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Réalités et perspectives de la lutte biologique contre les

maladies des plantes (*)


Jacques Ponchet

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Jacques Ponchet. Réalités et perspectives de la lutte biologique contre les maladies des plantes (*).
Agronomie, EDP Sciences, 1982, 2 (4), pp.305-314. �hal-00884386�

HAL Id: hal-00884386


https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00884386
Submitted on 1 Jan 1982

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Réalités et perspectives de la lutte biologique
contre les maladies des plantes (*)

Jacques PONCHET

1.N.R.A., Station de Pathologie végétale, ! Bd. du Cap, B. P. 78, F 06602 Antibes.

RÉSUMÉ Le concept de lutte biologique diffère selon que l’on est phytopathologiste ou entomologiste. Dans ce dernier
cas, il se limite à l’exploitation des relations d’exclusion entre organismes, dont la prospection en phyto-
pathologie est restée limitée.
Lutte biologique, La lutte contre les maladies d’origine tellurique utilisant les mécanismes de la résistance naturelle des sols a
Maladies plantes, fait de réels progrès. Que l’antagonisme soit apporté par un peu de terre ou par l’incorporation d’agents très
Anragonisme, actifs comme les Trichoderma, il permet de réduire les attaques de Fusarium, Sclerotium, Sclerotinia,
Protection croisée. Rhizoctonia, Verticillium ou autres parasites. En conjuguant l’action de fongicides compatibles ou de
thermothérapies adaptées, on aboutit à des méthodes de lutte intégrée de grand intérêt, comme le montre le
cas de la pomme de terre. Les Trichoderma sont également actifs contre certains parasites des organes aériens
tels Stereum purpureum, Botrytis cinerea et Phomopsis viticola de la vigne, Sphaeropsis du concombre.
Les champignons mycorhiziens protègent les racines contre les attaques de Phytophthora cinnamomi, sur pins
et eucalyptus.
La lutte biologique peut aussi utiliser avec succès la protection croisée avec des souches avirulentes pouvant
,

agir par l’intermédiaire de l’hôte. Ainsi, la prémunition est utilisée avec succès pour le virus de la Tristeza des
agrumes et pour le VMT’ de la tomate.
La préinoculation de racines et collets par Agrobacterium radiobacter souche 84 protège les plantes des
attaques du Crown-gall.
La prémunition de haricots et de concombres a été obtenue par primo-infections avec des races non
pathogènes de Colletotrichum pathogènes de l’un ou l’autre de ces hôtes.
L’utilisation de souches hypovirulentes donne également de bons résultats pour lutter contre le piétin
échaudage du blé et le dépérissement du châtaignier. Que la perte de virulence soit ou non d’origine virale,
elle reste stable et efficace.
La lutte biologique en pathologie végétale progresse lentement en raison de difficultés industrielles de
fabrication, de champs d’application réduits ou spécialisés et du manque d’enthousiasme manifesté par les
utilisateurs.

SUMMARY Realities and prospects for biological control of plant diseases


The concept of biological control differs somewhat depending on whether one is an entomologist or plant
Biological control, pathologist. In the restrictive entomological sense, it means exploitation of single combatants ; this is
Plant diseases, practised in a few cases only in plant pathology. Our purpose is to point out recent progress in this field.
Antagonism, In the fight against soil-borne diseases, using the natural resistance of soils, real success has been achieved.
Cross-protection. Whether the antagonism has been brought about by the inclusion of suppressive soil or by the addition of very
active control agents (such as Trichoderma ), attacks by Rhizoctonia, Sclerotium, Sclerotinia, Verticillium and
other pathogens have been reduced. Integrated control of potato soil-borne pathogens using solar heat
treatment, specific chemotherapy and Trichoderma treatment has been suggested.
Trichoderma has also shown good antagonistic properties against aerial parasites such as Stereum purpureum,
Botrytis and Phomopsis on grapevine, or Sphaeropsis on cucumber.
Roots and collars of pine and eucalyptus have been successfully protected against Phytophthora cinnamomi by
mycorrhizal fungi.
Effective biological control can also be achieved by cross-protection with living avirulent strains, acting
through the intermediate agency of the host. Thus, pre-inoculation reduces Tristeza virus on Citrus and looks
promising on some fruit trees. The method is already of practical value in controlling TMV on tomato.
Agrobacterium radiobacter strain 84 finds practical use all over the world in the control of crown gall.
Immunization of beans or cucumbers is systematically obtained by pre-inoculation with a non-pathogenic race
of Colletotrichum specific to the particular crop. Cross-protection through the application of hypovirulent
strains is still successful in wheat take-all disease or in chestnut blight. Endothia is excluded from cankers and
the disease cured. Whether or not virus particles are involved in breaking down the virulence of the
pathogenic strain, control is effective and reliable.
Plant pathologists are slowly advancing along the road of biological control, especially for diseases not readily
controlled by use of chemicals. The slowness of the progress may be attributed to the usually narrow field of
application, which discourages industrial development, to competition with fungicides and to lack of
enthusiasm on the part of the farmers.

)
*
( Conférence donnée à l’Assemblée générale de l’OILBSROP, le 12 octobre 1981, à Juan-les-Pins.
1. INTRODUCTION tes. Sa vulnérabilité devient très grande lorsqu’il se trouve
C’est un honneur pour un phytopathologiste d’être convié livré, inclus ou non dans des débris de récolte, aux dures
à une manifestation de l’OILB ; c’est aussi un encourage-
conditions de la survie dans le sol. Certains types de sols
ment à la persévérance qui lui fera peut-être un jour sont si inhospitaliers à tel ou tel parasite, qu’ils les réduisent
franchir les portes du cénacle de la lutte biologique, selon le à l’impuissance ; on les dit suppressifs ou résistants. Obser-
vées depuis 1933 (R G & S),
EINKIN AUN ces intéressantes
M
concept entomologique.
«Accédant depuis peu à ce type d’étude» (JovaDHEmL, propriétés n’ont pas d’emblée retenu l’attention des cher-
le phytopathologiste catéchumène aborderait l’initia- cheurs ; BAKER (1968), dans sa revue très complète des
1978), mécanismes de lutte biologique contre les agents pathogè-
tion avec beaucoup de complexes s’il adhérait sans condi-
nes du sol, n’y fait pas allusion. C’est presque simultané-
tions à ce concept dans lequel « lutte » stricto sensu évoque
des corps à corps singuliers. Fort heureusement, sa défini- ment que trois équipes reprennent ce sujet, celles de B AKER
tion plus large, incluant la prévention, lui a permis de (1974), de ToussouN (1975) et de LouvET (1976), avec
concevoir avec succès des thérapeutiques d’essence pure- pour modèle Fusarium oxysporum Schlecht., afin de
ment biologique, intégrant la plante et son environnement comprendre les mécanismes de cette résistance. L’effet
cultural dans l’agro-écosystème : lutte par voie génétique, suppressif a été également constaté à propos d’une bactérie
sélection sanitaire, modifications orientées des techniques pathogène, Pseudomonas solanaeearum Erw. Smith, par
de production. Récemment (1980), lors de la conférence de IAEN et al. en 1972 et précisé par B
MESS EREAU & N SE
E
M
A
I S
l’OILB à Bellagio, WooD déculpabilisait le phytopatholo- en 1975.
Dans les sols suppressifs, l’introduction d’inoculum est
giste aux yeux de ses collègues entomologistes, leur démon- inefficace et la monoculture n’engendre pas de dégâts. Le
trant comment, depuis l’origine de sa discipline, il pensait et
taux d’inoculum, mesuré par détection des germes du
agissait constamment en termes de lutte biologique ou
intégrée. parasite, est notable, parfois élevé, mais l’extériorisation de
Si l’on adopte l’acception restrictive de J OURDHEUIL la maladie (potentiel infectieux) reste insignifiant. Une
(1978) : exploitation des relations de concurrence ou
« fongistase inactive donc l’inoculum, elle est d’origine biolo-
d’antagonisme existant entre les êtres vivants en vue de gique puisque divers modes de désinfection la suppriment.
limiter l’abondance et les dégâts des ravageurs », le phyto- La structure physico-chimique du sol intervient sans
doute pour un type donné de suppressivité, mais de manière
pathologiste est bien évidemment resté un marginal de la
lutte biologique. Dans cette voie étroite et en dépit des équivoque puisque des sols de nature différente peuvent se
difficultés inhérentes à des agents pathogènes d’éthologie montrer résistants, la présence d’argiles fines étant souvent
notée. Biologiquement saturés, ces sols sont capables de
passive et rudimentaire, inféodés à un hôte souvent obliga- transmettre leurs potentialités à d’autres, transfert très
toire, le phytopathologiste progresse lentement.
L’objet de la présente conférence est d’établir le bilan de important par ses conséquences.
cette croissance au moment où elle quitte l’état embryon- Les avis sont partagés concernant le mode d’action et il
naire et motive de plus en plus de chercheurs. Ainsi, en est vraisemblable que plusieurs mécanismes interviennent,
selon les cas et la structure de la biocénose installée.
1977, apparaît dans la Review of Plant Pathology une
nouvelle rubrique : biological control. En 1978, elle L’exemple des Fusarium’ vasculaires est instructif. Selon
OUXEL (1978), RouxEL et al. (1979), ce sont des champi-
R
regroupe 53 références, 76 en 1979 et 86 en 1980 ; c’est bien
l’indice d’un intérêt grandissant. gnons, et tout particulièrement des espèces voisines
Deux grands thèmes seront abordés : l’exploitation de (F. solani (Maet.) App. et Wr. ; F. oxysporum) non
l’antagonisme, surtout dans le cadre des biocénoses telluri- pathogènes, à écologie semblable, qui sont responsables de
la fongistase en inhibant la germination des chlamydospores
ques, et la protection croisée au niveau des sites d’infection,
faisant dans une certaine mesure, encore imprécise, appel à des formes parasites. Introduites en sol vierge, elles repro-
une participation de la plante hôte.
duisent en grande partie l’effet suppressif. Pour SCHER &
AKER (1980), les antagonistes principaux des Fusarium
B
sont des bactéries, notamment des Pseudorroonas.
II. EXPLOITATION DE L’ANTAGONISME La résistance des sols à d’autres parasites est presque
Dans une biocénose où vivent des microorganismes, les toujours attribuée au genre Trichoderma, commensal bien
connu de nombre de biocénoses, capable de posséder toutes
confrontations sont inévitables. L’antagonisme exploitable
les armes du parfait antagoniste : antibiose, compétition,
est celui qu’un ou plusieurs saprophytes manifestent à
l’encontre de l’agent pathogène visé. Il peut se traduire par lysogénie, hyperparasitisme. Plusieurs espèces du genre
interviennent selon les circonstances : T. viride Pers. ex Fr.,
une antibiose, éventuellement à distance, par une compéti-
T. harzianum Rifai, T. hamatum (Bon.) Bain, T. pseudo-
tion trophique ou encore par une élimination physique
koningii Rifai.
(lyse, hyperparasitisme).
Les relations entre commensaux sont dépendantes de
l’environnement et nombre d’échecs enregistrés dans leur B. Les promesses de l’antagonisme dans le sol
utilisation dirigée vers la lutte biologique sont imputables à
une méconnaissance de l’écologie. La transmissibilité de l’effet suppressif, par l’intermé-
Une abondante littérature traite de l’antagonisme, tout diaire ou non de substrats de transfert (RouxEL, 1978) ou

particulièrement en relation avec les formes de conservation après modification des conditions du milieu, incite à la lutte
autonomes des parasites dans le sol. Quelques réalisations dirigée ; les tentatives sont nombreuses.
prometteuses ont vu le jour, notamment en France (BuLrr,
1978). 1. Ensemencement global
Les substrats horticoles sont devenus très artificiels et
A. L’enseignement des sols suppressifs
présentent une certaine souplesse d’utilisation et d’interven-
Dans phase endophyte de développement, l’agent
sa tion ; leur vie microbienne, souvent pauvre à l’origine,
pathogène protégé et soustrait à l’action des antagonis-
est s’enrichit et se spécialise avec la culture inte:nsive.
La résistance à Fusarium oxysporum a été transmise avec Trichoderma un agent de lutte biologique efficace par sa
succès notamment pour des cultures d’oeillet (T RAMIER et polyvalence, la multiplicité de ses mécanismes d’action et
al., 1979), de melon, de tomate et de cyclamen (A -
LABOU son adaptabilité aux différents types de sol.
VETTE et al., 1980). Dans un substrat de culture neuf, L’incorporation, l’installation dans le sol, l’efficacité des
désinfecté avant plantation, l’incorporation de 10 à souches de Trichoderma peuvent être améliorées par une
20 p. 100, en volume, de terre résistante donne des protec- désinfection préalable ou par l’effet combiné d’antifongi-
tions stables, supérieures aux traitements chimiques, avec ques compatibles. Ainsi, une méthode raisonnée de lutte
une relative absence de spécificité des sols incorporés. Le contre tous les parasites telluriques de la pomme de terre a
transport et le commerce des terres, sources naturelles été récemment mise en pratique par ELA D et al. (1980) : la
d’antagonistes, se pratiquent avec succès pour des produc- thermothérapie solaire a un effet létal ou sublétal sur les
tions hors sol de haute rentabilité, comme l’oeillet. Dans des parasites, elle affaiblit les cellules mycéliennes des rescapés.
situations moins privilégiées, l’ensemencement global est A ce stade, l’application de cultures pures de T. harzianum
irréalisable et les promesses d’application horticole demeu- sur son de blé a une action curative décisive et durable,
rent liées à la maîtrise du mécanisme et au transfert de entraînant une élimination de 90 à 100 p. 100 des Rhizocto-
l’antagonisme par l’intermédiaire de formulations d’emploi nia, Verticillium, Fusarium et Sclerotinia et protégeant la
aisé. pomme de terre de façon très persistante. C’est un résultat
bien supérieur à celui qu’on peut attendre d’une désinfec-
2. tion au bromure de méthyle par exemple, dans des condi-
Emploi de Trichoderma tions d’innocuité et de rentabilité excellentes. Cet exemple
Les propriétés antagonistes de Trichoderma sont connues devrait être suivi, il préfigure l’avenir de la protection
depuis longtemps mais leur intervention, mise en évidence raisonnée des cultures associant harmonieusement le plus
dans plusieurs sols suppressifs, a récemment relancé leur grand nombre de paramètres dans la poursuite de l’objectif.
intérêt contre certains parasites classiques.
D’après LIU & B AKER (1980), la résistance à Rhizoctonia C. L’antagonisme de Trichoderma hors du sol
solani Kühn, persistante en sols acides, serait imputable à
T. harzianum. Pour C HET & B AKER (1981), elle serait due à qu’il soit un partenaire exceptionnel des microbiocé-
Bien
T. hamatum isolé d’un sol de Colombie qui reproduit le noses d’organes aériens, le Trichoderma y a été introduit
phénomène lorsqu’on l’incorpore à raison de 10 6 spores par comme auxiliaire de lutte contre certains parasites. GROS-
gramme. Produisant de la 13 glucanase et de la chitinase, il LAUDE (1970) a ainsi obtenu une excellente protection
C
attaque et lyse le mycélium. du prunier vis-à-vis de Stereum purpureum, agent de la
La résistance à Sclerotium rolfsü Sacc. peut être attribuée maladie plombée, en badigeonnant les plaies de taille, sites
au même T. hamatum selon W ELLS et al. (1972), mais pour d’infection, avec des suspensions de spores de T. viride.
LAD
E et al. (1980), elle est corrélative, en sols alcalins et Pour le pêcher, le traitement est curatif, alors qu’aucun
froids, de la présence de T. harzianum. L’efficacité de ce fongicide n’est actif, si l’on injecte les spores dans le tronc
dernier est améliorée par un traitement simultané avec le sous forme liquide ou pâteuse (D UBOS & RD CA
I
R
,
pentachloronitrobenzène, c’est l’amorce d’une lutte inté- 1974).
grée. Les travaux de C ORKE et de ses collaborateurs (1977)
Après 3 ans d’essais au champ, H UANG (1979) conclut à confirment ces résultats sur prunier et poirier, mais avec des
une bonne action de T. viride contre le Sclerotinia du variations d’efficacité d’une année à l’autre. L’application
tournesol. La même espèce attaque et désagrège les scléro- de ce procédé de lutte peut être réalisée en une seule
tes de S. minor Jagger (D , 1979), mais l’antagoniste
AVET opération grâce à un sécateur injectant les spores directe-
est sensible à certains fongicides employés pour lutter ment sur la plaie L OUDE
R
(G
A SC et al., 1973). En France,
contre ce parasite de la laitue. Il y a donc lieu d’associer l’emploi de cette méthode de protection reste très limité,
l’incorporation biologique avec des antifongiques compati- faute sans doute de l’existence sur le marché du sécateur et
bles pour aboutir à une synergie. de la formulation du produit biologique.
Les Verticillium sont également sensibles à l’antagonisme. L’hyperparasitisme de T. viride est clairement établi sur
L’agent de la môle du champignon de couche (V. malthou- des cibles telles que Botrytis cinerea Pers. et Sphaeropsis
sei Ware) est éliminé en partie par T. viride (de T
ROGOFF & malorum Peck ; son mycélium est capable de s’enrouler
ICARD 1976) introduit dans le substrat de culture à la dose
R
, autour des hyphes et même de les perforer pour s’installer à
de 2 g par m 2 d’une poudre titrant 9 5 . 10 propagules par l’intérieur (BuLiT, 1978). Au cours de deux années succes-
gramme. La préparation reçu
a une autorisation provisoire sives, Dusos et al. (1978) ont pu éliminer 70 p. 100 des
de vente pour cet objectif mais les résultats se sont avérés attaques de pourriture à B. cinerea sur grappes de raisin et
inconstants et parfois inférieurs à ceux des fongicides. Selon 80 p. 100 des dégâts d’excoriose (Phomopsis viticola Sacc.)’)
LAD
E et al. (1980), V. dahliae Kleb., parasite de la pomme sur sarments. Une telle efficacité approche celle des antifon-
de terre, est sensible à T. harzianum. giques avec une persistance légèrement supérieure. L’effet
Le genre Trichoderma a été expérimenté avec succès Trichoderma (T. pseudokoningii) vis-à-vis de B. cinerea a
contre des Fusarium, des Pythium (M ATHUR & O ARB
S
,
Y été obtenu également par T M (1977) sur pommes
S
N
O
R
1978 ; SUMITRA & LESCU-SESA
D TI 1980), des Phy-
A
R
F
,
N et sur fraises (TRONSMO & DErrrns, 1977).
tophthora (K, 1976 ; ,
ELLEY ISHBETH 1979 ; ,
R ENTMYER
Z Enfin, il faut signaler que T. viride protège les souches
1980) et contre Phomopsis sclerotioides van Kesteren du d’arbres abattus de l’envahissement par Heterobasidium
concombre (G INDRAT et al., 1977). Enfin, même la redouta- (Fomes) annosum (Fr.) Cke. (R , 1970). Dans ce cas
ICARD
ble armillaire (Armillariella mellea (Vahl. ex Fr.) Karst.) est particulier, mis en pratique, Peniophora gigantea (Fr.)
attaquée par T. viride (DuBos et al., 1978 ; , ISHBETH
R Massee est un antagoniste spécifique beaucoup plus efficace
1979), mais il ne semble pas que l’efficacité de l’antago- que T. viride sur pin maritime (DEL, 1972) ou sur
ATOUR
nisme soit suffisante en l’état actuel des recherches pour LIO & ,
pin de Norvège (KAL ALLAKSELLA 1970).
M
permettre une application pratique. Différentes espèces de Trichoderma se comportent donc
Ainsi, une foule de données concourent à faire du genre en puissants antagonistes lorsqu’on les introduit dans la
biocénose du sol ou des sites d’infection aériens. Certains de bons résultats. Dans sa très complète mise au point sur
auteurs ont même fait état d’une action contre des némato- WN (1974) ne leur attribue
les bactéries fertilisantes, B
O
R
des (MILLER & TAKI
OS 1977) ou des insectes
N
G
A
AN
S, pas un rôle notable dans la protection sanitaire.
(A 1963), omnipotence idéale mais onirique,
,
GARVALL Récemment, HARMAN et ses collaborateurs ont repris,
sans doute inaccessible en dehors de cas d’exception. avec Trichoderma hamatum, des essais de lutte par trem-
Connue depuis longtemps, expérimentée par de nom- page de semences dans des suspensions titrant 10 6 spo-
breux chercheurs à l’échelle mondiale, l’arme Trichoderma res/ml. L’effet sur les maladies du pois et du radis provo-
n’a cependant pas encore atteint le stade de la consécration quées par des Pythium ou par Rhizoctonia solani est net
pratique puisque sa fabrication demeure artisanale. La ARMAN et al., 1980) ; il peut être amélioré en ajoutant
(H
production industrielle se heurte à de notables difficultés : de la chitine aux semences, la cellulose ayant un effet
choix des espèces puis des souches, sporulation, récolte des ARMAN et al., 1981).
inverse (H
spores, conservation de longue durée, formulation. La semence est sans doute un site idéal pour la lutte
L’efficacité du traitement demande des concentrations de biologique, mais sur lequel la chimiothérapie est si simple, si
spores souvent supérieures à 10 /ml, ce qui est possible mais
8 efficace et si économique, qu’elle ne paraît pas pouvoir être
d’un prix de revient élevé. La compétitivité économique du supplantée dans de brefs délais. On peut cependant imagi-
Trichoderma avec les antifongiques est souvent douteuse ; à ner que des champignons mycorhiziens ou des souches
efficacité égale, l’utilisateur préfère la simplicité d’emploi hypovirulentes protectrices puissent être introduites par la
du produit chimique. Dans les cas où le produit biologique semence (cf. infra).
dépasse en activité le fongicide, le marché potentiel limité
semble décourager l’industriel. Enfin, les formalités, très
E. L’effet antagoniste des mycorhizes
lourdes, de l’homologation, représentent aussi un frein au
développement du Trichoderma. Agent biologique d’un En dehors de leur effet classique sur la physiologie et la
indiscutable intérêt, attesté par des expériences concluan-
croissance des végétaux, les associations mycorhiziennes
tes, parfois de longue durée, sa valorisation est différée au
peuvent protéger les racines de l’invasion par quelques
plan de l’innovation par le risque industriel et par l’absence parasites. Leur mode d’action est mal élucidé mais entre
d’une demande motivée et pressante de la profession.
Crédibilité et confiance sont les moteurs qui font souvent globalement dans le concept d’antagonisme.
Produisant des antibiotiques ou recouvrant les racines
défaut à l’essor des moyens biologiques de lutte en patholo-
d’un manteau continu, les ectomycorhizes permettent aux
gie végétale car la persuasion du chercheur ne suffit pas à jeunes plantes de pin d’esquiver les attaques de Phytoph-
lever les doutes du développement. thora cinnamomi Rands (Z tc, 1964). Les mycorhizes
A
modifient la rhizosphère et donc la protection naturelle dans
un sens qui n’est pas toujours bénéfique ; cependant, dans
D. L’antagonisme au niveau des semences
les sols qui en sont dépourvus, les racines sont plus exposées
Nombreux sont les agents pathogènes véhiculés par les
aux parasites.
Dans plusieurs articles parus en 1969, MARX a bien
semences, leur détection et leur élimination font l’objet
d’investigations internationales concertées sous l’égide de la précisé ces données sur le redoutable parasite des arbres
Société Internationale d’Essais de Semences. Dans les forestiers qu’est P. cinnamoni : plusieurs espèces ectophy-
méthodes standardisées d’évaluation du taux de contamina- tes des genres Laccaria, Lactarius, Pisolithus, Suillus sont

tion, la microflore d’accompagnement n’est pas prise en antagonistes, inhibant la germination des zoospores par des
substances antibiotiques. Produites en culture monoxénique
considération, sauf comme élément perturbateur. - IMO
L
sur Pinus taeda et P. echinata ou installées naturellement,
NARD (1968) considère que les commensaux de surface,
les ectomycorhizes assurent une protection biologique
bactéries et champignons, freinent l’extériorisation des
contre l’infection. Dans un article de synthèse, M
ARX (1972)
agents pathogènes des semences. Ils sont donc indésirables
dans les tests de routine qui s’ingénient à les éliminer invoque la production chez l’hôte d’une substance antifongi-
que induite par les mycorhizes : la diatrétyne nitrile, toxique
spécifiquement. Ce fait, qui implique un antagonisme, à 2 ppm sur les zoospores et à 9 ppm sur le mycélium.
présente par contre un intérêt pour le phytopathologiste. P. cinnamomi est en réalité un des rares agents pathogè-
OOD (1955), dans une revue de l’emploi des antagonis-
W
nes signalé à ce jour comme étant victime des mycorhizes
tes, incluait les semences. En 1955, T VEIT & W OOD ont
réussi à éliminer Fusarium de semences d’avoine avec des (avec Pythium, Fusarium oxysporum et Rhizoctonia solani
dans quelques cas). Mais le phénomène paraît fiable, bien
espèces de Chaetomium. P ONCHET (1966) a montré le
établi, digne d’exploitation par une mycorhization artifi-
rôle de la mycoflore saprophyte du caryopse dans la
cielle dont ce serait un des effets complémentaires. Ainsi, la
croissance et l’état sanitaire de la plantule de blé, suggérant
lutte contre P. cinnamomi a été conduite avec succès dans
qu’il en soit tenu compte dans le traitement raisonné des différentes conditions sur Pinus patula en Afrique du Sud
semences. Des espèces d’Alternaria et d’Epicoccum, notam-
ment, inhibent l’extériorisation sur les coléoptiles des symp- (MARAIS & Ko rzE, 1975), sur P. radiata en Nouvelle-

tômes de Septoria nodorum Berk. et de Fusarium nivale Zélande (K!tNnc & N wHOOtc, 1981) et en Australie
E
(Fr.) Ces. (BuMmERts, 1981), ainsi que sur Eucalyptus en Australie
Le traitement de semences de maïs avec Bacillus subtilis , 1975). Dans sa très complète mise au point
ZUK
JC
LA
(MA
sur P. cinnamomi, Z ENTMYER (1980) met en évidence les
(Cohn) Praz. ou Chaetomium globosum Kunze permet de difficultés de la lutte biologique contre ce parasite tant sont
lutter contre Fusarium roseum f.sp. cerealis (Cke) Snyd. &
Hans., parasite important des plantules puis des collets intriqués des facteurs d’effets contradictoires.
(CHANG & KOMMEDAHL, 1968).
Les chercheurs russes ont beaucoup travaillé la bactérisa- III. LA PROTECTION CROISÉE
tion des semences au cours de la vernalisation du blé
FF 1939) ou de la préparation des semis
O
HUDIAK
(K
, C’est l’emploi d’une souche définie, avirulente ou hypovi!-
, 1963 ; S
ENKINA
(M ISHU
M
r
’ tN et al., 1969) en obtenant rulente, du même genre ou de la même espèce que le
parasite, capable, grâce à une écologie très voisine, C’est un exemple de développement encourageant,
d’occuper les mêmes sites d’infection ou de déclencher chez confirmé dans d’autres pays (STAU
, 1978).
N
O
T
l’hôte des réactions de défense antérieures au processus de
pathogenèse. La plante hôte joue sans doute un rôle de B. Protection contre les phytobactéries
support indispensable, parfois même de médiateur.
La protection obtenue est souvent spécifique, elle peut Chez les phytobactéries, la chimiothérapie est peu effi-
s’étaler à toute la durée de végétation ou s’estomper au cace ou soumise à restriction lorsque des mesures de

point de nécessiter parfois un rappel de l’effet. Plusieurs prudence interdisent, comme en France, l’emploi des anti-
mécanismes d’action peuvent conduire à la protection, biotiques en agriculture.
aucun d’eux ne fait appel à un système immunitaire, les Un très bon modèle de lutte biologique a été mis au point
plantes ne développant pas d’anticorps. contre l’Agrobacterium tumefaciens (Smith & Townsend)
Conn, agent du crown gall, grave maladie transmise par le
sol et sévissant en pépinière et au champ sur un grand
nombre de plantes ligneuses.
A. Prémunition chez les virus phytopathogènes Introduite dans la plante par une blessure du collet, la
bactérie transfère dans les cellules-hôtes un plasmide Ti qui
Agents pathogènes réduits à leur information génétique dévie le métabolisme normal et induit la tumorisation
protégée par une capside protéique, inféodés à la cellule tissulaire.
hôte, les phytovirus sont incurables par chimiothérapie. La En 1972, K ERR découvre la souche 84 d’A. radiobacter
sélection sanitaire à partir de graines ou plants indemnes ou &
(Beijerinck van Delden) Conn, non pathogène, capable
d’apex méristématiques reste pour cela la méthode biologi- d’empêcher le transfert de Ti en émettant une bactériocine
que de lutte antivirale universellement appliquée. (agrocine 84). Cette substance empêcherait la bactérie
La prémunition est un état de résistance induite chez la pathogène de reconnaître le site récepteur de l’hôte.
plante-hôte par primo-infection d’une souche dite faible ou OORE (1979), dans une synthèse bibliographique très
M
atténuée du virus pathogène. documentée, a bien résumé l’application de la méthode de
ARROU (1978) a publié une mise au point très complète
M lutte issue de cette découverte. La souche 84 s’emploie
à laquelle nous renvoyons le lecteur intéressé, nous bornant préventivement par trempage des semences, boutures,
à signaler les points principaux. jeunes semis avant repiquage ; elle est sans danger, se
Les premiers efforts ont porté sur les arbres forestiers en conserve aisément et persiste sur l’hôte pendant toute sa
raison de leur intérêt économique mais surtout de la vie. La protection est très efficace, son coût de revient
fugacité ou de l’insuffisance de la sélection sanitaire appli- inférieur à celui d’un traitement à la streptomycine. Depuis
quée aux plantes pérennes. plusieurs années, elle est appliquée dans le monde entier
La prémunition des agrumes par des souches hypoviru- avec succès sur les plantes les plus diverses : Prunus, Malus,
lentes stables du virus de la Tristeza isolées de citronniers du Vitis, Rosa, Salix, etc.
Brésil a été appliquée avec succès, à plus de 100 000 arbres Le chrysanthème ou le Pelargonium, sensibles aux atta-
depuis 10 ans, par MuLLER (1976) au Brésil. ques de crown-gall, sont un matériel intéressant pour
Chez le pommier, les souches faibles de la mosaïque expérimenter l’efficacité des souches RE
IV et al.,
A
(F
T
O
MI
-A
s’installent lentement mais paraissent avoir une bonne 1979).
persistance d’action chez plusieurs variétés. L’utilisation à Quelques échecs ont été signalés avec l’apparition de
grande échelle ne paraît pas avoir été tentée encore, il n’en souches d’A. tumefaciens résistantes à l’agrocine 84. Parmi
est pas fait mention dans le compte rendu du Symposium sur les très nombreuses autres souches d’A. radiobacter et les
les Virus des arbres fruitiers en 1976. autres microorganismes testés pour prévenir les risques de
Dans le cas des Prunus ou de la vigne, les souches faibles cette spécificité, aucun n’a atteint le degré d’efficacité de la
existent ; on a pu montrer qu’elles induisaient la prémuni- souche 84. La découverte de K ERR s’est d’emblée transfor-
tion et atténuaient les symptômes, mais leur emploi au mée en une méthode de lutte fiable (K ERR & H , 1974),
Y
A
T
champ est différé. Leur apparition fait souvent suite à des dont le succès est probablement unique en pathologie
transferts répétés sur des hôtes herbacés comme c’est le cas végétale.
pour le virus de la Sharka (K ERLAN et al., 1978). Dans ce Pour le feu bactérien des Rosacées, dû à Erwinia amylo-
cas, la souche atténuée doit bénéficier de l’assistance vora (Burrill) Winslow, une technique semblable est active-
humaine pour agir car, outre sa faible virulence, elle est peu ment prospectée. Plusieurs souches d’E. herbicola (Lôhnis)
transmissible. Dye, isolées de fruits et inoculées préventivement, ont
Une certaine prudence tempère l’enthousiasme des cher- donné des résultats comparables à la streptomycine. Elles
cheurs dans le cas des plantes ligneuses. Il faut s’assurer de produisent des bactériocines inhibitrices d’E. amylovora
la stabilité des souches inductrices, dont la reversion à l’état (BEER et al., 1979) mais leur intérêt pratique n’a pas encore
virulent serait particulièrement dangereuse ; il faut s’assurer été évalué expérimentalement avec certitude.
aussi d’un recul expérimental suffisant, de contrôles prolon-
gés qui retardent le passage à la pratique. Pour les virus à C. Protection croisée chez les phytomycoses
génomes multiples, les risques de recombinaisons généti-
ques sont également à considérer. Tout traumatisme et toute inoculation, même non compa-
La prémunition de la tomate contre le virus de la tibles, entraînent réaction des tissus de l’hôte que les
une

mosaïque du tabac est une réussite exemplaire de la auteurs anglo-saxons ont dénommée abusivement « immu-
méthode ; elle est induite par la souche avirulente de R AST nization » lorsqu’elle vient à empêcher un parasite de
(1972) obtenue par mutagenèse. Un des variants de cette s’installer. De nombreuses tentatives ont été faites (M
rrA,
A
souche, sélectionné par O ARR & O
M
U LI (1974), est
G
I
M
R 1971) qui, avec le recul, sont restées très spéculatives. Les
utilisé en France sur une grande échelle : depuis cette date, perspectives les plus nettes sont apparues chez les flétrisse-
plus de 12 millions de plants sont prémunis chaque année ments d’origine vasculaire : l’introduction dans les vaisseaux
dans des conditions de sécurité et d’efficacité excellentes. de spores de petite dimension est facilement réalisable.
Lorsqu’il s’agit de races physiologiques, de formes spéciales thalle à un autre demeure douteuse et leur élimination
ou même d’espèces avirulentes très voisines, il peut en totale à partir d’un thalle infecté n’a pas été réussie.
résulter une protection croisée à l’intérieur de l’appareil Pourtant, ils joueraient bien un rôle dans la diminution de la
conducteur. croissance, de la virulence et de la fécondité d’O. graminis.
Ainsi, des résultats positifs ont été obtenus avec Fusarium L’application de la méthode sur une grande échelle reste
oxysporum de la tomate A TT 1966), du melon (M
(M
, ,
AS différée, bien que le procédé ait retenu l’attention indus-
1967) et de la pastèque (SHIMOTSUMA et al., 1972) ou avec trielle. Des difficultés technologiques : enrobage et conser-
Verticillium du cotonnier (B, 1969) ou de la tomate
ARROW vation des semences, compatibilité avec les fongicides
TT & GnlttsAl,Dl, 1977). On ne peut pas cependant
(M
A désinfectants de semences, réalisation à la ferme, sont
afficher dans ce domaine de succès probants. quelques-unes des causes du blocage que rencontre l’appli-
Pour des parasites foliaires, la protection croisée a été cation.
obtenue et étudiée en détail pour quelques anthracnoses. Si
on inocule l’hypocotyle ou la 1’e feuille de haricots par une
2. La maladie du chancre du châtaignier
souche atténuée de Colletotrichum lindemuthianum (Sacc.
et Magn.) Briosi et Cav., on protège la plante entière de a provoqué de graves dégâts en Europe dans les années
l’infection ultérieure par des souches pathogènes (ELt!sTOrr postérieures à l’introduction de l’Endothia parasitica. Vers
et al., 1971, 1976). Le même effet a été observé pour 1950 sont apparus en Italie des cas inexplicables de guérison
C. lagenarium (Pass.) Ell. et Halst. sur concombre (Kuc & spontanée (B, 1950). Dans les chancres en voie de
IRAGHI
RtcHMO!rD, 1977) et sur pastèque et melon (CARUSO & régression ou de guérison, G RENTE (1965) a pu mettre en
Kuc, 1977). évidence des souches hypovirulentes d’Endothia, capables
La protection est assurée jusqu’à la fructification ; elle de contaminer in vitro et in vivo les souches pathogènes et
nécessite parfois un rappel 3 semaines après la 1’e inocula- de les exclure de l’arbre : c’est l’hypovirulence exclusive
tion. Elle a été obtenue au champ (C
ARUSO & Kuc, 1977). RENTE & SAURET, 1969). Ce phénomène, plus évolué
(G
Il est possible qu’elle corresponde à la libération d’un que celui décrit chez O. graminis, est très original et assez
mécanisme de défense latent, comme le suggère Kuc exceptionnel puisqu’il aboutit à un comportement suici-
(1977). daire. Il a été retrouvé dans d’autres conditions en Italie
Deux cas particuliers ont été développés qui méritent une CHETTI, 1979) et aux Etats-Unis (ANAGNOSTA
UR
(T IS &
K
attention spéciale, celui du piétin-échaudage du blé (Ophio- AYNE 1973 ; van A
J
S, LFEN et al., 1975).
bolus graminis Sacc. Gaeumannomyces graminis (Sacc.)
=
Artificiellement, on peut reproduire le phénomène spon-
Arx & Olivier), et celui du chancre du châtaignier tané de guérison, mais il faut que la souche pathogène
(Endothia parasitica (Murr.) P. J. et H. W. Anderson). installée présente une compatibilité d’anastomose mycé-
lienne avec la souche hypovirulente, ce qui n’est pas
1. En culture céréalière continue, toujours le cas. Comme il existe de nombreux groupes
AYNES & ro
d’affinité, J LLIS’ (1980) ont utilisé des mélan-
E
N
la maladie de l’échaudage du blé s’accroît d’abord puis ges de souches hypovirulentes de divers groupes. Le
diminue avec le temps jusqu’à presque disparaître (take-all mélange est avirulent même si ses composantes possédaient
decline). On a d’abord expliqué ce phénomène par la encore quelque agressivité, il est universellement compati-

pullulation concomitante d’antagonistes sélectionnés par la ble mais il a peine à survivre et à se disséminer par excès de
, 1975), la monoculture entraî-
rhizosphère du blé (S
HIPTON débilité.
nant un déséquilibre suivi d’une réaction naturelle inverse Ce phénomène d’autodestruction semble lié à la présence
(CurrNINOHAM, 1978). En fait, il s’agirait plutôt d’un cas de de virus (ARN bicaténaire) mis en évidence par D AY et al.
protection croisée résultant d’une primo-infection par des (1977) dans les thalles hypovirulents. Comme dans le cas
souches hypovirulentes d’O. graminis (L EMAIRE et al., d’O. graminis, l’hypothèse virale reste à vérifier, mais la
OLi et al., 1979) ou par une espèce très voisine,
1970 ; Ti
V contagion est effective en nature quel qu’en soit le détermi-
G & SO
Phialophora radicicola Cain (WO
N , 1980).
LL
WE
UTH nant.
L’hypovirulence est stable, sans doute latente chez l’agent La technique pratique de traitement consiste à inoculer
pathogène puisqu’elle se manifeste au cours des bouturages dans l’écorce, autour des chancres actifs, du mycélium
successifs du thalle in vitro. Elle est aussi transmissible par hypovirulent qui entraîne bientôt l’arrêt puis la régression
anastomose aux souches saines, d’où l’idée d’une exploita- de la maladie et la régénération d’un rhytidome de cicatrisa-
tion de cette contagion à des fins de lutte biologique. Par la tion. Elle a été appliquée avec succès en France, avec
voie de l’enrobage des semences ou de l’incorporation l’appui du Ministère de l’Agriculture et de la profession
directe au sillon de semis, les souches hypovirulentes castanéicole : 18 000 ha ont été traités en 4 ans (G
,
RENTE
arrivent au contact des racines. Déclenchent-elles un phéno- 1978).
mène de type prémunition (T LI et al., 1974 ; ROCHE-
O
IV Il faut signaler, à propos de cette maladie, la méthode
FRETTE et al., 1979) ou contaminent-elles les souches biologique décrite par M AGINI (1981) qui consiste en un
normales d’O. graminis ? La réponse n’est pas claire mais la enrobage des chancres par de la terre ou de la tourbe. Après
protection est obtenue, nuancée selon les variétés utilisées, deux mois d’incubation sous une feuille de polyéthylène, les
au stade du champ sur blé (L EMAIRE et al., 1979) ou de chancres se cicatrisent ; on pourrait retrouver dans cette
l’Agrostis des gazons (WONG & , IVIOUR 1979).
S action l’effet Trichoderma.
La question de savoir si la perte de virulence des souches Les virus de champignons, qui ont suscité beaucoup
est d’origine virale (LEMAIRE et al., 1970 ; FERAULT et al., d’espoir en matière de lutte biologique, demeurent des
1979) ou non (RN et al., 1973) reste très controver-
SO
AWLIN énigmes et des sujets de controverses ; leur effet pathogène
sée. Il paraît établi, à ce jour (F , 1980) que les
ERAULT n’est pas établi clairement et leur vection est presqu’incon-
souches hypovirulentes sont très riches en 2 types de nue. Dans l’attente de nouveaux développements, ils repré-

particules virales à ARN bicaténaire, par ailleurs invisibles sentent une éventualité en réserve.
dans les souches pathogènes. Ces virus latents sont dérépri- Chez les bactéries, l’emploi des phages a été envisagé
més in vitro en moins de 2 ans ; leur transmissibilité d’un , 1976) mais sans applications pratiques encore.
IDAVER
(V
IV. CONCLUSION que lorsque la chimiothérapie aura épuisé tous ses argu-
ments.
De nombreux travaux ont ouvert à la lutte biologique en Les freins du développement de la lutte biologique
phytopathologie beaucoup de perspectives solides. fonctionnent à deux niveaux :
Jusqu’alors, peu sont devenues réalités consacrées par -

L’industrie s’y intéresse peu car les créneaux d’utilisa-


l’usage ; beaucoup attendent la voie du développement, tion -

donc les marchés potentiels sont souvent réduits,


-

certaines restent du domaine de l’utopie.


car la matière active est périssable et oblige à des formula-
Malheureusement pour l’écologie, la protection contre les
tions difficiles et à des investissements jugés peu rentables.
maladies se raisonne en termes économiques et pratiques,
La lutte biologique demeure ainsi une entreprise artisanale
de rentabilité et de régularité des revenus. Or, les fongicides
dont les aléas nuisent à sa crédibilité et à une nécessaire
sont peu chers, peu toxiques pour l’environnement, d’un
consécration la sortant du bricolage.
emploi routinier dont les risques sont sans commune mesure -

L’utilisateur, s’il n’est pas motivé et bien formé aux


avec ceux des insecticides.
On peut constater que la protection croisée, de décou- techniques modernes de production et de prévision des
verte récente, tend à se développer avec plus de conviction risques, ne se hasarde pas dans l’innovation, il choisit la
routine et l’assurance ; par méfiance naturelle, il redoute les
que l’antagonisme : ses champs d’application n’ont pas de solutions se recommandant d’une écologie qu’il rejette si
concurrence chimiothérapique, contrairement à ceux de
elle doit devenir contraignante.
Trichoderma par exemple, et son efficacité spécifique
Que peuvent les chercheurs contre ces blocages à l’aval
directe est assez spectaculaire.
du courant du développement : simplement travailler, affi-
L’éthologie des agents pathogènes et l’étiologie des ner, fiabiliser, démontrer, rejeter, patienter, convaincre, et
maladies qu’ils provoquent sont peu propices à la lutte
surtout ne jamais perdre leur foi et leur prosélytisme.
biologique directe. D’autres raisons expliquent le peu
d’engouement pour l’application et l’exploitation des poten- Reçu le 20 octobre 1981.
tialités réelles de cette voie raisonnable qui ne s’imposera Accepté le 23 novembre 1981.

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