Cours de Master 2
2017
Pr. Debieb
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ACIERS DE CONSTRUCTION
L’acier peut être défini comme un matériau composé essentiellement de fer et
présentant une teneur en carbone inférieure à 2 %. Il peut encore contenir
d’autres éléments mais de tous ces éléments d’alliage, le carbone a l’effet le plus
prononcé sur les propriétés de l’acier. Si l’on ajoute plus de 0,5 % d’éléments
d’alliage à l’acier, on parle d’acier allié. Si la proportion d’éléments d’alliage est
inférieure à ce chiffre, on parle d’acier non allié.
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Domaine de déformation élastique: la déformation est réversible et
proportionnelle à la charge.
Parmi les aciers non alliés, les aciers les plus répandus sont les aciers destinés à
la déformation à froid, les aciers de construction métallique et les aciers revêtus
métalliques.
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Corrosion des Armatures
Parmi tous les modes de dégradation des structures en béton, la corrosion des
barres d’armature est sans doute le plus répandu et celui qui occasionne le plus
de coûts de réparations.
Le béton est un milieu hautement alcalin qui provoque la formation d’un film
protecteur très mince et adhérent, nommé film passif, à l’interface de l’acier, le
protégeant ainsi contre la corrosion. En raison de ces caractéristiques, l’acier
dans le béton sain ne se corrode généralement pas. Toutefois, un béton qui
résiste mal à l’infiltration d’agents agressifs, tel que les chlorures, et à
l’environnement auquel il est soumis, permettra une dépassivation de ce film, ce
qui engendrera une initiation à la corrosion
Les armatures dans le béton sont protégées grâce à la forte alcalinité du béton
(pH > 12). Dans ces conditions, le film passif se forme à la surface de l’acier et
protège les aciers contre la corrosion dans les conditions normales. En
présence d’eau et d’oxygène, ce film passif peut être détruit par des agents
agressifs comme les chlorures ou les sulfates.
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La corrosion des armatures dans le béton a principalement lieu à la suite de la
carbonatation du béton d’enrobage et de la pénétration des chlorures.
Processus
de la corrosion
de l’acier
dans le béton
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Amorçage et propagation de la corrosion
Selon certains auteurs, le processus de corrosion des aciers dans le cas d’un
béton initialement sain s'effectue généralement en deux phases: une phase
d’incubation et une phase de propagation comme le montre la figure suivante:
Dégradation schématique des armatures au cours du temps selon le diagramme de Tuuti [TUU 82]
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Les conditions de dépassivation
Avant toute attaque par les chlorures ou la carbonatation, les armatures enrobées
de béton sont protégées de la corrosion par un phénomène de passivation. La
carbonatation du béton d’enrobage et la présence de chlorures en quantité
suffisante au voisinage de l’armature peut conduire à une chute du pH de la
solution interstitielle et donc et à la dépassivation des armatures. Ensuite, la
corrosion des armatures ne peut s’amorcer qu’en présence simultanée de quatre
conditions :
Une zone anodique, siège des réactions d’oxydation du fer ;
Une zone cathodique, siège des réactions de réduction de l’oxygène ;
Un milieu conducteur d’électron (l’armature en acier) ;
Un milieu électrolytique (la solution interstitielle du béton).
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Les manifestations de la corrosion
Lorsqu'une armature se corrode, elle subit une dissolution plus ou moins localisée
et se recouvre de produits de corrosion instables (rouille classique de couleur
rougeâtre). Dans un béton plutôt poreux et humide, ces produits traversent
l'enrobage et finissent par tacher la surface du parement. Les produits de
corrosion occupent un volume plusieurs fois supérieur au volume initial de l’acier
(figure suivante). Leur formation, lorsqu’elle a atteint un volume suffisant, peut
alors entrainer une fissuration du béton puis son éclatement (épaufrures) ou son
feuilletage. En termes de caractéristiques mécaniques, la corrosion entraine une
diminution de la section d’acier mais surtout une perte d’adhérence acier‐béton.
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Augmentation du volume des produits de corrosion [ANG 09].
Les mécanismes associés à la corrosion
Dès que le béton est en contact avec l’air ambiant, il se produit des échanges
hydriques qui jouent un rôle sur le comportement et les propriétés des bétons à
tout âge, telles que la maniabilité, la porosité des surfaces, le durcissement, le
retrait, la migration d’agents agressifs extérieurs ou encore la corrosion des
armatures.
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2. L’action des ions chlorure
La pénétration des ions chlorure est une des causes majeurs de dégradations des
structures en béton armé due à une corrosion prématurée des armatures. Comme
nous l’avons vu dans les paragraphes précédents, les conséquences ne sont pas
négligeables. Il convient donc de prendre en compte ce phénomène lorsqu’on
souhaite modéliser la durabilité des structures en béton armé et évaluer leur durée
de vie.
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Processus de corrosion par les chlorures
3. La carbonatation
Cependant, il faut garder à l’esprit qu’il peut évoluer en fonction des conditions
locales (zones géographiques, milieu urbain ou non, intérieur ou extérieur d’un
bâtiment, proximité ou non d’un réseau routier…). Ainsi, la fraction volumique de
dioxyde de carbone dans certaines grandes villes est d’environ 0,3 % et peut
atteindre 1 %. Le béton exposé à l’air ambiant est donc constamment soumis à
des phénomènes de carbonatation et donc des risques de corrosion des
armatures dans le cas des bétons armés.
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