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GÉNÉRALITÉS SUR LES MALADIES

INFECTIEUSES.
NOUVEAUX CONCEPTS

Module de DCEM2
Maladies Infectieuses

Dr Sid Ahmed Soufiane


ouldsouf@yahoo.fr
Tel 33100383
Objectifs
1. Définir l'infection et ses différents types
2. Décrire le pouvoir pathogène des bactéries,
des virus et des parasites
3. Citer les 3 moyens de défenses de l’organisme
contre l’infection
4. Définir 3 modalités épidémiologiques des
maladies infectieuses
5. Décrire les 5 états infectieux selon les
nouveaux concepts de l’infection
6. Décrire les 3 principales étapes diagnostiques
d’une infection
1. Généralités sur l’infection

1.1. Définition : l'infection est le résultat de l'agression d'un


organisme vivant par un microorganisme que ce soit des :
bactéries, virus, parasites ou des champignons.

Les Manifestations de l'infection sont cliniques et biologiques


traduisant le rapport de force entre la virulence de l’agent
pathogène et la réponse immunitaire de l’hôte.
1. Généralités sur l’infection
On distingue:
a). Les agents infectieux "saprophytes",
Retrouvés sur la peau, les muqueuses sans pathogénicité
b). Les agents infectieux "commensaux", non pathogènes
également mais assurant une fonction métabolique chez l'hôte
(ex.: rôle dans la digestion)
c). Les agents infectieux "opportunistes", devenant
pathogènes en cas d'immunodépression (Ex.: lors du SIDA,
Cancer, ou Diabète…)
1. Généralités sur l’infection

• L'infection peut être acquise à partir d'un individu ou


d’un animal, malade ou non, ou par l’intermédiaire
d'un vecteur actif (insecte…) ou non
• L'infection communautaire est acquise en ville et
l'infection nosocomiale à l'hôpital
• Les maladies infectieuses observées à la fois chez
l’homme et l’animal constituent des anthropo-
zoonoses.
1.2. Intérêt

- Gravité des infections, constituant très souvent des urgences


médicales
- Cosmopolites mais surtout fréquentes dans les pays à moyens
limités
- Les nouveaux concepts des états infectieux permettent une
catégorisation standard pour des études épidémio-cliniques
comparables et une identification précoce des maladies septiques
pour une prise en charge optimale initiale entre les services
d’urgences (y compris pré-hospitaliers) et de réanimation
2. Infection et immunité
2.1. Agents infectieux
- Les Bactéries sont responsables d’infections intra ou
extracellulaire (porteurs asymptomatiques cliniquement)
ou de maladies bactériennes

- Les virus, strictement intracellulaires, donne des viroses


(ARN, ADN)

- Les parasites et les mycoses sont l’origine de parasitoses


ou de mycoses cutanées, digestives ou systémiques
2.2 Pouvoir pathogène

•Des bactéries. leur agression dépend de nombreux facteurs :


l’adhésion, l’invasion, l’action de toxine bactérienne (exotoxine
et/ou endotoxine), l’action d’enzymes lytiques (antibiotiques,
tissulaires), capacité de se multiplier (résistance à la phagocytose
cellulaire).
•Des virus : effet cytopathogène sur les cellules de l’hôte,
intégration au génome de l’hôte (infection latente et risque
résurgence)
•Des Parasites : multiplication intracellulaire pour les
protozoaires et pour les métazoaires, lié au cycle de migration
dans l’organisme à la phase initiale et au site de fixation des vers
adultes ensuite
•Des Champignons : en rapport avec leur pénétration
intracellulaire.
2.3. Moyens de défense de l’organisme
 Les moyens anatomiques : peau et muqueuses (une effraction
même minime constitue le plus souvent la porte d’entrée) leur
intégrité dépend de l’état nutritionnel, les autres facteurs
anatomiques (excrétion des liquides biologiques, de nombreuses
substances chimiques, les aponévroses et séreuses, la rate dans
l’opsonisation des bactéries favorisant leur phagocytose par les
globules blancs (macrophages)
 La réaction Inflammatoire : permet l’afflux de cellules
sanguines, la vasodilatation et l’apport de facteurs humoraux au
sein du foyer infectieux pour circonscrire l’infection. Cette
réaction inflammatoire est diminuée dans certaines pathologies
par certains traitements (corticothérapie et AINS) qui exposent à
des infections extensives sévères
 Les éléments du système immunitaire: cellulaires et humoraux
o Les Cellules :
 les polynucléaires (neutrophiles, éosinophiles, basophiles et
mastocytes). Les neutrophiles sont capables de phagocytose
(bactéries), les éosinophiles de lutter contre les parasites, les
basophiles et mastocytes efficaces pour détruire les
pathogènes notamment les parasites
 la lignée monocytaire
 Monocytes, issus de la moelle osseuse, leur capacité de
phagocytose est grande. Ils sont activés par les
lymphocytes .
 Macrophages proviennent des monocytes.
Leur activation aboutit à la flambée oxydative (production
importante de radicaux oxygénés permettant la lyse du
micro-organisme ingéré.
2.4. Epidémiologie des maladies transmissibles

Définition de l’épidémiologie : C’est l’étude, dans les


populations, de la fréquence et de la répartition des maladies et
des états de santé (épidémiologie descriptive), des facteurs qui
déterminent cette fréquence et cette répartition (épidémiologie
analytique) et des résultats des interventions entreprises pour
lutter contre les maladies et améliorer les états de santé
(épidémiologie évaluative)

Réservoirs de germes : homme (infections endogènes


provenant de la flore de l’hôte), entourage et environnement
(exogène provenant d’animaux, arthropodes vecteurs, du sol, de
l’eau, des aliments, de la terre et de l’air)
 Modes de Transmission
o Directe : de personne à personne, avec les gouttelettes de
salives, par les mains sales, sexuelle, sanguine, à partir d’un
animal contagieux
o Indirecte : Eau et alimentation souillés, le sol, les arthropodes
(moustiques, mouches, tiques…)
o Verticale : de la mère à l’enfant par voie transplacentaire et/ou
au moment de l’accouchement et/ de l’allaitement.
 Modalités épidémiologiques des Maladies infectieuses
o Maladie Sporadique : maladies se limitant à quelques cas sans
liens de transmission entre eux.
o Maladie Epidémique : maladie à propagation subite et rapide,
par contagion, qui s’étend dans un intervalle de temps limité, à
une grande population d’une région avec notion de contage de
transmission entre les cas (notion de cas index)
o Maladie Pandémique : frappe la totalité de la population d’un
ou plusieurs Continents voire le Monde entier
2.5. Signes
Type de description
o Durée d’incubation : période qui sépare la
contamination aux premiers signes de la maladie
o Période d’invasion : premiers signes de la maladie
non spécifiques en général dure quelques heures à
quelques semaines
o Période d’état : phase de reconnaissance de la
maladie en général
o Evolution et Pronostic
 Eléments de surveillance : cliniques et
biologiques
 Modalités évolutives : Guérison, rechutes,
séquelles, décès
 Facteurs pronostic (voir les scores de gravité)
 Formes cliniques : symptomatiques, selon le
terrain, compliquées, étiologiques (si nécessaire)
2.6. Diagnostic
-Positif
o Arguments épidémiologiques
o Arguments cliniques
o Para cliniques: Orientation : Hémogramme, VS, CRP, Imagerie Med
Certitude :Direct : Microbiologique, Biologie Moléculaire
Indirect : Sérologie
-Différentiel : Maladies infectieuses et non infectieuses
-Etiologique
o Agent : morphologie, Habitat, vitalité dans le milieu extérieur
o Réservoir : Homme, Animaux, Sol, l’Eau et Air
o Modes de Transmission: Direct ou Indirect : vecteurs actifs,
vecteurs passifs (aliments,de boisson souillés, poussières…)
o Facteurs favorisants : Terrain, état vaccinale ou de prémunition
2.7. Traitement : curatif et préventif
3. Concepts de l'infection
3.1.Définitions des états infectieux : la notion de syndrome
infectieux bien qu’ ayant une valeur sémiologique, reste
imprécise, en réalité, il s’agit plus d’états infectieux observés
également dans des pathologies non infectieuses.
Depuis 1992, il est définit, par les urgentistes et les
réanimateurs, 5 états infectieux. Il s’agit du :
 Syndrome de réponse inflammatoire systémique (SRIS)
Ce syndrome est peu spécifique d’un état infectieux, car peut
s’observer au cours d’agressions cliniques graves.
On conclut à un SRIS lors de l’association d’au moins deux des
signes suivants :
Température > 38,3 °C ou < 36°C
Rythme cardiaque (RC) > 90 battements par min
Mouvements respiratoires (MR) > 20 cycles/min ou ---
hyperventilation avec PaCO2 > 32 mm Hg (< 4,3 kPa) en
air ambiant
Leucocytes > 12 000/mm3 ou < 4 000/mm3 ou 10% de
cellules immatures (en l’absence d’autres causes connues)
1.Sepsis: il représente l’association du SRIS avec une infection
confirmée (bactériémie, parasitémie, fongémie…)
Il faut y ajouter un certain nombre de variables indépendamment
associées à l’apparition secondaire d’un sepsis grave ou d’un choc.
Ils sont au nombre de 12, comprenant :
•Trois des 4 critères de SRIS :
-température (>38°2C),
-tachycardie (>120/min),
-tachypnée >30/min)
-la pression artérielle systolique (<110 mm Hg);
•Trois variables biologiques :
- natrémie (>145 mmol/L),
- hyperbilirubinémie (>30 µmol/L ou > 1.75
mg/dL)
- thrombopénie (<150.000/mm3) ;
•Trois variables d’infection : pneumonie, péritonite,
bactériémie primaire
•Deux variables microbiologiques : infection à
Staphylocoque doré ou à BGN aérobie (Pseudomonas,
Acinetobacter), paludisme grave.
Sepsis grave. C’est un sepsis associé à :
 Dysfonction d’organe définit par
oHypoxémie
oDébit urinaire < 0,5 ml/kg/h
oCoagulopathie
oAcidose métabolique
 Hypoperfusion traduit habituellement, mais non exclusivement par une :
•Acidose lactique (Hyperlactatémie artérielle >2 mmoles/L (ou >1,5 x la
normale)
oOligurie (Diurèse < 500 ml/24h ou 180 ml/h)
oEncéphalopathie aiguë (score Glasgow < 6 en l’absence de sédation)
Hypotension se définit par :
oPAS < 90 mm Hg ou une réduction d’au moins 40 mm Hg des
chiffres tensionnels habituels ou une moyenne <65 mm Hg (ou PA
diastolique <40 mm Hg),
oen l’absence d’autre cause connue d’hypotension (médicaments
hypotenseurs, choc cardiogénique.
Choc septique.
C’est une sepsis associé à une hypotension persistante,
malgré un remplissage vasculaire adapté qualitativement et
quantitativement, accompagné ou non hypoperfusion

 Syndrome de défaillance multiviscérale (SDMV).


C’est la présence d’une ou plusieurs dysfonctions
d’organe. Ces dysfonctions d’organes sont appréciées par
plusieurs scores de gravité utilisés dans les services
d’urgence et de réanimation :
•Le score de Glasgow. C’est le score spécifique
neurologique de dysfonction cérébrale.
•Plus le score de Glasgow est bas plus le coma est profond

Tableau I :Score de Glasgow (additionner les 3 colonnes)


Ouverture Réponse Réponse Total
Des Yeux Motrice verbale
Volontaire Aux ordres Malade 15
4 6 orienté 5 12
Aux ordres A la douleur Malade confus 9
3 5 4 6
A la douleur Adaptée Propos 4
2 4 délirants 3 3
Sans réponse Inadaptée Inintelligible
1 3 2
En extension Pas de réponse
2 1
Pas de
réponse 1
1. défaillance respiratoire (au moins un des critères suivants)
- PaO2 < 60 mm Hg en air ambiant
- Ventilation artificielle
2. Défaillance cardiovasculaire (au moins un des critères suivants
en l’absence d’hypovolémie)
- TAS < 90 mm Hg avec signes d’hypoperfusion périphérique
- Utilisation de drogues inotropes ou vasopressives pour
maintenir une pression TAS > 90 mm Hg
3. Défaillance rénale (au moins un des critères suivants en
l’absence d’insuffisance rénale chronique)
- Créatininémie > 300 mol/L ou 3,39 mg/dL
- Diurèse < 500 ml/24h ou 180 ml/h
- Nécessité d’une épuration rénale
4. Défaillance neurologique (au moins un des critères suivants)
- Score de Glasgow < 6 (en l’absence de sédation)
- Apparition brutale d’un syndrome confusionnel
5. Défaillance hépatique (au moins un des critères suivants)
- Bilirubine > 100 mol /l ou 5.85 mg/dL
- Phosphatase alcaline > x 3
6. Défaillance hématologique (au moins un des critères suivants)
- Hématocrite ≤ 20%
- Leucocytes < 2 000 /mm3
- Plaquettes < 40 000 /mm3
4. Conclusion
L’infection est courante en pratique médicale dans nos pays qui sont
souvent confrontés à des moyens limités tant au plan diagnostique
que thérapeutique.
La catégorisation du syndrome infectieux en états infectieux permet
une harmonisation des concepts pour une meilleure approche
épidémiologique tant dans les pays du nord que ceux du sud et
également une optimisation de leur prise en charge.

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