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Quand un PC fait partie d’une solution technique pour Linux. La complexité du logiciel n’est d’ailleurs pas seule
laquelle il n’existe pas de logiciel approprié, il ne reste responsable. Le langage de programmation porte sa part
plus qu’une solution : programmer. On se trouve de responsabilité. C rend les erreurs aussi difficiles à
confronté à plusieurs méthodes. Les possibilités les plus trouver qu’à éviter. C est en effet composé de texte et les
courantes actuellement sont le langage C et ses incarna- erreurs qui peuvent s’y glisser ne sont pas toujours de
tions plus récentes comme C++ ou C#, Visual Basic de banales fautes de frappe. Un programme moderne
Microsoft, Delphi de Borland, ou alors LabView de Natio- contient une quantité incroyable de texte (par exemple
nal Instruments (NI). plusieurs millions de lignes dans Windows). Dans ce cas,
Alors que Visual Basic est plutôt conçu pour des applica- garder une vue d’ensemble constitue un véritable défi. Et
tions de taille modeste, C constitue depuis un certain le programmeur occasionnel est précisément celui qui ne
temps déjà un outil universel. Delphi a la préférence de possède ni le savoir-faire ni les moyens organisationnels
ceux qui ne goûtent pas les idiosyncrasies de C et préfè- de développer un logiciel complexe en un temps accepta-
rent la structure plus ordonnée de Pascal. Ce n’est toute- ble.
fois pas par hasard que la plupart des applications de Le problème ne date toutefois pas d’hier et des méthodes
grande taille et tous les systèmes d’exploitation pour PC appropriées existent déjà depuis un certain temps : les
les plus usités sont réalisés en C. C’est aussi la raison de langages de programmation de la quatrième génération.
l’opinion générale selon laquelle toute programmation Il s’agit en gros de générateurs de programmes basés sur
« sérieuse » est réservée à C. Ce langage de la troisième des interfaces graphiques. Ils ne produisent généralement
génération permettrait de réaliser les solutions les plus le code qu’après l’assemblage abstrait de fonctions et
élégantes et les plus rapides. Pourquoi donc LabView ? d’interfaces utilisateur. Ce degré élevé d’abstraction amé-
liore la vitesse de développement en évitant de réinventer
mille fois la roue.
Langage de la 4ème génération Dans le domaine de l’électronique, cela équivaut au rem-
Tout d’abord, les arguments qui ont conduit Microsoft, placement des composants discrets par des circuits inté-
Apple, Linus Thorvald et d’innombrables programmeurs grés. Dans ces conditions, il est clair qu’une personne
professionnels à se servir de C comme base pour leurs peut développer plus rapidement des solutions complexes
systèmes d’exploitation sont complètement « à côté de la et que la probabilité de commettre des erreurs diminuent
plaque » pour le programmeur occasionnel. Seul compte drastiquement. Les circuits intégrés forment en effet des
l’effort nécessaire pour réaliser un bon programme. Et un composants complets optimisés par des professionnels.
bon programme, tel qu’on le conçoit aujourd’hui, ne doit De façon similaire, le code fourni par un générateur de
pas se contenter de « fonctionner » ; il doit être avant programmes est optimisé par des professionnels et vérifié
tout simple et convivial. de manière exhaustive.
Quand on pense qu’il faut aujourd’hui télécharger Mais ne taisons pas les inconvénients. Un niveau d’ab-
presque 100 Mo de corrections et d’extensions après l’a- straction élevé conduit nécessairement à moins de flexibi-
chat d’un nouveau PC pour mettre Windows XP à niveau, lité. Certains problèmes ne sont donc plus solubles avec
cela ne constitue pas exactement un bon argument publi- la même précision. Les programmes ne sont pas aussi
citaire pour C. Les mises à jour de Microsoft destinées à rapides que leur version en C. Le fichier s’enfle parfois
éliminer les bogues et à combler les failles de sécurité considérablement, tout comme le nombre de transistors
sont mensuelles. Cela ne veut aucunement dire que les augmente massivement dans les circuits intégrés. La taille
ingénieurs en génie logiciel de Microsoft sont des inca- des fichiers ne joue toutefois plus aucun rôle vu la quan-
pables. La situation n’est pas meilleure avec OSX et tité de mémoire de travail et la taille des disques durs
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UEL LabView: programmation
pour électroniciens
10/2004 - elektor 33
Figure 2. Une sélec- On voit, sur la base de l’exemple choisi,
tion des palettes que ce type de programmation reflète par-
d’outils de LabView faitement les processus mentaux d’un
ne donne qu’une électronicien. Elle se rapproche beaucoup
impression approxi- de l’élaboration de schémas de connexion
mative de l’étendue
où les VI remplaceraient les composants
de sa fonctionnalité.
électroniques. Le passage de l’élaboration
La plupart des icô-
de circuits électroniques à la programma-
nes déploient des
palettes supplémen-
tion avec LabView s’effectue donc sans
taires comportant peine et intuitivement. L’apprentissage de
des centaines de VI. cette technique risque d’être plus laborieux
chez les programmeurs et informaticiens
de style classique pour qui « logiciel » =
« écrit ». Elle exige en effet une représenta-
tion mentale complètement différente. Une
reconversion se justifie-t-elle vraiment dans
le cas de ce groupe ?
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directe du matériel. La figure 2 montre quelques-unes pour systèmes 19” afin de réaliser des systèmes de
des palettes d’outils typiques de LabView et leurs VI. mesure en temps réel.
Si les fonctions de LabView ne suffisent pas, il existe plu- Une occasion à ne pas manquer : LabView est disponible
sieurs sociétés de logiciel offrant des « boîtes à outils » pour tous les systèmes d’exploitation courants (Windows,
(Tool Sets) optimisées qui couvrent un domaine particulier Mac OS9, OSX, Linux, Sun, HP/UX) et l’effort requis
(industrie chimique, électronique des bâtiments, contrôle pour changer de plate-forme est minime. Il existe même
de qualité, technique automobile, analyse des vibrations, une version de LabView pour PDA et FPGA –en français !
analyse des images, surveillance vidéo, etc.). On peut LabView n’est pas précisément bon marché : une licence
programmer en C et lier les VI qui dépendent étroitement normale coûte au moins 1 095 €. Le progiciel complet
du matériel (guides et exemples sont disponibles). avec compilateur, etc. coûtera jusqu’à 4 445 €. Une fois
Au sujet des guides : alors que les premières versions de le choc passé, on se dit que le gain de temps et l’accrois-
LabView étaient livrées avec un demi-mètre environ de sement de productivité valent probablement le sacrifice.
manuels, toute la documentation se trouve aujourd’hui sur Des analyses indiquent une accélération de 3 à 5 du
CD ou est intégrée directement dans l’aide in contex- rythme de travail, ce que l’auteur peut confirmer sur la
tuelle. Un peu d’exercice, et les longues recherches base de ses propres expériences. Pour les étudiants il
appartiendront définitivement au passé. existe une version de LabView 7 Express au prix de 30 €
totalement fonctionnelle mais qu’il n’est pas question d’u-
tiliser commercialement. Pour vous assurer que LabView
Que peut faire encore LabView ? est bien le programme de votre vie, il vous suffit de com-
Tous les programmes créés avec LabView peuvent être mander, auprès de NI, une version de démonstration gra-
aussi stockés dans un fichier sous forme de collection de tuite fonctionnelle pendant 30 jours.
VI individuels et peuvent être lancés dans l’environnement (040237-1)
de développement par un double clic. Il existe bien
entendu également un compilateur qui fournissant des
fichiers EXE ou des DLL, ce qui barre l’accès de votre Liens :
code à des imitateurs potentiels. http://encyclopedia.thefreedictionary.com/
Il existe une version spéciale de LabView sous forme de 4th%20Generation%20Language
bibliothèque de code en C à l’intention des irréductibles
http://digital.ni.com/worldwide/france.nsf/
désireux d’intégrer des parties de LabView dans leur pro-
main?readform
pre projet en C. Une autre version permet de porter le
code créé par LabView sur un PC spécial mono-carte http://www-w2k.gsi.de/labview/document.htm
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