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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

Promotion « ILO »

(2003- 2008)

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES


EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME D’INGENIEUR AGRONOME

SPECIALISATION « EAUX ET FORETS »

ETUDE ECOLOGIQUE DE L’ECOTONE A


Typhonodorum lindleyanum Schott ET A Bruguiera gymnorhiza Link,
EN VUE D’UN SUIVI ET MONITORING DE LA VEGETATION
DE BERGE DU COMPLEXE LAGUNAIRE LANIRANO- EVATRAHA
DE FORT DAUPHIN

Présenté par :

RAKOTONARIVO Rinah Zo Nandrianina

Le 30 Juillet 2008

Devant le Jury composé de :

Président : Monsieur RANDRIAMBOAVONJY Jean Chrysostome

Tuteur : Madame RAJOELISON Lalanirina Gabrielle

Rapporteur : Monsieur RABENANTOANDRO Johny

Examinateur : Madame RABENILALANA F. Mihajamanana


ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES


EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME D’INGENIEUR AGRONOME
SPECIALISATION « EAUX ET FORETS »

ETUDE ECOLOGIQUE DE L’ECOTONE A


Typhonodorum lindleyanum Schott ET A Bruguiera gymnorhiza Link,
EN VUE D’UN SUIVI ET MONITORING DE LA VEGETATION
DE BERGE DU COMPLEXE LAGUNAIRE LANIRANO- EVATRAHA

Présenté par :

RAKOTONARIVO Rinah Zo Nandrianina

Soutenu le 30 Juillet 2008


« Le Seigneur te gardera de ton départ à ton
arrivée, dès maintenant et à jamais. »
Psaume 121 (8)

Ce mémoire est dédié :

A Dieu tout puissant,

A mes parents,

A mes frères,

A ma sœur,

A toute ma famille,

A mes amis (es).

Rinah Zo
REMERCIEMENTS
Vu la fructueuse collaboration, témoignée par l’élaboration de ce présent Mémoire, de la part
de tous ceux qui, par leurs précieux conseils, leurs importantes directives et leurs valeureux soutiens,
nous ont apportés leurs aides ; nous ne saurions omettre de leurs adresser nos remerciements les plus
sincères.
Ainsi, notre profonde gratitude et reconnaissance vont à l’endroit de :

 Monsieur RANDRIAMBOAVONJY Jean Chrysostome, Professeur d’enseignement


supérieur, Chef de la Division de Formation et de Recherche en gestion conservatoire des eaux et des
sols au sein du Département « Eaux et Forêts » de l’Ecole Supérieure des sciences Agronomiques, qui,
malgré ses nombreuses obligations, nous faites honneur de présider la soutenance de ce mémoire.

Qu’il trouve ici l’expression de notre profonde reconnaissance.

 Madame RAJOELISON Lalanirina Gabrielle, Professeur d’enseignement supérieur à


l’Ecole Supérieure des sciences Agronomiques, Chef de la division de Formation et de Recherche en
Sylviculture et aménagement au sein du Département « Eaux et Forêts » ; qui, malgré ses lourdes
fonctions, a accepté avec un remarquable dévouement d’être notre tuteur dans la réalisation de notre
travail de mémoire aussi bien sur le terrain que lors de la rédaction de ce document.

Qu’elle sache combien nous avons apprécié ses conseils judicieux et son soutien moral.

 Monsieur RABENANTOANDRO Johny, Directeur de la « Conservation de la biodiversité et


de la réhabilitation » au sein de QMM SA, qui, malgré ses lourdes tâches, a bien voulu ménager de ses
précieux temps afin de nous encadrer en apportant conseils, directives et aides tout au long de l’étude.

Qu’il trouve ici l’expression de notre profonde gratitude.

 Madame RABENILALANA Mihajamanana, Assistante de recherche au sein du


Département « Eaux et Forêts » à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, qui, malgré ses
nombreuses attributions, a accepté avec volonté de siéger parmi les membres de jury en tant
qu’examinateur.

Qu’elle sache combien nous lui sommes reconnaissantes.

Nous exprimons également nos vifs remerciements à :

 Qit Madagascar Minerals S.A. et tout le personnel, qui, par ses appuis financiers et
techniques, nous ont apporté une grande contribution dans la réalisation de cette étude. Nous leur
adressons nos plus vifs remerciements.

 Monsieur RANDRIATAFIKA Faly, Botaniste au sein du service Biodiversité floristique et


Restauration écologique- Direction de la Conservation de la biodiversité et Réhabilitation de QMM SA,
i
qui a contribué à notre encadrement technique en apportant aides, conseils et soutiens durant la
réalisation des travaux sur terrain.

 Monsieur ROBISON Jemisa, Ingénieur forestier au sein du service Réhabilitation de QMM


SA, qui nous a toujours conseillé dans la réalisation de nos travaux.

 Tout le Personnel de la direction de la conservation de la biodiversité et réhabilitation de


QMM.SA, qui nous a offert leurs aides et leurs soutiens durant les travaux sur terrain, en particulier à :
Monsieur RAJOHARISON Rivo, Monsieur RAMISON Roger, Monsieur RAFIDIARIMANANA Jacky,
Monsieur RAMISY Edmond.

 Tout le personnel enseignant et administratif de l’Ecole Supérieure des Sciences


Agronomiques, particulièrement celui du Département des Eaux et Forêts.

 La famille RAKOTOMANGA Roland pour nous avoir accueillis chaleureusement durant


notre séjour à Fort Dauphin.

 Tous les membres de notre famille pour leur soutien moral et affectif.

 Tous(tes) nos amis (es) pour leur amitié.

 A tous ceux qui de près ou de loin, d’une manière ou d’une autre, ont contribués à
l’achèvement de ce travail.

Sans votre collaboration, ce travail n’aurait pas pu être mené à terme !

Rinah Zo

ii
PRESENTATION DU PARTENAIRE

QIT Madagascar Minerals S.A. (QMM) est une société


anonyme de droit malgache appartenant à la filiale RIO TINTO. Etant une
compagnie minière, elle propose d’exploiter les minéraux lourds : l’Ilménite,
dans les sables qui bordent le littoral de la côte sud-est de Madagascar dans la
région de Fort-Dauphin. Ayant reconnu l’importance de la conservation et la
gestion responsable de la diversité biologique dans leurs principales activités et
qu’une excellente gestion de ses responsabilités en matière d’environnement
est essentielle à son succès à long terme, elle s’est fixée des normes
environnementales et communautaires rigoureuses dans la conduite de ses
activités d’exploration, d’exploitation et de valorisation des ressources
minérales.

La finalité de ses programmes en matière environnementale est résumée 4 en principaux objectifs :


• Prévention, minimisation et atténuation des risques sur la biodiversité dans tout le cycle du
projet.

• Gestion responsable des zones d’exploitation en développant un plan de gestion environnemental


et social (PGES)

• Identification et poursuite des opportunités de conservation de la biodiversité

• Engagement dans l’amélioration continue en matière de protection de l’environnement, c’est-à-


dire au maintien d’un processus continu d’enrichissement du système de gestion de
l’environnement pour obtenir des améliorations de la performance environnementale.

iii
RESUME
La volonté de promouvoir et d’appliquer une politique de développement compatible à
l’environnement a suscité la société d’extraction minière QMM. S.A. à mettre en œuvre un programme
de gestion environnemental rigoureux, en vue d’une amélioration permanente en matière de protection de
l’environnement. Ce travail intitulé « Etude écologique de l’écotone à Typhonodorum lindleyanum et à
Bruguiera gymnorhiza en vue d’un suivi environnemental et monitoring de la végétation de berge du
complexe lagunaire Lanirano- Evatraha » entre dans le cadre du programme de suivi environnemental de
QMM. L’objectif principal consiste à appréhender l’état actuel de la zone à travers une étude floristique
et écologique de la végétation ainsi que l’évaluation des menaces et pressions qu’elle subit ; ceci afin de
proposer un plan de suivi périodique et à long terme de la végétation.
La méthodologie d’approche est basée sur une revue bibliographique et une approche écologique
de la végétation. Cette approche écologique consiste, premièrement en une étude de l’habitat incluant
une description floristique et écologique de l’habitat et l’analyse du paramètre stationnel le plus
prépondérant du milieu; deuxièmement en une étude de l’interaction entre habitat et facteur stationnel du
milieu ; et enfin une évaluation des menaces et pressions sur l’habitat.
Les résultats des inventaires écologiques effectués sur la végétation de berge révèlent que celle-ci
est composée d’une flore généralement homogène et moyennement diversifié. Cependant une certaine
variation au niveau de la composition floristique est observée. L’abondance de quelques espèces
qualifiées de cryptophytes avec une proportion considérable d’hydrophytes telles Pandanus sp,
Typhonodorum lindleyanum, Typha angustifolia, Cyperus sp, etc. est remarquée. Par ailleurs, la
dominance élevée de Melaleuca viridiflora, une espèce qui se régénère très vite après le passage des
feux, témoigne de la forte intensité et fréquence de la pression anthropique liée au problème de feu sur
certaines stations.
En outre, l’analyse corrélative entre le facteur stationnel et la végétation a démontrée que le
facteur salinité constitue un facteur déterminant sur la distribution de la végétation. En effet, la méthode
de classification ascendante hiérarchique a permis de détecter quatre groupements végétaux dont chacun
est caractérisé par un intervalle de salinité propice au développement de quelques espèces dites
caractéristiques. Aussi, le mode d’agencement des espèces est expliqué par l’identification des espèces
les plus dominantes suivant six tranches de gradients de salinité. A partir de cette analyse de
correspondance entre espèces et salinité, sont révélés comme indicateurs biologiques reflétant le
caractère écologique du milieu les deux espèces Typhonodorum lindleyanum (ARACEAE) et Bruguiera
gymnorhiza (RHIZOPHORACEAE), le premier étant typiquement d’eau douce où la salinité ne dépasse
pas les 2‰, et le second d’eau saumâtre particulièrement où la salinité est comprise entre 7, 5 et 12, 5‰.
Afin de suivre le dynamisme et l’évolution de cet écosystème, un plan de suivi et monitoring
basé sur ces deux indicateurs est conçu. Ce plan de suivi permettra de suivre l’évolution de l’état de
l’environnement, d’évaluer l’efficacité des mesures environnementales déjà prises, et enfin de réajuster
ces mesures en fonction des résultats de suivi. Il considère trois éléments de suivi principaux qui sont:
suivi des paramètres stationnels du milieu, suivi de la végétation et suivi des menaces et pressions.
Ainsi, pour un maintien de la viabilité des écosystèmes naturels, un système de suivi simple et
efficient doit tenir une place prépondérante pour être en mesure d’assurer la gestion environnementale
dans toutes les activités économiques notamment en matière d’activité minière.

Mots clés : Phytosociologie, Ecologie, Typhonodorum lindleyanum, Bruguiera gymnorhiza,


iv environnemental, gestion durable, exploitation
végétation de berge, lagune, suivi - monitoring
minière, QMM, Lanirano- Evatraha, Taolagnaro, Région Anosy, Madagascar.
ABSTRACT
The willingness to promote and apply a development policy compatible with environment
arouses the mining company QMM. S.A. to implements a meticulous environmental management
program, in sight of the continuous improvement as far as environment. This research titled « Etude
écologique de l’écotone à Typhonodorum lindleyanum et à Bruguiera gymnorhiza en vue d’un suivi
environnemental et monitoring de la végétation de berge du complexe lagunaire Lanirano- Evatraha » fit
the Framework of the environnemental monitoring program of QMM. The main objective consists to
comprehend the current state of the zone through a botanical and ecological study of the vegetation as
well as the evaluation of threats and anthropic activities; this in order to suggest a periodical and a long-
term plan of vegetation monitoring.
The methodology is based on a bibliographical review and an ecological approach of the
vegetation. This ecological approach consists firstly in the habitat study including a botanical and
ecological description of this habitat, and the analysis of the most important station parameter; secondly
the interactions study between habitat and the environment factor; and finally, an evaluation of the
threats.
The results of the ecological inventory of the vegetation of the bank reveal that this one comprise
a flora generally homogeneous and moderately varied, however some variation on the floristic
composition is notified. The abundance of some species called cryptophytes with a significant proportion
of hydrophytes such us the Pandanus sp, the Typhonodorum lindleyanum, the Typha angustifolia, The
Cyperus sp, etc attract particular attention. Also, the high dominance of Melaleuca viridiflora, specie
who regenerate very quickly after the bush-fire, shows the high intensity and frequency of anthropic
threat in any stations.
Moreover, the correlative analysis between the environmental factor and the vegetation
demonstrate that the salinity is the determining factor about the floristic distribution. Indeed, the
hierarchical ascending classification method permit to identify four plant groupings, each of them are
characterized by an interval of salinity favorable for the development of some species meant
characteristic. Thus, the layout mode of species is explicable by the identification of dominant species
which get into six sections of salinity gradients. From this correspondence analysis between species and
salinity, are identified as biological indicator that reflect the ecological characteristic of the environment,
the two species Typhonodorum lindleyanum (ARACEAE) and Bruguiera gymnorhiza
(RHIZOPHORACEAE), the first is typically of fresh water where salinity value don’t exceed 2‰, and
the second of salt water particularly where salinity is included between 7, 5 and 12, 5‰.

In order to follow the dynamism and the evolution of this ecosystem, a plan of vegetation
monitoring based on these two indicators is created. It’s allow to follow the evolution of the states of
environment, to estimate the effectiveness of environmental measures already taken, and finally, to
readjust those measures according to follow-up results. It considers three monitoring major elements:
monitoring of environmental parameter, monitoring of the vegetation and monitoring of threats.

So, for a maintaining of viability of the natural ecosystem, a simple and efficient monitoring and
follow-up system must play a predominant role to be in a position to ensure the environmental
management in all of economic activities more particularly as far as mining activities.

Key words : Phytosociology, Ecology, Typhonodorum lindleyanum, Bruguiera gymnorhiza,


vegetation bank, lagoon, environmental monitoring, durable management, mining, QMM,
v Madagascar.
Lanirano- Evatraha, Taolagnaro, Région Anosy,
TABLE DES MATIERES

1.INTRODUCTION .............................................................................................................. 1
1.1.Contexte ....................................................................................................................................... 1
1.2.Problématique .............................................................................................................................. 3
1.3.Objectifs de l’étude ...................................................................................................................... 4
1.4.Hypothèses de l’étude .................................................................................................................. 4
2.PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE ............................................................................... 5
2.1.Milieu physique et cadre institutionnel ........................................................................................ 5
2.1.1.Situation géographique et administrative ............................................................................. 5
2.1.2.Climat ................................................................................................................................... 6
2.1.3.Relief et géomorphologie ..................................................................................................... 7
2.1.4.Géologie et pédologie .......................................................................................................... 7
2.1.5.Hydrographie ....................................................................................................................... 8
2.2.Milieu biologique ......................................................................................................................... 9
2.2.1.Flore et végétation................................................................................................................ 9
2.2.2.Faune .................................................................................................................................. 10
2.3.Cadre humain ............................................................................................................................. 11
2.3.1.Démographie ...................................................................................................................... 11
2.3.2.Principales activités de la population ................................................................................. 12
2.3.3.Utilisations locales des ressources ..................................................................................... 14
2.4.Menaces et pressions sur les ressources ..................................................................................... 15
2.4.1.Erosion des berges ............................................................................................................. 15
2.4.2.Persistance des feux ........................................................................................................... 16
2.4.3.Pêche .................................................................................................................................. 16
3.METHODOLOGIE .......................................................................................................... 17
3.1.Rappel de la problématique ........................................................................................................ 17
3.2.Rappel des objectifs ................................................................................................................... 17
3.3.Méthodologie ............................................................................................................................. 17
3.3.1.Investigation bibliographique ............................................................................................ 17
3.3.2.Cartographie ....................................................................................................................... 18
3.3.3.Reconnaissance sur terrain ................................................................................................. 18
3.3.4.Observations ...................................................................................................................... 19
3.3.5.Enquêtes et entretiens......................................................................................................... 19
3.3.6.Relevé de la végétation ...................................................................................................... 19
3.3.7.Mesure des paramètres stationnels ..................................................................................... 22
3.3.8.Traitements et analyses des données .................................................................................. 23
3.3.8.1.Analyse floristique et sylvicole.................................................................................. 23
3.3.8.1.1.Analyse structurale ............................................................................................ 23
3.3.8.1.2.Analyse de la régénération naturelle .................................................................. 26

vi
3.3.8.2.Traitements statistiques des données ......................................................................... 27
3.3.8.2.1.Etude de la similitude entre les stations ............................................................. 27
3.3.8.2.2.Classification ascendante hiérarchique .............................................................. 28
3.4.Limites et contraintes de l’étude ................................................................................................ 28
4.RESULTATS ET INTERPRETATIONS ................................................................................. 30
4.1.Synthèse bibliographique ........................................................................................................... 30
4.1.1.Terminologie ...................................................................................................................... 30
4.1.2.Particularités de la flore des eaux continentales de Madagascar ....................................... 31
4.1.3.Systématique et biologie des principales espèces .............................................................. 32
4.1.3.1.Typhonodorum lindleyanum Schott ........................................................................... 32
4.1.3.2.Bruguiera gymnorhiza Link. ...................................................................................... 33
4.2.Analyse écologique de la végétation de berge ........................................................................... 34
4.2.1.Analyse structurale............................................................................................................. 34
4.2.1.1.Structure floristique ................................................................................................... 34
4.2.1.1.1.Composition floristique ..................................................................................... 34
4.2.1.1.2.Richesse floristique ............................................................................................ 35
4.2.1.1.3.Diversité floristique ........................................................................................... 36
4.2.1.1.4.Type biologique et spectre biologique ............................................................... 36
4.2.1.1.5.Affinités biogéographiques ................................................................................ 37
4.2.1.2.Structure spatiale........................................................................................................ 39
4.2.1.2.1.Analyse horizontale ........................................................................................... 39
4.2.1.2.2.Analyse verticale ............................................................................................... 44
4.2.2.Analyse de la régénération naturelle .................................................................................. 47
4.3.Paramètres stationnels du milieu ................................................................................................ 51
4.3.1.Classification des valeurs de salinité.................................................................................. 53
4.3.2.Tendance évolutive de la salinité du milieu ....................................................................... 54
4.4.Menaces et pressions .................................................................................................................. 57
4.4.1.Le problème de feux .......................................................................................................... 57
4.4.2.Phénomène d’érosion ......................................................................................................... 58
4.5.Analyse correlative entre la végétation et la salinité de l’eau .................................................... 60
4.5.1.Similarité entre les relevés ................................................................................................. 60
4.5.2.Classification des groupements végétaux .......................................................................... 61
4.6.Etude des indicateurs de suivi et de monitoring ......................................................................... 65
4.6.1.1.Typhonodorum lindleyanum ........................................................................................... 67
4.1.1.2.Bruguiera gymnorhiza. ................................................................................................... 67
5.DISCUSSIONS ............................................................................................................... 69
6.RECOMMANDATIONS................................................................................................... 72
Plan de suivi et monitoring de la végétation .................................................................................... 76
Suggestions par rapport au suivi environnemental .......................................................................... 81
7.CONCLUSION................................................................................................................ 83
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .................................................................................... 85

vii
TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES CARTES

Carte 1: Localisation de la zone d’étude ......................................................................................................5


Carte 2: Localisation des 21 stations de prélèvement de salinité ...............................................................22
Carte 3 : Les gradients de salinité ..............................................................................................................54
Carte 4: Simulation de l’évolution de la salinité au cours du projet ..........................................................56

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Climadiagramme de la région de Fort Dauphin............................................................................7


Figure 2: Dispositif d’échantillonnage .......................................................................................................20
Figure 3 : Diagramme récapitulatif de la méthodologie.............................................................................29
Figure 4: Proportion des types biologiques des espèces ............................................................................36
Figure 5: Proportion des affinités biogéographiques des espèces rencontrées. ..........................................37
Figure 6 : Abondance relative de chaque espèce .......................................................................................39
Figure 7: Dominance relative de certaines espèces ....................................................................................40
Figure 8: Proportion des espèces les plus courantes ..................................................................................41
Figure 9: Courbe de fréquence de toutes les espèces (selon le modèle de RAUNKIAER) .......................42
Figure 10: Structure de la végétation par classe de hauteurs......................................................................44
Figure 11: Structure par classe de diamètre ...............................................................................................45
Figure 12 : Profil schématique de la zone à Typhonodorum lindleyanum (ARACEAE) ...........................46
Figure 13 : Profil schématique de la zone à Bruguiera gymnorhiza (RHIZOPHORACEAE) ..................46
Figure 14: Fréquence relative des jeunes bois............................................................................................49
Figure 15 : Variation longitudinale de la teneur en sel du milieu ..............................................................51
Figure 16 : Variation verticale de la teneur en sel de l’eau ........................................................................52
Figure 17: Changement de la salinité avant et après l’installation du seuil déversoir................................55
Figure 18 : Classification des 103 relevés selon la variable salinité et les espèces les plus abondantes. ...62
Figure 19: Troncature du dendrogramme ...................................................................................................63
Figure 20: Distribution de Typhonodorum lindleyanum le long du réseau lagunaire ................................66
Figure 21: Distribution de Bruguiera gymnorhiza le long du réseau lagunaire. ........................................66
Figure 22: Courbe de corrélation entre distribution du Typhonodorum et gradient de salinité..................67
Figure 23 : Courbe de corrélation entre distribution du Bruguiera et gradient de salinité .........................68
Figure 24: Box Plots illustrant le seuil de tolérance des deux espèces vis-à-vis de la salinité du milieu ..71

viii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Données climatologiques de la station de Fort Dauphin ............................................................6
Tableau 2: Récapitulatif des paramètres à relever......................................................................................21
Tableau 3 : Classe de fréquences ...............................................................................................................26
Tableau 4: Tableau floristique....................................................................................................................35
Tableau 5: Abondance absolue pour les espèces appartenant à la catégorie des phanérophytes ...............39
Tableau 6 : Recouvrement en % des espèces regroupé par type biologique ..............................................42
Tableau 7: Taux de recouvrement des espèces les plus abondantes...........................................................43
Tableau 8: Les jeunes bois les plus abondantes .........................................................................................48
Tableau 9: Surface terrière exprimée en % pour les espèces dominantes ..................................................48
Tableau 10 : Valeur d’importance de quelques espèces.............................................................................49
Tableau 11 : Variables descriptives de la teneur en sel du milieu..............................................................52
Tableau 12 : Résultats du test T de Student pour comparaison de 2 échantillons indépendants ................53
Tableau 13 : Les classes de salinité et leurs localités .................................................................................53
Tableau 14: Les espèces les plus dominantes par gradients de salinité......................................................64
Tableau 15 : Plan de gestion de l’écotone ..................................................................................................74
Tableau 16: Cadre logique des activités de suivi .......................................................................................77

LISTE DES PHOTOS


Photo 1: Végétation de berge en amont......................................................................................................10
Photo 2 : Mangrove bordant le littoral du lac Ambavarano .......................................................................10
Photo 3:Rizière en bordure de la rivière à méandres..................................................................................12
Photo 4: Tressage de Mahampy .................................................................................................................13
Photo 5: La navigation en pirogue dans la rivière ......................................................................................15
Photo 6: Erosion active sur les versants de dune........................................................................................16
Photo 7 : Erosion active sur les versants de dune.......................................................................................16
Photo 8: Séchoir alimenté par courant électrique .......................................................................................21
Photo 9 : Structure floristique de la formation végétale de berge ..............................................................34
Photo 10: Régénération naturelle de Bruguiera sp et de Pandanus sp ......................................................50
Photo 11 : Parcelle récemment incendiée...................................................................................................58
Photo 12: Tendance d’invasion du Melaleuca viridiflora (Niaouli). .........................................................58
Photo 13 : Tendance d’invasion du Melaleuca viridiflora (Niaouli). ........................................................58
Photo 14 : Erosion active sur le versant de la dune ....................................................................................59
Photo 15 : Erosion de berge de sédiments dans la rivière à méandres .......................................................59
Photo 16: Individu de Typhonodorum lindleyanum ...................................................................................68
Photo 17: Individu de Bruguiera gymnorhiza ............................................................................................68

ix
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1: Coordonnées géographiques des placettes d’inventaire ............................................................. I
Annexe 2: Station de prélèvement de salinité ............................................................................................. II
Annexe 3: Liste floristique .........................................................................................................................III
Annexe 4: Récapitulatif des types biologiques ......................................................................................... VI
Annexe 5 : Abondance de chaque espèce ................................................................................................. VI
Annexe 6: Dominance de quelques espèces ............................................................................................. VII
Annexe 7 : Tableau de fréquence absolue de toutes les espèces ............................................................. VIII
Annexe 8 : Individus par classe de hauteur ............................................................................................. VIII
Annexe 9: Individus par classe de diamètre ............................................................................................ VIII
Annexe 10 : Liste floristique de la régénération naturelle ........................................................................ IX
Annexe 11: IVI en % des jeunes bois.......................................................................................................... X
Annexe 12: Valeur de la salinité mesurée à la surface de l’eau ................................................................ XI
Annexe 13: Valeur de la salinité mesurée à 0,5m de profondeur .............................................................. XI
Annexe 14: Valeur de la salinité mesurée à 1m de profondeur................................................................ XII
Annexe 15: Classification hiérarchique ................................................................................................... XII
Annexe 16: The Nature Conservancy’s methodology ........................................................................... XVI
Annexe 17: Détermination de la viabilité............................................................................................. XVIII

LISTE DES ACRONYMES


CAH : Classification Ascendante Hiérarchique
CNRE : Centre National de Recherche
DREEFT : Direction Régionale de l’Environnement, des Eaux et Forêts et du Tourisme
EIE : Etude d’Impact Environnemental
GPS : Global Positionning System
IRD : Institut de Recherche pour le Développement
JIRAMA : JIro sy RAno Malagasy
LRSAE : Laboratoire de Recherche sur les Systèmes Aquatiques et leur Environnement
MAP : Madagascar Action Plan
MECIE : Mise en Compatibilité des Investissements avec l’Environnement
MINENVEF : Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts
MMM : Mandromodromotra (rivière)
ONE : Office National pour l’Environnement
ONG : Organisation non gouvernementale
PIC : Pôle Intégrée de Croissance
PNAE : Plan National d’Action Environnementale
PPO : Parcelle Permanente d’Observation
PPS : Parcelle Permanente de Suivi
PRD : Plan Régional de Développement
QMM SA : Qit Madagascar Minerals Société Anonyme
x
INTRODUCTION
Introduction

1. INTRODUCTION
1.1. Contexte
Madagascar, cette île continent dans le sud- ouest de l’Océan Indien, figure parmi les pays
ayant une diversité biologique remarquable et des écosystèmes les plus riches au monde. Elle est
caractérisée par la grande diversité de sa topographie, de ses paysages et de son climat, qui a favorisé
une différenciation très remarquable de ses espèces végétales et animales dans des habitats naturels
très diversifiés. De par son originalité, sa richesse et l’exceptionnel endémisme de sa biodiversité, ces
habitats naturels renferment les éléments constitutifs de la diversité spécifique, écosystémique et
génétique, dont certains sont considérés comme «faisant partie des grandes priorités mondiales en
matière de conservation de la biodiversité et de préservation de l’environnement».
Ces spécificités sont dues aux contextes géologiques, physiques et géographiques propres au pays.
Effectivement, son isolement par rapport au continent africain lui a conféré une biodiversité originale
ayant cependant quelques affinités africaines et indiennes (MINENVEF et al, 2002). Cette insularité
précoce l’a mis à l’abri des invasions d’espèces nouvelles et a permis à sa faune et à sa flore, soit de
conserver leurs caractères archaïques, soit de se diversifier dans les différents milieux du pays tout en
restant isolé du reste du monde. Il y a ensuite sa position géographique, son étendue et son relief,
s’allongeant sur 1500 km du nord au sud, entre le onzième et le vingt-sixième parallèles. Cet
allongement en latitude et cet échelonnement d’altitudes se traduisent par une large gamme de
bioclimats très différents : du tropical chaud au tempéré frais, du subéquatorial au montagnard accusé,
du semi-désertique du Sud au saturé d’humidité des côtes nord- est (MINENVEF et al, 2002). A
chacun de ces bioclimats correspond une formation naturelle et une biodiversité faunique et floristique
qui lui sont particulières.
Cependant, ces ressources biologiques sont menacées de disparition et de dégradation du fait
des activités humaines. L’importance des pressions sur les ressources sont considérables au point
d’entraîner une destruction irréversible des écosystèmes naturels à moins de prendre des dispositions.
Malgré les efforts mondiaux en matière de conservation de la biodiversité, le processus de dégradation
des ressources naturelles ne fait que prendre de l’ampleur dans l’île, avec l’expansion démographique
et la paupérisation du monde rural, associées à des modes de production archaïques. Par conséquent, la
biodiversité continue de s’appauvrir et l’équilibre écologique continue d’être menacé.
S’étant engagée pour la protection de son environnement depuis la fin des années 1980,
Madagascar a adoptée des approches, pour faire face à cette problématique, approches qui évoluaient
d’une simple notion de conservation vers une notion de développement, compte tenu de la prise en
compte d’une utilisation durable des potentialités naturelles existantes. Actuellement, les politiques de
conservation sont axées sur des approches tendant à promouvoir différentes formes d’incitations
associées à la conservation des ressources naturelles, la notion de valorisation durable de la
biodiversité est de mise. L’engagement de l’Etat pour la cause environnementale est au plus haut
niveau dans une perspective de développement durable.
1
Introduction

Cet engagement s’est traduit, entre autres, par l’adoption de la Charte de l’environnement
comme loi de l’Etat, la ratification des conventions internationales, et la mise en place des institutions
spécifiques à la gestion de l’environnement (MINENVEF et al, 2001). L’adhésion du pays à la
Convention sur la Diversité Biologique à partir de 1995, ne peut que renforcer les différentes stratégies
et actions en vue d’atteindre les objectifs de conservation de la biodiversité.
Parallèlement, en vue d’une lutte contre la pauvreté, des options importantes de
développement et de relance économique ont été entamés au niveau national. En principe, ils
contribuent à plus de croissance économique globale et constituent des leviers pour accélérer le
développement et la réduction de la pauvreté, surtout en milieu rural. Ces programmes sont
essentiellement basés sur la valorisation des ressources naturelles du pays. Et comme ce dernier
présente de fortes potentialités en gisement minier sur des superficies relativement vastes, de
nouvelles stratégies visant le secteur minier ont été formulées, avec l’objectif global d’accroître la
contribution de ce secteur à l’économie nationale.
Par ailleurs, face aux impératifs de conservation de la biodiversité terrestre, lacustre, marine et
côtière, l’harmonisation « économique-écologique » (éco-éco) constitue l’une des diverses
préoccupations de l’Etat, qui sont d’ailleurs tracées dans le septième engagement du « Madagascar
Action Plan » ou MAP. Aussi, pour allier conservation de l’environnement et développement
économique, des composantes d’appui et/ou stratégiques qui contribuent aux objectifs de la gestion
durable de cette diversité biologique ont été mises en place. Les politiques, les stratégies et
instruments à l’exemple du Décret 95.377 du 23.05.95 qui stipule les procédures et législations
environnementales traduites par le texte sur la Mise en Compatibilité des Investissements avec
l’Environnement (MECIE) ou Etudes d’Impacts Environnementaux (EIE) sont mis en œuvre dans un
souci d’intégration des contraintes de gestion rationnelle de l’environnement au sein des activités de
production en vue du développement durable. Par conséquent, tous les projets quant à une éventuelle
exploitation des gisements devront être conformes à l’engagement de promouvoir et d’appliquer une
politique de développement compatible avec l’environnement. Alors, conformément aux études
d’impacts socio- environnementaux effectués par la société minière QMM, des programmes de suivi
environnemental doivent être mis en application afin de mieux appréhender les éventuels changements
environnementaux sur les sites d’implantation du projet (QMM, 2001). C’est dans cette optique que
s’inscrit la présente étude intitulée: « Approche écologique sur la dynamique de l’écotone à
Typhonodorum lindleyanum (ARACEAE) et à Bruguiera gymnorhiza (RHIZOPHORACEAE) dans le
complexe lagunaire Lanirano- Evatraha de Fort Dauphin ». L’étude a comme finalité d’assurer le
programme de suivi et monitoring à long terme de la végétation de berge en vue d’une gestion durable
du milieu. Spécifiquement, elle permet d’acquérir une connaissance approfondie sur les peuplements
végétaux du milieu et sur les paramètres écologiques qui les conditionnent, et de fournir des données
de référence pour l’identification des indicateurs appropriées aux objectifs du suivi à court et à long
terme.

2
Introduction

1.2. Problématique
La zone littorale de la partie orientale malgache, une zone exceptionnelle en matière de
richesse floristique, constitue un exemple probant en matière de diversité en bioclimats et en
écosystèmes. En effet, constituée de cordons de sables de dunes vives, de falaises et de complexes
laguno-récifo-mangroves (QMM, 2001), elle représente un ensemble d’habitats naturels tant terrestres,
aquatiques que marins
A l'instar des autres régions de Madagascar, celle d'Anosy est dotée de ressources fortement
diversifiées, et bénéficie d'avantages naturels en sus : deux climats différents constituant des extrêmes
qui lui attribuent des paysages, des types forts diversifiés de végétation et de forêts naturelles, allant
des bush aux grandes forêts primaires verdoyantes très riches en faune et flore. Mais cette région
dispose également d’un écosystème aquatique relativement étendue, réunissant un milieu dulcicole et
estuarien qui forme un système lagunaire appelé « Lanirano- Evatraha ».

Ce complexe lagunaire constitue l’un des milieux importants dans la zone du projet. En effet, il
servira de station de pompage pour l’alimentation en eau de l’usine d’extraction minière et également
pour l’approvisionnement en eau de la ville de Fort Dauphin. Cependant, l’utilisation d’une eau
saumâtre comme eau de dragage pourrait compromettre les activités de restauration écologique après
exploitation. En effet, une salinité éventuelle réduit les possibilités en matière de renaturalisation tant
en productivité qu’en choix des espèces (ANDRIANOELISON, 2001). D’où la nécessité de la
construction d’un seuil déversoir à l’embouchure du lac Ambavarano afin d’empêcher la pénétration
d’eau salée en provenance de la mer (QMM, 2001).

L’aménagement de ce seuil déversoir permet d’éliminer la circulation à deux couches qui rend
possible les échanges de sel et de sédiments entre le lac Ambavarano, la rivière Mandromodromotra et
la rivière Anony, occasionnant par la suite la transformation de l’eau saumâtre en eau douce.

Etant donné que la végétation constitue le reflet de l’état du milieu et que les caractéristiques
du milieu conditionnent le développement de la végétation, le changement d’un facteur de la station
peut affecter la structure et la dynamique de la végétation qui l’occupe. Selon RANDRIANTIANA
(2006), la variation du gradient de salinité constitue un facteur déterminant qui influence la
distribution des associations végétales le long de ce complexe lagunaire. La problématique qui se pose
est alors : « Est-ce que la modification du milieu affecte significativement la végétation riveraine
et aquatique du système lagunaire?». Suite à cette problématique, une connaissance approfondie des
peuplements végétaux du milieu, des paramètres écologiques qui les conditionnent ainsi que la
dynamique de cet écosystème est indispensable afin de pouvoir la gérer durablement. De plus, les
végétaux supérieurs aquatiques sont encore mal connus et très peu étudiés.

3
Introduction

1.3. Objectifs de l’étude


L’objectif général de cette recherche est d’établir un état de référence pour permettre un suivi
périodique de la végétation de berge du système fluvio- lacustre Lanirano- Evatraha en vue de sa
gestion durable.
L’objectif à long terme consiste à appréhender l’évolution de ces formations végétales à
travers l’étude des deux espèces : Typhonodorum lindleyanum, une espèce exclusivement d’eau douce,
et Bruguiera gymnorhiza, une espèce de mangrove colonisant les milieux salés

Les objectifs spécifiques de ce travail sont définis dans les termes suivants :

- Etudier les caractéristiques biologiques et structurales de la végétation de berge en vue d’avoir


une idée sur l’état actuel de la population de Typhonodorum lindleyanum et de Bruguiera
gymnorhiza et les caractéristiques floristiques de leur habitat.

- Etudier la phytosociologie et l’autoécologie des deux espèces en vue de les identifier comme
indicateurs du changement du milieu

- Elaborer un plan stratégique de gestion durable des espèces et des alternatives pour la
préservation de l’intégrité de l’écosystème.

1.4. Hypothèses de l’étude


Compte tenu de la problématique de l’étude, trois (3) hypothèses sont émises afin d’atteindre
les objectifs énumérés précédemment:
- Hypothèse 1 : le changement des conditions du milieu, notamment la variation de la salinité
affecte la végétation de berge de l’écosystème lagunaire

- Hypothèse 2 : les espèces Typhonodorum lindleyanum et Bruguiera gymnorhiza sont


identifiées comme indicateurs de l’évolution du milieu et de ce fait permettent
de ressortir a tendance évolutive de la végétation de berge en fonction du
gradient de salinité

- Hypothèse 3 : la compréhension du dynamisme de l’écosystème lagunaire permettra d’établir


un plan de gestion durable.

La présente étude est constituée par les parties suivantes :

 La première partie exposera le cadre général de l’étude


 La deuxième partie décrira les différentes méthodes adoptées au cours de l’étude
 La troisième partie concernera les résultats et interprétations sur les caractéristiques
biologiques et structurales de la végétation, et particulièrement des deux espèces étudiées
 Et enfin, une quatrième partie sera consacrée aux discussions et recommandations avec
essentiellement un plan de suivi et de monitoring de la végétation étudiée.

4
PRESENTATION DE LA
ZONE D’ETUDE
Milieu d’étude

2. PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE


2.1. Milieu physique et cadre institutionnel

2.1.1. Situation géographique et administrative

Située entre 24°57’31’’et 25°00’10’’ Latitude Sud et entre 46°59’01’’et 47°05’19’’ Longitude
Est, la zone d’étude est composée d’un écosystème fluvio- lacustre et estuarien qui forme, du coté
continental à l’embouchure, un complexe lagunaire où deux rivières d’importance, Lanirano et
Mandromodromotra, se déversent respectivement dans les lacs Lanirano et Ambavarano. En passant
par la rivière à méandre et par le lac Besaroy, les eaux rejoignent l’océan Indien via la rivière Anony.
Géographiquement, elle se localise dans la partie extrême sud-est de Madagascar, dans la
province de Tuléar, région de l’Anosy, district de Fort Dauphin. Elle est délimitée à l’Est et au Sud par
l’Océan Indien, au Nord par la province de Fianarantsoa, à l’Ouest par le massif montagneux de
Vohimena. Le district de Fort Dauphin constitue avec celui d’Amboasary Atsimo la région de
l’Anosy.
Classé en tant que propriété domaniale, l’ensemble de l’écosystème aquatique s’étend sur 590
ha, dont le milieu dulcicole représente 24 % (140 ha) de cette superficie et le milieu estuarien, 76 %
(448 ha). Deux communes rurales : Ampasy Nahampona et Mandromodromotra constitue le voisinage
immédiat de la zone d’étude. La commune rurale d’Ampasy Nahampona se trouve à 8km au nord de
Taolagnaro et celle de Mandromodromotra à 17km. Appartenant à ces deux communes rurales, les
villages d’Andranokana, d’Antetezambe, de Manakana, d’Ampiha, d’Ampotamalemy, d’Andrakaraka
et d’Evatraha se trouvent en bordure de ces plans d’eau.

Carte 1: Localisation de la zone d’étude (QMM, 2008, modifié)

5
Milieu d’étude

2.1.2. Climat

Les valeurs des différents paramètres climatiques pour la région, relevées sur une période de
20 ans, de 1979 à 1998, sont présentées dans le tableau suivant :
Tableau 1: Données climatologiques de la station de Fort Dauphin

Paramètres Unités J F M A M J J A S O N D Annuelle

Température °C 26,8 26,7 26,1 24,6 22,6 20,7 20,2 20,7 21,7 22,9 24,4 27,8 23,7
26,9 26,5 26,1 24,8 22,2 20,3 19,6 20,9 22,1 23,6 24,7 25,9

Pluviométrie mm 202 162 143 170 125 108 136 64 101 82 146 138 1545,5
244 193 127 129 164 103 123 75 44 88 95 129
Vitesse km/h 23 22 23 22 19 17 16 18 21 26 24 23 20,4
du vent 21 21 19 19 16 16 18 21 25 26 24 10
Humidité % 80 81 82 83 81 80 81 78 79 80 82 81 80,5
relative 83 83 81 81 80 79 79 78 79 79 79 82

(Source : Direction de la Météorologie et de l’Hydrologie de la station de l’Aéroport de Fort-Dauphin)

Les températures sont plus fraîches avec des moyennes annuelles de 23,7 ºC. La température
moyenne du mois le plus froid (juillet) est de 20,3 ºC, et celle du mois le plus chaud (janvier) atteint
seulement 26,9 ºC. La température maximale enregistrée fut 32,6 ºC, en janvier 1981, et la température
minimale 14,1 ºC, en juillet 1992 (QMM, 2001). La faible variation des températures est typique des
zones côtières, où la température est atténuée par la proximité de l’océan.

D’une manière générale, l’ensemble de la côte est de Madagascar est soumise à l’influence
permanente du vent d’est dominant l’alizé qui apporte des pluies pendant toute l’année, donnant une
moyenne annuelle de 1545mm répartie sur 163 jours de pluie. La précipitation atteint son maximum
en mois de Janvier avec 244mm et diminue jusqu’à 64mm en Aout qui est le mois le plus sec.

En moyenne la région reçoit 140mm de pluie par mois (RAZAFINTSALAMA in


RAZAFIMANDIMBY, 2007).

La vitesse annuelle moyenne du vent se situe entre 19,6 et 23,8 km/h, pour une valeur
moyenne de 20,7 km/h. Le printemps (octobre et novembre) semble plus venteux que le reste de
l’année, avec des vents soufflant en moyenne à plus de 24 km/h.

Sur le versant oriental, l’humidité relative moyenne annuelle se situe autour de 80%. Elle
diminue légèrement en mois d’Août avec une valeur de 78% pour croître jusqu’à 83% en mois de
Janvier- Février.

6
Milieu d’étude

Ces paramètres climatiques (température et pluviométrie) peuvent être traduits par la courbe
ombrothermique de WALTER et LIETH (1967)

Figure 1: Climadiagramme de la région de Fort Dauphin (Adapté selon WALTER et LIETH,


1967)
D’après cette courbe, le climat de la région est caractérisé par l’absence d’une saison
écologiquement sèche car on enregistre des précipitations tous les mois de l’année. La saison des
pluies s’étend de novembre à mai et compte pour 70 % des précipitations annuelles. Pendant la saison
fraîche, la côte est soumise à l’influence des Alizés en provenance de l’anticyclone des Mascareignes.
Ces vents océaniques apportent à l’ensemble de la côte Est des pluies hivernales. C’est la source des
précipitations abondantes de la zone.

En conclusion, le climat de la région est du type tropical chaud et humide (KOECHLIN et al, 1974).

2.1.3. Relief et géomorphologie


Le relief est dominé par la chaîne de montagnes Vohimena qui culmine à 529 m au niveau du
pic Saint-Louis, près de Fort-Dauphin. A la base de la falaise montagneuse, une plaine côtière
ondulée, que fracture le terrain métamorphique accidenté de Vohimena, s’étend sur quelques
kilomètres jusqu’à l’Océan Indien. La majeure partie de la plaine est formée de sables littoraux.

Les types morphologiques tels les plages de sable, les dunes littorales, les plates-formes de faible
hauteur (environ 2m) avec des grandes ondulations, les jeunes marécages et lacs et les jeunes terrasses
alluviales y sont rencontrés (QMM, 2001).

2.1.4. Géologie et pédologie


La zone d’étude est constituée de dunes Carimboliennes du Pléistocène. Le substrat originel
est de nature latéritique. Elle est couverte majoritairement d’un sol appartenant à la classe des sols peu
évolués, en l’occurrence des sols peu évolués non climatiques formés de sédiments marins et éoliens et
des sols peu évolués non climatiques formés de sédiments colluviaux.
7
Milieu d’étude

Sont rencontrés sur les bordures des plans d’eau, les sols peu évolués, peu humifères et hydromorphes
ainsi que les sols hydromorphes organiques ou sols à tourbe (QMM, 2001).

Du lac Lanirano à l’estuaire Anony, les berges sont constituées de trois types de matériaux :

- Les berges constituées de matière organique, qui sont principalement localisées le long de la
rivière à méandres ainsi que dans les parties est et nord-est des lacs. Ces berges, généralement
hautes de 0,20 à 0,40 m au dessus du niveau de l’eau, sont soit protégées par la végétation semi-
aquatique riveraine, soit directement exposées aux vagues et portant une végétation
exclusivement herbacée.

- Les berges de sédiments, principalement des sables fins, qui sont localisées principalement sur
les rives à l’ouest et au sud des plans d’eau ainsi que sur les rives concaves des méandres des
rivières. Elles sont généralement assez instables, sans végétation et sujettes à l’érosion. Les
sédiments sont des sables fins biens triés et finement stratifiés. La pente de ces berges varie
autour de la pente d’équilibre, de 30 à 40 degrés, et la partie supérieure de la berge est parfois
abrupte. Sur la rive nord de l’estuaire Anony, la section inférieure de la berge est constituée de
latérites dégradées. Toutes ces berges subissent l’érosion des vagues et des courants, surtout
durant les crues

- Les berges de gneiss (roche métamorphique ou roc), qui n’existent que dans quatre secteurs :
en bordure nord-ouest du lac Lanirano, à l’embouchure de la rivière Mandromodromotra, sur la
rivière Anony et à l’extrémité de la rive gauche de l’estuaire Anony.

2.1.5. Hydrographie

2.1.5.1. Eau de surface


Les eaux intérieures de surface regroupent principalement deux réseaux fluviaux : les rivières
Lanirano et Mandromodromotra, et trois lacs (Lanirano, Besaroy et Ambavarano) et une rivière à
méandres qui serpente sur environ 4 km, dans une région marécageuse, entre les lacs Lanirano et
Besaroy. Dans la région littorale d’Anosy, les lagunes sont souvent disposées en véritables chapelets
de chenaux et de petits lacs plus ou moins saumâtres reliés les uns aux autres, formant un réseau
lagunaire et s’échelonnant derrière des dunes littorales frontales. Ces lagunes présentent un milieu
dont la salinité peut varier avec la succession des saisons : le milieu peut être alternativement
dulcicole, saumâtre et salé.
L’apport total des débits des eaux de surface, qui comprennent les divers cours d’eau et les
eaux de ruissellement, est de 672 000 m3/j. Les débits tributaires des eaux souterraines représentent
157 000 m3/j. Le débit mesuré à la sortie de la rivière Anony représente donc près de 830 000 m3/j
(Water Management Consultants, 2001, in CSSA, 2001).
Concernant les propriétés physico-chimiques, le milieu est relativement stable et pauvre en
éléments nutritifs, y compris les marécages. Le pH est légèrement basique dans les lacs et les rivières
variant de 7,4 à 7,9 et acide dans les marécages avec une valeur entre 4,1 à 6,2.
8
Milieu d’étude

Les concentrations de solides totaux en suspension sont faibles, avec des teneurs inférieures à
5 mg/l (seuil de détection). Les concentrations en oxygène dissous sont le plus élevées dans les eaux
dulcicoles (comparativement aux milieux estuarien et marin), diminuant avec l’augmentation de la
salinité et la profondeur à la plupart des stations, quelle que soit la saison.

2.1.5.2. Eaux souterraines


Le régime des eaux souterraines peut se subdiviser en deux sous-régimes distincts : le réseau
régional d’écoulement des eaux souterraines, principalement à l’intérieur du substrat rocheux à la base
du dépôt de sable, et le réseau local, surtout dans les dépôts de sable. La nappe phréatique alimente le
réseau régional des eaux souterraines, principalement dans la partie supérieure des versants et dans les
régions montagneuses à l’ouest. L’écoulement souterrain régional se fait dans les fonds de vallées et
sur le fond océanique. Les précipitations alimentent l’aquifère sablonneux, puis les eaux souterraines
s’écoulent latéralement vers les sites d’écoulement naturels, parmi lesquels se trouvent la zone de
l’avant-plage et les deux réseaux hydrographiques qui la bordent.

2.2. Milieu biologique

2.2.1. Flore et végétation


La végétation de berge de cette région est surtout composée de macrophytes aquatiques ou
semi-aquatiques adaptées à la submersion complète ou se développant au-dessus ou au niveau de la
ligne des marées. Dans le milieu dulcicole, l’espèce Typhonodorum lindleyanum domine sur les deux
rives du lac Lanirano. Cette plante forme une bande plus ou moins continue, d’où émergent des pieds
isolés de Pandanus rollotii et de Pandanus platyphyllus, surtout du côté nord. Les deux espèces
Pandanus rollotii et Ravenala madagascariensis abondent sur les deux rives, au fur et à mesure
d’avancer dans la rivière à méandres. Typhonodorum fait place à Acrostichum aureum, qui forme une
frange épaisse d’où émergent des spécimens de Melaleuca quinquenervia. Ces deux espèces sont
dominantes sur les deux rives, tout au long de la rivière.

A l’approche du bassin Besaroy, l’espèce Typha angustifolia prend de l’importance, ainsi que
les cypéracées. Les typhas ont des particularités biologiques qui leur permettent d’assumer un rôle
écologique important : occuper les rivages vaseux des eaux douces et les surélever, en utilisant les
détritus organiques en suspension dans l’eau.

L’espèce de palétuvier, Bruguiera gymnorhiza, occupe le substrat sableux de la rive sud, à mi-
chemin de la rivière à méandres. Son habitat correspond aux sols sableux peu salés ou saumâtres, bien
aérés et bien drainés (WEISS, 1972 in QMM, 2001), surélevés par rapport au niveau de la mer
(KOECHLIN et al, 1974). Le palétuvier Lumnitzera racemosa, apparaît avant l’entrée au lac
Ambavarano. Selon LEBIGRE (1988) in QMM, 2001, Lumnitzera racemosa se trouve en lisière des
marais et en bordure des cordons sableux. Cette espèce d’arrière mangrove est caractéristique des
zones fortement dessalées (KOECHLIN et al, 1974).
9
Milieu d’étude

Vers l’embouchure, la mangrove en mince frange d’arbres de 1 à 2m de largeur, constituée


surtout de Lumnitzera racemosa, de Bruguiera gymnorhiza et de Barringtonia racemosa, forme une
ceinture en bande continue bordant la forêt littorale d’environ 300 à 400 m avec des plaques éparses
d’Hydrocotyle umbellata entre les palétuviers.
Les espèces végétales identifiées dans cet écosystème aquatique ne sont ni rares, ni menacées
ou vulnérables, ni endémiques. Toutefois, nombreuses d’entre elles tiennent une place importante dans
le cadre socio-économique, à l’exemple de Typhonodorum lindleyanum et de Lepironia mucronata qui
sont utilisés respectivement par les villageois comme ressource alimentaire et matière première
d’artisanat.

RAKOTONARIVO,2008 RAKOTONARIVO,2008

Photo 1: Végétation de berge en amont Photo 2 : Mangrove bordant le littoral du lac


Ambavarano

2.2.2. Faune
Le long du complexe lagunaire, la végétation des berges et les mangroves revêtent une grande
importance vitale pour les animaux aquatiques et dans le maintien de l’équilibre de l’écosystème
puisqu’elles constituent un habitat tant pour des espèces pélagiques dont les crevettes, les crabes et les
poissons, que pour les oiseaux et les reptiles. Les espèces Phragmites mauritianus, Cyperus
madagascariensis et Typha angustifolia servent d’abris, de nichoir et de lieu de ponte à certains
oiseaux.

2.2.2.1. Crustacés
09 espèces de crevettes ont été répertoriées, dont les Pénéides, qui ont plutôt des affinités pour
les milieux estuariens: Penaeus monodon, P. indicus, P. japonicus et Metapenaeus monoceros, et les
crevettes du genre Macrobrachium, d’affinité dulcicole : Macrobrachium lar, M. idella, M. idae et M.
equidens. Le crabe des palétuviers, Scylla serrata, une espèce euryhaline y est également présente.

10
Milieu d’étude

2.2.2.2. Poissons
13 espèces de poissons ont été rencontrées en milieu dulcicole et 52 espèces en milieu
estuarien (QMM, 2000), parmi lesquels les plus abondantes sont :
- des espèces dulcicoles qui ont pénétré dans le milieu estuarien telles que Tilapia nigra,
Ptychochromis oligacanthus, Ambassis commersonii, Bedotia geayi, Paratilapia polleni
- des espèces euryhalines telles que, Liza macrolepis, Mugil cephalus, Gobius fusca, Eleotris fusca,
Gerres acinaces, Gerres filamentosus qui font des migrations saisonnières.
- Deux espèces d’anguilles y sont également aperçues : Anguilla bicolor bicolor et Anguilla
mossambica.
Quatre espèces sont endémiques à Madagascar dont Bedotia geayi, Ratsirakia legendrei,
Ophiocara macrolepidota et Ptychochromis oligacanthus.

2.2.2.3. Reptiles
Le crocodile africain Crocodylus niloticus a été aperçu de façon hebdomadaire dans la rivière
à méandres et dans la rivière Mandromodromotra, à la limite entre les portions estuarienne et
dulcicole. A Madagascar, les populations sauvages de cette espèce sont classées dans l’annexe II de la
CITES (QMM, 2001).

2.2.2.4. Oiseaux
40 espèces ont été répertoriées dans le milieu lagunaire avec 20 endémiques à Madagascar,
dont 12 au niveau de l’espèce et 8 au niveau de la sous-espèce. L’habitat et l’alimentation de 17 de ces
espèces sont liés à la présence de plans d’eau estuariens ou dulcicoles, et aux ressources aquatiques,
alors que 12 espèces occupent des terrains ouverts ou dégradés (QMM, 2001).

2.3. Cadre humain


2.3.1. Démographie

La zone périphérique du système lagunaire compte principalement 9 villages, appartenant aux


deux communes rurales : Ampasy Nahampoana et Mandromodromotra. Constituée majoritairement
d’ethnies « Antanosy » et « Antandroy », elles s’étendent respectivement sur une superficie de 15 700
ha et de 9 850 ha. Les autres groupes ethniques existants sont : les Antavaratra, les Antemoro et les
Vezo avec une proportion assez minime.

La commune rurale d’Ampasy Nahampoana comprend 23 villages occupés par environ 3 400
habitants répartis en 635 familles. Celle de Mandromodromotra comprend 11 villages avec en
moyenne 2 800 habitants répartis en 515 familles (QMM, 2001). La région est caractérisée par une
population relativement jeune et à majorité rurale. Les tendances démographiques actuelles confirment
le doublement de population d’ici 2020 avec un taux d’accroissement moyen annuel de 2,9 %
(PRD, 2005).

11
Milieu d’étude

Avec une population alphabétisée à près de 50 %, la commune rurale de Mandromodromotra


est plus proche du niveau de Fort- Dauphin, tandis que celle d’Ampasy Nahampoana avoisine les
37%. Le taux d’alphabétisation varie de 22 à 70 %, d’un village à l’autre (QMM, 2001).

2.3.2. Principales activités de la population

Par le fait que la population est installée près des lagunes, des rivières et de la mer, leur
activité économique principale repose essentiellement sur la pêche. La population est alors composée
majoritairement de pêcheurs. Mise à part la pêche, les villageois pratiquent également l’agriculture,
l’élevage, l’exploitation des produits de la forêt et des ressources naturelles en général.

2.3.2.1. Agriculture
L’agriculture représente la principale source de revenus de 80 % des villageois. L’économie
d’autosubsistance prédomine dans l’Anosy, le rendement des cultures y est resté faible du fait de
techniques agricoles dans une large mesure très traditionnelles, alors que la région dispose de
conditions agroclimatiques favorables à un bon développement agricole. A part le café et le litchi, les
cultures vivrières telles le riz, le maïs, le manioc sont les plus cultivées. Du lac Lanirano au lac
Ambavarano, les cours d’eau sont bordés de marécages dont la plupart sont transformés en rizières. Le
milieu étant très humide, certaines variétés de riz y poussent sans irrigation. Les cultures arbustives
fruitières qui sont généralement destinées à la cueillette sont également pratiquées par les villageois.

Photo 3:Rizière en bordure de la rivière à méandres (Source : CSSA, 2001)

2.3.2.2. Elevage
Les bovins, les porcs et les volailles constituent les principaux cheptels d’élevage de la
population. Le zébu joue un rôle dans la vie rurale qui va bien au-delà de sa dimension économique, il
s’agit souvent d’élevage contemplatif.

2.3.2.3. Pêche
La pêche constitue l’activité principale de certains villages de la zone. Parmi les pêcheurs des
milieux dulcicoles, les villageois d’Amboanato, d’Ehoho, d’Andrakaraka et de Besarô, et quelques
habitants de Fort-Dauphin viennent pêcher dans les lacs Lanirano et Ambavarano.

12
Milieu d’étude

Elle se pratique dans le milieu dulcicole à l’aide de lignes et de filets dérivants ou fixes ou
d’une canne avec des petites pirogues. Dans le milieu estuarien, l’activité de pêche est relativement
intense et touche tous les villages qui bordent les eaux du système. Les espèces ciblées sont la
crevette, le crabe des palétuviers, les anguilles et autres poissons. La récolte est destinée à
l’autoconsommation et la vente.
2.3.2.4. Exploitation forestière
 Produits forestiers ligneux
L’utilisation des produits de la forêt fait partie du quotidien de la population. La majorité des
villageois font la collecte de bois pour leurs besoins quotidiens : bois de feu pour la cuisson, bois pour
la construction des parcs à bœuf et des maisons. La coupe de bois pour la commercialisation (bois
équarri, planches,…) est de plus en plus pratiquée dans les villages à proximité de la forêt (QMM,
2001). L’espèce Barringtonia racemosa donne un bois blanc résistant que les villageois valorisent
dans leur vie quotidienne. Le bois de Rhizophora (voasiho lahy) est utilisé pour confectionner des
haies de piquets utilisées pour la pêche à la crevette (valambovo). Le charbonnage y est également une
activité très intense.
 Produits forestiers non ligneux
- Plusieurs espèces végétales sont utilisées et peuvent avoir une certaine importance économique. Le
tressage de Mahampy (Lepironia mucronata) contribue considérablement au revenu familial. C’est
une activité spécifiquement féminine. D’autres espèces végétales sont également utilisés dans
l’artisanat pour la vannerie : confection et le tressage de nattes, de paniers, de sacs, de van, de
nasses ou de cordages à partir de fibres ou divers sous-produits tirés de Cyperus papyrus (Zozoro) ;
Cyperus latifolius (Herana) ; Eleocharis plantaginea (Harefo) ; Phragmites mauritianus et Typha
angustifolia (Vondro ou Massette).
Les plantes sont collectées dans les marécages environnants et transportés aux villages pour être
séchées et tressées. Les produits confectionnés sont vendus sur les marchés locaux ou auprès des
collecteurs qui passent dans les villages. Le produit de la vente est très important, sur le plan
économique, car il est souvent la seule source de revenus pendant la période de soudure
(QMM, 2001).

Photo 4: Tressage de Mahampy (source : QMM, 2001)

13
Milieu d’étude

2.3.2.5. Exploitation minière


Avant l’implantation de QMM, l’exploitation minière n’était pas une activité dans la région.
Mais actuellement, QMM n’entame pas encore la phase d’exploitation proprement dite, elle est dans la
phase de construction c’est-à-dire la mise en place des infrastructures.

L’arrivée de QMM a créée des emplois pour les populations riveraines des sites d’installation
du projet par l’embauche des mains d’œuvre locales. QMM emploie actuellement une centaine de
mains d’œuvre permanentes ainsi que des centaines de prestataires temporaires issues de la région.
Pour la phase d’exploitation qui commencera en 2008, la société prévoit d’embaucher 600 employés
permanents (QMM ; 2001).

2.3.3. Utilisations locales des ressources

2.3.3.1. Station d’approvisionnement en eau


A part l’usage qu’en font les villageois riverains, l’eau du lac Lanirano est pompée par la
JIRAMA pour contribuer au ravitaillement de la ville de Fort-Dauphin, en complément de l’eau qui
vient du barrage de Lakandava, situé dans le bassin versant de Lanirano. D’où l’installation, à
l’embouchure du lac Ambavarano, d’un seuil déversoir qui a pour rôle essentiel d’empêcher la
remontée d’eau saline dans le lac Ambavarano et d’obtenir ainsi une permanence en eau douce.

2.3.3.2. Valorisation des espèces végétales


- La rivière est bordée de plants de Typhonodorum lindleyanum, appelé localement via ou « oreilles
d’éléphant ». Les feuilles sont cueillies et vendues à Fort-Dauphin pour servir d’enveloppes ou
d’emballages agricoles. Les paysans les utilisent pour envelopper les bananes vertes et accélérer
leur mûrissement. Les fibres du tronc sont utilisées pour envelopper les marcottages de litchis. Les
fruits et le cœur du tronc sont comestibles, et les villageois y ont recours en période de disette
alimentaire (RANDRIATIANA, 2006).

- Les jeunes pousses de Phragmites mauritianus servent de nourriture au bétail. Le chaume sert
d’armature où sont disposés des panneaux fabriqués de Typha angustifolia pour la construction des
cases et des toitures. Le tronc et les feuilles de Ravenala madagascariensis servent également, sur
la côte est, à la fabrication de cases (QMM, 2001).

- Les pandanus sont utilisés pour le tressage des produits de vannerie. Entre 1200 et 1300 paquets de
feuilles de pandanus sont exploités chaque année à partir de la zone de Mandena pour les produits
de tressage (QMM, 2001). Les tiges de Scirpus pterolepis (vondro) sont très utilisées pour la
fabrication de nattes et de paniers, et les fleurs servent à bourrer des matelas et des oreillers. Ces
deux usages peuvent être privés ou commerciaux.

- L’écorce d’Hibiscus tiliaceus est exploitée sur une base privée et commerciale pour en extraire des
fibres pour le cordage.

14
Milieu d’étude

- D’autres espèces sont utilisées en médecine traditionnelle : Drosera madagascariensis, pour ses
qualités antispasmodiques et antitussives ; les tubercules de Nymphaea stellata, Potamogeton
natans, pour le traitement de diverses affections et maladies. Les extraits de quelques plantes sont
utilisés dans l’industrie pharmaceutique, c’est le cas de Centella asiatica qui est dotée de propriété
cicatrisante.

2.3.3.3. Navigation

Le cours d’eau est utilisé comme voie d’accès entre la pointe d’Evatraha et le lac Lanirano, à
bord de pirogues ou de petits bateaux à moteurs. Les villageois d’Evatraha empruntent la voie fluviale
pour transporter des charges, notamment du riz, trop lourdes pour être ramenées à pied du marché de
Fort-Dauphin. Entre 14 à 23 pirogues de pêcheurs naviguent journalièrement dans le système
lagunaire, contre 18 à 35 pirogues de marchandises. Quelques bateaux touristiques ont été également
observés. Le circuit en bateau dure quelques heures et comprend une excursion entre le lac Lanirano et
le village d’Evatraha, suivi d’une promenade dans le village et quelquefois jusqu’aux îles Lokaro. Près
de 1 000 touristes ont participé à cette excursion en 2000 (QMM, 2001).

Photo 5:La navigation en pirogue dans la rivière (Source : QMM, 2001)

2.4. Menaces et pressions sur les ressources

A part les activités de pêche, le milieu dulcicole ne subit pas de pression significative liée à
l’exploitation de ses ressources. Toutefois, des phénomènes qui se manifestent peuvent constituer des
menaces et des pressions pour les ressources et peuvent porter préjudice à la végétation du complexe
lagunaire.

2.4.1. Erosion des berges


Les berges du milieu estuarien sont fragiles et peuvent se dégrader rapidement par piétinement
ou par suppression des protections végétales riveraines. L’érosion des berges entre le lac Lanirano et
l’estuaire de la rivière Anony est un phénomène peu fréquent et très localisé. La vulnérabilité des
berges à l’érosion est accentuée par les vagues occasionnées par la circulation des embarcations
motorisées, altérant ainsi leur stabilité, surtout dans les sections les plus étroites des rivières.
15
Milieu d’étude

Le phénomène d’érosion concerne surtout les berges constituées de sables fins de la dune
frontale, par conséquent entraîne l’ensablement des rivages estuaires et lagunaires et provoque une
dégradation significative des écosystèmes à mangroves de certaines zones de la région. Les coulées de
sable aboutissent directement dans la rivière et détruisent la végétation riveraine.

RAKOTONARIVO,2008 RAKOTONARIVO,2008
Photo 6 et Photo 7 : Erosion active sur les versants de dune. Le sommet de la dune porte une
végétation exclusivement d’herbacée.
2.4.2. Persistance des feux
Chaque année, des milliers d’hectare de prairie sont brûlées suite à des tavy non contrôlés par
les villageois et aux feux de brousse pour le renouvellement des pâturages. Grignotant toujours un peu
plus les lisières forestières, ces feux provoquent une diminution progressive de la superficie de chaque
fragment d’écosystème. Poussé par le vent, le feu peut détruire une grande surface de la végétation de
marécage. La présence de troncs calcinés indique qu’une végétation forestière couvrait, encore
récemment, ces versants et que des incendies ont détruit la couverture végétale. La diversité
biologique diminue et seules les espèces les plus agressives, telle que Melaleuca quinquinervia ou
niaouli et les graminées résistent et se régénèrent après le passage du feu. En période sèche, le feu s’y
propage facilement étant donné la forte densité du couvert végétal.
2.4.3. Pêche
Les ressources aquatiques lagunaires représentent un intérêt économique important pour la
région. Cependant la pression de pêche sur la population piscicole a augmenté de façon considérable
au cours des dix dernières années pour l’ensemble des eaux intérieures de Mandena. En 1999, le
nombre de pêcheurs permanents, dont l’activité principale est la pêche tout au long de l’année, était
estimé à 60 dans le système lagunaire Lanirano-Anony. En 2002, il est estimé à 130 et la production
totale de poissons s’élève à 180 tonnes par an. De plus, les techniques de pêche sont inadaptées pour
une gestion durable de la pêcherie des poissons des lagunes. En effet les pêcheurs utilisent des filets à
mailles très fines (inférieures à 1cm) qui ne favorisent que la capture des juvéniles, d’où diminution de
la taille et de la quantité des poissons capturés (QMM, 2000). L’usage des sennes de plages est
également plus répandu qu’il y a dix ans. Cette méthode de pêche est plus destructive que le filet
maillant car elle permet de récolter tous les poissons rencontrés sans sélection.
16
METHODOLOGIE
Méthodologie

3. METHODOLOGIE

3.1. Rappel de la problématique

Le long du complexe fluvio-lacustre Lanirano - Evatraha, la végétation des berges et les


mangroves constituent un habitat pour des espèces pélagiques dont les crevettes, les crabes et les
poissons. Elle est essentiellement composée de macrophytes aquatiques ou semi-aquatiques, et par
conséquent leur existence est liée à la présence de plans d’eau estuariens ou dulcicoles.
D’éventuelles modifications des propriétés physico- chimiques du milieu pourront, de ce fait, d’une
manière ou d’une autre, avoir des répercussions sur la végétation qui le colonise. Ainsi, la variation de
la salinité des plans d’eau occasionnée par l’aménagement du seuil déversoir engendrerait un
changement de la dynamique de berge le long du complexe lagunaire. De plus, cette variation du
gradient de salinité constitue un facteur déterminant régissant la distribution des associations végétales
dans cette station (RANDRIANTIANA, 2006).
Cette étude s’insère donc dans le cadre des programmes de suivi environnemental qui doivent
être mis en application conformément aux études d’impacts socio- environnementaux effectués par
QMM, afin de mieux appréhender les éventuels changements environnementaux sur les sites
d’implantation du projet.

3.2. Rappel des objectifs

Cette étude a comme objectif général de constituer des données de référence et de définir par
la suite les indicateurs de suivi et de monitoring de la végétation pour que le suivi à long terme soit
assuré. La finalité à long terme en est d’appréhender l’évolution de ces formations végétales compte
tenu du changement des caractéristiques physico-chimiques du milieu.

Les objectifs spécifiques rattachés à cette étude sont alors de :

- Etudier les caractéristiques biologiques et structurales de la végétation de berge en vue d’avoir


une idée sur l’état actuel de la population de Typhonodorum lindleyanum et de Bruguiera
gymnorhiza et les caractéristiques floristiques de leur habitat.

- Etudier la phytosociologie et l’autoécologie des deux espèces en vue de les identifier comme
indicateurs du changement du milieu

- Elaborer un plan de suivi et de gestion durable de l’écosystème.

3.3. Méthodologie

3.3.1. Investigation bibliographique


Les recherches bibliographiques forment la base même de la recherche et constitue une balise
pour bien cerner le cadre du travail (RABENILALANA, 2005).

17
Méthodologie

Elles débutent dès la phase préliminaire de la recherche et s’effectue tout au long de l’étude en
vue de :
 Collecter et Synthétiser les informations relatives au thème de l’étude notamment la biologie
et l’écologie des espèces étudiées, la sylviculture, la phytosociologie et l’autoécologie de ces
espèces, leurs valeurs biologiques et écologiques, leurs utilisations par la population locale, les
caractéristiques de la station…
La revue de la littérature permet non seulement de mieux connaître au préalable le milieu
d’étude et d’avoir un aperçu sur les informations pertinentes déjà publiées, mais également
d’avoir une assise bibliographique bien fondée de la recherche et de mettre en évidence la
méthode qui se montre la plus appropriée pour l’étude.
 Recouper les informations relevées sur terrain et les comparer avec les résultats des études
antérieures. L’étude bibliographique effectuée durant la recherche permet d’assurer la fiabilité
des données à analyser. La documentation électronique via la visite des sites « web » est aussi
bien indispensable que les ouvrages imprimés.
Les mots clés utilisés pendant la recherche sont les suivants : Typhonodorum lindleyanum, Bruguiera
gymnorhiza, écosystème lagunaire, végétation de berge, phytosociologie, autoécologie, dynamique des
écosystèmes naturels, conservation, gestion durable, suivi environnemental, Fort-Dauphin, Région
Anosy, etc.

3.3.2. Cartographie
Les travaux cartographiques sont essentiels pour la situation géographique et le repérage de la
zone d’étude en général et de celle à inventorier. Elle permet, d’une part la délimitation et la
stratification de la zone d’étude avant la descente sur terrain, et d’autre part le recoupement
d’informations notamment sur l’évolution de l’habitat des espèces.

3.3.3. Reconnaissance sur terrain


Avant la réalisation de l’étude de la végétation, une reconnaissance préliminaire du milieu sur
terrain a été nécessaire. Elle s’effectue en explorant l’ensemble de la zone à étudier. Durant cette
phase, les paramètres qui semblent essentiels à la conception d’un plan d’échantillonnage sont notés, à
savoir :
- L’uniformité stationnelle apparente : uniformité des conditions écologiques telles la
microtopographie, la nature et l’état du substrat, les traces de l’action anthropique.
- L’uniformité physionomique de la végétation : homogénéité floristique du peuplement
végétal.
- L’uniformité de la combinaison de certaines espèces : se traduisant par la répétition plus ou
moins aléatoire au sein de la surface examinée de la même combinaison d’espèces
(GOUNOT, 1969).

18
Méthodologie

3.3.4. Observations
L’observation constitue l’une des méthodes non négligeables d’appréciation du milieu. Des
observations directes dans le site d’étude ont été effectuées tout au long des travaux de terrain. Elles
ont porté sur l’état du site en général, sur le type de végétation dominant, sur les activités humaines y
pratiquées, sur les traces d’actions anthropiques notamment le feu.

3.3.5. Enquêtes et entretiens


Afin de recueillir des informations concernant les caractéristiques physico- chimiques du
milieu, les mécanismes du seuil déversoir et la valeur d’usage (utilisation locale) des deux espèces,
des enquêtes et entretiens auprès des personnes ressources ont été effectués. Ils ont pour objectifs de
récolter des informations relatives au thème. Ils sont effectués de la manière suivante :
- Enquête ou entretien semi- directif auprès des personnes ressources (autorités locales,
employés de QMM …) en vue de recueillir des informations sur l’utilisation des ressources
concernées, les menaces et les pressions tant sur les espèces que leurs habitats.
- Entretien auprès des différentes institutions et ONG œuvrant dans la région en vue d’acquérir
des informations complémentaires et de procéder au recoupement des données obtenues.

3.3.6. Relevé de la végétation


Le relevé de végétation consiste à décrire un peuplement à partir des observations des
caractères physionomiques et biologiques (RAJOELISON, 1997). L’objectif principal en est de
connaître avec une certaine précision les composantes et les structures qualitatives et quantitatives de
l’écosystème à différents stades de développement. La planification du relevé est conçue de la manière
suivante :

 Type et unité d’échantillonnage

Vu l’homogénéité de la végétation, la stratification de la zone d’étude en types homogènes


n’est plus obligatoire. Comme cette étude consiste à étudier la formation végétale de berge suite au
changement de la salinité du milieu, le plan d’échantillonnage repose sur le critère « salinité ».

L’ordre de grandeur de la surface d’inventaire est fonction du type de peuplement étudié.


Selon DELPECH (2006), des placettes de 100m² sont bien adaptés à l’étude des communautés à
dominance d’herbacées géophytes et hydrophytes. De ce fait, pour être représentative, chaque unité
d’échantillonnage est constituée par une placette carrée d’inventaire d’une dimension de 10m x 10m
(équivaut à une surface de 100m²) dans laquelle tous les individus ont été recensés.

Le dispositif expérimental sur le site étudié comporte 103 unités d’échantillonnage ou plots
qui sont des « Parcelles Permanentes d’Observation » (PPO) installés et réparties tous les 200m de part
et d’autre des 2 rives le long du complexe lagunaire Lanirano- Evatraha. Au total, la surface totale
inventoriée est de l’ordre de 1,03ha.

19
Méthodologie

Ce type d’échantillonnage est qualifié d’ééchantillonnage systématique parce qu’il consiste à


disposer des échantillons selon un mode répétitif représenté par un transect continu (GOUNOT, in
RAZAFIMIZANILALANA, 1996). Ce dispositif d’échantillonnage qui représente les plots suivants
un transect continu le long du système lagunaire a été adopté pour avoir une idée sur la structure et la
tendance de la végétation suivant les gradients du milieu pouvant exister dans la zone d’étude.

 Mise en place des placettes (« plots »)


Les coordonnées géographiques de chaque plot ont déjà été prélevées lors des études
effectuées antérieurement (cf. annexe N°1). D’où, il a fallu les identifier à l’aide d’un GPS. Une fois
repérée, les plots sont délimités en mesurant une côté de 10m parallèle à la rive et une autre
perpendiculaire à celle-ci. Les plots ainsi délimités sont matérialisés par des bandes fluorescentes
(flags). Toutefois, à cause de l’inaccessibilité de certaines stations, la délimitation exacte de certains
plots n’a pas été rendue possible, leurs emplacements ont donc été quelquefois estimés.

La figure suivante illustre la disposition des plots :

RIVE GAUCHE
200m
10m

Plot 01 Plot 03 Plot 05


10m

RIVIERE
Sens de l’écoulement

Plot 02 Plot 04 Plot 06

RIVE DROITE 200m

Figure 2: Dispositif d’échantillonnage

 Inventaire proprement dit


Une fois repérée et délimitée la surface d’inventaire, il convient de procéder à l’inventaire
floristico- écologique proprement dit. Pour chaque plot, l’inventaire consiste en un relevé floristique
aussi exhaustif que possible. Autrement dit, toutes les espèces présentes à l’intérieur de la surface
étudiée sont notés, quelles que soient leur taille, leur type biologique et leur stade de développement.
Cet inventaire a nécessité donc une connaissance à priori de la flore locale. L’objectif fixé comme
cadre de ce travail d’inventaire est d’étudier les caractéristiques des formations.

20
Méthodologie

Les paramètres relevés sont alors :


- Le nom vernaculaire de chaque espèce
- Le nombre d’individus d’une espèce
- Le recouvrement de chaque espèce, qui est l’expression en pourcentage de la projection
orthogonale et totale des houppiers (du feuillage pour les individus non ligneux et les
herbacées) sur
ur la surface de relevé.
- Les paramètres dendrométriques :
 La hauteur totale de chaque individu pour les ligneux et, la hauteur moyenne de
chaque espèce pour les non ligneux.
 Le diamètre
iamètre : pour les arbres, cee diamètre a été mesuré à 1,30m pour les individus
atteignant au moins 2m de haut. Pour les individus n’atteignant pas 2m de haut, la
mesure a été faite au niveau de la première ramification.
Tableau 2: Récapitul
écapitulatif des paramètres à relever

Placette Nom Nom Type Nb pieds D1,30 Hm H fût (m) (pour


N°… vernaculaire scientifique biologique (cm) (m) les ligneux)

Ind 1 x x x x x x x
Ind 2 x x x x x x x

 Collecte d’écch
hantillons

Pour toutes les espèces recensées, des herbiers ont été récoltées afin d’avoir à disposition des
spécimens à conserver et qui serviront à l’identification des noms scientifiques de ces espèces. Pour
les individus stériles ne présentant ni fleur ni fruit au moment de l’observation, deux échantillons
herbiers ont été récoltés et numérotés. Pour les individus fertiles, cinq ont été récoltés. Ces
échantillons subissent des traitements :
- Mise en papier journal et attribution d’un numéro d’identification des herbiers
- Pressage à l’aide d’une presse-
presse herbier constitué de cartons, de feuillets ondulés d’aluminium
d’alu
et de sangles
- Séchage dans un séchoir électrique pendant 48 heures.
- Les herbiers traités font l’objet d’une identification de noms scientifiques et de familles par les
botanistes.

Photo 8: Séchoir alimenté par courant


électrique et presse--spécimen
(Source : RABEHEVITRA
ABEHEVITRA, 2007)

21
Méthodologie

3.3.7. Mesure des paramètres stationnels


Les variables physico-chimiques du milieu imposent des limites physiologiques à la
végétation, permettant ainsi de prévoir la composition des communautés végétales (QMM, 2001).
Concernant ces variables physico-chimiques, elles sont appréciées à l’aide du pH- mètre. Cet
instrument mesure la salinité, le pH, la température, la conductivité de l’eau. Mais en se référant au
contexte de l’étude, la salinité constitue un facteur déterminant influençant sur la distribution des
associations végétales le long du complexe lagunaire (RANDRIANTIANA, 2006). D’où la
considération du facteur salinité comme étant le facteur prépondérant à étudier dans le cadre de cette
étude. L’appréciation des paramètres stationnels se limitera donc à la mesure de la salinité. Cette
dernière se réalise suivant un transect continu reliant 21 stations réparties le long du complexe
lagunaire (cf. annexe N°2). Elle est effectuée à différents niveaux de profondeur : à la surface, à 50cm, à
1m et à 2m de profondeur.
Seules les données enregistrées à la surface de l’eau et celles à 1m de profondeur sont
considérées et confrontées avec les données d’inventaire floristique parce que ces dernières constituent
les limites d’enracinement de la végétation de berge. Les résultats obtenus sont traités statistiquement,
et vu la normalité des données, un test paramétrique : « T- Test de Student » est réalisé afin de
comparer les échantillons prélevés sur les deux rives et de détecter si une différence significative est
observée sur ces deux stations de prélèvement.

Carte 2: Localisation des 21 stations de prélèvement de salinité (Source : QMM modifié, 2008)
22
Méthodologie

3.3.8. Traitements et analyses des données

3.3.8.1. Analyse floristique et sylvicole


Les données d’inventaire sont prétraitées à l’aide du logiciel Microsoft EXCEL pour être
uniformisées et bien agencées afin de pouvoir les traiter sous forme analysable sur les logiciels
XLSTAT 7.0 et SPSS 10.0. Quant à la cartographie, elle a été réalisée avec les logiciels ARC- GIS et
ARC-VIEW. Ainsi, des tableaux synthétiques avec des cartes sont établis lors de cette phase de
traitement de données.

3.3.8.1.1. Analyse structurale

Elle a pour but d’étudier la structure floristique et la structure spatiale du peuplement afin
d’obtenir des indications respectivement sur les caractéristiques des espèces le composant
(RAJOELISON, 1997).
a. Structure floristique
Elle étudie la composition floristique et la richesse floristique

 La composition floristique : présentant la liste floristique des espèces présentes

 La richesse floristique : exprimant le nombre total d’espèces présents sur une surface donnée
(FOURNIER et SASSON, in RAJOELISON, 1997)

 Diversité floristique : montrant la répartition des espèces entre les individus présents. Elle peut
être appréciée avec le coefficient de mélange et la diversité de SIMPSON (DAJOZ, 1996).
Le coefficient de mélange (CM) est donné par la formule :

S
CM =
N

Où S est le nombre d’espèces et N le nombre total de tiges


L’indice de diversité de SIMPSON (DS) est donné par la formule suivante :

2
ni
DS = 1 - ∑
N

Où ni est le nombre d’individus de l’espèce i et N= le nombre total d’individus

 Les affinités biogéographiques : révèlent les origines et les aires de distribution de chaque
espèce à l’échelle mondiale. La connaissance des affinités biogéographiques de chaque espèce est
très importante du fait que elle permet d’avoir une idée sur l’aptitude écologique chaque espèce à
s’adapter aux différents facteurs du milieu, et de prévoir ainsi les éventuels invasions d’espèce suite
au changement des caractéristiques du milieu même.

23
Méthodologie

Compte tenu des études entreprises par CABANNIS et CHABOUIS (1969), les affinités de la
flore malgache sont réparties dans les groupes suivants :
- Les espèces pantropicales : espèces dont l’aire de répartition s’étend sur tous les
continents de la zone tropicale
- Les espèces paléotropicales : espèces dont l’aire de répartition actuelle recouvre outre
Madagascar, l’Asie et l’Afrique
- Les espèces asiatico- malgaches : espèces dont l’aire de répartition recouvre Madagascar
et l’Asie
- Les espèces africano- malgaches : espèces dont l’aire de répartition s’étend sur
Madagascar et l’Afrique
- Les espèces africano- australo- malgaches : espèces dont l’aire de répartition s’étend en
Afrique, Australie et Madagascar
- Les espèces cosmopolites : espèces à vaste répartition et présentes sur tous les continents,
y compris Madagascar
- Les espèces endémiques : espèces dont la répartition géographique se limite à Madagascar
ou dans une région donnée de Madagascar.

 Formes biologiques : ce sont les dispositions morphologiques par lesquels les végétaux
manifestent leurs adaptations aux conditions du milieu (climatique, édaphique) où ils vivent
(RAUNKIAER in RAZAFIMIZANILALANA, 1996). Dans cette étude, la classification des types
biologiques a été prise selon la définition de RAUNKIAER mais adaptée aux circonstances et
réalités sur terrain :
 Les phanérophytes : les plantes (arbre, arbustes et arbrisseaux) dont les bourgeons se
situent entre 2 à 30m.
 Les chamaéphytes: les sous-arbrisseaux, herbes et plantes subligneuses dont les
bourgeons se placent entre 0 et 50cm du sol.
 Les cryptophytes : les plantes à organe pérennants souterrains (géophytes) ou situés
dans l’eau (hydrophytes). Ils peuvent être de trois sortes : les cryptophytes à bulbe, les
cryptophytes à rhizome et les cryptophytes à tubercule.
 Les hémicryptophytes : les plantes basses à bourgeons pérennant situés au ras du sol.
 Les thérophytes : les plantes annuelles passant la mauvaise saison à l'état de graine.
 Les épiphytes : les plantes (lianes) dont les bourgeons sont situés sur la partie aérienne
fixés à une plante hôte jouant le rôle de support.

24
Méthodologie

b. Structure spatiale
- Analyse horizontale
Elle étudie l’abondance et la fréquence de chaque espèce, deux variables traduisant la stratégie
de conquête de l’espace correspondant à chaque espèce.

 Abondance : permet d’estimer la densité floristique. Elle correspond au nombre de tiges dans le
peuplement (N/ha)
 Abondance absolue : exprimée par le nombre de tiges dans le peuplement pour toutes les
espèces confondues.
 Abondance relative : exprimée par le pourcentage d’une espèce par rapport au nombre total
de tiges, elle représente le mode de répartition des individus au sein des formations
végétales et est donnée par la formule de DAGET (1979) :

ABr = (Ni/N) x 100

Ni étant le nombre de tiges de l’espèce i et, N le nombre total de tiges


Pour le cas de cette étude, le nombre de tiges des espèces herbacées n’a pas pu été compté,
d’où l’abondance de ces espèces de strates inférieures est appréciée avec le paramètre recouvrement.
Par ailleurs, la notion d’abondance peut être interprétée comme la concurrence naturelle des espèces
vis-à-vis de l’espace, il semble clair dans le cas de la végétation de Lanirano- Evatraha d’étudier
séparément l’abondance de chaque espèce selon leur mode de conquête de l’espace. En effet, la
stratégie de conquête de l’espace est très différente pour les espèces de grande taille (arbres,
arbustes…) par rapport aux plantes herbacées géophytes et hydrophytes. Ces dernières ont tendance à
se multiplier rapidement et à coloniser et recouvrir le milieu. De ce fait, le paramètre utilisé pour
caractériser l’abondance de ces espèces est le taux de recouvrement correspondant au pourcentage de
la projection orthogonale du tapis végétal sur une surface de relevé.

 Dominance : donne une indication sur la surface occupée par l’ensemble des arbres.
 Dominance absolue : obtenue par la formule :

G = ∑gi = ∑ (¼ Πdi2) Où di est le diamètre de l’arbre i

 Dominance relative : exprimée par le pourcentage de surface terrière occupée par une espèce
par rapport à la surface terrière de l’ensemble du peuplement (RAJOELISON, 1997). Elle est
obtenue par la formule :

D% = (Gi/G) x 100

Où Gi est la surface terrière de l’espèce i


G est la surface terrière de l’ensemble du peuplement

25
Méthodologie

 Fréquence : correspond au nombre de relevés dans lesquels l’espèce est présente.


 Fréquence absolue : exprimée par le nombre de relevés présentant l’espèce en utilisant le
tableau de présence- absence
 Fréquence relative : exprimée par le pourcentage du nombre de relevés contenant l’espèce
par rapport au nombre total de relevés étudiés (GUINOCHET, 1973). Elle est donnée par la
formule suivante :

FR(%) = (nr/NR) x 100

Où nr est le nombre de relevés où l’espèce est présente et NR le nombre total de relevés


Le tableau des classes de fréquence de FISCHESSER et DUPUIS-TATE, 1996,
(RANDRIANINDRIANA, 2008) suivant est utilisé pour déduire l’état de masse de chaque espèce :

Tableau 3 : Classe de fréquences

Classe Intervalle de fréquence Interprétations


1 0 à 20% Espèce très rare
2 20% à 40% Espèce rare
3 40% à 60% Espèce fréquente
4 60% à 80% Espèce abondante
5 80% à 100% Espèce constante

- Analyse verticale
Elle renseigne sur la stratification verticale du peuplement et comprend la structure des
hauteurs donnée par la distribution des individus par classes de hauteur. Elle est utilisée pour montrer
la strate d’appartenance de chaque espèce étudiée.

3.3.8.1.2. Analyse de la régénération naturelle

Elle a pour objectif de connaître le futur des communautés végétales à partir des capacités de
régénération des espèces. Elle est composée d’une analyse floristique, d’une analyse horizontale,
d’une estimation du potentiel de régénération et de la répartition spatiale de celle-ci. Pour le cas de
cette étude, seule la régénération naturelle des espèces ligneuses est étudiée. L’analyse est alors axée
sur les jeunes bois ayant un diamètre compris entre 0,5cm et 5cm de diamètre.

 L’analyse floristique comprend la composition et la diversité floristique

 L’analyse horizontale appréhende l’abondance, la fréquence et la dominance des espèces de la


régénération naturelle.

 L’Indice de valeur d’importance qui permet d’apprécier l’importance de chaque espèce, elle
est donnée par la formule :
A % : Abondance relative
IVI (%) = A % + D % + F % Avec D % : Dominance relative
F % : fréquence relative

26
Méthodologie

 L’estimation du potentiel de régénération d’une espèce est effectuée en utilisant la formule de


ROTHE (1964) (RANDRIANINDRIANA, 2008) qui est :
r : nombre d’individu régénéré
TR (%) = 100 x r/a Avec a : nombre d’arbres semenciers
TR : taux de régénération (en %)

Selon l’échelle de ROTHE (1964) in RANDRIANINDRIANA (2008):


 Une espèce est en difficulté de régénération quand le taux TR est inférieur à 100%
 Si TR est compris entre 100 et 1000%, l’espèce présente une bonne régénération
 Si TR est supérieure à 1000%, l’espèce a une très bonne régénération

3.3.8.2. Traitements statistiques des données

3.3.8.2.1. Etude de la similitude entre les stations

Chaque station est décrite par la présence et l’absence de plusieurs espèces qui apportent
chacune une information sur les relations de ce relevé avec les autres. Symétriquement, l’écologie de
chaque espèce est décrite par la manière dont elle occupe, elle domine ou elle est absente des stations.
De ce fait, une étude de la similarité entre les espèces et entre les stations est nécessaire pour
appréhender et mettre en évidence l’affinité floristique entre les différentes stations.
Vu que la végétation remplit les trois conditions d’uniformité selon GOUNOT (1969) :
uniformité stationnelle apparente, uniformité physionomique de la végétation et uniformité de la
combinaison de certaines espèces ; l’utilisation de la matrice de SOERENSEN est appropriée à cette
analyse. Utilisant la liste floristique et le tableau de présence- absence, elle consiste à déterminer les
indices de similarité des stations prises deux à deux à l’aide de la formule suivante :

2C
PS =
A+B

Avec PS : point de similarité entre les stations P1 et P2


A : nombre d’espèce dans la station P1
B : nombre d’espèce dans la station P2
C : nombre d’espèce commune aux stations P1 et P2
Ainsi, la matrice obtenue se présentera de la manière suivante :

P1 P2 ….. ….. Pn

P1 - PS1, 2 PS1, n

P2 PS2,1 - PS2, n

….. …. - ….

….. …. - ….

Pn PSn, 1 PSn, 2 …. …. -

27
Méthodologie

Cette matrice de SOERENSEN sera interprétée avec d’autre analyse statistique telle la
classification ascendante hiérarchique (ou « cluster analysis ») pour illustrer l’existence d’affinité
entre les stations.

3.3.8.2.2. Classification ascendante hiérarchique

Cette analyse dite multivariée vise à classifier une série d’observations en catégories, en
groupes ou en sous- ensembles en se basant sur des données statistiques. L’objectif en est de
distinguer les groupes issus d’une population ou d’un échantillon où les individus partagent les mêmes
propriétés. Cette méthode permet de prédire facilement les comportements ou propriétés d’une
population basée sur l’adhésion en groupes où tous partageant des propriétés similaires. Pour mieux
illustrer alors l’existence d’affinité entre les stations d’après la méthode précédente, les résultats issus
de l’analyse sylvicole sont classifiés par la méthode de classification hiérarchique ou « cluster
analysis », conduisant à l’obtention d’un dendrogramme.

3.4. Limites et contraintes de l’étude

Au cours de la réalisation de cette recherche, plusieurs difficultés ont été rencontrées :


 Certaines stations sont difficiles d’accès. En effet, le sol est vaseux et la végétation en bordure
de l’eau sert souvent de niche pour les crocodiles, ce qui ne permet pas la descente sur terrain
dans ces zones. L’inventaire a été donc effectué sur le bateau et la délimitation des placettes a
été estimée.

 Le relevé de certains paramètres pendant les travaux d’inventaire n’est pas toujours évident.
En effet, s’agissant d’une végétation à dominance d’herbacées et de chamaephytes aquatiques
ou semi- aquatiques, le prélèvement des coordonnées de chaque individu au sein des unités
d’échantillonnage n’a pas été rendu possible, ce qui ne permet pas l’élaboration du profil
structural et la répartition spatiale des individus d’une même espèce.

 Le climat de la région étant caractérisé par une pluviométrie élevée pendant toute l’année, le
temps est donc parfois pluvieux et très nuageux, causant ainsi un biais au moment de
l’utilisation du GPS car l’interception de satellite est très faible, ce qui occasionne une perte de
temps lors du repérage des points à inventorier et limite la réalisation des travaux de terrain.

 Le bateau constitue le seul moyen de déplacement fiable pour accéder à la zone d’étude, or ce
matériel est également utilisé par d’autres services au sein de QMM, et donc n’est pas toujours
disponible. Le temps imparti pour la réalisation des travaux sur terrain est de ce fait réduit et il
a fallu les planifier conformément à la disponibilité du matériel et les réaliser en une durée
restreinte.

28
Méthodologie

Schéma récapitulatif de la méthodologie

Réseau lagunaire = eau de dragage et source d’approvisionnement en eau de


P la ville de Fort Dauphin
R
O
Construction d’un seuil déversoir à l’embouchure d’Ambavarano
B
L
E Modification des caractéristiques physico- chimiques (salinité) du milieu
M
A
T
Changement de la dynamique de la végétation de berge

I
Q
U Végétation aquatique Application d’un programme Végétation de berge =
malgache = encore de suivi environnemental composante très
E
mal connue et très conformément aux EISE importante au point de
peu étudiée déposés à l’ONE vue socio- économique

Nécessité d’un suivi à court et moyen terme de la végétation pour mieux appréhender
son évolution

Objectifs : Mise en place d’un état de référence pour le suivi et monitoring de la végétation de berge

Cartographie de la Relevé de la végétation Mesure des paramètres Identification des


zone d’étude (inventaire floristique) stationnels du milieu : la menaces et pressions
salinité sur l’écosystème

Synthèse, Analyse et traitements des données

Etude corrélative entre Caractérisation floristique, Etude des indicateurs


la flore et le paramètre biologique et écologique de de suivi
salinité la végétation environnemental

ETAT DE REFERENCE
ECOLOGIQUE

PLAN DE SUIVI ET «MONITORING» DE LA VEGETATION

Figure 3 : Diagramme récapitulatif de la méthodologie


29
RESULTATS ET
INTERPRETATIONS
Résultats et interprétations

4. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
4.1. Synthèse bibliographique
Les recherches bibliographiques se résument à la connaissance de quelques notions
notamment sur la terminologie utilisée et sur la végétation en bordure des eaux continentales à
Madagascar.

4.1.1. Terminologie

a) Ecotone

Un écotone est une zone de transition écologique entre deux écosystèmes. Le passage de la
savane à la forêt, ou le passage d'une plaine alluviale à une zone non inondable constitue un écotone.
Comme dans le cas des biomes, la végétation joue un rôle important dans la caractérisation d'un
écotone, du fait de la marque physionomique prépondérante qu'elle imprime au paysage.
Un corridor biologique linéaire faisant l'interface entre deux milieux peut être qualifié d'« écotonial ».
La mangrove, qui n'est généralement présente que là où l'eau est salée, est un exemple particulier
d'écotone développant des fonctions écopaysagères particulières.
La notion de lisière est plutôt utilisée pour une description géographique ou paysagère des milieux,
alors que celle d’écotone l'est pour décrire le fonctionnement écologique de lisières complexes (et
normalement souvent mouvantes) dans le temps et dans l'espace. En écologie du paysage, la lisière est
surnommée un écotone (in www.wikipedia.org).

b) Phytosociologie
La phytosociologie est la science qui étudie les communautés végétales, en se basant au départ
sur des listes floristiques les plus exhaustives possibles.
Elle vise à étudier les relations spatiales et temporelles entre les végétaux. Mais, elle peut être
également considérer comme une discipline écologique ou géographique dans la mesure où elle ne se
contente pas de décrire des assemblages de plantes, mais étudie également les relations des plantes
entre elles et avec leur milieu de vie (climat, caractéristiques physico- chimiques de la station), ainsi
que leur répartition géographique. Ainsi, la reconnaissance des groupements végétaux révèle de
manière plus précise les fonctionnements écologiques locaux. Par conséquent, la phytosociologie peut
donc servir à la bioindication car certaines plantes sont des "indicateurs biologiques" de certains types
de terrains (acidiphile, calcaire, humide, sableux, etc.). Ces indicateurs précisent certaines variables de
l'environnement comme la lumière, la température, la continentalité, l'humidité du sol, le pH, la
quantité de nutriments dans le sol, la salinité. De ce fait, l’approche phytosociologique permet de poser
les diagnostics de l'état initial et de suivre l'évolution du milieu en relation avec la variabilité de ces
paramètres de l’environnement.

30
Résultats et interprétations

c) Autoécologie
L’autoécologie étudie l'influence des facteurs externes du milieu sur une espèce végétale ou animale
prise isolément. L’étude préalable du milieu est nécessaire pour définir les principales espèces
caractéristiques : celles- ci sont alors des caractéristiques de station. Ces dernières forment, grâce à
l’identité de leurs exigences, une association qui reflète fidèlement l’état du milieu local. Elle est
appréhendée par la détermination de la distribution de l’espèce en fonction des variations progressives
dans une direction donnée (gradient) des facteurs du milieu (GOUNOT, 1969).

4.1.2. Particularités de la flore des eaux continentales de Madagascar

Madagascar est une île montagneuse dont les sommets culminent à près de 3000m. Le relief
de l’île présente une asymétrie est-ouest, avec un versant oriental abrupt et un versant occidental en
pente plus douce. Cette dissymétrie a pour conséquence une variabilité climatique surtout au niveau de
la précipitation, d’où la distinction des quatre grandes régions climatiques malgaches.
La multiplicité de ces conditions locales (topographique, géologique, pédologique…) et la diversité
des facteurs en présence (température, humidité, pH, vent, vitesse de l’eau…) en interaction entre eux
créent, à Madagascar, une multiplicité d’habitats, propices à une flore riche et variée ; le milieu
aquatique n’échappant pas à cette règle.

Les milieux humides malgaches constitués de biotopes lentiques (lacs) et lotiques (rivières)
d’importance forment un réseau hydrographique bien développé et dense, avec une superficie totale de
1 030 000ha soit 2% de la surface du territoire malgache (RAHARIMALALA, 2008 in mg.chm-
cdb.net/biodiversity).
Constitué par les marais peu profonds, les bords d’étangs, les berges et les rives, les suintements et les
sources, les points d’eau temporaire et les abords de rizières, le milieu humide représente une
transition entre les domaines aquatique et terrestre. La végétation qui colonise les berges de ces zones
humides constitue une variante édaphique de la forêt littorale (« tropical littoral woodland ») et est
communément appelé une forêt marécageuse d’eau douce (« tropical fresh- water swamp forest »).
Ses frontières sont peu nettes et certaines plantes se retrouvent même dans les deux domaines voisins
montrant, selon l’habitat ou la saison, des formes différentes et présentant les caractères des végétaux
aquatiques ou paludicoles. Ces espèces sont considérées comme espèces ubiquistes et limitrophes.
Trois types de plantes fréquentent cette végétation de berge (ASHTON, 1973, in ELOUARD
et al, 2001) :

 Les plantes aquatiques qui poussent en permanence dans le milieu liquide. Elles peuvent être
immergées, flottantes ou émergées. Leur structure et leur port sont adaptés à vivre dans l’eau.
Si le niveau de l’eau s’abaisse, les plantes peuvent survivre quelques temps en modifiant leur
port, mais meurent si le milieu s’assèche complètement.

31
Résultats et interprétations

 Les plantes semi- aquatiques qui exigent une période d’inondation temporaire et se
développent donc dans les zones temporairement inondées ainsi que sur les bords des plans
d’eau permanents, les milieux gorgés d’eau ou encore dans les zones d’eaux peu profondes.

 Les plantes terrestres hygrophiles qui se rencontrent normalement dans des milieux gorgés
d’eau ou humides et ne peuvent survivre que peu de temps lorsque le milieu est complètement
inondé.

Les milieux lotiques sont généralement plus pauvres en flore aquatique que les milieux
lentiques (ELOUARD et al, 2001). A ce titre, tout le long de la côte orientale de Madagascar, de Fort-
Dauphin à Fenerive- Est, des lagunes plus ou moins importantes séparées de la mer par des formations
dunaires couvertes de forêt littorale, sont fréquemment occupées par une végétation halophile
d’estuaire ou de marécage. Les espèces rencontrées y présentent des caractères adaptifs très variables,
apparentés aux végétaux terrestres et aquatiques. Dans les conditions favorables se rapprochant de
celles du milieu aquatique, elles sont constituées par des organes mous, bien verts, dépourvus de
cuticules, des stomates nombreux concentrés sur la surface inférieure des feuilles, des surfaces
foliaires développées (cas de la famille des ARACEAE) et une multiplication végétative active par
rhizomes ou bulbilles. Les feuilles sont persistantes, la reproduction sexuée aérienne est importante et
les fleurs à pigments violets et à pigments jaunes.

4.1.3. Systématique et biologie des principales espèces

4.1.3.1. Typhonodorum lindleyanum Schott


a) Systématique

La systématique de l’espèce Typhonodorum lindleyanum se présente comme suit :

Règne : VEGETAL
Embranchement : PHANEROGAMES
Sous-embranchement : ANGIOSPERMES
Classe : MONOCOTYLEDONES
Ordre : ARALES
Famille : ARACEAE
Sous-famille : PHILODENDROÏDEAE
Genre : Typhonodorum
Espèce : lindleyanum
Nom vernaculaire : Via (Betsileo), Viha (Antanôsy), Mangibo (sakalava)
Nom français : Oreille d’éléphant

La famille des ARACEAE à laquelle appartient l’espèce Typhonodorum lindleyanum


comprend environ 200 espèces de régions tropicales et subtropicales, plus rarement des régions
tempérées, 110 genres répandus dans le monde dont 10 genres et 19 espèces à Madagascar et dans
l’Archipel des Comores.
32
Résultats et interprétations

La clé des genres (BOGNER, PERRIER DE LA BATHIE, 1975 in RANDRIANTIANA,


2006) indique que le genre Typhonodorum englobe les plantes terrestres ou de marécages non
grimpantes ; elles présentent chacune un tubercule ou rhizome et des feuilles simples subtriangulaires
à nervures parallèles.

b) Biologie
Le Viha est une herbe vivace à tubercule, qui a l’allure d’un « bananier taro » pouvant
atteindre une hauteur de 2 à 4 m. Sa fausse tige couverte de vestiges de feuilles mortes de couleur
brune est surmontée de larges feuilles vertes dressées en panaché. La plante adulte porte, chaque
année, plusieurs inflorescences axillaires en épi. La fleur est supportée par un pédoncule de 40 à 50 cm
de longueur et 5 à 10 cm de diamètre. Elle est constituée de spathe de couleur blanche crème à
l’intérieur de laquelle se loge le spadice jaunâtre.

4.1.3.2. Bruguiera gymnorhiza Link.


a) Systématique
La systématique de l’espèce Bruguiera gymnorhiza se présente comme suit :

Règne : VEGETAL
Embranchement : PHANEROGAMES
Sous-embranchement : ANGIOSPERMES
Classe : DICOTYLEDONES
Ordre : RHIZOPHORALES
Famille : RHIZOPHORACEAE
Genre : Bruguiera
Espèce : gymnorhiza
Nom vernaculaire : Voasiho, Tangampoly, Tsitolona
Nom Français : Palétuvier noir, manglier noir

b) Biologie

Bruguiera gymnorhiza est un palétuvier de la famille des RHIZOPHORACEAE, présent dans la


plupart des mangroves des rivages des océans Indien et Pacifique. Habitant les lagunes, les deltas et
les marais, Bruguiera gymnorhiza est un arbre à contreforts et à pneumatophores portant de longues
plantules rappelant les gousses de vanille verte. Elle est originaire des régions tropicales d’Asie,
d’Afrique, de Malaise et présent sous tous les tropiques ; fréquent sur la côte ouest de Madagascar. Le
plus grand de ce palétuvier atteint 15m et possède une écorce noire, striée et fissurée. La Floraison et
la fructification s’effectue toute l’année. L’espèce se développe comme Rhizophora : répartition en
étoile des racines secondaires autour d’un pivot médian et leur forme boudinée.

33
Résultats et interprétations

4.2. ANALYSE ECOLOGIQUE DE LA VEGETATION DE BERGE

4.2.1. Analyse structurale

4.2.1.1. Structure floristique

4.2.1.1.1. Composition floristique


Dans l’ensemble de la zone d’étude, 126 espèces réunissant toutes formes biologiques (arbres,
arbustes, herbacées, lianes,, etc.)
etc. ont été identifiées. La liste floristique incluant le nom vernaculaire, le
nom scientifique, le genre et la famille de ces espèces recensées figurent en annexe (cf. annexe N°3).

Au point de vue systématique, les espèces qui colonisent le milieu aquatique se rencontrent
dans des familles très variées.

Mais c’est dans certaines familles, et


particulièrement des familles considérées
comme primitives (NYMPHEACEAE,…) que
l’hydrophytisme est le plus accentué.
Sporadiquement, certaines espèces qualifiées
d’hydrophytes existent dans diverses familles
terrestres (cas des FABACEAE, des
RAKOTONARIVO,2008 COMMELINACEAE…)

Photo 9 : Structure floristique de la formation végétale de berge

Lors de l’identification de la composition floristique de la formation marécageuse, quelques


difficultés ontt dû être surmontées. En fait, les noms vernaculaires des espèces rencontrées sur la berge
du complexe lagunaire se réfèrent sur leurs utilisations dans la vie quotidienne par la population et sur
leurs caractéristiques botaniques et écologiques. Par conséquent,
quent, certaines espèces qui s’avèrent de
moindre importance au point de vue socio-économique
socio économique n’ont pas été identifiées par l’assistance
locale : cas de l’espèce Sophora sp (FABACEAE), Desmodium sp (FABACEAE) et Oldenlandia sp
(RUBIACEAE).

Par ailleurs, un même nom vernaculaire est attribué à plusieurs espèces, cas de l’espèce
« Hazombato » pour désigner à la fois Campylospermum obtusifolium (OCHNACEAE), Mapouria
aegialodes (RUBIACEAE) et Psychotria sp (RUBIACEAE).

Les noms scientifiques de certaines espèces, surtout ceux des espèces de la strate herbacée,
n’ont pas pu être définis. En effet, la non précision et l’incertitude dans la détermination des herbiers
sont dues en principe à l’état de nombreux échantillons qui sont trop jeunes ou trop
tro vieux ou même
stériles (à l’état végétatif ou plantule). Des codes tels que sp1, sp2,
sp2 etc. leur sont donc attribuées pour
pouvoir les différencier les uns des autres.
34
Résultats et interprétations

4.2.1.1.2. Richesse floristique


Les 126 espèces qui composent la végétation de berge sont réparties dans 96 genres et 50
familles. Les familles les mieux représentées où appartiennent les 45% des espèces sont :
APOCYNACEAE, CYPERACEAE, FABACEAE, LAURACEAE, PANDANACEAE, POACEAE et
RUBIACEAE. Parmi ces familles, les FABACEAE et les POACEAE sont constituées par le plus
d’espèces, suivie des CYPERACEAE.
Ce qui conclut que la végétation de berge est constituée majoritairement d’une végétation à
dominance d’herbacées. Les autres familles ne sont représentées que par quelques espèces.
Au niveau du genre, les plus représentés sont :
 Le genre Pandanus (regroupant les espèces Pandanus rollotii, P. dauphinensis, P. peyrierasii,
P. platyphyllus, etc.)
 Le genre Cyperus (regroupant les espèces Cyperus prolifer, Cyperus sp, etc.)
 Le genre Panicum (regroupant les espèces Panicum sp, P. umbellatum)
En moyenne, pour le cas de la flore en bordure du réseau lagunaire Lanirano- Evatraha, un
genre n’est représenté que par 3 espèces au maximum, à l’exception du genre Pandanus qui compte 5
espèces. Il s’agit donc d’une formation végétale relativement du point de vue floristique pauvre par
rapport aux forêts littorales. Le tableau suivant illustre le pourcentage entre les familles les mieux
représentées.
Tableau 4: Tableau floristique

Familles les mieux Nombre de genres Nombre d’espèces


représentées
FABACEAE 13 15
POACEAE 7 10
CYPERACEAE 7 9
APOCYNACEAE 4 5
PANDANACEAE 1 5
RUBIACEAE 3 5
LAURACEAE 3 4
CLUSIACEAE 3 3
COMBRETACEAE 3 3
PTERIDACEAE 3 3
EUPHORBIACEAE 3 3
Autres 46 59
Total 96 126

La prédominance des FABACEAE, des CYPERACEAE et des POACEAE illustrée par ce tableau
témoigne de la typologie d’une végétation constituée majoritairement d’herbacées aquatiques ou semi-
aquatiques.

35
Résultats et interprétations

4.2.1.1.3. Diversité floristique


Le coefficient de mélange permet d’avoir une idée sur la diversité floristique et illustre la
répartition des espèces entre
re les individus présents.
présents. En excluant le tapis herbacé, le coefficient de
mélange de l’ensemble de la végétation est de 1/34,
1/ , ce qui sous entend qu’une espèce est représentée
en moyenne par 34 individus. Cette valeur permet d’affirmer que la diversité floristique
flo est moyenne
par rapport à la formation forestière littorale qui présente une diversité voisine de 1/16. Par
conséquent, la végétation a une tendance homogène au point de vue floristique.
L’indice de diversité de SIMPSON renseigne que le peuplement est dit peu diversifié s’il
prend une valeur inférieur à 0,25. Pour le cas du peuplement étudié, cet indice de diversité est de
l’ordre de DS = 0,76.. Ce qui confirme que le peuplement présente une légère variabilité de la
composition floristique et qualifié de « moyennement
nt diversifié et assez homogène » au point de vue
floristique avec quelques espèces dominantes.

4.2.1.1.4. Type biologique et spectre biologique


A un milieu
lieu déterminé correspond une physionomie particulière de la végétation, qui se traduit
à la fois par les structures et par les modes de vie des espèces. Chez la végétation de berge, sept (7)
formes sont rencontrées. Le spectre biologique présenté ci-
ci après montre la dominance des
phanérophytes ; viennent ensuite les cryptophytes (hydrophytes et géophytes),
géophytes) puis les chamaephytes,
les hémicryptophytes, les lianes et enfin les thérophytes.
Ph Ch Hcr Cr Th L
47,6% 11,1
11,1% 11,1% 17,5% 5,6% 6,3%

Figure 4: Proportion des types biologiques des espèces


Pour les Phanérophytes : les arbres et les arbustes que contient cette catégorie sont dans
l’ensemble de taille réduite. Dans la majorité des cas, les arbustes constituant la végétation
v dépassent
rarement les 4 ou 5m, d’où la dominance des nanophanérophytes et microphanérophytes qui est très
remarquée avec des pourcentages respectifs de 20,5% et 25,6%.

36
Résultats et interprétations

Ces individus ne sont pas groupés mais dispersées d’entre le tapis herbacé. Les
mésophanérophytes
rophytes ne présentent qu’une infime proportion (1,6%).
Pour les chamaephytes : elles sont constituées majoritairement d’espèces herbacées et
subligneuses appartenant aux familles des FABACEAE, des ASTERACEAE, des POACEAE et des
ACANTHACEAE.
Pour les cryptophytes: les géophytes ayant des bourgeons au dessous de la surface du sol
sont très peu représentés et sont formés par quelques espèces de la famille des POACEAE. En ce qui
concerne les hydrophytes, elles sont plus fréquentes et constituent les 16,8% des
de espèces. Possédant
essentiellement des bourgeons dans l’eau, cette forme biologique regroupe les espèces appartenant
généralement aux familles de CYPERACEAE, d’ARACEAE, de TYPHACEAE, de PANDANACEAE, etc.
Pour les hemicryptophytes : la plupart des espèces appartiennent à la famille des FABACEAE
et des POACEAE.
Pour les lianes épiphytes : les espèces appartenant à la famille des LAURACEAE, des
COMMELINACEAE, des ANNONACEAE et des CONVOLVULACEAE constituent 6,4% des espèces.
Ce système de classification des types biologiques de RAUNKIAER se base essentiellement
sur le comportement biologique et morphologique des espèces face aux conditions climatiques,
édaphiques et physiques du milieu. Par conséquent, ces dernières jouent des rôles très importants sur
l’installation des espèces et leurs adaptations par rapport au changement du milieu. L’opposition, entre
végétaux vivaces et annuels, est nette, ceci signifie que les types récents sont annuels et qu’ils
représentent des envahisseurs
eurs pénétrant dans des milieux ouverts (cas des
es graminées dans les savanes).
savanes

4.2.1.1.5. Affinités biogéographiques


Basée sur des recherches bibliographiques, la détermination
ation de la distribution au niveau
mondial des espèces et leurss affinités biogéographiques permettent d’apprécier l’amplitude écologique
de chaque espèce.

Figure 5: Proportion des affinités biogéographiques des espèces rencontrées.

37
Résultats et interprétations

La figure suivante montre la proportion en pourcentage des affinités biogéographiques des


espèces constituant la végétation de berge. Sont distinguées parmi les espèces recensées :
- Les espèces pantropicales (40,32% du total de la flore) ; constituées par une grande proportion
d’espèces à l’exemple de Acanthospermum verticillatum (RUBIACEAE), Cassytha filiformis,
(LAURACEAE), Cyperus sp2 (CYPERACEAE), Lumnitzera racemosa (COMBRETACEAE). Les
genres et les espèces représentés ont une très large dispersion dans tous les tropiques.

- Les espèces paléotropicales (6,45%), regroupant Nymphea stelleata (NYMPHEACEAE),


Bruguiera gymnorhiza (RHIZOPHORACEAE), Barringtonia racemosa (LECYTHIDACEAE) et
Phymatodes scolopendriana (POLYPODIACEAE). Elles sont réparties en Asie, en Afrique et à
Madagascar.

- Les espèces africano- malgaches (24,19%%), ce sont les apports du continent africain qui eut
des communications prolongées avec Madagascar, jusqu’à la fin du tertiaire. Cette catégorie est
représentée essentiellement par les espèces d’herbacées appartenant aux familles des POACEAE
et des FABACEAE, des CYPERACEAE, etc.

- Les espèces cosmopolites (14,52%), rassemblant les espèces plurirégionales telles Typha
angustifolia (TYPHACEAE), Pycreus sp (CYPERACEAE), Mimosa pudica (FABACEAE)
Mascarenhasia arborescens (APOCYNACEAE) et Imperata cylindrica (POACEAE), etc. Ces
espèces cosmopolites sont des espèces colonisatrices de différents milieux et ont parfois une
tendance invasive en relation avec leur aptitude chorologique. Etant originaires de contrées
lointaines et possédant une forte capacité de propagation, elles peuvent prendre le dessus sur les
espèces autochtones.

- Les espèces australo-malgaches (1,61%), les souches de ces plantes se retrouvent en Australie.
La majorité des représentants sont naturalisées, tel est le cas du Melaleuca viridiflora
(MYRTACEAE).

- Les espèces communes à Madagascar et aux Mascareignes (9,68%), ce sont les mêmes
spécimens trouvés en Indo- Malaisie et qui ont pu effectuer des migrations entre les pays de
l’Océan Indien.

- Les espèces endémiques (3,23%), ce sont des espèces dont l’aire de répartition se limite à
Madagascar. La végétation de berge est pauvre au niveau endémicité floristique car elle ne
présente que deux espèces d’affinité malgache : Aphloia theiaformis (APHLOIACEAE) et
Ravenala madagascariensis (STRELITZIACEAE).

La flore semi-aquatique malgache possède d’importants éléments exotiques. Selon


CABANNIS et al (1969), les rivages et les marais (milieux subaquatiques) comptent un nombre
important de spécimens introduits.
38
Résultats et interprétations

Beaucoup d’entre eux se sont naturalisées et sont même devenues des écotypes localisées.
Ceci pourrait être attribué au fait que Madagascar représente bien un pont géologique, géographique,
écologique et floristique entre les grands domaines de l’Est (Australie, Inde) et de l’ouest (Afrique du
Sud, Amérique du sud). En définitive, il s’avère que Madagascar est bien un ensemble de tout ce qui
l’environne de près ou de loin dans l’hémisphère sud, mais surtout une synthèse personnalisée de tous
ces apports.
L’étude de la répartition
rtition des plantes par milieu permet de dégager clairement l’importance des
influences extérieures et de noter la facilité de pénétration des étrangères dans divers domaines
(CABANNIS et al, 1969).

4.2.1.2. Structure spatiale

4.2.1.2.1. Analyse horizontale


a) Abondance
 Abondance absolue
La végétation de berge est représentée par 2173 ± 172 individus phanérophytes par hectare
regroupant les arbres, arbustes et arbrisseaux dont la hauteur dépasse les 1,50 m. Ces individus sont
inégalement répartis et dispersés d’entre le tapis herbacé, d’où certaines parcelles présentent plus de
tiges que d’autres, allant jusqu’à plus de 8000 individus par hectare.
Tableau 5:: Abondance absolue pour les espèces appartenant à la catégorie des phanérophytes

Types biologiques Paramètres Abondance absolue (N/ha)


Pharénophytes Moyenne 2173
Ecart type 1745,6
CV % 80
Erreur standard 172
 Abondance relative
Parmi les phanérophytes,
hanérophytes, l’abondance relative des espèces les plus abondantes sont présentées
présen
par la figure suivante :

Figure 6 : Abondance relative de chaque espèce


39
Résultats et interprétations

Le genre Pandanus domine le milieu, essentiellement dans la section eau douce, et compte
jusqu’à 500 individus à l’hectare. L’espèce Pandanus platyphyllus en est le plus abondant avec une
abondance relative de 23% sur l’ensemble de la végétation. Par ailleurs, au fur et à mesure d’entrer
dans la section estuarienne, les espèces de palétuviers comme Bruguiera gymnorhiza et Lumnitzera
racemosa sont abondantes avec 250
25 à 300 tiges par hectare.
En outre, l’espèce Melaleuca viridiflora,, qualifiée parmi les plus abondantes, est une espèce qui
colonise surtout les zones perturbées par les feux (vers l’embouchure de la rivière à méandre et en
bordure du lac Besaroy).

b) Dominance
L’évaluation de la dominance ou surface terrière est limitée seulement aux espèces dont le
nombre de tiges ont pu être comptés, ce qui exclut les espèces de la strate herbacée.
herbacée

 Dominance absolue

Bien que la végétation soit typiquement hydrophytique,, la surface terrière des phanérophytes
ayant atteint au minimum 5cm de diamètre a pu être évaluée. Illustrant le degré de remplissage de la
formation végétale, elle est de l’ordre de 18,19m²/ha.. Parmi les familles inventoriées, les plus
dominantes sont celle des MYRTACEAE avec 28,9%
% de la surface terrière totale,
totale suivi des
PANDANACEAE (20%), des RHIZOPHORACEAE (15,3%) et des COMBRETACEAE (10,5%).

 Dominance relative

Les espèces à surface


urface terrière élevée en pourcentage sont présentées dans la figure suivante.

Figure 7: Dominance relative de certaines espèces

Cet histogramme montre que, parmi les espèces appartenant à la catégorie des phanérophytes,
Melaleuca viridiflora (MYRTACEAE) est largement l’espèce ayant une dominance la plus élevée,
suivie de Pandanus platyphyllus (PANDANACEAE) et de Bruguiera gymnorhiza
(RHIZOPHORACEAE).
40
Résultats et interprétations

La dominance de la première espèce est attribuée à son fort envahissement dans les stations
récemment détruites par le feu. En effet, étant une espèce
esp capable de se régénérer
régénér après le passage du
feu,, elle colonise très vite les zones marécageuses surtout à l’entrée du lac Besaroy où certains
individus peuvent atteindre 30 cm de diamètre et 12m de haut.

c) Fréquence des espèces


 Fréquence absolue

Formulée à partir du tableau de présence-


présence absence pour toutes les espèces confondues, la
fréquence détermine le nombre d’occurrence de chaque espèce dans les parcelles de relevé.
Le tableau de fréquence montre les espèces les plus fréquentes (cf. annexe N°7), celles considérées étant
les espèces ayant été recensées dans au moins le tiers de la surface inventoriée, autrement dit ayant une
fréquence absolue supérieure à 35.

Les espèces Typhonodorum lindleyanum (ARACEAE) et Crinum firmifolium (LILIACEAE)


sont les deux
eux espèces les plus fréquentes. En effet, elles ont été identifiées dans plus de 50 plots parmi
les 103 inventoriés. Viennent
iennent après ces deux espèces Hibiscus tiliaceus et Barringtonia racemosa.

 Fréquence relative

La fréquence relative des espèces présentes dans au moins 40 plots, autrement dit le tiers de la
surface inventoriée, est présentée dans l’histogramme suivant :

Figure 8: Proportion des espèces les plus courantes

Les espèces présentées dans cette figure sont comprises entre un intervalle de fréquence de 40
à 60%. Elles ont une plus large valence écologique car elles sont plus fréquentes dans le milieu.

L’état de population de chaque espèce ainsi que la distribution des nombres d’espèces dans un
intervallee de fréquence peut être appréciée avec la courbe de fréquence de RAUNKIAER
(RANDRIANINDRIANA, 2008).
200
41
Résultats et interprétations

La courbe est effectuée en portant en abscisses les pourcentages de fréquences regroupés en


cinq classes et en ordonnées le nombre d’espèces qui, dans l’ensemble
l’ensemble des placettes, ont une fréquence
comprise dans l’intervalle des différentes classes.

Figure 9: Courbe de fréquence de toutes les espèces (établi selon le modèle de RAUNKIAER)

D’après
’après cette figure, les espèces de la végétation de berge appartiennent majoritairement à la
classe I regroupant les espèces ayant une fréquence entre 0 et 20%.
L’absence de la classe IV et V démontre que la fréquence de chaque espèce ne dépasse pas les
60%, ce qui laisse dire qu’aucune espèce n’est continuellement distribuée tout le long de la berge et
que chacune d’elles ont une exigence particulière vis-à-vis
vis vis du milieu. Leur présence est donc régie par
des facteurs stationnels.

Quant à l’allure de la courbe,


courbe, elle renseigne sur l’homogénéité floristique d’un groupe de
placettes. Selon RAMADE (1987) in RABENANTOANDRO (2001), lorsque la liste floristique ne
comporte pas d’élément étranger au groupement, l’histogramme s’ajuste sur une courbe régulière
unimodale.
dale. Donc, cette allure régulière en L indique que le relevé est floristiquement homogène.
d) Recouvrement
Pour les espèces d’herbacées, le recouvrement des espèces permet d’apprécier au mieux les
espèces abondantes du fait que le comptage des individus n’a pas été possible.
Le tableau suivant illustre le pourcentage de recouvrement moyen, pour toutes espèces réunies, par
type biologique.
Tableau 6 : Recouvrement en % des espèces regroupé par type biologique
Types biologiques
Paramètres Chamaephytes Hémicryptophytes Cryptophytes Thérophytes
Recouvrement moyen 32% 40% 71% 22%
Ecart type 20 35,8 30 25,1
CV % 63,3 90,2 42,2 114
Erreur standard 1,98 3,53 2,96 2,48
42
Résultats et interprétations

D’après ce tableau, les cryptophytes que composent les géophytes et les hydrophytes sont les
plus abondants et recouvrent les 2/3 de la surface inventoriée ; suivi des hémicryptophytes et des
chamaephytes. Les thérophytes n’en occupent que 22 ± 2,48 %. Bien que les espèces classées dans ces
types biologiques n’ont pas la même hauteur, la comparaison de leur taux de recouvrement permet de
déduire que les espèces hydrophytes et géophytes sont les plus abondantes. En effet, ce sont les
espèces qui présentent une biologie particulière adaptée au milieu humide, lesquelles appartiennent
généralement aux familles des CYPERACEAE, des ARACEAE, des PTERIDACEAE et des POACEAE.

Les espèces les plus abondantes sont résumées dans le tableau suivant avec leurs taux de
recouvrement respectifs par rapport à la surface totale inventoriée.

Tableau 7: Taux de recouvrement des espèces les plus abondantes

Recouvrement Hauteur
Espèces Type biologique
(%) moyenne (m)
Typhonodorum lindleyanum Viha 33 2 Cryptophytes
Acrostichum aureum Harakaraky 32 2 Cryptophytes
Eleocharis plantaginea Harefo 30,8 1,5 Hémicryptophytes
Hypparhenia sp Tsingirifiry 30 0,5 Hémicryptophytes
Typha angustifolia Vondro 29 2 Cryptophytes
Xyris semifuscalus Forombato 26,3 1,3 Thérophytes
Panicum sp. Zama 25,7 1 Thérophytes
Cyperus polifera Beloha 25,7 1 Hémicryptophytes
Acanthospermum sp Fetsaho 23,2 0,8 Chamaephytes
Cyperus sp2 Vendrana 23 1,5 Cryptophytes

Ce tableau montre que la plante d’eau douce Typhonodorum lindleyanum (Viha) domine en
bordure des plans d’eau et présente un recouvrement moyen de 33% de la surface inventoriée. A part
cette espèce, les espèces Cyperus sp (CYPERACEAE, Vendrana), Eleocharis plantaginea (Harefo,
CYPERACEAE), Typha angustifolia (TYPHACEAE, Vondro) et Hypparhenia sp (POACEAE,
Tsingirifiry) sont également abondants. Il met surtout en exergue la manière dont les individus d’une
espèce occupent l’espace.

Combinée avec d’autres informations tels le nombre de tiges et le caractère de sociabilité des
espèces (individu solitaire, toujours en groupe, en touffes), le degré de recouvrement peut être un
complément de l’analyse de l’abondance particulièrement pour les espèces d’herbacées.

43
Résultats et interprétations

4.2.1.2.2. Analyse verticale

a) Structure des hauteurs


Données par la distribution du nombre de tiges par classe de 2m de hauteur, la
l structure des
hauteurs permet de montrer la strate d’appartenance de chaque espèce (cf. Annexe N°5). La figure
suivante illustre cette distribution des tiges par classe de hauteurs.

Figure 10: Structure de la végétation par classe de hauteurs

Il s’agit d’une formation végétale relativement basse dont la hauteur moyenne de la voûte est
de 6 à 8m avec quelques émergents comme Dicrostachys pocifoliata (FABACEAE), Melaleuca
viridiflora (MYRTACEAE) pouvant atteindre plus de 12m et dont le diamètre n’excède pas 25-30cm.
25

Cette formation végétale est composée de :

- Une strate supérieure entre 6 à 8m, relativement faible tant en nombre d’individus qu’en
espèce, et constituée
uée principalement par des espèces ligneuses telles Terminalia catappa
(COMBRETACEAE), Melaleuca viridiflora (MYRTACEAE) et Mimusops commersonii
(SAPOTACEAE). Cette structure haute n’est observée que sur quelques stations, plus
particulièrement sur les dunes fossiles.

- Une strate intermédiaire à 4 à 6m caractérisée par les espèces de palétuviers : Bruguiera


gymnorhiza, Lumnitzera racemosa ainsi que quelques espèces ligneuses à l’exemple de
Mapouria aegialodes (RUBIACEAE), Flacourtia sp (FLACOURTIACEAE), Oncostemum
dauphinense (MYRSINACEAE), Casuarina equisetifolia (CASUARINACEAE), Hibiscus
tiliaceus (MALVACEAE) et Barringtonia racemosa (LECYTHIDACEAE).

44
Résultats et interprétations

- Une strate inférieure située à moins de 4m,, c’est la strate d’appartenance des individus non
ligneux, où dominent les espèces typiques des milieux humides telles Pandanus sp
(RANDANACEAE), Phragmites mauritianus (POACEAE), Typhonodorum lindleyanum
(ARACEAE), Ravenala madagascariensis (STRELITZIACEAE)

- Une strate herbacée dépassant rarement les 2m, colonisée


ée par des herbacées relativement
denses, elle estt représentée par les espèces : Scleria angusta (POACEAE), Typha angustifolia
(TYPHACEAE), Panicum sp. (POACEAE), Acrostischum aureum (PTERIDACEAE) ainsi que
les régénérations naturelles.

b) Structure totale
La structure totale renseigne sur la variabilité du nombre de tiges d’une classe de diamètre à
une autre et donne des indications sur les caractéristiques actuelles et la tendance évolutive du
peuplement (RAJOELISON, 1997). Elle est montrée par la figure suivante :

Figure 11: Structure par classe de diamètre

L’allure exponentielle de la courbe témoigne de la densité très élevée de tiges de petit


diamètre. En effet, étant une végétation plutôt pauvre en arbres de gros diamètre, les individus sont
concentrés dans les classes de diamètre inférieures à 15cm. Néanmoins, des individus de 20 à 25cm de
diamètre, voire même jusqu’à 35cm, sont également notés avec un nombre
nombre de tiges faible.

Ils sont essentiellement constitués par l’espèce Melaleuca viridiflora qui a envahi certaines
stations suite à la propagation des feux, ainsi que certains palétuviers qui abordent les rivières.
Cette courbe de distribution du nombre des individus par classe de diamètre montre que le
nombre de tiges par hectare est inversement proportionnel au diamètre des individus. Le tableau des
individus groupés par classe de diamètre est présenté en annexe (cf. Annexe N°6).

45
Résultats et interprétations

c) Le profil schématique de la végétation


L’inexistence de données sur les coordonnées de l’arbre et l’index PHF a conduit à
l’élaboration du profil schématique qui est une représentation de la structure verticale de la végétation
en utilisant la composition floristique, la dominance et la hauteur de chaque individu.

45 : Typhonodorum lindleyanum 15 : Pandanus rollottii


25 : Barringtonia racemosa 10 : Cyperus sp et Phragmites mauritianus

Figure 12 : Profil schématique de la zone à Typhonodorum lindleyanum (ARACEAE)

118 : Bruguiera gymnorhiza


96 : Lumnitzera racemosa
27 : Typha angustifolia et Acrostichum aureum

Figure 13 : Profil schématique de la zone à Bruguiera gymnorhiza (RHIZOPHORACEAE)

Les deux profils mettent en évidence l’existence de deux strates, néanmoins la tendance à la
monostratification est observée sur certains sites. La canopée se situe entre 4 et 5m. Les espèces les
plus dominants sont les hydrophytes tels Typhonodorum lindleyanum et Pandanus sp, ainsi que les
palétuviers : Bruguiera gymnorhiza, Barringtonia racemosa.
46
Résultats et interprétations

4.2.2. Analyse de la régénération naturelle

4.2.2.1. Définition de la régénération naturelle

La régénération naturelle est l’ensemble des processus naturels par lesquels les individus se
reproduisent dans une formation végétale, par graines ou par multiplication végétative (ROLLET,
1963, in RANDRIANINDRIANA, 2008). La régénération prise en considération constitue les jeunes
bois de diamètre inférieur à 5cm et dont la hauteur ne dépasse pas 2m.

4.2.2.2. Analyse floristique de la régénération

4.2.2.2.1. Composition et richesse floristique

Les 34 espèces constituant les jeunes bois inventoriés sont réparties dans 23 familles et
30 genres. La famille des FABACEAE est la plus représentée avec 5 espèces identifiées. La flore est
relativement pauvre au point de vue floristique vu que la plupart de ces familles sont représentées par
une ou au plus deux espèces. La liste floristique est présentée en annexe (cf. annexe 7).

4.2.2.2.2. Diversité floristique

Le coefficient de mélange illustrant la répartition des espèces entre les individus de


régénération présents. Le coefficient de mélange des jeunes bois est de 1/22 ; une espèce est donc
représentée en moyenne par 22individus. Cette valeur permet d’affirmer que la diversité floristique est
moyennement faible et par conséquent la régénération a une tendance homogène au point de vue
floristique. L’indice de diversité de SIMPSON est de l’ordre de DS= 0,75. Ce qui confirme que le
peuplement est « moyennement diversifié et assez homogène » au point de vue floristique avec
quelques espèces dominantes.

4.2.2.3. Structure horizontale

4.2.2.3.1. Abondance

L’abondance de la régénération naturelle est de 768 individus par hectare. Elle est très faible
par rapport au nombre d’individus de régénération dans les forêts littorales, ceci pourrait être dû la
difficulté de survie des jeunes plantules face à la forte densité du tapis herbacé. En effet, plus la
densité de la population est forte, plus la sélection naturelle entre espèces est rigoureuse.

Parmi les espèces inventoriées, le palétuvier Bruguiera gymnorhiza (RHIZOPHORACEAE) est


la plus abondante car il constitue les 50% des individus de régénération. Ensuite, viennent l’espèce
Pandanus platyphyllus (PANDANACEAE), Melaleuca viridiflora (MYRTACEAE), Lumnitzera
racemosa (COMBRETACEAE) et Barringtonia racemosa (LECYTHIDACEAE).

47
Résultats et interprétations

Le nombre de tiges par hectare des espèces les plus abondantes est présenté dans le tableau
suivant :
Tableau 8: Les jeunes bois les plus abondantes

Abondance absolue Abondance relative


Espèces Familles
(N/ha) (%)
Bruguiera gymnorhiza RHIZOPHORACEAE 357 42,00
Pandanus platyphyllus PANDANACEAE 113 14,71
sp4 ONAGRACEAE 39 5,08
Melaleuca viridiflora MYRTACEAE 35 4,56
Lumnitzera racemosa COMBRETACEAE 34 4,43
Barringtonia racemosa LECYTHIDACEAE 32 4,17
Mapouria aegialodes RUBIACEAE 16 2,08
Mascarenhasia arborescens PANDANACEAE 15 1,95
Hibiscus tiliaceus MALVACEAE 15 1,95
Psorospermum revolutum CLUSIACEAE 12 1,56

4.2.2.3.2. Dominance

La dominance absolue des jeunes bois est négligeable et équivaut à D= 0,46m²/ha. Quant à la
dominance relative de chaque espèce, elle est exprimée dans la figure suivante :
Tableau 9: Surface terrière exprimée en % pour les espèces dominantes
Dominance absolue Dominance relative
Espèces Familles
(m²/ha) (%)
Bruguiera gymnorhiza RHIZOPHORACEAE 0,15 32,05
Pandanus platyphyllus PANDANACEAE 0,14 29,97
Barringtonia racemosa LECYTHIDACEAE 0,03 6,48
Melaleuca viridiflora MYRTACEAE 0,02 4,90
Mapouria aegialodes RUBIACEAE 0,02 3,27
Mimosa latispinosa FABACEAE 0,01 2,98
Psorospermum revolutum CLUSIACEAE 0,01 2,69
Eliea articulata CLUSIACEAE 0,01 2,33
Lumnitzera racemosa COMBRETACEAE 0,01 2,28
Dracaena reflexa CONVALLARIACEAE 0,01 1,69

Ce tableau montre que, parmi les espèces appartenant à la catégorie des phanérophytes,
Bruguiera gymnorhiza (RHIZOPHORACEAE) et Pandanus platyphyllus (PANDANACEAE) sont
largement les espèces à dominance plus élevée. B. gymnorhiza est donc une espèce à la fois abondante
et dominante en terme de régénération naturelle.

48
Résultats et interprétations

4.2.2.3.3. Fréquence

Les espèces les plus fréquentes présentées dans la figure suivante sont celles
cell qui représentent
les 50% de la fréquence totale de toutes les espèces de régénération naturelle.

Figure 14: Fréquence relative des jeunes bois

4.2.2.4. Indice de valeur d’importance (IVI)

L’abondance relative permet de distinguer la prépondérance de chaque espèce dans le


peuplement. Cette prépondérance d’espèce peut être également mise en évidence par l’analyse de la
valeur d’importance des espèces. L’indice de valeur d’importance de chaque espèce résulte de la
somme de l’abondance relative, de la fréquence relative
relative et de la dominance relative. L’IVI des espèces
qui présentent une abondance relative cumulée d’au moins 50% du total est exprimée dans le tableau
suivant :

Tableau 10 : Valeur d’importance de quelques espèces


Nom Abondance Fréquence Dominance
Nom scientifique IVI
vernaculaire relative (%) relative (%) relative (%)
Bruguiera gymnorhiza Voasiho 46,48 12,61 32,05 91,14
Pandanus platyphyllus Fandramamy 14,71 8,40 29,97 53,08
Barringtonia racemosa Fotadrano 4,17 9,24 6,48 19,89
Melaleuca viridiflora Kininibonaky 4,56 9,24 4,90 18,70

L’analyse de l’« indice de valeur d’importance » de chaque espèce permet d’évaluer


l’importance de la place occupée par chacune d’elle. Le tableau montre bien la prépondérance des 2
espèces : Bruguiera gymnorhiza et Pandanus platyphyllus qui représentent 60% de l’abondance totale,
ces espèces à IVI élevéé sont dites dominantes. Ceci peut être expliqué par le grand nombre d’individus
semenciers. Barringtonia racemosa et Melaleuca viridiflora viennent après avec des IVI respectifs de
19,8 et 18,70.
49
Résultats et interprétations

4.1.1.1. Taux de régénération

L’évaluation de la régénération naturelle permet une estimation du potentiel de régénération


du peuplement. Pour une espèce, ce potentiel de régénération est apprécié avec l’échelle de ROTHE.
Selon la formule de ROTHE, une espèce qui présente un taux de régénération TR inférieur à 100% est
en difficulté de régénération. Si TR est compris entre 100 et 1000%, l’espèce présente une bonne
régénération ; et s’il est supérieur à 1000%, l’espèce a une très bonne régénération
(RANDRIANINDRIANA, 2008).

Les trois espèces : Dracaena reflexa (CONVALLARIACEAE), Mapouria aegialodes


(RUBIACEAE) et Bruguiera gymnorhiza (RHIZOPHORACEAE) ont respectivement un taux de
régénération TR (%) de 500, de 200 et de 144, ce sont donc des espèces qui présentent une bonne
régénération. Quant aux autres espèces, elles ont un taux de régénération TR(%) inférieur à 100, de ce
fait, elles sont qualifiées d’espèce en difficulté de régénération, ce qui pourrait être expliqué par la
forte sélection naturelle interspécifique dû à la densité élevée de la strate herbacée, et par conséquent,
les jeunes recrûs n’arrivent pas à survivre face cette sélection naturelle.

RAKOTONARIVO,2008

Photo 10: Régénération naturelle de Bruguiera sp (gauche) et de Pandanus sp (droite)

50
Résultats et interprétations

4.3. PARAMETRES STATIONNELS DU MILIEU


Puisque l’objectif de la présente étude est de mettre en évidence les relations qui existent entre
la végétation et le milieu, il est indispensable de caractériser celui-ci
celui ci aussi précisément que possible.
Le milieu est donc décrit par la prise en compte des
des paramètres aptes à traduire les variations possibles
du milieu dans le temps et dans l’espace. Par conséquent, le paramètre pris en considération pour le
milieu lagunaire sera le facteur salinité. La salinité est un paramètre variable, dans le temps et dans
d
l’espace, ce qui est une caractéristique commune de toutes les lagunes.
lagunes
Obtenue à partir des moyennes la salinité prélevée pour les années 2005, 2006 et 20071, la
figure suivante illustre la variation de la salinité de l’eau tout au long du réseau lagunaire.
lagu

Figure 15 : Variation longitudinale de la teneur en sel du milieu


L’allure de la courbe permet de caractériser deux milieux bien distincts :
- Le milieu fluvio-
fluvio lacustre ou dulcicole
L’environnement fluvio-lacustre
fluvio est caractérisé par les profils des stations du lac Lanirano et
de la rivière à méandres. Aucune salinité n’est
n’ discernée dans ce secteur et l’eau y est généralement
dulcicole. Toutefois, en saison sèche,
sèche des salinités de moins de 2 ‰ sont mesurées dans les eaux
ea de
fonds de la station, ce qui confirme
confirm le caractère dulcicole de cet environnement.
- Le milieu estuarien
L’environnement estuarien est la zone où les eaux douces de la rivière Lanirano, du lac
Lanirano, de la rivière à méandres et de la rivière Mandromodromotra,
Mandromodromotra, qui draine aussi les eaux des
marécages, se mélangent aux eaux marines de la baie de Fort-Dauphin.
Fort Il est caractérisé par les profils
de station du lac Besaroy (S11,
11, S12),
S12 du lac Ambavarano (stations S13,
13, S14, S12),
S12 de la rivière Anony
(S16 à S19)) et de la rivière Mandromodromotra (stations S21
S à S24). La salinité constitue le paramètre
physico-chimique
chimique qui détermine l’étendue d’un milieu estuarien.

1
2005, 2006 et 2007 : Années précédant la construction du seuil déversoir, et donc considérées
considérée comme années de
référence où aucune modification significative de la salinité n’est encore perçue.

51
Résultats et interprétations

D’amont en aval, le milieu estuarien commence à l’entrée du lac Besaroy avec une salinité de
4,2 ± 0,9 ‰, en saison sèche comme en saison humide. A l’entrée du lac Ambavarano, elle est de
l’ordre de 7,5 ± 0,5‰ et accuse une diminution brusque jusqu’à 5 ‰ ou 6‰ en aval due au
déversement de la rivière Mandromodromotra à Ambavarano. Soumise à l’influence périodique de la
mer, l’eau de la rivière Anony est plus salée avec une concentration en sel variant de 15 à 20 ± 1,5‰.
L’évolution latérale de la salinité entre les transects selon les différentes profondeurs est illustrée par
l’existence d’un double gradient ou variation :

- une stratification haline selon la profondeur, autrement dit une salinité toujours plus élevée en
profondeur qu’en surface, ce qui constitue la particularité des milieux estuariens.
- des isohalines qui s’organisent en valeurs décroissantes de l’aval vers l’amont, ce qui laisse
penser que le gradient de salinité entre l’estuaire et les sources d’eau douce est bien marqué.

Cette variation en fonction de la profondeur de l’eau est illustrée dans la figure suivante :

Figure 16 : Variation verticale de la teneur en sel de l’eau.

Cette figure démontre que la teneur en sel augmente au fur et à mesure d’entrer en profondeur.
Cette tendance peut être expliquée par l’effet de la gravité entrainant les particules vers le fond.

Les caractéristiques statistiques des valeurs de salinité prises à trois profondeurs différentes
sont résumées dans le tableau suivant.

Tableau 11 : Variables descriptives de la teneur en sel du milieu

Ecart-type
Ecart-
Echantillons Effectif Moyenne Variance de la Maximum
type
moyenne
Salinité à la surface 21 3,17 23,17 4,81 1,05 18,60
Salinité à 0,5 m 21 3,83 37,50 6,12 1,33 22,40
Salinité à 1m 21 5,35 74,10 8,61 1,88 31,55

52
Résultats et interprétations

Quant à la comparaison de la salinité prélevée sur les deux rives, le résultat du test bilatéral
« T-test » montré dans le tableau suivant, permet d’affirmer qu’au seuil de signification α= 0,05 ;
l'hypothèse nulle d'égalité des moyennes de salinité des deux rives du plan d’eau ne peut pas être
rejetée. Autrement dit, la différence entre les moyennes de salinité de la rive gauche et la rive droite
n'est pas significative. Par conséquent, la variation de la salinité de l’eau du complexe lagunaire est
perçue longitudinalement d’amont en aval.

Tableau 12 : Résultats du test T de Student pour comparaison de 2 échantillons indépendants :

Intervalle de confiance à 95% -2,66à 1,77


Z (valeur observée) -0,39
Z (valeur critique) 1,96
p-value bilatérale 0,69
Alpha 0,05

4.3.1. Classification des valeurs de salinité

Pour l’étude de la corrélation entre la structure floristique de la végétation et le facteur salinité


et en vue de mieux interpréter les résultats, il s’avère essentiel de classifier les valeurs en gradient de
salinité. En effet, l’approche par gradient permet d’apprécier la distribution des espèces par rapport
aux gradients du milieu et de comprendre ainsi les rapports entre stations et populations spécifiques
(WHITTAKER, in GOUNOT, 1969).
Ainsi, six classes de salinité qui sont délimitées par des « barres de salinité » sont établies.
Cette classification tient compte du critère homogénéité de l’état général des parcelles à l’intérieur
d’une classe.
Tableau 13 : Les classes de salinité et leurs localités

Classe Salinité Localités


1 0 - 0,99 Lac Lanirano
2 1 - 1,99 Rivière à méandre
3 2 - 4,99 Lac Besaroy
4 5 - 8,99 Lac Ambavarano
5 9 - 14,99 1ère km de la rivière Anony
6 15 - 20 Rivière Anony jusqu’ à l’embouchure

La classe 5 qui se situe géographiquement entre l’embouchure du lac Ambavarano et la rivière


Anony, présente un large intervalle très variable allant de 7 à plus de 15‰. Deux phénomènes
l’expliquent : d’une part la rivière Mandromodromotra qui se déverse à Ambavarano atténue la teneur
en sel, et d’autre part la remontée temporaire de l’eau de mer vers la lagune entraine son augmentation
brusque, d’où la grande amplitude de variation de la salinité dans cette station.
53
Résultats et interprétations

Les barres de salinité qui délimitent chaque classe sont présentées dans la carte suivante :

Carte 3 : Les gradients de salinité (Source : Auteur, 2008)

4.3.2. Tendance évolutive de la salinité du milieu


Le seuil déversoir aura pour effet de modifier de manière permanente la salinité des eaux en
amont. Il aura entre autres comme conséquence d’éliminer la circulation à deux couches qui rend
possibles les échanges de sel et de sédiments entre le lac Ambavarano, la rivière Mandromodromotra
et la rivière Anony. Ainsi, il n’y aura plus pénétration de sel et de particules en suspension de
l’estuaire dans les lagunes jusqu’au lac Besaroy et dans la rivière Mandromodromotra jusqu’à trois
kilomètres de son embouchure.
54
Résultats et interprétations

La mesure de salinité effectuée en mars 2008, année suivant la construction du seuil déversoir,
a révélé un changement notable de la salinité. Cette modification est illustrée par la figure suivante :

‰ Evolution de la salinité
40
35
30
25
20
15
10
5
0
S01 S03 S05 S07 S10 S12 S14 S16 S18 S20 Avant
Stations de prélèvement Après

Figure 17: Changement de la salinité avant et après l’installation du seuil déversoir.

Une tendance à la diminution progressive de la salinité du milieu traduite par la transformation


de l’eau saumâtre en eau douce est déjà observée actuellement (année 2008). En effet, les valeurs
prélevées sur chaque station sont réduites presque de moitié, et tendent vers zéro au fur et à mesure.
Toutefois, l’objectif de rendre nulle la salinité en amont du lac Ambavarano n’est pas encore atteint.

La carte 4 illustre le changement attendu de la salinité après la construction du seuil déversoir.


Elle montre la répartition des eaux salées avant et après la construction du seuil déversoir. Après la
construction, la zone en amont du seuil déversoir, initialement composée d’eau douce et d’eau
saumâtre, suit de manière permanente une tendance vers l’eau douce; tandis que l’aval sera de plus en
plus constitué d’eau salée. En effet, le seuil déversoir aura également comme conséquence d’éliminer
la circulation à deux couches qui rend possible les échanges de sel et de sédiments entre le lac
Ambavarano, la rivière Mandromondromotra et la rivière Anony. Ainsi, il n’y aura plus de pénétration
de sel et de particules en suspension de l’estuaire dans les lagunes jusqu’au lac Besaroy et dans la
rivière Mandromondromotra jusqu’à trois kilomètres de son embouchure.

55
Résultats et interprétations

La carte illustrant ce changement de salinité est présentée ci- après :

Carte 4: Simulation de l’évolution de la salinité au cours du projet


(Source : QMM, 2007 in RABENANTOANDRO et al, 2007)
56
Résultats et interprétations

4.4. MENACES ET PRESSIONS

Les enquêtes et entretiens effectués auprès des personnes ressources ont aboutit à vérifier les
menaces et les pressions sur le milieu. Les principales menaces et pressions sont consécutives aux
actions anthropiques comme le feu, à l’érosion de berge, à l’ensablement ou à l’envasement du fait
d’apports de sédiments dû à la dénudation du sol.

4.4.1. Le problème de feux

L’action destructrice des feux qui est fonction de son intensité, de sa fréquence et de sa durée,
s’exerce essentiellement sur la végétation ligneuse, principalement par la destruction des semis. Par
contre, bon nombre d’espèces herbacées survivent fort bien, les thérophytes parce que leurs graines
sont à l’abri dans le sol, les vivaces parce que leurs bourgeons sont protégés. Chez les graminéens
cespiteuses, les jeunes innovations, à l’abri des bases foliaires et des chaumes, se retrouvent intactes
après passage du feu. Ainsi, les feux agissent en inhibant le développement de la végétation ligneuse,
au profit des graminées, d’où la colonisation du milieu par ces dernières et la tendance à la
monospécificité de la végétation sur certaines stations. En effet, les parcelles incendiées en bordure de
la rivière à méandre sont actuellement couvertes par les espèces Typha angustifolia (TYPHACEAE,
Vondro) et Cyperus sp (CYPERACEAE, Vendrana).

Par ailleurs, les espèces vivant dans les savanes et prairies marécageuses présentent un certain
nombre de particularités structurales et biologiques : fréquence d’une couche subéreuse épaisse chez
les arbres, abondance des cryptophytes, floraison après le passage des feux. Ces diverses particularités
sont autant des caractères qui favorisent la survie des espèces, tant vis-à-vis du passage des incendies
que vis-à vis des changements des facteurs stationnels. Il peut donc être envisagé que l’existence d’une
flore « adaptée » au rythme annuel des feux pourrait résulter d’une sélection exercée par ceux- ci,
certaines espèces de la flore primitive ayant pu être éliminées (KUHNOLTZ-LORDAT in SCHNELL,
1971). Inhibant le développement de la végétation ligneuse au profit des graminées savanicoles, les
feux favorisent donc l’extension des espèces de groupements ouverts au détriment des espèces pré-
existantes (SCHNELL, 1971). L’abondance de ces pyrophytes, plantes qui, par leur structure et par
leur mode de vie (et notamment leur rythme annuel), sont aptes à supporter les feux et vivent dans les
formations incendiées, témoigne donc de la fréquence, de la durée et de l’intensité des feux que
subissent la végétation marécageuse de berge de Lanirano-Evatraha.

57
Résultats et interprétations

Les photos 8 et 9 illustrent les conséquences du feu sur la végétation (tendance à un


repeuplement par des graminées)

RAKOTONARIVO,2008

Photo 11 : Parcelle récemment incendiée (en arrière plan du Typhonodorum lindleyanum) d’ où


domine une formation graminéenne.

RAKOTONARIVO,2008 RAKOTONARIVO,2008

Photo 12 et Photo 13 : Tendance d’invasion du Melaleuca viridiflora (Niaouli) sur les zones de
passage des feux.

4.4.2. Phénomène d’érosion


L’érosion des berges entre le lac Lanirano et l’estuaire de la rivière Anony est un phénomène
peu fréquent et très localisé. On dénombre environ dix secteurs portant des traces d’érosion active sur
les 12 km linéaires de cette zone. Les berges concernées sont toutes constituées de sables fins. En
regard à la taille des plans d’eau, elles constituent une faible source de sédiments.

4.4.2.1. Berges du lac Lanirano

A l’extrémité sud-ouest du lac, la rive présente trois secteurs en érosion. Les dunes fossiles de
plus de 8 m de hauteur sont déstabilisées par la disparition partielle ou totale du couvert végétal
forestier, de sorte que les sédiments des versants glissent peu à peu dans le lac. L’absence de
végétation sur le versant permet de supposer que les glissements de sable sont relativement continus.
58
Résultats et interprétations

Les zones affectées sont vraisemblablement en expansion


ex vu l’ampleur des surfaces
avoisinantes, uniquement couvertes d’herbacées.
d’herbacées Les deux autres points d’érosion sont localisés plus
loin à l’est des précédents. On y observe une érosion des berges d’au plus
us 1 mètre de hauteur et se
terminant en pente douce jusqu’au niveau du lac.

4.4.2.2. Berges de la rivière à méandres


Les zones d’érosion sont situées dans les méandres après les deux premiers kilomètres à la
sortie du lac Lanirano. La rive concave du méandre en amont
am du village d’Andrakaraka présente des
berges jusqu’à 1,80 m de haut au dessus du niveau de la rivière. Les
es berges érodées sont constituées à
la base de sables fins recouverts de 0,30 m de matière organique. Les sables sont sapés par l’érosion de
sorte que la matière organique de surface s’éboule peu à peu, laissant pendre le réseau racinaire.
Pour les autres sections de la rivière,, le pied de la berge est protégé par de la végétation semi-
aquatique.

4.4.2.3. Berges du lac Ambavarano et de la rivière Anony


Les points d’érosion sont tous situés en bordure sud, directement au pied des dunes fossiles.
La forme tronquée des versants nord des dunes de ces secteurs,
secteurs atteignent 30 à 40 m de haut,
haut indique
que l’érosion par les courants de la rivière Anony a pu s’étaler sur plusieurs millénaires (CSSA, 2001).
La végétation riveraine occupe le bas des versants.. Les versants présentent plusieurs formes
d’instabilité qui signalent un apport de sédiments potentiellement très important. Des cicatrices
d’arrachement des sédiments
ts sont remarquées lesquelles forment, à plusieurs endroits, des glissements
générant des coulées de sédiments aboutissant au pied du versant et détruisant
nt la végétation riveraine
semi-aquatique. La présence de troncs calcinés indique qu’une végétation forestière
for couvrait encore
récemment ces versants et que des incendies ont détruit la couverture végétale.
végétale La déstabilisation de
ces versants semble être un phénomène récent, et possiblement une conséquence directe de la
déforestation du milieu.

RAKOTONARIVO,2008 RAKOTONARIVO,2008

Photo 14 : Erosion active sur le versant de la Photo 15 : Erosion de berge de sédiments


dune, partie rive sud- ouest du lac Lanirano dans la rivière à méandres malgré l’existence
de végétation aquatique au pied de la berge
59
Résultats et interprétations

4.5. ANALYSE CORRELATIVE ENTRE LA VEGETATION ET LA SALINITE DE L’EAU


La répartition des biocénoses est liée à l’ensemble des caractères physiques et chimiques du
milieu. Son influence sur la localisation des êtres vivants peut être illustrée par la zonation de la
végétation qui s’établit dans le milieu. Ainsi, pour une végétation de berge, cette zonation est dictée
par le comportement de chaque espèce vis-à-vis du facteur prépondérant du milieu : l’eau, qui parait
jouer le rôle le plus important dans le déterminisme des groupements végétaux. Ces derniers se
répartissent, en fait, selon la profondeur de l’eau le long des rives, selon sa composition chimique (sels
minéraux, matière organique, acidité), ou encore ses caractéristiques physiques (variations de niveau,
durée des périodes d’émersion, la turbidité), et enfin du substrat (LACOSTE et al, 1969). Pour le cas
de la berge du réseau lagunaire Lanirano-Evatraha, elle est colonisée par une végétation spéciale, où
des contrastes existant, sur le plan de la flore et des groupements végétaux, peuvent être expliqués par
l’existence à la fois d’un milieu dulcicole, estuarien et salé. D’où la présence d’une gamme d’espèces
halophiles sur le milieu. Mais la tolérance au sel de ces espèces est très variable, chacune atteignant un
optimum de développement pour des teneurs en NaCl bien définies. Aussi, est-il possible d’observer
autour de ces étangs littoraux une zonation de différents groupements végétaux halophiles en fonction
d’un gradient de salinité.

4.5.1. Similarité entre les relevés

L’analyse différentielle permet de regrouper les relevés qui présentent entre eux le plus de
ressemblance au point de vue floristique. Obtenue à partir du tableau de présence- absence des
espèces, l’indice de SOERENSEN qui traduit le coefficient de similitude entre relevés pris deux à
deux se présente sous forme de matrice de similarité. En principe, deux relevés sont considérés comme
similaires s’ils ont un indice de similitude ≥ 50%.
D’après le résultat, il peut être conclut que la végétation est floristiquement homogène mais la
composition floristique varie beaucoup d’une parcelle à une autre. Cette variation peut être expliquée
par nombre de facteurs :
- D’une part, l’intensité des pressions telles la persistance des feux sur certaines stations
entrainant l’invasion des graminées et par conséquent la tendance à la savanisation et à la
monospécificité de celles-ci. De même, la conversion des berges en terrains rizicoles ont
souvent comme conséquence la colonisation des plantes rudérales. Ce phénomène est
surtout fréquent dans la rive gauche de la rivière à méandres près du village Andrakaraka.
Il se pourrait donc que l’affinité floristique entre certains relevés exclue la caractéristique
initiale de sa flore.

- D’autre part, la variation du gradient de facteur déterminant dans les différentes stations.
En effet, la variation de la composition floristique est présidée par le fait que chaque
espèce possède une amplitude écologique, au-delà de laquelle elle disparait.

60
Résultats et interprétations

Par ailleurs, comme la végétation pourrait servir d’indicateur écologique du milieu, le


changement de la composition floristique entre les parcelles indique l’existence de condition
écologique stationnelle qui varie d’un site à un autre (RABENANTOANDRO, 2001). Dans cette
optique, le degré d’affinité entre stations pourrait être traduit par la variation progressive d’un facteur
déterminant, ce qui est illustré par la méthode de groupement suivante.

4.5.2. Classification des groupements végétaux

La Classification Hiérarchique Ascendante (CAH) est une méthode de groupement ou de


classification qui permet de rassembler les objets qui ont un degré de similarité suffisant pour être
réunis dans le même ensemble. Elle consiste à agréger progressivement les individus selon leur
ressemblance, mesurée à l'aide d'un indice de similarité ou de dissimilitude. La CAH produit un arbre
binaire de classification ou dendrogramme, dont la racine correspond à la classe regroupant l'ensemble
des individus. L’ensemble des nœuds définit une «hiérarchie» sur l’ensemble d’objets.

Dans le cadre de l’analyse de la végétation, il s’agit de grouper les relevés pour mettre en
évidence des conditions écologiques particulières qui président à la reconnaissance de groupements
végétaux. Elles permettent de mettre en évidence comment les espèces sont – elles distribuées par
rapport aux gradients de milieu et les unes par rapport aux autres.

La classification des 103 relevés s’effectue selon la méthode de Ward en utilisant comme
variables la salinité du milieu et la présence- absence des espèces les plus fréquentes.

61
Résultats et interprétations

Niveau de
troncature

Figure 18 : Classification des 103 relevés selon la variable salinité et les espèces les plus abondantes.

62
Résultats et interprétations

La troncature du dendrogramme à un niveau de troncature de 81,466


466 permet d’obtenir la
partition suivante:

Figure 19: Troncature du dendrogramme

La figure précédente indique que les individus se répartissent en 4 classes représentées par des
groupements caractérisées par une homogénéité au niveau du gradient de salinité et de la composition
floristique :
Groupement 1 : Zone à dominance de Typhonodorum lindleyanum, Hypparhenia sp, Scleria
angusta, Eleocharis plantaginea, Pandanus platyphyllus, Ipomoea purpureum, avec
quelques espèces de Barringtonia racemosa, Cyperus polifera,
polifera Pteridium sp et
Pycreus sp. Ce groupement végétal est abondant en bordure du lac Lanirano et sur une
portion de la rivière à méandre où la salinité est inférieure à 1‰.
‰.
Groupement 2 : Zone appartenant au domaine d’eau douce de la rivière à méandres (salinité moins
de 2‰) où dominent les espèces Typhonodorum lindleyanum,
lindleyanum avec Crinum
firmifolium,, Pandanus platyphyllus, Barringtonia racemosa, Ravenala
madagascariensis Panicum sp.
madagascariensis,
Groupement 3 : Zone à dominance de Typha angustifolia, Bruguiera gymnorhiza,
gymnorhiza Barringtonia
racemosa, Stenotaphrum dimidiantum, Hibiscus tiliaceus, Melaleuca viridiflora.
viridiflora Elle
constitue la végétation de berge à l’entrée au lac Besaroy jusqu’au lac Ambavarano où
la salinité avoisine le 4 à 9‰.
9
Groupement 4 : Zone à dominance de Bruguiera gymnorhiza, Hibiscus tiliaceus, Barringtonia
racemosa, Lumnitzera racemosa, Acrostichum aureum, Poupartia chapelieri, Cyperus
sp2. Cette association d’espèces est très fréquente en bordure de la zone estuarienne à
salinité élevée
élevé allant de 9 à plus de 20‰, comprenant l’embouchure du lac
Ambavarano, la rivière Anony jusqu’à la pointe Evatraha.

Au point de vue floristique, les deux premiers groupements sont plus similaires par l’existence
des espèces qui leur sont communes. En effet, l’espèce Typhonodorum lindleyanum est présente
simultanément dans le premier et le deuxième groupement avec une fréquence relative respectivement
élevée de 96,3% et 65,7%.
63
Résultats et interprétations

Leur différenciation réside dans la variation d’espèces associées à Typhonodorum


lindleyanum. Par ailleurs, pour le 3è et 4è groupement, il existe également des espèces à la fois
présentes dans les deux groupes. Ce fait est illustré par la dominance et la fréquence élevée (87%) de
Bruguiera gymnorhiza associée à d’autres palétuviers.

Chaque classe ou groupe résume toutes les tendances écologiques, géographiques ou autres
qu’ont certaines plantes à se grouper (DUVIGNEAUD, 1946 in GOUNOT, 1969). Conséquemment,
l’analyse de l’occurrence des espèces dans chacune des groupements permet de discerner qu’une
tendance est observée dans la structure et la composition de la végétation suivant un gradient
écologique. La partie amont, domaine dulcicole, est dominée par Typhonodorum lindleyanum, une
espèce typiquement d’eau douce, qui diminue progressivement en nombre au fur et à mesure
d’avancer vers le milieu estuarien. Plus en aval, entre les chenaux, sur les banquettes moins élevées,
les sols irrigués par des eaux salées sont occupés par Bruguiera gymnorhiza associées à d’autres
espèces halophiles telles Acrostichum aureum et Typha angustifolia.
Mais comment les espèces sont –elles distribuées par rapport à ce gradient du milieu et les
unes par rapport aux autres ?
Le tableau suivant permet de voir le mode d’agencement des espèces les plus fréquentes
variant suivant six tranches de gradient de salinité.

Tableau 14: Les espèces les plus dominantes par gradients de salinité

Espèces Gradients de salinité (°/°°)


0à1 1à2 2à5 5à9 9 à 15 15-20
Acrostichum aureum xx xxx xxx xxx
Eleocharis plantaginea xxx xx
Barringtonia racemosa xx xx xxx xxx xxx
Bruguiera gymnorhiza x xxx xxx xx
Crinum firmifolium xxx xxx xx xx xx x
Cyperus polifera xxx
Cyperus sp xx xx x
Hibiscus tiliaceus x x xx xxx xxx xxx
Lumnitzera racemosa xxx xxx xxx
Melaleuca viridiflora xxx
Pandanus platyphyllus xxx x
Pandanus rollotii xxx
Phragmites mauritianus xxx xxx
Ravenala madagascariensis xxx xxx xx
Stenotaphrum dimidiantum xxx xxx xxx xx
Typha angustifolia x x xxx xxx
Typhonodorum lindleyanum xxx xx
Richesse spécifique 58 77 40 32 58 34

Type de végétation Végétation Végétation Végétation dominance dominance Végétation


ligneuse ligneuse ligneuse herbeuse herbeuse en
mosaïque
Légende :
x: peu abondant , xx : commun , xxx : abondant
64
Résultats et interprétations

4.6. ETUDE DES INDICATEURS DE SUIVI ET DE MONITORING

Conformément aux études d’impacts socio- environnementaux effectués par QMM, des
programmes de suivi environnemental doivent être mis en application afin de mieux appréhender les
éventuels changements environnementaux sur les sites d’implantation du projet. Dans cette optique,
l’objectif fixé est la caractérisation écologique des formations végétales de berge en vue d’établir un
état de référence écologique en vue d’un suivi et monitoring de la végétation longeant le système
lagunaire Lanirano- Evatraha. L’identification d’indicateur est un élément incontournable au
programme de suivi et monitoring.

Un indicateur est un ensemble d’éléments d’information précis qui permettent de mesurer de


façon objective le succès et/ou l'efficacité d’un programme ou d'un dispositif mis en place (in
www.grantbenefit.org). Il constitue donc un outil décisionnel qui décrit les caractéristiques ou les
changements observables et mesurables concernant l’obtention d’un résultat et ils permettent de
définir l’information à compiler pour répondre aux questions de l’évaluation.
(in www.community-fdn.ca)

Les espèces caractéristiques ou indicatrices pour le milieu lagunaire

Les espèces qui concordent approximativement à la variation écologique de chaque station


peuvent former des espèces indicatrices. Ces dernières constituent des caractéristiques de station, qui
reflètent fidèlement l’état du milieu local. En principe, est espèce indicatrice d’un facteur toute espèce
dont la fréquence ou la quantité dans les relevés varie de façon significative avec les classes du
facteur. Le facteur discriminant est alors un facteur pour lequel il existe au moins une espèce
indicatrice définissant un intervalle et seuils écologiques, les valeurs critiques qui limitent l’intervalle.

Selon le protocole de suivi déposé à l’ONE, deux espèces végétales ont été identifiées comme
indicateur du milieu, soit Typhonodorum lindleyanum et Bruguiera gymnorhiza afin de suivre
l’évolution à long terme de la végétation dans le complexe fluvio-lacustre Lanirano – Evatraha. La
fréquence de ces deux espèces révèle qu’elles ne peuvent atteindre une certaine importance
quantitative que dans un intervalle de salinité.

65
Résultats et interprétations

Figure 20: Distribution de Typhonodorum lindleyanum le long du réseau lagunaire

Figure 21: Distribution de Bruguiera gymnorhiza le long du réseau lagunaire.

D’après ces figures, une tendance est observée dans la structure de la végétation le long du
complexe lagunaire. En effet, dans les sections plus en amont où la salinité de l’eau est moins élevée,
l’espèce Typhonodorum lindleyanum domine. Tandis que le palétuvier Bruguiera gymnorhiza apparaît
à partir de l’entrée à Ambavarano et forme avec les autres espècess de palétuviers,
palétuviers une bande continue
jusqu’à la rivière Anony. Chacune de ces deux espèces dont l’un typique d’eau douce et l’autre
l’au affine
des eaux saumâtres, ont un habitat spécifique liée à la concentration de l’eau en sel.
sel Malgré l’existence
d’autres espèces halophiles, les deux espèces semblent être les plus illustratives de la variation
progressive dee la végétation liée gradient de salinité. Elles constituent donc un couple d’espèces
indicatrices du milieu et par conséquent peuvent servir de bio- indicateurs quant à la variation de la
salinité dans le système lagunaire.

66
Résultats et interprétations

4.6.1.1. Typhonodorum lindleyanum Schott

Comportement écologique
Originaire de l’île de Zanzibar, Typhonodorum lindleyanum (ARACEAE) est une plante
tropicale vu sa forte présence sur la côte est de Madagascar. Cette espèce peuple les bordures de
marais d’eau douce, des embouchures des rivières de la côte Est jusqu’à 600 à 900m d’altitude. Elle
est également présente sur la côte Ouest et le centre dans des milieux humides ou le long des vallées
de basse altitude, mais avec une population moins dense.

L’influence de la salinité sur la communauté de Typhonodorum lindleyanum est appréciée


avec la courbe relatant la corrélation entre la distribution de l’espèce et le gradient de salinité.

Figure 22: Courbe de corrélation entre distribution du Typhonodorum et gradient de salinité

Les individus de Typhonodorum sp se répartissent le long des gradients de salinité suivant une
courbe logarithmique tendant vers zéro et avec un coefficient de corrélation r²= 0,8419.
La concentration en termes de nombre de pieds par unité de surface amène à conclure que les
conditions du milieu : salinité nulle, profondeur moyenne de 1,2m ; sont idéales au développement de
la plante. La variation croissante de la salinité, du lac Lanirano jusqu’à Evatraha, est accompagnée
d’une diminution progressive du nombre d’individu de Typhonodorum sp, une espèce dulcicole.

4.1.1.2. Bruguiera gymnorhiza Link.

Comportement écologique
Se répartissant sous les tropiques, domaine oriental qui couvre l'Océan Indien et l'Océan
Pacifique, et sur le littoral de la région Anosy, elle est une espèce à caractère beaucoup moins
maritime. Elle vit en effet communément dans les résurgences d’eau douce qui bordent la plage, elle
apparente également le milieu saumâtre ou salée des mangroves où le sol est perpétuellement gorgé
d'eau ; lagunes, deltas, marais maritimes. Elle se développe souvent à l'ombre des autres essences de
palétuviers. Elle s’installe sur des sols plus sableux, plus élevé par apport au niveau de la mer, donc
bien drainés et moins longtemps soumise à l’influence de la marée.
67
Résultats et interprétations

Elle occupe un domaine de transition à la limite des eaux et de la terre, et se trouve aussi bien
au milieu des Rhizophora que parmi les espèces terrestres telles l’espèce Acrostichum aureum.

La relation entre l’espèce et le gradient de la salinité est démontrée par la figure suivante :

R²= 0,30

Figure 23 : Courbe de corrélation entre distribution du Bruguiera et gradient de salinité

Pour Bruguiera gymnorhiza, la tendance de la courbe est plutôt hyperbole (en cloche) avec un
préférendum situé entre 7,5‰ et 12,5‰. En effet, il s’agit d’une espèce de mangrove (BEENTJE et al,
in RABENANTOANDRO, 2007), donc qui nécessite à priori une fluctuation du degré de salinité pour
accomplir son cycle biologique. Inversement à l’espèce Typhonodorum lindleyanum, le nombre de
Bruguiera gymnorhiza augmente avec la salinité.

Bref, la variation des courbes de tendances de distribution de Bruguiera gymnorhiza et de


Typhonodorum lindleyanum sera des bons indicateurs reflétant les changements de la structure de la
végétation au cours des prochaines années d’opération du seuil déversoir.

RAKOTONARIVO,2008

Photo 16: Individu de Typhonodorum Photo 17: Individu de Bruguiera gymnorhiza


lindleyanum en bordure de la rivière à méandres (Source : www.mobot.org)

68
DISCUSSIONS ET
RECOMMANDATIONS
Discussions et recommandations

5. DISCUSSIONS

Vérification des hypothèses émises de départ


Cette étude permet une meilleure connaissance du point de vue écologie de la végétation de
berge. En effet, elle a permis la caractérisation floristique, biologique et structurale de la végétation de
berge bordant le milieu lagunaire Lanirano- Evatraha. Elle a permis également de mettre en évidence
la relation entre la végétation et le paramètre salinité du milieu qui constitue le facteur déterminant sur
la distribution de la végétation. Et il a été démontré que ce paramètre salinité régit cette végétation
d’une manière significative. De ces faits, il est admis que :
- Le changement des conditions du milieu, notamment la modification de la salinité affecte
la végétation de berge de l’écosystème lagunaire au point de vue floristique (H1) ;
- Les espèces Typhonodorum lindleyanum et Bruguiera gymnorhiza sont identifiées comme
indicateurs de l’évolution de la salinité du milieu, et de ce fait sont définies comme
indicateurs de suivi périodique et à long terme quant aux éventuelles tendances évolutives
de la végétation de berge en fonction du gradient de salinité (H2) ;
- Les résultats issus de cette étude constitueront un état de référence pour pouvoir suivre
cette évolution de la végétation (H3).

Par rapport aux résultats


A Madagascar, les végétaux supérieurs aquatiques des écosystèmes lagunaires sont encore mal
connus et très peu étudiés. Néanmoins, les inventaires déjà réalisées dans le cadre de différents
programmes de recherche entamés par LRSAE, IRD et CNRE de ces dernières années montrent
cependant une certaine importance de la richesse et de l’endémicité spécifiques, quoique leurs niveaux
soient très inférieurs à ceux rencontrés chez les végétaux terrestres (RAHARIMALALA, 2008 in
mg.chm-cdb.net/biodiversity).
Les résultats d’inventaire ont révélé les particularités générales de la végétation : la fréquence
de certaines familles telles les TYPHACEAE, les CYPERACEAE, les POACEAE, les FABACEAE et les
PANDANACEAE ; l’abondance de familles et de genres cosmopolites qui comptent partout dans le
monde des représentants palustres, l’uniformité de peuplements, la pauvreté et la faible endémicité de
sa flore. Cependant, la richesse en terme de famille, de genre et d’espèce est relativement grande par
rapport à celles d’autres régions du monde. En effet, seules 81 espèces sont présentes en Australie, 29
en Inde, 116 en Asie, un peu plus de centaines en Europe (ELOUARD, 2001). Au niveau mondial, les
plantes aquatiques étant représentées par 87 familles et 407 genres. Parmi ces 87 familles, 45 (51%)
sont présentes au complexe lagunaire Lanirano-Evatraha ; sur les 407 genres, 96 (23%) y sont
présents.

69
Discussions et recommandations

Même si ce type de végétation constitue souvent une particularité écosystémique dans le


domaine de l’Est, avec des formes souvent riches en espèces ligneuses, certaines espèces se
rencontrent assez communément dans toutes les zones humides malgaches, tels Phragmites
mauritianus (POACEAE) ; Typhonodorum lindleyanum (ARACEAE) ; Centella asiatica (APIACEAE) ;
et les différentes espèces de Pandanus (PANDANACEAE), Cyperus (CYPERACEAE) et Nymphaea
(NYMPHAEACEAE).
A l’exception de quelques unes, la majorité des espèces qui peuplent la bordure du complexe
lagunaire sont des hygrophiles. Ce qualificatif d’hygrophile sous entend une prépondérance du
facteur eau associée à ses caractéristiques physico- chimiques dans leur habitat. Cependant, les
conditions du milieu sont la résultante de facteurs variés, d’ordre topographique, climatique,
édaphique ou biotique, qui entrent en combinaison et interfèrent pour aboutir à un complexe
difficilement dissociable. Mais, il se peut que, au sein de ce complexe, un facteur peut devenir
prépondérant et influencent pratiquement à lui seul les caractères du peuplement vivant, en particulier
lorsque sa valeur tend vers un minimum ou maximum non compatible avec la vie (LACOSTE et al,
1969).

Ainsi, pour la végétation de berge de la lagune, le déterminisme des biocénoses est-il


étroitement lié aux variations progressives de la salinité, ce qui été mis en évidence dans l’étude de la
relation entre la végétation et la salinité. En effet, la flore de la berge de ce milieu lagunaire varie
suivant six tranches de gradient de salinité lesquels sont caractérisés par une richesse spécifique
distincte. Par conséquent, un changement de ce facteur induira un changement dans le dynamisme de
la végétation.

Bien que la construction du seuil déversoir ait débuté en Juillet 2007, et que depuis, une
variation considérable de la salinité est perçue, aucune modification des caractéristiques floristiques et
biologiques de la végétation n’est encore discernée actuellement. En effet, même si la végétation est
conditionnée par le milieu, un changement brusque des caractéristiques de ce dernier n’est distingué
chez la végétation qu’après une longue période où s’alterne une succession végétale.

La question qui se pose actuellement est « comment la végétation évoluera-t-elle dans le temps
et dans l’espace face la variation du paramètre salinité du milieu et à la forte intensité des actions
anthropiques ? ».

Seule la réalisation d’un suivi et monitoring périodique de la végétation, suivant une méthode
simple, efficace et rigoureuse et en se basant sur un état de référence écologique, permettra de suivre
son évolution spatio-temporelle. Dans cette optique, les espèces Typhonodorum lindleyanum
(ARACEAE) et Bruguiera gymnorhiza (RHIZOPHORACEAE) constituent des indicateurs biologiques
permettant de suivre l’évolution du milieu. En effet, la première est une espèce hydrophile qui se
répartit en bordure des rivières où la salinité ne dépasse pas les 2‰.

70
Discussions et recommandations

Au-delà de cette valeur, elle commence à se raréfier, ce qui signifie qu’elle est exclusivement
d’eau douce et que sa présence en un milieu donné renseigne sur la propriété de celui-ci. Elle est donc
une espèce caractéristique des milieux dulcicoles. Par ailleurs, en ce qui concerne la deuxième espèce,
elle est une espèce de mangrove nécessitant à priori une fluctuation du degré de salinité pour
accomplir son cycle biologique. Se répartissant en bordure des zones d’estuaire, elle est surtout
abondante dans les milieux où la salinité est comprise entre 7, 5 et 12, 5‰ et en constitue une espèce
indicatrice. La figure suivante illustre l’intervalle de tolérance des deux espèces vis-à-vis du facteur
salinité.

Figure 24: Box Plots illustrant le seuil de tolérance des deux espèces vis-à-vis de la salinité du milieu

Par conséquent, l’établissement de la courbe de distribution de ces deux espèces, combinée


avec le facteur salinité donne une idée sur la caractéristique du milieu, et un changement de l’allure de
la courbe sur deux périodes distinctes sous entend une modification de ce milieu. D’où le choix de ces
deux espèces comme bio- indicateurs de l’évolution du complexe lagunaire.

71
Discussions et recommandations

6. RECOMMANDATIONS
Cette étude a mis en évidence l’état actuel de l’écotone à Typhonodorum lindleyanum et à
Bruguiera gymnorhiza. Il en ressort que, l’écotone constitue un écosystème remarquable où diverses
plantes halophiles allant des herbacées aux palétuviers ornent la bordure du complexe lagunaire. Cet
écosystème joue un rôle essentiel dans une optique socio-économique pour la région. En effet, il
procure d’importantes ressources pour la population : source tant en plantes médicinales, en matières
premières de la vannerie qu’en plantes comestibles. Cependant, nombre de menaces et pressions
pèsent sur ce biotope. Afin d’assurer donc une viabilité à long terme de cet écosystème, des mesures à
l’encontre de ces menaces et pressions s’avèrent nécessaires.

- Axe 1 : Atténuation des menaces et pressions sur les ressources

 Objectif 1 : Contribuer à la maîtrise des feux de végétation

Les causes de la persistance des feux sont souvent complexes du fait de l'imbrication entre des
acteurs socioculturels d'une part et des facteurs liés aux systèmes de culture et d'élevage d'autre part.
Ses conséquences néfastes s'exercent non seulement sur l'environnement naturel mais se répercutent
directement sur les conditions de production agricole : érosion des sols jusqu'à devenir stériles,
tarissement des sources, ensablement des bas-fonds, moindre qualité du fourrage, etc. Vu sa gravité et
son impact, il faut mieux gérer les feux de brousse, pratique généralisée et répétitive à l'échelle du
pays. Cette action pourrait s’effectuer par une gestion appropriée des différents modes d'utilisation tels
les feux de contre-saison, les feux précoces, les feux contrôlés, l’installation de pare-feux, etc., de
façon à limiter autant que possible les conséquences sur l'environnement. Cette gestion du feu passe
nécessairement par la responsabilisation des collectivités locales à différents stades par le biais d’une
méthode d’approche adéquate : l’Information, l’Education et la Communication (IEC). Cette IEC
aboutira notamment à une meilleure analyse du phénomène feu, à l'élaboration des modes de gestion
appropriés et à la planification d’un contrôle et/ou surveillance de leur application.

 Objectif 2 : Développement des moyens de lutte contre l’érosion

Les phénomènes d'érosion dans les bassins versants dénudés entraînent un envasement rapide
des écosystèmes lacustres et estuariens. Pour y remédier, le recours aux procédés biologiques semble
favorable : ce sont toutes des techniques ou pratiques permettant de conférer au sol une résistance
accrue à l’attaque hydrique et qui utilisent essentiellement l’action de la végétation naturelle ou
cultivée. Elle assure une meilleure couverture des sols découverts. La végétalisation de dunes
dénudées par le biais de la plantation entre autres de légumineuses fixatrices d’azote telles Vetiveria
zizanoïdes et Tephrosia vogelli, pourra servir de plante de couverture tout en limitant l’érosion et
améliorant le sol.

72
Discussions et recommandations

Il faut également assurer la protection des berges. L'intégration environnementale des


protections des berges doit viser l'amélioration de la qualité des milieux et la reconstitution d'une zone
végétale la plus naturelle que possible qui soit, techniquement et biologiquement fonctionnelle et d'une
efficacité immédiate et croissante. La plantation d’hydrophytes et d’hélophytes tels que Juncus sp
(JUNCACEAE) en bordure du complexe lagunaire participera à terme à la protection du pied de berge
contre le batillage.

- Axe 2 : Promotion d’une valorisation durable des ressources naturelles

Il est admis que les notions de gestion durable englobent la valorisation, en complémentarité
avec la conservation. La valorisation rationnelle des ressources naturelles peut constituer une des
mesures d’accompagnement pour la réduction des feux à travers la conscientisation sur les bénéfices
procurés par celle- ci. Mais, il faut dans ce cadre en maintenir la viabilité à long terme. Par
conséquent, l’optimisation des formes de valorisation est à améliorer dans l’esprit de durabilité. Les
objectifs permettant de réaliser cet axe sont :

 Objectif 1: Dynamiser des filières des ressources sous- valorisées et sous-utilisées

Cet objectif vise à promouvoir certaines filières porteuses afin qu’elles puissent mieux
contribuer à l’amélioration des revenus de la population et augmenter les bénéfices des différents
acteurs. Les sous objectifs y afférents sont : d’améliorer la connaissance sur les filières des ressources
naturelles en vue de pouvoir renouveler et structurer les filières pour répondre aux besoins locaux et
nationaux sans qu’il y ait surexploitation des ressources ; d’inciter les opérateurs aux actions de
valorisation durable des produits non ligneux ; et d’adopter de systèmes de gestion durable des filières.
Il s’agit donc d’impliquer les communes, les communautés locales et les opérateurs dans l’exploration
d’opportunités d’un marché plus grand et de systématiser les études d’impact

 Objectif 2 : Développer l'écotourisme

La zone est dotée de potentialités incomparables en matière de tourisme écologique. Cette


forme de valorisation non extractive de la biodiversité pourrait ainsi contribuer au développement
économique de la région à différents niveaux. Dans ce cadre, l’incitation des opérateurs touristiques en
matière d’activités durables et de promotion des activités annexes (artisanat, restauration, récréation,
etc.) pourrait participerait au développement de la filière écotourisme. A cet effet, il s’agit d’assurer,
d'une part le soutien et la sécurisation des opérateurs notamment ceux locaux et d'autre part, le
renforcement, l’appui et l’encouragement de la capacité locale à utiliser d’une manière durable les
variétés locales utilisées dans l’artisanat, la restauration et à entreprendre des activités attractives,
génératrices de revenus de revenus.

Le tableau 15 résume les grandes lignes d’intervention en vue de la minimisation des menaces
et pressions sur le peuplement.
73
Discussions et recommandations

Tableau 15 : Plan de gestion de l’écotone

Résultats attendus Actions Acteurs IOV Echéance


-Création des pare-feux
Les feux sont maîtrisés QMM DREEFT, -Surface protégée Court et
-Entretien et réhabilitation des pare-feux
ONG locaux, -Pare-feux entretenus moyen terme
-Pratique de feux précoces
Population locale, -Plan de contrôle et de
-Planification des activités de contrôle/ surveillance des feux
chercheurs surveillance des feux
-Sensibilisation de la population riveraine à travers le
développement de l’IEC
-Responsabilisation des collectivités locales
-Développement des mesures d’accompagnement pour la
lutte contre les feux

Les moyens de lutte -Amélioration de la qualité des milieux et la reconstitution DREEFT, ONG, -Intensité de la pression Court et
contre l’érosion sont d'une zone végétale QMM, Population -Fréquence de sols dénudés moyen terme
développés - Plantation d’espèces forestières sur les dunes locale, chercheurs
-Végétalisation des sols découverts et de dunes dénudées :
plantation de Vetiveria zizanoïdes

Des filières des -Analyse du marché des produits non forestiers DREEFT, ONG, -Circuit de distribution de la Court et
ressources sous- -Amélioration de la connaissance de la filière des produits PIC filière moyen terme
valorisées et sous- forestiers non ligneux pour pouvoir la redynamiser -Offre et demande sur le
utilisées sont -Renouvellement et structuration des filières marché
dynamisées Court et
-Implication des communes, les communautés locales et les DREEFT, ONG, -Plan de gestion respecté,
moyen terme
opérateurs dans l’exploration d’opportunités d’un marché PIC, Population -Existence des activités
plus grand. locale génératrices de revenu

74
Discussions et recommandations

-Acquisition des connaissances sur les espèces et filières non


encore valorisées et très recherchées sur le marché national et
international.

Les activités de -Proposition des mesures d’incitation pour les opérateurs DREEFT, ONG, -Nombre de touristes annuel Court terme
valorisation durable de touristiques PIC, Population -existence d’infrastructures
l’écosystème tel -Développement de l’écotourisme locale hôtelières
l'écotourisme sont -Assurer les retombées pour la population
développées
-Mise en place des mesures d’incitation ONG, PIC, -Accroissement du revenu Court terme
-Renforcement, appui et encouragement de la capacité locale QMM, Population des ménages dus à
à utiliser d’une manière durable les variétés locales utilisées locale, chercheurs l’écotourisme
dans l’artisanat -Diminution des pressions
-Appui de la population à entreprendre des activités sur les ressources
attractives, génératrices de revenus

Un suivi périodique de -Mise en place d’un système de suivi périodique de la ONG, PIC, - Plan de suivi mis en œuvre Court et long
l’écotone est effectué végétation QMM, Population terme
-Cartes de suivi
locale, chercheurs
-Prélèvement des propriétés physico- chimiques de l’eau
-Bases de données sur le
-Mise en place d’un système de suivi des menaces et suivi
pressions

75
Discussions et recommandations

PLAN DE SUIVI ET MONITORING DE LA VEGETATION


Pour assurer la conformité des mesures environnementales préconisées par rapport à l’étude
d’Impact Social et Environnemental (EISE) du projet, la réalisation d’un programme de suivi et
monitoring environnementale est primordiale.

Le « monitoring » de l’environnement est un procédé pour évaluer le degré de dégradation de


l’environnement associé à des activités de développement (WHITFORD, 2001 in QMM, 2001).
Le suivi environnemental constitue l’ensemble des activités qui consistent à observer et à
étudier l’évolution et le dynamisme de différents éléments, biotiques et abiotiques, d’un écosystème
dans le temps et dans l’espace (RABENANTOANDRO, 2001). En écologie, le suivi dans le temps est
une des bases de la connaissance d'un milieu (BLANCHOT et al, 2001).
Il s’agit donc d’une démarche scientifique qui permet d’apprécier l’état de l’environnement,
notamment les éléments environnementaux sensibles, à partir d’indicateurs environnementaux et ce
tout au long des phases d’exploitation des sables minéralisés du secteur de Mandena. De ce fait, les
éléments du suivi identifiés sont mesurables par des méthodes reconnues et les résultats du suivi
reflèteront les changements survenus.

Cadre logique des activités de suivi :

Le cadre logique des activités de suivi est présenté dans le tableau N°11. Il constitue les trois
éléments de suivi ci-après (cf. Tableau N°12) :

- Suivi des paramètres écologiques : axé essentiellement sur la mesure de la salinité du milieu
vu que c’est le facteur prépondérant par rapport à d’autres. Toutefois, il peut être complété par
l’observation des caractéristiques physiques de l’eau (niveau de l’eau, etc.). La mesure peut
s’effectuer mensuellement.

- Suivi de la végétation : effectué dans les 103 parcelles PPS où un inventaire floristique
intégral est réalisé, le suivi de végétation est effectué une fois par an et vise à apprécier
l’analyse floristique, le relevé des données dendrométriques et la distribution des deux espèces
prises comme indicateur du milieu. L’étude phénologique des deux espèces qui concerne la
détermination les périodes de la floraison, de la fructification et l’état de développement des
individus, peut servir de complément de données.

- Suivi des impacts anthropiques : qui doit être effectué une fois tous les ans. Il importe
généralement sur l’évaluation des types d’activités anthropiques lis à la menace,
l’identification des pratiquants, l’intensité, de la fréquence et de la durée des activités
anthropiques.

76
Discussions et recommandations

Tableau 16: Cadre logique des activités de suivi

Objectif 1 : Suivre l’évolution de l’état de l’environnement

Résultats attendus Actions Acteurs Indicateurs de suivi Echéance

-Un état de référence sur la caractéristique de -Identifier les éléments QMM, -Peuplement de Typhonodorum Court et Long
la végétation est mis en place environnementaux sensibles Consultant, lindleyanum terme
-Une meilleure connaissance du milieu est -Apprécier l’état de l’environnement Prestataire de
assurée à un moment donné service -Peuplement de Bruguiera
-Les éléments faisant l’objet de suivi sont -Ressortir la caractéristique de la gymnorhiza
identifiés végétation
-Une typologie de la végétation selon le -Evaluer la tendance de la végétation
gradient de salinité est effectuée
-Les changements du milieu sont observables
dans les résultats du suivi

Objectif 2 : Evaluer l’efficacité des mesures environnementales appliquées

Résultats attendus Activités Acteurs Indicateurs de suivi Echéance

- La qualité des mesures et prélèvements -Identifier les impacts qui n’auraient QMM, -Niveau de dégradation de la Long terme
d’échantillons est assurée pas été anticipés Consultant, ressource
-Les données sont validées - Identifier les différents enjeux Prestataire de - Impacts réduits
-Le respect de l’application du PGES est - Vérifier le respect de l’application service - Importance et sévérité des
vérifié du PGES dégâts
-Voir la conformité des mesures
environnementales avec le PGES

77
Discussions et recommandations

Objectif 3 : Réajuster les mesures environnementales en fonction des résultats de suivi

Résultats attendus Activités Responsabilités Indicateurs de suivi Echéance

- Des mesures permettant de lever les -Obtenir des informations et/ou de QMM, -Existence d’outils de prévision Long terme
contraintes sont identifiées et mises en renseignements permettant Consultant,
œuvre d’améliorer les méthodes de Prestataire de
-Des protocoles de suivi et de mesures sont prévision des impacts de projets service
optimisés similaires
-Un système de suivi est opérationnel -Rechercher des alternatives
environnementales les mieux
adaptés en fonction du diagnostic
de suivi

Planning du suivi
2008 2009 2010

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Mission 1
Mission 2
Mission 3
Mission 4
Mission 1 : Mise en place d’un état de référence (diagnostic de l’état initial)
Mission 2 : Suivi de l’évolution
Mission 3 : Evaluation de l’efficacité des mesures environnementales
Mission 4 : Ajustement et optimisation des mesures environnementales en fonction des résultats de suivi

78
Discussions et recommandations

Fiches de suivi

Objectifs Actions à IOV Localisation Fréquence Personnel Méthodologie Équipements


généraux entreprendre des sites de suivi

QMM,
Evaluer la -Réalisation d’un -Abondance des Bordure du Une fois -Inventaire -EPI
Consultant,
communauté de inventaire individus lac Lanirano par année floristique sur un -Matériels
Prestataire,
Typhonodorum floristique et -Espèces fréquentes jusqu’à la au mois transect suivant dendrométriques
Agents de
lindleyanum phénologique -Indice de diversité rivière Anony d’avril l’axe longitudinal -Bateau ou canoe
suivi,
-Identification de -Taux de couverture contenant 103 -Presse-herbiers
Evaluer la Botaniste
la distribution de -Hauteur et diamètre placettes de -Fiche
communauté de Les
chaque moyen 10mx10m d’inventaire et de
Bruguiera coordonnées
communauté -Période de floraison, distantes de relevé
gymnorhiza géographiques
fructification 200 m
Suivi de la
des placettes
Caractériser -Réalisation d’un -Fragmentation -EPI
végétation
d’inventaire
l’habitat inventaire -Fréquence d’espèces -Prélèvements -Matériels
floristique invasives sont retenues dendrométriques
d’échantillons
durant toutes
-Quantification -Surface -Presse-herbiers
des individus -Richesse spécifique les activités -Bateau ou canoe
morts sur pied -Distribution des de suivi -Fiche
-Cartographie espèces fréquentes d’inventaire
des habitats -Cartes de localisation
des habitats

79
Discussions et recommandations

-Acquérir des - Mesure de la -Limite fictif entre eau Sur les deux Une fois QMM, Prélèvement de -Equipements de
données sur la salinité du milieu douce et d’eau saumâtre rives du par mois Prestataire, salinité sur un protection
salinité du milieu -Identification -Carte de gradient de complexe Agents de transect individuelle (EPI)
-Observer les des écarts de salinité lagunaire suivi comprenant -pH-mètre
Suivi propriétés salinité entre -superficie du milieu 21 stations -Fiches de
paramètres physico- deux périodes aquatique en eau douce équidistantes de prélèvement
stationnels chimiques de l’eau distinctes -Superficie du milieu 500 m de part et
-Observation du saumâtre d’autre des deux
niveau de l’eau -Carte mettant en rives
évidence les gradients
de salinité

-Inventorier les -Identification -Fréquence -Sur les Une fois QMM, Observations -EPI
types d’actions des parcelles -Durée berges de la par année Consultant, directes tout le -Matériels
anthropiques érodées -Intensité lagune Prestataire, long de la berge dendrométriques
-identifier les -Réalisation -Portée des activités -Sur les dunes Agents de Entretien avec la -Bateau ou canoe
Suivi des
pratiquants d’Cartographie -existence d’espèces suivi, population et/ou -Fiche d’enquête
menaces et
des menaces pyrophytes Botaniste, des personnes
pressions
-Observation des -Cartes de localisation Population ressources
traces d’actions des menaces et Bibliographie
anthropiques pressions

Note : Les stations qui ont été utilisées pour la caractérisation des milieux, pour l’étude de l’état de référence, seront conservées et valorisées en tant que
Parcelles Permanentes de Suivi (PPS) et l’échantillonnage de l’eau sera concomitant avec les périodes d’échantillonnage pour la flore aquatique.

80
Discussions et recommandations

Suggestions par rapport au suivi environnemental:


Au fur et à mesure des activités de suivi, il serait intéressant d’analyser la viabilité de
l’écosystème. Pour ce faire, la méthode d’évaluation de viabilité selon la méthode établie par « The
nature Conservancy » (cf. Annexe N°16) peut être ajustée pour le cas de l’écosystème lagunaire.
La viabilité à long terme d’un écosystème est régie par trois facteurs comprenant le processus clé de
l’écologie, leur estimation permet de décrire le degré de viabilité de l’écosystème. Ce sont :
 Le facteur 1 « Size » (Taille) constitué par des variables quantitatives (pour une communauté
ou une espèce prise isolément)
 Le facteur 2 « Condition » (Condition) constitué par des variables structurales
 Le facteur 3 « Landscape context » (Contexte du paysage) se résume aux paramètres
abiotiques du milieu
A ces trois facteurs s’associe le facteur « Stresses and threats » (menaces et pressions)

Les variables à considérer par facteur sont :

« size » : Surface d’occupation, abondance, nb d’individus, aire minimale pour la


survie de la population, couverture géographique

« condition » : Composition floristique, structure, interaction biotique caractérisée par


la présence-absence, composition biologique (présence d’espèces
exotiques), structure physique et spatiale (canopée, recouvrement,
distribution spatiale par zone)

« Landscape context » : Régime environnemental dominant qui assure le maintien de la


communauté ou de l’espèce cible et sa connectivité: hydrologie,
géomorphologie, climat, nappe, etc.

«Stresses and threats» : Ensemble de menaces et pressions qui pourront nuire au


développement de la communauté et/ou d’une espèce donnée (exemple :
invasion d’espèces envahissantes, feux, déforestation, défrichement,
aléas climatiques, etc.)
(Source : Adapté de « The Nature Conservancy »)

Formule de la Viabilité d’une espèce ou d’une communauté :

VIABILITY = Fonction (Size, Condition, Landscape context, Threats)

Les 3 premiers facteurs doivent être classés dans les catégories suivantes selon la comparaison de leur
valeur avec celle obtenue à l’état de référence :
 Très bonne : la valeur de toutes les variables de chaque facteur est «élevée»

81
Discussions et recommandations

 Bonne : la valeur de chaque facteur est assez élevée et dont au moins un facteur se trouve
entre «bonne» à «mauvais»
 Assez bonne : viabilité qui reflète au moins 2 valeurs «assez bonne», et une «mauvaise», avec
inexistence du rang «mauvais»
 Mauvais: variante entre «bonne» à «mauvais» avec au moins deux facteurs ayant une valeur
«mauvaise»
Quant au 4è facteur : toutes les menaces et pressions identifiées sont classées selon l’envergure
(étendue géographique de la menace) et la sévérité (intensité) des dégâts, et sont classées dans les
catégories suivantes : « très élevé», « Elevé», « Moyen » et « Basse» (même manière que
précédemment). Une fois classifiée, tous les facteurs sont croisés dans un tableau afin de déterminer la
viabilité résultante de l’écosystème considéré. Pour ce faire, un tableau est proposé en annexe.
(cf.Annexe N°17)

Cette approche permettra de détecter sur quel critère prépondérant repose la viabilité d’un
écosystème donné. De ce fait, elle permet de réajuster les critères qui semblent entrainer vers la non-
viabilité de l’écosystème en mettant en œuvre un plan de gestion axé sur l’amélioration de ceux- ci.

82
CONCLUSION
Conclusion

7. CONCLUSION

Actuellement, face aux impératifs de conservation de la biodiversité et la nécessité d’une


valorisation des ressources de cette biodiversité, Madagascar a orienté sa politique environnementale
vers la priorisation de la valorisation raisonné de cette biodiversité. Ce modèle de valorisation sous
tend vers une prise en compte de la croissance économique par le biais de l’utilisation des ressources
naturelles. Aussi, la volonté d’une gestion durable de l’environnement qui s’est affirmé tant au niveau
national que régional fait que la pérennisation et l’assurance de la viabilité de l’écosystème à valoriser
est devenue une priorité. Dans cette optique, toutes les actions, ayant attrait à une utilisation des
ressources, que ce soit d’une manière directe par le biais de l’exploitation du facteur de production des
ressources, ou d’une manière indirecte par la valorisation de leur facteur écologique et/ou de
régulateur ; doivent être en mesure d’assurer une ressource viable pour la génération future. L’étude de
l’écotone à Typhonodorum lindleyanum et à Bruguiera gymnorhiza revête une importance capitale à
cet effet. Ayant comme objectif à long terme d’appréhender l’évolution de cet écosystème, elle donne
un aperçu sur l’état actuel de la population qui le colonise. Autrement dit, cette étude se veut de
contribuer à la caractérisation floristique, biologique et écologique de la végétation de berge longeant
la bordure du complexe lagunaire Lanirano- Evatraha.

Afin d’atteindre les objectifs de l’étude, une méthodologie d’approche diversifiée a été
adoptée, notamment la cartographie de la zone d’étude, la revue bibliographique, l’entretien avec des
personnes ressources et l’inventaire écologique. Cette dernière consiste à la fois à observer et prélever
les paramètres stationnels du milieu et à effectuer l’inventaire floristique de la végétation. Ces deux
types de prélèvement sont effectués sur des parcelles permanentes d’observation dont le nombre
d’unités d’observation est de 21stations pour le paramètre stationnel, et 103 placettes avec une surface
de 1,03 ha pour l’inventaire. Ces unités d’échantillonnage sont distribuées de part et d’autre des rives
tout le long du complexe. Enfin une évaluation des menaces et pressions sur l’habitat a été effectuée.
Les résultats ainsi obtenus ont été traités statistiquement en utilisant le « test T de Student » pour la
comparaison des moyennes de la salinité, la similitude de SOERENSEN pour l’évaluation de
similarité entre les stations, la classification ascendante hiérarchique ou « cluster analysis » pour la
recherche de groupements végétaux correspondant au facteur du milieu.

La caractérisation biologique de la végétation à travers les résultats d’inventaire a surtout


évoqué que la végétation possède un caractère homogène au niveau floristique, quoi que sa
composition floristique varie suivant la variation tout le long du complexe lagunaire du paramètre
salinité du milieu. La fréquence de certaines familles telles les PANDANACEAE, les CYPERACEAE,
les TYPHACEAE, les FABACEAE et les POACEAE, est notable. Elle a également montré que la
végétation présente 4 groupements végétaux selon la combinaison des deux variables : présence-
absence des espèces les plus fréquentes et salinité de l’eau.

83
Conclusion

Parmi ces 4 groupements, deux (2) d’entre elles sont remarqués par une dominance élevée de
Typhonodorum lindleyanum, une espèce dulcicole et les deux restants par celle de Bruguiera
gymnorhiza, une espèce estuarienne ; ce qui laisse dire que ces deux populations caractérisent la
différenciation de l’ensemble de la végétation.

Par ailleurs, l’étude du paramètre salinité a évoqué un double gradient de variation : une
variation verticale suivant la profondeur de l’eau et une variation longitudinale tout le long du
complexe lagunaire. La salinité la plus élevée étant observé à la rivière Anony avec une valeur de
19,95‰. C’est cette fluctuation de la salinité qui conditionne la présence de d’une végétation
dulcicole en amont et halophile en aval. Vu sous cet angle, le changement de la salinité peut engendrer
une modification du dynamisme de la végétation. Par conséquent, la mise en place de l’infrastructure
« seuil déversoir » dont la fonction principale est d’éliminer ce flux de salinité entre les rivières et les
lacs, et donc de rendre la zone en amont du lac Ambavarano en eau douce ; ne peut qu’engendrer un
impact sur la propriété de la végétation. Afin de suivre cette évolution de la végétation, la présente
étude offre comme point saillant de constituer un état de référence par rapport à laquelle l’évolution va
être appréhendée. Certainement, les menaces et pressions identifiées dans certaines zones vont
également concourir à modifier le cortège floristique de la végétation. D’où, un plan de suivi est conçu
pour pouvoir estimer d’une façon périodique les éventuelles tendances de la flore par rapport à ces
facteurs de variation. Ce plan de suivi est décliné en 3 éléments de suivi fondamentaux : un plan de
suivi des paramètres stationnels dont le sol, l’eau, la salinité, etc. ; un plan de suivi et monitoring de la
végétation avec comme indicateur de suivi les deux populations de Typhonodorum lindleyanum et de
Bruguiera gymnorhiza, et enfin un plan de suivi des menaces et pressions telles le feu, l’érosion, etc.
A chacune de ces trois éléments de suivi, des indicateurs de suivi sont assignés. Il s’agit d’indicateurs
mesurables et comparables qui serviront d’apprécier les éventuels écarts entre deux périodes de suivi.

Certes, cette étude tient une place prépondérante dans le programme de suivi et monitoring de
la végétation entamé par QMM, cependant, elle ne prétend pas être complète. En effet, elle constitue
seulement l’étape initiale incontournable de la planification du suivi, et de ce fait doit être complétée
ultérieurement avec une étude basée sur la modélisation de la tendance évolutive de la végétation de
berge de Lanirano- Evatraha, une étude qui ne peut pas être séparée des résultats du suivi de
l’évolution à court, moyen et long terme de la végétation.

84
Bibliographie

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. ADJANOHOUN E., 1964, Végétation des savanes et des rochers découverts en côte d’Ivoire
centrale, ORSTOM, Paris, 178 pages

2. ANDRIANOELISON J., 2001, Coordination et Supervision de l’évaluation du dossier Ilménite de


QMM, PAGE, 13 pages+ annexes

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