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Université Paul Sabatier Année universitaire 2022/2023

M1 Mécanique et Énergétique Mécanique des Fluides

Travaux Pratiques
de Mécanique des Fluides A

Équipe pédagogique :

E. Libert, F. Moulin, T. Schuller


2

Préambule
La mécanique des uides est une science physique où l'observation et l'expérimentation
jouent un rôle essentiel : elles permettent de découvrir ou de vérier des régularités dans
les phénomènes, et à partir de là d'élaborer des modèles ou théories. Inversement, on ne
peut en général faire d'observation intéressante que si on sait où et quoi regarder, c'est-
à-dire si l'on a déjà quelques éléments théoriques avec soi. Les deux travaux pratiques
présentés dans ce recueil sont un apprentissage de cette démarche expérimentale et de son
articulation avec l'élaboration de théories ou de modèles.
Déroulement et modalités d'évaluation
Pour chaque trinôme, les trois séances de 2h seront consacrées à des manipulations,
des mesures et des simulations sur les deux postes d'expériences et un poste de simulation
numérique. Le dynamisme pendant ces séances des membres du trinôme sera pris en compte
dans l'évaluation nale individuelle.
A l'issue de chacune de ces séances, chaque trinôme devra fournir un pré-rapport conte-
nant les mesures expérimentales réalisées ou les données numériques extraites.
La note nale, individuelle, sera basée sur le dynamisme en séance de TP, et la qualité
scientique de l'analyse des résultats proposée dans le rapport rendu par le trinôme pour
chaque poste.

F. Moulin, responsable des travaux pratiques


Chapitre 1

Souerie : Forces sur un prol d'aile

1.1 Introduction
L'objectif de ce TP est de mesurer les forces exercées par un écoulement sur un prol
d'aile standardisé, et de comparer ces mesures aux prédictions de théories simples (théorie
potentielle pour l'incidence faible, traînée de pression pour l'incidence forte).

1.1.1 Géométrie d'une aile


Un prol d'aile présente une partie avant (amont) arrondie, appelée bord d'attaque, et
une partie arrière (aval) elée, appelée bord de fuite (Figure 1.1). (On ne considère ici que
les ailes droites, où le bord d'attaque est perpendiculaire à l'écoulement.) La distance `
entre les points extrêmes A et B du prol est appelée corde du prol. La partie bombée
(convexe) est appelée extrados, la partie en creux (concave) est appelée intrados. La ligne
médiane entre l'extrados et l'intrados, perpendiculairement à la corde, est appelée squelette
du prol. La plus grande distance entre un point du squelette et la corde est la èche du
prol. La plus grande distance entre deux points conjugués de l'extrados et de l'intrados
(sur la même perpendiculaire au squelette) est l'épaisseur du prol.
La longueur L d'une aile est appelée envergure, et le rapport L/` est son allongement.
La section frontale S de l'aile (son aire projetée dans un plan normal à l'écoulement) est
appelée maître-couple.
L'incidence d'une aile est l'angle α entre la direction de l'écoulement et la corde. Cet
angle peut être positif ou négatif, il varie typiquement entre −15◦ et +15◦ .

(a)

(b)

Figure 1.1  Schéma d'un prol d'aile (a) symétrique, (b) courbé.

3
4 CHAPITRE 1. SOUFFLERIE : FORCES SUR UN PROFIL D'AILE

1.1.2 Traînée et portance


On appelle traînée, notée FT , la force exercée sur l'aile par l'écoulement, projetée sur la
direction de l'écoulement ex ; on appelle portance, notée FP , la composante de cette force
dans la direction normale ez à celle de l'écoulement. Pour une envergure unité, ces forces
sont Z Z
FT = ex · Σ · n ds, FP = ez · Σ · n ds (1.1)
prof il prof il

où Σ est le tenseur des contraintes, n la normale extérieure au prol et s l'abscisse curviligne


le long du prol.
La traînée est due en partie à la pression et en partie aux contraintes de cisaillement vis-
queux (à grand nombre de Reynolds, les contraintes normales visqueuses sont négligeables
devant la pression). À faible incidence où les lignes de courant suivent bien le prol (Figure
1.2a), La traînée résulte essentiellement du cisaillement ; sa détermination doit prendre
en compte la couche limite qui se développe sur l'aile. À forte incidence, l'écoulement se
détache du prol de l'aile, et de grosses structures tourbillonnaires apparaissent sur l'ex-
trados, en général instationnaires (Figure 1.2b). On dit que l'aile décroche. La pression
chute sur l'extrados, et à la traînée de cisaillement (ou traînée de frottement) s'ajoute une
traînée de pression, du même ordre de grandeur.

(a) (b)

Figure 1.2  Écoulement de droite à gauche autour d'une aile, (a) à faible incidence, (b)
à incidence plus forte. D'après Prandtl 1930.

La portance résulte essentiellement de la pression, la contribution du cisaillement est


faible. À faible incidence, cette pression est imposée par l'écoulement potentiel autour du
prol. La portance FP est alors liée à la circulation Γ de cet écoulement potentiel :

FP = −ρU Γ. (1.2)

La circulation est générée au démarrage de l'écoulement, par le détachement de tourbillons


au bord de fuite. Pour une plaque plane de longueur `, une analyse de l'écoulement au bord
de fuite permet une prédiction de cette circulation, Γ = −πU ` sin α (condition de Kutta,
voir le cours). À forte incidence, l'écoulement se détache du prol et la portance chute.

1.1.3 Coecients de traînée et de portance


Une analyse dimensionnelle permet d'exprimer la traînée et la portance sous la forme

1 1
FT = ρU 2 S Cx , FP = ρU 2 S Cz , (1.3)
2 2
1.2. DESCRIPTION DU BANC D'ESSAI 5

où Cx et Cz sont appelés coecients de traînée et de portance. S est la surface dénie à


partir de la surface portante de l'aile, par S = L` où L est l'envergure. Ces coecients
dépendent des nombres sans dimension du problème : le nombre de Reynolds Re = U `/ν ,
le nombre de Mach Ma = U/c où c est la vitesse du son dans le uide, l'angle d'incidence
α, et des paramètres géométriques dénissant la forme du prol. Pour Ma < 0, 3, les eets
de compressibilité sont négligeables et la dépendance avec Ma peut être ignorée.
On distingue la traînée de pression et la traînée de cisaillement en introduisant les
coecients correspondants, Cxp et Cxf , qui vérient par dénition Cx = Cxp + Cxf .

1.2 Description du banc d'essai


Le banc d'essai est une souerie par aspiration créant un écoulement à peu près uni-
forme dans la section d'essai. Divers prols d'aile peuvent y être insérés. On y fait les
mesures suivantes.
 La vitesse de l'air est déterminée à l'aide d'un tube de Pitot double et d'un mano-
mètre à eau inclinable (voir la question 1 ci-dessous). Ce tube de Pitot est monté
sur un support permettant de le déplacer sur la hauteur de la veine d'air.
 Le prol d'aile peut être xé sur une balance aérodynamique qui permet de mesurer
la résultante et le moment des contraintes exercés par l'écoulement.
 Un autre support permet la mesure de la pression le long du prol en 16 points, 8
sur l'extrados et 8 sur l'intrados, par des manomètres inclinables à eau.

Question 1. Le théorème de Bernoulli appliqué le long de deux lignes de courant, l'une


aboutissant au point d'arrêt à l'extrémité du tube de Pitot et l'autre juste à l'extérieur de
la couche limite sur le tube, et l'uniformité de la pression dans la couche limite sur le tube,
permettent d'exprimer la vitesse U de l'écoulement par la relation

U = C ∆X cos θ

où ∆X est la diérence de position des ménisques dans le manomètre diérentiel, et θ son


inclinaison par rapport à la verticale. Démontrer cette relation et exprimer la constante C
en fonction des masses volumiques de l'eau (ρeau = 1000 kg m−3 ) et de l'air (ρ = 1, 225
kg m−3 à 15◦ C), et de g = 9, 81 m s−2 ).

1.3 Manipulations et discussion


1.3.1 Vérication de l'uniformité de l'écoulement dans la veine
Retirer les prols d'aile de leurs supports et xer l'inclinaison du manomètre
à θ = 30◦ (cette inclinaison sera conservée tout au long des manipulations).
Aumgenter progressivement la vitesse de l'air jusqu'à atteindre une diérence de hauteurs
d'eau dans le manomètre correspondant à une vitesse U de 20 m s−1 . Vérier l'uniformité
de la vitesse dans la veine par cinq mesures suivant la hauteur.

1.3.2 Variations de la traînée et de la portance avec l'incidence


1. Insérer le prol NACA 23012 dans la section de mesure et imposer une vitesse
U = 20 m s−1 .
2. Faire varier l'incidence de −18◦ à +18◦ par pas de 3◦ . Pour chaque incidence, relever
la traînée et la portance et les reporter dans un tableau. En déduire les coecients
Cx et Cz . Commenter leur variation.
6 CHAPITRE 1. SOUFFLERIE : FORCES SUR UN PROFIL D'AILE

3. Pour les incidences faibles, comparer les valeurs expérimentales avec des prédictions
théoriques pour le coecient de portance (théorie potentielle) et le coecient de
traînée (théorie de la couche limite en supposant que celle-ci se comporte comme
celle sur une plaque plane).
4. Pour les incidences fortes, comparer les valeurs expérimentales avec des prédictions
obtenues en assimilant l'aile à un obstacle avec séparation de la couche limite et
émission tourbillonnaire.

1.3.3 Traînée de pression et traînée de frottement


La mesure de la distribution de pression le long d'un prol permet de distinguer traînée
de pression et traînée de frottement. Le prol NACA 23012 utilisé permet de mesurer la
pression en 16 points, huit le long de l'extrados et huit le long de l'intrados (Table 1.1).

1 2 3 4 5 6 7 8
X 2,2 3,1 6,2 15,5 20,1 33,0 53,0 68,1
Z 3,4 5,0 5,3 7,1 7,5 7,7 6,3 4,7
9 10 11 12 13 14 15 16
X 1.0 2.8 5.8 14,7 19,6 32,6 42,7 83,7
Z −1,0 −1,7 −2,3 −3,3 −3,8 −4,4 −4,3 −1,3

Table 1.1  Position des 16 prises de pression sur le prol NACA 23012, sur l'extrados
(1 à 8) et sur l'intrados (9 à 16). L'envergure de l'aile est L = 22.5 cm. Sa corde vaut
` = 10 cm.

1. Placer le prol dans la veine et imposer, par une augmentation progressive, la meme
vitesse que précédemment.
2. Imposer une incidence α = −18◦ . Relever les hauteurs hi , i = 1, ...16, des mano-
mètres, ainsi que les hauteurs des manomètres du tube de Pitot (1 et 2),
puis les reporter dans un tableau. Traduire ces hauteurs en pressions pi et détermi-
ner les 16 coecients de pression locale
pi − p∞
Cp,i = 1 2
. (1.4)
2 ρU

øù p∞ sera évaluée à partir des hauteurs mesurées pour le tube de Pitot.


3. Reprendre les mesures ci-dessus en augmentant l'incidence de −18◦ à +18◦ par pas
de 3◦ .
4. Pour chaque incidence, tracer la courbe expérimentale Cp (X/`) (c.à.d. dans le ré-
férentiel de l'aile) pour les prises de pression au-dessus puis en-dessous de l'aile.
1.3. MANIPULATIONS ET DISCUSSION 7

Tracer sur le même graphique la prédiction théorique obtenue en TD pour un seg-


ment incliné.
Attention, l'adimensionnement de la pression dynamique dans le TD n'est pas
exactement la même qu'ici. En particuliers, dans le TD, la pression de référence est
prise au niveau du bord de fuite, et ne correspond pas à la pression à l'inni.
5. En interpolant entre les points de mesures dans le repère (X,Z), intégrer (intégration
graphique) le champ de pression (ou les coecients) pour les composantes X et Z
de la force s'exerçant sur l'aile d'avion. Pour une interpolation correcte, il faudra
rajouter des points virtuels en X = 0 et X = `. On démontrera au passage que :
Z
FXp
1 2
= Cp d(Z/`) (1.5)
2 ρU profil
Z
FZp
1 2
= Cp d(X/`) (1.6)
2 ρU profil

6. Projetez les composantes de la force dans le repère de l'écoulement pour trouver les
coecients de pressionCxp et Czp .
7. Des mesures de Cxp ci-dessus et de la mesure de Cx par la balance, déduire le
coecient de traînée de frottement Cxf = Cx − Cxp . Vérier par ailleurs que le
coecient de portance Czp déterminé ci-dessus est bien voisin du Cz déterminé par
la balance.
8. Tracer les coecients Cx , Cxf et Cxp en fonction de l'incidence. Commenter.
9. Comparer les valeurs de Cxf pour les incidences faibles avec celles proposées pour le
frottement pariétal associé au développement de couches limites de part et d'autre
du bord d'attaque. Cette couche limite est-elle laminaire ?
8 CHAPITRE 1. SOUFFLERIE : FORCES SUR UN PROFIL D'AILE
Chapitre 2

Pertes de charge singulières :


Dissipation en conduite

2.1 Introduction
Le frottement du uide sur les parois d'un tube est à l'origine d'une dissipation de
l'énergie mécanique du uide en énergie interne (qui se manifeste par une petite élévation
de température). Cette énergie mécanique est la somme de l'énergie cinétique, de l'énergie
potentielle de pesanteur et de l'énergie potentielle de pression, soit, par unité de volume,
et avec les notations habituelles,
ρu2
em = p + + ρgz.
2
Pour un écoulement en conduite ou en canal, une grandeur pertinente est l'énergie méca-
nique moyenne dans la section :
Z
1
Em = em dA.
A A
où A est l'aire de la section. Cette énergie, homogène à une pression, peut être exprimée
en fonction de grandeurs mesurables en considérant que la distribution de pression est
hydrostatique dans la section, et que la moyenne du carré de la vitesse est peu diérent du
carré de la moyenne, (q/A)2 où q est le débit-volume. Cette énergie s'exprime alors par :
ρ(q/A)2
Em = p + + ρgz,
2
où p est maintenant la pression sur l'axe, et z la cote de l'axe.
En hydraulique, on introduit par commodité une autre mesure de l'énergie mécanique
d'un écoulement en conduite, la charge X = Em /ρg , homogène à une hauteur. On appelle
perte de charge régulière la diminution de la charge entre deux sections d'une conduite
rectiligne, et perte de charge singulière la diminution de la charge entre deux sections de
part et d'autre d'une singularité géométrique comme un coude ou une variation de section.
On remarquera que pour une conduite horizontale, il n'y a pas de variation d'énergie
potentielle de pesanteur.
Le premier objectif du TP est de mesurer les pertes de charge singulières dues à divers
coudes et variations de section. Le second objectif est de comparer cette perte de charge
à des prédictions théoriques. L'écoulement étant ici toujours turbulent (Re > 2000), on
ne dispose pas de théorie analytique simple, mais seulement de relations semi-empiriques
obtenues à partir d'analyses dimensionnelles, d'expériences, et de simulations numériques
des équations de Navier-Stokes.

9
10CHAPITRE 2. PERTES DE CHARGE SINGULIÈRES : DISSIPATION EN CONDUITE

2.2 Description du banc d'essai


Le banc d'essai consiste en une conduite alimentée par une pompe, sur laquelle sont
placés successivement un diaphragme, des coudes à 90 degrés, deux coudes à 45 degrés,
une élargissement brusque suivi d'un rétrécissement, des coudes. Le diamètre intérieur des
tubes en PVC (opaque) est 19 mm, celui des tubes en plexiglass (transparent) est 21,2
mm, et 42,5 mm pour la section de grand diamètre.
Les pressions sont mesurées par des manomètres à eau. Dans une section de mesure,
la pression est sensiblement uniforme, et égale à la pression hydrostatique ρghi + p0 , où
hi est la hauteur de la colonne d'eau au-dessus de l'axe de la conduite, et p0 , la pression
exercée par l'air au-dessus de la colonne (ici la pression atmosphérique).
La mesure du débit se fait en mesurant au chronomètre le temps de remplissage d'un
réservoir (gradué en litres) à l'aval du banc.

2.3 Manipulations
Brancher la pompe avec les vannes amont et aval fermées. Ouvrir la vanne amont pour
purger les manomètres des bulles d'air. Man÷uvrer la vanne aval pour éliminer les bulles
d'air encore emprisonnées dans le circuit (en particulier dans le tube de grande section).
Relever les hauteurs h6 à h15 pour sept débits d'eau répartis judicieusement entre le
débit maximum (vannes amont et aval ouvertes) et le débit nul (vanne amont fermée).
Veillez à maintenir la hauteur d'eau dans le dernier manomètre à droite au-dessus du zéro,
en man÷uvrant la vanne aval (fermer cette vanne élève la pression dans le circuit).

2.4 Discussion
2.4.1 Comparaison de diérentes singularités pour un débit donné
À partir de la loi de l'équilibre hydrostatique, montrer que la diérence de pression
entre deux prises de pression i et i + 1 peut s'écrire
pi − pi+1 = ρ g (hi − hi+1 ).
Comparer qualitativement, pour un débit donné, les diminutions d'énergie mécanique
dans les coudes 6-7, 7-8, 8-9 et 13-14. Comment expliquez-vous les diérences observées ?
Comparer, pour un débit donné, les diminutions d'énergie mécanique dans l'élargis-
sement (entre les sections 10 et 11) et le rétrécissement (entre les sections 11 et 12).
Commenter.

2.4.2 Évolution de la dissipation en fonction du débit


Tracer, en fonction du débit, la diminution d'énergie mécanique dans les coudes, dans
l'élargissement et dans le rétrécissement brusque. Commenter.
En écoulement turbulent, on considère en première approximation que la dissipation
(égale à la diminution d'énergie mécanique) varie comme le carré de la vitesse moyenne U .
Entre deux sections 1 et 2, le coecient
Em1 − Em2
ξ= 1 2
,
2 ρU1
qui représente la diminution d'énergie mécanique normalisée par l'énergie cinétique par
unité de volume à l'amont de la singularité, doit donc être indépendant du débit, et donc
du nombre de Reynolds Re.
2.4. DISCUSSION 11

2.4.3 Comparaison à des relations empiriques ou à des prédictions thé-


roques
An de calculer simplement les pertes de charge dans les réseaux de conduites, diverses
formules empiriques ou prédites sont utilisées pour estimer le coecient de perte de charge
ξ . Par exemple, à grand nombre de Reynolds, on observe qu'au niveau d'un élargissement
brusque de la section d'une conduite, l'écoulement décolle de la paroi en formant un jet,
et que ce jet s'ouvre et recolle à la paroi à une distance de quelques diamètres en aval de
l'élargissement. La conservation de la quantité de mouvement appliquée à un volume de
contrôle englobant la région décollée permet d'obtenir (cf exercice de TD de L3) :

1
E1 − E2 = ρ(U1 − U2 )2 ,
2
d'où le coecient de perte de charge

A1 2
 
Em1 − Em2
ξ= = 1− ,
ρU12 /2 A2

où A1 et A2 sont les sections du tube à l'amont et à l'aval de l'élargissement. Cette relation


est d'autant mieux vériée que le rapport des sections et le nombre de Reynolds sont
grands.

2.4.4 Travail à réaliser


Il s'agit dans la discussion dans le rapport de pouvoir donner des éléments de réponse
aux questions suivantes :
 Pour les diérentes singularités du TP, quelles sont sont les formules données dans
les ouvrages de référence pour prédire les pertes de charge. Llesquelles sont obtenues
par un calcul théoriques et lesquelles sont obtenues de façon empirique ?
 En supposant que les pertes de charge sont dues uniquement aux singularités, com-
ment se comparent vos mesures à ces formules données pour prédire la perte de
charge ?
 En tenant compte des pertes de charges régulière (utiliser par exemple le diagramme
de Moody et/ou des mesures sur le banc), estimer les pertes de charge due aux
seule singularité et comparer à nouveau vos mesures aux formules théoriques ou
semi-empiriques.
 Les pertes de charges régulières sont-elles négligeables dans ce tp ?
12CHAPITRE 2. PERTES DE CHARGE SINGULIÈRES : DISSIPATION EN CONDUITE
Chapitre 3

Ecoulement autour d'un cylindre :


potentiel ou pas ?

3.1 Introduction
En fonction du nombre de Reynolds, on retrouve diérentes topologies pour l'écou-
lement autour d'un cylindre. Pour un cylindre de diamètre D soumis à un écoulement
incident de vitesse U d'un uide newtonien avec une viscosité cinématique ν , on observe
un sillage stationnaire constitué de deux bulles de recirculation pour ReD < 40. Au-delà,
pour des valeurs croissantes de ReD , on observe un sillage instationnaire avec une émission
de tourbillons alternatifs au-delà, périodique tout d'abord, puis de plus en plus chaotique
ensuite.
Pour ce TP, des expériences numériques ont été réalisées pour des valeurs de ReD entre
100 et 400, pour des cylindres xes et imperméables. Ensuite, le cylindre a été mis en
rotation avec des taux de rotation Ω variables. Enn, une aspiration à l'aval du cylindre
a été testée, avec des vitesses d'aspiration Vasp croissantes. Dans les deux cas (rotation
ou aspiration), l'objectif du TP est d'analyser les simulations pour déterminer comment
la topologie de l'écoulement est modiée et si une modélisation potentielle peut convenir
pour décrire l'écoulement ou pas.

3.2 Description du solveur numérique


La simulation numérique est réalisée avec le solveur IcoFoam qui est un des solveurs
du logiciel à licence libre OpenFoam. Ce solveur résoud les équations de Navier-Stokes
incompressibles.
Le calcul est réalisé en 2D, dans un domaine représenté dans la gure ??. Le uide
considéré est de l'air, avec une viscosité cinématique ν = 1.5e−5 m2 s−1 . En entrée (inlet),
la vitesse imposée est notée Uinc . Sur les faces supérieures et inférieures du domaine, une
condition de glissement est imposée. à la sortie à droite, on impose un gradient de vitesse
nul. Pour la pression, on impose une pression dynamique nulle à la sortie à droite, et
des gradients de pression nuls sur toutes les autres frontières du domaine. Au centre du
domaine, un cylindre de diamètre D est placé, avec une condition d'adhérence (uide
visqueux) pour les simulations avec un cylindre xe ou en rotation, et avec une vitesse
radiale imposée pour les simulations avec aspiration.
La mise en rotation ou l'aspiration sont mises en place au moyen d'une rampe linéaire
qui dure 1 seconde. Autrement dit, le taux de rotation ou la vitesse d'aspiration augmentent
progressivement pendant la première seconde de la simulation pour atteindre leur valeur

13
14CHAPITRE 3. ECOULEMENT AUTOUR D'UN CYLINDRE : POTENTIEL OU PAS ?

nominale.
La taille du domaine correspond à une souerie de hauteur H = 40 cm, comme la
souerie expérimentale. La longueur du domaine est L = 60 cm. Le cylindre placé dans
le domaine a un diamètre D = 2 cm. Le maillage a été choisi pour décrire correctement
les eets visqueux au niveau de la couche limite qui se développe sur le cylindre. Le pas
spatial du maillage est ∆x = 1 mm au niveau du cylindre.
L'ensemble des paramètres physiques des simulations réalisées est donné dans le tableau
3.1.

Numéro Nom du répertoire Uinc Ω Uasp


cms−1 rads−1 cms−1
0 CYL_FIXEU10 10.0 0 0
1 CYL_FIXEU15 15.0 0 0
2 CYL_FIXEU30 30.0 0 0
3 CYLrotation_U30omega040 30.0 -40.0 0
4 CYLrotation_U30omega080 30.0 -80.0 0
5 CYLrotation_U30omega120 30.0 -120.0 0
6 CYLrotation_U30omega160 30.0 -160.0 0
7 CYLaspiration_U15v01 15.0 0 1.0
8 CYLaspiration_U15v02 15.0 0 2.0
9 CYLaspiration_U15v03 15.0 0 3.0
10 CYLaspiration_U15v04 15.0 0 4.0
11 CYLaspiration_U15v05 15.0 0 5.0

Table 3.1  Paramètres physiques pour les expériences numériques. Le uide est de l'air
de viscosité ν = 1.5e−5 m2 s−1 . Le cylindre a un diamètre D = 2 cm. Uinc est la vitesse
incidente en entrée de domaine. Ω est le taux de rotation du cylindre. Uasp est la vitesse
d'aspiration appliquée au niveau de la partie aval du cylindre (condition limite imposée
sur la face θ ∈ [−π/2 + π/2].

3.3 Achage des simulations


Pour la visualisation des simulations, le logiciel ParaView est utilisé pour acher les
champs de vitesse, de pression et tracer ces grandeurs le long de prols.
Une fois le programme ParaView lancé, une macro appelée AchageFluidesA_base
permet de sélectionner une des simulations (par son numéro) et d'acher un champ (vitesse
Ux par défaut).
Une seconde macro appelée AchageFluidesA_streamlines permet d'acher également
les lignes de courant en plus du champ scalaire Ux .
Une troisième macro appelée AchageFluidesA_prol permet d'acher un champ (vi-
tesse Ux par défaut) et un prol (le long d'une ligne verticale passant par le centre du
cylindre) de Ux et P .
Pour remettre à zéro Paraview, il sut d'appuyer sur Ctrl+R

3.3.1 Travail à réaliser


Il s'agit dans la discussion dans le rapport de pouvoir donner des éléments de réponse
aux questions suivantes :
3.3. AFFICHAGE DES SIMULATIONS 15

 Dans les simulations numériques avec un cylindre xe sans rotation ni aspiration,
comment évolue l'épaisseur de la couche limite avec le nombre de Reynolds ReD ?
Vous déterminerez par exemple l'épaisseur au niveau d'un prol en θ = 3π/2, au-
trement dit, à 45◦ du point d'arrêt amont.
 Décrire qualitativement l'eet de la rotation sur l'écoulement autour du cylindre.
A quel moment obtient-on un écoulement potentiel presque partout autour du cy-
lindre ? Que doit valoir alors la force sur le cylindre ?
 Décire qualitativement l'eet de l'aspiration sur l'écoulement autour du cylindre.
A quel moment obtient-on un écoulement potentiel presque partout autour du cy-
lindre ? Que doit valoir alors la force sur le cylindre ?

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