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ECONOMIE URBAINE
DE LA PENSÉE ÉCONOMIQUE TRADITIONNELLE À L’
ÉCONOMIE SPATIALE

I- Contexte de l’économie traditionnelle

II- Confrontation avec la réalité économique

III- Économie spatiale

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I- Contexte de l’économie traditionnelle

La théorie du comportement du consommateur tient compte


des éléments de richesse sans référence aux critères de
localisation;
La théorie du comportement du producteur fait intervenir
des variables de coût et des facteurs de production sans
considération des paramètres qui ont servi au choix du lieu
d’implantation de l’activité de production.

Une théorie ponctiforme essentiellement basée sur des


acheteurs sans coordonnées qui achètent leurs biens à
une entreprise elle-même sans coordonnées qui se
procurent les facteurs de production à des vendeurs
eux-mêmes sans coordonnées 3
La juxtaposition des comportements des agents
économiques (producteurs et consommateurs)
qui permet de dégager les conditions d’
équilibre d’un système économique de
concurrence pure et parfaite s’effectue dans un
cadre absolument statique et instantané: les
actions et réactions entre agents se réalisent
simultanément et à coût nul

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À retenir !!
Dans l’univers ainsi dominé par la CPP, on se trouve
dans une situation d’optimum parétien caractérisé par
un équilibre stable. Dans un tel cadre, on observe:

⚫ Une répartition optimale des biens (égalisation des


taux marginaux de substitution entre biens);
⚫ Une distribution optimale des facteurs (égalisation
des taux marginaux de substitution entre facteurs);
⚫ Une quantité optimale de production pour chacun des
biens (une égalisation des taux marginaux de
transformation entre biens);
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Les conditions d’équilibre de la
pensée économique
traditionnelle peuvent être
atteints que si:

⚫ Les prix des facteurs et des biens sont uniques pour


tous les agents;
⚫ les facteurs de production sont parfaitement mobiles

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I- Confrontation avec la réalité économique

La confrontation des conditions de l’


économie traditionnelle avec la réalité
économique montre la précarité du
résultat :

Les transactions économiques ne peuvent pas se


dérouler en un point unique.

Donc la loi de l’offre et de la demande ne peut


pas expliquer la formation d’un prix unique, 7
L’ESPACE N’EST PAS
ECONOMIQUEMENT
NEUTRE

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La réalité économique se présente comme suit:

⚫ Les prix des facteurs et des biens sont diversifiés


dans le temps et dans l’espace suite à l’existence de
coûts de transport, l’inégale répartition des agents
économiques dans l’espace, l’inégale répartition de
l’information, la différenciation des produits, la culture..

⚫ Des rigidités interdisent une parfaite mobilité des


facteurs: barrières à l’entrée en matière de
disponibilité du capital, rétention d’information,
existence de frontières;

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III- Économie spatiale

L’économie spatiale est une science du concret qui étudie


la relation entre l’espace vécu et la vie économique: il n’y
a pas de vie économique sans territoire

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Cela conduit à se poser des questions du type:

- Pourquoi la persistance de chômage et de pauvreté


dans des régions appartenant à une même entité
géographique?
- Pourquoi la désertification des régions
périphériques en faveur des régions centrales?
- Pourquoi l’engorgement des régions centrales?
- Pourquoi les disparités régionales économiques
s’atténuent-elles à certaines époques et
s’aggravent-elles à d’autres?
- Pourquoi l’espace ne tend-il pas à s’homogénéiser?

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QU’EST CE QUE L’ÉCONOMIE SPATIALE?

À la croisée de 2 disciplines:
⚫ Éconbiens rares
⚫ Géographie: description et interprétation de l’organisation
de la surface terrestromie: étude de la production, échange
et consommation de

L’économie spatiale: description et interprétation de


l’organisation des activités économiques (production,
échange, etc.) dans l’espace

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QUELS INTÉRÊTS ?
Aménagement du territoire: accompagner le
développement économique des territoires et
réduire les inégalités

Identifier les forces et les acteurs à l’œuvre


dans la répartition des activités économiques
(accès ress. naturelles, au marché,
infrastructures, dispersion et/ou concentration
des act., etc.)

Mise en place de politique d’aménagement du


territoire cohérente 13
Approche conceptuel de l’économie Urbaine:

L'économie urbaine est une branche de


l'économie spatiale qui dont l’objet d'étude est
la ville

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UNE VILLE : PRÉCISION CONCEPTUELLE
Une ville est le milieu urbain - le lieu concret - où se
concentre une forte population humaine, dite
population urbaine

L'espace urbain est aménagé pour faciliter et


concentrer les activités de la ville :

Habitat, commerce, industrie, éducation, politique, voir
ie, assainissement, électricité, sécurité,
transports, culture, etc. 

Les principes qui régissent la structure et l'organisation


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de la ville sont étudiés par la sociologie urbaine,
l'urbanisme, l'économie urbaine …
Selon les pays et le contexte
(statistique, géographie, sociologie, etc.), le mot « ville »
recouvre différentes acceptions :
.

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Une ville selon INSEE (France) est une unité urbaine
constituée d'une ou plusieurs communes, comptant plus de
2 000 habitants et présentant une continuité dans l'habitat
(moins de 200 m l'une de l'autre).

INSEE utilise une définition de la ville selon le deux critères


L'importance du peuplement
Continuité de l'habitat. 17
Au Maroc, la définition de la « ville » est mise en place
par
le Haut-commissariat
au
plan
(HCP),
selon
des
bases
 administratives
ou statistiques 

Ce que l'on appelle C’est une unité constituée par le


communément une « centre urbain de certaines
ville » intra muros communes rurales, c’est une
correspond, localité de commune rurale
généralement à une considérée comme urbaine par le
seule commune recensement, définie selon des
urbaine (dite aussi critères telle une population active
« municipalité »). majoritairement non agricole ou la
concentration des équipements
collectifs.
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déterminer la population urbaine à
l'occasion des recensements.
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UNE AGGLOMÉRATION URBAINE

Ville proprement dite (au sens administratif) ainsi que


ses banlieues (zones densément peuplées adjacentes au
territoire de la ville).

Superficie de Casablanca : 786 km² 


Superficie avec l’agglomération : 1 615 km².

20
21
UNE MÉTROPOLE 

Étymologiquement ça vient du grec mêtropoles « ville


mère »,  c’est la ville la plus importante d’une région
ou d’un pays.

Exemples :
• Casablanca est la métropole économique du Maroc
• New York est la plus grande métropole des États-Unis 

Par extension elle peut désigner un endroit le plus


important dans un domaine particulier :

• Paris est la métropole de la mode 22


• Los Angeles est la métropole du cinéma
Étalement urbain et dynamique de localisation

ÉTALEMENT URBAIN: CADRAGE CONCEPTUEL

ÉTALEMENT URBAIN ET LOCALISATION: le modèle


standard

STRATÉGIES DE LOCALISATION: ENSEIGNEMENTS


THÉORIQUES DE L’ÉCONOMIE GÉOGRAPHIQUE

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ÉTALEMENT URBAIN: CADRAGE CONCEPTUEL 
L’évolution des villes contemporaines dans de nombreux
pays se caractérise par ce qu’il est courant d’appeler un
phénomène d’étalement urbain ou de périurbanisation :
l’espace à dominante urbaine s’étend par densification des
espaces périphériques. Le phénomène est marqué par un
éparpillement des activités et une densité résidentielle aux
différentes échelles du territoire.

Ce phénomène est notamment soutenu par de faibles valeurs


foncières en marge des villes-centre et une approche routière
de l’accessibilité.
Mais!!!

Les nouvelles formes urbaines et pratiques de mobilité


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qui en découlent ne sont pas sans poser problème
(congestion, pollution, dispersion des services publics..).
ÉTALEMENT URBAIN ET LOCALISATION: le modèle
standard

LE MODÈLE STANDARD

Le modèle standard de la ville monocentrique développé


par Alonso (1964), Mills (1967) et Muth (1969) permet d’
étudier le comportement de localisation résidentielle
dans un cadre simplifié. On suppose:
Que la ville est une plaine homogène dans laquelle tous
les emplois sont situés au centre.
Pour déterminer leur localisation résidentielle, résumé
par la distance au centre, les ménages effectuent donc
un arbitrage entre le coût de leurs déplacements
quotidiens pour se rendre à leur travail et le coût de leur
logement. 25
FACTEURS D’ÉTALEMENT SELON LE MODÈLE STANDARD

La rente d’enchère représente le prix du sol unitaire


maximal qu’un individu est prêt à payer en chaque lieu
de la ville. Elle est décroissante avec la distance au
centre.
L’occupation du sol est attribuée à l’individu offrant
l’enchère la plus élevée en chaque localisation

Si la rente offerte diminue rapidement avec la


distance au centre, moins les localisations
centrales sont attractives relativement aux
localisations périphériques et plus la ville est
étalée. 26
Trois facteurs d’étalement sont ainsi mis en évidence
dans le cadre de ce modèle par leur effet négatif sur la
pente des courbes de valeur foncière :

Baisse des coût de transport

Augmentation du niveau général des


revenus

La présence plus importante d’aménités


en périphérie

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Baisse des coût de transport

Elle permet aux ménages de supporter un plus grand


éloignement du centre (effet prix) conduisant à
l’extension de la ville et à la diminution des densités
au centre.

Elle se traduit aussi par une augmentation du


revenu disponible qui engendre une augmentation de
la quantité de logement consommé en tout point de la
ville.

28
Augmentation du niveau général des
revenus

Elle produit également un accroissement du revenu


disponible et donc de la superficie de logement
demandée en chaque point de la ville.

29
La présence plus importante d’aménités
en périphérie

Si le niveau des aménités augmente du centre vers la


périphérie, rendant cette dernière plus attractive, les
ménages s’y localisent davantage. Le prix du sol étant
plus faible en périphérie, la consommation de logement
augmente et provoque une extension de la ville

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Les facteurs démographiques sont également pris en
compte. Dans ce modèle, l’augmentation de la
population conduit à un éloignement de la frontière et
une hausse des densités urbaines mais sans modifier la
pente des courbes de rente foncière. La structure des
ménages influence en revanche cette pente.

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Facteurs retenus par les études empiriques

D’autres facteurs explicatifs sans lien direct avec les


modèles théoriques sont mis en évidence dans les études
empiriques :
• L’âge et la taille de la ville,
• La politique de garantie des prêts immobiliers,
• La politique foncière et de zonage.

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STRATÉGIES DE LOCALISATION: ENSEIGNEMENTS
THÉORIQUES DE L’ÉCONOMIE GÉOGRAPHIQUE

les modèles d’économie géographique appliqués à la


structure intra-urbaine lèvent l’hypothèse du modèle
standard selon laquelle tous les emplois sont localisés
au centre

Ils prennent en compte à la fois:


• Le comportement spatial des ménages,
• Les interactions entre firmes et ménages sur le marché
des biens et services et le marché du travail 33
• Les interactions entre firmes
Les interactions entre entreprises peuvent
produire :

Des effets positifs et Des forces opposées


inciter les entreprises à se qui incitent les firmes
localiser à proximité les à se disperser et à se
unes des autres localiser en périphérie

Forces d’agglomération
résultant d’une meilleure
diffusion du progrès
technique et de
l’information

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Cas de technopole
FACTEURS DE LOCALISATION SELON LES MODÈLES DE L’
ÉCONOMIE GÉOGRAPHIQUE

Coûts de transport des biens finaux entre les


firmes et les ménages

Fonctionnement du marché du travail

Concurrence entre firmes et ménages sur le


marché foncier

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Coûts de transport des biens finaux entre les
firmes et les ménages

Ils constituent une force qui lie les firmes


distributrices aux consommateurs. Si la
population est suffisamment dispersée, les
firmes distributrices se décentralisent et
attirent en retour des résidents pouvant
réduire leur coût d’approvisionnement

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Fonctionnement du marché du travail

La concurrence sur le marché du travail


entraîne une augmentation du salaire
local

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Concurrence entre firmes et ménages sur le
marché foncier

La concurrence entre firmes et


ménage sur le marché foncier

Augmentation de la valeur
foncière au centre

Etalement urbain

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Caractéristiques des établissements et
choix de localisation

Le poids de ces déterminants varie selon le


type d’entreprise et les secteurs d’activité.
Certaines activités moins sensibles aux
économies d’agglomération ayant un besoin en
main d’œuvre ou en sol important sont
incitées à se localiser en périphérie.

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On distingue deux types d’unités :

Des « front offices » des « back offices » qui


qui bénéficient ne communiquent
d’interactions de qu’avec leur front
proximité office

Lorsque les coûts de communication intra-firme


sont faibles, ils concluent à un regroupement des
front offices au centre de la ville et à
l’installation des back offices dans la périphérie
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LES FACTEURS QUI CARACTÉRISENT LES
ÉTABLISSEMENTS

Le cycle de vie du produit

La taille de l’établissement

La fonction de l’établissement

La nature de l’opération de localisation

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FACTEUR DE L’ENVIRONNEMENT ET
LOCALISATION DES ACTIVITÉS

-L’environnement économique et
technologique

-L’environnement géographique et
écologique et facteurs démographiques

-L’environnement politique et juridique

- L’environnement socioculturel

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L’ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE ET
TECHNOLOGIQUE :

Il s’agit tout d’abord de la nature du système


économique (capitaliste, socialiste….) et de l’
évolution des principales variables (inflation,
croissance économique, prix, taux de change….) et
au niveau technologique, l’innovation et son
incorporation rapide dans l’entreprise provoquent
un avantage compétitif (Invention de nouveaux
produit, nouveaux procédés de gestion….)
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L’ENVIRONNEMENT GÉOGRAPHIQUE ET ÉCOLOGIQUE ET
FACTEURS DÉMOGRAPHIQUES :

Les facteurs de climat de localisation


(proximité à une zone urbaine, un port…)
ainsi que la structure -démographique de
la population influencent les stratégies de
l’entreprise.

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L’ENVIRONNEMENT POLITIQUE ET JURIDIQUE

L’activité de l’entreprise est influencée


par les décisions politiques du pays
(privatisation, protectionisme) et aux
facteurs institutionnels et juridiques qui
déterminent les règles du jeu en vigueur
sur le marché (fiscalité, réglementation
juridique…)
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L’ENVIRONNEMENT SOCIOCULTUREL

Les besoins des agents économiques sont


souvent déterminés par les modes de vie
des individus, leur mode de pensée, les
valeurs et religion (effet de mode…)
influencent l’activité de l’entreprise.

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UN CLUSTER
En géographie et urbanisme
Un cluster désigne un bloc urbain dont les
activités sont homogènes, par exemple le
quartier d'affaires de La Défense. La
désignation francophones est le mot quartier
suivi du qualificatif approprié (d'affaires, des
sports, etc).
En économie et organisations
Un cluster industriel ou économique est un
regroupement, généralement dans un bassin
d'emploi, d'entreprises du même secteur. La
désignation francophone est grappe industrielle
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ou économique.
UN TECHNOPÔLE OU PARC TECHNOLOGIQUE

Site spécialement aménagé pour accueillir les


entreprises de haute technologie ou en favoriser
la création.

C’est une zone d'activités qui rassemble des


entreprises de fabrication ou de services dans le
secteur des hautes technologies. Les
technopôles sont la plupart du temps situés
dans la périphérie de grandes villes, à proximité
de structures de recherche (universités,
laboratoires privés).
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PLATE FORME INDUSTRIELLE INTÉGRÉE P2I

P2I généraliste : ouverte à tous les secteurs


(plusieurs quartiers sectoriels)
P2I sectorielle : dédiées à un secteur spécifique
P2I quartiers régionaux/nationaux : zones
généraliste réservées aux acteurs d’un tissu
industriel provenant d’une même région d’un
pays étranger

❑ Caractéristiques :
Présence d’un basin d’emploi
Accessibilité logistique 49

Présence d’une réserve foncière mobilisable


PLATE FORME INDUSTRIELLE INTÉGRÉE P2I

❑ Offres :

Offre immobilière
Offre de services variés
Offre de formation
Offre logistique
Guichet unique

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