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Résumé de la dernière sous partie du chapitre II : 2.

3 L’approche par les produits : le TES


Le système productif peut être analysé soit de façon très globale, en utilisant une fonction de production
macroéconomique (ex : Y = F(K,L) ) soit en insistant sur l’interdépendance, les relations entre secteurs, c’est l’objet du
tableau Entrées-Sorties (TES).
L’analyse des échanges interindustriels, trouve son origine dans les œuvres de Quesnay, de Marx et de Walras.
La présentation contemporaine dans la première version est due à Wassily Léontief (1936) a donné lieu à de multiples
applications : TES, étude des relations interindustrielles, analyse « input – output » ont de nombreuses applications,
notamment en matière de planification
• Structure du TES
- L’adéquation produit-secteur :
L’ensemble de l’économie nationale est divisée en secteurs, en branches : sidérurgie, agriculture, industrie
chimique… la division plus ou moins détaillée selon les besoins est aussi selon l’information disponible.
On suppose qu’il y a adéquation produit-secteur, c’est-à-dire que l’on raisonne sur des branches au sens
de la comptabilité nationale française ; chacun des secteurs envisagés produit dans le cadre de la période
envisagée, en général l’année une quantité de produit supposé homogène
Présentation schématisée du TES : (tableau document commenté en cours)
Le TES est appelé « compte en T ». La barre horizontale est détaillée en lignes par produits. La barre
verticale est détaillée en colonnes par branches, elle peut aussi être présentée par SI
Le TES est une présentation des équilibres ressources-emplois pour chacun des produits :
P + M + MC + MT +IP-SP = CI + DC + FBCF +∆S + X
Remarque : Σ MC et ΣMT = 0
Comme nous l’avons vu la fois précédente, le commerce n’est pas un produit, mais une activité. On n’achète pas du
commerce seul mais on achète indirectement du commerce dans tous les achats de produits. Pour éviter les doubles
comptes, il faut que le total des marges soit nul : Σ MC et ΣMT = 0, ont disparu car la somme de la production est
maintenant la valeur de toutes les branches, y compris celle du commerce et du transport
• Lecture du TEI (tableau B)
Chacune de ces productions est analysée dans le cadre du TES, à la fois :

- En ligne : optique des outputs, des emplois


- en colonne (optique des inputs, des ressources)
-
+ Analyse en ligne : Comment sont utilisés les produits ?
(Documents commentés en cours):Chaque ligne du tableau décrit les emplois, les utilisations d’un produit déterminé.
Sur la ième ligne, il apparait que la production brute (et non le PIB) d’un montant xi (notation à vérifier) du ième produit
a été utilisée d’une part en emplois intermédiaires (CI), d’autres en emplois finals.
Par emplois intermédiaires, on entend l’utilisation d’une partie de la production brute xi de chaque bien i par le système
productif, les livraisons de ce ième bien aux autres branches :
Xij représente donc la qté de bien i livrée au jème secteur avec i = 1, 2, 3, 4… ;
j = 1, 2, 3, 4…n, certaines de ces grandeurs peuvent être nulles (exemple dans tableau construction)
une partie de la production du ième bien peut être consommée à l’occasion de cette production par le ième secteur, elle
est notée xii.
La totalité de la production n’est pas, en général, utilisée à des emplois intermédiaires : une partie, plus ou moins
importante (yi)est utilisée en emplois finals : consommation finale (des ménages, des APU), FBCF, variation des stocks,
exportations)
Exemples commentés en cours

- Analyse en colonne, optique des inputs : Comment a été réalisée la production ?


Chaque colonne du tableau décrit les ressources utilisées par un secteur. Dans la jème colonne, il apparaît
que l’activité de production du jième secteur a nécessité pour produire xj un certain volume de
consommations intermédiaires et a fait apparaître une valeur ajoutée Vj
La production de xj par le jème secteur a nécessité l’utilisation d’énergie, de matières premières, bref d’une
série de consommations intermédiaires, dont la sommation n’est possible que si le tableau est établi, non en
unités physiques, mais en unités homogènes, par exemple en monnaie.
Exemple en cours
La lecture du TEI (tableau B) fait apparaitre l’interdépendance des branches
Le tableau B : tableau des entrées intermédiaires est donc important, il permet de décrire l’interdépendance
des branches à l’aide des coefficients techniques

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Le coefficient technique noté aij est défini comme le nombre d’unités de produit i nécessaire pour
produire une unité de j.
(rapport d’un intrant (ce qui entre dans la production) à la valeur du produit
é
aij =

D’où le calcul de la matrice des coefficients techniques, appelée aussi la matrice de Léontief (ou Léontiev)
Prendre exemple du tableau distribué : calcul de la matrice des coefficients techniques :
11 = 20/200 12 = 75/300
A=
21 = 60/200 22 = 45/200

0,10 0,25
A=
0,3 0,15
Signification économique : 0,10 : pour produire 1 € de produit de la branche A, il faut utiliser 10 centimes
de produit A , 30 centimes de produit B

La constance des coefficients techniques renvoie à 2 hypothèses possibles :


- Complémentarité des facteurs de production :
- Ou fonction de production à facteurs substituables mais structure des prix relatifs fixe
La non-substitution découle alors de considérations économiques et non plus techniques .les coefficients du
type aij sont donc des coefficients technico-économiques
A partir de cette description des structures économiques et de leur évolution, il va être possible de prévoir,
de planifier la hausse de la demande ou la hausse d’un produit.

• L’utilisation du TES à des fins de prévision le multiplicateur de Léontief


Hypothèses du modèle :
- La constance des coefficients aij implique la stabilité des conditions technologiques, stabilité qui n’est
absolument vraie qu’en courte période.
- Le modèle suppose l’homogénéité des branches caractérisées par des produits spécifiques
- Les relations de complémentarité décrites supposent l’absence de substitution entre les branches ; en
revanche tous les produits à l’intérieur des branches sont considérés comme étant parfaitement
substituables.
- La constance des coefficients aij implique l’absence d’économie d’échelle puisque le développement de la
production conduit à un accroissement proportionnel de la consommation intermédiaire du ième produit.
Formalisation :
Ainsi pour chaque branche, l’équilibre ressources- emplois s’écrit :
Yi = CIi + EF i
Production en bien i = ∑ %&' () &* +,&* , + ∑ %&' &-./0,' 1,* /' &* +,&* ,
CI ij = Consommations intermédiaires en bien i de la branche j
CI ij = ∑3456 () ,2
Les coefficients techniques sont : aij =
Donc CI ij = aij . Yj
Et CI i = ∑3456 ,2. 82

Ainsi nous pouvons écrire l’équation de la branche i de la façon suivante :

Yi = ∑ 5< . + :;
∑ 5< . += − <? + :; = @

Application à notre exemple :


Yi = ∑3456 ,2. 82 + AB ,
200 = (200. a11) + (300.a12) + 105
200 = (200X0,1) +( 300X0,25) + 105 = 200
[ Idem pour l’autre branche : 300 = (200X0,3) + (300X0,15) + 195]

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b) Prévision de l’augmentation de la demande finale de 10%, répercussion sur l’ensemble de l’économie : 3 méthodes
possibles :
- Méthode itérative :
Si la demande finale d’une branche augmente de Z milliards ou de Z%, la production de cette branche
augmente de ce montant. Cet accroissement de production va provoquer une première vague de
consommations intermédiaires induites (pour produire cette production, il faudra plus de produits agricoles,
des services,....
Ces augmentations de production vont à leur tour engendrer des augmentations de consommations
intermédiaires deuxième vague, puis une troisième vague, plus de CI, plus de production, + de production,
+ de CI jusqu’à épuisement
Plusieurs itérations, les accroissements devenant infimes, on totalise l’accroissement de production et de
consommation intermédiaire obtenus pour chaque produit, méthode laborieuse mais qui décrit le processus
économique
- Résolution algébrique
Résolution d’un système avec n équations et n inconnues…
- Résolution matricielle
A partir de la matrice des coefficients techniques, on écrit un système de n équations, qui traduit les égalités en ligne
(output)
Lorsque les branches sont nombreuses, résolution matricielle
Soient :
A : la matrice des coefficients techniques
X le vecteur (colonne) de la production globale
Y : le vecteur (colonne) des emplois finals
X= AX + Y
Application :
0,10 0,25 200 105 200
+ =D E
0,3 0,15 300 195 300
F =G? G + FH
D E =
+ % H +G + %H
Reprenons :
X = AX + Y
1 0
D’où (I – A) X = Y , I est la matrice unitaire
0 1
Si (I –A) est inversible alors une solution
X = =) − I?J6 Y
Signification économique des coefficients de la matrice inverse est la suivante : pour satisfaire une demande finale (et
non la production) de 1€ de produit agricole, il faudra produit z € de produits agricoles (dont une large part sera
intraconsommée) w centimes de produits industriels …
La matrice inverse =) − I?J6 est le multiplicateur de Léontief ou multiplicateur matriciel : pour toute variation
dans le niveau de la structure des utilisations finales, on déduit le niveau des différentes productions
• Multiplicateur de Keynes et multiplicateur de Léontief
L’écriture des deux multiplicateurs fait apparaître une similitude profonde en ce qui concerne le processus de
propagation de l’investissement 1/1-c ou =1 − F?J6 + 1 + c + F K + …. Mais le multiplicateur keynésien est un
scalaire, alors que le multiplicateur de Léontief est un multiplicateur matriciel.
Multiplicateur de Léontief Multiplicateur keynésien
- Objet Etude des répercussions sur le système Etude des répercussions sur le produit
productif d’une variation exogène de la global net d’une variation exogène de la
demande finale, sans que soit pris en demande finale ; l’accent est mis sur les
compte l’effet en retour de la dépense vagues successives revenu-dépenses-
d’une partie au moins de la valeur ajoutée revenu dans que soient prises en compte de
créée façon précise et désagrégée les
répercussions sur le système productif

Il serait possible de combiner les deux types de multiplicateur en introduisant un comportement de dépense à
partir du revenu distribué dans le modèle de Léontief
Prendre en compte les répercussions découlant de la consommation sur les salaires distribués lors de la
formation de la valeur ajoutée (ajouter les besoins en travail

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