnement
du chiot à sa température. L’hypothermie en elle-même, n’est pas nécessairement létale dans
tous les cas mais une température anormalement basse chez le chiot, en particulier inférieure
à 34,4°C, supprime la motilité intestinale et donc l’appétit (LAWLER, 2008), menant à la
déshydratation, et à une plus grande sensibilité aux infections par des Herpesvirus ou des
bactéries. Ces agents pathogènes opportunistes contaminent les intestins du nouveau-né et
produisent des toxines et endotoxines qui peuvent causer la mort des chiots.
49
Idéalement, il faut placer le nouveau-né dans un incubateur avec une humidité de 65%. Si cela
n’est pas possible, utiliser des lampes chauffantes, bouillottes, pads électriques, et disques de
chauffages. De plus, si le chiot est très froid il est possible de lui donner un bain d’eau chaude
(37°C) et de le sécher après. Il faut penser à surveiller fréquemment la température rectale du
chiot pour adapter les sources de chaleur.
Dans une portée, les chiots se réchauffent entre eux et avec leur mère quand
elle s’occupe d’eux. Pour mimer ce comportement, il est possible de mettre des peluches ou
d’autres animaux à disposition (SPENCER, 2015).
50
I.B.7.b.ii. La gestion de l’hydratation
51
Jusqu’à l’âge de 6 jours, les chiots maintiennent leur température corporelle
grâce à la libération de catécholamines et à l’utilisation de la graisse brune, ce qui nécessite
de l’énergie et peut causer rapidement une hypoglycémie chez le nouveau-né (ASHWELL et
al., 1987). Un chiot malade ou stressé peut également développer une hypoglycémie. Les
chiots dont le poids de naissance est faible ont des besoins métaboliques et donc énergétiques
supérieurs à ceux des autres chiots ; le risque de présenter une hypoglycémie est donc plus
important. Ces chiots ont également un foie plus petit et des réserves en glycogène hépatique
plus faibles (MUNNINCH et KUCHENMEISTER, 2014). Un faible poids à la naissance a été
associé à une glycémie plus faible : la glycémie est de 80mg/dl chez les chiots dont le poids
se trouve dans les 25% des poids de naissance les plus bas contre 105 mg/dl pour les chiots
se trouvant dans les 25% des poids de naissance les plus importants (MILA, 2015). Les chiots
de petites races sont plus prédisposés à une hypoglycémie due au jeûne que ceux de grandes
races.
Les signes cliniques associés à une hypoglycémie chez le chiot incluent une
léthargie, un défaut d’alimentation, une stupeur, des convulsions, des tremblements, une
nervosité ou des vocalises.
La glycémie normale d’un chiot doit être comprise entre 52 et 127mg/dl au cours
de la première semaine. Néanmoins, dans une étude menée sur 367 chiots, le seuil de
glycémie associé à une augmentation significative du risque de mortalité néonatale est de 92
mg/dl. En effet, le taux de mortalité néonatale des chiots, dont la glycémie était inférieure ou
égale à cette valeur, est plus de quatre fois supérieur à celui des chiots dont la glycémie était
supérieure au seuil. Les chiots à risque de mortalité ne sont donc pas en hypoglycémie au
sens strict (défini chez les chiots par une glycémie inférieure à 40 mg/dl) mais présentent une
glycémie inférieure à l’âge de 24 heures par rapport à celle des chiots qui survivent à la période
néonatale (MILA, 2015). Ce seuil critique élevé suggère, soit un besoin énergétique très élevé
chez le chiot nouveau-né, soit une prise colostrale insuffisante dont le glucose est un
biomarqueur.
Ainsi, le nouveau-né est beaucoup plus sensible que l’adulte aux hypoglycémies
notamment si le chiot a souffert de malnutrition intra-utérine. La majorité des réserves en
glycogène est utilisée en moins de 12 heures. Si il n’y a pas un apport alimentaire rapidement,
les nouveau-nés, et notamment ceux de race Toy, risquent une hypoglycémie moins de 48
heures après la naissance. La régulation de la glycémie du chiot est faible, avec une mauvaise
récupération après une crise d’hypo ou d‘hyperglycémie. Il faut donc surveiller de très près
tout chiot de moins de 4 mois anorexique ou déshydraté. Il est nécessaire de consulter un
vétérinaire lors de faiblesse du chiot. Celle-ci peut se traduire par une hypothermie, de la
déshydratation ou une incapacité à téter. Le nouveau-né peut présenter des pleurs persistants,
de la brady ou tachycardie ainsi qu’une respiration irrégulière.
52
Figure 13 : Populations de chiots dont le risque de mortalité néonatale est plus élevé (MILA, 2015)
Le signe principal lors d’une gastrite est le vomissement, leur étiologie est très
variée. Dès leur 3ème jour de vie, les chiots ont la capacité de vomir s’ils ont un estomac trop
plein. Chez le chiot les causes de vomissements les plus fréquentes sont une mauvaise
gestion alimentaire (ingestion en trop grande quantité), des endoparasites, ou une maladie
infectieuse. De nombreux médicaments entrainent aussi une gastrite.
53
Tableau 13 : Informations apportées par l’étude du vomi (PETERSON, 2011, MAGNE 2006)
Un propriétaire non habitué aux chiots doit être prévenu que celui-ci peut ingérer
ce qui se trouve dans son environnement. L’animal peut s’intoxiquer ou ingérer un corps
étranger ce qui, en cas d’obstruction du tube digestif, représente une urgence vétérinaire.
Le signe clinique le plus fréquent lors d’une atteinte digestive chez le chiot est la
diarrhée. Il est important de savoir d’où provient la diarrhée pour la mise en place d’un
traitement efficace. Le propriétaire doit donc y prêter attention pour orienter le diagnostic du
clinicien.
54
La majorité du temps les affections du tube digestif ne sont pas congénitales mais
proviennent d’une mauvaise alimentation, de parasitisme, ou de maladies infectieuses. Elles
peuvent aussi provenir de médicaments ou d’ingestion de plantes toxiques. Il est faut donc
surveiller ce que le chiot a pu manger en dehors de l’alimentation proposée car ce sera d’une
grande aide lors de la prise en charge par le vétérinaire.
Les premiers jours, l’alimentation de substitution doit être mélangée avec une
solution équilibrée en électrolytes (par exemple : Ringer Lactate) pour éviter les diarrhées
osmotiques. De plus les chiots ne sont pas capables de digérer le sucre, il est donc important
de ne pas en mettre dans leur lait (PETERSON, 2011).
Un retard de croissance observé dès les premières semaines de vie oriente vers
une suspicion d’anomalie congénitale. Lorsqu’il apparaît brutalement il est important d’en
surveiller l’apparition de boiteries, d’anomalie de conformation ou de la silhouette du chiot qui
peuvent orienter vers une atteinte ostéo-articulaire il est nécessaire de prendre des clichés
radiographiques.
55
56
ASPECT PRATIQUE : CE QU’IL FAUT RETENIR
Le contrôle de l’environnement du chiot est une des étapes majeures de la prise
en charge d’un nouveau-né. Il est nécessaire de lui procurer un lieu de couchage adapté :
chaud, sec, propre et confortable (CASAL, 2012).
La boîte de couchage doit être suffisamment haute pour que le chiot ne puisse
pas en sortir tout seul et facile à laver. Le plastique est idéal car il n’est pas trop froid en cas
de contcat. De plus il est possible de mettre un pad chauffant sous la boîte, ce qui évite les
risques de brûlures dues au contact direct avec celui-ci. Il faut apporter un soin important à
l’hygiène de la boîte pour qu’elle soit sèche et propre.
Les animaux ont besoin d’un accès à l’eau à volonté. Lorsque les chiots sont très jeunes,
il est nécessaire de prendre des précautions pour qu’ils ne se noient pas dans la bassine
d’eau. Une gamelle avec des bords horizontaux est donc conseillée.
Rappelons que le chiot orphelin est encore plus sensible aux infections. Il est
donc nécessaire de maintenir la litière encore plus propre et sèche. Un nettoyage à l’eau tiède
et au savon doit être suivi d’une désinfection. Le choix du produit désinfectant est essentiel,
certains ayant une toxicité respiratoire ou cutanée. De plus, il faut limiter au maximum le
nombre de manipulateurs des nouveau-nés et les visites venant de l’extérieur. Chaque
manipulation doit être systématiquement précédée d’un sérieux lavage des mains.
57
PARTIE II. : ALIMENTATION ET SES
CONSÉQUENCES POUR LA PRISE EN CHARGE D’UN
INDIVIDU ORPHELIN
59
II.A. L'EVOLUTION DU POIDS DU CHIOT
Un chiot de petite taille, atteint la moitié de son poids d’adulte dès 3 mois et il
aura fini sa croissance vers 8 mois; alors qu’il faudra attendre ses 6 mois pour qu’un chiot de
grande race atteigne la moitié de son poids d’adulte et parfois 2 ans avant qu’il atteigne son
poids adulte. Cette croissance, très inégale en fonction des races, explique l’importance d’une
alimentation adaptée et d’un bon suivi de la croissance de l’animal.
Il a été démontré qu’il n’y a pas de relation entre le poids d’un chiot à la naissance
et le poids de la mère mais, en moyenne, la portée pèse 12 à 14% du poids de la mère.
60
Tableau 15 : Le poids à la naissance et le nombre moyen de chiots dans une portée de quelques
races canines (DEBRAEKELEER 2010)
61
Il est difficile de déterminer une courbe de croissance pour le chiot puisqu’il existe
des races de tailles très variées. Les petites races atteignent leur pic de croissance plus jeune.
Une estimation de la courbe de croissance des chiens selon leur format racial est présentée
figure 14.
Il est fréquent que les chiots élevés à la main aient une croissance plus faible
que les chiots élevés par leur mère. Mais généralement ils récupèrent leur retard au sevrage.
Un faible gain de poids quotidien indique une anomalie. Si toute la portée est
atteinte il faut rechercher un problème infectieux ou de management (i.e. température,
stress...). Après avoir écarté ces causes, un problème de qualité du lait de remplacement, de
62
quantité de lait ingérée, de méthode de distribution, ou de fréquence de distribution doit être
évoqué. Il est notamment nécessaire de vérifier que la dilution de la préparation corresponde
bien à la notice du lait de remplacement ou de changer la formule. Si seulement un chiot ne
se développe pas correctement au sein d’une portée un problème individuel est à rechercher.
63
Les minéraux : les matières inorganiques contenues dans la
nourriture, sont importantes pour les systèmes hormonaux et
enzymatiques. Pour les besoins en minéraux du chiot, se reporter au
tableau correspondant.
Les vitamines : les vitamines solubles dans l’eau et les graisses sont des co-facteurs
dans les réactions enzymatiques et sont utiles dans la synthèse d’ADN.
Dans les aliments commerciaux ces nutriments sont déjà en teneur élevée, il
n’est donc pas nécessaire de supplémenter l’animal s’il est nourri avec de telles formules.
64
plus petite, des dents plus petites et moins nombreuses et surtout une capacité digestive plus
faible. Les chiots sont donc limités dans la quantité de nourriture qu’ils peuvent ingérer en un
repas et, si l’alimentation est de mauvaise qualité ou peu digestible, ils peuvent être carencés.
La digestibilité du lait de la chienne est très élevée (> 95%) le lait de remplacement doit donc
avoir une digestibilité au minimum supérieure à 90% pour éviter la suralimentation et les
diarrhées. En effet, il est important de noter qu’une suralimentation accroît le risque
d’ostéoarthrose et d’obésité chez les chiots de grandes races (CASE 2005; GRECO, 2014).
Tableau 18 : Besoins nutritionnels du chien, d’après les recommandations de l’European Pet Food
Industry Federation FEDIAF en 2005
Tableau 19 : récapitulatif les besoins du chien en minéraux et en vitamines (Fediaf 2005; RICKARD
2011).
65
Vitamines Unité Besoins minimums du Besoins Maximum
chiot en croissance minimums de
l’adulte
Vitamine A IU/kg 500 500 40000
Vitamine D IU/kg 50 50 500
Vitamine E IU/kg 5.0 3.0 -
Thiamine mg/kg 0.1 0.1 -
Riboflavine mg/kg 0.45 0.45 -
Acide mg/kg 1.0 1.0 -
Pantothénique
Niacine mg/kg 1.1 1.1 -
Pyridoxine mg/kg 1.0 1.0 -
Acide Folique mg/kg 0.1 0.1 -
Vitamine B12 mg/kg 2.2 2.2 -
Choline mg/kg 120 120 -
L’énergie apportée par l’alimentation provient des protéines, des sucres et des lipides
avec des taux variant en fonction du stade de vie de l’individu.
Un chiot a besoin d’une moyenne de 240 kcal/kg de poids corporel par jour durant
les 4 premières semaines de vie. Généralement ces besoins se décomposent comme suit :
287 kcal/kg de poids corporel par jour la première semaine et jusqu’à 190 kcal/kg de poids
corporel par jour la quatrième semaine de vie. Il ne faut donc pas sous-estimer les besoins
nutritionnels du chiot; cependant dans le cas du chiot orphelin, il est nécessaire de faire
attention à ne pas le suralimenter pour éviter les diarrhées. Il est conseillé dans les premiers
temps de moins le nourrir pour qu’il s’adapte au lait proposé (DEBRAEKELEER et al., 2010).
II.A.2. Le colostrum
66
Ces porcelets plus faibles ont consommé moins de colostrum, perdu du poids, et ont ainsi
présenté une hypoglycémie et une absorption faible d’IgG, qui sont les signes prédictifs de
mortalité néonatale chez le porcelet (DEVILLIERS et al., 2011).
67
colostrum maternel est considéré comme optimal pour le chiot et les recommandations de
nutrition néonatale s’inspirent de la composition du lait maternel.
68
Idéalement, il faudrait apporter du colostrum d’une autre chienne ayant mis bas
dans les 24 à 48 heures précédentes. Soit il y a adoption des chiots, soit le colostrum est
collecté pour les chiots, congelé puis redistribué (CHASTANT-MAILLARD et MILA, 2016).
Après les 48 heures, le lait de la mère de substitution apportera de l’énergie mais ne contiendra
pas d‘immunoglobulines en quantités suffisantes. En effet, pendant 21 jours, la densité
énergétique du lait de la mère ne diminue que de 20% alors que la quantité d’IgG est divisée
par 4 en une semaine (voir tableau 20).
Du sérum stérile prélevé sur chien adulte vacciné peut être injecté, en
sous-cutané ou par voie orale, au chiot n’ayant pas eu de colostrum. Un vétérinaire prélève
du sang puis il sépare le sérum contenant les anticorps. L’administration doit être la plus
précoce possible. Il n’est pas possible de prendre le sérum de la mère, même si celle-ci a été
bien vaccinée, car ses immunoglobulines se sont concentrées au niveau de la mamelle pour
constituer le colostrum, elle est donc hypogammaglobulinémique (ENGLAND, 2005). Cette
technique est intéressante, cependant, par voie orale, les concentrations sériques atteinte
restent très basses (seuil protecteur : 230mg/dl) et la voie sous-cutané entraine des réactions
locales importantes, notamment des oedèmes sous-cutanés (POFFENBARGER et al. 1991;
BOUCHARD et al., 1992).
69
des lipides, des sucres, des minéraux et d’autres constituants mineurs; il a un profil nutritionnel
optimal pour le développement du chiot.
Lorsque la mère est présente mais que les chiots ne grossissent pas
régulièrement il est nécessaire de compléter l’alimentation des petits. Cela arrive fréquemment
notamment si la mère est maigre, si elle ne mange pas suffisamment ou qu’elle a trop de
chiots. Ils seront considérés comme semi-orphelins. Il est conseillé de séparer la portée en
deux groupes ; un qui reste avec la mère et un qui est mis à part et nourrit avec du lait de
remplacement. Pour une homogénéisation de la portée, il est nécessaire d’échanger les
groupes toutes les 4 heures après avoir nourri les chiots (DEBRAEKELEER et al., 2010).
Si le chiot est réellement orphelin, la meilleure solution est de trouver une mère
adoptive. Ceci permet au chiot d’avoir un apport nutritionnel et un environnement idéals, réduit
la mortalité, améliore le statut immunitaire et permet un développement social et
comportemental normal. Cette chienne adoptive devrait avoir des chiots ayant moins de 14
jours d’écart avec le nouveau-né afin d’éviter qu’un phénomène de compétition se mette en
place. Une chienne en lactation adopte généralement facilement un chiot mais il n’est pas
toujours facile de rencontrer une mère au même stade de lactation que le chiot orphelin. Il est
essentiel de surveiller de près l’adoption à la recherche d’une anomalie comportementale : de
la mère adoptive, d’un chiot de sa portée ou de l’individu orphelin (DEBRAEKELEER et al.,
2010, BAINES, 1981).
Il est généralement très difficile de trouver une mère adoptive, dans ce cas le
propriétaire doit élever le chiot lui-même. Cette méthode, chronophage, donne généralement
de bons résultats. Il existe différentes possibilités : nourrir en utilisant un biberon ou sonder le
chiot.
Le lait maternel est optimal pour le chiot, il couvre généralement les besoins
énergétiques des nouveau-nés avec un apport calorique estimé à environ 200 kcal/kg de poids
vif jusqu’à l’âge de 4 semaines âge, à partir duquel les chiots commencent à manger de
l’aliment solide (KIRK, 2001). Les besoins énergétiques du chiot ayant été décrits
précédemment, nous n’y reviendrons pas. Si une mère adoptive ne peut pas s’occuper du
chiot, le propriétaire devra lui présenter un lait de substitution.
70
ne sont donc pas adaptés. En effet, le lait de la chienne contient deux fois plus de protéines
hautement digestibles que le lait de vache, avec des taux élevés d’arginine et de lysine. De
même, il contient beaucoup plus de lipides avec notamment plus d’acide linoléique et presque
30% de moins de lactose.
Cette recette contient environ 1,2 kcal/ml. Un chiot de 450g devrait en ingérer
60ml/jour en 8 prises.
71
Tableau 22 : Valeurs nutritionnelles de la préparation ménagère citée précédemment
Les chiots prennent leur énergie des lipides durant la première semaine de vie.
Premièrement il faut choisir son aliment en fonction de sa contenance énergétique car
l’estomac du nouveau-né est petit. Deuxièmement il est nécessaire de bien suivre les conseils
nutritionnels indiqués sur la préparation commerciale choisie. Selon la dilution de la poudre,
les calories ingérées par le chiot varient fortement.
72
Tableau 23 : Comparaison de composition de quelques nutriments des laits de remplacement
(D’après DEBRAEKELEER et al., 2010)
La motilité du tractus digestif d’un chiot de moins de 30 jours est lente, il est donc
nécessaire de donner de petites quantités mais fréquemment à un nouveau-né pour éviter les
régurgitations et fausses déglutitions. Le nouveau-né doit s’alimenter toutes les 2 ou 3 heures,
soit 6 à 8 fois par jour. Quand il a doublé son poids de naissance, à deux semaines, il faut le
nourrir toutes les 4 heures ; après quelques semaines il est possible d’espacer les repas. Un
chiot qui pleure doit être nourri rapidement. Le lait doit être à température corporelle de la mère
avant d’être administré au petit soit 38,6°C. Le lait est à bonne température s’il paraît
légèrement plus chaud que la peau du soigneur. La nourriture devrait être liquide jusqu’au
début du sevrage (i.e. 3 ou 4 semaines) puis semi-liquide à solide.
Du lait trop froid peut entraîner une hypothermie, une baisse du péristaltisme et
des vomissements, alors qu’un lait trop chaud entraine des brûlures buccales, de l’oesophage
ou stomacales. Lors des premiers repas à base de produit commercialisé la poudre devrait
être diluée avec une solution osmotique (par exemple du Ringer-Lactate) pour diminuer les
risques de diarrhées. Il ne faut pas réalimenter un nouveau-né dont la température corporelle
est inférieure à 35,5°C, il ne pourra pas bien digérer, cela va entraîner une fermentation dans
les intestins et sera une cause de stress supplémentaire pour le chiot.
73
La force du nouveau-né permet de choisir par quelle méthode le réalimenter. S‘il est
vigoureux et a un réflexe de succion, le biberon est une bonne méthode en adaptant la taille
de la tétine. Sinon il faut mettre en place un sondage orogastrique.
Cette méthode est utile car le chiot arrête de boire quand il a assez mangé mais
elle est chronophage, surtout si il y a plusieurs nouveau-nés à nourrir.
Si le nouveau-né n’a pas la force de téter, une alimentation au biberon n’est pas
possible, il faut alors mettre en place une alimentation forcée.
74
II.A.3.a.vi. ALIMENTATION FORCÉE, l’intubation oesophagienne
(RICKARD 2011, DEBRAEKELEER 2010)
Il a déjà été dit que le système digestif d’un chiot hypotherme fonctionne
au ralenti, il est donc important de ne pas attendre que le nouveau-né soit froid et déshydraté
pour mettre en place une alimentation forcée.
Pour connaître la longueur de tube (type sonde urinaire) pour atteindre l’estomac,
il faut mesurer la distance entre la dernière côte et le bout du museau, un marqueur est apposé
à 75% de cette distance.
75
Figure 18 : Alimentation oro gastrique du nouveau-né (crédit photo A. LE GAL)
Que l’aliment ait été donné au biberon ou par une sonde, il existe des risques
pour le nouveau-né. Les plus fréquents étant répertoriés ci-dessous.
76
II.A.3.a.vii. Quelle quantité à administrer ?
Figure 19 : Tableau de rationnement d’un lait maternisé pour chiot ROYAL CANIN (GRANDJEAN et
al. 2009)
77
II.A.3.a.viii. L’hygiène de l’alimentation (DEBRAEKELEER et al., 2010) :
Deux fois par semaine, nettoyer le chiot avec une serviette humide pour simuler le
nettoyage par la mère.
Pour faciliter la transition, il est possible de mélanger l’aliment solide au lait dans
une gamelle peu profonde. S’ils sont en fratrie, les chiots vont se stimuler en jouant entre eux
pour consommer l’aliment solide. Il faut quelques jours au système gastro intestinal pour
s’habituer au nouveau régime alimentaire il est donc nécessaire que les premiers repas solides
soient très légers. Pour stimuler l'appétit du chiot, il est possible de réchauffer légèrement
l’aliment ce qui va le rendre plus appétent car il dégage plus d’odeur. Si le chiot ne veut pas
manger, lui mettre de la nourriture sur les babines, le chiot aura le réflexe de les lécher et ainsi
goûtera l’aliment.
78
déconseillé de sevrer le chiot avant cet âge car il risque une malnutrition ou des maladies dues
au stress. De plus, cela diminue la sociabilisation du chiot et peut entraîner des problèmes
comportementaux. Après le sevrage et jusqu’à 6 mois, il est conseillé de continuer à le nourrir
3 fois par jours, puis 2.
De l’eau dans une gamelle doit être présente à volonté à partir de la 5ème semaine,
en prenant garde que le chiot ne puisse pas se noyer dans celle-ci (utiliser une gamelle peu
profonde avec des bords en pente et non une bassine).
Tableau 26 : Besoins énergétiques selon les recommandations de l’European Pet Food Industry
2005
Le sevrage est une période à risque pour le chiot et, malgré une bonne
alimentation, il peut présenter des troubles digestifs. Une solution est d'utiliser des probiotiques
qui vont diminuer l’incidence, la sévérité et la durée des diarrhées. Ils permettent le maintien
et la restauration de la flore bactérienne locale après un stress comme un changement
alimentaire ou une antibiothérapie. Il a été démontré que l’ingestion d’Enterococcus faecalis
diminue la concentration faecale de Clostridium perfringens une bactérie pathogène et
augmente les taux faecaux de bifidobactéries et de lactobacilles.
Ils permettent aussi une amélioration de la consistance des selles. La Figure 10 permet
d’aider le propriétaire à évaluer la consistance des selles.
Il est important de noter que le yaourt contient trop de calcium pour être utilisé
comme probiotique chez le chiot et qu’il contient rarement suffisamment de bactéries
bénéfiques pour être considéré comme un probiotique.
79
Les probiotiques peuvent être utilisés à tout âge, ils ne remplacent cependant
pas un protocole de vermifugation adapté.
Après le sevrage, la prise en charge du chiot orphelin est la même que pour un chiot
ayant été élevé par sa mère. Seules certaines informations essentielles seront donc apportées
dans cet ouvrage.
Il est donc fortement conseillé de proposer une quantité limitée d’aliment en fonction de
son âge, de la condition corporelle et du poids adulte du chiot. Il est cependant nécessaire
d’adapter la quantité proposée régulièrement, en fonction de la croissance du chiot. La
80
quantité d’aliment proposée par rapport au poids va progressivement diminuer avec la
réduction du taux de croissance.
Un chiot nécessite deux fois plus d’énergie qu’un adulte pour assurer sa
croissance, son activité et maintenir sa condition corporelle. Bien que la croissance soit forte
pour toutes les races dans les premiers mois de vie, les grandes races nécessitent moins de
calories par kilogramme de poids corporel que les plus petites et ont une croissance plus
longue. Il est conseillé de choisir un aliment hautement digestible pour éviter au chiot d’avoir
à ingérer de trop grandes quantités pour assurer ses besoins.
Tableau 27 : Besoins énergétiques selon les recommandations de l’European Pet Food Industry
2005
il est possible de compter les côtes du chien sans appuyer fortement avec ses
mains
il n’est pas possible de voir les côtes lorsque le chien se déplace.
81
Figure 20 : Grille de score corporel de la WSAVA
PARTIE III. : ONCOGENESE DU COMPORTEMENT
DU CHIOT ET CONSÉQUENCES SUR LA PRISE EN
CHARGE D’UN INDIVIDU ORPHELIN
85
III.A. LE ROLE DE LA MERE
Si toute la portée est orpheline, on peut laisser les frères et soeurs entre eux afin
qu’ils apprennent à interagir et à communiquer ensemble, même sans présence d’un chien
adulte.
86
III.B. DEVELOPPEMENT DU COMPORTEMENT
(CASE, 2005, O’BRIEN, 1994)
Quand leur mère les lèche ils font un mouvement de nage vers l’avant (des
membres antérieurs et postérieurs) qui leur permet d’aller vers la chaleur et de
trouver les tétines.
Le réflexe de succion apparaît quand le chiot trouve la tétine (ou peut être
déclenché en lui mettant un doigt dans la gueule).
Pendant qu’il tête, les antérieurs du nouveau-né palpent la mamelle pour stimuler
la sécrétion lactée.
Le chiot ne vocalise que lors de détresse.
Ses cris sont déclenchés si le chiot a faim ou s’il est enlevé de son environnement
chaud. Ils s’accompagnent d’une augmentation de son activité.
Le comportement du chiot ne change pas beaucoup de la naissance à 14 jours.
Il est complètement dépendant de sa mère qui va répondre à ses moindres
demandes. Une mauvaise prise en charge dans les premiers jours suivant la
naissance peut entraîner de graves troubles de croissance et de bien-être du
chiot.
Il a été démontré qu’habituer précocement le chiot a être manipulé de manière
douce par des humains lui permet d’être plus en confiance au moment de leur
puberté. Il a aussi été démontré qu’ils sont plus résistants au stress, plus stables
émotionnellement et ont une capacité d’apprentissage plus développée.
Ils passent plus de 80% de leur temps à dormir d’un sommeil actif : vocalises,
mouvements involontaires des muscles, respiration irrégulière. Un nouveau-né
qui dort profondément est peut-être malade.
87
III.B.2. LA PÉRIODE DE TRANSITION de 14 à 21 jours (CASE, 2005,
O’BRIEN, 1994)
Ils commencent leur apprentissage, il est donc intéressant d’inclure des jouets
dans leur environnement et de les caresser, de les brosser et de les habituer aux bruits de la
maison et de la ville...
Les chiots sont très réactifs aux stimuli rencontrés dans leur environnement habituel. Ils
sont capables d’apprendre et de créer des liens d’attachement primaire avec des chiots, des
humains ou d’autres animaux.
88
socialisation envers son espèce, envers les humains en même temps et envers des stimuli
environnementaux pour éviter qu’il ne développe de comportements inadaptés.
Après avoir appris à interagir avec son espèce durant la première partie de la
socialisation primaire, il est important que le chiot découvre son nouvel environnement avant
la fin de cette période pendant laquelle il est ouvert aux stimuli extérieurs. Il est donc conseillé
de l'emmener dans son futur environnement vers 7 - 9 semaines. Une séparation trop précoce
le rend incapable de communiquer correctement avec son espèce et entraine parfois des
syndromes d’hyper attachement envers ses maîtres.
89
des contacts avec tous les membres de sa nouvelle famille ainsi qu’avec d’autres chiens, si
possible de son âge pour qu’il continue la socialisation espèce spécifique.
Les chiots sont très curieux autour des 3 et 5eme semaines de vie, ils vont ensuite
montrer des signes d’hésitation et de peur envers l’inconnu. Notamment durant les semaines
8 à 10. Chaque chiot réagit de manière différente durant cette période. Il est très important de
ne pas imposer d’événement traumatisant à un chiot durant cette période qui suit l’arrivée dans
un nouvel environnement.
Avec une bonne socialisation, un chien réagira de façon calme et s’adaptera aux
nouvelles situations, il sera capable de créer des liens avec d’autres animaux et avec d’autres
humains. Au contraire un chien mal socialisé va être stressé, avec des réactions inadéquates,
et incapable de s’adapter.
90
III.C. L’EDUCATION PAR LE PROPRIETAIRE
Sans la présence d’un autre chien dans le foyer, la socialisation du chiot est bien
plus difficile. Il y a quelques points importants à souligner dans le cas du chiot éduqué par
l’homme.
Pour le chiot, être propre signifie ne pas faire ses besoins dans son lieu de
couchage. Le chiot n’est pas parfaitement au contrôle de ses sphincters avant ses 6 mois. Il a
besoin d’aller se soulager toutes les 2 à 5 heures selon son âge. Il est donc normal qu’un chiot
de moins de 3 mois ne soit pas propre.
91
PARTIE IV. : PLACE DU VÉTÉRINAIRE DANS LA
PRISE EN CHARGE DU CHIOT ORPHELIN – FICHES
PRATIQUES À DESTINATION DU PROPRIÉTAIRE
93
IV.A.
LA PREMIERE VISITE D’ADOPTION
Si, par exemple, un propriétaire vous amène sa chienne gestante ou s’il veut la
faire saillir, il faut le mettre au courant des risques et des conséquences d’une non prise en
charge maternelle des chiots. Notamment si la mère est primipare. En effet, si le propriétaire
est pris au dépourvu devant l'agressivité ou la passivité de sa chienne face à ses petits, le
nouveau-né a moins de chances de survie. De plus, en informant le propriétaire, le vétérinaire
aura une première idée de sa réceptivité face à une éventuelle nécessité de prise en charge
d’un chiot orphelin.
Il est aussi nécessaire de mettre en garde les propriétaires contre les risques
dystociques et les moments clefs de la mise-bas, afin qu’ils sachent à quel moment consulter
un vétérinaire pour une meilleure survie de la mère et de sa portée. Ceci optimisera les
chances de bonne prise en charge maternelle.
Même si l’interlocuteur est un éleveur qui connaît les animaux et qui sait quelle
attitude adopter face à une chienne qui ne s’occupe pas de ses chiots, il est nécessaire de
s’assurer qu’il comprenne vraiment les enjeux.
Il faut observer l’animal et rechercher une possible anomalie qui aurait entraîné
son abandon. Il est de plus très important de connaître l’origine du chiot, s’il n’a pas présenté
d’anomalie ni de maladie depuis que les propriétaires le connaissent. Il est fortement conseillé
de passer du temps à l’examen clinique du chiot et de s’entretenir avec les propriétaires. C’est
le bon moment pour établir un bilan de santé de l‘animal, s’informer sur son mode de vie et
94
pour expliquer l’importance des visites de médecine préventive. Il faut sensibiliser le
propriétaire à l’éducation, à l’hygiène, à l’alimentation, aux vaccinations, aux traitements
antiparasitaires, ainsi qu’à l’identification obligatoire et à la stérilisation.
95
IV.B. LES VISITES PREVENTIVES
IV.B.1. La Vaccination
96
Il existe 3 catégories de vaccins (DAVIS-WURZLER, 2014, COLIN
2000) :
Vivant atténués : vaccins obtenus par modification de l’agent pathogène afin
qu’ils stimulent la réponse immunitaire mais qu’ils ne puissent pas causer de
maladie dans l’espèce cible.
Inactivés : vaccins produits par inactivation de l’agent pathogène le rendant
incapable de se reproduire et donc inoffensif.
Recombinés : vaccins obtenus par méthodes génétiques. Il en existe trois
différents types :
Type I : vaccin obtenu par introduction du matériel génétique de l’agent
pathogène sans vecteur dans une bactérie qui va le multiplier.
Type II : vaccin obtenu par modification du matériel génétique de l’agent
pathogène pour diminuer sa virulence.
Type III : vaccin obtenu par incorporation du matériel génétique via un vecteur
atténué (virus non pathogène).
Il est important que le propriétaire connaisse dans les grandes lignes les
maladies contre lesquelles il est possible de vacciner son chien en France afin de décider avec
le vétérinaire contre quelles maladies il souhaite vacciner son chiot.
Le chien se contamine par inhalation du virus. Le virus n’étant pas très résistant
dans le milieu extérieur, la contamination se fait généralement par contact direct entre les
animaux. L’excrétion du virus se fait dans les urines, les matières fécales, les sécrétions
nasales et oculaires à la fin de la première semaine de son infection.
97
dernière injection doit être réalisée après 16 semaines d’âge. Effectuer un rappel 6 mois à 1
an après la primo-vaccination puis tous les 2 ou 3 ans selon les formulations du vaccin et les
risques épidémiologiques. Chez un animal n’ayant pas d’anticorps maternels (supérieur à 16
semaines), une seule injection est suffisante.
La protection est efficace à partir d’une semaine après l’injection sauf chez le
chiot de moins de 16 semaines qui peut encore avoir des anticorps maternels. Il est considéré
immunisé deux semaines après la seconde injection vaccinale.
Il n’existe qu’un seul type de vaccin pour chien commercialisé en France : des
vaccins à virus rabique inactivé. Cette vaccination n’est obligatoire que si l’animal sort du
pays ou s’il vient d’un autre pays ainsi que pour tout chien de catégories 1 et 2. De plus, selon
les conditions épidémiologiques il est possible qu’un département ou une commune prenne la
décision de rendre la vaccination antirabique obligatoire si un cas a été découvert.
L’Hépatite contagieuse des canidés est une maladie entraînant une atteinte
générale avec une gastroentérite marquée due à l’Adénovirus Canin de type I (CAV-1).
L’excrétion du virus s’effectue via les urines, les selles et la salive. Il est important
de savoir que l'excrétion dans l’urine reste possible jusqu’à un an après la guérison. La
transmission étant oro-nasale, elle s’effectue par contact entre les chiens ou avec les
déjections de l’animal infecté. Le virus étant nu, il est résistant dans le milieu extérieur
(plusieurs semaines à température ambiante).
98
C’est une maladie touchant plus particulièrement les jeunes chez lesquelles elle
entraine des signes plus graves. L’incubation est de 4 à 9 jours, entraînant ensuite une
hyperthermie, une gastroentérite (avec vomissements et diarrhées), une congestion des
muqueuses et des signes d’atteinte hépatique aiguë. Elle est mortelle pour 10 à 30 % des cas.
Elle est désormais peu présente en France, grâce au fort taux de vaccination et par-ce qu’elle
entraine une immunité acquise solide.
Maladie contagieuse des chiens touchant les voies respiratoires supérieures due
à l’Adenovirus Canin de type 2.
99
C’est une maladie fréquente qui est plus particulièrement mortelle chez les chiots
durant la période critique de leur immunité (entre 8 et 16 semaines). L’incubation est courte (3
à 5 jours), les signes cliniques montrent une atteinte généralisée : anorexie, léthargie, diarrhée
hémorragique, vomissements...
Ce virus est peu résistant dans le milieu extérieur, il se transmet par les aérosols.
Le mode de contamination est respiratoire, l’animal reste excréteur pendant 8 à 10 jours après
l’infection.
100
de reproduction ou 7 jours avant que le chien n’ait des contacts rapprochés avec de nombreux
autres chiens. Pour les autres préparations, le protocole ne dépend pas que de la valence
CPiV, il faut néanmoins 2 injections de primovaccination à 3 - 5 semaines d’intervalle à partir
de 6 - 7 semaines et d’un rappel annuel.
La protection est efficace après deux semaines pour les vaccins par voie
parentérale. Par voie nasale, elle est efficace en 3 semaines pour la parainfluenza canine
(mais en 3 à 5 jours pour Bordatella bronchiseptica), l’efficacité est démontrée pendant 1 an.
Les chiots sont protégés par les anticorps maternels des femelles vaccinées
dans les élevages à risque. Seule la femelle reproductrice dans les élevages infectés ou à
risques est ciblée par le vaccin, il n’existe qu’un seul vaccin inactivé (EURICAN© HERPES 205
de Mérial). Des mesures complémentaires d’hygiène de la mise bas et de la portée sont
indispensables pour protéger le chiot dans les élevages. Le protocole vaccinal consiste en une
primo-vaccination de deux injections, une entre le premier jour des chaleurs et la saillie ou 7
à 10 jours après la saillie et la seconde 2 semaines avant la mise-bas. Les rappels annuels
utilisent le même protocole que la primo-vaccination.
Cette vaccination a pour but de protéger les chiots des signes cliniques qui sont
létaux s’ils la déclarent avant 4 semaines de vie.
101
La vaccination est conseillée pour les élevages, pour les animaux de concours,
de chenils ou pour un animal allant faire un séjour en pension... Les vaccins existants en
France sont mono ou bivalents avec le CPiV. La vaccination a pour but de diminuer la toux
(BRONCHI-SHIELD©, Zoetis) ou la réduction des signes cliniques et de l’excrétion bactérienne
(NOVIBAC© KC, MSD).
Il est intéressant de noter que des effets secondaires proches des signes
cliniques de la maladie : toux, jetage et larmoiements sont parfois rapportés après la
vaccination. Dans ces cas il est important de surveiller leur évolution.
N’est pas une maladie contre laquelle il est possible de vacciner le jeune chiot.
Cette maladie ne sera donc que peu développée.
La maladie est peu fréquente, elle se caractérise par des boiteries, des atteintes
articulaires (gonflements, arthrites), neurologiques (douleurs, réactions anormales), rénales
(glomérulonéphrite) après une incubation de 2 à 5 mois. La principale prévention est la
protection des chiens contre les tiques. Pour compléter cette prévention un seul vaccin existe
en France MERILYM© de Mérial, créé à partir d’une souche inactivée de B. burgdorferi s. s.
La vaccination vise les chiens de chasse, très exposés aux tiques mais en France la maladie
est rare de plus B. burgdorferi s. s. n’est pas l’espèce dominante. Le protocole vaccinal est
composé d’une primo-vaccination à partir de 12 semaines d’âge, avant la période à risque
avec 2 injections à 3 à 5 semaines d’intervalle et d’un rappel annuel avant la période à risque.
La protection est effective à partir de 3 semaines après la primo-vaccination.
IV.B.4.b.iii. Le Tétanos
102
Maladie due à la multiplication dans l’organisme de la toxine tétanique produite
par une bactérie Clostridium tetani après que des spores tétaniques aient été introduites dans
une plaie. C’est une maladie rare entraînant des contractions musculaires incoordonnées
pouvant être létales. Le vaccin TETRAPUR© de Mérial est composé de l’anatoxine tétanique.
IV.B.4.c.i. La Leishmaniose
Maladie n’apparaissant pas dans les 3 premiers mois de vie, de par sa période
prépatente de plus de 3 mois. Elle ne sera donc que rapidement abordée ici.
103
Corse avec une période d’activité d’avril à octobre. Les symptômes apparaissent au minimum
3 à 18 mois après la piqûre infectante. C’est une maladie qui évolue de manière chronique
avec des symptômes variés : atteinte de l’état général (abattement, amaigrissement, anémie),
atteinte cutanéo-muqueuse (alopécie, squames...), atteinte des noeuds lymphatiques
(polyadénomégalie), de la rate (splénomégalie), des reins (insuffisance rénale avec
glomérulonéphrite) évoluant vers la mort de l’animal.
Pour rappel, les vaccinations essentielles sont : Maladie de Carré (C), Hépatite contagieuse
(H), Parvovirose (P).
La vaccination est fortement recommandée pour : Leptospirose (L)
Autres vaccination : selon le contexte épidémiologique : voir récapitulatif ci-dessus.
104
Tableau 28 : Protocole type de vaccination pour le chien
Primovaccination : PV
Injection n°1 de Injection n°1 ou n°2 de PV : CHP Injection n°2 ou n°3 de PV : CHP
PV : C, CP ou (ou CHPPi) (ou CHPPi)
CHP Injection n°1 de PV : L (idéalement Injection n°2 de PV : L +/- R
à 9 semaines)
RAPPELS
1 an après PV Ultérieurement
105
Tableau 29 : vaccin existant en France pour le chien en fonction de leur valence (DMV, 2016)
VANGUARD R ©
Merial RABISIN ©
106
VACCINS EXISTANTS en France pour le chien en fonction de leur valence
C.H.P.Li.L.R. Merial EURICAN© CHPLR
C.H.P.Pi.Li.L.R Zoetis ENDURACELL© 7 + R Mono
ENDURACELL© 8
VERSICAN© DHPPI/L3R
VERSICAN© Plus DHPPiL4R
Merial EURICAN© CHPPi2-LR
107
IV.C. L’IDENTIFICATION
Avant toute démarche, le vétérinaire doit vérifier que le chiot n’est pas déjà
identifié. L’identification est obligatoire par puce électronique ou tatouage pour tout chien de
plus de 4 mois. Le tatouage au dermographe, immédiatement visible, est effectué sous
anesthésie générale par un tatoueur agréé dans l’oreille ou sur la partie ventrale de la cuisse.
Il est de moins en moins fréquent au profit de la micropuce électronique qui est considéré
comme le moyen le plus efficace pour retrouver son animal. Ce qui n’empêche pas d’utiliser
un collier avec le nom et numéro de téléphone du propriétaire inscrit dessus. C’est une puce
qui est insérée sous la peau du chien au niveau de la gouttière jugulaire gauche, à partir de
12 semaines.
Pour toute identification depuis 2011 le chien doit être identifié par puce
électronique pour pouvoir passer une frontière. L’identification est aussi demandée lors de
vaccination antirabique, pour toute demande d’assurance ou lors d’une participation à une
exposition canine.
108
IV.D. LA PREVENTION CONTRE LES PARASITES
INTERNES : LA VERMIFUGATION
Le chiot est très fréquemment infesté par des parasites internes, souvent sans
signes cliniques, mais les symptômes sont plus graves chez les animaux immunodéprimés
comme chez les chiots n’ayant pas eu de colostrum à la naissance. La majorité des chiots
naissent parasités ou se contaminent très rapidement, un programme de vermifugation est
donc nécessaire. Il est essentiel de lutter contre ces parasites pour la santé du chiot mais aussi
d’un point de vue zoonotique. Certains parasites sont en effet transmissibles à l’homme et
notamment aux enfants. Nous n’évoquerons dans ce travail que les parasites digestifs les plus
fréquemment rencontrés chez le chiot et les méthodes préventives pour éviter les signes
cliniques.
Il faut vermifuger dès l’âge de 2 à 3 semaines puis tous les 15 jours jusqu’à 2
semaines après le sevrage et tous les mois jusqu’à 6 mois. Toute la vie de l’animal, la
vermifugation est conseillée tous les 3 mois. S’il y a de jeunes enfants dans le foyer, il faut
vermifuger les animaux tous les mois pour diminuer le risque de transmission des parasites
du chien aux enfants.
Les chiots peuvent être infestés par Toxocara canis et Toxocaris leonida. Ceux-ci
sont responsables de troubles cliniques comme la toux, la diarrhée, les vomissements et
douleurs abdominales, ce qui peut aller jusqu’à une péritonite et à la mort en cas d’obstruction
109
ou de perforation intestinale. Les troubles sont parfois plus frustres tels que retards de
croissance, poil piqué ou fragilité osseuse. Toxocara canis est un agent zoonotique contre
lequel il est important de se protéger.
IV.D.1.a.i. Biologie
Ces ascaris sont des parasites à cycle monoxène (un seul hôte). Les femelles
adultes présentes dans l’intestin grêle d’un chiot infesté pondent des oeufs qui sont éliminés
dans les matières fécales. La larve évolue ensuite du stade L1 au stade L2 dans le milieu
extérieur en 3 à 4 semaines. Cette larve L2 reste très résistante et donc infestante dans le
milieu extérieur plusieurs années (jusqu’à 5 ans) et ne craint ni la sécheresse ni les liquides.
Figure 21 : Cycle évolutif de Toxocara cani (adapté d’après BEUGNET et al., 2004)
Cette infection demeure encore trop fréquente (5,1% des chiens,10,3% des
chiots et 1,4% des adultes). Pas moins de 18% des chiots âgés de moins de 8 semaines
excrètent des œufs de Toxocara. L’importance de cette infection tient principalement au fait
que ces parasites pondent énormément d’œufs et que ceux- ci peuvent survivre des années
dans l’environnement extérieur (VILLENEUVE, 2013).
Les sources d’infestations sont les milieux extérieur dans lequel survivent les
larves plusieurs années et la chienne qui a été contaminée et héberge des parasites enkystés.
110
L’infestation du chiot s’effectue par une larve L2 infestante. Un chiot se
contamine soit par ingestion de larves L2 présentes dans le milieu extérieur issues d’animaux
infestés excréteurs, soit directement dans l’utérus de la mère par des larves enkystées, soit
par l’intermédiaire du colostrum ou du lait. Dans le cas d’une infestation avant la naissance,
les larves adultes peuvent être présentes dans les intestins du chiot dès l’âge de 10 jours.
Une autre source de larves infestantes pour les chiots est représentée par un
nombre important d’hôtes paraténiques (petits mammifères, oiseaux, reptiles etc...) ayant été
infestés par une larve L2 restant à l’état quiescent dans les tissus de l’hôte, que le chiot peut
chasser lorsqu’il a accès à l’extérieur et dans la mesure où son développement psychomoteur
est suffisant pour lui permettre de chasser une proie. Ce mode de contamination est
généralement associé à Toxocaris leonina.
De plus, du fait du passage des larves dans les voies pulmonaires, des
symptômes de toux peuvent être observés.
111
important (comme dans les refuges). C’est une maladie présente dans 100% des élevages et
touchant presque 50% des chiens.
L’infection se fait par ingestion de kystes ce qui, sous l’action des enzymes
gastriques ou duodénales, mène à la formation de trophozoïtes. Ces derniers sont libérés du
kyste dans le duodénum. Par la suite les trophozoïtes se fixent sur la bordure en brosse des
entérocytes. Se nourrissant par pinocytose, ils se multiplient activement avant de former un
tapis en surface de l’épithélium pour, par un mécanisme encore mal connu, progressivement
reformer de nouveaux kystes. Ces derniers contiennent des trophozoïtes incomplètement
formés qui seront excrétés avec les déjections de l’animal.
112
IV.D.1.b.iv. Caractère zoonotique
Bien que la giardiose soit le plus souvent asymptomatique chez l’Homme, une
forme aiguë (diarrhée, douleurs abdominales, nausées, vomissements) et une forme
chronique peuvent exister.
IV.D.1.c.i. Biologie
C’est une protozoose peu décrite chez les carnivores mais tout de même
présente. Les parasites se fixent à la bordure en brosse des entérocytes sans pénétrer dans
le cytoplasme. Ils sont ensuite inclus dans une vacuole parasitophore et se retrouvent en
position intracellulaire mais à l’extérieur du cytoplasme. L’évolution en ookyste sporulé
s’effectue au sein des entérocytes et ils sont libérés dans la lumière intestinale. Certains
ookystes vont immédiatement faire un nouveau cycle dans le même hôte et d’autres vont être
éliminés pour infecter de nouveaux hôtes.
113
IV.D.1.c.ii. Source d’infestation
IV.D.1.d. Coccidies
IV.D.1.d.i. Biologie
Les coccidies sont des protozoaires qui se multiplient dans le tube digestif
notamment en envahissante la muqueuse de l’intestin grêle (sauf pour I.ohioensis qui se
multiplie dans le gros intestin) ou qui migrent en position extra-intestinale (pour le genre
Isospora).
Les chiens porteurs excrètent le parasite sur une période limitée mais le parasite,
sous forme d’ookystes, peut survivre dans différents organes et être ré-excrété. La mère est
une source de parasitisme importante pour ses chiots. Il existe des hôtes paraténiques,
comme les souris, dans ce cas le chiot se contamine par ingestion de leurs viscères.
L’infection se fait par des ookystes sporulés. Après élimination, les ookystes sont
résistants dans le milieu extérieur, ils peuvent survivre jusqu’à un à deux ans. La majorité des
désinfectants n’ont que peu d’effets sur eux. En conditions optimales ils n’ont besoin que de
24h pour sporuler mais ce temps va varier en fonction de l’hygrométrie et de la température.
114
Figure 24 : Cycle évolutif de Isospora (d’après BEUGNET et al., 2004)
Les infections à coccidies, quoique fréquentes (6.3 % des chiens, 10,9 % des
chiots et 1,2% des adultes), posent un problème d’interprétation. Le traitement s’impose quand
trois conditions particulières sont réunies (VILLENEUVE, 2013) :
115
IV.D.2. Méthodes de lutte :
Les oeufs étant très résistants dans le milieu extérieur, il convient de limiter au
maximum la contamination du milieu en évitant les densités trop importantes d’animaux, en
isolant les animaux entre eux et surtout les nouveaux venus. Il faut bien nettoyer et désinfecter
le milieu (litières en particulier) régulièrement.
Une prophylaxie médicale ne devrait être mise en place qu’après réalisation d’un
dépistage coproscopique. Cependant, en pratique, l’administration systématique d’un
traitement contre les parasites internes est généralement l’option retenue.
En milieu contaminé, tous les chiens et les chats du foyer présents avec le chiot
orphelin doivent être vermifugés, les selles ramassées et les locaux nettoyés et désinfectés.
Les chiots orphelins peuvent être vermifugés dès 15 jours d’âge, puis tous les 15 jours jusqu’au
sevrage. La vermifugation est ensuite mensuelle jusqu’au 6ème mois.
En milieu sain, il est possible de ne vermifuger contre les ascaris qu’à la semaine
8 puis à la 12ème, ce qui correspond aux vaccinations.
116
Tableau 30 : Anthelminthiques disponibles en France permettant de lutter contre les ascaris chez
le chiot de moins de 3 mois (établi d’après les résumés et caractéristiques des produits, d’après
DMV, 2016)
117
Principe actif Spécialité Présentation Posologie Age minimum
vétérinaire d’administration
Niclosamide + Vitaminthe® Pâte Niclosamide Nc
Oxibendazole 120 mg/kg
Oxibendazole
15 mg/kg
Imidaclopride + Advocate® Spot on Imidaclopride 7 semaines (poids
Moxidectine 10 mg/kg > 1 kg)
Moxidectine
1mg/kg
Eprinomectine + Broadline® Spot on Eprinomectine 7 semaines (poids
Praziquantel + 0,5 mg/kg > 0,6 kg)
Fipronil + Praziquantel
(S)-Méthoprène 10 mg/kg
Fipronil 10
mg/kg
(S)-Méthoprèn
e 12 mg/kg
Alfoxolaner + Nexgard comprimé Milbémycine Nc
Milbemycime Spectra® oxime 1mg/kg
oxime Alfoxolaner
4mg/kg
Toltrazuril + Toltrazuril + Toltrazuril + Toltrazuril + Toltrazuril +
Emodepsidele Emodepsidele Emodepsidele Emodepsidele Emodepsidele
Nitroscanate Lopatol® Comprimé 50mg/kg Nc
Scanil®
Fenbendazole Panacure® Comprimé Fenbendazole Nc
50mg/kg par
jour pendant 3
jours
Pyrantel + Polyverpat® Pâte Niclosamide Poids > 2kg
Niclosamide 187 mg/kg
Pyrantel 5,65
mg/kg
Oxfendazole Dolthene® Suspension 11,3mg/kg Nc
buvable pendant 3
jours
consécutifs
Interdit chez le chiot de moins de 3 mois
Emodepside + Profender® Comprimés Emodepside 12 semaines
Praziquantel 1mg/kg poids > 1 kg
Praziquantel 5
mg/kg
Spinosad + Trifexis® Comprimé Toutes les 4 14 semaines
Milbémycime semaines (<6 Poids > 3,9kg
oxime mois
consécutifs)
118
IV.D.2.b. Mesures de lutte contre les giardias, les coccidies et les
cryptosporides : (BEUGNET et al., 2004)
Lors d’épidémies il est nécessaire de traiter tous les animaux porteurs, pas
seulement les malades. Il est ainsi intéressant d’effectuer des croposcopies de dépistage (pour
Giardia la mise en évidence est facile, pour les coccidies elle nécessite un milieu enrichi mais
pour les cryptosporides elle n’est pas possible par les méthodes habituelles).
119
IV.E. PREVENTION CONTRE LES PARASITES
EXTERNES:
Les parasites externes infestent fréquemment les chiots. Nous allons développer
les méthodes préventives permettant de limiter l’exposition aux parasites les plus
fréquemment rencontrés chez le chiot et les signes cliniques associés.
IV.E.1.a.i. Biologie
Après avoir émergé du cocon, les puces adultes ne survivent que quelques jours
sans hôte. Une fois l’hôte infesté, elles parasitent le pelage, se nourrissent du sang de l’animal
par piqûre, se reproduisent et pondent 24 à 48 heures plus tard. Chaque femelle peut pondre
jusqu’à 50 oeufs par jour (avec une moyenne de 20) durant toute sa vie, qui est évaluée autour
d’une semaine à trois semaines (victimes du toilettage du chien). Mais elles peuvent vivre
jusqu’à 160 jours. Les oeufs tombent ensuite sur le sol, dans l’environnement proche de
l’animal (lieu de couchage) et la larve éclôt après quelques jours. Les larves se nourrissent de
débris cutanés et de déjections de puces. Il existe différents stades larvaires, elles se
dissimulent dans les tapis ou la moquettes puis tissent un cocon dans lequel la nymphe va se
120
développer. L’adulte émerge selon les conditions environnementales en quelques jours ou
quelques mois lors d’état quiescent (la durée moyenne d’un cycle est de 15 jours).
Figure 25 : Cycle évolutif de Ctenocephalides felis (ESCCAP 2011, GUAGUERE et BEUGNET 2006)
Les sources du parasite sont les animaux infestés (toutes les espèces animales
du foyer infestées par Ctenocephalides felis ou C. canis) non traités entretenant la formation
de nouveaux oeufs et le réservoir environnemental.
L’infestation du chiot par les puces peut mener à différents tableaux cliniques
allant du caractère à priori asymptomatique, à du prurit entraînant de l’alopécie, et allant
jusqu’à des phénomènes d’hypersensibilité développés du fait des piqûres répétées. En cas
d’infestation majeure, la spoliation due aux repas de sang quotidiens des adultes peut
entraîner l’apparition d’une anémie. Ajoutons également que les puces sont les hôtes d’un
agent pathogène, le cestode Dipylidium caninum pouvant être transmis aux chiots soit par
piqûre, soit par ingestion lors du toilettage. Le signe du «traîneau» peut donc révéler une
pulicose.
121
Les lésions sont classiquement en région dorso-lombaire et à la base de la
queue. Elles peuvent aussi s’étendre aux cuisses et à l’abdomen ventral. Les lésions évoluent
souvent vers une dermatite pyotraumatique, une séborrhée ou une pyodermite secondaire.
La puce du chien peut être transmise à l’homme et entraîner par piqûre des
lésions généralement bénignes mais qui peuvent se surinfecter.
La démodécie canine est une maladie héréditaire chez le jeune chien due à un
acarien : Demodex canis. Celui-ci se multiplie dans les follicules pilleux et les glandes
sébacées et entraine une dermatose parasitaire contagieuse. Un chiot démodécique devra
être écarté de la reproduction (ainsi que sa mère et tous les frères et soeurs).
IV.E.1.b.i. Biologie
Les Démodex ne peuvent pas survivre dans le milieu extérieur, ils se nourrissent
de sébum et de squames. Le cycle biologique se déroule en 10 à 12 jours, il s’effectue dans
les follicules pileux et les glandes sébacées. Les mâles meurent après la fécondation et les
femelles vont s’enfoncer dans le follicule pileux pour y pondre et mourir. Des larves éclosent
en 2 à 3 jours, elles muent rapidement en protonymphes puis en deutonymphes octopodes
qui remontent à la surface de la peau, infestent d’autres follicules pileux, et deviennent adultes
en 1 à 2 jours.
Il existe une prédisposition selon la race par exemple le Boston Terrier, le Jack
Russel Terrier, le West Hightland White Terrier...
Les Demodex irritent la peau, ont une action antigénique, et produisent des
éléments immunosuppresseurs.
122
La démodécie est dite généralisée si elle atteint 5 zones distinctes, une partie du
corps dans son ensemble ou deux extrémités podales ou plus. Elle peut se présenter sous
diverses formes :
Il existe aussi une forme généralisée pour laquelle, lorsque l’animal est très
atteint, il présente un syndrome fébrile qui peut aboutir à une septicémie.
Acariose fréquente en collectivité, elle touche des animaux de tous âges mais
plus particulièrement le jeune de moins d’un an. Sarcoptes scabiei var. canis est un acarien
qui entraîne une dermatose parasitaire contagieuse.
IV.E.1.c.i. Biologie
Les femelles qui pondent des oeufs se trouvent dans des «puits» creusés dans
la couche cornée de l’épiderme. Elles pondent 2 à 3 oeufs par jours en s'enfonçant de 2mm
par jour dans la peau. Les larves naissent en 2 jours et muent en protonymphes en 4 à 6 jours
puis en trionymphes. Les mâles s’accouplent avec les trionymphes femelles. La longévité du
mâle est de 3 à 4 semaines pour 3 mois pour la femelle, un cycle biologique dure environ 10
à 14 jours.
123
les lésions seront prurigineuses sous forme de papules avec quelques croûtes sur les avant
bras, les jambes et le tronc. Mais l’Homme étant un cul de sac épidémiologique, les lésions
rétrocèdent avec le traitement du chien et les Hommes ne peuvent pas se contaminer entre
eux.
IV.E.1.d.i. Biologie
Tous les stades oeufs, larves, nymphes et adultes vivent et se développent dans
le conduit auditif de l’hôte (voir Figure 17). Les adultes se nourrissent des débris superficiels
présents sur la peau du conduit auditif de l’animal et des exsudats inflammatoires qu’ils
entraînent en piquant l’épiderme. Les femelles pondent environ un oeuf par jour. L’oeuf passe
ensuite par des stades successifs (oeuf, larve, nymphe) dans un délai d’environ 3 semaines.
Les adultes peuvent survivre hors du conduit auditif ce qui explique qu’ils peuvent aller infester
l’oreille controlatérale.
124
IV.E.1.d.iii. Signes cliniques
Les méthodes de lutte contre les parasites externes dans la prise en charge du
chiot orphelin peuvent être à la fois comprises dans la prévention pure, dans les mesures
métaphylactiques ou dans les mesures thérapeutiques. Dans un milieu sain, la lutte visera à
éviter ou à minimiser l’apparition du parasite. Dans ce cas les mesures de prophylaxie sanitaire
seront préférées et parfois suffisantes. En revanche, si l’environnement du chiot est
susceptible d’être infesté, par exemple si d’autres individus présentent des symptômes, des
mesures médicales métaphylactiques pourront être utilisées et seront généralement
communes avec les mesures thérapeutiques.
125
Molécule Spécialité Présentation Posologie Age minimal
vétérinaire d’administration
Fipronil + Certifect® Spot-on 1 pipette tous les 8 semaines
S-méthoprène mois Poids > 2 kg
+ Amitraz
Imidaclopride Advantix® Spot-on 1 pipette pour 4 7 semaines
Poids
+ Permethrine semaines >1,5kg
Dinotéfurane + Vectra 3D® Spot-on Tous les mois 7 semaines
Poids
Pyriproxifene >1,5kg
+ Permethrine
Imidaclopride Advocate® Spot-on Imidaclopride 10 7 semaines
+ Moxidectine mg/kg Poids > 1 kg
Moxidectine 1
mg/kg
Imidaclopride Seresto® Collier Tous les 7 à 8 mois 7 semaines
Poids
+ Flumethrine >1,5kg
Indoxacarbe Activyl® Spot-on 25 mg/kg 8 semaines
Poids > 0,6 kg
Nitempyram Capstar® Comprimé 1 mg/kg 4 semaines
ponctuellement, Poids > 1 kg
selon le degré
d’infestation,
rémanence 24h
Sélamectine Stronghold® Spot-on 6 mg/kg 6 semaines
Tétraméthrine Shampoing Shampoing 1,5 mg/kg (soit 1,5 8 semaines
antiparasitair mL/kg)
e externe à la
tétraméthrine
®,
Shampoing
tétraméthrine
TMT®
Alfoxolaner + Nexgard comprimé Milbémycine oxime A éviter avant :
Milbemycime Spectra® 1mg/kg 8 semaines
oxime Alfoxolaner 4mg/kg Poids > 2 kg
Alfoxolaner Nexgard® comprimé Alfoxolaner 4mg/kg A éviter avant :
126
Molécule Spécialité Présentation Posologie Age minimal
vétérinaire d’administration
8 semaines
Poids > 2 kg
Pyriprole Practic® Spot-on Pyriprole : 8 semaines
12,5mg/kg pour 4 Poids > 2kg
semaines
Deltaméthrine Scalibor® Collier Tous les 5 à 6 mois 7 semaines
Fluralaner Bravecto® Comprimé Toutes les 12 8 semaines
semaines Poids > 2 kg
Poudre APE Poudre 2 mg/kg (soit 8 semaines
Poudre 1g de
tétraméthrine poudre/kg)
chat, chien,
oiseau,
rongeur TMT®
Insecticide + Régulateur de croissance
Fipronil + Frontline® Spot-on Fipronil 5mg/kg 8 semaines
(S)-Méthoprèn Combo (S)-Méthoprène 6 Poids > 2 kg
e mg/kg
Régulateur de croissance
Lufénuron Program® F Comprimé 30 mg/kg, 1/mois poids > 2,5kg
pendant 6 mois
Interdit chez le chiot de mois de 3 mois
Spinosad Comfortis® comprimé de 40 à 70mg/kg 14 semaines
toutes les 4 INTERDIT
semaines Poids > 1,3kg
Spinosad + Trifexis® Comprimé Toutes les 4 14 semaines
Milbémycime semaines (<6mois INTERDIT
oxime consécutifs) Poids > 3,9kg
Dans la mesure du possible, les lieux de couchage et de repos des chiots (et
autres animaux présents dans l’environnement proche du chiot) doivent être nettoyés
régulièrement (passage en machine des couvertures et coussins, utilisation d’un aspirateur
sur les tapis et canapés).
127
IV.E.2.a.iii. Traitement chimique
Les démodécies localisées guérissent spontanément dans 90% des cas sauf si
elles atteignent les oreilles ou les extrémités des membres. Dans ces cas là, un traitement doit
être mis en place. Il est important de tondre et nettoyer les lésions au préalable et d’avoir une
idée quantitative du nombre de Demodex présents sur le chiot afin d’étudier l’évolution de la
maladie. Le traitement est long, il dure souvent plusieurs mois, il est arrêté après l’obtention
de deux séries successives de raclages négatifs à un mois d’intervalle. Il faut réévaluer le
traitement tous les mois puis tous les deux mois pendant un an pour réagir rapidement en cas
de rechute.
128
Molécule Spécialité Présentation Posologie Age minimal
Insecticide vétérinaire d’administration
application /4
semaines/ 2 à 4 mois
129
Tableau 34 : Liste des molécules et présentations disponibles en France pour la prévention de
l’infestation par les Otodectes cynotis chez les chiots de moins de 3 mois (établie à l’aide des
résumés et caractéristiques des produits, d’après DMV, 2016; GUAGUERE et al., 2006)
Chez le chiot, le pronostic est bon notamment par ce qu’en raison de son jeune
âge, l’infestation n’est pas trop ancienne. Il est nécessaire d’utiliser un traitement acaricide en
130
topique ou en systémique, et de contrôler le prurit et les surinfections bactériennes ou
fongiques. Le traitement des autres animaux en contact est indispensable puisque la maladie
est fortement contagieuse.
131
Molécule Spécialité Présentation Posologie Age minimal
vétérinaire d’administration
du vétérinaire 2 semaines
traitant d’intervalle
132
CE QU’IL FAUT RETENIR:
FICHES PRATIQUES (LELOUP, 2015)
Le but de ce travail est de réaliser des fiches pratiques à l’attention du
propriétaire pour que le vétérinaire ait un support visuel lors des explications qu’il devra fournir
pour une prise en charge du chiot orphelin.
Par un souci d‘homogénéisation, les fiches qui suivent ont été inspirées
du travail de thèse vétérinaire de Coralie LELOUP sur «La prise en charge du chaton orphelin
: réalisation de fiches pratiques à destination de propriétaire», soutenue en 2015.
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Fiche de soins Alimentation lactée Chiot orphelin
Nom :…………………………………………………………………………………….. Soins :
Signes distinctifs : ……………………………………………………………………. - M : massage anogénital ……………………………………
…………………………………………………………………………………………….. - T : Toilettage ……………………………………
151
CONCLUSION
La prise en charge du chiot orphelin est, selon l’âge de l’animal,
compliquée et chronophage. Le propriétaire doit être conscient des implications qu’aura sa
décision de sauver un chiot. Pour le bien-être de l’animal, le vétérinaire doit évaluer le chiot et
le propriétaire afin de déterminer la faisabilité du projet.
Pour finir, rappelons que la prise en charge du chiot orphelin est un investissement de
temps et d’énergie mais, lorsqu’elle est bien réalisée, laisse des souvenirs inoubliables.
153
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