Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Stéphane Bonnet
La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les
limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la
licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,
sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de
l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage
dans une base de données est également interdit.
1. La première édition du traité Della ragione di Stato est de 1589. Dans le cadre de ce tra-
vail nous utilisons toutefois l’édition de Paris publiée en 1599 et accompagnée d’une traduc-
tion française de Gabriel Chappuys. Avant Botero, l’expression ragione degli Stati est utilisée
par Guichardin, mais elle n’est ni définie avec précision, ni mise en œuvre avec la valeur d’un
concept fondamental. Cf. Guicciardini, Dialogo del reggimento di Firenze, Bari, Laterza, 1932,
p. 161-163. Ragion di Stato apparaît pour la première fois chez Della Casa, en 1547, et semble
avoir, dès cette époque, la valeur d’une raison qui fait exception à la loi chrétienne comme à
la loi civile. Mais Della Casa utilise la notion sans en déterminer rigoureusement la significa-
tion. Cf. Giovanni Della Casa, Orazione a Carlo V per la restituzione di Piacenza, Venise, Occhi,
1769, p. 244. L’émergence de l’expression ragione di Stato dans la littérature politique italienne
a été étudiée, entre autres, par Rodolfo De Mattei, Il problema della « ragione di Stato » (locuzione e
concetto) nei suoi primi affioramenti, in Il problema della « ragion di Stato » nell’età della Controriforma,
Milan-Naples, Ricciardi, 1979.
2. Sur la postérité de Botero en Italie, on consultera utilement Tommaso Bozza, Scrittori
politici italiani del 1550 al 1650, Roma, Edizioni di « Storia e Letteratura », 1949, et Luigi Firpo,
Nota critica, in Giovanni Botero, Della ragion di Stato, con tre libri delle cause della grandezza delle
città, due aggiunte e un discorso sulla popolazione di Roma, Turin, UTET, 1948.
Les Études philosophiques, no 3/2003
316 Stéphane Bonnet
Machiavel, ores Cornelius Tacite ; celui-là pour ce qu’il donne les règles et préceptes
qui appartiennent au gouvernement des peuples ; celui-ci pour ce qu’il exprime
vivement les moyens pratiqués par Tiberius Cesar et pour obtenir, et pour se
conserver en l’Empire de Rome1.
Avant Botero, il existe donc un machiavélisme ou tacitisme des courtisans et
des ministres qui pense la pratique politique des gouvernements royaux et
princiers en termes de raison d’État. Or Botero, loin de s’inscrire dans cette
tradition, s’y oppose avec virulence. Della ragione di Stato commence comme
un traité contre Machiavel et se range du côté de l’opinion commune lors-
qu’il s’agit de faire du secrétaire florentin un théoricien de la raison d’État.
D’un tel théoricien, Botero prétend sur le champ récuser l’autorité :
« (...) Machiavel fonde la raison d’État sur le peu de conscience (...) »2 et ceux
qui se réclament de lui ou de l’exemple de Tibère accréditent « tant barbare
manière de gouverner (...) qu’impudemment elle s’oppose à la loi de Dieu ;
jusqu’à dire qu’aucunes choses sont licites par la raison d’État, autres pour la
conscience »3. Et Botero d’ajouter : « Chose la plus absurde, déraisonnable
et la plus impie du monde (...). »4 La raison d’État machiavélique, parce
qu’elle fait peu de cas de la conscience, refuse de reconnaître la loi de Dieu,
qui est le principe même de toute moralité. Son immoralité est aussi bien
une impiété, et cette impiété est irrationalité (déraisonnable traduit irratio-
© Presses Universitaires de France | Téléchargé le 18/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 169.159.212.79)
1. « Questi anni adietro (...), mi è convenuto fare varii viaggi, e pratticare, più di quello
ch’io haverei voluto, nelle Corti di Rè e di Prencipi grandi, hor di quà, hor di là da’ monti.
Dove trà l’altre cose da me osservate, mi hà recato somma meraviglia il sentire tutto il di
mentovare Ragione di Stato : et in cotal materia citare hora Nicolò Machiavelli, hora Cornelio
Tacito ; quello, perche dà precetti appartenenti al governo, et al reggimento de’ popoli ;
questo, perche esprime vivamente l’arti, usate da Tiberio Cesare, e per conseguire, e per
conservarsi nell’lmpero di Roma » (cf. Giovanni Botero, Della Ragione di Stato, livre I, Avant-
propos, Paris, Chaudière, 1599, p. 1).
2. « (...) il Machiavelli fonda la Ragione di Stato nella poca conscienza (...) » (ibid.).
3. « (...) cosi barbara maniera di governo (...) in modo che si contraponesse sfacciata-
mente alla legge di Dio ; fino à dire, che alcune cose sono lecite per ragione di Stato, altre per
conscienza » (ibid., p. 2).
4. « Del che non si puo dire cosa ne più irrationale, ne più empia (...) » (ibid.).
5. « (...) celui qui ôte à la conscience la juridiction universelle de tout ce qui se passe
entre les hommes, tant ès choses publiques, qu’ès particulières, montre qu’il n’a point d’âme
ni de Dieu. Les bêtes mêmes ont un instinct naturel, qui les pousse aux choses utiles, et les
retire des nuisibles ; et la lumière de la raison, guidée de la conscience donnée à l’homme
pour savoir discerner le bien et mal, éclairera-t-elle pas ès affaires publiques ? » ; « (...) chi
sotra alla conscienza la sua giuridittione universale di tuttociò, che passa trà gli huomini, sì
nelle cose publice, come nelle private, mostra che non have anima, ne Dio. Sino alle bestie
hanno uno istinto naturale, che le spinge alle cose utili, e le ritira dalle nocevoli ; e il lume
della ragione è il dettame della conscienza, dato all’huomo per saper discernere il bene, e’l
male, sarà cieco ne gli affari publici (...) ? » (ibid.).
Botero machiavélien ou l’invention de la raison d’État 317
parce qu’il le trouve déjà constitué dans le vocabulaire des politiques avec la
signification d’une rationalité de l’État qui déroge à la raison universelle qui
est en Dieu. Une seconde fois parce que l’attitude qu’adopte Botero vis-à-
vis des zélateurs de cette raison d’État immorale relève à première vue d’un
retour à la conception médiévale du politique. On sait en effet comment les
décrétistes, glossateurs et commentateurs du XIIe et XIIIe siècle s’accordent
pour affirmer que les lois humaines, qu’elles relèvent du jus propium ou du jus
commune, sont subordonnées au droit naturel, c’est-à-dire au droit divin tel
que l’Ancien et le Nouveau Testament l’ont révélé aux hommes. Le principe
de la soumission à Dieu est maintenu même chez les auteurs qui remettent
en question le strict légalisme médiéval en interprétant de la manière la plus
large possible la maxime d’Ulpien : princeps legibus solutus est 1. Ainsi Jean de
Salisbury place-t-il le prince au-dessus des lois humaines tout en le soumet-
tant à Dieu par la rectitude de son jugement2. Le prince est en somme le
représentant sur terre de la justice divine3.
Or, la manière dont le traité Della ragione di Stato définit la relation du
1. Citée par le Digeste (I, 3, § 31), cette maxime ne vise à 1’origine que les règles de police
et de droit privé. Mais, à partir du XIIe siècle, elle est régulièrement utilisée dans une acception
© Presses Universitaires de France | Téléchargé le 18/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 169.159.212.79)
Retour à Machiavel
Botero commence ainsi par récuser le concept de raison d’État dont il
hérite. Mais contrairement aux premières apparences, il ne reproche pas tant
à ses contemporains d’opposer raison politique et raison divine que de ne
pas aller assez loin dans l’affirmation de l’autonomie du politique. Comment
expliquer sinon qu’il prétende remplacer la raison d’État immorale du
machiavélisme, laquelle se définit encore en relation au droit divin, fût-ce
© Presses Universitaires de France | Téléchargé le 18/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 169.159.212.79)
1. « Deve dunque il Prencipe, di tutto cuore, humiliarsi innanzi la Divina Maestà, e da lei
riconoscere il Regno, e l’obedienza de’popoli ; e quanto egli è collocato in più sublime grado
sopra gli altri, tanto deve abbassarsi maggiormente nel cospetto di Dio : non metter mano à
negotio, non tentar impresa, non cosa nissuna, ch’egli non sia sicuro esser conforme alla
legge di Dio » (cf. Della ragione di Stato, op. cit., livre II, chap. 15, p. 103-104).
2. « Stato è un dominio fermo sopra popoli ; e Ragione di Stato è notitia di mezi atti a
fondare, conservare, e ampliare un Dominio cosi fatto » (ibid., livre I, chap. 1, p. 4).
Botero machiavélien ou l’invention de la raison d’État 319
1. Cf. Niccolò Machiavelli, Discorsi sopra la prima deca di Tito Livio, livre I, chap. 2, Milan,
Rizzoli, 1984, p. 66.
320 Stéphane Bonnet
1. Ce que Machiavel dit de la méchanceté des scélérats dessine en creux ce qu’est l’usage
de la méchanceté par le virtuoso et ce qu’est donc une méchanceté vraiment utile. Quand
Machiavel observe, au livre I, chapitre 27 des Discours, que les hommes sont rarement tout
mauvais ou tout bons (al tutto cattivi o al tutto buoni), la remarque porte principalement sur la
pusillanimité des méchants. Ainsi de Giovampagolo Baglioni, scélérat s’il en fût, qui, ayant le
pape et les cardinaux à sa merci, n’osa point saisir l’occasion de s’en débarrasser. Le virtuoso,
lui, n’aurait pas hésité et aurait rendu à l’Italie le plus grand des services. Cf. Discorsi, op. cit.,
livre I, chap. 27, p. 121-122.
Botero machiavélien ou l’invention de la raison d’État 321
1. Les deux premières éditions du traité Della ragione di Stato définissent strictement la
raison d’État comme la connaissance des moyens ordinaires du gouvernement en vue de
conserver une domination et, dans une moindre mesure, la fonder ou l’élargir. Mais les édi-
tions suivantes intègrent la distinction des deux raisons d’État, l’ordinaire et l’extraordinaire,
puisque Botero maintient sa définition mais concède l’existence d’une seconde raison d’État
en reconnaissant que l’expression est habituellement employée à propos « di quelle cose, che
non si possono ridurre à ragione ordinaria, e commune » ( « des choses, qui ne se peuvent
réduire à l’ordinaire et commune raison » ). Cf. Della ragione di Stato, op. cit., livre I, chap. 1,
p. 4.
2. Voir la note 2, p. 318.
322 Stéphane Bonnet
1. Cf. Niccolò Machiavelli, Il Principe, Turin, Einaudi, 1961, chap. 17, p. 81.
2. Cf. Della ragione di Stato, op. cit., livre III, chap. 1, p. 119- 120.
3. « I miseri non possono viver sotto le leggi ; perche la necessità, nella quale si trovano
non conosce legge » (ibid., livre IV, chap. 3, p. 134).
324 Stéphane Bonnet
Les pauvres comme les puissants agissent bien souvent d’une manière qui
nuit aux autres introduisant la discorde dans l’État ou complotant contre le
prince, les premiers parce qu’ils désirent ce qu’ils n’ont pas, les seconds,
parce que, possédant beaucoup, ils cherchent à obtenir encore plus. Nous
sommes ici très prés de la manière dont Machiavel pense les mobiles qui
animent les grands et le peuple2. Mais Botero se distingue de Machiavel
© Presses Universitaires de France | Téléchargé le 18/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 169.159.212.79)
1. « In ogni Stato sono tre sorti di persone, gli opulenti, i miseri, e i mezani. Tra l’uno, e
l’altro estremo di queste tre sorti, i mezani sono ordinariamente i più quieti, e più facili a
governare ; e gli estremi i più difficili. Perche i potenti, per la commodità, che le richezze
apportano seco, difficilmente s’astengono dal male ; i miseri, per le necessità, nelle quali si
trovano, similmente sogliono esser molto vitiosi » (ibid., livre IV, chap. 1, p. 133).
2. Le conflit des grands et du peuple oppose deux variantes du désir de possession. Les
grands possèdent déià beaucoup et, craignant de perdre leurs possessions, cherchent à les
accroître pour se protéger. Le peuple en revanche, possédant peu, désire acquérir des posses-
sions et jalouse les grands. Ainsi les grands désirent toujours plus et les humbles désirent ce
qu’ils n’ont pas. Cf. Discorsi, op. cit., livre I, chap. 5, p. 74-75.
3. Cf. Aristote, Les Politiques, livre III, chap. 10, Paris, Flammarion, 1993, p. 238-239.
Botero machiavélien ou l’invention de la raison d’État 325
N’ayant pas les moyens de se protéger seuls, il s’en remettent à celui qui
gouverne. Et la peur n’est chez eux absente que dans la mesure où l’État
favorise leur enrichissement et les protège en assurant la paix et la justice.
En retour, le prince s’appuie sur eux pour contrôler les pauvres et les riches.
Régner consiste ainsi, chez Botero comme chez Machiavel, à maîtriser la
peur et le désir de possession des gouvernés.
Si Botero distingue trois classes dans l’État, et non deux, ce n’est donc
pas au nom d’une théorie des passions qui lui serait propre, mais plutôt
parce qu’il conçoit des moyens de gouverner les passions bien différents de
ceux que propose Machiavel1. La nouveauté botérienne réside dans la
manière dont sont envisagés la richesse et ses modes d’acquisition. Chez
Machiavel, la richesse est statique, conçue comme un patrimoine, qu’il faut
protéger des convoitises ou augmenter en se faisant des ennemis, car celui
qui s’enrichit le fait nécessairement aux dépens des autres2. Botero, pour sa
part, pense la richesse de manière dynamique : la quantité de richesse aug-
mentant, il est possible de satisfaire le désir de richesse de ceux qui la pro-
duisent, et même d’enrichir l’État, sans nuire aux autres. La classe moyenne
est précisément la classe des producteurs qui satisfont leur désir de richesse
par l’industrie. C’est pourquoi son intérêt, loin d’être à l’origine d’une insta-
bilité nuisible à l’intérêt commun, s’avère être au contraire le meilleur allié de
© Presses Universitaires de France | Téléchargé le 18/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 169.159.212.79)
L’ordinaire et l’extraordinaire
1. Cf. Della Ragione di Stato, op. cit., livre III, chap. 2, p. 125.
2. Michel Senellart parle à ce propos de raison d’État mercantiliste, dans la mesure où
les activités de production permettent à la fois l’accroissement de la richesse et de la popula-
tion, le développement du commerce et l’augmentation du stock monétaire. Botero serait en
somme un précurseur de Colbert. Cf. Michel Senellart, Machiavélisme et raison d’État, op. cit.,
chap. 3, p. 71-83.
3. « Non è cosa che, importi più, per accrescere uno Stato, e per renderlo e numeroso
d’habitanti, e dovitioso d’ogni bene, che l’industria degli huomini, e la moltitudine
dell’arti (...) » (cf. Della Ragione di Stato, op. cit., livre VIII, chap. 3, p. 239).
Botero machiavélien ou l’invention de la raison d’État 327
profane qui fonde la raison d’État dans la prudence séculière de celui qui
connaît les moyens de contrôler les passions. De la sorte, la raison d’État
apparaît bien comme le nom que donne Botero à l’exception du politique,
laquelle n’est pas pensée en rapport à la loi divine, mais dans sa relation au
régime ordinaire des passions humaines. Si par révélation, autrement dit par
obéissance aux commandements de la religion chrétienne, ou par cons-
cience, les hommes se conduisaient tous selon les exigences de la raison uni-
verselle, selon les règles inconditionnées d’une moralité ayant valeur aux yeux
de tous, alors l’État serait inutile. Chacun voudrait ce qui est bon pour tous et
nul n’agirait d’une manière nuisible à autrui. Mais la plupart des hommes
n’entendent pas les ordres de la raison ou, s’ils les entendent, ne leur obéis-
sent pas. C’est qu’ils ont l’esprit occupé par la peur et le désir d’acquisition,
chacune de ces passions variant en intensité selon que les circonstances favo-
risent l’une plutôt que l’autre. Au regard de ce qui est ordinaire pour la raison,
la condition humaine s’installe habituellement dans l’exception. Les hommes
ne sont pas ce qu’ils devraient être, à savoir des êtres rationnels. Ils n’agissent
pas comme ils devraient agir, sous le commandement de la raison, pour le
plus grand bien de tous. L’autorité politique pallie ce défaut de rationalité.
Elle n’est pas absolument rationnelle, puisqu’elle est elle-même conduite par
l’une des passions humaines fondamentales : le désir d’acquisition qui, lors-
© Presses Universitaires de France | Téléchargé le 18/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 169.159.212.79)
et la peur se réveillent et rendent les hommes dangereux les uns pour les
autres et en particulier dangereux pour celui qui gouverne, alors sans doute
faut-il recourir à des moyens extraordinaires et immédiatement immoraux.
Le législateur et le prince non républicain de Machiavel seront méchants
contre les méchants. Raison d’État ordinaire et raison d’État extraordinaire
sont en définitive les deux figures d’une même raison d’État, laquelle est,
par définition, indifférente à toute moralité transcendante mais tout à fait
intéressée à obtenir de ceux qu’elle gouverne un comportement favorable au
prince. Par la douceur ou par la contrainte, la raison d’État commande en
tout cas de conduire les hommes, naturellement portés à la méchanceté, jus-
qu’à se comporter d’une manière qui leur donne l’apparence de la bonté.
Si, chez nombre d’auteurs et dans l’usage que nous a transmis la tradi-
tion, le concept de raison d’État tend, après Botero, à se spécialiser1, ne dési-
gnant plus que les moyens exceptionnels mis en œuvre pour le salut public,
sans doute est-ce parce que la conscience d’une solidarité, qui réunit l’intérêt
de celui qui gouverne à l’utilité que le peuple lui reconnaît, n’est jamais si
forte qu’au moment où des circonstances extraordinaires ravivent la peur et
l’avidité des hommes. Alors il n’est plus possible de gouverner en suivant les
règles habituelles qui ont jusque-là assuré la tranquillité du prince et du plus
grand nombre des sujets. Le prince est renvoyé à l’exigence de faire triom-
© Presses Universitaires de France | Téléchargé le 18/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 169.159.212.79)