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Exanthèmes viraux
C. Fleuret, P. Plantin
Les infections virales sont les principales causes des exanthèmes de l’enfant. Parmi les exanthèmes fébriles,
les exanthèmes maculopapuleux sont les plus fréquents. Les hypothèses bactériennes, toxiniques ou
médicamenteuses (toxidermie) doivent néanmoins être éliminées. Du fait de la pluralité fréquente des
facteurs étiologiques, il est souvent difficile de porter avec certitude le diagnostic d’exanthème viral. Il est
nécessaire d’évoquer les maladies éruptives et surtout de les confirmer du fait de la gravité potentielle de
certaines d’entre elles (intérêt de la vaccination+++). Il convient également de reconnaître la maladie de
Kawasaki qui représente une urgence diagnostique et thérapeutique : à évoquer devant tout exanthème
fébrile persistant chez un enfant, sans point d’appel infectieux mais associé à un syndrome inflammatoire
biologique.
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Volume 10 > n◦ 1 > janvier 2015
http://dx.doi.org/10.1016/S1637-5017(14)53300-5
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ou de lésions nécrotiques multiples) ou à streptocoque bêtahé- certains virus pour la matrice unguéale, d’un effet systémique
molytique (tableau de dermohypodermite bactérienne pouvant du sepsis (fièvre élevée mais inconstante) ou d’une conséquence
évoluer vers l’abcédation ou au pire une fasciite nécrosante) [7] . Le postinflammatoire des vésicules cutanées périunguéales ?
rôle des traitements locaux a été documenté et plus particulière- Le syndrome pieds–mains–bouche est une cause non rare
ment celui du talc comme facteur des plus graves complications d’onychomadèse multidactylique « épidémique » en population
infectieuses (à proscrire !). pédiatrique.
II s’agit, dans tous les cas, d’une forme bénigne d’onyxis de
Traitement pronostic toujours spontanément favorable [12] .
Le traitement chez l’enfant immunocompétent est symptoma- L’évolution du syndrome pieds–mains–bouche est le plus sou-
tique (soins d’hygiène simples sans recourir de façon systématique vent favorable, en moyenne en sept jours.
et prolongée aux antiseptiques locaux, trop vite irritants ; paracé-
tamol et antihistaminique). Le traitement fait appel à l’aciclovir
chez l’enfant immunodéprimé ou dans la varicelle congénitale [8] .
Enfin, devant un tableau de dermohypodermite bactérienne inva-
sive du petit enfant, un traitement antibiotique intraveineux doit
“ Point fort
être rapidement débuté en milieu hospitalier.
L’utilisation d’aspirine est totalement contre-indiquée pou- • Neuf enfants sur dix auront eu la varicelle à l’âge de
vant être responsable du syndrome de Reye (encéphalopathie 10 ans.
aiguë avec atteinte hépatique sévère). L’utilisation d’anti- • La confirmation diagnostique de la varicelle n’est pas
inflammatoires non stéroïdiens (AINS) est aussi à éviter pouvant nécessaire dans les formes typiques non compliquées.
favoriser les complications à type de surinfections bactériennes • La varicelle est plus profuse et se complique plus
cutanées. volontiers chez l’adolescent et l’adulte. Les complications
Il faut garder à l’esprit que le zona (lié à la récurrence du cutanées bactériennes sont au premier plan, en particulier
virus VZV) de l’enfant n’est pas une situation exceptionnelle et chez l’enfant de moins de 4 ans.
son évolution est généralement peu douloureuse et bénigne. Le • Le syndrome pieds–mains–bouche adopte une clinique
recours à des investigations complémentaires et à un traitement
spécifique n’est habituellement pas nécessaire, sauf dans le cas caractéristique permettant en règle un diagnostic étiolo-
d’un zona ophtalmique ou en présence d’atypies cliniques et/ou gique. La confirmation du diagnostic par prélèvement viral
d’extension des vésicules en dehors du métamère primitivement n’est de ce fait habituellement pas nécessaire.
atteint [7] . • Le syndrome pieds–mains–bouche est une cause non
rare d’onychomadèse multidactylique « épidémique » en
Syndrome pieds–mains–bouche population pédiatrique.
Le syndrome pieds–mains–bouche est un exanthème vésicu-
leux. Cet exanthème viral concerne essentiellement les enfants
(de moins de 10 ans) [9] bien que des transmissions intrafamiliales
soient souvent rapportées, et survient sous la forme de petites épi- Exanthèmes maculopapuleux d’origine virale
démies (crèches). Il s’agit d’une affection très contagieuse avec
transmission interhumaine orale ou orofécale. Rougeole
En France, ce syndrome est lié à une infection à coxsackie A16 La rougeole est une infection aiguë liée à un virus à acide ribo-
dans la grande majorité des cas (plus rarement aux coxsackies A4, nucléique (ARN) appartenant à la famille des Paramyxoviridae.
A5, A6, A7, A9, A10, B1, B2, B3 ou B5). Des formes épidé- Son incidence en France avait considérablement diminué depuis
miques graves ont été rapportées, principalement en Asie et la généralisation de la vaccination par vaccin vivant atténué, mais
en Australie, avec l’entérovirus 71 (complications essentiellement depuis quelques années on assiste à une « épidémie » liée à un
neurologiques) [10] . taux de couverture vaccinale insuffisant de la population. Les deux
À la différence de la plupart des exanthèmes peu spéci- tranches d’âge les plus touchées sont les nourrissons (avant 1 an),
fiques associés aux entérovirus, le syndrome pieds–mains–bouche les adolescents et les jeunes adultes entre 10 et 30 ans [15] .
adopte une clinique caractéristique permettant en règle un diag- La rougeole survient essentiellement en hiver et au printemps
nostic étiologique. La confirmation du diagnostic par prélèvement (pic d’incidence en mars et avril). La transmission est interhu-
viral n’est de ce fait habituellement pas nécessaire [11] . Celui-ci maine par voie aérienne responsable des épidémies intrafamiliales
peut être établi par l’isolement du virus dans les vésicules cuta- ou en collectivités telles que les crèches ou les écoles.
nées surtout et/ou sur le pharynx et dans les selles par cultures La phase d’incubation est de dix à 12 jours, suivie d’une phase
cellulaires ou inoculation au souriceau et par l’ascension du taux d’invasion associant une altération variable de l’état général, une
des anticorps à deux prélèvements à dix jours d’intervalle. fièvre élevée et un catarrhe oculonasal et trachéobronchique (toux
L’incubation est de trois à six jours suivie de prodromes incons- et mal de gorge). L’énanthème apparaît 24 à 48 heures après le
tants : fièvre, malaise général, anorexie, douleurs abdominales. Les début du catarrhe. Le signe (ou taches) de Köplik [15] , discret et
vésicules apparaissent ensuite, siégeant électivement au niveau de fugace (macules rouges centrées par un point blanc à la face
la cavité buccale, dans la zone périorale, les paumes et les plantes. interne des joues en regard des prémolaires) est inconstant (un
Une atteinte du siège, voire généralisée n’est pas rare (vésicules quart des cas) et non pathognomonique, pouvant s’observer au
et/ou exanthème profus). Les vésicules sont caractéristiques : ova- cours d’autres infections, notamment à parvovirus B19.
laires, remplies d’un liquide clair et surmontées d’un toit grisâtre, Après une période d’incubation en règle de 14 jours,
cernées d’un liseré érythémateux. l’exanthème morbilliforme (macules et papules confluentes
Des atteintes unguéales sont classiquement décrites quelques avec des intervalles de peau saine) débute classiquement en
semaines suivant cet exanthème viral, à type de dépressions région rétroauriculaire et à la racine des cheveux puis a une
linéaires transversales (lignes de Beau) ou bien d’une onycho- évolution descendante, sans épargner les paumes et les plantes.
madèse (décollement de la tablette unguéale à départ proximal, Cet exanthème généralisé peut prendre un caractère purpurique
mono- ou multidactylique, souvent progressif et indolore ; phé- avec une desquamation inconstante après quelques jours.
nomène correspondant à un arrêt transitoire de la pousse de La personne atteinte est contagieuse depuis les prodromes
l’ongle) [12–14] . jusqu’à quatre jours environ après le début de l’éruption.
Le lien de causalité entre l’infection virale et l’onychomadèse La confirmation du diagnostic repose sur la sérologie rougeole
est difficile à expliquer, du fait du diagnostic souvent tardif de (présence d’IgM spécifiques) ou le prélèvement salivaire (détection
l’onyxis qui s’exprime cliniquement entre trois et dix semaines du virus par PCR ou là encore d’IgM spécifiques). La détection du
après le début de la virose, rendant toute documentation viro- virus de la rougeole peut également se faire par PCR dans le sang,
logique difficile à interpréter : s’agit-il d’un tropisme électif de sur prélèvements rhinopharyngés ou urinaires.
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Il est important de rappeler que la rougeole n’est pas seulement et prédomine au tronc. Des formes atypiques vésiculeuses
une dermatose ! Une étude rétrospective française incluant plus de d’exanthème subit ont cependant été rapportées [19] . Dans la
500 adultes hospitalisés pour rougeole en 2010 et 2011 rapporte roséole infantile, il est classiquement constaté que l’exanthème
des complications dans 68 % des cas dont un décès (secondaire à apparaît alors que la fièvre disparaît contrairement à la rougeole
une pneumonie virale sévère) [16] . La rougeole est habituellement et la rubéole.
bénigne en Europe, mais des complications bénignes pour la plu- Une leuconeutropénie est fréquente. La confirmation diagnos-
part sont néanmoins observées chez le nourrisson (avant 1 an) tique n’est habituellement pas justifiée. À noter qu’une PCR
et chez l’adulte (diarrhées, otites purulentes). Les complications sanguine ne permet pas d’affirmer le diagnostic de primo-
plus sévères sont plus rares (pneumonies virales ou bactériennes), infection à HHV6, puisque celle-ci peut être positive lors d’une
voire exceptionnelles (neurologiques ou oculaires). réactivation virale (dans le cadre de toxidermie [20] ou lors
La rougeole durant la grossesse expose à un risque maternel de d’infections sévères notamment en réanimation).
complications pulmonaires. Le virus n’a pas d’effet malformatif La principale complication de la roséole est la convulsion
pour le fœtus, mais la rougeole peut entraîner une mort fœtale fébrile.
ainsi que des accouchements prématurés. Les rougeoles congé-
nitales et néonatales (naissance + dix jours) sont de gravité très
variable.
Mégalérythème épidémique
Le mégalérythème (cinquième maladie) touche l’enfant entre
5 et 10 ans, par petites épidémies printanières (fin de l’hiver
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des lymphocytes). Ce sont des lymphocytes T CD8+ activés. L’examen de référence permettant d’affirmer le diagnostic de
L’augmentation des transaminases signe la cytolyse hépatique primo-infection à CMV est la mise en évidence d’une séroconver-
constante. sion en IgG–CMV.
L’évolution se fait vers la guérison en 15 à 20 jours. Une asthénie
prolongée postinfectieuse est classique.
Des complications peuvent être observées (purpura thrombopé-
nique, rupture splénique, syndrome de Guillain-Barré, méningite,
encéphalite, myocardite, etc.) [24] .
“ Point fort
Le diagnostic repose sur le MNI-test et la sérologie virale EBV
(IgM présentes dans 70 à 80 % des cas de MNI de l’adolescent, et L’infection à CMV est l’infection congénitale la plus fré-
disparaissant en quelques mois) [25] . En routine, les anticorps anti- quente.
viral capside antigen (VCA), anti-early antigen (EA) et anti-Epstein-
Barr nuclear Ag (EBNA) sont recherchés dans le sang. Le diagnostic
d’infection par l’EBV peut aussi se faire par immunohistochimie
Sur le plan dermatologique, le diagnostic est évoqué classi-
grâce à des anticorps monoclonaux correspondant aux diverses
quement devant un tableau de blueberry muffin baby (cf. supra),
protéines et surtout par hybridation in situ mettant en évidence
les lésions cutanées témoignant d’une hématopoïèse dermique.
soit l’ADN viral, soit les transcrits Epstein-Barr virus encoded RNA
Les signes extracutanés sont dominés par un retard de croissance
(EBER) (exprimés en phase de latence). La PCR est une méthode
intra-utérin, une organomégalie, une surdité, une choriorétinite
très sensible mais qui ne permet pas de localiser l’infection par
et des anomalies du système nerveux central.
l’EBV à l’échelon cellulaire [26] .
Sur le plan biologique est notée une thrombopénie dans la plu-
part des cas. Cette présentation n’étant cependant pas spécifique,
Primo-infection au virus de l’immunodéficience il convient de rechercher devant ce tableau une infection congé-
nitale d’un des agents du complexe TORCH (toxoplasmose, others
humaine
[parvovirus B19, syphilis], rubéole, CMV, herpesvirus).
La primo-infection au VIH est symptomatique dans plus de la
moitié des cas. Après une incubation silencieuse de 15 jours à trois Entérovirus et exanthèmes maculopapuleux
mois après la contamination, le tableau clinique associe, dans un À côté du classique syndrome « pieds–mains–bouche » lié dans
contexte fébrile, un syndrome grippal (myalgies, arthralgies, pha- la grande majorité des cas au coxsackie A16 (mais également
ryngite) et un exanthème maculopapuleux dans 40 % des cas [27] . 10, 6 et plus rarement entérovirus 71), certains entérovirus sont
Cet exanthème peut s’associer à une atteinte palmoplantaire pou- associés à des exanthèmes maculopapuleux (responsables de 5 %
vant simuler une syphilis secondaire, ainsi qu’à des ulcérations des exanthèmes maculopapuleux de l’enfant). Ces exanthèmes
endobuccales, parfois génitales douloureuses. viraux se manifestent essentiellement par petites épidémies esti-
Trois types de marqueurs virologiques plasmatiques sont utili- vales [30, 31] .
sables par ordre chronologique d’apparition [28] : Ces exanthèmes ont peu de spécificité clinique ne permettant
• l’ARN du VIH : dix jours après la contamination, la virémie plas- pas, bien souvent, de porter un diagnostic étiologique. Quelques
matique atteint rapidement des taux très élevés, pour décroître cas d’éruptions purpuriques pétéchiales ont été décrits.
progressivement et arriver au plateau d’équilibre quatre à six La confirmation diagnostique n’est pas nécessaire dans la
mois après la contamination ; grande majorité des cas (prélèvements sanguins, de l’oropharynx,
• l’antigène p24 est détecté environ 15 jours après la contamina- du liquide cérébrospinal [LCS] si encéphalite et des selles) [32] .
tion, il persiste une à deux semaines avant de disparaître ;
« Retour de voyage »
• les anticorps anti-VIH sont mis en évidence par les tests enzyme-
Chikungunya. Le virus du chikungunya est une arbovirose
linked immunosorbent assay (Elisa) en moyenne 22 à 26 jours
présente dans certains pays d’Afrique et d’Asie, où il est res-
après le contage ; le western blot permet de préciser la ciné-
ponsable de cas sporadiques. Ses principaux vecteurs sont les
tique d’apparition des anticorps, les premiers étant ceux dirigés
moustiques (de la famille Aedes). En France métropolitaine, un
contre les protéines d’enveloppe (gp160, gp120, gp41) et contre
moustique de cette famille (Aedes albopictus) est présent, depuis
l’antigène p24 puis le western blot se complète en quelques
2004, dans certaines régions géographiques du sud de la France et
semaines.
s’étend inexorablement en remontant vers le nord.
La réalisation d’un test génotypique à la recherche de virus por-
Sur le plan clinique, l’infection chez l’enfant comme chez
tant des mutations de résistance est recommandée dans le bilan
l’adulte se caractérise par un tableau pseudogrippal, associé à des
initial d’une primo-infection dans l’objectif de choisir le traite-
douleurs articulaires parfois très invalidantes, des signes gastro-
ment initial en cas de multirésistance et/ou d’échec virologique
intestinaux et un exanthème maculopapuleux polymorphe
précoce. En France, la fréquence de virus résistants chez les sujets
(présent dans 60 à 70 % des cas). Le virus du chikungunya peut,
en primo-infection reste stable et inférieure à 10 %.
comme d’autres virus, être responsable également d’une éruption
purpurique pétéchiale. Des formes vésiculobulleuses ont même
Autres virus responsables d’exanthèmes été décrites chez des nourrissons [33, 34] .
La transmission à l’enfant est possible mais le véritable pro-
maculopapuleux
blème réside dans les complications notamment articulaires,
Cytomégalovirus rapportées par une étude réunionnaise récente incluant une petite
Le CMV est un virus de la famille des Herpesviridae. Sa trans- centaine d’adultes lors de l’épidémie de chikungunya durant la
mission se fait essentiellement par les liquides biologiques et période 2005–2006 ; 44 % d’entre eux souffraient de prodromes
notamment la salive comme pour le virus d’Epstein-Barr mais éga- articulaires et 63,6 % rapportent des polyarthralgies invalidantes
lement par le biais de l’allaitement, par voie fœtomaternelle ou par et persistantes 18 mois après l’infection [35] .
voie sexuelle. Le CMV est un virus très répandu (séroprévalence de Des séquelles pigmentaires et autres (vasculites, syndrome de
30 à 100 % chez l’adulte selon les pays). Raynaud) ont été décrites par les équipes indiennes [36] .
La primo-infection chez l’enfant immunocompétent est très Le problème le plus fréquent reste la gravité et la chronicité des
souvent asymptomatique. Dans les formes symptomatiques (10 atteintes articulaires, décrites après l’épidémie de chikungunya de
à 40 % des cas), l’exanthème n’a aucune spécificité. 2005–2006 touchant les îles de l’océan Indien (Comores, Mayotte,
Tout comme l’EBV dans la MNI, un exanthème (maculopa- île Maurice, les Seychelles et tout particulièrement la Réunion) [37] .
puleux ou urticarien) est classiquement décrit après prescription La confirmation diagnostique se fait par la sérologie virale
d’aminopénicilline (ampi/amoxicilline) dans le cadre d’une spécifique ou avec la PCR (surtout utiles en cas d’infection mater-
primo-infection par le CMV [29] . nofœtale).
Le diagnostic doit être suspecté devant une fièvre, souvent per- Dengue. La dengue est une maladie infectieuse transmise par
sistante, associée à des signes cliniques peu spécifiques. les moustiques du genre Aedes. Plus de 50 millions de personnes
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Fleuret C, Plantin P. Exanthèmes viraux. EMC - Pédiatrie 2015;10(1):1-9 [Article 4-108-A-20].
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