Vous êtes sur la page 1sur 22

Théorie d’élasticité

Introduction

L’élasticité est une caractéristique physique des matériaux, elle permet à ceux-ci de se
déformer sous l’action des charges extérieures et revenir, après suppression de ces charges et
forces, a la forme et la position initiale sans subir de déformations permanentes.

La théorie d’élasticité étudie les contraintes, les déplacements et les déformations que peut
subir un corps solide soumis à des forces et charges extérieures. Pour étudier la théorie
d’élasticité (2éme cycle universitaire) certaines hypothèses simplificatrices sont nécessaires,
entre autres, l’homogénéité du matériau, la linéarité du comportement et enfin
l’isotropie.

Un matériau est homogène s’il a les mêmes propriétés en tout point du corps, il est aussi de
comportement linéaire si les relations entre les contraintes et les déformations, les
déformations-déplacements sont linéaires et enfin il est isotrope si en un point donné, il a les
mêmes propriétés dans toutes les directions. Dans ce qui suit quelques définitions;

Comportement Homogène et élastique :

Si la densité du solide est constante et les coefficients élastiques; qui caractérisent le


comportement physique, sont aussi constants, on dit alors que le solide est élastiques et
homogène. Le solide est élastique si sous l’action des charges extérieures le matériau
regagnent sa position et forme initiales après déchargement.

Comportement plastique : un matériau a un comportement plastique lorsqu’il se déforme de


façon permanente, c’est-à-dire s’il conserve une partie de sa déformation même après le
retrait des sollicitations. La plus part des matériaux de l’ingénierie se comportent de façon
plastique au-delà d’une certain limite de contrainte.

Comportement non-linéaire : Le comportement des solides est non-linéaire, si sous l’action


des conditions statiques, le déplacement (déflection) de n’importe quel point de ce même
solide n’est pas proportionnel à l’intensité de la charge appliquée. Deux sortes de non-
linéarité sont à signaler. Non-linéarité géométrique et non-linéarité matériel. On parle de non
–linéarité géométrique quand les relations déformations- déplacement sont non-linéaires,
mais les relations déformations- contraintes sont linéaires. La plus part des travaux non-
linéaires adoptent cette approche et pour de bonnes raisons ; les matériaux d’ingénierie
traditionnels comme l’acier, l’aluminium restent élastique sauf dans le cas où les déformations
principales sont relativement petites de l’ordre de 0.5%. La non-linéarité matérielle ou
physique dépend essentiellement de la nature de la matière constituant le solide, tel que le
caoutchouc, le plastique, qui présentent de grandes déformations lors de l’application de
petites charges.
Comportement visqueux : Un matériau a un comportement visqueux lorsque les
déformations qu’il subit varient en fonction du temps, même si les sollicitations auxquelles il
est soumis demeurent constantes (il en va autrement des comportements élastiques et
plastique qui, par définition, sont indépendantes du temps : dans ce cas, les déformations se
produisent dès l’application des sollicitations et ne changent que si celles-ci changent.).

Les matériaux usuels employés dans les structures de Génie civil et industriels ont un
comportement élastique-plastique principalement. Les aciers employés dans le béton armé, les
ronds à béton, par exemples, pour lui conférer une certaine propriété a la traction, sont un
exemple de matériaux qui ont une phase de comportement élastique suivie par une deuxième
phase plastique avant la rupture. On entend par comportement élastique, le retour a l’état
initial après suppression des forces et des charges qui provoquent la déformation. Fig. 1.

Fig. 1. Diagramme de comportement des matériaux elasto-plastique.

On préfère utiliser dans les structures, des matériaux avec un grand module d’élasticité E,
ou module de Young, pour assurer le caractère des petites déformations.

La plasticité, par contre, est un domaine de comportement spécifique caractérisé par les
déformations permanentes, dans le format et le volume, accumulées dans le matériau pendant
le chargement.

1- Les forces et les contraintes

Sous l’action d un système de forces extérieures, le solide subit des déformations dues a un
système de contraintes qui se développe a l’intérieure de ce même solide. Ces contraintes qui
naissent sur les surfaces et les plans sont de deux types et sont différentes. Fig2.
Considérant un élément de surface plane coupé a travers un point M dans un solide et ni
vecteur normal unitaire de M.

En général, il ya un vecteur force appliqué sur l’élément de surface. Si la surface est petite
pour devenir nulle, il est possible physiquement de considérer que le rapport du vecteur force
a la petite surface tend vers une limite définie qu’on appelle le vecteur contrainte Ti c'est-à-
dire ; Dessin1

𝜕𝐹𝑖
lim ( 𝜕𝐴 ) = 𝑻𝒊 , i, j = 1, 2, 3; 1
𝜕𝐴→0

De dimension force par unité de surface.

Il est claire que le type de contrainte dépend du signe de la force appliquée, soit c’est une
contrainte de traction ou est une contrainte de compression. Par contre la contrainte est
inversement proportionnelle à la surface sur laquelle elle agit.

L’état des contraintes au point M est complètement défini si nous connaissons toutes les
valeurs de Ti correspondant aux surfaces passant par M, c'est-à-dire ni. Le vecteur de
contrainte est donné par la formule de Cauchy par ;

𝑻𝒏 = 𝑇 𝟏 𝒏𝟏 + 𝑇 𝟐 𝒏𝟐 + 𝑇 𝟑 𝒏𝟑 2

Où le vecteur contrainte 𝑻𝒏 en M associé au plan de la coupe n = [ 𝑛1 𝑛2 𝑛3 ] est exprimé


comme une relation linéaire combinée de trois vecteurs de contraintes sur les surfaces planes
de l’élément perpendiculaires aux trois coordonnées dans le point M.

Donc, il est claire que les trois vecteurs contraintes 𝑻𝟏 ,𝑻𝟐 et 𝑻𝟑 définissent l’état des
contraintes complètement dans le point M.

𝑇𝑖1 = [𝜎11 , 𝜎12 , 𝜎13 ], 𝑇𝑖2 = [𝜎21 , 𝜎22 , 𝜎23 ], 𝑇𝑖3 = [𝜎31 , 𝜎32 , 𝜎33 ],

Les neuf composantes 𝜎𝑖𝑗 nécessaires pour définir les trois vecteurs contraintes 𝑻𝟏𝒊 , 𝑻2𝑖 et
𝑻𝟑𝒊 sont appelées composantes du tenseur des contraintes ;
𝑻𝟏 𝜎11 𝜎12 𝜎13
𝜎𝑖𝑗 = [𝑻𝟐 ] = [ 𝜎21 𝜎22 𝜎23 ] 3
𝑻𝟑 𝜎31 𝜎32 𝜎3 3

Où 𝜎11 , 𝜎22 et 𝜎33 sont les composantes normales et 𝜎12 , 𝜎23 , 𝜎31 sont les composantes de
cisaillement.

La notation du double suffixe est employé ici, dont le premier indice indique la normale au
plan c'est-à-dire il désigne la surface d’application et le deuxième indice indique la direction
d’action de la contrainte.

La définition basique en forme différentielle donc des contraintes est ;

𝜕𝐹𝑛
σn= lim ( 𝜕𝐴 ) , contrainte normale.
𝜕𝐴→0

𝜕𝐹𝑡
τ = lim ( 𝜕𝐴 ) , contrainte tangentielle.
𝜕𝐴→0

Chaque surface est généralement définit par une normale qui agit perpendiculairement et sur
laquelle se développe la contrainte normale. Les contraintes tangentielles sont parallèles à la
surface. Donc sur une surface d’un élément de solide se développent trois contraintes dont une
normale à la surface et deux autres parallèles a la même surface. L’élément de solide est
constitué de plusieurs facettes, donc de plusieurs surfaces qui peuvent développer des
contraintes dépendant des directions du système de coordonnées.

Considérant un élément, de forme cubique, d’un solide dans un système de coordonnées


cartésiens rectangulaire, rapportant les composantes de contraintes possibles sur ces facettes.

Dans la figure ci-dessous, les composantes de contraintes sont considérées positives par
rapport au système de coordonnées xi = [x1, x2, x3],

On peut également rencontrer plusieurs types de notations, par exemple ;

𝜎11 𝜎12 𝜎13 𝜎𝑥𝑥 𝜎𝑥𝑦 𝜎𝑥𝑧 𝜎𝑥𝑥 𝜏𝑥𝑦 𝜏𝑥𝑧


σij = [ 𝜎21 𝜎22 𝜎23 ] = [𝜎𝑦𝑥 𝜎𝑦𝑦 𝜎𝑦𝑧 ] = [𝜏𝑦𝑥 𝜎𝑦𝑦 𝜏𝑦𝑧 ]
𝜎31 𝜎32 𝜎33 𝜎𝑧𝑥 𝜎𝑧𝑦 𝜎𝑧𝑧 𝜏𝑧𝑥 𝜏𝑧𝑦 𝜎𝑧𝑧
On voit que le tenseur des contraintes σ est composé de neuf (09) composantes de contraintes
de deux différents types, trois contraintes normales suivant les trois directions x, y et z et six
composantes tangentielles dans trois plans perpendiculaires.

1- Formule de Cauchy

Si nous remplaçons (3) dans (2) les composantes du vecteur de contraintes s’écrit ;

𝑻𝒊 = 𝜎𝑗𝑖 𝒏𝒋 , 𝜎𝑗𝑖 = 𝜎𝑖𝑗 5

En considérant la sommation des indices, selon le principe d’Einstein, nous écrivons ;

𝑻𝟏 = 𝜎𝑗1 𝒏𝒋 = 𝜎11𝒏𝟏 + 𝜎21𝒏𝟐 + 𝜎31𝒏𝟑

𝑻𝟐 = 𝜎𝑗2 𝒏𝒋 = 𝜎12𝒏𝟏 + 𝜎22𝒏𝟐 + 𝜎32𝒏𝟑 6

𝑻𝟑 = 𝜎𝑗3 𝒏𝒋 = 𝜎13𝒏𝟏 + 𝜎23𝒏𝟐 + 𝜎33𝒏𝟑

Les neuf (09) composantes forment un tenseur d’ordre deux, en notation tensorielle, au point
M. Il est possible de transformer ce tenseur de contrainte 𝜎𝑖𝑗 𝑑𝑒 𝒙𝒊 𝑎 𝜎́ 𝑖𝑗 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝒙𝒊̀ d’ordre
deux dans un autre système de coordonnées par la transformation suivante ;

𝜎̀ ij= 𝑎𝑖𝑚 . 𝑎𝑗𝑛 𝜎𝑚𝑛, σij=𝑎𝑚𝑖 . 𝑎𝑛𝑗 𝜎̀ 𝑚𝑛 . 7

Où 𝑎𝑖𝑚 . 𝑎𝑗𝑛 sont les matrices de passage d’un système a un autre, en respectant la position des
indices.

Remarquant aussi que 𝜎𝑖𝑖 est un scalaire.

Sur un élément de surface ni au point M, le vecteur de contrainte Ti peut être décomposé a


une composante de contrainte normale σn ni est une composante tangentielle Si.
L’intensité de la contrainte normale σn est Ti ni,

σn= Ti ni = σij ni nj, 8

et l’intensité de la contrainte de cisaillement Sn ;

𝑆𝑛𝟐 = 𝑺𝒊 𝑺𝒊 = 𝑻𝒊 𝑻𝒊 − 𝜎𝑛𝟐

𝑆𝑛𝟐 = 𝜎𝑖𝑗 𝜎𝑖𝑘 𝒏𝒋 𝒏𝒌 − (𝜎𝑖𝑗 𝒏𝒊 𝒏𝒋)𝟐 9

Les équations (8) et (9) permettent de déterminer les composantes normale et tangentielle du
vecteur Ti de contrainte agissant sur un plan arbitraire ni. Nous avons aussi de la loi des
vecteurs;

𝑺𝒊 = 𝑻𝒊 - 𝜎𝑛 𝒏𝒊 10

1- Etude des contraintes dans un point

L’étude des contraintes dans un point suppose qu’il n’y a pas de variation des contraintes et
que l’élément de solide étudié doit être considéré comme très petit pour que ces dimensions
soient négligeable au point où on suppose que δx = δy = δz = 0. Ainsi dire, toutes les
contraintes seront supposées constantes et égales au milieu de l’élément solide et a ces
facettes. Fig. élément solides et contraintes 2.2
Considérons maintenant l’élément de structure en forme de cube dans un repère de
coordonnées cartésiennes, xi [x1, x2, x3] et effectuant la somme des moments par rapport aux
axes de coordonnes respectivement.

Les contraintes égales et opposées sur les faces ABCD et EFGH ne contribuent pas dans les
moments. De même pour les contraintes normales pour les autres quatre faces, par contres le
moment par rapport a AE de la force due a σxy sur BCGF de surface δx, δz est :

σxy. (δxδz).δy.

Ceci peut être équilibré par la force due a σyx sur CDHG de surface (δyδz) qui est :

σyx (δxδz) .δy.

Alors on dit que σxy = σyx et de même pour les deux autres axes.

𝜎𝑖𝑗 = 𝜎𝑗𝑖, c’est a dire que, 𝜎12 = 𝜎21 , 𝜎13 = 𝜎31 𝑒𝑡 𝜎32 = 𝜎23.

Ce qui laisse écrire l’équation (5) sous la forme ;


𝑻𝒊 = 𝜎𝑖𝑗 𝒏𝒋.

En conclusion, il ne reste donc que six (06) composantes de contraintes a définir dans un point
pour que l’état de contrainte soit entièrement connu. Trois contraintes normales σ11, σ22, σ33
et trois contraintes tangentielles de cisaillement qui sont σ12, σ13, σ23.
𝜎11 𝜎12 𝜎13
σij = [ 𝜎12 𝜎22 𝜎23 ]
𝜎13 𝜎23 𝜎33

2- Les contraintes sur un plan arbitraire

Une meilleur façon de quantifier et de localiser les composantes de contraintes dans un solide
est de les étudier et les présenter sur un plan arbitraire afin d’établir toutes les relations
possibles entre elles. L’objectif essentiel est de trouver les plans les plus importants du point
de vue intensité des contraintes. Dessin 2.3

Plan oblique, Tétraèdre

Si nous supposons que la surface arbitraire (inclinée dans l’espace) est définit par la normale
N et que P est un point quelconque sur cette même surface, alors N fait angles α, β, et γ par
rapport aux axes de coordonnés x, y et z respectivement. Ces angles positionnent la surface
dans l’espace x, y et z.

Choisissant le point A comme référence de cette espace, alors r désignera la distance entre A
et P. Dans ce cas r = AP.

𝑟2 = 𝑥 2 + 𝑦 2 + 𝑧 2 11

1 = (𝑥/𝑟)2 + +(𝑦/𝑟)2 + (𝑧/𝑟)2 12

De la géométrie de la figure nous avons aussi,


𝑦 𝑦
cosα =𝑥⁄𝑟= l, cosβ = ⁄𝑟= m, cosγ = ⁄𝑟= n, 13
où l, m et n sont les cosinus directeurs de la normale a la surface arbitraire, de (12) et (13),

1 = 𝒍𝟐 + 𝒎𝟐 + 𝒏𝟐 . 14

Parmi les propriétés des cosinus directeurs nous avons ;

- La relation entre deux lignes dans l’espace :


𝑐𝑜𝑠𝜑 = 𝒍𝟏 𝒍𝟐 + 𝒎𝟏 𝒎𝟐 + 𝒏𝟏 𝒏𝟐

Où 𝜑 est l’angle entre deux lignes dans l’espace, 𝜑 = 0, nous avons (14).

- Sachant aussi qu’on a les relations de surfaces du tétraèdre avec les cosinus directeurs
suivantes ;
𝑂𝐽𝐾 𝑂𝐼𝐽 𝑂𝐾𝐼
= l, = m, = n. 15
𝐼𝐽𝐾 𝐼𝐽𝐾 𝐼𝐽𝐾

Revenant maintenant à l’étude des contraintes sur cette surface arbitraire et qui forme un
tétraèdre avec le système de coordonnées, figure ci-dessous

Les contraintes sur le plan oblique

Décomposons, alors une résultante S des forces extérieures appliquées sur cette surface
inclinée arbitraire. Cette résultante S peut être décomposée en une contrainte normale 𝑆𝑛
et une contrainte tangentielle 𝑆𝑡 sur la surface arbitraire, comme elle peut être aussi
décomposée sur le système d’axes de coordonnées, 𝑆𝑥 , 𝑆𝑦 et 𝑆𝑧 . On écrit alors ;

𝑆 2 = 𝑆𝑛2 + 𝑆𝑠2 et 𝑆 2 = 𝑆𝑥2 +𝑆𝑦2 + 𝑆𝑧2 16

L’équilibre des forces sur le tétraèdre dans la direction x nous donne ;

𝑆𝑥 (𝐼𝐽𝐾 ) = 𝜎𝑥𝑥 (𝑂𝐽𝐾 ) + 𝜎𝑥𝑦(𝑂𝐼𝐽) + 𝜎𝑥𝑧(𝑂𝐾𝐼 ), 17

Donc de (15) nous avons ;


𝑆𝑥 = 𝜎𝑥𝑥. 𝒍 + 𝜎𝑥𝑦. 𝒎 + 𝜎𝑥𝑧. 𝒏.

Procédons de la même façon pour la somme des forces par rapport a y et z, nous
obtenons ;

𝑆𝑦 = 𝜎𝑦𝑥. 𝒍 + 𝜎𝑦𝑦. 𝒎 + 𝜎𝑦𝑧. 𝒏 et 𝑆𝑧 = 𝜎𝑧𝑥. 𝑙 + 𝜎𝑧𝑦. 𝑚 + 𝜎𝑧𝑧. 𝑛.

En forme matricielle ;

𝑆𝑥 𝜎𝑥𝑥 𝜎𝑥𝑦 𝜎𝑥𝑧 𝒍


[𝑆𝑦 ] = [𝜎𝑥𝑦 𝜎𝑦𝑦 𝜎𝑦𝑧 ] [𝒎] 18
𝑆𝑧 𝜎𝑥𝑧 𝜎𝑦𝑧 𝜎𝑧𝑧 𝒏

Si nous projetons ces forces𝑆𝑥 , 𝑆𝑦 et 𝑆𝑧 sur la normale a la surface arbitrairement inclinée,


on obtient ;

𝑆𝑛 = 𝑆𝑥 . 𝑙 + 𝑆𝑦 . 𝑚 + 𝑆𝑧 . 𝑛 19

Remplaçons (18) dans (19), nous obtenons la contrainte normale sur le plan incliné
fonction des composantes de contraintes σij ;

𝑆𝑛 = 𝜎𝑥𝑥 𝑙 2 + 𝜎𝑦𝑦 𝑚2 + 𝜎𝑧𝑧 𝑛2 + 2𝜎𝑥𝑦 𝑙. 𝑚 + 2𝜎𝑦𝑧 𝑚. 𝑛 + 2𝜎𝑥𝑧 𝑙. 𝑛 20

Et la contrainte tangentielle 𝑆𝑠 de (16) ;

𝑆𝑠2 = 𝑆𝑥2 +𝑆𝑦2 + 𝑆𝑧2 - 𝑆𝑛2 21

Les équations (20) et (21) sont les mêmes relations vectorielles dans (9) et (10).

3- Les valeurs stationnaires des contraintes normales

Les contraintes principales.


Les positions de la surface où Ti coïncide avec la normale a la surface est une position
qui permet d’obtenir la valeur stationnaire de la contrainte normale, ceci est appelé
plan principale de contrainte. En minimisant la contrainte normale par rapport aux
cosinus directeurs on obtient la valeur stationnaire de la contrainte normale,
𝑻𝒊 = 𝜎 𝒏𝒊.Ici la contrainte tangentielle est nulle, la direction de cette contrainte est
une direction principale aussi, ceci peut être dérivé de ;
𝑻𝒊 = 𝜎𝑖𝑗 𝒏𝒋 si 𝑻𝒊 = 𝜎 𝒏𝒊, alors ; Ti est perpendiculaire a l’élément de surface
Donc on écrit,
𝜎𝑖𝑗 𝒏𝒋 = 𝜎. 𝒏𝒊 22
Qui devient aussi ;
(𝜎𝑖𝑗 − 𝜎𝛿𝑖𝑗)𝒏𝒋 = 0 23
Car nj.ni = δij , où δij est le Kronecker donné par, δij=0 si i≠j et δij=1 si i=j.
L’équation (23) est un ensemble de trois équations pour nj, où j=1, 2, et 3. Cette
équation possède une solution non-évidente, ici nj ≠0, et cette solution est si le
déterminant est nulle ;
∣ 𝜎𝑖𝑗 − 𝜎𝛿𝑖𝑗 ∣ =0. 24
La résolution de l’équation (24) permet d’obtenir une équation caractéristique de la
forme ;
𝜎 3 − 𝐼1 𝜎 2 + 𝐼2 𝜎 − 𝐼3 = 0. 25

Ayant trois racines qui sont les contraintes principales 𝜎𝑖.


𝐼𝑖 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑖𝑛𝑣𝑎𝑟𝑖𝑎𝑛𝑡𝑠 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝐼1 est la somme des termes diagonaux de
σij, c-a d ;
𝐼1 = 𝜎𝑖𝑖 = 𝜎11 + 𝜎22 + 𝜎33 26

1 𝜎22 𝜎23 𝜎11 𝜎13 𝜎11 𝜎12


𝐼2 = 2 (𝐼12 − 𝜎𝑖𝑗𝜎𝑗𝑖 ) = │𝜎 𝜎33 │ + │ 𝜎13 𝜎33 │ + │𝜎12 𝜎22 │ 27
23

1
𝐼3 = (2𝜎𝑖𝑗 𝜎𝑗𝑘 𝜎𝑘𝑖 − 3𝐼1 𝜎𝑖𝑗 𝜎𝑗𝑖 + 𝐼13 ), qui est le déterminant de σij.
6
σ11 σ12 σ13
𝐼3 = │σ21 σ22 σ23 │ 28
σ31 σ32 σ33

L’équation caractéristique des contraintes, (25), peut être aussi écrite sous la forme ;

(𝜎 − 𝜎1 )(𝜎 − 𝜎2 )(𝜎 − 𝜎3 ) = 0. 29
Où𝜎1 , 𝜎2 et 𝜎3 sont les trois racines de l’équation caractéristique (25). Ces trois
racines sont les contraintes principales ou les valeurs stationnaires des contraintes
normales et qui forment aussi les invariants des contraintes de la façon suivante ;

𝐼1 = 𝜎1 + 𝜎2 + 𝜎3 , 𝐼2 = 𝜎1 𝜎2 + 𝜎2 𝜎3 + 𝜎3 𝜎1 , 𝐼3 = 𝜎1 𝜎2 𝜎3 . 30

On montre ici que les trois racines𝜎1 , 𝜎2 et 𝜎3 de l’équation cubique sont réelles, de
plus si les racines sont différentes il existe alors trois directions orthogonales en P. Les
trois directions sont appelées directions principales. Ces directions sont obtenues
a partir de l’équation (23) en remplaçant consécutivement les valeurs des trois racines
des contraintes pour obtenir 𝒏𝒋 qui sont les directions principales.

Exercices 06

4- Partie sphérique et déviatorique des contraintes


5-
L’analyse du tenseur des contraintes nous permet de distinguer des états de contraintes
indépendants qui peuvent jouer un rôle très important dans les relations contraintes-
déformations dans les domaines plastique et élastique. La partie déviatrice du tenseur
des contraintes est donnée par ;
𝐷𝑖𝑗 = 𝜎𝑖𝑗 − 𝜎𝑚 𝛿𝑖𝑗 31
1 1
Avec, 𝜎𝑚 = 3 (𝜎11 + 𝜎22 +𝜎33 ) = 3 𝐼1 ; Contrainte moyenne ou octahédrale. 32

𝐷11 𝐷12 𝐷13 𝜎11 − 𝜎𝑚 𝜎12 𝜎13


𝐷𝑖𝑗 = [𝐷21 𝐷22 𝐷23 ]= [ 𝜎21 𝜎22 − 𝜎𝑚 𝜎23 ]. 33
𝐷31 𝐷32 𝐷33 𝜎31 𝜎32 𝜎33 − 𝜎𝑚

La somme des composantes diagonales du tenseur déviatorique est nulle.


𝐷𝑖𝑖 = 𝐷11 + 𝐷22 +𝐷33 = (𝜎11 − 𝜎𝑚 ) + (𝜎22 − 𝜎𝑚 ) + (𝜎33 − 𝜎𝑚 ) = 0. 34

L’équation (34) est une condition nécessaire et suffisante pour que l’état des
contraintes soit un cisaillement pur. Donc un tenseur de contrainte déviatorique est un
état de cisaillement pur. Le tenseur déviateur des contraintes a les mêmes propriétés
qu’un tenseur des contraintes ordinaire. A partir de l’équation (31) on peut écrire ;

𝜎𝑖𝑗 = 𝐷𝑖𝑗 + 𝜎𝑚 𝛿𝑖𝑗 35

Qui signifie que chaque état de contrainte se compose d’un état déviatorique𝐷𝑖𝑗 et un
état de tension sphérique représentée par 𝜎𝑚 𝛿𝑖𝑗.
On peut toujours obtenir les contraintes principales du tenseur déviateur par une
simple soustraction de la contrainte moyenne 𝜎𝑚 ;

𝐷1 𝜎1 𝜎𝑚
[ 2 ] = [ 2 ] − [ 𝜎𝑚 ].
𝐷 𝜎 36
𝐷3 𝜎3 𝜎𝑚
Les contraintes principales du tenseur déviateur peuvent être déterminées de la même
façon que les contraintes principales d’un tenseur de contraintes ordinaire c-a-d ;

∣ 𝐷𝑖𝑗 − 𝐷𝛿𝑖𝑗 ∣= 0 37
Qui signifie ;
𝐷3 − 𝐽1 𝐷2 + 𝐽2 𝐷 − 𝐽3 = 0. 38
Avec ;
𝐽1 = 𝐷𝑖𝑖 = 𝐷11 + 𝐷22 + 𝐷33 = 𝐷1 + 𝐷2 + 𝐷3 = 0 39

1 𝐷 𝐷23 𝐷 𝐷13 𝐷 𝐷12


𝐽2 = (𝐷𝑖𝑗𝐷𝑗𝑖) = −│ 22 │ − │ 11 │ − │ 11 │
2 𝐷32 𝐷33 𝐷31 𝐷33 𝐷21 𝐷22
1 2
𝐽2 = (𝐷 + 𝐷22 + 𝐷32 )
2 1
1
𝐽2 = 6 [(𝜎𝑥 − 𝜎𝑦 )2 + (𝜎𝑦 − 𝜎𝑧 )2 + (𝜎𝑧 − 𝜎𝑥 )2 ] +𝜏𝑥𝑦
2 2
+ 𝜏𝑦𝑧 2
+𝜏𝑧𝑥 40
1 1
𝐽3 = 3 (𝐷𝑖𝑗𝐷𝑗𝑘𝐷𝑘𝑖 ) = 3 (𝐷13 + 𝐷23 + 𝐷33 ) = 𝐷1 𝐷2 𝐷3 41
Où 𝐽1 , 𝐽2 et 𝐽3 sont appelés les invariants du tenseur déviateur, ils sont inaffectés par la
rotation des axes de coordonnées. Ces invariants seront utiles pour l’étude ultérieure
des critères de rupture dans les matériaux isotropiques.

6- Les contraintes octahédrales

Un plan octahédral de contrainte est un plan de normal faisant angles égaux avec chaque
axe principal de contrainte. Supposons que 𝑥1 , 𝑥2 𝑒𝑡 𝑥3 sont les axes principaux, les
normales 𝑛𝑖 a un plan octahédral a la forme ;
1
𝑛𝑖 = [𝑛1 𝑛2 𝑛3 ] = [1 1 1 ] 42
√3

La contrainte normale 𝜎𝑛 sur un plan octahédral est donné par Cauchy sous la forme ;

𝜎𝑜𝑐𝑡 = 𝜎𝑛 = 𝜎𝑖𝑗𝒏𝒊𝒏𝒋 = 𝜎1 𝑛12 + 𝜎2 𝑛22 + 𝜎3 𝑛32 43


1
𝜎𝑜𝑐𝑡 =3 [𝜎1 + 𝜎2 + 𝜎3 ]= 𝜎𝑚 44

Et les contraintes de cisaillement sur un plan octahédral sont données par ;


2
𝜏𝑜𝑐𝑡 = (𝜎1 𝑛1 )2 +(𝜎2 𝑛2 )2 + (𝜎3 𝑛3 )2 - 𝜎𝑜𝑐𝑡
1 1
= 3 (𝜎12 + 𝜎22 + 𝜎32 ) − (𝜎1 + 𝜎2 + 𝜎3 )2
9

2 1
𝜏𝑜𝑐𝑡 = [(𝜎1 − 𝜎2 )2 + (𝜎2 − 𝜎3 )2 + (𝜎3 − 𝜎1 )2 ] 45
9

2
En utilisant (40) on peut écrire 𝜏𝑜𝑐𝑡 =( 3 𝐽2 )1/2 46

7- Les contraintes de cisaillement principales

Le cisaillement maximum est, d’après le cercle de M’hor, un demi de la plus grande


valeur de la différence entre deux contraintes principales quelconques. Il se passe sur un
plan de normale faisant angles de 45° par rapport aux axes principaux de contraintes.
1 1 1
𝜏1 = [𝜎1 − 𝜎2 ], 𝜏2 = [𝜎2 − 𝜎3 ],𝜏3 = [𝜎3 − 𝜎1 ]. 47
2 2 2

𝜏𝑚𝑎𝑥 = 𝑚𝑎𝑥[𝜏1 , 𝜏2 , 𝜏3 ]. 48
9-Les équations d’équilibre du solide

Soit Fx, Fy et Fz les forces par unité de volume appliquées au point de coordonnées
(x,y,z) du solide et soient γi les accélérations du point de coordonnées (x,y,z) et ρ la
masse volumique du matériau, alors pour établir l’équilibre en translation ; dessin

-la projection sur x de la somme des forces appliquées au parallélépipède rectangle


infiniment petit de cotés dx, dy et dz, est nulle, soit, après simplification ;

−𝜎𝑥𝑥 (𝑥, 𝑦, 𝑧)𝑑𝑦𝑑𝑧 + 𝜎𝑥𝑥(𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑦, 𝑧)𝑑𝑦𝑑𝑧

−𝜎𝑥𝑦(𝑥, 𝑦, 𝑧)𝑑𝑥𝑑𝑧 + 𝜎𝑥𝑦(𝑥, 𝑦 + 𝑑𝑦, 𝑧)𝑑𝑥𝑑𝑧

−𝜎𝑥𝑧(𝑥, 𝑦, 𝑧)𝑑𝑥𝑑𝑦 + 𝜎𝑥𝑧(𝑥, 𝑦, 𝑧 + 𝑑𝑧)𝑑𝑥𝑑𝑦 + 𝐹𝑥 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧 =


𝜕𝜎𝑥𝑥 𝜕𝜎𝑥𝑦 𝜕𝜎𝑥𝑧
+ + + 𝐹𝑥 = ργx 49
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

𝜕𝜎𝑥𝑥
𝑜ù 𝜎𝑥𝑥(𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑦, 𝑧) = 𝜎𝑥𝑥 (𝑥, 𝑦, 𝑧) + 𝑑𝑥.
𝜕𝑥

De même pour les deux autres directions ;


𝜕𝜎𝑦𝑥 𝜕𝜎𝑦𝑦 𝜕𝜎𝑦𝑧
+ + + 𝐹𝑦 = ργy
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

𝜕𝜎𝑧𝑥 𝜕𝜎𝑧𝑦 𝜕𝜎𝑧𝑧


+ + + 𝐹𝑧 = ργz
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

La deuxième partie de l’équation (5) s’applique dans ce cas, c'est-à-dire que,


𝜎𝑖𝑗 = 𝜎𝑗𝑖.

Dans le cas statique les accélérations sont nulles et les équations d’équilibres deviennent
homogènes.
𝜕𝜎𝑥𝑥 𝜕𝜎𝑥𝑦 𝜕𝜎𝑥𝑧
+ + + 𝐹𝑥 = 0
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

𝜕𝜎𝑦𝑥 𝜕𝜎𝑦𝑦 𝜕𝜎𝑦𝑧


+ + + 𝐹𝑦 = 0 50
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

𝜕𝜎𝑧𝑥 𝜕𝜎𝑧𝑦 𝜕𝜎𝑧𝑧


+ + + 𝐹𝑧 = 0
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

En forme tensorielle les trois équations d’équilibre s’écrivent de la manière suivante ;

𝜎𝑖, 𝑗 + 𝑓𝑖 = 𝜌𝛾𝑗

Maintenant on voit que nous avons trois (03) équations a six (06) inconnues qui sont les
composantes de contraintes qu’il faut déterminer a chaque point du solide pour que l’état
des contraintes soit entièrement connu. Pour résoudre ce problème on doit chercher un
autre système d’équations qui va nous servir comme outil de solution et qui sera le
système d’équations cinématiques.
8- Les équations de déformation ou cinématiques

De manière similaire au champ de contrainte, on va définir un champ de déformation qui peut


être représenté en un point par un tenseur. Avant de venir a cette idée, une présentation de
certaines définitions s’avère nécessaires.

9-1. Définition : On dit qu’un corps est déformé lorsqu’il y a changement des positions
relatives des particules du corps.

Types de déformations :

-Déformations longitudinales ou Extension (ε)

-Déformations appelées Distorsion (γ)

-Déformations appelées Rotation (ꞷ)

9-2. Déformations longitudinales ou extension.

Cas d’une barre prismatique (cas le plus simple) suspendue verticalement est soumise a un
poids « P » quelconque attaché a son extrémité inferieure, comme dans la figure ci-dessous,

ΔL0 L−L0
= = 𝜀 ; 51
L0 L0

est la définition de la déformation longitudinale (extension). Elle est donc la variation relative
de la longueur de l’élément dans l’une des directions du repère considéré.

9-2. Distorsion
Cette forme de déformation est relative au changement de l’angle formé entre les cotés d’un
même élément, voir figure, cette distorsion est notée par le symbole « α ». L’exemple le plus
simple est celui de l’état de cisaillement pur qui est défini uniquement par les distorsions, tel
que l’état des contraintes planes pour lesquels sur les quatre faces d’un élément délimité,
seules les contraintes tangentielles sont présentes.

9-3. Les Rotations

C’est le genre de mouvement rigide qui se passe sur un élément solide sans déformation.
L’élément solide change de position par rapport au système de coordonnées sans subir des
déformations relatives des points du corps. Pour définir la nouvelle position de l’élément cube
solide, il serait donc nécessaires de considérer la rotation rigide autour des axes dont les
composantes seront notées ; ꞷxy, ꞷxz, ꞷyz.

9-4 Les composantes de déformation

9-4.1 Extensions

Pour définir les extensions, on considère le petit élément de la figure ci-dessous, dont les
projections sur les plan xy et xz sont représentées, ensuite, sur les deux figures a et b.
Avant déformation la longueur du coté AB est dx. Après déformation A est déplacé en un
point dont la projection sur le plan x-y correspond au point A’1 et celle sur le plan x-z au
point A’2. Désignons par u,v et w les composantes de déplacement du point A dans les
directions x,y et z. Ces composantes varient d’un point à un autre et peuvent être exprimées
en utilisant les accroissements de ces quantités. On remarque dans ce cas que le déplacement
du point B vers B’1 et B’2 sera défini par :

𝜕𝑢 𝜕𝑣 𝜕𝑤
𝑢 +( ) 𝑑𝑥, 𝑣+( ) 𝑑𝑥, 𝑤+( ) 𝑑𝑥,
𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑥
Les projections de A’B’ seront donc
𝜕𝑢
𝑑𝑥 + (𝜕𝑥 ) 𝑑𝑥 Suivant la direction x

𝜕𝑣
(𝜕𝑥) 𝑑𝑥 Suivant la direction y

𝜕𝑤
( 𝜕𝑥 ) 𝑑𝑥 Suivant la direction z

Avec ces composantes la longueur du coté A’B’ sera ;


2
𝜕𝑢 𝜕𝑣 𝜕𝑤
(𝐴′𝐵′)2 = ( 𝑑𝑥 + ( ) 𝑑𝑥) ² + (( ) 𝑑𝑥) + ( ( ) 𝑑𝑥)²
𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑥

Or par définition de la déformation longitudinale on a ;

(𝐴′ 𝐵 ′ )
𝜀𝑥 = -1 , (𝐴′ 𝐵′ ) = (𝜀𝑥 + 1)𝐴𝐵 = (1 + 𝜀𝑥 )𝑑𝑥 , d’où
𝐴𝐵

𝜕𝑢 2 𝜕𝑣 2 𝜕𝑤 2
(1 + 𝜀𝑥 )2 ( 𝑑𝑥 )2 )2
= (𝑑𝑥 ((1 + ) + ( ) + ( ) )
𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑥
𝜕𝑢 𝜕𝑢 2 𝜕𝑣 2 𝜕𝑤 2
1 + 2𝜀𝑥 + 𝜀𝑥 ² = 1 + 2 (𝜕𝑥 ) + (𝜕𝑥 ) + (𝜕𝑥) + ( 𝜕𝑥 ) .

𝜀𝑥 étant très petite on peut donc négliger 𝜀𝑥 ². D’où

𝜕𝑢 1 𝜕𝑢 2 𝜕𝑣 2 𝜕𝑤 2
𝜀𝑥 = ( ) + (( ) + ( ) + ( ) ),
𝜕𝑥 2 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑥

et de façon analogue dans les deux autres directions on définit :

𝜕𝑣 1 𝜕𝑢 2 𝜕𝑣 2 𝜕𝑤 2
𝜀𝑦 = (𝜕𝑦) + 2 ((𝜕𝑦 ) + (𝜕𝑦) + ( 𝜕𝑦 ) )

𝜕𝑤 1 𝜕𝑢 2 𝜕𝑣 2 𝜕𝑤 2
𝜀𝑧 = ( 𝜕𝑧 ) + 2 (( 𝜕𝑧 ) + ( 𝜕𝑧) + ( 𝜕𝑧 ) ) 52

Si on veut s’intéresser uniquement aux petites déformations c'est-à-dire linéariser les


expressions alors les dérivées des déplacements sont petites et par conséquent leurs produits et
carrées sont aussi négligeables et les expressions de déformations se réduisent aux
expressions simples suivantes ;
𝜕𝑢 𝜕𝑣 𝜕𝑤
𝜀𝑥 = (𝜕𝑥 ) , 𝜀𝑦 = (𝜕𝑦), 𝜀𝑧 = ( 𝜕𝑧 ) 53

9-4.2 Les Distorsions


Les distorsions peuvent aussi être déterminées a partir des glissements des plans en évaluant
les angles formés après déformation et en utilisant les composantes du vecteur de déplacement
u,v et w. Considérons le petit élément projeté sur le plan x-y, sur la figure ci-dessous ;

La distorsion est définie par la variation de l’angle que font entre eux les cotés AB et AD,
d’où ;

𝛾𝑥𝑦 = 𝛼𝑥𝑦 + 𝛼𝑦𝑥

Les angles étant très petits on peut les considérés par leurs tangentes ;
𝜕𝑣 𝜕𝑣
(𝜕𝑥) 𝑑𝑥 (𝜕𝑥)
𝛼𝑥𝑦 = 𝑡𝑔 𝛼𝑥𝑦 = 𝜕𝑢
= 𝜕𝑢
𝑑𝑥 + (𝜕𝑥 ) 𝑑𝑥 1 + (𝜕𝑥 )

𝜕𝑢 𝜕𝑢
(
)𝑑𝑦 ( )
𝜕𝑦 𝜕𝑦
𝛼𝑦𝑥 = 𝑡𝑔 𝛼𝑦𝑥 = 𝜕𝑣 = 𝜕𝑣 .
𝑑𝑦+( )𝑑𝑦 1+( )
𝜕𝑦 𝜕𝑦

𝜕𝑢 𝜕𝑣
Comme les quantités de 𝜀𝑥 et 𝜀𝑦 qui sont (𝜕𝑥 ) 𝑒𝑡 (𝜕𝑦) sont très petites devant l’unité, on peut
les négliger pour écrire enfin que ;
𝜕𝑢 𝜕𝑣
𝛾𝑥𝑦 = (𝜕𝑦 ) + (𝜕𝑥).

De façon similaire les deux autres composantes ;


𝜕𝑢 𝜕𝑤
𝛾𝑥𝑧 = ( 𝜕𝑧 ) + ( 𝜕𝑥 )

𝜕𝑣 𝜕𝑤
𝛾𝑦𝑧 = (𝜕𝑧) + ( 𝜕𝑦 ) 54
En introduisant les quantités d’ingénierie, et avec les six composantes de déformation on peut
définir le tenseur des déformations comme suite :

1 1
𝜀𝑥𝑥 𝛾𝑥𝑦 𝛾𝑥𝑧 𝜀𝑥𝑥 𝜀𝑥𝑦 𝜀𝑥𝑧
2 2
1 1
⟮𝜀⟯ = 2
𝛾𝑥𝑦 𝜀𝑦𝑦 2
𝛾𝑦𝑧 = [𝜀𝑦𝑥 𝜀𝑦𝑦 𝜀𝑦𝑧 ] 55
1 1 𝜀𝑧𝑥 𝜀𝑦𝑧 𝜀𝑧𝑧
[2 𝛾𝑥𝑧 2
𝛾𝑦𝑧 𝜀𝑧𝑧 ]

Sachant que pour une écriture uniforme et similaire aux contraintes nous écrivons les
composantes de cisaillement du tenseur de déformation comme suite,

1
𝜀𝑥𝑦 = 𝛾 = 𝜀𝑦𝑥
2 𝑥𝑦
1 1
𝜀𝑥𝑧 = 2 𝛾𝑥𝑧 = 𝜀𝑧𝑥 , 𝜀𝑦𝑧 = 2 𝛾𝑦𝑧 = 𝜀𝑧𝑦 . 56

Où 𝜀𝑥𝑧 est une composante du tenseur de déformation tangentielle.

Maintenant que nous avons définis le tenseur des déformations, nous allons procéder
exactement de la même manière que le tenseur des contraintes et essayer d’obtenir des
relations analogues concernant la formule de Cauchy et les déformations principales.

Pendant que le tenseur des contraintes est définit comme étant la limite du rapport de la force
sur la surface, la déformation est exprimée par la limite en rapport du taux de changement de
la ligne de l’élément sur la longueur initiale de l’élément. De même pour les changements des
angles des lignes de la surface sortant d’un point, qui étaient droits avant déformation. Les
rotations ne provoquent que des mouvements du corps rigide ou translation et ne produisent
pas des déformations au sens exact du terme.

L’état des déformations dans un point est défini comme étant l’ensemble des changements
dans les longueurs des éléments et des angles des éléments dans le corps tout en considérant
les translations et les rotations des corps rigides.

Ici, comme dans l’état des contraintes, le taux de variation de la longueur par unité de
longueur des éléments formant le point solide et le taux de variation des angles entre ces
éléments constituant le solide dans le point considéré se calculent une fois l’état finale du
solide après déformation est connu.

Notons que la transformation d’un système de coordonnées a un autre se fait par ;

𝜀̀ij= 𝑎𝑖𝑚 . 𝑎𝑗𝑛 𝜀𝑚𝑛, εij=𝑎𝑚𝑖 . 𝑎𝑛𝑗 𝜀̀𝑚𝑛 . 57

Les équations de Cauchy des déformations sont données par les expressions suivantes ;

𝜀𝑛 = 𝜀𝑖𝑗 𝑛𝑖 𝑛𝑗 𝑒𝑡 𝜀𝑛𝑠 = 𝜀𝑖𝑗 𝑛𝑗 𝑠𝑖 58


En termes de la notation simple et de façon similaire aux chapitre des contraintes, les
équations (58) s’écrivent comme les expressions dans ( 20) ;

𝜀𝑛 = 𝜀𝑥𝑥 𝑙 2 + 𝜀𝑦𝑦 𝑚2 + 𝜀𝑧𝑧 𝑛2 + 2𝜀𝑥𝑦 𝑙. 𝑚 + 2𝜀𝑧𝑦 𝑚. 𝑛 + 2𝜀𝑥𝑧 𝑙. 𝑛 59

Pour l’expression tangentielle, on s’inspirant de la procédure suivie dans les contraints, on a ;

𝜀𝑠 ² = 𝜀² − 𝜀𝑛 ² où 𝜀 est la résultante 60

Vous aimerez peut-être aussi