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Exanthèmes viraux
C. Fleuret, P. Plantin

Les infections virales sont les principales causes des exanthèmes de l’enfant. Parmi les exanthèmes fébriles,
les exanthèmes maculopapuleux sont les plus fréquents. Les hypothèses bactériennes, toxiniques ou
médicamenteuses (toxidermie) doivent néanmoins être éliminées. Du fait de la pluralité fréquente des
facteurs étiologiques, il est souvent difficile de porter avec certitude le diagnostic d’exanthème viral. Il est
nécessaire d’évoquer les maladies éruptives et surtout de les confirmer du fait de la gravité potentielle de
certaines d’entre elles (intérêt de la vaccination+++). Il convient également de reconnaître la maladie de
Kawasaki qui représente une urgence diagnostique et thérapeutique : à évoquer devant tout exanthème
fébrile persistant chez un enfant, sans point d’appel infectieux mais associé à un syndrome inflammatoire
biologique.
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Mots-clés : Exanthème viral ; Toxidermie ; Virus Kawasaki ; Éruption paravirale

Plan médicamenteuse (toxidermie), d’un syndrome de Kawasaki ou


plus rarement de maladie auto-immune ou hématologique.
■ Introduction 1 Dans un certain nombre de cas, l’exanthème adopte une
présentation clinique stéréotypée, permettant d’évoquer l’agent
■ Éléments d’orientation diagnostique 1 étiologique responsable, généralement viral, et de définir le mode
Démarche diagnostique devant un exanthème 1 d’évolutivité des symptômes. Considérés à tort comme l’apanage
Diagnostics différentiels des exanthèmes viraux 2 des enfants, la plupart de ces exanthèmes infectieux s’observe éga-
■ Principaux exanthèmes viraux 2 lement, avec une fréquence moindre, chez l’adulte et sont de ce
Exanthèmes vésiculeux d’origine virale 2 fait parfois sous-diagnostiqués.
Exanthèmes maculopapuleux d’origine virale 3 Malgré tout, la liste des étiologies infectieuses virales est longue
■ Éruptions dites « paravirales » 7 et chaque agent infectieux n’est pas associé à un tableau clinique,
Acrodermatite papuleuse de Gianotti et Crosti 7 en particulier dermatologique, stéréotypé.
Syndrome « gants et chaussettes » 7 La démarche diagnostique doit intégrer l’ensemble des éléments
Pseudoangiomatose éruptive 7 à notre disposition : épidémiologiques, cliniques (signes dermato-
Exanthème unilatéral latérothoracique ou APEC 7 logiques et non dermatologiques) et biologiques.
Pityriasis rosé de Gibert 7
Papillite linguale éruptive familiale 7
■ Conclusion 8  Éléments d’orientation
diagnostique
Démarche diagnostique
devant un exanthème
 Introduction
L’exanthème peut se définir comme une éruption érythéma-
L’exanthème est défini comme une éruption cutanée érythéma- teuse diffuse aiguë généralisée. Cette définition ne préjuge pas de
teuse et diffuse d’apparition brutale et transitoire (apparaissant en la lésion élémentaire ni de sa cause.
quelques heures et guérissant en quelques jours), révélatrice d’une La démarche diagnostique doit donc s’appuyer sur une des-
affection sous-jacente. Souvent, il comporte des macules érythé- cription soigneuse de l’éruption cutanée et un examen clinique
mateuses qui peuvent être associées à d’autres lésions élémentaires complet. L’épidémiologie est également fondamentale dans cette
(papules, plaques, vésicules, purpura, voire nécrose). Les exan- démarche diagnostique (Tableau 1).
thèmes fébriles sont une cause fréquente de consultation et/ou On peut aussi s’aider d’examens biologiques simples :
d’hospitalisation. Ils s’observent au cours de nombreuses mala- numération–formule sanguine, plaquettes, C reactive protein
dies infectieuses principalement d’origine virale mais également (CRP), transaminases. Une lymphopénie et un syndrome mono-
bactérienne (éruptions toxiniques, septicémie à méningocoque, nucléosique sont plus en faveur d’une origine virale, alors que
infection à mycoplasmes, etc.). Néanmoins, devant tout exan- l’hyperéosinophilie orienterait davantage vers une étiologie
thème fébrile, il faut garder à l’esprit la possibilité d’une étiologie médicamenteuse [1] . En dehors d’un drug reaction with eosinophilia

EMC - Pédiatrie 1
Volume 10 > n◦ 1 > janvier 2015
http://dx.doi.org/10.1016/S1637-5017(14)53300-5

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Tableau 1. de manifestations cutanées (dont 108 enfants). Le but de cette


Démarche diagnostique clinique devant un tableau d’exanthème. étude était d’établir une corrélation entre le tableau clinique et
Éléments épidémiologiques
une origine infectieuse ou médicamenteuse. Il est apparu, entre
autres, que la grande majorité des éruptions à caractère purpurique
Âge, vaccination, épidémie en cours, saison, contage potentiel, voyage était d’origine infectieuse (avec une majorité d’étiologie virale).
récent à l’étranger, risque vectoriel (variable selon les zones
L’existence d’un énanthème était aussi un élément pour une ori-
géographiques), facteurs de risque d’infection sexuellement
gine infectieuse, et là encore le caractère purpurique de ce dernier
transmissible, antécédent de maladie éruptive, prise de médicament
était dans 80 % des cas associé à une étiologie infectieuse. On peut
(interrogatoire « policier »)
retenir de ce travail que le caractère purpurique de l’exanthème
Signes dermatologiques et/ou de l’énanthème serait vraisemblablement un élément en
Aspect et couleur de la lésion élémentaire (macule, papule, vésicule, faveur de l’étiologie infectieuse.
bulle, pustule, purpura)
Évolution de la lésion élémentaire
Modalités d’extension de l’éruption
Atteinte palmoplantaire et du cuir chevelu
 Principaux exanthèmes viraux
Atteinte muqueuse
Prurit
Exanthèmes vésiculeux d’origine virale
Desquamation postéruptive Varicelle
Signes extracutanés
La varicelle est la primo-infection avec le VZV. L’incidence de la
Organomégalie (adénopathie, splénomégalie, hépatomégalie) maladie est plus élevée au printemps. Neuf enfants sur dix auront
Arthralgies/myalgies
eu la varicelle à l’âge de 10 ans. La varicelle est très contagieuse,
Atteinte pulmonaire ou neurologique
sa transmission interhumaine se fait surtout par voie aérienne.
Fièvre
La contagiosité s’étend de un à deux jours avant le début de
Signes de gravité (hypotension, tachycardie, tachypnée, troubles
neurologiques)
l’éruption et jusqu’à la disparition des vésicules.
L’incubation est de 14 jours en moyenne. Les prodromes (fièvre,
céphalées) sont généralement peu importants. Un exanthème
érythématomaculeux prurigineux intéressant principalement le
and systemic symptoms (DRESS), l’existence d’une cytolyse est un tronc précède l’apparition des vésicules. Les papules puis les vési-
argument en faveur d’une éruption virale (rougeole, Epstein-Barr cules apparaissent initialement à la partie supérieure du corps
virus [EBV], cytomégalovirus [CMV], virus de l’immunodéficience et intéressent notamment le cuir chevelu. Le reste du corps est
humaine [VIH], etc.). atteint avec une progression céphalocaudale des lésions. Il existe
L’interprétation des sérologies virales est délicate. On peut un énanthème associé avec des érosions postvésiculeuses retrou-
désormais isoler le virus en cause à partir de prélèvements cutanés vées également dans la cavité buccale (vésicules le plus souvent
(virus zona–varicelle [VZV]), ou muqueux (rougeole) ; on dispose rompues lors de l’examen de la cavité buccale du fait de leur
des immunoglobulines M (IgM) dans certaines maladies virales fragilité). Les muqueuses génitales peuvent également être tou-
qui rendent inutile l’attente d’une séroconversion IgG pour faire chées. Les vésicules ombiliquées se troublent puis évoluent vers
le diagnostic ; enfin, il existe des tests de diagnostic rapide pour une croûte.
certaines maladies (dengue par exemple). Plusieurs poussées se succèdent sur trois à six jours précédées et
La biopsie cutanée est inutile dans la majorité des cas car elle accompagnées inconstamment de fièvre entraînant la coexistence
est non spécifique. Les résultats histologiques sont quasi similaires d’éléments d’âges différents (il s’agissait autrefois d’un élément de
dans les éruptions d’origine virale ou médicamenteuse. diagnostic différentiel de la variole, une seule poussée dans cette
dernière).
La confirmation diagnostique n’est pas nécessaire dans les
Diagnostics différentiels des exanthèmes formes typiques non compliquées. Elle repose sur la sérologie
viraux (détection d’IgM, séroconversion IgG) et/ou la mise en évidence
par polymerase chain reaction (PCR) du VZV dans le liquide d’une
Les étiologies principales des exanthèmes sont les infections vésicule (culture de la ponction d’une vésicule possible égale-
virales et les toxidermies. Mais d’autres infections (bactériennes, ment).
rarement parasitaire telle que la toxoplasmose) et certaines mala-
dies de système sont des causes d’exanthème. Chez l’enfant, les Complications de la varicelle
causes virales sont plus fréquentes [2, 3] . La varicelle est plus profuse et se complique plus volontiers
Les meilleurs arguments en faveur d’une toxidermie sont : chez l’adolescent et l’adulte ; la survenue d’une varicelle chez
• l’existence d’un prurit ; l’immunodéprimé expose à des complications (neurologiques,
• le polymorphisme lésionnel ; hépatiques, pulmonaires) plus fréquentes et plus sévères.
• l’absence d’énanthème ; La varicelle néonatale, secondaire à la survenue d’une varicelle
• l’absence ou la discrétion de la fièvre ; maternelle entre j − 5 et j + 2 de l’accouchement, est associée à une
• l’existence d’une hyperéosinophilie [4] . mortalité élevée de 20 à 30 %, en raison de l’absence de transmis-
Les meilleurs arguments en faveur de l’origine virale sont : sion d’anticorps maternels.
• épidémiologiques (jeune âge, notion de contage, période épi- À ne pas confondre avec la varicelle congénitale, qui est secon-
démique, absence de vaccination) ; daire à la survenue d’une varicelle maternelle avant la quatrième
• cliniques (énanthème associé, conjonctivite, absence de pru- semaine de grossesse : l’infection fœtale par le VZV est à l’origine
rit, arthralgies, myalgies, fièvre, polyadénopathies, symptômes de cicatrices cutanées déprimées, achromiques ou pigmentées,
respiratoires ou digestifs) ; de microphtalmie, de cataracte, de choriorétinite, de microcé-
• biologiques (lymphopénie, syndrome mononucléosique, phalie, de retard mental, d’hypoplasie d’un membre et de décès
thrombopénie). précoce.
Les étiologies des exanthèmes maculopapuleux et vésiculobul- Après la 25e semaine de grossesse, le risque est celui d’un zona
leux sont dominées par les infections virales. dans l’enfance [6] .
La présence d’un purpura doit faire envisager avant tout cer- Les complications intrinsèques sont assez rares chez l’enfant
tains diagnostics d’urgence tels qu’une méningococcémie ou une (pneumonie, méningite, ataxie secondaire à une cérébellite), mais
fièvre hémorragique virale. Néanmoins un purpura peut être banal les complications cutanées bactériennes sont au premier plan, en
au cours d’une éruption maculopapuleuse, notamment au niveau particulier chez l’enfant de moins de 4 ans. Un enfant ayant une
des membres inférieurs. Une étude italienne publiée en 2012 s’est hyperthermie persistante au cours d’une varicelle doit être soi-
penchée sur le diagnostic étiologique, souvent difficile, des exan- gneusement examiné à la recherche d’une surinfection cutanée
thèmes atypiques [5] . Elle a inclus 260 patients présentant ce type bactérienne, à staphylocoque doré (tableau d’impétigos bulleux

2 EMC - Pédiatrie

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ou de lésions nécrotiques multiples) ou à streptocoque bêtahé- certains virus pour la matrice unguéale, d’un effet systémique
molytique (tableau de dermohypodermite bactérienne pouvant du sepsis (fièvre élevée mais inconstante) ou d’une conséquence
évoluer vers l’abcédation ou au pire une fasciite nécrosante) [7] . Le postinflammatoire des vésicules cutanées périunguéales ?
rôle des traitements locaux a été documenté et plus particulière- Le syndrome pieds–mains–bouche est une cause non rare
ment celui du talc comme facteur des plus graves complications d’onychomadèse multidactylique « épidémique » en population
infectieuses (à proscrire !). pédiatrique.
II s’agit, dans tous les cas, d’une forme bénigne d’onyxis de
Traitement pronostic toujours spontanément favorable [12] .
Le traitement chez l’enfant immunocompétent est symptoma- L’évolution du syndrome pieds–mains–bouche est le plus sou-
tique (soins d’hygiène simples sans recourir de façon systématique vent favorable, en moyenne en sept jours.
et prolongée aux antiseptiques locaux, trop vite irritants ; paracé-
tamol et antihistaminique). Le traitement fait appel à l’aciclovir
chez l’enfant immunodéprimé ou dans la varicelle congénitale [8] .
Enfin, devant un tableau de dermohypodermite bactérienne inva-
sive du petit enfant, un traitement antibiotique intraveineux doit
“ Point fort
être rapidement débuté en milieu hospitalier.
L’utilisation d’aspirine est totalement contre-indiquée pou- • Neuf enfants sur dix auront eu la varicelle à l’âge de
vant être responsable du syndrome de Reye (encéphalopathie 10 ans.
aiguë avec atteinte hépatique sévère). L’utilisation d’anti- • La confirmation diagnostique de la varicelle n’est pas
inflammatoires non stéroïdiens (AINS) est aussi à éviter pouvant nécessaire dans les formes typiques non compliquées.
favoriser les complications à type de surinfections bactériennes • La varicelle est plus profuse et se complique plus
cutanées. volontiers chez l’adolescent et l’adulte. Les complications
Il faut garder à l’esprit que le zona (lié à la récurrence du cutanées bactériennes sont au premier plan, en particulier
virus VZV) de l’enfant n’est pas une situation exceptionnelle et chez l’enfant de moins de 4 ans.
son évolution est généralement peu douloureuse et bénigne. Le • Le syndrome pieds–mains–bouche adopte une clinique
recours à des investigations complémentaires et à un traitement
spécifique n’est habituellement pas nécessaire, sauf dans le cas caractéristique permettant en règle un diagnostic étiolo-
d’un zona ophtalmique ou en présence d’atypies cliniques et/ou gique. La confirmation du diagnostic par prélèvement viral
d’extension des vésicules en dehors du métamère primitivement n’est de ce fait habituellement pas nécessaire.
atteint [7] . • Le syndrome pieds–mains–bouche est une cause non
rare d’onychomadèse multidactylique « épidémique » en
Syndrome pieds–mains–bouche population pédiatrique.
Le syndrome pieds–mains–bouche est un exanthème vésicu-
leux. Cet exanthème viral concerne essentiellement les enfants
(de moins de 10 ans) [9] bien que des transmissions intrafamiliales
soient souvent rapportées, et survient sous la forme de petites épi- Exanthèmes maculopapuleux d’origine virale
démies (crèches). Il s’agit d’une affection très contagieuse avec
transmission interhumaine orale ou orofécale. Rougeole
En France, ce syndrome est lié à une infection à coxsackie A16 La rougeole est une infection aiguë liée à un virus à acide ribo-
dans la grande majorité des cas (plus rarement aux coxsackies A4, nucléique (ARN) appartenant à la famille des Paramyxoviridae.
A5, A6, A7, A9, A10, B1, B2, B3 ou B5). Des formes épidé- Son incidence en France avait considérablement diminué depuis
miques graves ont été rapportées, principalement en Asie et la généralisation de la vaccination par vaccin vivant atténué, mais
en Australie, avec l’entérovirus 71 (complications essentiellement depuis quelques années on assiste à une « épidémie » liée à un
neurologiques) [10] . taux de couverture vaccinale insuffisant de la population. Les deux
À la différence de la plupart des exanthèmes peu spéci- tranches d’âge les plus touchées sont les nourrissons (avant 1 an),
fiques associés aux entérovirus, le syndrome pieds–mains–bouche les adolescents et les jeunes adultes entre 10 et 30 ans [15] .
adopte une clinique caractéristique permettant en règle un diag- La rougeole survient essentiellement en hiver et au printemps
nostic étiologique. La confirmation du diagnostic par prélèvement (pic d’incidence en mars et avril). La transmission est interhu-
viral n’est de ce fait habituellement pas nécessaire [11] . Celui-ci maine par voie aérienne responsable des épidémies intrafamiliales
peut être établi par l’isolement du virus dans les vésicules cuta- ou en collectivités telles que les crèches ou les écoles.
nées surtout et/ou sur le pharynx et dans les selles par cultures La phase d’incubation est de dix à 12 jours, suivie d’une phase
cellulaires ou inoculation au souriceau et par l’ascension du taux d’invasion associant une altération variable de l’état général, une
des anticorps à deux prélèvements à dix jours d’intervalle. fièvre élevée et un catarrhe oculonasal et trachéobronchique (toux
L’incubation est de trois à six jours suivie de prodromes incons- et mal de gorge). L’énanthème apparaît 24 à 48 heures après le
tants : fièvre, malaise général, anorexie, douleurs abdominales. Les début du catarrhe. Le signe (ou taches) de Köplik [15] , discret et
vésicules apparaissent ensuite, siégeant électivement au niveau de fugace (macules rouges centrées par un point blanc à la face
la cavité buccale, dans la zone périorale, les paumes et les plantes. interne des joues en regard des prémolaires) est inconstant (un
Une atteinte du siège, voire généralisée n’est pas rare (vésicules quart des cas) et non pathognomonique, pouvant s’observer au
et/ou exanthème profus). Les vésicules sont caractéristiques : ova- cours d’autres infections, notamment à parvovirus B19.
laires, remplies d’un liquide clair et surmontées d’un toit grisâtre, Après une période d’incubation en règle de 14 jours,
cernées d’un liseré érythémateux. l’exanthème morbilliforme (macules et papules confluentes
Des atteintes unguéales sont classiquement décrites quelques avec des intervalles de peau saine) débute classiquement en
semaines suivant cet exanthème viral, à type de dépressions région rétroauriculaire et à la racine des cheveux puis a une
linéaires transversales (lignes de Beau) ou bien d’une onycho- évolution descendante, sans épargner les paumes et les plantes.
madèse (décollement de la tablette unguéale à départ proximal, Cet exanthème généralisé peut prendre un caractère purpurique
mono- ou multidactylique, souvent progressif et indolore ; phé- avec une desquamation inconstante après quelques jours.
nomène correspondant à un arrêt transitoire de la pousse de La personne atteinte est contagieuse depuis les prodromes
l’ongle) [12–14] . jusqu’à quatre jours environ après le début de l’éruption.
Le lien de causalité entre l’infection virale et l’onychomadèse La confirmation du diagnostic repose sur la sérologie rougeole
est difficile à expliquer, du fait du diagnostic souvent tardif de (présence d’IgM spécifiques) ou le prélèvement salivaire (détection
l’onyxis qui s’exprime cliniquement entre trois et dix semaines du virus par PCR ou là encore d’IgM spécifiques). La détection du
après le début de la virose, rendant toute documentation viro- virus de la rougeole peut également se faire par PCR dans le sang,
logique difficile à interpréter : s’agit-il d’un tropisme électif de sur prélèvements rhinopharyngés ou urinaires.

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Il est important de rappeler que la rougeole n’est pas seulement et prédomine au tronc. Des formes atypiques vésiculeuses
une dermatose ! Une étude rétrospective française incluant plus de d’exanthème subit ont cependant été rapportées [19] . Dans la
500 adultes hospitalisés pour rougeole en 2010 et 2011 rapporte roséole infantile, il est classiquement constaté que l’exanthème
des complications dans 68 % des cas dont un décès (secondaire à apparaît alors que la fièvre disparaît contrairement à la rougeole
une pneumonie virale sévère) [16] . La rougeole est habituellement et la rubéole.
bénigne en Europe, mais des complications bénignes pour la plu- Une leuconeutropénie est fréquente. La confirmation diagnos-
part sont néanmoins observées chez le nourrisson (avant 1 an) tique n’est habituellement pas justifiée. À noter qu’une PCR
et chez l’adulte (diarrhées, otites purulentes). Les complications sanguine ne permet pas d’affirmer le diagnostic de primo-
plus sévères sont plus rares (pneumonies virales ou bactériennes), infection à HHV6, puisque celle-ci peut être positive lors d’une
voire exceptionnelles (neurologiques ou oculaires). réactivation virale (dans le cadre de toxidermie [20] ou lors
La rougeole durant la grossesse expose à un risque maternel de d’infections sévères notamment en réanimation).
complications pulmonaires. Le virus n’a pas d’effet malformatif La principale complication de la roséole est la convulsion
pour le fœtus, mais la rougeole peut entraîner une mort fœtale fébrile.
ainsi que des accouchements prématurés. Les rougeoles congé-
nitales et néonatales (naissance + dix jours) sont de gravité très
variable.
Mégalérythème épidémique
Le mégalérythème (cinquième maladie) touche l’enfant entre
5 et 10 ans, par petites épidémies printanières (fin de l’hiver

“ Point fort au début de l’été). Le parvovirus B19 en est l’agent étiologique


responsable (virus à acide désoxyribonucléique [ADN]) et sa trans-
mission se fait classiquement par les sécrétions respiratoires.
L’incubation est de 14 jours en moyenne (6–14 j). Après des pro-
La rougeole fait partie des maladies à déclaration obliga-
dromes en règle discrets (fièvre, céphalée, rhinite), l’exanthème
toire. évolue en trois phases :
• érythème « souffleté » des joues (érythème bilatéral et symé-
trique) épargnant la zone périorale ;
• apparition secondaire, 24 à 48 heures après, d’un érythème
Chez les sujets contacts, un rattrapage vaccinal est possible et
maculopapuleux des membres et des fesses prenant un aspect
indiqué dans les 72 heures suivant le contage, pouvant ainsi éviter
figuré en « guirlande » ou en « carte de géographie », d’une durée
la survenue de la maladie [15] .
de une à trois semaines ;
• exanthème fluctuant avec variabilité de l’éruption selon la
Rubéole lumière ou la température, parfois même selon les émo-
La rubéole est une infection liée à un virus à ARN de la tions [21, 22] . Cet exanthème peut récidiver pendant les quelques
famille des Togaviridae. Comme pour la rougeole, des épidémies semaines à mois suivants lors d’efforts ou d’exposition au soleil.
de rubéole ont été rapportées en Europe depuis quelques années À noter que des arthralgies sont souvent associées chez le grand
(tranche d’âge des 15–25 ans) [17] . enfant.
La rubéole se transmet par voie respiratoire ou par voie transpla- Le diagnostic peut être confirmé par la sérologie virale spéci-
centaire (exposant au risque de mort fœtale in utero ou de rubéole fique (présence d’IgM) ou la détection du virus par PCR.
congénitale). L’infection à parvovirus B19 peut se compliquer d’une anémie
La période d’incubation varie de 14 à 21 jours. Contrairement aiguë chez les patients souffrant d’une anémie hémolytique chro-
à la rougeole, les prodromes sont discrets, avec entre autres une nique (thalassémie, drépanocytose, etc.) [23] .
fièvre modérée, et l’état général est en règle conservé. L’exanthème Le parvovirus B19 peut également être responsable d’un autre
est inconstant, dure quatre à cinq jours lorsqu’il est présent et tableau clinique : un purpura en « gants et chaussettes » mais celui-
est peu caractéristique. Une polyadénopathie est le plus souvent ci n’est pas pathognomonique puisque décrit avec d’autres agents
objectivée, siégeant principalement dans les régions rétroauricu- étiologiques viraux (EBV, CMV, entérovirus, etc.) [23] (cf. infra).
laires et occipitales. Celles-ci peuvent persister plusieurs semaines.
Le diagnostic de certitude repose sur la sérologie (présence Mononucléose infectieuse
d’IgM spécifiques).
Il s’agit d’une maladie infectieuse bénigne. La principale La mononucléose infectieuse (MNI) est une maladie associée
complication est la rubéole congénitale (rare en France), dans la grande majorité des cas à une primo-infection à EBV.
responsable d’un syndrome polymalformatif. Sur le plan dermato- Dans les pays développés, l’incidence concerne principalement
logique, elle peut se manifester par un tableau de blueberry muffin les adolescents et jeunes adultes entre 18 et 25 ans.
baby, syndrome cutané rare observé en période néonatale. Il est La transmission se fait essentiellement par les liquides biolo-
caractérisé par des papulonodules disséminés inflammatoires tra- giques (salive notamment) et l’incubation est relativement longue
duisant des réactions d’hématopoïèse dermique. Plusieurs causes (30–50 j).
doivent être recherchées, notamment les infections congénitales Le signe cardinal est l’angine érythématopultacée ou plus
dont la rubéole, une hémolyse sévère et les pathologies tumorales. rarement pseudomembraneuse, classiquement associée à une
fièvre, une polyadénopathie et une splénomégalie. La MNI est
Roséole infantile ou exanthème aujourd’hui en France la première cause d’angine pseudomembra-
neuse depuis la quasi-disparition de la diphtérie. Ce type d’angine
subit du nourrisson doit faire évoquer une MNI. L’exanthème n’est rapporté que dans
L’exanthème subit ou roséole infantile (sixième maladie) est moins d’un quart des cas, habituellement maculopapuleux, peu
une des principales étiologies d’exanthème chez l’enfant de moins spécifique. En revanche en cas de prescription d’aminopénicilline,
de 2 ans (tranche d’âge de 6 mois à 2 ans). La human herpesvi- cet exanthème est quasi systématique (90–100 % des cas). En cas
rus 6 (HHV6) en est le principal agent étiologique responsable, d’« éruption » survenant au cours d’une MNI, ne pas étiqueter « à
bien que d’autres virus aient été identifiés comme agents étiolo- tort » le patient allergique à la pénicilline qui peut être utilisé sans
giques potentiels (HHV7 et autres entérovirus). Ceux-ci peuvent risque ultérieurement.
expliquer des épisodes successifs d’exanthème subit chez un nour- Tout comme le parvovirus B19, la primo-infection à EBV peut
risson [18] . également se manifester chez l’enfant par un tableau de purpura
L’incubation varie entre cinq et 15 jours, suivie d’une fièvre bru- en « gants et chaussettes » ou encore un tableau d’acrodermatite
talement élevée (39–40 ◦ C) en règle bien tolérée. Dans moins d’un papuleuse de Gianotti-Crosti (cf. infra).
quart des cas (20 %), la primo-infection à HHV6 s’accompagne Sur le plan hématologique existe un syndrome mononucléo-
d’un exanthème qui survient classiquement au troisième jour sique dans 70 % des cas avec hyperlymphocytose et présence
de fièvre. Cet exanthème est maculopapuleux, discret et fugace, de grands lymphocytes atypiques et hyperbasophiles (30 %

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des lymphocytes). Ce sont des lymphocytes T CD8+ activés. L’examen de référence permettant d’affirmer le diagnostic de
L’augmentation des transaminases signe la cytolyse hépatique primo-infection à CMV est la mise en évidence d’une séroconver-
constante. sion en IgG–CMV.
L’évolution se fait vers la guérison en 15 à 20 jours. Une asthénie
prolongée postinfectieuse est classique.
Des complications peuvent être observées (purpura thrombopé-
nique, rupture splénique, syndrome de Guillain-Barré, méningite,
encéphalite, myocardite, etc.) [24] .
“ Point fort
Le diagnostic repose sur le MNI-test et la sérologie virale EBV
(IgM présentes dans 70 à 80 % des cas de MNI de l’adolescent, et L’infection à CMV est l’infection congénitale la plus fré-
disparaissant en quelques mois) [25] . En routine, les anticorps anti- quente.
viral capside antigen (VCA), anti-early antigen (EA) et anti-Epstein-
Barr nuclear Ag (EBNA) sont recherchés dans le sang. Le diagnostic
d’infection par l’EBV peut aussi se faire par immunohistochimie
Sur le plan dermatologique, le diagnostic est évoqué classi-
grâce à des anticorps monoclonaux correspondant aux diverses
quement devant un tableau de blueberry muffin baby (cf. supra),
protéines et surtout par hybridation in situ mettant en évidence
les lésions cutanées témoignant d’une hématopoïèse dermique.
soit l’ADN viral, soit les transcrits Epstein-Barr virus encoded RNA
Les signes extracutanés sont dominés par un retard de croissance
(EBER) (exprimés en phase de latence). La PCR est une méthode
intra-utérin, une organomégalie, une surdité, une choriorétinite
très sensible mais qui ne permet pas de localiser l’infection par
et des anomalies du système nerveux central.
l’EBV à l’échelon cellulaire [26] .
Sur le plan biologique est notée une thrombopénie dans la plu-
part des cas. Cette présentation n’étant cependant pas spécifique,
Primo-infection au virus de l’immunodéficience il convient de rechercher devant ce tableau une infection congé-
nitale d’un des agents du complexe TORCH (toxoplasmose, others
humaine
[parvovirus B19, syphilis], rubéole, CMV, herpesvirus).
La primo-infection au VIH est symptomatique dans plus de la
moitié des cas. Après une incubation silencieuse de 15 jours à trois Entérovirus et exanthèmes maculopapuleux
mois après la contamination, le tableau clinique associe, dans un À côté du classique syndrome « pieds–mains–bouche » lié dans
contexte fébrile, un syndrome grippal (myalgies, arthralgies, pha- la grande majorité des cas au coxsackie A16 (mais également
ryngite) et un exanthème maculopapuleux dans 40 % des cas [27] . 10, 6 et plus rarement entérovirus 71), certains entérovirus sont
Cet exanthème peut s’associer à une atteinte palmoplantaire pou- associés à des exanthèmes maculopapuleux (responsables de 5 %
vant simuler une syphilis secondaire, ainsi qu’à des ulcérations des exanthèmes maculopapuleux de l’enfant). Ces exanthèmes
endobuccales, parfois génitales douloureuses. viraux se manifestent essentiellement par petites épidémies esti-
Trois types de marqueurs virologiques plasmatiques sont utili- vales [30, 31] .
sables par ordre chronologique d’apparition [28] : Ces exanthèmes ont peu de spécificité clinique ne permettant
• l’ARN du VIH : dix jours après la contamination, la virémie plas- pas, bien souvent, de porter un diagnostic étiologique. Quelques
matique atteint rapidement des taux très élevés, pour décroître cas d’éruptions purpuriques pétéchiales ont été décrits.
progressivement et arriver au plateau d’équilibre quatre à six La confirmation diagnostique n’est pas nécessaire dans la
mois après la contamination ; grande majorité des cas (prélèvements sanguins, de l’oropharynx,
• l’antigène p24 est détecté environ 15 jours après la contamina- du liquide cérébrospinal [LCS] si encéphalite et des selles) [32] .
tion, il persiste une à deux semaines avant de disparaître ;
« Retour de voyage »
• les anticorps anti-VIH sont mis en évidence par les tests enzyme-
Chikungunya. Le virus du chikungunya est une arbovirose
linked immunosorbent assay (Elisa) en moyenne 22 à 26 jours
présente dans certains pays d’Afrique et d’Asie, où il est res-
après le contage ; le western blot permet de préciser la ciné-
ponsable de cas sporadiques. Ses principaux vecteurs sont les
tique d’apparition des anticorps, les premiers étant ceux dirigés
moustiques (de la famille Aedes). En France métropolitaine, un
contre les protéines d’enveloppe (gp160, gp120, gp41) et contre
moustique de cette famille (Aedes albopictus) est présent, depuis
l’antigène p24 puis le western blot se complète en quelques
2004, dans certaines régions géographiques du sud de la France et
semaines.
s’étend inexorablement en remontant vers le nord.
La réalisation d’un test génotypique à la recherche de virus por-
Sur le plan clinique, l’infection chez l’enfant comme chez
tant des mutations de résistance est recommandée dans le bilan
l’adulte se caractérise par un tableau pseudogrippal, associé à des
initial d’une primo-infection dans l’objectif de choisir le traite-
douleurs articulaires parfois très invalidantes, des signes gastro-
ment initial en cas de multirésistance et/ou d’échec virologique
intestinaux et un exanthème maculopapuleux polymorphe
précoce. En France, la fréquence de virus résistants chez les sujets
(présent dans 60 à 70 % des cas). Le virus du chikungunya peut,
en primo-infection reste stable et inférieure à 10 %.
comme d’autres virus, être responsable également d’une éruption
purpurique pétéchiale. Des formes vésiculobulleuses ont même
Autres virus responsables d’exanthèmes été décrites chez des nourrissons [33, 34] .
La transmission à l’enfant est possible mais le véritable pro-
maculopapuleux
blème réside dans les complications notamment articulaires,
Cytomégalovirus rapportées par une étude réunionnaise récente incluant une petite
Le CMV est un virus de la famille des Herpesviridae. Sa trans- centaine d’adultes lors de l’épidémie de chikungunya durant la
mission se fait essentiellement par les liquides biologiques et période 2005–2006 ; 44 % d’entre eux souffraient de prodromes
notamment la salive comme pour le virus d’Epstein-Barr mais éga- articulaires et 63,6 % rapportent des polyarthralgies invalidantes
lement par le biais de l’allaitement, par voie fœtomaternelle ou par et persistantes 18 mois après l’infection [35] .
voie sexuelle. Le CMV est un virus très répandu (séroprévalence de Des séquelles pigmentaires et autres (vasculites, syndrome de
30 à 100 % chez l’adulte selon les pays). Raynaud) ont été décrites par les équipes indiennes [36] .
La primo-infection chez l’enfant immunocompétent est très Le problème le plus fréquent reste la gravité et la chronicité des
souvent asymptomatique. Dans les formes symptomatiques (10 atteintes articulaires, décrites après l’épidémie de chikungunya de
à 40 % des cas), l’exanthème n’a aucune spécificité. 2005–2006 touchant les îles de l’océan Indien (Comores, Mayotte,
Tout comme l’EBV dans la MNI, un exanthème (maculopa- île Maurice, les Seychelles et tout particulièrement la Réunion) [37] .
puleux ou urticarien) est classiquement décrit après prescription La confirmation diagnostique se fait par la sérologie virale
d’aminopénicilline (ampi/amoxicilline) dans le cadre d’une spécifique ou avec la PCR (surtout utiles en cas d’infection mater-
primo-infection par le CMV [29] . nofœtale).
Le diagnostic doit être suspecté devant une fièvre, souvent per- Dengue. La dengue est une maladie infectieuse transmise par
sistante, associée à des signes cliniques peu spécifiques. les moustiques du genre Aedes. Plus de 50 millions de personnes

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4-108-A-20  Exanthèmes viraux

Son diagnostic positif repose sur un faisceau d’arguments cli-

“ Point fort niques :


• une fièvre élevée durant plus de cinq jours (95 % des cas) ;
• des signes cutanéomuqueux très variés : conjonctivite, chéilite,
langue framboisée, érythro-œdème palmoplantaire, exan-
Le chikungunya est une maladie à déclaration obliga-
thème polymorphe (90 % des cas) qui régresse généralement
toire [33, 34] . en une semaine, desquamation du siège et des extrémités ;
• des adénopathies (région cervicale principalement), pas tou-
jours présentes (75 % des cas) ;
• et, en revanche, une altération constante de l’état général.
sont infectées dans le monde chaque année. En France, les cas Il s’agit d’un exanthème atypique par l’intensité de l’érythème
rencontrés sont des cas d’importation. À noter deux cas autoch- et de l’œdème palmoplantaire avec desquamation secondaire en
tones en 2010 dans le sud-est de la France, secondaires à un cas « doigts de gants » au niveau des extrémités. L’atteinte du siège est
d’importation, et favorisés par la présence croissante du mous- évocatrice avec atteinte bien limitée, maculeuse ou en « plaques »,
tique Aedes albopictus depuis 2004 dans certaines régions du sud de l’ensemble ou d’une partie de la région périnéale (érythème en
de la France (cf. supra). « culotte ») et rapidement suivie d’une desquamation.
L’incubation de la dengue est de cinq jours et les signes cli- Ce tableau clinique s’associe constamment à un syndrome
niques sont peu spécifiques. Après un érythème fugace du visage inflammatoire biologique.
les deux premiers jours, un exanthème maculopapuleux apparaît La principale complication de ce syndrome est le risque
classiquement vers le quatrième jour. Il débute au niveau du tronc, cardiovasculaire, actuellement bien connu, avec la survenue
a une évolution centrifuge et touche les paumes et les plantes d’anévrismes coronariens (14 % des cas en France). Les facteurs
des pieds. Une desquamation palmoplantaire survient secondai- prédictifs de complications sont l’âge élevé de l’enfant, la throm-
rement [38] . bocytose, et l’association vitesse de sédimentation et CRP élevées.
La principale complication est la dengue hémorragique (sai- Certaines publications ont mis l’accent sur l’augmentation du
gnements cutanéomuqueux et purpura pétéchial) qui serait plus risque d’athérosclérose après une maladie de Kawasaki [41, 42] .
fréquente chez l’enfant avant 10 ans.
L’examen de confirmation diagnostique dépend de la date de
début des symptômes (DDS) :
• DDS inférieure ou égale à sept jours : RT–PCR dengue et sérolo-
gie ;
• DDS supérieure à sept jours : sérologie avec un second prélè-
“ Point fort
vement de confirmation au plus tôt dix jours après le premier Syndrome de Kawasaki
prélèvement. • Il représente une urgence vitale imposant une hospita-
lisation immédiate pour traitement.
• Il reste le diagnostic à garder systématiquement à l’esprit
“ Point fort devant toute fièvre inexpliquée de l’enfant.

La dengue est une maladie à déclaration obligatoire.


Le traitement repose sur les Ig polyvalentes intraveineuses asso-
ciées à l’aspirine (à dose anti-inflammatoire).

Hépatites virales. Les virus des hépatites A, B et E peuvent


être responsables de manifestations dermatologiques à type
d’exanthèmes.
L’hépatite A est la plus fréquente des hépatites virales, même si
son incidence a diminué ces vingt dernières années, en particu-
“ Point fort
lier dans les pays industrialisés. Le plus souvent, l’infection virale
est asymptomatique ou paucisymptomatique, en particulier chez • Depuis quelques années on assiste à une « épidémie » de
les enfants, et l’évolution habituellement favorable. Quelques rougeole liée à un taux de couverture vaccinale insuffisant
manifestations dermatologiques sont décrites et notamment des de la population.
éruptions maculeuses, urticariennes, purpuriques, parfois asso- • La principale complication de la rubéole est la rubéole
ciées à des arthralgies, rapidement régressives, lors de la phase congénitale (rare en France), responsable d’un syndrome
préictérique de l’hépatite [39] . polymalformatif.
L’urticaire aiguë associée ou non à un angio-œdème fait partie • La principale complication de la roséole est la convulsion
du « classique » syndrome préictérique de l’hépatite B avec une
fébrile.
asthénie, des arthralgies ou des arthrites, des céphalées, ces mani- • Le parvovirus B19 peut être responsable d’un purpura en
festations régressant spontanément quand l’ictère apparaît. Un
purpura maculopapuleux est également possible lors de la phase « gants et chaussettes », non pathognomonique (éruption
aiguë ou chronique de l’infection par le virus de l’hépatite B (vas- « paravirale »).
culite leucocytoclasique cutanée) [40] . • L’infection à CMV est l’infection congénitale la plus fré-
Enfin un exanthème peu spécifique est également décrit lors quente.
des infections par le virus de l’hépatite E. • La rougeole, le chikungunya et la dengue sont des mala-
dies à déclaration obligatoire.
À part : maladie ou syndrome de Kawasaki • La maladie de Kawasaki est à évoquer devant tout exan-
thème fébrile persistant chez un enfant, sans point d’appel
Au sein de ces exanthèmes maculopapuleux viraux, habituel-
infectieux mais associé à un syndrome inflammatoire bio-
lement bénins, il faut reconnaître la maladie ou syndrome de
Kawasaki qui touche l’enfant surtout de moins de 5 ans et dans
logique.
la moitié des cas avant 2 ans [41, 42] .
• Rechercher une primo-infection au VIH est indispen-
Il s’agit d’une vascularite dont l’étiologie virale est suspectée. sable chez tout sujet à risque, présentant un exanthème
Certaines études virologiques ont incriminé l’EBV mais, à l’heure atypique, dans un contexte fébrile.
actuelle, l’origine virale n’est pas démontrée [43] .

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Exanthèmes viraux  4-108-A-20

 Éruptions dites « paravirales » Pseudoangiomatose éruptive


Décrite en 1993 [50] , la pseudoangiomatose éruptive est une
Ce concept, décrit en 2005 par J. H. Saurat et D. Lipsker [44] , entité rare, classiquement pédiatrique mais observée égale-
s’applique à des dermatoses pour lesquelles l’étiologie n’est pas ment chez l’adulte, parfois même du troisième âge [51] . Cet
univoque : exanthème peut survenir sous la forme de petites épidémies.
• exanthèmes viraux avec agents responsables multiples (syn- D’exceptionnelles épidémies ont été décrites en milieu hospita-
drome de Gianotti-Crosti, syndrome « gants et chaussettes »), lier de plus ou moins grande ampleur [52, 53] , ainsi que de rares cas
par opposition à certaines maladies virales pour lesquelles intrafamiliaux [54] .
il n’existe qu’un seul agent responsable (la varicelle par L’exanthème, précédé de prodromes peu spécifiques à type de
exemple) ; fièvre, d’infection oto-rhino-laryngologique ou digestive [54] , est
• exanthèmes pour lesquels une étiologie virale est hautement constitué de petites papules angiomateuses bordées d’un halo
probable mais n’a jamais été démontrée (APEC syndrome [asy- anémique caractéristique. Les lésions siègent principalement au
metric periflexural exanthem of childhood], pseudoangiomatose niveau du visage et des membres, et régressent spontanément en
éruptive) ; moins de 15 jours. Une évolution prolongée sur plusieurs mois ou
• exanthèmes pouvant relever d’une cause infectieuse mais égale- des récurrences ont été décrites.
ment d’une cause médicamenteuse. Le pityriasis rosé de Gibert Une étiologie virale est suspectée (entérovirus) [55] mais non
en est l’exemple type, mais bien d’autres dermatoses peuvent prouvée encore à l’heure actuelle.
rentrer dans ce cadre, qui ne sont pas détaillées dans ce cha-
pitre (érythème polymorphe, pityriasis lichénoïde, pustulose
exanthématique aiguë généralisée, etc.).
Exanthème unilatéral latérothoracique
ou APEC
Acrodermatite papuleuse de Gianotti
L’acronyme APEC définit une éruption asymétrique siégeant
et Crosti initialement sur la paroi thoracique ou la racine du membre
Ce syndrome, décrit en 1955 par deux dermatologues italiens supérieur à proximité d’un creux axillaire, prenant un aspect
qui lui ont donné son nom, est principalement rencontré chez caractéristique en « feuillet de livre ».
l’enfant, avec un pic d’incidence entre 1 et 6 ans, plus rarement Cet exanthème est observé principalement dans la petite
chez l’adolescent. enfance, entre 2 et 3 ans, le plus souvent par épidémies hivernales
Initialement décrite en association à une primo-infection par ou printanières [56] .
le virus de l’hépatite B, cette dermatose est désormais associée à Un cas chez l’adulte a été rapporté [57] . Cliniquement, il s’agit de
d’autres étiologies virales et principalement à l’EBV, au CMV ou papules érythémateuses groupées en placards mal limités d’aspect
aux coxsackies [45, 46] . eczématiforme. Les lésions sont prurigineuses dans la moitié des
Des observations plus récentes de syndrome de Gianotti-Crosti cas. L’exanthème a une évolution centrifuge et peut devenir bila-
ont été rapportées avec le parvovirus B19 ou le virus respiratoire téral. Cette dermatose bénigne a une évolution spontanément
syncytial (VRS) ou encore au décours de vaccinations. Aucune favorable en quatre à huit semaines [56] .
étiologie n’est retrouvée dans près de la moitié des cas [47] . L’étiologie virale de l’APEC est suspectée mais n’a jamais été
Cette dermatose débute brutalement, après des prodromes habi- démontrée [58] .
tuellement discrets, et se caractérise, dans sa forme typique,
par l’apparition de lésions papuleuses ou papulovésiculeuses des
quatre membres, parfois des joues et/ou des fesses. Pityriasis rosé de Gibert
Les muqueuses sont respectées et l’évolution des lésions cuta-
nées est spontanément favorable en quelques jours à plusieurs Le pityriasis rosé est une dermatose aiguë banale cosmopolite
semaines (extrêmes cinq jours à un an), parfois laissant place à qui touche les sujets surtout entre 5 et 40 ans, sans prédilection
des séquelles pigmentaires (hypo- ou hyperpigmentation postin- de sexe.
flammatoire). L’exanthème survient après parfois quelques prodromes
Une hépatite biologique anictérique est habituellement à (fébricule, malaise, céphalées, arthralgies) et présente des carac-
rechercher surtout s’il existe un autre point d’appel clinique téristiques :
(altération de l’état général ou organomégalie). Lorsque cette • médaillon unique initial érythématosquameux, siégeant sur la
recherche s’avère positive, elle est le plus souvent en rapport avec face antérieure du thorax ou les membres supérieurs ;
une primo-infection à l’EBV ou au CMV mais impose la recherche • puis apparition de plus petites lésions érythémateuses finement
d’une hépatite virale A, B ou C [46] . squameuses, peu prurigineuses, avec atteinte symétrique du
Le traitement reste symptomatique, limité le plus souvent à des tronc, du cou et de la partie proximale des membres. Elles appa-
antihistaminiques oraux en cas de prurit, couplés éventuellement raissent en plusieurs poussées et se disposent suivant les lignes
à l’application de dermocorticoïdes. de tension cutanée réalisant ainsi le classique « sapin de noël »
sur le dos ;
• l’état général est conservé et le sujet apyrétique ;
Syndrome « gants et chaussettes » • cet exanthème évolue sur plusieurs semaines (six à huit
semaines) en trois phases : extension, stabilité puis régression,
Le syndrome papulopurpurique en « gants et chaussettes », chacune d’environ deux semaines.
décrit en 1990, est caractérisé par un exanthème purpurique des Une étiologie virale est suspectée (HHV6 et HHV7) mais n’a, là
extrémités (mains et pieds), parfois associé à une atteinte du siège encore, jamais été démontrée [59, 60] .
et de la muqueuse buccale [48] .
Cet exanthème purpurique s’accompagne d’un œdème pru-
rigineux des extrémités. Les lésions sont souvent douloureuses
et une altération de l’état général est souvent constatée (fièvre,
Papillite linguale éruptive familiale
arthralgies et anorexie). L’incubation est d’une dizaine de Cette affection se manifeste par l’apparition brutale de difficul-
jours et la guérison est la règle en quelques semaines, sans tés alimentaires en rapport avec une stomatite douloureuse avec
récidive. glossite caractérisée par une hypertrophie des papilles fongiformes
Ce tableau clinique est associé à une primo-infection par le par- de la pointe et du dos de la langue.
vovirus B19 dans deux tiers des cas, mais d’autres agents infectieux Elle survient par petites épidémies familiales [61, 62] .
ont été mis en évidence (rougeole, infections à EBV, CMV ou à Elle s’accompagne d’adénopathies cervicales dans près de la
HHV6 en particulier) [49] . moitié des cas, et guérit en 15 jours.

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4-108-A-20  Exanthèmes viraux

La survenue en petites épidémies familiales atteste de sa pro-  Références


bable origine infectieuse (et potentiellement virale), mais l’agent
responsable n’a pas été encore identifié [62] . [1] Caumes E. « Rash, morbilliforme, rubéoliforme et autre scarla-
tiniforme » Une terminologie dépassée. Ann Dermatol Venereol
2002;129:685–7.
 Conclusion [2] Caumes E. Éruption fébrile. In: Piérard E, editor. Dermatologie
tropicale. Bruxelles: Éditions de l’Université Libre de Bruxelles,
AUPELF-UREF; 1993. p. 571–3.
Cet article aborde les principaux exanthèmes d’origine virale
[3] Fitzpatrick TB, Johnson RA. Differential diagnosis of rashes in the
observés principalement chez l’enfant, mais également, avec une
acutely ill febrile patient and in life-treatening diseases. In: Fitzpatrick
fréquence moindre, chez l’adulte.
B, Eisen AZ, Wolff K, Austen KF, editors. Dermatology in general
Dans un certain nombre de cas, l’exanthème adopte une pré- medicine. New York: McGraw Hill; 1987. p. A21–30.
sentation clinique relativement stéréotypée permettant d’évoquer [4] Aractingi S, Roujeau JC. Diagnostic d’une éruption maculo-papuleuse.
l’agent étiologique responsable et de définir l’évolutivité des Ann Dermatol Venereol 1992;119:307–11.
symptômes (la varicelle par exemple). [5] Drago F. The challenge of diagnosing atypical exanthems: a clinico-
Cependant, l’exanthème est parfois peu spécifique (exanthèmes laboratory study. J Am Acad Dermatol 2012;67:1282–8.
maculopapuleux à entérovirus par exemple) et/ou atypique, ou [6] Kellner B, Kitai L. What syndrome is this? Pediatr Dermatol
encore avec agents déclenchants potentiels multiples (éruptions 1996;13:341–4.
dites « paravirales »), rendant le diagnostic étiologique et la prise [7] Léauté-labrèze C. Dermatologie pédiatrique. EMC (Elsevier SAS,
en charge qui en découle plus délicats. Paris), Traité de Médecine Akos, 2-0800, 2011.
La difficulté de prise en charge est liée d’une part au grand [8] Heininger U, Seward JF. Varicella. Lancet 2006;368:1365–76.
nombre de causes possibles et d’autre part, à l’exposition fré- [9] Gillard P, de la Brassine M. Hand, foot and mouth disease, a not so
quente d’un même patient à plusieurs facteurs potentiellement benign affection: clinical reminder and potential complications. Rev
étiologiques (virus et médicaments notamment). Med Liege 2003;58:635–7.
Les progrès de la biologie permettront d’identifier d’autres [10] Huang CC, Liu CC, Chang YC. Neurologic complications in children
agents infectieux et de mettre dans le futur le nom with enterovirus 71 infection. N Engl J Med 1999;341:936–42.
d’un agent microbien sur certaines formes et syndromes [11] Osterback R, Vuorinen T, Linna M, Susi P, Hyypiä T, Waris M. Cox-
particuliers. sackievirus A16 and hand, foot, and mouth disease, Finland. Emerg
Il est important d’évoquer les maladies éruptives et surtout de Infect Dis 2009;15:1485–8.
les confirmer du fait de la gravité potentielle de certaines d’entre [12] Clementz GC, Mancini AJ. Nail matrix arrest following hand-
elles, comme la rougeole, l’infection par le VIH, parfois l’EBV ou foot-mooth disease: a report of five children. Pediatr Dermatol
le CMV (mortalité, morbidité, danger chez la femme enceinte) 2000;17:7–11.
mais aussi les pathologies d’importation (telles que le chikungu- [13] Bernier V, Labrèze C, Bury F, Taïeb A. Nail matrix arrest in the course
nya et la dengue, bientôt en France ?). of hand, foot and mouth disease. Eur J Pediatr 2001;160:649–51.
Il paraît donc important de rappeler l’intérêt de se vacciner [14] Davia JL, Bel PH, Ninet VZ, Bracho MA, González-Candelas F, Sala-
correctement contre les maladies éruptives. zar A, et al. Onychomadesis outbreak in Valencia, Spain associated
Enfin, il convient également de reconnaître la maladie de Kawa- with hand, and mouth disease caused by enteroviruses. Pediatr Der-
saki qui représente une urgence diagnostique et thérapeutique : à matol 2011;28:1–5.
évoquer devant tout exanthème fébrile persistant chez un enfant, [15] Baudon C. Caractéristiques de l’épidémie de rougeole démarrée
sans point d’appel infectieux mais associé à un syndrome inflam- en France depuis 2008 : bilan des déclarations obligatoires pour
les cas survenus jusqu’à au 30 avril 2011. Bull Epidemiol Hebd
matoire biologique.
2001;(n◦ 33–34):353–8.
[16] Stahl JP, Salmon D, Bruneel F, Caumes E, Freymuth F, Bru JP, et al.
Adult patients hospitalized for measles in France, in the 21st century.
Med Mal Infect 2013;43:410–3.

“ Points essentiels [17] Kasper S, Allerberger F, Aberle S, Holzmann H, Redlberger M, Dagho-


fer E, et al. Rubella in Austria 2008-2009: no longer a typical childhood
disease. Pediatr Infect Dis J 2010;29:448–52.
• Les étiologies principales des exanthèmes sont les infec- [18] Kusuhara K, Ueda K, Okada K. Do second attacks of exanthema
subitum result from human herpesvirus 6 reactivation or reinfection?
tions virales et les toxidermies. Pediatr Infect Dis J 1991;10:468–70.
• Les infections virales sont les principales causes des exan- [19] Yoshida M, Fukui K, Orita T. Exanthem subitum (roseola infantum)
thèmes de l’enfant. with vesicular lesions. Br J Dermatol 1995;132:614–6.
• Parmi les exanthèmes fébriles, les exanthèmes maculo- [20] Pruksananonda P, Hall CB, Insel RA, McIntyre K, Pellett PE, Long
papuleux sont les plus fréquents. CE, et al. Primary Human Herpesvirus 6 infection in young children.
• La rougeole, le chinkungunya et la dengue font partie N Engl J Med 1992;326:1445–50.
[21] Bialecki C, Feder Jr HM, Grant-Kels JM. The six classic child-
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hood exanthems: a review and update. J Am Acad Dermatol
• L’exanthème est parfois peu spécifique (exanthèmes 1989;21:891–903.
maculopapuleux à entérovirus par exemple) et/ou aty- [22] Etienne A, Harms M. Cutaneous manifestations of parvovirus B19
pique, ou encore avec agents déclenchants potentiels infection. Presse Med 1996;25:1162–5.
multiples (éruptions dites « paravirales »). [23] Harms M, Feldmann R, Saurat JH. Papular-purpuric “gloves and socks”
• Rechercher une primo-infection au VIH est indispen- syndrome. J Am Acad Dermatol 1990;23:850–4.
sable chez tout sujet à risque, présentant un exanthème [24] Aractingi S. Infections à virus d’Epstein-Barr et pathologie cutanée.
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• Le syndrome de Kawasaki reste le diagnostic à garder [25] Luzuriaga K, Sillivan JL. Infectious mononucleosis. N Engl J Med
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systématiquement à l’esprit devant toute fièvre inexpli- [26] Nicolas JC. Virus Epstein Barr. In: Huraux JM, Nicolas JC, Agut
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8 EMC - Pédiatrie

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Exanthèmes viraux  4-108-A-20

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C. Fleuret, Praticien hospitalier (c.fleuret@ch-cornouaille.fr).


P. Plantin, Praticien hospitalier, chef de service.
Service de dermatologie, Centre hospitalier intercommunal de Cornouaille (CHIC), 14 bis, avenue Yves-Thépot, BP 1757, 29107 Quimper cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Fleuret C, Plantin P. Exanthèmes viraux. EMC - Pédiatrie 2015;10(1):1-9 [Article 4-108-A-20].

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