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Département de Médecine dentaire.

Module de Pathologie et Chirurgie Buccales.


4éme année de médecine dentaire
03/2020

Tumeurs des glandes salivaires


Pr BENAOUF SOUAD

I - Introduction
Les tumeurs des glandes salivaires sont relativement rares, néanmoins leur méconnaissance peut
impliquer des conduites diagnostiques et thérapeutiques inadaptées et graves.
Ces tumeurs sont caractérisées par un polymorphisme histologique alors que leur expression
clinique commune reste un syndrome tumoral non spécifique .

II – Etude Clinique
*TUMEURS
A- Tumeurs épithéliales:
I - tumeurs bénignes ou adénomes:
1) adénome pléomorphe (ou tumeur mixte):
constitue la variété la plus fréquente des tumeurs salivaires (74%) .
1°/Généralités :
Siège : lobe superficiel de la parotide ( ¾ des cas ) , les 25 % restants sont à localisation sous
maxillaire et glandes accessoires .
Apparaît à tous les âges mais surtout entre la 4° et 5 ° décade.

2°/Histologie :
 macroscopie :
Formation nodulaire de quelques mm à plusieurs cm de diamètre , ferme et non dure , d’aspect
blanchâtre et translucide avec un aspect d’un faux encapsulement qui expose au risque de
récidive après exérèse limitée.
 Microscopie: structure caractéristique.
Prolifération de cellules épithéliales et myoépithéliales enchâssées dans un stroma abondant
myxoide et/ou chondroide , hyalin ou élastique renfermant parfois des ilots de tissu adipeux ou
osseux.

4°/ Clinique :
Les jeunes sont les plus touchés
Se présente comme une boule en avant ou en dessous du lobe (oreille).
Aucun trouble sensitif ou moteur.
Indolore , bien limitée , plus ou moins mobilisable , jamais fixe .
Elle est arrondie, ferme, de consistance régulière.

5°/ Diagnostic différentiel :


 Il se fait avec toutes les tumeurs bénignes sous cutanées ,
 Avec les lésions inflammatoires de la parotide ,
 Avec les lésions tumorales ou inflammatoires des tissus non salivaires
 Avec les adénopathies parotidiennes ,
 Avec les tumeurs vasculaires , nerveuses , lipome .

6°/ Sialographie :
Elle montre une lacune arrondie dans un parenchyme normal : c’est la classique Image de balle
dans la main .

7°/Scintigraphie :
ne fixe pas le technétium .

8°/Ponction :
formellement proscrite .

9°/Evolution:
les A.P sont très récidivants localement surtout dans les formes à stroma myxoide abondant et
quand il existe des brèches dans la capsule périphérique.
La cancérisation est rare (5%) (10 -15 ans sans traitement)

2) Tumeur de Warthin ou cystadénolymphome (CAL)

1°/ Etude clinique :


C’est une tumeur de l’adulte ou du sujet âgé de sexe masculin .
Elle siège au niveau du lobe superficiel de la parotide .
C’est une tumeur de contours imprécis , de consistance liquidienne .
Elle peut subir des poussées inflammatoires .
2°/ Sialographie :
Image de lacune + ou – hémi circulaire et limitée par des canaux efférents +ou – tassés les uns
sur les autres .
3°/Scintigraphie :
le C.A.L capte le technétium .

4°/Histologie :
Macroscopie : tumeur bien limitée à contenu épais , filant , brunâtre .
Microscopie : végétation avec double couche épithéliale comprenant des cellules
superficielles cylindriques , de disposition très irrégulière et des cellules basales plus
petites .
On retrouve du tissu lymphoïde ( +++) et des centres claires . Les éléments superficiels ont une
activité enzymatique .
5°/Traitement : énucléation

3) Oncocytome = adénome à cellules oncocytaires.


1°/ Clinique :
Rare ,elle affecte surtout les sujets âgés de sexe masculin , de localisation parotidienne .

2°/Histologie :
Prolifération de cellules volumineuses à petits noyaux et à cytoplasmes acidophiles , avec
beaucoup de mitochondries .
3°/Diagnostic différentiel :
Surtout avec l’Adénome pléomorphe .

4) autres adénomes:

 Adénome à cellules basales:


Touche surtout le sujet âgé , sa structure histologique rappelle le membrane basale
épidermique. Prédomine au niveau de la parotide.

 Adénome à cellules sébacées

II- Tumeurs épithéliales malignes :

1- carcinome adénoïde kystique = cylindrome.


Se révèle souvent par un nodule douloureux , de localisation plus volontiers au niveau des
glandes sous maxillaires , ou des GSA palatines ou jugales.
Il se caractérise par un potentiel récidivant et donne souvent lieu à des métastases (pulmonaires,
osseuses, ganglionnaires…)
*histologie:
constitué de cellules pauvres en cytoplasme sans anomalies du noyau.

2) carcinome à cellules acineuses:


Très souvent de localisation parotidienne
Les limites tumorales plus précises font que le pronostic est meilleur après intervention.
Les métastases sont plus rares.

3) Carcinome muco-épidermoïde (CME)


Concerne surtout les enfants et les adolescents

4) Carcinomes épidermoïdes:
Sont de grande malignité et d’extension locale rapide.
Ils sont de pronostic sombre car très métastasiants et récidivants.

B -Tumeurs conjonctives non lymphoïdes

I - Tumeurs bénignes:
de loin les plus fréquentes:
* lipomes: parotide++
*angiomes: observés surtout chez l ’enfant, ce sont surtout des lymphangiomes et des
hémangiomes.
*neurinome, nevrome, nevrome plexiforme sont parfois observés dans le cadre de la maladie
de Von Recklinghausen.
II- Tumeurs malignes:
décrites à titre exceptionnel. Il s ’agit rhabdomyosarcomes, de schwannomes malins ou de
mélanomes.

C - Lymphomes:
Le tissu lymphoïde des glande salivaires appartient à deux systèmes différents qui peuvent
donner chacun naissance à des LMNH
* le système MALT(mucosa-associated-lymphoïd-tissue)
* le système lymphatique habituel ganglionnaire et périganglionnaire intraglandulaire

les lymphomes peuvent être isolés ou évoluer dans la cadre d ’une atteinte systémique
*histologie:
ganglions +/- détruits avec présence des nappes de cellules lymphocytaires .

D - Tumeurs secondaires:
Il s’agit le plus souvent d ’une invasion directe de la glande par des cancers régionaux

*PSEUDOTUMEURS= kystes salivaires


Kyste mucoide = mucocéle.
C’est un kyste rétentionnel vrai par sténose inflammatoire ou traumatique d ’un canal excréteur
ou faux kyste par dégénérescence du parenchyme.
Touche surtout la lèvre inférieure réalise l’aspect d’un nodule arrondi ou ovoïde, indolent,
gris bleuté, rénitent ou fluctuant
Au niveau du plancher il est appellé « grenouillette » occupant la totalité du plancher et
pouvant devenir bilobé
La rupture d’un kyste salivaire permet l’évacuation de liquide filant ayant l’aspect de blanc
d ’œuf.
Diagnostic différentiel:
Se discute avec :

 varicosité,

 angiome,

 kyste dermoïde,

 Kyste du tractus thyréoglosse,

 Carcinome muco-épidermoide dans sa forme plus kystique que ferme.

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