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Technologies. Caractéristiques
par Michel PAYS
Chef du Département Câbles, Condensateurs, Matériel d’Automatisme
et Matériaux de la Direction des Études et Recherches d’Électricité de France
1. Généralités................................................................................................. D 4 520 - 2
1.1 Domaines d’utilisation ................................................................................ — 2
1.2 Constitution et règlement ........................................................................... — 2
1.3 Description technique simplifiée................................................................ — 3
2. Matériaux mis en œuvre dans les câbles isolés .............................. — 3
2.1 Âmes conductrices ...................................................................................... — 3
2.2 Matériaux d’isolation principale................................................................. — 4
2.3 Mise en œuvre des isolants synthétiques ................................................. — 5
2.4 Vieillissement des isolations de câbles ..................................................... — 7
3. Description des câbles HTA et HTB .................................................... — 7
3.1 Câbles HTA ................................................................................................... — 7
3.2 Câbles HTB à isolant synthétique............................................................... — 9
3.3 Câbles HTB isolés au papier imprégné...................................................... — 10
3.4 Câbles à isolant gazeux comprimé ............................................................ — 12
4. Principales caractéristiques électriques ........................................... — 13
4.1 Champ électrique......................................................................................... — 13
4.2 Modélisation d’un câble unipolaire............................................................ — 14
4.3 Impédances cycliques ................................................................................. — 14
4.4 Application au calcul des chutes de tension ............................................. — 16
4.5 Dimensionnement de l’écran de mise à la terre ....................................... — 16
4.6 Notion de longueur critique........................................................................ — 17
4.7 Calcul de la puissance active maximale transmissible ............................ — 20
4.8 Contraintes transitoires............................................................................... — 21
4.9 Données numériques .................................................................................. — 21
5. Capacité de transport des câbles........................................................ — 22
5.1 Généralités ................................................................................................... — 22
5.2 Pertes linéiques............................................................................................ — 22
5.3 Transferts thermiques ................................................................................. — 24
5.4 Environnement thermique.......................................................................... — 25
5.5 Détermination de la capacité de transport ................................................ — 26
5.6 Régime de court-circuit ............................................................................... — 30
5.7 Calculs numériques ..................................................................................... — 32
12 - 1994
[D 4 521] Applications ;
et les sujets traités ne sont pas indépendants les uns des autres. Le lecteur
devra assez souvent se reporter à l’autre article.
Deux techniques permettent aujourd’hui d’assurer le transport d’énergie
entre les centrales de production et les centres de consommation : les lignes
aériennes et les câbles souterrains.
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Les lignes aériennes, en hautes et très hautes tensions, en raison de leur plus
faible coût [rapport de l’ordre de 3 à 5 en haute tension (HT) et de 10 à 20 en
très haute tension (THT)], sont utilisées d’une manière préférentielle.
Les câbles isolés souterrains sont principalement employés, au moins jusqu’à
présent, pour le transport et la distribution de l’énergie électrique dans les zones
fortement urbanisées aux abords ou à l’intérieur des grandes villes, parfois pour
résoudre des problèmes locaux particuliers, techniques ou d’environnement,
pour lesquels la mise en œuvre de lignes aériennes est difficile ou impossible.
Toutefois, les câbles souterrains sont de plus en plus utilisés en moyenne tension
(HTA), même en zone rurale ou semi-rurale. De plus, des progrès récents en HT
faciliteront la mise en souterrain dans un avenir proche.
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1.3.1 Câble Le raccordement des câbles est un sujet important qui sera abordé
au cours des différents paragraphes. Deux types de raccordement
Pour simplifier, on peut considérer, dans une première approche, sont à considérer : les extrémités et les jonctions. On nomme acces-
qu’un câble isolé (figure 1) est un système coaxial constitué d’un soires les dispositifs permettant un raccordement :
conducteur central (âme), en cuivre ou en aluminium, dans lequel — les extrémités permettent de connecter le câble à une ligne
circule le courant et qui est au potentiel, entouré d’une enveloppe aérienne, à un jeu de barre...
isolante (en papier imprégné d’une matière isolante ou en maté- — les jonctions sont utilisées pour le raccordement de deux
riau synthétique). Un écran métallique extérieur joue à la fois le tronçons de câbles entre eux.
rôle d’électrode de référence, de conducteur d’évacuation du cou- Ces deux constituants sont essentiels et leur fiabilité intrinsèque
rant de court-circuit homopolaire, de barrière d’étanchéité et, éven- doit être, au minimum, égale à celle du câble lui-même. Il faut noter
tuellement, de protection mécanique. Cet écran est recouvert que les extrémités sont soumises non seulement à des contraintes
généralement d’une gaine externe en matériau synthétique. thermiques et électriques mais aussi à des contraintes d’environ-
Le câble isolé est donc assimilable électriquement à un conden- nement parfois sévères (dans les zones polluées ou en bord de
sateur cylindrique. Le champ électrique est confiné entre les deux mer). De plus, sur le plan électrique, la distribution du champ élec-
électrodes et c’est l’enveloppe isolante qui supporte la totalité de trique est sensiblement différente de celle du câble, la coaxialité
la contrainte électrique en régime permanent. Son dimensionne- n’étant plus assurée, et les répartiteurs de champ doivent donc être
ment devra donc être particulièrement soigné. Afin que, seule, la dimensionnés pour ce faire.
composante radiale du champ électrique soit dimensionnante, des
écrans en matériaux conducteurs (papiers graphités et métallisés,
dans le cas des câbles isolés au papier imprégné, et matière plas- 1.3.3 Exigences du système de câble
tique conductrice, dans le cas des câbles à isolation synthétique)
sont disposés, d’une part, sur le conducteur central et, d’autre part, Le câble et le système de câble (câble et accessoires) peuvent
sur la partie externe de l’enveloppe isolante. Ces écrans permettent paraître de prime abord des constituants de réseau simples. En effet,
de lisser le plus possible les irrégularités géométriques des ils ne présentent pas de partie tournante, ils sont le plus souvent
conducteurs et d’éviter ainsi des amplifications locales du champ enterrés... Ce serait une erreur de les considérer ainsi.
électrique qui seraient contraignantes pour la durée de vie des
câbles HTA et HTB. Leur mise au point et leur dimensionnement font appel à de
nombreuses disciplines (électricité, chimie, thermique, méca-
nique...). De plus, leur caractère linéaire et les procédés de fabrication
Comme nous le verrons dans les paragraphes suivants, cette associés les rendent sensibles à toute dérive de maîtrise des para-
description est très réductrice puisque les technologies de câbles mètres de fabrication. Ainsi, il est essentiel de pouvoir vérifier :
sont variées et la description de la structure coaxiale, présentée — d’une part, la pertinence du choix des constituants et de leur
ci-dessus, que l’on appelle traditionnellement unipolaire, bien dimensionnement intrinsèque ;
que se généralisant, n’est pas la seule, en particulier pour les — d’autre part, la régularité de leurs performances en fabrica-
câbles BT et HTA. tion industrielle.
Cela explique que de nombreux essais électriques, thermiques,
thermomécaniques, physicochimiques ont été mis au point et
normalisés aux plans national et international. Les essais dits de
courte durée ont été complétés par des essais d’endurance de longue
durée sous des tensions élevées et des contraintes thermoméca-
niques sévères permettant de juger de la fiabilité à long terme des
constituants de la liaison et de leur parfaite compatibilité.
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2.3.1 Extrusion
Figure 2 – Machine à vis sans fin (extrudeuse)
pour isolation des conducteurs
L’isolation des conducteurs est faite au moyen d’extrudeuses ;
ces machines comportent une vis sans fin qui tourne avec un jeu
très faible dans une chambre, en refoulant le mélange isolant dans
une tête ; cette dernière porte un orifice annulaire ménagé entre un
poinçon et une filière (figure 2).
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Bain de sels — Tube plus court que pour le — Assez difficile d’éliminer toutes les
fondus BT ; HTA procédé vapeur traces de sel au refroidissement
— Limité aux faibles sections
Procédure en — Vitesse — Durée
deux étapes d’extrusion de stockage
plus grande, des mélanges
n’étant pas de base limitée
limitée par la — Qualité
— Conservation réticulation comparable
facile des — Extrudeuse
Par les silanes BT ; HTA réalisée spéciale à celle obtenue
matières séparément par le procédé
premières (longueur =
Procédure en — Pas de perte 30 fois son vapeur
une étape — Possibilité au début ou à
d’incorporer diamètre)
la fin d’une — Réglages
jusqu’à 10 % longueur de
de charges délicats
fabrication
Irradiation par : BT — Très grande rapidité ; matériau — Limité aux faibles épaisseurs en
— faisceau d’électrons Câbles obtenu de bonne qualité ; peu raison du coût de l’installation et des
Physique (0,5 à 4 MeV) téléphoniques d’humidité, pas de résidus de précautions à prendre
— source radioactive réticulation ; pas de pertes au — Éliminer les zones d’ombre (1)
(10 à 15 Mrads) démarrage de la fabrication ;
grande souplesse
(1) C’est-à-dire être sûr que l’ensemble de l’isolation a été traité.
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● Le traitement thermique s’effectue obligatoirement sous pres- 2.4 Vieillissement des isolations de câbles
sion élevée (paramètres habituels : t = 200 à 220 oC, p = 16 à 23 bar).
Pression et température sont liées par la loi empirique de Duperray :
Nota : le lecteur pourra également se reporter à l’article Fonction isolation dans les
p ≈ (t /100)4 matériaux électriques [D 2 302] dans ce traité.
2.3.2.3 Réticulation sans peroxyde Le seul véritable phénomène de vieillissement connu actuellement
est lié à la présence d’arborescences électrochimiques dues à l’action
Dans ce procédé, la réticulation est réalisée soit par l’intermédiaire
combinée de l’eau et du champ électrique dans l’isolation. Plusieurs
des silanes, soit par irradiation.
théories ont été bâties (phénomènes électrochimiques, microfrac-
■ Réticulation par les silanes tures mécaniques...) sans pour autant permettre une explication tota-
lement satisfaisante. Cependant, tous les spécialistes s’accordent
Deux procédures ont été développées.
pour dire que ces arborescences conduisent irrémédiablement au
La réticulation en deux étapes (procédure Sioplas ) consiste claquage de l’isolation principale des câbles. C’est pour cela qu’il
d’abord à greffer sur le PE un dérivé organique du silicium, le vinyl- est recommandé de mettre des barrières d’étanchéité sur les câbles.
triméthoxysilane. Le mélange obtenu (polymère greffé) est extrudé
De nombreux travaux sont en cours pour mettre en évidence
de la même façon qu’un matériau thermoplastique (PVC, PE...), avec
d’autres phénomènes éventuels de vieillissement des câbles à
un mélange maître contenant du polyéthylène, un catalyseur et
isolation extrudée. Pour l’instant, si l’on observe des évolutions de
un antioxydant. Les pontages entre chaînes de PE se font lors d’une
structure morphologique locale du polyéthylène, aucune corré-
opération ultérieure. Le câble est mis sur touret après extrusion et
lation n’a pu être mise en évidence avec des baisses éventuelles de
stocké dans un lieu humide à la pression atmosphérique ou immergé
caractéristiques électriques des câbles.
dans de l’eau chaude à environ 90 oC. La durée de réticulation
dépend de l’épaisseur de l’isolant ; elle est de 1 à 4 h pour les
câbles BT.
La réticulation en une seule étape (procédure Monosil ) est
comparable à la précédente, mais les réactions de greffage et de
3. Description des câbles
pontage sont faites en une seule phase à chaud. HTA et HTB
La réticulation par les silanes est surtout utilisée pour les
câbles BT ; en particulier, la réticulation de conducteurs isolés Le domaine des câbles à moyenne tension (HTA) s’étend de 3 à
(c’est-à-dire conducteurs métalliques munis de leur enveloppe iso- 45 kV. La haute tension (HTB) concerne les tensions de 45 à 180 kV
lante) sectoraux préformés s’effectue sans difficulté. et la très haute tension (THT) celles de 180 à 400 kV. Au-delà, on
La teneur en humidité dans l’isolant (20 à 200 ppm en masse) est entre dans le domaine de l’ultra-haute tension.
inférieure à celle obtenue pour la réticulation par les peroxydes en
phase vapeur, car la réticulation par les silanes s’effectue à une
température (< 100 oC) où l’eau est moins soluble dans le PE.
3.1 Câbles HTA
■ Réticulation par irradiation
Ce procédé consiste, par bombardement d’électrons ou de rayons ■ Les câbles HTA peuvent être à champ non radial (câbles à
γ, à produire des radicaux libres permettant le pontage des chaînes ceinture), c’est-à-dire que l’écran entoure l’ensemble des conduc-
de molécules. Pour la réticulation du PE, on emploie un faisceau teurs. Généralement, les conducteurs isolés sont assemblés sous
d’électrons accélérés d’énergie comprise entre 10 et 15 Mrad (mais une gaine isolante, appelée ceinture, qui sert de support à l’écran
à très fort débit de dose). (figure 3). Ce type de câble est utilisé pour les tensions entre phases
n’excédant pas 15 kV.
L’énergie des accélérateurs actuels ne permet de réticuler que
des épaisseurs faibles, ce qui limite le domaine d’emploi aux ■ Pour les tensions supérieures, les conducteurs isolés comportent
câbles BT et aux câbles téléphoniques. En outre, pour que la réti- leur écran individuel (figure 4). Le câble est à champ radial :
culation soit homogène sur la circonférence du câble, il y a lieu — si le câble ne comporte qu’une phase, il s’agit d’un câble
d’irradier sur deux côtés opposés ou de faire tourner le câble sur unipolaire ;
lui-même.
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Figure 4 – Câble 20 kV souterrain triphasé (spécification C 33-223) La notion de tripolaire peut s’entendre de deux manières :
— tripolaire à champ radial : chaque phase est munie d’un
écran ; les trois phases peuvent être assemblées et mises sous
— s’il comporte plusieurs phases assemblées en faisceau, il est une gaine commune ou assemblées en torsade comme le câble
dit multipolaire ; le plus souvent, les câbles multipolaires ont trois C 33-223 ;
conducteurs et le câble est dit tripolaire. — tripolaire à ceinture : les trois phases sont assemblées, une
ceinture isolante les entoure, l’écran électrique est placé sur cette
ceinture.
3.1.1 Câbles à champ non radial
Ces câbles sont généralement isolés par un mélange PVC. Les 3.1.3 Raccordement des câbles HTA
conducteurs isolés sont assemblés, puis recouverts successive-
ment par une gaine de ceinture en PVC formant bourrage, d’un 3.1.3.1 Câbles à champ non radial
écran en cuivre et d’une gaine de protection extérieure (également
en PVC). Si le câble doit être enterré directement dans le sol, il ■ Jonctions et dérivations
comportera une armure appliquée sur un matelas protégeant Jusqu’à la tension de 6 kV, les âmes raccordées par rétreint ou
l’écran, et une gaine extérieure en PVC (figure 3). poinçonnage sont entourées d’un revêtement de bourrage ajouré
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dans lequel est injectée une matière polymérisable à température — À l’extérieur, en zone pas ou peu polluée, les extrémités sont
ambiante. Le volume injecté est circonscrit par un rubanage adhésif toujours du même type mais de longueur de ligne de fuite plus
étanche. importante.
Lorsque la tension atteint 10 à 15 kV, les enveloppes isolantes — À l’extérieur ou à l’intérieur, lorsque la pollution est très
peuvent être reconstituées (lors de l’installation ou lors d’une importante, il faut utiliser des extrémités comportant des isola-
réparation) par un rubanage en rubans adhésifs. teurs en porcelaine.
■ Extrémités
— À l’intérieur des locaux, elles peuvent être réalisées par simple
épanouissement des conducteurs isolés.
3.2 Câbles HTB à isolant synthétique
— À l’extérieur des locaux, des protections par rubanage ou par
tube thermorétractable sont employées afin de protéger les isolants
3.2.1 Structure des câbles
des intempéries. En milieu très pollué, il est nécessaire d’utiliser des
Ces câbles HTB sont isolés par un matériau à base de poly-
boîtes d’extrémité étanches comportant des isolateurs.
éthylène, qui peut être mis en œuvre dans sa forme thermo-
plastique d’origine (§ 2.2.3) ou sous la forme d’un produit réticulé
3.1.3.2 Câbles à champ radial (§ 2.2.4) qui offre l’avantage d’une meilleure tenue mécanique aux
■ Jonctions et dérivations températures supérieures à 100 oC.
Plusieurs procédés ont cours. ■ Le polyéthylène thermoplastique offre des caractéristiques élec-
● Les âmes raccordées par poinçonnage (figure 5a ), rétreint triques très intéressantes (tableau 2, et [2]) : résistivité volumique
(figure 5b ), éventuellement par soudure, sont isolées par du ruban très élevée, permittivité faible donc faible capacité électrostatique
autosoudable. Comme pour les câbles à champ non radial, une du conducteur par rapport à l’écran, rigidité diélectrique élevée. Il
matière polymérisable est injectée dans un volume défini par un peut être obtenu avec une grande pureté.
rubanage étanche. ■ Le polyéthylène réticulé est plus délicat à mettre en œuvre et ne
● La reconstitution de l’isolant, au droit des raccords (raccorde- peut, pour le moment, être obtenu aussi pur que le polyéthylène ther-
ment de l’âme), et les reconstitutions de l’écran et de la protection moplastique. C’est la raison pour laquelle le polyéthylène thermo-
extérieure sont réalisées par différents rubanages. plastique permet de fabriquer des câbles pour réseaux jusqu’à
● Ces raccordements font, de plus en plus, appel à des matériels 400 kV [3] et même 500 kV, tandis que le polyéthylène réticulé n’est
préfabriqués, qui sont de deux types : utilisé industriellement que dans la fabrication de câbles à 90, 150 et
— matériels élastiques, glissés sur chaque conducteur, la pré- 275 kV. Cependant, la meilleure tenue du polyéthylène réticulé aux
fabrication comprenant les différents éléments isolants et conduc- températures de surcharge et de court-circuit conduit les fabricants
teurs en une même pièce ; à rechercher les moyens et procédés pour obtenir ce matériau avec
— matériels thermorétractables, enfilés avec du jeu sur les âmes une pureté comparable à celle du polyéthylène thermoplastique. Des
raccordées ; le contact avec les différents éléments du câble est liaisons courtes sous 500 kV sont en service au Japon. La mise au
obtenu par rétraction thermique au moyen d’un chalumeau. point de câbles PR à 400 kV est en cours dans plusieurs pays euro-
péens dont la France.
■ Extrémités
■ En France, dans les Pays Scandinaves et, partiellement, en
Dans la grande majorité des cas, la répartition du champ Allemagne et au Japon, les câbles à isolant polymère ont supplanté,
électrique est obtenue par un matériau RLT (répartiteur linéaire de pour ces tensions, les câbles isolés au papier imprégné en raison de
tension), en général un matériau à base de carbure de silicium ou leurs avantages spécifiques (§ 1.1).
une matrice polymérique chargée de noir de carbone au seuil de
percolation. Ces câbles, du type unipolaire (figure 1), sont généralement
installés :
— À l’intérieur des locaux en atmosphère non polluée, les extré-
mités sont du type RLT et protégées par une gaine lisse élastique — soit dans le sol, à l’intérieur de caniveaux en béton armé, rem-
ou thermorétractable : extrémités EUI (extrémités unipolaires plis de sable, ou en fourreaux, en ciment ou en matière plastique
intérieures). (sites industriels, traversées de routes ou de voies ferrées) ;
— soit dans l’air, à l’aide de fixations appropriées le long de
Dans les locaux humides, les extrémités sont du même type parois ou en galerie ou caniveau d’usine ; ces câbles à isolant
mais la protection comporte des jupes pour augmenter la ligne de synthétique se prêtent bien à la pose en parcours dénivelé ou
fuite. vertical par le simple fait que tous les composants sont solides et
ne se déplacent pas sous l’effet de la gravité [4].
3.2.2 Jonctions
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3.2.3 Extrémités
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3.3.3.2 Câbles à pression interne de gaz 3.4 Câbles à isolant gazeux comprimé
■ Dans les câbles unipolaires, le gaz est diffusé longitudinalement
grâce à un léger jeu ménagé entre l’isolant et la gaine d’étanchéité.
Sous une pression de l’ordre de 15 bar, le gaz pénètre dans toute Les câbles à isolant gazeux (CIG) comportent un ou plusieurs
l’épaisseur du diélectrique dont il améliore très sensiblement le conducteurs constitués de tubes en aluminium centrés dans une
seuil d’ionisation et le gradient de potentiel. gaine étanche en alliage d’aluminium. L’espace entre conducteur(s)
et gaine est rempli du gaz SF6 sous pression (de l’ordre de 4,5 bar)
■ Dans les câbles tripolaires, la transmission du gaz le long de la (figure 10).
canalisation est assurée par des tubes de plomb auxiliaires disposés Dans le tableau 5, on donne quelques caractéristiques de CIG
dans les bourrages et débouchant dans les boîtes de jonction. monophasés et triphasés.
Les 1 500 m de liaison tripolaire (3 × 202 mm2 en cuivre, à 90 kV), Le ou les conducteurs sont maintenus dans la gaine par des
posés en 1960, entre Rouen et Lessard (Seine-Maritime), sont repré- isolateurs (trois isolateurs à 120o dans une même section droite
sentatifs de ce type de câble. pour les CIG monophasés, six isolateurs pour les CIG triphasés),
régulièrement espacés le long de la liaison. Les isolateurs sont
3.3.3.3 Câbles à pression externe d’huile déterminés pour supporter la tension de service, les surtensions et
La figure 9 donne une représentation de ces câbles oléostatiques les efforts électro-dynamiques dus aux courts-circuits [11].
sous tube d’acier. Des dispositifs sont prévus pour absorber la dilatation du ou des
Avec cette technologie sont réalisées 85 % des lignes souter- conducteurs et de la gaine :
raines des États-Unis [HPOF (high pression oil filled) câbles en tube — des compensateurs sur les conducteurs ;
d’acier, de 69 à 345 kV ; cette haute pression s’oppose à la pression — des soufflets insérés dans la gaine.
plus faible des câbles à pression interne].
Nous citerons, pour la France, les 7 300 m de la liaison Asnières-
Saint-Ouen (800 mm2 en cuivre, 225 kV) sous pression d’huile de
remplissage de 15 bar, et représentative des artères sous tubes
d’acier, installées en région parisienne, dans les années 60.
Les tubes d’acier (épaisseur 5 à 7 mm) sont garantis de la corrosion
soit par une couche de Somastic (sable, amiante, craie et asphalte)
de 12 à 13 mm, soit par protection cathodique permanente.
3.3.4 Évolution des câbles au papier imprégné Figure 9 – Câble oléostatique 225 kV sous tube d’acier
(0)
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— liaison entre un poste blindé SF6 et le départ ou l’arrivée r2
d’une ligne aérienne ;
— sortie d’une centrale de production souterraine de très forte – Er d r = V
r1
puissance (> 2 000 MVA) ;
— éventuellement, croisement de deux lignes aériennes. (0) Ainsi, le champ en un point r de l’enveloppe isolante est :
V
E ( r ) = -------------------------------
r ln ( r 2 / r 1 )
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R 0 = (π 2 f /2) 10 –7
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L’impédance cyclique linéique complexe Z est définie par : ■ Câbles unipolaires : les écrans sont le siège de courants de circu-
lation lorsqu’ils sont mis à la terre aux deux extrémités : ils se
d V ai ( x ) comportent alors comme des enroulements secondaires en court-
------------------------- = Z I ai circuit.
dx
L’abaque de la figure 12 permet la détermination du terme R p
On a, d’après le schéma équivalent (figure 11) :
d’augmentation de résistance due à la présence de l’écran et donc
d V ai ( x ) de la résistance effective du conducteur.
----------------------- = V ai ( x ) – V ai ( x + dx )
dx ■ Câbles tripolaires : il n’y a un courant de circulation dans l’écran
3
qu’en régime homopolaire. En régime direct, on peut en effet
= [ R a + jL a ω ] I ai + jM ij ω I aj + jM ik ω I ak + R 0 ∑ I au considérer que le champ dans l’écran résultant du courant dans les
u=1 conducteurs est pratiquement nul.
Dans le cas d’une pose en trèfle :
Mij = Mik = Ms 4.3.4 Inductance
■ En régime direct, la somme des courants est nulle : L’inductance cyclique intègre :
I a1 + I a2 + I a3 = 0 — l’inductance propre du conducteur ;
— la mutuelle inductance avec les autres conducteurs ;
— un terme traduisant l’influence des courants de circulation
d V ai ( x )
d’où ------------------------- = [ R a + j ( L a – M s ) ω ] I ai (1) éventuels dans l’écran.
dx L’abaque de la figure 13 permet la détermination des réactances
■ En régime homopolaire, on a : cycliques en régime direct.
On trouve, dans le tableau 8, pour une liaison en câbles unipolaires
I a1 = I a2 = I a3 posés ou pour une liaison en câbles tripolaires, les différentes
expressions de cette inductance.
d V ai (x )
soit ------------------------- = [ R a + 3R 0 + j ( L a + 2M s ) ω ] I ai (2)
dx
Nota : le calcul se fait :
4.3.5 Capacité
— pour une impédance cyclique, en utilisant le conducteur et l’écran du câble ;
— pour une impédance effective cyclique, en considérant un unique conducteur dont ■ Câble unipolaire : la capacité linéique cyclique C (en F/m) est
les caractéristiques sont augmentées d’un facteur correctif prenant en compte l’effet de
l’écran. égale à la capacité du conducteur par rapport à l’écran et est donnée
(en régime direct et homopolaire) par :
4.3.3 Résistance 10 –9 ε r
C = ----------------------------------
- (3)
18 ln ( r 2 / r 1 )
La norme CEI 287 indique la méthode de calcul de la résistance
du conducteur, tenant compte de l’influence de la température et avec εr permittivité relative de l’isolant dont la valeur est comprise
des effets de peau et de proximité. généralement entre 2,3 et 4.
La résistance cyclique est la résistance R du conducteur majorée La figure 14 reproduit un abaque donnant la valeur de la capa-
de : cité d’un câble en fonction du rapport r 2 /r 1 .
— un terme traduisant l’influence des courants de circulation ■ Câble tripolaire : le calcul de la capacité effective cyclique est
éventuels dans l’écran ; complexe ; il existe des formules approchées, mais il est préférable
— la résistance apparente du conducteur fictif de retour du cou- de se baser sur les données empiriques que l’on possède à ce sujet.
rant dans le sol, en régime homopolaire.
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Les figures 15a et b reproduisent un réseau de courbes donnant Connaissant le régime de fonctionnement à l’une des extrémités i
la capacité linéique cyclique des câbles tripolaires en fonction de (figure 17 ; i = 1), on peut déterminer le régime de fonctionnement
l’épaisseur e de l’isolant propre à chaque conducteur, de à l’autre extrémité j (figure 17 ; j = 2), en exprimant la conservation
l’épaisseur e ’ de l’isolant commun aux trois conducteurs et du des puissances actives et réactives (tableau 9). (0)
diamètre des conducteurs 2 r 1 .
Cet abaque a été établi en prenant une valeur de permittivité
relative de 3,5. 4.5 Dimensionnement de l’écran
Si le câble étudié présente une permittivité relative ε r1 différente de mise à la terre
de 3,5, la capacité de service est :
Le dimensionnement de l’écran vis-à-vis des courants de court-
C 1 = C (ε r1 / 3,5) (4)
circuit monophasés sera indiqué paragraphe 5.6. La section d’écran
doit être telle qu’en fin de court-circuit la température ne dépasse
pas la température admissible par les constituants du câble adjacents
4.3.6 Conductance transversale à l’écran. En outre, il y a lieu de prendre en compte le mode de mise
à la terre de l’écran, qui peut influer sur le dimensionnement de l’âme
L’isolant d’un câble ne constitue pas une capacité parfaite. La et sur les conditions d’exploitation.
conductance transversale de l’isolant se déduit de la capacité : Du fait du couplage magnétique entre l’âme et l’écran métallique,
G = C ω tan δ (5) un câble peut être schématisé comme suit (figure 18).
tan δ étant la tangente de l’angle de pertes, caractéristique de ■ Si l’écran est mis à la terre au point A seulement, le circuit d’écran
chaque isolant. se comporte comme le secondaire d’un transformateur à vide : sous
l’effet de la circulation du courant I dans l’âme, une f.é.m. apparaît
entre A et B. En clair, l’extrémité de l’écran non mise à la terre est le
siège d’une montée en potentiel, proportionnelle au courant I et à la
longueur du câble.
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p i′ Gx 2 q i′ Cx ω 2
- = --------- V i
-------- - = – -------------- V i
--------
Y 3 2 3 2
Pertes dans l’admittance Y i = -----
2 Gx Cx ω
2 2
p i′ = --------- U i q i′ = – -------------- U i
2 2
U
Régime en amont de l’admittance Yi V i′ = V i = -------i- P i′ = P i + ε p i′ Q i′ = Q i + ε q i′ S i′ = P i′ 2 + Q i′ 2
3
p S i′ 2 q S i′ 2
----- = R x ------------
2
- ----- = L x ω ------------
2
-
3 9V i 3 9V i
Pertes dans l’impédance Z
S i′ 2 S i′ 2
p = R x -----------
2
q = L x ω -----------
2
Ui Ui
S j′
V j′ = V j = -------- V i
S i′
Régime en amont de l’impédance Z P j′ = P i′ + ε p Q j′ = Q i′ + ε q S j′ = P j′ 2 + Q j′ 2
S j′
U j′ = U j = ---------- U i
S i′
p j′ Gx 2 q j′ Cx ω 2
--------- = --------- V j - = – -------------- V j
--------
Y 3 2 3 2
Pertes dans l’admittance Y j = -----
2 Gx Cx ω 2
2
p j′ = --------- U j q j′ = – -------------- U j
2 2
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De même, si ζ 1 :
tan ω c ζ 2 – 1
ϕ ch = arcsin ----------------------------- -----------------
ζ 2
donnera la puissance maximale.
■ Calcul du régime général
On peut calculer, quel que soit le déphasage entre courant et
tension sur la charge, la puissance maximale transmissible pour la
Figure 20 – Schéma équivalent d’un élément dx de câble
valeur ϕ ch . Pour cela, il faut calculer les pertes diélectriques p d et
les pertes Joule pJ sur la liaison, soit les pertes totales pJ + pd .
La puissance active délivrée à la charge est :
À partir de cela, on peut calculer les caractéristiques de fonction-
nement de la liaison. Pch = Vch Ich cos ϕ ch
■ Longueur critique en courant et la puissance réactive :
Dans ce cas, on a : Q ch = Vch Ich sin ϕ ch
Ich = 0
La puissance active au niveau de l’alimentation est :
I alim P C tan ( nx cri I )
et ------------ - = 1
- = -------------------------------------- Palim = Pch + pJ + pd (14)
In Sn
2
3V n et la puissance réactive est :
avec PC - puissance caractéristique,
= ------------
ZC
tan ω c I ch
Q alim = – --------------------------- cos ( V 1 , I 1 ) – ------------------------- sin ( V 1 , I 2 ) (15)
S n = 3 V n In ζ tan ( n x )
tan –1 ( S n /P C ) ■ Exemples
donc x cri I = --------------------------------------
- (12)
ω c ● Considérons un câble 225 kV à isolation PE de section
1 200 mm2 en aluminium et une ligne aérienne de même niveau de
■ Longueur critique en tension tension 2 × 570 mm2 en almelec.
Elle est donnée par Vch = Vmax admissible. On calcule la puissance active (en unité réduite) sur la charge en
On montre que : fonction de la longueur de la liaison et de l’angle de déphasage de
2
la charge (figure 21).
V max Il est clair, d’une part, que la ligne peut transporter une puis-
tan –1 - –1
--------------
Vn sance active maximale sur une longueur plus importante que le
x cri V = ------------------------------------------------------ (13) câble, (à partir d’environ 20 km, les deux technologies sont bien
ω c différenciées). Mais, d’autre part, en fonction du caractère inductif
Ce sera le minimum (x cri I , x cri V ) qui fournira une indication de de la charge (pour le câble) et capacitif (pour la ligne), il y a effet
la longueur critique maximale admissible. de compensation et alors la zone de fonctionnement intéressante
est plus étendue.
Ce point sera encore plus remarquable dans l’exemple suivant.
● Considérons un câble 400 kV à isolation PE transportant une
4.7 Calcul de la puissance active puissance apparente de 690 MVA et dont les caractéristiques élec-
maximale transmissible triques linéiques sont les suivantes :
r = 1,7 · 10 –5 Ω/m
Sn = 6 · 10 –7 H/m
On montre que si ζ = -------- 1 (c’est le cas général), il existe un c = 190 nF/km
angle : PC
Z C = 56 Ω
tan ω c 1 – ζ 2 La puissance caractéristique est : P C = 2 857 MW.
ϕ ch = arcsin ----------------------------- -----------------
ζ 2 Les longueurs critiques en courant et en tension sont
tel que la puissance fournie à la charge soit maximale. respectivement :
x criI = 83,4 km
x criV = 79,8 km
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— courant admissible (1)..........................(A) 531 746 530 728 593 833 573 775 580 980 580 335 610
— pertes Joule dans le conducteur
par phase (2) ..................................(W/cm) 0,119 0,139 0,163 0,102 0,229 0,206 0,209 0,217 0,196 0,146 0,200 0,163 0,219
— pertes dans les gaines
par phase (2) ................... (en 10 –3 W/cm) 59,3 71 89 190 31,9 92,2 14,5 31,7 38 125 20 6,02 17
Les câbles unipolaires sont placés en trèfle jointifs dans un caniveau.
(1) Le courant admissible correspond à une pose enterrée à une profondeur de 1,3 m, pour une température ambiante de 15 oC et une résistivité thermique du sol
de 0,85 K · m · W –1.
(2) Pour les pertes, cf. paragraphe 5.
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avec R20 (Ω · km–1) résistance linéique maximale en courant ■ Il n’en est pas de même pour les câbles de transport ( 63 kV ) de
continu à 20 o C (NF C 32-013), rappelée au
tableau 13 pour les différentes sections forte section ( 630 mm 2 ) . Pour la détermination de ces coeffi-
normalisées, cients, la publication CEI 287 propose des formules.
Yp facteur d’effet de proximité, Par exemple, pour un câble à 90 kV, en aluminium, de section d’âme
Ys facteur d’effet de peau, câblée 1 200 mm2, fonctionnant à 70 oC, les coefficients Y s et Y p (pour
α 20 (K –1) coefficient de variation à 20 oC de la résistance une pose en trèfle) valent respectivement 8,7 et 6,9 %. Les effets de
électrique (tableau 14), peau et de proximité ont donc pour conséquence une majoration de
l’ordre de 15,6 % de la résistance de l’âme pour un fonctionnement à
θ (oC) température de service de l’âme.
70 oC.
Remarque : les notations sont celles de la publication CEI 287. (0)
■ La segmentation (§ 2.1) des âmes de fortes sections réduit consi-
dérablement les effets de peau et de proximité.
Tableau 13 – Résistance linéique maximale, R 20 ,
en courant continu, d’âmes câblées, à 20 oC 5.2.1.2 Dans les revêtements métalliques
[d’après norme NF C 32-013] Lorsque le câble comporte de tels revêtements (gaine, armure,
écran, frettage...), il faut prendre en considération les courants de
Section R20 (Ω · km–1) circulation, les courants de Foucault et les phénomènes d’hystérésis
nominale provoqués par le courant alternatif transité par l’âme (ou les âmes)
de l’âme Âmes en cuivre du câble.
Âmes
(mm2) en aluminium Les effets produits par ces courants et ces phénomènes magné-
brins nus brins isolés
tiques sont pris en compte en augmentant fictivement la résistance
1,5 12,1 12,2 linéique de l’âme R (Ω · km–1) d’une quantité ∆ R (Ω · km–1) telle que :
2,5 7,41 7,56 ∆R = λ1 R + λ2 R (17)
4 4,61 4,70 7,41
6 3,08 3,11 4,61 avec λ1 R résistance linéique supplémentaire pour les pertes
10 1,83 1,84 3,08 Joule par courants de circulation ( λ ′1 R ) et par
16 1,15 1,16 1,91
25 0,727 0,734 1,20 courants de Foucault ( λ1″ R ) dans la gaine ou l’écran :
35 0,524 0,529 0,868
λ 1 R = ( λ 1′ + λ ″1 )R (18)
50 0,387 0,391 0,641
95 0,193 0,195 0,320 λ2 R résistance linéique supplémentaire pour les pertes
150 0,124 0,126 0,206 dans l’armure ou le frettage.
240 0,075 4 0,076 2 0,125
Pour les câbles de transport, ces pertes peuvent être notables. Si
400 0,047 0 0,047 5 0,077 8
l’on veut traiter tous les types de câbles isolés et les différentes
630 0,028 3 0,028 6 0,046 9
connexions de gaines possibles, les calculs de λ1 et λ 2 nécessitent
800 0,022 1 0,022 4 0,036 7
un long développement. Les calculs sont exposés en détail dans la
1 000 0,017 6 0,017 7 0,029 1 publication CEI 287.
1 200 0,015 1 0,024 7 On donne ci-après des indications sur le type de pose de loin le
1 600 0,011 3 0,018 6 plus courant en France, à savoir la pose de trois câbles unipolaires
2 000 0,009 0 0,014 9 disposés en triangle ou trèfle.
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5.4.1.1 Généralités
Figure 23 – Représentation thermique d’un câble
On considère que la surface du sol est une isotherme (hypothèse
de Kennely). La valeur de R th 4 (en K · m · W –1) est alors, en reprenant
les symboles du paragraphe 5.3 : — pour 3 câbles posés en trèfle jointif :
— pour 1 seul câble : ρ th
ρ th R th 4 = --------- ( ln2 ν + 2ln ν ) (27)
2π
R th 4 = --------- ln2 ν (25)
2π avec ν = 2 /d ext ; les formules ci-dessus ne sont valables
— pour 3 câbles posés en nappe : que pour ν 10 ,
ρ th (m) distance de l’axe du câble (ou du centre du trèfle) à la
ln2 ν + ln ------------------------
4 + s
-
2 2
R th 4 = --------- (26) surface du sol,
2π s 2
s (m) entraxe entre deux câbles voisins (figure 11).
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Tableau 18 – Valeurs des constantes A, , n pour câbles à surface noire, posés à l’air libre,
pour certaines dispositions (d’après publication CEI 287)
Installation A n Distance à la paroi (1)
INSTALLÉS SUR DES CONSOLES NON CONTINUES, SUPPORTS OU BRIDES (d ext < 0,15 m)
Trois câbles jointifs, en nappe horizontale 0,62 1,95 0,25 0,5 d ext
Trois câbles jointifs, en nappe verticale 1,61 0,42 0,20 1,0 d ext
Trois câbles espacés de d ext , verticaux 1,31 2,00 0,20 0,5 d ext
— d’autre part, les pertes engendrées au sein du câble et les 5.5.1.2 Expression du courant admissible
échauffements qui en résultent (§ 5.2).
Connaissant la température ambiante Ta et la température
maximale admissible T au niveau de l’âme (figure 23), la valeur de
5.5.1.1 Température maximale admissible l’intensité maximale du courant en régime permanent est donnée
Elle est donnée tableau 19, pour les isolants les plus couram- par la formule :
ment utilisés actuellement. Les valeurs indiquées pour le régime
permanent ont fait l’objet d’accords internationaux (publications ∆T – p d [ 0,5R th 1 + N ( R th 2 + R th 3 + R th 4 ) ] 1/ 2
I p = ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ (34)
CEI 502 et CEI 840). (0) RR th 1 + NR ( 1 + λ 1 ) R th 2 + NR ( 1 + λ 1 + λ 2 ) ( R th 3 + R th 4 )
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Température Durée Le ω
Type de câble I e = – j --------------------------- I (39)
(oC) maximale Re + j Le ω
24 h par an Ainsi, pour des écrans de faible résistance linéique, ce courant
par fractions de circulation peut devenir très élevé. En outre, si ω augmente
Câble 20 kV isolant PR (1)........ 120 maximales (présence d’harmoniques), les écrans sont le siège de pertes
de 3 h
supplémentaires. Ces considérations s’appliquent également si les
Câbles 63 à 400 kV (2) câbles comportent une armure.
● isolant PEbd ..................... 80 1 000 h Dans certaines industries, des câbles sont utilisés pour alimenter
● isolant PEhd ..................... 90 pendant la des moteurs à vitesse variable de forte puissance. Les courants
durée de vie
● isolant PR ......................... 100 transités par ces câbles sont pratiquement des signaux carrés ; ils
du câble
comportent des harmoniques de rang 6 k ± 1, la fréquence fonda-
(1) spécification HN 33-S-23 (2) spécifications HN 33-S-51, 52, mentale étant comprise entre 60 et 100 Hz, suivant les carac-
53 et 54
téristiques du moteur.
Les pertes augmentent du fait des harmoniques :
À un instant donné t = 0, on applique une surcharge de secours — dans l’âme, avec l’augmentation des effets de peau et de pro-
d’intensité I 2 , pendant une durée totale donnée t. ximité [formule (16)] ;
La question est de savoir quelle peut être la valeur de I 2 pour que, — dans les revêtements métalliques, pour les raisons que l’on
en fin de surcharge, l’échauffement de l’âme au-dessus de l’ambiante vient d’évoquer.
soit égale à ∆ T max . Cette valeur est donnée par l’expression Dans ce cas, les règles de calcul de la publication CEI 287 ne
suivante : peuvent s’appliquer directement, du fait du caractère non sinusoïdal
1/2 du courant. La méthode consiste à fixer une section de câble et à
k 2 R 1 ( R p / R max ) [ r ∆ T – ( k 2 R 1 / R p ) ] déterminer la puissance que le câble peut dissiper dans ses condi-
I 2 = I p --------------- ------------------------------------------------------------------------------ (38)
R max ∆T p ( t ) / ∆ T p ( ∞ ) tions d’installation, à partir des formules usuelles indiquées dans ce
paragraphe [17]. Cette puissance maximale correspond à la somme
avec Ip courant nominal permanent ou facteur de charge de des pertes Joule dans l’âme et dans les revêtements métalliques,
100 % [relation (34)], pour la température maximale admissible par l’isolant et pour la fré-
quence fondamentale.
R1 résistance de l’âme en courant alternatif, avant
l’application de la surcharge (c’est-à-dire pour le Soit P cette valeur maximale admissible. Connaissant l’amplitude
courant I1 ), du courant, harmonique par harmonique (tableau 21), on calcule la
puissance réelle dissipée, en sommant les pertes Joule dans l’âme
R max résistance de l’âme en courant alternatif en fin de
et dans les revêtements, les pertes diélectriques étant négligées.(0)
surcharge,
Rp résistance de l’âme en courant alternatif pour le
courant maximal admissible en régime permanent, Tableau 21 – Calcul de la puissance réelle dissipée
r ∆T = ∆ Tmax /∆Tp (∞),
k = I1 /I p , Harmonique h h1 h2 h3 h4
∆Tmax échauffement maximal admissible au-dessus de Résistance
l’ambiante en fin de surcharge, à la température maximale
pour l’harmonique h Rh
∆Tp (t ) échauffement de l’âme au-dessus de l’ambiante,
après l’application du courant I p , en négligeant la [formule (16)]..........(Ω · m–1)
variation de résistance de l’âme, Courant à transiter
∆T p (∞) valeur de ∆T p en régime permanent, c’est-à-dire pour l’harmonique h ....... (A) Ih
2
échauffement maximal admissible prescrit. Pertes dans l’écran......... (W) pe = Re I e
Pertes dans l’armure pA = RA I A
2
(éventuellement) ............ (W)
5.5.4 Cas particulier des charges non sinusoïdales
Pertes dissipées 2
Considérons le cas de trois câbles unipolaires disposés en trèfle pour l’harmonique h ...... (W) P h = R h I h + p e + p A
jointif, transitant des courants triphasés :
( I1 + I2 + I3 = 0 ) On vérifie que :
soit :
∑ Ph < P (40)
h
I (A) le courant transité dans chacun des câbles,
Dans le cas contraire, il faut passer à la section supérieure et
Re (Ω · m–1) la résistance linéique de l’écran,
reconduire le même calcul pour vérifier que la condition (40) est bien
Xe (Ω · m–1) (= Le ω ) la réactance linéique de l’écran.
remplie.
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5.5.5 Technique du refroidissement forcé l’isolant. L’accroissement de la capacité de transport peut atteindre
100 %.
La technique du refroidissement forcé consiste à drainer longitu- À l’étranger (Grande-Bretagne, République d’Allemagne) ce type
dinalement la chaleur dégagée par le câble au moyen d’un fluide de refroidissement forcé a été appliqué à des câbles à huile fluide,
auxiliaire et à la dissiper dans un refroidisseur. Il est ainsi possible, à 400 kV.
pour une même température admissible sur l’âme, de transiter un
courant nettement accru. ■ Refroidissement forcé interne
La chaleur est drainée au niveau de l’âme des câbles (figure 24c ).
5.5.5.1 Principales techniques L’influence de la résistance thermique du sol est moyenne.
Ce type de refroidissement est très efficace, car il évacue les pertes
Il existe trois méthodes principales de refroidissement forcé
à l’endroit même où elles sont produites en majorité. Il nécessite
(figure 24).
la présence d’un canal au centre du conducteur, dans lequel circule
un fluide caloporteur, sans ou sous pression selon la technique. Avec
cette méthode, l’accroissement de la capacité de transport peut
atteindre 100 %.
Il n’y a pas de limite thermique, mais une limite d’ordre méca-
nique (pertes de charge).
Des études sont en cours dans divers pays, sur le refroidissement
interne par eau. La forte capacité thermique de l’eau et sa faible vis-
cosité rendent le refroidissement très efficace. L’augmentation de la
capacité de transport peut alors dépasser 100 %.
En France, le procédé par circulation interne d’huile est utilisé
sur une liaison à 400 kV et 1 080 MVA (centrale de Bugey), de lon-
gueur 300 m (câbles à pression interne d’huile).
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— calcul des résistances thermiques entre éléments deux à deux Connaissant la température maximale admissible de l’isolant
(conducteurs, gaines métalliques et agents réfrigérants), ainsi (tableau 19), on peut donc calculer le courant admissible pour une
qu’entre chaque élément et le milieu ambiant ; durée donnée ou, inversement, la durée maximale pour un courant
— détermination de la répartition des températures dans le donné.
système pour un certain nombre de positions sélectionnées le long Toutefois, pour un court-circuit d’intensité et de durée données,
d’une section de refroidissement, pour obtenir des températures on peut également déterminer la température en fin de court-
respectant les limites imposées. circuit, soit :
Les développements utilisés pour ces calculs font appel aux 2 2 2
θ f = ( θ i + β 20 ) exp ( I cc t cc / K cc cc ) – β 20 (42)
formules fondamentales de l’écoulement des fluides et de la trans-
mission de la chaleur. Plusieurs articles en donnent le détail complet
[18] [19] [20].
5.6.2 Courts-circuits dans les écrans
ou gaines métalliques
5.6 Régime de court-circuit
Par rapport à leur section transversale, ces constituants pré-
Les sections des âmes et des revêtements métalliques (écrans ou sentent une grande surface de refroidissement. De ce fait, le court-
gaines) doivent être dimensionnées pour que, lors des passages des circuit ne conduit pas à un échauffement adiabatique.
courants de court-circuit triphasés ou monophasés, les températures ■ Le calcul théorique est très complexe, mais il a pu être validé par
atteintes ne dépassent pas les températures maximales prescrites des travaux expérimentaux [21]. De ce fait, il a été élaboré une
(tableau 19). méthode pratique, décrite dans la publication CEI 949. La procé-
Il y a lieu de distinguer les courts-circuits dans les âmes de ceux dure est la suivante :
dans les écrans ou gaines métalliques. — on détermine le courant de court-circuit en hypothèse adia-
batique, IAD , pour une température finale généralement limitée par
la tenue de la gaine extérieure (tableau 23) ;
5.6.1 Courts-circuits dans les âmes — on calcule un facteur de correction ( > 1 ) , qui tient compte
de la dissipation de chaleur dans les milieux adjacents pendant le
Ils provoquent un échauffement pratiquement adiabatique. court-circuit ;
L’intensité de courant et la durée de court-circuit sont liées par la — le courant de court-circuit réellement admissible vaut :
relation :
I cc = I AD (43)
2 2 2 θ f + β 20
I cc t cc = K cc cc ln --------------------- (41)
θ i + β 20 (0)
avec I cc (A) valeur efficace du courant de court- Tableau 23 – Températures maximales admissibles
circuit, en court-circuit pour les matériaux de gainage
K cc (A · s1/2 · mm–2) constante dépendant de la nature du
les plus courants
métal,
Température maximale
cc ( mm 2 ) section du métal écoulant le courant en court-circuit
Matériau de gainage
de court-circuit ; on prend la valeur (oC)
nominale donnée par la norme
NF C 32-013, PVC............................................. 200
t cc (s) durée du court-circuit (< 5 s), PEbd........................................... 150
PEhd........................................... 180
β20 (K) inverse du coefficient α20 (tableau 14)
Hypalon (1) ................................ 220
de variation de la résistance électrique
Néoprène (1) ............................. 200
du métal,
θf (oC) température en fin de court-circuit, (1) Marque déposée.
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CÂBLES DE TRANSPORT D’ÉNERGIE _______________________________________________________________________________________________________
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P
O
U
Câbles de transport d’énergie R
Technologies. Caractéristiques E
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