Ti350 - Électronique
Cartes électroniques :
technologies et conception
III
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Électronique
(Réf. Internet ti350)
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Électronique
(Réf. Internet ti350)
Bruno ALLARD
Professeur des universités, département de Génie électrique de l'INSA de Lyon, chercheur au laboratoire
Ampère (CNRS UMR 5005)
Sylvain BALLANDRAS
Président-directeur général, frec|n|sys SAS, Besançon
Xavier BEGAUD
Telecom ParisTech
Jean CHAZELAS
Directeur du département Technologies avancées de Thales Division Aéronautique
Jean-Pierre GANNE
Ingénieur civil des Mines de Paris, docteur ès sciences, Thales Research and Technology France
François GAUTIER
Ancien directeur technique adjoint Thales Systèmes aéroportés
Dominique HOUZET
Professeur Grenoble-INP
Richard LEBOURGEOIS
Docteur de l'INPG (Institut national polytechnique de Grenoble), responsable des études ferrites au Thales
Research and Technology France, ingénieur de l'ENSIEG (École nationale supérieure d'électricité de Grenoble)
Saverio LEROSE
Hardware Development Engineering, Thales Corporate Services SAS
Gaelle LISSORGUES
Professeure à l'ESIEE-Paris, responsable du département Santé Énergie Environnement à ESIEE Paris, membre
du laboratoire Électronique, systèmes de communication et microsystèmes (Esycom) - FRE2028, directrice de
l'école doctorale MSTIC université Paris Est
Olivier MAURICE
Chargé d'études CEM en R et D, Ariane Group, service CEM et Laser, site des Mureaux
André PACAUD
Ingénieur SUPELEC
André SCAVENNEC
Docteur ingénieur, Alcatel Thales III-V Lab
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Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
Gilbert GRYMONPREZ
Pour les articles : E3915 – E3920
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VI
Cartes électroniques : technologies et conception
(Réf. Internet 42287)
SOMMAIRE
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VII
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Cartes électroniques : technologies et conception
(Réf. Internet 42287)
1
1– Technologies des cartes électroniques Réf. Internet page
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Référence Internet
E3342
Conception et fabrication
des circuits imprimés rigides
par Eric CADALEN
1
Ingénieur en science des matériaux
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Référence Internet
E3342
1 vera la parade pour néanmoins obtenir le produit terminé, mais à quel prix ?
L’un des objectifs de ce document est de faire prendre conscience au concep-
teur des avantages qu’il peut apporter à sa société, s’il tient compte des
difficultés qu’aura un fabricant lors de la réalisation du circuit imprimé. Avant
de commencer tout travail, le concepteur doit se poser certaines questions
telles que :
– quelles sont les fonctions que le circuit imprimé devra remplir ?
– quels types de composants y seront implantés (traversants, composants
montés en surface, actifs, passifs, etc.) ?
– les lignes devront-elles avoir une impédance déterminée et tolérancée ?
– la technologie du futur circuit imprimé nécessitera-t-elle des blindages
par des lignes reliées à la masse, afin d’éviter les problèmes éventuels de
diaphonie ?
– la vitesse de propagation des signaux est-elle imposée, ainsi que les
pertes diélectriques ?
– quelle sera la quantité de circuits à réaliser ?
– où seront fabriqués les produits ? Quel est le niveau de « savoir-faire » du
manufacturier ?
Déjà, à partir des réponses fournies, on verra apparaître des éléments qui
détermineront, plus tard, la construction du circuit, tels que :
– le matériau de base ;
– le format détouré du circuit imprimé ;
– la grille de perçage ;
– le diamètre des trous des composants et des vias (sans composants).
C’est à partir du composant que l’on doit implanter sur le circuit que l’on va
concevoir progressivement le produit, car déjà le diamètre du trou est imposé
au concepteur [composant traditionnel ou composant monté en surface
(CMS)], puis celui de la pastille qui va recevoir ce trou, ce qui déterminera la
largeur des pistes, leur espacement et leur nombre possible à placer entre
deux pastilles. Cette technique de circuits imprimés rigides bénéficie de plus
de 70 ans d’expérience et ce document permet d’orienter le concepteur sur les
règles de base en permettant de définir un dessin en connaissance de cause.
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Référence Internet
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1
d’autre du multicouche. L’utilisation de microvias permet alors de Données Paramètres de Données
densifier, en surface, les « intraconnections » du circuit imprimé et d’entrée de la conception de sortie de la
conception du PCB rigide conception
donc les interconnections des composants en surface. Le trou
débouchant du multicouche peut être « enterré » ou traverser
l’ensemble de la structure.
Boîte à outils :
retour
1.2 Méthodologie de conception d’expérience
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Référence Internet
E3342
normes IPC-6010) utilisées aussi pour normaliser l’acceptabilité riau isolant doit être diminuée pour réduire les effets de couplage
des circuits imprimés après fabrication (norme IPC A 600) entre interconnections métalliques. Même si le support retenu est
• Classe 1 : produits électroniques d’usage général générale- généralement à base de matériau en téflon, le support « idéal »
ment qualifié d’application grand public nécessitant essentiel- serait alors l’air ou de façon plus réaliste des substrats suffisam-
lement de garantir la fonctionnalité électrique… sans prendre ment rigides contenant de l’air (structure alvéolaire) ayant une per-
en compte un vieillissement en cas d’utilisation en conditions mittivité diélectrique voisine de 1. L’angle de pertes représentant
extrêmes ! les pertes diélectriques (ou tan δ) doit aussi être réduit. En effet à
très haute fréquence, aux pertes par effet Joule dans les conduc-
1
• Classe 2 : produits électroniques spécifiques à usage dédié où teurs s’ajoutent les pertes diélectriques dans l’isolant.
la durée de vie doit être évaluée et pendant laquelle les pan-
nes « équipement » ne sont pas souhaitées même si elles ne
sont pas critiques. 2.1.3 Performances thermiques
• Classe 3 : produits électroniques à haute performance Les performances thermiques peuvent être vues sous trois
(exemple : électronique embarquée en aéronautique ou angles différents lors des phases de conception.
même implantée en médical) pour lesquels la durée de vie
doit être caractérisée dans l’environnement et où aucune ■ Performances thermiques nécessaires en phase d’utilisation
panne ne peut être tolérée. « standard » (typiquement moins de 2,5 W à dissiper), basées sur
la conduction du cuivre, fortement conducteur en regard du diélec-
trique associé. La conductivité thermique du cuivre est trois fois
2.1.2 Performances électriques supérieure à celle de la plupart des diélectriques. Le cuivre et
Pour une vue détaillée des performances électriques, le lecteur notamment les pistes sont donc des « autoroutes » pour dissiper
pourra se référer à l’article [E3450] sur la simulation des circuits les calories. Par opposition, le diélectrique est un excellent frein
analogiques et mixtes. Les performances électriques sont fonction thermique pour éviter la dissipation. La performance thermique
de l’application et nécessitent quelques précautions qui se classent peut être couplée à la fonction électrique : l’augmentation du nom-
typiquement suivant trois types de routage. bre de pistes et de la longueur de pistes permet d’améliorer la dis-
sipation. Le concepteur sera tenté d’augmenter l’épaisseur mais
■ Routage en courant continu : c’est la tension admissible qui va cette dernière devra prendre en compte les limites de gravure pour
fixer l’espacement entre conducteurs lors de la conception. De une bonne définition des pistes. La dissipation thermique peut
même, l’intensité admissible va permettre de fixer la section des aussi être réalisée sans fonction électrique par ajout de pistes aux
pistes et, en pratique, essentiellement leur largeur pour des épais- pastilles. Ces pistes n’ont pas d’autre fonction que de dissiper la
seurs prédéfinies. chaleur ou, en plus, être reliées entre elles et former une référence
de masse. La dissipation peut être optimisée par la notion de che-
■ Routage en courant variable ou HF : chaque piste active pré- min thermique notamment par des vias thermiques isolés électri-
sente par rapport à une piste ou plan de référence une inductance quement pour éviter les courts circuits entre différents niveaux.
et une capacitance. La ligne de transmission formée nécessite, Une dissipation efficace sera obtenue par :
pour transmettre une puissance maximale, de s’approcher de la
partie réelle de l’impédance caractéristique assimilable à une résis- – un pad exposé du composant avec une surface maximisée
tance pure en négligeant les inductances, capacitances et conduc- directement connectée au pad thermique du PCB tel que sur le
tances parallèles, ce qui ne peut jamais être le cas. composant HVQFN ; H signifiant « optimisé thermiquement » dans
la dénomination standard de boîtiers (voir figure 2), (décrit en
Par conséquent, les paramètres influant sur l’impédance et donc détail dans l’article [E3405]) ;
l’adaptation d’impédance dans un circuit imprimé en HF sont prin-
– un ou des vias thermiques connectés directement au plan de
cipalement, outre la permittivité du matériau :
masse électrique ;
– l’épaisseur des diélectriques : lorsque la distance du plan de – une continuité du cuivre pour bénéficier de la conduction ther-
masse à la piste logique augmente, l’impédance augmente ; mique du cuivre.
– les dimensions de la piste : lorsque l’épaisseur ou la largeur de
la piste diminuent, l’impédance augmente. Il faut toutefois noter ■ Performances thermiques nécessaires en phase d’utilisation
que l’influence de la largeur de piste est nettement prépondérante pour des applications de puissance nécessitant typiquement plus
sur celle de l’épaisseur, influente uniquement dans des conditions de 2,5 W où la conduction ne suffit plus à dissiper les calories : les
particulières. autres modes de dissipation : par convection, convection forcée et
À fréquence élevée et pour des impulsions rapides, ces condi- éventuellement radiation, doivent être envisagés. Cependant le
tions d’adaptation deviennent primordiales et nécessitent la défini-
tion de lignes à impédance contrôlée en fonction de l’application :
telles que :
– les lignes différentielles (USB, PCIe, SATA, HDMI, Ethernet) ;
– les lignes asymétriques rapides (Mémoires SDRAM ou DDR ;
– les lignes débouchant sur un coaxial (Reprises d’antennes pour
modules GSM, GPS, WiFi, ZigBee).
■ Routage en radiofréquences (RF) jusqu’aux fréquences large-
ment supérieures au gigahertz ou « hyperfréquences », ce routage
nécessite d’optimiser non seulement les géométries des pistes
mais aussi les matériaux utilisés. Sans faire de cours d’électroni-
que, rappelons que la piste comporte des inductances L et capaci-
tés C parasites qui sont des impédances complexes comportant
une partie réelle ou résistance propre. L’optimisation consiste à
ajuster les géométries pour que la résistance propre de L et C des
lignes conduise à une adaptation d’impédance. Il faut aussi optimi-
ser les performances diélectriques du matériau qui deviennent pré-
dominantes dans la mesure où la vitesse de propagation en
dépend directement. La permittivité diélectrique relative du maté- Figure 2 – Composant HVQFN vu en 3D
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plus difficile consiste à identifier la ou les zones où la conduction superficielle de la brasure en fusion (d’un côté du composant)
ne suffit plus. Ceci peut se réaliser en première approximation par l’emportent sur l’énergie de surface de la crème à braser non refu-
la notion de résistance thermique de jonction décrite dans les arti- sionnée (de l’autre côté du composant). La conception des pistes
cles [E3400] et [E3405] traitant de packaging de boîtiers dans les de ce type de composant doit prendre en compte, en premier lieu
systèmes électroniques. Cette résistance thermique est fournie par une symétrie des pistes sur le critère « thermique » pour éviter des
les fabricants de composants, même si, pour ce type d’application, effets catastrophiques !
une modélisation thermique est fortement recommandée. En effet,
ces valeurs de résistance thermique de jonction sont fortement
modifiées par le dessin du circuit imprimé dont les caractéristiques
minimales doivent être fournies :
– épaisseur de cuivre ;
2.2 Composants et technologies
d’assemblage 1
– diélectrique utilisé ; Le circuit imprimé est rarement utilisé « nu » mais conçu pour
– superficie des pads d’entrée/sortie. être équipé (de composants, boîtiers, connecteurs…) puis intégré
dans un produit, ce qui implique la prise en compte de ces élé-
■ Caractéristiques (en non plus performances) thermiques à pren- ments en phase de conception. On peut dégager plusieurs gam-
dre en compte pour les phases d’assemblage avec des procédés, mes de composants qui peuvent être classées par ordre
généralement brasure, qui peuvent être perturbés comme la refu- chronologique en prenant par exemple l’évolution des composants
sion en phase vapeur ou même la refusion en four à passages : le pour le marché de la téléphonie mobile (figure 3).
phénomène de tombstoning ou pierre tombale rencontré sur les On peut aussi les classer en fonction du type de technologie
très petits composants de type 0201 (soit des côtés de 2 par comme suit.
1 centième d’inch ; 500 × 250 µm2) illustre l’importance croissante
des aspects thermiques : le composant avec deux connexions sur ■ La technologie des composants traversants nécessitant un trou
le côté est relié, par un « ménisque » de brasure, à deux pistes qui débouchant avec l’exemple du boîtier DIP (Dual In line Package)
transfèrent les calories nécessaires à la fusion de brasure d’inter- qui fait office de « référence » en regard de la taille des premiers
connexion du composant. Lors de la refusion, le composant se terminaux téléphoniques ! et montre clairement la tendance à la
redresse (en pierre tombale) ; en effet, les forces liées à la tension miniaturisation se répercutant sur les circuits imprimés.
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polymères fluorés. Ces matériaux se distinguent par leur coût, leur
comportement thermique, leur stabilité dimensionnelle, leur Les composants insérés ainsi que les composants montés en
résistance à la déchirure, leur souplesse, leurs caractéristiques élec- surface peuvent être implantés sur les circuits souples. Le montage
triques et leur comportement dans un environnement humide. Ces de puces utilisant des techniques d’interconnexion comme la micro-
caractéristiques sont déterminées par les trois éléments constituants soudure à fil ou le transfert automatique sur ruban est également
des matériaux de base, c’est-à-dire : applicable. Tout dépend du choix des matériaux. Le polyimide
— le support diélectrique (polyester, polyimide, Téflon ) ; répond à toutes les exigences des méthodes d’assemblage
— la couche conductrice (type de cuivre : galvanique, cuivre de mentionnées. Le polyester, par contre, ne résiste pas aux tempéra-
haute ductilité) ; tures normales de soudage. Pourtant, le polyester est très attrayant
— la couche adhésive (adhésif acrylique ou à base d’époxydes). en raison de son faible prix. Les films de cette nature sont souvent
utilisés pour les claviers d’instruments de mesure ou d’ordinateurs.
Les caractéristiques de ces matériaux sont amplement décrites Le circuit est alors réalisé en couche épaisse avec de l’argent comme
dans les spécifications correspondantes [2]. élément conducteur.
Sur les circuits imprimés rigides, les pistes sont souvent Pour la suite, nous retiendrons plutôt l’utilisation du polyimide,
recouvertes d’un vernis épargne qui sert de masque anti-soudure bien que la plupart des aspects de la conception soient tout aussi
et de couche isolante et protectrice contre la corrosion et l’endom- bien applicables aux autres matériaux souples.
magement. Pour résister aux déformations que subissent les circuits
souples, les vernis épargnes classiques sont souvent remplacés par
un film diélectrique, le coverlay, qui est laminé sur la surface des
circuits. Réalisé avec la même matière que le support, ce film est 2.3 Aspects économiques
recouvert d’une couche adhésive.
Quand on fait la comparaison entre un circuit rigide en FR-4 d’une
part et le même circuit sur un support souple en polyimide d’autre
part, le coût du circuit souple est beaucoup plus élevé (2 à 3 fois)
1.2 Circuits souples-rigides que celui du circuit rigide pour les raisons suivantes :
— le prix du matériau de base en polyimide est environ 3 fois le
Pour la couche souple d’un souple-rigide, on utilise en général un
prix de l’FR-4 ;
support en polyimide. Cette couche peut être incorporée dans une
— en général, le panneau de fabrication est beaucoup plus petit
structure multicouche en combinaison avec de l’époxy (FR-4) ou du
pour la fabrication de circuits souples que pour les circuits rigides
polyimide renforcé de tissu de verre. Dans cette structure, l’inter- à cause des problèmes de stabilité dimensionnelle et de
connexion entre les différentes couches (souples ou rigides) est réa- manipulation ;
lisée par des trous métallisés. — enfin, quelques opérations spécifiques augmentent le coût du
Quand il s’agit d’un circuit souple rigidifié (sans pistes sur les circuit souple : l’utilisation du coverlay au lieu d’un vernis épargne
parties rigides), différentes combinaisons de matériaux sont le traitement au plasma.
possibles.
L’utilisation de circuits souples (ou souples-rigides) se justifie par
son influence bénéfique sur le coût de montage ou la conception
de la boîte, par l’élimination de connecteurs ou par l’augmentation
de la valeur commerciale du produit à cause de son poids ou de
2. Applications son volume réduits. Le fait que le circuit souple peut être combiné
avec des techniques d’assemblage comme la microsoudure à fil rend
cette technologie très attrayante pour résoudre les problèmes
2.1 Applications dynamiques d’interconnexion miniaturisée. L’évolution technique va dans cette
direction.
Le domaine d’utilisation le plus évident des circuits souples ou
souples-rigides est celui où une déformation fréquente du circuit est
exigée. Un circuit souple bien conçu peut être plié des centaines de
milliers de fois sans dégradation, si la courbure ne dépasse pas les
limites définies lors de la conception du circuit.
3. Paramètres de conception
La méthodologie de la conception, les démarches à suivre et les
paramètres de la conception [1] sont valables tant pour les circuits
2.2 Applications statiques rigides que pour les circuits souples ou souples-rigides.
Même si la déformation fréquente du circuit n’est pas nécessaire, La conception des circuits souples ou souples-rigides, comparable
le circuit souple peut être utilisé pour faciliter l’assemblage du circuit à la conception d’un circuit rigide, est réalisée à l’aide des mêmes
dans des espaces étroits ou complexes. Le montage des composants moyens CAO (conception assistée par ordinateur) que pour les
se fait sur un substrat plat qui peut être plié pour l’assemblage dans circuits rigides.
la boîte. Des programmes destinés à la conception des pièces mécaniques
En utilisant un circuit souple ou souple-rigide bien conçu, on peut peuvent être intéressants pour la conception du contour en
éliminer des connecteurs, ce qui représente un gain de place présentant une vue tridimensionnelle du circuit monté. La
considérable et garantit une interconnexion fiable, même dans les conception du panneau de fabrication et la préparation du travail
conditions de vibrations les plus sévères. utilisent les mêmes moyens CAO pour les circuits souples (ou
souples-rigides) que pour les circuits rigides.
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1. Généralités................................................................................................. E 3 920 - 2
1.1 Vérification de la conception ...................................................................... — 2
1.2 Conception du panneau de fabrication...................................................... — 2
1.3 Prototypes .................................................................................................... — 2
2. Procédés de fabrication ......................................................................... — 2
2.1 Circuit souple simple face........................................................................... — 2
2.1.1 Préparation du circuit ......................................................................... — 2
2.1.2 Coverlay ............................................................................................... — 3
2.1.3 Laminage du coverlay et finition du circuit ...................................... — 3
2.2 Circuit souple double face .......................................................................... — 4
2.2.1 Préparation du circuit ......................................................................... — 4
2.2.2 Préparation du coverlay ..................................................................... — 4
2.2.3 Laminage du coverlay et finition du circuit ...................................... — 4
2.3 Circuit souple multicouche ......................................................................... — 4
2.3.1 Réalisation du circuit interne ............................................................. — 5
2.3.2 Préparation de la couche adhésive et du cuivre de la couche externe — 5
2.3.3 Stratification de la structure multicouche ........................................ — 5
2.3.4 Réalisation du circuit externe ............................................................ — 5
2.3.5 Application du coverlay et finition du circuit ................................... — 5
2.4 Adjonction de renforts ................................................................................ — 5
2.5 Circuit souple-rigide .................................................................................... — 5
2.5.1 Préparation du circuit souple............................................................. — 5
2.5.2 Préparation des structures multicouches rigides ............................ — 6
2.5.3 Préparation de la couche adhésive ................................................... — 7
2.5.4 Stratification du souple-rigide ........................................................... — 7
2.5.5 Réalisation du circuit externe ............................................................ — 7
3. Équipement et outillage......................................................................... — 8
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. E 3 920
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conception doivent être respectées pour pouvoir obtenir un circuit
aux caractéristiques requises. Avant de commencer la fabrication
proprement dite, il est nécessaire de vérifier la conformité du circuit
aux normes de conception. Cette vérification concerne entre autres 2.1 Circuit souple simple face
les points suivants :
— la construction du circuit et le choix des matériaux, notamment
l’épaisseur du circuit par rapport aux caractéristiques de flexibilité Le procédé de fabrication des circuits souples simple face
requises et l’épaisseur des couches adhésives en fonction de comprend trois phases principales :
l’épaisseur de la couche de cuivre ; — préparation du circuit ;
— la densité du circuit : la dimension et la tolérance des traces — préparation du coverlay ;
et des pastilles ; — laminage du coverlay et finition du circuit.
— la conception du coverlay ;
— la conception de la zone de pli ;
— le contour. 2.1.1 Préparation du circuit
La spécification du circuit et tous les aspects mentionnés doivent
être connus avant de juger de la possibilité de réaliser le circuit dans 2.1.1.1 Préparation du panneau de fabrication
des conditions optimales. La nature du matériau de base et son épaisseur sont normalement
fixées par le concepteur. Le fabricant peut souvent choisir le four-
nisseur et le type de matériau, dont dépend le coût. En général, les
1.2 Conception du panneau de fabrication matériaux les plus coûteux ont une stabilité dimensionnelle
supérieure. De plus, leurs changements de dimension sont mieux
Après la vérification et la modification éventuelle de la conception prévisibles. Souvent, les matériaux fournis en rouleau ont des
(en collaboration avec son responsable), la deuxième tâche du caractéristiques de stabilité moins reproductibles, à cause des
fabricant est de concevoir le panneau de fabrication (il s’agit de tensions qui apparaissent lors du laminage du cuivre sur le film de
l’unité de fabrication contenant plusieurs circuits). La dimension du polyimide.
panneau dépend de la dimension du matériau de base, des machines Les panneaux sont coupés sur mesure avec un massicot
de fabrication et parfois des tolérances dimensionnelles imposées (coupe-papier électrique plus ou moins automatique) de bonne qua-
au circuit (comme dimensions courantes on a, par exemple, lité. Il est essentiel d’éviter les faux plis.
457 × 303 mm ou 607 × 457 mm). Aussi, dans les chaînes de pro-
duction en continu (au rouleau), une unité de fabrication peut-elle 2.1.1.2 Forage des trous du circuit
être définie comme un panneau.
Pour ce forage, une dizaine de panneaux sont empilés entre des
Le coût d’un circuit dépend dans une large mesure du nombre contreplaques en papier phénolique, en aluminium ou en fibre de
de circuits combinés dans un panneau. Le montage doit tenir compte bois recouvertes d’aluminium. Les paramètres de forage sont définis
des changements de dimension du matériau pendant la fabrication. de manière à ne pas provoquer la formation de bavures de cuivre
Les changements de dimension diffèrent pour les multiples orien- ou d’adhésif.
tations du matériau de base. La disposition (l’orientation) des circuits
sur le panneau est importante pour déterminer la correction à
appliquer aux différents outils de fabrication (les films, l’information 2.1.1.3 Nettoyage, ébavurage
pour le forage des trous du circuit et pour le forage des trous dans Après le forage, les panneaux sont nettoyés pour éliminer tout
le coverlay). Si des tolérances strictes sont imposées, la préférence débris de forage et obtenir une surface dégraissée et désoxydée
est souvent donnée à un alignement parallèle des circuits. avant de laminer le film photosensible. Le traitement peut se faire
Les parties du panneau comprises entre les circuits individuels de façon chimique, avec du persulfate de sodium, dans une machine
restent recouvertes de cuivre pour rendre le panneau plus facile à à transport automatique adapté au transfert des panneaux souples ;
manipuler jusqu’à la dernière phase de production (le découpage) souvent, avant l’introduction dans la machine, les feuilles souples
et pour minimiser les changements de dimension. Des repères sont sont collées avec une bande adhésive sur une plaque rigide qui sert
souvent incorporés dans cette zone, aux endroits où les trous de de guide pour traverser la machine.
référence seront forés au cours du processus de fabrication. Une autre façon de nettoyer la surface de cuivre est le ponçage
manuel.
Le nettoyage par brossage, souvent appliqué pour les circuits
1.3 Prototypes rigides, ne peut pas être utilisé sans risque de déformation ou
d’endommagement du matériau souple.
Le fabricant doit avoir une bonne connaissance du comportement
des matériaux de base pendant les différentes phases de la fabri- 2.1.1.4 Transfert image
cation. Les changements de dimension dépendent de l’épaisseur du
matériau utilisé, de la répartition du cuivre dans le circuit et dans Le film photosensible est appliqué sur la surface nettoyée. En
les zones situées entre les circuits individuels. Si des tolérances raison des difficultés de manipulation des panneaux souples, l’intro-
strictes sont imposées, il est recommandé de réaliser quelques pro- duction dans le laminoir se fait manuellement : les systèmes de
totypes avant de commencer la production en grande série. Il est transfert automatique souvent utilisés dans la fabrication des circuits
ainsi possible au fabricant de localiser les points critiques de la fabri- rigides ne peuvent pas être utilisés dans le cas présent.
cation et d’adapter les corrections aux outils de fabrication.
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Circuits hybrides
Conception
par Augustin COELLO-VERA
1
Chef de Service Technologie Alcatel Espace
et Claude DREVON
Ingénieur à Alcatel Espace
1. Généralités................................................................................................. E 3 925 - 2
1.1 Critères de choix d’un circuit hybride ........................................................ — 2
1.2 Méthodologie et démarche de conception................................................ — 2
2. Conception de circuits hybrides à couches épaisses.................... — 3
2.1 Conducteurs ................................................................................................. — 3
2.2 Composants passifs intégrés : résistances et condensateurs ................. — 4
3. Conception de circuits hybrides à couches minces ...................... — 5
3.1 Conducteurs ................................................................................................. — 5
3.2 Composants passifs intégrés : résistances et condensateurs ................. — 6
4. Ajustage de résistances ......................................................................... — 7
4.1 Ajustage mécanique.................................................................................... — 7
4.2 Ajustage chimique....................................................................................... — 8
4.3 Ajustage par laser........................................................................................ — 8
5. Guide de conception thermique .......................................................... — 8
5.1 Spécificité des circuits hybrides ................................................................. — 8
5.2 Approche analytique ................................................................................... — 8
6. Conception assistée par ordinateur (CAO) ....................................... — 9
6.1 Choix de conception.................................................................................... — 9
6.2 Outils de conception.................................................................................... — 11
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. E 3 925
l est très difficile de donner une définition précise d’un circuit hybride. Il y a
I néanmoins quelques caractéristiques de base qui permettent aisément de les
identifier. Un circuit hybride est réalisé sur un substrat isolant, généralement en
céramique, sur lequel une fonction électrique complète est formée en utilisant
des composants actifs et passifs. Les composants actifs peuvent être en puces
nues ou encapsulés en boîtiers. Les composants passifs sont soit imprimés sur
le substrat céramique, soit en forme de chips. Dans tous les cas, le report des
composants se fait en surface.
Dans l’esprit de cette définition, les hybrides existent depuis la fin des
années 50.
Il y a deux familles de circuits hybrides :
— les hybrides à couches épaisses : dans cette famille, des encres
spécifiquement conçues sont appliquées sur un substrat, puis cuites dans un
four. L’application est normalement faite suivant la technique de la sérigraphie
qui, en utilisant un écran spécifique du circuit en question, évite des opérations
de masquage. Plusieurs couches (conductrices, résistives, diélectriques) peuvent
ainsi être réalisées séquentiellement. L’appellation couche épaisse vient du fait
que les films sont assez épais : de 10 à 50 µm d’épaisseur ;
Parution : mars 1995
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E3925
Le choix entre couche épaisse et couche mince peut suivre des Certaines combinaisons permettent d’optimiser les différents
règles simples. paramètres. Par exemple, les encres basées sur un mélange Au/Pt
sont utilisées en couche supérieure d’un circuit multicouche de
■ Couche mince manière à garder la compatibilité avec les encres Au des couches
La couche mince est le meilleur choix pour : internes. Cela permet l’utilisation de brasure en limitant les risques
— une fréquence de fonctionnement > 100 MHz ; dus aux composés intermétalliques.
— une densité de composants élevée (> 3 composants/mm2) ; La réalisation de structures multicouches ou de connexion en pont
— un faible bruit ;
1
nécessite l’emploi de matériaux diélectriques destinés à assurer
— une fiabilité élevée. l’isolation entre les différentes couches conductrices. La figure 1
présente ces deux possibilités. De par leur fonction, bien qu’isolantes
■ Couche épaisse
électriquement, les encres diélectriques doivent être présentées
La couche épaisse représente le meilleur choix pour : dans ce paragraphe.
— une fréquence de fonctionnement < 50 MHz ; Les encres diélectriques sont basées sur des verres dévitrifiables
— une densité de composants faible (< 2 composants/mm2) ; ou des verres chargés avec des poudres céramiques type BaTiO3 .
— un faible coût ; La composition de ce type d’encre doit tenir compte des propriétés
— de grandes séries. souhaitées du point de vue :
— électrique (permittivité faible de manière à maîtriser la
diaphonie) ;
— mécanique (coefficient de dilatation adapté au substrat et aux
2. Conception de circuits couches conductrices) ;
hybrides à couches — mais surtout rhéologique car, pendant la sérigraphie, le verre
doit couler suffisamment pour réduire les porosités mais ne pas
épaisses remplir les vias destinés aux liaisons électriques entre les différents
niveaux.
Quoique moins utilisés d’une manière courante, il existe d’autres
La conception d’un circuit hybride à couches épaisses ne peut être types d’encres conductrices sérigraphiables pour fabriquer des cir-
abordée sans que le besoin ait au préalable été défini correctement cuits hybrides à couches épaisses :
(§ 1.2), de manière à utiliser au mieux les différents procédés — les encres organométalliques [1][2] : pour les conducteurs,
disponibles. Un certain niveau de connaissances technologiques est elles sont constituées d’or à l’état atomique impliqué dans une molé-
nécessaire pour pouvoir réaliser un compromis entre : cule organique. En précipitant lors de la cuisson, la charge métallique
— les coûts de réalisation ; se transforme en métal. Bien qu’utilisant la sérigraphie et la cuisson
— les performances électriques et mécaniques ; haute température, ce système est plus proche des circuits couches
— la forme du composant utilisé : microboîtier, pastille active. minces car il nécessite ensuite une gravure pour obtenir le circuit.
L’avantage par rapport à un système d’encres « conventionnel »
Pour les circuits hybrides à couches épaisses, ce compromis per-
réside dans l’obtention d’une couche conductrice beaucoup plus
mettra d’en déduire un ensemble adapté au besoin pour :
dense, ce qui facilite le câblage ;
— le choix d’encres de sérigraphie compatibles entre elles et per- — les pâtes polymères sont des encres sérigraphiables à base de
mettant de réaliser les conducteurs, les résistances et éventuelle- liant thermodurcisseur. Les caractéristiques électriques et
ment le diélectrique pour des structures multicouches ; mécaniques sont obtenues après stabilisation à une température de
— le procédé de report (brasage, collage) et câblage (ultra- l’ordre de 150 oC. L’avantage principal réside au niveau du coût des
sonique...) ; matières premières mais la température maximale d’utilisation est
— le type d’encapsulation (hermétique, thermiquement dissi- limitée à 85 oC.
patif...).
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Circuits hybrides
Fabrication
par Augustin COELLO-VERA
1
Chef de Service Technologie Alcatel Espace
et Claude DREVON
Ingénieur à Alcatel Espace
mique et de coût.
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1
multicouche, fait appel aux mêmes procédés. En fonction de l’utilisation, les pièces peuvent ensuite être
polies.
Le procédé commence par la formulation d’une barbotine
comprenant : Le tableau 1 présente quelques propriétés des principaux sub-
— la poudre d’alumine calcinée, la plus fine possible ; strats utilisés pour la réalisation de circuits imprimés hybrides
— les liants et plastifiants ; couches épaisses ou couches minces.
— les agents mouillants et dispersants ;
— des solvants.
Cette barbotine est broyée dans des broyeurs à galets de manière 1.2 Fabrication de substrats
à assurer l’homogénéité du mélange et sa calibration. pour circuits hybrides
La barbotine est ensuite mise dans des réservoirs sous pression à couches épaisses
pour l’alimentation des machines d’épandage ; elle est coulée sur
une bande en acier inoxydable ou en polyester. L’ensemble avance, 1.2.1 Diagramme de fabrication
en continu, dans un tunnel chauffé et ventilé. La calibration en
épaisseur est assurée par une raclette à réglage micrométrique. La Avant d’examiner chacune des opérations élémentaires per-
pression est maintenue constante de manière à obtenir une bande mettant d’arriver à la fabrication d’un substrat pour circuit hybride
homogène. En sortie du tunnel, la bande est enroulée sur des à couches épaisses, il est nécessaire de comprendre les diagrammes
bobines. de fabrication possibles.
Les paramètres essentiels sont : La figure 1 montre le diagramme associé à un circuit monocouche
— le choix de la formulation, en particulier au niveau des plasti- (un seul niveau conducteur) avec résistances. La figure 2 correspond
fiants et agents mouillants ; à un circuit multicouche (plusieurs niveaux de conducteurs).
— la compatibilité des solvants avec le support utilisé ;
Dans le cas d’un circuit monocouche avec résistances, il peut
— la précision mécanique de l’ensemble au niveau calibration en
être nécessaire de sérigraphier et sécher successivement plusieurs
épaisseur et vitesse de défilement ;
encres résistives, chacune d’elles correspondant à une valeur de
— l’efficacité et la régularité de la ventilation et du séchage.
résistance par carré comme défini dans l’article Conception des
La bande obtenue peut être découpée ou prédécoupée par circuits hybrides [E 3 925]. L’ensemble des encres résistives doit
poinçonnage. être cuit en même temps pour éviter les dérives de la valeur initiale
Les substrats sont ensuite cuits à une température comprise entre et du CTR (coefficient de variation de la résistance en température).
1 550 et 1 650 oC. La méthode de cuisson dépend principalement des Pour un circuit multicouche, plusieurs niveaux d’itération sont
équipements utilisés : four à chambre ou à défilement, cuisson plus nécessaires en sérigraphie. Le premier concerne la sérigraphie du
ou moins rapide. À cette température se produit le frittage des diélectrique entre les niveaux conducteurs. Afin de garantir une
oxydes, c’est-à-dire le soudage des grains les uns aux autres, prati- épaisseur suffisante et d’éviter les microtrous pouvant provoquer
quement sans apparition de phase liquide. La céramique est alors des courts-circuits, il est nécessaire de sérigraphier deux couches
considérée comme un solide polycristallin ayant atteint une densité de diélectrique croisées à 90o. L’ensemble de ces deux couches a
voisine de la densité théorique et par conséquent sans porosités une épaisseur de 40 à 50 µm. La seconde boucle correspond à ce
ouvertes et peu de porosités fermées. Il faut noter le phénomène qui est nécessaire à chaque niveau conducteur supplémentaire,
de retrait du matériau qui peut atteindre 15 à 25 % et qui doit être soit :
parfaitement maîtrisé, en particulier pour la réalisation de — sérigraphie et séchage de deux couches de diélectrique ;
multicouches. — sérigraphie et séchage des vias pour chaque couche de
Le contrôle après cuisson porte sur les points suivants : diélectrique ;
— capacité d’absorption de liquide ; — cuisson de l’ensemble ;
— densité apparente ; — sérigraphie du conducteur supérieur ;
— porosité ouverte ; — séchage et cuisson.
(0)
Masse volumique ............................ (en 103 kg/m3) 3,8 3,9 1,5 à 1,6 3,97
Dureté Vickers ................................................. (GPa) 14,7 17,6 22,5
Module d’Young ............................................. (GPa) 314 365 120 470
Coefficient de dilatation
thermique ............................................. (en 10–6 / oC) 7,1 7,2 3 5,3
Conductivité thermique ........................ [W/(m · K)] 21 25 3 42
Permittivité relative .................................................... 9,5 9,9 4,9 à 5,1 10,3
Tangente de l’angle de pertes δ ............... (en 10–4) 19 19 10 à 30
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1.2.2 Sérigraphie
Le principe est rappelé sur la figure 3.
Le dépôt des encres pour l’obtention de substrat d’un circuit
hybride couches épaisses est obtenu par sérigraphie. Il s’agit Figure 2 – Diagramme de fabrication de substrat multicouche
d’imprimer sur un substrat alumine un motif défini par les fenêtres
d’un pochoir réalisé sur un écran.
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1. Généralités................................................................................................. E 3 365 - 2
1.1 Définitions .................................................................................................... — 2
1.2 Domaines d’applications............................................................................. — 2
1.3 Renouveau des couches minces ................................................................ — 3
1.4 Matériaux et caractéristiques ..................................................................... — 4
2. Technologies ............................................................................................. — 6
2.1 Techniques de réalisation et physique des couches minces ................... — 6
2.2 Couches minces monocouches.................................................................. — 10
3. Applications .............................................................................................. — 17
3.1 Applications analogiques, codeurs et capteurs ........................................ — 18
3.2 Applications radiofréquences et hyperfréquences ................................... — 20
4. Conclusion ................................................................................................. — 23
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. E 3 367
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E3365
aux limitations rencontrées par les ASIC (monolithique), les SOP (hétérolithique)
seront la réponse de demain aux SOC (monolithique) qui tentent de prendre
aujourd’hui la place des MCM. Il est certain que dans les SOP, super hybrides
comprenant à la fois interconnexion de haute densité, électrique et optique,
composants actifs et composants passifs, dispositifs de refroidissement et,
pourquoi pas, microsystèmes électromécaniques, les couches minces électro-
niques prendront, plus que jamais, une place de choix.
1. Généralités qu’à partir de 12,5 µm (0,5 mil), la zone intermédiaire étant parfois
baptisée mince-épaisse ! Dans la pratique, toutefois, et parlant de
substrats pour circuits hybrides (ou pour MCM), il est relativement
habituel de parler de couches minces jusqu’à 5 µm et de couches
Un tableau des sigles et abréviations peut être consulté à la épaisses au-delà.
fin de l’article. Dans la suite, on considérera toutefois que couches minces ou
épaisses se distinguent plus par la nature du matériau déposé et
surtout par son mode de dépôt que par leur épaisseur. Mais il y
aura toujours une faille dans cette recherche à vouloir séparer des
1.1 Définitions notions qui ne sont peut-être plus séparables aujourd’hui.
Parlant de matériaux, on considère que les couches minces sont
En microélectronique, deux tendances majeures s’affrontent : le
élaborées à partir de matériaux (isolants, résistifs ou conducteurs,
monolithique et l’hétérolithique. Ces deux tendances se dis-
minéraux ou organiques) purs, même s’ils sont complexes. Le
tinguent essentiellement par la nature et par les propriétés de leur
matériau obtenu est le matériau déposé.
substrat.
Par opposition, la couche épaisse est obtenue à partir d’un
Un circuit intégré monolithique se caractérise par un substrat de
mélange de matériaux qui subit des transformations au cours du
type semi-conducteur, lequel participe à la fonction « active » par
processus de dépôt. De plus, le matériau souhaité (par exemple,
ses propriétés intrinsèques. Cela n’exclut pas que des éléments
l’or d’un conducteur) doit généralement être associé à un autre
puissent être rapportés sur le substrat, en particulier un réseau
matériau « porteur » (du verre, par exemple) pour pouvoir adhérer
d’interconnexions en couches minces.
au substrat.
Un circuit intégré hétérolithique (ou hybride) se caractérise par
un substrat isolant, ou rendu isolant, sur lequel l’ensemble des Parlant de processus de réalisation, les couches minces
fonctions passives et actives est reporté, y inclus les fonctions procèdent généralement d’un mode de dépôt global (habituel-
d’interconnexion sous forme de réseau filaire, plaqué ou déposé, lement sous vide) suivi d’étapes de gravure, dites soustractives,
en couches minces ou épaisses. pour obtenir les motifs souhaités.
Comme rien n’est simple, il apparaît qu’aujourd’hui, un substrat Les couches épaisses sont généralement obtenues directement à
isolant peut aussi contenir des composants enfouis ou enterrés à partir d’un mode de dépôt sélectif dit additif, même s’il est parfois
l’intérieur du matériau. Il apparaît aussi que le substrat peut être de nécessaire de recourir à un procédé soustractif pour en accroître la
type semi-conducteur isolé et que dans certains cas même, il peut précision.
participer à la fonction active de l’ensemble. Il devient alors de plus Comme on l’a dit, il peut donc être parfois difficile de classer une
en plus difficile de distinguer s’il s’agit d’un circuit intégré monoli- technologie à couches déposées dans un domaine ou dans l’autre.
thique ou d’un circuit intégré hybride.
Parlant de circuits en couches minces, nous nous attacherons
néanmoins plus particulièrement à la notion de circuit hybride,
dans laquelle la couche déposée peut être aussi bien conductrice
1.2 Domaines d’applications
qu’isolante, mais aussi composant passif.
Cela n’ayant pas encore levé le doute sur la comparaison couche Les applications des couches minces en électronique et surtout
mince/couche épaisse, essayons d’y voir plus clair. Selon les métal- en microélectronique ne sont pas très nombreuses. Elles sont en
lurgistes [1], mais aussi certains électroniciens [2], les couches perpétuelle concurrence avec les couches épaisses dont la qualité
minces en électronique vont de quelques couches atomiques (soit et les propriétés évoluent alors que leur coût plus faible reste un
~ 10 Å) à plusieurs dizaines de micromètres (jusqu’à 100 µm). Les paramètre majeur pour toutes les applications en gros volumes.
couches épaisses se situeraient au-delà. Cependant, la recherche Les applications des couches minces peuvent être divisées en
de hautes performances à coûts faibles a conduit à travailler les sept domaines principaux :
couches épaisses dans le sens d’une augmentation de leur densité — éléments d’interconnexion (§ 1.2.1) ;
donc de la réduction de leur épaisseur à quelques micromètres — composants passifs (§ 1.2.2) ;
seulement. Dans ces conditions, les deux domaines se che- — composants actifs (§ 1.2.3) ;
vauchent largement et il devient difficile de considérer la seule — composants optiques (§ 1.2.4) ;
épaisseur pour les distinguer. — composants magnétiques (§ 1.2.5) ;
Selon d’autres auteurs [3], les couches minces se situent jusqu’à — composants chimiques et biologiques (§ 1.2.6) ;
1 µm (10 000 Å), alors que les couches épaisses ne commencent — capteurs (§ 1.2.7).
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1.2.1 Interconnexion Une autre application possible réside dans les panneaux solaires
réalisés à partir du dépôt sous forme matricielle, de diodes hétéro-
L’interconnexion a toujours été l’un des avantages majeurs des jonction.
couches minces par rapport aux autres modes de dépôt de L’arrivée de composés organiques semi-conducteurs dont le
conducteurs. En effet, la qualité et la finesse des traits et des iso- dépôt est possible par sérigraphie ou par tout autre moyen (mais
lements qu’il est possible d’obtenir (< 1 µm) permet d’atteindre des s’agira-t-il de couches minces ou de couches épaisses ?) ouvre la
densités d’interconnexion qu’aucune autre méthode ne procure. porte à un domaine qui pourrait bien constituer une évolution
1
Ainsi, les couches minces sont le mode d’interconnexion exclusif majeure de l’électronique. Par exemple, le dépôt à bas coût d’iden-
des circuits intégrés monolithiques. Les circuits intégrés hybrides, tificateurs actifs pourrait donner accès à l’étiquetage électronique
aujourd’hui devenus MCM, ont quant à eux toujours balancé entre des produits même les plus courants et aux contrôles d’accès sans
couches minces et couches épaisses. De fait, l’intérêt des couches contact.
minces est étroitement lié aux types de composants rapportés sur
le substrat.
1.2.4 Composants optiques
Si la grande époque des circuits télécoms des années 1980 a vu
l’apogée des couches épaisses, c’est que les composants alors uti- Les couches minces sont largement utilisées, et ce depuis long-
lisés l’étaient en mini- ou en microboîtiers de type SO, avec des temps, en optique. Les applications sont les revêtements anti-
broches au pas de 1,27 mm ou au pire de 1 mm. Il n’était alors pas réflexion, les filtres de toutes sortes, les polariseurs, etc. Mais ces
nécessaire de recourir aux couches minces, ce qui a entraîné le applications sortent du cadre de l’électronique pure et ne sont pas
déclin des quatre grandes lignes de fabrication d’hybrides en développées dans cet article.
couches minces de l’époque : Sintra (Marcq-en-Barœul), CIT Alca-
tel (Arcueil), LTT (Conflans) et RTC (Évreux).
1.2.5 Composants magnétiques
Avec l’arrivée des techniques numériques complexes, des
grands composants (dont certains à plus de 1 000 inter- Certains oxydes magnétiques comme les manganites, la magné-
connexions), des besoins en miniaturisation, des techniques tite, le dioxyde de chrome présentent la particularité d’avoir le spin
d’assemblage à base de flip-chip ou de CSP, de besoins en rapidité, des électrons de conduction aligné avec le champ magnétique
l’interconnexion à base de couches minces retrouve un intérêt. interne. Nantis de propriétés magnétorésistives géantes, ils sont
Certains domaines particuliers, comme la RF et les hyper- donc particulièrement intéressants pour entrer dans la réalisation
fréquences, nécessitent des qualités de conducteur et de de têtes de lecture pour disques durs, d’autant qu’ils peuvent être
diélectrique, des qualités de tracés et des répétabilités de dépôts et déposés sous forme de couches minces stables et dures. Ils ne font
de gravures que les couches épaisses ne peuvent pas toujours pas non plus partie de la présente étude.
fournir. Les couches minces restent donc avant tout la technologie
de ces domaines spécifiques. Les filtres à ondes de surface (SAW) 1.2.6 Composants chimiques et biologiques
en sont un exemple.
Le transistor à effet de champ MOS peut servir de structure pour
la réalisation de capteurs sensibles aux ions (ISFET) ou aux
1.2.2 Composants passifs éléments chimiques (CHEMFET). Ainsi, une puce multi-ISFET peut
comporter divers capteurs à base de couches minces : Si3N4 pour
Résistances et condensateurs ont de tous temps fait appel aux H+ ; verre, sodium, aluminosilicate pour Na+ ; valinomycine pour
couches minces. De la même manière que pour les conducteurs, K+ [4].
les couches épaisses ont de tous temps concurrencé les couches
Mais nous sommes en train de pénétrer dans l’ère des biopuces.
minces dans ce domaine. Les éléments passifs réalisés en couches
Grâce à la synthèse d’éléments comme la phosphoramidite pyrrole
sont habituellement les résistances et les condensateurs.
ou les oligonucléotides, des sondes ADN sont intégrées sur des
Aujourd’hui, ne subsistent en couches minces que les seuls puces, ou biopuces [5].
composants qui le requièrent impérativement, soit pour des rai-
L’objectif affiché par les acteurs de ces projets particuliers est
sons fonctionnelles (fréquence de fonctionnement, précision abso-
l’intégration totale d’un « labopuce » sur le silicium.
lue ou relative), soit pour des raisons relatives à la qualité et à la
fiabilité (stabilité dans le temps et en température, par exemple). Ces applications très spécifiques ne sont pas non plus
développées dans la suite.
On trouve donc en couches minces : des résistances et des
condensateurs de très haute précision et stabilité, des composants
pour le domaine des RF et hyperfréquences, des réseaux de résis- 1.2.7 Capteurs
tances de précision ou échelles, qui nécessitent une extrême pré-
cision et stabilité des appariements (valeur relative des résistances Les principaux capteurs en film mince sur le marché mesurent la
les unes par rapport aux autres). Ces derniers composants sont température, les contraintes (jauges), la pression, l’humidité, le
largement utilisés dans les convertisseurs A/N ou N/A hybrides. rayonnement infrarouge (bolomètres) et la vitesse ou le débit (ané-
momètre à film chaud) [4]. L’étude des capteurs ne fait pas non
Les inductances, traitées comme des conducteurs, du fait de
plus partie de cet article.
l’augmentation des fréquences, donc de la diminution des
nombres de spires, deviennent aujourd’hui réalisables sous forme
de couches déposées, soit directement, sur ou dans le substrat
d’interconnexion, soit sous forme de composants individuels. 1.3 Renouveau des couches minces
Les années 1960 à 1975 avaient vu l’apogée des techniques
1.2.3 Composants actifs hybrides dites « à films minces » avec de nombreuses et importan-
tes unités de fabrication en France (CIT Alcatel, LTT, RTC, Sintra,
Il est possible de réaliser des transistors en couches minces etc.).
(TFT). Ceux-ci sont proches des MOSFET. Leur intérêt n’est que Les années 1975 à 1990 virent la disparition progressive de ces
rarement manifeste. C’est le cas par exemple sur certains affi- unités et permirent l’introduction des techniques hybrides à films
cheurs en panneaux plans (LCD) pour lesquels un transistor de épais sérigraphiés, lesquelles apportaient, entre autres, des coûts
commutation est associé à chaque pixel du panneau. plus faibles et surtout le multicouche.
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Cependant, en parallèle, le concept de MCM et surtout celui de propriétés mécaniques, module d’élasticité par exemple, sont
MCM-D apparaissaient outre-Atlantique, grâce à Honeywell, dans importantes vis-à-vis des tensions susceptibles d’apparaître dans
les années 1985. le processus, des problèmes de manutention, des cyclages et des
La preuve ayant été faite par Bell Laboratories que le coût nor- chocs thermiques.
malisé de tout type d’interconnexion est identique, à longueur Mais deux propriétés sont tout particulièrement importantes : le
d’interconnexion identique, l’intérêt des MCM devenait alors CTE, ou coefficient d’expansion thermique (dilatation), et le TC, ou
évident puisque ceux-ci diminuent la longueur des interconnexions conductivité thermique. Dû à des CTE différents, le système de
1
en même temps qu’ils éliminent les encapsulations individuelles couches déposées sur le substrat se comporte comme un bilame
des composants actifs [6]. lors de cyclages thermiques. Le TC participe au refroidissement
En fait, toute l’originalité des techniques MCM-D repose sur une des composants actifs et, de ce fait, à la fiabilité de l’ensemble.
évolution des techniques couches minces utilisées, laquelle permet Les substrats les plus courants sont le silicium, déjà largement
d’obtenir dorénavant des substrats multicouches, ce qui n’était pas utilisé dans le monde semi-conducteur, et les céramiques parmi
le cas avec les couches minces des années 1970. Le multicouche, lesquelles les alumines, la mullite, l’oxyde de béryllium et le nitrure
associé à la densité d’intégration que les couches minces d’aluminium. Des substrats métalliques ont aussi parfois été
permettent d’atteindre, correspond ainsi aux besoins grandissants utilisés, tels que l’aluminium, le cuivre ou des sandwiches. Le
de compacité demandés dans quasiment tous les domaines de tableau 1 en définit les propriétés [6].
l’électronique et de la microélectronique.
Mais que l’on ne s’y trompe pas, en parallèle avec cette évolu-
tion technologique, le passage de l’analogique au numérique a
également été décisif. En effet, l’intégration à la fois de plusieurs Tableau 1 – Propriétés des substrats pour couches minces
niveaux de conducteurs (donc aussi de couches diélectriques) et de
composants passifs (résistances), tous en couches minces, n’est CTE TC Rflexion
Substrats εr
pas évidente et a constitué le frein majeur des circuits hybrides des (ppm · K–1) (W · m–1 · K–1) (kgf · cm–2)
années 1970. Or, les fonctions numériques ne requièrent plus de
passifs de haute précision et stabilité et ceux-ci peuvent alors être Si 2,6 à 4,2 85 à 150 11,7 à 12 140
rejetés hors des couches du substrat, rendant du même coup la Al 22 à 24 200 à 240
réalisation de multicouches complexes et denses, plus aisée.
Cu 16,6 à 17,6 390 à 400
Mais de nombreux travaux réalisés dans les années 1990
permettent aujourd’hui, lorsque cela est nécessaire, d’envisager Cu/Mo/Cu 5,1 à 5,7 150 à 200
l’intégration conjointe de composants passifs en couches minces Al2 O3 (96 %) 6,0 à 7,7 20 à 30 8,8 à 9,8 2 000 à 3 500
et d’un réseau multicouche dense également en couches minces.
Al2 O3 (99,6 %) 6,5 27 10 2 000 à 3 000
De plus en plus, passifs et réseau de conducteurs sont séparés
physiquement pour se rapprocher de l’évolution actuelle dite Mullite (1) 3,5 à 5 4à7 5,5 à 6,8 1 300 à 3 000
« passifs enterrés » afin, d’une part, de protéger ces derniers BeO 6,4 à 8,3 250 à 300 6,4 à 6,9 1 400 à 2 500
vis-à-vis des étapes de réalisation des conducteurs, mais surtout
d’autre part de libérer la surface du substrat pour la pose exclusive AIN 2,1 à 4,4 100 à 230 8,5 à 8,8 3 000 à 4 500
des composants actifs, dans la recherche incessante d’un « facteur (1) Aluminosilicate de formule 3 Al2O3 , 2 SiO2 .
de mérite packaging » de 100 % (surface du substrat = surface de
puces actives).
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■ Résistances Dans le cas présent, il s’agit d’une couche mince d’or, déposée
Au sujet des résistances, on parle plutôt de systèmes résistifs, sous vide, mais souvent épaissie par recharge chimique ou élec-
car une parfaite compatibilité entre conducteur et résistance doit trolytique.
être garantie. ● Système TaN ou Ta2N/Ni/Au : ce système, également très
Les deux systèmes résistifs les plus répandus sont : développé chez les fabricants de couches minces, utilise une couche
de nitrure de tantale à la place du Nichrome. En fait, du tantale est
— le système nickel-chrome/nickel/or ;
projeté par pulvérisation cathodique en présence d’azote et un
— le système nitrure de tantale/nickel/or.
1
dépôt de nitrure de tantale TaN ou Ta2N se produit alors naturelle-
● Système NiCr/Ni/Au : ce système consiste en un triple dépôt ment.
métallique. Suivant son épaisseur (de 50 Å à 1 000 Å), sa résistance spéci-
La première couche déposée est un alliage de nickel et de fique de feuille peut varier de 1 000 Ω · –1 à 50 Ω · –1.
chrome, également appelé Nichrome, dans des proportions dépen- Dans ce cas de figure, l’usage de la couche de nickel est essen-
dant du procédé de fabrication (40 à 80 % de nickel et 60 à 20 % de tiellement imposé par le manque d’adhérence de l’or sur le nitrure
chrome) et une épaisseur faible de quelques centaines d’ang- de tantale. Cependant, le nickel peut aussi être remplacé par une
ströms. C’est cette couche qui constitue, après gravure, les motifs couche de chrome ou encore de Nichrome.
résistifs. Suivant le fabricant, sa résistance spécifique de feuille
(que l’on appelle souvent à tort résistivité) varie de 1 à 500 Ω · –1 Comme précédemment, l’or est ensuite déposé, puis rechargé
(voir encadré 1 pour la notion de résistance par carré). pour atteindre une épaisseur de 3 à 4 µm.
Pour les résistances, les paramètres essentiels sont bien entendu
la résistance spécifique de feuille qu’il est possible d’obtenir dans
une surface raisonnable, mais aussi la précision, la stabilité et son
Encadré 1 – Notion de résistance par carré (R ) [7] coefficient de température (voir tableau 6).
La notion de résistance par carré, unité notée Ω · –1, résulte ■ Condensateurs
d’un calcul qui associe la valeur n à un dessin (généralement de L’intégration systématique de condensateurs est plus récente et
pistes ou de résistances) dans lequel n carrés de la largeur W du elle est essentiellement liée au besoin en capacités de découplage
motif sont inscrits dans sa longueur L, soit n = L / W. des circuits intégrés numériques modernes. Une solution consiste
à favoriser la capacité naturelle qui existe entre plan de masse et
I plan d’alimentation. Pour cela, deux actions sont possibles et
L menées conjointement :
— réduction de l’épaisseur du diélectrique entre les deux plans ;
W
— augmentation de la constante diélectrique (permittivité) du
e milieu diélectrique.
Le tableau 2 donne quelques valeurs caractéristiques actuelles et
à venir des condensateurs intégrés.
(0)
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1. Généralités................................................................................................. E 3 366 - 2
2. Technologies ............................................................................................. — 2
2.1 Techniques de réalisation et physique des couches minces ................... — 2
2.2 Couches minces multicouches ................................................................... — 3
2.2.1 Évolution des procédés...................................................................... — 3
2.2.2 Types de multicouches....................................................................... — 3
2.2.3 Procédés de dépôt .............................................................................. — 6
2.2.4 Obtention des motifs et perçage des vias ........................................ — 7
2.2.5 Packaging ............................................................................................ — 10
2.3 Performances et limitations........................................................................ — 11
2.3.1 Limitations actuelles........................................................................... — 11
2.3.2 Intégration des composants passifs ................................................. — 11
2.3.3 Tendances futures............................................................................... — 12
2.4 Contraintes industrielles ............................................................................. — 12
2.5 Comparaison avec les couches épaisses et autres techniques à couches — 12
2.5.1 Diffusion PatterningTM ........................................................................ — 13
2.5.2 Couche épaisse photo-imageable Fodel ........................................ — 14
2.5.3 Couche épaisse photodéfinissable.................................................... — 14
2.5.4 LTCC ..................................................................................................... — 15
2.5.5 Build-up MCM-L.................................................................................. — 15
3. Applications .............................................................................................. — 15
3.1 Interconnexion et applications basses fréquences................................... — 15
3.1.1 Substrats d’interconnexion MCM-S et MCM-D................................ — 15
3.1.2 Macrocomposants MCM-S et MCM-D .............................................. — 16
3.1.3 Substrats MCM-S et MCM-D actifs ................................................... — 17
3.1.4 Modules dits 3D .................................................................................. — 17
3.1.5 Couches minces pour encapsulation de composants haute
densité ................................................................................................. — 18
3.1.6 Cas particulier des électroniques numériques, dites rapides ......... — 19
3.2 Applications optoélectroniques.................................................................. — 19
3.2.1 Affichage ............................................................................................. — 19
3.2.2 Applications optoélectroniques à venir ............................................ — 20
3.3 Autres applications...................................................................................... — 20
4. Conclusion ................................................................................................. — 21
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. E 3 367
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1
Bien que détrônées dans les années 1980 par les couches épaisses dans ce
domaine particulier, la notion de « multichip module » (MCM ou module multi-
puce), apparue vers 1985, a redonné, grâce à certaines innovations techniques,
un certain intérêt aux couches minces, qui ont retrouvé dans ces applications
l’opportunité d’exploiter entièrement leurs capacités d’intégration.
Mais l’histoire ne fait que se répéter. L’intégration monolithique ne cesse
d’évoluer et de gagner du terrain sur l’intégration hétérolithique, la poussant à
évoluer à son tour. Si les MCM sont la réponse (hétérolithique) d’aujourd’hui
aux limitations engendrées par les ASIC (monolithique), les SOP (hétéro-
lithique) seront la réponse de demain aux SOC (monolithique) qui tentent de
prendre aujourd’hui la place des MCM. Il est certain que dans les SOP, super-
hybrides comprenant à la fois interconnexion de haute densité, électrique et
optique, composants actifs et composants passifs, dispositifs de refroidis-
sement et pourquoi pas microsystèmes électromécaniques, les couches minces
électroniques vont y prendre, plus que jamais, une place de choix.
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— méthodes de dépôt ; parfois même un pas de 75 µm suffit-il. Mais cela n’est habituel-
— croissance et nucléation ; lement pas réalisable en technique de couches épaisses et impose
— adhérence et contraintes ; donc un retour aux techniques de couches minces.
— méthodes de conception et de réalisation des motifs ; Les techniques dites MCM sont donc nées d’une évolution des
— stabilité des couches minces. procédés en couches minces, lesquels ont de tout temps présenté
Il y trouvera également un paragraphe dédié à la réalisation des l’intérêt d’une densité d’interconnexion nettement plus élevée que
couches minces monocouches, celles que nous appelons « tradi- celle obtenue en technique de couches épaisses (400 cm · cm–2
contre environ 20 cm · cm–2, pour un niveau conducteur), mais qui
1
tionnelles ». En particulier, y sont décrites les principales méthodes
de dépôt : butaient jusqu’ici sur la difficulté de réaliser plusieurs niveaux
conducteurs. C’est donc sur ce paramètre essentiel que les évolu-
— évaporation thermique ;
tions eurent lieu. Ainsi, deux concepts sont-ils nés quasi
— pulvérisation cathodique ; simultanément [6].
— dépôt par voie gazeuse.
Le présent article est avant tout dédié à la description des appli- ■ MCM-S
cations plus récentes des couches minces, parmi lesquelles les Le premier concept consiste à considérer que le meilleur subs-
techniques dites de multichip modules représentent une avancée trat possible pour interconnecter de grandes puces est le silicium
essentielle. lui-même, et que l’interconnexion utilisée peut être la même que
celle utilisée pour la réalisation des circuits monolithiques type
ASIC, c’est-à-dire : métal (généralement aluminium) - dioxyde de
silicium - métal - dioxyde de silicium, etc. Ainsi, une fonderie de
2.2 Couches minces multicouches composants, même quelque peu obsolète, peut-elle être utilisée
pour la réalisation de grands substrats dans une technique de
Avec le besoin croissant en densité d’interconnexion requis par semi-conducteur dégradée, et sans les étapes de diffusion. Le
les circuits numériques complexes, et avec l’arrivée dans les terme MCM-S (pour tout silicium) a été retenu pour identifier cette
années 1980-1985 des techniques dites MCM, les couches minces filière particulière.
utilisées en tant qu’élément d’interconnexion (seulement) revien-
nent au devant de la scène microélectronique. ■ MCM-D
Quelques années plus tard, alors que les nouvelles techniques Le deuxième concept consiste à utiliser un diélectrique inter-
d’interconnexion sont bien maîtrisées, il apparaît que les nom- couche qui puisse être déposé à l’air libre, sans installation parti-
breux éléments passifs nécessités par le tout numérique pourraient culière, et qui puisse recevoir une couche mince métallique,
être avantageusement intégrés à l’intérieur même du substrat, de généralement par sputtering. C’est ainsi que l’usage de diélec-
manière à en libérer la surface pour les composants actifs. La triques polymères est apparu possible. Ceux-ci sont déposés sous
notion de composants passifs enterrés est née, pour lesquels les forme liquide en couches relativement minces, sur le substrat ou
couches minces représentent une solution intéressante. sur une couche métallique. Après polymérisation et durcissement,
ils sont gravés pour ouvrir les vias nécessaires. Une couche de
Ainsi, l’histoire se répète. Dix ans après la quasi-disparition des métal est alors déposée sur le polymère, gravée puis suivie d’un
circuits actifs réalisés à partir de couches minces, des fonctions nouveau dépôt de polymère, et ainsi de suite. Cette filière porte le
complexes sont à nouveau réalisées avec cette technologie, amé- nom de MCM-D (pour couche déposée).
liorée, et des composants passifs sont à nouveau intégrés dans les
couches. Force est de constater qu’aujourd’hui, même si les deux filières
coexistent, la deuxième a donné lieu à beaucoup plus d’applica-
tions que la première. La raison réside sans doute dans la néces-
2.2.1 Évolution des procédés sité pour la première de disposer d’une fonderie silicium, même
obsolète, ce qui n’est pas le cas d’une grande majorité d’hybri-
■ Objectif deurs qui se retrouvent plus dans le second procédé.
Chercher à évoluer est bien, mais on peut se poser la question
du but poursuivi et de l’objectif à atteindre. Cela permet d’orienter 2.2.2 Types de multicouches
les développements et de juger si l’objectif est ou non atteint.
En fait, lorsque l’on observe un circuit hybride traditionnel (en 2.2.2.1 MCM-S ou procédé minéral « tout silicium »
couche épaisse multicouche), force est de constater que la distri-
bution des signaux occupe une surface non négligeable sur le Les avantages d’un substrat silicium sont nombreux :
substrat ; les composants passifs également. On parle alors du — disponibilité assurée ;
coefficient de foisonnement ou d’encombrement. De ce fait, un — coût raisonnable ;
paramètre important en miniaturisation, le facteur de mérite — coefficient de dilatation adapté ;
packaging : Γ = SSi /Sm dans lequel SSi représente la surface totale — légèreté ;
de silicium actif et Sm la surface du module hybride fini, demeure — performances thermiques ;
relativement faible, ~ 5 à 10 % maximum. L’objectif premier est — excellent support mécanique pour des couches minces.
d’augmenter ce facteur de mérite packaging. Pour cela, la surface
Les avantages d’une structure « tout silicium » sont quant à eux
occupée par les composants passifs doit être réduite, d’où le
basés sur l’existence d’un savoir-faire assez largement répandu et
concept de composants passifs enterrés. Pour ce qui concerne le
sur l’existence d’installations de fabrication bien rodées, d’autant
système de conducteurs en couches minces, l’objectif est de
que les performances attendues pour du MCM-S (traits de 10 µm
réduire le pas des lignes de manière à ce que l’ensemble de
au minimum) sont loin des exigences du monde semi-conducteur
celles-ci tienne dans la surface occupée par les actifs et les passifs,
actuel (traces de 0,3 µm et moins).
sans requérir de surface supplémentaire. Cela est d’autant plus
Nota : ainsi de nombreux acteurs du monde microélectronique se sont-ils lancés, tôt,
facile à réaliser que les actifs numériques complexes sont de taille dans cette voie : IBM, Honeywell, Hitachi, AT&T, Toshiba, Mosaïc, Raychem, nCHIP racheté
de plus en plus importante. depuis par Flextronic et en France ES2 devenu Atmel.
Quelques études d’implantations ont permis d’observer que cet Le processus de fabrication d’un substrat multicouche tout sili-
objectif n’est pas déraisonnable. Généralement en effet, un pas de cium est largement simplifié par rapport à celui d’un circuit intégré
50 µm (soit des lignes de 25 µm ou une densité d’interconnexion actif par le fait que les étapes de diffusion sont éliminées. Partant
de 200 cm · cm–2 par niveau conducteur) est largement suffisant, d’une tranche de silicium rodée et chimiquement préparée, une
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1 la couche diélectrique pour assurer les interconnexions électriques εr permittivité relative du milieu diélectrique (ou
ou vias entre niveaux conducteurs. constante diélectrique),
w largeur du conducteur,
Les conducteurs sont habituellement en aluminium, parfois chez
certains fournisseurs en cuivre, épaissi par voie électrolytique pour ᐉ longueur du conducteur,
les circuits de puissance. h épaisseur de diélectrique entre plan et conducteur,
KCb facteur représentatif des effets de bord, avec :
Une passivation de type Si3N4 est généralement offerte pour
assurer la fermeture et la protection des couches minces. Des 120 π ε r ( eff ) h
ouvertures sont aménagées sur les pastilles de câblage. K Cb = ---------------------- ⋅ ---------------- ⋅ ------
Z 0 ( ε =1 ) εr w
Cette technologie dense (> 200 cm · cm–2 par niveau conducteur)
r
présente par sa structure même un avantage et un inconvénient. où : εr (eff) représente la permittivité équivalente, ou
efficace, dans le cas où le milieu diélectrique
■ Avantage n’est pas homogène, cas d’un conducteur de
L’implantation en première couche métallique puis en seconde, surface par exemple. Généralement, la valeur
de plans de masse et d’alimentation est intéressante au niveau εr (eff ) = (εr + 1)/2 constitue une approxima-
implantation et routage car elle réduit les résistances et les selfs tion suffisante. Dans le cas d’un conducteur
des circuits d’alimentation. De plus, ces deux plans contigus totalement enfoui, εr (eff ) = εr ,
constituent une capacité parasite de découplage répartie, égale- Z 0 ( εr =1 ) représente la valeur de l’impédance caracté-
ment très intéressante vis-à-vis de ses performances. ristique de la ligne dans le vide (εr = 1), et
L’anodisation de la première couche de métal, en lieu et place du dépend du rapport largeur sur épaisseur w/h.
dépôt de SiO2 entre les deux plans, conduit à un diélectrique extrê- Dans le cas présent, pour w/h > 1, Z0 est défi-
mement mince, donc à une capacité de découplage améliorée (voir nie par la relation empirique suivante [6] :
[E 3 365]).
120π
Z 0 ( εr =1 ) ≈ -----------------------------------------------------------------------------------------
w
-
冢 冣 冢 冣
■ Inconvénient h h 6
------ + 2,42 – 0,44 ------ + 1 – ------
h w w
Le dépôt de SiO2 qui s’intercale entre le deuxième plan (alimen-
tation) et la première couche de signaux constitue également un L’impédance est exprimée en ohms et les longueurs en
diélectrique, aussi des capacités parasites naissent-elles entre mètres.
chaque piste et le plan métallique (voir encadré 1). Même faibles,
ces capacités sont un frein important vis-à-vis des signaux et doi-
vent être minimisées.
en œuvre reste à la portée d’un hybrideur conventionnel, pour
Exemple : un conducteur de 5 cm de long, 25 µm de large, sur un autant que celui-ci dispose d’un bâti de pulvérisation cathodique
dépôt diélectrique de 5 µm, représente une capacité de plus de 50 pF pour le dépôt des couches conductrices.
avec le plan sous-jacent.
Les inconvénients d’un tel diélectrique existent néanmoins. Ce
Limiter ces capacités parasites à une valeur acceptable conduit sont sa moins bonne stabilité dans le temps et en température, une
donc à épaissir la couche diélectrique correspondante. On admet conductivité thermique plus faible ainsi qu’une résistance moins
généralement que 20 µm (10 µm au minimum, si le circuit n’est pas bonne aux agressions chimiques.
trop rapide) sont nécessaires. Or, on vient de le dire, cette épais- Enfin, une couche organique moins dure qu’une couche miné-
seur de SiO2 , déposée en CVD, engendre des contraintes internes rale peut conduire à des problèmes de câblage, particulièrement
incompatibles, conduisant à la fissuration de la couche. Des procé- aux ultrasons, d’où une attention particulière portée au module
dés complexes et donc chers, faisant appel à un dépôt PECVD de d’élasticité (voir encadré 2). La fiabilité d’un tel système doit donc
SiO2 épais sous contraintes (précambrure du substrat), ont été mis être préalablement éprouvée. Cela ne veut pas pour autant dire
au point et brevetés. Cela a considérablement réduit l’intérêt, par que de bonnes solutions n’existent pas, pour preuve le très large
ailleurs élevé, de cette filière technologique. développement que cette filière technologique a eu.
En effet [11], malgré cela, la technologie MCM-S (également Nota : les utilisateurs de cette technologie sont en effet nombreux de par le monde :
appelée MCM-D inorganic par les Américains) est néanmoins AT&T (PolyHIC), IBM, Hughes-HDMI, MMS, General Electric-HDI, OKI, IMC, Fujitsu, Toshiba,
Thalès (ex Thomson-CSF Microélectronique) en France, à Chateaubourg, mais aussi des
considérée comme plus robuste, plus facile à câbler (en raison de céramistes comme NTK et Kyocera. Plusieurs d’entre eux déjà cités dans le paragraphe
la dureté du diélectrique), plus compatible avec les procédés de précédent possèdent à la fois une technologie MCM-S et une technologie MCM-D. De plus,
réparation et plus fiable sous contraintes thermiques, que la filière il doit être considéré que cette liste n’est pas exhaustive tant les apparitions ou disparitions
sont fréquentes, dues à la fois aux évolutions technologiques qu’aux rachats et regroupe-
technologie MCM-D organique dont la description suit. ments de sociétés.
De ce qui précède, on comprend immédiatement l’intérêt majeur Les types de substrats utilisés en technologie MCM-D sont par-
d’un diélectrique organique polymère. Celui-ci est en effet plus ticulièrement nombreux.
facile à déposer en couches plus épaisses, présentant moins Le silicium reste un matériau de choix assez souvent utilisé,
d’effets capacitifs parasites et générant moins de contraintes cependant les céramiques représentent probablement la majorité
internes. De plus, il présente une meilleure « planarisation » que le des applications. Parmi celles-ci, citons l’alumine haute pureté
SiO2 , lequel reproduit et accentue les reliefs des couches glassivée sur laquelle il est possible de déposer directement un
sous-jacentes plus qu’il ne les efface, ainsi qu’une constante dié- film mince de métal, ou bien l’alumine normale « planarisée » par
lectrique plus faible, favorable aux circuits rapides. Enfin, sa mise dépôt préalable d’une couche mince isolante. Le nitrure d’alumi-
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1
Cu-Mo-Cu par exemple. On cite parfois l’usage d’un matériau
composite comme le Cu-SiC-Cu.
σ (Pa)
Enfin, de plus en plus, des « MCM composites », laminés cou- σ 2
ches minces, sont utilisés [2]. Ils consistent à déposer un réseau E=
ε
MCM-D de peu de couches (2 à 3) sur un support de type MCM-C 1
ou MCM-L beaucoup moins dense, mais moins onéreux, qui
contient déjà quelques couches peu exigeantes en termes de den-
sité, les plans de masse et d’alimentation par exemple. Ils bénéfi-
cient ainsi à la fois des avantages de l’un et de l’autre. On les
nomme alors MCM-D/C ou MCM-D/L. Le tableau 1 donne quelques
éléments comparatifs entre les trois filières MCM-L (prise comme
référence dans l’étude), MCM-C haute température (ou HTCC) et
MCM-D polyimide. ε (%)
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1
milieu des années 80 ;
– l’introduction des boı̂tiers sur supports organiques à partir du milieu des
années 90, ceci a permis d’augmenter de manière importante le nombre de
contacts (de contacts uniquement périphériques à des matrices de contacts) ;
– la généralisation, à partir du milieu des années 2000, de boı̂tiers dédiés pour
chaque application.
La fonction première du packaging est de rendre manipulable les circuits
intégrés et ainsi d’établir les interconnexions électriques avec le circuit client (cir-
cuit imprimé) grâce à des formats standardisés (identiques à tous les fabricants).
Bien évidemment, le packaging permet aussi de dissiper la chaleur dégagée lors
du fonctionnement du composant et de protéger la puce microélectronique de
l’environnement, participant ainsi à la fiabilité du composant. Pour les typologies
de boı̂tiers émergeantes, cette frontière entre puce et boı̂tier tend à s’estomper.
Dans un premier temps, nous décrivons en détail les principales étapes uni-
taires d’assemblage et les quatre principaux types de substrats d’interconne-
xions associés (métal, céramique, organique et nouveaux substrats 3D). Ceci
nous permet ensuite de décrire les principaux types de boı̂tier, dont ceux dédiés
principalement aux applications portables et à l’Internet des Objets.
Ensuite, le rôle du packaging en termes de performances thermiques et élec-
triques est souligné. Bien que les principaux fabricants réalisent des essais envi-
ronnementaux, de la qualification d’un composant nouveau à la phase commer-
ciale, les conditions d’utilisation client déterminent la fiabilité globale de la
fonction. Avec l’émergence de boı̂tiers très compacts, la fiabilité de deuxième
niveau, c’est-à-dire celle correspondant au boı̂tier monté sur circuit imprimé, est
un point à prendre en compte dès la conception d’un circuit.
Un glossaire et un tableau de sigles et de symboles sont présentés en fin
d’article.
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1.2 Besoins de packaging Ce sont les progrès constants des technologies du semi-conduc-
teur qui soutiennent la course en avant vers des complexités crois-
Historiquement, la croissance soutenue de l’électronique (de santes. Les utilisateurs sont toujours friands de fonctionnalités
l’ordre de 8 à 10% par an, depuis l’origine) a correspondu à plu- accrues ; cet intérêt explique entre autres l’explosion de l’électro-
sieurs transitions majeures. À l’origine, se sont développées une nique personnelle et nomade (un smartphone actuel dépasse la
puissance de calcul totale qu’avait la NASA lors des missions
électronique d’infrastructure dans les années 80 (ordre de grandeur
Apollo). C’est aussi grâce à l’intégration rendue possible par les
mondial de 10 millions d’unités), celle des PC dans les années 90
technologies des semi-conducteurs qu’Internet et l’Internet mobile
(ordre de grandeur de 100 millions) puis celles des applications sont devenus partie intégrante de notre vie de tous les jours.
1
mobiles depuis les années 2000 (ordre de grandeur 1 milliard).
En 2016, le marché du smartphone s’est stabilisé (mais avec plus
1,5milliard de smartphones vendus dans le monde) et le relais de
1.2.1 Grand public
croissance est constitué en 2017 par les applications nomades Les produits grand public représentent la très grande majorité
regroupées sous le vocable d’internet des objets (IoT : Internet of des circuits intégrés produits. La contrainte principale est de pro-
Things). duire au plus bas coût, bien que les consommateurs soient de
plus en plus exigeants et que la qualité soit un argument de
En termes de packaging, cette croissance s’est effectuée grâce à
vente. Un coût de fabrication bas peut s’obtenir par une optimisa-
3 ruptures technologiques majeures (le propos ici n’étant pas de tion de la production (les sites d’assemblage sont principalement
donner une vision exhaustive de tous les boı̂tiers présentés concentrés en Asie du Sud-Est), même si l’on fabrique des produits
figure 1) : complexes. Enfin, tous les composants destinés à l’électronique
la généralisation des boı̂tiers pour montage en surface (CMS) automobile (injection électronique, gestion du freinage) doivent
à partir du milieu des années 80, ce qui correspondait à la prendre en compte des contraintes d’environnement très sévères
généralisation des boı̂tiers surmoulés sur grille métallique ; tout en garantissant un fonctionnement sans faille. On estime que
l’électronique embarquée dans une voiture représente actuelle-
l’introduction des boı̂tiers sur supports organiques à partir du
ment jusqu’à 20% de son coût.
milieu des années 90, qui a permis d’augmenter de manière
importante le nombre de contacts, puisqu’on est passé de Les produits dits grand public ont souvent été le véhicule idéal
contacts en périphérie du boı̂tier à une matrice de contacts pour l’introduction de techniques de packaging originales dont la
(toute la surface du boı̂tier) ; diffusion s’est étendue à d’autres secteurs de l’industrie considérés
comme plus professionnels. À titre d’exemple, on peut citer les boı̂-
la généralisation, à partir du milieu des années 2000, de boı̂- tiers mémoires avec empilage de puces (clés de stockages USB
tiers dédiés pour chaque application (nous revenons plus en commerciales). La miniaturisation est une autre caractéristique de
détails sur les technologies mises en œuvre dans la fabrica- ces familles de produits et, sauf pour des produits dont la taille
tion de ces boı̂tiers dans le paragraphe 4.5) ; cette dernière est déterminée par un élément incompressible (capacité d’une
rupture technologique a correspondu notamment à l’appari- machine à laver, dimension des touches d’un clavier), on assiste à
tion de boı̂tiers de taille similaire à celle de la puce (chip une extraordinaire réduction de la taille prise par l’électronique.
scale packages) et à l’émergence du wafer level packaging, Cette course à la miniaturisation a engendré des solutions packa-
qui permet de se passer de boı̂tiers. ging originales.
Embedded
FCBGA TSV
Polymer RF-Module
WLCSP WLCSP
FCCSP
Bumping Fan out
Enhanced Hybrid FC+WB WLCSP
BGA
LQFP LGA Finger Print
SOJ LBGA
LQFP Sensor
COS BGA
P-DIP PLCC SSOP Film BGA MCM BGA
Enhanced
QFP PoP
TO220 Stacked-BGA MAP-POP
uBGA
QFP TSOP FC-POP
BGA
SOP VFBGA
TFBGA
BCC
(mini WFBGA 3D-TSV
BGA)
FC-QFN
QFN aQFN
Figure 1 – Évolution du packaging microélectronique (d’après William CHEN, ASE, forum MiNaPAD, Grenoble 2011)
43
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1.2.2 Médical, militaire, spatial et aéronautique plots sur quasiment toute la surface du circuit intégré. Une des
conséquences de l’augmentation de la complexité des circuits inté-
C’est dans ces domaines que les assemblages sont les plus coû- grés étant bien entendu l’augmentation du nombre de plots de sor-
teux, du fait : tie, le report flip-chip s’est progressivement imposée et prédomine
– de la nécessité de fiabiliser et de renforcer certains ensembles, depuis les nœuds technologiques 45nm et 32nm (c’est-à-dire la fin
ces contraintes imposent souvent de les rendre complètement her- des années 2000).
métiques à leur environnement ; ils font donc appel à des maté-
riaux nobles ;
– de contraintes particulières : biocompatibilité, résistance à 1.3.2 Évolution des procédés d’assemblage
face plus faible (figure 2). Lors de l’opération de tri électrique des
wafers (wafer probing), les pointes assurant le contact électrique
perturbent la métallisation des plots, empêchant un câblage fiable ;
la réduction des pas des plots a donc conduit à définir sur les plots
une zone pour le tri électrique et une zone pour le câblage : géné-
ralisation de plots rectangulaires pour les pas inférieurs à 50mm
a pas : 100 µm b pas : 150 µm c pas : 200 µm
(début des années 2000). En 2017, il est possible industriellement
de connecter un circuit intégré grâce à un câblage de fils au pas
de 35 à 40mm, mais on peut considérer que la limite physique des Pour la même surface active dans le silicium (zone bleue), le pas
procédés de câblage filaire est pratiquement atteinte. d’interconnexion détermine la taille de la puce.
Cette contrainte n’existe que dans les cas où les plots ne peuvent
être répartis qu’à la périphérie du circuit intégré. Le procédé Figure 2 – Influence du pas des plots de sortie sur la taille de puce
d’assemblage dit « flip chip » (§ 2.4) autorise la répartition de pour 400 plots
44
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45 low k2 2,5-2,7 1 6
technologique est récent plus l’isolant est poreux (tableau 1). Les
principales conséquences en termes d’assemblage sont :
1 000
– sur la découpe des wafers : la découpe mécanique reste la tech-
nique la plus utilisée. En raison de la fragilité de ces isolants Circuits imprimés
poreux, des modifications ont été effectuées au niveau des chemin
de découpe (crack stops) et avant la découpe proprement dite, une 100
Taille de l’élément (µm)
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1
des raisons de standardisation, les colles chargées de particules
CÂBLAGE PUCE UNDERFILL (*) argent ont tendance à être considérées comme le standard des
lignes d’assemblage industrielles. Ces colles servent à polariser la
face arrière des puces, elles sont chargées avec 60 à 70% (en poids)
ENCAPSULATION ENCAPSULATION (*)
de plaquettes d’argent et possèdent une conductivité thermique de
l’ordre de 2W.m-1.K-1. Des colles de développement plus récent
FINITION BOÎTIER FINITION BOÎTIER permettent d’atteindre des conductivités de 10 à 25W.m-1.K-1.
L’épaisseur moyenne de colle est de 20 à 25mm ; elle peut être
TEST ÉLECTRIQUE TEST ÉLECTRIQUE parfaitement contrôlée par l’ajout de spacers dans la colle (billes
qui calibrent l’épaisseur du dépôt).
INSPECTION FINALE INSPECTION FINALE
Pour les boı̂tiers avec empilage de puce (stacked dice (§ 4.4.1)),
les colles doivent être, bien entendu, isolantes et des films de
EMBALLAGE EMBALLAGE colle, déposés avant la découpe des puces, ont été élaborés au
milieu des années 2000 pour faciliter la réalisation de tels boı̂tiers
EXPÉDITION EXPÉDITION (débordements de colle évités). Le film-on-wire est le dernier déve-
loppement pour ce type de boı̂tiers : il permet de reporter directe-
Les étapes avec astérisque sont optionnelles. ment une puce sur les fils de câblage de la puce de l’étage inférieur,
sans report intermédiaire d’une entretoise (généralement puce fac-
Figure 4 – Synoptique des principales opérations d’assemblage tice dite interposer § 4.4.1).
46
Référence Internet
E3401
Procédés de packaging
et d’interconnexion de composants
électroniques 1
par Gilles POUPON
Expert International
CEA-LETI, Minatec, Grenoble, France
47
Référence Internet
E3401
1
Un glossaire et un tableau de sigles sont présentés en fin d’article, le
lecteur est invité à s’y référer tout au long de sa lecture.
1.1 Enjeux
1.2 Quelques rappels
L’invention du transistor en 1947 révolutionna l’industrie élec-
tronique. En 1959, Jack Kilby développa le premier circuit intégré
en incorporant deux transistors et une résistance. Aujourd’hui, le 1.2.1 Niveaux d’interconnexion
monde des semi-conducteurs représente un marché colossal et le
secteur industriel le plus important. Mais que représente le packa- Les procédés de packaging et d’interconnexions concernent
ging électronique dans cet immense marché et quelles en sont toute la filière de fabrication des composants électroniques, du
aujourd’hui les principales tendances ? On estime que le packa- stade élémentaire à l’équipement terminé. L’homme du métier
ging et le test représentent environ 50 % du prix du composant distingue cinq niveaux de packaging et les interconnexions
fini. associées. Le tableau 1 en donne les principales caractéristiques
et l’exemple d’un ordinateur illustre ce classement en figure 1.
L’évolution des composants électroniques est régie par plu-
sieurs contraintes relatives à la réduction des coûts de fabrication Pour l’essentiel, cet article couvre les procédés de packaging et
et du temps de mise sur le marché, à la miniaturisation (compo- d’interconnexions des puces électroniques des niveaux 0 et 1,
sants plus petits, plusieurs niveaux d’intégration) et la fonctionna- c’est-à-dire fabriqués au niveau du substrat et dans des boîtiers
lité (accroissement des performances, plus de fonctions). Pour après découpe des substrats en puces unitaires.
répondre aux besoins du marché, l’utilisation d’une technologie Dans le cycle de fabrication des composants électroniques, le
générique et universelle de packaging et d’interconnexion est packaging de niveau 0 et la réalisation des interconnexions élec-
complètement utopique parce que chaque produit requiert une triques associées interviennent en fin de procédé dans l’étape
solution technologique prenant en compte les spécifications (fac- appelée « Back End Off Line » (BEOL), en opposition avec
teur de forme, performances attendues, coût final…). Les l’étape du FEOL (Front End Off Line) qui concerne la réalisation
contraintes sont relatives à l’application. des composants proprement dits. Après ces opérations, les
Avec l’accroissement de la fonctionnalité des systèmes électro- puces élémentaires sont assemblées (collectivement ou indivi-
niques, les MEMS (ou microsystèmes) sont de plus en plus nom- duellement) dans des boîtiers discrets ou bien elles sont encap-
breux dans notre environnement. Encore montés individuellement sulées (moulage plastique) sur des substrats. Dès lors, ce sont
sur les cartes il y a quelques années, on parle aujourd’hui de des composants électroniques intégrés, fonctionnels, prêts pour
camera-on-chip, de microphone intégré ou de capteur de pression leur intégration finale sur la carte ou dans le sous-système élec-
sur SOI. tronique.
1 Boîtier, puces découpées et empilées, Connexion filaire ou soudure des Bloc opérationnel comprenant
interposeur entrées/sorties de puces plusieurs CI, passifs intégrés
3 Carte mère, fond de panier Plug, connecteurs carte à carte Plusieurs fonctions
4 Machine, produit, équipement Câblage interne par fils, circuits Interaction avec l’environnement
imprimés flexibles extérieur
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Référence Internet
E3401
1 Tg (°C)
Module d’Young (GPa)
450
81 12 – 27
110 – 200
17
280 – 250
Wafer
Chip Wafer
Encapsulation
Fil
Chip
Chip
Support
Contact
Substrat Substrat
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Fil
Adhésif
Araignée
Interconnexions
araignée Bumps
Face active
de la puce
1
Pad
Puce Puce Underfill
Puce
Substrat
Figure 3 – Techniques d’interconnexion (source : Rao Tummala – Fundamentals of Microsystems Packaging – Ed McGraw-Hill 2001)
90 500 160 90 45 18
65 – 150 90 – –
40 1 500 140 85 40 15
28 10 000 120 80 – –
20 20 000 110 70 35 13
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Référence Internet
E3401
Tableau 5 – Comparaison des propriétés des fils Connexion interne Connexion externe
de wire bonding (diamètre 20 μm) (Puce) (PCB)
Type de fil Au Cu Ag
Résistivité (x10–8 Ω.m) 2,9 1,98 3,5 Figure 6 – Schéma de principe du TAB
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Référence Internet
E3401
1
contraintes mécaniques, électriques et environnementales). Le
tableau 7 présente les différents types de connexions flip chip.
Chacune de ces étapes dépendant de la nature des connexions
mises en jeu, nous allons décrire successivement plusieurs procédés.
2.3.2.1 Principe
La fabrication des bossages sur les circuits intégrés s’effectue
directement sur le substrat. La connexion électrique des plots des
deux éléments à assembler est obtenue en fondant un matériau
fusible (eutectique) généralement à base d’étain.
Figure 8 – Réseau de billes en alliage fusible (source : CEA-LETI) Le protocole expérimental (figure 9) est le suivant : après que
les plots des puces aient été recouverts d’une couche métallique
adéquate, le matériau de brasage est déposé puis fondu. En
2.3 Flip chip gérant astucieusement la taille et la forme de la couche d’accro-
chage sur la puce (UBM), ce matériau prend naturellement la
forme d’une microbille (la moins énergétique) au cours de l’étape
2.3.1 Principe et différentes filières de fusion (solder bump). Les microbilles constituent un réseau
surfacique d’interconnexions. Elles sont refondues au moment de
Le flip chip a été inventé par IBM en 1962 (procédé C4) afin l’assemblage pour les assembler aux plots en regard du substrat
d’abaisser les coûts de fabrication, améliorer la fiabilité et la pro- récepteur. Une résine (appelée underfill) est ensuite insérée à
ductivité dans l’industrie du packaging. Cette technique de mon- l’interface afin de protéger les billes et diminuer les contraintes
tage en surface consiste à connecter le circuit intégré au substrat thermomécaniques.
d’accueil par l’intermédiaire de bossages (bumps). Ces bossages
sont déposés sur la puce. Après retournement, l’ensemble est 2.3.2.2 Préparation de l’interconnexion (UBM)
assemblé sur le substrat d’accueil. D’abord utilisée pour les subs-
trats en céramique, cette technique s’est très vite généralisée. La nature et les couches constituant l’UBM dépendent forte-
ment du type de microbilles assurant l’interconnexion. Son rôle
Initialement prévu pour des contacts en périphérie, le flip-chip a principal est d’assurer la compatibilité entre la métallisation des
rapidement évolué pour proposer des réseaux de connexion sur deux composants à assembler. Sa nature varie en fonction de
toute la surface des puces, afin d’augmenter la densité des inter- l’alliage eutectique assurant la connexion électrique, il définit la
connexions, avec de larges pas, tout en réduisant la taille des région de la métallurgie de finition mouillée par la soudure à la
puces. L’un des avantages de cette technique est que la fabrica- surface de la puce. Très souvent, la finition de plots de connexion
tion des bossages sur les circuits intégrés s’effectue directement des puces est en aluminium, mais on en trouve également en or
sur le substrat, donc de manière collective (alors qu’on procède ou en cuivre pour améliorer les performances électriques.
plot à plot avec le wire bonding).
L’UBM contribue également à protéger la métallisation de la
Initialement associé à l’utilisation de billes en alliage fusible puce de la corrosion provoquée par la diffusion de contaminants
(figure 8), le terme « flip chip » est devenu générique puisqu’il ioniques provenant de l’environnement (voire de l’encapsulant).
désigne indistinctement différentes catégories de contacts : billes
métalliques, billes en alliages fusibles ou en polymère, films adhé- Ce type d’interconnexion comporte :
sifs, piliers de cuivre (copper pillar), micro-inserts métalliques. – une couche d’adhérence (Cr, W, Ti, Ni) couvrant la métallisa-
Pour chacune de ces catégories, plusieurs procédés d’assemblage tion de la puce. C’est le renfort de l’interface entre le plot de la
(brasage, thermocompression, collage adhésif, collage direct…) puce, sa métallisation, la passivation de la puce et toutes les
sont possibles. couches passivantes ;
Catégorie FC BGA FC CSP Chip on board Si on Si 3D Fan in WLP Fan out WLP Puces
WLCSP (WLCSP) enfouies
Pas < 180 μm < 150 μm < 150 μm < 60 μm Entre 400 et 500 μm
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Packaging plastique
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vants, contre les chocs et vibrations, contre les manipulations et
ches traversent la carte d’interconnexion. Ce sont les PDIP agressions mécaniques diverses. Le composant doit rester électri-
(Plastic Dual In line Package), adaptation faible coût des CDIP quement fonctionnel, son marquage doit rester lisible, le compo-
(Ceramic DIP à cavité). À l’origine, ces composants étaient très sant en stock doit rester brasable ;
peu fiables, cause de la grande méfiance des industriels
– les interconnexions sont les liaisons entre puce et carte per-
vis-à-vis du plastique, présente encore aujourd’hui.
mettant d’assurer la conduction électrique de façon fiable pendant
1980 : les premiers CMS (Composants de Montage en Surface) toute la durée de vie du composant ;
ont permis de faire un bond en miniaturisation non seulement au – le test électrique final du composant est réalisé à 100 %
niveau composant mais aussi au niveau carte en libérant la place comme contrôle ultime de sa fonctionnalité et tenue des spécifica-
occupée par les trous métallisés. Ce sont d’abord les SO (Small tions. Les connexions externes du boîtier doivent permettre un
Outline) et les PLCC (Plastic Leaded Chip Carrier), puis, en rédui- contact aisé avec un « pied de test » (ou socket) sans altérer la
sant les distances entre les broches et les épaisseurs des boîtiers, qualité des surfaces de contact ;
les PQFP (Plastic Quad Flat Package), TQFP (Thin QFP ), SSOP – le marquage inclut généralement le nom du fabricant, la réfé-
(Shrink SO Package), TSOP (Thin SO Package). rence du circuit, la date de fabrication et, parfois, le lieu d’assem-
1990 : les premiers boîtiers surfaciques à billes BGAs (Ball blage. La complétude de ces informations est dépendante de la
Grid Array) permettent d’envisager des nombres de sorties surface disponible sur le boîtier pour les inscrire. Pour les très
supérieurs à 300, en réduisant encore les dimensions du petits boîtiers, de nombreuses informations ne sont disponibles
boîtier comparativement à la puce. Ces boîtiers atteignent qu’au niveau de l’étiquette figurant sur le carton d’emballage et de
aujourd’hui plus de 1 500 billes dans des applications stan- la bobine. Des informations sont souvent inscrites au dos du boî-
dard (circuits programmables). tier, pour traçabilité.
2000 : arrivent les QFN (Quad Flat No lead ), boîtiers plasti-
ques sans pattes, héritiers des anciens LGA céramique (Land
Grid Array), pour réduire encore l’encombrement des équipe- 1.2 Constituants
ments.
Les QFN sont dédiés à des nombres d’entrées-sorties La figure 2a illustre les constituants d’un boîtier plastique
modestes, c’est-à-dire communément de 6 à 80, bien que typique (ici boîtier à broches ou leadframe).
quelques applications apparaissent à plus de 100 sorties. Pour comparaison, deux boîtiers hermétiques en céramique sont
2010 : basée sur les technologies d’empilement de puces et présentés en figure 2b, avec deux modes de fermeture différents.
d’interconnexions réalisées directement au niveau des La figure 3 représente des vues internes d’un boîtier plastique.
tranches silicium (wafers), cette décennie est celle de la géné-
ralisation du 3D et du multicomposants, dans des formats ■ Puce semi-conductrice
connus de boîtier à sorties surfaciques (BGA, QFN). Elle est généralement réalisée à partir de tranche silicium
(wafer ), ou autres semi-conducteurs tel que l’arséniure de gallium
(GaAs). La partie active et les interconnexions électriques se trou-
vent à la surface de cette tranche, et ne représentent que quelques
1. Boîtier plastique µm d’épaisseur.
■ Résine de surmoulage
C’est un composite : polymère, généralement époxy-crésol
1.1 Fonctions novolaque + charge minérale à base de silice amorphe ou cristal-
Les principales fonctions d’un boîtier sont illustrées sur la figure 1. line et quelquefois d’alumine.
Le polymère employé, bon compromis coût-propriété, a assez
peu changé depuis plus de 20 ans : les modifications, qui ont surtout
porté sur le système durcisseur et les additifs antioxydants, ont été
Protection Interconnexion justifiées par les besoins de mise en œuvre, de propriétés mécani-
Marquage
ques, de pureté ionique et par la directive RoHS (cf. [Doc. E 3 405]).
La charge agit sur les propriétés mécaniques et thermiques de la
résine, mais aussi sur son prix, car le coût de la charge est bien
moindre que celui du polymère. Le taux de charge est voisin de
80 % en poids, donc de 50 % en volume.
Propriétés importantes de la résine d’encapsulation : tempéra-
ture de transition vitreuse (Tg), coefficients de dilation avant et
Manipulation - Transport - Emballage après Tg, module d’élasticité (E ), conductivité thermique, taux
Traçabilité d’absorption d’eau.
Pour Testabilité
■ Grille métallique (boîtier à pattes)
Report sur carte
Fiabilité en utilisation
Réalisée le plus souvent en alliage cuivre, quelquefois FeNi.
Propriétés recherchées : conductivité thermique, résistance à
Figure 1 – Principales fonctions d’un boîtier (illustration des déformations répétées, coefficient de dilatation, adhérence
pour un boîtier plastique) résine, facilité de gravure.
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Référence Internet
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1
sons de stabilité thermique et de meilleure conductivité.
Leadframe Fil d’or
Puce Colle ■ Substrat (boîtier à billes)
(broches et plateforme)
Carte imprimée de petites dimensions semblable à celle sur
Discret de puissance laquelle sont reportés les composants. Toutefois, du fait des
contraintes en dimensions plus importantes au niveau composant
qu’au niveau carte, les technologies utilisées pour réaliser le subs-
trat des BGAs sont en avance d’une ou deux générations sur celles
utilisées pour fabriquer les cartes. Ainsi, les substrats utilisent
depuis longtemps les composites les plus évolués (exemple BT
Brasure Fil d’aluminium resin, ou Bis maleide-Triazine) et pour certains, comme les micro-
processeurs ou les circuits programmables, les technologies
a boîtiers plastiques micro-vias (ou build-up technology) pour interconnecter les puces
« flip-chipées » (figure 4).
57
Référence Internet
E3405
1 Billes de brasure
Plages
LGA Land Grid Array métallisées QFN Quad Flat No lead
2. Fabrication des boîtiers termine par l’approvisionnement aux centres de stocks (dont les
distributeurs de composants). Le diagramme de la figure 5 détaille
plastiques l’opération d’assemblage (ou d’encapsulation) d’un composant
typique (ici utilisant un leadframe).
Les termes techniques étant souvent en anglais dans les
2.1 Marché de l’encapsulation documentations, un glossaire des étapes de fabrication figure en
encadré.
Les grands fabricants possèdent généralement en interne leurs
propres usines d’assemblage. Mais ils sous-traitent aussi partielle- ■ Cas des QFNs
ment l’assemblage, voire le test électrique final, pour gérer au Comme il n’y a pas de pattes, il n’y a pas de pliage-formage
mieux les variations de la demande et se consacrer aux produits à de celles-ci, mais seulement découpe lors de la séparation des
plus haute valeur ajoutée. Ils conservent ainsi la capacité d’innover composants.
en interne et gardent une certaine avance en terme de développe-
ment boîtier. ■ Cas des BGAs
Les plus petits fabricants, et certains fabricants dits « fabless » Pour les boîtiers à billes, les bandes – ou strips – de substrats
spécialisés dans la conception de circuits complexes, utilisent remplacent les bandes de leadframe. Les opérations de billage et
exclusivement la sous-traitance pour l’assemblage des compo- de découpe du substrat viennent remplacer celles d’étamage et de
sants. Le développement des boîtiers est alors mené en partenariat pliage/formage des pattes. Ce billage est réalisé par apport de
avec le sous-traitant, dont les plus grands (comme Amkor Techno- sphères de brasure au travers d’un pochoir, après fluxage ou
logy, ASE Global, STATS ChipPAC et SPIL) concurrencent les dépôt de crème à braser sur les plages métallisées, puis passage
grands fabricants dans ce domaine. au four à refusion pour liaison/formation de la bille finale.
Qu’elles soient internes ou de sous-traitance, les usines d’assem- ■ Cas du Flip-Chip
blage des boîtiers plastiques sont très majoritairement en Asie du La réalisation des bossages, ou bumps, est faite au niveau de la
Sud-Est (Malaisie, Chine, Corée, Japon, Taiwan, Philippines, tranche du semi-conducteur (wafer ), et les opérations de report de
Thaïlande, Singapour). la puce, refusion des bumps et encapsulation suivent le process
En chiffre d’affaires, la sous-traitance représente plus de 40 % du typique montré en figure 6.
marché de l’encapsulation (voir [Doc. E 3 405]). La résine d’encapsulation, qui noie les billes des bumps et
La répartition des boîtiers en volume de production est illustrée assure la protection et la tenue mécanique de l’ensemble, est
en [Doc. E 3 405]. Le marché reste dominé par les composants communément appelée « underfiller ».
CMS à broches (composants de montage en surface), et se déplace
vers les composants à sorties surfaciques (à billes ou à plages
métallisées). 2.3 Contrôle de la fabrication
L’une des grandes caractéristiques de l’encapsulation plastique
2.2 Étapes de fabrication dédiée aux grands volumes a été la possibilité d’automatiser
toutes les opérations d’assemblage, et donc d’optimiser les
Le back-end (assemblage + test) – par opposition au front-end contrôles en ligne en utilisant des méthodes statistiques (SPC, Sta-
(fabrication des wafers) – débute par le sciage des wafers et se tistical Process Control ).
58
Cartes électroniques : technologies et conception
(Réf. Internet 42287)
Sur www.techniques-ingenieur.fr
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59
2
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Référence Internet
E3440
Cartes à puces
Technologie et cybersécurité
par Jean-Pierre TUAL
Ancien directeur des relations industrielles,
Direction technologie et innovation, Gemalto
Auteur de la version originale de l’article 2007
Stéphane GRELLIER
Mobile software security & services manager ,
2
Gemalto, Meudon, France
Auteur de la version actualisée de 2019
Joseph LEIBENGUTH
Physical document security R&D product director – Technical advisor,
Gemalto, Saint-Cloud, France
Auteur de la version actualisée de 2019
et Philippe PROUST
Embedded & core security director,
Gemalto, Géménos, France
Auteur de la version actualisée de 2019
61
Référence Internet
E3440
e nom de carte à puces est couramment utilisé pour désigner des supports
L de sécurité en matière plastique aux mêmes dimensions qu’une carte de
crédit et qui contiennent un circuit électronique intégré capable de mémoriser
ou de traiter les informations. L’AFNOR (Association Française de Normalisa-
tion) a retenu le terme de cartes à microcircuits à contacts, car l’interface élec-
trique de ces cartes est assurée par des liaisons galvaniques. Des cartes à inter-
face sans contact, basée sur la liaison radiophonique, se sont imposées depuis
plusieurs années, et ont permis l’adoption de nouveaux facteurs de forme
comme le passeport électronique. Ils sont aujourd’hui au cœur de la croissance
avec l’adoption du paiement sans contact par un nombre croissant de pays.
La carte à puces, dont la gestation a pu sembler très longue, est à la base de la
2
sécurité des systèmes informatiques. Elle a désormais fait ses preuves dans de
nombreux secteurs de l’activité humaine en tant que moyen de paiement,
d’identification sur les réseaux fixes (de type Internet), mobiles (GSM ou
UMTS) ou multimédia (télévision à péage), d’authentification pour les services
gouvernementaux (cartes d’identité, passeports électroniques). La carte SIM, ou
USIM, clé d’accès aux réseaux de téléphonie mobile, et son équivalent Secure
Element (SE) pour l’internet des objets (IoT), au facteur de forme plus petit,
constitue probablement le composant électronique intelligent le plus utilisé
dans le monde (5,6 milliards d’unités vendues en 2017 !). De même, la carte
bancaire à microcalculateur, dont l’utilisation s’est généralisée en France depuis
1992, a connu une croissance quasi exponentielle avec une généralisation de
son utilisation en Europe, au Japon, en Chine, ainsi qu’aux États-Unis en ver-
sion sans contact.
Grâce aux progrès continuels des semi-conducteurs, des technologies de
fabrication et de l’évolution des techniques de programmation utilisables, des
développements considérables de la carte à puces ont pu avoir lieu et se pour-
suivent. La carte à puces et ses variantes constituent, pour beaucoup d’applica-
tions, une solution particulièrement bien adaptée aux enjeux socio-économi-
ques de notre société.
L’objet de cet article est d’apporter une vue d’ensemble sur les briques tech-
nologiques développées spécifiquement pour les cartes à puces et sur leur
importance dans la fiabilité et la sécurité physique et logique de ce produit. La
diversité des compétences requises pour concevoir les cartes à puces, produire
le composant électronique et la carte dans son ensemble, fabriquer les cartes à
plusieurs milliards d’unités par an, explique la force de cette industrie et le
potentiel qu’elle offre dans le futur.
En électronique et en informatique, il existe un grand nombre d’abréviations
et de termes anglais, ils sont repris en tant que tels en fin d’article.
62
Référence Internet
E3440
était composée de deux puces, et elle fut essentielle pour prouver Le Conseil des Communautés européennes adopta en 1987 une
la faisabilité des concepts, convaincre les utilisateurs potentiels et recommandation (87/371/CEE), pour l’introduction coordonnée de
lancer des expérimentations. communications mobiles terrestres publiques numériques paneu-
La Direction générale des télécommunications (DGT) commença ropéennes, et une directive (87/372/CEE), relative aux bandes de
alors à jouer un rôle moteur, multipliant les expériences, lançant fréquence à réserver au système cellulaire. Les recommandations
dès 1980 des actions de normalisation et mettant à contribution de l’époque spécifièrent, en outre, que les services commerciaux
ses propres organismes de recherche sur cette nouvelle technolo- devaient démarrer en 1991. Le programme prit en fait un peu de
gie, dont le Centre national d’études des télécommunications retard. Ce n’est en effet qu’au 1er juillet 1991 qu’eut lieu en Belgique
(CNET), le Centre commun d’études de télédiffusion et télécommu- la première communication entre un mobile GSM et le réseau télé-
nications (CCETT) puis, plus tard, le Service d’études communes de phonique fixe. Le démarrage s’accéléra rapidement en France, en
la poste et de France télécom (SEPT). Sous cette impulsion, les Italie et dans les Pays Scandinaves. Dès 1992, tout en conservant
sociétés Schlumberger et Philips se lancèrent à leur tour dans la son abréviation, le GSM fut rebaptisé « Global System for Mobile
course en explorant des voies différentes. Communications ». Un changement de nom symbolique, illustrant
parfaitement le passage du concept de laboratoire à celui de pro-
2
En 1980, le CCETT et Bull mirent au point la première carte duit commercial. Dès 1995, Gemplus avançait des ventes cumulées
d’abonnement « Antiope », et la première expérience mondiale de de plus de 120 millions de cartes SIM…
télépaiement à domicile fut réalisée en 1981 à Vélizy avec la Poste
en utilisant la carte CP8 bi-puces. & Avec ces deux segments de marché bien établis, les innovations
technologiques ont depuis connu une accélération sans précédent :
& Dans le monde de la téléphonie, les premières télécartes mises première carte à coprocesseur RSA développée par Philips en 1992,
au point par Schlumberger et Thomson virent le jour dans les introduction de la carte de santé SESAM-Vitale en France par Bull
publiphones en 1983. En 1988, cinq ingénieurs de la société Thom- CP8 dès fin 1996, introduction des premiers systèmes de porte-
son quittèrent la société pour fonder Gemplus Card International, monnaie électronique par Bull-CP8 en 1996, démonstration de la
qui obtiendra dès l’année suivante sa première commande d’un première carte Java par Schlumberger en 1997 (ce qui allait avoir
million de télécartes de France Télécom. Dopé par la formidable une importance considérable pour l’ensemble du marché, nous y
demande des opérateurs, notamment en France, au Mexique et en reviendrons plus loin), première carte Internet par Bull-CP8 en
Chine, le marché atteint vite les 30 millions d’unités en 1990 pour 2000, première carte à l’interface USB par Schlumberger en 2002,
dépasser 200 millions de cartes en circulation en 1992, et culminer pour ne mentionner que quelques exemples significatifs.
à plus du milliard d’unités à la fin des années 1990. En 2018, plus de Au-delà d’un signe indiscutable de grande vitalité de l’industrie,
10 milliards d’unités, tous types d’applications et facteurs de forme ces innovations annoncent aussi un changement radical de pers-
confondus, ont été mis sur le marché. pective : la carte à puces est désormais de plus en plus intégrée à
& Au niveau technologique, la coopération entre Bull et Motorola l’environnement informatique personnel et professionnel de tout
un chacun, constituant la ramification la plus fine du vaste réseau
se concrétisa par une deuxième étape clé en 1981, avec la nais-
qui est en train de se constituer autour de la convergence des télé-
sance du SPOM (Self Programmable One Chip Microcomputer),
communications, du grand public et de l’informatique. Elle consti-
premier microcalculateur autoprogrammable monolithique pour
tue, et constituera de plus en plus, le lien privilégié entre un utilisa-
carte à puces. C’est probablement l’événement déclenchant pour
teur et ses prestataires de services : clé d’accès aux différents types
le marché de la carte à puces.
de réseau, mais aussi coffre-fort digital garantissant la sécurité
L’ensemble des banques françaises, représentées au sein d’un informatique et les données privées des individus.
GIE (Groupement d’intérêt économique) Carte à mémoire, décidè-
rent en effet de tester dès 1982 les trois techniques développées
par chacun des trois constructeurs : carte CP8 à microcalculateur 1.2 Applications et marchés de la carte
monolithique de Bull à Blois, carte bi-puces de TRT-Philips à Caen à puces
et carte à logique câblée de Flonic-Schlumberger à Lyon. En 1985,
le GIE devient GIE Carte bancaire et, à la suite de ces expériences, Parmi les cartes à microcircuits, on peut distinguer deux familles
commanda finalement 16 millions de cartes à microcalculateur de de cartes :
type CP8. Ainsi, la carte à puces bancaire se généralisa en France – les cartes à logique câblée, dans lesquelles quelques fonctions
en 1992. C’est incontestablement à partir de cette période que date simples sont fixées par les circuits électroniques interposés entre la
le véritable démarrage du marché de la carte à puces. mémoire non volatile et l’interface extérieure. Dans le bas de
& À côté du développement du marché de la carte bancaire, un gamme, il existe aujourd’hui de multiples cartes à logique câblée
centrées sur le prépaiement de services tels que le téléphone, le
autre événement allait en effet se révéler particulièrement impor-
parking, le cinéma ou le lavage des voitures. Certaines cartes utili-
tant par la suite : la démonstration de la première carte SIM en
sent des composants standards contenant une simple mémoire
1989 par Gemplus.
non volatile à accès sérialisé et sans aucune protection sécuritaire.
Dès 1987, treize pays européens s’étaient accordés sur les options Ces cartes supportent essentiellement des fonctions d’identification
de la future norme de téléphonie mobile européenne, suivant en utilisées principalement par des applications implémentant des
cela les recommandations et spécifications du Groupe Spécial programmes de fidélisation, plus rarement par des services à
Mobiles, ou GSM, créé en 1982 par le CEPT. Initialement, fortement haute valeur ajoutée (ce fut par exemple longtemps le cas en Alle-
influencé par l’amélioration des systèmes analogiques, celui-ci magne dans le domaine de la santé, jusqu’à ce que les niveaux de
avait finalement reçu, en 1986, la mission de spécifier un système fraude constatés remettent en cause cette solution peu sécuritaire) ;
numérique, qui devait être « aussi performant qu’un système ana- – les cartes à microcalculateur, quant à elles, possèdent la même
logique ». France Télécom était à l’origine de cette forte impulsion, structure qu’un ordinateur. Elles permettent non seulement de
et fut rapidement rejoint par ses homologues en Allemagne, stocker des données mais aussi, et surtout, de traiter des informa-
Grande-Bretagne et Italie. Le système finalement proposé, tions de manière sécurisée : en effet, ces deux fonctions sont réali-
dénommé GSM, adopta en matière de transmission radio le prin- sées à l’aide d’un programme exécuté par un processeur central
cipe d’un accès multiple à répartition dans le temps, système dit implanté sur un composant silicium. L’avantage évident de la carte
« TDMA ». Il retint également l’idée des « sauts de fréquence » : à microcalculateur comparée à d’autres appareils électroniques –
l’émetteur et le récepteur changent de fréquence à intervalles défi- smartphone, ordinateur portable…, est que l’ensemble du compo-
nis au début de la communication. Finalement, il proposa un sys- sant est exclusivement dédié à la cryptographie et à la sécurité. Le
tème d’identification/authentification des abonnés basé sur une logiciel embarqué est de taille réduite, ce qui permet une validation
carte à puce : le concept de carte SIM était né. poussée et donc un niveau de fiabilité élevé. Les interfaces
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2
deux applications majeures de la carte à puces concernent d’une
part l’authentification et l’identification sur les réseaux mobiles Figure 1 – Schéma de principe d’un transistor CMOS
(GSM ou UMTS), et d’autre part le paiement électronique. La prin-
cipale raison en est le compromis optimal offert par la technologie Dans les cartes à puces, il faut pouvoir mémoriser des informa-
entre le coût de déploiement et le niveau de sécurité atteint pour tions confidentielles, y compris en l’absence d’alimentation des cir-
une lutte efficace contre la fraude. Ces deux segments de marché cuits. Cette caractéristique constitue l’un des éléments fondamen-
(téléphonie mobile et paiement) représentaient en 2018 environ taux des composants pour cartes à puces : en plus d’un
85 % du marché global (en volume) de la carte à puces. microprocesseur spécialisé, les cartes doivent embarquer différents
types de mémoires spécialisées. Celles-ci sont utilisées selon la
D’autres applications, actuellement en émergence, sont appelées nature de la mémorisation considérée, la vitesse de fonctionne-
à devenir à court ou moyen terme des relais de croissance pour le ment et la volatilité des informations stockées.
marché de la carte à puces : les applications gouvernementales
(cartes d’identité, passeports électroniques, cartes de santé…),
l’Internet des Objets incluant le M2M (Machine to Machine), la pro-
2.1.1 Mémoires à accès aléatoire
tection des smartphones et des ordinateurs d’entreprise, la télévi- Les mémoires à accès aléatoire, appelées RAM (Random Access
sion cryptée, la protection des droits d’auteur, les transports en Memory), sont utilisées en tant que registres de travail temporaire
commun… Signalons que, dans le cas de ces autres applications, et perdent leurs informations dès qu’elles ne sont plus alimentées.
la puce électronique est le plus souvent pourvue d’une interface Les mémoires RAM dynamiques (DRAM) sont bâties à partir d’un
sans contact, lui permettant, via une antenne, un transpondeur seul transistor et il faut renouveler leur contenu périodiquement,
inclus dans la carte, la couverture ou la page de données du passe- tandis que les mémoires RAM statiques (SRAM), à quatre ou six
port, de communiquer par radio avec le monde extérieur. transistors, possèdent deux états stables permettant de stocker un
élément binaire. Dans les cartes à puces, les registres de travail
sont des mémoires SRAM, avec un impact important sur le prix
des composants, puisqu’une telle cellule occupe environ 20 fois
2. Semi-conducteurs plus de place qu’une cellule ROM (Read Only Memory). L’optimisa-
tion des coûts explique donc les tailles RAM relativement faibles
pour cartes à puces que l’on trouve dans ces composants : les tailles typiques de
mémoires RAM embarquées varient entre quelques kilooctets (ko)
et quelques dizaines de kilooctets.
Le cœur d’une carte à puces est constitué d’un composant élec- 2.1.2 Mémoires non volatiles
tronique monolithique en silicium introduit dans l’épaisseur d’une
carte en plastique. Avant d’aborder les deux grandes familles de Les mémoires non volatiles (NVM) gardent les informations en
composants utilisés pour les cartes à logique câblée et celles à l’absence d’alimentation électrique. Il existe deux types principaux
microprocesseur, donnons un aperçu des technologies qui permet- de mémoires NVM disponibles sur les composants pour carte à
tent de réaliser ces puces. puce :
– les mémoires mortes (ROM), inaltérables, contiennent des
informations permanentes telles que les programmes. Elles ne
2.1 Technologies sont accessibles qu’en lecture. L’inscription de la ROM est réalisée
par masquage ou par implantation ionique dans le silicium pen-
À la genèse des cartes à puces, deux filières technologiques dant la fabrication du circuit intégré ; les tailles des mémoires
étaient en présence selon le type de transistor utilisé pour réaliser ROM embarquées dans le composant pour carte à puces varient
les circuits logiques. D’un côté, la technologie dite bipolaire réali- en général entre quelques dizaines et quelques centaines de
sant un effet d’amplification de courant par la diffusion de porteurs kilooctets ;
majoritaires à travers les jonctions adjacentes de trois semi- – les mémoires mortes programmables (PROM) peuvent être
conducteurs dopés. De l’autre, la technologie MOS (Metal Oxide programmées (ou écrites) par l’utilisateur. Dans la technologie
Semiconductor) fondée sur des transistors unipolaires utilisant la MOS, les niveaux d’isolement sont tels que l’on peut enregistrer
conduction d’un seul type de porteurs dans un mince canal des informations en piégeant des charges électriques dans une
contrôlé par une électrode isolée. Suivant en cela la logique écono- électrode flottante. L’évacuation de ces charges permet d’effacer ce
mique reprise par l’ensemble de l’industrie électronique, l’industrie type de mémoire. À l’origine, l’effacement était réalisé à l’aide d’un
de la carte à puces s’est ralliée massivement, dès l’origine, à la rayonnement ionisant EPROM (Erasable Programmable ROM) ne
filière MOS. Les raisons principales sont, d’une part, des puissan- permettant qu’un petit nombre de re-programmations des cellules
ces consommées beaucoup plus faibles qu’en bipolaire, et d’autre mémoire. Aujourd’hui, la quasi-totalité des composants utilisent
part de très grandes capacités d’intégration. Au cours des deux der- des mémoires à effacement et re-programmation par application
nières décennies, un autre avantage déterminant est l’évolution de d’une tension électrique, ou EEPROM (Electrically Erasable
la technologie CMOS (Complementary MOS), qui se traduit par une Programmable ROM). Pour programmer une cellule, on fait circuler
très faible consommation et une bonne immunité au bruit. La un courant intense entre la source et le drain. Certains électrons
figure 1 montre le schéma de principe d’un transistor CMOS. acquièrent une énergie leur permettant d’atteindre la grille
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flottante, ils y sont alors piégés. Lorsque la charge piégée est suffi- 2.2 Composants en logique câblée
sante, elle masque le champ électrique induit par la grille et le tran-
sistor est bloqué. Le courant de fuite étant très faible, cette charge Ces composants, généralement très simples, sont des NVM à
peut se conserver très longtemps. Il est également possible de accès sériel synchrone, contrôlés par des circuits logiques intercon-
décharger la grille flottante par effet tunnel en appliquant des ten- nectés entre la mémoire et l’interface externe. Les commandes dis-
sions suffisamment élevées entre la grille, la source et le drain. Cet ponibles sur ces composants sont très limitées et figées par cons-
effacement est plus rapide et n’impose pas de retirer le circuit du truction. Les cartes à logique câblée sont principalement utilisées
système dans lequel il est installé. La différence entre les EEPROM comme jetons électroniques ou comme identifiants. L’exemple le
et les mémoires vives réside essentiellement dans la vitesse d’écri- plus répandu était la télécarte utilisée dans les téléphones publics
ture. Le cycle d’écriture d’une EEPROM est environ 1 000 fois plus et dont le composant, fabriqué à plusieurs centaines de millions
long que celui d’une RAM. Les mémoires EEPROM sont par ailleurs d’exemplaires, détenait longtemps le record du monde en termes
trois fois plus encombrantes que les mémoires SRAM. Les capaci- de quantité, maintenant supplanté par les cartes SIM.
tés des mémoires EEPROM embarquées dans les cartes à puces se Dans ce domaine, il n’y a malheureusement aucun véritable stan-
situent entre 2 et 400 ko, avec, pour des raisons essentiellement
2
dard et les composants offerts sont très souvent incompatibles
technologiques, une limite supérieure prévisible autour de 512 ko entre eux.
à 1 Mo ;
Les limitations des mémoires EEPROM ont favorisé leur rempla- La famille des jetons électroniques est déjà assez riche et s’est
cement par des mémoires flash. Celles-ci fonctionnent par stockage développée en deux générations.
d’électrons dans une couche mince de polysilicium en suspension & La première génération (1G) correspond au lancement de la
dans un oxyde, sous une grille de contrôle « on-off » d’un transis- télécarte en France et en Allemagne, elle se compose essentielle-
tor. Le principe de lecture de la cellule flash est simple : il s’agit de ment de mémoires sérialisées possédant une zone protégée par
mesurer si une tension appliquée à la grille de contrôle allume ou un fusible ;
non le transistor. L’écriture est en revanche plus complexe et
s’effectue en deux phases : tout d’abord, il faut enlever les charges Dans la première télécarte, la mémoire EPROM possède 256 bits,
d’un bloc de cellules mémoires (un bloc peut comporter plusieurs avec une zone protégée de 96 bits qui stocke une référence. Par contre,
milliers de transistors), puis la cellule est programmée par injection la carte allemande, développée plus tard, contenait 416 bits de
(ou non) d’électrons dans la grille flottante. Cette opération néces- mémoire EEPROM recyclable 64 fois, incluait 208 bits de mémoire de
site une énergie élevée pour faire passer les électrons à travers la travail et un contrôle d’accès par un code. Ces deux réalisations ont
barrière d’oxyde isolante. Elle endommage à la longue la couche engendré deux lignées d’interfaces électriques incompatibles entre
isolante, ce qui explique l’altération des performances des mémoi- elles : d’une part, une interface nécessitant 8 contacts externes, utilisée
res flash avec le temps. Les mémoires flash présentent l’avantage par France Télécom, et d’autre part, deux interfaces à 8 et 6 contacts
d’un faible encombrement (la densité est comparable à celle de la utilisées par la Bundespost (DBP). La figure 2 illustre les trois types
mémoire ROM) et des performances en écriture sensiblement meil- d’interfaces utilisées par France Télécom, Bundespost et recomman-
leures que celles des mémoires EEPROM. Leur granularité d’accès dées par la norme ISO, ainsi que leurs commandes associées.
plus faible que celle des EEPROM pose toutefois des problèmes de La méthode d’accès à ces mémoires consiste à adresser bit à bit
programmation complexes. L’introduction des mémoires flash dans chaque cellule comme dans un registre à décalage. La remise à
les composants cartes à puces est cependant devenue une réalité zéro du circuit permet de se positionner sur la première adresse
depuis 2005, et c’est imposé depuis comme un véritable standard. mémoire et la lecture se fait sur le plot OUT, après la remontée du
signal d’horloge.
L’industrie des semi-conducteurs et les industriels de la carte à
puces ont mis en place des concepts de sécurité spécifiques sur Lorsque le signal RST de remise à zéro n’est plus actif, une impul-
les mémoires flash pour les amener au même niveau que les sion d’horloge sur CLK incrémente le compteur d’adresse du com-
mémoires ROM et obtenir les mêmes certifications de sécurités posant. Les commandes de lecture, d’écriture ou d’effacement cor-
par des laboratoires indépendants. Il en résulte qu’il est même pos- respondent aux combinaisons de signaux des figures 2d et 2e, et
sible de remplacer les mémoires ROM complètement. sont prises en compte sur un front montant de l’horloge. Dans le
cas de l’interface de type FT, il faut utiliser une combinaison de
Cela ouvre la possibilité non seulement de corriger une erreur deux signaux, RST et B, tandis que dans la première télécarte alle-
dans le système d’exploitation (OS) de la puce (code patching), mande (DBP), il s’agit des signaux RST et PROG. Dans le cas de
mais de reporter l’implémentation du système d’exploitation et de l’interface à 5 contacts, inspirée par le standard ISO, toutes les com-
son verrouillage à l’étape de la personnalisation. Les mémoires mandes sont assurées par le plot RST. Dans ce cas, une impulsion
flash apportent donc flexibilité et rapidité pour la mise en place de sur RST en maintenant CLK à zéro permet de passer en mode pro-
nouvelles applications sur le terrain. grammation, tout en restant sur l’adresse sélectionnée, et l’impul-
Le tableau 1 résume les principales propriétés des mémoires uti- sion suivante sur CLK permet de programmer le bit correspondant.
lisables dans les composants pour cartes à puces. & Dans les composants de seconde génération (2G) apparais-
Le lecteur pourra aussi consulter l’article [E 2 430]. sent deux caractéristiques nouvelles. D’une part, une fonction
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d’authentification dynamique, qui délivre un résultat sur 4 bits l’organisation de la mémoire des composants ST 1335 et 1336 de
lorsque l’on fournit à la carte une donnée aléatoire de 64 bits et, STMicroelectronics, qui rassemblent pratiquement toutes les carac-
d’autre part, une mémoire de travail constituée par des compteurs téristiques rencontrées dans les divers autres composants à logique
fonctionnant suivant un mécanisme de boulier. La figure 3 donne câblée.
Une première zone protégée de 64 bits contient un code d’identi-
fication inscrit en usine et des informations sur l’application intro-
Vcc GND Vcc GND Vcc GND duite par l’émetteur. Cinq registres de 8 bits constituent les
compteurs et sont associés à une autre zone de quatre registres
RST Vpp RST Vpp RST Vpp d’indicateurs témoins qui permettent les reprises, en cas de rupture
de séquence à la suite d’une extraction intempestive. La carte peut
CLK OUT CLK OUT CLK I/O aussi contenir une signature électronique attestant les droits de la
carte et une clé cryptographique pour l’authentification.
B FUS FUS PROG
Connecteur
Zone
Lecture GND
d’identification Vcc
Lecture RST
5 compteurs Écriture
Effacement
CLK I/O
Zone réservée
Écriture
Certificat
Lecture
Clé
d’authentification
Adresses
ROM
Zone réservée
Signature
EEPROM CPU
Inutilisée
4 registres
témoins
RAM
Données
Zone Écriture Puce
utilisateur Lecture
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Pascal BOLCATO
2
Engineering director, Analog and RF Simulation
Mentor Graphics, Montbonnot, France
et Dézaı̈ GLAO
Staff engineer
Mentor Graphics, Montbonnot, France
Cet article est la réédition actualisée de l’article [E 3 450] intitulé « Simulation des circuits
analogiques et mixtes » paru en 2009, rédigé par Joël BESNARD, Pascal BOLCATO, Dézaı̈
GLAO, Hervé GUÉGAN.
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2
Simulation Placement
Placement – capacité,
AMS/RF Routage
Routage – convergence (robustesse),
– analyses,
– support des langages HDL utilisés pour la conception des
circuits,
– support des langages HVL pour la vérification des circuits,
Assemblage
– facilité d’utilisation.
Le choix d’un simulateur dépend avant tout de l’utilisation finale.
Vérification fonctionnelle
Vérification 1.4 Segmentations du marché
Extraction parasite
physique
Simulation AMS/RF
La croissance de l’industrie des semi-conducteurs en général, et
celle des circuits intégrés en particulier, a pendant longtemps
dépendu d’une réduction du coût par transistor à chaque migration
Préparation des données de masques (MDP) et
à de plus petites dimensions, dans une sorte de cercle vertueux, la
des technologies d'amélioration de la résolution (RET)
miniaturisation permettant une production à moindre coût de cir-
cuits intégrés aux fonctionnalités et performances augmentées,
créant de nouveaux marchés qui financent les investissements de
nouvelles générations de dispositifs électroniques.
Fabrication et test En effet, l’extrapolation empirique de Moore, qui avance que le
nombre de transistors par puce double tous les deux ans (à coût
de production minimum), a constitué pour cette industrie la feuille
Figure 1 – Flot de conception d’un circuit mixte de route qui a piloté cette réduction d’échelle. Pour soutenir cet
effort le plus longtemps possible, tous les acteurs de cette industrie
(fondeurs, fournisseurs d’outils et chercheurs) se sont dotés d’une
structure coordinatrice appelée l’ITRS (International Technology
Spécifications Roadmap for Semiconductors), chargée d’élaborer une feuille de
route commune (figure 3).
L’ITRS a redéfini la notion de nœud technologique en termes de
Plans de tests Modèles Propriétés densité minimale de transistors sur une puce et fixé sa feuille de
route de réduction des dimensions de gravure des MOS silicium
Bancs de tests Design Assertions jusqu’à l’horizon 2021 (tableau 1).
En 2017, l’ITRS a été remplacé par l’IRDS (International Roadmap
for Devices and Systems) avec un objectif orienté davantage vers
Analyses pour la vérification
l’intégration des systèmes (More than Moore) que la course à la
miniaturisation.
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et l’environnement
2
Miniaturisation (More Moore)
90 nm
Po
u Contenu non digital
rsu (system-in-package)
65 nm ite
du
sys dév
Analyse tèm elo
45 nm d’information es ppe
de me
plu nt
s g des
ran SO
32 nm Contenu digital de C
System-on-Chip val et d
eu
(SoC) r es SI
P:
22 nm
Après le CMOS
Tableau 1 – Feuille de route de réduction des dimensions de gravure des MOS silicium
2001 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2017 2019 2021
130 nm 90 nm 65 nm 45 nm 32 nm 22 nm 14 nm 10 nm 7 nm 5 nm
intégré peut contenir désormais plusieurs milliards de transistors Du point de vue de l’utilisateur, le marché de l’EDA est segmenté
à interconnecter. Ce grand nombre d’interconnexions apparaı̂t de la façon suivante :
dans les simulations dites post-layout sous formes d’éléments – simulation des mémoires,
parasites exigeant des simulateurs modernes, aux capacités et – simulation des cellules standards,
performances accrues. – simulation des blocs digitaux complets (SoC digitaux),
Une autre conséquence de la réduction des dimensions conduit – simulation AMS/RF.
au fait que les blocs purement analogiques et leurs exigences de
Du point de vue de l’offre, les fournisseurs du marché de la simu-
haute précision de simulation comme les PLL (boucle à verrouillage
lation des circuits intégrés proposent désormais cinq types de
de phase), les ADC (convertisseurs de données) et les circuits de
solutions :
gestion d’alimentation ont désormais des tailles qui rendent leurs
simulations soit impossibles, soit entachées d’erreurs trop impor- – simulateur de type SPICE (Simulation Program with Integrated
tantes si on utilise les moyens traditionnels. Un nouveau type de Circuit Emphasis),
simulateur alliant à la fois très grande capacité et précision est – simulateur de type SPICE accéléré,
donc apparu sur le marché. – simulateur de type SPICE rapide,
– simulateur RF,
Un dernier effet lié à la réduction des dimensions est celui
– simulateur AMS.
d’une plus grande sensibilité aux variations des procédés de
fabrication. En effet, la faible épaisseur des couches de sili- Ces simulateurs ont aujourd’hui en commun :
cium rend l’impact d’une variation d’un seul atome non négli- – la parallélisation du code,
geable. Les analyses statistiques ont une importance qui s’ac- – le support du langage SPICE ou SPECTRE, du langage verilog-A,
croı̂t au fur et à mesure que les dimensions des composants – des paramètres S,
diminuent. – des formats PSF et FSDB pour les sorties et DSPF pour la simu-
Dans ce contexte, les offres des fournisseurs d’outils de simula- lation après extractions des parasites,
tion ne cessent d’évoluer pour répondre aux exigences de l’utilisa- – des analyses et modèles compacts de composants semi-
teur final. conducteurs standards.
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1.4.1 Simulateurs de circuits de type SPICE permettre le développement des modèles compactes de semi-
conducteurs.
1.4.1.1 Produits disponibles
1.4.2 Simulateurs de circuits de type FastSPICE
SPICE (Simulation Program with Integrated Circuit Emphasis), qui
a donné son nom à ce type de simulateurs, a été développé à l’uni-
(SPICE rapide)
versité de Berkeley de 1967 à 1990. Sa dernière version SPICE3F5 est
1.4.2.1 Différents produits disponibles
distribuée librement sur le réseau Internet, mais étant donné le rôle
clef de tels outils dans la validation des cellules, le marché utilise Ces simulateurs sont principalement utilisés pour valider, juste
surtout les simulateurs éprouvés et robustes mis sur le marché par avant fabrication, des conceptions complètes, au niveau transistor ;
les trois leaders : Mentor, Synopsys et Cadence. La précision et la les circuits à simuler contiennent de nombreuses fonctions de dif-
robustesse dans les résultats sont les principales qualités recher- férents types sur une seule puce.
chées par les utilisateurs. La vitesse et la capacité à traiter de gran- Il existe de nombreux simulateurs de type SPICE rapide sur le
des descriptions sont des différenciateurs. marché, celui-ci est dominé depuis le début des années 2000 par
Le produit chef de file du marché européen est le produit Eldo de
Mentor Graphics, ses deux principaux concurrents étant Hspice de
Synopsys et Spectre de Cadence (ces trois simulateurs se parta-
Synopsys avec le produit CustomSim-XA. Cependant, de nom-
breux concurrents font des efforts importants pour prendre des
parts de marché : c’est le cas de Mentor avec ADiT et Cadence
2
geant 90 % du marché mondial). avec spectre-XPS.
Il existe de nombreux autres produits d’audience beaucoup plus Ces simulateurs reposent en général sur une découpe du circuit
confidentielle, comme SmartSPICE de Silvaco ou Pspice de en plusieurs partitions (on dit dans le jargon des concepteurs de
Cadence qui se focalise sur la simulation analogique de cartes. circuits que l’on partitionne le circuit). Ils reposent aussi sur une
Les concepteurs de cartes ne simulent que très rarement au niveau précision relâchée et une simplification des modèles. La partition
fonctionnel, par contre, il devient pratiquement obligatoire de vali- est plus ou moins élaborée selon les simulateurs, certains utilisant
der la propagation des signaux sur la carte. Ceci correspond aux la hiérarchie.
solutions d’analyse d’intégrité du signal, tel le produit HyperLynx De plus en plus d’utilisateurs réclament une mesure très précise
de Mentor Graphics, un autre segment de marché. du courant dans certains segments du rail d’alimentation afin d’y
découvrir des problèmes potentiels, y compris ceux de chute de
1.4.1.2 Principales caractéristiques tension (IR drop) ou d’électro migration. Ces analyses sont diffici-
les, car elles imposent l’extraction des réseaux de résistances para-
Les logiciels de type SPICE permettent la simulation au niveau sites du rail d’alimentation et du substrat, ce qui correspond à un
des composants (résistances, condensateurs, transistors), principa- nombre énorme d’éléments.
lement dans le domaine temporel. Ils sont utilisés pour deux tâches
principales : la caractérisation et la conception de fonctions de base 1.4.2.2 Principales caractéristiques
(analogique et numérique).
Ces simulateurs sont particulièrement performants en vitesse et
En phase de caractérisation, le simulateur lance des milliers de en capacité, car ils négligent certains effets du second ordre.
simulations afin de spécifier l’espace de fonctionnement de cha- Ils considèrent que tous les transistors ne changent pas d’état à
cune des caractéristiques. Cette phase nécessite des réseaux de ser- chaque moment, que de nombreuses fonctions dupliquées ont un
veurs qui doivent pouvoir efficacement effectuer des milliers de comportement identique et peuvent partager ainsi de nombreuses
simulations, en général assez courtes (rarement plus de quelques informations. La première application à avoir grandement bénéficié
minutes). de ce type de simulateurs est la conception de mémoires.
En ce qui concerne la phase de conception, ces simulateurs sont Ces simulateurs sont aussi très utilisés pour mesurer la consom-
utilisés pour valider une fonction complète (un convertisseur ou un mation du circuit (ou d’une partie du circuit) dans le temps. La prin-
comparateur, par exemple), en fait un assemblage de fonctions de cipale contrainte est que l’ensemble des fonctions doit être réalisé
base. pour pouvoir les assembler en une seule description spice et de ce
fait commencer les simulations, très tard dans le cycle de concep-
Depuis leur création, l’efficacité des logiciels de type SPICE ne tion. Le nombre de transistors étant de l’ordre de plusieurs mil-
cesse d’augmenter. Pour à la fois garder une précision adéquate et liards et les vecteurs de test pouvant être très longs (comme pour
accélérer les calculs, de nombreux efforts sont faits par les fournis- les nouveaux standards de communication), les temps de simula-
seurs. La parallélisation du code est désormais une caractéristique tion deviennent prohibitifs, ce qui restreint leur champ d’applica-
commune à tous les types de simulateurs SPICE. Cependant, le tion. De plus, les hypothèses de simplification prises par défaut
nombre maximum d’unités de calcul utilisables et l’extensibilité par ces simulateurs peuvent modifier la fonctionnalité de certaines
que propose cette parallélisation sont les principaux différencia- parties. Ceci demande une vigilance et un effort dans la réalisation
teurs entre simulateurs. des réglages nécessaires pour obtenir des résultats avec une préci-
L’utilisation des méthodes statistiques due aux effets de variabi- sion adéquate. La vitesse et la capacité sont les principales qualités
lité croissante des process est devenue incontournable ; mais leur recherchées par les utilisateurs, à partir du moment où la précision
capacité à traiter les grandes descriptions demeure un critère est acceptable (c’est-à-dire que les résultats sont conformes à la
critique. fonctionnalité, à la précision près).
Si la quasi-totalité des simulateurs SPICE du marché comportent
les analyses standards isothermes (continu, transitoire, fréquentiel, 1.4.3 Simulateurs de circuits de type Accelerated-
bruit, distorsion…) et tous les modèles compacts de composants SPICE (SPICE accéléré)
semi-conducteurs courants (bsim, psp, hisim, ekv, bsimsoi, tmi,
finfe, hemts...), les possibilités de simulations électrothermiques, 1.4.3.1 Différents produits disponibles
de vieillissement (aging), de fiabilité (reliability analysis) et de Ces simulateurs sont apparus sur le marché pour répondre au
sensibilité transitoire (transient sensitivity) font partie des besoin d’une simulation nécessitant une grande capacité tout en
différenciateurs. gardant la précision SPICE. Aucun compromis n’est donc fait sur
Depuis les années 1990, les simulateurs de type SPICE se sont la précision.
enrichis d’un langage comportemental purement analogique pour Les produits disponibles sur le marché sont les produits AFS
le développement des nouveaux modèles de composant. Verilog-A (Analog Fast Spice) et Eldo-premier de Mentor graphics, Finesim
est le langage standard qui s’est imposé sur le marché pour de synopsys, Spectre-APS de cadence et GigaSpice de Proplus.
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1.4.4.1 Différents produits disponibles 1.4.5.2 Principales caractéristiques
Ces simulateurs fonctionnent dans le domaine fréquentiel. Il existe de nombreux modes d’utilisation qui dépendent de la
Le besoin à l’origine est de simuler des modules RF ou micro- complexité du sujet à traiter et de la méthodologie de conception
ondes, en technologie carte ou hybrides. Les nouvelles technolo- mise en œuvre.
gies en microélectronique ont ouvert la voie à la réalisation de
Le premier mode consiste à simuler un circuit complet décrit
fonctions RF directement sur le silicium, sur des composés du
en langage de type numérique (VHDL/Verilog) pour certaines par-
groupe IV (SiGe), ou sur des semi-conducteurs composés des grou-
ties et en langage SPICE pour d’autres, les stimuli pouvant utili-
pes III-V tels que l’AsGa ou le GaN. Ces circuits intégrés aux fré-
ser l’un ou l’autre de ces langages. Pour ce mode, il est impor-
quences RF et aux hyperfréquences sont appelés circuits MMIC
tant que les différentes parties fournies par les concepteurs ne
(Monolithic Microwave Integrated Circuits). Cette évolution a créé soient pas modifiées pour des raisons de simulation, que le
une nouvelle génération de simulateurs RF, qui correspond le plus choix des types de description pour chaque partie soit facilement
souvent à une extension des simulateurs SPICE, tel le produit réalisable et que l’ajout d’éléments pour la simulation se fasse
Mentor Eldo-RF ou celui de Cadence Spectre-RF. Ces simulateurs de façon transparente pour l’utilisateur sans modifier le compor-
ont des gammes d’analyse plus ou moins riches : prise en compte tement du circuit.
des oscillateurs, de signaux modulés, analyse des effets de bruit,
détection d’instabilité, vieillissement, sensibilité des caractéristi- Les autres modes enrichissent cette fonction de base : un utilisa-
ques aux variations technologiques. Certains peuvent aussi simuler teur doit pouvoir choisir le type de simulateur temporel analogique
les fonctions RF avec les autres fonctions analogiques et numéri- (SPICE ou SPICE-rapide).
ques qui sont sur la même puce silicium et même accepter tous Il doit aussi pouvoir réutiliser les vecteurs de test écrits pour le
les niveaux de description (de transistor au niveau comportemen- numérique et enrichir ces vecteurs de test sur des parties décrites
tal), c’est le cas du simulateur Questa-ADMS-RF de Mentor. en SPICE. L’utilisation des nouveaux langages d’assertions, tel le
Le leader sur le marché (principalement cartes et circuits MMICs) standard SystemVerilog, commence à devenir obligatoire pour ce
est Keysight Technologies avec les simulateurs ADS et GoldenGate, type de simulateurs.
mais les produits Eldo-RF de Mentor et Spectre-RF de Cadence sont Toutes ces fonctionnalités peuvent être malgré tout insuffisan-
très utilisés par les concepteurs de circuits intégrés. tes pour valider des fonctions critiques dans un circuit, soit parce
que des effets ne sont pas pris en compte, soit parce que les
1.4.4.2 Principales caractéristiques simulations sont trop longues. Il faut alors faire des efforts de
modélisation en utilisant des fonctions évoluées de langage du
Le premier objectif est, en général, d’obtenir la réponse en fré- domaine numérique tels les types réels en VHDL (RNM : Real
quence d’une fonction RF en régime établi. Sur cette analyse de Number Modeling) ou des langages plus riches permettant de
base, les simulateurs se différencient par leur capacité à traiter des définir des jeux d’équations tels que VHDL-AMS et Verilog-AMS.
fonctions de taille importante (10 000 éléments), ayant des compor- Une modélisation adéquate peut accélérer d’un facteur 100 ou
tements fortement non linéaires et de type auto-oscillateurs. plus les simulations et permettre ainsi d’explorer des architectu-
Une des principales difficultés pour ces simulateurs est de prédire res au niveau global du circuit (très utile pour les SoC), de se
le comportement d’une fonction sujette aux bruits et, par exemple, focaliser sur certaines parties à partir d’un programme de test
de calculer le bruit de phase de la fonction. du circuit global, de lancer des séquences de test différentes
La principale autre difficulté est de pouvoir analyser les différen- sur un réseau de stations pour valider, par exemple, très rapide-
tes phases de fonctionnement dans le temps d’un système RF, ment les changements de dernière minute. Cet effort de modéli-
comme par exemple celles du changement de fréquence ou encore sation est un investissement pour une société qui décide d’utili-
du démarrage du système RF, jusqu’à ce que la PLL (Phase Locked ser cette méthodologie mais, pour une application donnée, le
Loop) (boucle à verrouillage de phase) se cale sur la fréquence nombre de modèles est limité. Ils sont réutilisables au fil des
désirée et ceci en y incluant l’oscillateur et le contrôle des PLL, améliorations et des générations, et représentent une accumula-
même de type fractionnaire. La technique employée par les simula- tion d’expertise dont le retour sur investissement est générale-
teurs est de type « enveloppe » ou « modulée » (analyse modulated ment important.
steady state de Mentor). Ces difficultés sont résolues par très peu Enfin, certains circuits contiennent des fonctions RF qu’il est
de simulateurs, le produit Eldo-RF est certainement parmi ceux important de valider dans leur environnement numérique et analo-
qui sont les plus avancés sur ce sujet. gique, d’autant plus que les imperfections technologiques sont
souvent compensées par un traitement numérique ; le simulateur
1.4.5 Simulateur de circuits de type mixte, dit doit donc être capable d’utiliser aussi le simulateur RF dans son
AMS (Analog Mixed Signal) mode « enveloppe » ou « modulée ». Le produit Questa-ADMS-RF
de Mentor Graphics est actuellement le seul sur le marché à fournir
cette dernière fonctionnalité.
1.4.5.1 Différents produits disponibles
Le besoin est de simuler des circuits qui contiennent des fonc- & Validation des SoCs
tions numériques, analogiques, des mémoires et même des fonc- Ces systèmes complets possèdent des tailles toujours plus gran-
tions RF sur une même puce silicium. des, avec des technologies ayant des variations en fabrication de
72
Référence Internet
E3455
2
Responsable ingénierie développement électronique
Thales Corporate Engineering, Vélizy, France
73
Référence Internet
E3455
0,6
T
Amplitude
0,4
tm
«1» td 0,2
A
τ 0
107 108 109 1010 1011
Fréquence (Hz)
Figure 1 – Allure idéale d’un signal numérique Figure 2 – Enveloppe du contenu spectral d’un signal trapézoïdal
74
Référence Internet
E3455
schéma fonctionnel de la carte. Elles y sont représentées par des aux broches du composant par des fils de câblage. Ces broches
fils sans caractéristiques et donc équipotentiels aux broches sont ensuite brasées sur le circuit imprimé qui réalise les
qu’elles raccordent. Ceci n’est pas tout à fait exact en conception connexions électriques entre les boîtiers des composants.
analogique et pratiquement inexact en conception RF et hyperfré-
quence. En électronique numérique rapide la prise en compte des
caractéristiques électriques des interconnexions, ignorée en basse 2.1.1 Fils de câblage des puces
fréquence, devient nécessaire en haute fréquence. Il est alors utile
Les fils de câblage (bonding en anglais), généralement en or (ils
que les ingénieurs impliqués dans la conception des cartes aient
peuvent être aussi en aluminium ou en cuivre) ont un diamètre de
les ordres de grandeur de ces caractéristiques électriques.
25 μm et une longueur de l’ordre du millimètre.
On modélise le comportement électrique d’un fil de câblage de
longueur ℓ par son inductance Lb et sa capacité Cb, qui sont
2. Caractéristiques approximées par les formules suivantes :
électriques des 2
interconnexions
avec ℓ longueur du fil,
2.1 Boîtiers des composants
d son diamètre,
électroniques
h distance du fil au plan de référence de potentiel de la
Le lecteur pourra se référer aux articles [E3400] et [E3405] des carte.
Techniques de l’Ingénieur pour une description des technologies
μ0 (4π × 10-7 H/m), μr et ε 0 (8,85 × 10–12 F/m), εr sont les perméa-
des boîtiers électroniques dont la figure 3 donne un exemple.
bilités et permittivités respectivement du vide et relatives.
La « puce active » (silicium généralement) réalise une fonction
analogique, numérique ou mixte (amplificateur, mémoire, micro-
contrôleur, microprocesseur, circuit d’interface…) que l’on 2.1.2 Broches des boîtiers
retrouve sur le schéma électrique de la carte. Elle est connectée
Tout comme les fils de câblage, les broches présentent des
inductances et des capacités dont il n’est pas aisé d’approximer
les valeurs car les géométries ne sont pas aussi simples que celles
des fils de câblage, mais les fabricants de composants qui dis-
Encapsulation posent de ces caractéristiques peuvent les fournir à leurs clients.
Fils de câblage Le tableau 1 présente une synthèse de caractéristiques mesu-
rées ou simulées pour quelques boîtiers parmi les plus employés.
Ces caractéristiques englobent fils de câblage et broches.
Puce active
Le lecteur peut se reporter aux articles E3400 et E3405 pour les
caractéristiques géométriques de ces boîtiers.
Broches
2.2 Le circuit imprimé
et ses caractéristiques électriques
Le circuit imprimé supporte les composants et assure leurs
Figure 3 – Vue schématique d’un composant en boîtier CMS interconnexions par l’intermédiaire de pistes de cuivre. Pour réali-
de type QFN ser ces interconnexions les pistes doivent parfois cheminer sur
75
Référence Internet
E3455
Trou (via) enterré Trou (via) borgne Trou (via) débouchant Piste signal
Isolant
2
Piste signal
R L
Figure 6 – Structures microstrip et stripline des pistes
Broche Broche d’interconnexion d’un circuit imprimé
G C
Plan (0 V)
Figure 5 – Schéma équivalent basse fréquence d’une piste
de circuit imprimé a structure microstrip
plusieurs niveaux isolés les uns des autres par un matériau diélec- Plan Champ
trique, le passage d’un niveau à l’autre s’effectuant par des trous (0 V et/ou εr
électrique H
métallisés (via) (figure 4). alimentation)
Le lecteur pourra consulter l’article [E3342] pour avoir une pré-
sentation complète des technologies de circuits imprimés. Piste (potentielV (t) du signal)
Le nombre de niveaux d’interconnexions dépend de la densité
des composants (le nombre de broches par unité de surface) et de b structure stripline
la finesse de gravure des pistes du circuit imprimé.
Les pistes et les via du circuit imprimé possèdent naturellement Figure 7 – Capacité des pistes du circuit imprimé pour les structures
des caractéristiques électriques que le concepteur de la carte doit microstrip et stripline selon l’IPC-2251
connaître, et dont nous donnons quelques définitions et gran-
deurs dans les paragraphes qui suivent.
conducteurs. Les formules suivantes sont extraites de l’IPC-2251,
2.2.1 Caractéristiques électriques des pistes qui indique qu’elles sont valides à quelques pour-cent près :
en basse fréquence – pour une structure microstrip (figure 7a) :
En basse fréquence, c’est-à-dire lorsque la fréquence maximale
associée au signal est telle que la longueur d’onde est supérieure
d’un ordre de grandeur ou plus à la longueur de la piste de circuit
imprimé reliant deux broches de composants, on peut modéliser
cette piste par ses caractéristiques RLCG discrètes selon le
schéma de la figure 5. – pour une structure stripline symétrique (figure 7b) :
Les pistes de cuivre se situent sur une face du circuit imprimé
ou à l’intérieur de celui-ci. En surface on parle de structure
microstrip (figure 6a), en interne de structure stripline (figure 6b).
76
Référence Internet
E3455
I
Champ magnétique Piste
Plan
I
2
Figure 8 – Inductance d’une piste de circuit imprimé
D1
A
Plan de masse
D2 Lv
H
Cv Cv
D
B
résulte de la circulation du courant dans ces deux conducteurs À basse fréquence la valeur de G est très inférieure à la valeur
(figure 8) : Cω, ce qui fait que G peut être ignorée, ce qui n’est plus le cas à
– en structure microstrip, l’inductance par unité de longueur haute fréquence (voir paragraphe 2.2.2).
peut être approximée par :
2.2.2 Caractéristiques électriques des via
Dans le modèle électrique simple donné figure 9, Cv est la capa-
cité existant entre la métallisation du via (pastilles et fût) et le plan
– en structure stripline elle s’exprime par : de masse et Lv est l’inductance liée au fût du via :
avec μ r = 1 dans le cas des matériaux employés dans les circuits Par rapport aux via des technologies classiques des PCB, les
imprimés. microvia présentent évidemment des valeurs de Cv et Lv plus
Pour les géométries usuelles rencontrées sur les circuits impri- faibles (tableau 2), ce qui les rend ainsi plus transparents aux fré-
més des cartes électroniques, la valeur de l’inductance des pistes quences élevées.
se situe entre 2 et 5 nH/cm.
2.2.3 Effet à basse fréquence de l’interconnexion
2.2.1.3 Résistance de la piste sur le signal
Une piste de longueur ℓ, de largeur W et d’épaisseur T possède Les caractéristiques électriques de l’interconnexion entre deux
une résistance électrique R : composants peuvent affecter, par effet de résonance du circuit LC
associé à l’interconnexion, la forme du signal échangé en provo-
quant l’apparition d’oscillations et de pics d’amplitude positive
77
Référence Internet
E3455
Amplitude (V)
4,521
Overshoot
4
o(t) i(t)
Ro R L i(t)
2
o(t)
G C Ci Ri
0
Figure 10 – Effet des caractéristiques LC d’une interconnexion (piste de cuivre) sur la forme du signal transmis
On définit la longueur critique comme étant égale à la longueur 2.2.4.2 Impédance et temps de propagation
d’onde associée à cette fréquence : Les études menées en micro-ondes sur des lignes à microrubans
ont permis d’établir une théorie de leur comportement en lignes de
transmission. Ceci a été naturellement étendu au cas des circuits
imprimés. Les pistes du circuit imprimé considérées comme des
lignes de transmission (sans pertes) sont caractérisées par leur
impédance caractéristique ZC, et par leur vitesse de propagation Vp.
avec c vitesse de la lumière dans le vide,
εreff constante diélectrique effective, c’est-à-dire tenant
compte de l’environnement diélectrique total avec
lequel la piste est en contact.
Dans la pratique, on considère que lorsque la longueur ℓ de la
avec L et C inductance et capacité par unité de longueur de
piste est supérieure à une fraction de ℓC, (ℓC/10) la piste doit être
la piste.
considérée comme une ligne de transmission. Dans ce cas, le
schéma de la figure 5 ne s’applique pas pour la piste entière mais Le lecteur se reportera au paragraphe 2.1.1 pour les expressions
pour un segment de longueur δℓ très faible devant ℓC, et dans ce de ZC en fonction de la géométrie de la piste.
78
Référence Internet
E3455
6
Signal côté récepteur
5
Émetteur Récepteur
(Driver ) (Receiver )
Amplitude (V)
4
ZC, τ
RS
3
RC 2
Signal côté émetteur
1
0
2
0 2 4 6 8 10
Temps (normalisé/τ)
Figure 12 – Réflexions multiples sur une piste de circuit imprimé reliant deux composants ayant des impédances d’entrée et de sortie diffé-
rentes entre elles et différentes de l’impédance de la piste, entraînant la déformation des signaux
79
2
80
Référence Internet
E3572
2
Cet article est la version actualisée et complétée de l’article [E 3 572] intitulé « Conception
de cartes pour équipements spatialisables » rédigé par Claude DREVON et José
ALDEGUER paru en 2005.
81
Référence Internet
E3572
82
Référence Internet
E3572
– des chocs hautes fréquences : des phénomènes essentielle- – la mission du satellite dont les contraintes d’environnement
ment liés aux opérations de séparation des lanceurs, de séparation mécaniques sont traduites ;
de la coiffe du satellite, du déploiement des panneaux solaires et – les comportements dynamiques des structures :
des antennes satellite ;
conditions aux limites (encastrement, appui, maintien…)
– des microvibrations (de 0 à quelques hertz) : des phénomènes
applicables au modèle par éléments finis, ces conditions aux
provoqués par les oscillations des grands appendices dédiés aux
limites sont définies en fonction de données expérimentales
opérations de contrôle d’attitude du satellite sur son orbite ;
issues de « recalages » effectués entre les mesures réalisées
– des cycles thermoélastiques : des contraintes mécaniques au
niveau des composants électroniques et des différents sous-ensem- pendant les tests de vibration des modèles de qualification
bles fonctionnels constituant les équipements consécutives aux et/ou de vol et le modèle ;
variations de température sur l’orbite et aux différents modes de coefficients d’amortissement des matériaux, ces valeurs sont défi-
fonctionnement spécifiés par la mission (mode on/off par exemple) ; nies selon la même démarche que pour les déterminations des
– les chocs : pour des raisons de commodité et de disponibilité conditions aux limites (expérience et essais de caractérisation).
des moyens de test, un signal temporel de type demi-sinus est
très souvent défini à partir de la SRS (Spectre de réponse au
choc). Ce test prend la forme d’une demi-sinusoı̈de dont on maı̂-
trise l’amplitude et la durée.
1.1.2 Sollicitations appliquées aux composants
Tout composant (électronique et non électronique) utilisé dans
2
L’analyse mécanique a pour but de vérifier l’aptitude de l’équipe- les équipements électroniques assemblés sur satellite doit faire
ment à supporter sans aucune dégradation des environnements l’objet d’une qualification de son mode de report de façon repré-
mécaniques et thermomécaniques qu’il subira, donc de garantir : sentative de sa configuration sur le produit. Cette approche
permet de définir des critères d’acceptation des niveaux vibratoi-
– le respect de la spécification de raideur visant à assurer le décou-
res, qui sont ensuite comparés à ceux calculés lors des analyses,
plage dynamique vis-à-vis de la structure porteuse, en vérifiant que
puis mesurés au niveau des composants lors des essais
les premières fréquences propres sont supérieures à la spécification ;
d’environnement.
– l’intégrité fonctionnelle des cartes électroniques, en s’assurant
que les niveaux restitués au droit des composants sont inférieurs Le mode de report envisagé doit comprendre une solution de
aux niveaux pour lesquels ils ont été qualifiés expérimentalement ; type nominale, ainsi qu’une autre solution de remplacement en
– l’intégrité structurale en s’assurant que les contraintes dans les cas d’échec de la solution nominale. Les réparations potentielles
différentes parties sont inférieures aux critères de résistance des sont également à prendre en compte, principalement sur la base
matériaux considérés. de méthodes et de procédés manuels. En effet, les cartes électroni-
ques ont un coût élevé (plusieurs dizaines de milliers d’euros), elles
Le tableau 1 décrit un exemple de spectre vibratoire.
peuvent être amenées à être réparées lors de leur cycle de vie au
sol faisant suite à différentes raisons : par exemple, un aléa lors
1.1.1 Méthodologie de la fabrication, une modification de design, une erreur détectée
Le calcul analytique ne peut permettre d’obtenir, au stade de lors des tests électriques.
l’avant-projet de définition, que des ordres de grandeur pouvant Les essais de qualification des modes de report des composants
confirmer de façon préliminaire des choix d’architecture mécanique électroniques sont menés avec un outillage représentatif commu-
pour les équipements électroniques. Seule une analyse par élé- nément appelé « véhicule de test ».
ments finis permet d’estimer avec suffisamment de fiabilité les fré-
quences propres d’une carte électronique avec un mode de fixation La qualification du report peut être spécifique à une affaire parti-
défini. Un certain nombre d’informations doivent être collectées en culière, mais il est préférable de réaliser une qualification multipro-
préalable à l’analyse mécanique : jet pour laquelle les résultats peuvent être aisément réutilisés.
– les données du sous-ensemble dans lequel la carte électro-
nique est montée : dimensions, bilan de masse détaillé, nomencla- 1.1.3 Déformation des composants
ture et caractéristiques des matériaux utilisés notamment pour les
parties mécaniques (exemple le raidisseur) ; il est important de La terminaison d’un composant peut être différente selon la fonc-
noter que le circuit imprimé (PCB) est considéré comme un seul tion demandée (électronique, mécanique, thermique…) et le four-
matériau, en effet il n’existe pas de modélisation fiable sur les nisseur de ce composant. L’interconnexion peut être de différents
empilages des PCB ; types : pattes en alliage métallique revêtus d’une finition, pistons,
colonnes, billes…
Tableau 1 – Exemple de spectre vibratoire Lors des sollicitations mécaniques et thermomécaniques appli-
quées, une déformation a lieu, générant des contraintes qui peu-
Perpendiculaire au plan de vent dégrader la connexion (patte et/ou brasure, colle…), pour le
Parallèle au plan de montage boı̂tier du composant ou pour le circuit imprimé. La forme de la
montage
(x, y) connexion doit donc être définie en fonction de ces contraintes, ce
(z)
qui est difficilement imposable aux fournisseurs de composants
Fréquences Niveau de Fréquences électroniques standards. Il est plus facile de prendre en compte
Niveau de DSP cet aspect lors de développement de boı̂tiers spécifiques pour les
(en Hz) DSP (en Hz)
hybrides par exemple.
20 à 80 + 6 dB/oct. 20 à 100 + 6 dB/ oct. Les déformations sont dues à :
80 à 600 2
0,2 g / Hz 100 à 600 0,1 g2/ Hz – l’environnement thermomécanique : la différence de dilatation
entre le circuit imprimé et le matériau de la connexion sollicite
600 à 2 000 - 6 dB/ oct. 600 à 2 000 - 4,1 dB/ oct. essentiellement la partie verticale de la connexion ;
– l’environnement mécanique : la déformée modale du circuit
Global : 13,9 g Global : 10,3 g RMS imprimé sollicite la partie horizontale de la connexion ainsi que la
soudure sur le circuit.
DSP : densité spectrale de puissance
RMS : root mean square Quelques exemples de connexions de composants sur les cartes
électroniques sont illustrés dans les figures 1, 2, 3 et 4.
83
Référence Internet
E3572
2
Connexions en forme de pattes
dont une partie est étamée
Connecteurs
Fils
Fil d’Sn/Pb
Circuit imprimé
84
Référence Internet
E3572
Déplacement (mm)
4,06 ∙ 10–1
3,48 ∙ 10–1
2,90 ∙ 10–1
2,32 ∙ 10–1
1,73 ∙ 10–1
1,15 ∙ 10–1
5,66 ∙ 10–2
–1,68 ∙ 10–3
2
–6,00 ∙ 10–2
–1,18 ∙ 10–1
–1,77 ∙ 10–1
z
Figure 6 – Mode de carte à 525 Hz
x y
Déplacement (mm)
1,56
Figure 5 – Modèle d’équipement par éléments finis
1,40
l’équipement à développer (spécification particulière ou générique,
suivant les cas). 1,24
7,71 ∙ 10–1
& Marges de calcul et facteurs de sécurité
Les facteurs de sécurité à prendre en compte au niveau des 6,15 ∙ 10–1
résultats sont définis par la spécification particulière à l’équipement
4,58 ∙ 10–1
ou dans une spécification générique applicable à une famille de
produits. 3,01 ∙ 10–1
Il en est de même pour la formulation de la marge de sécurité
1,45 ∙ 10–1
qui est déduite du taux de contraintes ou d’efforts induits dans
l’équipement. Cette marge doit être positive pour valider la 1,22 ∙ 10–2
conception.
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Référence Internet
E3572
17 x x
26 z z
58 y y
Carte boucle de phase Côté du quartz
56 y y
19 x x
33 z z
Le tableau 3 présente un exemple des réponses en niveau aléa- fixation doivent toujours être rattachés à une structure localement
toire (en accélération g RMS) pour différents sous-ensembles d’un raidie.
équipement. À défaut, les risques suivants peuvent apparaı̂tre :
Ces niveaux sont ensuite comparés aux niveaux maximaux issus – fissuration de la cloison support du circuit imprimé ;
des programmes de qualification des composants. – fissurations des interconnexions composants-PCB, fissurations
des collages et des joints brasés, fissurations des boı̂tiers cérami-
1.1.5 Recommandations ques des composants… ;
Au niveau de l’impact de l’environnement mécanique sur la – couplage de masses sans raideur entre circuit imprimé et
conception des cartes électroniques, la règle principale est le res- structure ;
pect des contraintes de masse et de raideur. – dégradation de l’amortissement effectif sur la carte électronique.
La règle du découplage fréquentiel doit s’appliquer à tous les & Report des composants
niveaux, y compris pour les circuits imprimés :
La figure 8 présente quelques composants maintenus par col-
F2 > 2 F1 lage qui nécessitent ce renfort supplémentaire.
Les composants les plus sensibles doivent être localisés à proxi-
Ce découplage fréquentiel doit être respecté afin de ne pas avoir mité des zones de fixation afin d’obtenir un niveau de raideur maxi-
une amplification de résonance dont les conséquences seraient for- mum et de minimiser l’amplification par la carte des niveaux vibra-
tement dommageables. De façon générale, les fréquences de réso- toires injectés par la structure de l’équipement. La figure 9 montre
nance de l’équipement doivent être supérieures à 150 Hz de façon à le cas d’un composant sensible aux sollicitations mécaniques
assurer le découplage fréquentiel nécessaire par rapport aux pan- implanté sur la carte dans une zone « mécaniquement raidie » par
neaux satellites sur lesquels ils sont montés. Plus les fréquences la proximité des fixations de cette carte sur son raidisseur.
de résonance sont élevées, moins il y a de déplacements et donc
moins de contraintes mécaniques.
& Fixations du circuit imprimé 1.2 Radiations cosmiques
Il faut prévoir des zones de fixation dans les structures des équi- En ce qui concerne les radiations, les sollicitations sont induites
pements pour le maintien des cartes électroniques. Ces points de par le champ magnétique terrestre et par l’absence d’atmosphère.
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2
Parution : mai 2007
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E3585
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E3585
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2
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E3586
2
Consultant 3JConseil
Glossaire.............................................................................................................. E 3 585
1. Technologies des cartes ......................................................................... E 3 586 - 2
1.1 Circuit imprimé multicouche ...................................................................... — 2
1.2 Technologie microvia ou HDI...................................................................... — 3
1.3 Couches externes......................................................................................... — 4
1.4 Matériaux ..................................................................................................... — 4
1.5 Cartes électro-optiques ............................................................................... — 5
2. Technologies d’assemblage et d’interconnexion ............................ — 6
2.1 Évolution des composants.......................................................................... — 6
2.2 Assemblage des composants..................................................................... — 8
2.3 Packaging des mémoires ............................................................................ — 8
2.4 Contraintes thermomécaniques ................................................................. — 9
3. Test et assurance qualité des cartes informatiques ...................... — 11
3.1 Vérification et contrôle des cartes.............................................................. — 11
3.2 Assurance de la qualité et fiabilité des cartes ........................................... — 11
3.3 Qualité et fiabilité des composants............................................................ — 13
4. Méthodologie de conception................................................................ — 13
4.1 Tracé des cartes imprimées ........................................................................ — 13
4.2 Outils de simulation .................................................................................... — 14
4.3 Autres contraintes ....................................................................................... — 15
5. Conclusion et perspectives................................................................... — 15
Références bibliographiques ......................................................................... — 16
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Référence Internet
E3586
2
1. Technologies des cartes Trou traversant (via total) Trou enterré
Circuit biface
Le procédé d’interconnexion des composants électroniques le
plus couramment utilisé est le circuit imprimé sur lequel les Pastille Prépreg
composants sont assemblés par soudure, collage ou report direct.
Internes à trous enterrés 12 Figure 1 – Technologie multicouche « classique » (source Maine CI)
Internes logiques 18 à 35
Masse ou tension 18 à 70
La densité de cette technologie est limitée par les pastilles
placées autour des trous et qui permettent de compenser la
Pour les conducteurs de masse et tension (alimentations), on
précision de positionnement des outils de perçage.
recherche la plus grande épaisseur de cuivre pour limiter les pertes
et éviter les effets de boucle. À l’inverse pour les couches internes, La suppression des trous traversant pour fixer les composants (§
une couche de cuivre mince (9 à 18 µm) améliore les tolérances de 1.2) a largement contribué à améliorer la densité des circuits impri-
gravure chimique des conducteurs. més.
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Référence Internet
E3586
Microvia
A
Signal 6
Signal 5 2 couches
microvias
Signal 4
Signal 3
Masse
Multicouche
Tension B de base
Trou traversant
Signal 2
Signal 1 Caractéristique
Épaisseur Cl central (typique)
Valeurs (µm)
600 à 1 000
2
A microvia diamètre 80 à 100 µm
Diamètre de perçage du CI central 200 à 300
B trou interne diamètre 300 µm Diamètre de perçage microvias 100
a 2 couches microvias + 6 couches standards Diamètre pastille externe microvia 350 à 400
Diamètre pastille interne microvia 300 à 350
Diélectrique microvia 70
Cuivre de base externe 12
Diamètre pastille trou enterré 350
Diamètre de perçage trou enterré 150
Trait interne 75 à 100
Trait externe 75 à 125
Diamètre de perçage trou via total ⭓ 250
Pastille interne trou total ø trou + 250 à 400
b détail d’un microvia percé au laser Isolement interne 100 à 125
Isolement externe 110 à 125
Microvia percé 1 couche Épargne trou total ø trou + 250 à 400
au laser ø 80 µm microvia RCF
Facteur de forme trou (microvias) ⭐1
Facteur de forme trou (CI total) 8 à 10
93
Référence Internet
E3586
passifs) ou bien montés en surface avec des pas très fins, cette
Plages méthode facilite le routage des cartes. Il est possible de percer des
microvias dans les plots de connexion des composants (via in pad )
alors que le multicouche traditionnel demande de relier ces plots à
un conducteur lui-même connecté à un trou traversant.
Avec une plus grande densité et en réduisant le nombre de
couches nécessaires pour réaliser la même fonction, la technologie
HDI peut se révéler plus économique (figure 4).
Un autre avantage de la technologie microvia consiste en
l’amélioration de l’intégrité des signaux par la réduction des
dimensions et la diminution des inductances et capacités parasites
vias traversantes microvias dans les plages
des vias standards. Cela contribue ainsi à diminuer les couplages
2 a circuits à vias et microvias et les réflexions parasites des signaux à grande vitesse. L’utilisation
des microvias dans les plots des condensateurs de découplage
permet aussi de diminuer le bruit de commutation.
b circuit standard
1.4 Matériaux
Figure 4 – Augmentation de la densité d’interconnexion grâce aux Comme nous l’avons vu précédemment, les performances de la
microvias carte sont très dépendantes de celles des matériaux utilisés.
Dans le tableau 1, les caractéristiques de matériaux diélectriques
La technologie SBU est aujourd’hui la plus utilisée industriel- actuellement utilisés pour réaliser des cartes informatiques sont
lement. La méthode PID (diélectrique photosensible) est surtout données.
utilisée dans le cas de circuits imprimés à très haute densité d’inté- En plus de leurs propriétés électriques et mécaniques, ces
gration, par exemple pour la réalisation de boîtiers en matériaux produits doivent être compatibles avec les dernières exigences
organiques réalisés pour le packaging de puces VLSI ou la réalisa- environnementales RoHS et WEEE (voir § 4.3). (0)
tion de systèmes in package (SIP).
Fabricant Isola IS420 Polyclad 370 HR Nelco 4000 - 12 Baimo Corp. Roger
Absorption humidité (%) 0,10 0,15 0,09 0,19 0,04
Tg (oC) 170 180 190 à 200 > 250 280
TCE xy (ppm) 12 à 15 14 à 16 12 à 15 16 à 17 11 à 14
TCE z (< Tg) (ppm) 40 50 à 250 60 55 50
Constante diélectrique à 1 GHz 4,8 4,4 3,9 4,3 3,4
Constante diélectrique à 10 GHz 5,1 4,5 3,6 3,48
Pertes à 1 GHz 0,013 0,016 0,010 0,008 0,003
Pertes à 10 GHz 0,015 0,018 0,008 0,003
TCE : coefficient de dilatation thermique
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Dissipation thermique
dans les systèmes électroniques
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— à la température ;
— à l’action de l’humidité : elle favorise la corrosion, entraîne des modifica-
tions de résistances d’isolement et intervient au cours des échanges thermiques
au niveau des conductivités thermiques qui varient avec la teneur en eau ;
— à la pression atmosphérique : intervenant dans la ventilation destinée à
évacuer la puissance dissipée ainsi que dans le renouvellement d’air ;
— au rayonnement solaire qui peut provoquer un échauffement supplémen-
taire non négligeable.
D’autres contraintes climatiques peuvent intervenir telles la pluie, le vent, la
neige, le verglas, la rosée, le brouillard... suivant le lieu et la période d’utilisation.
2
Tous les composants électroniques sont sensibles à la température : ils ont des
performances médiocres en dehors de certaines limites de température et peu-
vent être détruits si la température est largement en dehors de ce domaine de
fonctionnement. Les domaines de fonctionnement sont spécifiés par les fabri-
cants et sont couramment les suivants :
— industrie : 0 à 70 ˚C ;
— civil : − 20 à + 85 ˚C ;
— militaire : − 55 à 125 ˚C.
La température maximale de fonctionnement garanti est toujours mentionnée
par le fabricant. L’influence de la température se manifeste sur :
— les performances électriques : la température peut être une valeur limite au-
delà de laquelle le fonctionnement n’est plus garanti, des dérives des paramè-
tres provoquent une diminution des performances pouvant aller plus ou moins
brutalement jusqu’à la défaillance ;
— le packaging qui est soumis à des gradients de température très importants.
Il existe des températures critiques pour lesquelles se produisent des change-
ments d’état, de structure physique... Le fluage et le relâchement des contraintes
dans les matériaux sont accélérés par la température et peuvent conduire à des
ruptures d’éléments ;
— les cycles thermiques auxquels sont soumis des matériaux reliés entre eux
et de coefficient de dilatation différent induisent des forces très importantes qui
peuvent conduire à une rupture instantanée ou créer une fatigue qui provoque
une rupture à plus ou moins long terme ;
— le taux de défauts des composants suit une loi d’Arrhenius en fonction de la
température.
L’évacuation de la chaleur est donc un problème crucial. L’objectif du refroidis-
sement des équipements électroniques est donc de maintenir la température de
chaque élément à sa température nominale de fonctionnement.
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∆Tconduction = Rconduction Φ
Tableau 1 – Conductivité thermique de quelques matériaux
L
R conduction = ------- résistance thermique conductive (K · W−1). λ
λS Matériau
(W · m−1 · K−1)
La conductivité thermique λ (W · m−1 · K−1) d’un corps caractérise
sa propriété à transmettre la chaleur. Généralement, les bons con- Métaux et alliages
ducteurs thermiques sont aussi de bons conducteurs électriques.
Fréquemment, on a besoin d’isoler électriquement un circuit tout en Acier inox 321 14,5
assurant un bon contact thermique, on utilise alors une feuille iso- 410 24
lante de faible épaisseur et de matériau bon conducteur de la cha-
leur comme l’oxyde de béryllium (tableau 1). Acier bas carbone 67
2
La recherche du champ de température dans un système matériel Aluminium 216,5
se fait par la résolution, dans tous les matériaux, de l’équation de la Argent 417,5
chaleur avec les conditions initiales et aux limites. Entre deux maté-
riaux, le schéma du contact imparfait avec la notion de résistance Béryllium 177
thermique de contact correspond le mieux aux conditions réelles. Cuivre-béryllium 106,5
Les problèmes de conduction peuvent être classés en deux grandes
catégories : Cuivre 394
— les problèmes permanents où le champ de température est Étain 63
indépendant du temps et où la notion de résistance thermique est Fer 67
très importante et utile ;
— les problèmes dépendant du temps : transitoires et/ou périodi- Kovar 17
ques dans lesquels les notions de diffusivité thermique, d’effusivité Laiton 122
et de constante de temps jouent un rôle important.
Magnésium 157,5
Les différents paramètres qui interviennent en conduction sont
donc : Molybdène 130
— la nature du matériau ; Monel 20
— la géométrie du conducteur de la chaleur ;
— les interfaces thermiques entre les différents conducteurs. Nickel 90,5
Or 291,5
1.2 Rayonnement Plomb 34,5
Titane 16
Le rayonnement est la seule transmission d’énergie sans Tungstène 197
aucun support matériel. Tout corps matériel, à une température Zinc 102,5
différente du zéro absolu, émet à sa surface un rayonnement
fonction de sa température et de son état de surface. Il peut éga- Semi-conducteurs
lement absorber tout ou partie du rayonnement qu’il reçoit des Arséniure de gallium 59
surfaces environnantes, de l’atmosphère ambiante et du rayon-
nement solaire. Le bilan thermique entre les flux partant et inci- Silicium pur 145,5
dent avec introduction de facteurs de forme constitue l’échange Silicium dopé (ρ = 0,0025 Ω · cm) (1) 98,5
de chaleur au niveau de ce corps.
Isolateurs
Air 0,03
Les facteurs d’émission et d’absorption dépendent généralement
de la longueur d’onde. On définit des corps gris, à émission diffuse, Alumine 99,5 % 27,5
par une émissivité constante, l’absorptivité a alors même valeur. 85 % 12
Dans de très nombreux cas, nous aurons affaire en électronique à
des corps gris (tableau 2). Béryllia 99,5 % 197
Le flux transféré par rayonnement dépend de : 97 % 157,5
— la température de la surface rayonnante (en kelvin) ; 95 % 118
— la température de l’environnement (en kelvin) ;
— l’état de surface ; Nitrate de bore 39,5
— la présence ou non d’écrans protecteurs (facteurs de forme). Diamant 630
Φ = S 1 F 12 σ [ T 14 Ð T 24 ] Époxy 0,20
avec Φ le flux (W) échangé entre deux surfaces S1 et S2 Époxy conducteur thermique 0,80
(m2), de températures T1 et T2 (K), Mica 0,70
σ la constante de Stéfan (5,67 · 10−8 W · m−2 · K−4), Mylar 0,20
F12 le facteur de forme gris, qui dépend de la Phénolic 0,20
géométrie des surfaces, de leur position relative,
de leur nature ainsi que de leur état de surface : Graisse de silicone 0,20
1 Ruban de silicone 0,20
F 12 = -----------------------------------------------------------
1 Ð ε1 1 1 Ð ε2 S1 Téflon 0,20
-------------- + ------- + -------------- ------
ε1 f 12 ε2 S2 Verre 0,80
avec f12 facteur de forme purement géométrique. (1) ρ résistivité électrique
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Feuille d’acier laminé 0,66
Figure 1 – Facteur de réduction d’aire
Noir de fumée 0,95
Peinture d’aluminium 0,27 à 0,67
Peinture à l’huile (couleur indifférente) 0,92
1.3 Convection
Vernis 0,90
Zirconium enduit sur molybdène 0,65
La convection apparaît lorsqu’une partie d’un système non
Il existe des tables donnant f12 pour des configurations géométri- isotherme est en mouvement par rapport à une autre : un trans-
ques variées. Citons celles rencontrées le plus souvent en électroni- fert macroscopique de masse entraîne un transfert de chaleur à
que. l’échelle macroscopique, qui se trouve couplé au transfert à
l’échelle élémentaire par conduction. L’existence d’un champ de
■ Deux plans infinis et parallèles ou deux surfaces en influence
vitesse modifie considérablement le transfert conductif. L’effet
totale :
de la convection est, en général, d’autant plus important que les
1 vitesses sont élevées.
F 12 = ---------------------------
1 1
----- + ----- Ð 1
ε1 ε2
On distingue deux types de convection suivant la cause du
ainsi mouvement :
σ [ T 14
Ð T 24 ] S 1 — la convection forcée lorsque le mouvement est dû à une action
Φ = ------------------------------------- externe : ventilateur, pompe... ;
1 1
----- + ----- Ð 1 — la convection naturelle lorsque le mouvement est dû aux
ε1 ε2 variations de masse volumique (poussée d’Archimède) dans un
champ de forces massiques (pesanteur, force centrifuge, force de
■ Rayonnement entre un plan et une masse gazeuse (H2O, CO2, Coriolis...).
CO... de l’air ambiant absorbent et émettent du rayonnement) :
Un problème de convection est régi par les équations de conser-
Sσ [ T p4 Ð T g4 ] vation de la masse, de la quantité de mouvement et de l’énergie.
Φ = ----------------------------------- Ainsi, le problème thermique est couplé à un problème de mécani-
1 1
----- + ----- Ð 1 que des fluides. Les écoulements convectifs peuvent être laminaires
εp εg (filets fluides bien parallèles) ou turbulents (fluctuations de vitesse
Si la surface S est très faible devant la masse gazeuse (ce qui est aléatoires en grandeur et fréquence mais statistiquement station-
le cas en électronique, le volume du composant est faible devant le naires). Le passage du régime laminaire au régime turbulent dans
volume de l’air ambiant) : des situations simples se fait pour des valeurs critiques de groupe-
ments sans dimension : le nombre de Reynolds Re en écoulement
Φ = Sε p σ [ T p4 Ð T g4 ] forcé et le nombre de Grashof Gr en écoulement naturel. L’appari-
tion de la turbulence, comme en électronique, est bien souvent due
■ Radiateur composé d’ailettes : à la présence d’aspérités.
Φ = RSε Pσ [ T 4P Ð T g4 ] Le flux thermique pariétal est relié à l’écart de température carac-
téristique de l’échange thermique paroi-fluide par la relation de
avec S surface externe du radiateur (m2), Newton :
TP température de cette surface (K), Φp = hS (Tp − Tf)
εP émissivité de cette surface,
avec Φp flux pariétal (W),
Tg température du gaz (K),
h coefficient de transfert convectif ou coefficient
R facteur de réduction d’aire dû au phénomène d’échange convectif (W · m−2 · K−1),
d’écran entre les ailettes, donné par la figure 1.
Tp température de la paroi (K),
Pour linéariser l’expression du flux thermique échangé, on intro- Tf température du fluide au loin (convection
duit un coefficient d’échange radiatif hray : externe) ou température de mélange du fluide
Φ = Sh ray [ T p Ð T g ] (convection interne) (K).
Ce coefficient, en électronique, est de l’ordre de 0,5 à 10 W · m−2 · K−1 : convectif = R convectif Φ
∆ T transfert transfert
radiatif = R radiatif Φ
1
∆ T transfert transfert
convectif
avec R transfert = -------- résistance thermique de transfert convectif.
hS
1
radiatif
avec R transfert = --------------- résistance thermique de transfert radiatif. La détermination du coefficient h passe par le calcul du nombre
h ray S de Nusselt Nu.
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1. Vibrations .................................................................................................. E 3 954 - 2
1.1 Définition ..................................................................................................... — 2
1.2 Représentation mathématique .................................................................. — 2
2. Vibrations et théorie des plaques....................................................... — 3
2.1 Calcul de la réponse en déplacement et de la fréquence propre
d’une plaque................................................................................................ — 3
2.2 Conversion d’une vibration définie par une accélération
en déplacement........................................................................................... — 3
2.3 Spectre de dommage par fatigue .............................................................. — 4
3. Dommage appliqué au système .......................................................... — 6
3.1 Déplacement relatif entre une carte électronique et un composant ...... — 6
3.2 Modélisation mathématique du système ................................................. — 6
3.3 Calcul du dommage.................................................................................... — 7
4. Conclusion................................................................................................. — 7
Pour en savoir plus .......................................................................................... Doc. E 3 954
vibrations causées par le frottement de l’air peuvent avoir des effets extrême-
ment dangereux, et doivent être pris en compte dès le début d’un projet.
Cet article présente une méthode d’analyse de la résistance aux vibrations des
cartes électroniques et de leurs composants, permettant de faire une estimation
rapide des risques de rupture par fatigue. Ces résultats sont particulièrement
intéressants avant de réaliser un calcul par éléments finis, méthode plus précise
mais aussi plus coûteuse en temps et en ressources matérielles.
Nous abordons cette problématique en rappelant tout d’abord des notions
générales propres à la mécanique vibratoire, puis en étudiant la réponse aux
vibrations des cartes électroniques (modélisées par des plaques), pour enfin
analyser l’effet des déformations des cartes électroniques sur leurs compo-
sants, et comment calculer leur durée de vie.
Un tableau regroupant les résultats classiques est fourni au lecteur, qui
pourra également compléter son étude en consultant les ouvrages signalés
dans la bibliographie pour des systèmes plus complexes.
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MÉTHODE D’ANALYSE DES CARTES ÉLECTRONIQUES SOUMISES À DES VIBRATIONS ENVIRONNEMENTALES ________________________________________
1. Vibrations
0,4
2
ces d’oscillations par seconde.
– 0,1
Dans le cadre des vibrations mécaniques appliquées aux cartes
électroniques, l’amplitude des vibrations est fréquemment expri- – 0,2
mée en unité g, l’accélération due à la pesanteur terrestre g, ou en
m.s-2 (1 g = 9,81 m.s-2), tandis que la fréquence est exprimée en – 0,3
hertz (Hz) ou s-1.
– 0,4
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
1.2 Représentation mathématique Temps (s)
100
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