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La thérapeutique fonctionnelle

Dr Bensadok
1. Introduction :
De nombreuses anomalies en orthopédie dento-faciale ont pour étiologie les troubles fonctionnels de la
respiration, la déglutition, la phonation et de la mastication.
Ces fonctions effectuées d’une façon anormale influencent le comportement neuro-musculaire des éléments
qui exécutent ces fonctions qui auront une incidence sur les dents, les procès alvéolo-dentaires, les
parafonctions se surajoutent à ces phénomènes.
La thérapeutique fonctionnelle, née en Europe au XXème siècle a été longtemps négligée au profit d’autres
thérapeutiques utilisant des dispositifs mécaniques permettant de donner des résultats plus évidents et
surtout plus rapides, et pourtant nombreuses ont été les observations cliniques qui ont prouvé l’efficacité de
la thérapeutique fonctionnelle.
Désormais, elle est une partie intégrante de l’arsenal thérapeutique orthodontique qui se propose par les
seules forces naturelles musculaires de corriger des dysmorphoses maxillo-mandibulaires et dento-alvéolaire

2. définition :
✔ La thérapeutique fonctionnelle est toute thérapeutique qui consiste en la correction d’une dysfonction à
l’origine d’une dysmorphose ou à la suppression d’une parafonction ou d’un tic susceptible de perturber
le bon équilibre bucco-dentaire.
✔ la thérapeutique fonctionnelle une attitude de traitement qui consiste à rétablir une fonction normale,
avec ou sans appareil, et à obtenir des effets orthopédiques et/ou orthodontiques secondaires à cette
thérapeutique fonctionnelle

3. Rappel :

Les différentes fonctions manducatrices participent au développement de la face et donc à l’établissement de


l’occlusion ; c’est l’équilibre entre les différents groupes musculaires sollicités par les fonctions oro-faciales qui va tout
au long de la croissance permettre un développement harmonieux.

● Lorsque l’équilibre des masses musculaires antagonistes est rompu lors des différentes fonctions, dans le cas
où il existe une dysfonction, une parafonction ou des troubles posturales de l’enveloppe faciale et de la
langue entrainera des dysmorphoses osseuses, alvéolaires et dentaires car la forme et la fonction sont
étroitement liées.

● Interaction forme - fonction :


Il existe une corrélation très étroite entre la morphologie d’une structure et la matrice fonctionnelle, l’une se trouve
modifiée sous l’influence de l’autre. De ce fait, on distingue deux grands courants : un premier : mécaniste, et un
second : fonctionnaliste :

⮚ Théorie des mécanistes (Américains):


Les unanimes de cette théorie pensent que la fonction suit la forme, c'est-à-dire que les dysmorphoses sont à
l’origine des dysfonctions. Ils préconisent la correction de ces dysmorphoses par l’utilisation de forces mécaniques. Le
rétablissement de la fonction se fera simultanément.

⮚ Théorie des fonctionnalistes (Européens):


Dans cette théorie, c’est la fonction qui crée la forme. Selon ROUX, les troubles du développement squelettique
trouvent leur origine dans des défauts posturaux et des dysfonctions des appareils de soutien.

4. Les buts de la thérapeutique fonctionnelle :

La thérapeutique fonctionnelle peut être utilisée dans le cadre de :

✔ La prévention et de l’interception : grâce à la motivation précoce des patients sur les problèmes
orthopédiques qui peuvent survenir des différents troubles du Système Neuro-Musculaire, des dents, des
maxillaires, de l’occlusion.
✔ Corriger les comportements neuromusculaires anormaux (dyspraxies) afin d’acquérir de nouveaux
automatismes, et continuer à normaliser des fonctions à l’aide d’exerciseurs du CNM
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✔ La contention : afin de prévenir les récidives, par l’intégration de nouveaux reflexes et d’une posture rectifiée
indispensable au maintien des corrections.

5 - Les différents volets de la thérapeutique fonctionnelle


La thérapeutique fonctionnelle utilise des méthodes non mécaniques précoces et peut recourir à un âge avancé à
une thérapeutique mécanique.

De ce fait, deux grands volets s’offre à nous :


 La thérapeutique fonctionnelle non mécanique
 La thérapeutique fonctionnelle mécanique

Petit distingue la rééducation active dite musculante, de la rééducation passive

5-1/La thérapeutique fonctionnelle non mécanique :


Ou appelé rééducation neuro musculaire active, fondée sur la volonté et myothérapie fonctionnelle sans avoir
recours à l’emploi des appareillages
5-1-1-Les principes de la thérapeutique fonctionnelle non mécanique : La
modification du schéma corporel passe par trois étapes :
1-la découverte consciente du nouveau comportement à acquérir (faire prendre conscience au patient des postures
et des praxies erronées et lui montrer les postures et les praxies correctes).
2- la mise en œuvre d'un travail musculaire favorisant l'adoption volontaire de ce nouveau comportement (donner
les moyens au patient de s'adapter à cette nouvelle fonction).
3- l'obtention de l'automatisation des fonctions et la création d'un nouveau comportement réflexe. Par des
mouvements volontaires répétitifs et conscients qui vont créer de nouvelles conduites motrices et qui deviendront
par la suite réflexes.
5-1-2-Le moment de la thérapeutique fonctionnelle non mécanique
L'âge le plus favorable se situe vers 8 — 9 ans, en ce qui concerne la rééducation de la position et de la fonction
linguales. Avant ce stade de maturité de l'organisation sensori - motrice, on risque de se heurter au «
désintéressement» de l'enfant qui aura du mal à automatiser les bonnes positions.
Par contre, il semble que la rééducation respiratoire puisse être entreprise assez tôt dès l’âge de 5 ans, complétées
par une rééducation de la position linguale un ou deux ans plus tard.
L'âge de l’enfant, son psychisme, sa possibilité de coopération sont donc des facteurs importants en matière de
thérapeutique rééducative.
5-1-3-Les moyens de la thérapeutique fonctionnelle non mécaniques :

5-1-3-1/La myothérapie

Proposée par A. Rogers en 1918, qui cherche à augmenter la puissance de certains muscles (orbiculaire, propulseurs
et élévateurs de la mandibule) par des exercices appropriés.
La myothérapie ne modifie pas le jeu d’une fonction, contrairement à la rééducation.
Techniques :
La myothérapie regroupe des exercices spécifiques à chaque muscle des lèvres ou de la langue, de façon à corriger
les pathologies de l'équilibre fonctionnel entre les forces oro-faciales excentriques et concentriques.
La durée de la myothérapie est importante : GRABER recommande 15 à 30 minutes d'exercices quotidiens pendant
4 à 6 mois.

La myothérapie linguale :

Demander à l’enfant de balayer le palais avec la pointe de sa langue pour lui permettre de ressentir les différentes
zones du palais : lisse ou bosselée.
On lui demande alors de placer la pointe de la langue sur la “Zone bosselée” derrière les incisives. Une fois que la
position est bonne, il faudra que le patient réalise un travail quotidien en plaçant correctement sa langue. Chaque
fois qu’il le fait, il le note sur un carnet de suivi
L’enfant doit ensuite poser la pointe de la langue derrière cette zone, et l’y maintenir.

 Claquement de la langue : CLAC / CLOC ( pas de Cheval )

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Claquer la langue 20 fois de suite et ceci tous les soirs, dès la première séance, en exigeant que la pointe de la langue
redescende sur le plancher buccal.
Demandez le claquement de langue 40 fois dès la deuxième semaine. En suite, si cela est facile, sans fatigue, nous
demandons ce même claquement avec deux sons A et O.

 Exercice de la cuillère (Exercice de l'appui de la pointe de la langue)

Nous rencontrons des patients dont la force musculaire de la pointe est tout à fait insuffisante.
On demande au patient de sortir la langue de la cavité buccale et d'appuyer la pointe dans le creux d'une petite
cuillère ou sur un abaisse-langue en bois, cet objet étant repoussé par la main. C'est un exercice doit être maintenu 3
à 5 secondes, 10 fois de suite, tous les jours pendant plusieurs semaines.

 langue de chat, langue de rat :

Contracter fortement la langue en affinant la pointe, l’étaler à nouveau. Cet exercice permet de tonifier la langue.
La myothérapie labiale:

 Exercice pour la lèvre supérieure :

Le patient doit maintenir fortement sa lèvre inférieure avec ses doigts le plus bas possible. Il doit alors essayer de
fermer la bouche avec sa seule lèvre supérieure en la descendant le plus bas possible. Cet effort doit être maintenu 3
à 5 secondes et répété dix fois de suite tous les jours.
Cet exercice renforce musculairement la lèvre supérieure ce qui lui permet de se mobiliser.
 Exercice de la lèvre inférieure :
Il s'agit de monter la lèvre inférieure le plus haut possible sur la lèvre supérieure et de l'appuyer fortement. Le
patient doit maintenir l'appui 3 à 5 secondes et répéter l'exercice une dizaine de fois tous les jours. Cela permet de
tonifier la lèvre inférieure, d'étirer le sillon labiomentonnier.

 Exercice pour les deux lèvres :

Nous demandons au patient de tenir entre ses lèvres un abaisse-langue en bois dans le plan sagittal pendant 10
secondes d'affilée. Cet exercice devant être répété dix fois de suite, les lèvres doivent être jointes mais non plissées
pour faire travailler l'orbiculaire horizontal qui joint les lèvres et non l'orbiculaire oblique qui les plisse.
Au fur et à mesure de l'entraînement, on augmente le poids de l'abaisse-langue en y mettant une puis deux pinces à
linge, tout d'abord près des lèvres puis petit à petit vers l'extrémité distale.
Les exercices avec instruments à vent : La myothérapie des lèvres peut être améliorée par toute une série
d’exerciseurs. "Les instruments à vent", selon le mode de préhension de l’embouchure, peuvent également
constituer un moyen complémentaire et agréable de traitement.

•La flûte : malocclusion de classe II, la flûte augmente la tonicité de la lèvre supérieure
•La trompette : béance antérieure et hypotonicité labiale.

Myothérapie des propulseurs de la mandibule :

Dans le cas de rétrognathie : Avancer volontairement et lentement la mandibule le plus possible et la maintenir
propulsée pendant 10 sec, le mouvement devra être répété 10 fois.

Myothérapie des muscles masticateurs :

La tonification de ces muscles se fait par des exercices myotensifs en mastiquant du chewing-gum fluoré. Cette
musculation massetérine peut se faire également on demandant au patient de serrer les dents.

Myothérapie du buccinateur et de l’orbiculaire:

Tous les enfants ayant une déglutition atypique ont tendance à resserrer les lèvres pour déglutir, en contractant
l’orbiculaire et en étirant le buccinateur. L’exercice consiste à contracter le buccinateur en étirant les commissures
labiales « à faire le sourire jusqu’aux oreilles », les dents doivent être en occlusion sans crispation pendant l’exercice.

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L’exercice est fait 10 fois par jour sauf en cas de fatigue (très fréquente). L’enfant doit contrôler la symétrie de
contraction en travaillant chez lui devant un miroir.

5-1-3-2/La rééducation neuro-musculaire : (voir cours rééducation neuromusculaire)

Définition : la rééducation ou thérapeutique comportementale


-La thérapeutique comportementale (ou «par rééducation») est «celle qui agit sur le système nerveux central pour
:-corriger les dysfonctions, Éliminer les para fonctions et, plus généralement, tous les comportements et les postures
qui perturbent la morphogenèse des arcades dentaires.»
-La thérapeutique comportementale ne doit pas, non plus, être confondue avec la myothérapie ; La myothérapie ne
modifie pas le jeu d’une fonction, contrairement à la rééducation.

(Voir cours rééducation neuromusculaire)

5-2 / La thérapeutique fonctionnelle mécanique

C’est une thérapeutique fonctionnelle « passive », car elle entraine indirectement et inconsciemment la
modification du comportement de la matrice fonctionnelle par l’intermédiaire des appareillages, qui peuvent
être exclusivement dédiés a des corrections ou exercer conjointement une action sur la croissance maxillaire et
mandibulaire

5.2.1-Les appareils rééducateurs de CNM :


Plusieurs types d’appareils peuvent contribuer à la correction des comportements dysfonctionnels :

5.2.1.1 Enveloppe linguale nocturne 

Créée par Bruno Bonnet, l'ELN constitue un rééducateur fonctionnel lingual et par suite comme correcteur
dento-alvéolo-squelettique.
● Description et mode d'action :
● Le toboggan antérieur et les parois latérales du tunnel bloquent les routes motrices de la langue
antérieurement et latéralement, la privant du contact avec respectivement les lèvres et les joues.
● L'ouverture sélective antérieure située au niveau de la papille rétro-incisive représente pour la langue une
cible tactile qui contribue à son élévation.
● L'ELN permet l'acquisition de la posture linguale haute et favorise l'installation inconsciente du programme
moteur encéphalique de déglutition mature.

⮚ Bonnet décrit des modifications structurales environnantes secondaires et spontanées, après quelques mois
de traitement par ELN :
- réduction de béance antérieure et/ou latérale.
- expansion transversale maxillaire,
- redressement d’axes incisifs,
● Mode d'utilisation
● L'ELN est portée la nuit et 1 heure par jour pendant environ 6 mois.
● L'ELN peut être utilisée avant l’engrammation cérébrale, un port précoce dès 5 ans est préféré

● Indications
L'ELN est indiquée dans toutes les dysmorphoses d'origine linguale :
▪ Béance alvéolaire, antérieure, latérale ou totale sur un schéma de cl I, cl II, cl III
▪ classes II d’origine fonctionnelle, en association avec tous les moyens
▪ classes III, en traitement précoce ou en contention de l'action du masque de Delaire
▪ en contention, lorsque la posture linguale a été modifiée

5.2.1.2 Cage à langue ou grille anti langue


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● Il s'agit d'un écran lingual antérieur métallique, positionné en regard des faces linguales des incisives
mandibulaires et supporté par une plaque palatine amovible Il fait obstacle à l'interposition linguale
antérieure et permet de développer un réflexe extéroceptif de repositionnement lingual. Cependant, il risque
d'entraîner une interposition linguale latérale.
● Ces types d’appareillages luttent directement contre l’effet de la dysfonction (langue) ou de la parafonction
(succion du pouce).
● Ces appareillages sont généralement indiqués pour les cas de béances fonctionnelles.

5.2.1.4 La Perle de TUCAT :

C’est une perle placée dans la région de la papille incisive d’une plaque palatine. Celle-ci peut tourner librement
autour de son axe fixé, permettant à la langue de jouer avec, et d’adopter une nouvelle posture en fonction et au
repos. Elle permet ou tente de corriger des troubles tels que la posture basse de la langue, déglutition
dysfonctionnelle en repositionnant la langue postérieurement.

5.2.1.5 les écrans d’interceptions :


Ce sont des écrans oraux conçus pour supprimer les interpositions et d’éviter les pressions musculaires (au niveau
des lèvres, joues, de la langue). Ils permettent d’éloigner l’enveloppe musculaire (centripète ou centrifuge) des
procès alvéolaires et des dents.

5.2.1.5.1 le lip bimper :


C’est un pare-choc, qui diminue la pression musculaire de la lèvre inférieure sur les incisives inférieures (lingualées
par hypertonicité de la lèvre inférieure, ou interposition de cette même lèvre entre les incisives exerçant une action
en fronde).

● Description :
Il est constitué d’un arc vestibulaire rigide de 0,9 mm de diamètre, distant de la face vestibulaire des dents sa
région antérieure est recouverte d’un bandeau en résine pour que la lèvre puisse prendre appui sans être lésée ;
puis il est monté sur appareil amovible

● Effets :
Il agit donc contre l’interposition labiale inférieure, et entraîne :

- Une vestibulo-version des incisives inférieures. La pression de la lèvre inférieure ne s’exerçant plus, seule
celle de la langue persiste.
- Un blocage ou une distalisation des molaires par transmission de la pression labiale au niveau molaire.
● Indication :
- Pour la conservation du Lee-Way en denture mixte.
- Pour la correction des linguo-versions du secteur incisif inférieur d’origine fonctionnelle ;
- Comme moyen d’ancrage en technique multibagues.

5.2.1.5.2 Écran buccal de Hinz. Il en existe différents modèles.


utilisé pour aider l'enfant à arrêter de sucer son pouce, de sucer la lèvre inférieure, d'utiliser sa tétine, et à reéduquer
sa ventilation nasale. Celui avec grille est indiqué pour les béances antérieures dues a l'interposition linguale

5.2.2.la thérapeutique fonctionnelle orthopédique : (Orthopédie fonctionnelle)


5.2.2.1. Définition :

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c'est la correction des anomalies basales en utilisant des appareils monoblocs activateurs qui transmet des stimulis
fonctionnels et qui joue alors un rôle de médiateur entre la musculature orofaciale, les maxillaires et l’ensemble
dentoalvéolaire dans l’exercice de toutes les fonctions de l’appareil manducateur .

5.2.2.3. Le moment opportun :


Ces thérapeutiques s'adressent à des patients qui présentent une croissance en quantité suffisante et de direction
favorable (rotation antérieure ou moyenne) sans compensation alvéolaire au niveau incisif.

Les traitements orthopédiques doivent être réalisés en période de croissance, l’âge idéal se situant entre 7 et 9 ans et
jusqu’à 12-13 ans. Au-delà, l’efficacité orthopédique est plus aléatoire, l’action porte alors sur la zone alvéolaire.
Tous les appareils orthopédiques nécessitent un port minimum de 12 à 14 heures par jour essentiellement nocturne,
pendant 10 à 12 mois environ. L’amovibilité de ces appareils fait que la coopération du patient est primordiale et
conditionne entre autres la réussite du traitement.

5.2.2.2. les moyens de l’orthopédie fonctionnelle :


Les appareils qu’utilise l’orthopédie fonctionnelle sont essentiellement des appareils passifs au moins
théoriquement. Nous retrouvons une grande variété de dispositifs:

● Les activateurs :
1.2.2.2.1. Définition :
• sont des appareils orthopédiques fonctionnels qui induisent une position de morsure mandibulaire inhabituelle,
reproductible, et guidée par un positionnement occlusal, muqueux ou mécanique.
• Ils activent les constituants de l’appareil manducateur, et leurs fonctions, afin de contribuer à la correction des
dysmorphoses squelettiques et dentoalvéolaires chez le patient en cours de croissance.

1.2.2.2.2. Le port de l’appareil :

Un port nocturne de l’appareil est fortement recommandé, du fait de l’augmentation de la sécrétion de


l’hormone de croissance pendant le sommeil.
La durée du port ne doit pas excéder 12heures/jour, parce que les processus physiologiques qui guident le
déplacement de la dentition tel que le « mécanisme de rail » ne pourra pas se dérouler.
La correction du décalage est obtenue au bout de 6 à 12 mois.

1.2.2.2.3. Classification des activateurs :

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⚫ LAUTROU a proposé une classification des différents types d'activateurs, classification fondée sur les
caractéristiques du dispositif qui provoque le changement de position de morsure mandibulaire :
* les activateurs rigides
*Les activateurs propulseurs à butée
*Les activateurs composites ou élastiques
*Les activateurs souples

les activateurs rigides


Ce sont des appareils rigides indéformable possède un interposition de la résine qui dicte à la mandibule une position
de morsure isométrique
1. le monobloc de robin : un appareil composé d’une plaque palatine avec deux gouttières dans lesquelles vient se
placer les dents inferieures en position corrigée ; cette plaque est fondue au milieu d’un vérin. Son port est de 12 à
14 /jour pendant 6 à 12 mois
L’activateur d'ANDERSSEN de cl II :
Il représente la variante la plus simple du monobloc de ROBIN.
Il correspond à un monobloc en résine formé par une plaque base maxillaire en contact avec le palais et qui sont
étend jusqu'à la face palatine des dents maxillaire.
-une plaque base mandibulaire qui recouvre la face linguale des dents mandibulaire et qui descend le long des
procès alvéolaire linguaux (ailette linguales).
-une interposition de résine reliant ces deux plaque et construite à partir d'une cire prise en position de propulsion
mandibulaire

● Mode d'action
✔ L'activateur d'Andresen est utilisé en hyperpropulsion. La position de propulsion provoque une contraction
des muscles ptérygoïdiens latéraux, ce qui stimule l'activité des centres de croissance mandibulaire.
✔ Cette position provoque également une mise en tension des muscles rétropulseurs. Celle-ci entraîne une
force inverse de recul qui est transmise, par l'intermédiaire de l'activateur, au maxillaire qui est alors freiné
dans sa croissance sagittale.
✔ Ainsi, l'action orthopédique de l'activateur se résume en une stimulation de la croissance mandibulaire et en
un freinage de la croissance maxillaire.
✔ De plus, il existe, en raison de l'effet tiroir, une action orthodontique :
- l'arcade maxillaire, dans son ensemble, à tendance à se verser distalement avec linguoversion des incisives
maxillaires ;

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- l'arcade mandibulaire, dans son ensemble, a tendance à se verser mésialement avec vestibuloversion des incisives
mandibulaires.

Les activateurs d’ANDRESSEN de cl III :


Il correspond à un monobloc de résine construit en rétropropulsion forcée.
Tout comme le monobloc de CLII décret précédemment, il comprend une plaque base maxillaire et une plaque base
MDB avec une interposition de la résine reliant ces deux plaques construites à partir d'une cire prise en position de
rétropropulsion mandibulaire.
un bandeau d'ESHLER épais qui maintient la mandibulaire en rétropropulsion, il doit se situé en position la plus
guigivale possible afin de se rapproche du centre de résistance des incisives et d'éviter leur linguo –version.
Mode d'action : la position de rétropropulsion forcée provoque par l'enregistrement de l'occlusion et maintenue
par le bandeau d'ECHLER bloque la croissance mandibulaire par diminution de l'activité des ptérygoïdiens latéraux.
Il est indiqué dans le cas d’une prognathie mandibulaire: secondaire à une antépulsion linguale ; de plus ;
l’interposition de la résine permet une déprogrammation musculaire et un repositionnement plus distal de la
mandibule.
Egalement ; la mandibule repositionnée tend à repousser l’appareil vers l’avant ; cette force transmise au maxillaire
par l’intermédiaire des indentations ; ce qui engendre un glissement mésial de l’arcade superieure et stimulation de
sa croissance
Donc ; l’activateur de la CL III à une action orthopédique ; en freinant la croissance mandibulaire ; et en stimulant la
croissance maxillaire
Il existe aussi une action orthodontique par l’effet tiroir des arcades alvéolo-dentaires
Un glissement distal de l’arcade inf avec une lingo- version des incisives
Un glissement mésial de l’arcade sup avec une vestibulo-version des incisives.

Bionator de BALTERS :
Il s’agit d’un monobloc rigide, réalisant un blocage bi maxillaire et comportant une anse palatine permettant la
stimulation linguale, et des arcs vestibulaires assurant l’éloignement de la musculature
Cet appareil va créer une bonne coordination fonctionnelle entre les muscles internes et externes de la bouche.
Porté 24h\24 en dehors des repas.
Les différents types :
Selon les anomalies, il existe 3 types de Bionators :

- Le Bionator de type I : classe II div 1 afin de stimuler la langue vers l’avant, le sens de l’ouverture de l’anse
palatine est aussi vers l’avant.
- Le Bionator de type II : Béance fonctionnelle antérieure, Il comporte un écran rétro incisif en résine
empêchant les interpositions de la langue sans gêner l’égression des incisives.
- Le Bionator de type III : est un appareil inversé destiné à corriger les anomalies de classe III dans lesquelles la
position de la langue est en bas et en avant, l’anse palatine est aussi vers l’arrière.
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2. L’activateur propulseur à buté :


Fait partie de ce que LAUTROU nomme les activateurs propulseurs à buté.
Qui ont un système de propulsion qui guide mécaniquement la mandibule vers une position propulsive.
Les bielles :
Une bielle s’agit d’une charnière télescopique attachée à la partie distale du maxillaire et à la partie mésiale de la
mandibule reliant les deux dispositifs maxillaire et mandibulaire
1/bielle de MARTIN TAVERNIER :
Cet appareillage est constitue d'une plaque palatine et linguale
Reliée par une seule bielle centrale.
La particularité de cet appareillage est que la bielle centrale permet de libre mouvement de latéralité mandibulaire,
potentialisant la stimulation de la croissance condylienne et donc la croissance mandibulaire
2/bielle de HERBST :
Description: deux charnières portées par deux gouttières ou par des appareils Multi-attaches supérieures et
inférieures.
Port: continue en dehors du repas.

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Indication: cl IIsquelettique.
L'appareil garde la mandibule en propulsion de façon continue CAD tous les mouvements d'ouverture et de
fermeture, toutes les fonctions s'accomplissent avec La mandibulaire en position de propulsion. (La propulsion est
progressive.)
Les 3 pièces de CHATEAU :
C'est un ensemble d'appareil amovible inspiré par CHATEAU en 1972 indiqué dans tout les cas de CLII avant la fin
de croissance .il est constitue par 5pièce :
1er pièce s'agit d'une plaque avec 2 crochet : ADAMS et un vérin médian a une action transversal.
La seconde est une plaque linguale avec un arc vestibulaire et deux crochets de rétention.
La 3éme pièce c'est le W propulseur, c'est un FIL en acier en w dans les extrémités terminales
Pénètrent dans les tubes de la 1er pièce, sa partie médian vient se placer derrière
La plaque mandibulaire et oblige la mandibule a fermer en propulsion donc c'est l'agent propulseur à butée
Il existe Deux variantes
Le CHATEAU 4pièces : la 4eme pièce s'agit d'un équiplan de plans indiqué dans le cas d’une supraclusion associée
Quant au le CHATEAU 5 pièces il comporte les précendantes pièces + un arc facial des FEB indiqué dans le cas d’une
cl II à responsabilité mixte.
3.Les activateurs élastiques ou composites :
Ces activateurs sollicitent la musculature pour propulser la mandibulaire de manière réflexe ainsi la propulsion est
crée par un réflexe physiologique muqueux. ils ont un dispositif de propulsion de la mandibule qui laisse une liberté
de mouvement à celle-ci ;ce n’est pas le cas pour le monobloc rigides qui donne une seul référence de morsure
Régulateur de fonction et de FRANCKEL:
le régulateur de fonction est constitué de trois types d'écrans en résine réunis par fils métalliques.
Des écrans vestibulaires jugaux qui maintient les muscles péribuccaux à distance (orbiculaire, buccinateur) et
suppriment les pressions sur le vestibule.
Des pelotes labiales mandibulaires qui éloignent l'orbiculaire.
Un écran lingual qui s'appuie sur la muqueuse linguale.
Il existe 4 types de régulateurs de fonction
Le FR I indiqué dans les cas de CLII 1d'Angle.
Le FRII indiqué dans les cas de CLII2 d'Angle.
Le FR III indiqué dans les cas CLIII
le FR IV indiqué dans les cas de béance

❖ Indications des activateurs de classe II


L'activateur est utilisé chez un patient présentant :
✔ une classe II squelettique secondaire d'origine mandibulaire ou mixte ;
✔ une hypo-, méso- ou pseudo-hyperdivergence
✔ des incisives mandibulaires en bonne position ou linguoversées ;
✔ un plan palatin oblique en haut et en avant ;
✔ une vestibuloversion des incisives maxillaires ;
✔ une absence de dysharmonie dentomaxillaire.
Cependant, il convient d'assurer un traitement étiologique fonctionnel afin de maintenir la stabilité des résultats.

b- Activateurs souples :
✔ L'appareil est constitué d'une gouttière bimaxillaire dont la construction est effectuée à partir d'une
maquette thérapeutique qui intègre les objectifs de traitement orthopédique et/ou orthodontique, réfléchis
et définis par le praticien pour le patient concerné.
✔ Parmi ces appareils, l'Élasto-Osamu® allie la capacité thérapeutique de pouvoir effectuer une avancée
mandibulaire (comparable à celle d'un activateur rigide) à la possibilité de légers déplacements dentaires.
✔ Au même titre que les activateurs rigides, l'activateur souple Élasto-Osamu peut recevoir des auxiliaires de
type force extra-orale (FEO)

Les indications de l'Élasto-Osamu® sont réservées à des décalages squelettiques de faible amplitude, associés à de
légers problèmes de malocclusion.
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1.2.2.2.3.1. Les Activateurs verticaux
▪ Les Surfaces de surélévation :

Elles agissent par:

- Libération éruptive des dents dans les secteurs non intéressés par la surélévation.
- L’utilisation des forces musculaires des muscles élévateurs s’oppose à l’égression dentaire au niveau du plan.
- Libération du jeu des ATM.
- Modification de la direction de croissance de la face.

● Les gouttières de surélévation :

- Ces gouttières sont généralement unilatérales, le côté opposé s’égresse, elles font gagner une hauteur qui
correspond à leur épaisseur.
- Ces gouttières constituent la méthode de choix entre l’âge de 4-7ans pour le traitement précoce d’un grand
nombre de dysmorphoses (infra-alvéolie molaire rétrognathie mandibulaire prognathie alvéolaire
supérieure).

● La plaque palatine de surélévation rétro-incisive :

- C’est un dispositif simple qui nécessite la conservation en permanence de l’appareil en bouche de la part du
patient, même durant les repas. Les molaires qui ne sont pas en contact égressent.
- On peut épaissir une ou plusieurs fois la surface rétro-incisive de 2mm avec de la résine.
- Si l’on donne d’emblée la surélévation nécessaire 2 inconvénients peuvent se manifester :
o La difficulté à s’alimenter et à mastiquer
o L’aggravation d’une proalvéolie préexistante par action excessive des masticateurs.

- Indication : supraclusie par supra alvéolie inférieure (n’a aucune action ingressive au niveau incisif supérieur)

● L’Equiplan de PLANAS :
C’est un appareil bimaxillaire, il est constitué d’une lame d’acier horizontale de 0,4mm d’épaisseur qui
s’interpose librement entre les incisives supérieures et inférieures, surélevant ainsi l’occlusion et maintenant
pendant son utilisation un recouvrement incisif de 1mm, l’equiplan est tenu sur les incisives inférieures par un
dispositif qui en s’appuyant sur une plaque amovible supérieure, pousse la mandibule presque en bout à bout.

✔ Effets : ingression incisive, égression molaire (surtout mandibulaire).


✔ Indications : les infra alvéolies postérieures ou supraalvéolie antérieure ou les deux

7-Limites de la thérapeutique fonctionnelle :


7.1. Considérations liées à l’âge :
- Les thérapeutiques doivent être réalisées en période de croissance, d’où le recours aux examens
complémentaires pour situer le sujet sur la courbe de croissance (radiographie de la main, du poignet). Les
activateurs de classe II sont plus efficaces au pic pubertaire.
- Utilisation très précoce pour les classes III (entre 3 et 4 ans).
- La rééducation fonctionnelle s’opère vers 8 à 10 ans durant la période du développement de la pensée
logique de l’enfant, avant la fin de l’engrammation cérébrale. Ceci pour que l’enfant comprenne ce qu’on attend
de lui.
- Maturité affective pour l’arrêt de la succion du pouce.
7.2. Considérations humaines :
- Nécessité d’une coopération importante du patient (port régulier de l’appareil), et de la famille (discipline,
traitement long).
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- Le praticien doit savoir les motiver.
- La thérapeutique fonctionnelle est contre indiquée en cas de problèmes psychologiques, respiratoires
(asthme).
- La thérapeutique fonctionnelle trouve son indication en cas de problèmes financiers (moins couteux),
problèmes d’éloignement par rapport au cabinet (rendez vous plus espacés).

7.3. Considération liées au type facial :


L’orthopédie fonctionnelle tel que l’emploi des activateur est contre indiquée si EVA (les activateurs augmente la
HEI). Au niveau esthétique, on obtient un recul du menton et une ouverture du compas mandibulaire, ce qui
rend l’occlusion labiale difficile (mimique disgracieuse) avec une augmentation de la convexité.
7.4. Considérations liées au type de dysmorphoses :
-Il doit s’agir d’un décalage squelettique secondaire pour lequel une suppression de l’étiologie fonctionnelle peut
aboutir à une correction stable.
-La thérapeutique fonctionnelle est indiquée dans : Classe I avec latérodéviation mandibulaire fonctionnelle, avec
interposition. Classe II par rétrognathie mandibulaire, avec normo ou hypodivergence faciale, d’étiologie
mixte.Classe III fonctionnelle si le traitement est précoce.
-La thérapeutique fonctionnelle ne peut être appliquée en présence d’obstacles anatomiques entravant la
procédure de rééducation fonctionnelle tel que : la macroglossie, frein lingual court, les obstructions nasales…
7.5. Considérations liées au système dentaire :
La thérapeutique fonctionnelle ne peut être entreprise en cas de :
-Dysplasie ou mauvaise hygiène, Linguoversion des incisives supérieures ,Vestibuloversion des incisives
inférieures,forte supraclusie,DDM importante qui nécessite de faire un traitement fonctionnel dans un deuxième
temps.

8- conclusion :

-L’orthodontie a fait de remarquables progrès dans le diagnostic des étiologies fonctionnelles des dysmorphoses
dento-maxillaires.
-La thérapeutique fonctionnelle est l’une des méthodes de traitement utilisé en orthognathodontie
-La thérapeutique fonctionnelle a suscité l’attention de plusieurs auteurs au fil des années, et elle a souvent fait
l’objet de nombreuses controverses; Cela témoigne de son importance et de sa place primordiale dans
l’établissement du plan de traitement.
Selon Angle: « il existe peu de chances de réussir, si nous ne parvenons pas à éliminer les troubles fonctionnels ».

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