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Description de l'Afrique du

Nord. Musées et collections


archéologiques de l'Algérie et
de la Tunisie. 8, 2, Musée [...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet


Babelon, Ernest (1854-1924). Auteur du texte. Description de
l'Afrique du Nord. Musées et collections archéologiques de
l'Algérie et de la Tunisie. 8, 2, Musée Lavigerie de Saint-Louis de
Carthage... : collection des Pères blancs formée par le R. P.
Delattre,.... 2e série, Epoque romaine. Archéologie figurée / par
M. E. Babelon. Architecture / par M. H. Saladin. Epigraphie par M.
R. Cagnat. 1899.
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DESCRIPTION. DE L'AFRIQUE DU NORD
ENTREPRISE
PARORDRE
DE M. LE MINISTREDE L'INSTRUCTIONPUBLIQUEET DES BEAUX-ARTS

MUSEES r

DE L'ALGÉRIE
ET COLLECTIONSARCHÉOLOGIQUES

ET

DE LA TUNISIE
DEUXIÈME SERIE

MUSÉE LAVIGERIE
DE
SAINT-LOUIS DE CARTHAGE
OliSl'HRKS-BLANCS
COLLECTION IOKMLE
1AR
LE R. P. DELATTRE
U)l{\\}'l'U:\D.\:\TDL L'INSTITUT
4 II

PARIS
ERNF.ST L.F.R0UX. EDITELJR
28, RUE BONAPARTE, 28

1899
MUSÉES
DE L'ALGÉRIE
ET

DELA TUNISIE

CARTHAGE
(MUSÉELAVIGERIE)

II
CHARTRES.— IMPRIMERIEDURAND, RUE FULBERT

Droitsde reproduction
et de traductionréservés.
DESCRIPTION DE L'AFRIQUE DU NORD
ENTREPRISE
PARORDRE
DE M. LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS

MUSÉES
DE L'ALGÉRIE
ET COLLECTIONS ARCHÉOLOGIQUES

ET

DE LA TUNISIE
DEUXIÈME SÉRIE

MUSÉE LAVIGERIE
DE
SAINT-LOUIS DE CARTHAGE
DESPÈRES-BLANCS
COLLECTIOX FORMÉE
PAR
LE R. P. DELATTRE
DE L'INSTITUT
CORRESPONDANT

II

PARIS
ERNEST LEROUX, EDITEUR
28, RUE BONAPARTE, 28

1899
AVANT-PROPOS
DELA

DEUXIÈME SÉRIE

Unepréface développéeserainsérée
en tête du premier volume
de ce catalogue. M. Héron de Villefosse, membre de l'Institut
et
président de la Commissiondel'Afrique du Nord,
y racontera en
détail la naissance et le développement du Musée des Pères-Blancs
du « ;
Musée Lavigerie » il en montrera tout l'intérêt, en fera
connaître la valeur scientifique. Les quelques
mots qui suivent ne
sont qu'un avertissement au lecteur, destiné à disparaître de l'ou-
vrage aprèssapublication achevée.
La première partie du travail sera consacrée
aux monuments
d'époque ou de tradition puniques, la troisièmeauxantiquités
chré-
tiennes. Ce second fascicule, que
nous publions avant les autres,
parce qu'il est terminé dès maintenant, contient les documents
contemporains de la domination romaine (morceaux de
sculpture,
textes lapidaires, objets usuels). De plus, ne pouvant donner à
l'architecture une plus grande place dans l'ensemble de l'œuvre,
sous peine de sacrifier des morceaux plus importants pour l'étude
de Carthage et de ses restes, nous
avons reproduit, dans le présent
volume, quelques spécimens d'ornementation architecturale,
appar-
tenant àtoutes les périodesdudéveloppement de la ville.
L'explication des planches relatives à la sculpture
est due à
M. Babelon, membre de l'Institut; celle des planches d'architecture
à M. Saladin, membre de la Commissiondel'Afrique du Nord;
à
celle des planches réservées l'épigraphie a été rédigée par moi.
Le R. P. Delattre, correspondant de l'Institut, qui a recueilli, mis
en place et étudié toutes les pierres du Musée, qui est le seul à
connaître leur état civiletleurhistoire, a désigné les pièces qu'il
convenait de reproduire par la photographie ou le dessin et a fourni
au sujet de chacune d'elles ses additions et ses corrections.
Il va sans dire que nous ne pouvions pas faire figurer dans ce
catalogue illustré tous les objets qui composent le Musée des Pères-
Blancs. Nous n'avons d'autre prétention que d'y insérer les plus
intéressants et de donner quelques exemples typiques, choisis entre
beaucoup d'autres, des différentes sortes de monuments qui sont
conservés dans les bâtiments de Saint-Louis.

R. CAGNAT.

»
MUSÉE LAVIGERIE
DE

SAINT LOUIS DE CARTHAGE


DEUXIÈME SÉRIE

ÉPOQJUE ROMAINE
ÉPOQUE ROMAINE

ARCHÉOLOGIE FIGURÉE
Par M. E. BABELON.

PLANCHE I

VICTOIRE TENANT UN TROPHÉE D'ARMES ROMAINES


Marbre blanc. — Hauteur 3 mètres; largeur im,i9.
Trouvée sur la colline de Saint-Louis.

:
Statue en demi-ronde bosse ou haut relief, d'un style remar-
quable et d'une grande noblesse d'allure c'est le morceau capital
du musée de Saint-Louis de Carthage. Elle a été trouvée par frag-
ments et successivement; d'abord le bas du corps, puis, dans les
premiers mois de 1894, le buste et la tête. Tous ces débris gisaient
à environ deux mètres de profondeur, auprès de l'angle sud de la
cathédraledeSaint-Louis, tout à côté de la borne géodésique. De
nombreux fragments d'architecture et de sculpture, notamment les
hauts reliefs reproduits sur notre planche II et notre planche III,
fig. 1, enfin un débrisd'inscription mentionnant une AEDES CON-
CORDIAE, ont été recueillis à peu près au même endroit et nous
attestent que là, sur Byrsa, se trouvaitunédifice considérable et
somptueux:(1) était-ce le Capitole, un temple de la Concorde ou

(1) Les fragments de l'inscription AEDES fondations de la cathédrale, à l'endroit même


CONCORDIAE ont été trouvés en creusant les où l'on a placé le maître-autel.
de la Victoire ?
L'avenir peut-être répondra à cette question qui
n'est pas encore élucidée aujourd'hui.
La façon ingénieuse dont cette grande statue de Victoire a été
remise sur pied mérite d'être racontée :
« Le
buste et la tête qui manquaient tout d'abord ont été
reconstitués à l'aide d'une soixantaine de fragments épars autour de
la partie inférieure (seule trouvée dans les premières excavations).
Le visage était à peu près intact, mais le buste avaitétéréduit en

;
miettes. Le P. Boisselier, confrère duR. P. Delattre, a opéré
cette reconstitution à l'aide de quarante et un fragments et d'une
infinité de petits éclats, il a pu compléter la chevelure, rétablir le cou
et trouver un point de repère certain pour replacer la tête sur le
corps :le torse est en partie refai (1). » t
La déesse debout, au repos, la jambe droite légèrement inflé-
chie, le poids du corps supporté par la jambe gauche, est vêtue
d'une longue stola d'étoffe légère, sans manches, agrafée sur l'épaule
droite et dont les plis accusent les formes du corps. Unecordelette
assujettit sur les hanches la tunique déjà relevée sous les seins. Un
ample peplum passant en écharpe sur le dos, est ramené, par l'une
de ses extrémités, sur le bras droit, tandis que l'autre pan, plus
ample, forme un nœud sur la jambe gauche qu'il enveloppe presque
en entier. Le bras droit, pendant, tenait une haste qui a disparu
avec l'extrémité de l'index; une armilleest au-dessus du coude.
La déesse a le visage un peu tourné vers la droite; ses cheveux
partagés au milieu du front et ondulés sur les tempes, forment, au
sommet de la tête, deux nattes épaisses, nouées en crobyle. Les
ailes attachées aux épaules sont légèrement soulevées. Du bras
gauche, notre Victoire entoure un trophée composé d'un casque à
paragnathides, d'une cuirasse munie de ses lambrequins et ornée
d'une tète de Méduse et de griffons.Uneécharpe est nouée autour

(i) A. Héron de Villefosse dans les Comptes Lettres) 1894, p. 198-199 (d'après un rapport
rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles- duR.P.Delattre).
Pl.I DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 7

diverses :
de la cuirasse. Au pied du trophée sont amoncelées des armes
parazonium dans son fourreau, arc, carquois, lances,
trois boucliers de formés variées.
La statue était polychrome, et l'on remarque encore des traces
de peinture autour des paupières pour figurer les cils, sur le pan de
draperie enroulé autour du bras droit, sur la cordelière formant cein-
ture, sur les parties saillantes des armes du trophée la chevelure
enfin était dorée. L'histoire de la polychromie de la statuaire dans
;
l'antiquité trouve donc ici, comme sur une tête féminine dont nous
parlerons plus loin(I), une nouvelle et indiscutableconfirmation.
On doit attribuer notre statue de Victoire à un habile sculpteur
du premiersiècle de notre ère, sinon au début même de la coloni-
sation romaine de Carthage, alors que les bons artistes, Grecs pour
la plupart, au service des Romains, s'efforçaient de perpétuer tradi-
tionnellement les formes et les types des écoles hellénistiques. En
effet, la Victoire du musée de Carthage rappelle, par son maintien
et l'arrangement de son costume, la Flore du musée de Naples; le
nœud de sa chevelure est pareil à celui de l'Apollon du Belvédère,
de l'Apollon Pourtalèsau British Muséum, de VénusduCapitole, la
réplique de la VénusdeMédicis(2). On ne saurait donc méconnaître
dans cet arrangement particulier de la coiffure, la persistance d'une
mode sculpturale remontant peut-être jusqu'aux écoles grecques con-
temporaines d'Alexandre. C'est également à l'époque hellénistique
que l'on trouve les premières Victoires tenant ou érigeant des tro-
phées, types sculpturaux reproduits, en particulier, sur les monnaies
de Pyrrhus, d'Agathocle, roi de Syracuse, puis, de la plupart des
empereurs romains du premier siècle.
A l'endroit même où a été trouvée cette statue, on a recueilli
des fragments appartenant à une autre statue pareille, et nous décri-

(1) Voyez ci-après la fig. 2 de notre plan- grecque, t. II, pp. 317 et 456; voyez aussi une
che III; cf. E. de Sainte-Marie, Mission à Car- Vénus du musée de Philippeville, dans Gsell,
thage, p. 19. Le Musée de Philippeville, pl. VII, fig. 1.
(2) M. Collignon, Hist. de la sculpture
rons tout à l'heure de grands bas-reliefs de la même provenance,
représentant aussi des Victoires. Nous sommes donc en présence de
sculptures décorant les abords imposants d'un vaste édifice et se
faisant pendant. Le choix de Victoiresmultiples pour cette orne-
mentation n'a guère lieu d'étonner si l'on se rappelle combien, aux
premiers siècles de notre ère, le culte de la Victoire était répandu
dans l'empire romain(l).EnAfrique même, M. de Villefosse cite
plusieursvilles qui font graver des dédicaces en l'honneur de cette
déesse et des soldats qui lui érigent des autels. Des inscriptions
enfin associent son culte à celui de Saturne et de Junon Caelestis,
les deux plusgrandes divinités de l'Afrique romaine(2).

l'École de Rome, t. X, 1890, pp. 8 et suiv.


— Delattre, dans les Mélanges de
BIBLIOGRAPHIE. ;
t. XII, 1892, p. 237 et suiv. et dans le Cosmos du 19 février 1898, p. 238. — Héron
de Villefosse, dans les Comptes rendus des séances de l'Acad. des Inscriptions et Belles-
Lettres, 1894, pp. 176 et 197 à 201
Carthage, p. 140-141.
; 1897, p. 90 à 92 (avec pl.). — E. Babelon,

(1) André Baudrillart, Les Divinités de la rendus des séances de l'Académie des Inscriptions
Victoire en Grèce et en Italie (1894, in-8°); et Belles-Lettres, 1894, p. 201. On a trouvé
Fr. Studniczka, Die Siegesgôttin (Leipzig, en Afrique, notamment à Constantine et à
1898, in-8°). Philippeville, des statues ou des bas-reliefs re-
(2) Héron de Villefosse, dans les Comptes présentant la Victoire.
II
Pl. DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 9

PLANCHE II

VICTOIRE PORTANT UNE CORNE D'ABONDANCE

l
Marbre blanc. — Hauteur 3™,04; largeur lm, 8.
Trouvée sur la colline de Saint-Louis.

Haut relief, représentant une femme ailée, en marche, le pied


droit en avant et détournant la tête. Elle est vêtue d'une ample
stola sans manches, agrafée sur les deux épaules. Uneceinture
retient sous les seins les plis de la draperie qui est aussi relevée sur
les hanches pour dégager les jambes et laisser plus de liberté au
mouvement.
Les cheveux ondulés et partagés au milieu du front, sont retenus
par un bandeau. La main gauche baissée soutient la corne d'abon-
dance, qui est remplie de fruits (pommes, raisins, figues, oranges,
épis) et décoréed'élégantsrinceaux. Du bras droit relevé et replié
au-dessus de sa tête, la déesse maintient la corne d'abondance
contre son épaule. Ses ailes légèrement soulevées descendent par
derrière et de côté, se melant à la draperie; ses pieds sont nus;
entre eux, on voit un globe à terre.
Le haut relief que nous venons de décrire a son pendant dans
la figure 1 de notre planche III qui représente une Victoire pareille,
mais tournée en sens inverse. Ces deux beaux morceaux de sculp-
ture ont été trouvés auprès de l'angle sud de la cathédrale, avec
la statue de notre planche I et d'autres débris sculpturaux. L'état
de mutilation de ces hauts reliefs a nécessité, surtout en ce qui con-
cerne celui de notre planche II, un réel effort de patience et d'ha-
bileté pour les reconstituer. « Les jeunes élèves de théologie de
notre Société, écrit le 5 février 1897 le R. P. Delattre, auxquels
nous devions ces importantes découvertes, avaient recueilli tous les
débris ayant appartenu àces sculptures. L'un d'eux, le P. Schmitz,
aujourd'hui missionnaire au Tanganika, avait, avec un soin minu-
tieux, ramassé jusqu'aux simples éclats et s'était donné la peine de
grouper ensemble les fragments de membres, d'ailes et de vêtements.
Bientôt nous eûmes un grand nombre de morceaux provenant de
la grande figure dont nous possédions déjà la tête (il s'agit de la
figure de notre planche II). Malgré les lacunes, on pouvait dès lors
juger de la beauté de cette pièce de sculpture qui ne le cédait en
rien à notre belle Victoire (Pl. 1). Mais il était déplorable de voir
l'état de cette statue colossale ainsiréduite en menus morceaux. On
en comptait plus de deux cents. Le pied gauche manquait complè-
tement; on l'avait en vain cherché dans les fouilles. Mon confrère,
le P. Boisselier, qui avait reconstitué la Victoire, fut assez heureux
pour reconnaître ce pied parmi les nombreux morceaux de sculpture
fixésdepuis plus de dix ans contre le mur d'enceintedujardin de
Saint-Louis. Il fut vite descellé de la muraille et la juxtaposition
prouva qu'il appartenait réellement à cette statue. Nous avions
alors les éléments d'une reconstitution certaine et complète. Mon
confrère se mit à l'œuvre, et sa patience, non moins que son habi-
leté, fut couronnéed'unplein succès. La statue fut rétablie debout,
en commençant par la base, pièce par pièce, débris par débris. Au
fur et à mesure que les lacunes se présentaient elles étaient com-
blées; nous vîmes ainsi s'élever peu à peu le corps de cette grande
figure. Lorsqu'elle fut reconstituéejusqu'à la hauteur du cou, il n'y
eut qu'à placer au-dessus la tête retrouvée intacte, pour voir appa-
raître une splendide statue, haute de plus de 3 mètres (exactement
3m,o4), pleinedevie et de mouvement, bien digne de figurer vis-à-
vis de notre grande Victoire(l). »
Outre le haut relief reproduit sous le n° 1 de notre planche III,

(1) Delattre, Comptesrendusdes séancesde l'AcadémiedesInscript, etBelles-Lettres, 1897, p.90à92.


II
Pl. DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE II
qui représente une Victoire destinée à correspondre à celle de notre
planche II, il importe d'observer qu'on a recueilli les débris de
deux autres femmes ailées pareilles à celles-là. Comme nous l'avons
déjà dit à propos de la statue de la planche 1, tout cet ensemble de
reliefs colossaux devait former le principal élément décoratif d'un
grandiose édifice, sans doute le plus important et le plus beau de la
Carthage romaine.
Dans la technique de la figureailée de la planche II, on re-
trouve, comme dans la statue précédente, les grandes traditions de
la période hellénistique. L'arrangement des cheveux, l'expression des
visages rappellent certaines œuvres de Praxitèle comme l'Artémis
Brauronienne au musée du Louvre, et mieux encore, peut-être,
l'Aphrodite de Cnide(l). On ne saurait donc guère hésiter à placer
ces belles sculptures carthaginoises au premier siècle de notre ère,
alors que la ColoniaJulia Carthago se bâtissait avec les débris de la
ville punique incendiée par Scipion et que Virgile faisait tressaillir
tous les cœurs au récit des malheurs de l'infortunéeDidon.

— Héron de Villefosse, d'après des rapports du R. P. Delattre, dans les Comptes


BIBLIOGRAPHIE.
rendus de l'Acad. des Inscript, et Belles-Lettres, 1894, p. 176-177 et 197-198; 1897,
p. 90 à 93. — Delattre, dans les Mélanges de lécoledeRome, t. X, 1890, pp. 8 et
suiv.; t. XII, 1892, p. 237 et suiv.; et dans le Cosmos du 19 février 1898, p. 239. —
p.
E. Babelon, Carthage, 140-141.

(1) M. Collignon, Histoirede la sculpturegrecque, t. II, p. 283 et 278.


PLANCHE III

I. - VICTOIRE PORTANT UNE CORNE D'ABONDANCE

Marbre blanc. — Hauteur im,i7; largeur Im,I4.


Trouvée sur la colline de Saint-Louis.

;
Ce fragment, traité en haut relief, ne nous donne que le buste
de la Victoire,jusqu'au-dessous des seins tout le bas du corps a
disparu ou, du moins, les morceaux qui en ont été recueillis sont trop
mutilés pour qu'on ait pu les rajuster comme on l'a fait pour les
statues de nos planches 1 et II, trouvées au même endroit, au sud
de la cathédrale. Nous avons raconté plus haut les circonstances de
la découverte, et fait remarquer que la figure de Victoire décrite ici
formait le pendant de celle que reproduit notre planche II. Les pro-
portions et les dimensions des deux statues étaient identiques leur
pose en sens inverse est symétrique, l'une ayant la corne d'abon-
;
dance sur le bras droit, et l'autre l'ayant au bras gauche. L'arran-
gement des cheveux, ici et là, est un peu différent. De plus, nous

:
ferons remarquer, pour le haut relief de notre planche III, que le fond
est mieux conservé la Victoire se détache sur une surface décorée
d'une guirlande de feuillage dont les liens retombent de chaque
côté de la tête et forment encadrement. Ce meme fond existait,
d'ailleurs, dans les deux grandes figures qui ont pu être reconsti-
tuées ainsi que nous l'avons raconté.

— Voyez ci-dessus la bibliographie de la planche II.


BIBLIOGRAPHIE.
Pl. III DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 13

2. — TÊTE DE FEMME (JUNO CAELESTIS?)

Marbre blanc. — Traces de dorure. — Hauteur 0111,32; largeur 0111,24.


Trouvée près de l'ancien forum romain, c'est-à-dire dans le voisinage du port militaire.

;
Sculpture d'un style remarquable. Les oreilles sont percées de
trous destinés à recevoir des pendants la tête qui portait une cou-
ronne, présente aussi à sa partie supérieure une amorce en marbre
avec le trou d'ajustement d'une applique en métal.
Au moment de sa découverte, cette tête féminine était revètue
d'une mince couche de dorure qui s'harmonisait avec les pendants
d'oreilles et l'applique métallique du sommet de la tète. Nous
sommes donc en présence d'un fragment de statue polychrome
comme la Victoire de notre planche 1.
On a proposé de donner à cette figure le nom de Tanit ou Juno
Caelestis, la grande déesse de Carthage, qui fut identifiée, à la fois,

déesse,et ils
;
à la Cérès gréco-romaine et à FIsiségyptienne. Cette attribution
nous paraît soutenable les traits du visage conviennent à cette
empruntent quelque chose de la majesté sereine que
l'art antique attribue aux images de Junon, d'Isis et de Cérès.
Mais le travail sec et conventionnel des cheveux, en particulier,
nous empêche de voir, ici, une œuvre remontant à l'époque de la
Carthage punique, une œuvre de style grec. C'est, comme les hauts
reliefs que nous avons décrits plus haut, un spécimen intéressant
de l'art gréco-romain du commencementde l'ère chrétienne, c'est-à-
dire d'une époquevoisine de la fondation de la colonie romaine
de Carthage.
L'appendice mutilé qui surmonte la tête de la déesse laisse voir
la partie inférieure d'un épi, attribut qui fait songer tout de suite à
l'ornement symbolique de la coiffure d'Isis, composé, comme on
sait, du disque lunaire accosté de cornes de vache et d'épis. On
remarquera que la tête est enveloppée d'une calotte hémisphérique
ne laissant voir que les bandeaux de cheveux ondulés qui encadrent
le front. Cette coiffure ne rappelle-t-elle
pas, à son tour, le bonnet
d'étoffe assez semblable au bonnet phrygien,
que la grande Déesse
porte sur de belles monnaies carthaginoises ?
En admettant ces con-
jectures, on pourrait donc regarder notre tête de marbre
comme
une représentation de la Virgo Caelestis exécutée dans les premiers
temps de l'Empire.

BIBLIOGRAPHIE.
— Delattre, Objets archéologiques exposés à l'Exposition universelle d'Amsterdam
;
(Tunis, 1883,in-8), p. 255 Muséearchéologique (Catalogue), Tunis, 1893,
p. 9,n. 5.
- Cardinal Lavigerie, De l'utilité d'une mission archéologique permanente à Carthage,
1881, p.13.
pl.XVII,fig.
-
1.
S. Reinach et E. Babelon, Galettearchéologique, 1885,
p. 131 et

3- — TÊTE DE FEMME

Marbre blanc.
— Hauteur om,39; largeur om,28.
Trouvée à Carthage.

Les cheveux sont partagés au milieu du front; deux


nattes
sont nouées en crobylos au sommet de la tête, particularité que
nous avons signalée sur la statue de Victoire de notre planche 1.
Mais ici les ondulations de la chevelure présentent des stries
con-
ventionnelles qui trahissent la routine et font présager la décadence.
Cette tête peut dater de l'époque des Antonins, et l'expression du
visage rappelle un peu les traits de Faustine, mère.
Pl. III DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 15

4. — TÊTE DE FEMME VOILÉE (JUNON?)

Marbre gris. — Hauteur om,39; largeur om,27.


Trouvée sur la colline de Saint-Louis.

la moitié antérieure est brisée ;


Fragment de bas-relief. La tête est surmontée d'un modius dont
ce modius qui paraît caractériser
Junon s'élevait au-dessus du voile. Les cheveux ondulés sont en
partie engagés sous ce voile qui couvre le sommet de la tête et
descend sur la nuque. Le nez est mutilé, la bouche entr'ouverte.
On peut comparer, pour l'arrangement des cheveux et du voile, la
Déméter de Cnide, au Muséebritannique, ainsi que les figures de
femmes voilées sur de nombreuses stèles funérairesdel'époque
hellénistique(I).
Si l'on en juge par le fragment qui nous occupe, le bas-relief
d'où il a été détaché devait être d'un bon style et dater du Ier siècle
de notre ère.

Ç. - BUSTE DE JUNON (VIRGO CAELESTIS)

;
Marbre blanc. — Hauteur om,6i largeur om,24.
Trouvé à Carthage.

La déesse a la tête surmontée d'un haut polos ou modius,


légèrementévasé, au pourtour duquel sont sculptées trois arcades
décoratives, l'une sur le devant et les deux autres sur les côtés. Nous
ne saurions guère hésiter à reconnaître ici un buste de la grande

(1) Voyez M. CoUignon, Hist. de la sculpturegrecque, t. II, p. 362, 374, 376, 381.
déesse punique. Le polos qui surmonte sa tete lui est commun avec
nombre d'autres représentations de la Junon gréco-romaine.
Dans l'arrangement des cheveux, nous retrouvons des traditions
des écoles hellénistiques,ainsi que dans la technique de ce visage à
et
physionomiedouce régulière. L'ensemble remet en mémoire les
caryatides de la voie Appienne, œuvres des Grecs Criton et Nicolaos,
contemporains d'Hadrien(1). Notre Virgo Caelestis pourrait, elle
aussi, être attribuée à cette époque. Tout le buste est refait en
plâtre.

— Delattre, Musée archéologique (Catalogue), p. 8; Carthageromaine, série C, n. 2.


BIBLIOGRAPHIE.

6. — TORSE DE DIANE

;
Marbre blanc. — Hauteur oM,95 largeur 001,5°.
Trouvé près de l'amphithéâtre.

Fragment d'une statue mutilée. Le torse qui comprend depuis


le cou jusqu'au-dessus des genoux est élégamment drapé. Les bras
manquent. Par dessus la stola est jeté un péplum enroulé en large
ceinture autour de la taille et dont l'extrémité retombe de l'épaule
droite sur la poitrine. L'arrangement de la draperie rappelle les re-
présentations communes de Diane chasseresse. Ce torse a surtout
une analogie frappante avec une statue de Diane conservée au musée
de Séville et mutilée d'une façon analogue(2).

— Delattre, dans le Cosmos du 27 Janvier 1894, p. 277


BIBLIOGRAPHIE.
(Catalogue), p. 37, n. 59.
î Musée archéologique

(1) M. Collignon, Hist. de la sculpture (2) G. Bonsor, dans la Revue archéologique)


grecque, t. I, p. 637-638. 1898, (XXXIII), p. 4, n° 100.
Pl. IV DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 17

IV
PLANCHE

I. — STATUE DE FEMME

Marbre blanc. — Hauteur im,36; largeur om,57.


Trouvée en 1890, près de l'amphithéâtre.

Statue à laquelle
manquent la tête et les bras.
La figure est debout dans une attitude majestueuse, le poids du
corps reporté sur la jambe gauche, la jambe droite étant légèrement

;
infléchie. Une ample tunique talaire est assujettie au-dessus des
hanches par une large ceinture la palla agrafée sur l'épaule droite
recouvre une partie du bras gauche et l'un de ses plis est engagé sous
la ceinture,sur la hanche droite.
Bon style du IERsiècle de notre ère.
0
— H. Saladin, d'après un rapport du R. P. Delattre, dans leBulletin archéologique
BIBLIOGRAPHIE.
du Comité, 1890, p. 449. — Delattre, dans le Cosmos du 27 janvier 1894, p. 277;
Musée archéologique(Catalogue), p. 35, n. 38.

2. — STATUE COLOSSALE DE LA VICTOIRE

Marbre blanc. — Hauteur 2m,55; largeur 1 mètre.


Trouvée au même endroit que la précédente.

Statue à laquelle manquent la tête et les bras. La tunique


talaire de la déesse est recouverte par une palla relevée sur les
hanches et descendant seulement jusqu'au-dessus des genoux. Sur
le cou, on voit les restes d'une écharpe ou d'un long voile qui devait
envelopper la tête. Les plis des draperies sont flottants et comme
agités par le vent.
Travail médiocre de la basse époqueromaine.
A l'endroit où a été trouvée cette statue, on a déterré également
un torse de Bacchus, un torse de Diane, des débris sculpturaux, un
beau torse de cheval auquel il manque la tête et les jambes, enfin deux
inscriptions importantes portant le nom du proconsul Q_ Aurelius
Symmachus (en373), qui paraissent dater notre statue de Victoire.

— Delattre, dans le Cosmos du 27 janvier 1894, p. 277 et du 19 février 1898,


BIBLIOGRAPHIE.
p. 242; Musée archéologique (Catalogue), p. 30. — H. Saladin, d'après un rapport du
R. P. Delattre, dans le Bulletin archéologiquedu Comité, 1890, p. 450.

3. — TÊTE DE CÉRÈS

;
Marbre blanc. — Hauteur om,35 largeur Offi,25.
Trouvée par le R. P. Delattre sur l'emplacement probable du temple de la déesse, non loin de
la mer, à l'extrémité de la ville punique, et aux abords du quartier de Mégara.

Les cheveux légèrement ondulés sont partagés au milieu du


front; un voile couvre le sommet de la tête et descend sur la nuque
et les épaules.Une couronne d'épis,attributcaractéristique de
Cérès, ceint la tète par dessus le voile.
La physionomie est particulièrement gracieuse, la lèvre esquisse
un légersourire, et l'ensemble de la sculpture dénote un travail de
la meilleureépoqueromaine. Ce débris d'une belle statue est
manifestement inspiré de la Déméter de Cnide, l'un des chefs-
d'œuvre de PraxitèleCI). Peut-être sommes-nous en présence d'un

(1) Cf. Wilhelm Klein, Praxitélés, p. 369 (Leipzig, 1898, in-8°).


Pl. IV DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 19
fragment du grand groupe sculptural dont nous allons parler ci-après,
sous le n° 4, à propos du serpent qui devait en faire partie.

— Delattre, dans]les Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. LVIII,


BIBLIOGRAPHIE.
p. 15 et pl. V.

4. — SERPENT (FRAGMENT)

;
Marbre blanc. — Hauteur om,29 largeur om,4i.
Trouvé au même endroit que la tête précédente.

Ce fragment, insignifiant en lui-même, reçoit une grande im-


portance de l'endroit où le R. P. Delattre l'a découvert. Dès lors,
il est hors de doute que le reptile était l'un des dragons qui traî-
naient le char de Cérès, et il n'y a point à songer à un autel de
Mithra ou d'Esculape, comme pour le serpent du musée de Phi-
lippevilleCI).
Les monuments qui représentent Déméter ou Cérès à la re-
cherche de sa fille Perséphone, dans un char traîné par des dragons
ailés, sont nombreux(2); la plupart du temps la déesse est accom-
pagnée de Triptolème. Sous l'empire romain, des membres de la
famille impériale se sont même fait représenter avec les attributs de
Cérès et de Triptolème, dans un bige de dragons nous ne citerons,
à titre d'exemple, qu'un remarquable camée du Cabinet des Mé-
;
dailles, où l'on voit Claude et Messaline, en Triptolème et Cérès,
debout dans un char traîné par des serpents ailés(3).

(1). Gsell, Musée de Philippeville, p. 49-50 monnaies et les vases peints, voyez J. Over-
et pl. VI, fig. 7. beck, Demeler undKora, pl. IV, fig. 13; pl. VIII,
(2) Voyez notamment une lampe du musée tig. 38 à 40; pl. IX, fig. 16 à 20; et l'art. Ceres

:
de Saint-Louis, et une autre du musée Alaoui,
trouvée à Sousse Catal. des muséesde l'Algérie
et de la Tunisie, Musée Alaoui, p. 160, n° 115.
dans le Dictionn. des Antiq. gr. et rom. de
Saglio, p. 1044.
(3) E. Babelon, Catalogue des camées de la
Pour d'autres monuments, en particulier les Bibliothèquenationale, p. 144, n° 276.
On remarquera, sur l'anneau ou spire unique du dragon du musée
:
de Saint-Louis, les restes d'un enfant assis c'était évidemment un
Eros qui tenait les rênes de l'attelage et le dirigeait.

— Delattre, dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. LVIII,


BIBLIOGRAPHIE.
p. 15 et pl. V, fig. 2.

5. — TÊTE DE FEMME INCONNUE

Marbre blanc. — Hauteur om,52; largeur om,33.


Trouvée dans le flanc sud de lacolline de Saint Louis.

Les cheveux ondulés sont partagés au milieu du front; le som-


i
met de la tète et le nez sont mutilés. Travail du iesiècle de notre ère.

6. — TÊTE DE LUCIUS VERUS

;
Marbre blanc. — Hauteur om,44 largeur om,38.

Tète impériale,aisémentreconnaissable
ceints d'une large couronne de laurier
;
Trouvée au même endroit que la précédente.

;
les cheveux sont
le nez est légèrement
mutiléCI).

7. — TÊTE DE JUNON

Terre cuite. — Hauteur om,13; largeur om,08.

Orifice de vase, fragmenté. Les cheveux de la déesse,partagés

(1) Comparezles monnaies et statues nom- Romische lkonographie, t. III, p. 205 et suiv.
breuses de Lucius Verus, dans J. Bernoulli.
Pl. IV DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE
21
au milieu du front sont relevés sur les tempes en striesparallèles
et retombent en nattes sur le cou. Le goulot qui
surmonte la tète
affecte la forme d'un large polos (fragmenté),
un peu évasé,qui
paraît autoriser à donner le nom de Junon à
cette tête de femme, de
style médiocre.
PLANCHE V

I. - TORSE DE BACCHUS JEUNE

Marbre blanc. — Hauteur im,i7; largeur om,54-


Trouvé derrière l'amphithéâtre.

Fragment d'une statue privée de la tête, des bras et des jambes.


Le torse d'un mouvement gracieux et d'un travail soigné dérive d'un
type bien connu, créé dans l'art grec par Praxitèle. De nombreuses
statues de Bacchus et même d'Apollon, de l'époque hellénistique
ou romaine, sont inspirées du même modèle, les attributs seuls et
certainsdétails secondaires offrant des variantes(I). Dans toutes ces
répliques, c'estlemême mouvement efféminé du torse, la hanche
droite surhaussée, la jambe gauche légèrement ployée; le bras droit
levé tient un canthare ou une grappe de raisins, la main gauche
s'appuie sur un thyrse: telle devait être aussi l'attitude de notre
Bacchus. Il n'est pas jusqu'aux mèches de cheveux qui descendent
sur la poitrine, qu'on ne retrouve pareillement sur d'autres statues.

(Cata-
— Delattre, dans le Cosmos du 27 janvier 1894, p. 277; Musée archéologique
BIBLIOGRAPHIE.
logue), p. 37, n° 58.

sculpture, pl. 677 et suiv. ;


(1) Voyez, par exemple, Clarac, Musées de
E. Babelon et
Blanchet, Catal. des bronzes antiques de la Bi-
bliothèquenationale, p. 164, n° 367.
Pl.V DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 23

2. — TÊTE D'HERCULE BARBU

Marbre blanc. — Hauteur om,5i; largeur om,37.


Trouvée à Carthage.

Cette tête barbued'Hercule se rattache au type le plus


ordinaire des représentations de ce dieu aux 11e et IIIe siècles de
notre ère.

— Delattre, Muséearchéologique
BIBLIOGRAPHIE. (Catalogue), p. 3, n° 4.

3. - TÊTE D'ESCHMOUN OU ESCULAPE (?)

Albâtre oriental. — Hauteur om,I5; largeur om,12.


Trouvée à Carthage.

Le nom du dieu carthaginoisEschmoun,identifié avec Escu-


lape à l'époqueromaine, paraît être celui qui convient le mieux à
cette tête à cheveux longs et frisés, et à barbe hirsute. Si elle fait
un peu songer à certains types barbares de Jupiter, de Sérapis ou
de Neptune, elle se rapproche cependant davantage et d'une manière
tout à fait caractéristique du type d'une tête en marbre, conservée
au musée du Louvre et à laquelle on a donné le nom d'Eschmoun
ou Esculape(l). Ce dernier morceau du sculpture provenait aussi de
Carthage où Eschmoun avait un temple fameux, sur Byrsa. Il est
fâcheux qu'on ne sache pas exactement en quel endroit précis des
ruines de Carthage les deux statues dont nous venons de parler ont
été trouvées.

— Delattre, Musée archéologique (Catalogue), p. 11, n° 34.


BIBLIOGRAPHIE.

(1) L. Heuzey, dans la Revue d'assyriologie et d'archéologie orientale, t. II, 1892, p. 155 et pl. V.
4. — TÊTE DE SATYRE

Pierre calcaire tendre et jaunâtre. — Hauteur om,24; largeur om,18.


Trouvée dans le terrain appelé Douïmès.

Les traits de cette tête sont réguliers, et sans les cornes qui
émergeaient au-dessus des tempes et dont il reste des amorces bien
caractérisées, on pourrait croire à un portrait. Les cheveux et la
barbe sont traités sommairement en mèches épaisses et striées.
Le nez est légèrement mutilé. Le R. P. Delattre, qui a déjà décrit
cette sculpture originale, nous fait connaître les détailssuivants :
«
Cette tête, dit-il, est une sorte de masque dont le revers est plat
et se prolonge sous forme de cube long de om,13. Il était destiné à
être appliqué contre une surface plane dans laquelle pénétrait la
partie cubique.Une mortaise creusée pour recevoir une clavette
servait à fixer cette pièce de sculpture. Les cornes, qui sont brisées,
mais dont on reconnaît parfaitement la place, devaient être courtes
comme des cornes naissantes. Nous avons peut-être là une image
du Baal cornu, analogue à l'Astarothcarnaïm de la Bible, qui était
honoré au sommet du Djebel Kornîn, la montagne à deux cornes,
qui se dresse d'une façon si pittoresque au fond du golfe, vis-à-vis
de Carthage. »
Il n'y aurait qu'à s'associer pleinement à ces judicieuses remar-
ques du R. P. Delattre, si le Baal cornu, tel que nous le présen-
tent notamment les monnaies de la Cyrénaïque, n'avait pas des
cornes de bélier. Or, il s'agit ici de petites cornes droites, comme
en ont ordinairement les Satyres du cortège de Bacchus.

— Delattre, dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de France, LVI,


BIBLIOGRAPHIE.
p. 313-314-
Pl.v DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 25

5. — TÊTE D'HOMME

Marbre blanc. — Hauteur om,28; largeur om,22.


Trouvée à Carthage.

Fragment de bas-relief. Cette tête, vue de profil, à droite, est


d'un bon style et devait faire partie d'un bas-relief remarquable.
Elle est imberbe et le nez est mutilé. Les trous de foret dont les
cheveux sont parsemés révèlent les procédés techniques et routiniers
des écoles de sculpteurs de l'époque impériale romaine.

6. — TÊTE D'AUGUSTE (?) ACCOMPAGNÉE DU CAPRICORNE

Marbre blanc. — Hauteur om,34; largeur om,46.


Trouvée sur la colline de Saint-Louis.

Fragment de bas-relief. Les mutilations du nez et du menton


ne permettent pas de fixer autrement qu'avec une certaine hésitation
l'attribution iconographique de cette tête, présentée de face et sur-
montée d'une large couronne de laurier. Ce qui nous fait songer à
Auguste, c'est, d'une part, que les traits du visage ne sont pas abso-
lument différents de ceux qu'on reconnaît à cet empereur. L'arran-
gement des cheveux convient aussi au début de l'époque impériale;
d'autre part, et cet argument nous paraît plus concluant, la pré-
sence du capricorne dans le champ, à côté de la tête, semble bien
indiquer qu'il s'agit d'Auguste. On sait, en effet, que le capricorne
présida à la naissance d'Octave, et SuétoneCI) dit que l'empereur fit
graver la figure du capricorne sur ses médailles parce qu'il était né

(i) Octav., 94.


sous ce signe, et aussi à cause d'un horoscope que Théagène en
à
avait tiré pour lui lorsqu'il se trouvait Apollonie peu avant la mort
de Jules César.
Un grand nombre de monnaies d'Auguste ont le capricorne
pour type de revers(l): ce sont non seulement des pièces de la série
romaine, mais encore des monnaies provinciales et particulièrement
africaines comme celles de Leptis Magna et d'autres villes encore.
Mais ce qui achève de rendre notre hypothèse très vraisemblable,
c'est que le capricorne paraît sur le grand Camée du Musée de
Vienne, à côté de la tête d'Auguste, à la même place et disposé de
la même manière que sur le bas-relief du Musée de Carthage(2).
Nous savons, il est vrai, que le capricornen'est pas un sym-
bole spécial à Auguste; qu'on le voit sur des monnaiesdePtolémée,
roi de Maurétanie, et sur les pièces autonomes de Sabrata et d'autres
villesafricaines(3), de sorte qu'on pourrait se demander si notre
bas-relief ne représente point quelque divinité spéciale à l'Afrique;
de même, d'autres empereurs comme Gallien ont aussi le capri-
corne au revers de leurs monnaies.Maisl'époque à laquelle appar-
tient notre bas-relief, et le rapprochement avec le Camée de Vienne
que nous avons indiqué plus haut, rendent l'opinion que nous
avons émise infiniment plus probable.

BIBLIOGRAPHIE. S. Reinach et E. Babelon, dans la Galette archéologique, 1885, p. 138 et pl. 19;

— Delattre, Musée archéologique(Catalogue), p. 39, n° 93 a.

(1) Eckhel, Doct. num vet., VI, p. 109. Ilwllor., t. II, pl. XXIX.
(2) Trésor de numismatique et de glyptique, (3) Muller, Numism. del'anc. Afrique, t. II,
Iconogr.romaine, pl. VIII; Bernoulli, Rômische p. 29; p. 59; t. III, p. 129, etc.
Pl. VI DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 27

PLANCHE VI

I. - TÊTE D'OCTAVE (?) VOILÉ EN PONTIFE

Marbre blanc. — Hauteur om,4o; largeur om,33.


Trouvée sur la colline de Saint-Louis.

Cette tête voilée est un des beaux morceaux de sculpture


trouvés à Carthage; l'expression du visage a quelque chose de doux
et de souriant qui manque, le plus souvent, aux œuvres africaines
du temps de l'empire.
Le style seul de ce fragment suffirait à prouver qu'il appartient
à l'époque d'Auguste et qu'il représente un des jeunes princes de la
famille impériale. L'arrangement des cheveux rappelle les bustes
d'Octave jeune, en particulier la belle tête trouvée à Ostie et con-
servée au musée Chiaramonti(l). Cependant Auguste a généralement
les traits plus amaigris, le bas du visage moins large, la figure plus
et
allongée moinssouriante. Sont-ce là des raisons suffisantes pour
que nous hésitions à reconnaître Auguste dans ce beau portrait?
Faut-il plutôt songer à Caius César, le fils d'Agrippa et de Julie
adopté par Auguste? Drusus le Jeune et Germanicus ont aussi une
assez grande ressemblance avec le marbre de Carthage dont l'attri-
bution iconographique, comme celle de tant d'autres marbres
romains, ne sera probablement jamais à l'abri de toute hésitation.
Ce qu'on peut dire avec certitude, c'est que si nous n'avons pas ici

(1) Comparez: Bernoulli, Rômische Iconographie, t. II, pl. Ietsuiv.


un portrait d'Auguste, du moins ils'agit d'un prince de sa famille,
de l'un des premiers Césars.

— S. Reinach et E. Babelon, dans la Galette archêol., 1885, p. 133 et pl. 17,


BIBLIOGRAPHIE.
;
fig. 3 — Delattre, Photographies exposées (à Madrid) par le directeur du Musée de
Saint-Louisde Carthage, Tunis, 1892, p. 8, n° 8; — Musée archéologique (Catalogue),
p. 9, n° 3; - Cf. Bull. épigr. de la Gaule, 1885, p. 131.

2. — TÊTE D'OCTAVIE, SŒUR D'AUGUSTE

Marbre blanc. — Hauteur 0m,30; largeur 0"\20.


Trouvée sur la colline de Saint-Louis.

Les traits d'Octavie et sa coiffure si particulière sont connus


par des monnaies et par quelques autres monuments au nombre
desquels nous citerons la tête en basalte vert, de l'ancienne collec-
tion Louis Fould, aujourd'hui au musée du Louvre(l) et un petit
buste en bronze trouvé à Lyon et aussi conservé au Louvre(2).
Les éléments de comparaison ne manquent donc point pour
déterminer en toute sûreté le nom de la tête féminine, d'un travail
soignémais un peu sec, qui nous occupe(3).

— S. Reinach et E. Babelon, dans la Galette archéol., 1885, p. 132 et pl. 17,


BIBLIOGRAPHIE.
fig. 2; — Delattre, Photographies exposées, etc., p. 8, n° 8;
p. 28, n° I.
-
Musée archéologique,

3. — TÊTE DE FEMME INCONNUE

(Voyez ci-après, pl. VII, fig. 3 et 4.)

(1) Chabouillet, Descript. des Antiquitésdu (3) Sur les portraits d'Octavie, voyez J. Ber-
cabinet de M. Louis Fould, pl. VI.
(2) Longpérier, Notice des bronzes antiques
du Louvre, n° 640 bis; Frœhner, Les Muséesde
;
noulli, Rômische lkonographieJ t. II, p. 116 et
suiv. W. Helbig, dans les Monumenti antichi
dell' AccademiadeiLincei, t. I, fasc. 3, in-4,
France, pl. II. 1891.
Pl. VI DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 2

4. — TÊTE DE JEUNE ROMAIN (MARCELLUS?)

Marbre blanc. — Hauteur ora,2é


Trouvée à Carthage.
;
largeur Om,20.

Cette jolie tête d'enfant appartient par les caractères de la


sculpture au commencement de notre ère; elle est antérieure à
l'époquedesAntonins. D'autre part, l'expression du visage permet
d'y reconnaître un jeune membre de la familledespremiers Césars.
C'est en la comparant avec les statues auxquelles on donne hypo-
thétiquement le nom de Marcellus, notamment les bustes du Vatican
et du musée d'Arles(I), que nous croyons pouvoir attribuer aussi la
même désignation à la tête du musée de Saint-Louis. Mais ce n'est
là, bien entendu, qu'une conjecture. Le nez est mutilé.

Ç. - TÊTE D'ANTONIN LE PIEUX

;
Marbre gris. — Hauteur om,46 largeur om,3 3.
Trouvée sur la colline de Saint-Louis.

Malgré l'état de mutilation de cette sculpture, la figure de


l'empereur est très reconnaissable et il ne peut y avoir aucun doute
pour l'attribution iconographique. Cette tête d'Antonin le Pieux
est ceinte d'une large couronne de laurier. Manquent le nez et la
moitié du visage.

BIBLIOGRAPHIE.
— P. Gauckler, dans les Mémoires de la Société desAntiquaires de France, t. LVI,
p. 136, note 3.

(1) Bernoulli, Rômische Iconographie, t. II, p. 122 à 125.


6.
— TÊTE DE FEMME INCONNUE

Marbre blanc.
— Hauteur 0m,30;largeur om,29.
Trouvée en même temps que la tête d'Octave(?)
ci-dessus, n° 1.

Les traits du visage ainsi que l'arrangement de la chevelure


rappellent les portraitsdesimpératrices romaines de la fin du IIe siècle
ou du commencement du Ille, telles que Orbiane, Marnée, Ota-
cilie(J). Mais rien ne permet d'affirmer qu'il s'agisse d'une impé-
ratrice.

-
BIBLIOGRAPHIE. Delattre, dans le Bulletin épigr. dela Gaule, 1885,
P-H1-

(1) Bernoulli, RômischeIkonographic, t. II, 3epartie, pl. XXXI, XXXII, XLIII.


Pl. VII DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 31

PLANCHE VII

I. - TÊTE D'UN ROMAIN INCONNU

;
Marbre blanc. — Hauteur Om,22 largeur om, 18.
Trouvée à Carthage.

Les traits sont ceux d'un homme qui a atteint l'âge mûr; barbe
et cheveux courts. Nez mutilé.

BIBLIOGRAPHIE.
— Delattre,Muséearchéologique(Catalogue), p. 13, n° 50.

2. — TÊTE DE FEMME INCONNUE

Stuc. — Hauteur om,18; largeur om,11


Trouvée dans le cimetière des Officiales.

Cette tète provient d'un haut relief en stuc qui décorait un


monument funéraire. Il ne reste que le visage et une partie des
cheveux(l); à signaler l'expression de douleur qui se remarque dans
la physionomie.

3 et 4 (et pl. VI, fige 3).


— TÊTE DE FEMME INCONNUE

Marbre blanc. -Hauteur 0111,20;largeur om,17.


Trouvée sur la colline de Saint-Louis.

L'état de mutilation du nez et de quelques autres portions du

(1) La nécropole du quartier appelé Douï- dans les Mémoires de la Société des Antiquaires
mès a fourni, même pour l'époque punique, de deFrance, t. LVI, p. 260, 261,340,347).
nombreux masques de terre cuite (Delattre,
visage ne permet de formuler sur l'attribution iconographique de ce
sujet que des conjectures assez vagues.
C'est une tête romaine, du Ier ou du IIe siècle de notre
ère. Les traits du visage ne sont pas sans analogie avec ceux d'An-
tonia, mère de Drusus; mais l'arrangement des cheveux n'a pas de
rapport avec celui qu'on voit sur les monnaies de cette princesse,
et aucune des impératrices romaines ne porte ces larges bandeaux
transversaux et ce chignon de nattes enroulées derrière la tête. Ce
genre de coiffure n'est pourtant pas insolite dans l'antiquité; on le
remarque notamment sur les monnaies de Bérénice II, femme de
Ptolémée IIIEvergète, qui furent frappées en Cyrénaique(l). Les
peintures de vases et les terres cuites grecques nous en offrent
aussi des exemples(2),de sorte qu'il est impossiblederien conclure
de précis, du moment que les parties du visage qui pourraient être
interrogées avec utilité sont détruites. Artistiquement, cette tête est
une œuvre estimable, exécutée avec la facilité et l'habileté de main
qui caractérisent l'art du portrait à l'époqueromaine.

— S. Reinach et E. Babelon, dans la Galette archéol., 1885, p. 134 et pl. 17, fig. 4.
BIBLIOGRAPHIE.

Ç. - TÊTE DE FEMME INCONNUE

;
Marbre blanc. — Hauteur om,25 largeur om,17.
Trouvée à Carthage.

Le modelé des joues, le pincement des lèvres, la forme de la


bouche et du menton rappellent, d'une manière frappante quelques
représentations de types africains, en particulier la belle tète, dite
de Juba II,trouvée à Cherchel(3). Ces caractères nous permettent de

(1) L. Müller, Numism. de l'ancienne Afri- et rom. de Saglio, fig. 1826, p. 1361.
que, t. I, p. 142, fig. 378 et 380. (3) V. Waille, dans le Bulletinarchéolo-
'.L
(2) Art. Coma dans - -1le Dict.1 des Antiq.
gr- gique du Comité,1891, p. 256 et pl. XVIII.
Pl. VII DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE
3?
conjecturer avec vraisemblance qu'il s'agit, ici, du portrait d'une
femme appartenant à une race indigène de l'Afrique du Nord. Mais
cette œuvre sculpturale ne saurait remonter plus haut que le 11e siècle
de notre ère. Le nez est mutilé.

6.
- TÊTE DE FEMME INCONNUE

;
Marbre blanc. — Hauteur om,26 largeur 0m,20.
Trouvée à Carthage.

Les cheveux partagés au milieu du front descendent


en ban-
deaux sur les tempes et laissent les oreilles dégagées. Le
nez est
mutilé Travail du leou du Ille siècle de notre ère.
PLANCHE VIII

I. - DIVINITÉ (ESCHMOUN?) ADOSSÉE A UN FUT DE COLONNE

Pierre calcaire. — Hauteur de la colonne 1.85; hauteur du personnage 0.95. -


Trouvée en 1880, entre le village de la Malga et la station du chemin de fer.

Le personnage représenté debout, de face, dans une attitude


hiératique, les jambes raides, a un aspect de vigueur musculaire peu
commune. Son torse est bien modelé, ses hanches sont épaisses et
larges, ses jambes aussi sont celles d'un géant. Tout cela, joint à
l'épaisseur des cheveux, à l'abondance de la barbe et même, jusqu'à
un certain point, aux traits de son visage, rappelle les représentations
ordinaires d'Hercule. Il a pour tout vêtement une sorte de pagne
fixé aux hanches et dont la partie inférieure a une triple rangée
d'écaillés imbriquées.
Mais ce qui caractérise particulièrement ce personnage, et ce
qui en fait une figure unique en son genre dans l'archéologie, c'est
qu'aux épaules, à la naissance des bras, se trouvent deux petites
statuettes qui se dressent debout de chaque côté de sa tête. Ces deux
statuettes remplaçant les bras sont en tout semblables au personnage
lui-même, avec lequel elles forment ainsi comme une triadedivine.
Elles ont om,27 de hauteur. Enfin, elles paraissent soutenir au-dessus
de leurs têtes une épaisse torsade de fleurs qui forme cadre au-dessus
d'elles et dont les extrémités descendent de chaque côté de la grande
figure. Les pieds du géant sont mutilés, des cassures s'observent aussi
aux épaules et sur le torse de l'une des statuettes secondaires.
« Les amateurs
d'antiquités qui ont vu le monument, dit le car-
dinalLavigerie, s'accordent à le faire remonter à l'époque punique. »
C'est là une opinion que nous ne pouvons guère partager. Si le motif
Pl. VIII DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE

de cette sculpture est bien punique, le style nous en paraît tout à fait
romain, et cette alliance de l'art romain avec les types de la mytho-
logie carthaginoise est chose trop fréquente en Afrique pour que nous
hésitions à l'admettre dans le cas présent.
On a dit que notre mystérieusedivinité pouvait représenter
l'Hercule punique. Cela est possible, mais non certain. Car, que
savons-nous de Melqart et des croyances qui se rattachaient à son
culte? Nous sommes ici en présence d'une sorte de trinité qui ne
paraît ressembler à rien de ce que les textes nous font connaître.
On pourrait tout aussi bien, semble-t-il, songer à Neptune qu'à
Hercule. Mais nous ne connaissons même pas le nom phénicien de
la divinité que les Phéniciens ont identifiée à Neptune(l). Ne
pourrait-on pas plutôt songer à Eschmoun, en observant la ressem-
blance frappante des traits de cette statue avec la tête qui est repro-
duite sur notre planche V, fig. 3, et à laquelle nous nous sommes
cru autorisé à donner ce nom? Bref, en dehors de cette tète, les
seuls monuments qui nous paraissent pouvoir être utilement rap-
prochés de notre singulier bas-relief sont, soit le symbole triangu-
laire punique si fréquent sur les monuments carthaginois, soit la
divinité levant les bras qu'on voit sur un assez grand nombre de
stèlesnéo-puniques. Sur plusieurs de ces représentations, ce person-
nage divin a les bras ployés au coude et parallèlement levés de
chaque côté de la tête, attitude qui peut, à tout prendre, donner,
dans certainscas,l'illusion de petits personnages placés sur les
épaules d'un géant(2).
l'utilité d'une mission archéologiquepermanenteà Carthage,
— Cardinal Lavigerie, De
BIBLIOGRAPHIE.
;
p. 13 et pl. II des Pièces justificatives (Alger, 1881, in-80) S. Reinach et E. Babelon,
dans la Galette archéologique, 1885, p. 139 et pl. 19. — Delattre, Musée archéologique,
p. 36, n° 48.

(1) Munter, Revuearchéol., 1848 (t. V), p. 545 et suiv.


;
et suiv.
Religion der Carthager, p. 97
Mowers, dans YEncyclopédied'Ersch (2) Voyez quelques-unesde ces stèles bien

;
et Gruber, sect. III, Th. XXIV, p. 401 ; Phôni-
zier, I, 664, et II, 2, p. 468-470 L. Müller,
Numism. de l'anc.Afrique, II, 55 ; A. Maury,
l
connues, en particulier dans Doublet, Musée
dJAlger,pl.III,fig. et5;pl.IV,fig.4;
LaBlanchère, MuséedJOran, pl. I, fig. 9.
2. — TÊTE DE FEMME

;
Marbre blanc. — Hauteur om,13 largeur Om,13.
Trouvée à Carthage.

Bas-relief. Cette tête vue de profil est d'un bon style; elle est
ceinte d'un diadème; les cheveux, relevés en bandeaux le long des
tempes, sont noués sur la nuque. La coiffure rappelle celle de la
Junon Farnèse au musée de Naples: même bandeau et même arran-
gement du chignon.

— S. Reinach et E. Babelon, dans la Galette archéologique, 1885, p. 138,


BIBLIOGRAPHIE. et
pl. 19, fig. 3.—Delattre, Muséearchéologique, p. 13. n° 62.

3. — TÊTE DE FEMME

Marbre. - Hauteur om,28; largeur om,28.


Trouvée sur la colline de Saint-Louis avec le n° 6 de la planche V.

Fragment de bas-relief. Les cheveux partagés au milieu du front


sont ramenés sur les tempes et la nuque en épais bandeaux ondulés.
Le visage est de profil à gauche et un peu incliné en avant.
Devant le nez on aperçoit la main gauche d'un autre person-
nage, tenant une hampe.

4. — TÊTE DE BACCHANT (?)

;
Marbre blanc. — Hauteur om,23 largeur on,,i9.
Trouvée à Carthage.

Fragment de bas-relief. Tète imberbe, juvénile, de profil à


e
Pl. VIII DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE

gauche, les cheveux en désordre (jeune Bacchant?). Au-dessous


une syrinx.
En face de cette tête, on aperçoit la silhouette d'un autre visage
qui paraît avoir été symétrique.

des parfums.

5. -
f'
Entre ces deux profils, un petit autel rond sur lequel brûlent

BUSTE DE FEMME INCONNUE


37

Tuf coquillier. — Hauteur om,63 ; largeur om,50.


Trouvé dans le cimetière de Bir-ez-Zitoun en 1897, renversé et noyé dans une tombe.

Fragment de bas-relief. Cette figure, à la physionomie grave,


est vraisemblablement le portrait d'une défunte. Le bas du corps et
les jambes ont disparu; un long voile qui descend de chaque côté de
la tête enveloppe tout le buste; la main droite est appuyée contre
la poitrine, retenant la draperie, le bras gauche allongé le long du
corps. Mutilations sur la chevelure et sur le nez.
«
Sur l'autre face de cette stèle funéraire, nous apprend le
P. Delattre, on voit, dans un cartouche à sommet légèrement
arrondi, l'image, également en relief, d'une femme assise tenant un
enfant étendu sur ses genoux. » Ce double bas-relief sculpté sur
les faces opposées d'une dalle en tuf grossier, était recouvert d'une
couche de stuc qui a permis à l'artiste d'accentuer les détails; des
traces de peinture se voient encore par places, surtout sur le buste
de la femme.
Le style de l'oeuvre est médiocre.
L'endroit seul où le monument a été trouvé suffirait à prouver
qu'il est antérieurauIersiècle de notre ère.

dans la Revue archéologique) 1898 (XXXIII), p. 96, fig. 6.


— Delattre,
BIBLIOGRAPHIE.
PLANCHE IX

1,2. - BAS-RELIEFS FUNERAIRES

Stuc jaunâtre. — Hauteur om,8y; largeur om,72.


Trouvés vers La Marsa.

Les deux bas-reliefs reproduits sur notre plancheIX, ainsi que


celui qui figure, à une plus petite échelle, sous le n° 1 de la planche X,
ornaient trois des faces d'un même mausolée découvert non loin du
village de La Malga. Le bas-relief qui décorait la quatrième face
du monument représentait un génie funèbre, maislafriabilité
du stuc n'a permis de le recueillir qu'à l'état de fragments.
Le premier de ces tableaux appartient à la série nombreuse des
scènes de toilette. Une femme assise sur un siège, vêtue d'une ample
stola, les pieds sur un scabellum, baisse la tête et tient une mèche de sa
chevelure, tandis qu'une servante, debout derrière elle, lui tresse les
cheveux sur la nuque. Un vase figuré dans le champ à gauche sym-
bolise les usages de la vie domestique(l). On peut rapprocher de
cette scène, en particulier, une pierre gravée grecque duMuséeFitzwil-
à
liam, Cambridge, signée de Dexamenos, où l'on voit une grande
dame assise à sa toilette, et accompagnée d'une servante qui lui
présente le miroir(2).
Le second bas-relief nous offre un motif beaucoup plus rare;
la même femme, c'est-à-dire la défunte, assise dans son même fau-

(1) Conze, Reisen in den Inseln, p. 36, Clarac, Musée de sculpture, pl. CXLIX.
note i; Friedlaender, 'De operibus anaglyphis, (2) E. Babelon, Lagravure en pierres ifnes,
p. 27; Maffei, Muséum Veronense, pl. XLVII; p. 123-124 et fig. 95.
Pl. IX DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 39
teuil, lit un volumen déroulé sur lequel le sculpteur a gravé quelques
traits indistincts destinés à représenter l'écriture.Uneaiguière est
figurée dans le champ. Ce bas-relief de la liseuse peut être rap-
proché avec intérêt d'une scène figurée sur la panse d'un des vases
d'argentdu trésor de Berthouville, conservé au Cabinet des Médailles.
On y voit aussi une femme tenant dans ses mains un volumen
déployé sur lequel on atracé un simulacre d'écriture: elle fait la
lecture à un vieillard. Elle est assise dans la même posture que la
femme du bas-relief funéraire de Carthage.
Sur le vase de Berthouville, Raoul Rochette a cherché à voir
un horoscope et une sorte de représentationmystique de la vie et de
la mort(l);Charles Lenormant a reconnu une scène d'initiation(2).
Quoi qu'il en soit, il ne faut point chercher aussi loin pour expli-
quer les bas-reliefs funéraires du musée de Saint-Louis. Tous les
trois nous représentent la même femme, la défunte, dans des scènes
familières de la vie réelle.
Il est un détail dont nous n'avons pas parlé encore et qui
nous précisel'époque de ces bas-reliefs. La niche intérieure du tom-
beau était construite avec de grandes tuiles sur lesquelles se trouvaient
les estampilles suivantes: Trophimi; Cn. DomitiAgathobuli; Cn.
Domiti Diomedis; L. Bruttidi Augustalis, opus doliare. Ces noms de
briquetiers permettent de fixer la date du tombeau au temps d'Ha-
drien. En effet, Cn. Domitius Agathobulus fut un affranchi de Do-
mitia major,* grand'mère de Marc-Aurèle(3). Le Trophimus dont il
est ici question porte, en l'an 123, sur d'autres briques les noms de
Cn. Domitius Trophimus, ce qui prouve que les briques de Car-
thage où il n'est encore qu'esclave, sont antérieures à 123. Cn.
Domitius Diomedes est de la fin du Ier siècle(4).Enfin L. Bruttidius

(1) Raoul Rochette, Nouvelles annales de di


dans leBitllettiiiodell". Instituto corrisp. arch.,
l'Institut archéologique, Section française, Paris, mai 1830.
1838. I.
(3) C. L., t. XV, p. 275.
(2) Charles Lenormant, Lettre à Panofka, (4) Ibid., XV, 1103. :
Augustalisestmentionné de 123 à 126, comme praeses operibus
figlinisCaesarianis Oceanis nzÏnoribus(I). Ainsi, les bas-reliefs qui nous
occupent ne sauraient être antérieurs au règne d'Hadrien.
Il s'agit de mettre cette indication chronologique rigoureuse
d'accord avec les inductions qu'on peut tirer de certainsdétails des
sculptures, en particulier de l'arrangement des cheveux de la défunte.
Sa coiffure est celle de Julie, fille de Titus, de Domitia et de
toutes les femmes de l'époque des Flaviens(2).Qu'on se rappelle
les nombreux monuments, marbres, monnaies, pierres gravées qui
représententJulie, fille de Titus, ce diadème de cheveux bouclés,
ce chignon enroulé au-dessus de la nuque, et l'on sera frappé de la
ressemblance de cette coiffure originale avec celle de la femme
sculptée sur les bas-reliefs funéraires du musée de Carthage. A
aucune autre époque de l'histoireancienne, on ne rencontre un tel
arrangement des cheveux, absolument caractéristique du temps des
empereurs Flaviens. Au temps d'Hadrien, comme on peut s'en
assurer par les monnaies et d'autres monuments, la coiffureféminine
était toute différente. Que conclure de là, sinon qu'à Carthage la
mode féminine que représentent, à Rome, Julie et Domitia, s'est
prolongée plus longtemps qu'en Italie? Sans nul doute, la défunte
a été figurée sur les bas-reliefs de son tombeau, avec l'arrangement
capillaire de sa prime jeunesse. On peut, d'ailleurs, observer à
l'appui de cette réflexion que, dans l'antiquité comme de nos jours,
c'était la capitale qui donnait le ton à la province et que cette der-
nière prolongeait des usages lorsque, déjà, ils étaient tombés en
désuétude au cœur de l'empire.
Les stucs funéraires que nous étudions nous permettent encore
de constater que sous le règne d'Hadrien, à Carthage comme
à Rome, les traditions du bel art n'étaient pas encore perdues,
grâce aux artistes grecs qui travaillaient à la solde des Romains :
(1)C.I.L., t.XV,p. 105. antiq. gr. et rom., de Daremberg et Saglio,
(2) Comparez l'art. Coma dans le Dict. des fig. 1859 et 1860.
Pl. IX DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 41
nos bas-reliefs ne sont pas moins remarquables par la finesse du
travail que par l'élégante simplicité de la composition.

- -
BIBLIOGRAPHIE. S. Reinach et E. Babelon, dans la Galette
archéologique, 1885, p. 135, et pl. 18.
Delattre, dans le Cosmos, 24 mars 1888, p. 464; Bulletin de l'Académie d'Hippone,

1897, t.l,
i
n° 20, p. 55 Musée archéologique, p. 10, nOs 19-21
p.32, fig.1.
;- Vigouroux, Manuel biblique,
PLANCHEX

I. - BAS-RELIEF FUNÉRAIRE

Stuc. — Hauteur om,64; largeur om,62.


Trouvé avec les précédents.

Ce bas-relief formait l'un des quatre côtés du mausolée auquel


appartenaient également les bas-reliefs reproduits sur notre
plancheIX et décrits ci-dessus. Nous n'avons donc pas à y revenir
ici, sinon pour faire remarquer que dans la sculpture de notre
planche X, la défunte est représentée tenant une fleur, un fruit
et peut-être une pelote de laine; sa tête manque.

2. - TÊTE DE PALLAS

Marbre gris. — Hauteur o-,o; largeur om,23


Trouvée sur la colline de Saint-Louis.

Fragment de bas-relief. La tête est coiffée du casque corin-


thien. Le travail est assez médiocre.

3. — TÊTE DE SERAPIS

Terre cuite. — Hauteur om,14; largeur om,o85-


Trouvée près des anciens ports.

La tête du dieu est surmontée du tutulus traditionnel;mais ici


il s'évase de façon à former l'orifice d'un vase.
Pl.X DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 43

4. — BUSTE DE FEMME

Terre cuite. — Hauteur Om,15 ; largeur om,105.


Trouvée près des anciens ports.

Cette femme est coiffée d'un haut calathos; un voile qui lui
couvre la nuque descend sur ses épaules. De la main gauche ramenée
devant la poitrine elle tient un vase. La main droite manque ainsi
que tout le bas du corps à partir des hanches.

Ç. - BUSTE DE PERSONNAGE GROTESQUE

Bronze. — Hauteur om,18; largeur Om,12.


Trouvé sur la colline de l'Odéon.

;
Le visage est couvert d'un masque de théâtre, la bouche

;
démesurément ouverte des mèches de cheveux retombent sur les
épaules la poitrine est drapée.

6. — STATUETTE

Terre cuite. — Hauteur om,16; largeur om,o6.


Trouvée dans le cimetière des Officiales.

Le personnage est vêtu d'une tunique talaire, et drapé dans un


ample péplum passé sur l'épaule gauche et sous le bras droit. Son
ventre rebondi et l'agencement de son manteau nous porteraient à
croire qu'il s'agit d'une caricature de philosophe.

— Delattre, dans la Revuearchéologique, 1898, (XXXIII), p. 222 et fig. 21.


BIBLIOGRAPHIE.
7. — TÊTE DE FEMME

Terre cuite.
— Hauteur ol", io.
Trouvée à Carthage.

La tète seule est antique. On l'a fixée


sur un buste en plâtre,
sans bras, avec un ornement autour du cou en forme de collier.
Pl. XI DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 45

PLANCHE XI

DÉESSES MÈRES. ISIS ET HORUS

Statuettes en terre cuite rougeâtre, très pâle. — Hauteur 0,05 à 0,13.


Trouvées sur divers points de Carthage.

et 2. — Face et revers. Déesse assise sur un siège à degrés;


1
elle a les mainsappuyées sur les genoux, et elle est vêtue d'une
tunique talaire, à manches étroites et plissées; une large ceinture
passe sous les bras. La tête manque; autour du cou, un collier orné
d'une bulla. De chacune des épaules descend un long bandeau plat
orné d'un rang de perles, qui paraît une broderieappliquée sur
l'étoffe de la robe(l).
et 4. — Face et revers. La seule figurine de la collection qui
3
soit intacte. La déesse, assise sur un siège élevé, tient sur ses
genoux son enfant assis de face; elle a les deux mains avancées de
chaque côté de l'enfant. Ses cheveux sont arrangés en bandeaux
;
ondulés et rayonnant autour de la tète un voile les recouvre par
derrière et descend sur la nuque. Même collier et mêmetunique
que la statuette précédente.
5. — La déesse mère ou Isis est, ici, assise sur un siège très
élevé, dont la base est encadrée d'un double trait. La tète manque.
Le costume consiste en une tunique talaire et un ample manteau
qui descend de la nuque et enveloppe les épaules de la déesse. L'en-
fant, assis de côté, est appuyé sur le bras droit de sa mère qui

(1) Une bandelette de laine indépendante de Cherchel, p. 141 et pl. XV, fig. 3 ; et une
du costume descend des épaules des prêtres statuette en terre cuite du musée Alaoui, Ca-
de Cybèle. Voyez notamment une statue du tal. des musées de l'Algérie et de la Tunisie. Mu-
musée de Cherchel, dans P. Gauckler, Musée sée Alaoui, p. 141, n. 80 et pl. XXXII.
paraît l'allaiter.Terrecuite d'un rouge plus foncé et d'un grain
beaucoup plus fin que les autres statuettes.
6 et 7.
— Face et revers. Torse sans tête ni jambes. Le cos-
tume est identique à celui des statuettes précédentes, avec l'énorme

de cette statuette, c'est la position des mains:


collier en torsade orné d'une bulla et la ceinture. La caractéristique
l'une, la droite, est
repliée au-dessus de la ceinture et s'appuie sur le cœur, la gauche
est allongée sur les genoux. La déesse n'était pas assise, mais
debout.
8 et 9. — Face et revers. Déesse mère dans la même attitude
que la statuette n° 3-4, c'est-à-dire tenant son enfant assis de face
sur ses genoux. La tête de la mère manque. Les traits et les che-
veux de l'enfant, ainsi que les degrés du trône et le treillis du dossier
sont saillants et particulièrement bien exécutés.
10. — Déesse vêtue du même costume que les précédentes
tète, heureusement bien conservée, ressemble par l'arrangement des
; sa

cheveux et le voile qui les enveloppe par derrière, à la tête de la


déesse mère, n° 3-4. Mais ici,ladéesse n'a pas d'enfant et elle
n'était pas assise: le bras droit est replié, et le bras gauche allongé.
La partie inférieure du corps manque à partir des hanches. Une
figurine semblable, maispluscomplète (hauteur om, 11), a été trouvée
à Rhadès et donnée au musée de Saint-Louis. Dans cet exemplaire,
la déesse est debout, et un double bandeau orné de perles se
retrouve au revers de la statuette, comme sur le n° 7 décrit plus haut.
Ces statuettes sont des spécimenschoisis parmi une trentaine
du même genre, très mutilées, que le R. P. Delattre a trouvées
éparses et à diversesépoques parmi les ruines de Carthage. En juin
1890, il fut assez heureux pour découvrir celle que nous avons
:
décrite sous les nos 3 et 4 c'est la seule qui soit complètement
conservée. Elle fut retirée, avec d'autres débris, d'une citerne voisine
du Carmel, sur le bord du sentier qui conduit aux ruines de la
basilique de Damous-el-Karita en passant entre la chapelle du
Carmel et la maison du sieur Nappa (aujourd'huimaison Clotteau).
Pl. XI DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 47
La même citerne contenait aussi une quinzaine de lampes chré-
tiennes, ce qui avait fait croire, de prime abord, aux inventeurs,
que la statuette représentait la Vierge Marie avec l'Enfant Jésus.
Rien pourtant n'autorise à reconnaîtreune infiltrationchrétienne dans
la fabrication ou le symbolisme de toutes ces figurines
certainementpaïennes, mais d'une époque romaine assez basse,
elles sont ;
sinon même de la période byzantine, comme leur style barbare
et les objets qui les accompagnaient tendent à le prouver. Il faut
y reconnaître, vraisemblablement, les derniers et plus dégénérés
spécimens de ces statuettes représentant Isis
et Horus, dont le
prototype originaire remonte à l'antiquité pharaonique, et qui se
multiplièrent à profusion dans tout l'Orient dès le temps des
Lagides et davantage encore sous l'empire romain. Aux figurines
carthaginoises on peut comparer des terres cuitesdel'époque
romaine, analogues, trouvées en Egypte, dans le Fayoum(l). Ajou-
tons que les tombeaux puniques de la nécropole de Douimès, à
Carthage, ont fourni au R. P. Delattre un certain nombre de sta-
tuettes en terre cuite, de style punique, qui représentent aussi des
déesses assises, les mains avancées sur les genoux(2). Si ces dernières
ne paraissent pas être des déesses mères, puisqu'elles ne portent
pas leur enfant, nous pouvons du moins citer des divinités couro-
phores du même genre, trouvéesenPhénicie, à Cypre, en Grèce,
à Capoue, à Cherchel(3). Les terres cuites de la Gaule romaine qui
représentent des déesses mères ne sont pas non plus sans analogie
avec toutes celles que nous venons de citer(4).

-
BIBLIOGRAPHIE. Delattre, dans le Cosmos du 12 mars 1892, p. 425-428; Héron de Villefosse,
d'après une communication du P. Delattre, dans le Bulletin archéologique du Comité
1891, p. 157, et pl. XII et XIII; — E. Babelon, Carthage, p. 153.

(1) Voyez Comptes rendus de l'Acad. des 1896, gr. in-8°).


Inscript, et Belles-Lettres, 1896, pl. XII. (3) Delattre, dans le Cosmos du 12 mars
(2) De lattre, dans les Mémoires de la 1892, p. 425-428; Héron deVillefosse, dans
Soc. des Antiquaires de France, t. LVI, p.302, le Bulletin archéol. du Comité, 1891, p. 1^7.
;
306 et 307 le même, Carthage, nécropolepu-
nique de la colline de Saint-Louis, p. 93 (Lyon,
(4) J.-A. Blanchet, Étude sur lesifgurines
en terre cuite de la Gaule romaine, p. 32 et suiv.
PLANCHE XII

I. - STATUETTE DE MERCURE

Plâtre d'après un moule antique. — Hauteur om,i45


Moule trouvé à Carthage.
; largeur 0m,07-

Le dieu, imberbe, est coiffé d'un haut pileus conique et carac-


térisé par la bourse qu'il tient de la main droite. Sa chlamyde est
agrafée sur son épauledroite. Manquent le bras droit et les jambes.
Le bonnet conique n'est pas la coiffure ordinaire de Mercure,
mais il caractérisait peut-être spécialement le Mercure punique. Les
divinités carthaginoises sont souvent coiffées de bonnets coniques :
nous citerons, entre autres, les statuettes de divinités trouvées par
le R. P. Delattre dans la nécropole de Douimès(l).

2. — FEMME ASSISE, JOUANT DE LA CITHARE

Terre cuite. — Hauteur ;


om,i3 largeurom,065.
Trouvée dans le cimetière de Bir-ez-Zitoun.

— Delattre, dans la Revue archéologique, 1898 (XXXIII), p. 222.


BIBLIOGRAPHIE.

3. — BUSTE D'ACTEUR

l
Terre cuite. — Hauteur om, 1; largeur om,09.
Trouvé à Bir-ez-Zitoun.

Le visage est couvert du masque ordinaire des comédiens; le

(1) de France, t.
Mémoires de la SociétédesAntiquaires LVI, p. 275 et276.
Pl. XII DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 49
costume paraît, au moins sur les bras, formé de lanières imbriquées,
ce qui permettrait de conjecturer qu'il s'agit d'un gladiateur. Manque
toute la partie inférieure du corps, à partir de la poitrine.

BIBLIOGRAPHIE. Delattre, dans la Revue archéologique, 1898 (XXXIII),


— p. 222.

4. — OBJET INDÉTERMINÉ

Terre cuite rouge. — Longueur om,2o; largeur 0m,092.


Trouvé à Carthage.

Ornement incertain en forme de couvercle creux, de forme


pyramidale; l'extrémité la plus large est ornée d'une tête de san-
;
glier ou de veau (?) l'un des côtés présente une suite de denticules
réguliers en dents de scie.

J, 6, 7, 8, 9 et 10. — TÊTES EN TERRE CUITE

Fragments de statuettes.
PLANCHE XIII

1 et 2. — JOUEUR D'ORGUE HYDRAULIQUE

;
Terre cuite. — Hauteur om,18 largeur om,o82.
Trouvé dans le quartier de Douïmès.

Ce monument curieux est, de toute l'antiquité, celui qui nous


donne le mieuxl'idée de ce qu'était l'orgue hydraulique(organum
hydraulicum), instrument de musique dont l'inventionestattribuée à
Ctésibios d'Alexandrie, au 11Iesiècle avant notre ère(l). M. Clément
Loret, dans ses savantes Recherches sur l'orgue hydraulique, en donne
une description techniqueminutieuse que nous croyons devoir
reproduire :
«
;
Cette statuette en terre cuite représente un organiste debout
sur une sorte de petite estrade le buste y manque, mais sur le clavier
on voit un trou qui indique la place où sa main était posée (suivant le
R. P. Delattre, c'est un simple trou d'éventpratiqué par le
modeleur). Au-dessus du clavier, se trouvent les tuyaux qui
sont au nombre de dix-huit. Il semble y avoir plusieurs rangées de
tuyaux. Dans le même instrument, vu de derrière, le nombre est de
dix-neuf, ce qui prouverait que l'artiste qui a exécuté cette statuette
n'a pas copié exactement le modèle. De chaque côté, en dessous du
clavier, se trouve un barillet, touchant à la base de l'instrument, qui
est le récipient d'eau avec lequel ils communiquent. Les deux
barillets sont les corps de pompe. L'instrument, vu de derrière,
représente bien le coffre du récipient d'eau ; au-dessus, le corps de

(i) Voyez Ch.-Emile Ruelle, art. Hydrau- et romaines de DAREMBERG et SAGLIO(où notre
lus dans le Dictionnaire des antiquités grecques terre cuite est reproduite, fig. 3919).
Pl. XIII DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 51

l'instrument qui se compose de la chambre d'air et des tuyaux,


lesquels sont maintenus par une tringlehorizontale. Au-dessous de
ces tuyaux, de chaque côté du coffre, se trouvent des trous par
lesquels devaient passer sans doute les leviers faisant mouvoir des
barillets ou pistons (le P. Delattre voit encore ici des trous d'évent). »

:
Sur la plinthe qui orne la partie antérieure de notre organum, on lit
l'inscription POSSESSORIS, nom du potier qui a fabriqué la sta-
tuette.
Des représentations d'orgues hydrauliques se voient notamment
sur des médaillonscontorniates, sur un grand bronze de l'empereur
byzantin Alexis l'Ange, sur une pierre gravée du Musée britannique,
sur une mosaïque de Nennig et sur quelques autres monuments
qu'on a commentés avec soin et rapprochés du texte de quelques
auteurs, en particulier de passages de Vitruve, de Cassiodore et d'une
épigramme attribuée à l'empereur Julien(1).

— S. Bernard, dans le Cosmos du 26 octobre 1885, p. 340; Clément Loret, Revue


BIBLIOGRAPHIE.
archéologique, 1890 (XV), p. 76 à 102; Ch.-Emile Ruelle, art. Hydraulus, dans le
et
Dictionn. des Antiquitésgr.
Schlesinger, dans le Journal ofMusicde Londres, Novembre 1898, p.
;
rorn. de Daremberget Saglio, p. 316,fig. 3919 Kathleen
482.

3. — JOUEUR DE CITHARE

Terre cuite. — Hauteur om,o8; largeur om,o84.


Trouvé à Carthage.

Fragment de statuette, présentée de dos, la partie antérieure


étant trop mutilée. Manquent la tête et les jambes. Le personnage
tient de la main gauche sa cithare qui est posée à côté de lui, sur
un cippecarré.

(1) Cl. Loret,op. cit.; Ch.-Emile Ruelle, La vie antique des Grecs, 4eédit., trad. Tra-
art. Hydraulus déjà cité; cf. Guhl et Koner, winski, p. 300.
4. — JOUEUR DE FLUTE

Terre cuite. — Hauteur om,o8y; largeur 0m,048.


Trouvé dans le cimetière des Officiales.

Le personnage, vêtu d'une tunique talaire, porte les deux mains


à sa flûte qui se profile sur sa poitrine. Manquent la tête et les
pieds.

Ç. — FEMME JOUANT DU TRIGONUM

Fragment de lampe en terre cuite. — Hauteur om,o68


Trouvée à Carthage.
; largeur 0m,054.

Femme assise à droite; devant elle, un objet incertain. Au


pourtour, des cercles concentriques et une sorte de guillochage.

6. — JOUEUR DE FLUTE (FRAGMENT)

Ivoire. — Longueur om,o68; largeur 0m,032.


Trouvé à Carthage.

Fragment de lamelle d'ivoire, à bord dentelé. Sur les plis d'un


vêtement dont il ne reste qu'une petite portion, on voit une flûte
à cinq trous, chaque trou communiquant avec le cylindre par un
godet de forme conique.

7. - FEMME DEBOUT, JOUANT DE LA CITHARE

;
Terre cuite. — Hauteur om,07 largeur ora,o53.
Trouvée dans le cimetière des Officiales. 10,

La tête manque. Cette musicienne tient sa cithareappuyée sur


sa hanche; le torse est nu; le bras droit porte une armille
draperie est jetée sur le bras gauche.
une ;
Pl. XIV DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 53

PLANCHEXIV(1)

LAMPES ROMAINES

1. — Trouvée dans le cimetière des Officiales.

Lam pe à un bec et sans queue.


Esclave agenouillé, nu tête, vêtu seulement d'une draperie
nouée autour des reins, plongeant les mains dans une corbeille et
paraissant faire la toilette d'un crocodile (?) ou donner à manger à
un serpent (?), dont la tête se dresse devant lui.
Cercles concentriques au pourtour.
Ier siècle de notre ère.

— Delattre, dans la Revue archéologique, 1898 (XXXIII), p. 230,


BIBLIOGRAPHIE. fîg. 25;
Comptes rendus de l'Académie d'Hippone, 1897 (XXXIII), p. 42, n° 23.

2. — Trouvée en 1895 dans la nécropole de Douïmès, au fond d'un puits qui paraît n'avoir pas
été comblé avant le ive siècle de notre ère.

Lampe à un bec (mutilé), la queue percée d'un trou, est


cassée.
Guerrier debout de face, s'avançant vers la droite. Il est coiffé
d'un casque à crista et armé du bouclier rond; son manteau court

(1) Cette planche et la suivante, où nous ces formes, voir Delattre, Leslampes du musée
avons réuni quelques spécimens d'époque ro- de
maine, choisis dans l'importante collection
réunie au musée de Saint-Louis,n'est destinée
de Saint-Louis
chrétien, avril ,
Carthage, dans la Revue de l'art
1889, p. 147 et suiv., cf. aussi
Gauckler, Catalogue du musée Alaoui (His-
qu'à donner une idée des différentes formes toirede la lampe), p. 146 et suiv., et pl. XXXIV,
de lampes qu'on a trouvées à Carthage. Sur XXXV.
agrafé sur l'épaule droite est soulevé par le vent; la main droite
baissée tient le parazonium. Autour du personnage, on lit cette
inscription en lettres très fines, en relief :
PLVS FECISSES SI PLVS LICERET

Couronne de festons au pourtour.


Ier siècle de notre ère.

— Delattre, dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de France, 1895, p. 358;
BIBLIOGRAPHIE.
Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. LVI, p. 358, Revue tunisienne,
1897, p. 342.

3. — Trouvée dans le même puits que la précédente.

Lampe à un bec et une queue percée d'un trou.


Deux masques bachiques vus de face et posés sur un cartouche.
Cercles concentriques au pourtour(I).
11esiècle de notre ère.

— Delattre, Mémoires de la Sociétédes Antiquaires


BIBLIOGRAPHIE. de France, t. LVI, p. 358.

4. — Trouvée à Carthage.

Lampe à un bec (mutilé) et une queue percée d'un trou.


Vue d'un port circulaire, dans lequel sont deux vaisseaux à
l'ancre; les cales du port rayonnent au pourtour.
Cercles concentriques sur la circonférence.
Comparez notamment une vue du port d'Ostie au revers de

(1) Six lampes ornées du même sujet ont comblé avant le IVe siècle de notre ère. De-
été recueillies dans la nécropole de Douïmès, lattre, dans les Mémoires de la Soc. des Anti-
au fond d'un puits qui paraît n'avoir pas été quaires de France, t. LVI, p. 358.
Pl. XIV DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 55

grands bronzes de Néron, à la légende AVGVSTI POR(tllS) oST(iae).


S. C.(l).
IIe siècle de notre ère.

5. - Trouvée dans le cimetière des Officiales.

Lampe à un bec et sans queue.


Bacchante courant à droite, échevelée, à demi nue, les deux
bras étendus. D'une main elle tient un serpent enroulé autour de
son bras, et de l'autre une couronne.
Cercles concentriques au pourtour.
Ier siècle de notre ère.

— Delattre, Comptesrendus de l'Académied'Hippone, 1897 (XXXIII), p. 47, n° 114.


BIBLIOGRAPHIE.

6. — Trouvée dans une tombe du cimetière des Officiales.

Lampe à un bec et sans queue.


Deux gladiateurs combattant; l'un des adversaires, armé d'un
glaive court qu'il brandit et du bouclier appelé parma, semble
menacer son adversaire; celui-ci, baissant son glaive,etdépouillé
de son bouclier, paraît demander grâce.
Cercles concentriques au pourtour.
Même date.

— Delattre, dans la Revue archéologique, 1898 (XXXIII), p. 230, fig. 26


BIBLIOGRAPHIE. ; Comptes
rendus de l'Académie d'Hippone, 1897 (XXXIII), p. 48, n° 123.

(1) H. Cohen, Monnaies de l'empire romain, trouvée.à Bulla Regia (Gauckler, Catalogue du
t. I, p. 281 (2e édit.). Comparez les lampes qui MuséeAlaoui, p. 171, n° 222 et pl. XXXVI).
représentent des naumachiesdans l'amphithéâ- Une lampe semblable se voit aussi dans le
tre, notamment une lampe du musée Alaoui musée Lavigerie.
7. — Trouvée à Carthage.

Lampe à un bec et sans queue.


Victoire debout, tournée vers la gauche, les ailes éployées; elle
tient de la main droite un disque rond sur lequel est gravée au trait
l'inscription
OB
CilVIS
SER

(ob cives servatos), très fréquente sur les monnaies des premiers
empereurs romains..
Cercles concentriques au pourtour.
Même date.

— Delattre, dans la Revue tunisienne, 1897, p. 342.


BIBLIOGRAPHIE.

8.. — Trouvée dans une tombe du cimetière des Officiales.

Lampe à un seul bec et sans queue.


Gladiateur combattant; il lève le bras droit, menaçant du poing,
tandis que l'autre bras avancé est protégé par la manica, brassard
fait d'un tortis de lanières de cuir ou, plus souvent, d'une tige
métallique enroulée et souple comme un ressort à boudin.
Cercles concentriques au pourtour.
Même date.

archéologique, 1898 (XXXIII), p. 231,fig. 27.


— Delattre, dans la Revue
BIBLIOGRAPHIE.
Pl. XV DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 57

PLANCHE XV

LAMPES

1. — Trouvée à Carthage.

Lampe à double bec, la queue en forme de croissant. Le


disque est orné d'un médaillon circulaireaumilieu duquel se détache
en relief une tête de Bacchante de face, couronnée de lierre;
d'épaisses nattes de cheveux recouvrent les tempes et les oreilles.
Cercles concentriques et série d'arceaux au pourtour.
Ier siècle de notre ère.

— Delattre, dans la Revue de


BIBLIOGRAPHIE. l'artchrétien, Avril 1889, p. 152.

2. — Trouvée dans une tombe du cimetière des Officiales, au Bir-el-Djebbana.

Lampe à un seul bec, sans queue. Le disque est orné d'un


médailloncirculaire au centre duquel se détache, en relief, une tète
de face qui rappelle les tètes de Méduse, et à laquelle on doit,
vraisemblablement, donner le nom de Caelestis ou d'Isis-Astarté.
Elle a des oreilles et des cornes de vache comme l'Isis Égyptienne;
les cheveux qui encadrent la tête et se rejoignent sous le cou, imitent
les serpents qui entourent, d'ordinaire, les tètes de Méduse(l).

(1) M. P. Gauckler décrit ainsi une lampe de bête (Baal-Moloch ?) », Mémoires de laSo-
de la collection Gandolphe, à Sousse, avec le ciétédesAntiquaires de France, t. LVI, p. 150,
:
même sujet « Tête humaine cornue, à oreilles n°45-
Cercles concentriques au pourtour.
Ier siècle de notre ère.

BIBLIOGRAPHIE.

Delattre, dans la Revuearchéologique, 1898 (XXXIII), p. 23 1, fig.29.

3. — Trouvée en 1895, dans le voisinage d'un tombeau de la nécropole punique de Douïmès.

Lampe à un seul bec, sans queue.


Le disque est décoré d'un cippe torse posé sur un large pied
carré supportant un entablement sur lequel on distingue un globe
ou une grenade entre deux objets de forme triangulaire.
A droite et à gauche du fût, une pomme de pin et une grenade
(inallim pLlnicLlfn), em blèmes qu'on retrouve sur les stèles votives
à Tanit et à Baal Ammon. Sur le col, le symbole de la Trinité
punique, si fréquent sur les monuments de Carthage, même à l'épo-
que romaine(1).
Ier siècleavant notre ère(2).

«
— Delattre, dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. LVI, p. 290 ;
BIBLIOGRAPHIE.
le même, dans la Revuearchéologique, 1898 (XXXIII), p. 86, fig. 3.

4. - Trouvée dans le cimetièredesOfficiales.

Lampe à un seul bec et à queue percée d'un trou. Le disque


est orné d'un médaillon au milieu duquel se détache en relief la tète
de l'Afrique coiffée de la dépouille d'éléphant, la trompe relevée.
Cette coiffure était, dans l'antiquité, commune à l'Afrique et à la

(1) Cf. une lampe du musée Alaoui, trou- tières romains superposés (Delattre, Comptes
vée à Teboursouk, (Gauckler,Catal. du musée rendus de l'Académie d'Hippone, 1897, p. 70,
Alaoui, p. 148, n° il
(2) Depuis h découverte de cette curieuse
n° 355, et Revue archéologique, 1898 (XXXIII),
p. 86), puis, sur l'emplacement d'une nécro-
lampe, le R. P. Delattre en a trouvé plusieurs pole punique (Comptes rendus de l'Académiedes
autres du même genre, d'abord dans des cime- InscriptionsetBelles-Lettres, 1898, p. 627).
Pl. XV DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 59
ville d'Alexandrie personnifiée (l).
Les cheveux sont nattés et dis-
posés en rayons autour de la tête.
IIe ou Ille siècle de notre ère.

5. - Trouvée dans le cimetière des Officiales.

Lampe à un bec (mutilé); la queue est cassée et la brisure


s'étend jusqu'à la partie supérieure du disque. La scène représente
lesDioscures Castor etPollux, tenant le cheval Cyllarus et accom-
pagnés de Cerbère. Le groupe s'avance sur des rochers pour se
rendre aux Enfers ou plutôt revenant du séjour infernal pour aller
chez Tyndare et Léda.LesDioscures sont vêtus de la chlamyde;
leur tête n'est pas surmontéedesétoiles traditionnelles et ils ne
sont pas coiffés du pétase;mais la présence du cheval Cyllarus et
du chien Cerbère dont les trois têtes sont bien visibles, ne permet
pas d'hésiter sur l'interprétation de cette scène intéressante(2).
11e siècle de notre ère?

6. — Trouvée dans le cimetière des Officiales.

Lampe à un bec et à queue percée d'un trou. Le centre est


orné d'un médailloncirculaireaumilieu duquel se détache en relief
le buste de Jupiter Sérapis,deprofil,coiffé du modius et portant la
harpè sur l'épaule.
Au pourtour une couronne et une suite d'élégants festons.
Ier siècle de notre ère.

—Delattre, dans
BIBLIOGRAPHIE. la.Revuedel'art chrétien, Avril 1889, p. 152.

(1) Cf. P. Gauckler, Catal. du musée Alaoui, culte de Castor et Pollux en Italie, p. 120, n° 5.
p. 157, n° 82, pl. XXXVI (lampe trouvée à Une statue colossale d'un des Dioscures, au-
Sousse). jourd'hui au musée du Louvre, a été trouvée
(2) Comparez la scène représentée sur une à Carthage.
cylix de Nola, décrite par Maurice Albert, Le
7. — Trouvée à Carthage.

Lampe à un bec et à queue percée d'un trou. Au centre, mé-


daillon circulaireaumilieu duquel se détache en relief un motif
représentant Cybèle assise de face sur un lion qui bondit à droite.
La déesse tient le foudre de la main droite et un sceptre de la
gauche.
Les monuments qui représentent ainsi Cybèle avec le foudre
de Jupiter, au lieu du tympanon, son attribut ordinaire, sont assez
rares. Nous citerons pourtant des monnaiesdeSeptime-Sévère
et de Caracalla à la légende: INDVLGENTIA AVG. IN CARTH(agine).
Ces pièces nous montrent Cybèle assise sur un lion, tenant d'une
main un sceptre et de l'autre, tantôt le foudre, tantôt le tympanon (l).
Unepierre gravéeduCabinet des Médailles représente aussi Cybèle
sur un lion avec le sceptre et le foudre(2).
11esiècle de notre ère.

— Delattre, dans la Revue de l'artchrétien, Avril 1889, p. 152.


BIBLIOGRAPHIE.

8. — Trouvée dans le cimetière des Officiales.

Lampe à un bec, sans queue.


Le disque est orné d'un grand fleuron épanoui, à quatre pétales
et à quatre pistils; ces derniers sont becquetés chacun par un
oiseau.
Cercles concentriques au pourtour.
Ier siècle de notre ère.

dans les Comptes rendus de l'Académied'Hippone, 1897 (XXXIII), p. 45.


— Delattre,
BIBLIOGRAPHIE.

(1) H. Cohen, Monnaiesdel'empireromain, parez d'autres lampes trouvées en Tunisie et


t.- -IV.>rD. 27l (2e édit.). représentant Cybèle assise sur un lion.Catal.
1 y du muséeAlaoui, p. 160, nos 113 et 114.
(2) Chabouillet, Catalogue, n° 1409. Com-
Pl.XVAM DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 61

PLANCHE XV bis

POIGNÉES OU QUEUES DE LAMPES

Terre cuite. — Trouvées à Carthage.

Nos ià 9. -
Série de poignées ou queues de lampes présentant
une élégantedécoration de motifsdivers, en relief: feuilles d'acanthe,
fleurs de lis, palmettes, fleurons stylisés, tige à feuilleslancéolées
sur une colonnette entre deux dauphins (fig. 4), tige lotiforme entre
deux cygnes (fig. 6), tête de bélier sur une feuille dentelée disposée
en coquille (fig. 7).
2° ARCHITECTURE
PAR M. H. SALADIN

PLANCHE XVI

I. - FRAGMENT DE SUPPORT DE SIÈGE

;
Calcaire rougeâtre compacte. — Hauteur om,25 largeurom, 17.
Trouvé entre la colline de Saint-Louis et la mer.

Partie supérieure d'un pied de table ou de siège. La face anté-


rieure, décorée de cinq cannelures, se recourbe en forme de console;
à partir du point où la courbe s'accentue elle est ornéed'écaillés
imbriquées. Les faces latérales portent une volute formée d'une côte
cannelée rattachée à l'angle de la console par une feuille double.
Sur chacune de ces faces se retournent deux cannelures; l'angle
compris entre la volute et les cannelures est occupé par une triple
palmette.
Ce fragment, ainsi que celui dont il sera question plus bas,
(Pl. XVII, fig. 5) peut être rapporté à la fin de la période
punique. Il semble, en effet, qu'on reconnaisse en eux le style des
monuments italo-grecs du Sud de l'Italie et de la Sicile. Il est facile
de se rendre compte de la nature des objets auxquels ils appar-
tenaient en les rapprochant des pieds de table trouvés en si grande
nombre à Pompéi et notamment de la belle table de la maison dite
de Cornelius Rufus.
Pl. XVI MUSÉE DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 63

2. — CIPPE

;
Pierre calcaire. — Hauteur om,73 largeur 0111,29.
Trouvé à Carthage.

Cippe terminéparunepyramide tronquée.


Au-dessous de la pyramide se trouve indiqué en creux un
rectangle dont la surface seulement dégrossie était probablement
préparée pour recevoir une inscription.
Plus bas un cadre rectangulaireetallongé, légèrementcreusé,
porte en relief les attributs habituels aux stèles puniques
de Tanit, sous le croissant et le disque.
l'image :
3. - STÈLE

Pierre saouân. — Hauteur om,32 ; largeur om,i6.


Trouvée à Carthage.

Fragment dont la partie supérieure et la partie de droite man-


quent. Au milieu d'un vase dont la panse est ornée de cinq pétales
se dresse la tige d'une fleur; trois feuilles aiguës et une sorte de
volute s'épanouissent de chaque côté de la tige; à droite et à
gauche du vase s'arrondit une volute au-dessous de laquelle pend
une palmette à quatre feuilles. Le vase repose sur un pied à trois
branches. De part et d'autre de ce motifs'élevaient deux pilastres
fuselés semblables aux colonnes égyptiennes. Le tout porte au
plus haut degré le caractère de l'art égyptien (1). Époque punique
primitive.

(1) Perrot et Chipiez, Histoire de l'art antique, t. I, fig. 317 et suiv., 345.
4. — PARTIE SUPÉRIEURE D'UNE COLONNE CANNELÉE

Pierre saouân. - Hauteur 0111,34;largeur om,22.


Trouvée à Carthage.

Ce fragment appartient à une colonne cannelée d'ordre ionique


grec. Au-dessus de l'extrémité des cannelures se trouve une frise
ornéequiséparait l'échiné du chapiteau (partie sur laquelle portaient
les volutes) du fût de la colonne proprement dite. C'est une dispo-
sition extrêmement rare dans l'architecture grecque et dont le plus
bel exemple se trouve aux chapiteaux de l'Erechteion Athènes. Ici à
cette frise était composée de fleurons ou de palmettes, reliés les uns
aux autres par des volutes en S alternées et renversées, comme dans
l'exemple que je viens de citer; au-dessous de cet ornement sont
sculptées en très bas relief des fleurettes à six feuilles. Le caractère
très archaïque de cette scul ptureme porte à l'attribuer au VIe siècle
avant J.-C., ou même peut-être à une date plus reculée. C'est
un des morceaux d'architecture les plus intéressants du musée de
Carthage. Il convient de le rapprocher decertains fragments archaï-
ques de Grèce, de Sicile, de Chypre et d'Asie MineureÉpoque
punique secondaire.

5. - CIPPE

Calcaire gris. — Hauteur om,57; largeur om,15.


Trouvé à Carthage.

Cippe rectangulaire. Il est décoré de cannelures dont la partie


supérieure est ornée de godrons; au-dessus trois baguettes rappellent

(1) Perrot et Chipiez, op. cit., III (Chypre), Architectureantique de laSicile, pl. 77 (ante du
passim; pl. VIII, f. 260,279, 291; Hittorf, pronaos du temple T).
Pl. XVI DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 6ç
les stries du gorgerin du dorique grec. Plus haut l'échiné du chapiteau
se profile en talon très allongé supportant un large tailloir. Le tout
soutientunchapiteau ionique très méplat mais très orné dont les
volutes, les palmettes, le tailloirorné d'oves sont bien visibles.
Travail de style grec, qui peut dater du ve siècle avant J.-C. Époque
punique secondaire.

6. — CIPPE EN FORME DE TOMBE

;
Pierre. — Hauteur im,c>3 largeur om,42.
Trouvé près des anciens ports.

Ce petit monument rappelle d'une façon très complète le sou-


bassement du mausolée punique de Dougga(l), comme disposition
des pilastres d'angle et comme moulures. Il est couronné par un
couvercle en dos d'âne reposant sur plusieurs corps de moulure qui
figurent un entablement et son architrave. Les chapiteaux sont à
volutes creusées; elles reposent sur une série de moulures figurant
des liens comme certains chapiteaux égyptiens. Sur la face latérale
de droite on voit une urne posée dans un petit édiculesurmonté
d'un fronton et placée sur une moulure rudimentaire; la base de ce
cippe est un talon renversé d'un profil très ferme. Époque punique
VIe siècle avant J.-C.
:

7. — FRAGMENT D'ANTÉFIXE

Terre cuite. — Hauteur om,23; largeur om,27.


Trouvé à Carthage.

Fragment d'antéfixe affectant la forme d'une palmette issue de

(1) Saladin,Rapport de mission, II, fig. 84.


deux volutes décorées de feuillages. La partie supérieure manque
la partie inférieure est ornée de canaux. Époque romaine impé-
;
riale.

8. — PARTIE SUPÉRIEURE D'UN CIPPE RECTANGULAIRE

Calcaire rougeâtre compacte.


— Hauteur 0111,15; largeur 0111,14-
Trouvée entre la colline de Saint-Louis et la mer.

Le chapiteau ionique qui surmonte le cippe est supporté par


un large talon. La spire des volutes moulurées simplement n'a que
deux révolutions; l'incurvation de la ligne supérieure et de la ligne
inférieure du canal du chapiteau indique nettement l'origine de
ce
petit monument: il est de style grec. Des palmettes à trois branches
décorent l'angle compris entre la partie intérieure du bas de la
volute et le bas du canal. Le tailloir est une baguette supportée
par
un rang d'oves et de fers de lance. Date approximative:VIesiècle
avant J.-C. Époque punique secondaire.
Pl. XVII DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 67

PLANCHE XVII

I. - FRAGMENT DE PILIER

Marbre blanc. — Hauteur om,3i; largeur om,21.


Trouvé à Carthage.

Ce pilier qui faisait peut-être partie de la décoration d'une


porte est sur plan carré et se raccorde avec une moulure creuse
ornée de fleurons et d'accolades en forme d'S; la partie supérieure
des fleurons seule subsiste; les fleurs qui en sortent sont intactes.
Unemoulure formée de fruits à côtesenfilés à la suite les uns des
autres circonscrit des espaces rectangulaires qui constituent la partie
carréedupilier. Celle-ci est décorée sur ses faces d'arabesques
sculptées, fleurs, oiseaux, vases, entremêlés ou se succédant avec
une fantaisie charmante. Au-dessus, formant pour ainsi dire le cha-
pitéau du pilier,sevoient sur la face antérieure un bucrane très
fruste et sur les faces latérales, une coquille. Travail romain. Fin
du Ier siècle après J.-C.

2. — CHAPITEAU

;
Pierre calcaire. — Hauteur om,23 largeur om,28.
Trouvé à Carthage.

Fragment de chapiteau ionique ayant très probablement appar-


tenu à un cippe ou à un pilier carré. Les volutes sont simples de
mouluration; le canal est profondément creusé et la forme incurvée
de sa ligne inférieure permet de l'attribuer à un édifice de style
grec. Son tailloir est orné d'oves allongés reposant sur un listel ; le
coussinet du chapiteau est décoré de feuilles imbriquées d'un tra-
vail énergique; le tout repose sur une moulure à face inclinée dont
la masse peut être assez exactement assimilée à un tronc de pyra-
mide. Les faces en sont décorées de palmettes et de fleurons reliés
par des volutes en S alternées et renversées. Date probable:Vesiècle
avant J.-C. Époque punique secondaire.

l). — FRAGMENT DE CORNICHE

Tuf enduit de stuc. — Hauteur o-,15;


Trouvé à Carthage.
largeur om,i9.

Ce fragment rappelle les moulures stuquées trouvées en si


grand nombre à Pompéi. La corniche se compose d'un cavet sur-
monté d'un listel, relié par deux listels à un rang de perles et de
pirouettes alternées. Au-dessous, des denticules très serrés corres-
pondent au larmier de la corniche; le tout est supporté par un
talon. Comme la pierre qu'on trouvait à Carthage était très tendre
et très facilement attaquée par les vents de mer, les constructeurs

;
avaient pris le parti, pour la protéger de cette cause de destruction,
de la recouvrir d'enduits et rien ne pouvait être meilleur que le stuc.
C'est à la même raison qu'on doit attribuer l'emploi des enduits
de stuc à Paestum, à Selinonte, à Agrigente(l). Style italo-grec;
Ier siècle avant J.-C.

4. — GARGOUILLE

Marbre. — Hauteur om,I8; largeur om,19.


Trouvée dans le jardin des Carmélites.

Tête de lion ayant servi de gargouille à des chéneaux de

(1) Voir d'autres fragments stuqués pro- Saladin, Rapport de mission, II, p. 162, fig.
venant également des ruines de Carthage dans 148.
Pl. XVII DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 69
marbre; elle appartenait à un temple d'ordre dorique très probable- •
ment. Travail de style grec mais d'une exécution médiocre. On com-
parera ce morceau aux fragments analogues qui proviennent des
templés d'Himéra et qui sont au musée de Palerme. Époque puni-
que secondaire.

(j. — FRAGMENT DE PIED DE SIÈGE

Pierre dure. — Hauteur 0111,36;largeur 0111,52.


Trouvé entre la colline de Saint-Louis et la mer.

Partie inférieure d'un pied de table ou de siège. Elle se termine


;
sur la face antérieure par des griffes de lion les faces latérales sont
seulement bouchardées. Des cannelures au nombre de cinq, se retour-
nant sur les deux faces latérales, au nombre de deux seulement,
surmontent les griffes. Il me paraissait à peu près certain que ces
cannelures devaient se prolongera la partie supérieure en épousant la
forme d'une console, analogue au fragment dont nous avons parlé
plus haut (Pl. XVI, fig. 1). Le P. Delattre, en examinant ledit
fragment, a trouvé la confirmation de mon opinion les cannelures
de la console correspondent exactement avec celles du fragment de
:
pied que nous étudions. Le musée des Pères Blancs possède,
d'ailleurs, dix griffes de lion ayant fait partie de pieds analogues.
Presque tous ont été trouvés dans la partie basse de l'ancienneville,
entre la colline de Byrsa et la mer.

6. — COLONNE, CHAPITEAU ET BASE

Pierre. — Hauteur on,47; largeur om,35.


Trouvés aux environs de Souk-el-Khmis.

Le chapiteau très rudimentaire est une simplification du cha-

(1) Salinas, Le Grondaje delTempiod'Imera, 1877.


piteau corinthien dont les caulicoles le deuxième
et rang de feuilles
auraient été supprimés. Sur les faces, des
remplacent les rosaces ou fleurons du
prototype antique
tangle légèrement défoncé et portant deux traits qui
:
ornements très simples
un rec-
se croisent en
diagonales; une croix grecq ue inscrite dans
un cercle profondément
creusé; une urne de laquelle jaillit
une source qui retombe en
quatre jets ondulés, deux de chaque côté; enfin,
sur la face opposée
à la croix, un trapèze traversé
par les deux diagonales, et encadré
par les tiges et les volutes affrontées de deux ornements
de crosse. Les feuilles sont épannelées. Le tailloir en forme
fait masse avec
le chapiteau et n'en est
pas séparé par une moulure intermédiaire.
La colonne porte l'astragale
en haut, et en bas un bandeau. Ces
deux moulures sont méplates. Le fût
est cylindrique. La base qui
:
fait corps avec sa plinthe épaisse
le chapiteau elle est composée d'un
a un peu moins de hauteur que
tore très méplat et d'un grand
cavet en segment de cercle, reliés par une petite baguette; deux
autresbaguettes, une grande et une petite, réunissent la base à
plinthe. Date approximative: VIe sa
ou VIIesiècle de notre ère. Art
chrétien indigène.

7. - CHANCEL

Marbre blanc. ;
— Hauteur om,57 largeur am,145.
Trouvé à Sfax.

Fragment de pilier de balustrade


ou chancel.
Ce pilier, qui sur ses faces latérales
est creusé d'entailles ou
rainures verticales dans lesquelles venaient s'insérer les
panneaux
ajourésduchancel, présente sur sa face antérieure
une décoration
en rinceaux réguliers où des rosettes à cinq feuilles alternent
avec des
feuillages; il se termine dans
sa partie supérieure par une pyramide
à arêtes légèrement courbes. La face principale
est décorée d'une
Pl. XVII DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 71
croix pattee reposant sur deux ornements feuillus et surmontée
d'une feuille assez grossièrement sculptée. Sur les faces latérales, des
feuilles d'un faible reliefcouvrententièrement l'espace triangulaire
quilesdétermine. Style byzantin: fin du VIe siècle de notre ère.
3° ÉPIGRAPH IE
Par M. R. CAGNAT

PLANCHE XVIII

I. - FRAGMENT D'ELOGIUM

Pierre. — Lettres de 0.03.


Trouvé à Damous-el-Karita.

Six fragments d'une grande inscription honorifique, dont il ne


reste plus malheureusement qu'une minime partie. On y lit :

[. cum T]ranspadanisconflixi[tmulti]s m[ilib]ushostiumcaesis


.cepLl etcas?.
M. Schmidt a supposé que cette inscription ainsi que plusieurs
autres, et, en particulier, la suivante sont des débris d'elogia exposés
jadis sur le forum de Carthage, à l'imitation de ce qui existait sur le
forum d'Auguste(1). Il s'agit de quelque capitaine de l'époque répu-
blicaine;mais la gravure appartient à l'époque impériale.
M. Mommsen, en reproduisant ce fragment au premier volume
du Corpus, parmi les elogia du forum d'Auguste, ajoute une obser-
vation, qui semble fixer le nom du personnage: Quae hic memorantur
optime cotivenire cum eis quae de M.Marcello juniore Livius narrat
9
(XXXIII, 39, et seq.), monuit Philippi Marburgensis. »
(1) Rhein. Mus., t. XLIV, p. 483 et suiv.
Pl. XVIII MUSÉE
r DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 73
A gauche de l'image et en bas se voit le fragment d'une ins-
criptionfunéraire tout à fait distincte, qui est scellée dans le mur
du musée à côté de la précédente.

BIBLIOGRAPHIE. C.
— I. L., t. VIII, 12538. — On y trouvera les références à des publications
antérieures; — Ibid., t. I, 2e édit., p. 197, n° 23.

2. — FRAGMENT D'INSCRIPTION HISTORIQUE

Marbre blanc. — Hauteur des lettres 0.02.


Trouvé près du village de la Malga.

Débris où se lisent les surnoms de trois personnages de l'époque


républicaine, un Galba, un Carbo et
un Bestia. Il est évident que
ces noms ont été réunis ici parce que ceux qui les portaient faisaient
partie ensemble de quelque ambassade ou de quelque commission.
On restituera avec M. Mowat: [Sex Sulpici] Galbae. [Cn.PaJ-
piri Carbonis.[L.Calpu]rniBestia[e]. « Le premier de ces person-
nages, dit-il, fut consul en 108 avant notre ère, le second en 113 et
le troisièmeen111. Le Cn. Papirius Carbo auquel je songe dans ce
groupement de personnages historiques contemporains doit être
celui sous les ordres duquel l'armée romaine mit le pied pour la
première fois en Numidie et qui conclut avec Jugurtha un traité peu
honorable. »

— Mowat, dansleBulletinépigraphiquede
BIBLIOGRAPHIE. la Gaule, 1887, p. 189, note 1; C. I.L.,
t.VIII, 12535.

3.-INSCRIPTION HONORIFIQUE

Marbre blanc. — Hauteur om,54; largeur om,54; hauteur des lettres om,o6.
Trouvée sur l'emplacementd'une nécropole punique au nord-est de Bordj-Djedid.

Partie inférieured'unedédicace que les prêtres de Cérès firent


graver en l'honneur d'un certain Memmius:
Meiiiiiiio. nepoti]Memmi [Tuscïjlli, [p]ronepoti MemrniSene-
cionis consularis, sacerdotes Cereal(es) universisua pecun(ia) fecer(unt).

Le grand-père et l'arrière grand-père du personnage honoré sur


cette plaque de pierre sont déjà connus. Le premier, L. Memmius
Tuscillus Senecioestsignalé par une inscription de Tivoli(l); le
second, qui yfigure également, est de plus cité dans les fastes des
féerieslatines(l); il
fut légat de la provinced'Aquitaine et proconsul
de Sicile. Son consulat est du début du lIe- siècle (1022)(3). Son
arrièrepetit-fils auquel est dédié le texte de Carthage est, par con-
séquent, contemporain des derniers Antonins, Marc-Aurèle, L.
Verus et Commode.

— Héron de Villefosse, dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de France,


BIBLIOGRAPHIE.
t. LVIII), p. 21; et dans les Comptes rendus de l'Académie des Inscriptions, 1898,
p. 551; Delattre, dans les Mémoires des Antiquaires,ibid., p. 16, et dans les Comptes
rendus de l'Acad.,ibid., p. 557.

4. — DÉDICACE
r A DIOCLÉTIEN
,

Pierre. -Hauteur001,53;
Trouvée
;
largeurom,53 hauteur des lettres 0.06/0.04.
à la Malga, entre le village et la gare.

Partie inférieure d'une base honorifique où on lit :

.Felici,InvictoAug(usto),pont(ifici)max(imo), Pers(ico) max(irno),


Gernz(anico) max(imo), trib(unicia) potest(ate) II, co(n)s(uli) II, p(atri)
p(atriae), proco(n)s(uli) C. Valerius Gallianus Honoratianus, v(ir) c(laris-
simus)cur(ator) reipubl(icae)Karthaginisnumini majestâtiq(ue)ejus
dicatissimus.

Desjardins, en publiant cette inscription^, l'avaitattribuée à

fO c. L., t. XIV, i)q7.


1. (4) Comptes rendus de l'Acad. des Insc.,
(2) C. J. t. L., t. 1 (2e édit.), p. 59. 1884, p. 228.
(3) Prosopogr. imper, romall., t. II, p. 363.
Pl. XVIII DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 75

Dioclétien. M. Mommsen la rapporte à Carus et la place en 283.


C'est la date qui lui a été assignée au Corpus.

— C.
BIBLIOGRAPHIE. I. L., t. VIII, 12522, avec références aux publications antérieures.

5. — BASE DE STATUE

Pierre. — Hauteur 1.44; largeur 0.48; lettres hautes de 0.10.


Trouvée à la Malga.

Piédestal avec plinthe et corniche, qui porte les mots: Q. Aure-


lius Symmachus, v(ir) c(larissimus),proconsulep(rovinciae)A(fricae) v(ice)
s(acra) j(udicans), constituijussit. Le personnage nommé est le fameux
Symmaque, un des derniers défenseurs du paganisme, celui qui fut
envoyé par le Sénat à l'empereur Valentinien pour protester contre
la suppression, dans la salle de la Curie, de l'autel de la Victoire(l).
On a trouvé au même endroit en 1892 une autre base portant une
inscription identique et, à côté, une statue de la Victoire et des frag-
ments d'ailes appartenant à une seconde statue de cette divinité(2)
(plus haut, pl. IV, fig. 2 et page 18). On voit par là que le culte de
la Victoire était cher à Symmaque et qu'il était tout préparé par ses
antécédents africains, à prendre la parole, pour le défendre, devant
l'autorité impériale. Symmaque fut proconsul d'Afrique en 373(3).

— Héron de Villefosse, d'après le P. Delattre, dans les Comptes rendus de l'Acad.


BIBLIOGRAPHIE.

-
des Inscr., 1889, p. 428; Delattre, dans les Mélanges de Rome, 1890, p. 331, n° 45 ;
cf. aussi Recueilde laSociétéde Constantine, 1893 (XXVIII), p. 173, n° 43.

6. — LISTE MILITAIRE
Plaque de marbre blanc. — Hauteur des lettres 0.015.
Trouvée à Damous-el-Karita, dans l'atrium de la basilique.

Pierre brisée de tous les côtés. Les lettres conservent encore

(1) Cf. G. Boissier, La fin du paganisme, (2) Cosmos, 1894 (n° 470), p. 277.
t. II,p. 317etsuiv. (3) Cod. Theod., XII, 1,- 73
- -
t.
que les mots suivants

i
des traces de minium. Le document contenait une suite de noms,
certainement des noms de soldats, accompagnés chacun de la men-
tion de leur lieu d'origine. De la série il ne reste plus aujourd'hui
:

[Ol]isipone

[uJs
[Em]erita

Ebora
Norba
Emerita
[u]sEmerita
[u]s Emerita
Ebora
Neapoli
[Fan]oFortu(nae)
[Ebor?Ja.

Ces différentes localités appartiennent à la Lusitanie(Emerita,


Olisipo, Ebora, Norba), à la Campanie (Neapolis) et à l'Ombrie
(Fanum Fortunae). M. HérondeVillefosse a cru, d'après la compo-
sition de ce détachement, pouvoir l'attribuer à la légion IIe Au-
gusta, qui était formée d'Italiens, d'Espagnols et de Gaulois. J'ai
expliquéailleurs(l) pourquoi je préfère y voir des soldats de la légion
VIIeGemina, dont on a d'autres souvenirs à Carthage mème (2).

— Héron de Villefosse, d'après le P. Delattre, dans les Comptes rendus de l'Acad.


BIBLIOGRAPHIE.
des Inscr., 1891, p. 29; R. Cagnat, dans les Mélanges de Rome, 1891, p. 320; De-
lattre, ibid., 1892, p. 268, n° 43.

(1) Mélanges de l'Ecole française de Rome, (2) C. 1. L., t. VIII, 12590; Rev. Arch.,
p. 321.
1891, 1898 (XXXIII), p. 340.
Pl. XVIII DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE
77

7. — FRAGMENT D'ÉPITAPHE

Plaque de marbre.
-
Hauteur 0.32; largeur 0.35.
Trouvé au quartier de Dermèche.

Brisée à droite :
Di(i)s Ma[nibus sacrullIJ. Q. Domi[tius]Inventus. mil(es)coh(ortis)
I Urb(anae) c(enturia) B.
DomitiusLiburn[us]heresfe[cit].

Tombe d'un soldat de la Ire cohorte urbaine. M. Mommsen


«
établi que cette cohorte était détachée de Rome à Carthage
pour
a

aider le procurateur à percevoirlesimpôts qui revenaient


au fisc,
et qu'elle s'y rencontre au ne et au Ille siècle de notre ère, tandis
qu'auparavant, dumoins à partir de Vespasien, elle était cantonnée
à Lyon.

-
BIBLIOGRAPHIE. Héron de Villefosse, d'après le P. Delattre, dans
les Comptes rendus de VAcad.
desInscriptions, 1891, p. 25 Delattre, MélangesdeRome, 1892,
; p.255, n° 18.

(0 Eph- epigr., t. V, p. II9 et suiv.


PLANCHE XIX

I. - INSCRIPTIONS SUR GRADINS DE L'AMPHITHÉATRE

Marbre et pierre.
Trouvées dans les fouilles de l'amphithéâtre.

Débris de gradins où l'on avait gravé, à une basse époque, le


nom des spectateurs auxquels les places étaient réservées. Ces noms
sont, comme toujours en pareil cas, indiqués au génitif; ils sont
suivis de titres présentés sous forme d'abréviations, malheureuse-
ment très obscures. Quelques-uns ont été martelés et remplacés
par d'autres après la mort ou le départ du premiertitulaire. Le P.
Delattre a mesuré la largeur de quelques-unes de ces places réser-
vées; elles variaient de 0111,35 à 0111,38 :
i°\Mine]rvior(um)Flav(i)a[ni. e]t Nicenti(i)p. p.
20 .ti(i)Fortuna[ti]
30 .fili v(iri)
c(larissinzi) — T.
40 Gabinian[i] et TIzeod(osii)
50 [Fl]orenti(i)
6° .enti(i)Pacati v(iri) [c(larissimi)]
70 .atip. p. a. k. k.
—•
.ce.nie.cy.
8° .p. k — Cez(ii) Fus.
90 s p(tieri)c(larissimi) -Poni.
10° ebil ou ebli(i) Jun(ioris) c(larissÙni) v(iri)
i
11° [MineJrv (i) Flaviani d. v. d. v.
t. p. a. k.
- .pa.
12° Ponp(onii?)Innocenti(i) Junior(is), c(larissimi)p(ueri).
Oct(avii)? Vinii, c(larissÙni) v(iri); Pu.
-
Pl. XIX DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 79
Ces noms sont ceux de personnages jonsidérables de Carthage,
appartenant à l'administration publique ou municipale.

— Delattre, dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. LVII,


BIBLIOGRAPHIE.
p. 137 et suiv.

2. — ÉPITAPHE D'UN AFFRANCHI DE L'EMPEREUR TRAJAN

;
Plaque de marbre. — Hauteur om,33 largeur 0111,24.
Trouvée dans le second cimetière des Officiales.

D(iis) M(anibus)[s(acrU!lz)J. M. Ul(pius) Aiig(usti) l[ib(ertus) .us,


ex proc(uratore) r[eg(ionis) .]tanae, plus v[ix(it) an]nis LXXXVI. [M.
Ulpïjus Alexa[n]der patri dulc[i e]t in[compar]abil[i]fec[i]t.

M. Schmidt restitue à la troisième ligne [Ucï\tanae\ il est évi-


dent que tout ethnique de même longueur conviendrait également.
La « région » dont il est ici question ainsi qu'au numéro suivant,
est une subdivision administrative du département de Carthage
(tractus Carthaginiensis). A la tète de chacune de ces régions et sous
les ordres du procurateur de Carthage était un affranchi, chargé de
surveiller les intérêts financiers de l'empereur dans le district.

— C.
BIBLIOGRAPHIE. I. L., t. VIII, 12880.

3.-ÉPITAPHE D'UN AFFRANCHI DE L'EMPEREUR


ANTONIN LE PIEUX

Plaque de marbre. — Hauteur om,2i ; largeur 0111,27.


Trouvée dans le second cimetière des Officiales.

D(iis) M(anibus) s(acruin) T. Aelius, Aug(usti) lib(ertus), Fortu-


natus, plus, adjut(or) tabulari(i) a rnensa Vagensi,vixit an(nis) LXV,
!lz(ensibus) II. Lib(erti) ejus fecer(unt). H(ic) s(itus) e(st).
Ce texte apprend que dans chaque « région et soumise au »
procurateur était une banque, chargée des paiements et des encais-
sements locaux(1). T. Aelius Fortunatus, adjutor tabulant,dirigeait
la banque dont le siège était à Vaga (Béja).

— C.
BIBLIOGRAPHIE. I. L., t. VIII, 12883.

4. - ÉPITAPHE D'UN AFFRANCHI IMPÉRIAL

Plaque de marbre. — Hauteur om,3i ; largeur om,3 7.


Trouvée dans le second cimetière des Officiales.

Di(i)s Manibus sacrum. Hyprias pius vixit annis XXIII. Hic situs
est. Asiaticus, Alg(usti) lib(ertus), proc(uratol} regionis Assaritanae pio
alumno bene de se merito fecit.

Cette inscription, par le fait même qu'elle a été trouvée dans


le second cimetière,appartient certainement au IIesiècle de notre
ère. La regio Assuritanaavaitpourcapitale Assuras (Zanfour). Le
lapicide a marqué d'accents certaines voyelles longues, suivant un
usage bien connu.

— C. 1. L., t. VIII, 12879.


BIBLIOGRAPHIE.

Ç. - «
ÉPITAPHES

Plaque de pierre saouân. — Hauteur 0.22; largeur 0.325 ; hauteur des lettres 0.02.
Trouvée au cimetière des Officiales.

Triple épitaphe; les deux dernières se rapportent à des person-


nages encore vivants au moment où l'inscription fut gravée :
(1) Cf. sur ces banques Mommsen, C. I. L., t. VIII, p. 1336.
8l
Pl. XIX DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE

;
L. Atilius L. l(ibertus),Hiero,furnar(ius) Valeria, miiherisl(iberta),
Euterpe, furnaria; vivit. C. Valerius. C. l(ibertus),Dionisius, triari(us) ;
vivit.
AtiliusHiero et Valeria Euterpe étaient boulangers; Valerius
Dionisius porte le titre de triarius. Sa conditionlibertine paraît s'op-
poser à ce qu'on le considère comme un légionnaire, et il serait
préférable de voir aussi en lui quelque homme de métier, si le sens
du titre qu'il porte s'y prêtait.
Le P. Delattre(l)considère, à bon droit, cette inscription comme
une des plus ancienstexteslapidaires latins qui aient été trouvés
à Carthage. La rédactiondel'épitaphe, où l'on ne lit ni la formule
Dis Manibus sacrum, ni l'âge du défunt; la forme carrée et lourde des
caractères; comme aussi la couche profonde où la pierre s'est ren-
contrée sont autant d'indices qui permettent d'attribuer le monu-
ment à la fin de l'époquerépublicaine.

— R. Cagnat, d'après le P. Delattre, dans le Bulletin de la Société des Antiquaires


BIBLIOGRAPHIE.
de France, 1895, p. 126; Delattre, dans la Revue archéologique, 1898 (XXXIII), p. 93,
fig. 4.

6. — ÉPITAPHE D'UN ESCLAVE IMPÉRIAL


Plaque de marbre. — Hauteur om,25 ; largeur om,3 i.
Trouvée dans le second cimetière des Officiales.

Epictetus,Augustorum ver(na) dis-


D(iis) M(anibus) s(acrum).
,
p(ensator) reg(ionis)Thug(gensis), pius vixit ann(is) XXXVII; Aelia
Satyra pio marito fecit.
Cet Epictetus, qui appartientassurément à la fin du IIe siècle,
probablement au règne de Marc Aurèle et de L. Verus, était le
caissier de la banque régionale de Thugga (Dougga).

— C.
BIBLIOGRAPHIE. t. VIII, 12892.
I. L.,

(1) Rev. arch.,1898 (XXXIII), p. 93.


PLANCHE XX

I. - TOMBE AVEC ÉPITAPHE

Tufcoquillier. —Hauteur ducippe0.45 ;largeur 0.36; hauteur de l'inscription 0.22; largeuro.16.


Trouvée au cimetière des Officiales.

Cippe en tufcoquillier à base rectangulaire et à sommet arrondi


dans lequel est encastrée une plaque de marbre blanc portant une
inscription. On y lit:

Masclus, Benni(i) Athymi (servus), h(ic)s(itus) e(st).

L'intérèt de ce monument est dans son antiquité relative, sur


laquelle le P. Delattre a attiré très justement l'attention.
Il a été découvert dans un étageinférieur du cimetière de Bir-
el-Djebbana, au milieu de sépultures très voisines de la fin du
ier siècle avant J.-C. et du début de notre ère. L'absence de la for-
mule initiale Dis Manibus, élément qui apparaît sur les épitaphes
avec l'époque d'Auguste(1), s'accorde bien avec cette constatation.

— Delattre, dans la Revuearchéologique, 1898 (XXXIII), p. 95.


BIBLIOGRAPHIE.

2. — ÉPITAPHE VERSIFIÉE
Plaque de marbre. — Hauteur om,37; largeur on,,26.
Trouvée au cimetière des Officiales.

Encastréejadis dans une tombe de maçonnerie. On y lit ce qui


SUIt:

(1) R. Cagnat, Cours d'épigraphie, 3e édition, p. 253.


Pl. XX DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 83

Di(i)s M(anibus) s(acrum). Tu quicumq(ae) pius vel inbenignus


legens [tJit(ul)unz meo(m) fles aetatem m[eam\; quae aute[m non
debui talenz lucenl nec tales superos linquere. Qyare<m>? dicis.
Fui enim ho(bedi)e(n)s? caro sponso, cujus mores timida semp<r>er
castitatem (h)ujus caritatem servavi. Quia etenim is a me merebatur
qui me tam caste diligebat, vixi ad simpliciter, in cujus pudorem nenlO
nec jactare [quidquam] nec aput caro marito inodiari potui(t). Q_(uae)-
cumqu(e) tu, sancta femina, potueris tanz caste vivere. Scio enim posse te
care diligi, si meo rito castitati(s) vivas, quia ego post meum obitum
multorum annOrLlfn memoria(m) marito reli(qui); sed ago Superis gratias
quod,dume(g)o vivere(m), nil voluptatibus meisnegavit, quia et ipsa
meruera(m).
Severa, Aug(usti) serva, pia vix(it) an(nis) XXIIII, m(ensibus) VI,
die(bus) XI. H(ic) s(ita) e(st) Fecit merenticonjux.

L'auteur de cet éloge et le graveur se sont plu à accumuler les


obscurités et les fautes. On remarquera l'emploi fréquent de 0 ou
Q_pour distinguer les différentes phrases du morceau.

— C.
BIBLIOGRAPHIE. I. L., t. VIII, 13134

3. — EPITAPHE VERSIFIÉE

;
Plaque de marbre. — Hauteur om,24 largeur om,29.
Trouvée au cimetière des Officiales.

Porte sur chaque face une inscription. D'un côté on lit:

Di(i)s Manib(us) sacrum. Minuciae PrÙnae quaevixit annis XXVI.


Nicodromus Aug(usti servus) piae et bene merenti conjugifecit.

Cette face fut engagée dans la maçonnerie de la tom be et sur


l'autre face on écrivit :
Di(i)s Man(ibus) sac(rum). MiniciaePrimaequae vixit annisXXVI
Nicodromus, (Augusti servus), piae et bene merentiuxorifecit.
Prinza aetate tua rapta es, karissimaconjux;
Annis bis denis et sex tibi vita probata est.
Roma tibi genus est; fatunz fuit ut Libys esses.
Duceris ad Stygiam nunc miseranda ratenz,
Inque tuo tristis versatur pectore Lethe
Ut non cognoscas me, miseranda, pium.
Munuserat, Fortuna, tuum servare pudicam
I
Et poteras ambos taliae dare tu.
A multisfletu renovaveris, o bona, simplex,
Cum te in conspectu non habeam conzÍtenz.
H(ic) s(ita) e(st).
Renovaveris est pour renovaberis.

La pièce ne sort pas de la banalité habituelle à


ces sortes de
poésies.

BIBLIOGRAPHIE. C.
— I. L., t. VIII, 12792.

4. — ÉPITAPHE VERSIFIÉE
Plaque de marbre. ;
— Hauteur om,22 largeur 0111,26.
Trouvée sur le plateau de l'Odéon.

Tablette où se lisent les six vers:


D(iis) M(anibus) s(acrum).
Nomen non dico nec quod vixerit annis
Ne dolor im mentem cum legimus lnaneat.
Infansdulcis eres, sed tempore parvo
Morsvitam vicit, ne libertatem teneres.
Et tibi ??? non dolor est ut quem atnas pereat
Nunc mors perpetua(m) libertatem dedit.
:
PL XX DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 85

Le texte n'est pas exempt d'incorrections: quod pour quot; im


mentem pour in mentem; eres pour eras. De pl us, les premières lettres
du cinquième vers sont à peu près indéchiffrables elles paraissent,
du reste, avoir été gravées en surcharge.
:
L'auteur de la poésie a joué sur le sens du mot libertas. L'en-
fant à qui s'applique l'épitaphe était un petit esclave, mort avant
d'avoir pu être affranchi (v. 4); mais la mort lui a donné un autre
genre de liberté, celle qui affranchit de toutes les misères d'ici-bas
et qui ne finit pas. Il y a là une idée qui pourrait passer pour philo-
sophique si ce n'était pas un simple trait d'esprit.

— R. Cagnat, d'après le P. Delattre, dans le Bulletin de la Société des Antiquaires


BIBLIOGRAPHIE.
de France, 1893, p. 209 ; Delattre, Recueil de la Sociétéde Constantine, 1893 (XXVIII),
p. 166, n° 28.

5. - CADRAN SOLAIRE

Marbre blanc. — Hauteur 0111,54; largeur 0111,61.


Trouvé dans le flanc sud-est de la colline de Byrsa.

Fragment de cadran solaire, qui contient encore les noms des


six premiers mois de l'année. Il y est indiqué également la séparation
des saisons, au point de vue horaire, hora brumalis, aequinoctialis,
solstitialis,suivantleshabitudes bien connues des anciens(l).
Ce cadran a été étudiémathématiquement sur notre demande
par M. P. Tannery qui en a fait l'objet d'une communication à
l'Institut(2).Nousrésumons ici le résultat de ses recherches.
C'était,suivant lui, un cadran plan déclinant, c'est-à-dire qui
n'était pas rigoureusement orienté sur la ligne est-ouest.

(1) Vitruve, IX, 8,7 : Omnium autemfigu-


rarum descriptionumqueearum effectus unus, uti
tialis in duodecim partes aequaliter sit divislls.
(2) Académie des Inscriptions, 1899 (séance
dies aequinoctialis brumalisque itemque solsti- du 13 janvier).
Ilétait exposé vers le sud-est et ne donnait
que les heures
avant midi; >1 était sans doute complété par
d'exposition inverse, disposé soit un autre cadran
sur une face différente de la même
construction, soit en regard dans une même
cour, donnant les heures
après midi et portant les inscriptions complémentaires:
Julius,Au-
gustus, September, October, November, December.
Les lignesdivergentes sont les lignes d'heures;
les lignes trans-
versales sont les lignes que suivent,
pour un jour moyen, les extré-
mités de l'ombre, plus courtes
en hiver, plus longues en été.

-
BIBLIOGRAPHIE.Dela,,tre dans la Revue Tunisienne,
1895, p. 411, avec planche.
Pl. XXI DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 87

PLANCHE XXI

I. - TABLETTE MAGIQUE

Plomb. — Hauteur 0.17; largeur 0.15.


Trouvée dans l'amphithéâtre.

Plaque de plomb sur laquelle est écrite une de ces imprécations


(exsecratio, devotio), avec formules magiques, dont on connaît main-
tenant de nombreux exemples et dont le musée Lavigerie possède
près de 1 50 spécimens recueillis, un tiers environ dans l'amphithéâtre,
et le reste presque exclusivement dans les tombes du cimetière des
Official es. La présente a été trouvée, avec les deux suivantes, dans
une chambre du sous-sol de l'amphithéâtre(l). La lecture en est extrê-
mement difficile, mais certaine, sauf pour quelques détails:

demon obliges perobligesMaurussum quern


? quem peperit Felicitas.
rem

IEI<I'I Auferas somnUllZ; non dormiat


Maurussus quern peperit Felicitas.

(1) Delattre, Comptes renins de I'Academie les formules magiques qui commencent cer-
des Inscriptions, 1897, p. 318 et suiv. taines lignes, sans substituer aux caractères
(2) Nous avons reproduit le moins impar- cursifs qui en font partie leur lecture en lettres
faitement que nous avons pu, en lettres grasses, courantes d'imprimerie.
NAPNASIN Deus omnipotensadducas
ad domus infernasMaurussurn quem
peperit Felicitas.
NOKTUYKIT Quipossides tractus Ita-
lie et Campanie, qui tractus es per
AcerushÙlJn lacum, perducas ad
domus tartareas intra dies septe(m),
perducas ad domus tartareas Maurus-
sum quem peperit Felicitas intra dies septe(m).
PYTYPAXK Demon quipossidesIspani

arn et Africam, qui solus per marem


tra(n)ssis, pertransseas omnem remedium et
omnem filacterium et omnem tuta-
mentum et omnem oleum libutorium.
Et perducatis,obligetis,perobligetis
e[tJls,ap.ruatls I, desumatis, consu
cor, membra, viscera, interania
I7zaJtis
Mau]russ[i] quarn.
peperit [Felicitas]

Sur le côté droit de la plaque, on lit troislignes tracées perpen-


diculairement aux précédentes.

Et te ad-
[jur]o quisquis inferne
s per hec sancta nomina necess itatis.

C'est une imprécationdirigée contre un certain Maurussus


désigné, comme toujours en pareil cas — afin d'éviter toute con-
fusion — par le nom de sa mère Felicitas.

(i) On s'attendrait à trouver ici le mot arripiatis: mais il est impossible de le lire.
Pl. XXI DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 89

2. — TABLETTE MAGIQUE

;
Plomb. — Hauteurom,12 largeurom,o85.
Trouvée dans l'amphithéâtre.

Plaque analogue à la précédente. Au centre


est figuré un qua-
drupède difforme, à longue queue relevée, à tète
monstrueuse et
couverte, semble-t-il, de poilshérissés. Autour quelques caractères,
qui forment des mots inintelligibles,
sans aucun doute des formules
ca balistiques.
PLANCHE XXII

I. - TABLETTE MAGIQUE

Plomb. - ;
Hauteur 0.17 largeur 0.125.
Trouvée dans l'amphithéâtre.

C'est le revers de la plaque publiée n° i de la planche pré-


au
cédente. Le métal de ce côté a beaucoup plus souffert de l'humidité.
On distingue encore un grand nombre de lettres, mais
avec des
lacunes importantes qui rendent
presque impossible une lecture
suivie. Le texte débute par troislignes
au moins de mots cabalisti-
ques. Après quoi on peut déchiffrer. :

nec
pallidumregentem Maurussum quem pe[perit Felicitas
.quiescat filia.Maurussus quem peperit Felicitaspatiatur J.
Maurussus quem peperit Felicitas. possit, perversus sit,
perperversus
sit Maurussus quem [peperit Felicitas .pos
Jsit super ursum mittere
non.
lass[eJt(ur)
omninononpossit; manus illi.
obligetur, non possit currere;
[am]mam et ispiritum deponat in
omnemvapulet,
numeretur. defigatur, traatur ?, exiat Maurus[sus
Feli-
quem peperit
cit]as. patiaturcorona.deprimite,
[mite Maurussum quem]peperit Felicitasut
peperit] Felicitas. possit.
eum.
defigite, perfigite, conSll
[quem

(1) Je ne donne ici que les


mots que j'ai lus en entier.
PI. XXII DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 9I

2. —TABLETTE MAGIQUE

l
Plomb. — Hauteur o. 1; largeur
Trouvée dans l'amphithéâtre.
o.15.

Plaque de plomb où est gravée l'image d'un Mercure coiffé du


pétase et tenant d'une main le caducée, tandis
que de l'autre il
enfonce un long fer dans le corps d'un homme couché à
terre et
sur la poitrine duquel il tient son genou appuyé. A
sa droite il
semble qu'il y ait encore un autre
personnage plus petit, très gros-
sièrement représenté. Tout autour sont accumulés dans
tous les
sens des lettres grecq ues et latines, ainsi que des caractères qui
semblent n'appartenir à aucun alphabet, des signes cabalistiques.
Étant donnée la place où la tablette été trouvée,
a on doit sans
doute voir dans ce Mercure le personnage chargéd'examiner les
gladiateurs tombés dans l'arène, de s'assurer de leur
mort avec un
fer rouge et de les achever. Nous
savons par Tertullien qu'à Car-
thage cet exécuteur des hautes œuvres était habillé
en Mercure !
Risimus,dit-il, et inter ludicras meridianorutn crudelitates Mercurium
mortuos cauterio examinantemvidimus(1).

(1) Apolog., 15.


PLANCHE XXIII

I. - INSCRIPTION PEINTE SUR AMPHORE

Lettres de 0.001 à 0.004.


Trouvée à l'angle sud de la colline de Saint-Louis.

Marque peinte sur le col et l'épaule d'une amphore, qui avait


été employée avec beaucoup d'autres, à former
une sorte de mur
de soutènement de la colline de Byrsa, à l'époque où Auguste
en fit
niveler et aménager le plateau pour ses constructions. Les trois
premièreslignes sont tracées à l'encre
à l'encre noire : rouge, les autres, très effacées,
on ne les distingue même pas sur notre planche.
Le R. P. Delattre a transcrit ainsi cette
marque :

Comme tous les documents de cette sorte, cette inscription est


très obscure. On y reconnaît seulement à la deuxièmeligne le
nom
de Puteoli, d'où provenait la marchandise, et à la troisième celui de
Nicephorus, esclave d'un Sertorius? qui l'avait vendue
ou expédiée.

-
BIBLIOGRAPHIE. Delattre, dans le Bull. arch. du Comité, 1894,
p. 100, n° 24 et pl. IV.
Pl. XXIII DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 93

2 et 3.,_o. ESTAMPILLES D'AMPHORES

Hauteur de l'estampille om,oi7; largeur 0"\046.


Trouvées sur divers points de Carthage.

Le musée des Pères Blancs possède aujourd'hui plus de cent


marques sur anses d'amphores rhodiennes en terre cuite. Le P.
Delattre les a publiéesdansdiverses revues. Nous donnons comme
spécimen les deux suivantes:
L'une porte: 'E-rcl HuGoowpou. Kapveiou. Sous la magistrature de

L'autre :
Pythodoros. Mois Karneios.
'E-rclIIa/jeravia,. lIava|i.ou. Sous la magistrature de Pau-
sanias. Mois Panamos.
Pausanias et Pythodoros sont les magistrats éponymes de
Rhodes de l'année où ces am phores ont été fa briquées. Elles
étaient, suivant toute vraisemblance, destinées à contenir du vin
expédié à Carthage.Desdébris d'amphores de cette sorte ont été
rencontrés en Grèce, en Italie et en Sicile(l). Quelques-uns portent
précisément ces estam pilles(2). Il n'est pas téméraire de leur assi-
gner comme date l'époque de la prospérité de Rhodes (11e siècle
avant J.-C.) et, puisqu'elles ont été trouvées à Carthage, la période
immédiatement antérieure à la destruction de cette ville par les
Romains (146 avant J.-C.)

— Delattre, Bulletinde
BIBLIOGRAPHIE. l'Acad. d'Hippone, 1881 (XVII), p. 80, nos i et 3.

(1) Dumont, Insc. céramiques de la Grèce, (2) Dumont, op. cit., p. 107, n° 227,
p. 175 et suiv. ; Insc. graec. insiil., p. 175 et ;
p. 108, d'après Stoddart, 5492 b, 7 add.
suiv. Insc. graec. insul., 1179, 14, 1185.
4. — ESTAMPILLE SUR BRIQUE

Diamètre om,10.
Trouvée au cimetière des Officiales.

Estampille circulaire,légèrement endommagée à gauche.


D'après les spécimens analogues qu'on possède on peut lire et com-
pléter :
[Cn.]Domiti(i) Amandi. Valeat quifec(it)!
La mention de Gn. Domitius Amandus, affranchi de la gens
Domitia, se rencontre très fréquemment à Rome(r).
M. Dressel (2) a prouvé que cet homme avait été pendant fort
longtemps employé à la surveillance des briqueteries domitiennes;
il le place à la fin du 1er siècle et au début du IIE, ce qui concorde
bien avec la date connue des cimetières de Bir-el-Djebbana.

— Delattre, dans le Bulletin de l'Acad.


BIBLIOGRAPHIE. d'Hippone) 1882 (XVIII), p. 20.

5. - ID.

Diamètre Om,10.
Trouvée dans le jardin de Si-Zarouk.

Estampille qui doit être lue et complétée :


[L. Bru]ttidi(us) Augustalisfec(it). [Op]us dol(iare) exfig(ulinis)
Caes-(aris) n(osiri), Prop(inquo) et Ambi(bulo)co(n)s(ulibus).

Cette marque remonte à l'année 126 de notre ère. On en a


trouvé un certain nombre d'exemplaires à Rome, à Porto, à Tus-

(1) C. I. Lt.XV, 1097. (2) Ibid., p. 275.


• Pl. XXIII DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 95
culum(l) et une dizaine à Carthage, dans les cimetières de Bir-el-
Djebbana(2).

— Delattre, dans le Bulletin de l'Acad. d'Hippone, 1885 (XXI), p. 48, n° 53.


BIBLIOGRAPHIE.

6. — ID.
Diamètre 0m,i02.
Trouvée à Carthage.

Marque circulaire: C. Juli(i) Antimachi. Au centre un animal à


corps et à queue de poisson et à tête de chèvre (capricorne) tourné
à droite. Cette estampille est assez rare; on n'en connaît guère
qu'une demi-douzaine d'exemplaires()).,M. Dressel l'attribue dubi-
tativement au Ier siècle après J.-C.(4).

— Delattre, dans le Bulletin de


BIBLIOGRAPHIE. lacad. d'Hippone, 1888 (XXIV), p. 41, n° 61.

7. — ID.
Diamètre 0m,095.
Trouvée à Damous-Karita.

Estampille qui doit se lire :


Opus dol(iare) expr(aediis) Lucil(lae), Veri; Severo etSab(iniano)
corn)s(ulibus).

et qui remonte à l'annéeiçç après J.-C.


Domitia Lucilla, femme de L. Verus, est la mère de Marc-
Aurèle. Son nom figure sur de nombreuses briques. Celle qui est
représentée ici
a été rencontrée à Rome plusieursfois(5).

— Delattre, dans le Bulletinde l'Acad. d'Hippone, 1884 (XX), p. 56, n° 48.


BIBLIOGRAPHIE.

(1) C.I. L., t. XV, 375. (4) Ibid., à propos du n° 778.


(2) Bullet. d'Hippone, 1885 (XXI), p. 218. (5) Ibid., 1090.
(3) C. I. L., t. XV, 1202.
PLANCHESXXIV et XXV

MARQUES CÉRAMIQUES

Les inscriptions diverses qui remplissent ces deux planches


sont des estampilles imprimées sur poteries rouges dites d'Arezzo.
Elles ont été recueillies de tous les côtés sur le sol de Carthage. En
voici la lecture, colonne par colonne.

Planche XXIV

1 C. Voluseni I5Crispini
2 Ate(ii) Euod(i) 16 Cn. Ate(ii)
3 Cn. Ate(ii)Pl(o.) 17 C. P. P.
4 L. Rasin(ii) Pis(ani) 18 Opta(ti)
5 Sex. M. F. 19 S. M. T.
6 Zoili 20 Ras(inii)
7 A. Titi(i) Figuli 21 C. Marius
8 Euhodi 22 Cn. A. A.
9 Avilli(i) P. 23 Anti
10 Cornel(ii) 24 Attici
11 M. Por(cii) L. 25 Caca(lo)Anca(rii)
12 S. M. F. 26 Gra(ti)?
13 Q. Sert(orii) 27 Cryse(ros) Tllran(ii)
14 Atei(i) 28 Cresti
PI. XXIV et XXV DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 97

Planche XXV

1 .ostra? 1 jPila.
Munati(i)
2 P. He(rtorii) 16
3 Rasin(ii) 17 R. Talasi
4 Rufio 18 Urba(ni)
5Vettien(i)Fausti 19 Zoili
6 Zoili 20 Chrest(i)
7L. Ge(l)li(i) 21 L.Ge(l)li(i)
8 C. Sent(ii) 22 Comuni(s)Anchari
9 P. Her(torii) 23Jucu(ndi)
10 R cFo. ? 24 L. Avilli(i) Surae
11 S. M. F. 25 L.
R(asinii) P(isani) ou L. R(ast.) P(re.)
12 Vibien(i) 26 Mu.
13 Palme. 27 Januari(i)
14 P. Corn(elii) 28 L. Anni(i)

— PI. XXIV.
BIBLIOGRAPHIE.
I Bull. dHippone) 1884 (XX), p.18, n° 21.
3 Colline de Junon, Ibid.) 1888 (XXIV), p. 28, n° 100.
4 Ibid.) 1885 (XXI), p. 43, n° 39. Cf. C. I. L.) t. XV, 5496.
5 Ibid., 1888 (XXIV), p. 16, n° 77.
6 Revue tunisienne, 1897, p. 434, n° 46.
7 Colline de Saint-Louis, au pied du grand mur; au revers, une ancre tracée
à la pointe aprescuisson, Rev. tunisienne, 1897, p. 433, n° 33.
- 8 Ibid., 1897, p. 437, n° 91.

9 Ibid., n° 107.
10 La Marsa, Bull. dHippone) 1884 (XX), p. 18, n° 23.
II Amphithéâtre, Rev. tunis., 1897, p. 434, n° 45.
12 Bull. d'Hippone, p. 215, n° 61.
13 Revue tunisienne, 1897, p. 441, n° 123. Cf. C. I. L., t. XV, 5576.
14 Colline de Saint-Louis, Melanges de Rome, 1891, p. 76, n° 93.
15 Bull. dHippone, 1884 (XX), p. 29, n° 27.
16 Colline de Junon, Bull. dHippone) 1888 (XXIV), p. 28, n° lOr.
17 Ibid., 1885 (XXI), p. 43, n° 41.
18 Ibid., 1881 (XVII), p. 77, n° 1.
19 Amphithéâtre, Rev. tunis., 1897, p. 434, n° 46.
20 Bull. d'Hippone, 1888 (XXIV), p. 21.
21 La Marsa, Ibid., 1885 (XXI), p. 43, n° 38.
22 Amphithéâtre, Rev. tunis., 1897, p. 432, n° 27.
23 Bull. d'Hippone, 1888 (XXIV), p. 16, n° 78.
24 Bir-el-Djebbana,Rev. tunis., 1897, p. 438, n° 100.
25 Bull. d'Hippone 1888 (XXIV), p. 17, n° 82. Cf. C. I. L., t. XV, 4960.
26 Mélanges de Rome, 1891, p. 72, n° 77.
27 Ibid., p. 75, n° 88.
28 Amphithéâtre, Rev. tunis., 1897, p. 433, n° 31.

PI. XXV.
I Mel.deI'EcoledeRome, 1891, p. 74, n° 87.
2 Amphithéâtre, Rev. tunis.,1897; p. 432, n° 4. Cf. C. I. L., t. XV, 5256.
3 Bir-el-Djebbana, ibid., n° 61.
4 Amphitheatre, Bir-el-Djebbana,Rev.arch., 1887 (XII), p. 171, n° 7a; Bull.
d'Hippone, 1888 (XXIV), p. 29, n° 103 ; Rev. tunis., 1897, p. 434, n° 43.
5 Bir-el-Djebbana, Rev. tunis., 1897, p. 432, n° 22; p. 436, n° 74.
6 Amphithéâtre, ibid., p. 432, n°23.
7 Bull. d'Hippone) 1885 (XXI), p. 44, n° 44.
8 Amphithéâtre, Rev. tunis., 1897, p. 433, n° 28.
9 Bir-el-Djebbana,ibid., p. 435, n° 49.
II Ibid., 1897, p. 432, n° 18.
12 Bir-el-Djebbana, Rev. arch., 1887 (XII), p. 171, 8b; Bull. d'Hippone,
1885 (XXI), p. 44, n° 47, cf. XVII p. 78.
13 Bull. d'Hippone, 1888 (XXIV), p. 17, n° 81.
14 Rev. tunis., 1897, p.435, n° 47; Bull. d'Hippone, 1884 (XX), p. 7, n° 26.
15 Bull. d'Hippone, 1881 (XVII), p. 77, n° 3.
16 Ibid., 1888 (XXIV), p. 17, n° 89.
17 Amphitheâtre, Rev. tunis., 1897, P- 434, n° 40; Bull. d'Hippone, 1888
(XXIV), p. 18, n° 90.
18 Bull. d'Hippone, 1885 (XXI), p. 216, n° 64.
19 Ibid., 1885 (XVII), p. 78, n° 7.
20 Provient de Sousse.
21 Bull. d'Hippone, 1882 (XVIII), p. 49, n° 20.
22 Ibid., 1885 (XXI), p. 215, n°60.
23 Ibid., 1881 (XVII), p. 79, n° 10.
24 Bir-el-Djebbana, Rcv. tunis., 1897, p. 436, n° 85.
25 Colline de Saint-Louis. Cf. C. I. L., t. XV, 5486.
26 Bull. d'Hippone 1885 (XXI), p. 215, n° 58.
27 Revuetunisienne, 1897, p. 437, n° 96.
28 Bull. d'Hippone, 1888 (XXIV), p. 16, n° 79.
Toutes ces références se rapportent à des articles du P. Delattre.
PL XXVI DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE 99

PLANCHE XXVI

ESTAMPILLES SUR BRIQUES

Cette planche contient des estampilles en creux sur briques;


d'après le P. Delattre, parmi ces briques, celles où on lit le nom du
producteur au nominatif inscrit sur deux lignes dans une empreinte
rectangulaire seraient de fabrication locale et d'assez basse époque.
Le n° 1 et surtout le n° 7 sont assurémentplus anciennes.

#
1 Probi, en lettres retournées.
2 Primus
3 V ictorianus
4 Censurinus
5 Restutus
6 Eln[ili]anu[s]
7 Primige]n(ius)duo(rum) [Domiti]or(um)ser(vus)f(ecit)

— I inédite.
BIBLIOGRAPHIE.
2 Mélangesde Rome, 1891, p. 77, n° 103.
3 Ibid., p. 56, n° 10, Bull. d'Hippone, 1884 (XX), p. 13, n° 24.
4 Bull. d'Hippone, 1882 (XVIII), p. 20, 1885 (XXI), p. 49, n° 57.
5 Ibid., 1885 (XXI), p. 49, n° 57; Mélanges de Rome, 1891, p. 56, n° Ir.
6 Bull. d'Hippone,1881 (XVII), p. 86, n° 3 ; 1885 (XXI), p. 46.
7 Revue Tunisienne, 1894, p. 479, n° 2. Cf. C. I. L., t. XV, 1000.
PLANCHEXXVII.

ESTAMPILLES SUR POTERIES DIVERSES


Choix de marques de toute sorte, en relief ou en creux (grandeur
naturelle), destiné à donner une idée de la variété des estampilles
que possède leMusée.
[T]r(ebios) Loisio(s)
1 =
Trebias Lusius. Marque sur amphore.
La forme des lettres et l'orthographe du gentilice indiquent une
époquetrèsancienne (11e siècle avant J.-C.). On a déjàtrouvé plu-
sieurs exem ples de cette estampille en Sicile(1).
2 C. Juli(i) Zo[simi].??
3 Sexti
4 Cn.Dom(itii) Sa[lJutar(is) «
5, 12 Sur une anse d'amphore. Mako[n], transcription latine de
la forme grecque Maywv que nous avons reproduite vis-à-vis.
6, 7
:
Double marque imprimée sur les bords de la rigole d'un
grand plateau de terre cuite 6 Maran[i], 7 Br. Ate?
8, 9 Double marque imprimée sur un fragment de grosse am-
phore:
8 V ictrices ou Victricis; 9 Sa. ?
10 Barbari
II Mercat(oris)

— I Delattre, Revuedel'artchrétiw) 1889, p. 149.


BIBLIOGRAPHIE.
2 Bull. (THippone, 1888 (XXIV), p. 31, n° 110.
3 Revue tllnisienne) 1894, p. 489, n° 37.
4 Bull. (THippone, 1888 (XXIV), p. 30, n° 109.
5 Bull. arch. du Comité) 1894, p. 114, n° 34.
6, 7 Rev. tunisienne, 1897, p. 338, n° 7 a et b.

t.
(1) C. I. L., X,8051, 21. M. Dessaufait trésor de Delphes (Delattre, Rev. de l'art chré-
de ce personnage le Loisios qui, vers le milieu tien, 1889, p. 149).
du ne siècle avant notre ère, fitun emprunt au
Pl. XXVII. DE SAINT-LOUIS DE CARTHAGE IOI
8 et 9 inédites.
10 Revuetunisicnne, 1894, p. 488, n° 31.
II Ibid., 1897, p. 339, n° 14.
12 Bull. d'Hippone, 1882 (XVIII), p. 51; Mel. de Rome, 1891, p. 65,
n° 45 ; Revue de tart chretien, 1889, p. 149.
TABLE DES PLANCHES

?
DE LA DEUXIÈME SÉRIE

ARCHÉOLOGIE FIGURÉE
I. Victoire tenant un trophée d'armes. Pages
5
II. Victoire portant une corne d'abondance. 9
III. Victoire portant une corne d'abondance.

femme
ête de Juno
V'T
Tête de
Caelestis? 12
13

Caelestis.
Diane
Tête de Juno
Juno
Buste de 1 14
15

Cérès
femme
Torse de 16
IV.
victoire
Statue de
Statue colossale de la
17

Serpent
Tête de

inconnue.
17
18

Verus
Tête de femme

^TêtedeJunon
19

jeune
20
Tête de Lucius

barbu
20
20
Torse de Bacchus

24
V.

Satyre.24
22

Tête
Satyre
Tête d'Hercule
d'Eschmoun?.
Tète de
Tête

d'Auguste.25
Tête d'homme.
22
23

VI.
Tête
Tête d'Octave 25

27
? d'Octavie
inconnue.

Id.
VI. Tête 28

Marcellus
Tête de femme 28

Id. Têted'AntoninlePieux
Tête de 29

inconnue
3131
Id.
29

d'inconnue31
Tête de femme

Id-
inconnue 30

33
VII. Tête

Id
Tête d'

VIII.femme.P.
Tète de
Eschmoun
32

34
36
36

d'inconnue.
Bacchant?

pis.
Tête de 36
Buste
funéraires.
Pallas.
37
1X. Bas-reliefs 38
X. 42
Tête de
TêtedeSera

Statuette.
Buste de femme.grotesque.
42
42
43

XI.
femme.
Buste de personnage

Tête de
Déesses mères.IsisetHorus
Mercure.
43

44

cithare.
45
XII.

d'acteur.
Statuette de

cuite
Ornement
Femme jouant de la
Buste
48
48
48

XIII. d'orgue.
cithare.
flûte 1
^2
Têtes en terre
Joueur
Joueur de
49
49
50

trigonum.
Joueur de
Femme jouant du 52
XIII.

XIV.Lam
xv.
XV bis.

XVI.
id
Cippe
Stèle.
Cippe.
pes.
Joueur de flûte
Femme jouant de la

Poignées ou queues de
^2
cithare.53
lampes.
ARCHITECTURE
Fragment de support de siège.
Partie supérieure d'une colonne cannelée.
52
57
61

62
63
63

tombe.
64
64

d'antéfixe.
Cippe en forme de

cippe.
pilier.
65
Fragment 65

XVII.
Chapiteau
Partie supérieure d'un
Fragment de

corniche.
Gargouille.
66
67
67

siège.
Fragment de 68

base.
Chancel.
Fragment de pied de
Colonne, chapiteau et
68
69
69
70

EPIGRAPHIE
XVIII. Fragment d'elogium.
----- 72

honorifique.
Fragment d'inscriptionhistorique.

statue.
73

DédicaceàDioclétien.
Inscription 73

Base de
Liste militaire. 74
75
75
XIX.Fragment d'épitaphe.

Id
77
d'amphithéâtre.
Trajan.
Inscriptions sur gradins 78

Id.
Épitaphe d'un affranchi de
d'Antonin. 79

d.
XIX. Épitaphe d'un affranchi
impérial
boulangers
Épitaphe d'un affranchi
79
80

id.
Epitaphes de
impérial
épitaphe
Epitaphe d'un esclave
80

versifiée
Id
81
XX. Tombe avec 82

89
Id.
Epigraphe 82

solaire
XXII.
magique 37
Cadran
XXI. Tablette
83
84
85

89
XXII. 1
90

amphore.
XXIII. Inscription peinte sur
91

briques.
Estampillesd'amphore
Estampille sur
céramiques.
XXIV et XXV. Marques
92
93
94

briques
XXVI. Estampilles sur
diverses.
XXVII. Estampilles sur poteries
96
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CHARTRES. - IMPRIMERIE DURAND, RUE FULBERT
DEUXIÈMESÉRIE PL. 1

MUSÉE DE CARTHAGE
DEUXIÈMESÉRIE PL. II

MUSÉE DE CARTHAGE
III

PL.

CARTHAGE

DE

MUSÉE

SÉRIE

DEUXIÈME
DEUXIÈMESÉRIE PL.IV

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V
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VI

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VII

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DEUXIÈME
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VIII
IX

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XI

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PL. XII
DEUXIÈMESÉRIE

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XIII

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XIV

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DEUXIÈME

SERIE

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DEUXIÈMESÉRIE PL. XV bis.

MUSÉE DE CARTHAGE
PL.XVI
DEUXIÈMESÉRIE

MUSÉE DE CARTHAGE
DEUXIÈMESÉRIE PL. XVII

MUSÉE DE CARTHAGE
PL. XVIII
DEUXIÈMESÉRIE

MUSÉE DE CARTHAGE
DEUXIÈMESÉRIE PL. XIX

MUSÉE DE CARTHAGE
DEUXIÈMESÉRIE PL. XX

MUSÉE DE CARTHAGE
XXI

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DEUXIÈME
< PL. XXII
DEUXIÈMESÉRIE

MUSÉE DE CARTHAGE
PL. XXIII
DEUXIÈMESÉRIE

MUSÉE DE CARTHAGE
DEUXIÈMESÉRIE PL. XXIV

MUSÉE DE CARTHAGE
DEUXIÈMESÉRIE
PL.XXV

MUSÉE DE CARTHAGE
DEUXIÈMESÉRIE
PL.XXVI

MUSÉE DE CARTHAGE
PL.XXVII
DEUXIÈMESÉRIE

MUSÉE DE CARTHAGE
ERNEST LEROUX, ÉDITEUR
28' 28
, RUE BONAPARTE,

MUSÉES
DEL'ALGÉRIEET DELA TUNISIE
carton.
ARCHÉOLOGIQUES
ETCOLLECTIONS

I.
II.
--Musée d'Alger. Texte par M. GEORGESDOUBLET.
Musée de Constantine. Texte par MM.GEORGES
In-4, avec 1, planches,en un carton
DOUBLET et GAUCKL ,,; In-4, avec 16planches,en
12 fr.
12 fr.

planches..10fr.
un
III.
IV,
- Musée d'Oran. Texte par M. R. DELABLANCHÈRE-.
Musée de Cherche!.Texte par M. GAUCKLER.In-4,
In-4,^vec 7 planches,en il carton
avec 21 planches,en un ca."on
10 fr,
15 fr.
V.
VI.
-

Musée de Lambèse. Texte par M. R. CAGNAT, membrede l'Institut.In-4, avec 7platiclies
— Musée dePhilippeville- Texte par MM.St. GSTIXet BERTRAND..In-4, avec 11 planches,errun carton.
10 fr.
12 fr.
VII. — Musée Alaoui. Texte par MM. R,DE LABLANCHÈRE et P. GAUCKLER. En deuxparties.In-8, illustré
de 43

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TIMGAD
UNE CITÉ AFRICAINESOUS L'EMPIRER.OMAIN
PAR
M. BŒSWILLWALD M. RENÉ CAGNAT

m
DESMONUMENTS
GÉNÉRAL
INSPECTEUR HISTORIQUES MEMBREDE L'INSTITUT
PROFESSEURAU COLLÈGEDE FRANCE
M. ALBERT BALLU
ENCHEFDESMONUMENTS
ARCHITECTE DEL'ALGÉRIE
HISTORIQUES

Ouvrage accompagné de plans et de dessins exécutéspar les soins du Service des Monuments historiques de l'Algérie.

Les livraisonsI à V ont paru. Chaque livraison


Publié en 9 ou 10 livraisonsin-4, avec dessinset planchesen héliogravure,phetotypie,chromolithographie,etc.
10 fr.

RÉGENCE DE TUNIS

DIRECTION DES ANTIQUITÉS ET DES ARTS

LES MONUMENTS HISTORIQUES


DE LA TUNISIE
:
Première série MONUMENTSANTIQUES,par MM. R. CAGNAT, membrede l'Institut, professeurau Collègede France,

:
et Paul GAUCKLER,
Deuxième
directeurdes
série MONUMENTSET
Antiquitéset Arts.
INSCRIPTIONS
In-4, avec planches,plans et dessinsdans le texte.
ARABES,par MM. B. Roy, secrétairegénéral du Gouvernement

livraison. 25fr.—En
tunisien, et Paul GAUCKLGR, directeurdes Antiquitéset Arts. Ia-4, avec planches, plansyidessins dans le texte.
Chaquesérie est publiée en cinq livraisons,se composantd'un texte illustré et de 50 planches.
Prix de la carton 26 fr.
La livraison1 de la premièresérie a paru.

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