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PSI Équations différentielles

Plan 2.1 Cas où la matrice est diagonalisable . . . . . . 7


2.2 Exemple lorsque A est trigonalisable . . . . . . 8
1 Équation différentiels linéaires du premier
ordre. 1 3 Équations différentielles linéaires scalaires d’
ordre n 9
1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
3.1 Généralité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2 Problème de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . 2
3.2 Équations différentielles linéaires scalaires du
1.3 Structure de l’ensemble des solutions . . . . . 3
premier ordre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.1 Structure de SH . . . . . . . . . . . . 3 3.3 Équations linéaires scalaires du second ordre. 11
1.3.2 Structure de SE . . . . . . . . . . 5 3.3.1 Système différentiel linéaire asso-
1.4 Méthode de variation des constantes . . . . . . 5 cié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3.3.2 Méthode de variation des constantes . . 12
2 Systèmes différentiels linéaires homogènes à 3.3.3 Cas des coefficients constant et d’un
coefficients constants 7 second membre de la forme eα x P(x) . . 14

∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗∗

• I désignera un intervalle non vide, non réduit à un point


• K désignera le corps R ou C.
• F = Kn avec n ≥ 1.

1 Équation différentiels linéaires du premier ordre.

1.1 Définitions

Définition 1. (équation différentiel linéaire du premier ordre.)

• On appelle équation différentiel linéaire du premier ordre toute toute équation de la forme

X 0 = A(t)X (t) + B(t) (E)

où : A : I → Mn (K) et B : I → Mn,1 (K) sont continues et X : I → Mn,1 (K) de classe C 1 est l’inconnue
de l’équation.
• B s’appelle le second membre de l’équation. Si B = 0 on dit que l’équation est homogène.
• l’équation (E H ) : X 0 = A(t)X , est appelée équation homogène associé à (S).
• On appelle solution de l’équation différentiel (E) toute fonction

X:I → Mn,1 (K)


t 7→ X (t)

Dérivable sur I telle que


∀ t ∈ I, X 0 (t) = A(t)X (t) + B(t)

Ãx
1 ( t)
Ãb
1 ( t)
! !
.. ..
¡ ¢
Remarque 1.1. • En notant A = a i, j 1≤ i ≤ n , et X : t 7−→ X (t) = . , B : t 7−→ X (t) = . en
1≤ j ≤ n x n ( t) b n ( t)

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développant , l’équation différentiel (S) est équivalente au système :




 x10 (t) = a 1,1 (t)x1 (t) + a 1,2 (t)x2 (t) + · · · + a 1,n (t)xn (t) + b 1 (t)
 0

 x2 (t) = a 2,1 (t)x1 (t) + a 2,2 (t)x2 (t) + · · · + a 2,n (t)xn (t) + b 2 (t)
∀ t ∈ I, . .. ..
 ..

 . .
 x0 (t) = a (t)x (t) + a (t)x (t) + · · · + a (t)x (t) + b (t)

n n,1 1 n,2 2 n,n n n

appelé système différentiel linéaire du premier ordre


• Si n = 1, on retrouve les équations linéaires scalaires d’ordre 1 : y0 (t) = a(t)y(t) + b(t)
µ ¶ µ ¶
t 1 −t
Exemple 1.1. Posons I = R∗+ , A(t) = et B(t) = . Le système équivaut à
0 1t 0

 x10 = tx1 + x2 − t
1
 x20 = x2
t

Les solutions de la deuxième équation sont du type t 7→ Ct. La première devient donc x10 = tx1 + (C − 1)t.
Par suite les solutions du système sont les fonctions du type
à 2
! Ã 2 !
D e t /2 − C + 1 e t /2
µ ¶ µ ¶
−1 1
t 7−→ =D +C + où C, D ∈ K
Ct 0 t 0

Proposition 1 (Principe de superposition). Soient

X 0 = A(t)X + B1 (t) (E 1 )

X 0 = A(t)X + B2 (t) (E 2 )
Si X 1 est solution particulière de (E 1 ) et X 2 solution particulière de (E 2 ) alors α X 1 + β X 2 est solution
particulière de
X 0 = A(t)X + αB1 (t) + βB2 (t) (E)

1.2 Problème de Cauchy

Définition 2. Le problème de Cauchy associé à l’ équation différentielle du premier ordre :

X 0 = A(t)X + B(t) (E)

est le système :
X 0 = A(t)X (t) + B(t)
½
(S )
X (t 0 ) = X 0 avec t 0 ∈ I, X 0 ∈ Mn,1 (K) 0

Remarque 1.2. Une solution de S 0 est une solution de l’ équation différentielle (E) qui vérifie X (t 0 ) = X 0

Théorème 1 (Cauchy - linéaire). Soit I un intervalle de R, A ∈ C 0 I, Mn (K) et B ∈ C 0 I, Mn,1 (K) .Pour


¡ ¢ ¡ ¢

tout (t 0 , X 0 ) ∈ I × Mn,1 (K), le problème de Cauchy

X 0 = A(t)X + B(t)
½

X (t 0 ) = X 0

admet une unique solution sur l’intervalle I

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Corollaire 1. Si deux solutions sur I de l’ équation différentielle (E) coïncident en un point de I elles sont
égales sur I.
En particulier une solution de l’équation homogène sur I qui s’annule en point de I est identiquement
nulle

1.3 Structure de l’ensemble des solutions

On considère l’équation différentiel (E)

X 0 = A(t)X + B(t) (E)

avec A : I → Mn (K) et B : I → Mn,1 (K) sont continues et X dérivable de I vers Mn,1 (K), et l’équation
différentiel homogène associée :

X 0 = A(t)X (H)

On notera :
• S E l’ ensemble de solutions de (E) sur I
• S H l’ensemble des solutions de (H) sur I.

1.3.1 Structure de SH

 
Théorème 2. S H est un espace vectoriel de dimension n.
 

Preuve : Si X 1 , X 2 sont solutions, alors il est immédiat que


(λ X 1 + µ X 2 )0 (t) = A(t) (λ X 1 (t) + µ X 2 (t))
¡ ¢

Par suite, contenant la fonction nulle, S H est bien un sous-espace vectoriel de C 1 (I, Mn,1 (K)).De plus, pour t 0 ∈ I, d’après le
théorème de Cauchy linéaire l’application linéaire

SH −→ Mn,1 (K)
X 7−→ X (t 0 )

est bijective. Ainsi dim S H = dim Kn = n.

SH −→ Mn,1 (K)
½
Corollaire 2. Pour tout t ∈ I, est un isomorphisme.
X 7−→ X (t)

Corollaire 3. Si (X 1 , X 2 , . . . , X n ) sont n solutions linéairement indépendantes de (H) elles forment une base
de S H par suite toute solution X de (H) s ’écrit sous la forme :

n
n
avec (α1 , ..., αn ) ∈ K
X
X= αi X i
i =1


Définition 3. Une base (X 1 , X 2 , . . . , X n ) de S H est alors appelée système fondamental de solutions de (H)

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Définition 4. (X 1 , X 2 , . . . , X n ) des solutions de (H) . l’application W définie sur I dans K par

∀t ∈ I W(t) = det(X 1 (t), X 2 (t), . . . , X n (t))

S’appelle le Wronskien du système de solution (X 1 , X 2 , . . . , X n )

Proposition 2. Il y a équivalence entre


(i) (X 1 , X 2 , . . . , X n ) est un système fondamental de solutions de (H)
(ii) ∀ t ∈ I; W(t) 6= 0
(iii) ∃ t ∈ I; W(t) 6= 0

Preuve :

(i) ⇒ (ii) Supposons que (X 1 , X 2 , . . . , X n ) est un système fondamental de solutions de (H) . Soit t 0 ∈ I, si λ1 , ..., λn ∈ K tels que
n
X n
X
λ i X i (t 0 ) = 0, alors la fonction définie sur I par ∀ t ∈ I, f (t) = λ i X i (t) est solution de H qui s’annule en t 0
k=1 k=1
n
X
par suite elle est identiquement nulle, en d’autre terme on a λ i X i = 0 dans S H , or (X 1 , X 2 , . . . , X n ) est libre donc
k=1
λ1 = ... = λn = 0. Ainsi les vecteurs (X 1 (t 0 ), X 2 (t 0 ), . . . , X n (t 0 )) sont linéairement indépendants dans Kn , leur déterminant
est donc non nul.
(ii) ⇒ (iii) Claire
(iii) ⇒ (i) Supposons que ∃ t 0 ∈ I; W(t 0 ) 6= 0 donc les vecteurs (X 1 (t 0 ), X 2 (t 0 ), . . . , X n (t 0 )) sont libre dans Kn . Soit maintenant
n n n
λ1 , ..., λn ∈ K tels que
X X X
λ i X i = 0 donc λ i X i (t) = 0 pour tout t ∈ I, en particulier λ i X i (t 0 ) = 0 par suite
i =1 i =1 i =1
λ1 = ... = λn = 0, or S H est dimension n donc (X 1 , X 2 , . . . , X n ) est une base de S H .

Exemple 1.2. Un système fondamental de solutions de ,


µ ¶ µ ¶
t 1 −t
X0 = 1 X+
0 t 0
Ã
2
! Ã 2
!
e t /2 e t /2
µ ¶
−1 −1 2
sur R∗+ est (X 1 , X 2 ) avec X 1 : t 7→ et X 2 : t 7→ en effet W(t) = det = te t /2 6= O sur R∗+
0 t 0 t

u0 = − tu + v
½ µ ¶ µ ¶
1 t
Exemple 1.3. Soit le système différentiel (S) On pose X 1 = et X 2 = 2 .
v0 = (1 − t2 )u + tv t t +1
On vérifie (X 1 , X 2 ) est un système fondamentale de solutions de (S) En effet : X 1 et X 2 sont des solutions
de (S) et (X 1 (0), X 2 (0)) est libre . Ainsi les solutions de (S) sont

α + βt
µ ¶
∀ t ∈ R, X (t) = α X 1 (t) + β X 2 (t) =
α t + β(t2 + 1)

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1.3.2 Structure de SE

Proposition 3. Si X p est une solution particulière de (E) alors les solutions de E sont de la forme

X (t) = X H (t) + X p (t)

où X H (t) est la solution générale de l’équation homogène H associée. Ainsi

SE = X p + SH = X p + X H ¯ X H ∈ SH
© ¯ ª

On dit que S est un espace affine de direction S 0

Preuve :
Y ∈S ⇐⇒ ∀ t ∈ I, Y 0 (t) − A(t)Y (t) = B(t)
⇐⇒ ∀ t ∈ I, Y 0 (t) − A(t)Y (t) = X 00 (t) − A(t)X 0 (t)
∀ t ∈ I, (Y − X 0 )0 (t) − A(t) Y − X 0 (t) = 0
¡ ¢
⇐⇒
⇐⇒ X = Y − X 0 ∈ S0

µ t¶
x0 = 1t x + y − t
½
∗ te
Exemple 1.4. Considérons le système sur R+ , on peut alors vérifier que X 1 : t 7→ et
y0 = x + 1t y te t
µ −t ¶
te
X 2 : t 7→ constituent un système fondamentale des solutions de S H .
− te− t
µ ¶
0
De plus on remarque que t 7→ est solution particulière. Ainsi les solutions de ce système sont les
t
µ t¶ µ −t ¶ µ ¶
te te 0
fonctions t 7→ λ t +µ −t +
te − te t

1.4 Méthode de variation des constantes

Soit le système différentiel


X 0 = A(t)X + B(t) (E)
et
X 0 = A(t)X (H)
le système homogène associé.

La méthode de la variation des constantes consiste , connaissant un système fondamentale (X 1 , ..., X n ) des
solutions de H; à chercher une solution particulière de (E) sous la forme :
n
Φ(t) =
X
α i (t)X i (t)
i =1

où les α i sont des fonctions de classe C 1 à valeurs dans K.

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Proposition 4. Soit (X 1 , ..., X n ) un système fondamentale de H.


n
Φ(t) =
X
α i (t)X i (t)
i =1

est solution de (E) si et seulement si


n
α0i (t)X i (t) = B(t)
X
∀ t ∈ I,
i =1

Preuve : En dérivant Φ et en remplaçant dans E.Φ est solution de (E) si et seulement si


Φ0 (t) = A Φ(t) + B

Soit pour tout t ∈ I :


n n n
α0i (t)X i (t) + α i (t)X i0 (t) =
X X X
α i (t)A(t)X i (t) + B
i =1 i =1 i =1

ce qui est identiquement équivalent à

p
α0i (t)X i (t) = B(t)
X

i =1
puisque

A(t)X i (t) = X i0 (t)

Remarque 1.3. Dans la pratique :


• On résout léquation H en déterminant un système fondamentale (X 1 , ..., X n )
n
• On pose Φ(t) = α i (t)X i (t) avec les α i de classe C 1 et on remplace Φ(t) dans E ce qui conduit au
X
i =1
système
p
α0i (t)X i (t) = B(t)
X
i =1

• Le déterminant de ce dernier système est W(t) 6= 0 (puisque (X 1 , ..., X p ) est un système complet ;) donc
c’est un système de cramer, sa résolution permet de déterminer les α0i
• Il suffit alors de prendre une primitive de chaque α0i pour déterminer une solution particulière Φ de E

Exemple 1.5. Soit le système



 x0 = x + y + t
(E) 1 I =]0, +∞[
 y0 = y − t
t

• Soit le système homogène 


 x0 = x + y
1
 y0 = y
t
La résolution de la 2iemme équation donne ∀t > 0 y(t) = µ t.
en replaçant dans la première on obtient ∀ t ∈ I, x0 = x + µ t
t
dont la solution générale est : x(t) = λ e − µ(t + 1)
D’où ¶ µ t µ t¶
λ e − µ(t + 1)
µ ¶ µ ¶
x(t) e −(t + 1)
∀t > 0 = =λ +µ
y(t) µt 0 t

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Ainsi un système complet de solution du système homogène est


µ t¶ µ ¶
e −(t + 1)
X 1 (t) = X 2 (t) =
0 t

• Cherchons une solution particulière de (E) sous la forme


a(t)e t − b(t)(t + 1)
µ¶
∀ t > 0 f (t) = a(t)X 1 (t) + b(t)X 2 (t) =
b(t)t
en remplaçant dans (E) il vient
a0 (t)e t − b0 (t)(t + 1) = t a0 (t) = − e− t
½ ½
i.e
b0 (t)t = − t b0 (t) = −1
on prend alors
a(t) = e− t
½

b(t) = − t
donc µ ¶
1 + t(t + 1)
f (t) =
− t2

• les solutions de (E) sont alors


µ ¶ µ t¶ µ ¶ µ ¶
x(t) e −(t + 1) 1 + t(1 + t)
∀t > 0 =λ +µ +
y(t) 0 t − t2

2 Systèmes différentiels linéaires homogènes à coefficients constants

Il s’agit des systèmes différentiels linéaires du type X 0 = A X où A ∈ M n (K) est une matrice carrée constante.

2.1 Cas où la matrice est diagonalisable


 0
α1  y1 = α1 y1
 

.. ..
Exemple 2.1. Le système Y 0 = DY lorsque D =   est équivalent à
 
.  .
 0
αn yn = αn yn
ce qui donne , en résolvant chaque équation,

∀ t ∈ R ∀ i = 1, ..., n yi (t) = λ i eαi t


d’où
n
∀ t ∈ R y(t) = (λ1 eα1 t , ..., λn eαn t ) = λ i eα i t Vi
X
i =1
où (V1 , ..., Vn ) est la base canonique de Rn

Proposition 5. Soit A ∈ M n (K) diagonalisable, et C 1 , . . . , C n une base de vecteurs propres de A, de sorte


que chaque C i est associé à la valeur propre α i . Posons ϕ i : t 7→ eαi t C i .
Alors (ϕ1 , . . . , ϕn ) est un système fondamental de solutions sur R de l’équation

X0 = AX. (E 0 )

Autrement dit, les solutions de (E 0 ) sont les fonctions du type


n
µ i eα i t C i
X
t 7→ où µi ∈ K
i =1

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Preuve : Soit P la matrice dont les colonnes sont les C i . On a alors A = PDP −1 où D = diag(λ1 , . . . , λn ).
En posant Y = P −1 X ; Le système est équivalent alors à Y 0 = DY , ce qui donne que chaque yi est du type t 7→ α i eλ i t .
Par suite tenant compte du fait PVi = C i où (V1 , ..., Vn ) est la base canonique de Rn on a
n n
α i eλ i t C i
X X
X = PY = yi P.Vi =
i =1 i =1

x0 = x + i y
½
Exemple 2.2. On considère le système .
y0 = ix + y
On a E 1+ i (A) = Vect((1, 1)) et E 1− i (A) = Vect((−1, 1)). A est donc diagonalisable et
µ ¶ µ ¶ µ ¶ µ it − it ¶
x(t) (1+ i ) t 1 (1− i ) t −1 t Ce − D e
∀ t ∈ R, = Ce + De =e
y(t) 1 1 Ce it + D e− it

2.2 Exemple lorsque A est trigonalisable

Principe :
Si A est trigonalisable :
• On détermine P ∈ GL n (K) et T ∈ Mn (K) triangulaire telle que P −1 AP = T
• Pour X ∈ C 1 I, Mn,1 (K) , on pose X = PY . On a alors les équivalences
¡ ¢

X 0 = A X ⇐⇒ PY 0 = APY ⇐⇒ Y 0 = P −1 APY ⇐⇒ Y 0 = TY

• On résout, en remontant, le système triangulaire Y 0 = TY pour déterminer Y puis X .


 0
0 2 2  x = 2y + 2z
 

Exemple 2.3. Trigonaliser la matrice A = −1 2 2et résoudre sur R le système y0 = − x + 2y + 2z


 0
−1 1 3 z = − x + y + 3z

Solution :
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯− X 2 2 ¯¯ ¯¯− X 0 2 ¯¯ ¯¯− X 0 2 ¯¯ ¯− X 0 2¯¯
χ A = ¯¯ −1 = −(X − 1)(X − 2)2
¯ ¯
2− X 2 ¯¯ = ¯¯ −1 −X 2 ¯¯ = ¯¯ −1 −X 2 ¯¯ = (1 − X ) ¯¯ −1 −X 2¯¯
¯ −1 1 3 − X ¯ ¯ −1 −2 + X 3− X¯ ¯ 0 2X − 2 1− X ¯ ¯ 0 −2 1¯
χ A est scindé donc A est trigonalisable. La détermination des sous espaces propres donne E 1 = Vect((2, 0, 1)) et E 2 = Vect((2, 1, 1)).
En complétant la famille de vecteurs propres en une base de R3 avec par exemple (1, 0, 0), on obtient que A est semblable à

1 0 0 2 2 1
   

T = 0 2 1 avec la matrice de passage : P = 0 1 0


0 0 2 1 1 0

Posons X = PY . Le système linéaire X 0 = A X équivaut à Y 0 = TY qui admet comme solution les fonctions du type

C1 e t
 
2t 
t 7→ (C 2 + C 3 t)e  où C 1 , C 2 , C 3 ∈ R

C 3 e2 t

D’où, avec la relation X = PY , les solutions de E sont les fonctions du types

2 2 1
     

t 7→ C 1 e t 0 + (C 2 + C 3 t)e2 t  1  + C 3 e4 t 0 où C 1 , C 2 , C 3 ∈ R


1 −1 0

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3 Équations différentielles linéaires scalaires d’ ordre n

3.1 Généralité

Définition 5. • On appelle équation différentielle linéaire d’ordre n à coefficients continues toute


équation différentielle de la forme

y(n) + a n−1 y(n−1) + ... + a 0 y = b(t) (E)

Où a 0 , ..., a n−1 et b sont des fonctions continues sur un intervalle I de R à valeurs dans K
• Si b = 0 on dit que léquation (E) est homogène
• L’équation
y(n) + a n−1 y(n−1) + ... + a 0 y = 0 (H)
s’ appelle léquation homogène associée à (E)
• Une solution de (E) sur I est une fonction y : I → K qui est n fois dérivable sur I telle que

∀ t ∈ I, y(n) (t) + a n−1 (t)y(n−1) (t) + ... + a 0 (t)y(t) = b(t) (E)

Remarque 3.1. Une solution de (E) sur I est forcement de classe C n sur I

Proposition 6. L’équation différentielle

y(n) + a n−1 y(n−1) + ... + a 0 y = b(t) (E)

est équivalente sur I au système linéaire

X 0 = A(t)X + B(t) (S)


     
0 1 0 y(t)
.. ..  .   y0 (t) 
 . 
 
 . . , B(t) =  .  et X (t) = 
  
où A(t) =  .. .
0 1  0  .
     
   
−a 0 (t) −a 1 (t) ... −a n−1 (t) − b(t) y(n−1)( t)

Conséquences :

Soit
y(n) + a n−1 y(n−1) + ... + a 0 y = b(t) (E)
y(n) + a n−1 y(n−1) + ... + a 0 y = (H)
On notera :

S E l’ ensemble de solutions de (E) sur I


S H l’ensemble des solutions de (H) sur I.
Alors d’ après la section précédente on a les résultats suivants

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Proposition 7. 1. Le problème de Cauchy associe à (E) qui s’ écrit :


(
y(n) + a n−1 y(n−1) + ... + a 0 y = b(t)
y(k) = yk ∀ k ∈ [[0, n − 1]]

admet une unique solution sur I


2. S H est un espace vectoriel de dimension n . une base (Y 1, Y2 , . . . , Yn )de S H s’ appelle un système
fondamentale de solution de (H) et toute solution Y de (H) s ’écrit sous la forme :

n
n
avec (α1 , ..., αn ) ∈ K
X
X= α i Yi
i =1


3. (Y1 , Y2 , . . . , Yn ) est un système fondamental de solutions de (H) ssi ∃ t ∈ I; W(t) 6= 0 avec


 
Y1 Y2 ... Yn
 Y0 Y20 ... Yn0 
 1 
W = det  ..
 .. 
 . . 

Y1(n−1) Y2(n−1) . . . Yn(n−1)

4. Si Y p est une solution particulière de (E) alors S E = Y p + S H = Y p + YH ¯ YH ∈ S H


© ¯ ª

On dit que S est un espace affine de direction S H

3.2 Équations différentielles linéaires scalaires du premier ordre.

• Il s’agit des équations de type :


a(x)y0 + b(x)y = c(x) (E)
où a, b et c sont continues de I vers K, y dérivable de I vers K.
• Cette équation se résout sur des intervalles I où la fonction a ne s’annule pas, donc l’équation peut être
normalisée et s’écrire sous la forme :
y0 = α(x)y + β(x) (EN)

• Pour l’ équation homogène (H) : y0 = α(x)y, en notant S 0 son ensemble de solutions, on a :


1. S 0 est un espace vectoriel et dim S 0 = 1.
2. Comme x 7→ e A ( x) où A est une primitive de α sur I, est une solution non nulle de (H) on a
 ¢ 
S0 = Vect(x 7→ e A ( x) .
 

3. Le problm̀e de Cauchy Il existe une unique solution de l’équation y0 = α(x)y + β(x), définie sur
l’intervalle I et vérifiant la condition initiale y(x0 ) = y0 .

Attention 3.1. Ces résultats sont faux si l’équation n’est pas de la forme y0 = . . . sur un intervalle.

• Pour l’ équation avec second membre (EN) : y0 = α(x)y + β(x), en notant S son ensemble de solu-
tions, on a :  ¢ 
S= y p + Vect(x 7→ e A ( x) .
 
Où yp est une solution particulière de EN.
• Recherche d’une solution particulière
i. Variation de la constante

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Après avoir déterminer la solution générale de léquation homogène YH = λ e− A , on cherche une solution
particulière de léquation complète sous la forme ϕ(x) = λ(x)e− A ( x) avec λ fonction dérivable sur I. En
remplaçant dan l’équation on trouve : λ0 = be A se qui permet de déterminer λ.

Exemple 3.1. Soit (E) léquation :


1 p
y0 − y = ln(t)
t
La solution générale de léquation homogène sur l’intervalle [1, +∞[ est : YH (x) = λ x λ∈R
Par la méthode de la variation de la constante f (t) = λ(t)t est solution de (E) sur [1, +∞[ sisi
p
0 ln(t)
∀ t ∈ [1, +∞[ λ (t) =
t
2 3
∀ t ∈ [1, +∞[ λ(t) = (ln(t)) 2 + µ /µ ∈ R
3
En déduit la solution générale de (E) par :

2t 3
∀ t ∈ [1, +∞[ y(t) = µ t + (ln(t)) 2 /µ ∈ R
3

ii. Cas où le second membre est un polynôme-exponentiel


Pour une équation y0 + a y = P(t)eλ t avec a ∈ C et λ ∈ C et P est un polynôme (ou une fonction polynomiale)
à coefficients complexes . On cherche une solution sous la forme suivante

Q(t)eλ t λ 6= −a

tQ(t)eλ t λ = −a

où Q est un polynôme de même degré que P que l’on cherche avec des coefficients indéterminés. Cette
méthode est à combiner avec le principe de superposition.

Exemple 3.2. Soit (E) l’ équation : y0 − 3y = te t


La solution de l’ équation homogène est : YH (t) = λ e3 t /λ ∈ R
On cherche une solution particulière sous la forme (at + b)e t après remplacement et simplification on
−1 −1
trouve a = et b =
2 4
La solution générale de l’équation complète est alors donnée par :

1
∀ t ∈ R y(t) = λ e3 t − (2t + 1)e t
4

3.3 Équations linéaires scalaires du second ordre.

On considère l’équation différentielle linéaire scalaire du second ordre

a(t)y00 + b(t)y + c(t)y = d(t) (E)

avec a, b, c et d sont continues de I vers K, y deux fois dérivables de I vers K.


On notera (E 0 ) son équation homogène associée ( c’est à dire pour d = 0) et S E son ensemble de solutions

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3.3.1 Système différentiel linéaire associé

Lorsque l’équation est du type y00 = α(t)y0 + β(t)y + γ(t) sur un intervalle I on a :

• L’équation différentielle y00 = α(t)y0 + β(t)y + γ(t) est équivalente sur I au système linéaire

X 0 = A(t)X + B(t)
µ ¶ µ ¶ µ ¶
0 1 0 y(t)
où A(t) = , B(t) = et X (t) = 0 .
β(t) α(t) γ(t) y (t)
• S 0 est un espace vectoriel et  
dim S 0 = 2
 
• Pour résoudre (E), on résout E 0 et on cherche une solution particulière.
• Théorème de Cauchy : Soient t 0 ∈ R ainsi que a et b deux éléments de R. Soit α, β ∈ C 0 (I). L’
équation différentielle ½ 00
y = α(t)y0 + β(t)y
y(t 0 ) = a et y0 (t 0 ) = b
admet une unique solution sur I
• Une base ( f 1 , f 2 ) de S 0 est alors appelée système fondamental de solutions
• Dans le cas de coefficients constants y00 +a y0 + b y = 0, un système fondamentale de solutions (y1 (t), y1 (t))
s’exprime en fonction des racines χ A = X 2 + aX + B appelé équation caractéristique . Des expressions
de (y1 (t), y1 (t)) sont données pour les différents cas dans le tableau suivant , où ∆ est le discriminant
de χ A

K ∆ y1 (t) y2 (t) racines de l’équation caractéristique

C 6= 0 eλ1 t eλ1 t λ1 , λ2 (distinctes)

C =0 eλ1 t teλ1 t λ1 (double)

R >0 eλ1 t eλ1 t λ1 , λ2 (distinctes, réelles)

R =0 eλ1 t teλ1 t λ1 (double, réelle)

R <0 e ut sin(vt) e ut cos(vt) u ± iv (distinctes, non réelles, conjuguées)

3.3.2 Méthode de variation des constantes

Cette méthode peut s’appliquer de deux façons :


1. À partir d’une solution y1 de (E 0 ) on cherche une solution de E sous la forme y(t) = α(t)y1 (t) avec
α ∈ C 2 1(I, K) et y1 ne s’annule pas sur I.Les calculs aboutissent à une équation du premier ordre en
α0 qui permet dintégrer complètement léquationE .
2. Si l’on a complètement résolu léquation S 0 , on écrit sa solution général sous la forme yH = α1 y1 +
α2 y2 et on cherche une solution de (2) de la forme y(t) = α1 (t)y1 (t) + α2 (t)y2 (t) sous les conditions :

α01 (t)y1 (t) + α02 (t)y2 (t) = 0


½

α01 (t)y10 (t) + α02 (t)y20 (t) = f (t)

Exemple 3.3. Résolvons sur R∗+ l’équation

(E) : t3 y00 + 3t2 y0 + t y = 6 ln t.

Cherchons une solution particulière de (E 0 ) sous la forme t 7→ tα . On obtient alors α2 + 2α + 1 = 0. Ainsi


t 7→ 1t est solution de (E 0 ).

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z ( t)
Soit z de classe C 2 , cherchons une solution de (E) sous la forme t 7→ y(t) = t . On a pour t > 0

z0 (t) z(t) z00 (t) z0 (t) z(t)


y0 (t) = − 2 et y00 (t) = −2 2 +2 3
t t t t t
Ainsi, y est solution de (E) si et seulement si

t2 z00 + tz0 = 6 ln t
¡ ¢0 z0 ln t
Sur R∗+ ceci équivaut à z0 = − + 6 2 qui aboutit par une étude classique à
t t

b + 3 ln2 t
∀ t ∈ R∗+ , z0 (t) = où b ∈ R
t

Ainsi les solutions sur R∗+ de (E) sont les fonctions


a + b ln t + ln3 t où a, b ∈ R
¢
t 7−→
t

Exemple 3.4. Résolvons sur R∗+ l’équation

(E) : t2 y00 + 4t y0 + 2y = e t .

Cherchons des solutions particulières de (E 0 ) sous la forme t 7→ tα . On obtient alors α2 + 3α + 2 = 0. Ainsi


t 7→ 1t et t 7→ t12 sont solutions de (E 0 ). Cherchons une solution particulière de (E) sous la forme y : t 7−→ z(tt)
où z ∈ C 2 R∗+ .
¡ ¢

Ainsi, y est solution de (E) si et seulement si

t(z0 )0 + z0 = e t

Une étude classique montre aisément que ceci est équivalent à

b + (x − 1)e x
∀ t ∈ R∗+ , z0 (t) = où b ∈ R
t2

Ainsi les solutions de (E) sur R∗+ sont les fonctions

a b et
y : t 7−→ + + où a, b ∈ R
t t2 t2

Exemple 3.5. Résoudre y00 + 3y0 + 2y = 2 ch t.


D’après le cours de première année, on sait que S 0 = 〈 t 7→ e−2 t , t 7→ e− t 〉.
considérons y : t 7→ z(t)e− t où z est dérivable

y ∈ S E ⇐⇒ ∀ t ∈ R, z00 (t)e− t + z0 (t)e− t = e t + e− t ⇐⇒ ∀ t ∈ R, (z0 )0 (t) + z0 (t) = 1 + e2 t

1
ce qui amène à ∃ A, B ∈ R, ∀ x ∈ R, y(x) = Ae− x + Be−2 x + xe− x + e x .
6

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3.3.3 Cas des coefficients constant et d’un second membre de la forme eα x P(x)

Cas où le second membre est un pseudo-polynôme t → P(t)eλ t .


On peut alors trouver algébriquement une solution particulière de la forme indiquée par le tableau sui-
vant :

Équation caractéristique Forme d’une solution particulière

λ n’est pas solution Q(t)eλ t

λ solution simple tQ(t)eλ t

λ solution double t2 Q(t)eλ t

où Q désigne un polynôme de même degré que P que l’on écrit avec des coefficients indéterminés.

Exemple 3.6. y00 + 2y0 + y = e− x .


T = X 2 + 2X + 1 = (X + 1)2 . −1 est une racine double de T.
Donc les solutions réelles de l’équation homogène sont

y = x 7−→ (Ax + B)e− x (A, B) ∈ K.

P = 1, α = −1. On cherche y sous la forme x 7→ e− x Q(x). On a alors après calcul

y ∈ S E ⇐⇒ Q 00 = 1.

x2 − x
Une solution particulière est donc x 7→ e
2
Mieux : Au vu des solutions de (E 0 ), on peut chercher Q sous la forme Q = aX 2 .
On obtient qu’une solution particulière est alors Q = X 2 , d’où
x2 − x
S = λ y = x 7−→ + (Ax + B)e− x ¯ (A, B) ∈ K 2 → .
¯
2 e

— On cherche une solution particulière de l’équation


y00 − 4y0 + 3y = (2x + 1)e− x sous la forme x 7→ Q(x)e− x .
D’où
8Q − 6Q 0 + Q 00 = 2X + 1
On cherche alors sous la forme Q = aX + b et on trouve on trouve
x 5 −x
µ ¶
y1 : x 7−→ + e .
4 16
— On cherche une solution particulière de l’équation
y00 − 4y0 + 3y = (2x + 1)e x sous la forme x 7→ Q(x)e x .
D’où
−2Q 0 + Q 00 = 2X + 1
On cherche alors sous la forme Q = aX 2 + bX et on trouve
µ 2
x

y2 : x 7−→ − − x e x .
2
D’où :

µ 2
x 5 −x x x x
µ ¶ ¶
S = λ y : x 7−→ − − e + Ae x + Be3 x ¯ (A, B) ∈ R2 → .
¯
e + − −
8 32 4 2

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