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L'ESSENTIEL
du marketing
B u s i n e s s to B u s i n e s s
Philippe Malaval
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AVANT-PROPOS
'idée de ce livre est de présenter de façon synthétique les composantes et les diffé-
L rents outils du marketing appliqués aux entreprises vendant des biens et services à
d'autres entreprises ou organisations. S'appuyant sur l'ouvrage déjà paru
Marketing Business to Business, il constitue un manuel de marketing dans lequel
sont traités les concepts de base et les outils du marketing.
Contrairement à la plupart des ouvrages qui tirent leurs illustrations du domai-
ne de la grande consommation, L'Essentiel du marketing business to business est
illustré par des exemples issus de la vente interentreprises, qu'il s'agisse de ser-
vices professionnels, de biens d'équipement, de biens intermédiaires ou de
matières transformées. Il concerne de nombreux secteurs d'activités tels que la
bureautique, l'emballage, le textile, la chimie, le bâtiment, l'équipement automo-
bile, l'aéronautique et les services professionnels.
Le plan adopté permet au lecteur d'accéder directement aux différents cha-
pitres. L'ouvrage ne nécessite pas, au préalable, de connaissances en marketing
approfondies. S'il ne prétend pas être exhaustif, en particulier sur les axes de
recherche abordant la procédure de l'achat industriel et de la segmentation, les
principaux travaux récents y sont cependant abordés.
Ce livre est donc destiné à un large public, et, en premier lieu, aux cadres d'en-
treprises, qui trouveront l'adaptation des concepts du marketing à des entreprises
industrielles, partageant les mêmes préoccupations qu'eux. En second lieu, il est
destiné aux étudiants des Écoles de Gestion, d'Ingénieurs et de l'Université, qui
pourront mieux comprendre le monde industriel.
Dans les différents chapitres, les principaux outils du marketing business to
business sont présentés. Il s'agit des outils permettant l'élaboration de l'offre avec
le marketing achat, la veille et les études, la gestion de la qualité et des normes et
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le design. Il s'agit également des outils permettant d'influencer les clients, avec les
salons, la presse professionnelle, le marketing direct ainsi que la maintenance et la
formation. Un chapitre est consacré à la politique de marque, à sa gestion et aux
spécificités de la marque industrielle, véritable faciliteur de performance pour le
client professionnel.
L'intérêt suscité par le marketing dans les entreprises industrielles et technolo-
giques se confirme progressivement auprès des cadres, qu'ils soient ingénieurs ou
gestionnaires de formation. Pour leur confiance renouvelée, nous tenons à remer-
cier les entreprises citées et en particulier :
• Airbus Industrie : Claire Labedaix
• Du Pont de Nemours (Lycra) : Vania Henry, David Brandtner
• Gore : Édouard Frignet des Préaux
• Intel : Benoît Philippe, Christophe Houet
• Legrand : Pierre Aiglon
• Rhovyl : Dominique Misigaro
• Saint-Gobain : Michel Garde
• Sidel : Bertrand Guillet
• Siemens Automotive SA : Marc Cillaire
• Sodexho : Myriam Morati-Masson
• Somfy : Patrice Bondy, Bernard Guiot
• Spot Image : Alain Hirschfeld
• Technal : Bruno Léger, Jacques Bonnet
• Tetra Pak : Valérie Roques
• Xerox : Matthieu Mollet, Denis de Carville.
Je tiens à remercier également l'École Supérieure de Commerce de Toulouse,
et en particulier :
• Hervé Passeron, Andres Atenza, Jean-Claude Gabillon
• Florence Lévy et l'ensemble du Centre de Documentation
• Jean-Luc Bouchot et toute son équipe.
Merci à Geoffrey Staines de Publi-Union ainsi qu'à Monika Neumann pour
leur confiance renouvelée.
Merci à Christophe Bénaroya qui m'a aidé à nouveau dans la réalisation de cet
ouvrage par sa réflexion et notre collaboration quotidienne.
Ma reconnaissance va enfin à mes parents, à Isabelle et à mes enfants,
Guilhem, Bertrand et Robin.
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LES SPÉCIFICITÉS DU
MARKETING
BUSINESS TO BUSINESS
1.1. Les m a t i è r e s p r e m i è r e s
Les matières premières sont achetées et utilisées en l'état par des industries de pre-
mière transformation, afin de produire d'autres biens industriels. Les matières pre-
mières proviennent des industries agricoles et forestières telles que bois, élevage,
pêche... ou bien des industries d'extraction : minerais, sable... De manière géné-
rale, on les répartit en deux grandes classes selon qu'elles sont d'origine soit agri-
cole, soit industrielle.
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Cette catégorie de produits recouvre des produits standardisés mais aussi des
produits personnalisés en fonction des besoins du client.
Les grands équipements sont des biens d'équipement lourds et des systèmes qui ne
peuvent être associés ni aux machines-outils ni aux autres biens décrits précédem-
ment. Investissements très importants, obéissant aux appels d'offre, les grands
équipements s'adressent à des clients essentiellement publics - État, Conseils
Régionaux, organismes publics - et à de puissants groupes internationaux. On peut
citer par exemple, la construction de sites de production, d'aéroports, d'autoroutes,
de centrales nucléaires, de porte-avions... Cette catégorie relève en particulier du
marketing d'affaires caractérisé par l'élaboration de produits/services uniques « sur
mesure » pour chaque client qui ne se traduisent pas par un flux commercial régu-
lier.
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d'activité au sein d'un secteur donné se répercute sur l'ensemble des fournisseurs
concernés.
Dans l'Automobile, par exemple, une baisse du kilométrage parcouru par les
Européens conjuguée avec une diminution des achats de véhicules neufs, se traduit
par une diminution d'activité pour tous les fournisseurs de la filière. Ainsi, le pro-
ducteur de pneumatiques Michelin, malgré son avance en Recherche-
Développement et sa domination sur les plans marketing et commercial, subit le
contrecoup à travers une diminution des ventes de pneus en « première monte »
pour les véhicules neufs et en renouvellement sur les véhicules déjà en circulation.
Ce problème de dépendance est d'autant plus grave pour les fournisseurs spé-
cialisés de taille moyenne, qui ne travaillent en général que pour un petit nombre
de donneurs d'ordres. Un portefeuille de clientèle très réduit peut être un signe de
fort partenariat, d'engagement très fort, de la conception de produits nouveaux aux
services connexes à la fourniture des équipements. Mais, en même temps, le statut
de sous-traitant implique une très forte dépendance à l'égard du donneur d'ordres.
En effet, en situation de crise, la tendance est à la réintégration d'opérations par les
principaux donneurs d'ordres qui tentent d'éviter ou de diminuer les suppressions
d'emplois dans leurs propres entreprises.
Contrairement à la situation sur les marchés de grande consommation, l'entre-
prise fournisseur n'est pas en contact direct avec l'acheteur final. Elle ne peut donc
réagir rapidement en faisant évoluer son offre. Sa réactivité dépend de celle des
acteurs placés en aval dans la filière.
commerciaux, etc. ;
• des études de satisfaction et de mécontentement des mêmes chauffeurs à l'égard
des différents sièges proposés par les modèles actuels.
Pour cela DuPont développe des actions ciblées pour les principaux respon-
sables de l'entreprise cliente : les responsables de production, du service R&D, du
service marketing, du service commercial, du service achats. Les arguments utili-
sés sont sélectionnés pour sensibiliser et convaincre chaque interlocuteur ciblé.
Le deuxième niveau d'intervention est celui de la distribution, avec principale-
ment :
• des opérations ciblées sur les principaux décideurs, acheteurs et responsables des
groupes de travail dans les Centrales d'Achat, et sur une sélection de responsables
opérationnels du Département Textile, repérés comme leaders d'opinion ou tra-
vaillant dans les points de vente phares de l'enseigne ;
• des opérations plus classiques de communication en presse professionnelle pré-
sentant notamment les opérations destinées au grand public à partir du Média
Planning L y c r a et y montrant différents produits finis fabriqués avec la fibre
Lycra ;
• des opérations ciblant les décideurs en matière de marques de distributeurs, pour
les pousser à exiger de leurs fabricants la présence de L y c r a et la possibilité de
l'annoncer au consommateur final sur le packaging.
Le troisième niveau d'intervention envisageable est celui du consommateur
final. Le principal vecteur d'information reste le produit lui-même avec son pac-
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• dès la phase des pré-études, le client intervient pour faire connaître ses vrais
besoins au fournisseur. Par exemple, il peut fournir un cahier des charges per-
mettant de mieux définir son besoin ;
• l'efficacité commerciale du client industriel contribue elle-même à la satisfaction
des produits et matériels achetés. Si, par exemple, un fabricant hésite entre deux
machines de conditionnement concurrentes, il est possible qu'en fonction de ses
prévisions, l'entreprise choisisse la machine la plus performante. Mais si com-
mercialement le produit est un échec, l'entreprise cliente ne pourra pas vérifier la
fiabilité du matériel à haut rendement... ;
• le client industriel joue donc un rôle actif dans la consommation du service apporté
par son fournisseur industriel, depuis sa capacité à vendre le produit final dans la
quantité prévue jusqu'à son aptitude à se servir correctement du matériel. Des
machines de plus en plus sophistiquées ont en réalité des performances très variables
en fonction des compétences des utilisateurs. Ceci veut dire que la formation et l'as-
sistance technique jouent un rôle déterminant dans l'efficacité du marketing.
• sur la confidentialité des projets du client tout d'abord. Il est courant dans l'in-
dustrie automobile qu'un fournisseur participe à l'élaboration du futur projet des-
tiné à remplacer dans les six ans un modèle récemment lancé. Le besoin de confi-
dentialité sera d'autant plus grand que le constructeur sait que l'équipementier est
également fournisseur d'autres constructeurs concurrents ;
• le second aspect de l'engagement devra porter sur la garantie pour le client de
pouvoir se procurer les pièces de rechange, voire les consommables spécifiques,
tout au long de la durée de vie de l'équipement, ce notamment dans le secteur de
la machine-outil.
L'ACHAT
B U S I N E S S T O B U S I N E S S
1
C'est à partir des années 1970 qu'est apparue la notion de centre d'achat, au sens
actuel du terme, à savoir l'ensemble des responsables opérationnels et fonctionnels
qui prennent part à la décision finale d'acquisition, et non plus le seul service achats.
Les phénomènes d'interaction entre les participants, ainsi que le poids du rôle
social de chacun, ont été mis en lumière par les travaux de nombreux auteurs,
parmi lesquels Robinson, Faris et Wind.
Le centre d'achat est structuré selon deux axes, latéral et vertical :
• la dimension latérale (ou largeur) du centre d'achat fait référence au nombre de ser-
vices concernés par la décision ;
• la dimension verticale (ou profondeur) a trait au nombre de degrés hiérarchiques
concernés par la décision.
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1 . 1 . Le c o m p o r t e m e n t d e s a c h e t e u r s p r o f e s s i o n n e l s
L'acheteur doit donc proposer son propre arbitrage sur les décisions d'achat, en
composant avec les avis des membres du centre d'achat. Ces derniers utilisent en
général les mêmes critères d'évaluation mais pas les mêmes niveaux de pondéra-
tion. Il faut noter que de tels systèmes détaillés d'évaluation représentent un avan-
tage important pour le fournisseur déjà référencé et qui donne entière satisfaction :
le fournisseur non référencé ne dispose en effet pas d'arguments aussi probants
pour permettre la comparaison.
Parmi les critères généralement pris en compte, il est possible de citer quelques
exemples d'arguments et de les classer en fonction de leur « rationalité ».
La frontière entre cartésien et non cartésien n'est cependant pas toujours aussi
nette que cela. Par exemple, en termes de zone géographique, la proximité d'un
fournisseur peut être à la fois un facteur cartésien et non-cartésien selon qu'il repré-
sente un potentiel de meilleur service (intervention plus rapide et moins coûteuse)
ou qu'il corresponde à des affinités « culturelles » (économie régionale).
Les arguments rationnels ont d'autant plus de poids que les décisions doivent
être justifiées et qu'elles impliquent de nombreux responsables. Le poids des argu-
ments non rationnels est plus important dans les entreprises où le responsable du
service achats est seul ou bien dispose d'un prestige important.
Dans les faits, la prise de décision dépend de la culture de l'entreprise, mais
également de la confiance dont bénéficie le responsable des achats : la culture d'en-
treprise tient à la fois au secteur d'activité dans laquelle elle se trouve, à son histo-
rique, mais également à la formation de ses responsables.
Les travaux de Cardozo et Cagley, ainsi que ceux de Cunningham et White,
montrent que la rationalité économique n'est pas le seul élément déterminant l'acte
d'achat et, respectivement, que l'expérience passée avec le fournisseur retenu est
un critère dominant, tout comme la réputation du fournisseur, la qualité des pro-
duits et les délais. Les travaux de Dickson ont montré que les acheteurs industriels
accordent leur préférence aux fournisseurs en fonction :