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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)
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LICENCE 1
SECOND SEMESTRE
Mai 2020
2020
Objectifs du cours
Objectif spécifique : identification des régimes politiques à partir des cas suisse et béninois
2
TABLE
INTRODUCTION P. 6
SECTION II : Le parlement P. 35
3
BIBLIOGRAPHIE
4
INTRODUCTION
L’organisation sociale est un processus de formation des structures sociales, ayant tendance à
réguler, ordonner les interactions sociales entre entités sociales. Cette organisation comporte
ses propres normes sociales, formes de hierarchisation et sa propre culture.
Une organisation sociale, au sens de structure sociale, est une forme organisée et relativement
stable observable à laquelle peut lui attribuer du sens. Usuellement, on fait référence aux
collectifs, aux sociétés, aux entreprises, aux institutions sociales.
Une norme sociale réfère à une façon de faire ou d’agir, une règle de conduite tacite ou écrite,
qui a prévalence dans une société ou un groupe social donné. Elle est légitimée par des
habitudes, des valeurs, des croyances partagées au sein d’un collectif donné, ainsi que par le
contrôle social exercé.
Les normes sociales définissent ce qui est socialement acceptable de faire et d’être en
distinguant les comportements et les attitudes, qui sont conformes aux attentes, des
comportements et attitudes qui sont jugés déviants. Elles traduisent les valeurs et les idéaux
dominants d’une société ou d’un groupe. Il n’est pas obligatoire que tous les groupes d’une
même société donnée partagent les mêmes normes, c’est même rarement le cas. Ces
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divergences entre les normes apportent des conflits sur les façons adéquates de se comporter,
dans diverses situations.
Il existe des normes formelles (écrites : lois, différents codes et règlements). Il existe
également des normes informelles qui constituent en fait les mœurs, les habitudes, les coutumes,
etc. (ex. politesse, rythme de repas). Le non-respect de ces normes est soit toléré soit rejeté et
sanctionné. Dans le cas de normes formelles, les sanctions consisteront en de la prison, des
amendes, licenciements, etc. Sinon, il s’agira principalement de sanctions morales telles que
des brimades, allant jusqu’à l’exclusion d’un individu. La plupart des membres de la société ou
du groupe accordent une valeur au respect des normes sociales. Le respect de ces normes
contribue à la cohésion sociale, mais l’application de sanctions sociales peut aussi mener à
l’exclusion sociale.
Un système politique est donc une catégorie plus générale qui prend en compte des éléments
d’ordre idéologique ou socio-économique (le système démocratique, par exemple, comprend
plusieurs types de régime : parlementaire, présidentiel, etc. ; de modèles économiques :
libéralisme, capitalisme ; de d’organisation sociale : individualiste : promotion de l’individu,
…). Il existe plusieurs systèmes politiques. Les principaux sont la démocratie, l’autoritarisme,
le totalitarisme, le monarchisme ou le féodalisme.
Les systèmes autoritaires sont, tout comme les systèmes totalitaires, des organisations
arbitraires de la société qui ne laissent pas de place à la société civile. Par contre, si dans un
système totalitaire on assiste à une fusion de la sphère publique et de la sphère privée, les
systèmes autoritaires sont caractérisés par une exclusion des citoyens à la participation
publique. Bien que l’élément de la violence ne soit pas une composante systématique dans les
systèmes autocratiques, souvent les deux vont de pairs.
Système théocratique
Système féodal
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La féodalité est un système politique dont l’autorité centrale a été affaiblie ; le pouvoir souverain
est attribué à des principautés, des fiefs ou des fédérations gouvernés par des seigneurs et
destinés à stabiliser la région et/ou le peuple.
Toutefois, si les deux termes ont été créés par les historiens, et employés un temps pour marquer
le mépris d’une période antérieure, le terme « féodalisme » est plus récent. Il apparaît au
XIXème siècle et désigne chez les historiens marxistes le mode de production qui succède à
l’esclavagisme de l’Antiquité et précède l’économie capitaliste.
La monarchie
Le monarchisme est une doctrine politique qui prône la monarchie, c’est-à-dire une forme de
gouvernement dans laquelle l’État est dirigé par une seule personne qui représente ou exerce
l’ensemble des pouvoirs. On peut distinguer plusieurs monarchismes : La monarchie de droit
divin (par exemple l’Ancien Régime en France) ; La monarchie absolue ; La monarchie
constitutionnelle (le Royaume-Uni, la Belgique, le Canada, le Maroc…).
Le mot régime vient du latin « regimen » qui signifie action de diriger ou de conduire. Appliqué
au droit constitutionnel, le régime politique est donc un mode d’organisation d’un État.
Le régime politique fait référence à la manière dont le pouvoir est organisé et exercé au sein
d’une entité politique donnée. Il renvoie à la forme institutionnelle du pouvoir mais également
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à la pratique découlant de cette forme. Il est distingué du système politique qui est l’étude des
acteurs et des actions.
La première partie du cours de droit constitutionnel est un rappel en ce qu’il porte sur la théorie
de la séparation des pouvoirs et la typologie des régimes politiques. Dans la seconde partie, il
sera procédé à l’étude du fonctionnement des régimes contemporains, un de type occidental et
l’autre africain :
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PREMIERE PARTIE : LA THEORIE DES REGIMES POLITIQUES
Dans son opuscule Vers la paix perpétuelle, KANT divise les formes d’un État en fonction des
personnes qui détiennent le pouvoir suprême (autocratie, aristocratie et démocratie), puis
suivant la manière dont le chef gouverne le peuple (républicanisme ou despotisme). Les formes
de gouvernement se distinguent suivant que l’État mette à exécution de son propre chef les lois
qu’il a lui-même faites (c’est le despotisme) ou qu’il existe un principe politique : celui de la
séparation du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif (c’est le républicanisme). Ensuite,
MADISON allègue dans Le Fédéraliste que l’accumulation de tous les pouvoirs – législatif,
exécutif et judiciaire – dans les mêmes mains, est « la véritable définition de la tyrannie ».
La royauté est un régime politique dans lequel le chef de l’État est roi. L’aristocratie est un
régime politique dans lequel le pouvoir souverain est exercé par les meilleurs, les plus méritants
ou les plus aptes. Il peut s’agir d’une caste, d’une famille ou de quelques individus. La
démocratie est un régime politique dans lequel le pouvoir est détenu ou contrôlé par le peuple
sans qu’il y ait de distinctions dues à la naissance, la richesse, la compétence, etc.
La tyrannie est un pouvoir absolu conquis et exercé par la force et illégalement après un coup
d’État. Dans un régime oligarchique, la plupart des pouvoirs sont entre les mains d’un petit
nombre d’individus, de quelques familles ou d’une partie de la population. Il peut s’agir d’une
classe sociale ou d’une caste. La démagogie est une attitude politique et rhétorique visant à
essayer de dominer le peuple en recourant à l’art de séduire le peuple, en vue de bénéficier de
son soutien et en feignant de soutenir ses intérêts. C’est l’art de conduire le peuple en sachant
lui parler et le charmer.
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A partir du XVIIIe siècle, la doctrine a commencé à fonder la typologie des régimes sur la
manière dont le pouvoir est réellement exercé. S’appuyant sur MONTESQUIEU, on a pu
distinguer les régimes de confusion des pouvoirs des régimes de séparation de pouvoir.
Il est une fausse idée de considérer la séparation des pouvoirs comme le critère unique et absolu
de distinction des régimes politiques. En effet, les régimes parlementaire et présidentiel sont
marqués par un certain équilibre de pouvoirs. Cet équilibre empêche un pouvoir de dominer
durablement et continuellement les autres. Il n’y a donc en réalité pas de corrélation directe et
absolue entre la séparation des pouvoirs et la définition des régimes politiques. L’erreur repose
sur le fait qu’une partie de la doctrine considère le régime parlementaire comme celui de la
séparation souple alors que le régime présidentiel serait celui de la séparation rigide. La
collaboration serait donc plus affirmée en régime parlementaire qu’en régime présidentiel.
Le régime parlementaire est marqué par la dissociation des fonctions de chef d’État et de chef
de gouvernement. C’est pour cela qu’on dit du régime parlementaire qu’il est un ménage à trois
(chef de l’État, chef de gouvernement et parlement). Mais le chef de l’État ne participe plus en
réalité ou alors ne participe que très peu à l’exercice du pouvoir. Le centre névralgique du
pouvoir se trouve au sein du cabinet, lequel répond de l’exercice du pouvoir. Dans la mesure
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où le chef de l’Etat dans un régime parlementaire classique n’exerce pas le pouvoir, il est tout
autant irresponsable. La responsabilité allant de pair avec l’exercice du pouvoir, c’est le cabinet
qui assume la responsabilité politique. D’où l’irresponsabilité politique du premier et la
nécessité du contreseing. Ainsi, tout acte du chef de l’État doit être contresigné par le chef de
cabinet (ou le ministre concerné) qui en devient ainsi responsable devant le parlement.
Ces deux deniers moyens constituent les critères fondamentaux du régime parlementaire.
En droit, de façon générale, la responsabilité est le fait de supporter les conséquences de certains
actes. Rapportée à la situation des ministres dans un régime parlementaire, on en distingue trois
sortes : la pénale, la civile et la politique.
La distinction ne tient pas à la nature proprement dite des actes qui donnent lieu à la
responsabilité ou au but dans lequel elle peut être engagée. En effet, les actes posés par les
ministres ont toujours une connotation politique ainsi que leurs buts. Par ailleurs, le même acte
peut conduire à chacune des trois responsabilités. La distinction s’attache simplement à la
procédure employée et au type de sanction.
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La responsabilité pénale est celle qui est engagée devant une juridiction répressive (juge pénal)
qui donne lieu à une sanction pénale, généralement une peine. La responsabilité civile est
engagée devant une juridiction civile ordinaire selon une procédure civile et qui donne lieu à
une sanction civile c'est-à-dire la condamnation à dommages-intérêts par exemple.
Quant à la responsabilité politique, elle est engagée selon une procédure purement politique et
passe par un vote au sein d’une assemblée politique. La sanction est elle-même politique :
l’obligation de démissionner. Par conséquent, la responsabilité politique est le pouvoir qu’a une
assemblée de contraindre un ministre ou un gouvernement à démissionner. Il s’agit d’un
pouvoir de révocation qui peut être individuel ou collectif.
La responsabilité politique peut être mise en jeu soit à l’initiative des parlementaires (1er cas)
soit à l’initiative du gouvernement (2nd cas). Dans le 1er cas, on parle de motion de censure et
dans le 2nd cas, on parle de question de confiance. La confiance s’apprécie à l’aune d’un vote
sanctionnant le gouvernement à une majorité renforcée. Le vote négatif signifie que le
gouvernement a perdu la confiance du parlement et qu’il doit démissionner. Certains auteurs
considèrent que le seul critère d’identification du régime parlementaire est la responsabilité
politique du gouvernement. Par conséquent, même en l’absence du droit de dissolution, le
régime peut toujours être qualifié de parlementaire. Le droit de dissolution doit-il être préservé
à tout prix ?
B : LE DROIT DE DISSOLUTION
La dissolution est la décision par laquelle un terme est mis à l’existence d’une assemblée avant
l’expiration du mandat de ses membres.
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SECTION II : LE RÉGIME PRÉSIDENTIEL
Le régime présidentiel est apparu à la fin du XVIIIe siècle avec la Constitution des États-Unis
de 1787 c'est-à-dire un peu plus d’un demi-siècle après la formation du régime parlementaire
en Grande Bretagne.
Né dans des conditions différentes, il s’inscrit dans une double négation, par rapport au régime
parlementaire et par rapport à la monarchie. Il s’agit d’un régime de non confusion des pouvoirs,
d’un régime bi-représentatif et d’équilibre des pouvoirs.
Le régime américain est considéré par la doctrine occidentale comme le seul authentiquement
présidentiel. C’est pour cela que Jean GICQUEL parle de « réussite solitaire ». En d’autres
termes, ce régime serait hors de portée des imitateurs. Souvent présenté par une certaine
doctrine comme un régime de séparation stricte des pouvoirs, la réalité du régime américain
contraint à la nuance. Même au sein du régime présidentiel américain, on note une collaboration
à la fois organique et fonctionnelle entre les pouvoirs.
En effet, le président peut arrêter le congrès (parlement) en recourant à son droit de veto alors
que le congrès peut inversement anéantir la politique gouvernementale en refusant de voter le
budget. Les pouvoirs sont donc distingués et différenciés afin qu’ils soient obligés d’aller de
concert. Dans ces conditions, la séparation stricte des pouvoirs ne peut rester qu’au stade de la
théorie ou de la légende. Il ne peut pas y avoir de régime qui fonctionne sans collaboration.
En régime présidentiel, le pouvoir exécutif est concentré entre les mains d’un organe qui cumule
les fonctions de chef d’État et de chef de gouvernement. Le Chef de l’État assume ainsi
l’entièreté du pouvoir exécutif. Le chef de l’Etat dispose d’une autorité considérable justifiée
par son caractère largement représentatif. Le chef de l’Etat exerce pleinement le pouvoir
exécutif soit directement, soit par l’intermédiaire de ses ministres.
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Contrairement à la situation des ministres dans un régime parlementaire, le chef de l’État choisit
les ministres en dehors du parlement et les révoque de façon discrétionnaire. Les ministres ne
forment pas en principe un véritable gouvernement c’est-à-dire un organe collégial et solidaire
ayant des tâches et une responsabilité propres. Ce qui veut dire que dans un régime présidentiel,
le gouvernement n’existe pas en dehors du chef de l’État.
Les pouvoirs considérables de cet organe trouvent leur justification dans l’élection au suffrage
universel par tout le corps électoral. C’est en cela qu’il est l’élu de toute la nation.
Cette indépendance est caractérisée par le fait que la désignation, l’existence et la disparition
de l’un ne dépendent pas de l’autre. L’organe exécutif c’est-à-dire le chef de l’Etat assisté de
ses ministres dispose pleinement du pouvoir exécutif. Le législatif exerce pleinement la
fonction législative. L’un et l’autre, pour toute la durée de leurs mandats respectifs, exercent
pleinement et entièrement sa fonction ; d’où deux conséquences importantes :
- Deuxièmement, un organe ne peut exercer des pressions sur l’autre jusqu’à obtenir sa
démission ou sa disparition. Il n’y a donc ni responsabilité politique ni dissolution. Mais
il y a une collaboration organique : le vice-président américain est en même temps
président du Sénat. La nomination de magistrats Cour suprême américaine est soumise
à l’avis conforme du Sénat, etc.
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CHAPITRE 2 : LES REGIMES MIXTES ET DÉSÉQUILIBRÉS
Il est un exemple classique de régime mixte. En effet, il emprunte les éléments suivants aux
deux types de régimes. D’abord au régime parlementaire, l’existence d’un gouvernement
collégial, solidaire et responsable devant l’Assemblée élue au suffrage universel direct. Ensuite,
au régime présidentiel, un chef de l’Etat élu lui aussi au suffrage universel direct et disposant
non seulement de l’autorité et la légitimité populaire que confère ce mode de désignation mais
aussi d’un pouvoir considérable.
Le régime d’assemblée est un régime dans lequel une assemblée unique et souveraine détient
la totalité ou l’essentiel du pouvoir politique. Les pouvoirs exécutif et judiciaire sont
subordonnés au pouvoir législatif. L’exécutif est donc une autorité subordonnée à une
assemblée qui domine tous les autres pouvoirs. Il y a confusion du pouvoir au profit du
législatif.
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DEUXIEME PARTIE : LES REGIMES POLITIQUES CONTEMPORAINS : LE CAS
DE LA SUISSE ET DU BENIN
L’étude des régimes politiques contemporains ne saurait être exhaustive. Il s’agit dans le cadre
de ce cours, d’illustrer ce que pourrait avoir de trop abstraite la théorie des régimes politiques
en ayant recours à des cas concrets, par l’étude de deux régimes politiques actuellement
pratiqués.
A cet égard, deux régimes ont été choisis, celui de la Suisse parce qu’il est un prototype de la
catégorie des régimes parlementaires qui illustre parfaitement la confusion des pouvoirs dans
une démocratie (Chapitre 1). Le deuxième porte sur le régime de séparation des pouvoirs. C’est
le régime présidentiel béninois, qui retiendra l’attention comme l’on pourrait s’en douter
(Chapitre 2).
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CHAPITRE 1 : LE REGIME POLITIQUE SUISSE
John Locke et Montesquieu sont les premiers à donner une première expression théorique du
principe de la séparation des pouvoirs. Ces derniers ont toujours combattu la confusion des
pouvoirs au profit de la séparation des pouvoirs.
Selon le principe de la séparation des pouvoirs, les trois pouvoirs identifiés à savoir l’exécutif,
le législatif et le judiciaire doivent être confiés à trois organes séparés et indépendants. Ce qui
n’est pas le cas de la confusion des pouvoirs où un seul organe détient la réalité des trois
pouvoirs. Le cas de la Suisse fait beaucoup réfléchir.
Beaucoup d’auteurs affirment que ce régime entretient la confusion des pouvoirs. D’autres,
non. Une chose est sure, le Parlement suisse domine et contrôle tous les autres pouvoirs.
L’Assemblée suisse dispose évidemment du pouvoir législatif, mais est également
juridiquement titulaire de l’exécutif, même si pour la division du travail elle délègue cet exécutif
à un conseil qui reste placé sous sa dépendance.
Quelles sont les caractéristiques du régime politique suisse et comment sont organisés les
pouvoirs dans un tel régime ?
Il nous permettra d’analyser la nature des pouvoirs avec leur organisation ainsi que leur rapport,
surtout que depuis 1848, la Suisse est un État fédéral (art. 3 de la Constitution), appelé aussi
Confédération (art. 1er de la Constitution). Cette confédération est composée de 26 cantons,
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chaque canton ayant son propre parlement, son propre gouvernement, ses propres tribunaux,
mais aussi sa propre Constitution, qui ne doit pas être contraire à la Constitution fédérale.
Après avoir relevé les caractéristiques des pouvoirs peuplant le paysage institutionnel de cet
Etat (Section 1), il sera souligné ensuite le rapport qu’entretiennent ces pouvoirs entre eux
(Section 2).
Le Parlement suisse est bicaméral (art. 148.2 de la Constitution), c’est-à-dire, composé de deux
chambres qui sont relativement dotées des mêmes compétences. Il s’agit du Conseil national
encore appelé chambre basse qui rassemble les représentants du peuple et le Conseil des États
également appelé chambre haute qui réunit les représentants des cantons. Ce sont ces deux
chambres réunies qui forment l’Assemblée fédérale, constituée de 246 députés.
Le Conseil national ou la chambre basse est composé de 200 membres (art. 149.1 de la
Constitution). Ces membres représentent l’ensemble de la population, soit environ 8 millions
d’habitants que compte la Suisse. Comme la Constitution fédérale prévoit que chaque canton a
droit à au moins un siège au Conseil national, un canton comme Appenzell Rhodes-Intérieures,
qui compte un peu moins de 16 000 habitants, délègue un représentant du peuple à Berne.
Quant au Conseil des États, encore appelé chambre haute, il est composé de 46 membres qui
représentent chacun leur canton, à raison de deux députés par canton (art. 150. 1 de la
Constitution). Cette règle connaît toutefois une exception. Les cantons d’Obwald, de Nidwald,
de Bâle-Ville, de Bâle-Campagne, d’Appenzell Rhodes-Intérieures et d’Appenzell Rhodes-
Extérieures, en tant qu’anciens demi-cantons, n’ont droit qu’à un représentant chacun à la
chambre haute (art. 150. 2 de la Constitution). Les députés au Conseil des États sont tous élus
au suffrage direct.
Le Conseil national et le Conseil des États siègent en principe séparément. Cependant, il est des
cas où ils se réunissent pour examiner en commun certaines questions parlementaires. Ainsi,
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c’est l’Assemblée fédérale (les deux chambres réunies) qui élit notamment les membres du
Conseil fédéral et des tribunaux fédéraux.
Elle est l’autorité suprême de la Confédération (art. 148. 1 de la Constitution), sous réserve des
droits du peuple et des cantons. Il s’agit là d’une particularité tout helvétique. À la différence
d’autres États, c’est le Parlement qui élit le Gouvernement et l’instance judiciaire suprême. De
plus, les décisions du Parlement, sont insusceptibles de tout contrôle juridictionnel. Par ailleurs,
il ne peut être dissous avant la fin d’une législature.
Si la mission première du Parlement est bien évidemment d’élaborer des lois, il remplit
également les tâches suivantes :
– exercer une surveillance sur le Conseil fédéral, l’administration fédérale et les tribunaux
fédéraux ;
– élire les membres du Conseil fédéral et des tribunaux fédéraux ainsi que le chancelier de la
Confédération ;
Conseil fédéral ;
Les deux conseils sont dotés des mêmes compétences, ils examinent les mêmes objets en
procédant de manière identique ; cela vaut également pour les questions budgétaires.
La priorité d’examen d’un objet revient à chacune des deux chambres à tour de rôle. Les
décisions prises doivent être concordantes pour être valables. Les membres du Conseil des États
et ceux du Conseil national sont eux aussi investis des mêmes droits : chacun d’eux peut déposer
des projets de loi ou confier des mandats au Conseil fédéral.
Le Gouvernement suisse est appelé le Conseil fédéral. Mais à vrai dire, il est beaucoup plus un
Directoire (art. 174 de la Constitution). Il est élu par le parlement pour un mandat de quatre (04)
ans, renouvelable indéfiniment. Chacun de ces membres est individuellement élu. Ce Conseil
fédéral est élu après le renouvellement du Conseil national tous les quatre (04) ans. Le 11
19
décembre 2019, l’Assemblée fédérale a élu, conformément à aux dispositions de la Constitution
sept (07) membres (art. 175 de la Constitution) pour siéger au Conseil fédéral pendant 4 ans
(2020-2023).
En Suisse, ce sont les quatre premiers partis politiques qui remportent les élections législatives
qui désignent les membres du Gouvernement. Les trois premiers partis désignent chacun deux
(02) membres et le quatrième parti désigne un (01) membre. Ce qui fait que les membres du
Gouvernement font au total sept (07). Comme le veut la Constitution, les sept membres élus
représentent les différentes régions et communautés linguistiques.
Contrairement aux autres Etats qui disposent de plusieurs dizaines de ministres, la Suisse, quant
à elle, ne dispose que de sept ministres et ce, depuis 1848. Ce sont ces sept (7) membres du
Conseil fédéral qui dirigent chacun des départements administratifs (ou ministériels).
Il faut souligner qu’il n’y a pas en Suisse, la fonction instituée de chef de l’Etat, comme l’on
observe dans les autres Etats. Ainsi, il est désigné parmi les sept ministres et ce pour une année,
le président de la Confédération, mais qui n’a pas un rôle de Chef de l’Etat, ni de Gouvernement.
Il n’est pas rééligible à la fin de l’année. Il n’a qu’un rôle protocolaire. Il dirige les réunions du
Conseil fédéral, représente la Suisse à l’extérieur. Il accrédite les ambassadeurs et les
organisations internationales et prononce le discours de l’indépendance et de fin d’année. Bien
qu’étant président de la Confédération pour le compte d’une année, il demeure toujours un
ministre. Ce qui fait qu’il n’a pas de réel pouvoir sur ses pairs. Dès que l’année finit, il cesse
d’être président et un autre ministre est désigné par l’Assemblée fédérale.
Il gère les finances de la Confédération au moyen du budget et du compte d’État (art. 183 de la
Constitution). Les décisions finales à ce sujet relèvent du Parlement. Pour cette raison, les
membres du collège proviennent de divers cantons.
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Le Conseil fédéral prend ses décisions de façon collégiale, à savoir par consensus, afin que sa
politique soit susceptible de rallier une majorité d’opinions favorables. Vis-à-vis de l’extérieur,
les conseillers fédéraux défendent la position du collège, même si leur parti la désapprouve ou
s’ils sont personnellement d’un autre avis.
Le Tribunal fédéral constitue la plus haute autorité judiciaire de la Suisse (art. 188. 1 de la
Constitution). Il statue en dernière instance sur tous les recours dirigés contre les décisions des
tribunaux suprêmes cantonaux, du Tribunal pénal fédéral, du Tribunal administratif fédéral et
du Tribunal fédéral des brevets. Par ses décisions, le Tribunal fédéral veille à l’application
correcte du droit fédéral dans les cas d’espèce et à la protection des droits constitutionnels du
citoyen (art. 189 de la Constitution).
En tant qu’autorité de dernière instance, le Tribunal fédéral est appelé à statuer dans presque
tous les domaines du droit. Sur recours des personnes concernées, il examine si le droit a été
correctement appliqué dans la décision attaquée. Contrairement à d’autre pays, le Tribunal
fédéral n’a pas le pouvoir de contrôler la conformité des lois fédérales avec la Constitution (art.
189. 4 de la Constitution).
Par ses décisions, le Tribunal fédéral garantit l’application uniforme du droit fédéral dans tout
le pays. Ses décisions contribuent au développement du droit et à son adaptation aux situations
nouvelles. Les autres tribunaux ainsi que les autorités administratives se conforment à sa
jurisprudence et en reprennent les principes.
Le Tribunal fédéral a son siège à Lausanne et possède sept cours compétentes, chacune dans
des domaines juridiques spécifiques ; il existe ainsi deux cours de droit public, deux cours de
droit civil, une cour de droit pénal et deux cours de droit social. Les deux dernières Cours se
trouvent sur le site de Lucerne.
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Les 38 juges du Tribunal fédéral sont élus pour 6 ans par l’Assemblée fédérale (Conseil national
et Conseil des États) sur proposition de la Commission judiciaire du Parlement.
Cette élection suit des critères de compétence et de représentation équitable des langues, des
régions et des partis politiques. Les juges fédéraux peuvent se représenter indéfiniment ; la
limite d’âge est fixée à 68 ans. L’Assemblée fédérale élit le président et le vice-président du
Tribunal fédéral parmi les juges ordinaires. S’y ajoutent 19 juges suppléants, également actifs
au Tribunal fédéral.
Le rapport entre les deux pouvoirs politiques à savoir l’Assemblée fédérale et le Conseil fédéral,
d’une part (Paragraphe 1) et la pratique exceptionnelle du référendum et du consensus
démontre la conception particulière de la démocratie en Suisse (Paragraphe 2).
La Suisse est un Etat fédéral qualifié de régime d’Assemblée par bien d’auteurs. Dans ce régime
il y a les pouvoirs législatif, exécutif et le judiciaire, bien séparés l’un de l’autre. Cependant,
c’est le pouvoir législatif qui contrôle et domine les autres. Dans ce sens, il est bien légitime de
penser à une confusion des pouvoirs au profit de l’Assemblée.
En revanche, il faudra souligner que cette Assemblée est aussi faible qu’elle est puissante.
Comme souligné plus haut, il y a un bicamérisme avec à la fois le Conseil National composé
de 200 membres élus pour 4 ans à la représentation proportionnelle et le Conseil des Etats
composés de 46 membres qui représentent les cantons. C’est l’ensemble de ces deux chambres
qui va élire l’exécutif.
Comme dans un régime parlementaire, l’exécutif doit exécuter la volonté du Parlement. Mais
contrairement à ce qui se passe dans un régime parlementaire, il y a absence de la mise en jeu
réciproque des responsabilités. Les moyens d’actions réciproques en vue d’engager la
responsabilité de l’un ou de l’autre sont absents. Ainsi, l’Exécutif ne peut pas être renversé par
22
le Parlement. Quand les parlementaires ne sont pas contents, ils votent une interpellation et ils
doivent respecter la volonté de l’Assemblée. Donc, on note une irresponsabilité du Comité
fédéral. En pratique, malgré cette irresponsabilité, l’Exécutif fédéral se soumet à la volonté de
l’Assemblée.
Par ailleurs, le Comité fédéral qui dépend fortement de l’Assemblée, ne peut en aucun cas,
dissoudre, aucune des chambres du Parlement, encore moins ce dernier.
Le régime politique suisse est celui qui a le plus développé les procédés de démocratie semi
directe à savoir le référendum, les initiatives populaires. De même, le consensus y joue un rôle
essentiel.
D’abord, le référendum.
– soit par la voie de l’initiative populaire (mais uniquement dans le sens abrogatif, et avec 50
000 signatures requises) ;
– soit par l’Exécutif, sur un certain nombre de textes énumérés par la Constitution (certaines
lois, certains traités internationaux, des arrêtés fédéraux).
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Un certain nombre de citoyens peut demander l’organisation d’un référendum. Le projet est
soumis à l’Assemblée fédérale, qui peut accepter ou non le texte et le modifier. Elle transmet
alors celui-ci au Conseil fédéral, qui organise le référendum. Le Tribunal fédéral doit se
prononcer sur la recevabilité de l’initiative populaire.
En matière constitutionnelle, il faut recueillir 100 000 signatures pour demander l’organisation
d’un référendum. L’initiative populaire peut alors être en faveur d’une révision complète de la
Constitution (ce qui ne s’est jamais produit) ou être présentée avec un projet rédigé ; celui-ci
doit alors être soumis à l’Assemblée fédérale, qui statuera dessus. L’Assemblée peut le refuser
et rédiger un contre-projet ; le référendum organisé portera alors sur le texte de l’initiative
populaire et sur celui de l’Assemblée fédérale. Une troisième question invite les électeurs à se
prononcer par préférence sur l’un ou l’autre des textes pour le cas où il y aurait égalité des voix.
En matière législative ordinaire, il faut recueillir 50 000 voix pour que l’initiative populaire
puisse prospérer.
Enfin, le consensus.
Sur le plan politique, les sièges sont répartis par rapport aux partis politiques. Les plus grands
partis ont deux sièges et le petit en a 1.
En ce qui concerne les langues, il y en a quatre (04) germanophones, deux (02) francophones
et un (1) italophone.
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CHAPITRE 2 : LE REGIME POLITIQUE BENINOIS
Il sera donc étudié, les principales institutions mises en place par la Constitution du 11
décembre 1990 et de sa pratique, tel qu’il suit :
- L’exécutif ;
- Le parlement ;
- La Cour Constitutionnelle ;
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SECTION I : LE POUVOIR EXECUTIF
« Bien qu’il soit l’élu de la Nation, le Président de la République n’est pas libre
d’exercer comme il l’entend ses prérogatives. Non seulement il est politiquement tenu
par la satisfaction de l’intérêt général, fondement de sa propre légitimité, mais encore,
il est juridiquement encadré dans l’exercice de son autorité par la Constitution » 1. Il y
a lieu de penser que bien souvent, l’exercice du pouvoir présidentiel au Bénin laisse
penser à un pouvoir solitaire.
Le pouvoir exécutif (encore appelé simplement l'exécutif) est l'un des trois pouvoirs
constituant l'État dans un régime respectant la séparation des pouvoirs. Il est chargé
de déterminer et/ou de conduire la politique de l'État et d'appliquer la loi élaborée par
le pouvoir législatif. Il est souvent confondu avec l’Etat dont il n’est qu’une branche. Il
a un statut dérogatoire et dispose de vastes attributions.
Le pouvoir exécutif est incarné au Bénin par le chef de l’État : il est donc monocéphal.
Les constituants béninois de 1990 ont tiré leçon de l’histoire pour confier l’exclusivité
du pouvoir exécutif à un seul organe.
La révision du 1er novembre a institué un duo à la tête de l’exécutif dont l’élection (le
président de la République et son Vice-président) se fait sur un ticket. Mais la réalité
du pouvoir exécutif est détenu par le Chef de l’Etat alors que le Vice-président n’est
qu’un éventuel successeur.
1
Th. HOLO, Communication, Journée de réflexion sur la Constitution du 11 décembre 1990, Institut des Droits
de l’Homme, août 2006.
26
Le Président de la République (PR) est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement.
Il est à la fois le premier organe constitutionnel, le premier pouvoir public et la plus
haute autorité administrative du Bénin. Il tire son autorité et sa légitimité de son
élection par l’ensemble du corps électoral.
I- LE MANDAT PRÉSIDENTIEL
A. LE MODE DE SCRUTIN
Le duo présidentiel est élu au suffrage universel direct. Il, le duo est élu, par le même ticket par
un scrutin majoritaire à deux tours (article 43 nouveau). Le duo, président de la République et
vice-président de la République, est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si cette
majorité n’est pas obtenue au premier tour, on organise un second tour auquel seuls les deux
duos de candidats ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour se
présentent. En cas de retrait d’un duo, les duos suivants retenus dans l’ordre de leur classement
après le premier tour sont retenu. Le désistement, l’empêchement ou le décès d’un candidat aux
fonctions de président de la République invalide la candidature du duo. Mais lorsque ces cas de
figure concernent le candidat aux fonctions de vice-président, la candidature reste valide et en
cas de victoire, le président de la République après sa prestation de serment désigne son vice-
président dans les quarante-huit heures qui suivent. Cette désignation se fait après avis
consultatif du bureau de l’Assemblée nationale. La désignation doit respecter les conditions
d’éligibilité tel que prévu à l’article 44 de la Constitution.
B. LA DURÉE DU MANDAT
Le mandat est de 5 ans. Selon l’article 42 alinéa 1, le mandat est renouvelable une seule
fois. Le second alinéa de l’article 42 indique qu’en aucun cas, nul ne peut exercer plus
27
de deux mandats présidentiels. La précision apportée par l’alinéa 2 de l’article 42 n’est
pas redondante. Elle exclut en toutes hypothèses, l’exercice de plus de deux mandats
présidentiels, que ce soit de façon continue ou discontinue en apportant la précision
suivant laquelle les deux mandats concernent l’éventuel candidat qui aurait déjà
exercé les fonctions présidentielles de sa vie.
II- L’ELIGIBILITE
L’élection présidentielle n’est pas ouverte à tous les citoyens. La recevabilité de la
candidature est soumise aux conditions constitutionnelle et légale.
- ne pas avoir été élu deux fois président de la République et exercé comme tel
deux mandats ;
- être dûment parrainé par des élus (16 députés ou 16 maires ou encore 16
députés et maires).
B. LES INCOMPATIBILITÉS
- le pouvoir de nomination ;
Le Chef de l’État peut prendre des décisions importantes en Conseil des ministres,
notamment celles relatives à la politique générale de l’État, adopter des projets de loi,
prendre des ordonnances, des décrets et des mesures exceptionnelles.
b. ou l’indépendance de la Nation ;
2
On peut relever une utilisation abusive de cet article 16 de la Constitution française par le général de GAULLE
en 1961. En effet, évoqué pour résoudre une crise qui n’a duré qu’une semaine, l’article a été appliqué pendant
environ 5 mois.
30
2. prendre en Conseil des ministres, les mesures exceptionnelles que
recommandent les circonstances en question ;
Bien qu’il s’agisse des mesures exceptionnelles, elles font l’objet de deux limites
fondamentales :
Deux catégories d’ordonnances peuvent être prises par le Chef de l’État : celles de
l’article 102 et celles de l’article 110 de la Constitution béninoise.
31
Cette demande doit s’inscrire dans le cadre de l’exécution de son programme. L’autorisation
doit porter sur un objet déterminé dans un délai limité et fixé par la loi d’autorisation. Pour être
adoptée, ladite autorisation doit être votée à la majorité des 2/3 des membres composant
l’Assemblée nationale.
Ces ordonnances sont prises en Conseil des ministres après avis de la Cour constitutionnelle.
Elles entrent en vigueur dès leur publication. Mais le Gouvernement a l’obligation de déposer
un projet de loi de ratification desdites ordonnances avant la date fixée par la loi d’habilitation.
Si le pouvoir de nomination concerne les plus hautes fonctions de l’État, les autres pouvoirs
eux, se déclinent en participation aux autres fonctions de la République.
Grâce aux ordonnances, aux projets de loi, à la promulgation de la loi et à la demande d’une
seconde délibération, le Président de la République participe à la fonction législative.
La promulgation est l’acte par lequel le Chef de l’État atteste que la loi a été votée de façon
régulière et ordonne aux autorités publiques de l’observer et de la faire respecter.
Après ce dernier vote, le Président de la République est tenu de promulguer la loi, dans un
nouveau délai qui commence à courir à compter de la transmission qui lui a été faite par le
Président de l’Assemblée nationale. Si le Président de la République ne s’exécute pas, la Cour
constitutionnelle saisie par le Président de l’Assemblée nationale rend la loi exécutoire. Dans
ce cas, la loi est annexée à la décision de la Cour et porte la signature du Président de la Cour.
L’article 60 de la Constitution renvoie à l’article 130, les modalités d’exercice du droit de grâce
par le président de la République : « le Conseil Supérieur de la Magistrature étudie les dossiers
de grâce et les transmet avec son avis motivé au président de la République ».
La nouveauté de la constitution béninoise, après la révision du 1er novembre 2019, c’est le poste
de vice-président (vp) qui a été créé. Le vice-président n’est même pas reconnu par la
Constitution comme un élu de la nation. Contrairement au vice-président ivoirien non élu, le vp
béninois (co-élu) est institutionnellement insignifiant (tant qu’il est vice-président) : « Il est là
en attendant que malheur arrive pour son bonheur. Il n’a pas le pouvoir du dernier des
ministres. C’est un élu national oisif ».
Bien qu’il tire sa légitimité des urnes, la loi fondamentale dit clairement que le chef de l’Etat,
est l’élu de la nation. Néanmoins, il « peut exercer une magistrature d’influence ». (Pour un
approfondissement de la question, il est recommandé de se référer aux commentaires du
Professeur Ibrahim David SALAMI de l’ouvrage La Constitution béninoise commentée,
notamment les pages 18 à 24).
SECTION II : LE PARLEMENT
Le pouvoir législatif est détenu au Bénin par le Parlement, aux termes de l’article 79 de la
Constitution.
De façon plus technique, on peut définir le « Parlement » comme un organe collégial, issu du
suffrage universel, direct ou indirect, et associé, selon la constitution nationale, à l’édiction des
normes générale et abstraite.
L’Assemblée nationale béninoise, qui siège au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo, est
monocamérale. Ses membres, au nombre de 83 3, portent le nom de députés. Ils sont élus pour
3
Configuration de la 8ème législature de l’Assemblée nationale : UP : 46 députés et BR : 37.
34
un mandat de 5 ans renouvelable deux fois, depuis la révision constitutionnelle de novembre
2019.
Désormais, le mandat du député est non seulement de cinq années, ce qui traduit un alignement
sur les autres mandats prévus par la constitution pour les aux autres fonctions électives, mais
aussi une limitation du nombre de mandats qui ne peut excéder trois (03).
- le Président ;
- un Premier Vice-président ;
- un Deuxième Vice-président ;
- un Premier Questeur ;
- un Deuxième Questeur ;
- un Premier Secrétaire parlementaire ;
- et un Deuxième Secrétaire parlementaire.
35
Le Bureau de l’Assemblée nationale a une attribution unique : assister le président dans sa
fonction de direction de l’Assemblée nationale.
Les avantages financiers sont censés mettre le député à l’abri des besoins ; ce qui devrait le
prémunir contre toute récupération ou autre transhumance politique. Il s’agit entre autres de :
Sur le plan judiciaire, le député jouit d’une immunité parlementaire conformément aux
dispositions de l’article 90 de la Constitution précisé par les articles 69 à 71 du règlement de
l’Assemblée. L’immunité parlementaire peut être entendue comme un ensemble de « privilèges
dont l’objet est de permettre au parlementaire le libre exercice de sa fonction en lui assurant
une protection contre les actions judiciaires intentées contre lui par les particuliers ou par
l’autorité publique »4. Elle s’analyse en irresponsabilité parlementaire (pas d’action judiciaire
contre lui quant aux opinions ou votes émis dans l’exercice de la fonction) et en inviolabilité
parlementaire (autorisation nécessaire du Bureau de l’Assemblée nationale avant son
arrestation sauf cas de crime ou flagrant délit ou de condamnation définitive). De façon
pratique, dans la participation au travail parlementaire, certaines obligations sont à la charge
4
G. CORNU, Vocabulaire juridique, Paris, PUF, 2013.
36
des députés alors même que certains droits leur sont reconnus. Les obligations du député sont
entre autres :
II : LA VIE PARLEMENTAIRE
L’organisation et le fonctionnement du Parlement sont consignés dans le Règlement intérieur
(RI) de l’Assemblée nationale. Ce Règlement regroupe l’ensemble des règles qui régissent les
travaux parlementaires (cf. art. 89 de la Constitution). Le Règlement intérieur actuel a été
adopté par la première législature et révisé au début de la troisième.
Le travail parlementaire se fait par session (2 sessions ordinaires, article 87 et des sessions
extraordinaires, article 88). À part le Bureau de l’Assemblée nationale, d’autres organes existent
dans l’Assemblée nationale au sein desquels se déroule le travail parlementaire. Ce sont :
- la plénière ;
- les groupes parlementaires ;
- les commissions permanentes ;
- la Conférence des présidents.
A : LA PLÉNIÈRE ET LES COMMISSIONS PERMANENTES
1/ La plénière
C’est la réunion de l’ensemble des députés. Elle vote les lois et contrôle l’action du
Gouvernement. Les débats y sont consignés sous deux (2) formes : soit un compte rendu
sommaire qui est établi après chaque séance et présenté à l’ouverture de la séance suivante et
qui contient l’énoncé des affaires discutées, les noms des intervenants, les amendements
37
proposés et adoptés, les résultats des scrutins et les décisions prises ; soit un procès-verbal, qui
est une transcription intégrale des débats, établi et tenu à la disposition des députés.
La commission ainsi constituée élit en son sein un bureau composé d’un président, d’un vice-
président, d’un premier et d’un deuxième rapporteurs, et d’un secrétaire. Cette élection doit
également se faire conformément au respect de la configuration politique et du principe de la
représentation proportionnelle majorité/minorité 5. Les débats en commissions ne sont pas
publics. Toutefois, des personnes-ressources peuvent y être conviées selon les cas alors même
que le plus souvent le Gouvernement se fait représenter. Les travaux en commission sont
sanctionnés par un rapport présenté en plénière.
Il faut noter que l’Assemblée nationale peut, pour un objet déterminé, constituer en son sein des
commissions spéciale et temporaire. Elles cessent d’exister dès lors que leur objet a été satisfait,
retiré ou rejeté (art. 30 du Règlement intérieur). Elle peut aussi autoriser les commissions à
5
Décision DCC11-047 du 21 juillet 2011 de la Cour constitutionnelle du Bénin.
38
effectuer des missions d’information sur les questions relevant de leur compétence (art. 37 du
Règlement intérieur).
Selon l’article 100 de la Constitution, les matières non citées relèvent du domaine du pouvoir
réglementaire. Si les textes législatifs sont intervenus dans le domaine réservé au pouvoir
réglementaire, le titulaire du pouvoir exécutif peut les modifier par décret. Cette procédure
s’appelle la délégalisation. Quant à l’article 104, il dispose que les propositions, projets, ou
amendements qui ne sont pas du domaine législatif, sont irrecevables.
I : LA FONCTION LÉGISLATIVE
La fonction législative fait l’objet d’un exercice limité.
L’article 103 fait de l’amendement un droit exclusivement parlementaire; ce qui exclut les
amendements gouvernementaux. Les députés décident du contenu final de la proposition ou du
projet de loi. L’amendement comprend le droit de modification partielle ou totale ainsi que le
droit d’initiative. Cependant, le droit d’amendement est limité à trois points de vue :
39
- l’amendement doit être du domaine de la loi (article 104 de la Constitution) sans
contrarier une habilitation accordée au Gouvernement (article 102 de la Constitution) ;
- l’amendement ne doit pas conduire à la réduction des ressources de l’État ;
- il ne doit ni créer ni accroître les charges de l’État sauf proposition d’augmentation de
recettes ou d’économies équivalentes (article 107 de la Constitution).
Si le Gouvernement n’est pas satisfait, il lui reste la possibilité de demander une deuxième
délibération.
Il existe plusieurs catégories de lois :
- les lois organiques dont la fonction première est de compléter et de préciser les
dispositions constitutionnelles. Pour la plupart, elles portent sur l’organisation et le
fonctionnement des institutions. Elles obéissent à un régime juridique particulier. Elles
sont en effet votées et modifiées dans des conditions différentes de celles des lois
ordinaires. D’abord, le projet de la loi organique ne peut pas être voté aussitôt déposé
sur le Bureau de l’Assemblée nationale. Il faut au préalable observer un délai de 15 jours
avant de soumettre le texte à la délibération. Ensuite, contrairement à la loi ordinaire
adoptée à la majorité simple, la loi organique ne peut être adoptée qu’à une majorité
qualifiée c’est-à-dire à la majorité absolue des membres composant l’Assemblée
nationale. Enfin, les lois organiques ne peuvent entrer en vigueur sans avoir été
soumises au contrôle préalable de constitutionnalité ;
- les lois ordinaires qui ont la caractéristique d’être votées à la majorité simple. Leur
contrôle de constitutionnalité a priori est facultatif ;
- les lois de finances qui ont pour objet de déterminer les recettes et les dépenses de l’Etat.
A ce propos, il convient de relever la grande difficulté des gouvernements successifs à
faire voter les lois de finances à temps. De fait, ils sont obligés de recourir soit au
douzième provisoire, soit à l’article 68 de la Constitution. Mais pour la première fois
dans l’histoire du Renouveau démocratique, une loi de finances a été adoptée à temps
par l’Assemblée nationale, il s’agit de celle relative à la gestion 2013 de l’Etat6 ;
- les lois de règlement dont l’objet est de contrôler l’exécution des lois de finances ;
6
Adoptée le 18 décembre à une majorité écrasante de 71 voix pour, 11 contre et 1 abstention.
40
- les lois d’habilitation qui visent à autoriser le gouvernement à légiférer en lieu et place
du parlement.
II : LA FONCTION DE CONTRÔLE
Le contrôle est l’une des fonctions fondamentales d’un parlement dans un État de droit
démocratique. En régime présidentiel, les moyens de contrôle ne débouchent pas sur la
destitution du Président de la République ou de son Gouvernement. Ces moyens de contrôle
sont de plusieurs ordres : les questions, l’interpellation et les commissions d’enquête.
Si les questions procèdent d’une technique individuelle de contrôle, il n’en est pas de même des
commissions qui, elles, relèvent d’une technique collective de contrôle.
1/ Les questions
Il existe plusieurs types de questions (voir des illustrations en annexe II) :
41
Les questions orales sont posées au Gouvernement par un député sur sa politique générale ou
sur les dossiers ou affaires relevant d’un département ministériel. Elles sont soit avec débat soit
sans débat (article 113 de la Constitution). La procédure est assez simple : lorsqu’un député
désire poser une question orale au gouvernement, il lui suffit de remettre le texte de sa question
au Président de l’Assemblée nationale qui le notifie au Gouvernement. Elle apparaît comme
une sorte de dialogue entre le député auteur de la question et le ministre visé par la question.
Une séance est réservée chaque semaine en priorité aux questions et aux réponses.
La question orale avec débat est appelée par le Président de l’Assemblée nationale qui peut
fixer le temps de parole imparti à son auteur. Le ministre compétent y répond ou alors renvoie
carrément sa réponse qui sera présentée sous forme de communication à un autre jour de séance
plénière ; ce qui interrompt le débat (art. 108 Règlement intérieur). Dans ce cas, la
communication du Gouvernement est inscrite d’office en tête de l’ordre du jour de la séance
choisie par le Gouvernement. Elle est suivie de débats où plusieurs orateurs peuvent s’inscrire
mais l’auteur de la question a la priorité d’intervention. Elle ne débouche en aucune façon sur
un vote.
Enfin, la question écrite est définie par le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale
comme une demande de renseignement ou de consultation adressée à un ministre par un député.
Tout député qui désire interroger par écrit les membres du Gouvernement doit remettre le texte
de sa question au président de l’Assemblée nationale qui se charge de le transmettre au Président
de la République.
La particularité de la question écrite est qu’elle n’est soumise à aucune publicité. Ni d’ailleurs
la réponse qu’elle appelle qui est également transmise au député par le Président de l’Assemblée
nationale.
42
2/ Les commissions d’enquête
Ce sont les moyens d’investigation parlementaire, des techniques collectives de contrôle
prévues par la Constitution (art. 113). Il faut distinguer les commissions d’enquêtes
permanentes des commissions ad hoc.
Les commissions d’enquête sont créées par l’Assemblée nationale afin de fournir des
informations à celle-ci sur une activité du gouvernement dont la gestion ne leur paraît pas
orthodoxe. Dans ce cadre, elles peuvent examiner des documents et procéder à des auditions.
Procédant de la sorte, elles permettent l’exercice d’un réel contrôle sur le gouvernement par
leur effet dissuasif et apparaissent alors comme des instruments privilégiés du contrôle
parlementaire.
B : L’INTERPELLATION DU GOUVERNEMENT
La procédure d’interpellation prévue par l’article 71 de la Constitution constitue le plus haut
niveau du contrôle de l’action gouvernementale. L’Assemblée nationale peut interpeller c’est-
à-dire convoquer pour explication le Président de la République ou tout membre de son
gouvernement dans l’exercice de leur fonction. Selon l’article 71 alinéa 2, le Président de la
République n’est pas tenu de déférer personnellement à la convocation des parlementaires. Il
peut choisir de se faire représenter par un ministre spécialement délégué.
En cours d’exécution, elle s’effectue soit à travers la procédure des commissions d’enquêtes
parlementaires, soit par des questions orales ou écrites adressées au gouvernement sur des
aspects concernant l’utilisation des deniers publics. A cela, il faut ajouter les contrôles effectués
par les commissions parlementaires dans le cadre du suivi de l’exécution du budget.
43
En plus de ce contrôle budgétaire du gouvernement, la Constitution a organisé un contrôle du
Président de l’Assemblée nationale par les députés (article 21 du Règlement intérieur de
l’Assemblée nationale). C’est une véritable reddition des comptes à laquelle le Président de
l’Assemblée nationale est soumis. Sans véritable enjeu juridique, il n’en a pas moins une portée
symboliquement politique.
Il y a plus de deux siècles, Sieyès s’adressait en ces termes à la Convention : « Une constitution
est un corps de lois obligatoires, ou ce n’est rien ; si c’est un corps de lois, on se demande où
sera le gardien, où sera la magistrature de ce code. Il faut pouvoir répondre. Un oubli de ce
genre serait inconcevable autant que ridicule dans l’ordre civil ; pourquoi le souffririez-vous
dans l’ordre politique ? Des lois, quelles qu’elles soient, supposent la possibilité de leur
infraction, avec un besoin réel de les faire observer. Il m’est donc permis de le demander : qui
avez-vous nommé pour recevoir la plainte contre les infractions à la Constitution ? »7.
Une cour constitutionnelle est une juridiction spécialisée dans le règlement des contentieux liés
à la Constitution et indépendante des pouvoirs politique et judiciaire.
Afin d’assurer réellement sa fonction de gardienne des principes inscrits dans la Constitution,
une Cour constitutionnelle doit être indépendante non seulement des autorités étatiques mais
aussi du pouvoir judiciaire. La condition de cette indépendance est l’existence d’un statut
constitutionnel de la Cour définissant sa composition, son organisation, son fonctionnement,
ses attributions, et la mettant hors d’atteinte des pouvoirs publics qu'elle est chargée de
contrôler.
Elle fait l’objet du Titre V de la Constitution avant même le pouvoir judiciaire qui, lui, n’est
abordé qu’au titre VI ; ce qui montre l’importance que le constituant de 1990 lui accorde. Elle
7
Discours du 18 thermidor an III, Réimpression de l’ancien Moniteur, H. Plon, 1862, t. XXV, p. 442.
44
est la plus haute juridiction de l’Etat en matière constitutionnelle. Elle est à la fois seule et
suprême8.
Tantôt adulée, tantôt clouée au pilori, la Cour constitutionnelle du Bénin dérange la classe
politique dont les décisions sont déclarées contraires à la Constitution.
Le constituant béninois de 1990 s’est inspiré du conseil de Hans KELSEN selon lequel le
nombre de juges constitutionnels ne devrait pas être trop élevé, étant donné que ce sont sur
des questions de droit qu’une telle Cour est appelée essentiellement à se prononcer, et qu’elle
doit remplir une mission purement juridique d’interprétation de la Constitution 9.
L’article 115 de la Constitution béninoise précise que la Cour constitutionnelle est composée
de sept membres alors que la Cour autrichienne par exemple, est composée de quatorze
membres titulaires et de six suppléants10.
Sur les sept membres de la Cour béninoise, quatre sont nommés par le Bureau de l’Assemblée
nationale et trois par le Président de la République pour un mandat de cinq ans renouvelable
une seule fois.
Outre le fait qu’un tel déséquilibre traduit la méfiance du constituant à l’égard de toute
tentative de présidentialisme, les autorités en charge de la désignation des membres de la Cour
constitutionnelle ne sont pas totalement libres dans leur choix. En effet, leur marge de
manœuvre est réduite par l’article 115 de la Constitution qui pose des conditions de
compétences professionnelles et de bonne moralité au pouvoir de nomination.
8
Voir le quotidien « La Nouvelle Tribune » du mardi 14 septembre 2010.
9
H. KELSEN, La garantie juridictionnelle de la Constitution (La justice constitutionnelle), R.D.P.1928, p. 226.
10
Les juges constitutionnels sont au nombre de dix au Burkina Faso (1991, art 153) ; onze au Cameroun (1991,
art 81) ; quinze en Italie, douze en Belgique. Voir I. SALAMI, « La justice constitutionnelle au Bénin », Mémoire
DEA Droit Public, Université de Tours, 1999.
45
- trois (03) magistrats ayant une expérience de quinze années au moins dont deux sont
nommés par le Bureau de l’Assemblée nationale et un par le président de la
République ;
- deux (02) juristes de haut niveau, professeurs ou praticiens du droit, ayant une
expérience de quinze années au moins nommés l’un par le Bureau de l’Assemblée
nationale et l’autre par le président de la République ;
- celle de faire en sorte que les autorités en charge de la désignation des membres de la Cour
constitutionnelle reflètent autant que possible le paysage politique béninois. Le fait de confier
ces pouvoirs de nomination au Président de la République et au Bureau de l’Assemblée amène
ces autorités à tenir compte de la force relative des partis politiques. Ce faisant, le constituant
béninois a pris le parti de politiser ces nominations qui de toute façon, ne sauraient être neutres.
Si le quota des membres de la Cour à la nomination du Président de la République, est plus
élevé que celui réservé au pouvoir exécutif en France, en Italie ou en Espagne, il ne lui permet
pas, comme le Gouvernement fédéral en Autriche, de pourvoir à la majorité absolue des postes.
Le fait d’avoir aligné le mandat des juges constitutionnels sur celui du Président de la
République ajoute à cette politisation et aurait pu amener les candidats aux fonctions de juges
constitutionnels à entrer en campagne en même temps que le chef de l’État.
11
Kelsen, op. cit. p. 227.
12
Il n’existe pas de membres de droit parmi les juges constitutionnels même si l’ancien Président de la
République (H. MAGA) et le Professeur AHANHANZO-GLELE ont été nommés à deux reprises respectivement en
tant que personnalité de grande réputation professionnelle et juriste de haut niveau. Cela va dans la logique
résolument républicaine et méritoire que le constituant béninois a voulu imprimer au régime.
46
Elles sont fondées sur certains principes :
- l’incompatibilité de leur fonction avec certaines autres telles celles d’élu, de membre du
Gouvernement, d’employé public civil ou militaire et de toute autre activité
professionnelle ou fonction de représentation nationale, une règle de non cumul en
définitive ;
13
Nous avons préféré l'expression pendant leur mandat au pléonasme de l'article 115 al 4 de la Constitution
selon lequel les membres de la Cour Constitutionnelle sont inamovibles pendant la durée de leur mandat.
14
Article 115 de la Constitution al 4.
15
Article 7 de la loi organique du 4 mars 1991 sur la Cour constitutionnelle.
47
interdite comme en Autriche, la possibilité d'exprimer des opinions dissidentes ou
individuelles afin d'assurer la bonne marche et le bon fonctionnement de l'institution16.
Reste toutefois la question de l’autonomie budgétaire de la Cour constitutionnelle qui n’est
toujours pas réglée. En effet, la loi organique qui devait conférer à la Cour constitutionnelle
son autonomie budgétaire, n’a pu obtenir, au cours du vote à l’Assemblée nationale en juin
1994, la majorité absolue des suffrages tel que requis par l’article 97 de la Constitution 17.
L’organisation est définie par une loi organique et par le Règlement intérieur de la Cour
constitutionnelle alors que les compétences sont celles qui lui sont attribuées dans la
Constitution.
I : l’organisation
La Cour constitutionnelle ne statue qu'en formation plénière. Elle n'a pas de chambres en son
sein et ne siège pas en permanence. Le constituant béninois s'est largement inspiré de
l'organisation du Conseil constitutionnel français. Ce traitement réservé à la Cour béninoise
paraît inconséquent compte tenu du rôle crucial qu'est le sien dans le dispositif constitutionnel
béninois ; d’autant plus que l'organisation du Conseil constitutionnel français est «
parfaitement révélatrice du rôle limité que les constituants de 1958 pensaient lui avoir attribué
et le voir jouer dans l'avenir de la vie constitutionnelle »18.
Elle est dirigée par un président assisté d’un Cabinet et d’un Secrétariat général.
A : La présidence de la Cour
Pour l'indépendance d'un tribunal constitutionnel, celle de son président a, valeur de symbole
et souvent de fonction stratégiquement politique.
16
Voir tableau n°1 pour le régime des incompatibilités.
17
Le Gouvernement a déposé sur le Bureau de l’Assemblée nationale un nouveau projet de loi organique qui
réglerait s’il était voté, la question de l’autonomie budgétaire.
18
D. ROUSSEAU, Droit du contentieux constitutionnel, Paris, Montchrestien, 2011, p. 35.
19
C'est pourtant ce système de désignation, par une main extérieure, qui a été retenu en France où le
président est nommé par le Chef de l'Etat, en Allemagne où il est désigné alternativement par le Bundestag et
le Bundesrat et en Autriche où il est nommé par le Chef de l'Etat sur proposition du Gouvernement.
48
ses collègues est toujours a priori favorable à l'indépendance de la cour même si aucun système
ne constitue une garantie certaine de l'impartialité des membres d'une cour constitutionnelle.
Rien ne semble s'opposer à ce que les autorités nommantes désignent des juristes et des
magistrats au titre de personnalités de grande réputation même si cette désignation peut
paraître contraire à l'esprit de la Constitution qui témoigne du souci de diversifier et de
catégoriser les membres de la Cour. Cette désignation probable aboutirait à la mise en place
d'une cour composée uniquement de légistes. En vérité, la formule les magistrats et les juristes
membres de la Cour devrait, pour plus de clarté, être remplacée par : les magistrats et les
juristes membres de la Cour nommés en tant que tels.
Le président de la Cour se fait assister par un vice-président, il dispose également d’un Cabinet
de trois membres et surtout du Sécrétariat général de la Cour21.
20
Stéphane BOLLE, op. cit.; p. 601.
21
Le personnel de la cour comprend actuellement trente-deux agents dont dix-huit permanents et vingt-quatre
contractuels. Le Service Juridique et de la Documentation ne compte que trois agents : ce qui est parfaitement
insignifiant au regard des attributions dudit service.
49
B : Le rôle essentiel du secrétariat général
Le secrétariat général de la Cour est dirigé, sous l’autorité du président, par un Secrétaire
général22 nommé par décret en Conseil des ministres, sur proposition du président de la Cour.
Ce sont des compétences d’attribution. Les articles 114, 117 et 118 en sont les sièges. Elles
concernent à la fois le contrôle des lois et règlements ; la sauvegarde des droits fondamentaux
et des libertés publiques ; la régulation du fonctionnement des institutions étatiques ainsi que le
contentieux électoral.
Dans le cadre de la régulation de l’activité des pouvoirs publics, la Cour exerce d’une part, une
compétence juridictionnelle et, d’autre part, une compétence consultative.
22
M. Jean-Baptiste MONSI a été nommé par décret n° 94-220 du 12 juillet 1994 Secrétaire Général de la Cour,
soit plus d’un an après l’installation de la Cour. Mme Marcelline AFOUDA, M. Sylvain NOUWATIN puis M. Gilles
BADET lui succèderont à ce poste.
50
- les lois ordinaires avant ou après leur promulgation ;
- les lois de finances;
- Règlements intérieurs des institutions constitutionnelles avant leur mise en application :
Assemblée nationale, Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, Conseil
Economique et Social ;
- actes administratifs (réglementaires ou individuels) censés porter atteinte aux droits
fondamentaux de la personne humaine et aux libertés publiques.
- tous actes exécutoires.
La Cour constitutionnelle bénéficie du monopole de la constitutionnalité des lois (attribution
centrale) c’est à dire « la soumission de la volonté du Parlement au respect de la règle de droit
qu’il s’agisse d’ailleurs d’une règle formelle ou d’une règle de fond »23. A cela s’ajoutent
d’autres attributions secondaires telles que le contentieux électoral par exemple.
Quant à sa compétence consultative, elle apparaît notamment à travers son président dont l’avis
est requis par le Président de la République sur toute initiative de référendum en matière de
promotion et de renforcement des droits de l’Homme, de l’intégration sous régionale ou
régionale et sur la prise des mesures exceptionnelles de l’article 68.
À propos de la régulation du fonctionnement des institutions, la Cour statue sur les conflits
d’attribution entre les institutions de l’État et peut intervenir en cas de blocage de celles-ci, en
censurant l’un ou l’autre organe. Ainsi, en cas de refus du président de la République de
promulguer une loi, la Cour constitutionnelle, saisie par le président de l’Assemblée nationale,
23
L. FAVOREU, Les Cours Constitutionnelles, op. cit. p. 23.
51
déclare la loi exécutoire si elle est conforme à la Constitution (article 57). Par ailleurs, ses
décisions ayant une autorité absolue de la chose jugée y contribuent fortement (article 122).
Pour la sauvegarde des droits fondamentaux et des libertés publiques, voir les décisions de la
cour.
La saisine ouverte à tout citoyen s’accompagne d’une procédure simplifiée qui fait de la Cour
constitutionnelle béninoise une institution très réactive.
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A : La saisine par tout citoyen et la saisine d’office
Il faut remarquer que l’article 3 se situe dans le titre 1er de la Constitution relatif à l’Etat et à la
souveraineté. Le fait de prévoir une disposition de protection des droits dans ce titre, montre
l’importance capitale que le constituant accorde à la protection de la personne humaine. C’est
à croire que l’Etat béninois n’aurait pas pu exister, encore moins être souverain, si la personne
humaine n’était pas protégée.
L’aliéna 3 de cet article se montre le plus libéral et le plus général possible en matière de
protection des droits. A travers ce troisième alinéa, le constituant de 1990 assure une protection
maximale contre l’arbitraire législatif règlementaire ou administratif.
Il s’agit là d’une saisine directe, d’une action directe pour laquelle le saisissant n’a pas besoin
d’un intérêt à agir. Il n’a même pas besoin d’avoir à justifier qu’il est lui-même victime. C’est
en cela qu’il s’agit d’une saisine dans l’intérêt du droit, le seul intérêt est celui de protéger
l’ordre constitutionnel.
Par cette disposition, le constituant affiche sa volonté de nettoyer le corpus juridique béninois
de toute impureté constitutionnelle. Inspiré de l’Amparo, l’article 3 alinéa 3 crée dans le procès
constitutionnel au Bénin une action directe et à l’encontre des normes présumées contraires à
la Constitution. Il s’agit en fait d’un procès fait à un acte, un procès objectif.
L’intérêt majeur de cette procédure est que, contrairement au recours pour excès de pouvoir,
toutes les lois et tous les actes sont justiciables devant la Cour constitutionnelle de façon
indéterminée, sans avoir à justifier d’un intérêt à agir.
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Contrairement à la formule utilisée par l’alinéa 3, la saisine de la Cour constitutionnelle n’est
pas réservée qu’aux nationaux. Son prétoire est ouvert à tout individu, toute personne physique
ou morale (article 39 de la Constitution béninoise).
Les normes déclarées contraires à la Constitution sont nulles et non avenues ; ce qui signifie
qu’elles sont censées disparaître de l’ordonnancement juridique, comme si elles n’ont jamais
existé. C’est le principe de l’effet rétroactif attaché aux déclarations d’inconstitutionnalité.
Cette fiction juridique butte toutefois sur une réalité : les normes annulées ont existé et ont été
exécutées ; ce qui pose le problème de la modulation dans le temps des effets des décisions
rendues par la Cour. L’annulation rétroactive conduit à une remise en cause du principe de la
stabilité et de la sécurité juridique ; ce qui peut constituer une pagaille insondable relativement
aux normes entrées en vigueur depuis des décennies.
C’est pourquoi, en réalité et de façon empirique, sauf dispositif exprès contraire, l’annulation
prend effet à compter du prononcé de la décision de la Cour constitutionnelle.
La Cour a inauguré une autre variété de saisine d’office. En effet, lorsqu’elle est saisie d’une
requête qu’elle juge irrecevable, elle décide pourtant de poursuivre l’instance ouverte devant
elle, à condition que la requête fasse état de violation de droits et libertés. Après avoir déclaré
la requête irrecevable et constaté l’extinction de la procédure initiale, le juge constitutionnel
ouvre à nouveau son prétoire en se saisissant d’office. On passe alors d’un procès sur requête
du saisissant à un procès initié par le juge.
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B : La question préjudicielle de constitutionnalité et la plainte
Tout citoyen peut saisir la Cour constitutionnelle sur la constitutionnalité des lois, soit
directement soit par la procédure de l’exception d’inconstitutionnalité invoquée dans une affaire
qui le concerne devant une juridiction. Celle-ci doit surseoir à statuer jusqu’à la décision de la
Cour constitutionnelle qui doit intervenir dans un délai de 30 jours.
L’article 122 de la Constitution offre une alternative entre l’action directe et abstraite et l’action
indirecte et concrète. Le contrôle concret par voie d’exception permet l’examen d’un texte au
moment où il en est fait application. Cette procédure revêt un intérêt capital par rapport au
contrôle abstrait en ce sens qu’un texte jugé conforme à la Constitution peut par la suite se
révéler inconstitutionnel lors de ces multiples applications. Il est en effet possible qu’un texte
s’applique à des situations non prévues par les législations. Dans ces cas, seule l’exception
permet d’évacuer le doute en interrogeant le juge constitutionnel. Lorsque dans un procès surgit
un doute quant à la constitutionnalité des normes, celle-ci doit être levée avant que le juge
ordinaire puisse faire application de ladite norme. Le contrôle par voie d’exception peut être
ainsi déclenché à l’occasion de n’importe quelle affaire, devant n’importe quel juge et par
n’importe laquelle des parties. Lorsque le plaideur invoque ainsi des parties
d’inconstitutionnalité, il est nécessaire de statuer sur cette exception avant de se prononcer sur
le fond. C’est en cela qu’il s’agit d’une procédure incidente.
Il y a question préjudicielle lorsque le juge ne peut trancher lui-même la question incidente mais
est tenu de la renvoyer devant une autre juridiction ; c’est la procédure utilisée de la
centralisation du contrôle de constitutionnalité et surtout du monopole du procès fait aux lois.
Le juge devant lequel l’affaire est pendante est obligé dès que l’exception est soulevée de
surseoir à statuer en attendant la décision de la Cour constitutionnelle.
2/ La plainte
La plainte trouve son origine dans l’article 120 de la Constitution : « La Cour constitutionnelle
doit statuer dans le délai de quinze jours après qu'elle a été saisie d'un texte de loi ou d'une
plainte en violation des droits de la personne humaine et des libertés publiques. Toutefois, à la
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demande du Gouvernement, s'il y a urgence, ce délai est ramené à huit jours. Dans ce cas, la
saisine de la Cour constitutionnelle suspend le délai de promulgation de la loi ».
Le recours à la notion bien pénale de « plainte » en contentieux constitutionnel ouvre une voie
des plus libérales au prétoire de la Cour constitutionnelle. Elle peut en effet prendre toutes
formes, écrite comme celle adressée à un procureur ou sous forme de signalement.
II : LA PROCÉDURE
La Cour constitutionnelle est saisie par une simple requête et la procédure suivie devant elle est
écrite, gratuite, et contradictoire. Elle est publique, sauf décision contraire de la Cour. Les
parties peuvent se faire assister de toute personne physique ou morale compétente. Celle–ci
peut déposer des mémoires signés par les parties concernées. Nul ne peut demander à être
entendu dans les procédures pendantes dans la Cour.
L’examen préliminaire des recours est confié à un rapporteur désigné par le président de la
Cour24. Celui-ci procède à l’instruction de l’affaire en vue d’un rapport écrit à soumettre à la
cour. Il entend, le cas échéant les parties. Il peut également entendre toute personne dont
l’audition lui parait opportune ou solliciter par écrit des avis qu’il juge nécessaire. Il fixe aux
parties des délais pour produire leurs moyens et ordonne au besoin des enquêtes. Le rapport
analyse les moyens soulevés et énonce les points à trancher. Il est déposé au secrétariat général
qui le communique sans délai aux membres de la Cour. Il est lu à l’audience par le rapporteur.
Désormais, les audiences de mise en état ont lieu les 1er et 3èmè jeudis du mois pour la première
chambre et les 2ème et 4ème jeudis du mois pour la deuxième chambre, tandis que l’audience
plénière a lieu chaque mardi26.
24
Pour permettre à chaque conseiller de préparer l’audience et d’y prendre part utilement, un exemplaire du
dossier comportant le rapport et un projet de décision lui est communiqué plusieurs jours après la mise en état
de la procédure par le rapporteur.
25
Confère L’ORDONNANCE N° 2018-042/CC/SG du 13 juin 2018 portant création, attribution et composition
des chambres de mise en état aux fins de rapport.
26
ORDONNANCE N° 2018-074/CC/SG du 03 juillet 2018 portant fixation des dates d’audience à la Cour
constitutionnelle.
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Pour délibérer valablement, la Cour constitutionnelle doit comprendre au moins cinq (5)
membres27. Les décisions sont prises par les membres en Assemblée plénière à la majorité des
2/3 des participants.
27
Si ce quorum n’est pas atteint, un procès-verbal est dressé pour en attester les circonstances.
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SECTION IV : L’émergence d’un contre poids ignoré : Les autorités administratives
indépendantes (AAI)28
La première des Autorités Administratives Indépendantes (AAI) est prévue principalement par
la Constitution, les trois autres ont été créées ultérieurement par des lois ordinaires. Il s’agit :
28
Pour avoir une compréhension plus approfondie sur le sujet, il est recommandé de consulter les travaux de
CHABI KPANDE Josué O., Les autorités administratives indépendantes et l’Etat de droit au Bénin, thèse de
Doctorat en droit public, UAC, 2020.
29
MONTESQUIEU (C. de), De l’esprit des lois, pp. 298 et s.
30
ADANDEDJAN (A. M.), les contrepoids dans le nouveau constitutionnalisme en Afrique noire francophone :
les exemples du Bénin, du Sénégal et du Togo, thèse de doctorat en droit public, UAC, p. 50.
31
CE, Les autorités administratives indépendantes, rapport précité, p. 305.
32
DCC 34-94 du 23 décembre 1994.
58
- de l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel.
Dès lors, le droit, bouleversé par l’avènement de ces organismes, a donné lieu à une
modification de la conception classique de la théorie de la séparation des pouvoirs. La
manifestation la plus visible de cette modification se traduit par le développement d’un
nouveau droit fondamental qualifié de droit à une bonne administration.
Il faut ajouter à cela que la catégorie des autorités administratives indépendantes n’appartient
pas aux pouvoirs publics constitutionnels même si leur institutionnalisation est prévue, pour
certaines, par la Constitution. Il faut ajouter à cela, leur rattachement organique au pouvoir
exécutif (nature administrative de ces organismes), la soumission de leur existence ou de leur
pérennité au gré du législateur et leur inféodation par les acteurs politiques qui peut conditionner
l’efficacité de leur action.
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