L’installateur sanitaire
Les tuyaux en
PE, PER et double paroi
L ’ I N S T A L L A T E U R
S A N I T A I R E
LES TUYAUX
EN PE, PER ET DOUBLE PAROI
FONDS DE
FORMATION
PROFESSIONNELLE
DE LA
CONSTRUCTION
Rue Royale 45
1000 Bruxelles
Tél.: (02) 210 03 33
Fax: (02) 210 03 99
1
www.laconstruction.be
info@fvbffc.be
AVANT-PROPOS
L’élargissement du champ d’activités du Fonds de Formation professionnelle de la Construction au
secteur du Parachèvement s’est accompagné d’un partage des responsabilités entre une série de
groupes de travail : les «Sections FFC».
La section «Installations sanitaires, Matériaux synthétiques et Gaz» avait décidé, au départ, de réaliser
un manuel scolaire. Au cours de l’évolution des travaux, ce manuel a pris plutôt la forme d’un ouvrage
de référence pour la formation.
C’est ainsi qu’il ambitionne de toucher un public aussi large que possible : les élèves du secondaire,
les adultes en formation, les formateurs et, en fin de compte... les professionnels eux-mêmes.
Afin de faciliter la tâche du lecteur, nous avons subdivisé l’ouvrage en différentes brochures d’une
quarantaine de pages chacune.
Une farde spéciale de classement est disponible pour les personnes qui désirent se procurer plusieurs
brochures ou la série complète. Vous trouverez une présentation de l’ensemble de la structure de
l’ouvrage au verso de la page de couverture.
Nous espérons que cet ouvrage contribuera à rendre la formation plus homogène et sommes con-
vaincus qu’il permettra tant aux élèves qu’aux adultes en formation de se familiariser agréablement
avec les multiples facettes du métier d’installateur sanitaire.
Nous voudrions remercier ici tous les enseignants qui ont participé à la réalisation de ce travail de
longue haleine ainsi que les firmes qui nous ont aidés à choisir les illustrations et à corriger certains
textes.
Nous voudrions mentionner tout spécialement Messieurs N. De Pue (†) (ancien président de la
F.B.I.C. - Fédération Nationale des Associations de Patrons Installateurs Sanitaires et de Chauffage
au gaz, Plombiers, Zingueurs et Ardoisiers-Couvreurs de Belgique) et G. Wouters (président honoraire
de la Verenigde Lood- en Zinkbewerkers, Antwerpen) qui ont contribué à ce projet et en ont rendu
possible la réalisation.
Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir dans votre lecture.
Stefaan Vanthourenhout,
Président du FFC.
2
TABLE DES MATIÈRES
MODULE III: TUYAUX
3
VII.1.7.3. Manchons électrosoudables ................................................................ 22
• Poste de soudage à carte magnétique ............................................. 22
• Poste de soudage avec lecteur de codes à barres ......................... 23
VII.1.8. Montage ............................................................................................................. 23
VII.1.8.1. Montage libre ....................................................................................... 23
VII.1.8.2. Montage rigide ..................................................................................... 26
VII.1.8.2.1. Conduites noyées dans le béton ....................................... 26
VII.1.8.2.2. Conduites enterrées .......................................................... 26
4
CHAPITRE VII : TUYAUX EN PE, PER ET DOUBLE PAROI
VII.1. POLYÉTHYLÈNE
Cette matière synthétique fait partie des thermo-
plastiques. Elle est produite par polymérisation
de l’éthylène.
La couleur naturelle du PE est d’un blanc laiteux.
Le PE est très sensible à l’effet des rayons UV.
Pour lutter contre l’influence néfaste de ces
rayons, on ajoute du noir de jais pendant la
production afin de donner une couleur noire aux
tuyaux et accessoires.
VII.1.1. TYPES
PE-LD
Attention
Il y a un risque de confusion parce que l’on parle aussi de polyéthylène basse pression et haute
pression: on désigne par là le procédé de fabrication.
Les valeurs PN 3,2 (pression nominale) et PN 4 ne s’utilisent que pour le matériel d’évacuation (Ø 32
à Ø 400).
Les valeurs supérieures à PN 4 (PN 6 – PN 10 – PN 12) s’utilisent pour le matériel sous pression.
5
VII.1.2. PROPRIÉTÉS MATÉRIELLES DU POLYÉTHYLÈNE HD ET LD
Masse volumique
Température de façonnage
PE-HD 125 oC
PE-LD 110 oC
Température de déformation
PE-HD ± 135 oC
o
PE-LD ± 115 C
PE-HD et PE-LD
0,2 mm/m oC (2.10-4 m/m oC)
PE-HD et PE-LD
Pas de rupture à 0 oC
Tension normalisée
Il s’agit de la tension maximum autorisée dans la paroi (V) provoquée par la pression.
Pour le PE 50, V = 50 kg.pression/cm2 = 50 daN/cm2.
deca
Newton
VII.1.5.1. DIAMÈTRE
• PE-HD diamètres extérieurs en mm: 20, 25, 32, 40, 50, 56, 63, 75, 90,
110, 125, 140, 160, 180,
200, 225, 250, 280,
315, 355,
400, 450,
500.
Des diamètres plus larges sont également disponibles sur demande, jusqu’à 1 200 mm.
• PE-LD: diamètres extérieurs en mm: 16, 20, 25, 32, 40, 50,
Le diamètre nominal est désigné par les lettres DN. On parle par exemple d’un tuyau de DN 50.
VII.1.5.2. LONGUEUR
PE-HD
PE-LD
En rouleaux de 50 ou 100 m.
Pour les conduites d’eau et de gaz ainsi que les égouts de refoulement, on utilise des tubes PN 6,
PN 8, PN 10 ou PN 12.
La pression nominale est ici de 6, 8, 10 ou 12 bars.
Pour les tuyaux d’évacuation et d’égout, il suffit de basses pressions comme PN 3,2 ou PN 4.
7
VII.1.5.4. ÉPAISSEUR DE LA PAROI
VII.1.6. ASSEMBLAGES
Nous distinguons:
Un assemblage soudé se réalise en chauffant les éléments à assembler jusqu’à ce que les surfaces
se ramollissent, après quoi elles sont soudées sous pression.
Nous distinguons:
Cette méthode est également appelée soudage au miroir, soudage par contact.
Les extrémités des tubes, coupées à l’équerre et propres, sont rendues plastiques par chauffage de
contact à l’aide d’un miroir à souder. Ensuite les extrémités sont pressées l’une contre l’autre à une
pression prescrite.
La température de soudage est de 210 ± 10 oC. Après refroidissement, l’assemblage constitue un
tout homogène.
➞
➞
8
• Le soudage à la douille chauffante pour conduites HD (conduites de pression) ou LD
(conduites de pression et d’aspiration). Le soudage à la douille chauffante est interdit pour
le gaz.
Le manchon électrique de soudage est doté, à l’intérieur, d’une résistance électrique. A l’extérieur, il
comporte deux points de contact dans lesquels s’insère la fiche de la soudeuse. Le raccord est glissé
sur l’extrémité du tube chanfreiné et nettoyé, après quoi la soudure est réalisée automatiquement à
l’aide d’une soudeuse spéciale qui règle elle-même tous les paramètres de soudage.
Le manchon est conçu pour rétrécir légèrement durant le soudage; on obtient ainsi la pression de
soudage nécessaire.
9
• Collier de prise (pour conduites HD et LD)
Un collier de prise est un accessoire utilisé pour réaliser facilement un branchement. L’avantage de
cet assemblage est qu’il ne nécessite pas la pose d’un té. Il convient donc très bien pour faire des
branchements sur des tuyauteries existantes.
Il existe des colliers de prise qui permettent de réaliser un branchement sans qu’il faille vidanger.
La résistance de soudage se trouve dans la partie supérieure du collier, autour de l’ouverture de
branchement.
mur de façade
minimum 0,60 m
sol
cave
tube acier
tube PE tube PE
raccord union
douille de serrage
élément conique
assemblage PE/acier,
mis en œuvre préalablement
dans le mur de façade.
10
Couper le tube à angle droit Battre la pièce conique jus- Frapper le téton jusqu’au
(90o). qu’à ce que le téton soit collet.
Chanfreiner l’intérieur sur ± la calé. Enlever la bandelette
moitié de l’épaisseur. autocollante; faire coulisser
le raccord union, la plaquette
de compression et la bague
d’étanchéité.
Faire coulisser la bague Tenir le tube juste derrière Sur l’accouplement à com-
d’étanchéité et la plaquette l’élément de serrage et l’intro- pression, on ne peut voir plus
de compression contre le duire dans la douille. Serrer à de 2 tours de filet sur le téton,
collet du téton. Enduire les la main le raccord union. sinon resserrer davantage à
surfaces de contact et le filet l’aide d’une clé.
de vaseline ou de savon.
(Ne pas utiliser de graisse,
d’huile ou de pâte.)
11
VII.1.6.2. ASSEMBLAGES INDÉMONTABLES NON RÉSISTANT À LA TRACTION
± 15o
➞
12
VII.1.6.3. ASSEMBLAGES DÉMONTABLES
joint
collet PE
bride
rondelles
écrous
Tout comme les assemblages classiques en trois parties, ce raccord se compose d’une bague,
d’une pièce conique et d’un raccord union.
Les assemblages peuvent être réalisés entièrement en PE, mais ils peuvent également comprendre
une pièce conique ou une bague en métal, ce qui permet la transition vers d’autres matériaux. (Cet
assemblage peut être considéré comme résistant à la traction pour autant qu’on y soude une douille
à collet).
13
VII.1.6.3.3. Le raccord universel (uniquement pour les conduites HD)
VII.1.7. FAÇONNAGE
• Scier
Les scies à métaux ne conviennent pas car leurs dents sont trop vite remplies de matière. Une scie
à bois à 12 dents par pouce convient bien.
14
• Couper
Coupe-tube
On utilise le même coupe-tube que pour le cuivre, mais avec une molette pour plastique. La molette
est plus grande et plus mince que pour le cuivre.
• Chanfreiner
La réalisation d’un chanfrein peut se faire à l’aide d’une lime grossière, mais il est préférable
d’utiliser un appareil à chanfreiner. Il existe également des appareils à chanfreiner combinés à une
cisaille.
Le façonnage mécanique doit tenir compte de la chaleur développée parce que le matériau fond et
que l’ébarbage va exercer une influence défavorable. Les outils de coupe doivent toujours être très
tranchants.
On trouve dans le commerce des appareils spéciaux pour le façonnage du PE.
15
VII.1.7.2. SOUDAGE
Préparation du soudage
Comme les tuyaux et les accessoires sont exposés à l’air et à la lumière, une couche d’oxydation se
forme sur le matériau.
Cette couche doit être éliminée juste avant le soudage.
Contrôle de la soudure
• Température de soudage
La température de soudage est de 210 ± 10 oC. Cette très petite tolérance au niveau de la température
exige une bonne protection contre les influences atmosphériques telles que le vent et la pluie.
Cela peut poser des problèmes sur le chantier. Il faut donc trouver des solutions pour améliorer les
conditions de soudage sur place, par exemple en plaçant un écran.
• Miroir
Le à souder
miroir à souder doit être équipé d’un
élément chauffant suffisamment puis-
sant et être réglé par thermostat, afin de
rattraper rapidement les variations de la
température.
La surface du miroir à souder doit être
lisse et, de préférence, revêtue de Téflon.
Il est possible de contrôler la température
de soudage en effleurant le miroir avec un
crayon thermochrome. Si une coloration
se produit dans le temps prédéfini, la
température est correcte.
Il existe également des thermomètres à
pinces spéciaux.
SOURCE: GEBERIT - MACHELEN
16
• Raboteuse
Les petits diamètres inférieurs à 63 mm des installations d’évacuation peuvent éventuellement être
soudés à la main. Mais il est conseillé de toujours utiliser une machine à souder. Les tubes de dia-
mètre plus grand ainsi que les conduites de gaz sont toujours soudés à la machine car les exigences
imposées à la soudure sont très élevées. La pression de soudage nécessaire ne peut d’ailleurs pas
être obtenue à la main.
La machine nous aide à atteindre la force de soudage nécessaire à l’aide d’un mécanisme spécial
mécanique ou hydraulique. La force exercée se lit sur une échelle. Les tubes sont placés exactement
l’un en face de l’autre dans des mordaches appropriées. Les surfaces à souder sont rabotées à angle
droit et nettoyées à l’aide d’une raboteuse manuelle ou électrique.
Après cette préparation, le soudage peut commencer.
17
• Soudure
Pour obtenir une bonne soudure, il faut respecter les temps de compression et de soudage suivants.
Nous distinguons:
– la force de ramollissement,
– la force de fusion,
– le temps de conversion,
– le temps de refoulement sous pression,
– la force totale de soudage,
– le temps total de soudage,
– le temps d’encastrement.
Les tubes sont comprimés, sous une force de ramollissement déterminée (P1), contre le miroir à
souder jusqu’à ce qu’un bourrelet se forme (T1).
Ensuite, on réduit la pression jusqu’à la force de fusion nécessaire (P2) qui est maintenue durant
tout le temps de fusion (T2).
Les surfaces à souder sont maintenant prêtes et doivent être appliquées l’une contre l’autre aussi
vite que possible sans dépasser le temps de conversion (T3).
Les tubes sont assemblés sous une pression croissant lentement de 0 kg jusqu’à la force de soudage
nécessaire (P3) (pendant T3).
La force de soudage est maintenue pendant tout le reste du temps de soudage (T3).
La soudure est prête mais, avant de la mettre sous charge mécanique, il faut encore la laisser dans
la machine durant un temps d’encastrement déterminé (T4), sans y appliquer de force.
Les différents temps de pression et de soudage sont exprimés dans le diagramme de soudage.
18
ramollissement fusion con-
version com- refroidisse-
soudage
pression ment
P = force
P3 max.
P1 max.
P1 min.
P3 min.
P2
T = temps
Tx T1 T2 T4
T3
Diam. Épaisseur Pas de Force de ramollisse- Largeur Force de Temps Temps de Temps Force de soudage Temps Temps de Largeur
Ø paroi com- ment - P1 bourrelet fusion de fusion conversion moyen P3 total de serrage bourrelet
ext. pression min. max. com- min. max. soudage sans force
mm mm kg kg A P2 T1 T2 pression kg kg T3 T4 B
D S PN mm kg kg sec. sec. min. min. mm
19
VII.1.7.2.2. Manchon à souder (uniquement pour conduites sous pression HD, ne convient
pas aux conduites HD)
• Température de soudage
• Miroir à souder
Assemblage soudé
20
• Nettoyage des surfaces à souder
• Machine à souder
21
VII.1.7.3. MANCHONS ELECTROSOUDABLES (pour les conduites sous pression HD et pour
les conduites d’évacuation HD)
après
chauffage
Les tubes et le manchon sont montés Le manchon est raccordé à un appareil de sou-
dans un support de repérage. dage spécial.
L’appareil détermine lui-même le temps de
soudage nécessaire. On peut utiliser la même
machine pour souder un collier de prise.
SOURCE:
G. FISCHER - BRUXELLES
22
• Poste de soudage avec lecteur de codes à barres
Le montage des tubes en polyéthylène doit tenir compte des propriétés de ce matériau.
On tiendra surtout compte du coefficient de dilatation.
Le tracé de la tuyauterie doit être conçu de manière à ce que les variations de longueur puissent être
absorbées par des coudes de dilatation.
La pose dans les règles de l’art de colliers coulissants, qui permettent la dilatation, et de points fixes, qui
empêchent tout mouvement du tube, assure le bon fonctionnement de ce dispositif de dilatation.
La suspension des coudes de dilatation est flexible afin que la dilatation ne soit pas gênée par le
dispositif de colliers.
Bien souvent, les tubes peuvent se dilater suffisamment car leur tracé comporte un nombre suffisant
de changements de direction. Dans ce cas, il suffit de prévoir un bon système de colliers sans utiliser
de pièces de dilatation supplémentaires.
Les accessoires lourds sont fixés séparément afin de ne pas exercer de contrainte supplémentaire
sur les tubes.
Pour les conduites ayant une pression de service limitée, comme les conduites des piscines ou les
conduites d’évacuation, on peut prévoir des manchons de dilatation. La profondeur d’emboîtement
dépend de la température lors du montage. Si la température est proche du point de congélation, les
tuyaux seront emboîtés moins profondément que si la température ambiante est de 20 oC, par exemple.
max. 6 m
à 0 oC 8 cm à 20 oC 10,5 cm
23
Exemple de variation de longueur
Le coefficient de dilatation est de 0,2 mm par mètre et par oC, si bien que ce tube subira une variation
de longueur égale à :
0,2 mm
–––––– x 8 m x 75 oC = 120 mm
m.oC
Ø extérieur
En fonction de la variation de longueur
du tuyau trouvée DS on peut, au moyen
du tableau ci-contre, déterminer la
longueur minimum du bras flexible
pour les différents diamètres.
Exemple:
Variation de longueur ΔL du tuyau en cm
1. A chercher:
longueur du bras flexible BS
2. Données:
variation de longueur L = 4,8 cm
diamètre 110 mm = 11 cm
Calcul du bras flexible
3. Solution: pour PE
BS = 10 . √4,8 cm . 11 cm = 73 cm 4,8
Il est clair que cette variation de longueur de 12 cm doit être absorbée dans les règles de l’art.
Si elle est absorbée à l’aide d’un coude d’expansion, il faut prévoir comme suit les distances entre
les colliers.
24
Espacement des colliers
Pour les collecteurs d’eaux usées, on peut prendre comme règle générale que la distance entre deux
colliers est égale à 11 fois le diamètre du tube. En cas de montage vertical, elle est égale à 15 fois
le diamètre du tuyau.
Un collecteur de diamètre DN 110 mm a donc un collier tous les 1,2 m, puisque 11 x 110 mm =
1210 mm.
On trouve dans le commerce des supports qui soutiennent mieux le tuyau. Lorsque l’on utilise ce
genre de supports, on peut agrandir l’écart entre les colliers jusqu’à 20 fois le diamètre du tuyau. Le
tuyau doit être fixé au support tous les 0,5 m afin d’éviter que le tuyau se dilate vers le haut.
25
VII.1.8.2. MONTAGE RIGIDE
En cas de montage rigide, la variation de longueur due aux fluctuations de la température est gênée
par un calcul excessif des colliers. Comme les contraintes qui seront exercées sur le tube peuvent
être très élevées, il est préférable de chercher une autre solution.
Le HPE convient très bien à la pose noyée dans le béton. Dans ce cas, on l’assemble exclusivement
à l’aide de soudures résistant à la traction. La dilatation est absorbée par le matériau lui-même. Il ne
faut donc pas prendre de dispositions supplémentaires pour absorber les dilatations.
Les conduites sous pression en HPE se prêtent très bien à une pose enterrée. La bonne isolation
produite par le sol à une profondeur protégée du gel limite la dilatation. La dilatation est absorbée
dans le matériau lui-même, sans dispositifs complémentaires. Les conduites enterrées reposent sur
un sous-sol ferme et sont noyées dans du sable pur.
26
VII.2. POLYÉTHYLÈNE RÉTICULÉ PER (PE-X – PEX)
(Uniquement pour les canalisations sous pression. Ne convient pas pour les
canalisations d’évacuation)
Il s’agit là d’un polyéthylène d’un type tout à fait différent. La lettre R signifie «réticulé». On parle de
PER ou de polyéthylène réticulé.
Le PER se distingue du PE-HD et du PE-LD du fait que le matériau ne se soude pas. Ce matériau
n’est pas thermoplastique mais thermo-élastique.
A l’heure actuelle, on parle de tube PE-X également pour désigner le tube PER (Crosslinked poly-
ethyleen X-PE).
Le tube PE-X a une couleur blanche laiteuse. On n’ajoute pas de noir de jais pour protéger le matériau
contre les effets néfastes des rayons UV.
VII.2.1. TYPES
La réticulation chimique:
PERc (PE-Xc)
27
Diffusion
Dans les applications de chauffage, il est important que l’oxygène ne puisse pas pénétrer dans la
paroi du tube (diffusion).
Le diamètre et l’épaisseur de la paroi peuvent différer d’un fabricant à l’autre. Les types les plus
courants sont (en mm):
• pour le chauffage
12 x 2, 14 x 2, 16 x 2, 17 x 2, 18 x 2, 20 x 2
25 x 2,3, 32 x 2,9
• pour le sanitaire
16 x 2,2, 20 x 2,8, 25 x 3,5, 32 x 4,4 (en rouleau ou en longueur de 6 m)
40 x 5,5, 50 x 6,9, 63 x 8,7 (longueurs droites)
Longueur
28
VII.2.5. ASSEMBLAGES
Le plus souvent, les tubes vont d’une seule pièce du distributeur (collecteur) à la prise d’eau. Il n’y a
donc pas d’assemblages sous le niveau du sol.
Sous le niveau du sol, on ne peut utiliser que des raccords à compression résistants à la traction.
Raccord à compression
L’extrémité du tube est évasée à l’aide d’une pince à évaser spéciale. Une douille de support est
insérée dans cette partie évasée.
29
SOURCE: REHAU (ALLEMAGNE) SOURCE: REHAU (ALLEMAGNE)
Tous les raccords possibles, comme les tés, les coudes, les accouplements, les pièces de réduc-
tion, etc. sont disponibles dans le commerce.
30
VII.2.6. FAÇONNAGE
Coupe
Évasement
VII.2.7. MONTAGE
SOURCE: VIRAX (FRANCE)
Montage libre
Système tube-en-tube
Montage dans la dalle
Montage dans l’isolant Montage sur l’isolant portante en béton
Les tubes destinés au chauf-
fage par radiateurs et à l’ali-
mentation en eau sanitaire
peuvent être posés selon le
système «tube-en-tube».
Les tubes sont livrés avec
une gaine annelée bleue ou
rouge en HD-PE.
Aucun assemblage ou pi-
quage n’est réalisé en sous- SOURCE: BEGETUBE - WILRIJK
sol.
32
Réparations
Pose rigide
En cas d’utilisation de raccords à compression, il est possible de réaliser des assemblages et des
piquages enfouis.
La dilatation et le retrait seront absorbés dans le matériau lui-même.
Les raccords doivent être entourés d’un ruban isolant afin d’éviter la corrosion par contact avec le
ciment.
Rayon de courbure
DN R (mm)
12 110
15 130
16 150
18 165
20 180
25 230
33
En cas de pose rigide, on peut utiliser des coudes de passage en acier galvanisé de 90o ou 45o.
NORMES
Normes à consulter:
NBN T 42-003
NBN T 42-010
NBN T 42-103
NBN T 42-104
NBN T 42-105
NBN T 42-106
NBN T 42-112
Si les tubes et les accessoires répondent aux normes en vigueur, ils reçoivent un agrément
BENOR ou un agrément technique de l’UBAtc (Union belge pour l’agrément technique dans la
construction).
34
VII.3. TUYAU DOUBLE PAROI PER (Multi-skin)
VII.3.1. DESCRIPTION
35
VII.3.2. TYPES
Le tuyau multicouche est commercialisé par différents fabricants. Il en existe donc différents types.
La couche métallique se compose d’aluminium chez tous les fabricants.
Le type de matériau synthétique peut être différent.
Nous distinguons:
Couches d’adhérence
spéciales; elles lient le tube
métallique au tube
synthétique.
Tube intérieur
en PER; pas de corrosion ni
de dépôts, impeccable du point
de vue hygiénique, résiste à une
température de 95 °C
Les tuyaux dont la couche intérieure est en PER et la couche extérieure est en HD-PE
Tube en aluminium
Tube intérieur en
polyéthylène réticulé,
Pe-xb
36
VII.3.3. PROPRIÉTÉS DES MATÉRIAUX
VII.3.4. APPLICATIONS
Le tuyau utilisé pour le chauffage central est, en principe, identique à celui des applications sani-
taires.
Les tuyaux destinés aux applications sanitaires reçoivent un rinçage spécial afin d’éliminer les im-
puretés éventuelles; ils conviennent ainsi pour l’eau potable.
Diamètre
En longueurs droites:
Ø 32 x 3 mm
Ø 40 x 3,5 mm
Ø 50 x 4 mm
Longueur
Longueur standard de 5 m.
Les formes commerciales indiquées ci-dessus sont les plus fréquentes mais elles peuvent différer
d’une marque à l’autre.
Consultez la documentation technique à ce sujet.
Épaisseur de la paroi
37
VII.3.6. ASSEMBLAGES
Il est possible d’obtenir un raccord résistant à la traction en utilisant des raccords à compression
spéciaux où le tube est pincé entre une douille enfoncée dans le tube et une bague de serrage glis-
sée sur le tube.
Ce raccord ne peut pas s’utiliser sous le sol. Il convient très bien pour réaliser des raccordements
au collecteur de distribution.
Bague de sertissage
elle se place à l’extérieur
du tube; le tube se resserre
autour de la douille lorsque
l’on tourne l’écrou.
Disque de protection
il empêche le contact entre
le raccord en laiton et le
tube en aluminium.
Bagues d’étanchéité
elles assurent l’étanchéité
entre la douille et le tube.
Bague d’étanchéité
la dernière bague d’étanchéité
assure l’étanchéité dans le corps
du robinet ou dans la douille
du raccord.
38
Fonctionnement
Variante
Raccord à compression en laiton doté d’un anneau torique et d’une bague de protection afin d’éviter
la corrosion électrolytique.
39
VII.3.7. FAÇONNAGE
Coupe
Calibrage
40
Cintrage
Pince de serrage
41
VII.3.8. MONTAGE
Lorsque l’on monte des tubes double paroi, il faut tenir compte des propriétés spécifiques du maté-
riau.
Même si le tube double paroi se dilate 5 à 8 fois moins qu’un tube synthétique simple, il faut cepen-
dant faire particulièrement attention au coefficient de dilatation.
Le tracé du tube doit être conçu de manière à absorber les variations de longueur.
Si l’installation présente suffisamment de changements de direction, il ne faut pas prévoir de pièces
de dilatation.
Absorption de
Un jeu de colliers approprié permet d’absorber
L1
la variation de BB1 la variation de longueur à chaque changement
longueur par chan- de direction.
gement de direction
du tube. Dans ce cas, les colliers ne doivent pas être
placés trop près du coin.
BB2
L2
V = point fixe
L1 + L2 = longueur du tuyau
BB1 + BB2 = longueur du bras flexible V
La pose dans les règles de l’art de colliers coulissants, qui permettent la dilatation, et de points fixes,
qui empêchent tout mouvement du tuyau, forcent la dilatation dans un sens bien déterminé.
Lorsque les longueurs sont plus importantes et qu’il est impossible d’absorber la dilatation par des
changements de direction, on place des coudes de dilatation. On calcule la longueur du bras de
tuyau qui absorbe la dilatation.
Point fixe
L1 L2 à l’étage
inférieur
V V
BB
V = point fixe
L1 + L2 = longueur de la conduite
BB = longueur du bras flexible
Point fixe
BB = C x √D x Δl à un étage
intermédiaire
BB = longueur du bras flexible en mm
D = diamètre extérieur en mm
Δl = variation de longueur en mm
C = constante dépendant du matériau
tube MEPLA = 300
42
Exemple de variation de longueur
Les distances maximum suivantes entre les colliers ne peuvent pas être dépassées:
Ø 16 = 1,0 m,
Ø 20 = 1,0 m,
Ø 26 = 1,5 m,
Ø 32 = 2,0 m,
Ø 40 = 2,0 m.
On n’utilise pas de raccords sous le niveau du sol. La pose de la conduite est différente selon le
fabricant. (Chez Geberit, des raccords en té sont prévus sous le niveau du sol et dans la chape,
moyennant une gaine isolante.)
Une solution possible consiste à poser le tuyau PER/ALU/PER dans une gaine protectrice en
HD-PE. Ces tuyaux (tuyaux double paroi + gaine de protection) sont disponibles en rouleaux de 50 m
et en Ø de 16 mm et 20 mm.
43
Imprimerie Schaubroeck, Nazareth
44
Manuels
L’installateur sanitaire