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Qu’est-ce

qu’un robot industriel ?
Cet extrait de la brochure « Robot mode d’emploi »  m
  ots-clés  
n’est qu’un chapitre d’un long plaidoyer pour ces machine, partie
commande,
machines, véritables vecteurs de croissance et de progrès partie opérative,
pour l’entreprise. Destiné aux chefs d’entreprises qui n’osent programmation
pas encore investir dans la robotisation en raison d’idées
reçues, ce guide a été réalisé par le SYMOP, en partenariat
avec les Techniques de l’ingénieur, et avec le concours
de professionnels. Publié en 2011, il partait du constat
alarmant que la France ne comptait alors que 34 000 robots 2   Robots polyarticulés (4 à 7 axes)

contre 62 000 en Italie et 144 000 en Allemagne.

n appelle robot industriel un – Spécifique ex : adjonction d’un


ensemble « autonome » consti- rail porteur  5 .
tué de trois éléments : Les polyarticulés sont utilisés en
– le bras ; majorité dans l’industrie pour tout type 3   Hexapode
– l’armoire de commande ; d’application (80 % de l’ensemble du
– le pupitre de programmation. parc). Les cartésiens sont principale-
ment utilisés pour des applications de
Le bras déchargement de presse et les SCARA
Élément mécanique principal en mou- et hexapodes pour la manipulation de
vement, il est appelé ainsi par ana- pièces dans un plan.
logie avec le corps humain. Il existe Chaque famille a, de par sa mor-
néanmoins différentes familles de bras phologie, une zone de travail de forme
dont certaines n’ont plus grand-chose différente :
à voir avec un bras humain, mais rem- – Polyarticulé  6  ; 4   Double bras
plissent au final la même fonction : – SCARA  7  ;
un déplacement dans l’espace afin de – Hexapode  8  ;
répondre aux multiples applications Les robots se distinguent également
pouvant être robotisées. On peut citer par la masse qu’ils peuvent porter
les principales familles suivantes : ou l’effort mécanique qu’ils peuvent
– Robots SCARA 3 ou 4 axes  1  ; fournir. Certaines familles ne sont
– Robots polyarticulés (4 à 7 axes)  2  ; pas adaptées aux charges impor-
– Spécifique ex : hexapode  3  ; tantes (SCARA, hexapodes) ; d’autres
– Spécifique ex : double bras  4  ; couvrent toute la gamme de poids de
quelques grammes à plus d’une tonne
(cartésiens, polyarticulés)  9 . 5   Adjonction d'un rail porteur
Les performances en vitesse et accé-
lération des robots sont corrélées à jusqu’à 1 tonne a des performances de
la charge qu’ils transportent. Comme vitesse et accélération adaptées. Pour
vous pouvez le voir sur le diagramme  optimiser les performances des robots
10 , l’hexapode et le SCARA peuvent en fonction de leur charge, les construc-
monter jusqu’à 200 cycles/min avec teurs mettent à disposition des utilisa-
une charge de moins de 1 kg, alors que teurs les diagrammes de charge pour
1   Robots SCARA 3 ou 4 axes le polyarticulé ou le cartésien portant chaque modèle de robot.
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Vitesse cycles/min

Robots
hexapodes
100

Robots SCARA

10

Robots polyarticulés
1

6   Polyarticulé
Charge robot kg

0,1 1 10 100 1 000


9   Domaines d'applications des différentes architectures robotiques

7 SCARA

8   Hexapode 10  Diagramme de charge

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L’armoire de commande Les programmes, de la trajectoire sont calculés ou sont
Souvent appelée « baie robot » par la programmation issus d’une simulation. Dans ce cas,
les spécialistes, elle comporte l’élec- La programmation du robot peut les logiciels proposés permettent :
tronique qui va piloter le robot dans se faire de plusieurs manières, par – de simuler graphiquement sur PC
ses tâches. Elle s’apparente à un auto- apprentissage, en hors-ligne ou par le programme robot (vue du robot en
mate ou une commande numérique et auto-apprentissage. Il existe, pour mouvement à l’écran, vérification du
contient et exécute les programmes différents métiers, des logiciels d’ap- temps de cycle) ;
de travail du robot. Ceux-ci vont com- plications dédiés (par exemple : pein- – de créer ou d’éditer les pro-
mander aussi bien les déplacements du ture, soudure…) prenant en compte grammes ;
robot que les relations avec les action- les spécificités du process. – de transférer des programmes
neurs, accessoires ou outils présents robot du PC à l’armoire de commande.
dans la cellule. Par exemple : le pro- Programme par apprentissage
gramme synchronisera le démarrage Les trajectoires du robot sont apprises Programmation
ou l’arrêt du pistolet de peinture avec manuellement, c’est-à-dire à l’aide du par auto-apprentissage
les différentes trajectoires du bras. Il pupitre de programmation. L’opéra- Une nouvelle fonction brevetée d’auto-
déclenchera l’ouverture de la pince au- teur déplace le robot au point désiré apprentissage de trajectoire par le
dessus du carton et la fermeture de la et enregistre sa position, puis il va robot pour les opérations de finition
pince au poste de prise de la pièce en générer de cette façon tous les points telles que polissage, ébavurage, pon-
manutention et changera les positions de la trajectoire en indiquant la vitesse çage, meulage, etc., existe égale-
en fonction du carton. de déplacement et le style de trajec- ment. Cette solution, qui combine le
L’armoire de commande du robot toire (linéaire ou courbe…). Dans le pilotage en effort du robot associé à
est un automatisme ouvert qui peut déroulement du cycle, le programmeur une interface utilisateur simplifiée,
communiquer avec différents équipe- intègre des appels process (exemple : permet de diminuer de façon signifi-
ments via les bus de terrain ou liai- allumage d’arc en soudure, fermeture cative les délais et les coûts liés aux
sons Ethernet. L’armoire robot est d’une pince, ouverture du pistolet de programmations, et peut être utilisée
bien sûr capable de garder plusieurs peinture…). Ce type de program- pour tous les process avec contact
programmes en mémoire qui seront mation est très courant ; cependant, (métallurgie, mécanique, fonderie,
simplement rappelés par leur numéro comme il se fait avec le robot dans plasturgie…).
lors des changements de série de la l’atelier, il nécessite l’arrêt de la cel-
cellule. Elle s’intègre aisément dans lule en production. Les composants d’une cellule
le réseau de l’atelier de différentes La cellule se compose d’un robot avec
façons, e/s, bus de terrain, Ethernet. Programme hors ligne son armoire de commande et d’équi-
Pour éviter les arrêts de production, pements périphériques lui permettant
Pupitre de programmation on choisira la programmation hors d’effectuer la tâche qui lui incombe 11 .
Appelé aussi « teach pendant » ou ligne sur un logiciel PC où les points Parmi les équipements, on d­ istingue :
boîtier opérateur, il s’agit du pan-
neau de commande déporté du robot
qui permet d’effectuer la programma-
tion par apprentissage. Il comporte
­généralement un écran d’affichage,
des boutons de commande et un dis-
positif de mise en mouvement du robot
(arrêt, départ, mouvements manuels,
clavier, etc.).

11   Adjonction d'un rail porteur 12

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– les préhenseurs (pince, aimant, Au niveau IHM, on pourra travailler : de production, le système robotisé
ventouse, changeur de main…) ou – soit avec le pupitre de program- devra donc répondre aux exigences
outils de process (fraise, torche de mation du robot. Celui-ci possède en essentielles de sécurité et de santé
soudage, pistolet de peinture…) ; général un petit affichage sur lequel rendues obligatoires par la directive
– l’alimentation et l’évacuation des interfaces « spécifiques utilisa- 2006/42/CE en vigueur à ce jour. En
des pièces (convoyeur, caisses, bols teur » sont facilement définissables, fonction des contextes, les solutions
vibrants…) ; utilisant alors des fonctions opérateurs mises en œuvre auront un impact plus
– les machines ou outils de process simples et le vocabulaire propre au ou moins important sur les conditions
(presse, machine-outil…) ; « métier » de l’utilisateur. Cette solu- d’exploitation de la cellule robotisée.
– les capteurs (vision, capteurs tion n’est toutefois pas très adaptée
d’effort…) qui donnent des sens à des cas complexes ; Les solutions de
au robot. – soit avec un écran déporté (tac- protection classiques
• Les capteurs d’effort vont per- tile ou non) via une connexion réseau. contrôlent l’accès
mettre de contrôler (limiter) leur Cette option permet alors de mettre au système robotisé
effort via l’asservissement des en place des solutions extrêmement Il est courant d’assurer la sécurité
moteurs, très utile, par exemple conviviales pour les opérateurs, et du personnel en délimitant la zone
pour insérer un axe dans un alésage. les capacités de développement sont de risques par une enceinte de sécu-
• La vision est un équipement de quasi illimitées ; rité qui pourra non seulement limi-
plus en plus associé au robot. Elle – dans certains cas, on choisira ter l’accès à l’opérateur, mais aussi
permet, entre autres, des opérations l’utilisation d’un PC pour gérer par jouer, si nécessaire, le rôle de pro-
de contrôle de pièce, de détection exemple le process principal et prendre tection contre d’autres risques liés
de position, de tri de pièces bonnes en charge l’interface homme-machine au process (projections, éclatement,
ou mauvaises. générale de la cellule. éjection, bruit…). Cette solution est
• Un automate programmable préconisée lorsqu’il y a peu d’inte-
n’est pas obligatoirement néces- Sécurité du personnel ractions entre l’homme et le robot
saire, car l’armoire du robot est Les robots qui opèrent dans l’industrie (chargement/déchargement des pièces,
capable de gérer son environne- demandent généralement une interven- programmation, maintenance)  13 .
ment. Pour différents besoins, un tion humaine dans une ou plusieurs Des capteurs vérifient la fermeture
automate externe peut être ajouté phases de leur exploitation. Il peut du périmètre et, lorsque l’accès est
(par exemple : utilisation en mode s’agir classiquement de la maintenance ouvert, les énergies sont coupées de
dégradé de la cellule, standardisa- ou de la programmation, mais aussi manière à éliminer tout danger.
tion de l’interface…)  12 . de l’approvisionnement de la cellule, Le redémarrage de l’installation
voire, et c’est un des nouveaux usages nécessite le suivi d’une procédure
Interface homme-machine des robots, de la production en mode spécifique.
Comme dans toute machine ou outil collaboratif. Il est également possible de prévoir
de production, il s’agit d’une fonction Il convient dans l’ensemble de des zones d’interaction qui peuvent
essentielle pour une bonne utilisation, ces configurations de garantir une permettre jusqu’à une collaboration
efficace, avec des risques d’erreurs intervention du personnel en toute entre l’homme et le robot 14.
minimisés. sécurité. Comme tout équipement Les risques encourus par l’opéra-
teur devront dans ce cas être identifiés
et maîtrisés par la mise en œuvre de
dispositifs de sécurité et de protec-
tion appropriés (exemple : barrières
immatérielles).

13 14

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Zone d’arrêt robot Zone d’alerte
entre l’homme et le robot sous forme
de dispositif d’assistance au geste.
On utilise le terme de cobotique pour
parler de cette forme de robotique
collaborative. Si ces systèmes sont
encore peu employés en production
industrielle, des manipulateurs
industriels, dont le fonctionnement
est fondé sur le principe de l’assistance
au geste, sont exploités dans l’industrie
depuis plusieurs années.
Des systèmes cobotiques ergono-
15 miques capables d’assister les gestes
opérateurs dans les opérations de pro-
Les nouveaux systèmes à réaliser, la solution robotique peut duction difficiles sont développés par
permettent des applications être de proposer un travail collaboratif plusieurs constructeurs nationaux. ■
ouvertes et fl xibles
Les dernières évolutions des normes
de sécurité (EN 10218-1, EN 10218‑2, Le SYMOP
EN 13849) autorisent des solutions Le Syndicat des machines et technologies de production représente un secteur d’activité
nouvelles de sécurité telles que : stratégique pour la compétitivité de l’industrie et de l’économie française, les machines
et technologies de production. C’est l’un des principaux syndicats professionnels affiliés
butée logicielle de sécurité, protection
à la Fédération des industries mécaniques (FIM). Son rôle est de représenter les profes-
périmétrique réduite, arrêt sans sup- sions réunies en son sein afin de faciliter le dialogue entre professionnels et transmettre
pression des énergies, console sans les messages de la profession vers les interlocuteurs extérieurs
fil, accès sans demande préalable… (secteurs clients, médias, pouvoirs publics…). Le SYMOP as-
Ces évolutions permettent de s’af- sure une veille informationnelle et prospective. Il aide les diri-
geants d’entreprises et leurs équipes à optimiser leurs projets
franchir de barrières physiques trop
en France comme à l’international. Il permet aussi de mener
fermées en profitant des fonctionna- des projets innovants pour améliorer encore la visibilité et la
lités offertes par les matériels et logi- notoriété de la profession et de ses entreprises, une dyna-
ciels de dernière génération. mique boostée par l’action collective.
Dans des contextes de productions www.symop.com
plus variées, on peut ainsi accéder
au robot de manière répétée lors des
changements de série, mais aussi lors
de l’approvisionnement du poste. Dans Techniques de l’ingénieur
d’autres cas, les volumes de production Éditions spécialistes de l’information pour les profession-
nels scientifiques et techniques, les Techniques de l’ingé-
ou la complexité des tâches à réaliser
nieur regroupent 3  500 experts qui contribuent quoti-
peuvent justifier une automatisation diennement à développer, enrichir et mettre à jour plus
partielle du procédé en laissant la de 9  000 articles et fiches pratiques répartis dans plus
charge de certaines opérations com- de 430  bases documentaires. Ces ressources sont dispo-
plexes à l’opérateur. nibles en ligne, en téléchargement PDF et sur tablette. Plus
300  000 utilisateurs, ingénieurs, bureaux d’études, direc-
Désormais, il est envisageable
tions techniques et centre de documentation sont concer-
d’adapter la vitesse de déplacement nés. La chaîne de rédaction-validation, de fabrication, et
du robot et même d’arrêter ou de ses contrôles qualité garantissent l’originalité, l’exploitabi-
remettre en marche en automatique lité, l’expertise de chaque publication.
le système en fonction de la position www.techniques-ingenieur.fr
de l’opérateur  15 . 

La cobotique améliore Sommaire :


l’ergonomie des opérations Applications
de production difficil Pourquoi robotiser ?
Dans les contextes de production où Qu’est-ce qu’un robot industriel ?
Comment aborder un projet de robotisation ?
l’amélioration des conditions de travail Support & service
et la grande variété des opérations se Liens utiles
combinent à la complexité des tâches
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