Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗
1.1 Définitions
• On appelle équation différentiel linéaire du premier ordre toute toute équation de la forme
où : A : I → Mn (K) et B : I → Mn,1 (K) sont continues et X : I → Mn,1 (K) de classe C 1 est l’inconnue
de l’équation.
• B s’appelle le second membre de l’équation. Si B = 0 on dit que l’équation est homogène.
• l’équation (E H ) : X 0 = A(t)X , est appelée équation homogène associé à (S).
• On appelle solution de l’équation différentiel (E) toute fonction
Ãx
1 ( t)
Ãb
1 ( t)
! !
.. ..
¡ ¢
Remarque 1.1. • En notant A = a i, j 1≤ i ≤ n , et X : t 7−→ X (t) = . , B : t 7−→ X (t) = . en
1≤ j ≤ n x n ( t) b n ( t)
1 www.laminehoucin.blogspot.com
PSI Équations différentielles
Les solutions de la deuxième équation sont du type t 7→ Ct. La première devient donc x10 = tx1 + (C − 1)t.
Par suite les solutions du système sont les fonctions du type
à 2
! Ã 2 !
D e t /2 − C + 1 e t /2
µ ¶ µ ¶
−1 1
t 7−→ =D +C + où C, D ∈ K
Ct 0 t 0
X 0 = A(t)X + B1 (t) (E 1 )
X 0 = A(t)X + B2 (t) (E 2 )
Si X 1 est solution particulière de (E 1 ) et X 2 solution particulière de (E 2 ) alors α X 1 + β X 2 est solution
particulière de
X 0 = A(t)X + αB1 (t) + βB2 (t) (E)
est le système :
X 0 = A(t)X (t) + B(t)
½
(S )
X (t 0 ) = X 0 avec t 0 ∈ I, X 0 ∈ Mn,1 (K) 0
Remarque 1.2. Une solution de S 0 est une solution de l’ équation différentielle (E) qui vérifie X (t 0 ) = X 0
X 0 = A(t)X + B(t)
½
X (t 0 ) = X 0
2 www.laminehoucin.blogspot.com
PSI Équations différentielles
Corollaire 1. Si deux solutions sur I de l’ équation différentielle (E) coïncident en un point de I elles sont
égales sur I.
En particulier une solution de l’équation homogène sur I qui s’annule en point de I est identiquement
nulle
avec A : I → Mn (K) et B : I → Mn,1 (K) sont continues et X dérivable de I vers Mn,1 (K), et l’équation
différentiel homogène associée :
X 0 = A(t)X (H)
On notera :
• S E l’ ensemble de solutions de (E) sur I
• S H l’ensemble des solutions de (H) sur I.
1.3.1 Structure de SH
Théorème 2. S H est un espace vectoriel de dimension n.
Par suite, contenant la fonction nulle, S H est bien un sous-espace vectoriel de C 1 (I, Mn,1 (K)).De plus, pour t 0 ∈ I, d’après le
théorème de Cauchy linéaire l’application linéaire
SH −→ Mn,1 (K)
X 7−→ X (t 0 )
SH −→ Mn,1 (K)
½
Corollaire 2. Pour tout t ∈ I, est un isomorphisme.
X 7−→ X (t)
Corollaire 3. Si (X 1 , X 2 , . . . , X n ) sont n solutions linéairement indépendantes de (H) elles forment une base
de S H par suite toute solution X de (H) s ’écrit sous la forme :
n
n
avec (α1 , ..., αn ) ∈ K
X
X= αi X i
i =1
Définition 3. Une base (X 1 , X 2 , . . . , X n ) de S H est alors appelée système fondamental de solutions de (H)
3 www.laminehoucin.blogspot.com
PSI Équations différentielles
Preuve :
(i) ⇒ (ii) Supposons que (X 1 , X 2 , . . . , X n ) est un système fondamental de solutions de (H) . Soit t 0 ∈ I, si λ1 , ..., λn ∈ K tels que
n
X n
X
λ i X i (t 0 ) = 0, alors la fonction définie sur I par ∀ t ∈ I, f (t) = λ i X i (t) est solution de H qui s’annule en t 0
k=1 k=1
n
X
par suite elle est identiquement nulle, en d’autre terme on a λ i X i = 0 dans S H , or (X 1 , X 2 , . . . , X n ) est libre donc
k=1
λ1 = ... = λn = 0. Ainsi les vecteurs (X 1 (t 0 ), X 2 (t 0 ), . . . , X n (t 0 )) sont linéairement indépendants dans Kn , leur déterminant
est donc non nul.
(ii) ⇒ (iii) Claire
(iii) ⇒ (i) Supposons que ∃ t 0 ∈ I; W(t 0 ) 6= 0 donc les vecteurs (X 1 (t 0 ), X 2 (t 0 ), . . . , X n (t 0 )) sont libre dans Kn . Soit maintenant
n n n
λ1 , ..., λn ∈ K tels que
X X X
λ i X i = 0 donc λ i X i (t) = 0 pour tout t ∈ I, en particulier λ i X i (t 0 ) = 0 par suite
i =1 i =1 i =1
λ1 = ... = λn = 0, or S H est dimension n donc (X 1 , X 2 , . . . , X n ) est une base de S H .
u0 = − tu + v
½ µ ¶ µ ¶
1 t
Exemple 1.3. Soit le système différentiel (S) On pose X 1 = et X 2 = 2 .
v0 = (1 − t2 )u + tv t t +1
On vérifie (X 1 , X 2 ) est un système fondamentale de solutions de (S) En effet : X 1 et X 2 sont des solutions
de (S) et (X 1 (0), X 2 (0)) est libre . Ainsi les solutions de (S) sont
α + βt
µ ¶
∀ t ∈ R, X (t) = α X 1 (t) + β X 2 (t) =
α t + β(t2 + 1)
4 www.laminehoucin.blogspot.com
PSI Équations différentielles
1.3.2 Structure de SE
Proposition 3. Si X p est une solution particulière de (E) alors les solutions de E sont de la forme
SE = X p + SH = X p + X H ¯ X H ∈ SH
© ¯ ª
Preuve :
Y ∈S ⇐⇒ ∀ t ∈ I, Y 0 (t) − A(t)Y (t) = B(t)
⇐⇒ ∀ t ∈ I, Y 0 (t) − A(t)Y (t) = X 00 (t) − A(t)X 0 (t)
∀ t ∈ I, (Y − X 0 )0 (t) − A(t) Y − X 0 (t) = 0
¡ ¢
⇐⇒
⇐⇒ X = Y − X 0 ∈ S0
µ t¶
x0 = 1t x + y − t
½
∗ te
Exemple 1.4. Considérons le système sur R+ , on peut alors vérifier que X 1 : t 7→ et
y0 = x + 1t y te t
µ −t ¶
te
X 2 : t 7→ constituent un système fondamentale des solutions de S H .
− te− t
µ ¶
0
De plus on remarque que t 7→ est solution particulière. Ainsi les solutions de ce système sont les
t
µ t¶ µ −t ¶ µ ¶
te te 0
fonctions t 7→ λ t +µ −t +
te − te t
La méthode de la variation des constantes consiste , connaissant un système fondamentale (X 1 , ..., X n ) des
solutions de H; à chercher une solution particulière de (E) sous la forme :
n
Φ(t) =
X
α i (t)X i (t)
i =1
5 www.laminehoucin.blogspot.com
PSI Équations différentielles
p
α0i (t)X i (t) = B(t)
X
i =1
puisque
• Le déterminant de ce dernier système est W(t) 6= 0 (puisque (X 1 , ..., X p ) est un système complet ;) donc
c’est un système de cramer, sa résolution permet de déterminer les α0i
• Il suffit alors de prendre une primitive de chaque α0i pour déterminer une solution particulière Φ de E
6 www.laminehoucin.blogspot.com
PSI Équations différentielles
b(t) = − t
donc µ ¶
1 + t(t + 1)
f (t) =
− t2
Il s’agit des systèmes différentiels linéaires du type X 0 = A X où A ∈ M n (K) est une matrice carrée constante.
X0 = AX. (E 0 )
7 www.laminehoucin.blogspot.com
PSI Équations différentielles
Preuve : Soit P la matrice dont les colonnes sont les C i . On a alors A = PDP −1 où D = diag(λ1 , . . . , λn ).
En posant Y = P −1 X ; Le système est équivalent alors à Y 0 = DY , ce qui donne que chaque yi est du type t 7→ α i eλ i t .
Par suite tenant compte du fait PVi = C i où (V1 , ..., Vn ) est la base canonique de Rn on a
n n
α i eλ i t C i
X X
X = PY = yi P.Vi =
i =1 i =1
x0 = x + i y
½
Exemple 2.2. On considère le système .
y0 = ix + y
On a E 1+ i (A) = Vect((1, 1)) et E 1− i (A) = Vect((−1, 1)). A est donc diagonalisable et
µ ¶ µ ¶ µ ¶ µ it − it ¶
x(t) (1+ i ) t 1 (1− i ) t −1 t Ce − D e
∀ t ∈ R, = Ce + De =e
y(t) 1 1 Ce it + D e− it
Principe :
Si A est trigonalisable :
• On détermine P ∈ GL n (K) et T ∈ Mn (K) triangulaire telle que P −1 AP = T
• Pour X ∈ C 1 I, Mn,1 (K) , on pose X = PY . On a alors les équivalences
¡ ¢
X 0 = A X ⇐⇒ PY 0 = APY ⇐⇒ Y 0 = P −1 APY ⇐⇒ Y 0 = TY
Solution :
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯− X 2 2 ¯¯ ¯¯− X 0 2 ¯¯ ¯¯− X 0 2 ¯¯ ¯− X 0 2¯¯
χ A = ¯¯ −1 = −(X − 1)(X − 2)2
¯ ¯
2− X 2 ¯¯ = ¯¯ −1 −X 2 ¯¯ = ¯¯ −1 −X 2 ¯¯ = (1 − X ) ¯¯ −1 −X 2¯¯
¯ −1 1 3 − X ¯ ¯ −1 −2 + X 3− X¯ ¯ 0 2X − 2 1− X ¯ ¯ 0 −2 1¯
χ A est scindé donc A est trigonalisable. La détermination des sous espaces propres donne E 1 = Vect((2, 0, 1)) et E 2 = Vect((2, 1, 1)).
En complétant la famille de vecteurs propres en une base de R3 avec par exemple (1, 0, 0), on obtient que A est semblable à
1 0 0 2 2 1
Posons X = PY . Le système linéaire X 0 = A X équivaut à Y 0 = TY qui admet comme solution les fonctions du type
C1 e t
2t
t 7→ (C 2 + C 3 t)e où C 1 , C 2 , C 3 ∈ R
C 3 e2 t
2 2 1
8 www.laminehoucin.blogspot.com
PSI Équations différentielles
3.1 Généralité
Où a 0 , ..., a n−1 et b sont des fonctions continues sur un intervalle I de R à valeurs dans K
• Si b = 0 on dit que léquation (E) est homogène
• L’équation
y(n) + a n−1 y(n−1) + ... + a 0 y = 0 (H)
s’ appelle léquation homogène associée à (E)
• Une solution de (E) sur I est une fonction y : I → K qui est n fois dérivable sur I telle que
Remarque 3.1. Une solution de (E) sur I est forcement de classe C n sur I
Conséquences :
Soit
y(n) + a n−1 y(n−1) + ... + a 0 y = b(t) (E)
y(n) + a n−1 y(n−1) + ... + a 0 y = (H)
On notera :
9 www.laminehoucin.blogspot.com
PSI Équations différentielles
3. Le problm̀e de Cauchy Il existe une unique solution de l’équation y0 = α(x)y + β(x), définie sur
l’intervalle I et vérifiant la condition initiale y(x0 ) = y0 .
Attention 3.1. Ces résultats sont faux si l’équation n’est pas de la forme y0 = . . . sur un intervalle.
• Pour l’ équation avec second membre (EN) : y0 = α(x)y + β(x), en notant S son ensemble de solu-
tions, on a : ¢
S= y p + Vect(x 7→ e A ( x) .
Où yp est une solution particulière de EN.
• Recherche d’une solution particulière
i. Variation de la constante
10 www.laminehoucin.blogspot.com
PSI Équations différentielles
Après avoir déterminer la solution générale de léquation homogène YH = λ e− A , on cherche une solution
particulière de léquation complète sous la forme ϕ(x) = λ(x)e− A ( x) avec λ fonction dérivable sur I. En
remplaçant dan l’équation on trouve : λ0 = be A se qui permet de déterminer λ.
2t 3
∀ t ∈ [1, +∞[ y(t) = µ t + (ln(t)) 2 /µ ∈ R
3
Q(t)eλ t λ 6= −a
tQ(t)eλ t λ = −a
où Q est un polynôme de même degré que P que l’on cherche avec des coefficients indéterminés. Cette
méthode est à combiner avec le principe de superposition.
1
∀ t ∈ R y(t) = λ e3 t − (2t + 1)e t
4
11 www.laminehoucin.blogspot.com
PSI Équations différentielles
Lorsque l’équation est du type y00 = α(t)y0 + β(t)y + γ(t) sur un intervalle I on a :
• L’équation différentielle y00 = α(t)y0 + β(t)y + γ(t) est équivalente sur I au système linéaire
X 0 = A(t)X + B(t)
µ ¶ µ ¶ µ ¶
0 1 0 y(t)
où A(t) = , B(t) = et X (t) = 0 .
β(t) α(t) γ(t) y (t)
• S 0 est un espace vectoriel et
dim S 0 = 2
• Pour résoudre (E), on résout E 0 et on cherche une solution particulière.
• Théorème de Cauchy : Soient t 0 ∈ R ainsi que a et b deux éléments de R. Soit α, β ∈ C 0 (I). L’
équation différentielle ½ 00
y = α(t)y0 + β(t)y
y(t 0 ) = a et y0 (t 0 ) = b
admet une unique solution sur I
• Une base ( f 1 , f 2 ) de S 0 est alors appelée système fondamental de solutions
• Dans le cas de coefficients constants y00 +a y0 + b y = 0, un système fondamentale de solutions (y1 (t), y1 (t))
s’exprime en fonction des racines χ A = X 2 + aX + B appelé équation caractéristique . Des expressions
de (y1 (t), y1 (t)) sont données pour les différents cas dans le tableau suivant , où ∆ est le discriminant
de χ A
12 www.laminehoucin.blogspot.com
PSI Équations différentielles
z ( t)
Soit z de classe C 2 , cherchons une solution de (E) sous la forme t 7→ y(t) = t . On a pour t > 0
t2 z00 + tz0 = 6 ln t
¡ ¢0 z0 ln t
Sur R∗+ ceci équivaut à z0 = − + 6 2 qui aboutit par une étude classique à
t t
b + 3 ln2 t
∀ t ∈ R∗+ , z0 (t) = où b ∈ R
t
1¡
a + b ln t + ln3 t où a, b ∈ R
¢
t 7−→
t
(E) : t2 y00 + 4t y0 + 2y = e t .
t(z0 )0 + z0 = e t
b + (x − 1)e x
∀ t ∈ R∗+ , z0 (t) = où b ∈ R
t2
a b et
y : t 7−→ + + où a, b ∈ R
t t2 t2
1
ce qui amène à ∃ A, B ∈ R, ∀ x ∈ R, y(x) = Ae− x + Be−2 x + xe− x + e x .
6
13 www.laminehoucin.blogspot.com
PSI Équations différentielles
3.3.3 Cas des coefficients constant et d’un second membre de la forme eα x P(x)
où Q désigne un polynôme de même degré que P que l’on écrit avec des coefficients indéterminés.
y ∈ S E ⇐⇒ Q 00 = 1.
x2 − x
Une solution particulière est donc x 7→ e
2
Mieux : Au vu des solutions de (E 0 ), on peut chercher Q sous la forme Q = aX 2 .
On obtient qu’une solution particulière est alors Q = X 2 , d’où
x2 − x
S = λ y = x 7−→ + (Ax + B)e− x ¯ (A, B) ∈ K 2 → .
¯
2 e
µ 2
x 5 −x x x x
µ ¶ ¶
S = λ y : x 7−→ − − e + Ae x + Be3 x ¯ (A, B) ∈ R2 → .
¯
e + − −
8 32 4 2
14 www.laminehoucin.blogspot.com