Source : https://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?t1=1&id=3832
Aussi
Aussi peut être adverbe ou conjonction. Selon sa nature grammaticale, il n’aura pas le même sens et n’occupera pas la
même place dans la phrase.
Aussi est adverbe lorsqu’il a sens de « également » ou de « en outre, de plus ». Dans ces emplois, il ne s’écrit pas en
début de phrase mais à la suite du mot qu’il détermine.
1
Exemples :
- Pierre est venu et Paul aussi. (c’est-à-dire : Pierre est venu et Paul également)
- Le nouveau budget prévoit une réduction d’impôts. Il prévoit aussi des subventions aux petites entreprises. (c’est-à-
dire : Il prévoit, en outre, des subventions…)
Dans une phrase négative, l’adverbe aussi est remplacé par non plus.
Exemple :
- Pierre ne viendra pas, Paul non plus.
Placé en début de phrase, aussi est une conjonction et marque une conséquence ou une explication. Il a le sens de
« c’est pourquoi, par conséquent ». Dans ce cas, le verbe et le sujet d’une phrase introduite par aussi sont généralement
inversés, et on ne met pas de virgule après aussi. Dans le cas où il n’y a pas d’inversion, cependant, la virgule est
facultative même si on la met bien souvent.
Exemples :
- J’ai tout fait pour répondre à vos attentes rapidement. Aussi n’êtes-vous pas satisfait? (c’est-à-dire : par conséquent,
n’êtes-vous pas…)
- La production n’était pas rentable. Aussi l’entreprise a-t-elle décidé de fermer une de ses usines. (c’est-à-dire : c'est
pourquoi l'entreprise…)
- Il y avait une tempête; aussi les gestionnaires ont-ils annulé la réunion. (c’est-à-dire : par conséquent, les
gestionnaires…)
- Aussi le rapport a-t-il été accueilli favorablement… (ou : Aussi(,) le rapport a été accueilli favorablement… : virgule
facultative, car il n’y a pas d’inversion)
Même
L’accord de même varie selon que ce mot est adjectif ou adverbe.
Lorsqu'il est adjectif, même s'accorde avec le nom ou le pronom auquel il se rapporte. De plus, il se joint aux pronoms
personnels par un trait d'union : moi-même, nous-mêmes, elles-mêmes, etc. Dans les cas où les
pronoms nous et vous ne désignent qu'une seule personne (nous de majesté ou d’autorité, nous de modestie, vous de
politesse), même reste au singulier : nous-même, vous-même.
Exemples :
- Nous avons les mêmes articles au même prix.
- Ceux-là mêmes qui critiquaient la nouvelle mesure sont les premiers à en profiter.
- Les élèves eux-mêmes sont enthousiastes.
- Nous avons révisé cet ouvrage nous-même. (nous de modestie)
- Nous avons nous-même analysé les données de l’enquête. (nous d’autorité)
- Vous pouvez faire cette démarche vous-même. (Situation de vouvoiement : on s’adresse ici à une seule personne. Si
le vous était un véritable pluriel, désignant donc plusieurs personnes, même serait au pluriel : Vous pouvez faire cette
démarche vous-mêmes.)
Comme adverbe, même est invariable. Il se rapporte à un verbe, à un adjectif ou à un autre adverbe; il peut aussi
précéder un déterminant ou un pronom.
Exemples : 2
- Il les a aidés et les a même logés chez lui pendant plusieurs jours.
- Ce lieu est interdit aux enfants, même accompagnés.
- Elles accepteront, même aujourd'hui.
- Même les élèves exigeants ont été satisfaits.
- La chaleur persiste, même ces derniers temps.
- La maison que nous avons visitée était gigantesque : elle avait même deux balcons.
- Même ceux et celles qui n'avaient pas de billet ont pu entrer.
Placé immédiatement après un nom, même peut être adjectif ou adverbe.
Exemples :
- Les élèves mêmes ont été satisfaits. (adjectif : les élèves eux-mêmes)
- Les élèves même ont été satisfaits. (adverbe : même les élèves)
On écrit sans trait d'union cela même, ici même, là même, par là même. On ne met pas non plus de trait d’union entre les
pronoms démonstratifs celui-là, celle-là, ceux-là, celles-là et l’adverbe ou l’adjectif même.
Tout adverbe
Le mot tout peut être adverbe, nom, déterminant (ou adjectif) et pronom. Tout est adverbe lorsqu’il accompagne un
adjectif, un autre adverbe ou encore un nom employé adjectivement. De façon générale, tout demeure alors invariable.
Lorsque le mot tout, adverbe, modifie un adjectif (ou un participe passé), il signifie « tout à fait, complètement,
entièrement ». Dans ce cas, tout est invariable lorsqu’il précède un adjectif masculin, lorsqu’il précède un adjectif féminin
commençant par une voyelle et lorsqu’il précède un adjectif féminin commençant par un h muet.
Exemples :
- Thomas et Daniel étaient tout contents de la venue de leur amie Claudine.
- Mes gants n’ont pas pu s’égarer tout seuls!
- Francine est tout intriguée par la réaction de son mari.
- Elle était tout heureuse d’apprendre la nouvelle. (h muet)
Cependant, lorsqu’il est suivi d’un adjectif (ou d’un participe passé) féminin qui commence par une consonne ou
un h aspiré, l’adverbe tout s’accorde en genre et en nombre avec ce mot pour des raisons d’euphonie.
Exemples :
- Sophie était toute surprise d’être acceptée dans ce programme.
- Julie et Geneviève étaient toutes déçues d’apprendre que le concert avait été annulé.
- Elles préfèrent organiser le mariage toutes seules.
- La bête s’est arrêtée, toute haletante. (h aspiré)
- Elles sont toutes honteuses. (h aspiré)
Tout, comme adverbe, peut aussi se dire d’un autre adverbe. Il signifie alors « très ».
Exemples :
- Rachel habite tout près de la gare.
- Il adore le vin blanc, tout particulièrement les chablis.
- Elle agit tout autrement avec lui. 3
Toujours employé comme adverbe, tout peut également qualifier un nom. Dans certains emplois, le nom tient lieu
d’adjectif en exprimant une qualité portée à un haut degré; tout signifie alors « entièrement », « tout à fait ». Les règles
d’accord présentées pour tout accompagnant un adjectif s’appliquent.
Exemples :
- Sylvain est tout pragmatisme et tout indépendance.
- Maryse est toute loyauté et toute franchise.
- Jacques est tout feu, tout flamme lorsqu’il parle de cinéma.
- Il fallait être tout yeux, tout oreilles pour bien apprécier le spectacle.
- Irène portait une magnifique jupe tout laine.
- C’est tout Denise d’arriver sans prévenir.
L’adverbe tout peut aussi accompagner un groupe en + nom (en bois, en fleurs, etc.) qui a la valeur d’un adjectif. Tout est
alors généralement invariable. Il signifie « entièrement ». Certains grammairiens toutefois présentent comme possible
l’accord de tout lorsque l’expression qualifie un nom féminin singulier.
Exemples :
- Yvon s’est acheté des bas tout en laine pour l’hiver.
- Rita et Suzanne étaient habillées tout en bleu.
- Elle s’est acheté une veste tout (ou toute) en cuir.
- Le pommier était tout en fleurs.
- Les membres de la famille étaient tout en larmes.
Notons que, contrairement à la majorité des adverbes, tout ne peut en principe modifier un verbe. Cet emploi, que l’on
observe surtout dans la langue orale, est jugé très familier.
Exemples :
- Pour une fois, elle a mangé toute son assiette. (et non : elle a tout mangé son assiette)
- Tu vas ranger toute ta chambre avant ce soir. (et non : tu vas tout ranger ta chambre)
Il ne faut pas confondre ces emplois avec les emplois, corrects, de tout pronom que l’on aurait dans : Pour une fois, elle a
tout mangé et Tu vas tout ranger avant ce soir.
Enfin, dans les noms et les adjectifs composés qui commencent par l’élément tout, celui-ci est soit un adverbe, et il reste
invariable ou varie selon la règle énoncée plus haut, soit un adjectif, et il varie.
Exemples :
- Ce jouet est spécialement conçu pour les tout-petits. (Tout est un adverbe.)
- Les autorités toutes-puissantes prendront la situation en main. (Tout est un adjectif.)
- Guillaume magasine les véhicules tout-terrain chez un concessionnaire. (ou : tout-terrains; tout est un adverbe.)
Tout déterminant
Le mot tout peut être déterminant (ou adjectif), adverbe, nom ou pronom. Tout est déterminant indéfini lorsqu’il
accompagne un nom. Il varie alors en genre et en nombre et s’accorde avec le nom qu’il détermine. Tout peut alors avoir
différents sens. Au singulier, il signifie « chaque, n’importe quel »; aucun autre déterminant n’est alors placé devant le
nom que tout détermine. Au pluriel, il signifie « sans exception » ou, dans certains emplois, exprime la périodicité; il peut
alors y avoir un autre déterminant entre tous (ou toutes) et le nom.
Exemples :
Il lui téléphone à toute heure du jour ou de la nuit.
Les admirateurs arrivaient de tous côtés.
Tous les candidats seront convoqués à une entrevue.
Tous les dossiers ont été reclassés. 4
C’est dommage de devoir jeter toutes ces fleurs.
Elle va lui rendre visite tous les dimanches.
Ce film s’adresse à un public de tout âge. (ou : de tous âges)
Dans certains emplois, tout est analysé par différents grammairiens comme adjectif qualificatif, plutôt que comme
déterminant indéfini. Employé uniquement au singulier, tout signifie alors « en entier », « unique » ou « véritable ». Le
nom qu’il accompagne peut être précédé ou non d’un déterminant, et il peut s’agir d’un nom commun ou d’un nom propre;
dans ce dernier cas, tout demeure invariable lorsque le nom propre est utilisé, par métonymie, pour désigner autre chose
que ce qu’il désigne normalement (personne, ville, etc.).
Exemples :
Il a été malade toute la semaine.
J’ai passé toute une journée à chercher la solution.
Tout Montréal était réuni pour cette grande occasion. (ou : le Tout-Montréal)
Cet été, ma fille a lu tout Zola.
Pour toute réponse, il a souri.
Son voyage au Rwanda fut toute une aventure.
Enfin, dans les noms et les adjectifs composés qui commencent par l’élément tout, celui-ci est soit un adverbe, et il reste
invariable ou varie selon la règle qui régit tout en tant qu’adverbe, soit un adjectif, et il varie.
Exemples :
Ce jouet est spécialement conçu pour les tout-petits. (Tout est un adverbe.)
Les autorités toutes-puissantes prendront la situation en main. (Tout est un adjectif.)
Guillaume magasine les véhicules tout-terrain chez un concessionnaire. (ou : tout-terrains; tout est un adverbe.)
Compléments :
Expressions avec tout (Déterminants indéfinis)
Répétition du déterminant devant les noms (Déterminants définis)
Tout adverbe (L’adverbe)
Tout autre (Déterminants indéfinis)
Tout début, toute fin (Mises au point)
Tout nom (Pluriel et sens du nom)
Tout pronom (Pronoms indéfinis)
Sujets unis par autant que, aussi bien que, non moins que, non plus que ou pas
plus que
Les conjonctions autant que, aussi bien que, non moins que, non plus que et pas plus que peuvent avoir deux sens. Dans
le cas où deux sujets sont joints par l’une de ces conjonctions, c'est le sens de celle-ci qui détermine l'accord du verbe.
Lorsque la conjonction exprime une idée d'addition, s'apparentant ainsi à la conjonction et, on accorde généralement le
verbe au pluriel.
Exemples :
- Sa gentillesse autant que son dévouement me semblent suspects.
- Noël aussi bien que Julien espèrent que le projet se concrétisera.
- Sa personnalité non moins que sa beauté contribuaient à son charme. 5
- Ton père non plus que ta mère ne s'attendaient à une telle révélation.
- La banlieue pas plus que la campagne ne l'attirent; il n'est heureux qu'en ville.
Si le premier des deux sujets est inséré entre les éléments de l'une de ces conjonctions, par exemple aussi bien… que,
ou entre ceux de la conjonction tant… que, le verbe s'accorde toujours au pluriel.
Exemples :
- Tant Jocelyne que Suzanne savaient à quoi s'attendre.
- Aussi bien la musique que le cinéma le passionnent.
- Pas plus son frère que ses parents ne l'ont invité.
Cependant, lorsque la conjonction autant que, aussi bien que, non moins que, non plus que ou pas plus que exprime une
idée de comparaison plutôt que d'addition, le verbe prend le nombre du premier sujet, qui est le seul, en fait. Dans ce cas,
le deuxième élément de la comparaison est souvent placé entre virgules.
Exemples :
- La forme, autant que le fond, est importante dans ce genre d'écrit.
- L'ordinateur, aussi bien que la machine à écrire, lui répugne; il préfère toujours écrire à la main.
- La neige, non moins que la pluie, a un mauvais effet sur l'humeur de Tania.
Tout adverbe
Le mot tout peut être adverbe, nom, déterminant (ou adjectif) et pronom. Tout est adverbe lorsqu’il accompagne un
adjectif, un autre adverbe ou encore un nom employé adjectivement. De façon générale, tout demeure alors invariable.
Lorsque le mot tout, adverbe, modifie un adjectif (ou un participe passé), il signifie « tout à fait, complètement,
entièrement ». Dans ce cas, tout est invariable lorsqu’il précède un adjectif masculin, lorsqu’il précède un adjectif féminin
commençant par une voyelle et lorsqu’il précède un adjectif féminin commençant par un h muet.
Exemples :
Cependant, lorsqu’il est suivi d’un adjectif (ou d’un participe passé) féminin qui commence par une consonne ou
un h aspiré, l’adverbe tout s’accorde en genre et en nombre avec ce mot pour des raisons d’euphonie.
Exemples :
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Tout, comme adverbe, peut aussi se dire d’un autre adverbe. Il signifie alors « très ».
Exemples :
Toujours employé comme adverbe, tout peut également qualifier un nom. Dans certains emplois, le nom tient lieu
d’adjectif en exprimant une qualité portée à un haut degré; tout signifie alors « entièrement », « tout à fait ». Les règles
d’accord présentées pour tout accompagnant un adjectif s’appliquent.
Exemples :
L’adverbe tout peut aussi accompagner un groupe en + nom (en bois, en fleurs, etc.) qui a la valeur d’un adjectif. Tout est
alors généralement invariable. Il signifie « entièrement ». Certains grammairiens toutefois présentent comme possible
l’accord de tout lorsque l’expression qualifie un nom féminin singulier.
Exemples :
Exemples :
- Pour une fois, elle a mangé toute son assiette. (et non : elle a tout mangé son assiette)
Il ne faut pas confondre ces emplois avec les emplois, corrects, de tout pronom que l’on aurait dans : Pour une fois, elle a
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tout mangé et Tu vas tout ranger avant ce soir.
Enfin, dans les noms et les adjectifs composés qui commencent par l’élément tout, celui-ci est soit un adverbe, et il reste
invariable ou varie selon la règle énoncée plus haut, soit un adjectif, et il varie.
Exemples :
Tout autre
Dans tout autre, le mot tout est variable dans certains cas et invariable dans d’autres. En fait, la variabilité de tout dépend
de sa nature : s’il est déterminant indéfini, il est variable; s’il est adverbe, il est invariable.
Lorsque tout signifie « n’importe quel » et se rapporte à un nom, il est adjectif et donc variable. Dans ce cas, le nom qui
suit tout autre pourrait s’intercaler entre tout et autre : c’est un moyen commode de reconnaître que tout est adjectif.
Exemples :
- Toute autre idée est bienvenue. (c’est-à-dire : Toute idée autre…)
- Je demeure à votre disposition pour vous fournir tout autre renseignement utile. (c’est-à-dire : tout renseignement utile
autre)
- Nous pouvons parler de toute autre chose que du travail. (c’est-à-dire : de toute chose autre…)
- Toute autre personne que mon frère aurait compris ma réaction. (c’est-à-dire : Toute personne autre…)
- Toute autre solution serait préférable. (c’est-à-dire : Toute solution autre…)
- Pour toute autre demande, adressez-vous à votre gestionnaire. (c’est-à-dire : Pour toute demande autre…)
L’usage veut qu’on emploie tout autre au singulier. Bien que les formes plurielles tous autres et toutes autres soient
possibles, elles sont peu fréquentes. On les rencontre notamment dans la langue juridique. Le pluriel peut en outre
apporter une légère nuance, soit pour faire référence à la totalité des éléments d’un ensemble donné.
Exemples :
- Tous autres frais facturés indûment seront remboursés aux requérants.
- Les plaignants et toutes autres personnes ayant subi un préjudice dans l’affaire précitée peuvent envisager un recours.
Lorsque tout signifie « tout à fait », il est adverbe et donc invariable. Dans ce cas, tout ne peut être séparé de autre; tout
autre signifie alors « complètement différent ». Tout est adverbe notamment lorsqu’il suit un déterminant indéfini (un tout
autre) et lorsqu’un déterminant indéfini s’intercale entre tout et autre (tout un autre).
Exemples :
- Une tout autre possibilité nous est offerte. (c’est-à-dire : une possibilité tout à fait autre)
- Il s’agit de tout autre chose. (c’est-à-dire : d’une chose complètement différente)
- Daniel a proposé une tout autre activité. (c’est-à-dire : une activité complètement différente)
- Cela nécessiterait tout une autre procédure. (c’est-à-dire : une procédure tout à fait autre)
- Au procès, le témoin a tenu de tout autres propos. (c’est-à-dire : des propos complètement différents)
- D’habitude, elle est tout autre. (c’est-à-dire : complètement différente)
- Voilà une tout autre affaire! (c’est-à-dire : une affaire complètement différente)
- Les vraies raisons sont tout autres. (c’est-à-dire : tout à fait autres)
- Comme c’est une tout autre demande, il faut soumettre un nouveau dossier. (c’est-à-dire : une demande complètement 8
différente)
Extrêmement et excessivement
On confond parfois les adverbes extrêmement et excessivement qui expriment tous les deux l'idée d'une grande mesure,
mais qui ont toutefois des significations distinctes.
L'adverbe extrêmement, dérivé de l'adjectif extrême, est principalement employé comme adverbe de manière avec le
sens de « très, à un degré élevé, de manière extrême »; il accompagne alors un adjectif ou un adverbe. On le rencontre
aussi parfois comme adverbe de quantité avec le sens de « beaucoup »; dans cet emploi plutôt rare, réservé à un usage
littéraire et considéré comme vieilli dans la langue courante, il accompagne un verbe.
Exemples :
- Sylvie est une mère extrêmement attentionnée.
- Cette chanteuse populaire a une voix extrêmement puissante.
- Il parle extrêmement lentement.
- Elle rêvait extrêmement de lui. (style littéraire ou vieilli)
Quant à l'adverbe excessivement, formé à partir de l'adjectif excessif, il renvoie plutôt à l'idée d'excès, de démesure,
signifiant ainsi « trop, de façon exagérée, de manière abusive ». Il est souvent suivi d'un adjectif exprimant une
caractéristique négative; il est en effet plus difficile d'admettre un excès pour une qualité. L’idée exprimée par le mot
qu’accompagne excessivement, qu’il s’agisse d’un adjectif ou d’un adverbe, est vue dépassant la mesure acceptable.
Exemples :
- Luc a été excessivement désagréable avec le patron au cours de la réunion.
- Je ne pourrai pas acheter la voiture dont je rêve puisqu'elle est excessivement chère.
- Ma grand-mère trouve qu'il fait excessivement chaud dans son appartement.
- Son fils conduit excessivement vite.
L'adverbe excessivement est parfois également employé, dans la langue courante comme dans la langue
littéraire, avec le sens de « très, tout à fait », et ce, depuis le début du XVIIIe siècle. Bien que certains
grammairiens et autres spécialistes de la langue acceptent l'emploi de cette extension de sens, il ne paraît pas
utile de consacrer son usage puisqu'elle peut entraîner une confusion sémantique dans certains contextes. Par
exemple, dans la phrase Cette voiture est excessivement chère, la signification du message peut varier selon le
sens qu'on attribue à l'adverbe excessivement. Doit-on comprendre que la voiture est simplement très chère ou
que son prix de vente est beaucoup trop élevé par rapport à sa valeur réelle ou à nos propres moyens
financiers? Il est donc préférable de s'en tenir aux significations premières propres à chacun des adverbes
(extrêmement = très; excessivement = trop) afin d'éviter toute confusion.
Exemples :
- Je te conseille de t'habiller très chaudement puisqu'il fait extrêmement froid dehors.
- La température est excessivement froide aujourd'hui, à un point tel qu'on a averti la population de ne sortir qu'en cas
d'urgence.
Pis 9
Pis vient du latin pejus, neutre de pejor, qui signifie « pire ». Ses emplois sont donc très proches de ceux du mot pire : les
deux peuvent être employés indifféremment comme nom ou comme adjectif neutre, mais pis est le seul qui peut être
utilisé comme adverbe et qui ne se joint jamais à un nom comme adjectif épithète. Cependant, d'une façon générale,
l'emploi de pis est plus rare et est considéré comme vieilli ou littéraire.
Pis, qui s’oppose à mieux, signifie en général « plus mal ». Il peut avoir la valeur de comparatif de supériorité de mal,
principalement employé comme adverbe, parfois comme nom ou adjectif neutre; autrement, il est utilisé comme superlatif.
Dans la langue courante, il est souvent remplacé par plus mal dans son emploi adverbial, ou par pire dans ses emplois
adjectivaux ou nominaux.
Exemples :
- Il va plus mal que jamais. (ou pis, dans un style littéraire)
- Dis-toi qu'il y a pire encore que de perdre son sang-froid comme tu l'as fait. (ou pis, dans un style littéraire)
- C'est pire que tu ne l'imagines. (ou pis, dans un style littéraire)
- C'était bien le pire qui puisse t'arriver! (ou le pis, dans un style littéraire)
Aujourd'hui, pis subsiste principalement dans certaines locutions figées, comme aller de mal en pis ou aller de pis en
pis « aller de plus en plus mal, s'empirer », qui pis est « ce qui est plus grave », dire pis que pendre de
quelqu'un « divulguer sur lui les pires médisances », tant pis « c'est dommage », au pis aller, locution adverbiale qui
signifie « dans le pire des cas », et dans le nom invariable pis-aller « solution ou personne à laquelle on a recours, faute
de mieux » (contrairement à la locution, le nom pis-aller s'écrit avec un trait d'union). On doit éviter d'utiliser les tournures
fautives au pire aller et un pire-aller, au lieu de au pis aller et un pis-aller, car dans ces expressions pis et pire ne sont pas
interchangeables, puisque pis y est employé comme adverbe.
Exemples :
- Tant pis pour lui! Il n'avait qu'à arriver à temps.
- Je m'inquiète pour Sophie, elle semble aller de mal en pis.
- Au pis aller, nous ne nous verrons que la semaine prochaine. (et non au pire aller)
- Ce remplaçant a été engagé comme pis-aller. (et non pire-aller)
Pire
L’adjectif pire, qui s’oppose à meilleur, signifie en général « plus mauvais, plus pénible, plus terrible ». Il peut être
employé comme comparatif ou comme superlatif.
Exemples :
- Son dernier roman est pire que son précédent. (comparatif)
- La situation semble pire que ce qu’ils avaient prévu. (comparatif)
- La violence est la pire des solutions. (superlatif)
- Il ne ferait pas de mal à personne, même à son pire ennemi. (superlatif)
Même si pire est l'adjectif comparatif de mauvais, pire et plus mauvais ne peuvent pas toujours être employés
indifféremment pour autant. Ainsi, seul l'adjectif pire est possible avec les noms qui évoquent une idée de mal
(détresse, douleur, erreur, mal, malheur, souffrance, etc.) et dans les proverbes et locutions figées où il figure.
Exemples :
- Il a vécu les pires malchances imaginables lors de son périple en Asie. (et non les plus mauvaises malchances)
- Il n'est pire eau que l'eau qui dort. (et non plus mauvaise eau)
Pire peut également être un nom qui a une valeur de superlatif, et dont la signification est « ce qu'il y a de plus mauvais
en quelque chose » ou « la chose la plus mauvaise ». Il est à noter qu'après le superlatif, nom ou adjectif, le verbe d'une
subordonnée introduite par que se met au subjonctif.
Exemples : 10
- De nos jours, les gens oublient souvent qu'ils se marient pour le meilleur et pour le pire.
- Elle est tellement négative qu'elle s'attend toujours au pire.
- Le pire que j'aie dit sur elle ne s'est jamais rendu à ses oreilles.
Comme il comporte en lui-même une valeur de comparatif (plus mauvais) ou de superlatif (le plus mauvais), pire n'admet
pas de variation de degré. Il ne peut donc pas être précédé des mots de comparaison plus, moins ou aussi. On ne saurait
donc écrire moins pire, qui correspondrait à moins plus mauvais, ni aussi pire, qui correspondrait à aussi plus mauvais,
ni plus pire, considéré comme un pléonasme. Ces expressions peuvent toutefois appartenir au registre familier ou
plaisant. On doit également éviter d'employer la formulation tant pire à la place de la locution consacrée tant pis, dans
laquelle pis est employé comme adverbe.
Exemples :
- Le scénario le plus tragique (ou le plus sombre) ne nous laissait pas prévoir les conséquences que le sida aurait sur
la planète. (et non le plus pire)
- Ce film était aussi mauvais (ou aussi ennuyant) que celui que j’ai vu la semaine dernière. (et non aussi pire)
- Les situations qu’une guerre devrait régler sont souvent moins terribles (ou moins épouvantables) que la guerre elle-
même. (et non moins pires)
- Le plus dramatique (ou le plus terrible) dans tout ça, c'est qu'il m'ait menti pendant toutes ces années. (et non le plus
pire)
Pire peut toutefois être renforcé par les adverbes bien et encore, ou par x fois.
Exemples :
- Les conséquences de tes actes auraient pu être bien pires.
- La douleur est cent fois pire que je ne l'avais imaginé.
Davantage
L’adverbe davantage est synonyme de plus. Son emploi est cependant plus limité; en effet, davantage peut uniquement
modifier un verbe, alors que plus peut aussi modifier un adjectif ou un adverbe. On évitera donc
d’employer davantage devant un adjectif ou un adverbe; on le remplacera par plus dans ces contextes.
Exemples :
- J’ai pris la résolution de lire davantage cette année.
- Je ne pouvais travailler davantage; j’étais épuisé.
- Je suis désolé, mais je ne peux t’en dire davantage.
- Ta sœur est plus douée que toi. (et non : davantage douée)
- Il est arrivé plus tôt qu’elle. (et non : davantage tôt)
Lorsqu’un adjectif est repris par le pronom le, l’adverbe davantage peut se rapporter à ce pronom. C’est là le seul
contexte dans lequel davantage peut se rapporter, indirectement, à un adjectif.
Exemples :
- Paule n’est pas très souple, mais sa sœur l’est davantage.
- La ponctualité est importante, mais la présence l’est davantage.
La construction davantage de suivie d’un nom a été critiquée, mais elle est tout à fait correcte. Cette construction était
courante au XVIIe siècle. Elle a été qualifiée de vieillie dans certains ouvrages de référence au XXe siècle, mais elle est
toujours utilisée aujourd’hui. On n’hésitera donc pas à l’utiliser.
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Exemples :
- Pourrais-tu mettre davantage de sauce sur les pâtes?
- Je ne peux consacrer davantage de temps à ce projet.
- La classe d’Émilie comptera davantage d’étudiants cette année.
La tournure davantage que, qui était usuelle à l’époque classique, a elle aussi été critiquée par la suite. Certains ouvrages
de référence la considèrent aujourd’hui comme littéraire ou vieillie, mais elle est tout à fait correcte.
Exemples :
- Rien ne me rassure davantage que le son de sa voix.
- Cette chanson me plaît davantage que la précédente.
- Ton commentaire m’a touché davantage que le sien.
Davantage et d'avantages
Davantage et d’avantages sont des homophones, c’est-à-dire des mots de même prononciation mais n’ayant pas le
même sens.
Davantage est un adverbe qui signifie « plus » ou « encore plus » et qui modifie habituellement un verbe. On observe
aussi les locutions davantage de et davantage que créées à partir de davantage.
Exemples :
- Mario ne peut en faire davantage.
- Je vous en parlerai davantage la prochaine fois.
- Je ne vous ferai pas davantage de reproches, mais changez de comportement.
- Rien ne lui plaît davantage que de passer une soirée tranquille à la maison.
D'avantage et d’avantages résultent de l'addition de la préposition de et du nom avantage, singulier ou pluriel, qui signifie
« bénéfice, profit » et que l’on peut opposer à désavantage ou inconvénient. D'avantage apparaît généralement dans une
phrase négative où l’on peut le remplacer par aucun avantage. C’est toutefois la forme plurielle d’avantages qui est la
plus fréquente.
Exemples :
- Je ne vois pas d'avantage à un tel changement.
- La situation actuelle présente plus d'inconvénients que d'avantages.
Déjà
L’adverbe déjà signifie « dès ce moment » ou « précédemment, auparavant », selon le contexte. De plus, il indique
souvent que le moment où se déroule l’action est prématuré en regard de ce qui était attendu.
Exemples :
- Avez-vous déjà lu Marcel Pagnol?
- Hélène a déjà participé à un tournoi.
- Catherine a déjà terminé son travail, alors que je n’ai même pas commencé le mien.
- Il était déjà plus de dix heures lorsqu’elle est entrée.
Certains emplois de cet adverbe sont généralement considérés comme familiers. C’est le cas lorsque déjà sert à
marquer, dans une constatation, l’atteinte d’un certain degré, ou encore lorsqu’il est placé à la fin d’une question ayant
comme but de se rappeler quelque chose qu’on a momentanément oublié, ou dont on est incertain.
12
Exemples :
- Non merci, c’est déjà beaucoup trop.
- Avoir obtenu cet emploi, c’est déjà bien, alors cesse de te plaindre.
- Qu’est-ce que tu voulais déjà?
- Quel est le titre du dernier film de Sylvester Stallone, déjà?
Déjà que, en début de phrase, est également jugé familier.
Exemple :
- Déjà que je ne me sens pas très bien, ne viens pas en rajouter!
Il est à noter que déjà s’écrit avec un accent grave sur le a.
Notamment
On s’interroge parfois sur la valeur à donner à l’adverbe notamment. La consultation de dictionnaires peut laisser
perplexe. Il y est souvent défini par d’autres adverbes : particulièrement, spécialement, surtout. Certains ouvrages
ajoutent le synonyme entre autres, mais sans préciser le sens que peut avoir ce dernier. En fait, entre autres peut
s’employer pour désigner d’une façon particulière un élément d’un ensemble, se rapprochant ainsi de particulièrement,
mais il peut également s’employer simplement pour introduire un ou des exemples, sans nécessairement qu’il y ait de
volonté d’insistance. Notamment ne pourrait-il pas alors s’employer aussi dans ce dernier sens d’« entre autres choses,
par exemple, parmi plusieurs choses ou personnes »? Oui, certainement, même si les ouvrages ne le précisent pas
clairement. La valeur de l’adverbe notamment s’étend entre deux pôles, allant de l’introduction de simples exemples d’un
ensemble à la désignation particulière d’un ou de plusieurs éléments d’un ensemble sur lesquels le locuteur veut
réellement insister. Un même énoncé peut parfois être compris dans les deux sens.
Exemples :
- Elle a toujours aimé lire, notamment des biographies. (ou : en particulier, surtout)
- Nous avons voyagé en Europe l’été dernier, notamment en Italie et en France. (ou : entre autres)
- L’argile est un matériau utilisé notamment pour fabriquer des objets en céramique ou des briques. (ou : par
exemple, entre autres)
- Dans la boîte de photos qu’on a retrouvée, il y avait notamment celles du voyage mémorable que nous avions fait en
famille. (ou : en particulier, entre autres)
- Elle excelle en tout et notamment dans les arts. (ou : particulièrement, surtout)
- J’ai finalement bien fait d’y aller, j’ai pu notamment parler à plusieurs personnes du projet. (ou : entre autres)
- On a parlé de tout et de rien, j’ai appris notamment qu’il allait se marier. (ou : entre autres choses)
- Il y a tant de choses qui me reviennent en mémoire, notamment nos fous rires. (ou : par exemple, entre
autres, comme; mais pourrait aussi signifier en particulier, spécialement, surtout).
Attirons l’attention sur l’orthographe du mot notamment, qui s’écrit avec un a plutôt qu’avec un e (notemment), ainsi que
sur sa prononciation, où un seul m est entendu.
Jamais
L’adverbe de temps jamais est le plus souvent utilisé avec un sens négatif, accompagné des particules de
négation ne ou sans. Toutefois, il peut aussi être employé avec une valeur négative, sans la particule ne, ou encore avec
un sens positif.
Lorsque jamais est utilisé dans un sens négatif avec ne ou sans, il signifie « en aucun temps », « à aucun moment ».
Exemples : 13
- Francine n’a jamais terminé ses études secondaires.
- On n’oublie jamais les souvenirs précieux de son enfance.
- Simon court sans jamais paraître essoufflé.
- Cette femme a élevé ses enfants sans jamais baisser les bras.
On entend parfois dans la langue parlée l’adverbe jamais employé dans ce sens, sans ne ni sans. Cet emploi est réservé
à l'oral, dans un style non soutenu, et on doit l'éviter à l'écrit.
Exemple :
- Tu ne prends jamais le temps de t’amuser. (et non : tu prends jamais le temps de t'amuser.)
Jamais peut aussi avoir le sens négatif de « pas, à aucun moment » sans être accompagné d’un élément de négation. On
peut employer jamais seul dans ce sens dans certains contextes : lorsqu'il y a une opposition, dans une réponse, dans
une exclamation et devant un adjectif ou un participe passé.
Exemples :
- Cet écrivain rédige des romans et des nouvelles, mais jamais de poésie.
- Vous me demandez si j’ai mangé des insectes lors de mon périple dans la jungle? Jamais!
- Ils ont discuté de leurs rêves jamais réalisés.
- Jamais satisfaite de ses emplois, Élise a décidé de créer sa propre entreprise.
Dans son sens positif, jamais veut dire « un jour quelconque, une fois, un moment passé ou futur ». On l'emploie souvent
dans ce sens pour introduire une condition, dans une comparaison ou dans une phrase interrogative.
Exemples :
- J’irai en camping durant mes vacances si jamais la température s'y prête.
- Depuis que mon frère a son nouvel emploi, il est plus riche que jamais.
- La musique brésilienne est la plus joyeuse que j’aie jamais entendue.
- L’as-tu jamais surpris à manger en cachette?
Plusieurs expressions comprennent l’adverbe jamais. On l'utilise dans son sens négatif dans jamais de la vie, jamais, au
grand jamais, jamais deux sans trois, c’est maintenant ou jamais et mieux vaut tard que jamais; et dans son sens positif
dans la locution à jamais ou à tout jamais, qui signifie « pour toujours ».
Moult
Moult, qui se prononce comme il s’écrit, est un archaïsme qu’on emploie encore parfois aujourd’hui par plaisanterie ou
par ironie. On peut l’employer comme adjectif ou comme adverbe. Dans les deux cas, moult est invariable. Comme
adjectif devant un nom, moult signifie « beaucoup de ».
Exemples :
- Antoine a reçu moult félicitations pour sa petite présentation improvisée.
- Éloïse se prend pour une érudite et prétend avoir moult connaissances dans plusieurs domaines.
- Après moult tentatives, il a finalement réussi à vendre sa vieille voiture.
On peut également utiliser moult comme adverbe devant un adjectif. Il signifie alors « très » ou « beaucoup ».
Exemples :
14
- C’est moult beau!
- L’histoire de Jérôme était moult amusante.
Pareil
Pareil peut être adverbe, adjectif, ou substantif. Comme adverbe, l’emploi de pareil est considéré comme familier même
si on le trouve de plus en plus à l’écrit. En emploi adverbial, pareil demeure invariable comme c’est la règle pour tous les
adverbes. Dans un registre plus neutre, des équivalents tels que de la même façon, de la même manière, de manière
identique, pareillement (qui n’est cependant pas très courant), la même chose ou les mêmes choses, comme, etc.,
peuvent lui être substitués, selon les contextes.
Exemples :
- Les jumelles s’amusaient à nous tromper en s’habillant de la même manière. (plutôt que : … en s’habillant pareil)
- On se connaît si bien qu’on en arrive à penser de la même manière et à manger les mêmes choses. (plutôt que : … à
penser pareil et à manger pareil)
- Les homonymes sont des mots qui se prononcent et qui s’écrivent de manière identique. (plutôt que : … qui
s’écrivent pareil)
- Essaie de faire comme moi, tu vas voir que ce n’est pas si facile que ça. (plutôt que : Essaie de faire pareil...)
- Elle les aime tous les deux pareillement. (ou elle les aime autant l’un que l’autre, plutôt que : … tous les deux pareil)
Au Québec, pareil au sens de « quand même, malgré tout » est un autre emploi adverbial couramment utilisé dans la
langue familière. On pourra remplacer pareil par les équivalents quand même ou malgré tout dans un registre plus
neutre.
Exemples :
- Je ne pourrai pas partir à l’heure prévue, allez-y quand même je vous rejoindrai plus tard. (plutôt que : allez-y pareil…)
- Même s’il savait qu’il ne pourrait la voir, il a décidé d’y aller malgré tout. (plutôt que :… d’y aller pareil)
Comme adjectif, pareil signifie « semblable par l’aspect, la grandeur, la nature ». Il s’emploie dans les expressions à
pareille heure « à cette même heure », en pareil cas « dans un cas de cette sorte », un pareil amour « un amour aussi
fort ». En emploi adjectival, pareil varie en genre et en nombre en accord avec le nom qu’il qualifie.
Exemples :
- Il n’y pas dans cette rue deux maisons pareilles.
- Ils sont pareils tous les deux.
- Mais ce n’est pas du tout pareil!
- Que ce soit ton père ou ta mère, c’est pareil.
- Une occasion pareille ne se répétera pas.
- Et votre santé? – Toujours pareille.
- Il faut savoir comment réagir en pareil cas.
- Hier, à pareille heure, ils étaient encore ensemble.
Pour l’emploi de pareil comme nom, vous pouvez consulter l’article Sans pareil. Pour en savoir davantage sur l’emploi
de pareil dans une comparaison, vous pouvez lire l’article Pareil comme.
Peu ou prou
La locution adverbiale peu ou prou signifie littéralement « peu ou beaucoup ». On l’utilise aujourd’hui avec le sens de
« plus ou moins », surtout dans la langue littéraire ou soutenue.
15
Exemples :
- Qu’on examine la situation ici ou ailleurs, c’est peu ou prou la même chose.
- Tout ce qui échappe peu ou prou à cette logique marchande est suspect à leurs yeux.
Prou est un ancien mot qui a d’abord signifié « profit », puis a été employé comme adverbe au sens d'« assez,
beaucoup ». On disait par exemple, au XVIIe siècle, avoir prou de quelque chose. Outre dans la locution peu ou prou, ce
mot ne subsiste encore que dans l’expression vieillie ni peu ni prou, qui signifie « ni peu ni beaucoup, en aucune
manière ».
Pile
À partir du nom pile, qui désigne le revers d’une pièce de monnaie, on a formé l’expression pile ou face, ou plus
anciennement croix ou pile, car une croix figurait alors sur le côté face des pièces. Nous connaissons tous ce jeu de
hasard qui consiste à lancer une pièce de monnaie en l’air en pariant sur quel côté elle tombera. Cette locution a connu
une extension de sens et s’emploie, au figuré, pour signifier qu’on s’en remet au hasard pour prendre une décision.
Exemples :
- Ils ont joué à pile ou face pour savoir qui allait commencer.
- En plaisantant, le jeune garçon a lancé : Face je gagne, pile tu perds!
- Face je pars, pile je reste.
- En prenant cette décision, il a joué son avenir à pile ou face.
De nom qu’il était, pile a pris une valeur adverbiale que l’on trouve maintenant dans différentes expressions. Dans arrêter
pile, le mot évoque l’idée d’un arrêt immédiat, brusque, par allusion à la pièce qui tombe sur l’envers sans vibrer. La
locution tomber pile a d’abord signifié « tomber sur le dos » puis « au bon moment, au moment opportun »; dans ce
dernier sens, on dit aussi arriver pile. L’adverbe pile signifie donc que quelque chose se produit exactement au moment et
à l’endroit où il fallait. Tous ces emplois adverbiaux de pile sont généralement considérés comme relevant de la langue
familière mais certains grammairiens reconnaissent qu’ils sont désormais passés dans la langue courante.
Exemples :
- La voiture s’est arrêtée pile, l’accident a été évité de justesse.
- Tu tombes pile, j’allais t’appeler.
- Les élections arrivent pile pour ce candidat qui connaît une popularité inespérée depuis quelque temps.
- Son intervention tomba pile et détendit l’atmosphère.
- J’ouvre le dictionnaire et je tombe pile sur la bonne page.
- Elle est arrivée pile à l’heure à son rendez-vous.
Dans un registre de langue soutenu, on pourrait recourir à d’autres formulations comme : s’arrêter
net ou brusquement, tomber à point nommé, arriver à propos.
On doit retenir que pile ne s’accorde jamais, que ce soit dans le tour pile ou face ou dans les locutions où il est adverbe.
Sonnant, tapant, pile
Plusieurs adjectifs et adverbes permettent d’exprimer l’heure exacte : pile, juste, précis, tapant, sonnant, pétant. On peut
parfois hésiter sur l’accord de ces formes. L’accord se fait, avec l’indication de l’heure qui précède, lorsque ces mots sont
considérés comme des adjectifs. Par contre, lorsqu’ils sont adverbes, ils demeurent invariables.
Les mots pile et juste sont analysés comme des adverbes et sont donc invariables. On peut en effet les remplacer
par exactement ou précisément. Notons que l’usage de pile est généralement donné comme familier dans les ouvrages
de référence, même s’il est courant à l’écrit.
Exemples :
- L’avion a décollé pile à l’heure. (L’avion a décollé exactement à l’heure.)
- À quatre heures pile, je le vois qui tourne le coin de la rue.
- On se rejoint au restaurant à midi juste. (On se rejoint au restaurant à midi précisément.)
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- Il est six heures juste.
Précis est un adjectif qui s’accorde avec le mot heure(s) qu’il qualifie. On écrira minuit précis et midi précis puisque ces
noms sont au masculin singulier.
Exemples :
- Je passe te prendre à une heure dix précise. Sois prêt!
- Les enfants sortent de l’école à 15 h 45 précises.
- Elle doit être au bureau à neuf heures et demie précises.
- Le 31 décembre à minuit précis, c’est le début d’une nouvelle année.
- Il est midi et demi précis.
Enfin, il y a les mots sonnant, tapant et pétant (ces deux dernières formes étant de registre plus familier) qui sont à
l’origine les participes présents des verbes sonner, taper et péter. Ces formes sont analysées tantôt comme des
adjectifs, auquel cas elles s’accordent, tantôt encore comme des participes présents et elles demeurent alors invariables.
Les ouvrages de référence présentent les deux possibilités et l’usage atteste également les deux. Ici encore, il faut se
rappeler que minuit et midi sont au masculin singulier, d’où minuit tapant, midi sonnant, etc.
Exemples :
- Il est dix heures sonnant (ou sonnantes).
- À midi sonnant, on passe à table et la fête commence.
- Il a mis le pied dans la maison à huit heures et demie tapantes (ou tapant).
- Minuit tapant, quelqu’un frappe à la porte.
Notons finalement qu’en raison du contenu sémantique de tapant, sonnant et pétant, on emploie ces mots surtout pour
qualifier une heure pleine ou, à la limite, la demie d’une heure (deux heures sonnantes, trois heures et demie tapant).
Pour une indication de l’heure qui comporte des minutes, on a plutôt recours à précis (deux heures vingt-cinq précises).
Sous peu et d'ici peu
L’adverbe peu figure dans quelques locutions de sens temporel qui expriment une idée de proximité. Les locutions sous
peu et d'ici peu, dans lesquelles on sous-entend « sous, d'ici peu de temps », peuvent être employées de façon
synonymique dans tous les registres au sens de « incessamment, bientôt ». Quant à l'expression avant peu, « avant peu
de temps », son sens est équivalent à celui des locutions précédentes, mais on l'emploie plus rarement et
particulièrement dans un registre soutenu ou littéraire.
Exemples :
- Tes parents devraient arriver sous peu.
- Je vous enverrai le rapport d'ici peu.
- Elle devrait devenir avant peu une vedette de cinéma.
Quant à l'expression d'ici à peu, elle est considérée comme vieillie par la plupart des grammairiens et on la remplacera
par d'ici peu. Il en va de même de l’expression dans peu, signifiant « dans peu de temps », qui n'est plus utilisée de nos
jours. On lui préférera les expressions sous peu, d'ici peu ou avant peu, selon les contextes.
Exemples :
- On devrait pouvoir lire son dernier roman d'ici peu. (plutôt que : d'ici à peu)
- Je te rappellerai sous peu. (et non : dans peu)
D'ici ou d'ici à
La locution d’ici (à) exprime en soi le point de départ, dans le temps ou dans l’espace, de quelque chose, ce point
correspondant au lieu où l’on est ou au moment présent. Elle est suivie d’un complément de lieu ou de temps qui 17
marque l’aboutissement, le point d’arrivée ou la limite de fin de ce quelque chose.
La locution d’ici peut être suivie ou non de la préposition à. Dans l’usage actuel, on a tendance à omettre cette
préposition surtout lorsque d’ici introduit un élément temporel exprimant un moment ultérieur.
Exemples :
- D’ici (à) demain, je devrais avoir terminé la rédaction de ce texte.
- D’ici (à) Noël, j’ai l’intention d’économiser de l’argent pour aller skier avec mes amis.
- Il compte repartir d’ici quelques semaines.
La locution d’ici à est principalement employée devant un complément qui exprime un lieu. Il arrive aussi, dans un
style plus soutenu, qu’elle soit utilisée devant un complément temporel.
Exemples :
- D’ici à Montréal, il y a environ 250 kilomètres.
- J’ai couru d’ici à la pharmacie sans même m’arrêter une seule fois.
- D’ici au mois de février, je suivrai des cours de danse latine tous les mardis.
D’autres expressions sont formées à partir d’ici : la locution d’ici là, qui marque la période entre le moment
présent et un moment futur mentionné antérieurement dans le texte; l’expression d’ici peu, dont la signification est
« prochainement ».
Exemples :
- Nous nous reverrons mardi prochain. D’ici là, nous devons réfléchir chacun de notre côté.
- J’espère que tout sera réglé d’ici peu.
Les constructions d’ici que et d’ici à ce que, qui sont toujours suivies d’un verbe au subjonctif, introduisent une
action ou un événement qui constitue la limite de fin. Elles se distinguent par leur registre d’emploi : d’ici à ce
que appartient au registre courant, alors que d’ici que, moins fréquent, appartient plutôt au style soutenu.
Exemples :
- D’ici à ce que j’aie terminé ma maîtrise, je consacrerai tous mes temps libres à mes études.
- D’ici que tu reviennes, je m’occuperai de tes enfants comme s’ils étaient les miens.
Vite
Vite peut être adverbe ou adjectif. Son emploi comme adjectif fut courant jusqu’au XVIIIe siècle; vite se disait alors autant
pour une rapidité psychologique que physique; il a par la suite été concurrencé puis presque éclipsé, dans la langue
générale, par l’adjectif rapide. En fait, vite ne s’emploie à peu près plus que dans le vocabulaire sportif, en parlant d’un
athlète. Au Québec toutefois, l’emploi adjectival est encore courant, surtout dans la langue familière; que l’on pense, par
exemple, aux expressions être vite en affaires ou vite sur ses patins, ou encore lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il n’est pas
vite, pour signifier qu’il est lent à faire ou à comprendre des choses. Dans la langue plus soutenue, il semble que, comme
ailleurs dans la francophonie, l’adjectif vite tende à s’effacer devant son synonyme rapide.
Vite est surtout employé comme adverbe. Le sens de « rapidité », de « vitesse » qu’il comporte peut s’appliquer à
différentes choses. Vite peut décrire un déplacement (aller, marcher, courir vite, rouler vite), un rythme (un cœur qui bat
vite), l’accomplissement d’une action (répondre vite, apprendre vite, travailler vite, finir vite une partie, partir au plus vite),
le temps (le temps passe vite, les choses évoluent vite).
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Il faut se rappeler que lorsque vite est employé comme adjectif, il peut prendre la marque du pluriel, alors que comme
adverbe, il est évidemment invariable.
Exemples :
- Ces coureurs bien entraînés sont très vites sur cent mètres.
- Ces athlètes courent vite.
- Les enfants ont vite fait leurs devoirs.
- Les dirigeants de cette entreprise ont la réputation d’être vites sur leurs patins.
Quant à l’adverbe vitement, il a disparu de l’usage courant en même temps que vite, s’effaçant au profit de rapide,
développait ses emplois adverbiaux. On le trouve encore, bien que rarement, dans un registre littéraire; les dictionnaires
usuels ne le consignent plus.