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POLITIQUE

ECONOMIQUE
Dr Mamoudou TOURE

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Chapitre 4 : Politique de change

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Chapitre 4 : Politique de change

Plan du chapitre
1. Introduction
2. Définition
3. Acteurs
4. Détermination du taux de change
5. Equilibre du marché des changes
6. Choix du régime de change
7. Manipulation des taux de change par les états
8. Instruments et risque spécifique
9. Pratique, avantages/inconvénients
10. Contradiction entre objectifs internes et externes
11. Combinaison des PM & PB selon le régime de change
12. Conclusion

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Chapitre 4 : Politique de change

1. Introduction
 La politique monétaire a un effet sur la quantité de monnaie et les taux
d'intérêts, mais aussi sur les taux de change.
 Les taux de change ont de nombreux points communs avec l'inflation ou
les taux d'intérêt :
o Le premier est d'être des variables dites nominales, qui dépendent du
niveau général des prix. On peut en donner des valeurs dites réelles,
qui suppriment l'effet de l'inflation ou des prix, et les taux de change ne
font pas exception : on distingue le taux de change réelle du taux
nominal.
o De plus, le taux de change et l'inflation sont tous deux influencés par
des paramètres réels et par la politique monétaire et fiscale du
gouvernement.

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Chapitre 4 : Politique de change

2. Définition
o Nature et importance des opérations de change entre les monnaies ou
devises internationales convertibles ($, €, £, yen…).
o La politique de change consiste à agir sur la valeur externe de la
monnaie nationale.
o Deux régimes peuvent être distingués : Fixe et flottant ou flexible
o En régime de change fixe on parle de dévaluation/réévaluation ;
o En régime de taux de change flottant de
dépréciation/appréciation.
o Une dévaluation ou une dépréciation de la monnaie diminue sa valeur
; une réévaluation ou une appréciation de la monnaie augmente sa
valeur

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Chapitre 4 : Politique de change

2. Définition
 Taux de change : définitions de base
o Pour investir à l'étranger ou pour exporter/importer, tout agent
devra échanger sa monnaie nationale contre de la monnaie
étrangère : des GNF s'échangent contre des €, $, etc.
o Mais pour que cet échange ait lieu, il faut obligatoirement un autre
agent faisant l'échange strictement inverse : si j'échange 50 GNF
contre 5 €, il faut un autre agent avec qui échanger, agent qui
voudra échanger 5 € contre 50 GNF.
o Pour le dire autrement, l'échange de devises est un troc de
monnaie, et non un achat ou une vente habituelle.

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Chapitre 4 : Politique de change

3. Acteurs
o Gouvernement
o Banque centrale
o Conseil des ministres (organe politique de l’Union, en
l’occurrence le conseil des ministres de l’économie et des
finances Ecofin)
o Institutions financières et bancaires
o Acteurs privés (entreprises, bureaux de changes, cambistes…)
o Partenaires au développement
o …..
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4. Détermination du taux de change


 Taux de change nominal et réel
o Taux de change nominal : prix d'échange de deux monnaies. Il définit
combien il faut donner de monnaie nationale pour obtenir une unité
de monnaie étrangère. Par exemple, si je dois donner 10.000 GNF pour
obtenir 1€, le taux de change est de 10.000/1 = 10.000
o De manière générale, le taux de change d’une monnaie nationale
envers une monnaie étrangère est égal au rapport entre la somme de
monnaie nationale Sn qu'il faut dépenser pour obtenir Se unités de
monnaies étrangères.
𝑺𝒏
𝑬=
𝑺𝒆

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Chapitre 4 : Politique de change

4. Détermination du taux de change


 Taux de change nominal et réel
o À toute variable nominale, il existe une variable réelle. Le taux de
change réel, noté q est la quantité de biens nationaux que l'on peut
échanger contre des biens étrangers.
o En clair, une quantité Qn de biens nationaux s’échange contre la
quantité qxQe de biens étrangers. Ce qui donne :
𝑸𝒏
𝒒=
𝑸𝒆

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Chapitre 4 : Politique de change

4. Détermination du taux de change


 Taux de change nominal et réel
o On peut calculer ce taux de change réel en partant de la définition du taux
de change nominal précédente. Il faut juste se souvenir que chaque somme
d'argent est équivalente à une certaine quantité de biens multipliée par leur
prix, ce qui donne :

𝑺𝒏 𝑸𝒏×𝑷𝒏 𝑷𝒏
𝑬= = =𝐪 ×
𝑺𝒆 𝑸𝒆×𝑷𝒆 𝑷𝒆

Le taux de change réel q vaut donc, par définition :


𝑷𝒆
q= 𝒆 ×
𝑷𝒏

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Chapitre 4 : Politique de change

5. Equilibre du marché des changes


o La demande du marché des changes est la quantité de devises que les agents
souhaitent échanger contre de la monnaie domestique, l'offre étant l'opération
inverse.
o On peut s'en rendre compte facilement : plus le taux de change est fort, plus la
conversion d'une unité de devises rapportera de monnaie nationale.
o L'opération de conversion de devises en monnaie nationale est donc favorable,
contrairement à l'autre opération. On a donc un flux entrant d'un côté et un flux
sortant de l'autre.
o L'offre et la demande de devises/monnaie dépendent des flux de capitaux, mais
aussi des importations et exportations, ainsi que des interventions des banques
centrales sur le marché.

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Chapitre 4 : Politique de change

5. Equilibre du marché des changes


 Un premier composant de la demande de monnaie nationale provient des
exportations : un exportateur est payé en monnaie étrangère, qu'il doit convertir
en monnaie nationale.
 Par contre, les importateurs doivent transformer leur monnaie nationale en
devises étrangères pour payer leurs vendeurs. Ce qui fait que les importations
rentrent dans la composition de l'offre de devise nationale. À cela, il faut ajouter
les flux de capitaux entrants et sortants, à savoir l'investissement étranger ou à
l'étranger.
 Premièrement, des capitaux vont rentrer sur le territoire national, pour y être
investis. Ceux-ci doivent être convertis d'une monnaie étrangère vers la monnaie
nationale : ils font donc partie de la demande de monnaie. Deuxièmement, les
capitaux sortants, qui quittent le pays pour être investis à l'étranger, font partie de
l'offre de monnaie nationale.

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Chapitre 4 : Politique de change

5. Equilibre du marché des changes


 En notant 𝑵𝒆 les exportations nettes et 𝑭𝒔 flux de capitaux net sortant, on a :
𝑵𝒆 = 𝑭 𝒔
 Cette équation est la vraie équation qui donne l'équilibre sur le marché des
change. En effet, les exportations nettes correspondent à la quantité d'argent
nette qui doit être convertie en devises.
 Les M compensent en partie les X, le solde restant étant le seul à convertir. Même
chose pour les flux de capitaux : les capitaux entrants compensent les sortants,
seule la différence entre les deux devant effectivement être convertie.
 Cette équation dit que les conversions causées par les X nettes doivent avoir une
contrepartie inverse, pour respecter le fait que le marché des change n'est qu'un
troc de monnaie. Cette compensation est, par nature, le fait des flux de capitaux
nets.

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5. Equilibre du marché des changes


 Si on fait le bilan l'offre sur le marché des change est donc la somme des
exportations et du flux de capitaux entrant. Par contre, la demande est la somme
de l'argent qui sort du pays : paiement des importations, et flux sortants de
capitaux. À l'équilibre, offre et demande sont égales. On obtient donc l'équation
ci-dessous :
𝑿 + 𝑪𝒆 = 𝑴 + 𝑪𝒔

 avec X pour les exportations, M pour les importations, 𝑪𝒔 et 𝑪𝒆 pour les flux de
capitaux sortant et entrant.
𝑿 − 𝑴 = 𝑪𝒔 − 𝑪𝒆

 Le premier terme est ce qu'on appelle les exportations nettes, alors que le second
est le flux de capitaux net sortant.
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6. Choix du régime de change


 Le régime de change désigne l’ensemble des règles par
lesquelles un pays ou un ensemble de pays organisent la
détermination des taux de change.
 Deux (2) grands types de régimes de change :
o Régime de change fixe : le cours d’une devise est fixé par rapport à un
étalon – souvent une monnaie ou un panier de monnaies- par la banque
centrale qui émet cette devise.
o Régime de change flexible (ou flottant) : à l’inverse, aucun engagement
n’est pris au sujet du taux de change, qui évolue librement, en fonction de
l’offre et de la demande sur le marche des changes.

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Chapitre 4 : Politique de change

6. Choix du régime de change


 Régime de change fixe : Plusieurs formes
o Un taux de change pivot peut être fixé avec une marge de fluctuation
autorisée plus ou moins large.
o Dans un régime de monnaie unique (cas de l’euro), une banque centrale
établit des taux de change fixes et irrévocables, les monnaies locales étant
remplacées par une monnaie commune.
o Dans un système de caisse d’émission, en anglais currency board (cas du
peso argentin de 1991 à 2001), l’émission de monnaie dépend strictement des
quantités de monnaie de référence mises en réserve par la banque centrale
du pays concerné. Parfois les deux monnaies, locale et de référence,
circulent librement à l’intérieur du pays.
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Chapitre 4 : Politique de change

6. Choix du régime de change


 Régime de change flexible : Plusieurs formes
o Régime « pur » dans lequel seul le marché définit l’équilibre
o Régime de flottement administré dans lequel les banques
centrales interviennent de façon coordonnée pour informer le
marché des taux de change souhaités (cas de la Chine)

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Chapitre 4 : Politique de change

6. Choix du régime de change


 Dépréciation des taux de change nominaux et réels
o Le taux de change peut varier au cours du temps
(baisse=dépréciation, hausse=appréciation).
o Dépréciation/appréciation de la monnaie : si le taux de change a
augmenté ou diminué de 5%, de 2%, de 15%, etc.
o Cette variation en % est au taux de change ce que l'inflation est au
niveau des prix. Ce taux de dépréciation, par définition, à :
∆𝒆
𝒅=
𝒆
o Une dépréciation se traduit par une hausse des prix des biens importés.
De plus, elle rend moins chères les X, ce qui rend les biens exportés plus
compétitifs à l'étranger.

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Chapitre 4 : Politique de change

6. Choix du régime de change


 Dépréciation des taux de change nominaux et réels
o À partir de l'équation précédente, on peut calculer comment varie le taux de
change réel en fonction d'une variation du taux de change nominal.
o En clair, on peut calculer la dépréciation du taux de change réel à partir de
celle du taux de change nominal. Pour cela, partons de la définition du taux
de change réel :
𝑃𝑒
q= 𝑒 ×
𝑃𝑛
o Prenons la variation/dérivée :
𝑃𝑒
∆𝑞 = ∆ 𝑒 ×
𝑃𝑛
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Chapitre 4 : Politique de change

6. Choix du régime de change


 Dépréciation des taux de change nominaux et réels
o On applique la formule ∆ 𝐴 × 𝐵 = ∆𝐴. 𝐵 + 𝐴. ∆𝐵
𝑃𝑒 𝑃𝑒
∆𝑞 = ∆𝑒. + 𝑒. ∆
𝑃𝑛 𝑃𝑛
1 𝑃𝑛
o Divisons par q, ce qui revient à multiplier par
𝑒 𝑃𝑒
∆𝑞 1 𝑃𝑛 𝑃𝑒 𝑃𝑒
= ∆𝑒. + 𝑒. ∆
𝑞 𝑒 𝑃𝑒 𝑃𝑛 𝑃𝑛

o Développons et simplifions :
∆𝑞 ∆𝑒 𝑃𝑛 𝑃𝑒
= + .∆ 20
𝑞 𝑒 𝑃𝑒 𝑃𝑛
Chapitre 4 : Politique de change

6. Choix du régime de change


 Dépréciation des taux de change nominaux et réels
o La variation/dérivée d'un quotient se calcule avec la formule
𝐴 ∆𝐴 𝐴 ∆𝐵
∆ = − . Dans le cas présent, cela donne :
𝐵 𝐵 𝐵 𝐵

∆𝑞 ∆𝑒 𝑃𝑛 ∆𝑃𝑒 𝑃𝑒 ∆𝑃𝑛
= + . − .
𝑞 𝑒 𝑃𝑒 𝑃𝑛 𝑃𝑛 𝑃𝑛
o En simplifiant, on trouve :
∆𝑞 ∆𝑒 ∆𝑃𝑒 ∆𝑃𝑛
= + −
𝑞 𝑒 𝑃𝑒 𝑃𝑛

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Chapitre 4 : Politique de change

6. Choix du régime de change


 Dépréciation des taux de change nominaux et réels
o A droite, le 1er terme est la dépréciation du taux nominal, le second est l'inflation
du pays étranger, et le troisième est l'inflation du pays domestique. On a alors :
∆𝑞 ∆𝑒
= + 𝜋𝑒 − 𝜋𝑛
𝑞 𝑒
o On peut aussi reformuler cette équation comme suit :
∆𝑒 ∆𝑞
= + (𝜋𝑛 − 𝜋𝑒 )
𝑒 𝑞
o Dépréciation des taux nominaux = somme de la dépréciation du taux réel et du
différentiel d'inflation.

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Chapitre 4 : Politique de change

7. Manipulation des taux de change


par les états
o Pour manipuler le taux de change, la banque
centrale doit manipuler l'offre et/ou la demande
sur le marché des changes
o Quand la banque centrale crée beaucoup
d'argent, la monnaie nationale devient moins
rare son prix extérieur diminue.
o À l'inverse, une politique restrictive réduit la
quantité de monnaie, la rendant plus rare, ce
qui fait grimper son prix : le taux s'apprécie.
o Pour avoir des taux de change fixes, la banque
centrale laisse flotter le taux de change dans un
intervalle très précis, histoire de borner les
évolutions du taux de change.
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Chapitre 4 : Politique de change

7. Manipulation des taux de


change par les états
o Quand le taux de change menace de
dépasser la borne maximale, c'est signe
qu'il y a un excès de demande de
monnaie nationale par rapport à l'offre.
o Dit autrement, c'est signe que la quantité
de monnaie nationale est trop forte. Pour
éviter cela, la banque centrale doit
acheter sa monnaie nationale, avec de la
monnaie étrangère.
o Pour cela, toute banque centrale possède
des réserves de devises étrangères qu'elle
peut échanger à volonté sur les marchés
des devises. Une autre solution est d'utiliser
une politique monétaire restrictive.
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Chapitre 4 : Politique de change

7. Manipulation des taux de


change par les états
 Inversement, un taux de change trop
bas signifie qu'il y a excès d'offre de
monnaie étrangère, ou un manque de
demande.
 Dit autrement, la monnaie nationale
est trop rare, que la création
monétaire est insuffisante. Pour éviter
cela, la banque centrale doit vendre
sa monnaie nationale, contre de la
monnaie étrangère.
 Pour cela, la BC a juste à créer de la
monnaie nationale avec une politique
monétaire accommodante.
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Chapitre 4 : Politique de change

8. Instruments et risque spécifique


 Taux d’intérêt
o Hausse des taux d’intérêt, pour empêcher les capitaux
nationaux de fuir, ou attirer les capitaux flottants étrangers en
cas d’attaque contre la monnaie nationale. Avec le risque
d’étouffer la croissance interne en faisant baisser l’investissement
et la consommation.
o Ex. L’Indonésie, été 2005, taux d’intérêt à 9,5% pour lutter contre
la chute de la Roupie.

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Chapitre 4 : Politique de change

8. Instruments et risque spécifique


 Achats et ventes de devises
o Achats et ventes de devises sur le marché des changes pour en
modifier l’équilibre et empêcher la monnaie de s’apprécier ou
de s’effondrer. La BC y intervient avec ses réserves de change,
ce qui en modifie le volume, augmentent ou baissent
respectivement.
o Avec le risque, dans le 2° cas, d’effondrement des réserves de
change et d’impuissance future. Cette forme d’intervention, en
modifiant le volume des réserves de change, modifie en principe
la quantité de monnaie interne, donc, selon la TQM, le niveau de
l’inflation. Excepté si elle est stérilisée (annulée).
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Chapitre 4 : Politique de change

8. Instruments et risque spécifique


 Contrôle des changes
o Il consiste à interdire ou limiter certaines, voire toutes les,
opérations de change et/ou à interdire de détenir des comptes
en devises dans le pays ou à l’étranger.
o Ex : comptes aux USA ou en Suisse. Souvent Double marché des
changes : à taux fixe pour les opérateurs commerciaux, et à taux
libre pour les mouvements de capitaux. Aboli dans l’UE en 1990 ;
subsiste dans nombre de PED.

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Chapitre 4 : Politique de change

8. Instruments et risque spécifique


 Déclarations d’intention et crédibilité de la BC
o Les déclarations d’intention et la crédibilité peuvent appuyer les mesures
techniques pour calmer le risque de spéculation, parfois avec le risque de
l’accélérer.
o Ex. France/RU en 1992-93 ; le RU a renoncé au mécanisme de change
européen ; la France a déclaré d’y rester (arrêt de la spéculation).
o Asymétrie des interventions. Risque de perte des réserves de change et de
perte de crédibilité en cas de défense de la monnaie, qui peut faire perdre
toute capacité d’action et toute crédibilité, provoquant une crise de change.
o Accumulation de réserves en cas lutte contre l’appréciation de la monnaie
nationale, qui conforte la BC et accroît au contraire sa marge de manœuvre
(ex : Chine et Japon accumulant les réserves de change depuis 2000).

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Chapitre 4 : Politique de change

8. Instruments et risque spécifique


 Rôle et fréquence des spéculations
o Crises de change : les spéculateurs étrangers vendent la monnaie
nationale et les nationaux achètent des devises ; accélérant la
dépréciation.
o Ex : La France au temps du franc faible : crises de change à répétition
après l’arrivée au pouvoir d’un Gouvernement socialiste, en 1982-83,
après l’arrivée au pouvoir de J. Chirac en 1995. La Chine aujourd’hui,
attire des capitaux par anticipation d’une réévaluation du yuan.
o Ex : les crises de change dans les PED : Mexique en 1994-95 ; Sud Est
asiatique en 1997 ; Russie en 1998 ; Argentine en 2000 ; Turquie en 2001
résultent en général d’une perte de confiance dans le régime de
change ou dans la monnaie nationale.
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Chapitre 4 : Politique de change

9. Pratique, avantages/inconvénients
 Politique de monnaie forte : appréciation du travail national et
donc du pouvoir d’achat à long terme ; favorise une
spécialisation de l’industrie nationale en travail qualifié et la
compétitivité qualité à l’exportation ; en étant favorable à la
stabilité des prix, permet une PM de bas taux d’intérêt.
 Peut compromettre la compétitivité nationale et favoriser les
délocalisations, donc accroître le chômage.
 Ex. France des années 90, politique de désinflation compétitive
et de franc fort (lié au deutschemark) ; Allemagne et Japon
depuis 1980.

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Chapitre 4 : Politique de change

9. Pratique, avantages/inconvénients
o Politique de monnaie faible. Accroît la compétitivité prix à court
terme, donc l’emploi et le développement par l’exportation ;
favorise l’inflation à long terme qui peut alors annuler l’effet
précédent.
o Ex Allemagne des années 1960 et Japon des années 1970 ;
France, Italie, RU jusqu’en 1980 ; Chine, nombreux PED
aujourd’hui, politique de croissance par les exportations
consistant à vendre le travail national à un prix très bas par
rapport à celui des pays développés.
o Pose un problème humain majeur.

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Chapitre 4 : Politique de change

10.Contradiction entre objectifs internes et externes


o En changes fixes, très fréquente. Ex : la France après l’Unité monétaire
allemande en 90 ; avec une croissance faible, elle aurait eu besoin de taux
d’intérêt bas ; l’unité allemande ayant provoqué une forte croissance et de
l’inflation en Allemagne, ce pays a augmenté ses taux d’intérêt ; la BdF a du
suivre pour les siens afin d’empêcher les sorties de capitaux et de maintenir le
taux de change fixe du franc/deutschemark à l’intérieur du SME ; la
croissance et l’emploi en France en ont été brimés pendant les années 90.
o La Chine aujourd’hui, aurait besoin d’augmenter ses taux d’intérêt pour
modérer sa croissance et prévenir des tensions inflationnistes ; elle ne peut le
faire car cela ferait augmenter le taux de change du Yuan. Cette
contradiction passe le plus souvent par le taux d’intérêt interne qui peut, en
augmentant pour soutenir la monnaie nationale, peut étouffer la croissance.

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Chapitre 4 : Politique de change

11.Combinaison des PM & PB selon le régime de change


 En change fixe, la PM devient inopérante, car contrainte par celle du pays
de référence, et la PB est mieux adaptée. En change flottant, la PB est
inopérante, à cause de son effet sur les taux d’intérêt, et la PM appropriée
pour agir contre les chocs externes.
 Une PB expansive fait augmenter le taux d’intérêt, qui en annule l’effet.
Application à l’UEM : les pays de la zone euro ont une monnaie flottante,
donc avantage à avoir une PM commune ; en revanche, ils sont, entre eux
en régime définitivement fixe, donc ont intérêt à pratiquer des PB
individuelles.
 Mais la marge de manœuvre est faible pour les pays européens qui se
trouvent privés de l’arme monétaire, contraints par l’arme budgétaire,
dépourvus de l’arme du taux de change. Les ajustements doivent se faire
dans le domaine réel, sur la compétitivité et l’emploi.
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Chapitre 4 : Politique de change

12.Conclusion
 Peut-on agir sur les taux de change ?
1. Oui, à la marge, pour orienter le marché ou décourager la
spéculation.
2. Pour déclencher un renversement de tendance d’un marché
déséquilibré par une sur-réaction.
3. Non en cas de déséquilibre fondamental ou de forte
spéculation ; la BC y perd rapidement ses réserves de change,
rendant la crise de change inévitable.

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Chapitre 4 : Politique de change

12.Conclusion
 Aujourd’hui, l’efficacité des politiques de change est mise en doute en théorie et
rare dans la réalité. Les deux grandes BC, FED & BCE pratiquent le benign neglect
(souveraine indifférence à l’égard du change, sauf situation de crise).
 Toutes deux peuvent-elles avoir une politique de monnaie forte ? John Snow,
secrétaire Etat américain au Trésor affirmait « La politique des Etats-Unis reste la
politique d’un $ fort » ; son successeur, Henry Paulson affirme toujours « Un $ fort
est dans l’intérêt des Etats-Unis » ; et J.C. Trichet, président de la BCE affirme
souhaiter une «euro fort et stable ».
 Contradictoire puisque lorsque l’un est fort, l’autre est faible et vice versa. Les
deux hommes parlent en fait de monnaie crédible, mais $ et € étant flottant, sont
surtout instables.

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Chapitre 4 : Politique de change

12.Conclusion
 La BCE intervient seulement si € faible => pressions inflationnistes et risque
de spéculation. La FED dans les périodes de bulles spéculatives et de
risque de crise de change. Seules la BC du Japon & celle de Chine
mènent aujourd’hui des politiques de change actives pour empêcher le
yen et le yuan de s’apprécier et maintenir la compétitivité de leur
économie à l’exportation.
 Le choix d’un régime de change et celui d’une politique de monnaie
forte ou faible restent des libertés fondamentales d’Etats démocratiques
et souverains. Il peut exercer un effet décisif sur le mode de
développement et le rythme de croissance des pays en développement.
Le choix d’un régime de change est une décision politique majeure pour
l’équilibre macroéconomique et pour les conditions microéconomiques
dans un pays, aujourd’hui surtout les PECOs et les PED.
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Chapitre 4 : Politique de change

12.Conclusion
 Le retour du débat sur l’euro fort, après celui sur le franc fort, à
l’occasion de la campagne présidentielle de 2007. Interrogation
commençant à être partagée en Europe ; exprimée par Jean
Claude Junker, président de l’Euro groupe.
 A plus de 1,44$, l’euro commence inquiéter les Européens soucieux
de maintenir leur compétitivité. Mais ils restent dans l’incapacité de
décider une stratégie et plus encore de l’imposer. John Conolly
(ancien secrétaire au Trésor de Richard Nixon provoquait les
Européens par sa célèber affirmration “Le $ est notre monnaie, mais
c’est votre problème”.

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