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Rapport de Mission Echantillonnage Dans Le Secteur de La Mine Bolsa Negra Du 5 Au 12 Mars 2006
Rapport de Mission Echantillonnage Dans Le Secteur de La Mine Bolsa Negra Du 5 Au 12 Mars 2006
RAPPORT DE MISSION
Sommaire ............................................................................................................................ 2
Introduction......................................................................................................................... 3
I. Historique................................................................................................................ 5
II. Techniques d’exploitation....................................................................................... 6
I. Protocole d’échantillonnage.................................................................................... 8
II. Lieux d’échantillonnage.......................................................................................... 8
V. Résultats préliminaires................................................................................................... 9
I. Avertissement ......................................................................................................... 9
II. Résultats................................................................................................................ 10
Conclusion ........................................................................................................................ 22
Références bibliographiques……………………………………………………………..24
Annexes…………………………………………………………………………………..25
2
Introduction
L’objectif de la mission était de caractériser un événement pluvieux du point de
vue de l’évolution de la géochimie dans le voisinage de la mine Bolsa Negra (wolfram).
En raison des conditions météorologiques ensoleillées et de l’absence quasi totale de
pluie, l’objectif a été adapté. Ainsi, une caractérisation géographique de l’évolution des
conditions géochimiques a été effectuée. Pour être plus précis, chaque contribution de la
mine a été mesurée et l’évolution spatiale de la qualité de la rivière, de l’amont à l’aval a
été caractérisée.
3
II. Contexte géologique
La région de Bolsa Negra est située dans la Cordillère Royale (Cordillera Real). Son
histoire s’intègre au cycle andin. Les premiers dépôts sédimentaires s’étalent du
Cambrien (- 540 à - 490 Millions d’années (Ma)) à l’Ordovicien (- 490 à - 440 Ma), la
formation de Amutara (sur laquelle repose Bolsa Negra) se superpose alors à la formation
de Coroico (sur laquelle repose Tres Rios). Ces deux formations se déposent dans un
contexte général de subsidence.
Puis, à partir de l’Ordovicien, se dépose des dépôts glacio-marins avec notamment la
formation de Cancañari, située entre Bolsa Negra et le lac glaciaire du Mururata. Au
dessus de cette formation, la formation Uncía, consistuant la majeure partie du Mururata
et le socle du lac glaciaire Arteza Pata est constituée de pélite métamorphisée.
L’intrusion du batholithe du Taquesi, constitué de roche granitique, au nord du Mururata,
provient à la fin du Trias, il y a un peu plus de 200 Ma. L’intrusion du pluton
granodioritique de l’Illimani, au sud de Bolsa Negra, prend place il y a environ 27 Ma.
Suite à cet évènement, un épisode de sédimentation continentale prend place dans la
région mais ne concerne pas directement le secteur de Bolsa Negra – Tres Rios.
(Source : carte géologique de Bolivie, feuille Chulumani n°6044, échelle 1: 100 000)
En résumé, la géologie de la région est caractérisée par des dépôts sédimentaires marins
puis glacio-marins, qui ont subit un métamorphisme de contact du à l’intrusion de
différents corps magmatiques en profondeur.
IV. Géomorphologie
La vallée recueillant la rivière étudiée est située dans une vallée glaciaire typique en U.
On y reconnaît notamment le verrou glaciaire et les moraines, tant latérale que frontale.
La mine est située sur le versant Est de cette vallée. (Figure 2)
La rivière prend sa source dans le lac glaciaire de Arteza Pata, résultant du retrait d’un
des glaciers du Mururata.
4
Figure 2 - Morphologie glaciaire de la vallée de Bolsa Negra
I. Historique
La mine de Bolsa Negra est une ancienne mine de la COMIBOL. Elle est exploitée
depuis 1971 par la Coopérative Bolsa Negra qui possède également la mine d’Or
« Illimani » située sur le versant opposé. La mine d’Or Illimani étant une mine
préhispanique, il est fort possible que tel soit le cas également de la mine Bolsa Negra.
Lors de sa plus grande période d’exploitation, la mine comptait plus de 600 mineurs. Elle
en compte aujourd’hui environ 200.
5
II. Techniques d’exploitation
Au niveau de l’entrée supérieure, le minerai est traité manuellement, principalement par
séparation gravitationnelle. L’emplacement exact du traitement chimique qui suit,
employant de l’acide, du diesel et un xanthate n’a pas été obtenu. Des femmes sont
employées pour désenclaver à l’aide d’un burin les cristaux macroscopiques de wolfram
rencontré directement dans la veine. En aval de cette entrée, sur le terril principal
(desmonte supérieur), les femmes fouillent le cours d’eau à la recherche de petits
morceaux de wolfram ou de poussières de wolfram.
Au niveau de l’entrée inférieure, le traitement est un peu plus mécanisé puisqu’il dispose
d’une table de concentration alimentée en électricité… Le traitement chimique se fait sur
place mais les résidus ne partent pas directement dans le cours d’eau du terril (desmonte
de l’ingenio) mais s’infiltrent directement.
Dans les trois principaux terrils, les gravats sont exploités de nouveau dans le but de
trouver d’éventuels traces résiduelles de wolfram. (Figure 3)
Figure 3.1 - Situation des différentes parties constituant la mine de Bolsa Negra
6
Mineurs travaillant le minerai Mineur recherchant de la poussière de
manuellement – entrée supérieure de la wolfram dans les résidus du traitement
galerie manuel
Femmes recherchant des petits morceaux Vue d’une partie des ruines de l’ancienne
de wolfram dans le terril supérieur usine de traitement du minerai (ingenio)
7
IV. Echantillonnage
I. Protocole d’échantillonnage
Le protocole d’échantillonnage est le suivant. L’eau est collectée à l’aide de flacon dur en
Polypropylène (PP) de capacité 2 litres ou de flacon souple en Polyéthylène Basse
Densité (LDPE) de capacité 4 litres. Le nombre d’échantillon réalisé journellement est
limité par le nombre de flacons d’échantillonnage, 5.
A chaque site d’échantillonnage de l’eau, des sédiments sont prélevés à l’aide d’une
spatule et de boîte de Petri de grand diamètre (~10 cm).
Le pH et la conductivité sont mesurés in situ. Ces deux mesures ont été réalisées à
nouveau en laboratoire. La comparaison des résultats est présentée en annexe. La très
probable non validité des résultats obtenus sur le terrain implique que tous les résultats de
pH et conductivité présentés ici sont ceux de laboratoire.
Le débit est mesuré également chaque fois que possible à l’aide d’un micro-moulinet. Les
résultats concernant les débits ne sont pas encore exploités et feront l’objet d’une note à
part.
8
Huit points d’échantillonnage ont été choisis sur le cours d’eau principal. La source au
niveau du lac Arteza Pata a été échantillonnée 2 fois, une de jour et une de nuit. Le pont
de Tres Rios, 3 fois, deux de jours au début et à la fin de la mission et une de nuit. En
effet, il semblerait que les propriétés de l’eau et notamment sa teneur en métaux lourds
varient considérablement entre le jour et la nuit, avec des concentrations plus élevées la
nuit (M. Brick et al.). L’échantillon le plus éloigné se situe à environ 7 kms du village de
Tres Rios. Deux échantillons ont été réalisés également sur les deux affluents principaux
du cours d’eau, juste en aval du village de Tres Rios.
Au niveau des divers terrils miniers, ou desmonte en espagnol, 8 échantillons ont été
réalisés. Il n’a pas été possible de les doubler dans le temps malheureusement.
L’ultime lieu d’échantillonnage est la fontaine alimentant le village en eau a priori
potable.
Ce qui fait au total 22 échantillons. En 7 jours il était en théorie possible de réaliser 7 x 5
= 35 échantillons. Ceci sans compter le temps nécessaire pour la filtration (1h30
par échantillon en moyenne), le temps nécessaire pour la mesure des paramètres in situ
(20 mn en moyenne pour le pH et la conductivité), celui nécessaire pour la mesure du
débit (de 15 à 60 mn suivant la largeur du cours d’eau) et le temps d’approche, souvent à
pied, des points d’échantillonnage. A titre d’exemple, le lac glaciaire source du cours
d’eau, est situé à une heure de marche, chargés, de la mine Bolsa Negra. De plus, une
panne de générateur nous a privé d’électricité toute une journée, donc pas de filtration
possible.
V. Résultats préliminaires
En attendant les résultats des analyses chimiques, anions, cations et métaux lourds, les
valeurs de pH et de conductivité seront présentées ci-après. Quelques commentaires
seront fait également sur les matières en suspension (MES).
I. Avertissement
Les valeurs données ici sont celles mesurées en laboratoire au retour de mission. Les
valeurs de pH indiquées correspondent à des températures comprises entre 15 et 18 °C.
Les températures indiquées sur les figures sont celles mesurées in situ.
Les remarques concernant des conductivités élevées ou faibles sont données uniquement
relativement aux valeurs rencontrées au cours de la mission. En effet, dans l’absolu, les
conductivités rencontrées sont plutôt faibles. Ainsi, les valeurs mesurées oscillent entre
35 et 1600 µS/cm pour une température d’environ 17°C. A titre indicatif, à 25°C, la
conductivité d’une eau pure est de 0,055 µS/cm, celle d’une eau de consommation est de
500 µS/cm. Une eau industrielle a une conductivité de 5 mS/cm, soit presque 5 fois plus
élevée que la conductivité la plus importante mesurée à Bolsa Negra. Pour information, la
conductivité de l’eau de mer est de 50 mS/cm. (Source : www.radiometer-analytical.com)
9
Les résultats sont présentés sous la forme de carte ArcMap, montrant l’évolution spatiale
des paramètres, de l’échelle la plus grande à la carte la plus détaillée.
II. Résultats
Commençons par la zone située entre la source de la rivière étudiée et le village de Tres
Rios, en amont d’une confluence importante entre les 3 principaux cours d’eau de la
région. (Figure 5)
Le cours d’eau prend sa source dans le lac Arteza Pata, d’origine glaciaire. L’eau de ce
lac est caractérisée par une couleur verte et des matières en suspension blanchâtres, aussi
appelée ‘poudre des glaciers’. Ces matières en suspension se retrouve dans les filtres
réalisés en sortie du lac, qui prennent une couleur blanc cassé bien caractéristique. La
sortie du lac a été échantillonnée de nuit (point 456, vers 3h du matin) et de jour (point
459, vers midi du même jour), exactement au même endroit. De nuit, la température et la
conductivité sont plus faibles que de jour et le pH plus élevé mais les différences ne sont
10
pas franchement significatives. Les MES semblent légèrement plus abondantes la nuit,
mais le torrent en comporte très peu de manière générale (2,2 le jour à 2,4 mg/l la nuit)
Le point 461 est situé juste en amont de la première contribution possible des déchets
miniers. Cette position a été déterminée en fonction des traces laissées par des cours
d’eau, à sec au moment de l’échantillonnage, sur la végétation et les roches. Ce point ne
devrait donc pas non plus recevoir d’eau ayant été en contact avec les déchets miniers
même en période de fortes pluies.
Entre le lac glaciaire et le point 461, le cours d’eau est constituée d’une série de cascades
qui entraîne donc une oxygénation importante. Le pH est ainsi un peu plus basique, 7, 19
et la conductivité varie très peu.
Entre la sortie du 1er terril et l’entrée du 2ème (point 466), environ à 500 m à vol d’oiseau
en aval, le cours d’eau s’étale dans la plaine en formant des méandres et des zones
marécageuses. Les bords du ruisseau sont verdoyants et la zone sert de pâturage à des
chevaux, des moutons et des lamas. Le pH ne varie pratiquement pas entre les deux terrils
et la conductivité augmente très légèrement. L’eau se réchauffe légèrement, due au fort
soleil de la période d’échantillonnage. L’augmentation de température est peu
significative mais peut explique la légère variation de pH observée (augmentation de 0,08
unité pH pour une augmentation de 0,8 °C). Ces deux échantillons ayant été prélevés le
même jour.
En sortie du 2ème terril, point 455, le pH est légèrement plus faible mais la conductivité
beaucoup plus élevée. Nous reviendrons en détails sur les raisons de cette augmentation
par la suite. La température bien inférieure mesurée est due à l’heure de prélèvement
tardive (18h).
Entre la sortie du 2ème terril (desmonte inférieur) et le pont de Tres Rios, point pris
comme référence, le cours d’eau s’écoule sur un peu plus d’1 km. La pente est un peu
plus raide et il n’y a plus de méandres, c’est plutôt une succession de petits rapides et de
petites cascades. Puis il arrive sur la plaine d’inondation de Tres Rios, à sec en cette
période, où les successives terrasses constituées de graviers orangés sont bien visibles.
Les points 445, P3RN et P3R2J ont été échantillonnés exactement au même endroit, le 1er
le fut le 1er jour, le 2ème dans la nuit du 4ème jour et le 3ème le dernier jour. Les deux
échantillons de jour ne présentent pas une grande différence ni au niveau du pH ni au
niveau de la conductivité. La légère différence de température observée vient directement
de la différence d’ensoleillement, fort dans les deux cas mais à des heures différentes.
L’échantillon de nuit a également été effectué autour de 3h du matin. La température est
significativement plus basse que le jour, de moitié alors que la différence de température
entre le jour et la nuit en sortie du lac était inférieure à 1°C. Le pH est légèrement plus
élevé la nuit, tout en restant fortement acide (inférieur à 4) et la conductivité diminue
11
légèrement la nuit. On peut penser que ce phénomène est bien du au cycle diurne vu que
les deux conductivités mesurées de jour à une semaine d’intervalle sont similaires.
En ce qui concerne les MES, elles sont légèrement plus abondantes la nuit (9,6 mg/l) que
le jour (8,5 mg/l le 1er jour et 7,6 le dernier). Les filtres réalisés présentent une couleur
orange foncé.
Le point en rose sur le plan correspond à une des fontaines du campement minier de
Bolsa Negra, située en sortie du campement, en face du cimetière. L’eau de cette fontaine,
d’apparence très limpide, et relativement froide, sert pour la cuisine comme pour la
lessive. La filtration de 4 litres de cette eau n’a pas laissé une seule MES visible sur le
filtre. Le pH est quasi neutre, légèrement acide et la conductivité est de 75,8 µS/cm. Cette
eau proviendrait d’une source souterraine à l’Est de la mine et ne rentre en théorie pas en
contact avec les installations minières. Elle est donc a priori de bonne qualité.
Regardons maintenant de un peu plus près ce qu’il se passe au niveau du 1er terril, le
desmonte de l’ingenio. (Figure 6)
12
L’eau entre donc avec un pH de 7,19 et une conductivité de 42,7 µS/cm pour ressortir
moins de 200 m en aval avec un pH de 3,9 et une conductivité de 128 µS/cm. Le pH est
ainsi quasi divisé par 2 et la conductivité multipliée par 3. La seule contribution en cette
période d’absence de pluie mais pas encore de sécheresse est un petit torrent de 30 cm de
large en moyenne qui dévale le terril depuis la sortie de l’ingenio jusqu’à se diviser en
une sorte de delta pour se jeter dans le cours d’eau principal. La plupart des branches du
delta s’assèchent complètement avant de rejoindre la rivière et on retiendra deux branches
principales. L’échantillon a été pris juste en amont de la bifurcation. L’eau sort de la
mine à une température très basse, 5,2°C, et se réchauffe considérablement avant
d’atteindre la rivière (jusqu’à près de 14°C). En revanche, ce qui semble peu logique, est
que la conductivité diminue de moitié entre l’entrée sur le terril et l’aval du terril alors
qu’on observe une légère augmentation du pH tout aussi surprenante.
Le cours d’eau du terril est fortement chargé en MES et sa charge augmente au cours du
déplacement. Ainsi, il sort de la mine avec 80 mg/l et rejoint le cours d’eau avec 362 mg/l.
L’eau est fortement colorée en orange et cette coloration part difficilement sur la peau et
les vêtements. Les filtres présentent des particules entre le orange, le marron et le noir. Ils
contiennent a priori des particules métalliques directement issues du minerai en grande
quantité.
13
N
Le terril inférieur s’étale sur une superficie d’environ 50 000 m². Il est divisé en deux
parties par le relief d’une petite moraine frontale. Le cours d’eau principal le traverse
dans sa partie basale et plusieurs cours d’eau secondaires, dont plusieurs à sec, le draine
de l’amont vers l’aval.
14
N
15
d) Etude du desmonte supérieur
Ainsi, le desmonte supérieur n’est-il pas en relation directe avec le cours d’eau principal.
Néanmoins, il est parcouru par divers ruisseaux qui se perdent dans sa partie basale. La
figure 9 présente la structure du terril supérieur.
Le point 472 correspond à la sortie de la mine. Le point 474, situé sur le même cours
d’eau est pris peu avant la disparition de celui-ci par infiltration – évaporation. Le point
471 est situé en sortie d’une galerie de mine abandonnée depuis 1 an d’après un mineur
ou depuis 1985 d’après d’autres. Cette dernière date semble la plus probable. L’eau
sortant de cette galerie, sous la forme d’un petit lac, s’écoule puis s’infiltre en divers
endroits pour ensuite ruisseler sur la paroi rocheuse, couverte de mousse verte, avant de
tomber sur le terril et de créer un petit ruisseau, au niveau du point 438. Ce ruisseau se
perd ensuite par infiltration dans le terril. Le point 429, en limite inférieure du terril est
situé peu après une résurgence. Celle-ci pourrait provenir plus probablement d’un autre
ruissellement de falaise qui termine sa course sur le terril, un peu plus vers l’est. A noter
l’existence de nombreuses cascades sur la falaise bordant le terril à l’est, au
fonctionnement intermittent au cours de la même journée et dont l’origine serait un lac
d’altitude d’accès difficile situé en amont, vers l’est (environ 45 mn de marche non
balisée depuis les installations supérieures de la mine).
16
N
Le suivi du cours d’eau le plus important traversant le terril, du point 472 au point 474,
montre une évolution du pH et de la conductivité plus en accord avec ce que l’on pouvait
imaginer que les résultats trouvés sur le desmonte de l’ingenio. En effet, la conductivité
augmente légèrement, de l’amont vers l’aval au fur et à mesure de la dissolution. En
revanche, ce cours d’eau ne draine pas réellement les déchets miniers. Il est plus situé sur
une zone rocheuse entre le desmonte 1 et le desmonte 2 qui comprend de la roche à nue et
des déchets miniers. Le pH est quasi conservé. (Figure 10)
17
e) Du pont de Tres Rios à l’aval du Rio Khañuma
Regardons maintenant ce qu’il se passe en aval du village de Tres Rios, où deux autres
cours d’eau provenant d’un environnement glaciaire également se joigne à la rivière
drainant Bolsa Negra. (Figure 11)
L’affluent 1 provient d’un autre lac glaciaire, la laguna Arkhata, associé au Mururata,
situé beaucoup plus à l’Est de la laguna Arteza Pata, de laquelle provient le rio de Bolsa
Negra. L’affluent 2, le rio Pasto Grande descend de l’Illimani.
Après Tres Rios, le rio Khañuma reçoit plusieurs torrents de montagne. Le plus
conséquent est le torrent de Totoral dont la crue de janvier avait bloqué la route pendant
plusieurs jours. Le dernier échantillon a été effectué au niveau de la centrale
hydroélectrique de Ikiko, abandonnée en apparence, en amont de la confluence avec le
torrent Totoral. Ce point a été déterminé en fonction de l’accès possible à la rivière qui
peu après Tres Rios s’enfonce profondément dans le relief, mais également car il est fort
possible que le torrent de Totoral, qui draine les mines d’Or Illimani et Inglès Cucho soit
contaminé également et son échantillonnage n’aurait pas été logistiquement possible.
18
N
19
III. Relation pH – Conductivité
Comparaison pH - Conductivité
8 pH_labo 1800
Conductivité
7 (µS/cm) 1600
1400
6
Conductivité (µS/cm)
1200
pH (unité pH)
5
1000
4
800
3
600
2
400
1 200
0 0
2J
429
438
445
453
455
456
459
461
464
465
466
468
471
472
474
475
476
477
478
481
N
P3R
P3R
Echantillon
Il apparaît nettement sur ce graphe, que la variation de la conductivité est inverse à celle
du pH. Ainsi, lorsque le pH diminue, la conductivité augmente et vice-versa. Ce
phénomène est en partie du à la plus grandes mobilités des ions à pH acide.
20
VI. Perspectives
L’étude de la mine de wolfram de Bolsa Negra est intégrée à une étude plus importante
qui comprend 4 mines. A savoir la mine de la Chojlla, Sn et W, celle de Caracoles-Pacuni,
Sn et la mine poly-métallique de La Solución, Pb-Ag-Zn-Cu. (Figure 14)
Ces 4 mines sont situées sur des micro-bassins versants différents mais tous regroupés au
sein d’un même sous-bassin lui-même appartenant au grand bassin versant du Rio Beni.
(Figure 15). Le sous-bassin en question est celui du Rio La Paz. A noter que le dessin des
bassins versants a été réalisé au moyen de l’outil Hydrotool fonctionnant sous ArcGis –
ArcMap.
21
N
Conclusion
Les résultats préliminaires de l’étude des propriétés physico-chimiques des eaux au
voisinage de la mine Bolsa Negra permettent déjà d’avancer quelques conclusions.
Comme attendu dans un environnement minier, les eaux de ruissellements présentent un
pH fortement acide, du au Drainage Minier Acide et au Drainage Rocheux Acide. Cette
acidité n’est pas absorbée par le seul ruisseau drainant la vallée de Bolsa Negra. En
revanche les apports de plusieurs torrents de montagne de pH neutre suffisent à rétablir
un pH quasi neutre en aval de la mine.
Les conductivités rencontrées sont avec surprise relativement faibles. Les plus fortes
conductivités mesurées en aval des terrils sont rapidement diluées, tant par le cours d’eau
de Bolsa Negra que par les autres affluents.
La charge en MES des eaux sortant de la mine est importante et augmente avec la
circulation sur le terril. Néanmoins, cette charge est rapidement diluée dans les débits
beaucoup plus important des autres cours d’eau.
Ces premières informations seront largement complétées avec les résultats des analyses
quantitatives des anions, cations et éléments traces.
22
Index des Illustrations
Figure 11 - Origine géographique des 3 rivières confluant en aval de Tres Rios ……….17
Figure 15 - Situation du sous-bassin versant étudié dans le bassin du Rio Beni ……......21
23
Références bibliographiques
Orion Aplus portable pH and ISE meters, Instruction manual – 108 pages – livret
téléchargeable sur www.thermo.com
Diel Variation of Trace Metals in the Upper Clark Fork River, Montana, Christine M.
Brick and Johnnie N. Moore, Environ. Sci. Technol. 1996, 7 pages, 9 fig.
24
ANNEXES
25
Annexe 1 - Comparaison des valeurs de pH mesurées in situ et en laboratoire
Ayant quelques doutes sur la véracité des valeurs mesurées in situ, le pH de chaque
échantillon a été remesuré en laboratoire. Le graphique suivant présente les différences
rencontrées entre les deux valeurs.
10 pH_in_situ pH_labo
8
pH (unité pH)
2
429
438
445
453
455
456
459
461
464
465
466
468
471
472
474
475
476
477
478
481
P3RN
J
P3R2
Echantillons
Un autre indice de la non validité des données de terrain est la présence de pH très
basiques, jusqu’à 10, mesurés dans les cours d’eau provenant des lacs glaciaires.
26
Annexe 2 - Comparaison des valeurs de conductivité mesurées in situ et en laboratoire
En réalité, aucune valeur de conductivité n’a été mesurée sur le terrain. Ceci pour la
simple raison que je ne disposais pas de la sonde ni de l’appareil adéquate. Néanmoins,
les valeurs de concentration relevées sur l’Orion avec la sonde pH, donc a priori pas la
bonne sonde et non calibrée, donne des résultats en cohérence avec les conductivités
mesurées en laboratoire, comme en témoigne le graphique ci-dessous.
1800 5000
1200
3000
1000
2500
800
2000
600
1500
400
1000
200 500
0 0
429
438
445
453
455
456
459
461
464
465
466
468
471
472
474
475
476
477
478
481
P3R2J
P3RN
Echantillons
27
Annexe 3 – Tableau de données (le pH_in_situ est une valeur moyenne)
Nom_Ech 19k UTM pH_in_situ T_in_situ (C) pH_labo T_labo (C) Conductivité (µS/cm) Date_Ech
429 628759 8169356 5,750 5,9 5,86 17,2 35,2 06/03/2006
438 628622 8169512 3,427 8,1 3,06 16,7 432 06/03/2006
445 628780 8167704 4,477 14,3 3,76 17,1 207 06/03/2006
P3R2J 628780 8167704 4,400 15,7 3,81 17,4 204 12/03/2006
P3RN 628780 8167704 4,552 7,0 3,9 16,5 188,5 09/03/2006
453 628564 8168584 4,308 10,4 3,79 15,7 208 06/03/2006
455 628545 8168662 3,867 9,1 3,25 15 541 06/03/2006
456 627571 8169642 9,274 8,3 6,48 15,3 42,8 08/03/2006
459 627571 8169642 7,650 9,1 6,33 16 43,6 08/03/2006
461 627912 8169286 7,277 12,1 7,19 16,4 42,7 08/03/2006
464 627926 8169154 4,944 12,0 3,9 16,7 128 09/03/2006
465 627896 8169264 3,660 13,7 2,95 17,8 768 09/03/2006
466 628406 8168881 5,410 12,8 3,98 17,5 136 09/03/2006
468 628073 8169481 5,123 5,2 2,78 18 1617 11/03/2006
471 628650 8169536 5,114 4,6 4,2 15,6 59,8 11/03/2006
472 628538 8169502 3,603 6,4 2,69 17,7 1549 11/03/2006
474 628658 8169041 3,246 16,6 2,65 17,9 1575 11/03/2006
475 628820 8168994 7,242 11,2 6,78 17,4 75,8 11/03/2006
476 629150 8167563 7,428 6,6 6,71 16,6 115,6 12/03/2006
477 628971 8167454 8,116 9,4 7,07 16,5 101,9 12/03/2006
478 628985 8167425 10,155 6,4 7,35 17,1 136,7 12/03/2006
481 634743 8166949 7,844 14,6 6,74 17,2 104 12/03/2006
Remarques :
- La valeur de MES affichée est la moyenne des différents filtres réalisés.
- Les astérisques signalent une perte plus ou moins importante de matériel par
électrostatisme sur le porte-filtre ou par décollement du filtre. La concentration affichée
est donc sous-estimée.
[MES]
Echantillon (mg/l)
429 5,4
438 2,5
445 8,5
453 9,2
455 0,3
456 2,4
459 2,2
P3RN 9,6 *
466 9,5 *
464 39,6 *
465 362,0 *
461 2,4
468 79,1 *
471 2,2
472 18,1
475 -0,1
474 1385,4 *
478 3,6
477 3,3 *
481 5,6 *
476 3,9 *
P3R2J 7,6 *
A signaler également que l’échantillon filtré 474 présente une légère couleur jaunâtre et
que les échantillons 455, 465, 472 et 468 contiennent des MES de couleurs jaune qui
floculent et précipitent. Ces 5 échantillons correspondent aux terrils.