Vous êtes sur la page 1sur 3

Boulevard Montmartre, Effet de nuit

I- Présentation de l’œuvre
Boulevard Montmartre, Effet de nuit est un tableau peint par Camille Pissaro en 1897.
Camille Pissaro a fait une série d’environ une quinzaine de peintures sur le boulevard
Montmartre, dont Boulevard Montmartre, Effet de nuit qui est le seul tableau se déroulant
pendant la nuit de cette série. Cette peinture mesure 64,8 centimètres de haut sur 53,3
centimètres de large. C’est une toile de petit format, ainsi on peut en déduire de cette
dimension qu’il ne représente pas de scène historique ou bien d’épisode biblique. Elle est
exposée dans la National Galery à Londres. C’est un peinture à l’huile et son support est une
toile.
II- Description de l’œuvre
L’œuvre représente, comme l’indique le titre, le boulevard Montmartre de nuit. C’est
un paysage urbain qui représente un vue extérieure et les personnages ont un rôle secondaire
dans le tableau. Camille Pissaro ne reproduit pas les formes avec exactitude et précision, cela
renvoie une impression de flou, comme s’il pleuvait. On voit donc bien que les routes et les
trottoirs sont mouillés grâce à cette impression de flou. Il y a beaucoup de bleu foncé dans ce
tableau, à cause du ciel nocturne ce qui donne un aspect un peu sombre à ce tableau. On
distingue au milieu, la route avec une rangée de lampadaires puis sur ses deux côtés, des
fiacres attendent. Sur les trottoirs, il y a beaucoup de passants, surtout sur le trottoir de
gauche. Il y a aussi des arbres sur les trottoirs. Les boutiques n’éclairent pas beaucoup la route
à cause de leur auvent.
III- Construction du tableau
Dans Boulevard Montmartre, Effet de nuit, le cadrage proposé par Camille Pissaro est
un plan d’ensemble ; un plan large qui permet de montrer un paysage, le décor d’une action.
Au premier plan, on voit un lampadaire au milieu de la route, il paraît très grand par rapport
aux autres lampadaires, donc on distingue bien le fait qu’il appartienne au premier plan. Il y a
aussi deux kiosques sur chaque trottoir, mais on ne distingue pas très bien celui de droite à
cause de l’impression de flou que Camille Pissaro a voulu donner à son tableau. Au second
plan, on distingue la majeure partie de la route avec la rangée de lampadaires, les deux
rangées de fiacres qui sont de chaque partie de la chaussée et les quelques voitures qui
circulent sur la chaussée. Il y a beaucoup de passants sur les trottoirs, sous l’auvent des
boutiques, surtout sur le trottoir de gauche. Au second plan, il y a aussi les immeubles
Haussmanniens qui sont au-dessus des boutiques et des arbres situés sur les trottoirs. A
l’arrière-plan, il y a le ciel bleu foncé et le prolongement de la rue, avec les immeubles, les
trottoirs, les passants, les boutiques, les lampadaires, ….
Le tableau de Camille Pissaro est très structuré ; on peut très bien distinguer les lignes
de fuite. Ces lignes de fuites partent du point de fuite qui se situe au prolongement de la rue,
au dernier lampadaire de la rangée de lampadaires que l’on peut apercevoir. Il ne se situe pas,
comme dans la plupart des tableaux représentant ce type de paysage, au milieu, mais plus vers
la gauche de la peinture, sûrement parce que le boulevard représenté tourne légèrement vers la
gauche. Les lignes de fuite sont très faciles à repérer grâce aux immeubles et à la structure des
rues du 19ème, 20ème siècle. Elles se situent en haut des immeubles de gauche et de droite du
tableau, au niveau des auvents des boutiques du côté gauche du tableau, au niveau de la file de
fiacres de gauche et en bas des immeubles de droite du tableau. Ces lignes convergent vers
l’horizon qui est ici le point de fuite du tableau. La perspective rend le premier plan du
tableau très grand par rapport au reste. Les personnages ont l’air petits par rapport à la hauteur
des auvents des boutiques, aux arbres et aux kiosques.
IV- Couleurs, ombres et lumières
Le tableau possède beaucoup de couleurs très chaudes ; du jaune, du orange et de
l’ocre mais il possède aussi du bleu et du marron foncé, couleurs plutôt froides. Ainsi, vers le
bas du tableau, le ton est plutôt chaleureux alors que vers le haut, le tableau donne une
sensation de froid. Il y a beaucoup de contraste entre les couleurs froides et les couleurs
chaudes. Le tableau est surtout dominé par le bleu, à cause de l’heure tardive à laquelle a été
peinte l’œuvre. Les lampadaires sur la chaussée n’éclairent pas beaucoup la route qui est
surtout éclairée par les boutiques de gauche et de droite. Le trottoir de droite est d’une couleur
ocre, orange et jaune grâce à la lumière des boutiques qui se réfléchissent sur le trottoir, à
cause de la pluie et au fait qu’il n’y ait pas beaucoup de monde par rapport au trottoir de
gauche. Contrairement au trottoir de droite, le trottoir de gauche est plus sombre, à cause des
auvents des boutiques qui cachent la lumière venant des magasins et à l’affluence du monde
sur les trottoirs. Le ciel du boulevard Montmartre est un dégradé de bleus, plus il est « haut »
plus il devient sombre, ainsi on voit bien que la lumière éclaire même le ciel. Le
prolongement de la rue est également très sombre : la façade des immeubles qui est du côté
droit de la chaussée mais qui est au centre du tableau n’est pas éclairé, et est très froid, les
fenêtres des immeubles ne sont pas allumées et les boutiques sont cachées par les arbres. Cela
donne l’impression que la vie s’éteint peu à peu pour la nuit avant de reprendre le lendemain
matin.
Dans le tableau, tout ce qui n’est pas une source de lumière est représenté dans une
couleur sombre comme du gris ou du noir, à cause de l’ombre de la nuit. Ainsi, les passants,
les arbres, les supports des lampadaires, … sont gris ou noirs. L’image est donc lumineuse
grâce à toutes les sources de lumière du tableau et la lumière, sauf celle des lampadaires,
éclaire la route et les trottoirs. Cela donne un côté chaleureux à la scène. Tous les
personnages, les fiacres, les lumières des fenêtres, des boutiques, des phares des voitures
donnent un aspect très vivant à la scène. On remarque un clair-obscur, le tableau est à
l’origine sombre mais il y a beaucoup de sources de lumière qui vont contraster avec
l’obscurité de la nuit.
La lumière vient des boutiques, des lampadaires, des phares des fiacres et des fenêtres
éclairées dans les immeubles. Elles éclairent tous les éléments qui ne sont pas une source de
lumière dans le tableau : les trottoirs, la chaussée, les façades des immeubles, le ciel, …. Par
contre, les façades situées tout au bout du boulevard du côté droit sont cachées par les arbres
et restent donc dans l’ombre. Camille Pissaro a sans doute voulu attirer le regard sur la vie
grouillante du début du boulevard pour ainsi créer une perspective.

V- Interprétation de l’œuvre
Les œuvres du courant impressionniste ont la particularité d’être peintes comme leurs
auteurs les voient et non pas comme elles sont vues par les gens, en effet Camille Pissaro en
fin de vie est atteint par une maladie des yeux, il peint ainsi le boulevard Montmartre comme
il le voit, d’où cette impression de flou. De plus, sa maladie l’empêche de travailler en plein
air, il peint alors ses œuvres depuis ses chambres d’hôtel ou de ses appartements, d’où la
représentation de ses paysages urbains comme Boulevard Montmartre, Effet de nuit. Il va
donc s’inspirer de Monet et Caillebotte pour peindre des paysages urbains. Comme Monet, il
va faire des séries d’œuvres représentant la même chose (comme le Boulevard Montmartre)
en variant la luminosité. Dans cette œuvre, les jeux de lumière mettent en valeur la vie
parisienne nocturne. Le tableau est très structuré, on voit donc que les rues du 19ème et 20ème
sont très linéaires. Camille Pissaro, en jouant avec la luminosité, met en valeur cette
perspective. Ce tableau a une fonction descriptive, il présente le Boulevard Montmartre de
nuit.

Zoé Théodon
4ème1

Boulevard Montmartre, Effet de nuit

Camille Pissaro (1830-1903)

Vous aimerez peut-être aussi