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R ENCONTRE
ENTRE A RT ET É CRITURE
À LA DÉCOUVERTE DES HIÉROGLYPHES
ET DU DESSIN ÉGYPTIEN
Fragment du sarcophage égyptien de la « maîtresse de maison Seniresou », datant du Nouvel Empire. 36cm X 28cm (1500-1000 avant J.-C.) (inv. : N° EG134)
CONSEILS D’UTILISATION
Ce dossier pédagogique s’adresse à tout enseignant de classes primaires supérieures (4e, 5e, 6e) désirant
prolonger sa visite du Musée de Louvain-la-Neuve en classe. Il peut être distribué directement aux élèves :
aucune modification n’est nécessaire puisque ce dossier s’adresse aux enfants âgés de 9 à 12 ans. Libre à
l’enseignant d’accompagner ou non ses élèves durant la lecture de cette médiation.
Les termes susceptibles de poser un problème de compréhension pour les élèves sont en gras et sont expliqués à
la fin du dossier dans un lexique. Il est conseillé à l’enseignant d’insister auprès des élèves sur l’existence de ce
lexique et sur l’importance d’y avoir recours pour faciliter l’assimilation des termes techniques employés.
Deux thématiques principales sont abordées : les principes de l’écriture hiéroglyphique et ceux du dessin
égyptien. Ces éléments théoriques sont abordés à l’aide de diverses questions et activités ludiques proposées à
l’élève. Ces dernières sont introduites dans le dossier par un pictogramme représentant une tête de pharaon.
Pour approfondir les thématiques abordées, des compléments d’information sont également disponibles dans des
encarts intitulés « Pour les petits curieux ». La présence de ces encarts est indiquée par un pictogramme
représentant l’œil d’Osiris.
Pour en savoir encore davantage, des indications bibliographiques, des ressources en ligne et des suggestions de
visites dans d’autres institutions culturelles de Belgique sont disponibles à la fin du dossier.
SOMMAIRE
I. Observation et description de l’œuvre
.....................................................................................
2
II. Contexte géographique et chronologique
................................................................................
3
Cet homme est coiffé d’une perruque noire et il porte une longue barbe
postiche, ce qui signifie qu’il s’agit d’une divinité égyptienne. Il est habillé d’un
pagne et d’un large collier plat et blanc. La peau de ce personnage est brune. Cette
couleur est caractéristique des hommes dans les peintures égyptiennes tandis que les
femmes sont représentées avec une peau plus claire. Le visage, le bas du corps et les
mains de cet homme sont représentés de profil, mais son œil et son torse sont de face.
Ce fragment est en bois. Il est recouvert d’une couche de peinture blanche sur
laquelle a été peint le décor qui vient d’être décrit. Sur l’image, on remarque une
pièce de bois qui dépasse légèrement du fragment. Celle-ci, appelée tenon, indique
que l’objet faisait partie du couvercle d’un sarcophage anthropomorphe.
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Carte de l’Égypte, dans
Cartograf.fr,
http://www.cartograf.fr/les-pays-
egypte.php (consulté le
6/05/2014).
Belgique
Égypte
La civilisation égyptienne s’étend sur plus de 3000 ans, d’environ 3000 à 30 av. J.-C..
Les historiens subdivisent sa longue histoire en quatre grandes périodes : l’Ancien
Empire, le Moyen Empire, le Nouvel Empire et la Basse Époque. Ces quatre périodes
sont caractérisées par une unité politique et territoriale, tandis que le passage de
l’une à l’autre est marqué par des troubles au sein du gouvernement. Après la mort
de Cléopâtre VII en 30 av. J.-C., l’Égypte est intégrée à l’Empire romain. Le fragment
de sarcophage décrit à la page 1 date du Nouvel Empire. Cette période est la plus
glorieuse de l’histoire pharaonique.
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Il s’agit d’une sorte de cercueil utilisé par les Égyptiens de l’Antiquité pour
mettre à l’abri un corps embaumé, c’est-à-dire une momie. Dans son sarcophage, le
défunt est protégé des sables du désert. Il y habite comme dans une maison. Il peut
d’ailleurs en sortir, en franchissant simplement les portes qui sont dessinées sur les
parois du sarcophage : sur le fragment que nous avons observé, la colonne de
hiéroglyphes entourée de deux traits verticaux représente une porte symbolique par
laquelle l’âme du défunt peut s’échapper.
Pour les Égyptiens, la mort est donc une simple continuation de la vie !
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Un objet précieux …
Le fragment de sarcophage étudié dans ce dossier est en bois. Le bois est composé de
matières organiques. Au fil des siècles, ce type de matériau subit de nombreuses
dégradations : les aléas du temps, les insectes, les moisissures, etc., peuvent altérer les
matières organiques. Ce fragment en bois, qui a plus de 3000 ans, a été conservé
jusqu’à nos jours grâce au climat désertique de l’Égypte : le faible taux d’humidité de ce
territoire n’a pas dégradé le bois du fragment. Pour continuer à conserver ce type d’objet
fragile et précieux, les musées doivent contrôler la luminosité, la température et l’humidité
des salles d’exposition. Les musées permettent ainsi de connaître des civilisations du passé
en conservant ces objets. Si le fragment du sarcophage n’est pas conservé dans un
musée, il va rapidement se dégrader : le climat humide de la Belgique va détériorer le bois du
fragment.
l’embaumement
Un » la momification, a été imaginé afin de préserver le corps des
rituel funéraire, appelé
défunts de sorte que leur âme puisse continuer à y vivre. Les embaumeurs ont mis au point
une technique pour dessécher artificiellement le corps et éviter la décomposition.
Aujourd’hui, pour écrire, nous nous servons d’un alphabet : tous les sons et
toutes les articulations que nous prononçons peuvent être écrits à l’aide de 26 signes,
les lettres.
Mais notre système, dit alphabétique, est différent de celui utilisé par les
Égyptiens durant l’Antiquité : pour s’exprimer par écrit, ils ont recours au système
hiéroglyphique qui compte environ 700 signes !
Dans l’Égypte ancienne, ce n’est pas le cas. Les Égyptiens n’écrivent que les
consonnes. Il n’y a pas de signe de ponctuation, ni de séparation entre les mots. Les
hiéroglyphes peuvent se lire de haut en bas, de bas en haut, de gauche à droite ou de
droite à gauche. Toutefois, il est facile de savoir où débute l’inscription : la tête des
hommes et des animaux représentés est tournée vers le commencement du texte !
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Maintenant que tu as trouvé, réponds à cette question : auquel des trois types de signes
hiéroglyphiques de l’écriture égyptienne correspondent les images utilisées dans ce rébus ?
Mets-toi debout et tente de te positionner de la même façon que l’homme représenté sur le
fragment de sarcophage. Souviens-toi : le visage, les mains et le bas du corps de cet homme
sont représentés de profil, mais son œil et son torse sont de face ! Tu peux te rendre compte
que cette position n’est pas naturelle.
À ton tour, lance-toi dans l’aspective : prends la feuille de papier quadrillée en annexe et
dessine-toi en respectant les règles du dessin égyptien.
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Qu’as-tu retenu ?
7 erreurs se sont introduites par mégarde dans le dessin suivant. Peux-tu les repérer ?
Utilise ce que tu viens d’apprendre pour expliquer en quoi ce dessin ne peut pas venir de
l’Égypte ancienne.
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Littérature
L’art du contour. Le dessin dans l’Égypte ancienne, catalogue de l’exposition, Paris, 2013.
MICHALOWSKI, K., L’art de l’Égypte, Paris, 1994 (L’art et les grandes civilisations, 2).
Document multimédia
Suggestions de visites
VII. Annexes
Aspective : principe de dessin qui consiste à représenter certaines parties du corps humain
en vue frontale et d'autres parties de profil
Barbe postiche : attribut égyptien porté par les pharaons ou par les dieux, ce qui les
différencie des autres hommes. La barbe des dieux est plus longue que celle portée par les
pharaons
Canon : ensemble des règles dictant les dimensions que doit avoir une représentation du
corps humain idéal
Démotique :
écriture cursive utilisée à partir du 7e siècle av. J.-C. en Égypte ancienne. Il s’agit
de l’écriture hiéroglyphique dont les traits sont extrêmement simplifiés
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Éviscération : extraction des viscères d’un corps humain, c’est-à-dire des intestins, des
poumons, du foie et de l’estomac
Matières organiques : ensemble des matières issues des êtres vivants et de leur
décomposition
Ouverture de la Bouche : rituel funéraire de l’Égypte ancienne qui consiste à dire des
incantations magiques pour redonner au corps du défunt ses fonctions vitales
Pagne : morceau de tissu qui couvre le corps d’un homme des hanches jusqu’aux cuisses
Pierre de Rosette : fragment de pierre gravée de l'Égypte antique portant trois versions d'un
même texte. Les trois systèmes d’écriture utilisés sont l’égyptien en hiéroglyphes, l’égyptien
en écriture démotique et l’écriture grecque
Renaissance : période qui débute au 15e siècle et qui se termine à la fin du 16e siècle. Cette
période est marquée par de nombreux progrès dans le domaine des arts et de la littérature
Sarcophage : grande boite, en pierre ou en bois, destinée à accueillir le corps d’un mort
Tenon : pièce de bois destinée à être enfoncée dans un trou de même forme et de même
longueur
Vases canopes :
dans l’Égypte ancienne, on en compte 4 : un pour les poumons, un pour le
foie, un pour les intestins et un pour l’estomac. Ils sont déposés près du sarcophage dans le
tombeau du défunt
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Ligne du temps de la civilisation égyptienne, dans l’Ecole du Dirlo. Soutien scolaire gratuit et ressources pour l’école élémentaire, http://soutien67.free.fr/histoire/pages/antiquite/egypte.htm (consulté le 7/04/2014).
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Et n’oublie pas de te représenter avec le visage, les mains et le bas du corps de profil, et avec ton œil et
ton torse de face.