Vous êtes sur la page 1sur 27

LES MODULES DE FORMATION EN MATIERE

D’AUDIT ET COMMISSARIAT AUX COMPTES AU


CABINET
Experts Comptables Associés (ECA

DECEMBRE 2015 - JANVIER 2016


Introduction............................................................................................................................................4

I. MODULE XII : Audit Comptable et Financier, Principe et technique............................................4


I.1 Définition de l’audit................................................................................................................4
I.2 Historique de l’audit...............................................................................................................5
I.3 Objectifs de l’audit.................................................................................................................5
I.4 Caractéristiques de l’audit......................................................................................................6
I.5 Champ d’application de l’audit...............................................................................................6
I.6 Evolution vers les normes ISA...............................................................................................7
I.7 Code d’éthique et de déontologie...........................................................................................8

II. MODULE XV : Préparation, Programmation et Réalisation d’une mission d’audit......................10


II.1. Note d’orientation ou plan d’audit........................................................................................10
II.1.1. Prise de connaissance de la société à auditer (ISA 315)................................................10
II.1.2. Acceptation de la mission d’audit (ISQC 1)..................................................................10
II.1.3. La lettre de mission (ISA 210)......................................................................................10
II.1.4. Le dossier permanent....................................................................................................11
II.1.5. L’évaluation préliminaire des principaux risques.........................................................14
II.1.5.1. Définition de la notion de risques.........................................................................14
II.1.5.2. Le type de risques selon la nature.........................................................................15
II.1.5.3. Le questionnaire de l’évaluation des risques.........................................................15
II.1.6. La rédaction de la note d’orientation ou plan d’audit....................................................16
II.2. Programme de travail............................................................................................................16
II.2.1. Evaluation du contrôle interne (ISA 315).....................................................................16
II.2.1.1. Définition du contrôle interne...............................................................................16
II.2.1.2. Objectifs du CI......................................................................................................17
II.2.1.3. Utilité du CI..........................................................................................................17
II.2.2. Définition du caractère significatif d’une information..................................................18
II.2.3. Utilisation de la notion dans la démarche d’audit.........................................................18
II.2.4. Seuil de signification....................................................................................................18
II.2.5. Détermination du seuil de signification (ISA 320)........................................................19
II.2.6. Différents types d’erreurs comptables...........................................................................20
II.2.7. Examen des comptes financiers....................................................................................21
II.2.7.1. Les assertions d’audit et leur contenu...................................................................21
II.2.7.1.1. Contenu et classification des assertions d’audit............................................21

2
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
II.2.7.1.2. Identification des risques pesant sur les assertions d’audit.........................22
II.2.7.2. La synthèse...........................................................................................................24

III. MODULE XV : Les rapports de l’auditeur................................................................................25


III.1. Opinion et rapport.................................................................................................................25
III.2. Types de rapport de l’auditeur..............................................................................................25

3
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
Introduction

Chaque cabinet d’audit a une méthodologie qui lui est propre. Cependant, on retrouve dans
chacune de ces méthodologies des grandes lignes semblables. L’objectif de ces modules de
formation au cabinet ECA est de donner ici un aperçu plus ou moins simplifié afin de vous
permettre de comprendre globalement ce qu’est la méthodologie d’audit.

La méthodologie va s’appuyer sur une démarche générale qu’il faut ensuite adapter aux
spécificités de chaque mission. Cette démarche comporte 4 étapes principales :

 prise de connaissance ;
 évaluation du contrôle interne ; 
 examen des comptes financiers ;
 opinion et rapport.

Cependant, avant de parcourir ces différentes étapes, l’on va commencer par définir la notion
d’audit qui nous permettra de parler de son évolution dans le temps, de ces objectifs, de ces
caractéristiques, de son champ d’application, de son évolution vers les normes ISA et le code
d’éthique et de déontologie de l’auditeur.

Ces éléments précités représentent les grandes parties du module XII : Audit comptable et
financier : Principe et technique.

I. MODULE XII : Audit Comptable et Financier, Principe et technique

I.1 Définition de l’audit

D’une manière générale, l'Audit est une activité indépendante et objective qui donne à une
organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils
pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée.

L'audit aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche
systématique et méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle, et de
gouvernement d'entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité.

La définition de l'audit telle qu'elle est proposée par la profession comptable exprime de façon
simple sa finalité :

« L'audit comptable et financier est l'examen auquel procède un professionnel compétent et


indépendant en vue d'exprimer une opinion motivée sur la régularité et la sincérité des
comptes d'une entreprise donnée ». Il consiste en un examen critique des états financiers qui
comprennent le bilan, le compte de résultat et l'annexe afin d'émettre un jugement à leur sujet.

4
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
I.2 Historique de l’audit

La notion d'audit est le résultat d'une évolution historique qui a entraîné l'émergence d'une
activité bien définie, qui devient aujourd'hui à la mode, et qui se distingue d'autres activités
voisines (notamment le contrôle de gestion).

Les premières démarches de contrôle et de normalisation remontent à l'antiquité. En effet les


sumériens1 du 2ème millénaire avant JC avaient déjà compris l'utilité d'établir une information
objective entre les partenaires économiques.

Ainsi le fameux « code de Hammourabi » ne se contentait pas seulement de définir les lois
commerciales et sociales générales mais il mentionnait aussi l'obligation d'utiliser un plan
comptable et de respecter les normes de présentation afin d'établir un support fiable de
communication financière.

Plus tard, dès le 3ème siècle avant Jésus-Christ, les gouverneurs romains ont nommés des
questeurs qui avaient pour mission de contrôler les comptabilités de toutes les provinces, et
c’est à cette époque qu’est apparu le terme audit du latin « audir ».

En effet jusqu'à la fin du 19ème siècle, la finalité d'audit était la détection des fraudes sous la
demande des pouvoirs publics. Ainsi les modes de contrôle se basaient sur la vérification
détaillée et exhaustive des pièces comptables.

A partir du début du 20ème siècle, on a assisté à de nouvelles méthodes de contrôle : il


s'agissait des méthodes de sondages sur pièces justificatives.

Cette évolution résulte de la croissance de la taille des organisations contrôlées. Au milieu du


20ème siècle, la finalité d'audit était de porter un jugement sur la validité des comptes annuels.
Mais suite à l'importance des procédures de fonctionnement de l'entreprise de nos jours, les
auditeurs ont commencé à rendre compte et d'apprécier l'intérêt de la qualité de ces
procédures pour s'assurer de la fiabilité des informations produites par le système comptable.

On ne peut dire que l'audit dont on parle actuellement est la résultante de cette évolution
historique.

I.3 Objectifs de l’audit

Un audit des états financiers a pour objectif de permettre à l’auditeur d’exprimer une opinion
sur la sincérité et la régularité des états financiers c’est-à-dire d’exprimer une opinion selon
laquelle les états financiers ont été établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément

1
Habitants de la région de la Mésopotamie antique parlant la langue de Sumer (plus ancienne langue écrite
connue)

5
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
à un référentiel comptable identifié. Pour exprimer cette opinion, l’auditeur emploiera la
formule « donne une image fidèle ».

I.4 Caractéristiques de l’audit

L’audit externe, en tant qu’activité indépendante, peut être imposé par la loi (caractère légal)
ou commandité par les organes parties prenantes : direction ou état (caractère contractuel).

Il peut prendre toutes les formes possibles, notamment :

- Comptable et financier
- Informatique
- Marketing
- Organisationnel
- Qualité
- Etc.

Il aboutit, dans tous les cas de figure, à la rédaction d’un rapport dans lequel l’auditeur
externe émet une opinion sur la situation de l’organisme dans le domaine audité et propose
des recommandations en vue l’améliorer.

Enfin, il est important de savoir que l’audit externe est soumis à des « normes » édictées par
des instances nationales ou internationales.

I.5 Champ d’application de l’audit

Le champ d’application ou domaine de l’audit externe définit l’étendue des travaux de l’audit
externe.

De façon générale, l’audit externe peut porter sur différents aspects d’une organisation. En
d’autres termes, aucune restriction ne peut être portée à l’étendue d’une mission d’audit
externe.

Plus spécifiquement, dans le domaine comptable et financier, l’audit externe peut s’exercer
sur les aspects organisationnel et financier.

En effet, l’audit organisationnel s’intéressera à l’organisation du travail, à la répartition des


tâches et des responsabilités et au respect des procédures par les acteurs de la structure.
Quant à l’audit financier, il est l’examen de la validité des états financiers émis par une
organisation.

6
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
I.6 Evolution vers les normes ISA

Le monde des affaires évoluant constamment, les professionnels comptables se doivent de


suivre son évolution pour affirmer davantage leur position dans un environnement de plus en
plus complexe et exigeant.

Pour les missions d’audit des états financiers, dont ils ont le privilège d’être les acteurs
exclusifs, les professionnels comptables s’efforcent de maintenir à un niveau élevé la
crédibilité de l’opinion d’audit auprès des divers utilisateurs des états financiers, d’autant plus
que les nombreux scandales financiers et la réponse vigoureuse des décideurs ont fini de les
convaincre de l’ampleur de leur responsabilité vis-à-vis des tiers.

C’est pour garantir cette crédibilité que des organes de normalisation ont vu le jour afin
d’élaborer des principes et normes professionnels que doivent respecter les auditeurs. Par
ailleurs, qu’est-ce qu’une norme ?

Une norme est une diligence minimale à observer dans le cadre d’une mission d’audit dans le
but d’exprimer une opinion. L’expression d’une opinion n’est pas ex nihilo mais elle est le
résultat d’une diligence. Cette diligence est édictée à travers une norme.

Il n’existe pas de normes professionnelles en Côte d’Ivoire.

Au niveau international, l’organe de normalisation auquel se réfère la plupart des


professionnels est l’IFAC2. Cet organe élabore des règles et principes d’exercice de la
profession appelés normes ISA (International Standard on Auditing). Ces normes, qui fixent
les fondamentaux de la profession, sont censés garantir cette crédibilité lorsqu’elles sont
mises en œuvre (Voir annexe 1).

Notons que l’IFAC (International Federation of accountants) ou Fédération Internationale des


Comptables édicte des normes au travers d’un bureau IAASB (International Auditing and
Assurance Standards Board).

L’IAASB est chargé d’élaborer et de publier des normes et directives d’audit, de mission
d’assurance, et de services connexes ainsi que des normes de contrôle qualité devant être
appliquées au plan mondial.

L’IAASB publie 4 types de normes :

- ISAEs : International Standard on Assurance Engagements (Norme internationale sur


les missions d’assurance). Elles s’appliquent aux missions d’assurance relatives à des
informations autres que des informations comptables et financières en coûts
historiques ;

2
International Federation of Accountants

7
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
- ISAs : International Standard on Auditing (Norme internationale d’audit) s’appliquent
aux missions d’audit ou d’examen limité d’informations comptables et financières en
coûts historiques ;

- ISRS : International Standard on Related Services (Norme internationale sur des


services connexes) s’appliquent aux missions de compilation, aux missions d’examen
d’informations financières sur la base de procédures convenues et autres missions de
services connexes ne comportant pas l’expression d’une opinion.

- ISQC : International Standard on Quality Control (Norme internationale de contrôle


qualité) s’appliquent à tous ceux rendant des services se référant aux normes de
l’IAASB.

I.7 Code d’éthique et de déontologie

L’audit étant devenu un outil de pilotage interne ou externe largement diffusé dans les
organisations, la question du comportement de l’auditeur a émergé au-delà des techniques et
méthodes d’audit.

Il est apparu opportun de se demander comment l’éthique de l’auditeur interagit sur la qualité
de l’audit mais aussi comment elle s’articule avec l’organisation qui emploie l’auditeur.
Les auditeurs ne peuvent en effet isoler leurs valeurs personnelles de la pratique du métier. Ils
peuvent donc interpréter les situations d’audit selon leur propre sensibilité.

Par ailleurs, les cabinets d’audit, qui ont des contraintes financières et organisationnelles,
peuvent être amenés à rechercher le meilleur rapport profit/qualité.

C’est pour remédier à ces risques d’atteinte à la crédibilité des auditeurs qu’il est apparu
nécessaire de mettre en place un code d’éthique et de déontologie.

Pouvant être défini comme le corpus des obligations morales régissant la profession, le code
d’éthique et de déontologie, rédigé par l’IFAC, a pour objectif d’amener les membres de la
profession à offrir à leur clientèle des prestations de qualité conformes aux standards
internationaux, respectant les valeurs de professionnalisme, d’impartialité, de discrétion, de
transparence et d’intégrité.

En effet, selon ce code, l’auditeur doit faire preuve d’honnêteté intellectuelle et de droiture
dans la conduite de ses missions. En un mot doit être intègre.

Il doit veiller tout au long de sa mission à conserver une attitude impartiale caractérisée par
l’absence de tous préjugés, partis pris, influences extérieures ou conflits d’intérêts, et par la
conduite d’une démarche professionnelle permettant d’aboutir à des conclusions objectives.

8
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
Par ailleurs, l’auditeur doit exécuter sa mission avec compétence et diligence. Il a
l’obligation permanente de maintenir ses connaissances et sa compétence professionnelles
au niveau requis pour faire en sorte que son client ou son employeur bénéficie d’un service
professionnel compétent basé sur les derniers développements de la pratique professionnelle,
de la législation et des techniques.

Lorsqu’il fournit des services professionnels, l’auditeur doit agir avec diligence et en
conformité avec les normes techniques et professionnelles applicables. Sans préjudice des
dispositions législatives et réglementaires relatives au secret professionnel, l’auditeur doit
respecter le caractère confidentiel des informations recueillies dans le cadre de ses relations
professionnelles et d’affaires et ne doit divulguer aucune de ces informations à des tiers sans
autorisation spécifique appropriée, à moins qu’il ait un droit ou une obligation légale ou
professionnelle de le faire.

Les informations confidentielles recueillies dans le cadre des relations professionnelles et


d’affaires ne doivent pas être utilisées pour l’avantage personnel du professionnel comptable
ou de tiers. Enfin l’auditeur doit agir de sorte à maintenir la bonne réputation de la
profession et s’interdire tout comportement susceptible de jeter le discrédit sur la profession.

9
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
II. MODULE XV : Préparation, Programmation et Réalisation d’une
mission d’audit

Le module XV est subdivisé en deux (2) sous-modules :

- La note d’orientation ou le plan d’audit ;

- Le programme de travail.

II.1. Note d’orientation ou plan d’audit

L’élaboration de la note d’orientation commence toujours par la prise de connaissance de la société à


auditer.

II.1.1. Prise de connaissance de la société à auditer (ISA 315)

Avant la prise de connaissance de la société, l’auditeur doit accepter la mission d’audit et


rédiger sa lettre de mission.

II.1.2. Acceptation de la mission d’audit (ISQC 1)

L’acceptation d’une mission d’audit est la résultante des réponses d’un questionnaire élaboré
à cet effet (Voir annexe 2). Ce questionnaire est composé de :

- Informations sur le client et la mission ;


- Profil de risque du client ;
- Appréciation de l’indépendance et de l’absence de conflits d’intérêts ;
- Examen de la compétence disponible ;
- Condition de notre nomination ;
- Contacts avec l’auditeur précédent ;
- Budget d’honoraires ;
- Information de l’autorité de contrôle pour les sociétés cotées ;
- Décision de l’associé responsable.

II.1.3. La lettre de mission (ISA 210)

L’auditeur doit convenir des termes de la mission d’audit avec la direction ou les personnes
constituant le gouvernement d’entreprise selon le cas. Les termes convenus de la mission
d’audit doivent être consignés dans une lettre de mission d’audit ou sous une autre forme
d’accord écrite (Voir annexe 3) et doivent inclure :

- L’objectif et l’étendue de l’audit portant sur les états financiers ;


- Les responsabilités de la direction ;
- Les responsabilités de l’auditeur ;
- L’identification du référentiel comptable applicable pour l’établissement des états
financiers et ;

10
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
- Une indication de la forme et du contenu envisagés de tous rapports à émettre par
l’auditeur, ainsi qu’une mention précisant qu’il peut exister des circonstances dans les
quelles la formes et le contenu d’un rapport peuvent être différent de ce qui était
envisagé.

Lorsque la loi ou la réglementation fixe de façon suffisamment détaillé les termes de la


mission d’audit, il n’est pas nécessaire que l’auditeur les consigne dans un accord écrit, sauf
pour préciser que cette loi ou cette réglementation s’applique et que la direction reconnaît et
comprend ses responsabilités.

L’acceptation d’une mission d’audit et la rédaction de la lettre de mission débouche sur la


constitution d’un dossier permanent qui est la première composante de la prise de
connaissance de la société à auditer.

II.1.4. Le dossier permanent

Le dossier permanent contient toutes les informations nécessaires lors du déroulement de la


mission de l’auditeur ; il est mis en place dès l'origine de la mission, par la collecte de
documents et informations fondamentales, et il doit être tenu à jour tout au long du mandat
pour ne pas perdre son caractère opérationnel.

Ainsi, on y trouve :

- des données sur la mission : identification de l’entreprise, caractéristiques de la


mission,
- des données sur l’entreprise et son organisation : activité, organigramme,
- des données sur le contrôle interne : procédures, tests de conformité,
- des données comptables : système comptable, référentiel applicable ou adopté,
méthodes comptables, spécificités, historiques de comptes,
- des données juridiques : statuts, procès verbaux, organes dirigeants, principaux
contrats, contentieux éventuels,
- des données fiscales et sociales : régimes applicables, conventions, redressements
notifiés.

EXEMPLE DE STRUCTURE DE DOSSIER PERMANENT

Présentation donnée à titre d'exemple et sans caractère normatif

DP1 - Données sur la mission

Fiche signalétique
Désignation de l'auditeur (et formalités annexes)
Acceptation et maintien de la mission
Synthèses annuelles et rapports émis
Intervenants externes (identité + coordonnées)

11
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
DP2 - Données sur l'entreprise

Fiche signalétique
Prise de connaissance générale
Activités et faits marquants
Organisation générale
Documentation de base

DP3 - Données historiques

Statuts
Procès verbaux (fiches résumés + copie des registres)
Evénements particuliers

DP4 - Données juridiques

Détention du capital
Mandats
Conventions
Contrats, baux
Contentieux

DP5 - Données fiscales

Documentation spécifique
Contrôles, rapports de spécialistes

DP6 - Données sociales

Documentation spécifique (convention collective, contrat type)


Accords particuliers (intéressement, participation, …)
Représentation du personnel
Contrôles, rapports de spécialistes

DP7 - Données comptables

États de synthèse historiques


Plan comptable spécifique
Techniques comptables
Démarche budgétaire

12
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
Rapports de spécialistes

DP8 - Données informatiques

Schéma général et descriptions


Contrats, intervenants
Appréciation du système
Identification des points de contrôle

DP9 - Données par cycle

Pour mémoire, sont concernés :


- ventes / clients,
- achats / fournisseurs,
- production / stocks,
- personnel,
- immobilisations incorporelles et corporelles,
- opérations financières (trésorerie, emprunts),
- fonds propres et associés,
- immobilisations financières et opérations groupe,
- impôts et taxes,
- autres actifs et passifs,
- autres charges et produits (dont opérations exceptionnelles),
- engagements hors bilan

Dans lesquels on retrouve :


- système de contrôle interne, tests de conformité,
- méthodes spécifiques,
- historiques
- et analyses permanentes

Matériellement, on trouve dans le dossier permanent :

- des fiches synthétiques (sur l'entité, sur les mandats, sur les statuts, …)
- des fiches de résumés ou historiques (des PV, des principaux contrats, …)
- des notes descriptives (des procédures, des méthodes d'évaluation, …)
- et des documents (statuts, contrats, PV, conventions, …)

Dès l'origine de la mission, le dossier permanent doit être constitué (avant même le dossier
annuel).

13
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
La constitution du dossier permanent permettra de prendre connaissance, de comprendre
l’environnement général de la société à auditer sur la base d’un guide (Voir annexe 4)

En effet, les phases d'acceptation de mission et de prise de connaissance générale


s'accompagnent de la collecte de documents relevant de la composition du dossier permanent.

II.1.5. L’évaluation préliminaire des principaux risques

II.1.5.1. Définition de la notion de risques

L’auditeur qui ne peut pas tout voir, dont le temps d’intervention est compté, doit mettre en
œuvre une méthodologie qui lui permette à la fois :

- de motiver son opinion c’est-à-dire d’obtenir les informations probantes nécessaires


et suffisantes pour porter un jugement sur les états financiers ;
- d’obtenir un maximum d’efficacité c’est-à-dire d’optimiser le rapport entre le coût de
son contrôle, l’identification des risques et le niveau de confiance obtenue.

Cette étape lui permet de mettre en œuvre une approche par les risques, ce qui va lui éviter de
contrôler exhaustivement les comptes financiers mais bien de se focaliser sur les points
risqués. Pour rappel, l’objectif du CAC est d’exprimer une opinion motivée sur la régularité,
la sincérité et l'image fidèle des informations financières qui lui sont soumises. Il n’a pas pour
objectif de prouver que les informations sont justes.

L’auditeur s’efforce d’atteindre ce résultat en concentrant ses efforts sur les points
susceptibles de remettre en cause la certification des comptes comme on l’a dit plus haut en
réalisant une approche par les risques.

Le risque se définit comme un danger possible, l’éventualité d’un préjudice. C’est la


probabilité qu’un évènement, qu’un fait malheureux se produise.

L’approche par les risques suppose que soit distingués les points qui présentant un risque
doivent faire l’objet d’un contrôle approfondi de ceux qui ne soulevant pas de difficultés
particulières peuvent être validés en procédant à des vérifications allégées.

La méthodologie de l’approche par les risques repose sur trois composantes de base :

- la première est la définition de critères de référence servant de support à la recherche


et à l’appréciation des risques susceptibles de remettre en cause la certification des
comptes : ces critères sont constitués par les assertions d’audit ;

- la deuxième est l’identification des risques propre à remettre en cause ces assertions :
dans ce but, l’auditeur détermine les risques qui d’une part sont susceptibles de se
produire et qui d’autre part présentent un caractère significatif ;

- enfin la troisième composante de cette approche est la gestion par l’auditeur des
risques affectant les états financiers : celui-ci adapte ses diligences en vue de réduire

14
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
au minimum son propre risque d’audit qui est d’émettre une opinion erronée sur les
états financiers.

II.1.5.2. Le type de risques selon la nature

Il existe quatre types de risques selon la nature :

- Le risque inhérent :

Pour OBERT (1995), c'est le risque qu'une erreur significative se produise compte tenu des
particularités de l'entreprise révisée, de ses activités, de son environnement, de la nature des
comptes et de ses opérations. Le risque inhérent d'une entreprise correspond dans son
ensemble à la probabilité selon laquelle ses résultats se développent de manière imprévisible.
C'est le risque lié au secteur d'activité de l'entreprise ; ce risque ne dépend pas du dispositif de
contrôle mis en place par l'entreprise.

- Le risque de non contrôle :

Pour OBERT (1995), c'est le risque que le système de contrôle interne de l'entreprise ne
prévienne pas ou ne détecte pas de telles erreurs. C'est le risque lié aux insuffisances du
dispositif de contrôle mis en place au sein d'une entreprise.

- Le risque de non détection :

C'est le risque résiduel après le passage de l'audit interne. Ce risque est du soit à une mauvaise
interprétation des conclusions d'une mission d'audit, soit à une insuffisance d'investigation
lors des travaux d'audit.

- Le risque résiduel :

C'est le risque qui subsiste après l'application des politiques de maîtrise des risques.

II.1.5.3. Le questionnaire de l’évaluation des risques

Ce questionnaire aide l’auditeur à cartographier, à identifier et à classifier les risques


d’anomalies significatives partant de la généralité aux différents cycles de contrôle (client /
vente ; fournisseur / achat ; ….) Voir annexe 5.

Pour atteindre ses objectifs, l’auditeur va mener des entretiens avec les personnes clés de
l’entreprise et exploiter la documentation ainsi que les comptes de l’entreprise. 

Il va ensuite s’appuyer sur cette prise de connaissance pour planifier et orienter sa mission. 

Ainsi, après la constitution du DP, la prise de connaissance générale de la société à auditer et


l’évaluation des risques, l’auditeur commencera à rédiger la note d’orientation ou plan d’audit
de cette mission.

15
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
II.1.6. La rédaction de la note d’orientation ou plan d’audit

La note d’orientation ou plan d’audit peut être assimilé aux phares d’un véhicule. Ces phares
guideront le chauffeur, la nuit tout le long de son trajet. Il en est de même pour l’auditeur dans
une mission d’audit (exemple : Voir annexe 6).

Cette première étape permet à l’auditeur de prendre connaissance du contexte général de la


société et d’évaluer les principaux risques. C’est au cours de cette première étape que
l’auditeur met en place le dossier permanent (ou le complète s’il existe déjà).

II.2. Programme de travail

II.2.1. Evaluation du contrôle interne (ISA 315)

Au cours de cette étape, l’auditeur va rechercher les différents risques liés au contrôle interne
de la société et en apprécier les incidences possibles sur la nature et l'étendue de ses travaux.
Il va pour se faire étudier les procédures de contrôle interne aboutissant à la production des
comptes financiers. Cependant, qu’est-ce que le contrôle interne dans une société ?

II.2.1.1. Définition du contrôle interne

Il est le processus conçu, mise en place et supervisé par les personnes constituant le
gouvernement d’entreprise, la direction et autre personnel, pour fournir une assurance
raisonnable quant à la réalisation des objectifs d’une entité en ce qui concerne la fiabilité de
l’information financière, l’efficacité et l’efficience des opérations, ainsi que de leur
conformité aux textes législatifs et réglementaires applicables. Le terme « contrôle(s) » se
réfère à un quelconque des aspects d’un ou de plusieurs composantes du contrôle interne.

Selon l’Ordre des Experts – Comptables et Comptables Agréés en 1962 :

« Le contrôle interne est l’ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de l’entreprise. Il a
pour but, d’un côté, d’assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine et la qualité de
l’information, de l’autre, l’application des instructions de la direction et de favoriser
l’amélioration des performances. Il se manifeste par l’organisation, les méthodes et
procédures de chacune des activités de l’entreprise pour maintenir la pérennité de celle-ci ».

II.2.1.2. Objectifs du CI

Les objectifs du CI sont d’assurer ou favoriser selon le cas :

 La protection et la sauvegarde du patrimoine,


 La fiabilité des enregistrements comptables,
 L’application des instructions de la Direction,
 L’amélioration des performances.

16
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
II.2.1.3. Utilité du CI

Il permet :

 De vérifier que toutes les opérations sont enregistrées dans les comptes
(exhaustivité des enregistrements).
 D’être assuré que tous les enregistrements portés dans les comptes sont la
traduction correcte d’une opération réelle (réalité des enregistrements).
 D’être assuré qu’une même opération est toujours traduite de la même manière.

Ainsi, les garanties qu’apporte un système de contrôle interne auquel le commissaire aux
comptes peut se fier sont supérieures à celles qui résulteraient d’un accroissement des
contrôles des comptes par sondages. Cette approche de la révision comptable permet d’assurer
la mission avec un meilleur rapport coût / efficacité.

Le commissaire aux comptes peut et doit utiliser l’appréciation du contrôle interne dans
l’exercice de sa mission auprès des petites et moyennes entreprises ; cependant, dans la
planification de ses travaux, il accordera vraisemblablement moins de confiance au contrôle
interne qu’il le ferait dans une entreprise plus grande. Il devra également porter une attention
particulière pour obtenir une assurance raisonnable que les enregistrements reflètent bien
toutes les opérations de l’entreprise.

L’auditeur se sert d’un questionnaire pour identifier les risques liés au contrôle interne
(évaluation définitive) (Voir annexe 7).

Ainsi, l’auditeur évalue le système pour apprécier les forces et les faiblesses des procédures
(utilisation possible du questionnaire du contrôle interne comme moyen d’évaluation).

En fonction du résultat (Voir annexe 7bis) de l’appréciation finale du contrôle interne, le


commissaire aux comptes ou l’auditeur sera en mesure de préparer un programme de contrôle
des comptes adapté aux particularités de l’entreprise.

Pour s’assurer d’atteindre ses objectifs, l’auditeur va établir un seuil de signification.


Définissons le caractère significatif d’une information.

II.2.2. Définition du caractère significatif d’une information

Une information est significative si son omission ou son inexactitude est susceptible
d’influencer les décisions économiques prises par les utilisateurs se fondant sur les comptes.
Le caractère significatif dépend de l’importance de l’élément ou de l’erreur évaluée dans les
circonstances spécifiques de son omission ou de son inexactitude. Le caractère significatif
d’une information s’apprécie par rapport à un seuil plutôt qu’à un critère qualificatif que cette
information doit posséder pour être utile.

17
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
II.2.3. Utilisation de la notion dans la démarche d’audit

La notion de caractère significatif d’une information intervient à 3 niveaux de la démarche


d’audit :

- dans l’orientation et la planification de la mission, la notion de caractère significatif


permet à l’auditeur de déterminer les domaines et les cycles significatifs ;

- Lors de la finalisation de ses travaux par cycle, l’auditeur apprécie en fonction de leur
caractère significatif, l’opportunité de la remontée en synthèse des points d’audit
identifiés par la mise en œuvre de ses diligences ;

- Lors de l’émission de son opinion, l’auditeur détermine, par rapport au caractère


significatif de l’ensemble des anomalies décelées dans les comptes et dans
l’information financière la teneur de son opinion. En fonction donc de l’importance ou
non de l’erreur, l’auditeur décide :

 de certifier sans réserve lorsque les erreurs ne sont pas significatives ;


 de certifier avec réserve ;
 de refuser de certifier.

II.2.4. Seuil de signification

La définition rappelée au paragraphe précédent précise que l’appréciation du caractère


significatif nécessite la détermination d’un seuil de signification. Celui-ci peut être défini
comme le montant maximal acceptable d’erreurs cumulées ou non au delà duquel :

- l’interprétation qu’ont les lecteurs et les utilisateurs des états financiers peut être
faussée ;

- l’auditeur doit formuler une réserve sur les états financiers pour informer les lecteurs
et les utilisateurs, voire émettre une opinion défavorable (audit contractuel) ou un
refus de certifier (mission d’audit dans le cas du commissariat aux comptes).

II.2.5. Détermination du seuil de signification (ISA 320)

La détermination du seuil de signification et l’appréciation de ce qui est significatif relèvent


du jugement professionnel de l’auditeur et de sa responsabilité. Il n’y a donc pas de recette
magique ou de formule mathématique permettant de définir le seuil de signification. La
détermination du seuil de signification est le plus souvent opérée à partir des grandeurs
significatives incluses dans les comptes auxquelles sont appliqués des pourcentages.

D’une manière générale, il sera souhaitable d’utiliser non un seul critère, mais une
combinaison de critères. L’important est que le choix de cette combinaison soit expliqué dans

18
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
le plan de la mission. Il est fréquent d’utiliser comme critères à la fois le résultat et les
capitaux propres.

Exemples de grandeurs significatives :

- le résultat des activités ordinaires ;


- le résultat net comptable ;
- le montant des capitaux propres ;
- le montant du chiffre d’affaires ;
- le montant de la marge brute ;
- etc.

A ces grandeurs, l’auditeur peut appliquer les taux suivants :

- 5 à 10% du résultat des activités ordinaires ;


- 0,5 à 1% des ventes ;
- 1 à 2% de la marge brute ;
- 0,5 à 2% du total bilan ;
- 1 à 5% des capitaux propres.

Chaque cabinet a ses propres critères de fixation du seuil de signification.

L’auditeur retient le critère qui lui paraît répondre le mieux aux préoccupations des
utilisateurs des états financiers et qui est le plus représentatif de l’activité de l’entreprise.

Exemple pratique : prise en compte du seuil de signification

Que dites-vous dans les deux cas suivants lorsque le seuil de signification est fixé à FCFA
2 000 000 :

- 1er cas : l’ajustement comptable est négatif de FCFA 1 500 000 et résulte d’une seule
erreur ?

- 2eme cas : l’ajustement comptable est négatif de FCFA 1 500 000 mais résulte de la
compensation d’un ajustement négatif de FCFA 5 000 000 et d’un ajustement positif
de FCFA 3 500 000 visant un autre poste des états financiers ?

Dans le 1er cas, l’auditeur peut négliger l’erreur parce qu’elle est inférieure au seuil de
signification.

Dans le 2eme cas, comme l’ajustement résulte de la compensation de deux montants supérieurs
tous au seuil de signification, si l’entité contrôlée ne rectifie pas ses comptes, l’auditeur sera
vraisemblablement amené à en tirer la conséquence sur son opinion et ce quand bien même le
seuil de signification n’est pas atteint.

Ce seuil, un chiffre, va donner à l’auditeur une limite chiffrée au-delà de laquelle une erreur,
une inexactitude ou une omission peut affecter la régularité, la sincérité et l'image fidèle des
comptes annuels. Ce seuil va être utilisé tout au long de sa mission pour programmer l'étendue

19
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
des sondages et apprécier la gravité des anomalies éventuellement constatées. Il s’agit bien
sûr d’une notion subjective, qui est établie en fonction de critères quantitatifs (bénéfice net,
capitaux propres…)  et qualitatifs (intuition fondée sur analyse effectuée). Il relève donc du
pouvoir de décision du CAC.

II.2.6. Différents types d’erreurs comptables

Un ajustement comptable résulte d’une erreur ayant une incidence sur le résultat. Parmi les
erreurs d’ajustement, on peut distinguer les omissions, les erreurs de saisie de montant, les
inexactitudes, les malversations,… Une erreur peut être volontaire ou involontaire. Si elle est
involontaire, elle est ponctuelle et n’est pas répétitive en général. Elle est souvent due à
l’inadaptation au poste, à la fatigue ou à l’incompétence. Quand l’erreur est volontaire, elle
s’assimile à de la fraude, à de la malversation. Elle est souvent caractérisée par la
dissimulation : ce qui rend difficile sa détection. Une erreur involontaire qu’on tente de
dissimuler s’assimile à de la fraude. L’auditeur qui découvre une fraude ou une malversation
ou doute de l’existence d’une fraude ou d’une malversation met en place des diligences qui lui
permettent de confirmer ou d’infirmer l’étendue de la fraude. Dès lors il a l’obligation
d’informer la direction de l’entité.

A la fin de sa mission, l’auditeur indique dans sa note de synthèse les erreurs ou les fraudes
qu’il aura détectées au cours de sa mission et il en établit un tableau.

Le tableau récapitulatif des ajustements comptables liste et totalise les ajustements relevés au
cours des travaux d’audit.

Un reclassement est une constatation chiffrée qui n’a pas d’incidence sur le montant du
résultat de l’exercice. Elle affecte soit des postes du bilan soit des postes du compte de
résultat. Elle a donc une incidence sur la présentation des comptes. Par exemple la
comptabilisation d’un matériel informatique en matériel de bureau n’a pas d’incidence sur le
résultat. De même la comptabilisation de frais de sous-traitance en frais d’entretien et de
réparation n’a pas d’incidence sur le résultat.

II.2.7. Examen des comptes financiers

Cette troisième étape est dans la continuité des deux précédentes. En effet, une fois qu’on a
pris connaissance de l’environnement de l’entreprise, de son contrôle interne et qu’on a ciblé
les risques, il est nécessaire d’analyser les comptes de manière plus précise afin d’identifier
les éventuelles anomalies significatives. 

Pour contrôler les comptes, l’auditeur va chercher à valider les assertions d’audit. Il s’agit des
critères auxquels doit répondre l'information financière pour qu'elle soit régulière et sincère.
Ces assertions s’appliquent à chaque poste du bilan et du compte de résultat et aux
informations contenues dans l’annexe. Globalement il existe 6 assertions : exhaustivité,
réalité, propriété, correcte évaluation, séparation des exercices, correcte imputation. 

20
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
II.2.7.1. Les assertions d’audit et leur contenu

II.2.7.1.1. Contenu et classification des assertions d’audit

a- La première catégorie d’assertions concerne les assertions relatives aux opérations et


évènements compris dans la période vérifiée et comprend les éléments donnés dans le
tableau suivant :

Réalité Les opérations et les évènements comptabilisés ont eu lieu et concernent


bien les comptes de l’entité.

Exhaustivité Toutes les opérations et tous les évènements qui devaient être comptabilisés
l’ont été.

Exactitude Les montants et les autres données qui se rapportent aux opérations et aux
évènements comptabilisés ont été enregistrés de façon appropriée.

Rattachement Les opérations et les évènements ont été comptabilisés dans la bonne
période.

Classement Les opérations et les évènements ont été comptabilisés dans les bons
comptes.

b- La deuxième catégorie d’assertions concerne les assertions relatives aux soldes des
comptes à la fin de la période relatifs à l’actif et au passif et comprend les éléments donnés
dans le tableau suivant :

Existence Les actifs, les passifs et les éléments des capitaux existent.

Droits et L’entité détient ou contrôle les droits sur les actifs et les passifs sont des
obligations obligations de l’entité.

Intégralité Tous les actifs, les passifs et tous les éléments des capitaux propres qui
devaient être comptabilisés l’ont été.

Les actifs, les passifs et les éléments des capitaux propres sont
comptabilisés pour un montant approprié dans les états financiers et tout
Valeur et ajustement de valeur qui s’impose est comptabilisé adéquatement.
affectation

c- La troisième catégorie d’assertions concerne les assertions relatives à la présentation des


états financiers et aux informations données dans l’état annexé et comprend les éléments
donnés dans le tableau suivant :

Réalité, droit et Les opérations, évènements et autres éléments ont eu lieu et concernent

21
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
obligations l’entité.

Exhaustivité Toutes les informations qui devaient être fournies dans les états
financiers l’ont été.

Classement et Les informations financières ont été présentées et décrites d’une façon
compréhensibilit appropriée et des informations données dans l’annexe sont clairement
é exprimées.

Exactitude et Toutes les autres informations, et autres que financières, sont


valeur communiquées sincèrement pour les montants adéquats.

L’auditeur doit s’assurer que les états financiers ont été présentés conformément à ce qui
est prévu dans le référentiel comptable : le système comptable OHADA ou le SYSCOA. Par
exemple le rappel des données de l’exercice précédent est obligatoire.

De même l’état annexé doit contenir suffisamment d’informations pour permettre une
meilleure compréhension des autres états financiers.

Exemple : Si le compte “immobilisations corporelles” est de 1 000 000 000 FCFA et


comprend 300 000 000 FCFA d’immobilisations pris en crédit-bail, cette information doit être
donnée distinctement dans l’état annexé.

II.2.7.1.2. Identification des risques pesant sur les assertions


d’audit

Le tableau ci-après donne des exemples de liens entre risques menaçant les objectifs de
l’entité et risque menaçant une ou plusieurs assertions.

Assertion Organisation
Elément Probabilité,
Incidence concernée par l’entité
Fait, Potentialité
par l’anomalie de la maîtrise
évènement,
significative des risques
circonstance

Concession Faculté pour Arrêt de Toutes les assertions Surveillance de la


commerciale chacune des l’activité de de la catégorie c réalisation des quotas et
dans le secteur parties de vente de relatives à la des incidents avec le
automobile mettre fin au véhicules continuité concédant
contrat de neufs d’exploitation
concession

Vente au Détournemen Pertes, Assertion de la Existence d’une caisse


comptant, t de recettes, information catégorie a, portant enregistreuse surveillée

22
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
paiements en fraudes financière sur des opérations et par des responsables
espèces anormale relatives à
(brasserie, l’exhaustivité des
recettes
confection,
alimentation)

Entreprises du Accidents Responsabi Assertions des Existence d’une


secteur du sur les lité civile et catégories a et c, organisation pour la
bâtiment et des chantiers pénale maîtrise des risques sur les
travaux publics relatives aux chantiers et d’un contrôle
estimations des estimations
comptables et/ou à comptables et du contenu
l’information dans de l’annexe
l’annexe

Groupe de Erreurs et Etats Assertions de la Intégrité, éthique,


sociétés ayant fraudes financiers catégorie c, relatives procédure fiable de suivi
des opérations erronés ou à l’information des opérations avec les
avec les parties frauduleux financière. Voir ISA parties liées
liées 500, paragraphe 17c

Pour valider ces assertions, l’auditeur va mettre en œuvre des procédures d’audit, des
programmes de travail (Voir annexe 8). Il va ensuite consigner tous ses travaux dans un
dossier de travail. Ce dossier va permettre au CAC de :

 rendre la mission plus efficace grâce au suivi de l’avancement des travaux ;


 contrôler les travaux de ses collaborateurs ;
 justifier les conclusions tirées et apporter la preuve des diligences effectuées.

II.2.7.2. La synthèse

La synthèse est le support de base à la rédaction de l’opinion et rapport de l’auditeur.


Elle est composée de l’ensemble des observations et conclusions des différents cycles (poste
comptables et autres) (Voir annexe 9).

23
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
III. MODULE XV : Les rapports de l’auditeur

III.1. Opinion et rapport

Le CAC, comme la loi le prévoit, doit établir un rapport dans lequel il expose et justifie son
opinion. Cette opinion est la conclusion de tous les travaux menés au cours de la mission. Elle
est communiquée à l’ensemble des associés/actionnaires au cours de l’assemblée générale
annuelle par l’intermédiaire du rapport. Ce rapport a une forme et un fond précis : titre,
paragraphes, date, signature du rapport.

L’opinion donnée par le CAC peut être, selon le cas:

- la certification sans réserve ;


- la certification avec réserve(s) : désaccord ou limitation ;
- le refus de certifier : désaccord, limitation ou incertitude.

III.2. Types de rapport de l’auditeur

24
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
 Le rapport du commissaire aux comptes au conseil d’administration (Article
715 de l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE du
traité OHADA)

 Le rapport général du commissaire aux comptes

 Le rapport spécial : la procédure d’alerte (Article 150 à 156 l’acte uniforme


relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE du traité OHADA)

 Révélation des faits délictueux du Commissaire aux comptes (Article 716 de


l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE du traité
OHADA)

 Le rapport spécial du commissaire aux comptes sur le contrôle des


conventions effectués par les administrateurs avec la société (Article 438 de
l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE du traité
OHADA)

 Le rapport spécial du commissaire aux comptes sur la vérification des frais de


remboursement des missions des membres du conseil d’administration
(Article 432 de l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et
du GIE du traité OHADA)

 Le rapport spécial du commissaire aux comptes sur le contrôle de la


rémunération des dirigeants (Article 525 alinéa 5 de l’acte uniforme relatif au
droit des sociétés commerciales et du GIE du traité OHADA)

Voir Annexe 10 à 15.

25
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
DEMARCHE DU REVISEUR EXTERNE (Contractuel ou légal )

PRISE DE CONNAISSANCE DE L’ENTREPRISE

PRISE DE CONNAISSANCE DES PROCEDURES


(Y compris test de conformité)

EVALUATION PRELIMINAIRE

FORCES THEORIQUES FAIBLESSES (de conception)

CONTROLE DE PERMANENCE CONTROLES REVELATEURS

26
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC
Points forts Points forts non
appliqués appliqués

(Faiblesses d’application)

Forces Faiblesses (de conception et d’application)

EVALUATION DEFINITIVE

PROGRAMME DE CONTROLE DES COMPTES

(Forces : contrôles limités


Faiblesses : contrôles étendus)

REDACTION DU RAPPORT EXPRIMANT LA CERTIFICATION

27
Formateur : Ephrème K. N’GUESSAN Responsable de Département Audit et CAC

Vous aimerez peut-être aussi