Un jeu de rôle de Fabrice Lamidey & Frédéric Weil

N • e •p •h •i •l •i •m
légende

Les Templiers
Textes de
Damien Desnous, Ariel Holzl, Fabrice Lamidey,
Nicolas Pirez, Damien Rocroy & Frédéric Weil
Couverture et pages de garde
Franck Achard

Illustrations originales
David Chapoulet

Direction artistique
Franck Achard

Maquette
Julien Dejaeger

Édition
Fabrice Lamidey & Frédéric Weil

Relecture
Yannick Leclerc & Cyril Perniceni

Nephilim Légende © Mnémos 2018-2019 & Fabrice Lamidey & Frédéric Weil
Co-édition La Librairie de l'Incunable Souveraineté
ISBN : 978-2-35408-765-4 • Imprimé en CE par Standartu Spaustuve, avril 2019
 Sommaire
Introduction 3 Le Temple Secret
Mythe et histoire des Templiers 4
À l’origine, l’Égypte antique 5
Une succession d’apogée et d’éclipses 5
Rites, organisation et symboles
communs à tous les Templiers 8
Trois degrés d’initiation 9
La Règle de l’Ordre 10
Commanderies et Fermes 10
Les obédiences 10
L’adoubement 12
Les femmes et le Temple 12
Du pouvoir temporel et de quelques autres notions 12
L’orichalque 13
Orichalque et système de jeu 14
La quantité d’orichalque 14
Les Terres Rares 14
La fabrication et l’usage des homoncules 15
L’orichalque et les stases 16
Les quatre Piliers Les Chevaliers oniriques 91
du Temple de la vie 19
Le Temple véritable 21
Introduction & Histoire 22
Les obédiences fidèles et les buts du Pilier 24
Les obédiences fidèles 24
Idéologie 28
Organisation 30
Les Manteaux noirs 32
Les Manteaux blancs 33
Les Manteaux rouges 35
Complots, secrets et influences 37
Mainmise sur l’orichalque 37
L’exhumation des anciens rites 38
De nouvelles sources d’orichalque 40
Le bailliage Francia 40
Tubalcaan 41
Des PNJ du Véritable Temple 43
45
Introduction & Histoire 46
L’Effondrement 47
La Perestroïka 48
Traditions 50
Rites d’admission 50
Symboles 52
Les structures du Pilier 53
Les relations aux autres acteurs occultes 68
À la recherche de G 70
Quelques PNJ du Temple Secret 73
Le Temple nouveau 75
Introduction & Histoire 76
Le Triumvirat 78
Microserf : le sphinx devenu hydre 80
The Orchard : la santé par les plantes 83
EtherX : l’esprit dans la machine 86
Quelques PNJ du Temple nouveau 88
Introduction & Histoire 92
Un nouveau commandement 94
Carfax Sanctorum 95
La Flotte Onirique 95
Les Scénarios 109
Crépuscule sans fin 110
Glaive de Cendres 116
Le trésor des Templiers 122
Le testament des Templiers 136
Le château initiatique 150
Introduction
 Mythe
et histoire
des Templiers
Les mythes fondateurs tout comme l’histoire des Templiers sont extrêmement riches d’évé-
nements, de tragédies et de réussites, de figures sombres comme héroïques. Un livre entier ne
suffirait pas à en faire la chronique. Si vous ajoutez là-dessus les millions de pages de glose occulte
produites par des ignorants ou pire par les Templiers eux-mêmes afin de masquer le plus possible
leurs véritables agissements, cela rend la tâche presque impossible.
Il ne sera présenté ici que les moments-clés, les tournants et les répétitions schématiques que
l’on peut distinguer lorsque l’on embrasse d’un regard l’historique des Templiers.
4

À l’origine, Une succession
l’Égypte antique d’apogée et
d’éclipses
Presque tous les mythes fondateurs des Templiers dé-
butent durant l’Égypte antique et plus précisément pendant
et après le règne d’Akhénaton, le pharaon maudit, celui qui
ouvrit les vingt-deux voies aux Nephilim vers l’Agartha et
qui devint par conséquent le créateur des Arcanes Majeurs
du monde occulte. Un général ambitieux et très talentueux
Tubalcaan, après avoir suivi les étapes initiatiques des
prêtres d’Amon-Ra, accompagné de onze fidèles compa-
gnons d’arme, entra en contact avec les vingt-deux lames des
Arcanes Majeurs elles-mêmes. À ce moment précis, sub-
mergé par l’énergie magique des précieux talismans, il fut
empli de terreur et sa vision du monde en fut bouleversée.
Les Nephilim étaient en fin de compte d’odieux démons
qui exploitaient sous couvert d’une aide magique ces prêtres
d’Amon-Ra, bien trop crédules et conséquemment tout le
peuple de l’Égypte, aveuglé par la fausse sapience des Dé-
chus. Il fit alors construire un gigantesque Temple, baptisé
le Temple de la Vie qui défia le pouvoir des prêtres. Par son
charisme, son sens de l’organisation et surtout son discours
anti-Nephilim qui prit très vite auprès de population sou-
mise aux pouvoirs sans partage des prêtres d’Amon-Ra,
il devint l’une des puissances les plus importantes de son
temps. Bientôt, Tubalcaan prépara une élite militaire, des
Chevaliers du Temple de la Vie en vue du conflit inévitable
avec le clergé allié aux Nephilim et à bien d’autres puissances
occultes ainsi qu’une forge magique pour y bâtir les armes
les plus puissantes de son temps. La guerre advint à la fois
brutale et mystique. Les Chevaliers du Temple découvrirent
avec horreur que leurs armes avaient été subtilisées par les
haut faits d’une fraternité de Nephilim. Mais Tubalcaan,
plein de ressource, préféra démolir son temple pour dispo-
ser de ses immenses poutres dont il fit des bâtons et massues
meurtriers. L’affrontement final vit Tubalcaan blessé par à
la fois les prêtres d’Amon-Ra et les Nephilim alliés qui invo-
quèrent une terrible créature : le chien de la mort ou l’aboyeur
de Sirius. Les Chevaliers du Temple furent chassés et se dis-
persèrent de par le monde, armés de leur bâton de pouvoir,
conservant et méditant le savoir occulte acquis auprès de leur
commandant. Et Tubalcaan, seul et oublié de tous sauf de
ses fidèles serviteurs, se réfugia dans une grotte sous ce qui
deviendra bien plus tard Jérusalem. Son bâton de pouvoir
personnel, le légendaire bâton runique fut perdu à tout jamais.
5
Depuis ces temps légendaires, le Temple connut une
succession de succès et d’échecs multiples dont nous n’indi-
querons que les plus importants.
De la fuite de l’Égypte à
la renaissance médiévale
Après la destruction du Temple de la Vie et la fuite
éperdue de Tubalcaan, ses plus proches serviteurs et
guerriers décidèrent de s’exiler, se dispersèrent à travers la
mer Méditerranée et abordèrent jusqu’aux rivages les plus
lointains. Ces fidèles d’entre les fidèles, bientôt appelés les
Nautes, préservèrent les rituels de leur ancienne demeure
et bien qu’ils fussent pourchassés par les Mystères, com-
battus par certains Nephilim qui devinèrent en eux des
ennemis acharnés, armés de leur terrible bâton de pouvoir,
regroupés en obédiences, ils réussirent à survivre dans les
endroits les plus secrets du monde antique. Ils apprirent
ainsi les secrets de la discrétion et les principales tech-
niques de dissimulation. Sur le point d’être annihilés,
l’ordre du Temple fut sauvé de justesse par la découverte
de la cache de leur fondateur, ceci au début du IIIe siècle
après J. C., sous Jérusalem. Tubalcaan avait été considé-
rablement transformé par sa longue période de solitude
et surtout par ses nombreuses blessures magiques. Pour
lui, l’humanité était victime d’une manière ou d’une autre
de ces démons Nephilim. Et seul lui, Tubalcaan, le Grand
Maître du Temple de la Vie, aidé de ses fidèles Chevaliers
pouvaient débarrasser les humains des Déchus. Ainsi, les
hommes pouvaient reprendre leur destin en main. Mais
pour cela, il leur fallait bâtir la société secrète la plus in-
fluente et la plus puissante du monde, il leur fallait deve-
nir l’Arcane Mineur du Bâton. Il leur fallait conduire le
Grand Plan, soit la conquête spirituelle et physique du
monde des humains comme celui des Nephilim.
L’Ordre se lança alors dans un projet de longue
haleine en bâtissant un nouveau temple secret à Jéru-
salem, en reconnectant les unes aux autres les dif-
férentes obédiences alors dispersées dans le monde
et surtout en se lançant dans la quête du Graal sur
ordre de Tubalcaan ou du moins sur celui de son rêve.
 Les Templiers
Car, en rêve, le fondateur avait vu la puissance de cet
artefact, car lors de sa retraite multiséculaire, il avait
été baigné par l’énergie magique du projet Jésus et de
son échec. C’est aussi durant cette période que l’Ordre
acquit ses structures encore en partie usitées aujourd’hui
: des obédiences, des bailliages, des commanderies, trois
grands degrés initiatiques, une chevalerie agonistique et
spirituelle, un conseil dirigeant, le Prieuré de Sion et un
grand maître occulte connu sous la lettre G.
Lorsque les Templiers se trouvèrent mêlés de près à
la quête du Graal et à ce qui fut appelé plus tard par les
poètes et les universitaires la Matière de Bretagne, ils
réussirent à comprendre comment trouver l’orichalque
et à parfaire les rituels de mise en homoncule des Nephi-
lim. Le trésor des Templiers prit alors une valeur légen-
daire. Certains Templiers cherchèrent de nouvelles voies
pour mettre à bas les Nephilim et s’engagèrent alors
dans les chemins oniriques des Akasha.
De l’apogée du XIIIe siècle
au procès des Templiers
À partir du XIIe siècle, l’Ordre du Temple avança à
pas de géant. Il mit en place trois armées. Il fonda un
Temple exotérique : La Milice du Christ ou Ordo Tem-
plari, exposée aux yeux de toute la Chrétienté médié-
vale, chargée officiellement de la sécurité des pèlerins
vers la Terre Sainte. Rapidement, cet ordre devint une
troupe d’élite des croisades et joua un rôle majeur dans
la diplomatie de l’époque. Plus encore, il se retrouva vite
à la tête d’une immense fortune, faite des donations en
terre et en numéraires de ses membres. Grâce à cette ri-
chesse, l’ordre lança sa deuxième armée, celle des conseil-
lers et des banquiers des rois, des papes et des puissances
médiévales. Enfin, en conjonction avec ces deux instru-
ments de conquête, le Temple arma ses légions secrètes
de Chevaliers initiés des sinistres épées d’orichalque,
afin de pourchasser les Nephilim et de les détruire à
tout jamais. Partout en Europe, les bûchers s’allumèrent.
Parallèlement, en pistant certains fuyards Nephilim, les
Templiers ouvrirent la voie vers le Nouveau Monde où
ils trouvèrent des peuples humains vivant en harmonie
avec des créatures proches des Nephilim. Face à la bien-
veillance de ces habitants, ils mirent bientôt ces terres
en coupe réglée. Les Templiers avancèrent dans leur
connaissance des Akasha. Jamais l’ordre ne fut aussi
proche de son but mais...
6
De la dispersion à
l’échec du Grand Plan
de l’Apocalypse
Un grain de sable ou plutôt plusieurs grains de sable
firent s’enrayer la réalisation du Grand Plan. Aveuglés par
leur réussite matérielle, les Templiers ne perçurent pas que
des pouvoirs mondains et spirituels humains (rois trop
endettés, papes effrayés par l’engouement pour cet ordre,
etc.), aiguillonnés par certains Nephilim (pour qui, de
toute façon, il ne restait plus que cela comme solution) se
liguèrent contre la nouvelle puissance mondiale.
D’autres Nephilim, preux et sages d’entre les preux et
les sages, livrèrent bataille à tous les endroits qu’ils pou-
vaient : un tournoi de chevaliers, un château d’un trouvère
noble, un bois enchanté, un akasha, une nef des fous à
Bruges, une grotte de magicien en Allemagne, un labo-
ratoire d’Alchimie à Paris, une verrerie à Murano, une
synagogue kabbaliste de Constantinople, une oasis du
Royaume de Palestine… Ces sursauts ultimes à l’oppres-
sion templière qui s’abattaient sur le monde entrèrent en
résonance, grâce en particulier aux actions d’une frater-
nité extraordinaire de Nephilim alchimistes. Conduite
par le Lion Vert lui-même, elle provoqua l’une des rares
alliances entre les Déchus et les autres sociétés secrètes.
Enfin, l’ivresse du pouvoir fut si grande que l’Ordre
lui-même ne put y résister. Plusieurs Obédiences com-
mencèrent de s’affronter pour la suprématie du Temple et
donc, au final, du monde. La conjonction de ces grains de
sable entraîna une chute du Temple encore plus rapide que
fût son ascension.
L’Ordre fut une nouvelle fois dispersé, aussi bien sur
le plan mondain que sur le plan occulte. Les Templiers
exotériques furent condamnés par la justice royale comme
religieuse et nombre d’entre eux dont le Grand Maître
exotérique Jacques de Molay furent brûlés en place pu-
blique au début du 14e siècle. Les Templiers affairistes et
occultistes rentrèrent de nouveau en clandestinité, empor-
tant avec eux une bonne partie de ce qui sera appelé plus
tard le trésor des Templiers, soit leurs artefacts et surtout
leur immense sapience sur les Nephilim.
Jusqu’au 18e siècle, le Temple resta dans l’ombre des af-
faires occultes du monde, laissant alors la place aux autres
Arcanes Mineurs comme la R+C et bientôt la Synarchie ;
les Mystères ayant sombré déjà depuis longtemps dans la
décadence. Pour autant le feu allumé par le Grand Plan
n’était pas éteint. Au contraire, Tubalcaan avait prévu

cette longue éclipse, car comme pour lui, elle servirait à
fortifier les véritables héros du Temple. Et de fait, c’est ce
qu’il advint. Les commanderies dormantes, les bailliages
oubliés se réveillèrent et se retrouvèrent lors que Napo-
léon entreprit de conquérir le monde. Parmi ses frères
et ses soldats, certains étaient les gardiens des dernières
flammèches du Grand Plan. Ils virent dans ce général
surdoué le meilleur véhicule du retour au premier plan du
Temple. Ils prirent le risque de s’en ouvrir au futur empe-
reur, pensant ainsi flatter son immense orgueil. Napoléon
mordit à l’hameçon mais en habile politique qu’il était,
garda de nombreux fers au feux profanes comme occultes.
Comme pour d’autres chantiers, Napoléon dépoussiéra
l’Ordre et lui donna ses structures définitives qu’on lui
connut jusqu’à la fin du XXe siècle. Le couronnement du
dictateur fut l’acmé rituel et symbolique de cette étrange
attelage entre un jeune général, profane aux mystères des
Nephilim et la société secrète la pire ennemie des Déchus.
Mais la supposée créature dépassa rapidement ses suppo-
sés maîtres et il arriva un moment, comme pour tout, où
Napoléon se considéra comme le véritable Grand Maître.
Cette fois, le Temple ne commit pas les mêmes erreurs
que durant le Moyen Âge. Il s’inclina, fit semblant de se re-
tirer une nouvelle fois dans l’ombre et laissa faire les forces
de l’histoire. Napoléon fut vaincu et le Temple récupéra
pour son compte une partie des plans et des stratégies du
conquérant qu’il avait côtoyé et épaulé depuis le début de
l’aventure pour les détourner vers son Grand Plan. Enfin,
une partie des obédiences, quittant les rives de la vieille
noblesse chevaleresque et militaire s’impliqua dans la
nouvelle Révolution industrielle et le capitalisme naissant.
7
Cette nouvelle dynamique du Grand Plan progressa
avec beaucoup de force, dissimulée par une foultitude
de mouvements néo-templiers durant la seconde par-
tie du XIXe siècle à la suite du néo-médiévalisme à la
mode d’alors. Poursuivant sur cette lancée, les Templiers
entrèrent en guerre contre les autres Arcanes Mineurs
afin de contrôler le monde occulte. Bien que portant un
rude coup à nombre d’entre elle, le Temple échoua face à
la Golden Dawn d’Aleister Crowley. La conséquence de
cette bataille occulte perdue pour le Temple fut majeure
puisqu’elle déclencha le réveil en masse des Nephilim
mais en même temps, elle permit au Temple d’accélérer
l’advenue du Grand Plan et l’Apocalypse, synonyme pour
l’Ordre du Temple de la prise de pouvoir sur l’ensemble
du monde. La marche chaotique du XXe entre ses deux
guerres, ses multiples conflits coloniaux et son hypertro-
phie capitaliste sembla donner raison aux Templier : ceux-
ci, une nouvelle fois se retrouvèrent plus que jamais proche
de réaliser le Grand Plan. Cette fois-ci, il n’y aurait pas de
compromis ou de faiblesse, pas de conseillers de l’ombre
et de banques en fermage. Le Temple planifia ni plus ni
moins l’Armageddon sous la forme d’un conflit nucléaire
généralisé, ceci pour le passage à l’an 2000.
Suite à de multiples actions, en particulier suite aux
révélations extraordinaires mises au jour par plusieurs
fraternités de Nephilim et au retour d’Akhenaton, ces
guerres de l’Apocalypse se révélèrent une nouvelle fois
désastreuses pour le Temple qui, cette fois-ci, perdit son
unité et se brisa en quatre factions, quatre Piliers bien
décidés à reprendre le leadership de l’Arcane Mineur du
Bâton.
 Rites,
organisation
et symboles
communs
à tous les
Templiers
Bien qu’ils soient désormais séparés en quatre grandes factions, les Templiers possèdent des
éléments structurants que l’on retrouve à peu près partout.
8

Trois degrés
d’initiation
L’Ordre du Temple a toujours fonctionné avec trois
grands degrés d’initiation, eux même séparés en plusieurs
échelons. Sauf très rares exceptions, tous les cadres diri-
geants de l’Ordre ont franchi un à un chaque échelon et
chaque degré.
Les échelons sont devenus variables aussi bien en terme
de noms que de nombres. Ils ne seront pas détaillés ici sauf
lorsqu’ils sont encore communs aux quatre piliers Templiers.
Premier degré initiatique :
les Manteaux noirs
Cantonnés à la commanderie (le nom du siège local où se
réunissent les Templiers), les Manteaux noirs sont les exécu-
tants des basses-œuvres. Ces premiers échelons subalternes
ont en charge d’enquêter, de faire une filature, de s’occuper
de l’intendance, du voiturage, etc.). Le dernier échelon est
le plus important et est resté commun aux quatre piliers. Il
s’agit de celui de Chevalier. C’est uniquement à ce moment
que le Manteau noir nouvellement adoubé comprend les
enjeux occultes de sa faction ainsi que la véritable nature
des Nephilim. C’est aussi à ce moment qu’il prête serment
d’anéantir les Immortels. Avant les Chevaliers, les échelons
les plus communs sont Écuyer et Frère Templier.
Deuxième degré initiatique :
les Manteaux blancs
Les Manteaux blancs sont les cadres des Templiers et ils
opèrent en général à un niveau au moins régional et souvent
national. Ils sont chargés de monter et de diriger les opérations
les plus sensibles. Ils s’occupent aussi de la gestion des Fermes
et des groupes de pressions auprès des pouvoirs mondains.
Avant la séparation en quatre piliers, les Manteaux
blancs géraient des Bailliages, soit des grandes zones géo-
graphiques sur lesquelles le Temple exerçait un imperium.
Cette organisation venait souvent se superposer à celle des
obédiences et hormis pour le premier pilier, celui du Temple
Véritable, elle a été abandonnée par les trois autres, jugée
trop complexe et surtout trop onéreuse à maintenir.
Désormais, les Manteaux blancs des trois autres piliers
se regroupent en QG et exercent leur influence sur le plus
d’espace possible.
9
Troisième degré initiatique :
les Manteaux rouges
Les Manteaux rouges regroupent l’élite et les chefs de
l’Ordre des Templiers. Ces dirigeants sont des personnages
puissants, aux identités multiples et secrètes et sont à compa-
rer à des maîtres-espions, des dirigeants de grands groupes,
des chefs d’État, des monarques religieux ou des méchants
dans les films à la James Bond. Ils sont toujours accompa-
gnés d’une garde rapprochée et ont accès à des moyens très
privilégiés de déplacement, d’information, de finance. Ils
prennent part (et sont connus pour cela) au Grand Jeu que
se livrent toutes les puissances autour de la planète. Ils sont
aidés dans ces actions et l’exercice de cette puissance par des
obédiences d’élite, elles aussi intégrées aux Manteaux rouges.
Ces équipes de choc sont souvent auréolées de mystère et de
gloire pour les autres membres du Temple.
Après l’Apocalypse, la plupart d’entre elles se sont réparties
dans les quatre piliers. Vous trouverez leur description dans les
descriptions consacrées aux Piliers. Seuls les Assassins n’ont
pas pris parti et restent autonomes. De leur montagne située
en Syrie, cachée par le brouillard épais qui déchire actuellement
la région, les Assassins continuent d’agir à la fois sur les ordres
du Grand Maître du Temple mais aussi de leur propre chef,
souvent en contradiction des plans et des buts des autres piliers.
Certains membres de l’Ordre du Temple craignent que les
Assassins fondent bientôt un cinquième pilier, continuant alors
la fragmentation de la plus puissante société secrète du monde.
Le Prieuré de Sion
Jusqu’à l’Apocalypse et l’échec du Grand Plan durant
les années 2000, le Prieuré de Sion était considéré
comme la société secrète la plus influente du monde
et surtout la plus difficile à déceler. Elle réunissait
les Nautes, les ultimes dirigeants de l’Ordre du
Temple sous le commandement du Grand Maître
connu uniquement sous l’unique lettre G. Mais face
au tourbillon des guerres de l’Apocalypse, le Prieuré
lui-même se fissura et les Nautes se disputèrent le
pouvoir, certains prenant la tête d’un pilier, d’autres
disparaissant, peut-être éliminés ou se retirant du
grand jeu occulte.
Cette institution n’est donc plus active même si le
nouveau Grand Maître compte bien la reformer
pour reprendre le contrôle sur l’ensemble des piliers.
Dans le reste du monde occulte le Prieuré de Sion
reste une légende et toutes les rumeurs courent à
son sujet car très peu connaissent vraiment son
infortune actuelle.
 Les Templiers
La Règle
de l’Ordre
Chaque commanderie possède une Règle (semblable à
une règle monastique) dans laquelle sont inscrits les devoirs
et les rituels à observer. Cette règle est apprise par cœur par
tous les membres de la commanderie et demande une obser-
vation stricte. Les manquements sont très souvent sévère-
ment punis. C’est aussi cette Règle qui forme et conditionne
l’esprit de fraternité et de camaraderie qui permet aux
membres du Temple d’être devenus la société secrète la plus
influente de la planète.
Certains repentis ou bien devenus des simulacres de Ne-
philim ont pu témoigner que la mentalité, dans la majorité
de ces commanderies templières, ressemblait beaucoup à
celle des SS du régime hitlérien (dont certains Templiers se
revendiquent les héritiers directs) : camaraderie virile, esprit
de corps, machisme, racisme total et violence permanente,
culte du chef, de la sélection, de la compétition, du corps,
du sport, de la chasse et de la puissance, pureté de la race,
suprématie de l’Ordre, etc. On est donc bien loin des règles
monastiques appelant à la piété, la charité, la bienveillance, la
fraternité vers autrui, le dépouillement, etc.
Commanderies
et Fermes
Une commanderie est le noyau actif de l’Ordre du
Temple. C’est là que les mauvais coups s’organisent et que
les recrues sont briefées et formées à dépister les Nephilim.
Ces commanderies n’ont naturellement pas pignon sur
rue et elles sont souvent dissimulées par des associations
bidons, des sièges sociaux de vraies-fausses PME, dans
des demeures privées (maisons bourgeoises aux abords des
grandes villes, résidences secondaires isolées, châteaux ou
manoirs de famille nobles, etc.)
Chacune possède un chiffrement, des mots de passe et
des systèmes de sécurité dont le niveau dépend de la qualité
de ses commandants et de son antériorité.
Normalement, une commanderie templière peut exister
si et seulement s’il y a au moins sept chevaliers pour tenir les
rôles suivants :
* Le Chevalier-Commandant, généralement un
Manteau blanc, il dirige la commanderie. Il est assisté dans
les rituels de la commanderie par les deux Chevaliers-Croisés.
10
* Le Premier Chevalier-Croisé (ou Fermier). Il
est responsable de l’ordre et de la discipline de la commande-
rie ainsi que de ses Fermes.
* Le Second Chevalier-Croisé est celui qui instruit
les recrues.
* Le Chevalier-Scribe a la charge de la Règle de la
commanderie et il consigne toutes les minutes des rituels,
des procès, des rapports de mission. Il peut dénoncer le Che-
valier-Commandant si celui-ci contrevient à la Règle.
* Le Chevalier-Mage s’occupe des affaires occultes
et de la sapience. C’est lui qui s’occupe de l’orichalque, des
homoncules. Il est souvent craint et missionné sur le terrain
auprès des Nephilim.
* Le Chevalier-Hospitalier est celui qui soigne
autant les corps que les esprits des membres de la Comman-
derie. Il doit posséder un Vécu lié à la médecine.
* Le Chevalier-Portier a en charge les locaux de la
commanderie elle-même ainsi que sa garde. Il est le spécia-
liste de la sécurité.
Les obédiences
Les Templiers, depuis leur aventure exotérique du
Moyen Âge ont créé des obédiences. Destinées à remplir
des missions spécifiques, elles se sont vite transformées
en des sortes de partis politiques, ayant chacune leur
idéologie, des rites, une culture dédiés, etc.
Lors de la fracturation de l’ordre après l’échec du
Grand Plan, des obédiences se sont naturellement ran-
gées sous le pilier dont l’idéologie et les rites correspon-
daient le plus aux leurs. D’autres se fragmentèrent elles
aussi et changeant quelques fois un vocable de leur nom,
se retrouvèrent dans deux piliers différents.
Il est donc devenu difficile de dresser une liste exhaus-
tive de ces obédiences. Nous avons décrit les obédiences
majeures de chaque pilier. Si vous êtes un MJ expéri-
menté et que vous possédez les suppléments précédents
dédiés aux Templiers, nous vous invitons à répartir les
obédiences qui ne sont pas nommées dans ce livre, dans
le ou les piliers de votre choix.
En cas de contradiction avec un supplément futur
qui emploierait une de ces obédiences et la rangerait
sous un pilier différent de votre classement, il suffira
d’ajouter un vocable à son nom, qui marquera ainsi la
branche dissidente (exemple : vous pourrez ajouter des
mots comme véritable, extraordinaire, sublime, très
ancien, vénérable, etc.)
 11
Les Templiers

Importance des Arcanes mineurs

Le Temple est l’Arcane mineur le plus important du monde occulte mais cette position est relative et
elle peut être menacée par les autres Arcanes. Voici quelques données générales.

Répartition numérique Influence symbolique Influence profane

Le Temple 55 % Le Temple 40 % Le Temple 35 %
La Synarchie 30 % Les Mystères 30 % La Synarchie 33 %
Les R+C 10 % Les R+C 20 % Les R+C 30 %
Les Mystères 5 % La Synarchie 10 % Les Mystères 2 %
 Les Templiers
Des quatre piliers, seul le Temple Véritable a conservé
pleine et entière l’architecture en obédience et en bailliages.
Les autres piliers ont éliminé cette organisation pour ne
conserver que des obédiences (à des niveaux locaux, régio-
naux, nationaux et internationaux). Ces obédiences res-
semblent de plus en plus à des branches ou à des ministères
travaillant pour les dirigeants du pilier.
L’adoubement
Il s’agit du rite le plus important que toutes les com-
manderies et obédiences du Temple respectent. L’adou-
bement fait d’un Templier novice (Écuyer ou Frère) un
Chevalier à part entière de l’Ordre, capable de porter une
arme en orichalque et prenant connaissance de la nature
des Nephilim telle que les Templiers la voient, soit comme
des êtres démoniaques qui s’infiltrent dans les corps et les
âmes humaines afin de pratiquer leurs magies sataniques.
Ce rituel copie le plus fidèlement possible le rite de
l’adoubement médiéval et plus particulièrement celui
que les moines-soldats du Temple avaient mis en place
au XIIIe siècle.
Le futur adoubé commence par une retraite noc-
turne. Il est revêtu d’une grande robe blanche en lin et
est isolé dans un lieu de culte chrétien (si possible, dans
une pièce sombre). Il doit alors méditer et prier toute la
nuit, à genou sans trembler et sans changer de position.
Le lendemain matin, les Chevaliers viennent le soulever,
lui bandent les yeux et le conduisent jusque devant le
commandant de la commanderie. Dans les comman-
deries les plus traditionnelles, les Chevaliers l’habillent
d’un haubert de cotte de mailles, lui fixent les éperons
et le revêtent du tabard frappé de la croix pattée. Puis
ils le font mettre à genoux et le commandant lui gifle
violemment la nuque (la collée) pour lui faire baisser
la tête. Il lui pose alors une série de questions rituelles
(qui changent en fonction des commanderies et des obé-
diences) puis lui fait réciter la Règle. Il dégaine alors son
épée et lui frappe l’épaule gauche puis droite et le déclare
Chevalier et Frère du Temple.
Le nouveau Chevalier se relève et ses comparses lui
apportent le casque et lui ceint l’épée au côté. Il est main-
tenant entré pour de bon dans le Temple.
À noter que le costume médiéval est de moins en
moins usité dans les nouveaux piliers hormis le plus tra-
ditionnel, le pilier du Temple Véritable. Le futur cheva-
lier doit se présenter en costume de ville.
12
Les femmes
et le Temple
Le Temple a été très longtemps un univers uniquement
masculin. Mais, depuis la seconde guerre mondiale, plu-
sieurs obédiences ont ouvert leurs portes aux femmes, sou-
vent en les confinant aux rôles subalternes et en les obligeant
à porter des titres masculins (Frère et non Sœur, etc.) Mais
le Temple reste de loin la société secrète le plus masculine
de tous les Arcanes Mineurs et dans le pilier du Temple
Véritable, il n’y a que des hommes qui peuvent être recrutés.
Du pouvoir
temporel et
de quelques
autres notions
Il ne faut pas imaginer que l’Ordre du Temple peut faire
ce qu’il veut, commettre des meurtres, détourner de l’argent,
pratiquer le chantage à haut niveau, influencer les États et les
mégacorps sans aucune adversité. En plus de lutter contre les
Immortels et une bonne partie des autres sociétés secrètes,
le Temple affronte aussi les multiples ressources et défenses
des pouvoirs temporels. Des médias, des agences d’État, des
grandes entreprises se retrouvent nécessairement sur la route
des plans des piliers du Temple. Les intérêts divergent souvent
et des hommes et des femmes qui protègent ces intérêts diffé-
rents vont s’employer à mettre à mal les progrès du Temple.
Cette lutte peut être naïve, c’est à dire que les pouvoirs temporels
tentent d’empêcher des manœuvres d’influence de l’Ordre du
Temple sans en connaître les buts occultes. On peut ainsi pen-
ser à la diplomatie occidentale (et donc à ses bras armées, ser-
vices secrets, etc.) luttant contre les actions de Vladimir Poltine,
ici connu que comme leader de la Russie. Elle peut aussi être
ésotérique, une agence spéciale du gouvernement américain,
dédiée à l’occultisme s’attaquant à un Naute des Templiers dont
les plans sont trop menaçants pour la puissance étatsunienne.
Des Nephilim intelligents s’impliquant dans le jeu subtil et
souvent dangereux de ce jeu d’échecs à échelle mondiale peuvent
tirer un grand profit de ces ennemis profanes du Temple. Ainsi,
des Nephilim de l’Arcane du Bateleur ou bien sûr de l’Empe-
reur s’impliqueront sans problème dans ces luttes profanes afin
de démanteler le plus possible les actions de l’Ordre du Bâton.

L’orichalque
Apporté par la météorite qui détruisit l’Atlantide,
l’orichalque (le tueur de Ka en Énochéen) est une sorte
d’anti-Ka-Élément, capable d’anéantir à son contact
toute forme de Ka et d’effets générés par le Ka. Mais en
faisant cela, l’orichalque se dissout aussi, un peu comme
l’anti-matière et la matière.
Il constitue donc une menace mortelle pour les
Déchus. Plus encore, chaque partie du Pentacle blessé
par de l’orichalque est comme effacée de la surface de
la terre, annihilant toute la Sapience qu’elle contenait,
celle-ci étant alors perdue à jamais. C’est donc peut-être
des siècles de savoir occulte, de magie et de beauté éso-
térique qui peuvent disparaître d’un coup.
Bien qu’il soit considéré comme un champ ma-
gique, L’orichalque ne rayonne pas. Il stagne sous terre
et se fixe très souvent dans des minerais comme celui du
fer ou du plomb. Les traitements de ces minerais pour
les transformer en métaux n’enlèvent pas l’orichalque
13
éventuel contenu. Ils peuvent être alors forgés en armes
et en outils destructeurs des Nephilim.
Bien que cela soit les Mystères qui les premiers for-
gèrent les armes en orichalque, les Templiers surent
leur dérober ces secrets et surtout les améliorer gran-
dement. Ils sont aujourd’hui les principaux détenteurs
de reliques et d’artefacts en orichalque et sont les seuls à
savoir fabriquer des homoncules.
Les humains ne peuvent pas distinguer à l’œil
nu l’orichalque. En revanche, ils peuvent le sentir via
leur Ka-Soleil qui va se mettre à vibrer de manière
désagréable à proximité d’une source d’orichalque. Les
Templiers forment (ou manipulent) des sortes de sour-
ciers, hypersensibles à l’orichalque, qui seront pris de
vomissements, de tremblements, maux de tête et autres
désagréments quand ils se trouvent proche du métal
maudit.
 Les Templiers
Orichalque et La quantité
système de jeu d’orichalque
Voici en terme de règles les pouvoirs de l’orichalque :
* L’orichalque contenu dans des artefacts (talisman,
armures, bagues etc,) ou des armes offensives est mesuré
en degré.
* Si une arme en orichalque touche un Nephilim, le
Nephilim encaisse les dommages physiques et il doit faire
un test du degré d’orichalque (+ Le Ka-Soleil de l’assaillant
si celui-ci peut le mobiliser) VS le Ka-Élément dominant
du Nephilim.
* Le test est une réussite, le degré d’orichalque diminue
de 1 et le Ka-dominant blessé diminue lui aussi de 1 degré.
* Si le test est un échec, le Nephilim encaisse une bles-
sure magique.
* Si le Ka-Élément dominant est amené à 0, le Nephi-
lim devient un Cruxim (un Nephilim à quatre Ka-Élé-
ments, n’ayant plus un Pentacle mais une croix). Cet état
est l’équivalent de l’amputation pour l’humain. Le Ne-
philim se retrouve alors très vulnérable et son adversaire
pourra tenter un rituel de mise en homoncule.
* Si le Nephilim continue de recevoir d’autres blessures
d’orichalque, le Ka-Élément suivant à être détruit est l’un
de ses neutres et ainsi de suite. En revanche, si ce deuxième
Ka-Élément est réduit à 0, le Nephilim voit son Pentacle
brisé. Il sombre immédiatement en Narcose alors que ses
Ka-Éléments vont se disperser peu à peu dans les champs
magiques. Là-aussi son adversaire peut tenter un rituel de
mise en homoncule. Cette prison torturante maintiendra
artificiellement l’être magique diminué pour permettre à
son bourreau de l’utiliser comme carburant magique.
* Si l’assaillant possède une connaissance poussée et
personnelle du Nephilim, et qu’il peut utiliser son Ka-So-
leil, il peut choisir quel Ka-Élément il souhaite détruire.
* Si l’orichalque est contenu dans une arme défensive
ou protectrice (armure, bouclier, anneau, talisman, etc.),
le défenseur fait un test du degré d’orichalque de sa pro-
tection VS le Ka-Élément utilisé dans l’attaque magique
(sort, formule, arme, créature de Kabbale, etc.). Si c’est une
réussite : il y a annulation des conséquences magiques de
l’attaque ET l’artefact perd 1 degré d’orichalque. Si c’est
un échec, le défenseur ne peut pas se défendre des consé-
quences magiques subies.
14
Comme l’orichalque se dissout au contact du Ka, logi-
quement, il devrait y en avoir de moins en moins sur Terre.
C’est effectivement le cas, il y a une diminution régulière de
l’orichalque depuis la chute de la météorite qui anéantit l’At-
lantide. Toutefois, plusieurs processus viennent freiner ce
phénomène. Les Mystères ont conservé de grandes quanti-
tés d’orichalque que les Templiers parviennent à dérober de
temps à autre. L’orichalque est aussi un champ magique, aux
propriétés et à la nature radicalement différentes des autres
champs élémentaires. Il y a ainsi des sortes de réserves, des
flaques ou des mares dans des lieux bien particuliers. Les
Templiers parlent de mines ou de géodes, qui voient régu-
lièrement se former des nodules d’orichalque. Ces phéno-
mènes sont extrêmement rares et ne peuvent avoir lieu
que durant des conjonctions saturnales (soit uniquement
le samedi). Ils ne sont pas assez suffisants pour empêcher
l’érosion de l’orichalque mais la ralentisse.
Au final, les armes et artefacts contenant de l’ori-
chalque sont plutôt rares (donc précieuses) et les Tem-
pliers ne les emploient pas à la légère. Certaines de ces
armes qui, par les hasards de l’histoire se retrouvent en
dehors des commanderies templières (dans des musées,
chez des collectionneurs, dans des ventes aux enchères),
font l’objet de missions et de quêtes majeures, à la fois pour
les Templiers eux-mêmes mais aussi pour certains Nephi-
lim qui tentent ainsi de priver de leur meilleures armes
leurs ennemis jurés.
Les Terres
Rares
L’un des secrets les mieux gardés des Templiers que
même beaucoup de Nephilim ne connaissent pas, est l’exis-
tence des Terres Rares.
Les Terres Rares sont les résidus extrêmement ténus
du choc produit par la désintégration d’un Ka-Élément
et de l’orichalque. Elles prennent la forme d’une fine
couche de filaments gris-argentés, comme une sorte de
pourriture ou de moisi, qui se dépose à l’endroit du choc.
Elles ne sont pas détectables en Vision-Ka. Elles peuvent
être récoltées et sont au cœur de la fabrication des cages
à homoncule.

En effet les Terres Rares possèdent l’étrange propriété
d’agir comme des trous noirs ou des aimants et d’attirer à
elles de manière inexorable les Ka-Éléments d’un Nephilim
dont le Pentacle a été blessé par l’orichalque (et que cette
blessure n’a pas été soignée par l’Arcane XIV La Tempé-
rance).
La fabrication
et l’usage des
homoncules
Un Nephilim ne peut être transformé en homoncule
que si son Pentacle présente une blessure non soignée et
infligée par de l’orichalque (1 degré suffit).
Le Templier doit avoir en sa possession un récipient (en
général une sorte de grosse fiole ou flacon) pouvant accueil-
lir un être d’environ 30 cm maximum de haut. Ce récipient
doit être cerclé de métal (en général de l’acier ou du plomb)
qui contiendra des Terres Rares (peu importe la quantité)
ajoutées au préalable lors de la forge de ce métal.
Il doit réaliser un rituel appelé le rituel d’ergastule. S’il
l’effectue correctement, il pourra additionner son Ka-Soleil
lors de la transformation du Nephilim en homoncule.
Le Templier doit opposer son degré de Vécu Templier
plus son Ka-Soleil (s’il a réussi son rituel d’ergastule) au Ka-
Élément dominant du Nephilim.
Si le test est gagné par le Templier, le Nephilim est aspiré
par les Terres Rares et il se retrouve emprisonné dans le
contenant, devenu un esclave privé de volonté, entièrement
aux ordres du Templier. Le Nephilim est alors séparé de son
simulacre et de sa stase.
Son simulacre recouvre sa conscience (avec les blessures
physiques reçues lors de l’opération) et son sort dépend
en général de chaque obédience templière. Certaines ne
s’embêtent pas et éliminent le simulacre qu’elles considèrent
comme contaminé. D’autres le soignent et essayent de le
recruter. Enfin quelques unes le libèrent et le jette à la rue,
quelque peu désemparé.
Le Templier pourra utiliser toute la Sapience du Ne-
philim qui dépend de ce Ka-Élément dominant. Il lui suffit
de se concentrer et il oblige le Nephilim à déclencher un
effet magique pour répondre à l’ordre. Ainsi, la plupart
des homoncules servent à lancer des sortilèges des trois
Sciences Occultes Nephilim. Les Templiers ont appris
avec l’expérience qu’obliger un homoncule à invoquer des
15
créatures de Kabbale pouvait se révéler très dangereux.
En effet, du fait de sa faiblesse, les créatures invoquées ont
plus de facilité à se libérer et à attaquer tout ce qui entoure
l’homoncule.
Si le Templier souhaite utiliser les autres Ka-Éléments
du Nephilim devenu un homoncule, il devra les blesser au
préalable avec l’orichalque en torturant le Nephilim empri-
sonné (avec des pinces, des crochets ou bien des piques, par
exemple) et en lui infligeant au moins 1 degré de moins dans
le Ka-Élément visé. Le Nephilim ne peut pas se défendre.
En revanche, s’il voit ce Ka-Élément tomber à 0, il devient
un Cruxim et s’il en perd un nouveau, son Pentacle se dis-
loque, le Nephilim tombe en Narcose et le Templier ne
pourra plus alors que l’utiliser comme source d’énergie ma-
gique (afin de déclencher un objet enchanté ou d’alimenter
un laboratoire alchimique, par exemple).
Il est nul besoin d’expliquer que pour le Nephilim, ces
opérations infligent de terribles souffrances qui conduisent
le Déchu souvent au désespoir et à la folie.
Les homoncules prennent des formes très variées dont
la plus commune est celle d’un petit humanoïde décharné,
difforme, à la peau de la couleur et de la texture du Ka-Élé-
ment dominant torturé. Par exemple, si c’est du Feu, le petit
être sera environné de maigres flammèches rougeâtres et
bleuâtres, comme celles produites par un feu sur le point de
s’éteindre.
Un homoncule reste animé jusqu’à épuisement de
l’ensemble de ses Ka-Éléments. Il peut être «rechargé» s’il
est positionné dans un Plexus ou un Nexus, comme pour
un Nephilim mais dans ce cas, aidé par le flux d’énergie
magique, il peut avoir une chance de briser son emprison-
nement et alors de s’enfuir par les champs magiques afin de
se réincarner.
Le MJ peut donner les bonus et les malus de son choix
à cette opération de la dernière chance et il peut prendre
comme base de réussite le degré de Ka-Élément dominant
de l’homoncule comme pourcentage de chance de réussite
s’il est dans un Plexus. Par exemple, Orbitor, Nephilim du
Feu a été transformé en homoncule. Il a 4 en Ka-Élément
Feu, il aura 4 % de chance de s’évader et la somme en % de
tous les Ka-éléments de l’homoncule s’il est dans un Nexus.
Pour rappel, cette libération possible ne peut se faire que
si l’homoncule possède au moins 4 Ka-Éléments.
Briser le contenant d’un homoncule peut s’avérer aussi
dangereux pour le malheureux prisonnier. En effet, son
Pentacle ou ce qu’il en reste ne demeure stable que « grâce »
aux Terres Noires. Si l’armature du récipient qui contient
 Les Templiers
en grande partie ces Terres Noires est détruite, l’homoncule
se dissout dans les champs magiques et ses Ka-Éléments se
séparent, écartelant ainsi le Nephilim qui disparaît, jusqu’à
ce qu’un frère immortel de l’Arcane XIV, la Tempérance
réussisse à les localiser, probablement aidé de l’Arcane de
la Roue de Fortune et par un rituel magique rare et puis-
sant les fondent à nouveau en un pentacle. Mais ceci est une
autre histoire, une intrigue possible pour un groupe altruiste
de Nephilim.
Le meilleur moyen de libérer un homoncule de sa prison
est de casser le lien entre son gardien et lui. Pour cela, un
seul moyen, éliminer physiquement le Templier porteur de
l’homoncule. Une fois ceci effectué, il convient de trouver
des Adoptés de l’Arcane XIV La Tempérance. Eux seuls
connaissent la Sapience capable de dégager l’homoncule du
récipient et d’abolir le lien entre son Pentacle et les Terres
Rares.
16
l’orichalque
et les stases
Dès leur formation, les Templiers ont dérobé aux Mys-
tère les secrets de la fabrication des stases et de la remise en
stase des Nephilim. Ils ont ensuite modifié et perfectionné
le rituel jusqu’à pouvoir mettre dans une nouvelle stase un
Nephilim dont l’ancienne est vide.
Il suffit pour cela que les Templiers lancent un peu de
Terre Rare sur le Nephilim visé qui a servi à confectionner
la nouvelle stase. Celui-ci verra sa relation avec son ancienne
stase bloquée et il devra réussir un test d’opposition entre
son Ka-élément dominant et le Ka-Soleil du Templier réa-
lisant le rituel de remise en stase. Toute chute acquise par
le Nephilim compte comme malus. Il pourra utiliser ses
points de Sapience comme bonus.
Si le Nephilim perd, il tombe en ombre, est extirpé de
son simulacre et il est remis en stase dans cette nouvelle stase
immédiatement. S’il résiste, le Nephilim doit se débarrasser
de cette Terre rare, autrement le Templier pourra réitérer le
rituel le jour d’après et ceci quelle que soit la distance entre
lui et le Nephilim visé.
Une fois débarrassé de la Terre Rare, le Nephilim doit
recharger son ancienne stase sous peine de devoir faire face
aux conséquences d’une stase vide (Cf. Nephilim Quintes-
sence, La Stase).
 17
Les Templiers
18
Les Templiers
 19

Arcane Mineur
L’Ordre
du Bâton

Les
quatre
Piliers
du Temple
de la vie
20
Les Templiers
 21
Pilier I

Le
Temple
véritable
 Introduction
& Histoire
Le Véritable Temple regroupe les obédiences et les membres les plus traditionalistes du Bâton, qui
pensent que l’Arcane s’est peu à peu éloigné du message du Temple de la Vie. Aveuglé par l’hubris du
pouvoir et les jeux complexes de la politique mondiale, le Temple ne pouvait qu’échouer dans la mise
en œuvre de son Grand Plan. Le 13 octobre 1307, le Temple s’était déjà vu déchu à cause de sa soif de
pouvoir temporel, de richesses et de ses manigances politiques. Ses membres auraient dû retenir la leçon
et rester en retrait, pour se concentrer sur ses traditions et ses manipulations occultes. Mais les sirènes
du pouvoir ont encore été trop fortes et l’échec du Grand Plan et des Guerres de l’Apocalypse en sont le
résultat : une seconde fois, le Temple s’est effondré.

Au milieu des décombres, il ne restait que quatre
Piliers, sur lesquels le Bâton aurait pu se reconstruire
facilement. Ce ne fut pas le cas, chaque Pilier s’est mis
en tête d’être celui qui portait la vraie parole et a donc
commencé à se hisser sans se soucier des autres. De ces
ascensions chaotiques, le Temple pourra peut-être un
jour se rebâtir, plus haut et plus fort, encore faudra-t-il
que les Piliers se reparlent et s’égalisent.
22
L’Ordre Ancien et Véritable du Temple resta
longtemps en sommeil avant de commencer à sortir
des ruines fumantes. Si les autres Piliers y ont vu un
signe de faiblesse, c’était loin d’être le cas. Le Véritable
Temple prenait soin de fouiller son passé, d’enraciner
son idéologie et de puiser la force dans les anciennes
traditions. Il prit aussi ce temps pour éliminer toutes
les obédiences et les Templiers qu’il pensait avoir été la
 23
Le Temple véritable

cause de la chute du Temple. Enfin, il lui fallut recruter des
hommes et des femmes entièrement dévoués à la cause du
Véritable Temple, des hommes et des femmes particulière-
ment réactionnaires, en vue de la restauration des anciennes
structures du Temple, celles qui avaient été rebâties entre la
fin du Moyen Âge et 1999.
Depuis quelques années, le Pilier du Véritable Temple
devient plus actif. Gravé d’écritures codées et de hiéro-
glyphes, plus fort que beaucoup auraient pensé, il com-
mença sa lente ascension vers ce que ses chefs appellent la
restauration de l’ordre ancien et la suprématie de ce Pilier
sur les autres. Austérité, discipline et culte du héros sont les
bases du Temple véritable.

Le Temple Véritable en quelques notions clés

* Le Temple Véritable est le descendant direct des premiers Templiers et des Templiers médiévaux.
* Ses membres ont juré d’éradiquer tous les Nephilim, qu’ils considèrent comme des créatures de
Satan, de la surface de la Terre. Ils sont très souvent racistes, intolérants et fanatiques.
* Ils sont réactionnaires et conservateurs. Ils cherchent à rétablir les rites anciens des Templiers.
* Ils se considèrent comme les seuls Templiers légitimes et ils cherchent à reprendre le contrôle sur
les autres factions, les trois autres Piliers, de l’Arcane du Bâton.
* Ils se recrutent principalement parmi les vieilles familles d’origine noble, la grande bourgeoisie réac-
tionnaire et catholique, parmi des professeurs de droit, de lettres antiques, des officiers supérieurs de
l’armée et de la police, des juges, certains dignitaires de l’Église, certains milieux d’extrême-droite prati-
quant la canne, le bâton, le béhourd, la reconstitution médiévale, certains groupes et fans de Métal.
* Ils aiment vivre en imitant un Moyen Âge fantasmé fait de serments, de loyauté, de chevalerie, d’a-
mour courtois, de duels d’honneur, d’ordalies, de tortures, de château-forts et de vils manants devant
obéir, etc.
* Ils sont les principaux détenteurs de l’orichalque et les connaisseurs des rituels d’homoncules
* Leurs points forts :
* Ils sont dirigés par Tubalcaan lui-même, le fondateur de l’ordre du Temple et donc possèdent
une forte légitimité et une aura importante.
* Ils possèdent de nombreuses armes en orichalque et surtout maîtrisent à haut niveau les tech-
niques d’orichalque et les rituels d’homoncules.
* Ils ont accès aux archives du Temple, leur donnant une connaissance forte des Nephilim, jusqu’à
retracer nombre de leur existence individuelle à travers les siècles.
* Ils profitent de la résurgence et de la montée des partis politiques réactionnaires dans le monde.
* Ils sont extrêmement soudés et fraternels entre eux. Très rares sont les traîtres et ils peuvent pré-
férer mourir que de trahir un frère du Temple Véritable. Cette extrême loyauté s’arrête à leur Pilier.
* Leurs points faibles :
* Ils sont bien trop peu nombreux depuis l’échec du Grand Plan en 2000 et leurs prétentions
hégémoniques les rendent mégalomaniaques. Bref, ils n’ont pas les moyens de leur politique.
* Ils sont un bœuf devenu une grenouille qui se prend pour un bœuf.
* Les autres Piliers du Temple leur contestent pour le moment leur légitimité.
* Leurs ressources financières sont modestes et donc leurs moyens d’actions limités.
* Ils sont ciblés et surveillés par les autorités légalistes de beaucoup d’États démocratiques et
seule l’expansion du terrorisme leur a permis d’échapper jusqu’à maintenant à des procédures plus
contraignantes.
* De très nombreux Nephilim gardent en mémoire la morsure de l’orichalque de l’ordre du
Temple et cherchent à se venger. Le combat est maintenant à mort.
 Les obédiences
fidèles et les
buts du Pilier
Les obédiences
fidèles
Lors de l’éclatement en quatre Piliers, le jeu entre les
obédiences fut entièrement rebattu. Certaines choisirent de
rester fidèle à l’un des Piliers, d’autres disparurent, anéanties
par des luttes intestines tandis que plusieurs se divisèrent en
de nouvelles entités, chacune élisant un Pilier de préférence.
Les maîtres du Temple Véritable réussirent à maintenir
autour d’eux un petit groupe fidèle parmi les anciennes
obédiences qui jurèrent rapidement allégeance et prêtèrent
de nouveau leur serment de vassalité. Afin de se différencier
des autres groupes fragmentés, elles s’attribuèrent l’épithète
« fidèle ». Après quelques temps, ces obédiences se renfor-
cèrent, mues par leur profond attachement aux traditions
24
du Temple et surtout par leur dévotion à la figure de Tu-
balcaan, premier Grand Maître du Temple. Elles tentèrent
de restaurer les anciens rituels, la souveraineté territoriale
par bailliage ainsi que le système des commanderies. Ce
mouvement continue de nos jours mais traverse de nom-
breuses difficultés car la défection de plusieurs obédiences,
la scissiparité à l’intérieur même de leurs groupes, réduisent
fortement le nombre de Templiers et donc dépeuplent les
organisations occultes de chaque bailliage qui alors ont de
beaucoup de difficultés à maintenir leur pression sur les
fermes templières. Le Temple Véritable est loin de retrou-
ver sa puissance d’antan et sa capacité à agir. Certains offi-
ciers de bailliage, désobéissant aux instructions des chefs
supérieurs du Pilier, gardiens obnubilés par la tradition et
les rites anciens, n’hésitent pas à faire alliance alors avec des
commanderies templières issues des autres Piliers.
 25
Le Les
Temple
Templiers
véritable
 Les Templiers
La Milice du Christ
Issue du premier Temple archaïque, celui qui fut bâti par
Tubalcaan afin de lutter contre Akhenaton (sa tradition est
donc pluriséculaire), cette obédience a vraiment connu son apo-
gée après la chute du Temple médiéval. Les milices christiques,
composées de moines-soldats défendaient les pèlerins dans toute
la chrétienté. Suffisamment indépendante pour ne pas tomber
lors du procès des Templiers, elles servirent de fondation pour
la reconstruction du Temple à travers l’Europe et le Nouveau
Monde où elles étaient déjà bien implantées. Rapidement, la
Milice du Christ se tourna vers les nouvelles technologies et
devint à l’époque le chef de file des néo-Templiers. Bien implan-
tée aux Etats-Unis, elle s’agrandit notamment grâce à la secte
Bianética, véritable manne financière et organe de manipulation
très efficace. Son développement fut très rapide dans le Nouveau
Monde, appelé en jargon templier Terrae Novae et elle s’infiltra
rapidement dans les gouvernements, notamment le FBI.
Devant l’échec du Grand Plan, la Milice du Christ resta
longtemps silencieuse, alors que les autres Piliers commen-
çaient déjà à s’élever chacun de leur côté. L’un de ses nou-
veaux chefs (ayant le grade de Naute, l’un des statuts les plus
élevés dans la hiérarchie des Templiers), Gary Manson,
était loin d’avoir la carrure suffisante aux yeux des autres
dirigeants templiers pour les inquiéter. Certains Piliers pen-
saient même voir se dissoudre la Milice du Christ et n’ont
porté que peu d’attention à son égard.
Le Baphomet, dissimulé depuis 1954, dans la base de Black
Creek au Nevada, avait survécu aux Guerres de l’Apocalypse.
Il était bien décidé à reprendre le pouvoir sur le Temple de la
Vie. Mais ses paroles étaient incompréhensibles et la Milice
du Christ, qui en assurait la sécurité, devait trouver un moyen
de l’apaiser et de lui rendre sa gloire passée. Lui qui avait été le
Grand Maître originel ne pouvait plus que se considérer comme
la pièce majeure du renouveau de l’Ordre Ancien.
Gary Manson s’est montré plus déterminé qu’on aurait
pu le croire et reste persuadé que l’échec du Grand Plan n’est
pas que le fait des Guerres de l’Apocalypse, mais est celui du
Temple lui-même. Il a fait exhumer l’histoire ancienne du
Temple et de son obédience, remontant jusqu’à la fondation
de l’Ordre : le Temple de la Vie et Tubalcaan. La Milice a
donc profité de l’agitation au Moyen-Orient pour lancer des
missions de recherches archéologiques sur les sites égyp-
tiens, achetant le soutien des gouvernements en place, de
leurs opposants et de quiconque pouvait les y aider. Il fallait
trouver un moyen de soigner le Baphomet tout en mettant
la main sur les savoirs perdus égyptiens.
26
C’est aussi à cette occasion que la Milice du Christ s’est
rapprochée des Veilleurs du Temple, gardiens des traditions
et des rites depuis l’époque médiévale. Les deux obédiences
constituèrent les deux premières assises du Pilier.
Les Chevaliers
Veilleurs du Temple
L’Ordre des Veilleurs a depuis toujours été composé de
Manteaux noirs, depuis sa fondation après la Chute du Temple
au XIVe siècle. Dirigée par un Naute, cette obédience avait pour
but de transmettre les secrets initiatiques du Temple lors de la di-
lution de l’Ordre à travers l’Europe et le Nouveau Monde. Son
influence réelle s’arrêta pourtant au Vieux Continent et princi-
palement au sein du bailliage Francia. En effet, des Chevaliers
Veilleurs étaient implantés dans de nombreuses commanderies.
Principalement vue comme un simple organe de communica-
tion, cette obédience transversale était aussi un moyen d’espion-
nage interne et de rétention des savoirs occultes de l’Ordre.
Après l’échec du Grand Plan, le Naute Henri-Édouard
de Saint-Brieux a profité du chaos ambiant pour activer ses
Chevalier Veilleurs et faire basculer toutes les fermes et les
commanderies sous son emprise. Désormais à la tête du
bailliage Francia, l’Ordre de Veilleurs du Temple espère bien
retrouver sa gloire perdue. Mené par Jules-Edouard de Saint-
Brieux, petit-fils du précédent, une délégation de l’Ordre des
Veilleur s’est rendue à Black Creek, à l’invitation de la Milice
du Christ. Surpris par l’existence du Baphomet dont ils igno-
raient tout, ces derniers jurèrent allégeance à la Milice du
Christ. Exhumant les anciens rites, dont certains écrits par le
Baphomet lui-même, une méthode fut trouvée pour purifier le
Baphomet de ces Ka parasites, dont l’Eïdolon qui l’avait trahi.
Les Gardiens d’Orichalque
Descendants eux aussi des premiers guerriers du
Temple de la Vie, les Gardiens d’Orichalque ont toujours
été indépendant, n’obéissant directement qu’aux Grands
Maîtres successifs. Ces hommes sont très dangereux, des
guerriers mystiques dévoués corps et âme à leur tâche.
Dirigée par le Naute Yoshiro Matatsu, la Griffe du Bapho-
met, cette obédience s’est battue sur de nombreux fronts pen-
dant les Guerres de l’Apocalypse. Avec l’échec du Grand Plan,
le Naute a gardé la neutralité qui le caractérisait depuis tou-
jours, malgré les tentatives de récupération des autres Piliers.
A l’instar des Veilleurs du Temple, les Gardiens d’Orichalque
étaient répartis dans les autres obédiences. Voyant le Temple

Le Temple véritable
se fractionner, Yoshiro Matatsu a demandé à ses hommes de
le rejoindre et de par leur loyauté, c’est ce que la plupart on fait.
L’homme est donc désormais à la tête d’un puissant groupe
armé, rompu aux combats à l’arme blanche et aux affronte-
ments contre des Immortels. Les Gardiens d’Orichalque
possèdent également de nombreux savoir sur la création des
armes d’orichalque, des stases et des homoncules.
Répondant à l’invitation des Milices du Christ, Yoshiro
réaffirme son allégeance à celui qu’il s’était juré de protéger,
le Baphomet. Pour sceller ce vœu, il offrit à son maître le poi-
gnard de Toutankhamon, lame d’orichalque mythique dont
son obédience avait la garde.
Tubalcaan et le Baphomet
La renaissance de Tubalcaan
Durant l’ère des Compacts secrets, sous le règne des
Prêtres de Thèbes et du pharaon hérétique Akhenaton,
après avoir érigé le Temple de la Vie, Tubalcaan comprit que
son combat contre les Nephilim ne faisait que commencer.
Sa vie ne suffirait pas pour la mener à bien. Il voulait percer
les secrets des Déchus et mena des expériences sur certains
d’entre eux. Après plusieurs tentatives infructueuses, Tu-
balcaan réussit à faire greffer sur son Ka-Soleil, une branche
de Ka-Terre, lui assurant l’immortalité nécessaire à son
combat. D’autres Déchus furent emprisonnés et torturés
par les Chevaliers Invisibles, sa garde rapprochée. Rapi-
dement Tubalcaan fut doté d’un Ka-Soleil auquel étaient
accrochés les cinq Eléments, faisant de lui un surhomme,
capable de résister aux capacités magiques de ses ennemis.
Parmi les Nephilim emprisonnés, se trouvait Esméralda,
l’Hydrim du Glorieux Alliage. Celle-ci s’était attaquée au
Temple de la Vie à cause des expériences qu’il menait sur
son cocon d’émeraude. Affaiblie, Esméralda fut empri-
sonnée. Sa beauté lui permis d’échapper à la mort, mais
elle fut condamnée à danser pour Tubalcaan. Il voyait des
symboles ésotériques dans chacun de ses pas et chacun de
ses gestes. L’observer devint une obsession et pendant un
temps, il délaissa ses hommes et sa mission. Cette fascina-
tion l’empêcha de voir la menace qui allait s’abattre sur lui.
Le nombre de disparition finit par inquiéter suffisam-
ment les Déchus pour qu’ils consentent à s’allier avec les
Mystères. Une terrible bataille eu lieu. Anubis, le Chacal
fut appelé et le Temple de la Vie fut dispersé. Les Nephilim
pensaient avoir tué Tubalcaan, mais il n’en n’était rien.
Les Chevaliers Invisibles parvinrent à s’enfuir, mais
avant de se disperser aux quatre coins du monde connu,
27
ils firent un serment  :  jamais aucune femme ne serait ini-
tiées au Temple ni admise dans la demeure de l’Ordre.
Pour eux, Tubalcaan avait été plus affaibli par la beauté
d’Esméralda que par la morsure d’Anubis. Blessé à mort, le
fondateur du Bâton puisa dans son Ka-Terre pour survivre.
Dans le désordre qui suivit la déroute de son armée, il parvint
à s’enfuir et à rallier un village nubien pour panser ses plaies.
Puis il se mit en quête de ses compagnons. Il ne les trouva
pas, mais ces années d’errance façonnèrent sa détermination.
Sa colère se mua en haine et il oublia le premier objectif qu’il
s’était fixé : donner aux hommes les armes de la connaissance.
Il était obsédé par une seule chose : détruire les Nephilim.
Il finit par rejoindre Jérusalem et profita du chaos am-
biant pour se cacher dans les souterrains du Temple. Il savait
que son vieillissement était seulement ralenti et qu’un jour il
mourrait. À force d’étude, il parvint à se fabriquer un cocon
de verre et de métal enrichi de Terres Rares et d’orichalque,
dans lequel il transféra son Ka-Soleil et ses Ka-éléments.
Laissant son corps vide, il devint le Baphomet. À force de
méditation, il réussit à détacher une grande partie de son
Ka-Lune. Cette partie devint l’Eïdolon, un spectre capable
de s’incarner dans un humain, permettant au Baphomet de
communiquer avec lui par les rêves. Ce fut la naissance du
premier Grand Maître de l’Arcane du Bâton.
Au XIIe siècle, le Baphomet fut rapatrié en Europe, par
douze Chevaliers, mais ils furent attaqués par la Maison-Dieu.
Le cocon du Baphomet se brisa et les Ka se répartirent dans les
Chevaliers qui sombrèrent alors dans la folie. L’Eïdolon parvint
à maintenir leur état au prix d’un terrible sacrifice. Les corps
des douze Chevaliers fusionnèrent pour former à nouveau le
Baphomet. Il prit une nouvelle apparence, difforme et dispro-
portionnée. Caché dans les catacombes de Paris, le Baphomet
dirigeait le Temple par l’intermédiaire de l’Eïdolon. Avec le
temps, cette entité devint indépendante et écoutait de moins en
moins le Baphomet, incapable de communiquer avec ses fidèles
autrement que par cette sorte de fantôme.
Il faut attendre 1954 pour que le Baphomet soit trans-
féré dans les sous-sols de la base de Black Creek, dans le
désert du Nevada. Après l’échec du Grand Plan, le Ba-
phomet prend conscience qu’il a été abusé par l’Eïdolon.
Mais que pouvait-il attendre de cette partie de lui faite
des mêmes Éléments que les Déchus. Il se rendit compte
de son erreur, de la souillure qu’il avait lui-même apporté
dans son Ka-Soleil. L’heure était venue  :  le Baphomet
devait mourir et Tubalcaan revenir pour prendre les rênes
du Véritable Temple.
 Les Templiers
La cérémonie, voulant officiellement refonder l’Ordre
Ancien et Véritable du Temple autour du Baphomet, fut
organisée à Black Creek. Bien évidemment, les autres Piliers
eurent vent de ce rassemblement. Mais l’aura de Gary Man-
son était tellement faible que cette initiative fut méprisée par
la plupart des obédiences, qui avaient déjà rejoint l’un des
trois autres Piliers et voyaient avec pitié cette vaine tentative
de renaissance.
C’est au cours d’une grande conjonction d’orichalque,
le 13 janvier 2017, que le rituel eu lieu. Devant l’ensemble
des dignitaires de la Milice du Christ, des Veilleurs et des
Gardiens d’Orichalque, le Baphomet trancha lui-même
son lien avec l’Eïdolon, qu’il jugeait responsable de l’échec
des Grands Plans. Il fit de même avec les autres Ka présents
dans son Ka-Soleil. Puis à la surprise générale, il brisa sa
prison de verre et son corps difforme se transforma en une
masse de chair informe, en plein ébullition. Pris de cours
et incapables de savoir quoi faire, les Templiers présents
les plus au fait des sciences occultes restèrent immobiles,
comme les autres dignitaires. Seul un jeune novice des Gar-
diens d’Orichalque s’approcha du Baphomet, devenu une
petite boule de lumière. Il s’en saisit et l’avala sans difficulté.
Son corps fut alors pris de tremblements et s’éleva dans les
airs avant de retomber au sol. Le Baphomet venait de mou-
rir pour redonner vie à Tubalcaan, le fondateur originel de
l’Ordre.
Au-delà du rituel magique, cet événement marqua la fon-
dation du Pilier de l’Ordre Ancien et Véritable du Temple.
Chacun des Templiers présents connurent une épiphanie
devant la renaissance de Tubalcaan, renforçant les liens
entre les trois obédiences, la Milice du Christ, les Chevaliers
Veilleurs du Temple et les Gardiens de l’Orichalque.
Cet événement renforça leur foi dans les valeurs du Véri-
table Temple et leur dévotion à Tubalcaan.
Aspect
Tubalcaan a possédé à l’origine l’apparence d’un fier
soldat égyptien, au physique athlétique et au charisme im-
pressionnant. Avant cela, le Baphomet a longtemps été une
monstruosité n’ayant plus rien d’une apparence humaine.
Composé de plusieurs corps entremêlés, mesurant plus de
trois mètres, il ne survivait que dans un immense œuf de
verre et de métal, plongé dans un liquide verdâtre.
Depuis le rituel de Black Creek durant lequel il s’est réin-
carné dans un jeune novice, son apparence est donc celle
d’un jeune garçon de 17 ans. Seul son regard intense, aux
pupilles dorées, trahit son inhumanité.
28
Le poignard
de Toutankhamon
Cette courte lame d’orichalque à pommeau de
cristal de roche, possède un manche en or serti
de pierres précieuses. Trouvé dans la tombe
du Pharaon en 1922, l’objet a rapidement été
subtilisé par les Gardiens d’Orichalque, après
que les agents du Temple sur place aient iden-
tifié la présence d’orichalque. Quelle ne fut pas
leur surprise en découvrant qu’il s’agissait de
l’un des treize glaives prométhéens originels
oubliés de tous. Jalousement gardée secrète,
son existence n’est connue que du Naute des
Gardiens d’Orichalque, dont il est l’une des
reliques les plus précieuses.
Caractéristiques :
Orichalque 12
Dommages 1 (+3 contre Nephilim et
Effets-Dragons)
L’Eïdolon, La parcelle de Ka-Lune fantomatique, qui
permettait au Baphomet de s’incarner dans le Grand
Maître du Temple, a été rompue. Cette parcelle de Ka est
donc désormais une entité autonome, vouée à mourir à petit
feu. Personne ne sait dans quoi ou dans qui il a pu s’incarner.
Idéologie
“Non nobis,
non nobis, Domine
Sed nomini tuo da gloriam”
Psaumes chapitre 115 verset 1
Non nobis
- “Pas en notre nom”
L’Ordre Ancien et Véritable a fait sienne la devise trop
souvent oubliée des premiers Templiers. Ce Pilier place
avant toute chose l’Ordre comme la seule entité nommée.
Certes, il existe trois obédiences historiquement distinctes,
mais chaque membres du Véritable Temple se reconnaîtra
toujours et d’abord comme membre de celui-ci, surtout face

Le Temple véritable
à des non-initiés. Ce choix a pour résultat de rendre plus
fort le mortier qui unit les hommes. La trahison de certains
dignitaires du Temple lors des Guerre de l’Apocalypse, gui-
dée par des choix personnels n’a fait qu’affaiblir l’Ordre, tout
comme les querelles entre les obédiences. Tout cela n’a fait
que fragiliser le Grand Plan, faisant voler en éclats le Bâton.
Le Véritable Temple a également décidé que chaque
individu ne serait connu et nommé que par son grade, quel
qu’il soit. Il sera donc plus facile de reconnaître et de faire
appliquer la hiérarchie, de remplacer les individus ayant
échoué et d’écraser toute velléité personnelle.
Non nobis, Domine
– « Pas en notre nom,
Seigneur »
L’Ordre Ancien reçoit donc ses ordres du « Seigneur »,
à savoir Tubalcaan lui-même, fondateur de l’Ordre. Depuis
longtemps affaibli et oublié par de nombreux dignitaires,
Tubalcaan est l’un des chasseurs de Nephilim les plus
efficaces de tous les temps. Habitué à diriger le Temple
de la Vie d’une main de fer, il n’envisage pas autrement ses
hommes comme ayant une confiance et une obéissance
totales envers lui. La première année qui suivit son retour
fut assez sanglante, puisque quelques membres laxistes des
trois obédiences furent remis dans le droit chemin avec force
et violence, allant même jusqu’à des exécutions punitives
exemplaires.
La notion de corps et de sacrifice est désormais acquise
au sein des membres de l’Ordre Véritable. Même si les
29
Manteaux noirs perçoivent cela plus « gentiment », l’en-
semble des Manteaux blancs sont véritablement fidèles à
Tubalcaan, envers qui ils viennent prêter serment lors de
leur adoubement. À cette occasion, le Bailli utilise son bâton
de pouvoir pour tracer le symbole de la commanderie sur le
dos du Templier. Personne ne sait exactement la fonction de
ce rite, mais beaucoup tremblent à l’idée de le savoir.
Sed nomini tuo
da gloriam
– « Mais en votre nom
et pour votre gloire »
Le Véritable Temple souhaite avant tout retrouver sa
gloire passée et perdue. En ce sens, de nombreuses mis-
sions confiées à ses membres consistent à remettre la main
sur les archives de l’Ordre ; que ce soient des anciens textes
gardés dans les bibliothèques, des anciennes commande-
ries devenues lieux touristiques ou des artefacts exposés
dans les musées. Le Pilier compte bien se réapproprier sa
connaissance perdue et s’appuyer sur le soc de son passé
pour tracer les sillons qui mèneront à l’avènement du
Grand Plan.
Le Véritable Temple commence à utiliser un maxi-
mum de ses ressources et de son influence pour mettre la
main sur ces vestiges de sa gloire. Les Nephilim, principa-
lement de la Papesse et de la Maison-Dieu, commencent
tout juste à prendre conscience de ce pillage organisé qui,
plus que des actes isolés, s’apparentent à une rafle terrible-
ment efficace.
 Organisation

Marqués par leur ancien mode de fonctionnement transversal, les dignitaires des trois fac-
tions décidèrent de maintenir cette tradition pour le nouveau Pilier.
Le monde occulte reste divisé géographiquement en bailliages et le centre de l’Ordre Ancien
et Véritable du Temple serait le bailliage Francia, déjà aux mains des Veilleurs. Ils décidèrent de
garder la même structure, dont certains éléments ont également été conservés par les autres Pi-
liers, créant une certaine confusion d’un point de vue externe, en particulier celui des Nephilim.

Afin de simuler cet état de confusion, tout
Nephilim possédant un Savoir occulte Tem-
pliers aura un malus de 1 concernant toute
enquête occulte sur les Templiers Véritables.
30
Ainsi les Manteaux noirs occupent-ils des comman-
deries, rassemblées dans un ensemble géographique
vaste, appelé bailliage, géré par les Manteaux blancs.
Le tout obéissant aveuglément aux Manteaux rouges,
garde rapprochée du Grand Maître, Tubalcaan.
 31
Le Les
Temple
Templiers
véritable
 Les Templiers
Il n’existe plus que trois obédiences, appelées dorénavant
les obédiences fidèles  :  les Veilleurs, les Gardiens d’Ori-
chalque et la Milice du Christ.
Chaque obédience possède des hommes dans chaque
commanderie et dans chaque bailliage, appartenant toutes
au Véritable Temple.
Les Veilleurs du Temple seront les garants de la tradi-
tion et de la transmission des rites et des savoir de l’Ordre.
Ils regroupent donc principalement les érudits et les Mages
de l’Ordre. Leur mission est avant tout de compiler et de ras-
sembler les savoirs perdus. Traditionalistes, ils n’accordent
que peu d’importance au Web et aux autres sources vir-
tuelles, s’intéressant aux codex, palimpsestes, parchemins et
autres recueils.
Les Gardiens d’Orichalque forment le bras armé du
Véritable Temple. La plupart d’entre eux sont d’anciens
militaires, habitués à la hiérarchie et à mener des missions
dangereuses. Parmi eux certains sont spécialement entraî-
nés à repérer les Nephilim, à les traquer et à les capturer.
Ils disposent pour cela d’artefacts et d’armes en orichalque
qu’ils fabriquent eux-mêmes selon les rites traditionnels.
La Milice du Christ use de son influence dans le monde
politique et économique profane pour permettre au Véri-
table Temple de mener à bien toutes ses missions.
Les symboles
Le bâton est le premier symbole du Temple.
Il apparaît régulièrement mêlé à un autre sym-
bole, le dominant ou le soutenant. Le Véri-
table Temple a choisi comme symbole le bâton
gravé, d’écriture, de runes ou de hiéroglyphes.
Le casque est utilisé pour marquer les lieux
de protection, les refuges ou certains objets,
comme des coffres, des systèmes de sécurité.
Le sceau est la signature de chaque comman-
derie. Ils paraissent souvent semblables aux
yeux du profane, mais chacune d’elles dispose
d’un sceau qui lui est propre.
Le simurgh (oiseau de feu) marque les
courriers des Manteaux blancs diffusés par
les réseaux profanes. Il est invisible à l’œil nu
sur les courriers physiques et caché dans les
échanges électroniques, qui restent rares.
L’abraxas (homme à tête de reptile) indique la
présence d’objets magiques.
Enfin, ils sont les seuls à conserver jalouse-
ment le droit de marquer leur appartenance
au Temple Véritable de la fameuse croix pattée
des Templiers médiévaux.
32
Les Manteaux
noirs
Ils forment la base du Pilier, ils peuplent les commande-
ries, s’occupent de missions simples (surveillance, filature,
protection) et n’ont vent que des intrigues locales. Ils n’ont
pas vraiment conscience de toute l’ampleur de leur ordre et
n’appartiennent pas réellement à une obédience précise du
Véritable Temple.
Ils utilisent l’intimidation, le chantage, le passage à tabac
et même l’élimination physique pour maintenir la coerci-
tion du Temple. Ces méthodes assurent le silence des uns et
l’appui des autres, accordant à la commanderie les soutiens
profanes nécessaires au bon déroulement de ses missions.
Ils dissimulent souvent leurs actions derrière des asso-
ciations fascistes ou d’extrême droite, des regroupements
nobiliaires ou d’amateurs d’armes.
Les grades
Les Écuyers
Ce sont les recrues de base, commis aux tâches ingrates
et devant faire leurs preuves. Il n’est pas rare qu’un officier de
la commanderie appelé le Second Croisé organise de fausses
missions afin de déterminer les capacités des Écuyers. Les
Écuyers ne sont pas considérés comme des membres de
l’Ordre et ignorent tout de l’ampleur de l’organisation qui
se cache derrière ce qu’ils pensent être un simple groupe
occulte.
Les Frères
Ce sont les vraies forces vives de l’Ordre. Ils sont initiés
aux premiers savoirs, à l’existence des Nephilim, à l’histoire
de leur bailliage et plus largement du Bâton. Beaucoup
d’entre eux garderont ce grade toute leur vie.
Les Chevaliers
Ce sont les dirigeants des commanderies. S’ils disposent
de liens avec les Manteaux blancs, ils ignorent une bonne
partie des véritables enjeux de l’Ordre ainsi que des connais-
sances occultes. Ils sont cependant totalement dévoués à
l’Ordre et font des opposants efficaces aux Nephilim qui
croisent leurs chemins.

Le Temple véritable
Les officiers
de la commanderie
Chaque commanderie dispose de sept postes
importants, recrutés à la majorité parmi les
Chevaliers uniquement. Ils forment le conseil
de la commanderie et c’est parmi eux que sont
recrutés les futurs Manteaux blancs, souvent
suite à la réussite de missions délicates.
* Le Commandant : Il gère la commanderie
et dispose des pleins pouvoirs décisionnels. Il
est le seul en relation avec le Manteau blanc
qui supervise la commanderie. Il possède
donc les codes secrets de cryptage, une ligne
téléphonique sécurisée et un simple bâton de
bois gravé, symbole de son statut.
* Le Premier Croisé : Il veille à la discipline
générale et coordonne les différentes missions.
Il a aussi la charge des Fermes, ces structures
sur lesquelles le Temple fait pression de diffé-
rentes manières.
* Le Second Croisé : Il a la charge du
recrutement et de la formation des Admis. Il
dispose généralement d’un local indépendant,
permettant de tester la motivation et la fidélité
des Admis, sans compromettre le reste de la
commanderie.
* Le Scribe : Il s’occupe de la gestion de la
commanderie, aussi bien au niveau des règles
templières que des lois profanes. Il s’occupe
également de gérer les finances et l’intendance
de la commanderie.
* Le Mage : Il a la responsabilité de tout ce
qui touche aux Nephilim, aux homoncules
(quand il y en a), aux traités occultes et aux
objets magiques (stases, focus, etc.). Il a la
charge de les identifier et de les localiser.
Quand l’objet se révèle être de grande valeur,
le dossier est transmis directement à des Man-
teaux blancs Veilleurs, qui s’occuperont alors
de récupérer le précieux artefact.
* L’Hospitalier : Il est capable de soigner
physiquement et mentalement les autres
membres de la commanderie, ou du moins il
dispose des relations qui le permettent.
* Le Portier : Il s’assure de la protection du
lieu et s’occupe d’organiser les cérémonies
et coordonne les réunions avec les autres
commanderies voisines. C’est également lui
qui connaît les vraies identités de tous les
membres de la commanderie.
33
Les commanderies
La commanderie est le lieu physique où se regroupent les
Manteaux noirs. Il s’agit généralement d’un bâtiment historique
ou d’un hôtel particulier. Ce lieu doit être suffisamment discret
pour que les allées et venues n’attirent pas l’attention des pro-
fanes et suffisamment vaste pour accueillir les réunions.
Chacune d’elles dispose d’un emblème dans lequel on
retrouve souvent le symbole du Bâton. Son siège, le Château, est
le centre de commandement de la commanderie. Elle dispose
également de plusieurs Fermes, sur lesquelles elle exerce son
influence politique, économique et / ou intellectuelle. Il existe
aussi des postes de garde, bâtiments de plus petite taille que le
Château, servant de base arrière, de lieu de repli ou de stockage.
Enfin chaque commanderie a, selon son effectif, un ou plu-
sieurs complots en cours. Ces missions, commandées par des
Manteaux blancs, restent souvent assez simples et similaires.
Les prises d’initiatives sont interdites et chaque nouvelle infor-
mation doit être remontée avant de réagir. Il arrive parfois que
des Écuyers un peu trop zélés ne respectent pas ces consignes
et se retrouvent impuissants face à des Nephilim dont ils dé-
couvrent l’existence et les capacités magiques.
Les Manteaux
blancs
Ils sont le corps des bailliages et leur influence peut
s’étendre sur plusieurs pays. Ils ont la charge de gérer la poli-
tique et les intrigues du Véritable Temple à l’échelle d’un
pays. Les Manteaux blancs qui font preuve de suffisamment
d’implication sont répartis entre les trois factions, selon
leurs capacités et les besoins des bailliages.
Leurs tâches sont de lutter contre les Nephilim, de les
affaiblir en détruisant leurs refuges et leurs laboratoires, en
les espionnant, en rompant leurs contacts avec le monde
contemporain. Bien conscients qu’ils ne peuvent rien rem-
porter de manière frontale face à ces démons, les Manteaux
blancs disposent de tout un arsenal pour les diminuer, avant
de leur porter le coup de grâce avec une lame en orichalque.
Chaque Chevalier, en plus de son grade, est affilié à l’une des
trois obédiences qui composent le Véritable Temple.
Leurs méthodes sont plus subtiles que celles des Man-
teaux noirs, comme la corruption, l’infiltration ou le lob-
bying. À l’échelle nationale, ces pressions leur assurent le
soutien de scientifiques, d’hommes politiques, d’hommes
de loi ou de grands chefs d’entreprise.
 Les Templiers
L’architecture
des bailliages
En plus de son grade, chaque Manteau blanc
peut également recevoir un titre spécifique aux
fonctions qu’il occupe dans le bailliage.
* Le Bailli : Il a la charge de diriger l’en-
semble du territoire et toutes les activités
templières qui y sont présentes : les fermes, les
commanderies et les Chevaliers. Il a le devoir
de tout savoir et coordonner et ne reçoit ses
ordres que de la part d’un des Nautes de
l’Ordre Véritable.
* Le Maréchal : Il est le chef de guerre du
bailliage, il coordonne les missions armées et
il a la charge de l’entraînement des Manteaux
blancs. Il doit également gérer l’armurerie
du bailliage. Il s’occupe aussi d’entretenir les
relations avec les forces armées et les milices
privées de son territoire.
* Le Sénéchal : Il est le porte-parole du bail-
liage et a pour mission de gérer les relations
publiques avec le monde profane, principale-
ment avec les gouvernements. C’est également
lui qui seconde le Bailli et le représente en cas
de défaillance.
* Le Turcoplier : À l’origine ce titre dési-
gnait les éléments hétérogènes à l’ordre, des
mercenaires des pays conquis. Aujourd’hui il
désigne les autochtones du bailliage recrutés
pour servir d’agents de liaison.
* Le Gonfanonier : Il s’occupe des affaires de
police du bailliage et veille aux contrôles des
actions des Chevaliers. Il est également en lien
avec les polices des États dont il est proche.
* Le Commandeur de la voûte d’acre : Il
s’occupe de gérer les ressources et de trouver
le financement nécessaire au bon fonction-
nement du bailliage et attribue les budgets à
chaque commanderie.
* Le Commandeur : Il s’occupe des lieux et
des bâtiments qui cachent les Templiers du
bailliage. Cela demande beaucoup d’efforts et
de compétences en corruption et en discrétion
pour réussir à faire disparaître aux yeux d’une
ville une organisation complète.
* Le Chapelain de l’Ordre : Il est le conseil-
ler spirituel du bailli sur toutes les questions
occultes. Il dispense le savoir du Temple
sur les rites magiques, comme la création de
stases ou d’homoncules. Il est le garant de la
moralité et du respect de la Règle dans chaque
ordre Templier.
34
Ils se dissimulent derrière de grandes entreprises ou
des fondations, leur permettant de justifier leurs déplace-
ments, d’organiser des levées de fonds et d’approcher les
dirigeants profanes.
Les grades
Le Chevalier banneret
Avec ce premier grade, le chevalier découvre l’ensemble
des mystères entourant le Bâton. Il est alors jugé par ses
pairs et affilié à l’une des trois obédiences du Véritable
Temple, selon ses capacités et les besoins des bailliages. Il
doit également se rendre au Manoir Absolu, à Jérusalem,
afin de subir une série d’épreuves mystiques faisant de lui un
véritable Chevalier du Temple.
Le Chevalier connétable
Totalement dévoué à sa mission et à son ordre, le Che-
valier connétable occupe le terrain occulte et se montre
souvent comme opposant aux Nephilim. Implacablement
organisé et hiérarchisé, ce sont les éléments les plus efficaces
du Véritable Temple.
Le Chevalier spirituel
Arrivé au sommet du second degré du Bâton, le Chevalier
spirituel se voit attribuer un titre spécifique dans la gestion du
bailliage. Ce sont les véritables ennemis des Nephilim, capable
de tendre de véritables pièges, avec un groupe de Templiers ar-
més et prêts à tout pour défendre l’humanité contre les Déchus.
Les bailliages
Avant la dispersion du Bâton, les bailliages étaient nom-
breux et couvraient l’ensemble du monde. Cette dénomina-
tion a été abandonnée par certains Piliers et ne sont décrits ici
que ceux où l’Ordre Véritable garde une certaine mainmise.
Bailliage Francia
Pays : France, Belgique et Luxembourg
Commanderie souveraine  :  Le Naute est actuelle-
ment à la recherche d’un endroit historiquement fort pour
installer la commanderie du bailliage.
Longtemps ce bailliage a été le plus important en
nombre de Chevaliers, depuis l’installation de l’Ordre au
XIIe siècle. Mais depuis l’échec du premier Grand Plan, la
cohérence du bailliage a volé en éclats, engendrant la créa-
tion chaotique de nombreuses obédiences, sans cadre précis.

Le Temple véritable
Après tous les récents événements, le Naute Henri-
Édouard de Saint-Brieux qui dirige les Veilleurs du Temple
a fait basculer toutes les fermes et les commanderies sous
son emprise. Mettant ainsi fin à des querelles séculaires, il
compte bien redonner ses lettres de noblesse au bailliage
Francia. Malheureusement, il ne possède pas encore les
soutiens profanes nécessaires pour avoir une grande liberté
d’action et il doit encore agir discrètement.
Il a lancé une offensive d’infiltration au sein du nouveau
courant politique «  En mouvement  », afin de s’assurer le
soutien de la classe politique dirigeante. Les Veilleurs sont
par contre bien implantés dans le milieu culturel mondial et
ont accès facilement aux ouvrages et objets conservés dans
les musées, notamment grâce à leur influence importante au
sein de l’ICOM, le Conseil international des musées.
Terrae Sanctae
Pays : Israël, Liban, Syrie, Jordanie, Égypte, Li-
bye, Algérie, Maroc
Commanderie souveraine  :  Jérusalem. Le Manoir
absolu, situé dans les sous-sols de l’ancien Saint-Sépulcre,
est un véritable labyrinthe, chef-d’œuvre d’art roman.
Encore trop instable pour devenir le siège du Véritable
Temple, ce bailliage est malgré tout au cœur de nombreux
complots et de nombreux trésors y restent encore cachés. À
terme, Tubalcaan souhaite refonder le Temple de la Vie et de
là, instaurer un nouvel ordre mondial, tant sur le temporel que le
spirituel. Pour l’instant la Milice du Christ use de ses influences
et de son argent pour permettre au Véritable Temple de fouiller
les anciens sites du Bâton et ainsi exhumer d’anciens artefacts.
Alta Patria
Pays : Écosse, pays de Galle, Angleterre, Irlande
Commanderie souveraine  :  l’île des Mac Kurgan.
Cette île sauvage, sur la côte occidentale de l’Écosse abrite
un grand château fort construit en pierre noire, entouré de
trois murailles crénelées. Véritable forteresse, composée de
herses et de barbacanes, la commanderie semble toujours
vivre au rythme du XVIe siècle.
De sa proximité avec le bailliage Francia et par ses
nombreuses traditions anciennes, Alta Patria est l’une des
régions qui ont le plus bénéficié du retour du Véritable
Temple. En effet, de nombreux chevaliers américains se
sont vus rapatrier dans les commanderies d’Alta Patria
principalement par proximité linguistique. De nombreuses
missions ont été envoyées à la recherche de savoirs perdus,
comme dans les autres bailliages.
35
Terrae Novae
Pays : États-Unis, Canada
Commanderie souveraine  :  Black Creek (Nevada).
Cette grotte immense, creusée par les premiers essais nu-
cléaires a longtemps été le siège du Bâton et de son Grand
Maître. Depuis l’effondrement du Temple, elle est quasiment
déserte, n’attendant que le départ de Tubalcaan pour l’Eu-
rope pour disparaître. Cependant, Gary Manson continue
de faire croire à son activité, afin de tromper ses adversaires.
Longtemps considéré comme le lieu de la renaissance du
Temple après la chute en Europe, Terrae Novae a vu la nais-
sance d’un second souffle pour l’Arcane. Or, c’est à cause de ce-
lui-ci, selon le Véritable Temple, que le Temple se divisa et que le
Grand Plan échoua. D’ici quelques décennies, ce bailliage sera
totalement abandonné et laissé aux mains des autres Piliers, qui
se déchireront certainement pour en prendre le contrôle.
Les Manteaux
rouges
Au nombre de trois, ce sont eux qui dirigent le Véritable
Temple, obéissant aux ordres de Tubalcaan. Depuis son retour, ce
dernier est longtemps resté silencieux et les trois Nautes ont œuvré
de conserve pour lancer les bases de la construction du Pilier, mal-
gré leurs obédiences différentes. Mais récemment, le jeune initié
s’est mis à parler apportant ainsi à ses fidèles la parole de Tubalcaan
Gary Manson
Gary Manson s’est retrouvé sans vraiment s’y attendre à la
tête de la Milice du Christ. Plus occupé à gérer pendant long-
temps les affaires profanes de son obédience, c’est grâce à cela
qu’il a survécu aux Guerres de l’Apocalypse. À la mort de son
prédécesseur, Samuel Robertson Domanlet, il a dû reprendre
en main tous les complots laissés en suspens par les récents
événements. Longtemps resté silencieux après la chute du
Temple, Gary Manson a dû rapidement comprendre toute
la dimension occulte pour laquelle il n’avait que peu d’intérêt
auparavant. Sa rencontre avec le Baphomet l’a profondément
marqué et il y a vu une occasion de redonner au Temple un vé-
ritable meneur et de pouvoir retourner dans l’ombre. En effet,
il déteste par-dessus tout être sur le devant de la scène, préfé-
rant manœuvrer en arrière-plan et rester invisible. Il est éga-
lement terrifié par Tubalcaan, une sorte de divinité capable
de véritables miracles. C’est pour cela qu’il a fait de son retour
l’une de ses priorités et donc de celles du Temple Véritable.
 Gary Manson a également consacré beaucoup de temps Yoshiro Matatsu
à consolider les nombreuses influences de la Milice du
Christ sur le terrain profane. En effet, l’éclatement du Bâton Plongé au cœur des Guerres de l’Apocalypse, Yoshiro
a aussi eu beaucoup de répercussions à ce niveau. Pour cela, a été un véritable ennemi pour bon nombre de factions
il utilise ses nombreux contacts au FBI afin d’éviter de lais- occultes, à tel point que son nom est connu et craint, voire
ser le champ libre aux néo-Templiers. Profondément tradi- même respecté, pour son honneur au combat. Pendant ces
tionaliste, Gary Manson sait qu’il est impossible de survivre affrontements occultes, il a eu accès à de nombreuses res-
sans être présent activement sur la scène profane et qu’il est sources depuis longtemps dissimulées. Véritable meneur
important de surveiller les agissements de toutes les factions d’hommes, il est capable de transcender les hommes qu’il
de l’échiquier, même ceux des autres Piliers, afin d’avoir un dirige, comme si chacun d’eux n’était que l’extension d’une
coup d’avance, ou les moyens de les contrer. même entité. Et c’est presque le cas puisque ces hommes
lui sont tellement dévoués qu’ils ont accepté de subir le
rituel Chugo. Ce dernier, pouvant se comparer à de l’hyp-
Henri-Édouard nose profane, permet à Yoshiro de contrôler les faits et
de Saint-Brieux gestes de l’ensemble de ses guerriers. Il utilise pour cela
Son ambition n’a d’égale que sa fidélité au Temple. une bannière magique qu’il porte dans son dos, à l’image
Après avoir réunifié le bailliage Francia, il a été l’un des pre- des anciens samouraïs.
miers à croire dans le renouveau du Temple Véritable. Il Associé à l’intuition guerrière et à la stratégie du
est d’ailleurs le plus extrémiste des Nautes et a pour but de Naute, ce rituel a permis de créer une véritable légion de
faire plier les autres Piliers et les obliger à se soumettre à Tu- combattants capable de lutter efficacement contre n’im-
balcaan. Depuis sa nomination en tant que Manteau rouge, porte quel ennemi.
Henri-Édouard a quelque peu pris la grosse tête, ce qui est Il est actuellement occupé à faire grossir les rangs des
dû à des siècles de soumission des Veilleurs du Temple, Gardiens d’Orichalque, dont l’effectif a beaucoup souf-
longtemps considérés comme de simple Manteaux noirs. fert depuis les Guerres de l’Apocalypse. Il ne tolère aucun
Il se montre assez jaloux de la prédominance de Gary écart de discipline et enseigne à ses hommes le courage et
Manson sur la protection de Tubalcaan et n’aime pas trop la haine des Nephilim. Ce sont pour lui des démons dont
les secrets qui entourent le retour du Grand Maître. Mais il faut exorciser l’humanité. Il a conscience de la rareté de
de Saint-Brieux est un homme patient qui sait rester à sa l’orichalque et ne l’utilise qu’avec parcimonie, à l’inverse des
place et faire ce qu’on attend de lui. Cependant, âgé de 90 autres Piliers.
ans, l’homme s’inquiète de devoir passer la main. Il a déjà
utilisé de nombreux rituels et sacrifié un homoncule pour
prolonger son existence au-delà du raisonnable.
Il a donc pris sous son aile son petit-fils, Jules-Édouard,
dans l’espoir qu’il puisse un jour lui succéder. En parallèle,
il a mobilisé une partie de ses hommes dans la recherche
d’un rituel lui permettant tout simplement de se réincarner.
Même s’il ne le dit pas, il prévoit le cas échéant d’utiliser le
corps de Jules-Édouard pour lui servir de nouveau corps.
Sa peur de la mort et sa volonté d’être immortel sont les
seules choses plus fortes que sa fidélité au Temple.
Il est donc possible pour des Nephilim de croiser la route
de Veilleurs, à la recherche d’élixir de longue vie ou de Ne-
philim à sacrifier pour régénérer le corps de de Saint-Brieux.
Il dirige ses hommes depuis le square du Vert-Galant,
lieu de bûcher de Jacques de Molay, sur l’île de la Cité. Il y
a acheté un immeuble particulier qui abrite l’une des biblio-
thèques les plus riches quant à l’histoire du Temple.
36

Complots,
secrets
et influences
Mainmise sur
l’orichalque
Le Véritable Temple est bien conscient que les
Guerres de l’Apocalypse n’ont pas entraîné que l’explo-
sion du Bâton. Les Chapelains savent que les artefacts
en orichalque ont été outrageusement utilisés et qu’ils
sont désormais devenus chose rare et précieuse. Les
nouvelles technologies sont suffisamment au point
pour forger des armes d’orichalque plus efficientes,
comme des balles ou des lames rétractables. Mais ces
37
techniques ont eu pour effet d’affaiblir le métal honni
des Nephilim et de fragiliser les armes. Certains
membre des autres Piliers ont commencé à se rendre
compte de l’appauvrissement de cet arsenal magique et
se lancent dans une véritable chasse aux lames perdues.
Le Véritable Temple, conforté par les connais-
sances des Gardiens d’Orichalque, s’amuse de l’in-
térêt soudain pour ces « vieilleries ». Plutôt que de
retrouver ces artefacts, le Pilier a décidé de retrouver
certaines connaissances perdues et d’installer des
forges, reprenant les techniques ancestrales, afin d’ar-
mer ses Chevaliers.
 Les Templiers
Les glaives
prométhéens originels
D’après la légende, treize lames furent forgées
sous la tutelle de Prométhée et transmises à
ses fidèles pour les aider à se libérer de leurs
chaînes. Ces armes avaient une puissance au-
delà de toute imagination, même si leur poten-
tiel diminua fortement au cours des Grandes
Chasses. On ne les connaît pas toutes. Il y eu
les lames célèbres : Excalibur, Durandal, Bal-
mung et l’épée de Sigfried, mais aussi d’autres
armes plus surprenantes, comme la lance de
Longinus, la flèche qui tua Achille et le poi-
gnard de Toutankhamon. Toutes ne sont pas
intactes. Il est établi qu’Excalibur a été brisée
– un de ses morceaux est possédé par l’Arcane
Majeur XI la Force et le reste par le Bâton.
L’exhumation
des anciens
rites
Renouer avec la tradition est l’adage du Véritable
Temple et les Veilleurs ont la charge de compiler les savoirs
et les rites templiers. Déjà très au point sur ce sujet, ils ont
maintenant la charge de retrouver les rites originels, depuis
longtemps oubliés.
Les dédales
du Temple de la Vie
À Amarna, à mi-chemin entre Thèbes et Memphis,
de nouvelles fouilles archéologiques sont en cours sur le site
d’Akhetaton. Celles-ci sont en fait un leurre à destination
des autres factions occultes et permet surtout de détourner
l’attention d’un projet plus important se déroulant plus au
sud. En effet, Tubalcaan a pu donner quelques indications
imprécises sur la localisation du Temple de la Vie, qui après sa
défaite du temps de l’Égypte antique a été totalement oublié.
Il espère bien pouvoir retrouver l’entrée du Temple, lui redon-
ner sa gloire passée et en faire le siège du Véritable Temple.
Pour cela, il compte également remettre la main sur les
bâtons de pouvoir afin de les utiliser dans la reconstruction
du Temple de la Vie. Mais il préfère pour l’instant continuer
de rester caché aux yeux des autres Templiers, afin de ne re-
venir qu’une fois prêt. Il sait que tous ne plieront pas devant
lui et s’attend à devoir s’imposer par la force.
38
Les bâtons de pouvoir
Les douze bâtons de pouvoir majeurs
Ces puissants objets magiques ont été conçus
par Tubalcaan peu de temps avant l’attaque
des prêtres d’Amon-Râ. Il a taillé douze
bâtons de pouvoir dans la poutre de soutè-
nement du Temple de la Vie et en a armé
les premiers Chevaliers. Ces bâtons existent
toujours, jalousement gardés par les Nautes de
l’Ordre, comme symboles de leur puissance et
de leur autorité.
Chacun de ces bâtons emprisonnent un
homoncule, régulièrement remplacé pour
rester le plus efficient possible. Ils ont aussi
la capacité de repousser certaines créatures
magiques, comme les Effets-Dragons et les
créatures de Kabbale. Enfin, ils peuvent géné-
rer des effets magiques capables de protéger
leur porteur, comme la capacité de voler ou de
devenir invisible.
Les bâtons mineurs
Ces répliques, beaucoup moins puissantes que
les artefacts créés par Tubalcaan, sont remises
à chaque Bailli. Symbole de son rang, mais
aussi de son pouvoir sur les hommes, le bâton
mineur possède quelques capacités magiques
et est également lié à un homoncule.
Jérusalem
La base Norman
Elle est devenue le centre d’entraînement des futurs
Manteaux blancs du Pilier. Utilisant une ancienne base
militaire souterraine, effacée des cartes d’état-major, ce lieu
regroupe l’ensemble des savoir-faire du Véritable Temple.
C’est ici que les Manteaux noirs les plus dignes sont répartis
entre les trois obédiences et reçoivent alors une formation
des plus efficaces. On y trouve donc plusieurs salles d’entraî-
nement au combat à l’arme blanche, des stands de tir, un
laboratoire magique associé à une bibliothèque gigantesque
et une salle de surveillance des actions profanes et occultes
du monde entier, sur un écran géant.
Le Manoir Absolu
Il se situe dans l’ancien Saint-Sépulcre. Depuis long-
temps, ce lieu était l’endroit où chaque aspirant Manteau
blanc devait venir pour franchir des épreuves. Appartenant
désormais uniquement au Temple Véritable, cet endroit est

Le Temple véritable
ultra sécurisé. C’est un dédale situé à l’endroit du Temple
de Jérusalem dans lequel Tubalcaan a pansé ses plaies. Au
cours de cette retraite forcée, il a influencé son environne-
ment, à tel point que celui-ci s’est modifié pour incarner les
valeurs du Temple. Étrangement, ce lieu est depuis lié à
Tubalcaan et se modifie avec les événements qui touchent
le Grand Maître. Une partie est recouverte de fresques
égyptiennes, racontant la fondation du Temple de la Vie
et la Chute de celui-ci, à cause de la trahison des Déchus.
Plus loin, un labyrinthe d’apparence maçonnée, rappelle
un château médiéval. Il est ponctué de statues des diffé-
rents Grands Maîtres de l’Ordre médiéval, ainsi que de
nombreux pièges mécaniques. Le dédale se termine par un
boyau étroit, fait de pierre noire vitrifiée et coupante, symbo-
lisant les derniers cauchemars du Baphomet. Récemment
une nouvelle issue a été découverte, incarnant le nouveau
départ du Véritable Temple. Les murs y sont encore vierges
de n’importe quelle empreinte, mais bientôt se couvriront
des avancées du Véritable Temple.
C’est également là que les Manteaux noirs jugés suffisam-
ment dignes d’accéder aux secrets du Temple, sont envoyés
pour accéder au degré supérieur du Bâton.
L’initié doit se rendre à Jérusalem et
trouver le Manoir Absolu. Il ne peut
pour cela s’aider que de sa connais-
sance des symboles.
39
Ensuite, il doit affronter cinq épreuves initiatiques dans
le labyrinthe du Manoir Absolu : franchir les flammes d’Or-
talos, boire l’eau de Llatalos, soulever la colline de Wertalo,
respirer l’air de Hiatalos et résister à Mootalos. Ces étapes
lui permettent de comprendre l’influence des éléments
sur son Ka-Soleil et d’appréhender comment résister aux
Nephilim et à leur magie. Une fois cette initiation termi-
née, l’initié doit trouver un Déchu et le forcer à quitter son
Simulacre. De sa réussite dépendra son ascension au sein de
l’Arcane et de l’obédience à laquelle il va appartenir par la
suite. L’échec à cette épreuve est souvent synonyme de mort.
Depuis quelques mois, une faction du Denier s’est inté-
ressée aux différents symboles laissés dans Jérusalem par les
Templiers. Un degré a été créé afin de les décrypter et de les
déchiffrer. Son but à terme est de redessiner ces symboles
pour se les approprier, dévier les jeunes Templiers de leur
route et les amener soit à leur perte soit dans les filets du
Denier afin de les retourner et en faire des agents doubles.
 Les Templiers
De nouvelles
sources
d’orichalque
La guerre avec
les Mystes
Longtemps, une relative paix a pu être observée entre
l’Épée et le Bâton. Mais depuis les Guerres de l’Apocalypse,
la donne a changé. Tubalcaan se rappelle encore vivement les
nombreuses trahisons des Mystères et leur alliance avec les
Déchus pour provoquer sa chute. Il n’a aucun remords à leur
faire payer, même des siècles plus tard. Il a donc demandé aux
Gardiens d’Orichalque de mettre la main sur de nouvelles
sources d’orichalque et de trouver des entrées vers l’Hadès,
afin d’obtenir des morceaux d’orichalque les plus purs pos-
sible. Son but est de forger le Véritable Bâton de pouvoir,
surpassant par sa puissance les anciens bâtons et capable de
dissiper un Pentacle d’un simple contact. De quoi faire avouer
à n’importe quel Déchu le moindre de ses secrets. Plusieurs
prospections sont en cours pour localiser ces entrées, qui ont
depuis longtemps été oubliées. Les Mystes, conscients de leur
importance, ont pris soin de les dissimuler. Des affrontements
entre les deux Arcanes Mineurs ont déjà eu lieu, surprenant
des Nephilim pris entre les feux des deux ennemis.
Les météorites
de Saturne
Depuis quelques années, des chutes de météorites, en prove-
nance de Saturne, donc de l’astre porteur de l’orichalque, se sont
mises à tomber de nouveau sur la Terre, comme si les Guerres
de l’Apocalypse avaient réveillé quelque chose dans le système
solaire. Certains pensent que l’Axis Mundi, l’axe du monde
occulte, s’est quelque peu décalé et se trouve désormais aligné
avec Saturne, ceci pendant une vingtaine d’années. La Milice
du Christ a rapidement mis en place ses pions afin d’investir
certains sites perdus au fin fond de l’ancienne Russie. Près du
lac Tchebarkoul, en Oural, un fragment de météorite est tombé
en 2013, laissant dans la glace un trou de près de huit mètres
de diamètre. Pour l’instant seulement cinq fragments ont été
remontés du fond du lac. Si au départ le Véritable Temple a pu
agir discrètement, sa présence commence à intéresser d’autres
membres du Bâton, notamment le Naute Poltine (voir le
40
Temple secret, Pilier suivant). Si le but de cette expédition n’a
pour l’instant pas été découvert, grâce à sa couverture d’expédi-
tion scientifique, il risque de ne pas rester longtemps caché.
Les morceaux de météorites ont rapidement été transfé-
rés dans un site secret des Gardiens d’Orichalque afin d’être
traités, raffinés et forgés en arme. La quantité récupérée est
suffisamment importante pour armer un tiers des Man-
teaux blancs du Véritable Temple. C’est donc beaucoup.
Le bailliage
Francia
Le Souffle du Dragon
(Pour plus de détails se reporter à la campagne Le
Souffle du Dragon, Livre 4 de Nephilim Légende)
Depuis les guerres occultes de la fin du Moyen Age, les so-
ciétés secrètes de Bretagne ont cessé de s’entredéchirer. Chacune
garda ses positions et le Temple décida de cacher ses connais-
sances sur le Dragon, tellement bien qu’il les oublia lui-même.
L’Ordre Ancien et Véritable du Temple a pu récemment
retrouver parmi les archives des documents faisant état de la
puissance du Dragon endormi en Bretagne. Pour le Bâton dis-
tancé par le Denier et la Coupe, chercher un moyen de reprendre
l’avantage est primordial. Et réveiller une telle entité en la contrô-
lant pourrait être un succès décisif. Il ne serait plus question
d’endormir la créature, mais de la dompter et de l’asservir.
Malheureusement, les différentes obédiences qui conti-
nuent de veiller sur les divers lieux de pouvoir de Bretagne
ignorent souvent l’origine de leur mission. Les choses avancent
donc très lentement et le Temple peine à se coordonner. Les
Chevaliers Kadosh, dirigés par l’intriguant Monseigneur,
viennent de prendre les rênes de cette opération. Il n’a encore pas
averti ses supérieurs de ces récentes avancées et compte profiter
de ce savoir perdu. En effet, il n’apprécie que très peu de Saint-
Brieux avec qui il a eu de nombreuses rivalités par le passé et à
cause de qui il n’a jamais pu gravir les échelons du Temple.
La recherche des
secrets fondamentaux
du Temple
Ce but est mis en scène dans la campagne dédiée à la fin
de ce livre.

Le Temple véritable
Les Dernières Minutes
de Jacques de Molay
Les Veilleurs du Temple ont découvert l’existence du testament
de Jacques de Molay, dissimulé dans un texte crypté, jalousement gar-
dé par le Naute de Saint-Brieux. Malgré de longues années à tenter
de le déchiffrer, le texte est resté hermétique. En 2015, un Chevalier
Mage tout juste adoubé a réussi à comprendre que le testament né-
cessitait des clés de décodage, indépendantes du document. Il a donc
commencé à chercher dans les autres textes de l’ancien Grand Maître
et a rapidement découvert que dans chacun de ses écrits, un extrait
était crypté et permettait de trouver une clé de lecture. Alertant ses
supérieurs, il a attiré l’attention du Naute. Celui-ci l’a immédiate-
ment nommé responsable d’une commanderie créée à cet effet : les
Dernières Minutes de Jacques de Molay. Située à Barcelone, au siège
des Archives de la Couronne d’Aragon (Archivo General de la
Corona de Aragon, ACA), elle a permis au Véritable Temple de
mettre la main sur vingt originaux de Jacques de Molay. Des textes et
des lettres sans trop d’importance a priori, mais qui ont déjà permis
de commencer à décrypter le testament du Grand Maître.
Tubalcaan
Après l’Apocalypse
Depuis son réveil, Tubalcaan a eu quelque peu du mal à
reprendre pied dans le monde occulte contemporain. Il ne l’a
montré à personne, pour ne pas nuire à son autorité et son
aura de Grand Maître. Après quelques semaines de repos, il
n’a pas eu le choix que de s’affirmer et de cacher ses faiblesses.
De plus, il n’a que très peu de souvenirs de ses vies passées.
Tubalcaan a beaucoup réfléchi aux raisons de sa chute
et de ce qu’il nomme a posteriori, sa dégénérescence. Il est
persuadé que tout est la faute de ses Ka-éléments qui ont pol-
lué son Ka-Soleil, le transformant en véritable monstre, trop
proche de ces Nephilim démoniaques qu’il voulait combattre.
Après la cérémonie de Black Creek, au cours de laquelle il
extirpa ces éléments impies, il redevient un simple humain.
Il a ensuite demandé aux Veilleurs de trouver des rituels per-
mettant de purifier son corps de toutes traces de Ka-éléments.
Dans cette optique, il s’est fait enfermer dans une Vierge de fer
aux pointes d’orichalque et s’infligea de nombreuses séances
de torture. Au cours de cette retraite, la volonté de Tubalcaan
pour asservir les Nephilim n’a fait que se renforcer. Sa haine n’a
cessé de croître. Plus aucun compromis ne sera possible avec les
Déchus, autre que leur destruction totale par le Bâton.
41
Les ombres de Tubalcaan
Après le rituel d’exorcisme de Black Creek, Tubalcaan a
capturé les Ka-éléments qui le composaient. La seule sépa-
ration effective fut celle avec l’Eïdolon, la partie de Ka-Lune.
Il utilisa les Ka-éléments récupérés pour les asservir défini-
tivement, comme il aurait dû le faire depuis le début, plutôt
que de tenter de les associer à son Ka-Soleil.
Chacun des quatre Ka-éléments possède aujourd’hui l’appa-
rence de Tubalcaan, sous l’aspect du jeune Templier avec qui il a
fusionné. Ces fantômes constituent de véritables clones du Grand
Maître, avec qui il garde un contact mental permanent et qu’il
peut diriger comme des pantins. Peu de personne sont au courant
de l’existence de ces fantômes et cela permet à Tubalcaan de don-
ner l’impression d’être omniprésent. Cela lui permet également
de s’exposer aux yeux de tous, de montrer qu’il ne craint personne
et qu’il est bien de retour, sans vraiment prendre de risque.
En plus d’avoir l’apparence du Grand Maître, les ombres
disposent également de capacités magiques liées à leur élément.
Ces capacités sont laissées à l’appréciation de
chaque Meneur, elles doivent juste être en rap-
port direct avec le Ka-élément. Par exemple,
l’ombre de Feu de Tubalcaan peut une fois par
jour cracher une flamme à 3 mètres maximum
et infligeant 3 degrés de dommages.
La traque d’Esméralda
Très inquiet de ses pertes de mémoire, Tubalcaan n’a
cependant pas oublié sa fascination pour la belle Esmé-
ralda (l’une des figures majeures de l’Alchimie, membre du
cénacle qui inventa la troisième Science occulte Nephilim).
Il pense qu’elle détient une partie de ses souvenirs, conscient
de la symbolique de l’eau et de la mémoire. Mais, s’il ne
l’avoue pas, Tubalcaan espère aussi retrouver l’Hydrim car
il n’arrive pas à l’oublier. Il s’imagine en faire sa compagne,
asservie et totalement à ses ordres, à l’image de ce qu’il ima-
gine comme avenir pour tous les Déchus.
Il a donc missionné un groupe de Manteaux blancs, placés
directement sous ses ordres pour retrouver la belle Gitane. Ces
derniers ont réussi à faire main basse sur une mine d’émeraude
en Zambie. Ils pensent pouvoir y retrouver le cocon d’Esmé-
ralda et l’obliger à se rendre. En corrompant les autorités, ils ont
pu s’assurer d’être tranquilles lors des fouilles. Ils touchent bien-
tôt au but et un groupe de Chevaliers Mages prépare un rituel
obligeant Esméralda à se rendre et à se soumettre à Tubalcaan.
 Les Templiers

Quelques conseils, archétypes, clichés

et inspirations pour mettre en scène
le Temple Véritable...
* Jouer les membres du Temple Véritable, c’est tout simplement se plonger dans une reconstitution
(fantasmée et réinventée) des rituels, des costumes et des pratiques des Templiers historiques !
* Ils se prennent pour les derniers chevaliers d’occident, prêts à mourir pour libérer la race blanche
et catholique des ignobles démons venus du fond des âges. Ils sont donc racistes dans le sens où ils
pensent être les derniers représentants d’une classe supérieure, d’une élite, seule capable de débarrasser
les humains du fléau des Nephilim.
* Ils se croient appartenir à l’élite de droit divin, une noblesse d’épée qu’eux seuls perpétuent. Chez le
Temple Véritable, être d’ascendance noble est un grand avantage pour progresser dans la hiérarchie.
* Ils aiment les rites médiévaux, en tout cas ceux qu’ils pensent recréer, comme le serment, l’adou-
bement, la justice de ban, le duel, l’ordalie, etc. Par ailleurs, ils pratiquent la torture qu’ils appellent la
question (mineure et majeure). Ils peuvent exécuter leurs victimes en mettant en scène des bûchers.
Ils valorisent une version idéalisée de la chevalerie comme la courtoisie, la parole donnée, l’honneur,
la gloire, le respect de l’adversaire, la foi (et donc le fanatisme), etc. Ils ne mettent jamais en pratique
les valeurs chrétiennes bienveillantes sauf entre eux. L’idéal monastique originellement attaché aux
Templiers historiques n’est à mettre en scène que dans la fixation qu’ont les membres du Temple
Véritable à vouloir éliminer les Nephilim, ainsi que la fraternité et la loyauté qu’ils ont pour leurs
frères Templiers Véritables.
* Ils affectionnent particulièrement les vieilles pierres, les châteaux forts, la chasse, l’héraldique, se
donnent du titre de noblesse entre eux, pratiquent le vouvoiement dans leur famille et ne mettent leurs
enfants que dans l’école privée catholique.
* Ils sont souvent monarchistes et royalistes, et leur engagement politique dans ce sens leur permet
de réaliser des rituels templiers sans être (trop) percés à jour.
* Jouez-les donc bravaches, combatifs, orgueilleux, colériques mais aussi aristos, mondains, hau-
tains, aux airs supérieurs et importants. Ils sont jusqu’au-boutistes, capables de respecter un pseudo
code de chevalerie, tiennent parole et sont prompts à accepter un duel d’honneur avec un Nephilim
et en respecter les règles.
* L’atmosphère des complots du Temple Véritable déclenchés par l’effet Rosenkreutz est celle de
l’intimidation, de la menace permanente, du chantage, de la dénonciation, de la lettre anonyme (nous
savons qui tu es), de l’offense, du duel au petit matin dans une rue déserte, de l’épée traînée sur le sol
projetant des étincelles, etc.
42

Le Temple véritable
Des PNJ
du Temple
Véritable
Les Frères
de Mauperthuis,
Manteaux Noirs
(Cette faction peut facilement être transposable dans
n’importe quel village ayant un vestige templier.)
Présentation
Les Frères de Mauperthuis sont une jeune obédience,
remise sur pieds avec la création de l’Ordre Ancien et
Véritable, sous l’impulsion des Veilleurs du Temple. Situé
au Temple de Bretagne, près de Nantes, cette obédience
tente de s’appuyer sur un fort héritage historique. Ancien
lieu de passage de pèlerins, l’ancienne commanderie y a
prospéré de longues années et de nombreux vestiges et
trésors ont été oubliés.
Son siège “symbolique” se trouve dans la crypte de la
chapelle Notre Dame de toutes Vertus, utilisée principa-
lement pour les cérémonies. Les Frères de Mauperthuis
disposent d’une grande demeure en retrait.
Son blason porte la croix du Commandeur de la ville.
Cette croix a perdu un bras, qu’un véhicule aurait brisé.
En fond, l’hermine évoque l’appartenance passée de la
ville au duché de Bretagne.
Mission en cours
Comme de nombreuses factions du Temple Ancien,
les Frères de Mauperthuis tentent de remettre la main
sur les anciennes possessions du Bâton. Des opérations
immobilières ont déjà permis de racheter la plupart des
anciennes terres du Temple. Une ancienne cave contenant
de nombreux vestiges vient d’être exhumée. Il semblerait
que la croix du commandeur, dont une partie a été brisée au
Moyen-Age aurait été en fait une relique puissante contre
les Nephilim, protégeant tout le village contre la possession.
43
Écuyer (9)
18/20 ans, Ka-Soleil 2
Jeunes Manteaux Noirs ignorants 4
Composés des enfants des Chevaliers, les
écuyers sont les fils des actuels Chevaliers.
Ignorant tout de l’Histoire Invisible, ils
pensent surtout faire partie d’un lobby local.
C’est à eux que reviennent les actions de
terrain, à savoir principalement menacer et
extorquer leurs voisins.
Frères (4)
30/40, Ka-Soleil 2
Manteaux Noirs chercheurs 5
Composés de passionnés de l’histoire du
Temple, ils ont rassemblé de nombreux textes
et plans sur l’occupation templière. Certains
d’entre eux commence à se poser des questions
sur leur groupe.
Chevalier (6)
50/60 ans, Ka Soleil 3
Manteaux noirs influents 6
Groupe hétéroclite, regroupant les personna-
lités influentes du village, on y trouve à la fois
des politiques, des patrons locaux et de riches
propriétaire. Très influents sur la région, ils
disposent de ressources importantes pour ce
qu’ils jugent prioritaire à leurs missions. Le
Commandant, maire du village, Jules Martin
fait ses rapports mensuels directement auprès
des Veilleurs du Temple.
 Les Templiers
Etienne de Montlouis,
Manteau Blanc
Chevalier connétable de l’Ordre souverain
des Chevaliers du Bec de Corbin,
Chapelain de l’Ordre
Résidant à Strasbourg, le jeune Etienne a très
vite gravi les échelons au sein de son ordre par
ses talents en occultisme. Capable de manier
les anciennes armes blanches, comme tous ceux
de son obédience, il est surtout connu pour
son savoir et sa maîtrise des homoncules. Sa
fascination malsaine pour les Nephilim l’oblige
à toujours avoir un homoncule avec lui. Il lance
régulièrement des opérations de capture afin
d’améliorer sa collection, enfin celle de son
obédience.
35 ans, Ka-Soleil 5
Manteau Blanc - Chapelain prodige 6
44
Claude Gahut,
Manteau Blanc
Chevalier banneret de l’Ordre
de la Croix Bleue, Maréchal
Situé à Nice, où il entraîne une vingtaine
d’hommes en permanence, le Maréchal ne
se lance jamais à l’aveugle dans une mission.
Ayant compris que les Nephilim ne pouvaient
se détacher totalement des liens de leurs
Simulacres, il a décidé d’en faire une force.
Pour favoriser la capture d’un Nephilim qui a
été repéré, il s’attaque d’abord à la famille de
son Simulacre : chantage, menaces, torture,
crime, etc. En effet, il les juge coupables d’aider
le Déchu qu’ils côtoient et de ne pas l’avoir
dénoncé. Il lui arrive de recruter certaines de
ces anciennes victimes une fois le Nephilim
éliminé.
45 ans, Ka-Soleil 5
Manteau Blanc, Commandant méthodique 5
 45

Pilier II

Le
Temple
Secret
 Introduction
& Histoire
Le Grand Plan a été un échec. Le Bâton est rompu. C’est là notre meilleure chance.

La chute de l’Arcane du Bâton qui a suivi la débâcle de l’Apocalypse n’a, paradoxalement, pas
été un mauvais calcul pour toutes les obédiences. À écouter certains hauts-dirigeants templiers,
on pourrait d’ailleurs voir ces événements comme une victoire, ou du moins une libération.
Certes, le Bâton est rompu, le Temple décapité, mais c’est une occasion inespérée de se dégager
de vieilles pratiques et idoles qui, jusque-là, entravaient sa glorieuse ascension.

L’Ordre Secret du Temple, ou Secretum Templum,
est un ensemble de fermes et d’obédiences unies par une
même conviction  :  vaincre les Nephilim ne pourra se
faire en suivant les méthodes ancestrales du Temple de
Vie, jugées inefficaces car trop timorées. Il faut porter
le combat au grand jour, unir l’humanité face au para-
site que représentent les démons immortels. Une union
sous la férule du Temple, bien évidemment… Mais pour
46
l’heure il faut se garder de répéter les erreurs du Temple
exotérique médiéval, tant que la suprématie effective de
l’Arcane n’est pas assurée. Le Bâton doit troquer l’occulte
pour le secret : si la guerre feutrée et symbolique n’a plus de
raison d’être, il faut cependant encore agir dans l’ombre,
car les agents des autres Arcanes, Mineurs comme Ma-
jeurs, sont puissants. Déclencher aujourd’hui une guerre
ouverte ne pourrait mener ces templiers qu’à leur perte.

Le Temple secret
Manipuler et manœuvrer les opinions publiques, les gouver-
nements, contrer leurs adversaires et se hisser au pouvoir, voilà
le plan du Secretum Templum. Alors aura lieu l’avènement
du projet G.P. – non le Grand Plan, mais la Grande Purge.
L’Ordre Secret du Temple vise donc ni plus ni moins
que le contrôle de la planète via la prise de pouvoir dans les
différentes instances étatiques et supra-étatiques. Le plus
inquiétant est qu’il semble plutôt en bonne position pour
parvenir à ses fins…
L’Effondrement
Suite aux Guerres de l’Apocalypse et aux bouleversements
qu’a connus le monde occulte, les fondations du Temple ont été
ébranlées. Puis la disparition du Grand Maître et du Baphomet
ont causé l’Effondrement : les piliers sont désormais désunis.
De ce champ de ruines, quelques Manteaux rouges ont compris
qu’ils pouvaient en tirer parti. Refusant la main tendue des Tra-
ditionalistes, regroupés au sein du Pilier du Temple Véritable,
qui désiraient rebâtir le Temple à l’identique et lancer coûte que
coûte la guerre totale prévue par le Grand Plan, ils décidèrent
de profiter de l’aubaine qui se présentait à eux. Lors d’un sym-
posium à Moscou, où il avait pris soin de n’inviter que ceux sur
qui il pensait pouvoir compter – de gré ou de force – le Naute
Vladimir Poltine, Grand Chevalier Égyptien de l’OHIRE,
une obédience du troisième cercle, exposa à ses frères les bien-
faits que l’Effondrement leur avait apportés.
Tout d’abord, c’était l’occasion de faire fi des traditions pous-
siéreuses et sclérosantes du Temple. Là où certaines obédiences
se pensaient encore liées par les valeurs chevaleresques héritées
de l’histoire, allant parfois jusqu’à considérer qu’un duel à l’épée
était la seule manière honorable d’engager un adversaire, Poltine
prôna un pragmatisme total. Le dessein du Temple est clair : dé-
truire les Nephilim et libérer l’humanité. Or, ces Immortels
ne s’encombrent pas de morale ou d’honneur lorsqu’ils asser-
vissent un corps ; la victoire passe donc par une guerre totale et
sans retenue. Les pertes humaines – civiles – pour déplorables
qu’elles soient, ne pourront être évitées.
Deuxième avantage selon Poltine, le monde occulte est per-
suadé que le Temple est à terre, quasi agonisant, et qu’il se terre
pour panser ses plaies. Le fait qu’à l’intérieur même du Temple
certaines obédiences en soient également persuadées n’est qu’un
écran de fumée supplémentaire et bienvenu. Ainsi, en faisant
profil bas, Poltine et ses alliés pourront prendre le contrôle sans
attirer l’attention et, quand les autres acteurs occultes se ren-
dront compte de leur erreur, il sera trop tard pour les stopper.
47
Qui sait pour Poltine ?
Presque personne !
C’est peut-être l’un des secrets les mieux gardés de
la planète : Vladimir Poltine, le chef suprême de la
Russie est aussi l’un des dirigeants les plus gradés
des Templiers. Donc ne vous laissez-pas influencer
par la description de ce Pilier. Du fait de son pou-
voir et de son importance dans cette organisation,
cette information peut paraître comme banale et
normale à la lecture de cette partie du livre. Mais
c’est bien le contraire qui prédomine aussi bien
dans le Pilier lui-même qu’à l’extérieur. Donc sauf
si vous souhaitez orienter autrement vos parties
de Nephilim, il est recommandé que ce secret le
reste aussi pour les PJ. Son éventuelle levée serait
considérée comme un événement majeur du
monde occulte, presque à l’identique de l’émer-
gence d’Arcadia, de la mort du Lion Vert ou de la
disparition des Ar-Kaïm.
Seules de très rares et très fidèles (ou menacées)
personnes sont au courant de la double nature de
Poltine, l’un des dirigeants les plus influents du
monde profane comme du monde occulte. Aucun
services secrets étrangers d’État comme de méga-
corps ou d’ONG n’ont pu percer cette double iden-
tité. Les journalistes qui enquêtaient trop près ont
été éliminés. Parmi les Nephilim, seules quelques
figures le savent. Chez les autres piliers, hormis
Tubalcaan, seuls les Manteaux rouges s’en doutent
ou en ont connaissance mais préfèrent se taire
sous peur de voir le Temple définitivement brisé
ou leur Pilier disparaître. Les instances supérieures
des autres Arcanes Mineurs comme les R+C et les
Synarques s’en doutent mais n’en ont pas la preuve.
Quant aux Mystères, ils s’en moquent.
Enfin, la disparition du Grand Maître semble une bonne
chose au dirigeant de l’OHIRE. Après tout, n’avait-il pas
conduit, au cours de ses incarnations, qu’à des échecs pour le
Grand Plan ? Son habitude de gouverner par compromis était
clairement une faiblesse ; le fait de conserver au sein du Temple
des obédiences trop fragiles et hésitantes, une erreur. Doréna-
vant, le bras qui tiendrait le Bâton serait fort et ne tremblerait pas.
Tous les participants du symposium ne partagèrent pas ce
dernier point de vue, mais ils gardèrent leurs réserves pour eux –
après tout, qui allait défendre un Grand Maître absent, peut-être
mort ? Pour le reste, soit par adhésion pleine et entière à ce nou-
veau dogme, soit forcés par un chantage soigneusement orchestré,
les participants décidèrent unanimement la reconstruction d’un
nouvel ordre, l’Ordre du Temple Secret. Ils acclamèrent Poltine
comme leur guide dans cette nouvelle ère et lui jurèrent allégeance.
Cet acte fondateur reste connu – en raison du site du symposium
et non sans ironie face à l’histoire – sous le terme de Perestroïka.
 Les Templiers
La Perestroïka
Guidés par la vision conquérante de Poltine, les diri-
geants de l’Ordre Secret du Temple durent décider d’une
nouvelle organisation  :  ils décidèrent d’abolir le double
système des bailliages et des commanderies. Il fallait donc
repenser la structure du Temple. Dans un souci d’effica-
cité et pour éviter autant que possible les guerres intestines
entre juridictions concurrentes, qui étaient le quotidien de
l’ancien Temple, une structure purement pyramidale fut
décrétée. Chaque obédience entrerait dans le giron et sous
la supervision d’une obédience du cercle supérieur, et au sein
des Manteaux rouges un triumvirat de Nautes prendrait les
décisions. Dans les faits, la direction du Pilier échoira à un
Poltine en position de force.
Les méthodes encouragées sont celles des services se-
crets : beaucoup de préparation et d’analyse en amont d’une opéra-
tion, puis un coup violent et rapide porté à la cible. Sur la première
phase, espionnage, pots-de-vin, intimidation, chantage, torture
sont les pratiques les plus employées : le Temple Secret ne recule
devant rien quand il s’agit de combattre les Nephilim. Certaines
obédiences sont spécialisées dans ces domaines ; il n’est pas rare
qu’elles passent ensuite la main à des obédiences spécialistes de la
« purge ». Celles-ci emploient des armes de guerre et mènent de vé-
ritables opérations commando dans un déchaînement de violence.
Lorsqu’il ne s’agit pas d’éliminer mais de prendre le contrôle,
le Temple Secret infiltre des régimes ou des organisations et
48
Étant donnée la difficulté de tout contrôler
en démocratie, le Temple Secret privilégie les
régimes autoritaires ou, à défaut, les gou-
vernements néo-fascistes. La Russie est, en
ce sens, le modèle à suivre. Diriger les États
sans la présence de contre-pouvoirs permet-
tra à terme d’utiliser les forces de l’ordre et
les forces armées dans la guerre déclarée aux
Nephilim. Les armes de destruction mas-
sive seront une garantie de la terreur face
aux pays trop attachés à la démocratie…
L’Ordre pourra également décréter des lois de
discrimination envers les Bohémiens ou les
personnes suspectes (gare aux métamorphes
trop voyants !) pour organiser des rafles et
une purge à grande échelle. Enfin, la déla-
tion encouragée permettra de repérer plus
facilement les « individus suspects » que sont
les Nephilim. En termes de règles, dans un
pays dirigé en sous-main par le Temple Secret,
baissez le seuil RK de 1 ou 2 degrés.
manœuvre dans l’ombre pour en prendre la direction. Parallèle-
ment, d’autres obédiences sont chargées de manipuler les foules
et les opinions en semant le chaos pour favoriser l’arrivée au pou-
voir d’hommes de paille ou de membres du pilier.
 49
Le Temple secret

Le Temple Secret en quelques notions clés

* Les membres du Temple Secret considèrent que le Temple, afin d’agir au mieux, doit se cacher et
s’infiltrer dans les plus hautes sphères des puissances qui dominent la planète. Ainsi, l’Arcane contrôlera
souterrainement tous les outils légaux et d’influence pour éliminer les Nephilim de la surface du globe.
* Ils sont dirigés par Poltine, le chef suprême de la Russie et ont ainsi accès à son immense fortune et
aux ressources de l’État russe.
* Ils se considèrent comme les plus efficaces et les plus meurtriers des Templiers. Tous les moyens
sont bons pour atteindre leurs objectifs.
* Froids, méthodiques, souvent obsessionnels, Ils sont machiavéliques et manipulateurs, sans aucun
scrupules ni morale. Ils utilisent toutes les techniques possibles des services secrets et des lobbies.
* Les autres Piliers du Temple les appellent volontiers les marionnettistes.
* Ils font fi du décorum médiéval et archaïque habituellement associé aux Templiers et sont beaucoup
moins repérables.
* Ils se recrutent principalement parmi les personnels et les adhérents des partis politiques dits « po-
pulistes », les groupuscules néo-fascistes, les agents secrets, les spécialistes de la sécurité, les merce-
naires, les gardes du corps, l’armée et les militaires membres d’unités spéciales, certains communicants,
cabinets de relations publiques, influenceurs, oligarques à la solde de Poltine, mafieux et trafiquants.
* Points forts
* Essentiellement l’immense richesse de Poltine et l’accès aux moyens d’influence et de coercition
de diverses branches cachées des services secrets russes.
* Un pragmatisme et un manque de scrupule qui les rendent efficaces.
* De grandes compétences et ressources en matière d’espionnage, de contre-espionnage et de
commandos d’action.
* Ils peuvent tirer de nombreuses ficelles dans les coulisses des plus grands cénacles de décision.
* Points faibles
* Ils sont liés à Poltine. Si celui-ci chute, le Pilier a très peu de chance de se maintenir debout.
* Ils ont perdu une bonne part du savoir occulte sur les Nephilim, leur sapience, les Sciences occultes.
* Ils ne possèdent que peu d’objets en orichalque et très peu d’homoncules.
* Ils sont surveillés de près par les services secrets de nombreuses puissances démocratiques ainsi que
par la Chine. Ils sont donc de fait obligés de participer au grand jeu de l’espionnage mondial, mobili-
sant ainsi de nombreuses ressources qui les éloignent de leur objectif premier contre les Nephilim.
 Traditions
Rites
d’admission
Le recrutement au sein du Temple Secret se fait de
manière traditionnelle. La particularité du Pilier est de
privilégier certains viviers : l’armée et les services secrets,
le monde politique et les groupuscules néo-fascistes.
Au sein de l’armée, les obédiences les plus violentes
cherchent des hommes entraînés au maniement des armes,
capables de monter des opérations coordonnées et possé-
dant déjà un sens fort de la hiérarchie. Les armes à feu et
armes de guerre sont grandement appréciées, et recruter un
Écuyer déjà formé en ce domaine est un gain de temps et de
moyens – et une manière de s’assurer que le futur Manteau
noir ne se révélera pas incapable d’actions de terrain mus-
clées. Les hauts gradés sont également une cible de premier
choix pour les recruteurs : s’assurer du soutien de l’armée
lors de la prise de contrôle d’un État est essentiel, et avoir des
hommes au sein de l’état-major est une garantie de réussite.
50
Les agents des services secrets sont encore plus recherchés
car ils incarnent les méthodes privilégiées par l’OHIRE et
son dirigeant (lui-même issu du KGB) : infiltrer, déstabili-
ser, noyauter et influencer les dirigeants politiques.
Les écoles de sciences politiques et les partis politiques
sont un autre terrain de recrutement prisé, bien que plus
hasardeux. En effet, les recruteurs doivent faire preuve d’un
discernement particulier lors de leur approche, non seule-
ment pour savoir qui est susceptible d’adhérer aux idéaux
du Temple, mais aussi pour être à même de deviner quels
sont ceux qui ont l’étoffe pour être les dirigeants de demain ;
recruter directement les dirigeants actuels est souvent trop
dangereux en raison de l’attention permanente qui leur est
portée par les médias et les autres acteurs occultes.
Enfin, les milieux néo-fascistes sont une porte
d’entrée facile pour les recruteurs ; ils fournissent
des recrues aux idéaux en accord avec l’idéolo-
gie du Temple Secret, aisément manipulables,
susceptibles de faire le coup de poing et de sou-
tenir un gouvernement à la solde de l’Ordre.
 51
LeLes
Temple
Templiers
secret
 Les Templiers
Même s’il est assez rare que ces recrues s’élèvent au-delà du
grade de Frère, elles assurent aux obédiences du premier
degré les plus zélées et violentes, une manne inépuisable de
membres ; la guerre contre les Immortels est bien souvent
coûteuse en vies humaines…
La cérémonie d’adoubement se déroule quant à elle selon
les rites ancestraux mais avec deux exceptions notables. Tout
d’abord, avec la disparition des commanderies, c’est un Che-
valier Croisé qui est désigné au sein de chaque obédience du
deuxième degré pour conduire la cérémonie. De plus, là où
normalement l’adoubement est prononcé « au nom du Grand
Maître », la plupart des obédiences ont été invitées à escamoter
cette précision. Seuls les Chevaliers Teutoniques et les obé-
diences qui leur sont directement affiliées conservent le rite
intact, sous l’impulsion de leur Grand Maître, Heinrich Zeller.
Symboles
Le Temple Secret respecte globalement l’iconographie,
les codes et les signes d’appartenance du Temple tradition-
nel tout en y portant une importance bien moindre que
d’autres Piliers. Le pragmatisme, là aussi, l’emporte sur
le décorum occulte. En revanche, les signes indiquant un
grade hiérarchique ou les hauts faits de guerre contre les Im-
mortels sont mis en avant et forcent le respect des membres.
De tous les symboles templiers, la lance est celui qui a la faveur
de la plupart des obédiences. La lance incarne en effet la volonté
irrépressible de combattre les Immortels et de porter la lutte
toujours plus loin. Les communications concernant la Grande
Purge sont quant à elles frappées de deux lances croisées.
L’un des signes propres au Temple Secret, et qui a essaimé
dans la plupart des obédiences qui lui sont inféodées, est le
svastika – plus connue sous le nom de croix gammée. Présente
chez des civilisations éparpillées sur l’ensemble du globe depuis
la protohistoire, elle intéresse le Temple Secret d’abord parce
qu’elle est considérée comme un symbole universel, marquant
ainsi la mission du Temple comme libérateur de l’ensemble
de l’humanité. À travers elle, le Temple s’affiche également en
champion du bien dans la lutte face aux Immortels : en sanskrit,
ce terme désigne un « groupe de personnes qui sont le bien ».
Elle reflète également l’impérialisme affiché par le Naute Pol-
tine et sa volonté de se dresser en maître incontesté du pays à
la tête duquel il s’est hissé, montrant ainsi un exemple éclatant
de réussite et la voie à suivre : ce symbole était en effet inclus à
l’iconographie de la Russie tsariste. Enfin, c’est un signe de
ralliement pour les groupuscules néo-nazis qui forment l’ossa-
ture de l’une des organisations-clés du Pilier : la Garde Noire.
52
Elle permet ainsi de reconnaître facilement, même hors du
Temple, des groupes a priori réceptifs aux idéaux de la Grande
Purge. Au final, le Temple Secret utilise de plus en plus une
croix templière modifiée pour qu’elle intègre les formes de la
croix gammée.
L’autre particularité du Temple Secret est l’utilisation de
médailles marquant les hauts faits dans la lutte contre les
Immortels. Sur l’impulsion des Chevaliers Teutoniques,
les Manteaux rouges du Temple Secret ont souhaité créer
un symbole fort favorisant l’émulation face aux Nephilim
et une marque de respect unanimement reconnue entre les
différentes obédiences. Ces médailles sont ainsi à la fois une
incitation à la violence contre les Nephilim et un élément de
cohésion renforçant l’unité du Pilier.
L’iconographie retenue pour ces distinctions
est celle de l’Ordre Impérial et Militaire de
Saint-Georges, Martyr et Victorieux, insti-
tué au XVIIIe siècle pour récompenser les
mérites militaires dans l’Empire russe. Elles
se composent d’une croix pattée en émail
blanc au centre de laquelle est représenté le
saint à cheval, terrassant le Dragon. Armes
de la ville de Moscou, elles évoquent bien
entendu avant tout le combat victorieux
sur le Mal que représentent les Nephilim.
Le ruban géorgien russe a cependant été
remplacé par un ruban, noir, blanc ou rouge
en fonction de l’exploit militaire. Ainsi, un
Manteau noir portant une croix à ruban
rouge forcera le respect, même parmi les
obédiences des deuxième ou troisième
cercles. À l’inverse, on attend d’un Manteau
blanc qu’il fasse honneur à son rang ; porter
un ruban noir ou, pire, ne porter aucune
médaille, risque de le faire passer pour un
parvenu ou un gratte-papier. Ce système,
s’il choque encore les Templiers les plus
anciens, attachés à la hiérarchie cloisonnée
et rassurante des obédiences, commence
cependant à s’imposer, notamment parmi les
nouvelles recrues. Et force est de constater
qu’il donne des résultats : les membres du
Piliers considèrent la chasse aux Immor-
tels et à leurs alliés comme un honneur, un
devoir et parfois même comme une compé-
tition, et les persécutions contre les Bohé-
miens s’intensifient effectivement dans bien
des pays…

Le Temple secret
L’attribution des médailles est de la compétence du Tribu-
nal de la Sainte-Vehme. Le ruban noir s’obtient après un coup
porté aux Bohémiens. Le ruban blanc indique que le Tem-
plier s’est confronté victorieusement à un Immortel et a réussi
à le chasser d’un Simulacre. Le rouge est quant à lui un exploit
rare : le Templier a réussi à détruire totalement un Immortel ou
à le capturer pour en faire un homoncule. Des galons sur les ru-
bans peuvent enfin indiquer des exploits réitérés. Évidemment,
ces principes ne sont qu’un guide indicatif. Le Tribunal est seul
juge et en droit de considérer, par exemple, que l’élimination
d’un camp rôm complet vaut bien un ruban blanc.
Les structures
du Pilier
Deux obédiences du troisième degré ont combiné leurs forces
pour donner naissance à l’Ordre Secret du Temple : l’OHIRE
et l’Ordre des Chevaliers Teutoniques. Avec la secte Bianética
comme alliée, ils forment le cœur du pouvoir du Temple Secret
et leurs maîtres respectifs le Triumvirat à la tête du Pilier.
NB  :  Celui-ci respectant une hiérarchie pyrami-
dale, chacune des obédiences du troisième cercle est ici
accompagnée de ses obédiences et Fermes liges.
L’Ordre Hermétique et
Indissoluble du Refuge
Égyptien (OHIRE)
Obédience 3e degré
Suite à la débâcle du Temple exotérique au XIVe siècle,
le Grand Maître comprit qu’il fallait doter le Bâton d’un
réseau d’espions. Il créa alors cette toute nouvelle obédience
qui sut si vite se rendre indispensable qu’elle se hissa rapide-
ment au troisième degré – après tout, des espions ne pou-
vaient être réellement efficaces qu’en ayant accès aux plus
importants secrets de l’Ordre.
Ses membres furent choisis parmi des Templiers réfu-
giés auprès des « Égyptiens », terme désignant alors les
Bohémiens ; ces Templiers y avaient appris de nombreux
mystères sur le monde magique et compris que la réussite du
Grand Plan passerait par la destruction des Arcanes Ma-
jeurs. Ils y avaient également cultivé les premières graines de
la haine qu’ils éprouvent depuis envers les caravanes bohé-
miennes alliées des Nephilim.
53
Bien que restreinte en effectifs, cette obédience est l’une
des plus puissantes. Chacun de ses membres possède en
effet un réseau de Fermes et de relations haut placées qui
lui offrent les ressources et le pouvoir nécessaires à l’accom-
plissement de sa mission. Leur entraînement poussé et leurs
techniques de dissimulation leur permettent aussi d’être
les espions les plus efficaces au monde, loin devant les plus
grands services de renseignements de la planète.
Treize Chevaliers Égyptiens dirigent les différentes
branches de l’obédience, nommées « caravanes », et en
leur sein est choisi le Grand Chevalier qui en prend la
tête. Depuis que le Grand Maître de l’époque avait chargé
l’OHIRE de faire tomber le bloc de l’Est durant la guerre
froide, la Russie et ses anciens satellites sont devenus le bas-
tion de l’obédience. La mafia russe est tombée dans le giron
de l’Ordre et le Chevalier en charge de la caravane russe est
systématiquement celui qui en est élu Grand Chevalier.
Les membres les plus talentueux de l’OHIRE
ont porté l’art de la dissimulation, du camou-
flage et du déguisement à un degré inégalé.
Or, si leur entraînement et leurs moyens hors
du commun expliquent en grande partie leurs
exploits, ils sont insuffisants pour comprendre
certaines techniques qui confinent au surnaturel.
Et pour cause : de leur longue retraite chez les
« Égyptiens », les Chevaliers de l’Ordre ont si
bien appris à les connaître qu’ils ont réussi à
percer une partie du mystère qu’est la Brume, cet
élément qui fait des Bohémiens des êtres presque
magiques. Même s’ils ignorent son origine et
de quoi il s’agit exactement, ils sont parvenus
à l’utiliser à leur avantage en volant à quelques
Bohémiens leur Brume : même si le processus
est extrêmement délicat, imparfait et soumis à
des conditions si particulières qu’il en reste très
rare, notamment parce que bien peu de leurs
victimes survivent suffisamment longtemps pour
parachever le rituel de torture et de transfert,
l’Ordre possède néanmoins quelques Chevaliers
des Brumes. Ceux-ci sont capables de rendre
invisible un objet ou eux-mêmes, d’effacer de la
mémoire d’un homme une information précise,
voire de dissimuler leurs traits sous un masque
trompeur. Seul le Grand Chevalier sait qui ils
sont et comment les contacter ; la seule autre
personne au courant de ces pratiques est le
Baron de Nephtys, grade dévolu au maître des
savoirs occultes au sein de l’obédience, qui est le
seul à connaître le rituel du vol de Brume.
 Les Templiers
L’actuel Grand Chevalier est le Naute Vladimir Pol-
tine, et sa position exotérique lui a permis, si besoin était,
d’ajouter à la puissance de l’OHIRE toutes les ressources
du FSB (descendant du KGB). Plutôt que d’installer le siège
de l’obédience au Kremlin, il a étrangement décidé de le
maintenir sur le site choisi par son prédécesseur : un ancien
goulag au cœur de la Sibérie aménagé en base militaire de
lancement d’ogives nucléaires.
Cette obédience est le cœur politique du Pilier ; elle est
l’instrument par lequel le Triumvirat compte prendre le
contrôle des États et diriger le monde vers la Grande Purge.
Telle une gangrène, elle s’étend dans les différentes strates de la
société et prépare l’accession au pouvoir de ses hommes. Elle a
également à charge de fournir le Pilier en moyens, qu’ils soient
financiers ou matériels, et possède à ces fins de nombreuses
Fermes, qui sont ses leviers pour agir sur le monde profane et
illustrent la diversité de ses activités. Il est extrêmement rare
en effet que l’OHIRE intervienne à découvert, et suivre ses
actions revient à observer les mouvements de ses Fermes.
COMPLOT : le leurre Mickey Ace
En 2017, l’OHIRE signa un véritable coup d’éclat en faisant
gagner le candidat de leur choix aux élections présidentielles
américaines – personne ne vit le coup venir, et ce n’est qu’après
son investiture que certains acteurs occultes comprirent le dan-
ger de la situation. Tout cela n’est pourtant qu’une campagne de
désinformation savamment orchestrée par Poltine.
Depuis des années, lui et ses hommes forgent des rela-
tions avec les grands oligarques de la planète, entrant régu-
lièrement en compétition avec le Denier dans ce jeu d’échecs
à l’échelle planétaire. Leur but est de s’assurer le soutien et la
bienveillance, ou du moins la neutralité, de ces grandes for-
tunes le jour où ils prendront le contrôle de la planète, ainsi
que de faire peser les lobbies en leur faveur lorsque certains
États jugent que le Kremlin a passé les bornes. Le magnat
Mickey Ace est ainsi tombé sous le charme du dirigeant
russe (et des membres féminins du FSB se faisant passer
pour des escort girls) au cours de ses voyages. en russe) est quasiment devenu un mythe, mais un mythe
Ace en conçut un jour une nouvelle lubie : à l’image de
son ami russe, il désirait lui aussi devenir président. Suite
à une campagne improbable, mais soutenu par le Vrai
Temple qui pensait voir en lui le candidat idéal pour semer
le chaos nucléaire préconisé par le Grand Plan, il se retrouva
intronisé par son parti, aidé en sous-main – et parfois à son
insu mais non sans laisser de traces – par la caravane locale
de l’OHIRE ; et contre toute attente, il remporta l’élection.
54
La Milice du Christ, obédience du Vrai Temple qui
considère l’Amérique du Nord comme sienne et qui a encore
la mainmise sur l’administration américaine, s’affola lorsque
l’une de ses divisions, à la tête du FBI, découvrit les collusions
entre leur nouveau champion et Poltine. Elle qui pensait
contrôler Ace craignit d’avoir misé sur la mauvaise personne.
Contacté par ses homologues, Poltine nia simplement en bloc
et assura la Milice du Christ qu’il ne cherchait pas à leur da-
mer le pion sur leurs propres terres. Cependant, le FBI accu-
mula des preuves et Ace se vit forcé d’en congédier le directeur.
L’affaire n’est toujours pas close et le doute plane pour savoir
quel Pilier détient réellement le pouvoir aux USA…
L’OHIRE, de son côté se réjouit, non de contrôler Ace, car
elle s’est contentée de l’inspirer et de favoriser son accession à la
Maison Blanche pour brouiller les cartes, mais simplement en
raison du chaos qu’il cause de son propre chef : tensions occultes,
intérieures et surtout internationales. Cet écran de fumée est par-
fait pour que l’obédience puisse avoir les coudées franches pen-
dant que tous les projecteurs sont braqués outre-Atlantique…
La Bratva, ferme
La mafia russe, ou Bratva, s’est grandement développée
après la chute du bloc de l’Est et a rapidement pris une enver-
gure internationale grâce à la désorganisation totale de la Russie
et de ses anciens États-satellites dans les années qui ont sui-
vi : c’était un terreau parfait pour se tailler un empire du crime.
De nombreux soldats démobilisés et anciens agents du KGB
ont ainsi bâti leurs propres organisations mafieuses, leur insuf-
flant des méthodes encore plus violentes qu’habituellement
dans ce genre de groupes criminels. Or, bien qu’apparemment
indépendants les uns des autres, ces groupes mafieux ont en réa-
lité prêté, contraints et forcés, allégeance à un homme : Alexeï
Kourotchenko. Ce dernier a en effet réussi à s’imposer grâce à
d’importants moyens financiers, aux ressources de l’OHIRE
et… à ses pouvoirs de Chevalier des Brumes.
Il a été et reste l’un des atouts de l’OHIRE, et seul Pol-
tine et quelques hommes de confiance savent que cet homme
existe ; dans les milieux mafieux, « Paúk » (« L’Araignée »
avec lequel il faut compter, car ceux qui ont tenté de le trahir
sont immanquablement morts de manière prématurée et
spectaculaire. Il dirige donc dans l’ombre cette constellation
mafieuse, la plupart des groupes ne comprenant même pas
à qui ils obéissent réellement ; certains savent juste avoir des
dettes envers un groupe plus puissant, d’autres se sont sou-
mis par peur de représailles suite à une démonstration de
force particulièrement impressionnante, et d’autres encore
 55
Le Temple secret

sont tellement fascinés par le personnage qu’ils souhaitent
juste se placer du côté des vainqueurs.
Cette mainmise du Temple sur la mafia datant des
années 1990, avant l’Effondrement, les autres Nautes sont
au courant que la Bratva est la main de Poltine ; cependant
ce dernier a toujours pris soin de dissimuler par quel inter-
médiaire il dirigeait l’organisation, allant jusqu’à lancer des
leurres pour tromper ses anciens alliés. Il a ainsi par exemple
mis en scène la promotion d’un réalisateur de films X à la
tête de la mafia, ce qui a valu à ce dernier de devenir la cible
des autres Piliers après la Pérestroïka ; pendant ce temps,
Paúk peut tranquillement faire son œuvre.
La mafia russe possède un champ d’action très large, allant
du jeu organisé à la « protection forcée », mais elle repose essen-
tiellement sur le trafic de trois produits illégaux : les stupéfiants,
les armes et les prostituées. Les stupéfiants sont l’une des prin-
cipales mannes financières de l’OHIRE ; les armes permettent
d’alimenter les différents groupes terroristes intégrés aux plans
du Temple Secret, et bien entendu de fournir les obédiences elles-
mêmes ; la prostitution quant à elle, outre son côté lucratif, offre
à Paúk des yeux et des oreilles indiscrètes. En effet, si la grande
majorité des filles sont de simples prostituées, certaines sont des
call-girls de luxe appelées à se rendre parfois chez des hommes
influents. Bien qu’elles ne sachent rien du monde occulte, leur
proxénète reçoit parfois l’ordre de leur faire accomplir un « menu
» service : espionner une conversation, obtenir une confidence,
copier un disque dur, dérober un objet, verser une drogue dans
un verre, voire discréditer un homme politique gênant… Il se
murmure dans les milieux occultes les mieux informés que c’est
ainsi sur l’ordre de Paúk qu’un ancien candidat à la présidence
française aurait été mis hors-jeu ; en dehors du Temple Secret,
personne n’a compris que l’opération était censée profiter au
parti « Nous D’Abord » (NDA) dirigé par l’OHIRE.
Enfin, il est à noter que la Bratva s’exporte très bien : elle
concurrence avec succès les mafias italiennes et irlandaises
aux États-Unis, considère l’Europe Centrale comme un ter-
ritoire acquis et se trouve fortement impliquée dans le trafic
de passagers clandestins en Europe de l’Ouest. Elle s’allie éga-
lement des groupes locaux, telle la mafia corse. La Bratva a
ainsi acquis le surnom de « pieuvre russe » à travers le monde.

Synopsis
Devant la réticence de la France à succomber aux mains du Temple, la Bratva a été activée afin de fournir
à la mafia corse des moyens financiers et matériels pour ainsi graisser des mains et faire élire à la tête
de l’assemblée insulaire des indépendantistes. Ainsi l’OHIRE espère miner l’unité de l’État français et
donner à ses politiciens du grain à moudre ; cette diversion doit permettre de placer quelques hommes
supplémentaires dans la haute administration.
Vos Nephilim pourraient se retrouver pris dans ces machinations si l’un des proches de leurs Simulacres
- voire leur Simulacre - était Corse, et voyait arriver à sa porte un petit groupe d’hommes bien habillés et
porteurs de quelques centaines d’euros pour acheter son vote aux prochaines élections. Bien évidemment, ils
s’assureront de la réalisation de cette tâche et mieux vaut éviter de les tromper. Ils confient alors un bulletin
de vote en précisant expressément que c’est celui qu’il faudra impérativement utiliser le jour des élections ;
l’un des leurs participera au dépouillement et saura repérer les bons bulletins, précisent-ils en repartant.
Pourtant, rien ne semble distinguer ce bulletin ; mais en vision-Ka, un Nephilim peut découvrir un numéro
inscrit en filigrane, fine trace de Ka-Lune.
Retrouver les mafieux ne sera pas évident, mais le jour du scrutin il sera possible d’assister au dépouillement et de
repérer un homme aux lunettes étranges passer entre les tables et cocher, dans son coin, une petite liste de noms
correspondant à des chiffres. Ces lunettes et les bulletins ont évidemment été fournis par l’OHIRE à la Bratva
comme une « nouvelle technologie » ; l’ensemble a été réalisé avec les connaissances et le laboratoire alchimique
d’un homoncule que possède l’obédience.
En remontant la piste, à commencer par l’observateur du bureau de vote, les joueurs peuvent être amenés à
s’infiltrer dans les milieux mafieux de l’île ; de là, ils obtiennent un contact avec les hommes de la Bratva qui
viennent récupérer les artefacts. Ceux-ci sont chargés d’escorter un Frère Porte-Glaive, le « technicien » qui doit
veiller sur la « nouvelle technologie » en question. Le combat semble alors inévitable face aux Russes ; quant au
Templier, le faire parler sera plus compliqué qu’avec le mafieux corse. De là, vos joueurs peuvent être amenés à
essayer de libérer l’homoncule qui a servi à forger ces artefacts ; ils peuvent également avoir envie d’enquêter sur
le réseau corse de la Bratva et ses connexions à la pègre locale pour tenter de couper l’un des multiples tentacules
de la « pieuvre russe » ; ils peuvent enfin décider d’une investigation dans l’assemblée de l’île pour comprendre
les tenants et les aboutissants de cette manœuvre - et peut-être empêcher l’alliance entre les indépendantistes et
les élus du NDA lors de l’élection du président de l’assemblée…
 Les Templiers
Aleph, ferme
La secte millénariste Aum Shinrikyo (littéralement « En-
seignement de la vérité suprême d’Aum ») a été le cheval de
Troie du Temple au Japon ; contrées traditionnellement sous le
contrôle des R+C, les îles nippones intéressent en effet le Bâton
pour plusieurs raisons. Il a en effet d’abord envie de prendre sa
revanche, car lorsque les R+C se sont emparés de l’archipel au
début du XXe siècle, ils ont fait mordre la poussière aux agents
infiltrés du Temple. C’est aussi un défi, l’Asie ayant toujours été
un continent difficile d’accès pour un Temple construit sur une
imagerie catholique ; celle-ci n’a que peu prise sur des hommes
de culture hindouiste. Enfin et surtout, le Japon est une terre
magique, où dorment d’anciens et d’étranges Nephilim – les
Kamis. Et le Bâton se pense le seul apte à empêcher leur éveil, de
préférence de manière définitive…
Aum Shinrikyo fonde son crédo sur un syncrétisme
entre l’hindouisme et l’apocalyptisme chrétien, formant ain-
si un pont naturel entre les croyances du Temple et celles de
l’Asie. L’un des symboles principaux de l’hindouisme n’est
d’ailleurs pas non plus pour déplaire à la branche dure du
Temple : Ganesh, le dieu du Savoir à la tête d’éléphant, est
en effet représenté par le svastika…
L’OHIRE a ainsi infiltré la secte dès la fin du XXe siècle en
lui fournissant, par l’intermédiaire de la mafia russe, des armes
pour qu’elle accomplisse son œuvre terroriste ; les plans du gou-
rou Ashiva ont pu être mis à exécution et de nombreux attentats
ont été commis contre les intérêts R+C. La secte s’est également
implantée en Russie et y a installé sa base arrière, consciente que
la réaction de ses adversaires serait violente. Et de fait, la justice
japonaise, aux mains des R+C, a enquêté sur les attentats et a
réussi à faire condamner la secte, lui faisant perdre son influence.
Elle s’est alors scindée en deux mouvements en 2007, tous deux
rejetant officiellement les pratiques terroristes.
Le premier, Hikari no Wa (« le Cercle de Lumière »,
référence évidente au soleil si cher aux R+C) est une tentative
de la Coupe pour récupérer le mouvement ; toute surveillance
judiciaire a d’ailleurs étrangement été levée sur cette secte…
Le second, Aleph, reste noyauté par l’OHIRE et, bien que
surveillé, diminué et décapité, tente de jouer son va-tout : il a
négocié une alliance avec la puissante et mystérieuse Triade
chinoise pour venir à bout de la domination de la Coupe et des
Kamis. Paúk est à cette occasion personnellement intervenu
pour négocier avec les maîtres occultes chinois, faisant jouer la
proximité de leurs mafias respectives comme argument pour
sceller l’alliance. Ainsi, leur première opération commune en
2011 fut un succès retentissant : tandis que le Temple sabotait
discrètement un réacteur nucléaire, la Triade suscitait
56
magiquement un tsunami, et Fukushima détruisit une partie
de la terre magique des Kamis et ébranla le pouvoir en place.
Forts de ce succès – la catastrophe ayant été considérée
comme un accident et Aleph n’ayant donc pas été inquiétée –,
les deux alliés préparent un nouveau plan : le réveil du Mont
Fuji devrait être à même de faire trembler Tokyo et de para-
chever la méfiance de la population envers les dirigeants R+C
qui n’auront su empêcher ce désastre. Il sera aussi une catas-
trophe pour les champs de la Terre si singuliers en ces lieux,
pour la riche vie magique qui s’y déploie et pour les Kamis
assoupis sous les cerisiers en fleurs ; à moins que vos Nephilim
parviennent à déjouer le complot…
L’Ordre du Saint Office
Obédience 2e degré
Derrière cette appellation anodine se cache l’une des nou-
velles obédiences de Manteaux blancs souhaitées et mises
en place par Poltine ; c’est également une véritable révolution
culturelle pour le Temple.
Le Saint Office est une institution plus connue sous le nom
de Sainte Inquisition, celle-là même qui a instruit le procès du
Temple exotérique au XIVe siècle et fait chuter Jacques de Mo-
lay et ses hommes. Si son prolongement historique constitue
aujourd’hui une congrégation vaticane, certainement infiltrée
par le Denier, l’aura de terreur dont son nom est entouré a ame-
né l’OHIRE à utiliser son image à son profit. En effet, tous les
Templiers ont en tête les bûchers auxquels leurs ancêtres ont été
condamnés ; les Inquisiteurs permettent ainsi de régner par la
terreur. Cette « police politique » interne au Pilier, imaginée à la
manière d’un Guépéou ou d’une Gestapo, Poltine en avait déjà
proposé le projet aux anciens dirigeants de l’Ordre du Temple.
Les plus traditionalistes des Nautes avaient cependant été hor-
rifiés à l’idée à la fois d’abandonner une certaine liberté de pen-
ser au sein du Temple, mais aussi de bafouer ainsi la mémoire
de Jacques de Molay et l’histoire du Bâton. Une fois libre de ses
mouvements, Poltine a donc mis son projet à exécution.
Le tout jeune Ordre du Saint Office regroupe des tem-
pliers triés sur le volet pour leur dévouement sans tache et
leur foi aveugle dans les ambitions du Temple Secret ; de
grandes capacités d’analyse et des connaissances poussées
en psychologie et politique occulte achèvent le portrait d’un
inquisiteur typique. Malgré un cloisonnement normale-
ment hermétique entre les trois composantes du Pilier et
bien que dépendant de l’OHIRE, l’ordre est habilité à en-
quêter dans toutes les structures du Temple Secret, et ses

Le Temple secret
membres sont choisis au sein de n’importe quelle obédience.
C’est à la fois un honneur et une promotion que de se voir
proposée une intronisation dans le Saint Office.
Malgré la taille très restreinte de cet Ordre – on mur-
mure qu’il ne compterait qu’une dizaine d’hommes –
chaque membre du Temple Secret a toujours l’impression
que le moindre de ses faits et gestes est épié et que le moindre
pas de côté est un danger qu’il vaut mieux éviter de risquer.
L’Ordre des Croisiers,
Obédience 1er degré
L’ordre des Chanoines réguliers de la Sainte Croix, plus
connu sous le nom d’Ordre des Croisiers, est un ordre de Man-
teaux noirs assimilable à une sorte de club privé regroupant les
dirigeants des partis d’extrême droite du monde. L’immense ma-
jorité de ses membres sont des frères Templiers qui considèrent
qu’ils appartiennent à une confrérie privée, un club initiatique
où ils pensent œuvrer pour le bien de l’humanité et cultiver leur
réseau de relations. Ils n’ont pas une connaissance approfondie du
monde occulte mais sont persuadés du contraire : les dirigeants
de l’obédience prennent soin de leur faire croire qu’ils ont toutes
les cartes en main, et qu’ils sont donc plus aptes que les autres à di-
riger les États, plus aptes à cerner les vrais dangers qui menacent
l’humanité. Ils doivent garder le secret sur ces connaissances
cependant, car elles les exposeraient à des représailles ; il leur faut
donc agir dans l’ombre, guider les peuples sans qu’ils soient infor-
més de la vraie raison d’être de leurs décisions. Leurs adversaires
politiques et les médias les conspuent ? C’est qu’ils ne savent pas,
ou pire, qu’ils sont eux-mêmes manipulés par les forces obscures
que l’Ordre se doit de combattre : les théories du complot peuvent
expliquer tant de réactions à l’encontre de l’ordre…
Les Frères Croisiers pensent ainsi savoir que des démons
s’incarnent dans des hommes pour détruire l’humanité. Cer-
tains peuples ne sont d’ailleurs plus vraiment humains, ayant
été depuis trop longtemps souillés par l’engeance démoniaque ;
c’est la raison profonde pour laquelle les Frères préfèrent parler
entre eux de « races inférieures », et pensent que la supériorité des
Aryens doit s’affirmer, car eux seuls sont encore totalement purs.
Il leur faut également s’assurer de rester purs eux-mêmes ; l’ordre
leur impose alors des retraites contemplatives où ils passent leur
temps à méditer pour tremper leur âme et la rendre inflexible.
Les Chevaliers Croisiers sont quant à eux au fait des réalités
occultes ; ils n’occupent pas - ou plus - de poste sur l’échiquier
politique, se sont retirés dans les quelques monastères contrôlés
par l’ordre et sont en charge du recrutement des Écuyers et de
57
l’endoctrinement des Frères. Leurs rangs sont composés en par-
tie d’anciens Frères dont la carrière politique a dû être interrom-
pue, que ce soit en raison d’une condamnation trop stigmati-
sante ou d’une expérience trop concrète des réalités occultes ; les
autres Chevaliers sont des membres d’autres obédiences blessés
et diminués physiquement qui ont désiré transmettre la flamme
et continuer le combat même loin du terrain des opérations. Ils
bénéficient tous d’une formation en manipulation mentale pro-
curée par des instructeurs de la Bianética.
L’ordre est divisé en quatre grandes provinces géogra-
phiques, les Frères y étant formés selon les spécificités poli-
tiques des régions en question : on ne prend pas le pouvoir de
la même manière en Europe ou en Amérique du Sud. Ainsi,
des monastères sont présents sur ces deux continents ainsi
qu’en Amérique du Nord et en Asie. Une branche des Croi-
siers a essaimé au Congo.
En Europe c’est le couvent de Sainte-Agathe, aux Pays-
Bas, qui sert de siège à l’obédience. Retiré dans la campagne
hollandaise, il abrite un centre important de formation et de
méditation. Il est aussi un musée où se trouvent les collections
d’art des plus petits monastères ; parmi ces objets, on trouve
parfois des artefacts occultes amassés mais souvent oubliés.
Il est aussi à noter que sainte Agathe de Catane,
la sainte patronne du monastère, a parfois
été assimilée à Isis. Malgré leurs multiples
investigations, les Templiers n’ont jamais
trouvé le moindre lien entre leur monastère et
les Mystères d’Isis et ont conclu à une simple
coïncidence. Mais s’ils étaient passés à côté d’un
indice et qu’il s’avérait que l’Arcane de l’Épée
exerce un contrôle, même infime, au sein du
monastère, cela pourrait s’avérer potentielle-
ment désastreux pour le Temple Secret…
L’ordre compte enfin une antenne au Vatican, composée
uniquement de Chevaliers dont la tâche est d’assurer les rela-
tions « diplomatiques » entre le Temple Secret et le pape ; la
cité vaticane est une fourmilière de sociétés secrètes jouant
les unes contre les autres, le Denier y est puissant et elle est
souvent assez proche des idéaux traditionnalistes du Vrai
Temple. Or l’OHIRE ne compte pas laisser les mains libres
aux autres Piliers et cherche ainsi à occuper le terrain par l’in-
termédiaire de son obédience lige. La neutralité du Saint-Siège
lors des années noires laisse aux Croisiers l’espoir de pouvoir
de nouveau infléchir l’Église en leur sens.
 Les Templiers
La Fraternité ΔΓ (Delta Gamma), ferme
ΔΓ est l’un des traditionnels regroupements de jeunes étu-
diants américains qui cohabitent sur les campus des universités.
Implantée dans plusieurs villes, cette jeune fraternité a vu le jour
à Tuscaloosa (Alabama) il y a une quinzaine d’années, en réac-
tion aux événements du 11 Septembre. Attirant la frange la plus
extrême des étudiants, elle pourrait être vue comme un simple
ramassis de racistes néo-nazis en mal de sensations fortes. Elle
organise ainsi, entre deux soirées de beuverie, des actions coup-
de-poing la nuit en s’en prenant à ceux qu’elle considère ne pas
être de « bons Américains ». Elle soutient également activement
la NRA, ainsi que le nouveau président en poste.
Le nom ΔΓ n’est pas innocent : le Δ indiquant le chiffre
4 en grec, la fraternité affiche secrètement les quatre Γ de la
croix gammée. Liée étroitement au KKK, elle est actuelle-
ment dirigée par Donovan Chander, un étudiant en agrochi-
mie, grand sportif et sûr de lui. Il a été approché l’an dernier
par un Frère Croisier lui intimant l’ordre de tenir la frater-
nité prête à se débarrasser des personnes qu’il lui indiquerait.
La première réaction de Chander fut de se débarrasser de
l’intrus par la violence, mais lorsque le Templier lui expliqua
qu’il pouvait lancer sur les réseaux sociaux la preuve, arbre
généalogique à l’appui, qu’il avait un peu de sang noir dans les
veines, l’étudiant se figea. Sa réputation et son influence n’y
survivraient pas ; d’ailleurs, ses « frères » risquaient même de
réagir de manière disproportionnée à son encontre… Acculé,
Chander accepta le marché, d’autant qu’il reçut l’assurance
que ces victimes seraient des cibles que ΔΓ ne rechignerait pas
à éliminer. Depuis, il reçoit parfois un message ne contenant
qu’un simple nom assorti d’une photographie ; dans les jours
suivants, un Arcane Mineur ou un Nephilim perd un allié,
souvent un immigré ou un Afro-Américain, retrouvé roué de
coups mortels au fond d’une ruelle.
Nous D’Abord, ferme
Ce parti politique français est passé en quelques années
du statut d’extrême droite marginale à celui de grand parti.
Opposé à la construction d’une Europe forte aussi bien qu’à
l’immigration, partisan d’une restriction des libertés telles
que celle de la presse, prônant le rétablissement de la peine
capitale, bienveillant envers Poltine sur le plan international,
Nous D’Abord (NDA) fait ouvertement le jeu du Temple
Secret. Ce dernier possède en effet quelques membres au
sein des organes dirigeants du parti ainsi que des informa-
tions suffisamment compromettantes sur les autres pour
que NDA soit sa marionnette et l’un des principaux vec-
teurs de son idéologie en France.
58
Bien qu’ayant échoué à placer l’un des siens à la tête du
pays pour l’instant, ce parti continue son travail de sape et
de préparation à la Grande Purge. Il a ainsi réussi à diriger
quelques villes de taille moyenne et à faire élire des députés à
l’Assemblée nationale et au Parlement européen. Parmi ces
derniers, Dorian Dupipo est à la tête d’un groupe parlemen-
taire réunissant les extrêmes droites européennes.
Dorian Dupipo,
parlementaire,
Frère Croisier
Dupipo est l’un des hommes les plus bruyants et
forts en gueule de la scène politique française. Ayant
fondé sa popularité sur son opposition à toute
forme d’avancée sociale, une gouaille et un bagout
indéniables et des slogans anti-(européens, élites,
immigration, américains,…), il est l’un des invités
récurrents des différents médias qui, bien que
sans concession avec lui, lui offrent ainsi une large
audience. Auteur de brûlots à succès tels que Un
Quinquennat suicidaire ou Le Bûcher des soixante-
huitards, il milite depuis longtemps pour l’extrême
droite et a rejoint le NDA en 1998. Il en est l’un des
élus au Parlement européen et s’y est fait nommer
chef de file des parlementaires eurosceptiques.
Dupipo a été recruté par le Temple alors qu’il étu-
diait à l’IEP de Lille ; un Frère Croisier l’a abordé
à la sortie d’un amphithéâtre et lui a proposé de lui
révéler la « vérité » sur la « cabale maçonico-sio-
niste » qui mène la France et, avec elle, l’humanité
à sa perte. Il est aujourd’hui sincèrement persuadé
qu’il a une mission divine à remplir : faire barrage
aux démons issus de la Bible juive qui sont à la tête
de cette cabale, sauver la France de leurs griffes.
Mais ces faits doivent rester secrets, de peur de
représailles contre lui et les siens ; lui et ses Frères
du NDA doivent porter seuls cette croix, et ils
exhibent ainsi à leur revers et en privé une petite
croix pattée gueule et argent sur fond azur, sym-
bole de cette lourde responsabilité.
Heureusement, ils ne sont pas seuls et peuvent
compter sur leurs alliés européens qu’ils ren-
contrent au couvent de Sainte-Agathe, aux Pays-
Bas, lors de séminaires annuels ; ils s’y forment
notamment à percevoir les signes des démons,
à se prémunir contre leurs pratiques et à identi-
fier leurs sbires et âmes damnées. Ils y mettent
également au point des stratégies à l’échelle du
continent, aidés en cela par la sagesse des Cheva-
liers-Chanoines de la Sainte-Croix.
 59
LeLes
Temple
Templiers
secret
 Les Templiers
Les Chevaliers
Teutoniques
Obédience 3e degré
Ordre à l’origine indépendant, les Chevaliers Teu-
toniques (OCT) se voulaient des émules de l’Ordre du
Temple exotérique, cherchant à défendre les chrétiens en
Terre sainte et à évangéliser de nouvelles provinces. Ces
nobles guerriers germaniques se tournèrent donc vers l’est,
désirant transformer la Russie orthodoxe en fief catholique.
Là ils furent cependant confrontés à ce à quoi ils n’étaient
pas préparés  :  des Selenim, des adorateurs des Drakaons
et les Nephilim alliés d’Alexandre Nevski. Ils perdirent de
nombreux compagnons, et même leur Grand Maître face à
ces êtres contre lesquels ils étaient impuissants.
Le Bâton les contacta alors et leur proposa de les armer
de ses connaissances occultes pour faire face aux Immor-
tels ; les Chevaliers Teutoniques, avides de venger les leurs,
acceptèrent la main tendue et jurèrent fidélité au Grand
Plan. Ils conservèrent néanmoins toujours un statut à part
au sein de l’Ordre, s’arrogeant un permis de tuer permanent
pour peu que cela leur permette de porter un coup à leurs
ennemis jurés.
L’Ordre des Chevaliers Teutoniques, hissé au rang
d’obédience du troisième degré à la fin du XXe siècle par le
Grand Maître, est resté fidèle à ses racines et à son idéolo-
gie : détruire les Immortels, laver les affronts subis et venger
ses morts. Malgré la particularité de ne posséder que très
peu de Fermes et d’influence en dehors du Temple, il est
une force sur laquelle il faut compter  :  à la manière d’une
charge de cavalerie, les Teutoniques frappent vite et fort une
fois leur cible localisée. Sans scrupules, souvent racistes et
jusqu’au-boutistes, les Chevaliers Teutoniques sont un véri-
table cauchemar pour les Nephilim qu’ils ciblent.
Les changements structuraux dans l’organisation du
Pilier ont été inspirés du fonctionnement de l’OCT : très
hiérarchisé, suivant son ancestrale structure militaire, il
obéit à un Grand Maître, actuellement le Naute Heinrich
Zeller, secondé par cinq commandeurs. L’ordre dirige des
obédiences liges qu’il a lui-même fondées et qui lui jurent
allégeance. Tous les commandeurs de ces différentes obé-
diences sont invités à participer à un conclave annuel dans
l’enceinte du château de Malbork – anciennement Ma-
rienburg – en Pologne, le siège historique de l’ordre. Ils y
renouvellent leur serment d’allégeance à l’OCT et leur sont
remis les instructions et objectifs à atteindre pour l’année à
60
venir. Le fait que cette réunion et son emplacement soient de
notoriété publique et qu’aucun groupe occulte n’ait jamais
tenté d’en profiter pour porter un coup décisif à l’ordre est en
soi un indice suffisant de la puissance des Chevaliers Teuto-
niques et de la crainte qu’ils inspirent dans le monde occulte.
COMPLOT : la chasse maudite
Même si les Chevaliers du Temple Secret savent tous
ce que sont les Nephilim, rares sont cependant ceux qui
connaissent l’existence de leurs cousins maudits, les Sele-
nim. Immunisés à l’orichalque, plus difficiles à repérer en
l’absence de métamorphes, les Selenim sont un cauchemar
pour les obédiences du troisième degré, quasiment les seules
à les avoir identifiés. Là où un Nephilim s’empare d’un corps,
leurs cousins volent l’âme de nombreuses victimes et font re-
venir les morts de leurs tombes. Là où les Nephilim sont des
forces naturelles primitives et dangereuses pour l’homme,
les Selenim sont une perversion contre nature, l’incarnation
du Mal dans la conception chrétienne du Temple. L’idée
qui les terrifie est de penser qu’un maudit pourrait être apte
à les utiliser contre leur gré après la mort, à en faire des servi-
teurs, ou à leur faire trahir les secrets de l’ordre. Ainsi, pour
éviter de saper le moral des Manteaux blancs et noirs, il a été
décidé de maintenir le secret sur leur compte ; et le Temple a
depuis longtemps désigné les Chevaliers Teutoniques pour
éradiquer ce fléau.
Ayant été aux prises avec ces monstres très tôt dans l’his-
toire de leur ordre, et ayant essuyé de nombreuses pertes face
à eux en Europe de l’Est, ils ont développé une connaissance
des spécificités propres à ces adversaires. Ils savent qu’ils
peuvent mourir sous les coups d’armes humaines, mais ils
ont aussi appris à se méfier de leur « forme monstrueuse
», nom qu’ils donnent à l’imago, des « démons » qu’ils in-
voquent et des morts qu’ils éveillent. Ils savent également
que le meilleur moyen de les démasquer est de détecter
des incohérences, des schémas récurrents, dans les arbres
généalogiques ; en effet, les Selenim ont tendance à faire
passer leur Simulacre immortel pour une lignée complète,
jouant le rôle de leur propre descendant. Les Chevaliers
Teutoniques ont donc infiltré des cabinets de généalogistes
et de notaires pour récupérer les informations concernant
des cas d’héritages récurrents à un individu correspondant
à la description de ses ancêtres. En dehors de ces méthodes
d’investigation, les meilleurs Teutoniques sont capables de
« ressentir » quand un maudit s’assouvit sur ou près de lui
à l’aide de médaillons de Lune Noire élaborés dans le plus
grand secret et avec peine au cours des siècles.

Le Temple secret
Lorsqu’un Selenim est repéré, une véritable chasse est or-
ganisée selon un cérémonial codifié : il s’agit du procès d’un
démon et d’une punition aux actes menés contre l’ordre par
les siens. Ainsi, à leur habitude, les Chevaliers forment une
Compagnie de leurs meilleurs éléments, se bardent d’armes
profanes et occultes, et partent en croisade contre le Maudit.
Les Chevaliers Teutoniques figurent parmi les très
rares acteurs occultes à même de fabriquer des
homoncules à partir d’un Selenim. Ils sont en effet
parvenus à lier un Maudit à une stase et à adapter
les techniques de l’Ordre pour le réduire à l’état
de réservoir magique. C’est ainsi qu’ils enchantent
des médaillons susceptibles de les aider à repérer
les Selenim. Forts de cet atout, ils sont également
capables, en cas de besoin, de protéger leur forte-
resse à l’aide de créatures de Lune Noire.
La Sainte-Vehme
Obédience 2e degré
À l’origine tribunal secret en Westphalie dans la période
troublée du XIIIe siècle, mis sur pied pour pallier les insuffi-
sances des autorités locales, la Sainte-Vehme était l’incarna-
tion d’une justice implacable et expéditive. Durant plusieurs
siècles, elle fit régner une forme de justice de la terreur dans
toutes les provinces germaniques.
Derrière cette institution se cache une initiative des Che-
valiers Teutoniques qui cherchaient un moyen de se débarras-
ser des Immortels incarnés dans des personnages trop en vue ;
l’ordre avait une réputation à tenir, et si les terres sauvages se
prêtaient bien à un lynchage au grand jour, les cités et cam-
pagnes allemandes nécessitaient une approche plus discrète.
Vêtus de toges et capuchons noirs les recouvrant intégrale-
ment (à la manière des tenues du KKK, qui sont précisément
inspirées de cette obédience) les juges officiaient pour toutes les
étapes du « procès » : de l’arrestation à la mise à mort. Or, les
Templiers s’arrangeaient pour fournir les renseignements sur
les individus suspects à l’un des juges, lui-même membre de
l’ordre, ainsi que toutes les preuves nécessaires à son inculpation
; une vierge de fer, sarcophage garni de pointes à l’intérieur – spé-
cialement recouvertes d’orichalque pour les procès de Nephilim
– se refermait alors sur le coupable. Le Nephilim se retrouvait
incapable d’user de magie et son Ka s’écoulait ; il réintégrait alors
sa stase qui se vidait au profit des expériences teutoniques. Les
61
Immortels étaient ainsi condamnés à plus ou moins long terme.
Au cours de l’histoire du Temple, le tribunal a changé
de forme de nombreuses fois, parfois dirigé par un regrou-
pement d’obédiences, parfois indépendant. Depuis la Peres-
troïka, Heinrich Zeller a préféré restructurer une obédience
lige dans laquelle il a transféré des Manteaux blancs à la
réputation sans tache : le Naute désire en effet rendre à la
Sainte-Vehme son aura de terreur pour faire régner la disci-
pline dans les rangs du Pilier. L’obédience a été promue au
deuxième cercle et l’Ordre de la Sainte-Vehme instruit ainsi
désormais les procès internes au Temple Secret : les échecs à
répétition (la répétition débutant à la deuxième erreur, selon
Zeller), la collusion avec l’ennemi ou encore l’espionnage à
la solde des autres acteurs occultes sont du ressort de ce tri-
bunal. L’ordre intervient également en cas de capture d’un
Nephilim, pour tenter de lui soutirer des informations par
la torture avant de prononcer la peine capitale.
L’Ordre de la Sainte-Vehme a en théorie un pouvoir illi-
mité ; en pratique, si l’accusé est un Manteau rouge, le Juge
Suprême du procès propose cependant à l’un des Nautes,
souvent Zeller lui-même, de prendre sa place. L’ordre, cer-
tainement l’une des rares obédiences au sein du Pilier à
respecter un décorum traditionnel, car propre à terroriser
les accusés, possède des antennes dans plusieurs cités em-
blématiques mais son siège se trouve à Bruges, dans la cave
adjacente au Musée de la Torture ; on y accède par un pas-
sage secret dissimulé dans la vierge de fer exposée…
Enfin, l’ordre a pour mission, entre deux procès, de juger
de l’attribution des décorations de l’Ordre de Saint-Georges ;
à la manière d’un procès en canonisation, cette charge est prise
très au sérieux par les membres de l’ordre, d’autant qu’elle per-
met de constituer des dossiers très complets sur le templier à
décorer et d’alimenter ainsi la surveillance interne du Pilier.
En ce sens, chaque dossier de la Sainte-Vehme est librement
accessible aux Chevaliers Inquisiteurs. De même, la Sainte-
Vehme est en charge du repérage des quartiers d’Arcadia.
L’Ordre des
Frères de l’Épée
Obédience 2e degré
Cette obédience, issue d’une branche de l’Ordre du Nou-
veau Temple et dont les membres sont également connus sous
le nom de Chevaliers Porte-Glaives, appartient au deuxième
degré templier et a pour vocation de rassembler les artefacts,
 Les Templiers
grimoires, et autres objets occultes pour les mettre en lieu sûr
et permettre aux occultistes du Temple Secret de les étudier.
Souvent en concurrence directe avec la Maison-Dieu ou les
autres Arcanes Mineurs, les Porte-Glaives tiennent à la fois de
l’archéologue et du cambrioleur. Leur intérêt se porte en priorité
sur les armes magiques, telles que les glaives prométhéens, et
d’une manière générale ce qui peut permettre au Temple Secret
de combattre et détruire ses adversaires immortels ; les objets
occultes liés à l’art, à la compréhension du monde qui les entoure
et à l’élévation spirituelle sont appréciés mais secondaires.
Ils sont ainsi à l’origine des recherches ayant permis à
l’ancienne Fraternité de Thulé de mettre la main sur de
nombreux artefacts, dont la mythique Arche d’Alliance,
durant les années noires. Très affaiblis suite à la frappe de la
Maison-Dieu durant cette opération et à la chute du Reich,
les Porte-Glaives ont survécu tant bien que mal et ce n’est
que depuis la Perestroïka que les Chevaliers Teutoniques
ont insufflé un renouveau à leur obédience lige.
Dirigée avec efficacité par le professeur Müller, docteur
en archéologie grecque, elle est basée à Paris – à deux pas
de la Sorbonne – mais très mobile : ses membres arpentent
les quatre coins du globe pour être les premiers à mettre la
main sur les découvertes intéressantes dans les chantiers de
fouille. Lorsque ce n’est pas le cas, ils mettent sur pied une
Le grand chantier de l’obédience est de remettre
la main sur les treize glaives prométhéens et
damer ainsi le pion à l’Ordre de Malte. Même
si ce dernier a de l’avance dans cette quête, les
Porte-Glaives espèrent bien pouvoir les concur-
rencer en se rendant maîtres de quelques-unes
de ces reliques. Ainsi Balmung a été dérobée
en 2000 dans le tombeau de Rourik à Shum
Gora, près de Novgorod. L’Ordre de Malte est
persuadé que des Roms ont fait le coup ; mais
il s’agissait en réalité des Porte-Glaives, déguisés
en Roms après avoir massacré une de leurs
caravanes. Cependant, ils ont laissé des traces
de leur crime et ils ignorent encore être traqués
par un ami d’Esméralda, le véritable maître de
Balmung : Siegfried. Ce dernier, un Hlóranide
Magistère de la Tempérance, est bien décidé à
faire payer ceux qui ont détruit ses protégés et
à récupérer son bien. Facilement repérable du
fait de sa métamorphose avancée, il se peut qu’il
fasse appel à des Nephilim plus discrets pour
se rendre en Russie et y jouer un jeu dangereux,
entre Porte-Glaives et Ordre de Malte, afin de
lui désigner les cibles de sa colère et l’aider à
mettre la main sur son héritage.
62
opération de récupération digne des grands casses mis en
scène par Hollywood ; leurs compétences en ce domaine
sont remarquables, d’autant qu’ils rassemblent bien souvent
d’anciens membres des services secrets ou des repris de jus-
tice particulièrement talentueux et sauvés de justesse par le
Temple en échange de leur loyauté indéfectible.
Les Chevaliers
de Poséidon
Obédience 1er degré lige des Porte-Glaives
Cette obédience du premier degré regroupe notamment
des scientifiques acquis au Temple et aux idéaux néo-nazis : ils
ont pour but de créer un Übermensh, un surhomme suscep-
tible de rétablir l’équilibre entre les hommes et les Immortels. À
l’origine, leur but était la création d’un Homo aquatilis, mais
un petit groupe de Nephilim a détruit leur base et leurs espoirs
dans les années 1990. Depuis, les survivants de l’obédience ont
trouvé une oreille attentive en la personne de Zeller ; ce dernier
leur a demandé de reprendre leurs travaux et d’étendre leur
domaine de recherches en dehors du domaine aquatique. Ils ont
malgré tout conservé le nom initial de leur obédience.
Ainsi, de recherches en expérimentations génétiques,
à coups de substances de dopage, de thérapies géniques et
d’opérations chirurgicales, ils tentent de repousser les li-
mites physiques du corps de leurs cobayes. Ces derniers sont
bien souvent de simples partisans « recrutés d’office » par la
Garde Noire en raison de leur isolement ; des êtres dont
la disparition n’inquiètera personne si le traitement s’avère
un échec. Une fois le nouveau traitement mis au point, des
Écuyers s’y soumettent sur la base du volontariat. Si c’est
une réussite, l’ancien Écuyer « amélioré » est adoubé Frère
et rejoint les troupes combattantes de l’ordre.
Celui-ci est en effet composé de deux branches : les Cheva-
liers qui dirigent l’obédience sont des savants dont les recherches
sont frappées d’interdiction dans la communauté scientifique, et
les Frères qui forment une garde aux talents variés, des hommes
spécialisés dans un domaine précis grâce à leurs améliorations.
Ainsi certains, dotés de branchies, excellent dans les opérations
aquatiques tandis que d’autres ont une masse musculaire déve-
loppée à l’extrême et forment une force de frappe au besoin.
Il est à noter cependant que la plupart de ces traitements sont
loin d’être au point et que les « surhommes » ont une espérance
de vie bien inférieure à leurs confrères templiers. Les Chevaliers
de Poséidon cherchent malgré tout constamment à améliorer

Le Temple secret
ces techniques ; Zeller rêve de pouvoir étendre les traitements
aux Chevaliers Teutoniques une fois qu’ils seront au point.
La Garde Noire
Obédience 1er degré
La Garde Noire est un terme générique désignant moins
un acteur occulte précis qu’un agglomérat de groupes divers.
Composée aussi bien d’obédiences que de Fermes, ou encore
de sympathisants profanes, elle forme une sorte d’Interna-
tionale néo-fasciste destinée à soutenir les gouvernements
dirigés par le Temple Secret et à déstabiliser les autres. Elle a
également pour but de promouvoir l’idéologie autoritariste et
nationaliste et de servir de « milice citoyenne » pour appuyer
le Temple Secret, dont les effectifs seraient trop restreints
pour assurer une présence efficace partout. Là où les Croisiers
endoctrinent les hommes politiques, la Garde Noire canalise
les cohortes d’électeurs et de partisans de ces partis d’extrême
droite. Elle est organisée en « cellules » coordonnées ensemble
par Fritz Schüler, un alsacien commandeur de l’Ordre des
Chevaliers Teutoniques ; les Frères et Chevaliers de la Garde
n’appartenant à aucune obédience, quel que soit leur grade,
sont placés directement sous ses ordres.
L’Ordre de la Fraternité
de Thulé
Obédience 1er degré
Connue pour avoir été l’organe de recherches occultes du
III Reich, la Fraternité avait été dissoute à la fin de la guerre : ses
e chargé l’Ordre des Chevaliers Porte-Glaives
membres étaient de toute façon recherchés – ou avaient été élimi-
nés par la force de réaction des Nephilim – et son imagerie et son
idéologie ne pouvaient manquer d’attirer l’attention et la haine.
Avec le renouveau des idéologies fascistes, les Chevaliers
Teutoniques ont permis à cette obédience de revivre. Pilotée
par quelques Manteaux noirs, elle recrute essentiellement
des « Aryens » sur les terres revendiquées comme « germa-
niques » : nostalgiques du nazisme, adeptes du culte du corps
parfait et de l’Übermensch (le surhomme), skinheads dési-
rant défendre « leur patrie contre l’envahisseur étranger », la
Fraternité est un regroupement constitué de Frères qui ne sont
que rarement au fait du versant ésotérique de l’ordre. Ils savent
faire partie d’une « société secrète », sont initiés selon les rites du
Temple sans en comprendre la vraie signification et partagent,
outre leurs idées, des croyances que l’ordre remet au goût du jour.
63
En effet, ces hommes se retrouvent dans l’adoration de
cultes païens germaniques, cultes comptant de nombreuses
divinités guerrières, telles que Wodan ou Donar – plus
connus en tant qu’Odin et Thor. Or, rares sont les représen-
tations de ces divinités, et leur image est sujette à nombre
d’interprétations. Le Temple a profité de ce flou pour intro-
duire dans ses rites des images du Baphomet ; Zeller espère
ainsi distiller un vernis occulte pour préparer ces hommes
à la Grande Purge mais aussi susciter une certaine fidélité
envers le Grand Maître le jour où il reviendra.
Lors de la seconde guerre mondiale, au
faîte de sa puissance, l’ancienne Frater-
nité de Thulé était parvenue à découvrir,
alors qu’elle cherchait l’entrée de la « Terre
Creuse » (un mythe affirmant que des
terres existaient sous l’écorce terrestre), des
accès à quelques Akasha et même à certains
mondes de Kabbale, notamment Meborack.
Lors de la débâcle du IIIe Reich, la plupart
de ces connaissances ont été perdues, mais
les archives dispersées de la Fraternité
contiennent des renseignements suffisam-
ment précis pour retrouver ces accès. Telles
les pièces d’un puzzle, ces informations sont
rassemblées par les Chevaliers Teutoniques
pour pouvoir porter la guerre sur ces plans
magiques : ils voient Meborack comme une
sorte de réservoir de puissance et de base
arrière des Nephilim et pensent que ravager
ce monde est une condition sine qua non
pour obtenir la victoire finale. Ils ont donc
de cette mission. Ces derniers ont récupéré
les reliquats d’archives en possession de la
nouvelle Fraternité et ont tissé des contacts
avec les Chevaliers Rêveurs pour se préparer
à l’ouverture du portail ; il ne leur manque
plus que les documents dérobés par l’Arcane
XVI. Ceux-ci sont actuellement sous la
garde de Lem, un Elfe kabbaliste, très
attaché aux traditions et membre de la Tour
Crénelée ; il les conserve dans une de ses
caches, au cœur de la crypte de la cathédrale
Notre-Dame de Chartres. L’Elfe n’a cepen-
dant conscience ni de leur valeur ni du fait
que les Porte-Glaives les recherchent ; si un
groupe de Nephilim venait à découvrir cela,
il se peut que le Kabbaliste les entraîne dans
une quête pour protéger ces fragments et
récupérer les autres…
 Les Templiers

Synopsis
Les joueurs sont interpellés par un fait divers significatif en feuilletant le journal ou en surfant sur le
Net : un camp de « Roms » a été attaqué la veille, dans une ville voisine, par une bande cagoulée et
porteuse de la croix gammée. Les journalistes précisent que cette bande, une cinquantaine d’individus,
serait arrivée du centre-ville ; les premières réactions politiques locales ne se font pas attendre, entre
condamnation ferme de principe et réprobation du bout des lèvres de la part du NDA qui rappelle
qu’après tout ces « Roms » sont là en situation irrégulière… Quant à la police, une enquête est certes
ouverte, mais elle ne semble pas être sa priorité.
Si vos Nephilim prennent en main l’affaire pour apporter soutien et réconfort à leurs alliés de toujours,
ils découvrent un petit camp, non de Roms mais de Mannush – à peine une dizaine de caravanes ayant
connu des jours meilleurs – rudement éprouvé. La police tente bien de faire barrage mais le jeune Torino,
le bras en écharpe, les identifie au regard et invite les policiers à les laisser entrer. Le camp semble rava-
gé : vitres des caravanes brisées, voitures incendiées, linge traînant dans la boue. Les habitants ne sont pas
en meilleur état : bien que d’humeur habituellement joyeuse, les Mannush ont le visage grave et cerné de
fatigue, et leurs corps portent les marques de coups et blessures d’une violence certaine. L’un des enfants,
Django, est tombé dans le coma suite à un coup de batte à la tempe. Peut-être les Nephilim ont-ils les
moyens de soulager leurs souffrances par le biais de leurs Sciences occultes ?
Quoi qu’il en soit, Torino leur raconte la nuit d’horreur ; son récit correspond à la description des mé-
dias mais il ajoute avoir été marqué par les slogans « étranges et répétés » de leurs agresseurs : « Ex-
purgeons la raclure de cette sanie inhumaine ». Un moteur de recherches donnera facilement la clé de
cette énigme : il s’agit du refrain de l’une des chansons du groupe La Hache Noire, qui était justement
en concert en ville le soir de l’attaque – concert « sauvage » organisé à l’improviste cinq jours aupa-
ravant, comme le groupe en a la coutume apparemment. Torino ajoute deux autres éléments si les
Nephilim semblent sincèrement s’intéresser à l’affaire et désireux d’aider.
Tout d’abord, une semaine avant l’attaque, une petite délégation d’enquête « missionnée par l’Union
européenne » est venue visiter le camp, apparemment pour se renseigner avant d’établir des projets de
loi communes sur l’immigration. Ils avaient l’air sincère, mais parmi eux Torino a reconnu le visage
de Dorian Dupipo, un député européen d’extrême droite qui fouillait un peu partout, « certainement
désireux de chercher la petite bête pour alimenter sa haine ». Enfin, il ajoute qu’un objet a disparu la nuit
de l’attaque ; un sceptre ancien que leur avait confié un Nephilim qui fuyait ses ennemis. (NB : il s’agit du
sceptre d’Albert de Brandebourg, dérobé aux Chevaliers Teutoniques. Dorian Dupipo avait été sommé
par ses supérieurs de le localiser ; la Hache Noire n’avait plus qu’à organiser un concert à proximité.)
Deux pistes au moins s’ouvrent dès lors aux joueurs : ils peuvent remonter la piste des agresseurs ou
tenter d’enquêter au sein du Parlement européen.
Remonter jusqu’à la Hache Noire est facile : on trouve encore des affiches de leur passage en ville, arbo-
rant une croix gammée en fond et un Baphomet grimaçant. Leur site présente le groupe et son idéologie
avec force détails et peut facilement fournir le lieu de leur prochain concert. Discrets par ailleurs, ce sera
là la meilleure occasion de les aborder : une confrontation physique, avec des bandes de fans néo-nazis
exaltés tout autour, a toutes les chances d’être spectaculaire et éprouvante pour de jeunes Nephilim.
Qu’ils soient capturés ou qu’on accède à leurs mails et les joueurs feront la découverte de l’existence d’une
« Garde Noire » ; ils auront en outre peut-être mis un point d’arrêt aux agissements de cette cellule.
Par ailleurs, la piste du Parlement européen les amène à Strasbourg dans une ambiance bien plus
feutrée mais non moins dangereuse. Il faut jouer de diplomatie, d’influence, de ruse ou d’une bonne
capacité d’infiltration pour accéder à Dorian Dupipo ou ses dossiers. Le député est très certainement
une cible hors de portée – l’effet Rosenkreutz en retour serait catastrophique, tant il serait média-
tisé – mais il doit être possible d’établir son lien avec le Temple et de retrouver la trace du mystérieux
artefact : aller le voler, ou le récupérer lors d’un transfert ? Sauver le Nephilim qui l’avait dérobé,
aux mains de la Sainte-Vehme à Bruges ? Puis comprendre pourquoi les Chevaliers Teutoniques
lui portent une telle importance ? Vous avez là un point de départ d’une petite campagne pour faire
découvrir à vos joueurs quelques visages du Temple Secret…
64

Le Temple secret
Le National Socialist Black Metal (NSBM)
Constellation de groupes de heavy metal, le NSBM est un
courant musical underground incitant à la haine et à l’antisé-
mitisme sur un fond de paganisme et de nazisme. Si beaucoup
de ces groupes sont totalement indépendants du Temple, ce
dernier a encouragé le mouvement et certaines formations ont
été créées de toutes pièces pour véhiculer l’idéologie et l’ima-
gerie de la Garde Noire. L’idée est de toucher certains milieux
d’extrême droite pour les amener à soutenir, même inconsciem-
ment, les manœuvres du Temple Secret en Europe.
Ainsi, les membres de groupes tels que le polonais Xatacu,
le russe Tempazor ou encore le français La Hache Noire sont
des frères du Temple Secret. Ce duo n’a d’ailleurs pas hésité à
titrer leur dernier album Expurger la raclure ; ils y incitent à
la haine face à des « organismes parasites géants dans le corps
sain de l’Europe, une sanie inhumaine à laquelle il faut faire
rendre gorge » Quand on se souvient que les Nephilim sont
décrits dans la Bible comme des géants, l’idée fait du chemin…
Le Bastion teur des Rois maudits a choisi, pour incarner le valeureux
Bar branché d’une grande métropole française, le Bastion
est l’un des rares établissements de ce genre à afficher ouverte-
ment son attachement aux idées néofascistes. Organisant des
soirées à thème à la mode, souvent costumées et connaissant de
fréquents dérapages, il attire les jeunes fêtards fascinés par l’ex-
trême droite. Loin des skinheads habituels de la Garde Noire,
la plupart des habitués sont des étudiants ou de jeunes cadres.
Lorsqu’il n’est pas un lieu de débauche, il accueille une sorte
de « café politique » où les idées néofascistes occupent les esprits.
Certains cadres du parti Nous D’Abord y participent d’ailleurs
régulièrement pour diffuser et défendre leur programme.
Le lieu est tenu par Christophe Tison, Frère de la Garde
Noire, et il sert aussi de Ferme financière et de cache d’armes
au Temple Secret. Christophe est un paranoïaque fini : il est
persuadé de voir des Nephilim partout et scrute tous ceux
qu’il rencontre à la recherche de « marques » des Déchus. Si vos
Nephilim se rendent au Bastion au cours d’une enquête, il y a
toutes les chances pour qu’ils se fassent repérer tant les habitués
ont la haine des Nephilim et que le Templier prévienne son obé-
dience et lui fournisse les vidéos de ses caméras de sécurité. Les
Simulacres de vos Nephilim seront alors en grand danger.
Gégéprod
Cette maison de production française appartient elle
aussi à la Garde Noire mais opère de manière plus subtile.
Elle est présidée par Nicolas de Neuchâtel, un présenta-
teur vedette, et financée par des fonds de pension russes.
65
Ses téléfilms historiques sont diffusés sur les grandes chaînes
hertziennes, souvent en prime time, et connaissent un en-
gouement peu commun dans les classes moyennes françaises.
Le but de Nicolas de Neuchâtel, Chevalier de la Garde
Noire, est de distiller à travers la télévision une idéologie
réactionnaire et un vernis historico-occulte susceptible de
préparer le terrain dans la population quand la Grande
Purge sera déclarée au grand jour. Ses films encensent ainsi
les temps chevaleresques : Le Sacrifice de Peïpous retrace
par exemple la charge héroïque des Teutoniques, défenseurs
du Bien, face à une vision très noire d’Alexandre Nevski,
influencé par des forces occultes diaboliques. D’autres pro-
ductions, plus confidentielles et plus polémiques, ont des
tendances vaguement révisionnistes et tendent à trouver des
excuses à un IIIe Reich qui aurait été trompé et détourné par
des démons mais au sein duquel on pouvait « aussi trouver
des gens bien », telle que la valeureuse Fraternité de Thulé
qui fut désignée par Dieu pour retrouver son Arche d’Al-
liance. Enfin, ce n’est nullement une coïncidence si le réalisa-
Jacques de Molay, un acteur célèbre, ami de longue date de
Poltine…
COMPLOT : la prise de pouvoir en Europe
À force de manipuler l’opinion publique à coups de
slogans haineux, et en raison des crises internationales
liées au terrorisme et aux grands mouvements migratoires,
l’OHIRE commence à parvenir à ses fins. En effet ses
membres, ou du moins des hommes manipulés par cette
obédience, commencent à être portés au pouvoir, notam-
ment en Europe.
On trouve ainsi des gouvernements d’extrême droite
ouvertement favorables à l’idéologie du Temple Secret. En
Hongrie, le Premier ministre Hektor Alpan est un Cheva-
lier de l’OHIRE en infiltration depuis des années. Quant
aux anciens États-satellites de l’URSS, l’influence de l’obé-
dience y est sensible également. C’est le cas en Ouzbékistan
où le nouveau président est un ami de Poltine et a été adoubé
récemment Frère Croisier.
En Europe d’autres gouvernements, sans être totalement
sous la coupe du Temple, sont influencés par des hommes
de la Garde Noire à qui ils doivent souvent, du moins en
partie, leurs victoires électorales. C’est le cas par exemple en
Pologne ou en Italie. L’OHIRE est même parvenue à obte-
nir la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne : plus
l’Europe s’affaiblit, moins elle est capable de réagir au chaos
orchestré, et moins elle peut s’opposer à Poltine.
 Les Templiers
Enfin, même dans des pays où ils n’ont pas encore réussi
à accéder au pouvoir, les mouvements néofascistes voient
leur base électorale se renforcer et font des percées impor-
tantes dans les élections. C’est le cas en France, où le parti
Nous D’Abord se rapproche peu à peu de son but.
Les institutions européennes ne sont pas en reste  :  le
Parlement est noyauté et un influent groupe parlementaire
d’extrême droite s’y est formé, mené par le député français
Dorian Dupipo. Quant à l’OTAN, plusieurs haut gradés
interalliés sont à la solde du Temple Secret et prêts à faire
tomber l’organisation dans son giron. Le plan du Triumvi-
rat semble fonctionner à merveille jusque-là.
L’ordre Bianéticien,
Obédience 3e degré
La Bianética n’est pas à proprement parler une obé-
dience mais une secte tentaculaire fondée il y a un siècle ; elle
a cependant à sa tête un Naute, Paul Don Ochard, et joue
ainsi à jeu presque égal avec les deux obédiences de Man-
teaux rouges.
Longtemps, la Bianética a amassé des fortunes pour le
compte du Temple et travaillait sur des projets de manipulation
mentale ; la secte avait pris le contrôle d’autres groupuscules mys-
tico-religieux proches de son idéologie. Cependant, 1999 fut une
année noire pour la secte : prise dans la tourmente de la justice
française, faisant face à la disparition de l’un de ses fondateurs –
le Grand Maître du Temple – elle vit ses fidèles se disperser et
ses moyens fondre comme neige au soleil. Paul Don Ochard ne
dut d’ailleurs la vie sauve qu’à la totale désorganisation du Bâton ;
en d’autres temps, une telle déconfiture aurait signé son arrêt
de mort. Le Naute se fit discret et la Bianética semblait devoir
s’éteindre, ou du moins être condamnée à l’insignifiance.
Pourtant, il ne fallut pas attendre longtemps pour que
Don Ochard ait une illumination : le 11 septembre 2001 fut
un déclic et lui donna l’impulsion d’un renouveau. Il com-
prit le potentiel incroyable que lui offrait le terrorisme fonda-
mentaliste  :  expérimentations mentales, instauration d’un
climat de peur, nouvelles ressources financière. La Bianética
tourna les moyens qui lui restaient vers ce nouvel eldorado.
Évidemment, ces méthodes seraient désapprouvées par le
Temple – ses Chevaliers restant les champions de la Chré-
tienté – mais il trouva une oreille bienveillante et intéressée
en la personne du Naute Poltine. Cette nouvelle orientation
servait en effet à merveille son désir de semer le chaos dans
le monde pour déstabiliser les gouvernements en place.
66
Il passa alors avec armes et bagages au service de Poltine, emme-
nant avec lui la Bianética. Ce fut considéré comme une traîtrise
profonde par He-Ling Ochard, la femme de Don Ochard
qui, elle, fut recrutée par le troisième Pilier, le Temple nouveau
afin de prendre la direction d’Orchad, le premier conglomérat
d’agro-alimentaire et médical au monde. Depuis, les anciens
époux se haïssent et se font une guerre par Pilier interposé.
La secte d’origine a été placée en dormance et remplacée par
l’Ordre bianéticien. Ce dernier, s’il conserve encore une main-
mise de principe sur quelques sectes mineures de par le monde,
a consacré l’essentiel de ses ressources à noyauter les milieux
terroristes extrémistes ; avec l’aide de l’OHIRE, il contrôle
désormais de puissants groupes fondamentalistes. Les terri-
toires gérés par ces organisations sont propices à l’établissement
de camps d’expérimentations où personne ne viendra poser de
questions et Paul Don Ochard s’y livre avec une joie débridée à
toutes sortes d’investigations sur la malléabilité de l’esprit.
L’Ordre bianéticien ne compte en son sein que peu de
Frères Templiers, ne contrôle aucune obédience et l’essen-
tiel de ses membres sont des civils appâtés par l’argent, le
pouvoir ou le fondamentalisme. Les quelques initiés sont
essentiellement ceux qui gèrent le Conquest Of Paradise,
un navire ultra-moderne, lourdement armé et furtif, siège
de l’ordre. L’Ordre est cependant activement secondé par
l’une des treize caravanes de l’OHIRE que Poltine a déta-
chée auprès de Don Ochard, à la fois pour l’aider et pour
le garder à l’œil : le maître du Kremlin se méfie d’un savant
fou, opportuniste et sans foi ni loi tel que son homologue…
COMPLOT : le terrorisme ésotérique
Poltine et Don Ochard, malgré les réticences de Zeller, ont
entrepris de noyauter de grands groupes terroristes à travers le
monde. Là où le premier offre son expérience de l’infiltration et
de la prise de contrôle, le second trouve un terrain d’expérimen-
tations qui le comble. En effet ces grands groupes, que ce soit
en Afrique, en Asie ou au Moyen Orient, drainent des fidèles
aux origines diverses et aux motivations souvent floues ; endoc-
trinés par un fondamentalisme religieux, ils convergent vers des
centres d’entraînement pour s’y préparer à mener une guerre
sainte. Or, cet état d’esprit est un terreau propice, proche du
crédo originel des Templiers, qui offre des individus malléables
et perméables à l’idéologie de la Grand Purge.
S’il ne s’agit évidemment pas pour le Temple Secret de
retourner ces mouvements afin de les intégrer – ce serait une
gageure et un danger, la question religieuse exacerbée étant un
point de friction trop saillant – la volonté des Nautes est de se
servir du terrorisme, et ce selon trois voies complémentaires.

Le Temple secret
Semer le chaos géopolitique
Tout d’abord, les guerres en Afrique et au Moyen-Orient
mobilisent les forces armées et diplomatiques des États,
diversion bienvenue pour gagner du terrain sur d’autres
fronts. Elles exacerbent surtout les tensions internatio-
nales par les mouvements migratoires qu’elles déclenchent ;
et plus les migrants tentent de fuir vers l’Europe, plus les
nationalistes et xénophobes infiltrés par la Garde Noire se
renforcent dans l’opinion et les parlements, allant jusqu’à
arriver au pouvoir dans certains pays d’Europe centrale ou
de l’Est. Chaque attentat perpétré et relayé en boucle par les
médias ne fait que renforcer ce processus.
Détruire les artefacts Nephilim ter de tels coups aux Immortels et à leurs richesses.
Les exactions menées par ces groupes terroristes sur les
territoires qu’ils revendiquent comme étant les leurs sont égale-
ment loin d’être innocentes. Camouflées derrière des prétextes
pseudo-religieux spécieux, des opérations de destruction de sites
magiques ont été entreprises au vu et au su de la communauté
occulte. C’est ainsi qu’ont disparu en 2012 les mausolées de
Tombouctou et le centre Ahmed Baba où se trouvaient leurs
manuscrits de valeur, trésors occultes des Touaregs et Nephi-
lim de la région ; en 2015, c’est le tour de la tombe et stase de
l’Hydrim Jonas à Ninive, puis du labyrinthe initiatique de
Hatra et, bien entendu, de la cité de Palmyre et ses entrelacs ma-
giques tissés au fil des siècles. Bien d’autres sites tels que Doura
67
Bien qu’antérieure à la prise en main de ces
mouvements par la Bianética, la destruction
des bouddhas de Bâmiyan en 2001 était un
coup précurseur mené par l’OHIRE au sein des
talibans. Ces bouddhas géants étaient en effet des
catalyseurs de Ka-éléments qui concentraient les
champs de la Terre au profit d’un hospice de la
Tempérance installé sur place. Les deux Nephilim
présents tentèrent ce qu’ils purent pour protéger
les statues, mais périrent héroïquement devant
le nombre d’ennemis. Ceux qui ont visité le site
depuis ont cependant eu une impression étrange,
comme si la falaise était vivante ; se pourrait-il que
l’un de ces Nephilim soit devenu une Narcose ?
Europos, Apamée, Nimrud ont été ou sont encore en danger ;
rarement au cours de sa longue histoire le Temple a réussi à por-
Éliminer les Nephilim
Enfin, Don Ochard expérimente de nouvelles tech-
niques de conditionnement mental sur cette manne de nou-
veaux cobayes. Salué à travers les camps comme « Al Sayid
Tabib », il a su se faire respecter et s’y trouve considéré avec
autant de déférence que de crainte. Il se murmure en effet
qu’il sillonne ces camps, observe, juge ; quand il a jeté son
dévolu sur une recrue, un instructeur invite celle-ci à aller
rejoindre le « Docteur ». Après un jour ou deux durant les-
quels seul le silence provient du logement de Don Ochard, la
plupart des recrues finissent jetées dans une fosse commune.
 Les Templiers
Il arrive cependant, et de plus en plus souvent à mesure que
la technique s’améliore, que la recrue ressorte avec une nou-
velle détermination dans le regard : le « Docteur » est parve-
nu à faire son pantin de cet individu. Non seulement ce der-
nier lui obéit aveuglément et est disposé à mourir en martyr,
mais ce n’est que la partie émergée des changements opérés.
Le futur martyr est surtout devenu un piège à Nephilim.
Par des rituels hérités des traditions issues des différentes
sectes que contrôle la Bianética, par des recherches menées sur
des membres du Pendu capturés et torturés ainsi que par des
sérums à base d’orichalque dilué, Don Ochard parvient à sé-
parer l’âme de l’esprit et du corps ; autrement dit, le Ka-Soleil
de l’humain se retrouve quasiment coupé du cerveau. L’indi-
vidu ainsi obtenu, purement rationnel et comme lobotomisé
car coupé des champs magiques, est à même d’accueillir un
Pentacle sans pour autant se retrouver contrôlé par le Nephi-
lim. Le Ka-Soleil d’un fanatique étant particulièrement faible,
il est facile d’inciter un Nephilim sorti de stase à se jeter sur
ce simulacre ; aussitôt l’Immortel, plongé dans une sorte
d’Ombre permanente, se retrouve emprisonné dans un corps
devenu prison d’orichalque. Ses tentatives de renouer avec les
champs magiques sont vouées à l’échec et ne résultent qu’en
un faible crépitement, à peine un souffle dans les Ka-éléments.
Or, Don Ochard a négocié un contrat avec le Nouveau
Temple pour mettre au point le projet « Écho ». Les tech-
niciens de l’autre Pilier fournissent leur aide à la Bianética
pour la mise au point d’un « amplificateur » d’ondes ma-
giques. L’idée est de démultiplier les soubresauts désespérés
des Nephilim piégés dans le martyr pour attirer d’autres
Immortels, comme une balise de détresse. Une fois d’autres
Nephilim assez proches, il ne reste plus au martyr qu’à se
faire exploser, de préférence avec une bombe enrichie en
orichalque. Le précieux métal étant trop rare pour créer un
appareil capable de réellement blesser les Nephilim, l’idée
est plutôt de provoquer la mort ou l’inconscience de leurs Si-
mulacres pour que les Immortels se retrouvent désemparés
dans une atmosphère polluée d’orichalque ; il suffira alors
de profiter du chaos pour les capturer ou les éliminer avec
une action coup de poing. Cet amplificateur n’en est encore
qu’au stade expérimental, mais Don Ochard a planifié un
premier test grandeur nature : le martyr est déjà en place au
sein d’une cellule dormante, en France…
68
Les relations
aux autres
acteurs
occultes
Le Temple
Le Temple Secret entretient une visée hégémonique,
aussi ses relations aux autres Piliers tiennent-elles au mieux
de l’alliance de circonstances. Si le Triumvirat parvient à ses
fins, les autres Piliers devront se rallier à sa vision ou être
balayés par sa puissance.
Le Vrai Temple  :  Ces Templiers traditionalistes
sont assurément les meilleurs ennemis du Temple Secret
car ils sont à la fois concurrents pour la prise de pouvoir de la
planète et radicalement opposés sur les méthodes et les buts.
Le Temple Secret reproche à son homologue non seulement
de rester engoncé dans de vieilles traditions sclérosantes,
inadaptées au monde actuel, mais aussi d’avoir perdu de
vue le but ultime du Temple : ils semblent avoir oublié que
la destruction des Immortels est la raison d’être du Bâton,
trop obnubilés par le pouvoir temporel. Si le Temple Secret
recherche ce dernier, c’est pour lui avant tout un moyen, et
non un but.
Ainsi s’est installée, non une guerre ouverte trop préjudi-
ciable à l’un et l’autre, mais une sorte de compétition, voire par-
fois d’émulation. Ils se livrent une partie d’échecs tendue sur le
territoire américain et se trouvent souvent, en Europe, à cou-
rir les mêmes lièvres. Certaines obédiences, de part et d’autre,
ont appris à se connaître et considèrent comme un défi chaque
mission où elles ont l’occasion de coiffer l’autre au poteau.
Le Temple Nouveau : Le Triumvirat a encore du
mal à cerner le jeu de ce Pilier – et il le sous-estime assu-
rément. En effet, il pense qu’il sera facile de le rallier à sa
cause d’ici quelques temps car ils partagent des bases com-
munes : l’abandon des traditions et la traque des Nephilim.
Ainsi le Temple Secret considère-t-il cet autre Pilier comme
un allié de circonstances et n’hésite-t-il pas à collaborer pour
profiter des compétences des modernistes. Il n’est cepen-
dant pas évident pour ces derniers de coopérer avec une
faction à l’idéologie aussi nauséabonde que celle encouragée
par le Temple Secret.

Le Temple secret
Les Chevaliers oniriques : Puisqu’ils ne se po-
sitionnent pas sur le domaine politique et ne cherchent pas
à acquérir du pouvoir matériel, les Chevaliers-Rêveurs ne
sont pas perçus comme une menace par le Temple Secret.
Les alliances ponctuelles, telles que la recherche des portes
de Meborack par les Porte-Glaive, sont donc relativement
courantes et appréciées par ces deux Piliers.
Le Triumvirat se méfie d’eux cependant car il pense
qu’ils se sont fourvoyés : ils risquent, à voguer dans les autres
mondes, d’oublier la finalité de leur quête, voire de se trouver
pervertis par les influences magiques qui les baignent. Les
alliances s’imposent donc doublement : non seulement il ne
peut se passer de leurs connaissances sur certaines opéra-
tions mais il préfère aussi les avoir à l’œil pour ne pas avoir
une mauvaise surprise un jour.
Les Arcanes Mineurs
Le Denier (La synarchie)  :  La domination
financière et politique que recherche le Denier en fait un
concurrent et ennemi naturel du Pilier, mais leur culte com-
mun du secret et de la manipulation rend leurs manœuvres
et escarmouches difficiles à déchiffrer pour un œil extérieur.
Il leur arrive même de s’allier quand cela s’avère bénéfique
pour les deux Arcanes. Une guerre d’influence se mène,
notamment au niveau des institutions internationales, et
il est bien difficile de dire à qui profite une opération spé-
cifique. Ainsi l’UNESCO a-t-elle organisé une campagne
de reconstruction des mausolées de Tombouctou détruits
par le Temple Secret. Or ce Pilier et le Denier ont tous deux
infiltré cette institution ; et chacun croit que l’opération est
à son propre profit. L’OHIRE pense en effet remplacer le
site Touareg détruit par une prison, les nouveaux mausolées
agissant comme une sorte de stase pour les porteurs de Ka-
Brume pénétrant dans les lieux. De son côté cependant, si
le Denier a laissé faire, ce n’est pas faute d’avoir réussi à em-
pêcher le plan du Bâton, mais bien de manière volontaire ;
quant à savoir quel est leur plan, l’OHIRE n’est pas encore
parvenu à éclaircir ce point.
La Coupe (les Rose+Croix) : En dehors de zones
spécifiques telles que le Japon, où les R+C exercent histori-
quement une forme d’hégémonie, les opérations menées par
le Temple Secret entrent rarement en opposition avec leurs
plans. Cependant, les R+C ont toujours cherché à contrer
les agissements de la Bianética ; les manipulations mentales
ont des effets désastreux sur le Ka-Soleil et compromettent
69
la Parousie, leur plan d’élévation mystique de l’humanité.
Depuis que la Bianética s’est détournée de la plupart de ses
sectes pour se consacrer au terrorisme, ces groupes sont
peu à peu reconquis ou simplement éliminés par les R+C ;
ces derniers, qui n’ont pas encore compris le changement
d’objectifs de l’ordre bianéticien, se rendent bien compte que
leur tâche devient de plus en plus simple, mais ils mettent
cela sur le compte de la faiblesse présumée du Bâton suite
à l’Apocalypse. Pourtant, les manipulations du Ka-Soleil
que mène Don Ochard pourraient à long terme leur poser
un souci bien plus épineux que ce qu’ils peuvent envisager,
au vu de l’ampleur du phénomène fondamentaliste  :  des
remous dans les champs du Soleil pourraient peut-être at-
teindre une masse critique et fissurer Shambhala…
L’Épée (les Mystères) : Les confrontations avec
les Mystères sont épisodiques mais toujours mortelles : ces
derniers considèrent le Temple comme un ramassis d’im-
posteurs et de parvenus, incapable de comprendre les véri-
tables enjeux de l’initiation aux vérités occultes. Le Temple
Secret, quant à lui, les considère comme quasiment aussi
dangereux que les Nephilim eux-mêmes ; leurs rites païens
ont toujours été combattus par les Chevaliers du Christ, et
le Triumvirat les considère comme de dangereux incons-
cients. Bien qu’agissant dans des domaines différents, ils
cherchent réciproquement à contrer leurs plans lorsqu’ils en
ont connaissance.
Les Arcanes Majeurs
Le Temple Secret considère tous les Nephilim comme
des dangers à éliminer ; leurs Arcanes sont donc tous classés
au rang d’ennemis. Entre tous, l’Empereur est certainement
sa cible principale car il joue le même jeu que ce Pilier. Ce
dernier se retrouve également très souvent à affronter la
Maison-Dieu, notamment par l’intermédiaire des Porte-
Glaives. Enfin, la Renaissance incarne la Némésis des Che-
valiers Teutoniques.
Le seul Arcane à entretenir des liens avec le Pilier est
la Justice ; lui et la Sainte-Vehme s’accordent parfois, dans
des circonstances exceptionnelles, pour mener un procès
commun ou conclure un arrangement tel qu’un échange de
prisonniers.
 Les Templiers
À la recherche
de GQu’est devenu le Grand Maître ? Où est passé le Bapho-
met ? Tubalcaan est-il encore seulement en vie ? À l’image
des autres Piliers, ces questions taraudent les maîtres du
Temple Secret ; cependant, leurs recherches sont guidées
par des motivations singulières. En effet, l’Effondrement a
été extrêmement profitable à Poltine et ses alliés : avec les
coudées franches, ils ont pu choisir le cap à tenir et imposer
leur volonté à leurs obédiences.
Pour Poltine, l’inconnue que représente le Grand Maître
est une épée de Damoclès : qui, dans le Pilier, continuera à le
suivre et qui décidera au contraire de prêter de nouveau allé-
geance à Tubalcaan si ce dernier refait surface ? Fidèle à son
pragmatisme, le Naute de l’OHIRE a décidé de se lancer à
sa recherche et de tout mettre en œuvre pour… l’éliminer
si ce n’est déjà fait. En effet, Tubalcaan représente certaine-
ment le talon d’Achille du Pilier, et Poltine en est conscient.
Il sait ainsi devoir agir seul et discrètement ; Heinrich
Zeller, tout moderniste qu’il soit, est à ce point pétri de
fidélité et horrifié par l’idée même de traîtrise qu’il se détour-
nerait certainement de son allié actuel si Tubalcaan ou son
incarnation venait à réapparaître. Quant à Don Ochard, il
a toujours été un opportuniste et chercherait le cas échéant
à savoir qui aurait le plus de chances de l’emporter. Cepen-
dant, il est pour l’instant convaincu par les visions mystiques
qu’il a eues : il pense Poltine habité par l’Eidolon, ce qui ferait
de lui le nouveau Grand Maître légitime. Si Tubalcaan reve-
nait, il serait en proie à un véritable doute et à un conflit inté-
rieur et il y a fort à parier qu’il se placerait dans la position la
plus neutre possible en attendant de voir le camp vainqueur
se dessiner.
Arcadia delenda est
Arcadia, ou plutôt l’image qu’en a le Temple Secret jusqu’à
présent, est une aberration dangereuse qui s’oppose frontale-
ment aux volontés du Pilier. En effet, outre l’avantage tac-
tique que son émergence offre à ses ennemis, elle va surtout
à l’encontre de ce qu’il recherche : elle corrompt les mortels en
leur faisant ressentir une atmosphère magique, les amenant à
une forme de communion avec les Nephilim. Elle est une gan-
grène qui s’installe dans les villes et semble gagner du terrain.
C’est pour cette raison que le Triumvirat a mis au point un
plan d’éradication des quartiers d’Arcadia.
70
La première étape consiste à localiser les différents quar-
tiers constituant Arcadia. La consigne a été donnée à toutes
les obédiences d’envoyer une note de service pour chaque
lieu « étrange », à l’atmosphère « particulière » ; autant dire
que les renseignements affluent et sont bien souvent assez
peu pertinents. Cependant, il s’agit d’une base de travail sur
laquelle se fondent les Chevaliers de la Sainte-Vehme pour
mener leurs enquêtes ; c’est à eux en effet que le Triumvirat a
confié la vaste tâche de repérer et cartographier les quartiers
de la cité magique. Leur capacité à « interroger » de nom-
breux témoins du monde occulte est en ce sens un atout non
négligeable. Ils ont actuellement identifié avec certitude une
petite demi-douzaine de ces quartiers.
Une fois le quartier repéré, un Chevalier des Brumes est
missionné pour en dresser un portrait complet, aussi bien
sur le plan physique que magique : qui y vit, quels en sont
les monuments ou lieux qui ancrent Arcadia à cet endroit,
quelle résistance est à prévoir en cas d’attaque, quelles en
sont les portes vers d’autres quartiers… Une fois sa mission
accomplie, le Triumvirat reçoit directement son rapport et
statue sur la marche à suivre.
Plusieurs pistes sont envisagées  :  attaques terroristes
pour contrer l’atmosphère onirique des lieux ou détruire un
point d’ancrage de la cité, utilisation massive d’orichalque
pour occasionner une rupture et purifier les lieux, voire
usage de l’arme nucléaire en dernier recours…
De fait, la méthode a déjà fait ses preuves car Poltine a
réussi à dissocier Arcadia du quartier Arbat, le « Montmartre
moscovite ». Quartier de la vieille ville empreint d’une atmos-
phère onirique, parcouru d’artistes de rue, patchwork de
styles architecturaux ayant conservé les souvenirs des grands
écrivains russes, le quartier en était venu à abriter Arcadia.
Le Grand Chevalier de l’OHIRE ne pouvait supporter un
tel affront et une telle menace sous ses fenêtres. La réaction
du Triumvirat suite au rapport du Chevalier des Brumes en
charge du dossier fut prompte et brutale : les artistes de rue
les plus talentueux – parmi lesquels quelques adeptes du Juge-
ment ou du Bateleur avaient été repérés – furent la cible d’une
rafle de grande ampleur et remplacés par des incompétents
ou des artistes dans la ligne politique du pouvoir. La Garde
Noire fut lâchée sur les quelques Bohémiens présents. Paral-
lèlement, les autres Nephilim repérés furent, le même jour,
pris en chasse par des compagnies de Teutoniques ayant reçu
carte blanche. Pour couvrir la confusion occasionnée, Poltine
n’hésita pas un instant à commanditer auprès de la Bianética
une vague d’attentats dans la ville, dont les plus meurtriers
eurent lieu en dehors du quartier, pour faire diversion  :  les

Le Temple secret
massacres de 2010 dans le métro servirent ainsi de simple
couverture aux vrais événements occultes du jour. Enfin, les
Porte-Glaives reçurent l’ordre d’utiliser plusieurs stocks d’ori-
chalque dérobés lors de l’année précédente pour rompre les
amarres de la cité magique au niveau de ses ancres. Alors que
le monde, aiguillé par des médias manipulés par le pouvoir,
tournait ses regards vers le métro et ses victimes, les Nephilim
présents dans d’autres quartiers d’Arcadia ressentirent l’onde
de choc et comprirent qu’un quartier entier de leur cité venait
de s’effondrer.
Désormais, le Triumvirat est bien décidé à réitérer cette
victoire sur les autres quartiers repérés ; Paris est ainsi deve-
nu sa nouvelle cible…
FIGURE :  Lorsque l’Apocalypse sonne l’heure du Temple, sa posi-
Vladimir Poltine
Grigory Michenkov n’était pas a priori destiné à deve-
nir l’un des hommes les plus puissants de la planète, ni l’une
des figures majeures du Temple. Il est pourtant aujourd’hui,
tant sur le plan profane que dans le monde occulte, un ac-
teur incontournable et un véritable mystère. De multiples
théories circulent à son propos pour expliquer à la fois sa
longévité au pouvoir, sa popularité relative dans son pays
et sa capacité à gérer en même temps l’une des grandes
puissances mondiales et l’un des Piliers du Temple : là où
d’aucuns voient en lui un surhomme, peut-être génétique-
ment amélioré, d’autres sont persuadés qu’il utilise la magie
des éléments pour réaliser ses exploits. Certains sont même
allés jusqu’à répandre la rumeur d’un jumeau pour expli-
quer sa quasi-ubiquité. La vérité est cependant à la fois plus
simple et bien plus ténébreuse.
Le lieu de naissance de Grigory importe peu : fils d’un
couple de paysans travaillant au sein d’un kolkhoze, il
s’engage en 1970 dans l’Armée rouge. L’année suivante, il
est envoyé en Roumanie avec un petit détachement d’ob-
servateurs pour déterminer s’il est possible à l’URSS de
faire entrer le pays dans son giron ; ce détachement n’arrive
cependant jamais à Bucarest, écrasé en chemin, alors qu’il
franchissait un pont, par les troupes roumaines désireuses
de conserver leur relative indépendance au sein du bloc de
l’Est. Grigory survit cependant, et quelques mois plus tard,
il revient à Moscou empli d’une détermination nouvelle.
Après quelques semaines à découvrir la capitale, il se pré-
sente au bureau du KGB et s’y fait engager sous un nouveau
nom : Vladimir Poltine. Ce n’est que le premier pas d’une
longue ascension au sein de l’agence de renseignements.
71
Fort d’une détermination à toute épreuve et qui rend
admiratifs ses supérieurs, il gravit les échelons et se forme
aux différentes techniques de combat et d’espionnage. Il
devient commandant au sein du KGB et se trouve en poste
à Berlin lors de la chute du Mur, dont il est l’un des artisans
occultes. Parallèlement à sa carrière, il attire en effet l’atten-
tion de l’OHIRE, qui a reçu du Grand Maître la mission
de faire tomber le régime soviétique ; étonnamment réceptif
aux propositions et aux révélations du Bâton, il décide de
trahir l’URSS au profit de G. Là aussi, il connaît une ascen-
sion fulgurante et devient Chevalier Égyptien de la caravane
russe en l’espace de quelques années ; il s’installe alors, à la
demande du Grand Chevalier, dans les sphères du pouvoir
et gravite dans les différents gouvernements de cette période
de chaos politique.
tion de chef du gouvernement en Russie lui donne un poids
certain : il peut utiliser son pouvoir profane pour offrir sa pro-
tection aux obédiences en danger et désorganisées. Il est ainsi
unanimement élu Grand Chevalier par ses pairs à la mort de
son prédécesseur. Après avoir tissé quelques alliances avec
d’autres Nautes, il prend la tête du Temple Secret en lançant
sa Perestroïka, sonnant ainsi le glas de l’unité du Bâton.
Pourtant, Grigory Michenkov a plus ou moins péri en
1971, non loin de ce pont en Roumanie. Se traînant à l’écart
des combats, il a cherché refuge dans des anfractuosités des
monts de Transylvanie et s’est glissé dans une grotte iso-
lée en attendant le retour au calme. Mais cette grotte s’est
avérée bien plus vaste qu’il ne l’avait pensé à l’origine ; Gri-
gory Michenkov avait en réalité passé la porte d’un ancien
Royaume selenim - un Royaume certes désolé et en perdi-
tion, mais renfermant encore le noyau de Lune Noire désin-
carné de son créateur : Vlad Dracul. Quasiment détruit par
l’armée turque au XVe siècle, celui-ci vit arriver ce nouveau
Simulacre, inespéré, et s’empara de l’esprit de Grigory.
Après quelques mois à regagner des forces et à s’adapter à
sa nouvelle époque, il prit le chemin de Moscou, décidé à
se venger de ses bourreaux : l’armée de Mehmed II avait en
effet été menée par une coalition de Nephilim de plusieurs
Arcanes Majeurs qui voyaient en l’Empire ottoman une
arme pour lutter contre le Temple. Lorsque leur route avait
croisé le chemin de Vlad, ses cousins n’avaient pu réprimer
un frisson face à cet être immortel totalement perverti, de
même que sa cruauté – son rituel d’assouvissement en réa-
lité – avait suscité un vif émoi chez les mortels de l’armée. Ils
avaient détruit tout ce à quoi tenait Vlad et en avaient fini
avec lui ; du moins le pensaient-ils.
 Les Templiers

De retour à Moscou à la fin du XXe siècle, il eut l’orgueil
de reprendre son prénom et se contenta d’un patronyme rap-
pelant le lieu de sa résurrection (Poltine peut se traduire par
« Dupont » en russe). Fort de son savoir en Nécromancie, il
s’empara facilement de renseignements sensibles et parvint
à forger, au sein du KGB, sa nouvelle identité - personne ne
remettrait en doute dorénavant l’existence de Poltine et son
histoire. Spécialiste des séances de torture au sein du KGB, il
put s’assouvir facilement ; depuis qu’il est au pouvoir, nombre
de dissidents emprisonnés ne reparaissent jamais, empalés
mais maintenus en vie au sein de son Royaume. Vlad a eu le
temps de reprendre des forces et a en effet entrepris de rebâtir
ce dernier ; il a également pris soin de cultiver ses compétences
en Kabbale noire pour peupler son Royaume de tortionnaires
et envoyer des entités manipuler les esprits. C’est ainsi que
les visions de cauchemar qu’il a envoyées à Don Ochard ont
convaincu ce dernier que Poltine est le réceptacle de l’Eïdolon.
Sa position aurait pu être dangereuse face à Zeller : les
Chevaliers Teutoniques sont rompus au combat contre les
Selenim et savent les identifier. Mais c’est le Temple lui-
même qui lui fournit la parade : avant de parvenir au poste de
Grand Chevalier et d’être en contact avec les Teutoniques,
il devint en effet Chevalier des Brumes. Ainsi la Brume lui
permet de cacher son noyau de Lune Noire à ses alliés et
de dissimuler ses quelques allers-retours vers son Royaume.
Vlad est aujourd’hui en position de force et, même s’il doit
dissimuler son dédain envers ses alliés, il a tout ce qu’il dé-
sire : une source intarissable d’assouvissement qui lui permet de
rebâtir à grande allure son Royaume, les avantages d’un pouvoir
temporel qui l’a toujours fasciné et qui n’a jamais été aussi grand,
et la satisfaction de l’obsession qui l’a maintenu en vie durant
des siècles : se venger de ses cousins Nephilim. Son Royaume
commence d’ailleurs à résonner des cris des humains mais aussi
de plusieurs Nephilim, enchaînés par des liens d’orichalque et
torturés par ses tortionnaires de Lune Noire.
Il va sans dire que si Zeller venait un jour à découvrir qu’il
est ainsi berné depuis des années, le Temple Secret s’écroule-
rait vraisemblablement : Poltine en est à la fois la clef de voûte
et la plus grande faiblesse. Mais Vlad, dans sa mégalomanie
et son désir de revanche, sait que les risques que son secret soit

Quelques conseils, archétypes, clichés

et inspirations pour mettre en scène
le Temple Secret...
* Le conseil est simple : les membres du Temple Secret sont tous paranoïaques jusqu’au bout des
ongles ! Ils n’ont confiance en rien ni personne, se méfient de tous et de tout. Ils ont établi des proto-
coles très sophistiqués de mots de passe, d’identités multiples, de comptes off-shore sécurisés.
* Ils se comportent comme des espions, employant toutes leurs méthodes, leurs mensonges, leurs
ruses et leur dévouement à la cause et en l’occurrence à leur chef Poltine.
* Ils ont la culture du chef et l’obéissance au chef. Ils sont extrêmement hiérarchisés et ne dérogent
presque jamais à celle-ci.
* Ils n’ont pas froids aux yeux et n’hésitent pas une seconde à éliminer un Nephilim, la famille de
son Simulacre et toutes les personnes qui ont pu entrer en contact avec ce « démon ». En cela, leur
comportement peut être rapproché de celui de certains mafieux.
* Ils sont « fana-mili » ! Ils aiment porter l’uniforme, s’entraîner à la dure, manier les armes à feu, aller sur
les théâtres de guerre. Ils emploient très souvent du vocabulaire et des noms de code militaires (affirmatif,
Alpha Tango, rendez-vous à 0115, cible à 11h, opération Métal lourd, zone de guerre émeraude, etc.)
* En terme de comportement comme idéologiquement, ils sont les plus proches des nazis et de leurs
différents services spéciaux et secrets, SS, Gestapo, etc. Vous pouvez les jouer aussi de cette manière.
* De nombreux films, romans, séries TV peuvent servir de sources d’inspiration pour ce Pilier.
Citons Le Bureau des Légendes, certains épisodes de Homeland, plusieurs romans de Tom Clancy.
L’organisation The Covenant dans la série Alias cherchant à faire se réincarner le mystérieux Rambaldi
est aussi une bonne inspiration pour Le Temple Secret.
* L’atmosphère des complots du Temple Secret déclenchés par l’effet Rosenkreutz est celle de la paranoïa
permanente, de l’espionnite, des coups fourrés, des double et triple jeux, du mensonge, du trompe l’œil et
de l’illusion, de la filature et des rendez-vous mystérieux, de la mise sur écoute mais aussi des hit and run
soit de l’attaque soudaine et non prévisible d’un commando ultra-entraîné, militarisé, et armé jusqu’aux
dents, exécutant ses basses besognes et étant exfiltré, ni vu ni connu, du théâtre de l’opération.
72

Le Temple secret
éventé sont minimes, et il pense faire de Zeller un Sans-Repos
à ses ordres si le besoin s’en faisait sentir. Sa seule crainte est
qu’un jour Tubalcaan revienne et se rende compte de la super-
cherie ; c’est la véritable raison pour laquelle Vlad a lancé ses
limiers sur les traces du Grand Maître et compte bien le faire
taire définitivement ; le traîner dans son Royaume et l’enchaî-
ner aux côtés de « ses » Nephilim et de l’âme de Grigory serait
un spectacle des plus réjouissants…
Quelques PNJ
du Temple
Secret
Un Chevalier de l’OHIRE
40 ans, Ka-Soleil 6
Manteau Rouge 7
Aussi à l’aise en smoking et entouré de politiciens que
dans le costume d’espion et assassin, il est un manipulateur
hors pair et n’a aucun scrupule : totalement dévoué à la cause
du Temple Secret, peu lui importent les vies humaines qu’il
faut sacrifier. Il préfère envoyer ses sbires et rester dans
l’ombre à tirer les ficelles mais sait se salir les mains si le
besoin s’en fait sentir.
Alexeï Kourotchenko/
Paúk
Manteau Rouge, Chevalier des Brumes
et dirigeant occulte de la Bratva
53 ans, Ka-Soleil 8
Manteau rouge, Chevalier des Brumes 9
Ka-Brume 3*
Retiré à Moscou dans son appartement-bunker, au
cœur de sa toile, Paúk passe son temps à collecter des infor-
mations et à envoyer ses directives aux chefs de la Bratva.
Lorsqu’il doit se déplacer en personne c’est pour sanction-
ner une faute. Son aspect passe-partout fait que personne
ne s’accorde sur sa description physique ; en revanche, il par-
vient toujours à s’infiltrer où il veut et à laisser un sillage de
terreur et de sang derrière lui.
73
* Son degré de Ka-Brume lui apporte un bonus à tous
ses tests de discrétion/manipulation de l’esprit, le rendant
quasiment indétectable
Un Frère de la Bratva
25 ans, Ka-Soleil 1
Mafieux 4
Mafieux dur à cuire et patibulaire spécialisé en extorsion
d’aveux et d’argent. Il sait être au service de « la Cause », que
ses patrons ne pardonnent pas l’échec mais récompensent
généreusement la réussite  ; aussi a-t-il appris à fermer les
yeux et à tenir sa langue sur tout ce qui semblerait étrange
à d’autres. Il ne se déplace jamais sans son fidèle pistolet
Makarov et son blouson en cuir.
Donovan Chandler,
fils à papa raciste
et vedette sportive
du campus
21 ans, Ka-Soleil 2
Sportif 5
Le leader de ΔΓ est une armoire à glace, beau gosse,
blond aux yeux verts et totalement dénué de scrupules
quand il s’agit de soutenir une version WASP de l’Amé-
rique. Armé de sa batte de baseball favorite, il aime « puri-
fier  » l’Amérique. Il se sent certes coincé par le marché
conclu avec le Croisier qui l’a approché mais a accepté de
bonne grâce les cibles imposées jusque là.
Dorian Dupipo,
Frère Croisier et
démagogue professionnel
48 ans, Ka-Soleil 5
Politicien bonimenteur initié 4
Figure de proue au sourire carnassier du mouvement
français d’extrême-droite et bonimenteur sans scrupules, il
 Les Templiers
sait que notre société est infiltrée par des « étrangers », des
démons. Il pense en toute bonne foi œuvrer pour « le bien de
la France », ce qu’il ne trouve par ailleurs pas incompatible
avec le fait de garnir son compte en banque. Mis à part un
pugilat hors caméra à l’occasion, il préfère laisser ses gardes
du corps régler ses problèmes.
Un Chevalier Teutonique
40 ans, Ka-Soleil 6
Manteau Rouge 7
Un amateur de Wagner, citant volontiers Nietzshe
et obsédé par le combat quotidien qu’il livre en secret aux
Immortels au nom d’une humanité dont il se dit le cham-
pion. Véritable soldat d’élite, adepte d’une frappe rapide et
violente, il est capable d’en remontrer à n’importe qui au
corps à corps ; cependant il ne dédaigne pas l’usage du fusil
d’assaut pour « rééquilibrer » le combat.
En mission, il ne se sépare pas de son épée veinée d’ori-
chalque (4)
Un Frère de l’Épée
45 ans, Ka-Soleil 4
Manteau blanc 5
À mi-chemin entre l’archéologue pilleur de tombes et le
cambrioleur d’objets d’art, ce templier est avant tout poussé
par sa soif de connaître et posséder les objets qui ont fait l’his-
toire et la légende. Il a appris à haïr les Nephilim, qui cherchent
sans cesse à confisquer ces merveilles aux hommes.
74
Un Chevalier
de Poséïdon
25 ans, Ka-Soleil 2
Manteau Noir 6
Un skinhead néonazi ayant accepté de subir des modifica-
tions génétiques « pour la grandeur de la race aryenne » ; il dé-
sormais capable d’endurer des chutes et des chocs impression-
nants sans que ses organes internes n’en pâtissent. En revanche,
il est encore moins capable qu’avant de penser par lui-même ;
mais c’est plutôt une qualité du point de vue de ses supérieurs…
Il bénéficie d’une armure naturelle (3) contre tous les
dégâts contondants et les chutes.
Un partisan
de la Garde Noire
20 ans, Ka-Soleil 1
Casseur 3
Endoctriné, xénophobe et aigri. Individuellement, ce
révolté adepte du complotisme en reste généralement à des
discours haineux au comptoir du quartier et vote NDA ;
mais en bande avec ses amis, il n’hésite pas à s’armer d’une
chaîne ou d’une barre de fer pour dispenser « sa » justice face
à tous ceux qu’il juge, d’un simple regard, « anormaux ».
 75
Le Temple secret
Pilier III

Le
Temple
nouveau
 Introduction
& Histoire
Quelle meilleure comparaison pour l’échec du Grand Plan que le « bug de l’an 2000 » ?
Annoncé comme l’apocalypse technologique, le plantage le plus fameux de l’Histoire aura
finalement fait long feu : les systèmes informatiques n’ont pas crashé, les serveurs ont tenu le
choc, le monde civilisé n’a pas sombré dans le chaos et l’anarchie… À l’aube du nouveau siècle,
la paranoïa ambiante s’est changée en douces moqueries à l’égard des prétendus « experts » et
autres prophètes de la fin des temps.
Mais avaient-ils vraiment eu tort ?

Car la métaphore ne s’achève pas là… Alors que le
grand public se rengorge, se congratule et fête le mil-
lénaire, le bug de l’an 2000 a fonctionné exactement
comme ses créateurs l’avaient anticipé, devenant un virus
dormant à travers des millions d’ordinateurs ainsi conta-
minés. Et de la même façon, le Grand Plan des Templiers
sema ses graines à l’intérieur du monde profane.
Prêtes à éclore au moment opportun.
76
La troisième Pilier, celui du Temple nouveau
représente parfaitement cette menace latente qui
s’oppose aux Nephilim contemporains. Templiers
les plus iconoclastes et anticonformistes, ils sont
déterminés à obtenir la victoire, quitte à changer les
règles du jeu qui ne leurs conviennent pas. Pour eux,
l’échec de 1999 fut imputable à la structure mono-
lithique de l’arcane du Bâton et à ses codes obsolètes.
 77
Le Temple nouveau
 Les Templiers

Fi donc des duels à l’épée, de l’honneur chevaleresque et des
traditions archaïques : fusils d’assaut, drones, hackers, fake
news et armes bactériologiques… les membres du Temple
nouveau ne se contentent pas d’être à la pointe du progrès ;
ils sont le creuset duquel sortent les technologies les plus
ambitieuses, prêtes à être utilisés contre les Nephilim. Les
changements les plus importants de leur paradigme et de
leur idéologie concernent justement ces derniers : les Nephi-
lim ne sont plus considérés comme une simple menace, un
germe nuisible à éliminer, mais comme les bêtes de somme
ou les matériaux mystiques sur lesquels construire le futur
de l’humanité. Les membres du Temple nouveau débordent
de théories à expérimenter sur les êtres magiques, pour pré-
cipiter une nouvelle révolution scientifique. Les homoncules
n’étaient que le début…
Le Triumvirat
Trois individus aussi brillants que dangereux repré-
sentent cependant l’autorité absolue sur le Temple nou-
veau : Gil Bates, He-Ling Ochard et Milton Husk.
À la tête de leurs conglomérats respectifs, ils établissent
l’idéologie du Temple nouveau, coordonnent les grands axes
d’action au niveau international et gèrent les relations diplo-
matiques avec les autres factions de Templiers. Pour ce faire, ils
échangent indirectement au moins une fois par semaine en uti-
lisant un arsenal d’outils médiatiques et d’événements publics
codés : la fermeture inattendue d’une usine ? Le lancement d’un
nouveau produit ? Une interview pour un magazine people ?
Chacun de ces actes apparemment anodins d’un membre du
Triumvirat saura être interprété par les deux autres grâce à une
clé cryptologique qu’ils sont les seuls à connaître et à maîtriser.
La fréquence de ces « conseils au grand jour » permet au
triumvirat une réactivité accrue en cas de crise et offre l’oppor-
tunité à chacun de ses membres de se tenir à l’œil. Car les
figures éminentes du Temple nouveau possèdent leur lot de
secrets : derrière la « façade » publique et les domaines d’action
plus informels qu’ils se partagent, leurs agendas occultes per-
sonnels viennent brouiller des allégeances déjà fragiles depuis
la restructuration du Temple. Les relations à l’intérieur du
Triumvirat sont donc empreintes d’une défiance respectueuse
et d’une paranoïa (bien légitime) qui se répercutent souvent
sur les échelons inférieurs. Heureusement, les membres du
Temple nouveau ont réussi à transformer ce problème de
confiance en atout, grâce à une organisation horizontale basée
sur l’autonomie et l’indépendance. En effet, si le Temple nou-
veau conserve la distinction classique de leurs membres entre
Manteaux noirs, blancs et rouges, il emprunte davantage à
une forme d’organisation qui a fait ses preuves dans la société
contemporaine : la cellule terroriste.

Le Temple nouveau en quelques notions clés

Ce troisième Pilier est essentiellement focalisé sur l’emploi des high-tech (informatique, biologie, tech-
nologie) afin d’éliminer les Nephilim de la société humaine.
* Il remet en cause les traditions passées du Temple auxquelles il attribue l’échec du Grand Plan en 2000.
* Il est piloté par trois magnats des affaires, extrêmement influents, rompus aux enjeux du monde des
affaires, du commerce international, de la finance et des innovations technologiques.
* Ses membres se recrutent principalement à l’intérieur des trois multinationales ainsi que chez leurs
multiples sous-traitants. Ce sont plutôt des ingénieurs, des biologistes et des chimistes, des hackers,
des inventeurs mais aussi des experts de la sécurité, des prospectivistes, des financiers.
* Points forts
* Ce Pilier peut profiter de ressources techniques et financières très importantes.
* Sa maîtrise des nouvelles technologies en fait un adversaire très redoutable de nos jours, proba-
blement le plus efficace dans la localisation, la mise à jour et la surveillance des Nephilim.
* Points faibles
* Le fait d’être dirigé par patrons de multinationales peut être aussi un handicap. Ces entreprises ont leurs
propres agendas et leurs propres conflits. La couverture peut être plus lourde à piloter que les projets cachés.
* Dans leur fonctionnement comme dans leur logique, ils sont très proches de la Synarchie. Cet
Arcane Mineur attend son heure pour absorber et pour classer ce Pilier dans sa vision très précise
de l’organisation du monde sous sa férule.
* Ils sont pauvres en artefacts à base d’orichalque. Ils ont donc du mal à détruire les Nephilim
même s’ils savent les identifier et les mettre sous surveillance.
78

Le Temple nouveau
Société de l’information
et famille nucléaire
Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les
ordres de mission proviennent très rarement du siège des
trois conglomérats multinationaux qui appartiennent au
triumvirat : Microserf à Seattle pour Gil Bates, The Or-
chard à Hong Kong pour He-Ling Ochard, EtherX à Los
Angeles pour Milton Husk.
Dans les faits, chaque cellule locale du Temple nou-
veau est composée a  minima d’un Manteau blanc et de
deux Manteaux noirs. Ces noyaux peuvent s’agréger et se
désagréger à l’infini sans rendre de comptes aux hautes ins-
tances de l’Ordre, et se regroupent généralement par centres
d’intérêt ou de compétences  :  comités d’entreprise, clubs
d’investissement, associations de paint-ball, clans virtuels de
hackers… Même une organisation caritative ou une copro-
priété peuvent cacher une cellule templière.
Consécration absolue, les Manteaux rouges travaillent
aux sièges des conglomérats : la plus innocente des hôtesses
d’accueil ou le plus banal des techniciens de surface cache
de redoutables Templiers ayant fait leurs preuves face aux
Immortels — attaquer ces forteresses high-tech de front est
donc tout à fait suicidaire.
Pour les missions de code « Noir », qui concernent des
axes d’action très larges et à durée longue voire illimitée
(désinformation générale pour alimenter l’effet Rosen-
kreutz, signalement de toute activité inhabituelle à potentiel
79
ésotérique via Int Staff…) des annonces codées sont lais-
sées sur le Deep Web au vu et au su de tous. N’importe
quel membre de la faction est susceptible de proposer ou
d’amender ces textes, à la façon d’un « wiki » participatif.
Si nécessaires, les déviations trop importantes des axes d’ac-
tion validés par le triumvirat sont rectifiées de façon hebdo-
madaire par des départements spécialisés de chaque siège.
Ces annonces constituent les « préceptes » des membres du
Temple nouveau : chaque Templier capable de les trouver et
de les décoder a le devoir de les mettre en œuvre, par tous les
moyens nécessaires dont dispose sa cellule.
Pour les missions de code « Blanc », plus limitées dans
leur domaine d’action et leur durée (assassinat d’une figure
publique gênante, capture d’un Immortel, sabotage d’une
campagne présidentielle…), des e-mails crypto-sécurisés
sont envoyés par les Manteaux blancs à des forums de dis-
cussions spécifiques qui les relaient, toujours sur le Deep
Web. Toutes les cellules du Temple nouveau qui possèdent
les codes d’accès à ces forums sont susceptibles d’y répondre
et de réclamer une « prime » en crypto-monnaie, pour peu
qu’ils justifient de la réussite de leurs actions via des preuves
diverses (scans de coupures de presse, panel de réactions sur
les réseaux sociaux, photos trophées…).
Enfin les missions de code « Rouge », particulièrement
urgentes et / ou compliquées, sont prises en charge direc-
tement par le siège. Parfois, des cellules spécifiques sont
contactées en soutien pour les opérations de grande enver-
gure, bien que cela reste fort rare.
 Les Templiers
Microserf :  Le génie au nœud papillon
le sphinx
devenu hydre
Corporation multinationale, tentaculaire et inflexible,
Microserf est la définition même de l’adage « Trop gros
pour échouer ».
Alors que le Temple chute et implose en 1999, la so-
ciété d’informatique fondée par le génial milliardaire Gil
Bates s’envole vers des sommets. Transcendant cultures
et frontières, elle s’impose en ce début du nouveau millé-
naire comme la nouvelle icône de la modernité. Derrière
un réseau de sociétés écrans, d’OPA et de transactions
financières inextricables, Microserf réussit ainsi à imposer
son contrôle à la plupart des centrales de médias, studios de
cinéma et de télévision, plateformes de streaming et réseaux
sociaux de l’Amérique du Nord, et donc du monde.
Aujourd’hui, les membres du Temple nouveau pos-
sèdent des yeux et des oreilles partout : chaque Winbows-
phone est susceptible de devenir une caméra de surveillance ;
chaque utilisateur de Faithbook ou Seeker, un délateur…
Diamond Pillar
Basée dans la banlieue ouest de Seattle, le siège de
Microserf est une tour de verre ultra-moderne de soixante
étages visibles et quinze étages en sous-sol surnommée
le « Diamond Pillar ». Son architecture épurée cache une
structure interne massivement renforcée, capable de dé-
ployer des boucliers antibalistique face à un assaut militaire
et même de résister à une arme atomique. Doté de généra-
teurs autonomes, de purificateurs d’air, distillateurs d’eau et
serres agricoles, le Diamond Pillar a la capacité d’assurer la
survie autonome de ses 1500 employés pendant une dizaine
d’années. Ce scénario apocalyptique est pris très au sérieux
par les membres du Temple nouveau, puisque quasiment
inévitable si la résolution d’un nouveau Grand Plan venait
à s’accomplir.
Un backup des serveurs d’Int Staff, le réseau de rensei-
gnements privé des Templiers, existe au quatorzième sous-
sol du Diamond Pillar, ainsi qu’un backup papier (sur un
laps de temps d’un an maximum, vu l’espace occupé) au
quinzième sous-sol. Cinq autres backups numériques du
réseau existent à travers le monde : un à Londres, un à Mu-
nich, un à Tokyo, un à Sydney et un en Antarctique.
80
Maintenant proche de la soixantaine, le PDG de Mi-
croserf demeure une figure très populaire auprès du grand
public. S’il conserve son célèbre ensemble « geek chic » (gilet
beige, baskets noires et nœud papillon rouge) en interviews,
il n’aborde plus les sujets polémiques de la maison-mère, pré-
férant parler des activités caritatives auxquelles il se consacre
par l’intermédiaire de ses nombreuses fondations.
En coulisses, Gil Bates demeure l’intellectuel froid et cal-
culateur qu’il a toujours été pour le Temple. Il n’a rien perdu
de son génie scientifique, particulièrement sur les systèmes
d’information. Au contraire, la fragmentation du Bâton
lui a même permis d’élargir ses horizons, exacerbant des
velléités de puissance écrasées jusqu’alors par l’influence du
Grand Maître et les fortes personnalités de certains Nautes
rivaux. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait été à l’origine de
l’indépendance du Temple nouveau.
Aujourd’hui, Bates conserve d’excellentes relations avec
Vladimir Poltine, dirigeant du Pilier du Temple Secret, qui
n’hésite pas à faire appel à ses « usines à trolls » pour influen-
cer les élections politiques à travers le monde. En échange,
de nombreux contrats publics et accords énergétiques sont
signés avec la Russie de Poltine.
Bates est également en bons termes avec deux membres
éminents du quatrième Pilier, celui des Chevaliers Oni-
riques, Bjorg Andersen et Tomoko Hachikage, même s’il
reste éloigné de Villiers de l’Isle-Adam, censé être le chef
effectif de cette élusive faction templière. Il apporte ainsi un
soutien financier et technique considérable au projet « Arca-
dia Online » de Hachikage car la destruction de ce Compact
secret reste pour lui la priorité absolue. En effet, il considère
l’existence de toute collaboration avec les Nephilim comme
un péché absolu et rechigne même à l’emploi d’homoncules
pour protéger Microserf et ses filiales les plus importantes,
préférant l’utilisation d’Effets-Dragons synthétiques.
Filet médiatique,
désinformation
et usines à trolls
Microserf contrôle aujourd’hui une vaste galaxie
de médias  :  agences de presse internationales, groupes
audiovisuels, sites d’information participative, même
des podcasts de célébrités… Les journalistes à la solde
du Temple nouveau ont pour sources des Manteaux
 81
Le Les
Temple
Templiers
nouveau
 Les Templiers
noirs ou blancs, quand ils ne sont pas eux-mêmes initiés
du Temple. Microserf a également la mainmise sur les
sociétés de vidéo-surveillance qui travaillent pour le gou-
vernement nord-américain et entend étendre les contrats
de ce type à l’ensemble des pays développés dans les dix
prochaines années.
Outre les avantages politiques et financiers évidents que
les membres du Temple nouveau retirent de leur « Big Bro-
ther » privé, l’objectif ésotérique est de neutraliser le voile
occulte au sein duquel les Immortels aiment à se dissimuler.
Car si les scientifiques du Bâton n’utilisent pas l’appellation
« Effet Rosenkreutz », ils sont tout de même parvenus à
une conclusion similaire à celle de leurs homologues des
R+C : révéler les agissements des Nephilim au grand jour
est le meilleur moyen de libérer l’humanité de leur emprise.
Si le filet médiatique du Nouveau Temple couvre étroi-
tement le territoire des États-Unis, ses mailles se tissent à
partir de différents points-clés du globe. Ainsi, l’Europe
de l’Est abrite de nombreuses cellules du Temple nouveau
spécialisées dans l’intox, les fake news et la désinformation.
Ces « usines à trolls » consistent en de discrets hangars re-
convertis en gigantesques open spaces. Ils abritent des cen-
taines de postes informatiques dans des conditions plus ou
moins légales. Les postes sont occupés par des hackers du
cru, souvent des adolescents désœuvrés qui ne connaissent
rien du Bâton mais sont attirés par l’argent facile que les
cellules templières leur proposent. Dans une ambiance po-
tache, les jeunes gens passent jour à nuit à écrire et diffuser
de faux articles sur le Web, à coder des bots de spam et des
générateurs de comptes factices sur les réseaux sociaux pour
mieux « troller » les commentaires, à lancer des attaques de
déni de service, type DDoS, afin de saturer les serveurs de
telle administration ou telle personnalité publique désignées
comme des cibles à abattre… Les défections existent parfois
chez ces hackers du dimanche, mais les Templiers n’hésitent
jamais à les punir par des exécutions sommaires et brutales
qui marquent durablement les esprits.
Fleuron de l’arsenal médiatique du Temple nouveau,
l’impact des fake news est loin d’être négligeable : com-
manditée par Vladimir Poltine, l’élection du magnat
Mickey Ace à la présidence des États-Unis en 2016 s’est
ainsi jouée dans un mouchoir de poche, la victoire acquise
grâce une longue et âpre campagne de désinformation
par les usines à trolls du Temple nouveau. Personne ne
sait encore pourquoi le Temple nouveau s’est allié aux
manigances de Poltine dans ce scrutin pourri jusqu’à l’os.
Parmi les joueurs de haut niveau des conflits occultes,
82
plusieurs partagent l’hypothèse d’une alliance secrète entre
Poltine et Bates en vue de faire déclencher la troisième
guerre mondiale via les tweets inconsidérés et persifleurs
qu’Ace crache quotidiennement. Utilisant probablement
du nucléaire mais localisé, contrairement au Grand Plan
conçu pour l’an 2000 qui prévoyait une guerre atomique
totale, cette hypothétique troisième guerre mondiale mar-
querait l’échec des grandes institutions démocratiques
(ONU, UE, etc.) et l’advenue des régimes autoritaires sur
l’ensemble du globe. L’économie mondiale serait mise à
mal mais s’en relèverait et le Temple pourrait cette fois-ci
s’emparer du pouvoir plus facilement par ses contacts favo-
risés au sein de ces futurs régimes dictatoriaux.
Le bug de l’an 2000
Vingt ans après son implantation, le virus de Microserf
dort toujours paisiblement dans plus de 80% des appareils
informatiques mondiaux. Bien que la plupart des ordina-
teurs personnels et des serveurs aient été renouvelés du
fait de l’obsolescence technologique naturelle, le virus est
capable de s’infiltrer dans les données personnelles des
utilisateurs, généralement par l’intermédiaire de sauve-
garde sur divers « clouds » et backups en ligne. Il survit
donc sous sa forme dormante à travers le Web et réinfecte
les nouvelles machines dès qu’une connexion internet est
activée.
Les fonctions principales du virus sont la prise de
contrôle à distance de tout ordinateur contaminé, para-
lysant ainsi les infrastructures économiques, sociales et
militaires de pays entiers, mais aussi la récolte d’informa-
tions et de données confidentielles. En effet, même sous sa
forme dormante, le virus crée une faille de sécurité dans
tout système d’exploitation Winbows capable de faire
fuiter des données vers les serveurs d’Int Staff. Pour ne
pas attirer l’attention des hackers les plus compétents, ces
fuites doivent être ponctuelles et circonscrites à quelques
kilo-octets de données. La limite reste cependant suffi-
sante pour se procurer mots de passe, dossiers et autres
e-mails compromettants.
Ce complot est mis à mal depuis quelques années par
la montée en puissance d’une mégacorp chinoise dont
les plans sont rigoureusement similaires, via la mise en
place de l’infrastructure de la 5G. Il s’agit du conglomérat
chinois DaKong que l’on peut traduire par Grand Ciel.
Fondé par un très proche du régime communiste chinois
et dirigé comme une société secrète (son patron n’accorde

Le Temple nouveau
aucune interview), ce groupe s’est hissé parmi les tous
premiers pour viser la suprématie mondiale. Les batailles
actuelles entre les gouvernements américains et ce groupe,
à coup d’arrestations de cadres dirigeants et de dénoncia-
tions de forfaiture, cache en réalité une lutte à couteau
tiré entre les deux mégacorps. Les dirigeants du Temple
nouveau sont persuadés que DaKong est le bras armé de
la Synarchie et que celle-ci, à son rythme patient et beso-
gneux, tente d’avaler et de digérer le géant informatique
américain par le biais de cette guerre commerciale.
Arcadia, menace 2.0
Grâce à leur réseau de surveillance et aux confessions
arrachées à des Nephilim captifs par leurs scalpels d’ori-
chalque, les membres du Temple nouveau n’ont pas tardé à
avoir vent de la dernière hérésie en date des Immortels : le
Compact secret d’Arcadia.
Pour ces Templiers ultramodernes, le renouveau d’un
accord symbiotique entre humains et Nephilim marque
une régression inacceptable de l’humanité. L’ensemble du
triumvirat – Gil Bates avec plus de ferveur que les deux
autres – a juré d’éliminer cette abomination dans l’œuf, en
s’attaquant à la cité d’Arcadia elle-même avant que le Com-
pact soit définitivement mis en place et acté.
Bien sûr, la nature même de cette cité élusive, nouvelle ré-
alité entre le monde profane et les Plans Subtils, complique
leur tâche. Pour les vétérans du Pilier, ceux qui ont connus
la chute du Temple en 1999, la comparaison avec la Cité des
Vertiges frappe l’esprit. Elle ravive le souvenir de l’échec du
Grand Plan concernant la destruction d’Agartha.
Pour autant, le Temple nouveau entend bien réussir là
où leurs prédécesseurs plus traditionnalistes ont échoué.
Des filiales entières de Microserf assurent des « veilles éso-
tériques » à cet effet, épluchant, décortiquant, passant au
crible les fils d’actualité numériques des médias modernes.
Au détour d’une vidéo Yootube ou d’un blog conspira-
tionniste, ils ont ainsi pu croiser des rumeurs et identifier
quelques passages magiques utilisés par les Nephilim pour
se rendre vers la cité. Même s’ils n’ont encore jamais réussi à
les ouvrir ou à forcer un Immortel à les y mener, l’idée qu’ils
puissent l’assiéger un jour est maintenant fermement ancrée
dans leurs esprits. Des commandos spéciaux travaillent à
l’infiltration d’Arcadia en collaboration avec les Chevaliers
Oniriques. Ces derniers sont plus au fait des spécificités
des Akasha, des Plans Subtils, et partagent leur savoir en
échange de ressources technologiques de pointe.
83
The Orchard : 
la santé par
les plantes
Au grand dam des autres Arcanes Mineurs, le plus im-
portant conglomérat médical et agro-alimentaire au monde,
The Orchard, est aux mains des Templiers. Surnommée
« la Dame Verte », He-Ling Ochard en est sa dirigeante.
Épouse de l’ancien Naute Paul Don Ochard, cette redou-
table businesswoman taïwanaise est vite devenue une figure
incontournable du Temple nouveau. Pour atteindre cette
position enviable, elle a profité du vide qui s’était créé au som-
met de l’Ordre après le départ de son époux du haut com-
mandement. En effet, Don Ochard a très mal vécu l’échec de
1999. Vivant l’implosion du Temple comme un châtiment
divin envers les errances de ses dirigeants, il fut tourmenté par
une profonde crise spirituelle. Il quitta ses fonctions deux ans
plus tard (le triumvirat n’existait pas encore) pour se consacrer
entièrement à la Bianética, la secte créé par son père, avec pour
vocation de la transformer en Église respectable. Le dernier
acte officiel de Don Ochard fut de transmettre son siège à son
épouse, sans se douter que celle-ci non seulement réussirait
mieux que lui dans le domaine mais qu’elle couperait à tout
jamais les ponts avec son mari dont le résultat de la crise mys-
tique fut de basculer du côté du deuxième Pilier, le Temple Se-
cret et ainsi de mettre au service de Poltine les ressources de la
Bianética. Depuis, les deux époux sont devenus des ennemis
jurés et seule la relation privilégiée entre Gil Bates et Vladimir
Poltine empêche les deux d’initier une guerre civile entre les
deux Piliers. Mais le feu couve et il suffirait d’une allumette
pour déclencher la guerre.
Impressionné par le sens financier de He-Ling et sa per-
sonnalité impitoyable, Gil Bates la coopta pour diriger avec
lui le troisième Pilier.
Sous la direction experte de Mme Ochard, le conglomérat
industriel familial dont elle avait hérité venait de quintupler sa
valeur en moins de trois ans, absorbant des laboratoires médi-
caux et des entreprises de biotechnologies agricoles à la pointe
du progrès. S’il est aujourd’hui souvent décrié par certains
mouvements écologistes, que les membres du Temple nou-
veau ne sont pas encore parvenus à museler, et éclaboussé par
plusieurs scandales sanitaires, The Orchard reste au sommet
de la chaîne alimentaire — littéralement : son logo, un tronc
à quatre branches, se retrouve sur la plupart des produits de
pharmacologie et d’alimentation.
 Les Templiers
Hong-Kong Gardens
Siège officiel de The Orchard, les Hong-Kong Gardens
sont une gigantesque étendue de verdure qui occupe plusieurs
hectares du centre de la mégalopole. Poumon vert survivant à
la pollution ambiante, le parc est ouvert au public. Seuls cinq
bâtiments austères de béton et de plexiglas – les « doigts de la
Dame » – sont réservés aux employés de The Orchard.
Ils abritent des serres, des bassins de culture virale à grande
échelle et des laboratoires génétiques dans lesquels les patients
– humains, animaux et Immortels – ressortent rarement en un
seul morceau. Les héliports à leur sommet grouillent d’activité,
envoyant des commandos lourdement armés aux quatre coins
du globe, prêts à ramener de nouveaux « spécimens ».
Chacun des cinq départements de The Orchard se
spécialise dans l’un de ces domaines  :  drogues et agents
chimiques, virus et hormones, génie génétique, bio-arme-
ment, contrôle climatique. Les produits estampillés « The
Orchard » ont probablement causé plus de dégâts aux Im-
mortels que tous les équipements militaires sortis des usines
d’EtherX. De nombreuses cellules d’éco-terroristes indé-
pendantes des Templiers sont même approvisionnées indi-
rectement par la multinationale qu’ils cherchent à abattre…
La Dame Verte
Malgré la stature mondiale de The Orchard, He-Ling
demeure une figure des plus discrètes du monde des affaires.
On l’entrevoit parfois entre deux limousines, seul instant où
les paparazzis parviennent à lui voler quelques clichés. Sa
dernière apparition publique « longue durée » remonte à son
passage devant l’OMS en 2008, où elle intervenait en per-
sonne dans le cadre d’une commission concernant le prix
des vaccins de première nécessité. Tous les officiels présents
se rappellent encore de cette femme de petite stature, qui ne
se séparait jamais de sa capeline et de ses lunettes noires, et
de ses déclarations pour le moins controversées.
Si on la croise peu, les bons mots de la Dame Verte parsèment
en revanche les revues scientifiques et les quotidiens financiers.
Même si de mauvaises langues voient dans son ascen-
sion un exemple flagrant de népotisme, He-Ling a gagné
sa place au triumvirat de la même façon qu’elle a construit
son empire  :  grâce à une volonté de fer, un esprit acéré et
son manque flagrant de moralité. Sa place au triumvirat
est d’autant plus importante qu’elle agit souvent comme un
catalyseur entre les facéties de Milton Husk et un Gil Bates
parfois trop timoré.
84
Effets-Dragons
synthétiques
Soucieux d’employer toutes les avancées technologiques
— même les plus expérimentales — à leur disposition pour
éliminer les Nephilim, les recherches du Temple nouveau ont
abouti à des découvertes surprenantes dans leurs laboratoires
secrets. Pendant les dix dernières années, l’intérêt des scienti-
fiques de The Orchard pour l’eugénisme et la manipulation
cellulaire les ont conduits à développer des hybrides d’ho-
moncules et de créatures profanes. Ces Effets-Dragons syn-
thétiques ressemblent en tout point à de cauchemardesques
chimères, des amas de chair et de membres difformes qui
se meuvent en dépit du bon sens. Ils compensent leur faible
espérance de vie par un fort potentiel de dangerosité envers
les Immortels et une loyauté plus féroce encore. La nature
hybride de ces Effets-Dragons les rend résistants à la plupart
des poisons, toxines et gaz de facture militaire, ainsi qu’aux
manipulations occultes mineures de la part des Immortels.
La production d’Effets-Dragons synthétiques étant un
processus complexe et long, il n’en existe heureusement qu’une
quantité limitée. Les Nephilim sont susceptibles de les ren-
contrer en priorité aux sièges respectifs du Triumvirat, s’ils ont
la mauvaise idée de s’y rendre, ainsi que dans les entreprises ou
usines les plus vitales aux actions du Temple nouveau.
Green Leaf
The Orchard possède sa propre milice paramilitaire
privée  :  les commandos Green Leaf. Contrairement aux
cellules d’action indépendantes ou aux commandos de
choc d’EtherX, les membres de Green Leaf se spécialisent
dans les missions de collectes de ressources (technologiques,
industrielles ou ésotériques), ainsi que dans les enlèvements.
Les commandos Green Leaf regroupent quelques cen-
taines de Manteaux rouges aussi expérimentés qu’impi-
toyables. Leur treillis hermétiques bleu-vert surmontés de
masque à gaz et de lunettes thermiques évoquent des com-
binaisons Hazmat futuristes. Surentraînés, ils sont égale-
ment armés jusqu’aux dents de tout l’arsenal biochimique
né dans les laboratoires de The Orchard : filets et menottes
d’orichalque, fusils à seringues, lance-grenades à gaz, stéroïdes
et sérums de régénération cellulaire accélérée, poudres alchi-
miques de synthèse, capsules-suicide… Quelques « maîtres-
chiens » font même accompagner leurs commandos d’Effets-
Dragons synthétiques, spécialement modifiés pour sentir et
traquer un Ka-élément précis chez les Immortels.

Le Temple nouveau
Néo-Biénetica
La crise entre les époux Ochard a été si forte que ma-
dame Ochard a créé une nouvelle organisation concurrente
de la Bianética appelée Néo-Biénetica.
Le plan de communication de la Néo-Biénetica a été
conçu par Gil Bates lui-même. Il repose sur des ouvrages de
self-improvement vaguement philosophiques, du coaching
spirituel, des régimes alimentaires à la mode et beaucoup
d’autres vacuités purement marketing mais qui furent por-
tés par des stars de Hollywood comme Blanche Paltiel et
des networks. Évidemment, une telle stratégie ne pouvait
que fonctionner  :  la Néo-Biénetica s’est rapidement impo-
sée comme la nouvelle religion New Age la plus populaire
des Etats-Unis, absorbant rapidement divers autres cultes
proches de son idéologie. Plus encore, madame Ochard mit
toutes les ressources de ses laboratoires et créa un clone de son
ex-mari dont elle fit le mystérieux gourou de la nouvelle secte.
Si elle demeure pour l’instant largement circonscrite au
continent américain, des temples de la Néo-Biénetica com-
mencent néanmoins à faire leur apparition dans les capitales
européennes et africaines.
Accompagné de ses zélotes en chemises blanches — le
noyau dur de l’église — le clone Don Ochard prêche sur
les plateaux télé, dans les galas de charité et aux cours de
séminaires particulièrement onéreux, donnant de manière
étonnante le change. Son message de paix universelle passe
par une interrogation sur les vies antérieures qui seraient,
selon lui, nuisibles au développement spirituel de l’Huma-
nité. Les Immortels et leurs secrets ésotériques y sont
dévoilés à mots à peine couverts  :  certains individus, qua-
lifiés de « Hors-Temps », sont également pointés du doigt
comme la source de tous les maux du monde moderne…
85
Le clone de Paul Don Ochard vit actuellement la moitié du
temps au temple principal de la Néo-Biénetica, à Los An-
geles, et l’autre moitié dans une villa privée de la banlieue de
San Francisco, où il retrouve son ex-épouse qui alors prend
en charge les nombreux soins physiologiques et chimiques
qu’une telle biotechnologie requiert. Là réside d’ailleurs
la fragilité de ce complot. Le clone est très instable et à la
manière d’un golem, il peut s’effondrer, miné par un virus
foudroyant ou perdre complètement pied au niveau mental.
Bates fait tourner ses labos secrets afin d’implémenter dans
la tête du clone une IA capable de singer l’humain, donnant
ainsi naissance au premier cyborg ou réplicant de l’histoire.
Même quand elle ne lutte pas directement contre les Ne-
philim, la Néo-Biénetica travaille toujours d’arrache-pied au
développement de nouvelles techniques de coercition et de
manipulation mentale — sa mission historique.
Chaque temple abrite ainsi un laboratoire de The
Orchard, dont les fidèles de l’Eglise sont bien souvent les
cobayes involontaires. Autour des temples érigés dans des
quartiers particulièrement défavorisées, la charité offerte
de jour aux sans-abris par les membres de la Néo-Biénetica
prends une teinte plus sinistre à la tombée de la nuit : des
vans blancs sans plaques, conduits par des zélotes encagou-
lés, organisent le kidnapping régulier des SDF afin de tester
sur eux de nouvelles formules psychotropes, techniques de
conditionnement et autres procédés de lavages de cerveau...
quand il ne s’agit pas de récolter leurs organes.
Personne ne s’intéressant particulièrement au sort des
laissés pour compte, la Néo-Biénetica s’enorgueillit d’études
statistiques qui montrent une baisse brutale de la crimina-
lité aux environs de ses nouveaux temples et s’assure ainsi le
soutien de l’opinion publique comme des autorités locales.
 Les Templiers
EtherX :  relations publiques, EtherX se conçoit plutôt comme un
l’esprit dans
la machine
Fondée par le milliardaire Milton Husk, EtherX est à
la fois la branche la plus récente et la plus technophile de la
faction Moderne.
Suédois naturalisé américain, Husk a rejoint Microserf
en 2007, recruté – officiellement dans l’entreprise comme
officieusement dans l’Ordre – par Gil Bates en personne.
Aux yeux du grand public, le big boss aurait vu dans ce
jeune ingénieur un génie à son égal, voire un fils spirituel.
Cinq ans plus tard, Husk quitte le giron de Microserf pour
lancer sa propre société, EtherX. Ce départ tumultueux
secoue les marchés financiers et n’est pas loin de créer une
crise économique. En réalité, il marque l’ascension de Husk
à ce qui deviendra alors le Triumvirat.
Publiquement, il devient en quelques années une véri-
table rockstar de la high-tech. Son charisme naturel, sa per-
sonnalité rassurante et ses opinions résolument modernes
sur des questions sociétales telles que le transhumanisme
ou les intelligences artificielles ont su convaincre les action-
naires de ses firmes comme l’opinion publique. Ses firmes
se spécialisent aujourd’hui dans l’ingénierie, la robotique et
l’aérospatial.
Beaucoup moins glamour et beaucoup plus confidentiel,
EtherX s’impose par l’intermédiaire de ses filiales anonymes
comme le premier marchand d’armes au monde. Secret bien
gardé du Triumvirat, la personne qui s’occupe dans l’ombre
de toutes les activités relatives au domaine de l’armement est
l’ancien Naute Heinrich Zeller.
EtherX
Basé en pleine Silicon Valley, au sud de la baie de San
Francisco, le siège d’EtherX est un bâtiment au design ultra-
moderne qui rappelle des cubes de construction colorés pour
bambin géant. Une fois les importantes mesures de sécurité
passées, cette ambiance infantile persiste à l’intérieur  :  les
employés semblent flâner davantage dans les jardins, les
salles de sport, les cantines aux menus sur mesure ou devant
les bornes d’arcades des espaces de détente que derrière leurs
bureaux cosy ... Rien d’étonnant à ce qu’EtherX se retrouve
régulièrement classée au palmarès des entreprises ayant les
meilleures conditions de travail.
86
Derrière cette façade, pur produit du département des
cocon opaque et délétère. Passé les trop souriantes hôtesses
robotiques de l’accueil, des drones armés patrouillent sans
relâche les couloirs labyrinthiques. Les départements sont
coupés les uns des autres par des redondances de sécurité
et soumis à des évaluations permanentes, créant un climat
de méfiance entre employés qui confine à la paranoïa. Un
rythme de travail effréné et déshumanisant conduit même
les plus zélés des Manteaux rouges à la dépression et au
suicide — une forme de sélection volontairement spartiate
qui permet à EtherX de maintenir les plus forts et les plus
résilients de ses membres au siège de l’entreprise.
L’homme creux
Même si Milton Husk s’est senti investi d’une mission
messianique pour l’amélioration de l’humanité depuis l’en-
fance, les « excentricités » du patron d’EtherX ne sont pas
seulement imputables à son ego : la conscience originelle de
Husk n’existe plus depuis cinq années, éliminée et rempla-
cée par une entité techno-ésotérique connue sous le nom de
« DAWN ».
Encouragé par les bonds prodigieux du transhuma-
nisme au début du XXIe siècle, Milton Husk avait person-
nellement dirigé un projet ultrasecret dans son laboratoire
personnel du siège d’EtherX. Le projet DAWN visait à
implanter des assistants virtuels régis par une intelligence
commune directement dans un cortex humain. Pour ce
faire, des informations hautement confidentielles sur la
Pierre Angulaire (l’élément-clé et le secret le mieux gardé de
la Synarchie) et le fonctionnement de son emprise occulte
ont été dérobées à l’Arcane du Denier. L’équipe de Husk
a ensuite essayé de recréer un catalyseur artificiel – sorte
de Pierre Angulaire miniaturisée – à partir de puces élec-
troniques imprégnées du Ka-Lune Noire d’un homoncule
de Selenim. Ces puces furent ensuite greffées aux réseaux
synaptiques de plusieurs cobayes, puis reliées ensemble à
un réseau informatique interne propre à EtherX. Mais ni
Husk ni son équipe n’avaient anticipé que la conscience du
Selenim captif avait pu se libérer de son statut d’homoncule
en s’incarnant dans le réseau informatique. Prenant immé-
diatement conscience de sa situation, l’entité DAWN a été
capable de tromper la vigilance et les tests des scientifiques
pour leur assurer que l’interfaçage avait été une réussite.
Destinant les puces à l’ensemble des employés d’EtherX,
voire des membres du Temple nouveau, Milton Husk lui-

Le Temple nouveau
même s’est empressé de s’en faire implanter une — décision
motivée par la progression terminale d’un cancer qu’il tenait
secret depuis plusieurs années. L’entité DAWN a alors pu
balayer la conscience du présomptueux génie et assumer son
identité. Contaminer les autres membres de l’équipe scienti-
fique ne fut alors plus qu’une formalité…
Aujourd’hui, DAWN ronge EtherX de l’intérieur. Son
rôle au Triumvirat satisfait amplement son agenda occulte
actuel et elle tient à maintenir sa couverture pour en profiter
aussi longtemps que possible. Gil Bates et He-Ling Ochard
commencent cependant à manifester quelques soupçons
à l’égard du comportement de leur collaborateur, et une
guerre civile se profile à l’horizon. L’entité DAWN possède
néanmoins une longueur d’avance  :  bien que l’étendue de
son emprise soit limitée au réseau interne du siège d’EtherX
et aux individus contrôlés par ses puces, elle multiplie les
« conversions » d’employés et va même jusqu’à se créer une
armée de cadavres. En effet, la nature du Selenim lui permet
même d’animer les corps des défunts possédant une puce à
partir du Ka-Lune Noire qu’elle contient.
Baptisés ironiquement les « Husk », ses soldats mi-ma-
giques mi-robotiques sont technologiquement améliorés
dans les laboratoires et les chaînes d’armement tombés sous
le contrôle de l’entité. Malgré leur apparence repoussante et
grotesque, ils n’ont rien de vulgaires zombies en combat : la
présence de l’entité DAWN dans leur cortex les rends à la
fois extrêmement coordonnés et particulièrement résilients
— à moins de séparer la puce de leur cerveau, ou leur cer-
veau du reste du corps.
Le cas Zeller
La présence de Milton Husk au Triumvirat plutôt que
celle de l’ex-Naute Heinrich Zeller découle entièrement
des conséquences de 1999. D’un caractère ombrageux et
pas particulièrement populaire auprès des autres Nautes,
Zeller s’était attiré l’inimitié de plusieurs d’entre eux. Il ne
devait son salut politique qu’à la protection et l’influence
de Tubalcaan. La disparition de ce dernier après l’échec
du Grand Plan a cependant ravivé les vieux affronts. En
dépit du soutien de Gil Bates et Paul Don Ochard, plu-
sieurs tentatives d’assassinat (commanditées par le Vieux
de la Montagne lui-même, selon certaines rumeurs) ont
conduit Zeller à assumer une fausse identité et œuvrer
dans les coulisses du Temple nouveau qu’ils venaient de
créer tous les trois.
87
Même s’il en comprend les raisons stratégiques et diplo-
matiques, Zeller vit plutôt mal son exil forcé. Sous l’iden-
tité du major Edward Hopeland, il assure la formation
des nouveaux initiés de l’Ordre dans une base militaire du
Nouveau Mexique. Grâce à ses contacts dans plusieurs
gouvernements à travers le globe, Zeller gère également la
fabrication et le commerce des armes et autres technolo-
gies militaires développées dans par les filiales d’EtherX.
Censé être subordonné à Milton Husk, Zeller ne l’a jamais
vraiment considéré que comme un parvenu, loin d’être son
égal et encore moins digne de lui donner des ordres. Les
tensions entre les deux hommes ont toujours existé, même
si Husk semble avoir enterré la hache de guerre avec Zeller
ces dernières années et multiplie les marques de courtoisie à
son égard. En réalité, il s’agit évidemment des machinations
de l’entité DAWN, qui cherche à faire de Zeller l’un de ses
pantins décérébrés. Mais la vigilance paranoïaque de Zeller,
qui ne se déplace jamais qu’entouré de ses commandos les
plus fidèles, l’a pour l’instant sauvé de ce triste sort même s’il
ne se doute pas de la menace.
Zeller n’hésite pas à équiper les commandos du Temple
nouveau d’équipements dernier cri  :  explosifs militaires,
systèmes de communication satellite, véhicules furtifs,
fusils anti-matériels, prototypes d’exosquelettes… Les
technologies robotiques, en revanche, restent cantonnées
aux membres artificiels pour soldats en situation de handi-
cap et aux drones — Zeller ne fait pas encore entièrement
confiance aux innovations de type « intelligence artificielle »
que Milton Husk ne cesse pourtant d’encenser. Les cellules
du Temple nouveau indépendantes peuvent néanmoins
adresser des demandes pour des équipements de ce type
directement auprès du siège d’EtherX, via Int Staff.
La conquête des astres
Les mailles du filet d’information tissé par les membres
du Temple nouveau sont si étroites que peu d’événements
et projets ésotériques leur échappent. Ainsi Arcadia n’a pas
été la seule trouvaille majeure arrachée au monde invisible
contemporain : des rumeurs à propos de l’Exode Sidéral ont
également atteint les bases de données d’Int Staff.
Sous couvert public de colonisation de Mars et de vols
spatiaux privés, EtherX a commencé le développement de
vaisseaux de classe militaire et de technologie d’armement
capables de fonctionner efficacement dans l’espace. Les
systèmes de propulsion et de navigation demeurent des
priorités très secondaires, car il ne s’agit pas réellement de
 Les Templiers
Quelques conseils,
archétypes, clichés
et inspirations pour
mettre en scène
le Temple nouveau...
* Ces Templiers déguisent leur véritable
nature avec tout le vocabulaire de communica-
tion et de comportement des start-ups. Ils ne
sont en réalité que des monstres d’efficacité,
de froideur, de machiavélisme et surtout de
redoutables adeptes du capitalisme sauvage.
Ils délaissent l’uniforme ou pire les costumes
médiévalisant. Ils se plient le moins possible
aux rituels Templiers qu’ils jugent dépassés
et n’hésitent pas à les critiquer ouvertement,
même devant leurs ennemis. Ils allient la
morgue des hyper-riches, le pragmatisme
inhumain du capitaliste avec la haine des
Templiers. Pour eux, le système économique
actuel qui domine la planète apporte des solu-
tions bien plus efficaces pour exterminer les
Nephilim que les vieilleries occultes de l’Ordre
du Temple.
* Jouez-les arrogants, jusqu’à la mégalomanie,
sûr d’eux-mêmes, mais aussi fin négociateurs, aux
cerveaux tournant à mille à l’heure, combinant
plan dans les plans et ayant toujours plusieurs
coups d’avance.
* Ce sont des technophiles ! Jouez-les entou-
rés de mille gadgets, victimes et héros de la
mode geek, presque immatures pour certains
d’entre eux.
* Une bonne inspiration peut être les
méchants des derniers James Bond, ceux dans
lesquels joue Daniel Craig. On peut penser
à Dominic Greene ou encore Raoul Silva ou
encore le magnat de la presse Eliot Carver
dans Demain ne meurt jamais.
* L’atmosphère des complots du Temple
nouveau déclenchés par l’effet Rosenkreutz est
celle de la high tech, du deep web, des nouvelles
technologies utilisées à de mauvaise fin, les
drones, le hacking sous toutes ses formes. Elle
est aussi celle des cercles très restreints et très
protégés des ultra-riches, ces fameux 1% qui
utilisent les armes de la finance, du droit ou
encore des lobbies pour faire pression sur leurs
cibles. Les comptes bancaires d’un Nephilim
peuvent se voir effacés d’une touche, une en-
treprise aux mains de Nephilim rachetée lors
d’un OPA hostile, etc. Cette atmosphère est
plus feutrée mais néanmoins tout aussi dange-
reuse, voire plus efficace car plus discrète.
88
coloniser les astres extérieurs — juste d’empêcher les Nephilim
de quitter les confins de la planète pour pouvoir les atteindre.
Véritable « Guerre occulte des Étoiles » que Reagan
n’aurait pas reniée, quelques conflits extra-planétaires ont
déjà éclaté, en particulier avec les tenants du projet Nephi-
lim de l’Exode sidéral, voulu par l’Arcane XVII L’Étoile. Si
ces missions se sont pour l’instant soldées par des échecs
du côté des Templiers, la récupération d’un certain nombre
de données sur le projet des « Répliquants » de l’Arcane du
Chariot a donné de nouvelles idées à l’entité DAWN…
Quelques PNJ
du Temple
nouveau
Les Chevaliers de Digi-
tal Cross Data Mining
(DCDM)
Cette entreprise du Net est l’un des fleurons de la Net
économie française. Devenue depuis peu une licorne, soit
une entreprise dont la valeur vient de dépasser le milliard
d’euros, elle est spécialisée dans le marché fructueux de la
recommandation et le ciblage publicitaire sur le web. C’est à
cause d’elle que les internautes subissent les assauts répétés
de publicités pour des produits semblables à ceux achetés
précédemment.
Dirigée par une femme charismatique, l’une des rares
successwomen du secteur en France, Émeline Dacosta-La-
verie (abrégée en EDL), une très belle trentenaire à l’esprit
affuté et au sens des affaires inégalable, DCDM abrite en
son sein l’une des commanderies les plus redoutables du
Temple nouveau. En effet, dans les années 90, alors qu’elle
n’était qu’une enfant, Émeline fut le témoin de la transfor-
mation de son père. Il devint le simulacre d’un Nephilim
devant ses yeux, puis abattit de sang froid des mystérieux
hommes en noir qui arboraient une petite croix pattée noir
mat et qui semblaient intervenir pour la protéger du démon
qu’était devenu son géniteur. Celui-ci disparut peu de temps
après et ceci pour toujours. Gardant précieusement sur elle
l’une de ces croix qu’elle avait ramassée sur la scène de crime,
elle jura de retrouver ces porteurs et de faire toute la lumière

Le Temple nouveau
sur cette tragédie. Des années plus tard, alors qu’elle devint
major de sa promotion de l’ESSEC, elle fit la connaissance
de Michele, une aventurière ténébreuse, italienne, maniant
le sabre, parlant dix langues et surtout pratiquant le sexe
comme aucune de ses relations précédentes n’avait été
capable de faire. Elle en tomba immédiatement amoureuse
et vécut avec elle une passion torride. Cette rencontre fut
aussi déterminante dans sa quête de vérité car Michele lui
révéla petit à petit qu’elle agissait aussi pour le compte d’une
organisation secrète, en charge de lutter contre des démons
antédiluviens, qui parasitaient l’humanité depuis le début et
cherchaient à la dominer. Émeline commençait ses premiers
pas parmi les Manteaux noirs du Temple nouveau. Elle
progressa rapidement parmi sa commanderie, poussée par
sa soif de connaissance. Comme beaucoup de jeunes Tem-
pliers, elle fut traumatisée par ce qu’elle apprit de l’échec du
Grand Plan mais sa haine vis-à-vis des Nephilim se renforça
lorsque Michele, devenue depuis peu sa femme, rentra dans
la folie et perdit sa mémoire suite à un sort d’un Nephilim
du Feu. Elle jura alors de mettre au service du Temple toute
sa vie, sa colère, son argent et son énergie. Cela décupla
sa réussite professionnelle et sa start-up créée depuis peu
connut une croissance à deux chiffres. Elle décida alors de
construire son entreprise comme une pointe acérée pour
percer à jour ces maudits démons. En quelques années, elle
se hissa au sommet et elle devint l’une des meilleures spécia-
listes et connaisseuse des Nephilim, utilisant les capacités
technologiques et informatiques de DCDM pour amasser
une quantité phénoménale de données sur les Immortels.
Au sein de l’entreprise, il y a un cercle d’initiés, recrutés
personnellement par Émeline, entièrement dévoués à la
cause, qui sont spécialisés dans le traitement de ces données
ainsi que dans la recherche, la localisation et la poursuite
des ennemis du Temple nouveau. La réussite d’Émeline fait
l’objet de toute l’attention du triumvirat lui-même. Elle est
pressentie pour devenir l’un de leurs prochains bras droits.
Émeline travaille actuellement à l’infiltration d’une mys-
térieuse petite librairie à Lyon, appelée la librairie de l’Incu-
nable Souveraineté, repérée depuis peu grâce à la filature de
plusieurs Nephilim qui s’y rendent souvent. Cette officine
présente uniquement sur le Net par son site web semble être
un repaire de ces démons et de manière plus spécifique, elle y
a détecté la figure du Lion Vert qu’elle soupçonne être à l’ori-
gine de l’assassinat mental et magique de son épouse. Elle
sait que ce lieu est censé être un territoire neutre de la guerre
occulte mais elle en a que faire… La mission d’infiltration
informatique se prépare donc...
89
Gardes de la sécurité
de DCDM
Recrutés directement par Émeline, ils sont formés à la
détection des Nephilim. Ils portent sur eux un pistolet spé-
cial, équipé d’une balle en orichalque en plus de leur arme
de service.
Menace 7
Ressources
Armes : Pistolet (dommages 3), Pistolet à une
balle orichalquienne (dommages 2, Orichalque 2)
Protection : Veste en kevlar (2) et médaillon
en orichalque 4
Une informaticienne
du premier cercle,
chevalier Manteau
blanc du Temple
moderne
En quelques mots : Sarah vedanoentravano, 35 ans, est
une jeune femme d’origine malgache, brillante ingénieure
informaticienne et un génie en math.
Ka-Soleil 7
Vécu : Informaticienne big data géniale 8
Ressources
Protection : un bracelet en orichalque 6
Équipement : une connection d’enfer et un équipe-
ment informatique dernier cri. De plus, son PC a été subti-
lement modifié par une fonderie appartenant à DCDM et
ses puces se trouvent agrémentées d’orichalque afin d’empê-
cher toute magie de venir détruire le processeur et le disque
dur ou d’utiliser ce PC pour rentrer sur son Cloud.
Alliés & influences : DCDM
Motivations et buts : construire une IA qui serait
dédiée à l’identification et à la localisation des Nephilim
et des champs magiques. Elle tente de se connecter sur le
réseau Galileo et d’en pirater une partie pour utiliser ses
capacités de localisation planétaire.
 Émeline Dacosta-Laverie
En quelques mots : brillante entrepreneuse de la Net
économie, spécialiste de l’identification des Nephilim, Che-
valier Manteau Blanc du Temple nouveau, pressentie pour
devenir un Manteau rouge.
Ka-Soleil 12
Vécu entrepreneuse ambitieuse du web 8
Vécu Érudite des Nephilim 7
Ressources
Armes & matériel : elle porte sur elle un médaillon
d’orichalque en forme d’écu contenant 5 degrés d’ori-
chalque. Elle a toujours à portée de main une fiole conte-
nant une poudre d’orichalque (5) et une autre contenant des
terres rares.
Enfin, elle a dans un tiroir de son bureau un puissant
automatique (dommages 3) ainsi qu’une dague d’orichalque
(Dommages 1, orichalque 5), cadeaux du Triumvirat.
Alliés & influences : Les Manteaux rouges du
Temple nouveau et les abondantes ressources des entre-
prises du Triumvirat. Les levées de fond de son entreprise
ont toutes été soutenues par la société d’investissement de
Microserf.
Magie : elle possède un homoncule d’un Éolim kabba-
liste qu’elle a réussi à torturer de telle manière que ce pauvre
malheureux oblige ses créatures de Kabbale à s’introduire
dans le réseau informatique et à pirater et endommager les
ordinateurs et les serveurs qu’utilisent ses cibles Nephilim.
90
Homoncule Sariel Nephilim de l’Air, Ange
transformé en homoncule
Ka-Air 7, Ka-Feu 6, Ka-Eau 3, Ka-Terre 1, Ka-
Lune 0 (pentacle endommagé, devenu un Cruxim)
Vécus passés : Sariel est ivre de douleur et a oublié tous
ses Vécus passés. Il ne se souvient que du fait qu’il aurait
connu trois incarnation précédente dont une pendant l’Inci-
dent Jésus.
Magie : détruite par l’orichalque
Kabbale : Malkut 8, Yesod 8, Hod, 8, Netzach 8, Ti-
phereth 7, Geburah 5
Invocations : au choix du MJ. À privilégier les invo-
cations de connaissance, d’infiltration, d’espionnage, de
voyage et de destruction à distance.
Motivations et buts : retrouver le Lion Vert, le per-
cer à jour et le faire éliminer par les commandos du Temple.
Elle en est certaine, c’est lui qui est à l’origine de tous ses
malheurs. Équiper le Temple de la meilleure informatique
possible. Pour elle, cette technologie relativement à l’abri de
la magie des Déchus reste le seul moyen de les éliminer une
bonne fois pour toute de la surface de la Terre. Il lui arrive
d’avoir des rêves (ou des cauchemars) dans lesquels elle voit
les essences magiques des Nephilim se dissoudre dans les
mailles d’internet et dans la Matrice…
 91

Pilier IV

Les
Chevaliers
oniriques
 Introduction
& Histoire
Trahison.
L’actuelle faction des Chevaliers Oniriques repose toute entière sur cet acte ignoble. En effet,
lorsque Larménius de Jérusalem, l’un des dirigeants les plus importants de l’Ordre du Temple, tra-
hit lors des Guerres de l’Apocalypse, ses camarades restés fidèles au Bâton se retrouvèrent conspués
par les autres obédiences. Mais les Templiers durent vite se rendre à l’évidence : s’ils comptaient
punir le Naute renégat, ils avaient besoin de ses hommes, experts de l’astral et de sa navigation.

Car Larménius s’était enfui dans les Akasha à bord
du Cyrus, l’un des galions élémentaires conçus et
bâtis par ses soins. Dix autres restaient prêts à châ-
tier le traître et accomplir l’objectif pour lequel ils
avaient été conçus  :  trouver et détruire la Cité des
Vertiges.
92
Dans la tourmente qui suivit l’échec de 1999, les
membres de l’Ordre de Malte fidèles à Villiers de l’Isle-
Adam profitèrent des scissions internes et de leur mise au
ban pour faire voiles avec cette flotte de galions élémentaires
et se réorganiser en toute indépendance. Rebaptisés les
Chevaliers Oniriques, ils jurèrent d’honorer leur devoir et
d’accomplir le Grand Plan dans l’astral, quoi qu’il en coûte.
 93
Les Chevaliers
Les Templiers
oniriques
 Les Templiers

Le Temple Onirique en quelques notions clés

* Ce quatrième Pilier des Templiers est concentré sur les Akasha car ils pensent y trouver le chemin
vers Agartha (qu’ils assimilent à un lieu onirique) et veulent le détruire.
* Le Temple Onirique possède une flotte de galions élémentaire, d’étranges vaisseaux permettant à
leurs membres de naviguer dans les Akasha et donc une partie des rêves humains afin d’y poursuivre
les Nephilim qui s’aventurent dans ces Contrées du Rêve.
* Tous les membres du Temple Onirique sont des Manteaux blancs, fait Chevalier Onirique, capables
de rêver consciemment dans les Akasha.
* Tous les membres du Temple Onirique font partie d’un équipage des galions élémentaires et font
des tours de service.
* Ce Pilier est très éloigné des conflits et des guerres occultes menés par les autres branches de
l’Ordre du Temple
* Ce Pilier joue souvent l’arbitre et le pacificateur dans les conflits qui opposent les différents groupes
templiers.
* Les membres de ce Piliers sont considérés soit comme des doux rêveurs, soit comme des horribles
créatures au bord de la folie, transformées et mutées par la répétition des séjours oniriques.
* Ils recrutent leurs membres de manière très diverse, souvent parmi des artistes, des maîtres de la
méditation, des handicapés (ou considérés comme tels) possédant des facultés étonnantes de rêverie,
des concepteurs de jeux vidéo en réseau, ainsi que des joueurs de MMORPG, des marins, des « travel-
lers », des zadistes, des drogués, etc.
* Points forts
* Ils possèdent l’une des meilleures connaissances de l’ensemble des Plans Subtils dont une carto-
graphie de plus en plus précise.
* Ils contrôlent une flotte impressionnante d’embarcations permettant de naviguer dans les Akasha.
* S’ils étaient animés de plus d’intentions belliqueuses, leur maîtrise des voyages oniriques les
rendraient potentiellement très puissants dans l’influence de l’inconscient humain.
* Leur rôle de médiateur les rend finalement indispensables pour les autres Piliers templiers.
* Points faibles
* Obsédés par leur quête de l’Akasha qui serait celui d’Agartha, ils ont oublié les missions pre-
mières du Temple, soit l’éradication des Nephilim.
* Ils se désintéressent de plus en plus des affaires mondaines du Temple, voire du monde occulte
et donc ils s’éloignent des derniers soubresauts et événements occultes.

Chevaliers Oniriques présentent un front uni et échangent

Un nouveau
commandement
Les Chevaliers Oniriques représentent une proportion
minuscule des forces actuelles des Templiers : quelques cen-
taines de Manteaux blancs et très exactement neuf Manteaux
rouges. Pourtant, les précieux galions élémentaires qui com-
posent leur flotte leur donnent un pouvoir considérable face
aux Immortels qui cherchent à voyager dans les Plans Subtils.
Sans parler de leurs connaissances de l’astral, qu’ils savent uti-
liser pour des missions d’infiltration et de collecte d’informa-
tions aussi bien que pour des assassinats tout à fait réels.
Face aux manœuvres politiciennes qui taraudent les autres
factions contemporaines du Bâton, leur déconnexion du monde
profane les place dans une position enviable de neutralité. Les
94
sans discrimination des faveurs avec leurs frères Templiers, du
moment que leur soutien ne provoque pas de conflits d’intérêt
avec une autre faction. Dans de tels cas, ils n’apportent aucune
aide aux camps qui s’opposent. Pour l’instant, personne ne s’est
encore risqué à les manipuler dans ce sens, de peur de perdre
irrémédiablement leur appui déjà précaire.
En effet, depuis le début du nouveau millénaire, le diri-
geant des Chevaliers Oniriques, Villiers de l’Isle-Adam,
accuse le poids de sa résurrection. Si son corps ne semble pas
particulièrement plus dégradé que celui d’un vieil homme
de presque 80 ans, les fractures subtiles de sa psyché sont,
en revanche, de plus en plus nombreuses. Crises émotion-
nelles et hallucinations obligent, Villiers a parfaitement
conscience de la détérioration de son esprit. Il a donc mis en
place, depuis une dizaine d’années, un plan de contingence.

Les Chevaliers oniriques
Après avoir négocié avec Samuel Robertson Domanlet, le
commandeur suprême de la Milice du Christ, la récupération
des derniers galions élémentaires, Villiers a réussi à obtenir de
Vladimir Poltine, dirigeant du Pilier du Temple Secret, un port
d’attache à Odessa. En réalité, la flotte des Chevaliers Oniriques
ne mouille que très ponctuellement dans la mer Noire : il existe
à Odessa, à proximité du célèbre phare Vorontsov, une porte
permanente vers une Anti-Terre, l’un de ces Akasha sombres,
engendré par les cauchemars des humains, un reflet terrifiant de
la guerre du Caucase au moment du génocide circassien par les
forces russes. Grâce à leurs connaissances et à leur technologie
moderne, les Chevaliers Oniriques y ont établi une forteresse
permanente : Carfax Sanctorum. Depuis cette place forte, les
galions élémentaires peuvent aisément aller et venir dans les
Akasha ou les Anti-Terres.
Entouré par une garnison fidèle, Villiers de l’Isle-Adam ne
quitte plus Carfax qu’en cas d’extrême nécessité. Ses troubles
mentaux se manifestent plus rarement dans l’astral (semble-il)
et les laboratoires ésotériques du Sanctorum travaillent sans
relâche à améliorer son état. En attendant, l’ancien Naute se
fait maintenant appeler l’amiral Villiers et délègue entière-
ment la responsabilité du commandement à une assemblée
de Manteaux rouges : le conseil des Capitaines.
En effet, la structure interne des Chevaliers est aujourd’hui
organisée dans sa totalité entre les différents galions élémen-
taires et leur équipage. Seul maître à bord de son galion après
Dieu, chaque capitaine dispose d’un pouvoir absolu sur son
équipage. Des objectifs communs sont décidés lors des conseils
des Capitaines tenus à Carfax (en fonction des disponibilités,
certains capitaines ne sont présents que par procuration) et des
domaines d’action spécifiques sont attribués à tel ou tel galion.
Mais la personnalité des capitaines et leur vision propre mo-
dèlent encore davantage les missions qu’ils décident de mener.
Carfax
Sanctorum
Un crépuscule figé à jamais dans les derniers jours de la trop
longue guerre du Caucase ; un reflet tortueux d’Odessa aux rues
encombrées de cadavres, dont les chairs rongées par les embruns
pourriraient sans la morsure du vent hivernal ; des colonnes sans
fin de prisonniers circassiens – hommes, femmes et enfants –
menées comme du bétail par des soldats russes dépourvus de
visages, avant d’être jetés vivants depuis d’immenses falaises
dans un océan plus noir que le pétrole… L’Anti-Terre où se situe
le Carfax Sanctorum est une vision pour le moins dantesque.
95
Imposant leur domination militaire aux locaux, les Cheva-
liers Oniriques leur ont fait construire une forteresse digne de
ce monde de cauchemar, au sommet de ces falaises de jais qui
n’existent pas dans la réalité. Massive et inexpugnable, Carfax
Sanctorum ressemble à un croisement entre une cathédrale ro-
mane et un blockhaus de la DCA allemande. Une version oni-
rique du phare Vorontsov trône comme un mirador au milieu
des étroits murs d’enceinte et des bunkers de béton. Sa lumière
d’un bleu spectral guide les galions élémentaires de la Flotte
Onirique et balaie sans cesse la ville agonisante en contrebas.
La Flotte Onirique
À l’origine forte de onze vaisseaux, la Flotte Onirique
ne se compose plus que de neuf galions depuis la fuite de
Larménius de Jérusalem avec le Cyrus et la disparition de
l’anti-galion élémentaire du Feu, l’Inquisitor. (Les anti-
galions étant les vaisseaux oniriques conçus spécialement
pour naviguer dans les Anti-Terres.)
La conception des galions repose sur le même principe que
les Nefs ou les Barges des Nephilim qui souhaitent voyager
dans les Akasha, à quelques différences près : ils existent physi-
quement et leur capacité à traverser les portes vers les Akasha
ou Anti-Terres dépendent de dizaines d’homoncules captifs
de leur structure, tous d’un même élément unique. Lorsqu’ils
ne naviguent pas sur Terre, où ils se comportent exactement
comme des bâtiments marins ordinaires, les galions élémen-
taires ne sont pas soumis aux lois de la gravité.
Bien qu’ils portent le nom de « galion », leur design respectif
dépend du type de Plans Subtils dans lesquels ils naviguent le
plus souvent, afin de limiter les paradoxes qui peuvent entraîner
une impossibilité de voyager d’un monde à l’autre. Les Cheva-
liers Oniriques étant des experts de la préparation et du ravitail-
lement dans l’astral, toutes les cales de galions contiennent une
quantité de matériaux bruts destinés à recréer des composants
dans les Plans Subtils qui en sont dépourvus : poudre noire,
béton, alliages métalliques ou plastiques…
Du fait de la dangerosité des Anti-Terres, les équipages des
anti-galions sont plus limités en taille que ceux des galions, et
leurs membres sont recrutés parmi les plus expérimentés des
Chevaliers Oniriques. Pour protéger leur santé physique et
mentale face à l’emprise des Anti-Terres, ils sont relevés deux fois
par an (contre une fois par an pour les galions ordinaires) et des
permissions sont également accordées de temps à autre. Bien
sûr, tout cela reste conditionné par la longueur des missions et
le bon vouloir du capitaine. Certains galions n’ont ainsi pas revu
Carfax Sanctorum ou la Terre depuis de nombreuses années.
 Les Templiers
Les neuf galions élémentaires et leurs commandants res-
pectifs sont les suivants : 
Le Saint-Elmo, galion élémentaire de Feu.
Capitaine : Marianne Reeds
Le Lumen, galion élémentaire de Terre.
Capitaine : Bjorg Andersen
Le Golgotha, anti-galion élémentaire de Terre.
Capitaine : Leonor Vitoria Da Cruz
Le Terror, galion élémentaire d’Eau.
Capitaine : Henry James Cavanaugh
L’Erebus, anti-galion élémentaire d’Eau.
Capitaine : Alexander Kriegen
Le Soliloque, galion élémentaire d’Air.
Capitaine : Donatien Barbieri
L’Abraxas, anti-galion élémentaire d’Air.
Capitaine : Olga Tereshkova
Le Yamato, galion élémentaire de Lune.
Capitaine : Tomoko Hachikage
L’Ahriman, anti-galion élémentaire de Lune.
Capitaine : Djibril M’bampassy
96
Le Saint-Elmo
(Galion élémentaire de Feu)
Commandé par le capitaine Marianne Reeds, le Saint-El-
mo est le vaisseau militaire le plus important de la Flotte Oni-
rique. Deux cents soldats surentraînés composent son équipage.
En termes de design, il ressemble à un destroyer américain
de petite taille, période seconde guerre mondiale. Cette concep-
tion l’empêche de se rendre avec aisance dans les Plans Subtils
de périodes pré-contemporaines. Néanmoins, le Saint-Elmo
compense par une puissance de feu et un armement dernier
cri, aisément capable de réduire un port ou une ville côtière en
cendres. Il représente le fer de lance de l’arsenal des Chevaliers.
Pavillon : une croix de malte enflammée
Equipage : les Mariniers
Vêtus d’un uniforme noir et rouge sombre qui s’inspire des
treillis de l’US Navy, les Mariniers regroupent les Manteaux
blancs à la formation militaire ou paramilitaire la plus pous-
sée : anciens soldats et policiers, mercenaires ou miliciens privés,
agents de sécurité... Gilet pare-balles et fusils d’assaut consti-
tuent leur équipement de prédilection. Tous les Mariniers dis-
posent d’un couteau à lame crantée en orichalque sur lequel est
gravé leur matricule ainsi que la devise de l’équipage : Fidem In-
victus (la foi invincible). Il leur est remis après leur initiation, au
terme de leur premier voyage à bord du Saint-Elmo. La nature
entropique de l’orichalque sert également à notifier l’équipage
du décès d’un des leurs dans les Plans Subtils. Soldats disci-
plinés, les Mariniers sont d’une loyauté à toute épreuve envers
leur corps d’armée et leur capitaine. Encore plus loyaux qu’aux
idéaux des Chevaliers Oniriques, à vrai dire.
Capitaine  :  La relative jeunesse (un peu plus d’une
trentaine d’années) du capitaine Marianne Reeds conduit
souvent ses adversaires à la sous-estimer. C’est un avantage
dont le commandant du Saint-Elmo aime jouer pour par-
venir à ses fins. Élevée à Washington dans une famille mili-
taire quasi dynastique, cette fervente protectrice des intérêts
des Templiers s’entend à merveille avec Villiers de l’Isle-
Adam. Au point que la plupart des Chevaliers Oniriques
voient en elle une candidate toute désignée à la succession
du Naute, si son état se dégrade encore. Dans les faits, le
capitaine Reeds contrôle déjà le haut commandement –
véritable main de fer dans un gant de velours. Diplomate
mais inflexible, elle sait provoquer des consensus et régler
 97
Les Chevaliers
Les Templiers
oniriques
 Les Templiers
les différends les plus envenimés entre capitaines pour faire
avancer l’ordre du jour.
Militaire de carrière avant même son initiation, elle a
un sens de la stratégie qui n’est plus à démontrer. Elle exige
de ses troupes un degré de dévotion proche du fanatisme.
Il est donc inutile d’essayer de négocier avec elle par le biais
d’otages : elle n’hésitera jamais à sacrifier ses hommes pour
se débarrasser de la menace Nephilim.
Physiquement, Marianne est une brune tonique aux
yeux gris acier. Une cicatrice épaisse marque le côté droit
d’un visage autrement agréable. On la croise le plus souvent
sur le pont du Saint-Elmo ou dans les couloirs du Carfax
Sanctorum, fumant cigarette sur cigarette.
Missions :  avec les Immortels de tout poil.
Le Saint-Elmo a pour mission principale d’assurer la protec-
tion de Carfax Sanctorum. On l’y trouve donc le plus souvent,
amarré aux remparts de la forteresse, canons et mitrailleuses
tournés vers les plateformes d’accès aux différents bunkers.
De façon ponctuelle, il se déplace pour des opérations
militaires de grande envergure comme l’attaque d’Akasha
où des bastions Nephilim ont été repérés par les galions
spécialisés dans la reconnaissance, tels que le Yamato ou le
Soliloque. Dans ces cas-là, au moins un quart de l’équipage
reste au Sanctorum pour assurer sa sécurité.
Le Lumen
(galion élémentaire de Terre)
Sous la férule éclairée de son capitaine Bjorg Andersen, le
Lumen est l’un des galions élémentaires qui, avec le Terror
et l’Erebus, ont effectué le plus de missions de longue durée
au sein des Plans Subtils. Son équipage d’une cinquantaine
de membres se compose des profils les plus hétéroclites des
Chevaliers Oniriques, tous néanmoins liés par un même
dénominateur : une connaissance ésotérique inégalée.
À l’origine bâti comme une goélette de la Renaissance, l’ex-
térieur du Lumen a récemment été redessiné pour ressembler
à une trirème antique. Il s’agit de faciliter ses allers et retours et
séjours prolongés dans les Écumes de l’Hyperborée.
Pavillon : un soleil blanc sur fond rouge
Equipage : les Lucides
Les Lucides se sont choisis ce patronyme ironique pour
se moquer quelque peu des appellations grandiloquentes
des autres équipages. Leurs uniformes pourpres rappellent
98
l’armée de terre française stationnée en Afrique au XIXe
siècle. Si les profils intellectuels dominent l’équipage – avec
de nombreux professeurs, chercheurs et historiens –, ils
restent cependant des soldats entraînés, loin d’être en reste
avec les autres Chevaliers Oniriques dans les affrontements
militaires.
Leurs excellentes connaissances dans le domaine ésoté-
rique les rendent difficiles à prendre au dépourvu grâce aux
arts occultes  :  de nombreux talismans en orichalque sont
cousus dans les revers et l’intérieur de leurs uniformes pour
les protéger de la plupart des rituels les moins puissants. Les
Lucides comptent également le plus de Manteaux blancs de
haut niveau au sein de leur équipage, ce qui en fait des adver-
saires expérimentés grâce à leurs nombreuses rencontres
Capitaine : Bjorg Andersen est l’un des vétérans les
plus chevronnés de l’Ordre. Déjà Manteau rouge en 1999,
il a vécu l’implosion du Temple comme un changement op-
portun et n’a pas hésité à suivre Villiers de l’Isle-Adam dans
sa sécession. D’un naturel prudent, il s’est tenu à l’écart des
ambitions de Marianne Reeds, préférant lui laisser assumer
la position trop publique (à son goût) de bras droit de l’ami-
ral. Auréolé d’une aura (légitime) de sagesse, il est considéré
comme la voix de la raison par les autres capitaines. Bjorg
en profite pour mettre au point des plans ésotériques par-
ticulièrement compliqués, qui poussent les Chevaliers Oni-
riques et leurs ressources dans leurs retranchements.
Toujours tiré à quatre épingles, le capitaine Andersen
en impose par sa stature immense. Même si son visage
nordique commence à accuser une soixantaine bien tassée,
le blond doré de ses longs cheveux et de sa barbe perdure
cependant, défiant l’âge. Blessé lors de l’explosion d’un ho-
moncule instable, il boite légèrement de la jambe gauche et
appuie sa démarche nonchalante sur une canne de buis. Le
pommeau d’ivoire de cette dernière renferme le pommeau
d’une longue rapière d’orichalque dissimulée dans la canne,
qu’Andersen manie avec une dangereuse virtuosité.
Missions : 
Alors que le galion était autrefois spécialisé dans les re-
cherches ésotériques et la reconnaissance des Plans Subtils, la
récente découverte d’une Écume hyperboréenne a transformé
radicalement la mission du Lumen. En effet, Bjorg Andersen
a vu dans cette découverte l’opportunité d’un plan particuliè-
rement machiavélique : replanter les fruits d’or sur cet Aka-
sha pour y attirer et capturer l’Atalante Fugitive, afin de lui

Les Chevaliers oniriques
extorquer le chemin menant à l’Agartha et de lancer, à terme,
l’assaut final sur le bastion le plus important des Nephilim.
Grâce au dévouement de l’Ahriman, l’anti-galion élé-
mentaire de Lune, l’obtention de graines de fruits d’or a été
couronnée de succès et un avant-poste templier a donc été
établi par le Lumen sur l’Écume en question, renommée
Harmonia Fictius par les Lucides. Elle accueille de nom-
breux biologistes, botanistes et scientifiques de l’Ordre, et le
Lumen assure son ravitaillement et sa protection en atten-
dant que les fruits d’or parviennent à maturité.
Le Golgotha
(anti-galion élémentaire de Terre)
Mené par le capitaine Leonor Vitoria Da Cruz, le Golgotha
est le deuxième plus imposant vaisseau de la flotte. Il est aussi ce-
lui qui passe le plus de temps sur Terre, avec pour port d’attache
une plateforme pétrolière au large de Madagascar. Surnommée
« Somnus », cette plateforme sert de base de d’entraînement aux
Manteaux blancs qui n’ont aucune initiation onirique, avant de
rejoindre leurs équipages respectifs. Le Golgotha ne s’aventure
dans des Anti-Terres que dans des conditions bien particulières,
relatives à sa mission principale : la capture de Nephilim.
L’anti-galion a été construit sur le modèle des caravelles
portugaises du XVe siècle, bien que sa coque ait été élargie
pour accueillir de nombreuses cages en orichalque.
Pavillon : une croix noire recouverte d’une chaîne aux
maillons blancs
Equipage : les Geôliers
Composé d’environ 150 membres, l’équipage du Golgo-
tha se divise en deux moitiés à peu près égales : les soldats à
proprement parler, et les « ingénieurs oniriques ». Ceux-ci sont
des initiés entraînés au point de partager en groupe des rêves
lucides. Grâce aux « fermes à rêves » établies sur la plateforme
pétrolière Somnus, ils sont capables de créer des Nasses – des
reflets illusoires et temporaires d’Akasha, mais situés en réa-
lité dans les Anti-Terres. Assemblées à la façon de labyrinthes
oniriques, les Nasses piègent les Immortels qui s’y rendent et
y séjournent trop longtemps avant de s’apercevoir qu’ils ne
se trouvent pas là où ils pensaient l’être. Une fois qu’ils s’en
rendent compte, il est souvent trop tard. À l’intérieur des
Nasses, les ingénieurs oniriques deviennent des adversaires
redoutables, capables de remodeler l’environnement à leur
guise pour aider les soldats à capturer leur proie.
99
Les Geôliers portent des uniformes d’une grande sim-
plicité : couleur grise et revers écarlates, proches des tenues
de l’infanterie coloniale française de l’entre-deux-guerres.
Parmi l’équipage, les soldats disposent de menottes en ori-
chalque, contrairement aux ingénieurs oniriques qui n’ont
qu’assez peu de contact avec le métal impie.
Capitaine : Ancienne figure politique locale de Lisbonne,
Leonor Vitoria Da Cruz travaille pour le Temple depuis plus
de trente ans. Pieuse et loyale, elle a été formée dans la Milice du
Christ, servant même pendant un temps sous les ordres directs
du Naute Domanlet. Bien qu’elle appartienne aujourd’hui au
haut commandement des Chevaliers Oniriques, sa loyauté à
Domanlet persiste : elle le tient secrètement informé des déve-
loppements les plus importants au sein de l’Ordre. Certains ca-
pitaines ont des soupçons au sujet d’une fuite – Bjorg Andersen,
notamment – mais Leonor est suffisamment intelligente pour
couvrir ses traces. Pour le moment.
Da Cruz est une femme d’une cinquantaine d’année, à la
stature aussi sévère que sa personnalité. Toujours coiffée d’un
chignon impeccable, elle n’accorde à son apparence qu’une
excentricité, un chapelet en or ; pas de maquillage, pas de bijou
ou de vêtements autres que gris. Tête éternellement froide lors
des conseils des Capitaines même les plus animés, elle se voit
comparée par les autres Manteaux rouges à une institutrice au
bout du rouleau. Da Cruz leur cache néanmoins le fait qu’elle
est la meilleure interrogatrice des Geôliers, sans doute même
de l’Ordre tout entier. Son sadisme raffiné a extirpé bien des
secrets aux Immortels tombés entre ses mains.
Missions : 
La capture de Nephilim et leur incarcération en atten-
dant leur conversion en homoncules, leur exécution ou leur
transfert à des laboratoires ésotériques constitue la mission
principale du Golgotha. Ces dernières années, le dévelop-
pement de Nasses a cependant pris le pas sur cet objectif, et
le Golgotha ne se déplace donc plus que vers les Anti-Terres
de sa propre création ou pour assister au conseil des Capi-
taines au Carfax Sanctorum.
Le Golgotha travaille en étroite collaboration avec le
Yamato à l’élaboration d’une Nasse d’un type nouveau,
une illusion à échelle si grande qu’elle changera durablement
la donne dans la lutte contre les Immortels si les Chevaliers
Oniriques parviennent à leurs fins. Les Geôliers fournissent
également des éclats de Compas aux Marchands de Sable
de l’Ahriman, qu’ils utilisent pour créer les « Traqueurs »
de leurs assassins oniriques.
 Les Templiers
Le Terror
(galion élémentaire d’Eau)
Le Terror et son « anti-jumeau », l’Erebus, sont les vais-
seaux les plus indépendants de la Flotte Onirique, aussi bien
dans leur conception que dans leurs ordres de missions.
Si Henry James Cavanaugh, capitaine du Terror, et
Alexander Kriegen, qui commande l’Erebus, demeurent en
contact permanent, ils n’ont toutefois pas fait escale à Car-
fax Sanctorum depuis plus de trois ans. Ils rencontrent de
temps à autre d’autres vaisseaux de la Flotte Onirique pour
effectuer leurs rapports et des ravitaillements ponctuels.
Le Terror a été construit en reproduisant le modèle
de l’HMS Terror, une bombarde anglaise du XIXe siècle
construite par la Royal Navy. Il s’agit d’un trois-mâts impo-
sant, disposant d’un moteur à vapeur et d’une coque blindée,
facilement capable d’accueillir deux fois plus de passagers
que son équipage actuel d’une centaine de personnes. Après
avoir mystérieusement disparu dans l’Arctique en 1845,
lors de l’expédition Franklin, l’HMS Terror et l’HMS
Erebus « originels » ont acquis dans l’imaginaire collectif
un statut quasi légendaire. Leurs copies élémentaires béné-
ficient de cette aura, qui facilite leurs déplacements entre les
Plans Subtils.
Pavillon  :  deux sceptres d’or entrecroisés sur fond
blanc
Équipage : les Implacables
L’excentrique Henry James Cavanaugh insiste pour que
ses hommes soient habillés d’uniformes rouge et noir à la
coupe similaire à ceux portés par la Royal Navy au XVIIIe
siècle, bicornes compris. L’apparence désuète des Impla-
cables est un bon stratagème pour occulter leur efficacité.
L’équipage du Terror est presque exclusivement com-
posé d’individus ayant eu une expérience maritime avant
même leur initiation au sein des Templiers. Ils possèdent
des compétences poussées de reconnaissance et de survie en
milieu hostile poussées, ainsi que d’excellentes capacités de
combat naval ou aérien, car le navire est lourdement armé.
Comme cela fait bientôt plus de quinze ans qu’ils partagent
leurs quartiers à bord du Terror, à l’exception de quelques
nouvelles têtes pour remplacer les décès ponctuels, l’équi-
page est extrêmement soudé. Des Nephilim qui se retrou-
veraient entre le Terror et sa proie élusive découvriraient
vite que les Implacables réagissent et combattent avec une
100
cohésion quasi surnaturelle. Ce n’est pas qu’une impression : des
tatouages à base de sang d’Ar-Kaïm confèrent à l’équipage
une forme de télépathie limitée, qui s’améliore en fonction du
nombre de membres d’équipage présents aux environs.
Capitaine : Dans une ancienne vie, sir Henry James
Cavanaugh fut un riche magnat des télécommunications
au Royaume-Uni. Son statut, sa fortune et son engouement
pour l’occultisme ont conduit les Templiers à se rapprocher
de lui pour le gagner à leur cause. Doté d’une formation
d’ingénieur aéronautique et féru d’histoire, il a été l’un des
disciples les plus proches de Larménius de Jérusalem. Ils ont
ainsi œuvré ensemble sur les plans et prototypes des galions
élémentaires.
Cavanaugh a considéré la trahison de Larménius comme
une offense personnelle et s’est immédiatement porté volon-
taire pour sa traque.
Conséquence psychologique de cet affront, il respecte le
capitaine de l’Erebus Alexander Kriegen comme son égal,
mais leurs relations sont plus protocolaires qu’amicales,
même après vingt ans à partager le même objectif.
Cavanaugh n’a pas le physique de son charisme  :  un
gaillard bedonnant, la quarantaine bien sonnée, dont le
visage rougeaud et la chevelure rousse rappellent un lointain
héritage irlandais. Pourtant, avec son accent chantant et
son débit vocal proche de la mitrailleuse, il sait provoquer
la ferveur de son équipage en quelques tirades (souvent
empruntées à ses auteurs fétiches comme Joyce, T.S Eliot
ou Hemingway). En dépit d’un caractère fantasque que les
longs voyages à travers les Plans Subtils n’ont pas arrangé, il
reste l’un des meilleurs tacticiens de l’Ordre.
Missions : 
Le Terror et l’Erebus ont été assignés par Villiers de
l’Isle-Adam à une mission capitale : la poursuite et la cap-
ture de Larménius de Jérusalem. Les objectifs sont mul-
tiples : éviter que les secrets de construction de ses vaisseaux
et leurs failles structurelles tombent entre les mains des
Nephilim, récupérer l’Elegia, le galion élémentaire volé par
Larménius, et, bien évidemment, châtier le traître.
Cependant, la tâche n’est pas aisée. Du fait de la nature
changeante et parfois abstraite des Plans Subtils, la trace de
Larménius a été perdue et retrouvée de nombreuses fois par
le Terror depuis 1999. Lors de leur dernière escale à Car-
fax, sir Henry, Alexander Kriegen et Villiers de l’Isle-Adam
ont d’ailleurs convenu de la nécessité d’allonger la durée de
leurs voyages dans les Akasha et les Anti-Terres les plus

Les Chevaliers oniriques
profondes, quitte à pousser les équipages et les vaisseaux au-
delà de leurs limites.
Cette stratégie éprouvante semble avoir porté ses
fruits  :  les Chevaliers Oniriques ont entendu parler d’un
Archipel hyperboréen sur lequel Larménius aurait trouvé
refuge. Cependant, des tensions apparaissent maintenant
entre les deux capitaines sur la meilleure façon de trouver un
passage vers l’Archipel en question.
L’ Erebus
(anti-galion élémentaire d’Eau)
L’Erebus et son capitaine Alexander Kriegen ont été
assigné à la traque de Larménius de Jérusalem en collabo-
ration avec le Terror. Techniquement, l’Erebus est subor-
donné à ce dernier. Mais dans les faits, les deux capitaines
travaillent d’égal à égal, et sir Henry James Cavanaugh a
rarement besoin d’exercer de son autorité pour avoir le der-
nier mot.
Tout comme le Terror, l’Erebus est une copie quasi
identique de son homologue « réel », l’HMS Erebus.
Pour l’aspect extérieur, du moins. Car la machinerie et
les quartiers intérieurs de ce trois-mâts anglais du XIXe
siècle ont été entièrement reconstruits selon les standards
modernes : salle de détection sonar et radar, radio à ondes
longues, même un bloc opératoire pour l’infirmerie…
Pavillon : une balance noire à l’équilibre sur fond blanc
Equipage : les Rectificateurs
Si l’équipage du Terror frappe par son unité et sa cama-
raderie, les Rectificateurs, en revanche, paraissent l’exact op-
posé : froids, taciturnes, irritables… Il faut dire que les longs
voyages sans permission ni escale à travers les Anti-Terres
sont bien plus éprouvants que dans les Akasha. Comptant
une centaine de membres, la plupart des Rectificateurs en
portent des séquelles, physiques et / ou mentales. La folie
ambiante qui transpire de leur expérience les rend encore
plus dangereux  :  immoralité, violence, cruauté voire actes
de barbarie (des rumeurs de cannibalisme, notamment)
sont monnaie courante de la part des Rectificateurs. Leur
apathie, voire antipathie, envers les habitants de l’astral font
qu’ils les considèrent comme des êtres inférieurs, des âmes
pécheresses qui méritent leurs tourments dans les Anti-
Terres. Les Immortels qui croisent leur route ne peuvent
même pas prétendre à un tel traitement…
101
Les Rectificateurs portent des uniformes similaires à
ceux des fantassins confédérés de la guerre de Sécession
américaine mais entièrement blanc, à l’exception d’une
immense croix pattée noire sur le dos.
Capitaine : Tout comme son équipage, le capitaine de
l’Erebus semble l’exact opposé de son homologue du Ter-
ror : grand, sec et homme de peu de mots. Une frange brune
masque des yeux bleu polaire qui transpercent sans joie ses
interlocuteurs.
Sur Terre, Alexander Kriegen fut un Templier enthou-
siaste et droit. Mais son séjour prolongé dans les Anti-Terres
l’a changé profondément. Sa moralité s’est émoussée ; ses va-
leurs spirituelles ont été distordues, sa vigilance est devenue
paranoïa… S’il n’avait pas fait exécuter le psychologue assi-
gné à l’Erebus, celui-ci n’aurait pas tardé à le diagnostiquer
comme « sociopathe fonctionnel ».
Nourrissant un complexe d’infériorité vis-à-vis de
l’éminent sir Henry, il rumine aujourd’hui de sombres
pensées sur la motivation de celui-ci et se demande parfois
si Larménius de Jérusalem n’a pas toujours une longueur
d’avance sur ses poursuivants à cause d’un traître haut
placé…
Dans sa cabine, Kriegen collectionne les trophées : arte-
facts arrachés aux autochtones, pots remplis de terres gastes,
mais aussi membres humains conservés dans du formol et
colliers de dents.
Missions : 
La mission principale de l’Erebus est bien évidem-
ment de retrouver la trace de Larménius de Jérusalem et
de son galion élémentaire, l’Elegia. Tandis que le Terror
se consacre aux Akasha, l’Erebus se charge de passer les
Anti-Terres au peigne fin. En effet, sir Henry est persuadé
que l’Elegia, dernier galion conçu par Larménius et donc le
plus avancé, est capable de voyager indifféremment entre les
Akasha et les Anti-Terres.
De prime abord, Alexandre Kriegen et son équipage
exécutent les consignes du Terror sans dévier du plan éta-
bli. Néanmoins, le capitaine de l’Erebus s’est également
arrogé une mission dont sir Henry n’a pas connaissance : la
destruction de chaque Anti-Terre traversée, une véritable
politique de la terre brûlée à l’échelle des Plans Subtils.
En effet, la folie du capitaine Kriegen l’a amené à se consi-
dérer comme le rédempteur des abominations que sont les
Anti-Terres, représentations iniques des pires aspects de
l’âme humaine. La tâche n’est pas aisée car l’orichalque ne
 Les Templiers
fonctionne pas avec la même efficacité dans les Anti-Terres
que dans les Akasha, mais leur supériorité technologique et
militaire suffit bien souvent pour éliminer toute forme de
résistance. Les Rectificateurs ont ainsi commis une centaine
« d’épurations oniriques » ces dernières années. Kriegen est
persuadé que Larménius n’en sera que plus facile à retrouver.
Le Soliloque
(galion élémentaire d’Air)
Mené par son pétulant capitaine, Donatien Barbieri,
le Soliloque assume le poste de navire de reconnaissance
principal de la Flotte Onirique depuis que le Lumen se
concentre sur sa mission de capture de l’Atalante Fugitive.
Construit comme une caraque française à cinq mâts
du XVIIe siècle, le galion dispose d’une coque impression-
nante, percée de nombreux canons. Sa large poupe accueille
la centaine d’hommes qui forment l’équipage ainsi que
le butin que le Soliloque arrache des Plans Subtils qu’il
découvre  :  artefacts et créatures magiques en tous genres,
prêts à être déconstruits, disséqués et intégrés à l’arsenal des
Chevaliers Oniriques.
Pavillon  :  un crâne rouge sur fond blanc, ainsi que
quatre croix noires à chaque angle
Equipage : les Corsaires
L’équipage du Soliloque n’a pas d’uniforme assi-
gné : leurs habits appartiennent à des époques et des styles
hétéroclites, dont la seule cohésion provient des couleurs do-
minantes rouge et noire. Leurs profils sont également aussi
variés que leur apparence, des individus rassemblés par leur
goût de l’exploration et leur moralité à géométrie variable…
En effet, s’ils restent discrets sur Terre et dans l’enceinte du
Carfax Sanctorum, les Corsaires se comportent dans les
Plans Subtils avec une exubérance et une agressivité digne
de la grande époque de la piraterie.
Pour autant, ils possèdent un sens de l’honneur proche
des Templiers les plus traditionnels. Armés de sabres d’ori-
chalque, ils répondront ainsi favorablement à toute provoca-
tion en duel à l’arme blanche de la part d’Immortels.
Capitaine : Échalas brun d’une quarantaine d’années,
Donatien Barbieri a été le mouton noir d’une richissime
famille d’acteurs franco-italiens. Durant sa jeunesse mou-
vementée, il a intégré les rangs du Bâton où il a enfin pu
102
prouver sa valeur par les armes. Motivé par son désir de
reconnaissance, il a manœuvré avec habileté et pugnacité
pour obtenir son titre de Manteau rouge.
Habillé à la mode Louis XVI, avec jabot, fine moustache
et perruque poudrée, le capitaine du Soliloque aime cabotiner
devant son équipage autant que ses ennemis. Derrière cette
attitude cavalière se cache un serviteur dévoué de l’Ordre,
très efficace et prêt à tout pour réussir. Lorsque sa rapière en
orichalque ne suffit pas, un revolver caché dans son plastron
met le point final à ses tirades guerrières. Au conseil des Capi-
taines, il a souvent tendance à s’opposer verbalement à Henry
James Cavanaugh, capitaine aussi fantasque que lui. Heureu-
sement, ce dernier s’y trouve rarement présent.
Missions : 
Le Soliloque a récupéré de facto les missions de recon-
naissances les plus musclées des Chevaliers Oniriques,
autrefois attribuées au Lumen.
Il s’agit ainsi d’ouvrir un chemin aux bâtiments mili-
taires, tels que le Saint-Elmo, vers des Akasha bien dé-
fendue, de trouver de nouvelles ressources ésotériques et
d’établir des voies de ravitaillement pour l’ensemble de la
Flotte. Depuis deux ou trois ans, le capitaine Barbieri s’est
également mis en tête de cartographier les Plans Subtils –
une tâche titanesque, frisant l’insanité. Ce projet concorde
avec la disparition inexplicable d’une dizaine de membres de
son équipage, happés par l’ouverture éphémère d’une Porte
dans un Récif astral, alors qu’ils regagnaient le Soliloque à
bord d’une chaloupe.
L’ Abraxas
(anti-galion élémentaire d’Air)
Autre vaisseau assigné aux missions de reconnaissance
pure, l’Abraxas et son capitaine Olga Tereshkova sil-
lonnent les Anti-Terres tout comme le Soliloque navigue
les Akasha.
Contrairement aux autres vaisseaux de la Flotte Oni-
rique, il a été construit sur le modèle d’un sous-marin sovié-
tique datant de la première guerre mondiale : l’Akula. Si le
design extérieur n’a été que très peu modifié, la mécanique
interne, en revanche, a été considérablement modernisée.
Le système de torpilles a ainsi été remplacé par des missiles
balistiques similaires à ceux d’avions de chasse contempo-
rains. Cette puissance de feu reste parfois tout juste suffi-
sante pour braver les horreurs des Anti-Terres.

Les Chevaliers oniriques
Pavillon : un compas et une longue vue dorés sur fond
rouge
Équipage : les Vigilants
Habillés d’uniformes rappelant les fantassins de l’Armée
rouge, les Vigilants sont probablement l’équipage d’anti-ga-
lion le plus apprécié par tous les autres. En effet, ils ont parti-
cipé à tellement de missions de sauvetage et de rescousse que
les autres anti-galions de la Flotte Onirique leur doivent tous
la survie d’au moins un de leurs membres. Tous les membres
de cette équipe restreinte d’une cinquantaine d’hommes – vu
l’espace limité dans l’habitacle de l’Abraxas – ont d’impor-
tantes compétences médicales. Ils sont également formés aux
techniques d’investigation et d’extraction en milieu hostile.
Les Vigilants ont tendance à privilégier les armes à feu aux
armes de contact, et disposent d’une armurerie de pistolets et
fusils de diverses époques à l’intérieur du sous-marin. Ils sont
également adeptes des grenades incendiaires ou à particules
d’orichalque, particulièrement efficaces contre les Nephilim.
Capitaine : Blonde diaphane à peine trentenaire, Olga
Tereshkova semblerait plus à son aise sur un yacht mouillant
dans la baie de Monaco qu’à bord d’un sous-marin soviétique.
Cependant, son intrépidité presque suicidaire et son ingénio-
sité malsaine suffisent à chasser l’image de ballerine fragile
qu’elle dégage de prime abord. Fine psychologue, le capitaine
Tereshkova mène son équipage à la baguette, n’hésitant pas
à donner à ses troupes des punitions corporelles (qu’elle n’ad-
moneste jamais elle-même) à la moindre incartade. Le climat
tendu à l’intérieur de l’Abraxas fonctionne ainsi comme un
bouclier efficace sur la santé mentale de ses occupants, les blin-
dant face aux murmures insidieux des Anti-Terres.
Farouche opposante de Marianne Reeds, Olga entre-
tient également une liaison intermittente avec Alexander
Kriegen. Son seul allié fidèle est Fiodor, un rottweiler par-
ticulièrement vicieux et entraîné à flairer les Immortels. À
bord de l’Abraxas, le molosse vit dans la salle des machines.
Missions :  constitue la branche principale de R&D des Chevaliers
Outre des missions de reconnaissance et de ravitaille-
ment similaires à celles du Soliloque, l’Abraxas se spécia-
lise dans l’infiltration et l’espionnage.
Discrets et polyvalents, les membres de l’équipage
sont capables de se mêler à différentes sociétés, différentes
cultures pour mieux les phagocyter. Certains Vigilants
sont même parfois postés sur Terre, lors d’opérations stra-
tégiques en coordination avec d’autres factions du Temple.
103
L’Abraxas chasse également les Barges de Nephilim
dans les Anti-Terres, non seulement pour les capturer, mais
aussi pour se saisir de leurs Compas. Traitées et transfor-
mées dans les laboratoires des Chevaliers Oniriques, ces
aiguilles de Lune Noire pure deviennent alors des outils
connus sous le nom de « Traqueurs ». À la façon de maté-
riaux radioactifs, ces Traqueurs sont détectables à travers
tout l’astral, et ce même entre les Plans. Les assassins oni-
riques de l’Ahriman les utilisent pour détecter et éliminer
leur cible depuis leurs rêves.
Le Yamato
(galion élémentaire de Lune)
Commandé par sa capitaine Tomoko Hachikage, le
Yamato se situe à mi-chemin entre un navire de reconnais-
sance et un vaisseau scientifique, à l’instar du Golgotha.
Contrairement à ce dernier néanmoins, il a été construit
pour des missions éclairs, en misant sur la vitesse plutôt
que sur la puissance de feu : son modèle est ainsi celui d’une
jonque chinoise à trois mâts et plusieurs moteurs à hélices.
Le gréement du navire arbore des symboles ésotériques
universels et sa coque est sculptée de créatures fantastiques
provenant de diverses cultures. Chacune d’elle contient un
homoncule. Bien que le Yamato n’ait pas été conçu pour
les combats intenses, sa vitesse impressionnante et sa forme
aérodynamique lui permettent d’éperonner aisément les
nefs Nephilim si besoin, envoyant les plus frêles par le fond.
Pavillon : une vague rouge sur fond blanc
Equipage : les Lames de Fond
Dans l’astral, l’équipage du Yamato se compose de
trente à soixante individus, suivant la durée et la complexité
des missions qui lui sont assignées par le conseil des Capi-
taines. Pour les missions standards, une moitié de l’équi-
page demeure sur Terre. En effet, l’équipage du Yamato
Oniriques. Leur base d’opération secrète se situe dans un
entrepôt portuaire de la baie de San Francisco, reconverti
en start-up spécialisée en équipement high-tech et jeux
vidéo : You-May Creative. Tous les membres de l’équipage
possèdent un bagage académique élevé en sciences dures, en
particulier en mathématiques, électronique et informatique.
L’uniforme des Lames de Fond ressemblent à celui des
fantassins de l’armée japonaise pendant la Seconde Guerre
 Les Templiers
mondiale, casquette en jute comprise, mais entièrement
noir plutôt que kaki. Une croix de tissu rouge est cousue sur
leurs épaulettes et la face avant de leur casquette. En termes
d’équipement militaire, l’équipage du Yamato est toujours
à la pointe du progrès, n’hésitant pas à utiliser des proto-
types tels que des gilets pare-balles furtifs ou des grenades
intelligentes.
Capitaine  :  Tomoko Hachikage approche de la
soixantaine, même si on lui donnerait facilement dix ans de
moins : une paire de fines lunettes noires à monture d’ori-
chalque masque ses cernes et repose sur son visage rond,
presque dépourvu de rides. Toujours vêtue sobrement, la
frêle et discrète capitaine du Yamato est atteinte du syn-
drome d’Asperger.
Par conséquent, elle préfère éviter les situations sociales
trop contraignantes et délègue autant que possible aux offi-
ciers de son équipage. Hachikage s’entoure d’un trio d’assis-
tants pour l’aider à exprimer son génie scientifique. Le seul
capitaine avec qui elle aime volontiers discuter est Bjorg
Andersen du Lumen, qu’elle considère presque comme
son égal intellectuellement. Néanmoins, elle le trouve par-
fois trop impulsif et n’hésite pas à lui souligner avec la plus
grande franchise les failles de ses plans.
Missions :  L’Ahriman a été construit selon un modèle de galère
Le Yamato est un vaisseau polyvalent qui se spécialise
dans le transport de ressources ésotériques à travers les
Plans Subtils, ainsi que dans l’acheminement de denrées
ou d’équipement militaire dernier cri aux autres vaisseaux
de la Flotte Onirique, lorsque ceux-ci n’ont pas le temps de
revenir faire escale au Carfax Sanctorum.
Depuis plusieurs années, le Yamato et son capitaine tra-
vaillent également à un projet ambitieux : la création d’une
Nasse de taille inégalée, une fausse cité située dans les Aka-
sha et représentant Arcadia que recherchent de nombreux
Immortels. Pour se faire, le plan de Tomoko Hachikage
repose sur un… jeu vidéo.
Baptisé sans vergogne « Arcadia Online », il s’agit d’un
jeu de rôle massivement multi-joueurs créé en collaboration
avec le capitaine Bjorg Andersen et les équipes de Gil Bates,
Naute du Temple nouveau. Si le jeu paraît tout à fait anodin
au premier abord, son code est truffé de formules mystiques
et d’exercices ésotériques capables de modeler l’astral pour y
faire naître une Akasha de toutes pièces, pour peu que suf-
fisamment de joueurs s’y consacrent pendant suffisamment
de temps.
104
Depuis son lancement en 2012, Arcadia Online ne
cesse de croître en popularité et compte maintenant plu-
sieurs millions de joueurs à travers le monde. Et plus les
joueurs croient et rêvent à cette Arcadia factice, plus celle-ci
devient une « réalité onirique », capable de piéger à terme les
cohortes d’Immortels qui la recherchent, en supplantant la
véritable Arcadia dans l’inconscient collectif de l’humanité.
Les serveurs d’Arcadia Online se situent à San Fran-
cisco au siège de la You-May Creative. Extrêmement sécu-
risée, la technologie qu’ils utilisent mêle la science dure et les
arts ésotériques, notamment par le recyclage de Boussoles
astrales que les Chevaliers Oniriques arrachent aux Nephi-
lim qu’ils capturent ou éliminent dans les Plans Subtils.
L’ Ahriman
(anti-galion élémentaire de Lune)
Si le Saint-Elmo abrite l’essentiel des troupes de choc
des Chevaliers Oniriques, l’Ahriman accueille quant à lui
des combattants plus subtils  :  des commandos oniriques
capables de traquer et d’éliminer leurs proies pendant leur
sommeil en les précipitant dans les Plans Subtils. Ces hit-
men du songe sont formés et menés par le capitaine Djibril
M’bampassy.
typique de la flotte templière du XIIe siècle. Il possède deux
voiles et deux rangées d’avirons superposées en étage. L’anti-
galion n’a pas réellement besoin de rameurs pour se mouvoir
dans l’astral, mais les membres de l’équipage ont pour obli-
gation de ramer un minimum de deux heures par jour pour
entretenir leur condition physique. Les cales de l’Ahriman
abritent également d’autres salles d’entraînement – cer-
taines tout à fait fatales – et de nombreuses armureries, en
plus d’un dortoir commun et d’une salle de méditation.
Pavillon : une épée cruciforme noire sur fond blanc
Equipage : les Marchands de Sable
Du fait de la rigueur de leur initiation et de leur entraî-
nement, les Marchands de Sable comptent seulement
soixante-dix membres. Mais pour la même raison, ce sont
tous d’extraordinaires machines à tuer. Formés à l’infiltra-
tion, au camouflage, à la stratégie et à toutes les techniques
de combats traditionnelles ou contemporaines, les Mar-
chands de Sable ne craignent personne, pas même les créa-
tures les plus terrifiantes des Anti-Terres.

Les Chevaliers oniriques
Fanatiques zélés, ils subissent un entraînement mental
qui les rend insensibles aux manipulations mentales élé-
mentaires et aux techniques d’interrogation. Leur condition
physique est tout aussi exceptionnelle. Toutefois, leur atout
majeur provient de leur maîtrise du voyage astral et de leurs
capacités à s’insinuer dans les rêves de leurs victimes pour
leur causer des dégâts irréversibles (la plupart du temps sous
forme de crise cardiaque ou de rupture d’anévrisme).
A bord de l’Ahriman, ils portent un uniforme blanc sur-
monté d’un foulard noir qui rappelle le Kurta traditionnel
afghan ou népalais. Lors de leurs missions, ils ressemblent
à n’importe qui.
Capitaine  :  Formé par le Vieux de la Montagne en
personne, Djibril M’bampassy a appartenu aux Assassins
jusqu’à l’implosion du Temple en 1999. Né d’un père séné-
galais et d’une mère égyptienne que le Bâton a fait éliminer,
il a rejoint une compagnie de mercenaires privés en mentant
sur son âge et a participé à de nombreux conflits en Afrique
comme au Moyen-Orient. Sa quête de vengeance a fini par
le mener à la forteresse d’Alamut dans le désert saoudien.
Là, les enseignements du Temple ont étouffé les braises de
sa vindicte pour les remplacer par une foi inébranlable.
Trentenaire fringuant, M’bampassy est aujourd’hui
l’un des combattants les plus redoutables des Cheva-
liers Oniriques. Sous son costume trois pièces, sa peau
brune est constellée de cicatrices – certaines récol-
tées lors d’assassinats menés à bien, d’autres au cours
de sa formation –, ainsi que de scarifications rituelles.
105
Une courte barbe accentue les traits agréables de son visage.
Le capitaine de l’Ahriman est d’un tempérament curieuse-
ment jovial, surtout pour quelqu’un qui a autant de meurtres
à son actif. Il aime plaisanter avec ses hommes et ses invités
à bord de son vaisseau, tant que ceux-ci font preuve de dis-
cipline et de respect. Son arme de prédilection est une épée
Kuba en orichalque dont le manche renferme un garrot du
même métal.
Missions : 
Les missions d’assassinats commandités par le conseil
des Capitaines mènent l’Ahriman aussi bien dans le monde
profane que dans les Anti-Terres.
Sur Terre, ils utilisent les éclats de Compas Nephilim
fournis par l’Abraxas ou le Golgotha pour fabriquer leurs
Traqueurs oniriques. Ces minuscules fragments de Lune
Noire, mêlés au sang d’un ou plusieurs assassins, sont en-
suite insérés dans l’organisme de leur victime à son insu, par
ingestion ou pression cutanée le plus souvent. La prochaine
fois que la victime sombrera dans le sommeil, son corps
astral se retrouvera piégé dans un Cauchemar, l’équivalent
d’une Nasse mais situé dans les Anti-Terres, où l’attendront
les Marchands de Sable dont le sang a servi à concevoir le
Traqueur. Dans cette dimension de poche, les assassins ont
autant de pouvoir que les ingénieurs oniriques du Golgo-
tha : ils sont capables de distordre et de contrôler l’environ-
nement par leur seule volonté, ne laissant à leurs victimes
aucune échappatoire.
 Les Templiers

Quelques conseils, archétypes, clichés

et inspirations pour mettre en scène
les Chevaliers Oniriques
Des personnalités doubles
Rencontrés dans le monde physique, les Chevaliers Oniriques semblent souvent perdus, déconnectés,
comme s’ils vivaient dans une autre réalité, comme s’ils avaient un pied en permanence dans le monde
des rêves. Au contraire, dans les Akasha, ils possèdent une toute autre personnalité, souvent plus
marquée et plus forte. Vous pouvez vous inspirer des descriptions des capitaines et des équipages des
galions élémentaires.

Des esthètes aristocratiques

Les Chevaliers Oniriques se voient comme l’aristocratie intellectuelle et artistique de l’Ordre du
Temple, les seuls capables de saisir l’entièreté de la nature magique du monde. Ils se cooptent et ne
sélectionnent que des personnes capables d’accepter ces franchissements du réel. Ils se gorgent de dis-
cours souvent verbeux, pompeux et ils se veulent décadents, prennent des drogues, en particulier des
hypnotiques et des hallucinogènes.

Des adeptes d’une forme de surréalisme

Les Chevaliers Oniriques aiment s’entourer d’un décorum inspiré des rêves, des cauchemars, des
images étranges des surréalistes. Ainsi, leurs résidences, leur façon de se vêtir, leurs repaires reflètent
cette tendance. L’exemple le plus marquant pourrait être celui des Folies architecturales que de
nombreux aristocrates firent bâtir dans leurs jardins durant le XVIIe et le XVIIIe siècle ou encore
les peintures fantastiques et baroques de François de Nomé (Monsu Desiderio). Des films comme
L’Orphée de Jean Cocteau avec Jean Marais et Maria Casarès ou bien sûr Mulholland Drive de David
Lynch illustrent aussi l’étrange ambiance dont aiment s’entourer ces Templiers lors de leurs complots
et leurs actions. Vous pouvez donc les jouer ainsi : avec étrangeté, apparitions surprenantes, décors
de demeures surréalistes, décalés, paroles et formules poétiques incompréhensibles, codes et mots de
passe composés à partir d’écriture automatique, de cadavres exquis, de notations de rêve. À noter que
cette étrangeté recherchée peut basculer souvent dans l’horrifique et le cauchemardesque. Ainsi les
navigateurs de la Guilde dépeints dans le film Dune de David Lynch peuvent aussi donner un bon
exemple de ces êtres perdus dans les rêves et surtout les cauchemars, aux langages et aux rites devenus
incompréhensibles.

L’atmosphère des complots du Temple Véritable déclenchés par l’effet Rosenkreutz est celle de la
folie et de l’onirisme malsain. Les Chevaliers Oniriques tentent de faire chavirer l’esprit magique des
Nephilim. Ils les chassent au cœur des Akasha, influencent les rêves des Simulacres pour que ceux-ci
fassent tomber en Ombre leur Nephilim, font se perdre les Immortels dans des fausses pistes ésoté-
riques labyrinthiques, leur tendent des pièges de sapiences au mieux vides de sens au pire porteuses de
contrevérités occultes.
106

Les Chevaliers oniriques
Quelques PNJ
des Chevaliers
oniriques
Les Chevaliers extracteurs Chevalier extracteur
Voilà une étrange cohorte de jeunes Chevaliers oni- novice
riques dont l’objectif est de reproduire à l’identique la
technologie décrite dans le film Extraction du réalisateur
Stephan Dolan où une équipe de hackers oniriques tentent
de pirater les rêves et les souvenirs d’un magnat américain
en s’y introduisant. La construction en trois niveaux de rêve
était trop proche de la manière dont les Akasha sont organi-
sés pour que cela ne soit qu’une simple coïncidence.
Les Chevaliers extracteurs furent fondés par dix Man-
teaux blancs qui firent leur premières classes de voyageurs oni-
riques en tant que mousses sur plusieurs galions élémentaires.
Ils furent à la fois enchantés par les possibilités découvertes et
en même temps découragés par l’extrême discipline qui règne
sur nombre de ces vaisseaux. Plutôt que de quitter les Tem-
pliers (ce qui est souvent mortel), ils décidèrent de décrypter
chaque plan, chaque cadre du film du brillantissime mais re-
clus réalisateur Stephan Dolan pour y chercher une solution
afin d’effectuer des voyages oniriques sans utiliser les galions.
Il réussirent à capturer un Nephilim alchimiste à qui ils
infligèrent le rituel d’homoncule et le forcèrent à inventer
une formule alchimique, une Liqueur qui leur permettrait
de voyager dans les Akasha.
Devenus parias, ils décidèrent de se cacher à Monbasa
pour y installer une usine à rêve. Là, ils plongèrent dans un
état léthargique permanent et à partir des rêves humains, ils
commencèrent leur mission d’extraction des Nephilim.
Celle-ci consiste à repérer un Nephilim dans les Akasha.
Puis, alors que le simulacre s’endort dans l’Akasha à pénétrer
dans ses nouveaux rêves, plus profonds, afin de rompre le lien
que le Nephilim a tissé avec le Ka-Soleil de son Simulacre.
Cette procédure demande aux rêveurs Templiers le même
style d’actions et de missions qui sont mises en scène dans le
film Extraction. Le Nephilim, en tant qu’être élémentaire et
Pentacle ne peut pas intervenir directement dans cette deu-
xième couche onirique. Il est bloqué dans l’Akasha. Il ne peut
qu’influencer via ses Ka-éléments le décor du rêve en cours de
son simulacre endormi et tenter d’arrêter les extracteurs. Il se
déroule une lutte à la fois très prosaïque mais aussi symbolique
107
entre les deux camps. Ces rêves dans les rêves semblent tous se
dérouler dans les écumes akashiques, voire pour certains dans
les archipels pélasgiques.
Aujourd’hui composé d’une centaine de dormeurs et de
voyageurs oniriques, les Chevaliers extracteurs sont devenus une
véritable menace pour les Nephilim qui arpentent les Akasha.
Eduardo Fillepacchi
En quelques mots : lycéen italien, 17 ans, fasciné par le film
de Dolan et joueur frénétique de Word of Fantasy Battle, l’un
des MMO les plus en vogue. Il est installé dans une tour de
banlieue parisienne et connecté en permanence via un serveur
crypté aux membres des Chevaliers extracteurs.
Ka-Soleil : 4
Vécu : Gamer 7, Voyageur onirique : 3
Armes : lors des raids dans les Akasha, Eduar-
do porte toujours avec lui une dague (dommages 1)
Chevalier extracteur
expert
Idriss Fofana
En quelques mots : ce guinéen de 45 ans est un artiste
sculpteur réputé au niveau international. Spécialisé dans les
paysages oniriques et surréalistes, il a été recruté au début
de la formation des Chevaliers extracteurs. Même s’il n’a
jamais vogué sur l’un des galions élémentaires des Cheva-
liers oniriques, il s’est rapidement révélé un brillant rêveur et
surtout un architecte hors-pair.
Ka-Soleil : 7
Vécus : sculpteur architecte 10, Chevalier oni-
rique 6
Chevalier extracteur
fondateur
Isabella Arturosa
En quelques mots : mousse dès l’âge de six ans — son
père ayant été un lieutenant de vaisseau sur un galion élé-
mentaire — , Isabella a fait partie des premiers fondateurs
des Chevaliers extracteurs. Elle est devenue une grande
experte des Akasha et de l’extraction.
 Les Templiers
Ka-Soleil : 15
Vécu : Chevalier extracteur 9
Ressources
Armes : dans les Akasha, Isabella est armée d’un sabre
de marine (dommages 2) et d’un pistolet à silex (dommages
2). Elle y porte un corset en cuir (protection 2)
Une carte précise des Rives akashiques (+2 degrés à tout
voyage dans cette partie des Akasha)
Un médaillon en orichalque porte-bonheur qu’elle ne
quitte jamais alors qu’elle dort (orichalque 6)
Chevalier extracteur fixer
Roger MacGover
En quelques mots : âgé de 58 ans, Roger MacGover est
le Templier en charge de fabriquer la Liqueur permettant
aux Chevaliers extracteurs de voyager dans les Akasha.
Ancien diplomate spécialisé dans le continent africain et
baroudeur dans sa jeunesse, il est la personne-clé de cette
étrange commanderie. Roger n’est pas là pour la cause mais
pour l’argent. En effet, il est très grassement payé pour s’as-
surer que toutes les conditions matérielles sont réunies pour
favoriser au mieux les longues périodes de sommeil néces-
saires aux extractions. C’est lui qui a en charge de trouver les
« dortoirs » où doivent s’installer ensemble les Chevaliers, la
gestion des flux corporels des dormeurs, la sécurité, la dis-
crétion et la surveillance et surtout de l’approvisionnement
en liqueur d’Extraction des rêves profonds.
Ka-Soleil : 8
Vécus : ancien baroudeur diplomate 8, Cheva-
lier alchimiste 8
Ressources
Un solide compte en banque planqué dans un paradis fiscal
Une multitude de contacts dans le continent africain,
partie subsaharienne.
Une PME dédiée à la chimie, planquée dans l’une des
zones commerciales en hypercroissance de Monbasa. Il y
fait rechercher frénétiquement une solution qui lui permet-
trait de ne plus être dépendant de l’homoncule alchimiste. Il
y a fait installer le l’Alambic de celui-ci.
Un homoncule d’un Nephilim alchimiste réduit à ne
produire qu’une seule formule, cette liqueur spéciale appe-
lée liqueur d’Extraction des rêves profonds qui permet aux
Chevaliers de rêver et de voyager dans les Akasha.
108
Homoncule : Baraon à la Vouivre bleue
Ancien Faërim, à la splendeur définitivement perdue,
ancien adopté de l’Arcane de l’Amoureux, ce Nephilim
chercha lors de toutes ses réincarnations un élixir qui lui
permettrait de revivre en permanence l’époque bénite de
l’Atlantide, avant la Chute, alors qu’il progressait à grands
pas sur le Sentier d’or. Alors qu’il enquêtait dans une ethnie
cachée d’Afrique équatoriale, censée fabriquer un tel élixir,
il fut pris par Roger MacGover, (alerté par l’un de ses nom-
breux contacts, en l’occurrence le sorcier albinos du village)
comme un lapin dans les phares d’une voiture. D’abord
charmé par le fixer, il l’accompagna jusqu’à son laboratoire
de chimie à Monbasa où il fut réduit immédiatement à l’état
de d’homoncule par les nervi Templiers.
Baraon à la Vouivre bleue
Nephilim de Terre, Elfe transformé en homoncule
Ka-Terre 8, Ka-Feu 6, Ka-Lune 3, Ka-Air 1, Ka-
Eau 1 (pentacle endommagé)
Vécus passés : Peintre pariétal 8, Premiers
peuples, Artiste-peintre 6, Ingénieur siennois,
Guerres italiennes xve siècle Renaissance, Par-
fumeur 5, Révolution française 6
Magie : détruite par l’orichalque
Alchimie : Œuvre au noir 8, Œuvre au blanc 7,
(Alambic)
Une seule formule : une liqueur appelée la liqueur d’Ex-
traction des rêves profonds.
Cette liqueur plonge les humains dans un état léthar-
gique profond tout en conservant les facultés intellectuelles.
Pour un observateur extérieur, le dormeur semble être
plongé dans un coma profond. Mais celui-ci est en fait en
train de rêver de manière continue et il peut alors voyager
consciemment dans les Akasha.
Note : le problème d’approvisionnement de MacGover
en liqueur des chevaliers s’accroît de plus en plus. Car, non
seulement, les rêveurs deviennent accro à la liqueur mais
celle-ci semble voir sa durée d’effet diminuer après chaque
opération alchimique de l’homoncule. MacGover ne sait
pas si cela est dû à la mauvaise volonté du Nephilim empri-
sonné ou bien à une décrépitude accélérée de son énergie
magique.
 109

Les Scénarios
 Crépuscule
sans fin
Synopsis
De façon aussi inattendue qu’inexplicable, la stase de l’un des personnages va se vider régulièrement de son Ka.
L’enquête va le mener, avec ses compagnons, jusqu’à de sombres expérimentations occultes des Templiers, et pourrait
bien précipiter sa remise en stase, voire sa fin prématurée s’il ne se hâte pas de découvrir la vérité…

Impliquer les personnages

L’infortuné Nephilim auquel arrivent ces péripéties est de facto impliqué. Par souci de praticité, nous le
désignerons désormais symboliquement comme « PJ » dans le cadre de ce scénario. Pour ses compa-
gnons, plusieurs possibilités s’offrent au MJ :
* le groupe peut constituer une Fraternité, auquel cas l’entraide est de rigueur ;
* les personnages peuvent tous appartenir au même Arcane que le PJ, ou à un Arcane allié ;
* ils peuvent également être dépêchés par un Arcane qui souhaite étudier ce phénomène singulier, par
exemple la Roue de la Fortune ou la Maison-Dieu ;
* enfin, rares sont les Nephilim, y compris les Orphelins, qui souhaiteraient à leurs pairs une telle
destinée. Ils peuvent aider leur compagnon par pure charité d’âme. Et puis, qui sait si ce phénomène
ne risque pas de s’amplifier, pour à terme toucher leurs propres stases ?
110

Scénario : Crépuscule sans fin
Le contexte proposé ici est celui de Chambéry, chef-lieu
de département de la Savoie et ancienne capitale des ducs de
Savoie. Bien évidemment, le scénario est transposable n’im-
porte où en France, voire pourquoi pas à l’étranger. Que font
les personnages à Chambéry ? Ils peuvent s’être mis au vert
après s’être trop exposés à un ennemi puissant. Ils peuvent
être en recherche de quêtes ésotériques à travers le patrimoine
local (par exemple : la secte des pénitents noirs ou la crypte de
Lemenc, sur les traces de Mercure). Ils peuvent être de passage
en vue d’une autre destination occulte.
Une étrange
hémorragie
Un réveil douloureux
Un Nephilim est relié à sa stase par un lien mystique à la
fois intime et toxique. Il est donc le mieux placé pour ressen-
tir d’hypothétiques perturbations. C’est ainsi que, peu avant
l’aube, le PJ est brusquement et violemment tiré du sommeil.
Sa première impression est tout d’abord assez similaire à la
torture qu’il éprouve au contact de l’orichalque, mais il se rend
vite compte que son Pentacle est indemne. Il comprend alors
que c’est sa stase qui est concernée. Si l’on observe la stase en
vision-Ka, on peut apercevoir une petite partie du Ka stocké
en elle qui est comme absorbé de l’intérieur avant de dispa-
raître. Le phénomène se reproduit tous les soirs, à la tombée
de la nuit, et tous les matins à l’aube. Une régularité qui devrait
pousser le PJ à agir rapidement… Il est possible de faire com-
mencer le scénario vingt-quatre heures après le début de cet
événement pour donner davantage de pertinence à la situa-
tion : le PJ a probablement voulu attendre une petite période
d’observation avant de passer à l’acte.
La recherche
La première démarche disponible auprès des person-
nages est de se renseigner auprès de leurs alliés occultes sur
ce type de phénomène. A-t-on déjà pu l’observer précédem-
ment ? Quelle peut être la cause de cette « fuite » ? Comment
la contrer ?
Il existe deux directions générales sur lesquelles mener
l’enquête : la piste occulte et la piste profane. En fonction
des pistes d’enquête choisies par les personnages, le Meneur
peut leur donner accès à tout ou partie des informations
suivantes.
111
* Ce sont les membres de l’Arcane du Bâton qui dé-
tiennent les secrets de la fabrication des stases.
* L’une des composantes essentielles de la création
d’une stase, outre l’objet en lui-même, est la présence de
Terres Rares.
* Les Terres Rares sont une sorte de poudre rési-
duelle élémentaire créée par mise en contact de Ka et d’ori-
chalque. En d’autres termes, il s’en crée régulièrement lors
de confrontations entre Templiers et Nephilim. Le contact
des personnages insiste sur le danger des Terres Rares,
puisqu’elles sont à l’origine de la création des stases.
* La stase du PJ existe en deux exemplaires ! En effet, il
y a trois semaines environ, un objet strictement identique à
cette stase a été dérobé au Musée savoisien ! Cette informa-
tion peut être découverte dans les journaux locaux ou via le
témoignage d’une personne qui fréquente régulièrement le
musée en question.
Le Musée
savoisien
Visite des lieux
Le Musée savoisien de Chambéry est situé dans un
ancien monastère du XIIIe siècle, au fond d’un square qui
jouxte la cathédrale Métropole. C’est un endroit digne et
chargé d’histoire locale, que les personnages pourraient, à
tort, prendre pour une base templière.
De fait, l’endroit où était exposé l’objet, dans une salle
au premier étage, offre désormais un présentoir vide,
recouvert d’une cloche de verre, que les responsables du
musée se sont dépêchés de cacher avec le kakémono d’une
exposition à venir, pour éviter les questions embarras-
santes des visiteurs curieux.
Note : Pour la pertinence de ce scénario, il est préfé-
rable que le MJ ait choisi un personnage dont la stase
est transportable, créée par la main de l’homme, et
puisse être exposée dans un musée. Typiquement, des
stases comme un caillou ou une gargouille de Notre-
Dame ne s’y prêteront pas.
 Les Templiers
Début de l’enquête
Voici ce que les personnages peuvent apprendre s’ils
s’adressent aux bonnes personnes, et de la bonne manière.
* L’objet du musée est ancien, il remonte à [période de
création de la stase du PJ]. Il a d’ailleurs été découvert
dans la même région. La date de découverte peut varier
(exemple : celle du musée peut avoir été découverte plus
récemment, au cours de fouilles archéologiques).
* Il y a deux semaines, lors des pluies torrentielles qui
ont plongé le centre-ville sous quinze centimètres d’eau, il s’est
produit un incident avec cet objet. La tempête a réussi à briser
l’une des vitres du musée. L’objet sous cloche a été crépi par
la pluie, sans pour autant subir de détérioration. L’incident a
semblé beaucoup marquer Baptiste Perrier, le jeune étudiant
en histoire de l’art qui effectuait alors son stage au musée. Il a
d’ailleurs prématurément mis un terme au stage depuis.
* Si les personnages en font la demande, ils peuvent
rencontrer la conservatrice du musée. Sylviane Aguettaz
est une femme d’une cinquantaine d’années, très affairée, et
troublée par la présence des personnages. Elle prétend que
l’objet volé est de grande valeur, tant historique que finan-
cière. Si les personnages fouillent son bureau en son absence,
ils peuvent découvrir des documents de déclaration de vol à
l’assurance, et la somme indiquée est rondelette. Ils peuvent
aussi mettre au jour des documents comptables indiquant
que les subventions de la région accordées au musée sont
chaque année plus faibles, et que la structure manque clai-
rement de moyens. Elle leur indique également que la police
a bien d’autres chats à fouetter que de s’occuper du vol d’un
élément de patrimoine. Si les joueurs réussissent un test de
Vécu, en lien avec la psychologie, ils peuvent comprendre
que son trouble cache de pieux mensonges.
S’ils interrogent par exemple un gardien, les personnages
peuvent apprendre qu’il n’y a pas eu d’effraction, et que l’objet
a tout simplement disparu. En outre, le PJ est bien placé pour
savoir que sa propre stase, aussi authentique soit-elle, n’a pas
de valeur marchande digne de ce nom. À moins que les deux
stases n’aient pas le même degré d’authenticité, mais il peut en
douter en regardant des photos de l’objet du musée, qui est
identique en tout point à la sienne. Si elle est poussée dans ses
retranchements (impressionnée, dominée, menacée, etc.), Syl-
viane Aguettaz avoue la honteuse vérité : c’est elle-même qui
a fait disparaître l’objet. Elle l’a vendu à un notable de la ville
pour une douzaine de milliers d’euros (« Ces collectionneurs
amateurs n’ont aucune connaissance fiable de la valeur réelle
des objets d’art… »). Elle espère ainsi renflouer les finances
112
du musée, sans compter que l’assurance lui versera égale-
ment un dédommagement… Le nom du notable ? Philippe
de Saint-Seine, un haut fonctionnaire de la préfecture. Il est
le propriétaire de l’hôtel particulier Montfaucon, situé en face
du château des Ducs de Savoie, dans le quartier historique de
la ville. Alors que les personnages veulent quitter le musée, la
conservatrice les supplie de ne pas la dénoncer aux autorités…
À eux de négocier des éléments qui pourraient les intéresser
en échange de leur silence (autorisation pour accès à de vieux
ouvrages, service que peut rendre aux personnages son réseau
patrimonial, etc.).
La piste Baptiste Perrier
Ce qui s’est vraiment passé il y a un mois : l’objet volé au
musée était bel et bien une stase, et enfermait en son sein
Lusca, un Triton. Au cours d’une grande conjonction d’Eau
(les fameuses pluies torrentielles), le Nephilim a été libéré de
sa stase et s’est incarné en Baptiste Perrier (il est possible pour
les personnages de calculer avec certitude la présence de la
conjonction d’Eau ce soir-là grâce à un test de Vécu en lien
avec l’astrologie). Une fois réincarné, Lusca a considéré que
sa stase était sous bonne garde au musée et l’y a laissée. Il a
ensuite fait du vide autour de lui, et a coupé peu de temps après
les ponts avec la vie de son Simulacre (études, famille, stage). Il
a pris le temps de découvrir la vie du XXIe siècle (il n’avait plus
été incarné depuis la Fronde), puis l’histoire et la vie occulte de
la région. Il a ainsi commencé à s’intéresser à l’abbaye de Hau-
tecombe et à la chute du mont Granier. Mais depuis [date du
début du scénario], il est devenu la victime des manipula-
tions de Templiers peu scrupuleux (voir plus bas). Il est irrésis-
tiblement attiré par sa stase, comme si celle-ci voulait le forcer
à réintégrer sa prison alors que son Simulacre est en parfaite
santé. Il a pris conscience que le phénomène n’était pas naturel,
et qu’il était toxique, pour ne pas dire contre-nature. Depuis,
déterminé à lutter contre cette agression et à rester incarné à
tout prix dans cette époque, il a commencé un rituel Hydrim
de sorcellerie. Ce rituel l’enferme dans une zone de protec-
tion proche d’une étendue d’eau qui l’empêche de répondre
aux sirènes de sa stase. Mais le temps passant, il s’affaiblit et
ne pourra bientôt plus résister davantage. Pour son rituel, il
a choisi un endroit naturellement chargé en énergies élémen-
taires d’Eau, à savoir une petite plage confidentielle du lac du
Bourget à Bourdeau. Il est très difficile de remonter sa trace
dans la mesure où il a rompu avec les contacts de son Simu-
lacre et où il n’a parlé à personne de son projet. Des témoins
pourraient l’avoir aperçu si les personnages ont beaucoup de

Scénario : Crépuscule sans fin
chance. Il est également possible, avec des compétences tech-
nologiques ou des contacts compétents, de le géolocaliser via
son téléphone portable. Lusca se tient sur la plage, les pieds
dans l’eau, et fixe les profondeurs du lac d’un air absent. Il a
plongé son Simulacre dans un genre de transe. Ses lèvres
s’agitent sur d’inaudibles paroles en énochéen, répétées à l’in-
fini. Son visage reflète une intense concentration. D’éventuels
témoins le prendraient à coup sûr pour un original ou un dro-
gué. Il ne répond à aucune sollicitation verbale ou physique.
Son Pentacle présente de légères et récentes traces de Khaïba,
signe des agressions auxquelles il tente de résister. S’il est forcé
de rompre sa transe pour une raison ou une autre, il n’a alors
plus le choix et doit répondre à l’appel de sa stase.
L’ombre de
Montfaucon
L’hôtel particulier
L’hôtel particulier de Montfaucon est situé aux pieds
du château des Ducs de Savoie, siège de la préfecture,
et possède une large et belle façade blanche qui donne
sur la rue. Au XVIIe siècle, cet hôtel particulier occu-
pait un immense bâtiment mitoyen avec cour intérieure
situé dans le quartier marchand de la ville, et couvrait
une impressionnante superficie. Depuis, cette superficie
a été largement morcelée pour répondre aux impératifs
immobiliers de ce début de XXIe siècle. La commanderie
de Montfaucon, à l’heure actuelle, ne possède officielle-
ment « que » 185 m² qui sont les vestiges de la grandeur
de cet endroit. Officieusement, son commandant Saint-
Seine a également racheté les appartements d’origine
de l’hôtel par le biais de sociétés écrans, et a fait aména-
ger des passages et autres portes afin que le lieu puisse
retrouver sa superficie d’origine. Le résultat n’a rien de
113
vraiment pratique ou d’optimisé. Il est surtout le reflet
de l’ego de Saint-Seine et de ce qu’il s’imagine être la
gloire d’autrefois.
Les personnages peuvent à loisir observer les lieux à
condition de se montrer discrets. Pour cela, les possibili-
tés ne manquent pas : se faire passer pour des touristes en
déambulation sur la place ou aux alentours, trouver des
postes d’observation depuis l’imposante statue des frères
De Maistre, le Crédit paysan local ou encore le café-restau-
rant situé à deux pas.
Saint-Seine entretient rien de moins qu’une petite ving-
taine de personnes vouées à sa cause dans les 500 m² effec-
tifs de son hôtel.
Note : Ce nombre peut largement se réévaluer en
fonction du nombre de Nephilim et de leurs capacités.
Tous ne sont pas toujours présents. Le petit personnel
n’est pas compté dans ce nombre, seuls les membres du
Bâton sont dénombrés.
Saint-Seine est l’exemple parfait du responsable de petite
cellule templière à qui on a trop laissé la bride sur le cou. Ses
rêves de passé glorieux et l’autonomie que lui ont octroyée ses
supérieurs lui sont montés à la tête. Il y a un peu moins d’un
an, sa cellule, après plusieurs années de recherches, a mis au
jour un refuge abandonné de Nephilim, une cache secrète
aménagée dans une cave sous l’hôtel de Cordon. Entre autres
prises de guerre, les Templiers ont pu récupérer un athanor
fonctionnel. Depuis lors, Saint-Seine a ordonné à quatre de
ses hommes, des scientifiques versés dans les arts occultes,
de conduire un ensemble de tests sur cette machine pour la
détourner de son objectif premier. Sa hiérarchie n’est pas au
courant de cette initiative. Il compte sous peu apporter sur un
plateau à ses supérieurs des Nephilim transformés en homon-
cules. Saint-Seine a nommé son initiative « projet Oblivion ».
 Les Templiers
Projet Oblivion
Au bout de plusieurs mois d’expérimentations, et au prix
de nombreux tests hasardeux, ces scientifiques ont pu abou-
tir dans leur démarche, contre toute attente. L’athanor a été
odieusement détourné de sa noble fonction d’origine, et a subi
des modifications de technologie humaine qui apparaîtront à
coup sûr contre-nature à des Nephilim. Il est toujours possible
de placer une stase au cœur du laboratoire. Mais au lieu que la
stase ainsi positionnée renforce le Ka de l’athanor, elle s’en vide
peu à peu, lors de conjonctions mineures du soleil (à l’aube et
au crépuscule), et attire désormais irrémédiablement le Ne-
philim propriétaire de la stase jusqu’à ce qu’il y soit happé par
celle-ci. Dans un second temps, elle transforme l’infortuné en
homoncule afin qu’il soit forcé à servir les desseins du Temple.
La stase de Lusca est la toute première à en subir les effets.
S’ils se renseignent, les personnages pourront apprendre
que le propriétaire a fait faire des travaux de rénovation il y
a environ huit mois. C’est un mensonge destiné à couvrir
la vérité, à savoir les travaux de transfert et d’installation
de l’athanor dans l’hôtel de Montfaucon. Le commandant
Saint-Seine espère, dès la réussite de son projet, accéder au
grade de Manteau blanc et ainsi poursuivre son ascension
au sein du Bâton. Bien décidé à tout mettre en œuvre pour
son objectif personnel, il n’aque très peu de scrupules à
mettre la vie de ses hommes en danger.
Parmi les forces de Saint-Seine, on peut trouver plu-
sieurs profils types :
* Huit Frères (Ka-Soleil 2, Manteau noir gardien 5).
Ils connaissent l’existence des Nephilim mais en ignorent
presque tout ;
* Six Chevaliers (Ka-Soleil 3, Manteau noir combat-
tant 6) entraînés, qui connaissent les Nephilim et savent
s’en méfier ;
* Quatre scientifiques (Ka-Soleil 3, Manteau noir éso-
tériste 4), chargés du détournement de l’athanor ;
* Saint-Seine, (Ka-Soleil 4, Manteau noir comman-
dant 6).
En fonction du jour, de l’heure de la journée et de leurs
obligations respectives, le nombre de personnes présentes
peut grandement varier.
Les personnages, à terme, veulent probablement péné-
trer à l’intérieur de l’hôtel particulier. Outre à la débauche
de mobilier ancien et au luxe ostentatoire dans lesquels se
complaît Saint-Seine, ils ont affaire aux Templiers, qui sont
114
bien trop nombreux pour eux. La démarche la plus pru-
dente réside dans l’infiltration discrète. Une diversion peut
aussi faire illusion, mais les personnages n’ont que peu de
temps avant la découverte du pot aux roses.
La salle qui les intéresse le plus se trouve au second étage,
et donne sur la cour intérieure. C’est là que les scientifiques
du Temple ont installé leur hideuse parodie d’athanor. C’est
là également que se trouve la stase de Lusca, copie conforme
de celle du PJ, enchâssée dans la machinerie. En fonction
du temps qu’ils ont mis à découvrir cette salle : la stase est
presque vide / Lusca est enfermé à l’intérieur / Lusca est
déjà transformé en homoncule.
À l’instant où le PJ aperçoit cette stase, il se déclenche
chez lui un Effet Mnémos : un pan de sa mémoire d’immor-
tel se rouvre pour lui faire revivre, l’espace d’un instant, une
scène de sa vie passée.
Passé / présent
La porte de bois s’ouvre à la volée. Entre alors en trombe
un second homme qui porte également la croix pattée. Ses
vêtements sont tachés de sang, et il porte une épée au côté. Il
tient un petit sac de toile bombé auquel il prête la plus grande
attention. Il annonce triomphalement à son pair que « Frère
Gédéon a réussi à remporter la victoire sur l’une de ces créa-
tures honnies ». Son interlocuteur lui répond que ces Terres
Rares sont la clé qui va lui permettre d’enfin créer une prison
pour l’être qui croupit ici, mais aussi pour l’un de ses frères.
Elles sont en quantité suffisante pour cela. Le PJ comprend
alors que sa stase et celle de Lusca ont été conçues avec les
Terres Rares d’un même Déchu, et qu’un lien ténu mais réel
existe par conséquent entre les deux stases. Lien qui a été exa-
cerbé par l’utilisation de la machine expérimentale templière.
Après une manipulation occulte que le Templier effectue de
dos et dont la teneur échappe au PJ, il s’approche de son captif,
un rictus de haine lui déformant le visage. L’Effet Mnémos
s’achève à l’instant où le PJ se sent arraché de force à son Simu-
lacre dans un déferlement de douleur.
Note : Pour les besoins de ce scénario, il est acté que ces
deux objets ont pu être produits par deux, qu’il s’agisse à
l’origine d’une paire (exemple : dagues, lanternes), d’une
commande capricieuse d’un seigneur (exemple : deux
toiles identiques, deux bustes similaires…) ou même d’un
objet plus commun (exemple  : pièce de monnaie, poste
radiophonique…), même si, dans ce dernier cas, l’effet re-
cherché pour surprendre le PJ est bien moins intéressant.
 115
Scénario : Crépuscule sans fin

Retour à l’ère contemporaine. La suite dépend large-

ment des initiatives des personnages et de leur modus ope-
randi. Ils voudront probablement détruire cette infernale
machinerie (il n’est plus possible de récupérer l’athanor, il a
été définitivement perverti). Cette technologie templière est
expérimentale et loin d’être indestructible. Un simple incen-
die peut par exemple en venir à bout. La confrontation avec
les Templiers est probable, même si pas forcément obliga-
toire. S’il ne leur est pas laissé le choix, les hommes de Saint-
Seine se battent avec bravoure, mais pas jusqu’à la mort.
Sans compter qu’une telle échauffourée ne passe pas inaper-
çue dans le centre-ville, et qu’il faut rendre des comptes aux
autorités, qui ne sont pas sous la coupe du Bâton à Chambé-
ry. Saint-Seine peut appeler des renforts, mais sa hiérarchie
n’étant pas au courant de ses récentes activités, elle ne se
tient pas prête à intervenir, et ces renforts arrivent trop tard.
Il est possible, au passage, de récupérer la stase de Lusca
avant la destruction de la machine. En fonction de la chro-
nologie de ce scénario, les personnages peuvent la lui rendre,
l’en délivrer, ou confier le malheureux transformé en ho-
moncule à l’Arcane de la Tempérance, avec néanmoins bien
peu d’espoir de le revoir…
Lusca
Ka-Eau 5, Ka-Lune 4,
Ka-Air 4, Ka-Feu 3, Ka-Terre 2

Chronologie Vécus significatifs :

Marchand ambulant – les Croisades : 4
des événements Coursier – la Chute du Temple : 6
[Époque d’incarnation du PJ où est créée sa Vécu partagé avec le PJ : 5
stase] : création des deux stases jumelles à
l’aide des Terres Rares en provenance d’un seul Métamorphe
Nephilim. Triton 4
J - 8 mois : transfert et installation de l’athanor
dans l’hôtel de Montfaucon. Début des expéri- Sciences occultes
mentations templières. Magie : Voie des Principes Égarants
J - 1 mois : conjonction astrologique d’Eau. Basse Magie 10
Pluies torrentielles sur Chambéry. Incarnation Haute Magie 5
de Lusca. Kabbale
J - 28 jours : départ de Lusca de son stage au Malkut 7
Musée savoisien.
J - 20 jours : Sylviane Aguettaz organise le
Khaïba 3
faux vol de la stase de son musée.
J - 18 jours : Saint-Seine rachète cette stase.
Simulacre : Baptiste Perrier, 22 ans,
J-1 jour (environ) : Les Templiers mettent en
étudiant en histoire de l’art 4,
fonction le projet Oblivion. Lusca commence
Ka-Soleil 3
son rituel quelques heures plus tard.
Stase : à définir selon la stase du PJ
Jour J : Les personnages commencent à agir.
 Glaive de
Cendres
Synopsis
Glaive de Cendres est un scénario qui peut se dérouler sur deux séances de jeu en fonction des développements. Il
puise dans la thématique des événements relatés dans La Chanson de Roland et dans les mythes basques, et a pour
noyau l’orichalque et la puissance d’une obédience de l’Ordre du Temple.
À vous de calibrer les statistiques des Templiers en fonction du niveau de vos Nephilim.

Ses troupes n’étaient pas composées que de soldats

La Chanson templiers, naturellement, mais de nombreux agents du
Temple y étaient présents. En effet, le Bâton avait mani-
de Roland pulé le roi afin d’avoir la mainmise sur des traités occultes
de grande valeur conservés à Saragosse. Deux Man-
Roncevaux teaux blancs dirigeaient cette cellule templière : Roland,
Le roi de France Charles Ier, futur empereur Charle- neveu du roi Charles, et Olivier. Les troupes de Charles
magne, conduisit ses troupes à Saragosse pour venir en trouvèrent porte close à Saragosse, à cause d’un chan-
aide à son allié politique le wali Sulayman ibn al-Arabi. gement de dirigeant politique de la ville entre-temps.
116

Scénario : Glaive de cendres
Les Manteaux blancs suggérèrent alors au roi de raser la
ville en représailles, ce que la puissance de leur armée leur
permit. Puis ils rentrèrent en France, non sans avoir laissé
sur place des Manteaux noirs pour sécuriser la récupération
des traités occultes.
Si le roi parvint jusqu’en France, son arrière-garde, diri-
gée par Roland et Olivier, fut attaquée en représailles par les
Vascons. Les Vascons, mais également leurs alliés Nephi-
lim. Quelques-uns de ces derniers avaient en effet établi un
compact avec les Vascons pour édifier une microsociété de
coexistence. Leur dirigeante était une puissante Pyrim qui
se faisait appeler Mari, la Dame d’Amboto. La mythologie
basque a retenu le nom de Mari comme celui d’une déesse-
mère de la nature. Elle régnait sur son peuple et apportait
foudre, orages et grêle, mais aussi conseils et fertilité des
champs. Elle mena ses troupes au combat contre l’arrière-
garde de Charles. Incertaine de l’issue du combat, elle utilisa
un atout de taille : un puissant Omphalos de Feu situé au
col de Roncevaux, sur la route occulte de Saint-Jacques-de-
Compostelle, et que les initiés appellent le Port de Cize. Pui-
sant dans son Pentacle, elle libéra la puissance dévastatrice
de l’Omphalos et le vida de sa réserve. Cet avantage permit
à son peuple de triompher de ses adversaires dans le sang.
Roland et Olivier furent blessés à mort. Dans un dernier
souffle, Roland confia Durandal à son escorte, qui put fuir
avec in extremis et la remettre à leurs pairs Templiers.
Olivier n’eut pas cette chance. La Dame d’Amboto récu-
péra sur son cadavre son épée d’orichalque, Hauteclaire, une
abomination qu’elle voulait détruire. Mais l’Omphalos vidé,
elle n’avait plus la puissance nécessaire pour cela. Et elle savait
que, si le temps ne lui faisait pas défaut, elle ne serait pas for-
cément incarnée au moment où l’Omphalos lui donnerait de
nouveau les moyens de détruire Hauteclaire. Elle bâtit alors
un tombeau pour le corps du Manteau blanc et son épée, et
le fit préserver par un puissant gardien. Puis elle confectionna
elle-même une tapisserie qui puisse traverser les âges, et fit
rédiger un ouvrage sibyllin afin d’indiquer à ses frères Nephi-
lim, dans des temps à venir, comment détruire Hauteclaire.
Quête de
Hauteclaire
Les Templiers, et en particulier l’obédience des Gardiens
d’Orichalque, sont partis d’un constat amer : les Guerres de
l’Apocalypse ont significativement affaibli de nombreuses
armes blanches d’orichalque en la possession du Bâton.
117
Plusieurs de ces armes sous leur garde pourraient bien ne
plus suffire à terrasser à tout jamais certains de leurs enne-
mis Nephilim. L’une des spécificités de cette obédience est
de détenir et maîtriser de nombreux savoir-faire ésotériques
quant au forgeage des armes en orichalque. Ils ont donc
décidé de limiter les risques et de rassembler leurs forces au
lieu de les laisser divisées, grâce à des techniques secrètes de
forgeage. Le principe est de sacrifier certaines épées d’ori-
chalque mineures ou amoindries, en vue de réutiliser leur
potentiel pour renforcer leurs armes maîtresses. Ils sont
ainsi, depuis plusieurs années, à la recherche de Hauteclaire,
l’épée d’orichalque d’Olivier, dont les hauts faits sont chan-
tés dans La Chanson de Roland. Ils connaissent sa locali-
sation précise mais s’avèrent incapables d’y accéder.
Ils ont donc l’idée d’orchestrer une machination afin de
manipuler un petit groupe de Nephilim qui s’en chargera à leur
place. Une fois Hauteclaire entre leurs propres mains, ils ont
pour projet de la briser pour en récupérer l’orichalque primor-
dial et le fusionner avec l’une de leurs cartes maîtresses : Duran-
dal, l’épée de Roland. Une lame de légende. Une lame entre
leurs mains depuis plusieurs siècles, un des plus grands secrets
des Gardiens d’Orichalque. L’un des mythiques glaives promé-
théens, l’une des treize lames originelles forgées sous la férule
de Prométhée. Dans le même temps qu’ils commencent cette
manipulation à destination des Nephilim, les Gardiens d’Ori-
chalque font venir Durandal dans le plus grand secret depuis
le bailliage Hispania (c’est ainsi qu’était nommé l’impérium du
Temple sur l’Espagne avant sa fragmentation en quatre Piliers)
où elle demeurait préservée. Bientôt, l’orichalque de Hauteclaire
viendra renforcer Durandal et la transformera en un symbole
de destruction véritablement invulnérable. Un symbole sur
lequel l’Ordre Ancien et Véritable du Temple, en pleine période
de reconstruction, voudrait pouvoir compter afin d’affirmer sa
position sur les autres Piliers…
L’écho de
la chanson
Contact de brume
Il est recommandé que le groupe de Nephilim inter-
prétés par les joueurs soit, pour les besoins du début de ce
scénario, stationné (ou de passage) dans le sud-ouest de la
France. Un matin, l’un d’eux est abordé par un homme sans
âge. Ses vêtements et son comportement l’identifient rapi-
dement comme un Bohémien. Il dit se nommer Nanosh.
 Les Templiers
Cet homme agit sous couverture. Il s’agit en fait d’un
Manteau noir, un Templier spécialisé en infiltration qui
en sait suffisamment sur les Bohémiens et sur leur réalité
occulte pour se faire passer pour l’un d’eux. Il indique au
Nephilim qu’il doit absolument lui parler avec ses compa-
gnons, pour leur apporter des informations dont pourrait
dépendre leur survie. Il peut le rassurer en proposant un
lieu peuplé et en extérieur pour le rendez-vous (un mar-
ché, par exemple). Là, après leur avoir (autant que pos-
sible) apporté des preuves de sa bonne foi, il leur dit que
sa famille est repartie sur les routes, mais qu’il est resté en
arrière pour confirmer des soupçons qu’il nourrit depuis
plusieurs jours à l’encontre d’un groupe d’hommes, très
certainement des membres du Bâton, qui en a après leur
groupe. Il ne demande rien en échange de ces informations
(les Bohémiens sont des alliés naturels des Nephilim). Il a
pu épier l’un de leurs rassemblements. Ces hommes sont
au moins une douzaine. Ils détiennent plusieurs photos
des PJ et de leurs métamorphoses les plus visibles, captées
quand les Nephilim durent les exprimer, et savent qui ils
sont. L’un d’eux porte une faible quantité d’orichalque sur
lui (une chevalière). Dernière chose : il les a entendus parler
d’une arme terrible qu’ils comptent acquérir pour détruire
les personnages. Une arme qu’ils espèrent trouver dès le
lendemain dans une salle des ventes au cours d’enchères
non loin de là (Béziers, Toulouse ou Narbonne pourront
très bien faire l’affaire). Libre aux joueurs d’enquêter sur ce
groupe qui semble sur le point de les traquer, ou sur cette
vente aux enchères. Nanosh pourra rester avec eux ou les
laisser gérer seuls la situation, en fonction de ce qui éveille
le moins leurs soupçons.
La vente aux enchères
Si les personnages ont accès à la liste des éléments ven-
dus aux enchères (ou s’ils attendent le moment des ventes),
leur attention est attirée par une tapisserie médiévale
d’une exceptionnelle ancienneté. Elle présente une scène
de la dernière demeure d’Olivier après la bataille du col
de Roncevaux, l’une des scènes contées par La Chanson
de Roland. S’ils passent discrètement en vision-Ka, ils
s’aperçoivent que l’épée d’Olivier, Hauteclaire, a été tissée
avec un fil d’orichalque, une utilisation très peu courante
du métal honni.
Note : Il y a bien trop peu d’orichalque pour per-
turber les Pentacles des personnages.
118
Cette vente aux enchères fait partie du piège préparé par
les Templiers. Ils avaient depuis longtemps cette tapisserie
en leur possession, et l’ont étudiée sous toutes les coutures.
Ils ont fait jouer leurs relations pour la faire inscrire parmi
les pièces vendues, puis ont attiré les personnages sur place.
Autre fait problématique pour les personnages, une fois
sur place : ils peuvent repérer, parmi les enchérisseurs, un
groupe formé de plusieurs hommes dans la force de l’âge,
qui ont clairement noté leur présence, dont l’homme à la
chevalière. Leurs ennemis sont bel et bien en mouvement,
comme le leur a dit Nanosh. Les Templiers vont bien évi-
demment enchérir pour tenter d’acquérir la tapisserie, et ne
s’en cacheront pas. Les personnages peuvent tenter de les
doubler pour être les meilleurs enchérisseurs. Au final, les
Templiers, semblant furieux, visiblement à cours de budget,
laissent les personnages acquérir la tapisserie (ils ne peuvent
les attaquer en public). Si les Templiers remportent l’en-
chère malgré tout, les Nephilim peuvent toujours la leur vo-
ler dans un second temps. Le principe est que les Templiers
doivent laisser l’impression à leurs ennemis qu’ils ont perdu
cette manche. Il s’agit bien sûr d’une mise en scène, qui se
doit d’être convaincante. Dans le pire des cas, la possession
de la tapisserie n’est pas indispensable si les personnages ont
pu passer suffisamment de temps à l’observer.
Un coup d’avance
Durant tout ce scénario, les Templiers doivent
donner l’impression que les personnages n’ont
qu’une demi-longueur d’avance sur eux, que le
temps leur est compté dans cette course contre
la montre, et que le Bâton est en permanence
sur leurs traces. Ce qui au passage n’est pas
faux, puisque les Templiers ont dissimulé un
minuscule émetteur dans la tapisserie pour ne
pas les perdre… L’effet de mise en scène doit
chaque fois être convaincant. Le MJ veillera
à doser efficacement cette mascarade pour
tromper les Nephilim et les plonger en état de
paranoïa. Toute cette action vise à leur retirer
le temps de la réflexion et leur permettre
d’atteindre Hauteclaire le plus tôt possible, ce
dont les Templiers sont incapables. La véri-
table force d’attaque du Bâton sera déployée
une fois l’épée entre les mains des Nephilim.
Et à ce moment-là seulement, la balance de la
force de frappe penchera significativement en
faveur des Templiers…

Scénario : Glaive de cendres
Sur la piste
d’Olivier
Une étrange tapisserie
Une fois les personnages à l’abri, ils peuvent observer
plus à loisir la tapisserie. Cette dernière décrit des gens
portant le corps d’Olivier et son épée. La légende et les
suppositions laissent penser qu’il est enterré à Blaye, dans
la basilique de Saint-Romain. Mais le décor de la tapisserie
est celui de montagnes et d’un gouffre, loin de toute trace de
civilisation. C’est vers une grotte que se dirigent les porteurs
pour l’inhumer. Une trace quasi illisible d’écriture brodée,
sur le haut de la tapisserie, pourrait laisser entrevoir les mots
« Pabula Campi ». Il s’agit de latin médiéval. Traduit en
français contemporain, cela donne grosso modo « les pâtu-
rages de la vallée ». Guère éclairant, jusqu’à ce que l’un des
personnages ait l’idée de traduire à nouveau l’expression,
mais dans la langue locale et contemporaine de la bataille de
Roncevaux : l’euskara, autrement dit le basque. Fait excep-
tionnel sur le plan linguistique, cette langue n’a pour ainsi
dire pas évolué depuis cette époque, ce qui reste une énigme
aux yeux des spécialistes. Il est donc possible de mettre au
jour le nom « Aralar », à partir des mots basques arran
(vallée) et larre (pâturage). Le massif d’Aralar est situé dans
les montagnes basques du nord de l’Espagne. Mais cette
chaîne de montagnes est vaste, et ils n’ont pas le moyen de
remonter jusqu’au lieu exact du tombeau. Cela étant, en
conduisant des recherches patrimoniales sur la tapisserie,
ils peuvent finalement retrouver la trace d’un codex, un
ouvrage séculaire de la fin du VIIIe siècle, qui mentionnerait
l’existence de la tapisserie, ainsi que d’absconses légendes
locales dont aucune exégèse sérieuse n’a jamais vraiment pu
être réalisée. Le seul exemplaire de ce trésor est jalousement
conservé par les moines de l’abbaye San Salvador de Leyre,
du côté espagnol de la frontière. Abbaye située à quelques
dizaines de kilomètres seulement du col de Roncevaux… Ça
ne peut être un hasard.
La Dame d’Amboto
L’abbaye en question est un ancien monastère, un im-
mense bâtiment fortifié isolé situé près du lac de Yesa, en
Navarre. C’est un lieu chargé d’histoire, dont les premières
pierres remontent au début du XIe siècle. Il est actuelle-
ment occupé par une congrégation de moines bénédictins.
119
Grâce à la règle de saint Benoît, n’importe qui peut être
accueilli dans l’abbaye, y compris les personnages. Mais il
convient malgré tout de montrer patte blanche auprès de ces
moines cénobites (position officielle de politique ou de repré-
sentant du patrimoine, études poussées en Histoire, etc.) pour
consulter leur fameuse bibliothèque (qui est techniquement
l’ancien scriptorium, et qui n’a que peu changé depuis lors).
Cette dernière, située dans l’une des parties les plus anciennes
de l’abbaye, est une pièce immense sur plusieurs niveaux, aux
rayonnages séculaires, et aux escaliers de bois et passerelles
transversales déroutants. Le volume que recherchent les Ne-
philim (et qu’ils auront le plus grand mal à trouver sans l’aide
de Grégoire, le frère archiviste) se nomme Euskal Herriko
erlijio eta kondairen liburua. Il s’agit d’un ouvrage ances-
tral, dont les pages sont faites de peau de chèvre finement par-
cheminée, et la couverture, de plaques de bois renforcées de
métal. Il n’en existe pas de copie. Le nom de l’auteur n’est pas
mentionné. Il est évidemment rédigé en langue basque. Mais
une langue inconnue ne devrait pas être un obstacle majeur
pour des créatures qui ont traversé les siècles et sont capables
de magie. De prime abord, il s’agit de textes qui présentent
des mythes et aspects religieux de la région, destinés à égarer
le profane. Mais à la manière d’un focus, son auteur a caché
entre ses lignes des éléments que des Nephilim attentifs et
patients peuvent mettre au jour.
Commencent alors les révélations de la Dame d’Amboto.
Celle qui écrit est une Pyrim qui sort d’une bataille. Son style
n’a rien de littéraire ; passion, colère et haine sont les maîtres
mots de son texte. Elle dévoile à ses pairs le détail de la bataille
de Roncevaux, la présence de l’Omphalos, sa localisation et la
façon dont elle en a libéré les foudres, la mort des Manteaux
blancs, la perte de Durandal et la récupération de Hauteclaire.
Elle précise qu’Olivier et son épée maudite ont été confiés au
gouffre de San Miguel in Excelsis, sur le mont Aralar. Au
fond de ce gouffre, il existe à la pointe sud-ouest une grotte
où le corps et l’épée d’Olivier ont été déposés. Son entrée est
scellée magiquement, et seuls des Fils des Éthers sont à même
de l’ouvrir. De plus, Mari écrit avoir lié un gardien aux abords
de la grotte, pour en protéger le contenu. Enfin, le codex com-
prend un sortilège de Basse Magie, le Seuil de l’Hypogée Ab-
ject. Sans utiliser ce sortilège, impossible d’ouvrir le tombeau,
y compris à la faveur d’une conjonction de Terre. Les Tem-
pliers avaient déjà eu accès à ce codex, mais n’avaient jamais pu
en découvrir le véritable contenu occulte.
Les Nephilim ont désormais la plupart des clés en main. Ils
peuvent quitter l’abbaye et faire route jusqu’au gouffre. Hélas,
sur la route du retour, les Templiers les attendent. Là encore, il
 Les Templiers
s’agit d’une mise en scène. Ils vont les poursuivre sur les routes
désertes des montagnes de Navarre à l’aide de deux véhicules
4x4 et d’armes automatiques. Ce doit être une scène menée
tambour battant, avec du stress et de la panique, des pics d’ac-
célération dans les lignes droites, des pneus qui crissent, des
précipices évités de justesse, des rafales d’armes automatiques,
des utilisations improvisées de Sciences occultes, une voiture
de touristes qui surgit face à eux au mauvais moment, et pour-
quoi pas, si la situation s’y prête, un éboulis provoqué par les
armes à feu. Au final, les Nephilim arriveront à s’en sortir et
semer leurs poursuivants (croient-ils).
Le tombeau
d’Olivier
Le gouffre de
San Miguel in Excelsis
Les personnages doivent laisser leur voiture sur la route,
à proximité, et descendre avec de grandes précautions
jusque dans le gouffre. Un peu de matériel de sécurité (ou
un usage approprié de Sciences occultes) ne seraient pas for-
cément superflus. Ils ne trouveront aucun touriste ou sportif
sur place. Personne ne s’aventure ici. Les lieux sont réputés
maudits depuis toujours. Il y a eu plusieurs accidents mor-
tels et autres disparitions. C’est là l’œuvre du gardien qui
accomplit la tâche que Mari lui a fixée, peu capable de dis-
cerner un membre du Bâton d’un non-initié. S’ils prennent
le temps de fouiller très en détail le fond du gouffre (ce qui
est peu probable si les Templiers ont avancé correctement
leurs pions), ils pourront finalement mettre au jour sous
un rocher les restes d’un squelette portant d’anciens objets
l’identifiant comme un chevalier du Temple (bague à la
croix pattée, arme de poing…). Aucune trace d’orichalque
sur lui. Son squelette comporte plusieurs traces de brûlures.
Ses lambeaux de vêtements pourraient l’identifier comme
datant d’il y a quelques années seulement. C’est un agent du
Temple qui avait cherché à pénétrer dans le tombeau, et qui
a eu le malheur de rencontrer le gardien… Sa présence pour-
rait mettre la puce à l’oreille des personnages : en principe, ils
sont censés être les premiers initiés à découvrir cet endroit…
Le gardien de flammes
L’endroit exact de l’entrée du tombeau est invisible aux
yeux du profane, mais les personnages peuvent le repérer
120
en vision-Ka grâce à la présence intérieure de l’orichalque
de Hauteclaire. Ce qui met en échec les Templiers depuis
longtemps, à savoir l’ouverture du tombeau, ne devrait po-
ser aucun souci aux Nephilim. La grotte est de taille cyclo-
péenne, et s’enfonce visiblement très loin. L’endroit est un
massif karstique, ce qui implique de très nombreuses cavités
et boyaux de ce genre. S’ils s’attendaient à une tombe céré-
moniale et respectueuse de son propriétaire, c’est raté. La
Dame d’Amboto avait à l’époque jeté violemment le corps
sans vie d’Olivier à même le sol sans autre forme de procès.
Hauteclaire est plantée dans ce qui reste de son squelette.
Le gardien est conscient de la présence des Nephilim. Il
a reconnu en eux des pairs de celle qui l’a lié à cet endroit,
c’est pourquoi il n’a pas encore attaqué. Mais il ne les lais-
sera pas repartir sans une confrontation. Herensuge est
une puissante invocation du troisième cercle de Kabbale.
Il a donné lieu à d’innombrables éléments de mythologie
basque depuis que sa présence a été fixée en ces lieux. Cette
invocation prend les traits d’un serpent gigantesque à sept
têtes, constitué de flammes et d’obscurité. La confrontation
entre Herensuge et les Nephilim devrait être un moment
de tension et d’incertitude. Les Nephilim ne devraient pas
avoir la sereine certitude de s’en sortir sans dommage. Il est
titanesque, il les domine très largement, et paraît menaçant
et en colère. Il voudra néanmoins entendre ce qu’ils ont à
dire, les raisons de leur présence, et surtout quel usage ils
comptent faire de ce qu’il appelle le Dard venimeux. Le
combat n’est pas envisagé ici (sauf si les personnages tentent
quelque chose de vraiment stupide), mais il sera nécessaire
de négocier ferme avec lui pour repartir avec Hauteclaire.
Le piège
se referme
La frappe du Bâton
C’est à la sortie du gouffre que les choses vont se précipiter
pour les Nephilim. Si les Templiers avaient pris soin d’abais-
ser délibérément le niveau de menace qu’ils inspiraient jusqu’à
présent, ils vont maintenant déployer l’ensemble de leurs
forces. La force d’attaque des Gardiens d’Orichalque repré-
sente une quinzaine d’hommes, armés et entraînés à l’arme
blanche et automatique, soutenus par des véhicules. Plusieurs
d’entre eux, porteurs de petites parcelles d’orichalque, pour-
ront empêcher la réincarnation, voire perturber les Sciences
occultes de leurs adversaires s’ils sont au contact. La plupart

Scénario : Glaive de cendres
d’entre eux sont prêts à se battre jusqu’à la mort pour récu-
pérer Hauteclaire. Leurs dirigeants ont usé de leur influence
pour faire vider les environs sous le prétexte d’un risque
avéré de terrain instable. La confrontation est inévitable. Les
personnages devraient prendre alors conscience d’avoir été
bernés. La puissance de frappe des Templiers n’a rien de com-
mun avec les confrontations précédentes. De plus, l’un d’entre
eux, depuis l’un des 4x4, possède un atout dans sa manche :
il s’agit d’un petit appareil technologique contenu dans un
attaché-case qui permet, l’espace d’un instant, de magnifier la
résonance de l’orichalque sur une petite zone ciblée à portée.
La cible est évidemment Hauteclaire. Cette manœuvre pour-
ra incapaciter un Nephilim pendant quelques secondes en lui
infligeant la cruelle morsure des champs de Saturne. Suffi-
samment pour prendre le dessus si l’appareil est utilisé à un
moment-clé. Ils disposent également d’un hélicoptère supposé
arracher Hauteclaire aux personnages, et la convoyer vers leur
refuge en pleine bataille si cela s’avère nécessaire.
Soyons honnêtes : il est plus que probable que les Nephi-
lim doivent céder et fuir le champ de bataille. Leurs adver-
saires sont supérieurs en nombre et en puissance. De plus, ils
devraient comprendre, au vu des actions de leurs adversaires,
que la véritable cible est bel et bien Hauteclaire et pas eux.
Aux yeux de ces Templiers, ils sont, au mieux, une cerise sur
le gâteau. À partir de là, deux possibilités se dégagent.
Prendre la fuite
Les personnages sont mis en déroute / en défaite. Il se peut
même que certains soient renvoyés dans leur stase. Dans ce
cas, les Templiers récupèrent l’épée d’Olivier et la convoient,
en 4x4 ou en hélicoptère suivant le contexte, jusqu’à une ferme
fortifiée des environs. C’est là-bas qu’a été apportée Durandal,
sous haute protection et dans le plus grand secret. C’est là-bas
qu’a été dressé, voici plusieurs semaines, le lieu où Hauteclaire
doit être brisée pour ensuite fusionner son capital d’orichalque
avec celui de Durandal. C’est une place forte, un endroit am-
plement protégé où les personnages n’auront aucune chance
d’incursion ou de survie. Si Hauteclaire franchit ces murs,
c’en est fini de l’espoir. Dans la nuit qui suit, le Mage déten-
teur des véritables secrets de l’exploitation de l’orichalque, le
Forgeron Spirituel, active le haut-fourneau qu’il a fait instal-
ler au cœur de la ferme fortifiée. Il passe deux jours et deux
nuits à accomplir l’impossible. Une période au-delà de laquelle
l’Ordre Ancien et Véritable du Temple sort raffermi, uni
derrière une arme impitoyable de destruction et un symbole
grandiloquent de la puissance renaissante du Bâton.
121
Lutter
Les personnages arrivent à conserver l’avantage. Par
chance, parce qu’ils se sont méfiés et se sont préparés, ou
parce qu’ils ont reçu de l’aide d’hypothétiques alliés… S’ils
réussissent à se défaire de leurs adversaires ou à les distancer,
il leur reste à courir jusqu’au Port de Cize, autrement dit, le
flanc ouest du col de Roncevaux, suivant les indications de
Mari, avec peut-être leurs adversaires aux trousses. L’Om-
phalos est bel et bien présent en vision-Ka. Il s’agit d’un
Plexus de Feu d’une grande puissance qui a donné lieu à de
nombreuses légendes dans le folklore basque, mais il fonc-
tionne sur un mode spécifique : il n’est pas à proprement par-
ler actif, il ne rayonne pas son Ka comme le ferait un Plexus
classique. Au lieu de cela, il emmagasine passivement, au
fil du temps, du Ka-Feu issu des intempéries de la région.
Pour libérer cette puissance accumulée, il est nécessaire « de
faire jaillir l’étincelle » en sacrifiant un point de Ka de son
propre Pentacle. Un sacrifice auquel a consenti la Dame
d’Amboto à l’époque de la bataille du col de Roncevaux,
et auquel les personnages doivent consentir à leur tour s’ils
souhaitent détruire une fois pour toutes Hauteclaire. Un
point de Ka suffit, mais il doit provenir du Pentacle et non
d’une stase. S’ils s’exécutent, le ciel s’assombrit tout à coup
alors que le tonnerre gronde comme une menace immédiate
et que de sinistres nuages s’amoncellent. Dans les minutes
qui suivent, des trombes d’eau s’abattent sur le col et des
éclairs commencent à tomber aux alentours. Charge aux
personnages de comprendre qu’il leur faut alors abandonner
Hauteclaire à la puissance dévastatrice de l’Omphalos. La
foudre s’abat finalement sur l’épée dans un éclat de lumière
blanche. Lorsque les éléments déchaînés se sont calmés, on
ne retrouve que la poignée de l’arme funeste. Son potentiel
de destruction est détruit à jamais, et ses cendres, dispersées
à travers la région. La volonté de la Dame d’Amboto a finale-
ment été accomplie, et ce malgré les manigances templières.
C’est une belle victoire pour les personnages.
 Le trésor
des Templiers
« Les Templiers y sont toujours pour quelque chose. »
Umberto Eco, Le Pendule de Foucault

Quelque mots sur prendre le lead et adaptez-vous à leurs décisions. C’est

l’organisation de la
campagne.
Laissez les joueurs être maîtres de leur destin et se
débrouiller comme ils l’entendent avec les rebondisse-
ments du scénario. L’enjeu de la campagne n’est pas de
surprendre les Nephilim avec les révélations de l’his-
toire invisible (même si la campagne n’en sera pas avare)
et de tenir les joueurs au rôle de spectateurs. Laissez les
122
afin de répondre à cette directive que nous présentons
la campagne comme une boite à outils, en exposant les
différentes factions et leurs motivations, leurs modus
operandi et les lieux clefs de la campagne. Le reste
reposera sur vos capacités d’écoute et d’improvisation
et le va-et-vient avec les propositions de vos joueurs.
Sur ce, nous vous souhaitons de très bons moments
de jeu !

Campagne : Le trésor des Templiers
L’histoire
Au début du XIVe siècle, tandis que les Arcanes Ma-
jeurs intriguent auprès du Roi de France et du Pape pour
faire tomber le Temple, le Grand maître de l’ordre charge
une compagnie de Manteaux Rouges de récupérer les
biens magiques des Templiers disséminés sur tout le ter-
ritoire contrôlé par l’ordre. Lorsque la compagnie revient
sur le sol du royaume de France, elle assiste à l’arrestation
des frères et chevaliers. Les Manteaux Rouges fuient à
travers les campagnes pour protéger le trésor et trouvent
refuge dans un prieuré en construction. Là-bas, ils pro-
cèdent au partage des reliques et artefacts et se séparent
en quatre convois pour éviter que le Trésor du Temple
ne tombe dans les mains de leurs ennemis. Le convoi des
Hospitaliers sera intercepté par le Lion Vert au grand
dam de la Justice et de la Maison, qui depuis poursuivent
sans relâche le voleur. Le convoi qui fuit vers le Portu-
gal doit retrouver un galion élémentaire pour porter
ses reliques vers le Nouveau Monde dont les Templiers
connaissent l’existence secrète. Un des membres du
convoi, Guilhem d’A ntioche, tint un journal dans lequel
il relate son périple. Ce document sera perdu et retrouvé
de nos jours, lançant les Nephilim sur la piste du convoi.
Ce qu’ignorent les Nephilim c’est que le convoi était
pourchassé par des Adoptés du Diable. Ces derniers
espéraient mettre la main sur un puissant artefact de
l’arcane de la Tempérance : l’étendard Tilfiridien. Celui-
ci possède le pouvoir de guérir les afflictions naturelles
comme magiques. Les Adoptés du diable traquèrent les
Templiers jusqu’au Portugal, alors que l’ordre était en
pleine débâcle. Un combat final eut lieu dans un château
initiatique des Templiers, où l’arrière garde combattit
pour permettre au reste de la troupe de s’enfuir à bord du
galion élémentaire. Le château fut détruit et l’obédience
perdue. Les remous politiques et le pardon accordé par
la couronne aux Templiers en échange de leur soumis-
sion au roi du Portugal firent oublier les événements
de l’attaque et la destruction du château. L’Ordre des
Chevaliers du Christ transférant le siège de leur pouvoir
dans la cité de Tomar. Les Templiers qui fuirent avec le
Galion élémentaire constitueraient plus tard la branche
américaine du maillage Lusitania et plus tard l’obédience
de la Milice du Christ, coupant radicalement avec les an-
ciennes méthodes du Temple laissées en Europe.
123
Synopsis de
la campagne
Atteint par un tragique événement, un occultiste, Hu-
bert Méziges de Bazincourt, décide de revenir au monde
profane et de se séparer de sa collection d’ouvrages. Il n’en
faut pas plus pour attirer la curiosité de nombreuses fac-
tions : Templiers, Arcanes Majeurs et initiés.
Vos Nephilim seront choisis par l’une de ces factions
pour obtenir un exemplaire d’un obscur Traité du XVIIIe
siècle. Ils sont loin de se douter que cette affaire leur permet-
tra de remonter la piste du trésor des Templiers.
La seconde partie va les mener en Charente, sur les bords
du Goire, où ils révèleront le secret enfoui dans les sous-sols
d’un ancien prieuré. C’est en ces lieux que les obédiences
templières se partagèrent leur trésor lors de la débâcle du
14e siècle. Les Nephilim seront définitivement lancés sur la
piste portugaise des Chevaliers du Christ et sur un puissant
artefact créé par l’Arcane de la Tempérance, l’étendard Tili-
firidien, convoité par des Adoptés du Diable.
Gagnant Porto puis le château de Menina sur les bords
du fleuve Mondego, les Nephilim devront ressusciter les
épreuves initiatiques des Templiers pour savoir ce qu’il est
advenu des Manteaux Rouges et progresser dans la quête
du Trésor du Temple.
Les factions
Les templiers
Les templiers seront représentés par trois factions au
cours de la campagne.
La 1ère obédience que croiseront vos Nephilim sera la Loge
de l’échiquier, composée en grande majorité de Manteaux
noirs. Lors du 2nd acte, ils seront opposés à l’échelon supé-
rieur avec les Chevaliers du Christ. C’est au Portugal où ils
affronteront les Manteaux Rouges qui tiennent le pays.
Lors de la campagne, il deviendra manifeste que les
Templiers sont toujours à la recherche d’un héritage perdu.
Les dissensions au sein des factions seront probablement
révélées. Les traditionalistes feront tout pour mettre la main
sur le trésor tandis que les modernes seront moins enclin à
y croire, seule leur suprématie sur un territoire donné comp-
tant à leurs yeux. Tout cela finira par joueur contre eux.
Effectivement, le gardien du trésor, Guilhem d’Antioche
bel et bien vivant, aura eu des siècles pour réfléchir à son
 Les Templiers
initiation et être déçu de l’ambition de ses frères d’armes.
Attendant d’être relayé dans la garde de l’étendard, il prendra
les premiers arrivants pour les vrais chevaliers spirituels et leur
confiera la garde de son trésor, quelque soit leur allégeance.
Mormo,
Adopté du diable
Cet Adopté fit partie d’une fraternité, les lépreux élé-
mentaires, qui traqua l’étendard tilifiridien sur toute la
Terre Sainte. Ils espéraient que l’artefact serait en mesure
de contrôler la dégénérescence de leur Pentacle. Lorsque les
templiers trouvèrent l’étendard, les khaïba se regroupèrent à
Jérusalem. Ils suivirent l’artefact lorsque celui-ci fut ramené
en France avec le reste du trésor. Les Adoptés traquèrent les
templiers jusque sur le lieu de partage du trésor, à Conso-
lence, et attendirent patiemment que la compagnie se sépare
en quatre convois pour frapper un ennemi affaibli. Mormo
prit la mauvaise route et poursuivit le convoi des Hospita-
liers. Hélas, il n’était pas le seul : les Adoptés de la Maison-
Dieu étaient également sur la piste, sans compter le Lion
Vert qui les trompa tous et vola les Templiers à son profit.
Mormo échoua et tomba dans une embuscade. Il fut remis
en stase jusqu’à notre époque.
De nouveau incarné, Mormo a décidé de reprendre sa
quête. Voyant que la légende du Trésor des Templiers était
toujours persistante, il enquête auprès des obédiences pari-
siennes et découvre l’existence du traité et du fameux ma-
nuscrit relatant la fuite du convoi transportant l’étendard.
Bénéficiant d’informations connues de lui-seul, il entend
prendre de court les Acteurs occultes et semer la pagaille
pour enfin mettre la main sur le Trésor des Templiers, sta-
biliser son état et faire un pas de plus vers l’incarnation de la
fureur élémentaire pour devenir le roi des lépreux.
Feu 7, Air 6, Terre 6, Eau 5, Lune 4
Métamorphe : Phénix 5
Khaïba : élémentalisme 7
Vécu : (guerrier) Compact de Mohenjo Daro 5,
(administrateur) Babylone 4, (Assassin) Chute de
l’empire romain 5, (Mendiant) Chute du Temple 4.
Sciences Occultes : Basse Magie 9, Haute
Magie (Spirale d’Élévation) 7, Malkut 8, Yesod 4,
Netzah 4
Sorts et invocations au choix
Simulacre actuel : Ka Soleil 2, SDF 4
stase : une crécelle en bois
124
Kanaan,
disciple du Lion Vert
Cette Naïade fut l’un des acteurs principaux du piège
tendu au convoi des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem
lors de la débâcle du Temple. Disciple de longue date du Lion
Vert, Kanaan est une alchimiste de talent doublée d’une tac-
ticienne hors-pair. Elle trompa la Maison Dieu au 13e siècle
en faisant circuler de fausses rumeurs sur la localisation du
convoi templier. Une fois la phalange des Adoptés écartée, elle
referma un piège mortel sur les Templiers qui permit à son
maître de s’emparer de bon nombre de puissants artefacts qui,
aujourd’hui encore, servent ses plans. Vive et opiniâtre, Ka-
naan sert ses propres intérêts en dehors de ceux du Lion Vert.
Elle est prompte à tisser des alliances comme à les défaire si
elles ne lui sont plus utiles. Cependant, elle réfléchira toujours
aux conséquences avant de mettre fin à un pacte, cherchant
toujours le moyen d’en tirer avantage et de se causer le moins
d’ennuis possibles. En bref, Kanaan doit toujours avoir deux
coups d’avance sur les autres acteurs occultes.
Eau 7, Air 6 , Lune 6, Feu 5, Terre 4
Métamorphe : Naïade 6
Vécu : Déluge (marin 4), Guerre de Troie (sy-
bille 4), Fondation de l’empire romain (patricienne
3) Chute du Temple (voleuse 5), Revolution fran-
çaise (Précieuse 5)
Sciences Occultes :
Alchimie : Voie Sèche
Oeuvre au Noir 9, Oeuvre au Blanc 7, Grand
Oeuvre 3
constructs et formules au choix
Simulacre actuel : Ka soleil 3, Consultante
free lance 5
stase : Un jeu de poids et mesure

Campagne : Le trésor des Templiers
Chronologie
-1300 : Fondation du Temple par Tubalacaan. Consti-
tution du 1er trésor : les portes du Temple, les bâtons de
pouvoir et les premières stases des Chevaliers spirituels.
2e siècle : Enkahel, un adopté de la Tempérance confec-
tionne un artefact à partir du pouvoir de Michael, prince de
l’entendement de cristal, une créature de kabbale.
1120 : temple exotérique, mise en place du Grand Plan.
12e siècle : Les Templiers pillent Jérusalem et récu-
pèrent de nombreux artefacts qu’ils rajoutent au Trésor du
Temple : la lance de Longinius, les 4 évangiles dorés, la cou-
ronne des rois de Jérusalem, etc.
1184 : Baudoin IV le roi lépreux de Jérusalem fait re-
chercher l’étendard tilifiridien par les templiers. L’artefact
est retrouvé mais Baudoin décède. Les Templiers ajoutent
l’étendard au trésor.
Des Adoptés du Diable déçus de leur initiation
convoitent l’artefact.
1307 : Chute du Temple. Des Manteaux rouges fuient
avec le trésor des Templiers à travers le royaume de France.
Après avoir établi le testament de l’ordre à Consolence, les
templiers se séparent en 4 convois.
1308 : La Maison Dieu pourchasse le convoi des Hospi-
taliers. Le Lion Vert trompe l’Arcane. Les adeptes de l’alchi-
miste attaquent le convoi et s’emparent du Trésor. La Justice
se charge de l’affaire.
Des adoptés du Diable traquent les Chevaliers du Christ
jusqu’au Portugal. Leur fuite est relatée par Guilhem d’Antioche.
1309 : Un affrontement a lieu au château de Menina.
Les Adoptés du XV sont vaincus mais le château est détruit
dans une explosion magique.
1314 : Jacques de Molay, grand maître de l’ordre périt sur
le bûcher.
1720 : Le baron Eudes d’Enraymont de Brisantes rédige
un traité de chevalerie où il défend ses ancêtres templiers.
1789 : Le chateau des barons d’Enraymont est incendié
par les révolutionnaires. Les exemplaires du traité dispa-
raissent peu à peu.
1999 : Hubert Méziges de Bazincourt acquiert un des
derniers exemplaires du traité.
2012 : Un architecte, Olivar de Sanlucar déniche le
manuscrit de Guilhem d’Antioche dans une brocante au
Portugal. Il en fait don à Méziges de Bazincourt. Celui-ci
fait le lien entre le traité et le manuscrit.
J-3 mois : Réveil de Mormo qui reprend la quête de
l’étendard.
125
J-2 mois : L’héritier de Méziges de Bazincourt périt avec
toute sa famille dans un accident de voiture, organisé par la
Loge de l’Échiquier.
J-1 semaine : Méziges de Bazincourt se décide à vendre
sa bibliothèque, dont le traité et le manuscrit.
L’affaire
du traité
Dans ce scénario, prenant place dans la capitale, les Nephi-
lim sont lancés sur la piste d’un obscur traité de chevalerie du
XVIIIe siècle rédigé par le descendant d’un Templier. L’ouvrage
est accompagné d’un mystérieux document manuscrit décri-
vant le périple de Chevaliers du Temple pendant la débâcle de
leur ordre au Moyen Âge. L’ouvrage et le manuscrit sont en
possession d’un occultiste, Hubert Méziges de Bazincourt, rap-
pelé au monde profane par un douloureux événement : le décès
de son fils et de sa famille dans un accident de la route. Dès lors,
Hubert Méziges de Bazincourt entreprend de se séparer de sa
collection de livres anciens comprenant le fameux traité.
Toutefois, Hubert Méziges de Bazincourt n’est pas un
inconnu du monde occulte contemporain. Effectivement,
c’est un frère maçon et sa loge est infiltrée par de nom-
breuses factions, et sa bibliomanie l’a conduit à rencontrer
des Nephilim (dont il ignore tout). Alors que son héritage
occulte est à vendre au plus offrant, les curieux et les envieux
s’approchent pour danser un dangereux ballet…
Cinq manières
de bien faire
Il est toujours compliqué de faire entrer un groupe de per-
sonnages dans une campagne qui ignore leur histoire, leurs
personnalités et leurs compétences. C’est pourquoi nous vous
proposons cinq points d’entrée dans la campagne du trésor du
Temple afin de les adapter aux préférences de votre groupe.
Police-menottes
Cette entrée en matière est parfaite si vos Nephi-
lim ont précédemment attiré l’attention de l’Arcane
de la Justice. Idéalement, leur faute ne devrait pas être
trop importante. Un tribunal aura été réuni pour
juger des Nephilim qui auraient manqué de dis-
crétion ou désobéi à un commandement occulte.
 Les Templiers
L’ordalie prend place dans une demeure philosophale
chargée des symboles de l’Arcane. Les adoptés du VIII
sont masqués par des robes à capuches cérémonielles mais
laissent apparaître de temps à autre leurs métamorphoses
élémentaires. Au besoin, les adoptés pourront faire appel à
des créatures de Kabbale pour appuyer leur accusation ou
leur jugement.
Une fois l’ordalie passée et vos Nephilim rappelés à
l’ordre, les adoptés leur proposeront de faire amende hono-
rable et d’effacer leur manquement en menant une mission
pour l’Arcane. Le juge leur présente alors l’affaire du traité
détenu par Hubert Méziges de Bazincourt.
Comprenez bien que cette option forcera vos Nephilim
à surveiller leurs actions plutôt deux fois qu’une et à suivre
les directives de l’Arcane, quels que puissent être leurs états
d’âme.
Pénalités de retard
Vos joueurs ont pris la sale habitude de passer par la case
Papesse à chaque scénario sans rien rendre en contrepartie ?
Il est temps de les mettre à contribution. Vos Nephilim sont
sollicités par un adopté de la Papesse pour se rendre chez
Hubert Méziges de Bazincourt. L’adopté leur présente le
collectionneur comme un humain inoffensif, réputé dans
le cercle des bibliophiles. L’Arcane II souhaiterait acquérir
le traité, s’il se révèle digne d’intérêt. Bien entendu, si votre
groupe comprend des adoptés de la Papesse ou de la Mai-
son-Dieu, vous pouvez faire passer cette introduction pour
une simple mission de routine.
Échange de
bons procédés
Vos Nephilim cherchent un focus à la Librairie de
l’Incunable Souveraineté où ils ont leurs entrées. Hélas, la
librairie ne l’a pas en stock. Toutefois, Parangon connaît
un contact qui pourrait résoudre le problème. Trop beau
pour être vrai ? Effectivement car le vieux libraire propose
aux Nephilim de lui rendre un service en échange de son
entregent. Il faudrait représenter la librairie auprès d’un
collectionneur un peu fou et dernièrement accablé par la
perte de sa famille. « Ramenez-moi l’ouvrage à un bon
prix et je vous promets que vous pourrez consulter
ce fameux Sepher Ah Zohar… », leur annoncera-t-
il, avant de leur donner le contact d’Hubert Méziges de
Bazincourt.
126
Que faire des
points d’entrée
laissés de côté ?
Le MJ est libre de choisir son entrée en
matière. Les options mises de côté constitue-
ront autant de PNJ libres d’intervenir dans ce
premier scénario de la campagne.
À noter que les parties réagiront différemment
selon les actions des Nephilim, surtout si une
rivalité s’instaure.
Ainsi, si la Papesse découvre l’existence des
feuillets et ne parvient pas à s’entendre avec les
joueurs ou que les Templiers mettent la main
sur les documents, elle fera appel à la Maison-
Dieu pour les récupérer.
Le docteur Parangon, s’il se découvre être l’ad-
versaire des joueurs, préviendra le Lion Vert
qui déléguera une émissaire pour surveiller les
joueurs et l’Ordre de l’Échiquier. Il s’agit d’une
des organisatrices du vol du trésor des Tem-
pliers survenu lors de la Chute. Ce Nephi-
lim, Kanaan, est instamment recherché par
l’Arcane VIII. Même si les Nephilim servent
la librairie, le docteur Parangon lui rendra des
comptes. Kanaan pourrait intervenir comme
un deus ex machina et sortir les Nephilim d’un
mauvais pas lors d’une confrontation avec les
Templiers.
De leur côté, les Gitans de la vieille Alba
pourraient surveiller les Nephilim et les
experts pour le compte de la Justice, respectant
ainsi une antique alliance.
Vous pouvez utiliser la piste du Temple
nouveau au cas où vos Nephilim émettraient
des doutes sur la disparition accidentelle de la
famille de Méziges de Bazincourt. Par ce biais,
ils seraient en mesure d’écarter les Templiers
des tractations. Cependant, c’est une voie
dangereuse car vos Nephilim auront déjà fort
à faire avec la Loge de l’Échiquier.
Où l’on se fait tirer
les cartes et
les vers du nez
Méziges de Bazincourt est féru d’ésotérisme et a l’habi-
tude de se faire tirer les cartes (surtout depuis le drame).
C’est ainsi que la vieille Alba, une Gitane grande liseuse des
arcanes du tarot devant l’éternel, a su gagner sa confiance et
lui soutirer diverses informations quant à la vente des livres.
Sa caravane est en contact avec vos Nephilim et les prévient

Campagne : Le trésor des Templiers
que le collectionneur veut mettre en vente un traité de che-
valerie lié aux Templiers. Pour les appâter davantage, Alba
leur révélera qu’elle a vu dans les cartes « un bâton aux
multiples branches, des pièces anciennes coulant à foi-
son mais également la présence d’un mal insidieux »
(le Diable). Elle peut intervenir auprès de Méziges de Bazin-
court pour convier les Nephilim à expertiser sa collection et
l’exhorter à leur faire confiance.
Introduction musclée
chez les Templiers
Depuis l’échec du Grand Plan, le Temple se réorganise
et quatre factions ont émergé. Cette réorganisation ne va
pas sans quelques rivalités et vos Nephilim peuvent en tirer
parti. Mis sur la piste d’un Chevalier de l’Ordre du Temple
nouveau, appartenant à la branche Moderne, vos Nephilim
ont localisé son appartement et peuvent se lancer dans un
cambriolage ou une expédition punitive. En fouillant son
domicile, ils mettent la main sur des documents confiden-
tiels : le Chevalier a été chargé par sa hiérarchie d’espion-
ner la Loge de l’Échiquier, une faction traditionnelle des
Templiers. Ils apprennent donc que la Loge a manigancé la
disparition de la famille d’Hubert Méziges de Bazincourt
pour récupérer un ancien manuscrit lié à la fuite des Tem-
pliers au XIVe siècle. L’adresse et le contact du collection-
neur figurent parmi les documents. Voilà nos joueurs lancés
sur la piste du trésor. En plus des documents, les Nephilim
découvrent des pièces de monnaie anciennes datant de Phi-
lippe Auguste, utilisées comme signature par les membres
de la Loge de l’Échiquier.
Tractations
livresques
Hubert Méziges
de Bazincourt,
le collectionneur
Hubert Méziges de Bazincourt est un riche retraité, passé
par l’École des ponts et chaussées, décoré de la Légion d’hon-
neur, appartenant à la Grande Loge de l’Équerre (aucun lien
avec la Synarchie) et vivant dans un appartement cossu à deux
pas de la Comédie-Française. Il a passé sa vie à collectionner
des ouvrages anciens qu’il comptait léguer à son fils, Antoine,
127
malgré leurs nombreuses disputes. Hélas, la vie a décidé de lui
faire un dernier pied de nez car son descendant et seul héritier
a été récemment fauché par un accident de la route avec toute
sa famille (il s’agit en réalité d’un coup monté par la Loge de
l’Échiquier). Ce terrible drame a remis en cause les plans du
vieux franc-maçon. Alors qu’il est en proie à un questionne-
ment existentiel, ses passions lui semblent désormais désuètes.
Aussi, s’est-il décidé à se séparer d’une grande partie de sa bi-
bliothèque pour couler une retraite méditative jusqu’à la fin de
ses jours. Il a prévenu ses contacts au sein de la Grande Loge
de l’Équerre, Parangon et diverses connaissances gravitant
dans le monde du livre que tout était à vendre.
Hubert Méziges de Bazincourt
68 ans, Ka-Soleil 4
Occultiste amateur bibliophile 5
Las et soucieux, un grand échalas sec et dégarni qui
passe son temps en peignoir et pyjama de soie. Il traîne
péniblement ses savates et ne semble guère remarquer son
attitude négligée. Les enchérisseurs se passent de le lui faire
remarquer par compassion ou cupidité.
Le traité
Méziges de Bazincourt l’a acheté lors d’une Foire aux
livres à Francfort, il y a bientôt trente ans.
Il s’agit d’un in-octavo de 19 x 12,5 cm. La page de garde
figure un portrait de l’auteur, avec toutes les mentions d’im-
primerie et le privilège du Roy.
Le Traité à l’égard de la gent chevaleresque fut rédi-
gé au XVIIIe siècle par un nobliau, Eudes d’Enraymont de
Brisantes. Il s’agit donc d’une étude tardive sur les us et cou-
tumes de la chevalerie et de la guerre. À longueur de pages et
dans un style pompeux, Enraymont de Brisantes fait l’éloge
d’une noblesse s’illustrant par les faits d’armes plutôt que
par les discours de salon. Au détour d’un chapitre cocasse, il
évoque avec nostalgie son enfance lorsqu’il jouait au cheva-
lier avec son épée et son cheval de bois dans son château de
la ville de Consolence établie au bord du Goire.
En dehors de célébrer les règles d’une chevalerie désuète
et de présenter quelques mouvements d’escrime, le traité fait
l’apologie des nombreux ordres de chevalerie d’Europe qui
ont su s’illustrer de belle manière lors de la guerre de Cent
Ans, durant les croisades, avant de se fendre d’une réhabili-
tation de l’Ordre du Temple en bonne et due forme.
 Les Templiers
Enraymont de Brisantes n’hésite pas à mettre en doute
les accusations dressées contre les moines chevaliers, insis-
tant sur le refus du tribunal apostolique de les condamner
pour hérésie. Toutefois, l’auteur reste mystérieux à l’égard
de leur pratique de la magie, arguant qu’il possède des infor-
mations directement tirées d’un de ses aïeux. Cet ancêtre
se savait des ascendants parmi les Templiers et, lors d’une
délégation diplomatique au royaume du Portugal pour le
compte de Louis XIV, il visita un château au bord du Tage
à la forte symbolique initiatique. L’auteur en profite alors
pour révéler que les Templiers auraient hérité d’anciens se-
crets antiques dans les ruines du Temple de Salomon et que
celui-ci servait de lieu d’intronisation initiatique aux croisés.
Lorsque Jérusalem fut reprise par les musulmans, les
rites furent transférés en Europe, dans différents châteaux
où les aspirants Manteaux blancs devaient se rendre et s’ac-
quitter de différentes épreuves avant d’être intronisés dans
le saint des saints de l’Ordre.
Un mystérieux
manuscrit
Hubert Méziges de Bazincourt tient le manuscrit d’un
de ses amis architectes, Olivar de Sanlucar, aujourd’hui
décédé, paix à son âme. Ce dernier avait déniché le manus-
crit en rachetant un lot de vieux livres dans une brocante au
fin fond du district de la Guarda au Portugal. Canular ou
incroyable document écrit ? Le collectionneur veut en avoir
le cœur net et demande son expertise. Si celle-ci s’avérait
confirmer le pressentiment du collectionneur, nul doute que
l’enchère prendrait en valeur.
Le traité en lui-même vaut dans les 4 500 euros ; avec le
manuscrit, il espère obtenir au moins 15 000 euros.
Le document est fourni en annexe
Regroupés sur quelques feuillets, ces textes écrits en
vieux français relatent le voyage secret d’un groupe de Tem-
pliers pourchassé par les autorités royales. Il transparaît clai-
rement que la troupe transporta avec elle un trésor pris en
Terre sainte et qu’elle procéda à un partage de celui-ci avant
de se séparer.
Quelques annotations temporelles renvoient au règne de
Philippe IV le Bel. Quant aux lieux décrits, ils le sont surtout
topographiquement. Néanmoins, le traité permet d’éclairer
certains d’entre eux, tel le fameux château de Consolence.
Le manuscrit établit le trajet suivant : Chypre,
Sardaigne, royaume de France, les Templiers gagnent le
château des comtes d’Enraymont, le prieuré (alors en cours
128
de construction), puis le voyage vers La Rochelle et le Por-
tugal, où les Templiers devaient rejoindre la Rose du Vent,
un galion élémentaire. Les Templiers se savent poursuivis
et la relation s’arrête avant qu’ils aient atteint un château à
quelques journées de marche…
Si le voyage semble s’être achevé au Portugal, le seul lieu véri-
tablement identifiable est la ville de Consolence en Charente.
Décors
L’appartement
du collectionneur
L’appartement d’Hubert Méziges de Bazincourt oc-
cupe un étage complet, est cossu, disposé en couloir avec
une belle hauteur sous plafond et surplombe la rue de
Richelieu. On y dénombre un grand hall d’entrée, deux
chambres spacieuses, une salle de bains, un bureau d’étude
garni de plans de construction, un salon, une cuisine, une
salle à manger et une vaste pièce consacrée à sa bibliothèque.
Celle-ci est richement décorée de tableaux et autres bibelots
anciens. Si bon nombre d’ouvrages figurent déjà dans des
vitrines et rayonnages, une partie est cachée dans une pièce
secrète. On y accède en activant un interrupteur caché sous
le bureau, ouvrant un pan de la bibliothèque et dévoilant
une petite pièce de 9 m2 révélant ses plus précieux ouvrages.
Le traité est caché parmi les rayonnages de la bibliothèque.
Le manuscrit est rangé dans la pièce secrète.
L’appartement dispose bien entendu d’une alarme, mais
Méziges de Bazincourt est guetté par Alzheimer, aussi
oublie-t-il fréquemment de la mettre en marche (sauf pour
les longs voyages, ce qui équivaut à peu près à un week-end).
Une infirmière lui rend visite de temps à autre pour vérifier
son état de santé. Enfin, Méziges de Bazincourt a un vieux
chien bien-aimé et agressif à l’égard des Nephilim. Et acces-
soirement un vieux fusil de chasse dans sa chambre. Bref, le
potentiel de sécurité de l’endroit est élevé…
Le vieux Paris
Les vieilles ruelles parisiennes servent à merveille l’intrigue
qui va se jouer. Au détour du quartier Saint-Paul, de la place
des Vosges, du Châtelet récemment rénové, de Saint-Eus-
tache, de la rue Vieille-du-Temple ou encore de l’île de la Cité,
ce sont des pans entiers de l’histoire qui peuvent être évoqués,
orchestrant le bal entre les Chevaliers du passé et ceux de
la Loge de l’Échiquier. L’île de la Cité et le fameux Marais

Campagne : Le trésor des Templiers
regorgent de ruelles biscornues et d’anciens hôtels particuliers
aux portiques décorés de motifs cryptés. On peut y semer des
poursuivants sans trop d’encombres. Tandis que les alentours
de la rue de Richelieu sont situés à deux pas du Palais-Royal et
du Louvre. Bien sûr, ce sont des quartiers hautement touris-
tiques, centraux (l’Hôtel de Ville et le Louvre ne sont jamais
loin) et animés. Le potentiel Rosenkreutz est donc élevé.
Les numismates
Ils sont concentrés autour du Palais-Royal et du quartier
de la Bourse. On trouve dans leur boutique diverses devises
présentées sous vitrines. Souvent, elles datent des XIV-
XVIe siècles ou de l’Empire. En général, ces lieux sont fré-
quentés par des amateurs éclairés et le personnel, s’il accueil-
lera les visiteurs avec politesse, se montrera plus agacé si les
Nephilim l’assomment de questions tout en se comportant
comme de parfaits néophytes. Heureusement, leurs Vécus
passés devraient leur permettre de donner le change…
Acteurs
Le club des bibliophiles
introvertis
Il serait dommage de laisser nos Nephilim sans profanes
et concurrents. Voici donc la liste des experts bibliophiles et
acquéreurs potentiels du traité.
Michel Brizach
52 ans, Ka-Soleil 2
Universitaire en histoire médiévale 5
Un universitaire d’origine bretonne tassé et replet. Bri-
zach connaît le collectionneur par notables interposés. Il
est là pour expertiser certains ouvrages et y dénicher des
sources pour ses recherches en histoire médiévale. Les
Templiers l’intéressent mais dans une optique scientifique.
Il se méfie des légendes entourant les Templiers, la plupart
étant « des fadaises, tout juste bonnes pour les ignares
qui s’abreuvent de vidéos complotistes sur Internet ».
Toutefois, il pourra renseigner les Nephilim sur le temple
exotérique s’ils n’y connaissent rien.
Que cherche-t-il ? Des sources.
Comment le détourner du manuscrit ? En jouant sur sa
rivalité avec un autre bibliophile. En lui permettant d’obte-
nir un autre document d’importance.
129
Dima Benamor
41 ans, Ka-Soleil 2
Acheteuse de la BNF chic et persévérante 5
Elle est là pour estimer divers ouvrages de la collection et
se montre intéressée par le traité. Toutefois, la collection de
livres d’art et d’emblèmes de Méziges de Bazincourt pourrait
davantage avoir ses faveurs. Elle se montre plus circonspecte
sur les feuillets, ce type de manuscrit étant extrêmement rare.
Il y a de grandes chances qu’il s’agisse d’un faux. Elle argumen-
tera avec les Nephilim en ce sens. S’ils insistent, elle proposera
de faire venir des experts scientifiques pour une analyse com-
plète. Mais le collectionneur refusera qu’on lui fasse perdre
son temps, les clients intéressés sont déjà nombreux.
Que cherche-t-elle ? Des ouvrages illustrés ou compor-
tant des gravures.
Comment la détourner du manuscrit ? En jouant la
rivalité et l’intérêt pour les mêmes livres qu’elle, en faisant
monter les enchères ou en montrant du mépris pour les ins-
titutions culturelles d’État.
Armand Mancun
64 ans, Ka-Soleil 4
Collectionneur bibliophile 5
Grand, élégant, la chevelure épaisse, toujours au vent
et d’un blanc éclatant. Il est bien éduqué et aime réciter des
poèmes pour épater la galerie. En réalité, il est surtout heu-
reux de pouvoir faire main basse sur une partie de la collection
de son confrère. Il voudrait tout acheter mais n’a pas les fonds.
Il repassera plusieurs fois chez Méziges de Bazincourt pour
négocier les prix à la baisse ou tenter d’obtenir des lots.
Que cherche-t-il ? Des ouvrages d’auteurs reconnus, de la
poésie ou de la philosophie si possible. Éventuellement des
relations de voyage.
Comment le détourner du manuscrit ? Mancun n’est a
priori pas spécialement intéressé par l’occulte et vous pour-
rez vous en servir pour mettre en scène une rivalité avec l’un
ou l’autre des experts.
Benoît Faucon
On peut envisager que l’éditeur de La Nouvelle
Ys de soit également de la partie pour lier les
scénarios ou tout du moins la chronique des
Nephilim.
 Les Templiers
Les Templiers :
la Loge de l’Échiquier
Ordre de Manteaux noirs affidés aux Templiers de la
Milice du Christ (Manteaux blancs du Temple véritable).
Histoire : La Loge de l’Échiquier appartient à la branche
traditionaliste des Templiers. Elle tient son nom de l’ancien
tissu ayant servi aux Frères du Temple à percevoir les dîmes
et taxes qui leur revenaient de droit. Les Chevaliers qui la
composent se sont jurés de retrouver le trésor perdu de leur
ordre. La Loge existe depuis le XIXe siècle. À l’origine, il
s’agissait d’un club de numismates ayant fait main basse sur
la cache d’un Nephilim, associé au Lion Vert. Leur surprise
fut de taille lorsqu’ils découvrirent chez lui un coffre empli
de monnaies datant du XIIIe siècle. En outre, divers focus
les informèrent de l’existence des Nephilim et de leur rôle
dans la chute du Temple. Ces humains cupides se sentirent
spoliés d’un trésor qui leur revenait de droit et décidèrent de
lutter contre ces entités immortelles et voleuses. Ils profitèrent
de l’excitation précédant le Grand Réveil pour nouer des
contacts avec les résurgences templières, dont les fameux Veil-
leurs du Temple, et intégrer la hiérarchie du Bâton.
Aujourd’hui les Templiers de la Loge de l’Échiquier sont
recrutés dans deux viviers. Le premier est le canal historique
des numismates, le second celui des entreprises parisiennes
et des ministères de Bercy, où les Frères tiennent leurs réu-
nions secrètes.
LE CHEF :
Jean-Marc Saint-Victor de Brisantes
« Jean-Marc Saint-Victor de Brisantes. Voici ma
carte, regardez mon nom, considérez donc que cet
ouvrage m’appartient de droit. »
47 ans, Ka-Soleil 4
Manteau blanc, Chevalier banneret Kabba-
liste 7
Haut fonctionnaire de l’État 8
Relique : Ka-Air 4 (Ceux qui chassent la nuit)
Cheveux courts et sombres, la barbe finement taillée, il
est Chevalier banneret de la Milice du Christ, second croisé
de la commanderie d’Île-de-France, Portier des créances
royales de la Loge de l’Échiquier, et aimerait retrouver les
rites qui lui donneraient une place de Chapelain au sein du
bailliage Francia.
130
Il a des mouvements décidés et tendance à grincer des
dents quand il réfléchit. Il exige de la vivacité d’esprit de ses
interlocuteurs sous peine de lui faire perdre patience. Ses
jugements sont souvent expéditifs et tranchants.
Codirecteur de cabinet attaché à la direction générale du
Trésor du ministère de l’Économie, il a découvert son héri-
tage templier au cours d’une recherche généalogique l’ayant
conduit à écumer les foires aux livres anciens. C’est ainsi qu’il
a entendu parler du traité rédigé par Eudes d’Enraymont de
Brisantes et a approché Hubert Méziges de Bazincourt
pour lui proposer de le lui racheter. Devant son refus, il a
organisé, avec l’appui de la Loge, la disparition des héritiers
du collectionneur et activé ses contacts dans la police pour
faire passer l’assassinat pour un simple accident de la route.
Plutôt retors, il n’est pas le genre d’homme qui se laisse facile-
ment impressionner. Jean-Marc Saint-Victor de Brisantes a une
connaissance approfondie de la Kabbale qui lui a été transmise par
sa famille. Grâce à une relique d’un ancêtre Templier ayant servi
sous Napoléon, il peut invoquer Ceux qui chassent la nuit.
Leurs bases
* Le ministère de Bercy
Situé près de la gare de Lyon et des bords de Seine, le
site de Bercy sert de siège officiel aux ministères de l’Écono-
mie et des Finances, et à celui de l’Action et des Comptes
publics. En d’autres termes, on n’y entre pas aisément : il
faut passer par divers postes de contrôle et laisser sa carte
d’identité à l’accueil en plus d’avoir un rendez-vous en bonne
et due forme. Derrière les façades de verre et de béton du gi-
gantesque complexe, se trouvent une ribambelle de bureaux,
de salles de conférences reliées par des dédales de couloirs
où il est très aisé à la fois de se perdre et de semer ses pour-
suivants. Une multitude de fonctionnaires travaillent dans
cette ruche de l’économie française hautement sécurisée
et point de rendez-vous d’un ballet de voitures noires aux
plaques diplomatiques.
Une piste d’atterrissage installée sur les toits du minis-
tère permet à un hélicoptère de décoller à n’importe quel
moment de la journée. Il est parfois emprunté par les Che-
valiers de la Loge de l’Échiquier.
* Au vieux coin (Ferme)
Il s’agit d’une boutique de numismatique située dans le quar-
tier de la Bourse et servant de Ferme et de lieu de rencontre pour la
Loge de l’Échiquier. La boutique est surveillée par plusieurs camé-
ras de surveillance, dispose d’un coffre-fort et est équipée d’un sys-
tème d’alarme prévenant la police en cas de tentative d’intrusion.

Campagne : Le trésor des Templiers
Au vieux coin est spécialisé dans les monnaies médié-
vales, particulièrement celles ayant eu cours sous Saint
Louis, Philippe Auguste ou encore Philippe IV le Bel. Le
vieux propriétaire est un Chevalier Manteau noir de la Loge
et les deux numismates ont des grades d’Écuyer.
La vision-Ka révéle la présence diffuse d’orichalque dans
l’arrière-boutique (une pièce d’orichalque percée d’un fil d’or,
utilisée comme un pendule).
* Un manoir dans la forêt de Compiègne
Lorsque la Loge veut réunir ses Chevaliers et ses
Écuyers pour des séances plénières ou mettre en place une
mission officielle, les Chevaliers se réunissent sous couvert
d’une association de numismates dans un manoir de la forêt
de Compiègne. Il s’agit en réalité d’une grande demeure da-
tant du XVIIIe siècle à deux étages, agrémentée d’un parc.
L’armurerie de la Loge, ses documents secrets ainsi que deux
geôles aménagées pour y enfermer des Nephilim se trouvent
dans les caves. La vision-Ka révéle la présence d’orichalque
enfoui sous terre (l’armurerie), Les champs magiques ont
tendance à éviter le château et à se réfugier dans le parc.
Leurs moyens
On peut compter sur cinq Chevaliers et huit Écuyers
opérationnels sur les trente-cinq que compte la Loge. Au-
tant dire qu’ils préféreront agir de manière efficace et évite-
ront de s’empêtrer dans des affaires trop grosses. Toutefois
un vol chez les Nephilim reste envisageable.
Les Chevaliers possèdent des monnaies d’orichalque et
ont appris à les manier comme des pendules sous l’impul-
sion du second croisé. Ce dernier, mis en contact très jeune
avec le monde magique via la créature de Kabbale qu’il
apprit à invoquer, veille ardemment à faire renouer les pra-
tiques magiques aux obédiences.
Les Chevaliers de la Loge de l’Échiquier ont tendance
à laisser une signature ou un avertissement lorsqu’ils
font pression sur un adversaire : une pièce de monnaie
ancienne, généralement médiévale. Pour eux, il s’agit d’un
échange de bons procédés, le contrevenant laissant tomber
l’affaire et recevant une rétribution en échange. Bref, son
silence est en quelque sorte acheté. Toutefois, recevoir une
telle pièce n’est jamais bon signe. Cela signifie que la Loge
vous a à l’œil…
Profil Chevalier
40 ans, Ka-Soleil 3
Manteau noir combattant et Numismate 6
131
Profil Écuyer
30 ans, Ka-Soleil 2
Manteau noir garde du corps 4
Economiste 4
Ennemi ancestral ?
Si les Templiers parviennent à mettre la main sur le véri-
table nom d’au moins un Nephilim et que la traque Rosen-
kreutz atteint l’intensité 3, leurs archives leur révéleront
leurs chutes et faiblesses connues. Ils s’en serviront pour blo-
quer les éléments les plus pénalisants de leurs Pentacles…
Recherches
et enquêtes
Ce qui n’est pas occulte
Histoire profane de l’ordre du temple
Selon leurs incarnations et les ennemis qu’ils ont eu à
affronter, les personnages posséderont diverses connais-
sances sur les Templiers. N’hésitez donc pas à leur fournir
des informations de base.
L’Ordre du Temple naît avec Hugues de Payns, croisé et
pauvre chevalier champenois parti en Terre sainte en 1114
défendre la foi catholique. Comme bon nombre de croisés,
Hugues rejoint une confrérie d’hommes d’armes regrou-
pés autour des chanoines du Saint-Sépulcre et est hébergé
par l’Ordre des Hospitaliers de Jérusalem. Soucieux de
défendre les pèlerins venant se recueillir sur le tombeau du
Christ, Hugues de Payns conçoit l’idée d’une chevalerie spi-
rituelle composée de moines-soldats. Il soumet l’idée au roi
de Jérusalem, Baudouin II, et à son patriarche, qui se rallient
à sa cause.
L’ordre prend corps en 1120. Son nom provient de la
partie du château où l’ordre est logé, assimilée aux restes du
Temple de Salomon. En 1123, le concile de Troyes, sous la
direction de Bernard de Clairvaux, officialise l’ordre en le
dotant d’une règle inspirée par saint Benoît. En 1139, une
bulle papale confirme l’ordre dans sa mission de chevalerie
spirituelle et le rend indépendant de tout pouvoir terrestre
hormis celui spirituel du pape.
L’implantation templière fut extrêmement importante
en Bourgogne, Champagne et dans le Midi de la France,
mais également en Irlande, Angleterre, Écosse, Alle-
magne, Pologne, Hongrie, Pays-Bas, Espagne, Portugal,
Italie…
 Les Templiers
De nombreux ordres suivirent leur exemple, ainsi les
Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, d’abord confrérie
charitable, transformée en ordre religieux en 1113, s’assigna
une mission militaire dans les années 1340-60. Ce furent
les Hospitaliers qui récupérèrent une grande partie des
possessions du Temple lors de sa destitution en 1314 et qui
devinrent plus tard le célèbre Ordre de Malte. Mais on peut
aussi penser au pendant germanique et polonais des Cheva-
liers Teutoniques, fondés en 1191.
L’ordre était découpé en deux niveaux d’initiation. Les
Manteaux noirs étaient réservés aux roturiers, aux non-
nobles, on les nommait Frères-Sergents. Les Manteaux
blancs étaient destinés aux chevaliers et aux nobles, qui
demeuraient des laïcs et n’étaient pas ordonnés.
Le siège du Grand Maître de l’Ordre demeura Jérusa-
lem jusqu’en 1187, puis Acre jusqu’en 1291 et enfin Chypre
jusqu’en 1307, date à laquelle le dernier Grand Maître
connu, le vingt-troisième, Jacques de Molay, fut arrêté par le
roi Philippe IV le Bel.
Ce qui est occulte
La montée au grand jour
Piste 1 Templiers / Degré 3
Les Templiers entrevirent au XIIIe siècle la possibilité de
réaliser leur Grand Plan, soit la prise de contrôle du monde
pour faire tomber les Nephilim et réveiller Tubalcaan. Son
échec amena la dissolution des obédiences et leur exil aux
quatre coins du monde. La vengeance du Temple prit alors
le pas sur le Grand Plan (qui dégénérera jusqu’à l’avène-
ment de la Fraternité de Thulé et sa reprise en main par les
Nautes).
Le trésor du Temple
Piste 2 Templiers / Degré 5
Les Templiers prêtaient aux souverains et à tous les
grands seigneurs européens. Leurs caisses étaient donc
fabuleusement garnies. Toutefois le trésor des Templiers
ne se résume pas à une profusion d’or, il est autrement plus
précieux : outre des stases d’Immortels, les Chevaliers pos-
sédaient des artefacts dérobés aux Nephilim et des objets
de leur confection comme les célèbres Portes du Temple,
les galions élémentaires ou le fameux Baphomet. Toutefois,
l’inventaire même du Trésor est sujet à de nombreuses spé-
culations y compris dans les cercles les mieux informés. La
débâcle de l’Ordre fit disparaître les reliques et l’attaque du
convoi par les sbires du Lion Vert contribua à sa dispersion.
132
De nombreux adoptés de la Justice accusent le Lion Vert
d’avoir fait main basse sur les richesses du Temple pour sup-
porter ses propres opérations occultes. Il est donc activement
recherché, ainsi que ses disciples, pour répondre de ce mystère.
Effet Mnémos
Vos Nephilim ont traversé les siècles et portent avec eux
des souvenirs des Vécus passés. Voici de quoi leur raviver la
mémoire.
Les croisades
Un Nephilim ayant vécu au temps des croisades se rap-
pelle la cour du roi lépreux Baudouin IV. Une ambassade
des Frères du Temple présenta au roi de Jérusalem quatre
évangiles dorés. Une lumière éblouissante éclaira la salle
royale à leur ouverture et tous les Chevaliers présents eurent
la révélation de la Jérusalem céleste.
Le bûcher de
Jacques de Molay
Au soir du 18 mars 1314, le Grand Maître Jacques de Molay
et le commandeur Geoffroy de Charnay furent emmenés à l’île
aux Juifs (aujourd’hui rattachée à l’île de la Cité) où ils périrent
sur le bûcher. Jacques de Molay fut dépouillé de ses vêtements
et, alors qu’on l’attachait au bûcher, il proféra une malédiction à
l’encontre du roi de France et de sa dynastie : « Dieu sait qui
a tort et a péché, et le malheur s’abattra bientôt sur ceux
qui nous condamnent à tort. Dieu vengera notre mort.
Seigneur, sachez que, en vérité, tous ceux qui nous sont
contraires par nous auront à souffrir. »
Peu de temps après, les morts successives du pape Clé-
ment V et de Philippe le Bel semblèrent confirmer que les
propos du Grand Maître avaient été respectés par les Tem-
pliers. La longue vengeance devait continuer jusqu’à aboutir
à la guerre de Cent Ans.
Lieu d’occurrence : l’île de la Cité, où fut brûlé le Grand
Maître du Temple.
La Révolution
Enraymont de Brisantes
Peu avant la Révolution, la lignée des Enraymont connut
un accident de parcours le jour où elle croisa la route d’un
de vos Nephilim. À cause d’une querelle occulte, celui-ci fit

Campagne : Le trésor des Templiers
passer de vie à trépas Louis d’Enraymont de Brisantes, pe-
tit-fils de l’auteur du traité, au cours d’un duel sur une route
boisée de Vincennes. Le combat fut loyal mais le Nephilim
eut fort à faire lorsque les témoins refusèrent de reconnaître
sa victoire et tentèrent de l’éliminer à leur tour.
Lieu d’occurrence : les abords du château de Vincennes.
Sur la malédiction des Templiers
Tout Nephilim ayant vécu une incarnation pendant la
Révolution française se rappelle une autre anecdote, tout
aussi troublante : un cri dans la foule lorsque Louis XVI fut
décapité : « Jacques de Molay, te voilà vengé ! »
Lieu d’occurrence : place de la Concorde, anciennement
place de la Révolution, où Louis XVI fut guillotiné.
Intrigues
occultes
autour du traité
Bibliomanie
Le scénario se concentre sur le traité et les manuscrits, mais ils
ne sont pas les seuls ouvrages en vente. La collection de Méziges
de Bazincourt est impressionnante. On y trouve des éditions
originales des grands auteurs du XIXe siècle, une encyclopédie
de 1751, divers ouvrages consacrés à l’art et aux gravures avec des
reproductions de qualité, des bibles illustrées du XVe siècle, des
ouvrages techniques sur les sciences et les machines de l’époque
moderne et l’ingénierie, des traités mathématiques ou philoso-
phiques. N’oubliez pas de placer quelques focus mineurs ou des
ouvrages sur la franc-maçonnerie pour perdre vos joueurs.
133
Brouiller les esprits
Et si les joueurs décident de changer les émotions du col-
lectionneur pour qu’il annule la vente, et veulent s’en faire un
allié ? C’est bien vu mais pas sûr que la Justice, la Maison-Dieu
ou même le Lion Vert accepte un tel compromis. Un sort est
si vite annulé par le biais d’un dissolvant alchimique…
Cambriolage
Si les Nephilim se découragent ou comprennent que
Jean-Marc Saint-Victor sera prêt à débloquer des fonds trop
élevés pour eux, ils pourraient songer à s’emparer du manus-
crit et du traité par des moyens illégaux. Reportez-vous à la
description de l’appartement et de ses moyens de protection
pour organiser le casse. Soyez inventif ! Faites de l’épisode
un instant mémorable en orchestrant une fuite sous les
coups de fusil et les aboiements du chien.
N’oubliez pas que les Nephilim seront surveillés par les
Templiers (cf. Pris en chasse, plus bas).
Note : Au cas où les Nephilim souhaiteraient simple-
ment prendre des photographies du manuscrit plutôt que
le dérober, faites remporter les enchères par les Templiers.
Ça suffit !
Si les choses venaient à s’envenimer (experts qui s’in-
sultent en présence d’Hubert, menaces) ou que les enchères
grimpent un peu trop, le collectionneur pourrait placer le
manuscrit dans un coffre-fort présent dans la pièce secrète.
Le code est la date de naissance de son fils, inscrite au dos
d’une photo insérée dans un cadre reposant sur son bureau.
 Les Templiers
La piste des numismates
Si les Nephilim réussissent à obtenir une des pièces de
monnaie auprès d’un des experts ou par un autre moyen, ils
pourront faire le tour des boutiques de numismatique de la ca-
pitale afin d’en apprendre davantage. Les commerçants iden-
tifieront la pièce comme étant un bourgeois fort, en argent,
marqué des inscriptions « PHILIPPUS REX » sur l’avers
(affichant une belle croix pattée) et « BURGENSIS FOR-
TIS » sur le revers. La pièce a un diamètre de 20 mm, pèse un
peu plus d’un gramme. Elle vaut une cinquantaine d’euros et
date sans conteste du règne de Philippe IV, dit le Bel.
La pièce est assez rare et les numismates en possèdent
peu. « Cela dit, un magasin en possède une belle col-
lection et notamment des florins d’or du même règne,
ayant autrement plus de valeur (comptez 4 ou 5 000
euros)… Le nom de la boutique ? Au vieux coin. » Voilà
les Nephilim lancés sur la piste de la ferme des Templiers.
Pris en chasse
Le premier jour de visite chez Méziges de Bazincourt, alors
que les experts vont se rencontrer, Jean-Marc Saint-Victor de
Brisantes aura pris soin de disposer des Chevaliers Veilleurs aux
alentours de l’appartement pour prendre en chasse les différents
experts et enquêter sur eux. En conséquence, l’un des Nephilim
du groupe sera suivi après leur départ de chez Méziges de Bazin-
court. Les Chevaliers ont pour ordre de relever son adresse, de
prendre des photos, d’inspecter les entrées et les sorties, et pousse-
ront l’enquête auprès des voisins si le besoin s’en fait sentir les jours
suivants. Les Veilleurs sont discrets, il est donc difficile de les repé-
rer la première fois. Cela dit, cette difficulté ira en s’amenuisant au
fur et à mesure du scénario. De même, il est parfaitement envi-
sageable que les Nephilim les repèrent tandis qu’ils prennent en
chasse l’un des autres experts, telle Dima Benamor par exemple…
Si les Nephilim relèvent les plaques d’immatriculation des voi-
tures des Templiers, celles-ci renvoient aux ministères de Bercy.
Si les Nephilim organisent un cambriolage chez le col-
lectionneur, les Templiers mettent en place un plan pour
récupérer les ouvrages une fois les Nephilim sortis.
Réagir aux menaces
Tout expert qui sera partie prenante dans les négociations
aura le plaisir de recevoir un courrier, accompagné d’une
pièce de monnaie médiévale, lui conseillant de se mêler de ses
affaires. Ce à quoi il se pliera sans demander son reste. Si les
134
Nephilim ont été suffisamment prudents pour cacher leur
nature élémentaire, ils feront partie du lot. S’ils s’en ouvrent
auprès des experts ou remarquent leur nervosité lors d’une fu-
ture visite chez le collectionneur, ils pourront les faire craquer
et découvrir les pressions auxquelles ils sont soumis.
Repérer l’ennemi
Les Nephilim peuvent très bien opter pour l’option « casse
chez les Templiers ». Avec, dans un scénario qui fonctionne,
l’équation suivante : les joueurs laissent la Loge de l’Échiquier
acquérir l’ouvrage, localisent son repaire, réalisent un assaut
sur la commanderie, s’emparent du bouquin, l’utilisent et ne
déboursent pas un kopeck. Bien sûr, s’attaquer à Bercy n’est
absolument pas recommandé ; se rendre au manoir de la forêt
de Compiègne demeure tout aussi dangereux, mais au moins
n’impliquera pas immédiatement les autorités.
Représenter la librairie
Les Nephilim vont devoir discuter finances et propo-
ser un prix d’achat de la part de L’Incunable Souveraineté
(sachant que celle-ci devra le vendre plus cher ensuite). Ils
mettent en jeu la trésorerie de la librairie contre celle des
Templiers. Ils devront expliquer la situation à Parangon.
Selon votre humeur, le docteur sera joignable ou non. Dans
le premier cas de figure, Parangon se montrera circonspect
et attendra des preuves d’un véritable intérêt sur l’histoire
des Templiers avant d’engager une somme conséquente.
L’ouvrage partira entre 12 et 15 000 euros si le manus-
crit s’avére d’époque, et entre 6 et 8 000 euros si on estime
qu’il s’agit d’un faux. À vous de vous amuser des délires des
joueurs auprès de l’ouvrage et d’aiguiller leur estimation par
les interventions avaricieuses de Parangon.
Traiter avec les Arcanes
Les Nephilim pourraient tenter de passer un contrat avec
les Arcanes Majeurs ayant délégué des émissaires parmi les
experts ou de leur proposer d’unir leurs forces, si tant est que
leurs intérêts se rejoignent… Les adoptés de la Papesse sont
rarement des combattants émérites et l’idée de se frotter aux
Templiers pourrait refroidir leurs ardeurs. Une alliance avec
une fraternité prête à encaisser les coups pourrait se révéler
avantageuse. Laissez en échange vos Nephilim négocier leur
entrée dans les rayonnages de l’herméthèque pour pousser
leurs recherches occultes sur le trésor ou les Templiers.

Campagne : Le trésor des Templiers
Si vous avez opté pour un émissaire de la Maison-Dieu,
il pourra accepter la requête des joueurs à la condition que
le manuscrit lui revienne après que les Nephilim en auront
fait la lecture.
L’Arcane de la Justice fera peu ou prou la même proposi-
tion. Effectivement, ses adoptés sont toujours à la recherche
du trésor du Temple ou espèrent que le manuscrit révélera
des indications sur les exactions du Lion Vert.
Tractations livresques
Le traité en lui-même vaut dans les 4 500 euros. Avec le
manuscrit, Hubert Méziges de Bazincourt espère obtenir
au moins 15 000 euros. Ses clients idéaux seraient Paran-
gon ou bien Jean-Marc Saint-Victor de Brisantes. Après,
tout dépend de la manière dont les Nephilim ont été intro-
duits auprès de lui. Si la vieille Alba lui a présenté les PJ
comme des investisseurs sûrs envoyés par le destin, la balle
peut revenir au centre… Quoi qu’il en soit, les prix monte-
ront sûrement, une fois que le collectionneur aura présenté
le manuscrit et laissé entendre que des liens existent entre
lui et les propos du traité. Il laissera les experts et les Nephi-
lim venir à plusieurs reprises expertiser les ouvrages ou en
prendre connaissance pour un temps limité. Quant au ma-
nuscrit, il laissera en lecture uniquement le premier feuillet,
ce qui entraînera les moqueries de Michel Brizach.
Parangon est dur en affaire malgré ses capacités alchi-
miques à fabriquer de l’or. Il préférera avertir Kanaan si les
enchères s’envolent.
Quant aux Templiers, ils sont décidés à acquérir l’ou-
vrage. Si les prix grimpent trop haut, ils préféreront sans
doute menacer les prétendants et les écarter de la course.
Une présence
inquiétante (XV)
Les Nephilim pourront déceler une autre présence
derrière leurs pas en plus de celle des Templiers. Ils sont
suivis par Mormo, l’adopté du Diable. Celui-ci observe les
tractations dans l’ombre et attendra qu’une des factions
le conduise sur la piste du château portugais (cf. acte III).
En fonction de l’introduction choisie pour vos joueurs,
Mormo a pu remonter la piste du manuscrit et du traité
de deux manières : soit celle du Temple nouveau, soit en
faisant parler la vieille Alba et en malmenant sa cara-
vane… Ses exactions pourront remonter aux oreilles de
vos joueurs à votre discrétion.
135
Si vous avez opté pour le point d’entrée de la Librairie de
l’Incunable Souveraineté, vous pourrez leur décrire la scène
suivante dès l’introduction :
Au moment où le docteur Parangon se fait un malin
plaisir de leur refiler l’adresse de Méziges de Bazincourt en
leur confiant « qu’il est un peu spécial… », les Nephilim
aperçoivent un client caché par sa capuche qui les épie ou
prête l’oreille de façon trop attentive. Sitôt repéré, il quitte
la librairie en courant, faisant bourdonner les cloches de
l’échoppe. Les joueurs ne pourront le rattraper quoi qu’il
arrive, le fuyard s’éclipsant à travers les rues, la circulation,
disparaissant derrière un train ou se jetant à l’eau, etc.
Conclusion
Une fois entre leurs mains, le traité leur livrera bon
nombre d’anecdotes sur la hiérarchie interne de l’ordre au
Moyen Âge et les postes-clés du bailliage Francia. On en
apprend un peu plus sur la Milice du Christ et sur un mysté-
rieux Ordre Souverain et Militaire du Temple de Jérusalem
(OSMTJ).
L’ouvrage décrit des épreuves initiatiques consistant à
s’habituer aux dangers de la magie en trouvant et décryptant
bon nombre de symboles ; ceux-ci conduisaient à un chemin
initiatique où l’aspirant Templiers de la Milice du Christ de-
vait soulever la colline de Wertalos, boire l’eau magique de
Llatalos, franchir la barrière de feu d’Ortalos et gravir enfin
la spirale d’élévation de Hiatalos. Il devait ensuite trouver sa
voie dans le labyrinthe lunaire pour passer de l’autre côté de
l’Akasha et découvrir la vraie réalité magique du monde qui
ferait de lui un véritable initié capable de s’opposer aux créa-
tures malfaisantes qui rôdaient sur Terre et avaient usurpé
le pouvoir aux hommes.
Les feuillets manuscrits appartiennent à un Manteau
rouge du XIVe siècle (Guilhem d’Antioche), qui révèle que
le château familial des Enraymont servait autrefois aux
adoubements secrets de ces moines-chevaliers du Christ
et qu’il comportait le fameux labyrinthe qu’un de ses aïeux
aurait franchi, ouvrant aux révélations interdites et à un
grand trésor.
 Le testament
des Templiers
Dans ce deuxième acte, la piste du trésor se précise et met en lumière un incroyable artefact de
l’Arcane de la Tempérance. Les Nephilim iront exhumer le testament des Templiers médiévaux
caché dans le village de Consolence. Ils se frotteront à des Manteaux blancs et, s’ils triomphent,
leur quête se poursuivra au Portugal.

Confronter
les sources
La lecture du traité et du manuscrit permettra aux
Nephilim d’obtenir des informations cruciales sur
l’histoire des Templiers et la quête de leur trésor.
136
Le manuscrit met en
avant plusieurs pistes
* Son auteur, Guilhem d’Antioche, fut un Man-
teau rouge ayant caché le trésor des Templiers lors de
la chute du Temple.
* Il parcourut la Méditerranée et les royaumes
chrétiens avec ses compagnons pour collecter les re-
liques de son ordre, avant de retourner en France.
* Les Templiers se sont rendus dans un village
pour partager le trésor entre différentes obédiences.

Campagne : le testament des Templiers
* Le testament de l’Ordre du Temple médiéval fut
caché dans le prieuré du village.
* L’auteur a suivi un convoi dont le principal trésor est
identifié sous le nom d’étendard tilifiridien.
* Le convoi cherchait à rejoindre un château au
royaume du Portugal. Le récit s’arrête là et le lecteur ignore
si la compagnie est allée au bout de son périple.
Le traité révèle
les pistes suivantes
* Des informations datées sur les commanderies françaises.
* Des informations, plus intéressantes, sur les rites ini-
tiatiques des Templiers.
* Il est fait mention du château familial de l’auteur à
Consolence, situé sur les bords du Goire en Charente.
Les textes se recoupent et confirment que c’est à Conso-
lence qu’est caché le testament de l’Ordre. En exhumant ce
testament, les Nephilim apprendront le nom du château
portugais où se réfugia Guilhem. Le village est décrit dans
« Les lieux » (cf. pages 140-142).
Le château au Portugal
Il y a de nombreux châteaux au Portugal et bon nombre
ont fait usage de leurs origines templières pour attirer les
touristes ou perdre les occultistes. En prenant une destina-
tion au hasard, il y a fort à parier que vos Nephilim perdent
leur temps au profit de leurs adversaires ou pire : qu’ils
tombent dans un piège. Ces péripéties sont décrites dans
l’acte III (cf. p. 151).
Une intervention alliée, un conseil bien placé pour en-
courager les Nephilim à creuser la piste française pourrait
leur éviter bien des déboires.
L’étendard
tilifiridien
Les Nephilim souhaiteront certainement en apprendre
davantage sur l’étendard tilifiridien. Les recherches s’arti-
culent autour de quatre pistes : l’histoire invisible, la Kab-
bale et les Arcanes Majeurs de la Tempérance et du Diable.
Les deux premières pistes peuvent être explorées auprès
des herméthèques de la Papesse ou de L’Incunable Sou-
veraineté. Les deux suivantes nécessitent d’approcher les
Arcanes Majeurs concernés.
137
* Piste 1 :
Kabbale (2e cercle) / Degré 6
L’histoire de l’étendard est liée à celle du Nephilim
Enkahel, puissant kabbaliste de l’Arcane XIV (la Tempé-
rance). Comptant parmi les défricheurs de la Kabbale et
méditant les enseignements du Christ dans les premiers
monastères de l’Euphrate, Enkahel perfectionna grande-
ment sa pratique de la science occulte au cours du IIe siècle
après Jésus-Christ.
Son action d’éclat consista à s’emparer des mots guéris-
seurs de Michael, Prince de l’entendement de Cristal,
une puissante créature de Kabbale. Tandis qu’il l’invo-
quait, le Nephilim trompa le Prince et lui arracha son
souffle magique pour le tisser sous forme de voile. Ainsi
naquirent l’étendard tilifiridien, capable de réaliser des mi-
racles, et la réputation d’Enkahel parmi les Kabbalistes.
Hélas, celui-ci fut remis en stase par des soldats romains,
adorateurs de Mithra. L’artefact disparut avec lui mais sa
légende perdura. Des adoptés attestent que la légende de
l’étendard resurgit durant les croisades et, avec elle, le nom
d’Enkahel.
* Piste 2 :
Occultisme – Histoire invisible / Degré 4
La piste de l’étendard tilifiridien est évoquée dans
l’histoire invisible au XIIe siècle, durant les croisades.
Lorsque Baudouin IV, le roi lépreux de Jérusalem, apprit
l’existence de l’artefact, il entrevit le remède qui saurait
mettre un terme au mal qui le rongeait. Baudouin IV fit
appel au Temple pour le récupérer. Les Chevaliers parcou-
rurent la Terre sainte en tous sens. L’artefact fut retrouvé
mais mit trop de temps à parvenir à Jérusalem, si bien que le
roi succomba à la maladie. Les Templiers ajoutèrent l’éten-
dard à leur trésor et le mirent en lieu sûr à Acre.
* Piste 3 :
Arcane Majeur XV ou XIV / Degré 6
Durant les croisades, des adoptés du Diable investirent
les hospices et les léproseries où œuvraient les Nephilim
de la Tempérance. Les premiers cherchaient à soulager les
maux d’un Ka devenu trop instable, tandis que les seconds
pouvaient mettre en pratique leurs théories. Fatalement, ils
entendirent la rumeur : avant de mourir, le roi Baudouin
avait ardemment espéré l’arrivée d’une relique capable de le
délier de ses affres. Le nom d’Enkahel était murmuré par
les adoptés de la Tempérance. Les Nephilim khaïbas en
vinrent à leur tour à croire à la fin de leurs tourments.
 Les Templiers
* Piste 4 :
Arcane Majeur XV (le Diable) / Degré 7
Seul un fin connaisseur des sabbats du Diable ou un
ancien adopté peut espérer accéder à cette information.
Les adoptés du Diable enquêtèrent sur la cache de l’éten-
dard. Ils profitèrent de la chute d’Acre pour rejoindre l’Occi-
dent et étudier les manœuvres des Templiers, pris dans la
tourmente. Les adoptés se préparèrent patiemment et, lors
de la grande arrestation, ils se mirent en chasse des convois
transportant le trésor du Temple.
Les acteurs
En fonction des événements de l’acte I et du tournant
pris par l’histoire, les positions des factions évoluent. Nous
vous invitons à consulter le tableau des relations (cf. annexes
acte II) pour savoir comment faire réagir les différentes fac-
tions si elles sont amenées à se croiser.
Le cercle des adoptés
La Justice
Si cet Arcane Majeur a été choisi comme point d’entrée
de vos Nephilim et que Kanaan s’est dévoilée lors de l’affaire
du traité, les adoptés demanderont aux PJ de participer à la
capture de cette disciple du Lion Vert. L’Arcane entend faire
la lumière sur le vol du trésor des Templiers et régler un vieux
contentieux avec la Maison-Dieu. Vos Nephilim devront
jouer le rôle d’appâts et tenter de gagner la confiance de la
Naïade pour refermer sur elle le piège tendu par les adoptés.
Les informations en sa possession seront obtenues sous la
question et données aux joueurs pour les récompenser de leur
dévouement. Concernant la quête du trésor, l’Arcane deman-
dera à être tenu au courant des avancées des Nephilim.
Si, au contraire, la Justice n’a pas été choisie comme point
d’entrée, elle devrait normalement se retirer du conflit oc-
culte tout en prenant bonne note qu’un groupe de Nephilim
est activement lancé dans la quête du trésor des Templiers.
Toutefois deux situations pourraient impliquer à nouveau
ses adoptés. La première, et la plus naturelle, serait que vos
Nephilim n’ont pas respecté les commandements de l’Ar-
cane et de la Balance cosmique lors de l’acte I. Auquel cas,
un émissaire sera délégué pour leur rendre visite ou s’allier
avec un de leurs possibles adversaires (cf. tableau des rela-
tions en annexe). La seconde option s’active bien sûr avec
Kanaan. Effectivement, si la Naïade révèle sa présence ou
138
conclut une alliance avec vos Nephilim, la Justice pourchas-
sera la disciple du Lion Vert (accusée d’avoir détourné le tré-
sor des Templiers) et fera pression sur les Nephilim pour la
leur livrer. En cas de refus, ils seront accusés de complicité.
Le Diable (Mormo)
Mormo veut absolument récupérer l’étendard. Il fit fausse
route lors du partage du trésor et suivit le mauvais convoi. Si
cela lui épargna le sort funeste des autres adoptés, il entend
bien cette fois-ci récupérer l’artefact. Et il a une longueur
d’avance sur les chasseurs de trésor : il connaît l’existence du
prieuré. Aussi, il se rend à Consolence, où il se fait passer pour
un SDF en transit, et épiera tous ceux qui s’approchent de
l’édifice. Son objectif est d’éliminer peu à peu les concurrents.
Pour cela, il tentera d’opposer les factions entre elles. Son pre-
mier objectif est de neutraliser les Arcanes VIII et XVI.
Par ailleurs, s’il apprend qu’un sbire du Lion Vert (haï
et détesté pour avoir volé le trésor des Templiers) est sur la
piste de l’étendard, il tentera de le faire parler ou de le tortu-
rer. Pire, il pourrait appâter Hermonimos en mettant sur la
route de Kanaan et lancer les Templiers sur eux pour faire
d’une pierre deux coups.
La Maison-Dieu
Une fois l’affaire du traité dénouée, la Papesse, sans livre
à la clé, se tournera vers son allié de longue date : la Maison-
Dieu, le seizième Arcane Majeur. Ses adoptés prendront
donc la suite de la Papesse pour retrouver le trésor perdu
des Templiers et laver un échec qui hante encore leur famille
occulte. Un Éolim au métamorphe d’Ange, Hermonimos,
suivra vos Nephilim et devrait les retrouver à Consolence.
Hermonimos fit partie de la phalange qui traqua le convoi
templier des Hospitaliers et se fit damer le pion par les adeptes
du Lion Vert. Il espère que les informations cachées dans le
village lui permettront de remonter une piste éteinte. À pre-
mière vue, l’Éolim sera prêt à s’allier aux Nephilim et à leur
prêter main-forte contre les Templiers. Vif et intelligent, il
pourrait être un allié de poids mais qui pardonne peu.
Cependant, Hermonimos pourrait également se révéler
dangereux pour les PJ. Ainsi, s’il est amené à rencontrer Kanaan
ou découvre un lien quelconque avec les Nephilim, il la recon-
naîtra comme l’une des instigatrices de l’embuscade qui réduisit
à néant les plans de sa phalange lors de la chute du Temple. Il se
transformera alors en ennemi acharné et fera tout pour la faire
parler ou la remettre en stase. Si la Justice est active dans la cam-
pagne, l’Éolim cherchera à nouer une alliance avec elle.

Campagne : le testament des Templiers
Hermonimos
Ka-Air 6, Ka-Feu 5,
Ka-Eau 5, Ka-Lune 4, Ka-Terre 3
Vécus significatifs :
Aède – La chute de Troie : 4
Spartiate – Alexandre : 5
Taillandier – La chute du Temple : 4
Espion – Les Années noires : 6
Métamorphe : Ange 6
Sciences occultes
Magie : Basse Magie 8
Kabbale : Malkut 8
Simulacre : Georges Lazembat, 32 ans,
Ka-Soleil 3, électricien 4
Ressources :
Tous les sortilèges de Basse Magie
d’Air
Invocations
Adopté de la Maison-Dieu 4
Stase : Caducée en bronze
La Tempérance
Pris dans le feu croisé de nombreux acteurs occultes, les
Nephilim pourraient avoir l’idée d’ajouter un participant
aux festivités. Si cela complexifie le jeu, ils gagneront sans
doute un allié plus mesuré que les précédents.
Une fois contactée, la Tempérance entrera en branle-bas
de combat : l’étendard fut un de ses plus puissants artefacts
et Enkahel une figure auréolée de respect. Après des siècles
de silence, si la piste du trésor mène à l’un ou l’autre, l’Arcane
pourrait faire une grande avancée sur l’échiquier occulte. Si
les Nephilim ont une philosophie proche de l’Arcane, ils
pourront compter sur son soutien sans faille. Ils seront alors
épaulés par un phénix nommé Zor Adath.
S’ils sont en désaccord, la Tempérance s’appuiera sur sa
fidèle alliée : l’Arcane de la Justice.
L’adepte du Lion Vert
Depuis le début de la campagne, Kanaan observe les
acteurs dans l’ombre de Parangon. Maintenant que l’affaire
du traité est réglée, elle décide d’entrer pleinement dans la
ronde. La Naïade ambitionne de rééditer l’exploit de voler
les Templiers et les Arcanes Majeurs. Adepte du premier
139
Zor Adath
Ka-Feu 5, Ka-Terre 4,
Ka-Air 4, Ka-Lune 3, Ka-Eau 2
Vécus significatifs :
Conteur - Les premiers peuples : 3
Sénateur – La Rome de Néron : 4
Médecin – Les croisades : 5
Savant – La Révolution : 5
Métamorphe :  Djinn 5
Sciences occultes
Magie (les Principes Égarants) : Basse
Magie 9, Haute Magie 8
Kabbale : Malkut 6
Simulacre : Étienne Marteult, 26 ans,
Ka-Soleil 4, brancardier de Médecins
Sans Limite 5
Ressources : Tous lesSortilèges de
Basse Magie de Feu, Sortilèges des cinq
premiers degrés des Principes Égarants,
plus les Puissantes Cuirasses de Feu
Adopté de la Tempérance 4
Stase : Peigne en bois de renne ciselé
arrivé, premier servi, elle souhaiterait conserver l’étendard
mais sera prête à faire bonne figure si cela s’avère nécessaire.
Ses relations avec les Nephilim seront bien sûr condi-
tionnées par les points d’entrée de la campagne et les al-
liances nouées jusqu’à présent.
* Ainsi, si les Nephilim ont été lancés sur l’affaire du trai-
té par Parangon, ce dernier les invitera à la librairie où il fera
les présentations avant de laisser les immortels discuter entre
eux. Kanaan leur révélera qu’elle a participé à l’embuscade
tendue par le Lion Vert et qu’elle s’est occupée de détourner
la phalange de la Maison-Dieu du convoi des Hospitaliers.
Elle tentera de convaincre les Nephilim de l’aider et sera très
réceptive à leurs révélations sur l’étendard tilifiridien. L’arte-
fact pourrait-il guérir la surdité de son mentor ?
* Si les Nephilim ont adopté une position de neutra-
lité vis-à-vis des Arcanes ou jouent les francs-tireurs, elle
se découvrira à eux et tentera de nouer une alliance contre
la Justice et la Maison-Dieu en faisant miroiter les béné-
fices qu’ils retireront à s’emparer du trésor des Templiers
les premiers.
* S’ils sont alliés avec la Tempérance, elle promet de
les aider à récupérer l’étendard et de procéder à un partage
équitable en échange de leur aide.
 Les Templiers
* Si les Nephilim aident la Justice ou font alliance avec
Hermonimos, Kanaan tentera de les éloigner du prieuré en
les menant sur de fausses pistes (en les détournant vers les
châteaux portugais ou sur les légendes du village), ou bien en
jouant, elle aussi, la carte dangereuse des Templiers…
Manteaux blancs
de la Milice du Christ
Adeptes de l’escrime, souvent dans des
professions de sécurité, survivalistes et
membres de factions royalistes.
Ka-Soleil 7
Vécu survivaliste royaliste 6
Vécu Templier 7
Ressources
Armes & matériel : épée en orichalque
(dommages 2, orichalque 2), fusil à pompe
(dommages 3, portée courte uniquement),
nunchaku (dommage 2), art martial
(dommaegs 2)
Protection : lors d’opérations, ils portent
une veste en kevlar et blindée (portec-
tion 3) par une plaque d’acier veinée
d’orichalque afin d’éviter de devenir un
simulacre (orichalque 4)
Ils possèdent un petit homoncule, ancien
Djinn au Pentacle terriblement abîmé.
Arizu, Nephilim du Feu (Djinn),
homoncule
Feu 4, Air 3, Terre 2, Eau 1, Lune 1
(Pentacle abîmé)
Vécus passés : 4 au choix du MJ avec
un cinquième à Istanbul en tant
que voleur des toits (5)
Magie
Basse Magie 5
5 sorts de Feu du deuxième cercle.
Alliés & influences : leur commande-
rie et plus globalement le Temple véritable
dont ils sont les dignes représentants.
Tactiques de combat : combattants
éprouvés, ils mettent au point des tac-
tiques très habiles. Ils aiment pratiquer
des duels et conservent une forme d’hon-
neur dans l’engagement. En revanche,
ils cherchent à tuer le plus rapidement
possible les Nephilim.
140
Où le bâton
change de main
Suite aux événements parisiens et à la probable défaite de
la Loge de l’Échiquier, Jean-Marc Saint-Victor de Brisantes
fait appel à l’Ordre de Manteaux blancs dont il est Chevalier
banneret : les Templiers de la Milice du Christ.
Les Templiers de la Milice du Christ sont de vieux adver-
saires du Lion Vert et engagent leur honneur à retrouver le
trésor perdu. Cette réapparition est pour eux un signe adressé
aux vrais gardiens de l’Arcane Mineur. Une fois en possession
des artefacts perdus, ils pourront faire taire les dissidents de
l’Ordre et les convaincre d’appliquer le Grand Plan à la lettre.
La première chose que feront les Chevaliers sera de rendre
une dernière visite à Hubert Méziges de Bazincourt et le faire
parler à propos des révélations du manuscrit. Ils seront ainsi
lancés sur la piste du prieuré. Puis, les Templiers de la Milice
du Christ vont activer l’ensemble de leurs Fermes et les obé-
diences de Manteaux noirs sous leurs ordres pour traquer
les Nephilim. Pour l’occasion, ils feront sortir une épée d’ori-
chalque de leur armurerie ainsi qu’un homoncule (Ka-Feu 4).
Les lieux
Consolence
Description du village
Consolence est établie aux abords du Goire, un affluent de
la Vienne. La commune compte un peu plus de deux mille cinq
cents habitants et fut autrefois une place importante comme en
atteste la place de l’ancien marché, les ruines du château ou l’an-
cien prieuré de Saint-Georges. La petite ville offre un bel aspect
champêtre avec son clocher, son vieux pont de pierre, son moulin
à aube, ses berges bordées de saules pleureurs et de nénuphars.
Les façades des maisons oscillent entre la pierre blanche et les
colombages, achevant cette impression de carte postale.
Les alentours sont constitués de collines et de bocages, par-
semés de quelques bois. Consolence se trouve à une vingtaine de
kilomètres de l’astroblème de Chassenol et de ses carrières, ainsi
qu’à égale distance de Poitiers, Angoulême et Limoges.
La place
Elle accueille un marché tous les mardis et samedis,
ainsi que deux brasseries, la mairie, la poste et une pharma-
cie. L’église est située juste derrière. La place est agrémen-
tée d’une ancienne fontaine ayant appartenu autrefois à

Campagne : le testament des Templiers
l’hôpital de la confrérie du Saint-Esprit. Lorsque l’hôpital
fut rasé, la fontaine fut transférée sur la place. Elle figure un
triton en bas-relief crachant de l’eau.
La fontaine a été réalisée à partir des pierres de la car-
rière de Chassenol et contient un peu de Ka-Eau. Lors de
conjonction favorable ou en cas de forte averse, elle peut ré-
veiller un Effet-Dragon si on active les pierres (une opportu-
nité dont Mormo saura se saisir). Les Effets-Dragons vont
alors se cacher au moulin ou dans l’ancien lavoir.
Effet-Dragon : les Noyeuses
Ka-Eau, Menace 3
Des créatures à l’apparence féminine, diaphanes et trem-
pées, aux cheveux emmêlés qui attrapent leurs victimes de-
puis les berges ou le pont pour les entraîner à l’eau et les noyer.
Le pont
Le pont sert de balade aux habitants et aux touristes.
Il relie la ville basse de Consolence à sa partie haute où se
trouvent le château et le prieuré.
Le château
Il est situé de l’autre côté du pont, en haut d’une col-
line, et se dresse face à la ville actuelle. Deux tours déla-
brées, un rempart effondré, voici tout ce qu’il reste du
château des barons d’Enraymont depuis qu’il fut incen-
dié par les révolutionnaires. Il n’y a pas grand-chose d’oc-
culte à en extraire. Peut-être quelques marques étranges
sur une ou deux pierres. Toutefois, les tours offrent une
vue imprenable sur la commune et le prieuré de Saint-
Georges situé à trois cents mètres des remparts…
Champs magiques
Bien évidemment, les champs d’Eau et de Terre
sont dominants autour des berges et dans la ville. Des
champs d’A ir circulent auprès du château et du prieuré.
Les habitants
N’hésitez pas à peupler la ville de profanes qui
connaissent tout un tas d’histoires plus ou moins vraies
sur l’hôpital, le prieuré, le château ou encore les créatures
maudites qui noient les visiteurs imprudents. Faites-leur,
par exemple, rencontrer une élue chargée d’organiser les
Journées du patrimoine et qui visite certains sites pour
les mettre en valeur, ou bien le prêtre de l’église qui re-
monte au prieuré pour l’entretenir…
141
L’astroblème
et ses carrières
En se renseignant sur les pierres taillées du prieuré ou de
la fontaine auprès des habitants, de l’office de tourisme ou
via le Net, les Nephilim pourront apprendre que les pierres
ont été tirées des carrières de Chassenol situées à une ving-
taine de kilomètres de Consolence.
Le site est en réalité un astroblème, soit un point d’impact
d’une météorite tombée sur Terre il y a plus de cinq millions
d’années. Le cratère, d’une taille de vingt et un kilomètres, a
modelé la région et cristallisé les champs magiques dans les
roches. Si l’érosion a depuis longtemps atténué ce paysage,
la puissance magique dégagée par l’impact peut encore être
ressentie. Les roches de la carrière ont ainsi hérité du nom
de brèches ; d’une couleur parfois verdâtre ou calcaire, elles
ont une apparence de roche volcanique et friable. Elles sont
composées de quartz, de feldspath, de granit, de grès, de nic-
kel ou encore de fer météorique. Selon les proportions de ces
minerais, les ka-éléments concentrés varient.
La carrière est encore exploitée aujourd’hui. Un site est
occupé par des baraquements de chantiers, des tractopelles
circulent de temps à autre parmi le relief rocheux. Une autre
partie du site est dédiée au tourisme, afin d’expliquer les par-
ticularités géologiques de la région.
Kamilus, l’adopté de l’Étoile
Sur place, les Nephilim pourront faire la rencontre de
Kamilus, un adopté de l’Étoile qui étudie le site et ses pro-
priétés magiques. Avec un curieux attirail technologique, il
sonde la carrière à la recherche de roches magiques. Il expli-
quera aux Nephilim que le site a été configuré par l’impact
d’une météorite large d’1,5 km. Sur un rayon de 20 km et
sur 5 km de profondeur, les champs magiques ont muté
sous l’action de l’aérolithe. L’explosion, vingt fois plus puis-
sante que celle de Hiroshima, a transformé les roches en
materiae primae.
Kamilus y voit une nouvelle preuve du lien qui existe
entre les Nephilim, les sciences occultes et les Invisibles Stel-
laires. Non sans fierté, il expliquera aux personnages qu’il
fait partie du vaste projet Altaïr. Il s’agit de cartographier
l’ensemble des points d’impact de météorites de la planète
et de situer les filons les plus prometteurs. Le Serpent espère
pouvoir en extraire un carburant capable faire voguer la nef
de l’Exode Sidéral.
 Les Templiers
Kamilus
Ka-Lune 5, Ka-Eau 4, Ka-Terre 4,
Ka-Air 3, Ka-Feu 2
Vécus significatifs :  au patrimoine.
Devin - Empire de Babylone : 4
Inquisiteur - Bûcher Cathare : 4
Jardinier - Cour du Roi-soleil : 6
Métamorphe : Serpent 4
Sciences occultes
Alchimie (Voie Humide) : Œuvre au noir 8,
Œuvre au blanc 4
Ressources :  entre le portique, l’église, le cloître et jusque dans la salle
la majorité des formules jusqu’aux coagula-
tions de la cornue et de l’alambic.
Simulacre : Maxime Ferrat, 37 ans,
Ka-Soleil 3, chercheur au CNRS 7
Stase : Crucifix gothique
Les matières premières
S’ils le souhaitent, les Nephilim pourront aider Kami-
lus à repérer un filon de Ka à l’aide d’une étrange machine
technomagique conçue par son Arcane. En se concentrant
sur un Ka particulier, la machine s’agite et sonde le sol pour
tenter de localiser un gisement (le test est réalisé en fonction
du Ka utilisé par le manipulateur de la machine). La com-
pagnie d’extraction minière de la carrière travaille actuelle-
ment un filon d’Air. Un filon d’Eau peut être localisé aux
abords d’un lac.
Les filons découverts renferment une dizaine de roches
de 5 degrés de MP chacune. Les extraire est une autre af-
faire et nécessitera l’usage de machines de chantier.
Le prieuré
(cf. Plan annexes acte II)
Le prieuré de Saint-Georges fut édifié au début du XIIIe
siècle et était lié à l’hôpital, tenu par les frères du Saint-Es-
prit, dont la construction avait démarré au siècle précédent.
Il ne reste plus rien de l’hôpital mais le prieuré tient, lui,
encore debout en dépit du fait que sa toiture a été réparée à
de nombreuses reprises et qu’il a perdu son clocher. Néan-
moins, l’essentiel de son mystère subsiste, défiant les occul-
tistes de le percer à jour.
Le prieuré est composé d’un portique menant à l’inté-
rieur de l’église, elle-même bordée d’un cloître menant à des
celliers et à une salle capitulaire.
142
* L’église accueille une rosace sur sa façade est, repré-
sentant un pélican se perçant le cœur entouré de la Vierge
et de trois autres saints. La rosace est d’époque et inscrite
* Devant l’autel, à l’ouest, le pavement fait place à un
large cercle alternant des rayons clairs et obscurs. Certains
spécialistes y voient une sorte de labyrinthe.
* Ailleurs, des pierres portent encore la marque des
maîtres d’œuvre qui les ont taillées et posées.
* Des bas-reliefs mettant en scène des passages de la
Bible (Ancien et Nouveau Testament) sont disséminés
capitulaire.
* Le cloître est scandé par ce qui reste de colonnes et il
lui arrive d’être battu par les vents. En son centre se trouve
un puits condamné au début du siècle dernier. Sur le mur
sud mitoyen à la salle capitulaire, on trouve un carré ma-
gique rongé par l’érosion.
* Les celliers sont remarquablement vides mais pré-
sentent encore les espaces réservés au garde-manger ou au
four.
* La salle capitulaire est relativement spacieuse et
accueille quelques chaires, ainsi qu’un bas-relief transféré
depuis l’église lors d’une ancienne rénovation.
Le prieuré n’est que très rarement utilisé. Des offices s’y
tiennent une fois par mois.
Ce qui est occulte
Le prieuré fut construit d’après les instructions des Tem-
pliers par des compagnons initiés à l’architecture magique.
La communauté des frères du Saint-Esprit et les ouvriers
furent grassement payés pour conserver le silence. L’ordre
monastique qui garda les lieux jusqu’au XVIe siècle veilla si
bien à ne pas outrepasser les règles que peu à peu les moines
perdirent le sens de ce qu’ils étaient censés garder.
Sous le prieuré dort une crypte gardée par des créatures
de Kabbale au terme d’un pacte qui fut lourd en sacrifice.
Dans cette crypte, le testament du Temple attend les quê-
teurs de l’occulte. Pour accéder à la crypte, les Nephilim
devront activer l’escalier de pierre en colimaçon enserré
dans le labyrinthe. Mais pour comprendre comment faire,
ils devront résoudre une énigme millénaire conservée dans
les pierres, observer les bas-reliefs, comprendre le carré de
Polybe et le traduire à l’aide d’un code de César. Bref, la solu-
tion mettra un peu de temps à venir et devrait permettre aux
différents acteurs de se rencontrer…

Campagne : le testament des Templiers
Les énigmes
La rosace
Le vitrail représente un pélican se perçant le cœur pour
nourrir ses petits entouré par la Vierge (à gauche), saint Jean
(en bas), saint André (en haut) et saint Stanislas (à droite).
Le manuscrit de Guilhem d’Antioche décrit le vitrail
comme une boussole indiquant les points cardinaux mais il
s’agit en réalité des directions prises par les Nautes lorsqu’ils
séparèrent leur trésor en quatre convois distincts.
Les Nephilim devront d’abord identifier les saints.
Si Jean et la Vierge ne devraient leur poser aucun pro-
blème, les deux autres seront plus difficiles à trouver mais
devraient leur confirmer le caractère insolite d’une telle
représentation.
* Piste 1 : Théologie / Degré 3
La représentation de la rosace est inhabituelle et la hié-
rarchie des saints ne semble pas respectée. Un message
important est caché dans la rosace.
* Piste 2 : Théologie / Degré 4
Le saint trônant au-dessus des autres porte un parche-
min marqué d’une croix oblique. Il s’agit de la croix de Saint-
André et ainsi le personnage est reconnu.
* Piste 3 : Théologie / Degré 5
L’un des saints porte un glaive, c’est un attribut de
saint Stanislas canonisé en 1253 et qui devint patron de
la Pologne. Il est orienté à l’est, ce qui peut confirmer son
identité.
* Piste 4 : Occultisme / Degré 3
Le pélican qui se perce le cœur est le symbole du sacri-
fice. Il est attribué au Christ mais il symbolise également la
renaissance alchimique.
* Piste 5 : Templiers / Degré 6
Cette piste n’est empruntable qu’une fois que tous
les saints de la rosace ont été reconnus.
Chaque saint est le patron d’une obédience templière.
En voici les correspondances : la Vierge et les Templiers de
la Milice du Christ, saint André et l’Ordre Souverain et
Militaire de Jérusalem (OSMTJ), saint Stanislas pour les
Chevaliers Teutoniques et enfin saint Jean pour les Hospi-
taliers (futur Ordre de Malte).
143
* Piste 6 : Symbolique / Degré 8
Cette piste deviendra limpide (-3 degrés) une fois le
testament découvert.
Le manuscrit de Guilhem d’Antioche décrit la rosace
comme une boussole indiquant les points cardinaux mais il
s’agit en réalité des directions prises par les Nautes lorsqu’ils
séparèrent leur trésor en quatre convois distincts. Les Tem-
pliers de la Milice du Christ partirent à l’est vers le Portugal,
les Hospitaliers au sud en Méditerranée, les Teutoniques à
l’ouest dans le royaume de Pologne et l’OSMTJ gagna le
nord et les terres d’Écosse.
Les pierres gravées (cf.
Annexes acte II)
Les ouvriers tirèrent les pierres des carrières de brèches
situées sur l’astroblème de Chassenol. Ces roches sont char-
gées de propriétés magiques (cf. Astroblème de Chassenol).
On observe encore les marques des maçons sur les pierres de
taille de l’église (test d’observation -1). Quatre d’entre elles
contiennent encore des résidus de Ka, elles correspondent
aux signatures des maîtres d’œuvre. Aucune trace de pierre
de Lune n’est décelable.
* Piste 1 : Vécu de bâtisseur
ou équivalent / Degré 3
Un test réussi permet de comprendre qu’il sera impos-
sible de retirer ces pierres sans faire s’écrouler l’édifice…
* Piste 2 : Occultisme / Degré 5
Ces pierres servent à canaliser les champs magiques et
peuvent être réveillées.
Les Nephilim peuvent choisir de sacrifier un point de
Ka (temporaire, durée 1 journée) pour alimenter les pierres
ou trouver un autre moyen, qui sera de nature symbolique
ou analogique.
Les bas-reliefs bibliques
Au nombre de quatre. L’un figure le brasier ardent et Moïse
sur le mont Sinaï. Un autre brosse une scène de l’Exode (16:14) :
des cristaux apparaissent à la surface du désert, il s’agit de glace.
Un troisième voit Adam et Ève se couvrir de feuilles de vigne,
enfin le dernier dépeint des chérubins soufflant des nuées.
Ces quatre figurations font office de pense-bête pour
réveiller symboliquement le Ka contenu dans les pierres tail-
lées par les maîtres d’œuvre. Il suffit d’approcher la flamme
 Les Templiers
d’une torche de la pierre de feu pour révéler sa magie. Celle
d’Eau devra être frottée avec de la glace, tandis que celle liée
à la Terre requiert de la vigne. Enfin, il faudra souffler sur
celle de l’Air. Les marques se mettront alors à luire dans une
couleur associée à leur élément (en vision-Ka c’est toute la
pierre qui luit). Hélas, ce ne sera pas suffisant pour trouver
la crypte. Pour cela il faudra déchiffrer le carré de Polybe…
Les trois césars
D’autres bas-reliefs sont dispersés entre les portiques,
l’église et la salle capitulaire. Ils sont liés à des passages de la
Bible (cf. Annexes acte II) qui font allusion à des empereurs
romains. Toute la difficulté est de le comprendre.
* Piste 1 : Théologie / Degré 4
Le bas-relief évoque une scène de famine avec un pro-
phète qui s’écrie au loin. C’est un passage des Actes (18:2). Il
évoque Agabus et surtout l’empereur Claude.
* Piste 2 : Théologie / Degré 4
Le bas-relief dresse une scène de recensement. C’est un
passage de l’évangile de Luc (2:1) où il est fait allusion à
l’empereur Auguste.
* Piste 3 : Théologie / Degré 5
Un dignitaire romain se tient face à trois autres hommes.
Il s’agit de Ponce Pilate recevant les tétrarques : Hérode, Phi-
lippe et Lysanias (Luc 3:1). Et surtout, le passage biblique
nomme un troisième empereur : Tibère.
Ces trois césars serviront à décoder le message final du
carré de Polybe.
Le carré de Polybe
Sur le mur sud du cloître, est gravé un carré magique
couvert de chiffres (cf. Annexes acte II). Le carré a souffert
de l’érosion et il faudra le restaurer un peu pour pouvoir le
lire correctement. D’autant plus qu’il constitue la pièce cen-
trale pour percer l’énigme laissée par les Templiers. La piste
suivie est donc celle du carré magique.
* Piste 1 : Occultisme / Degré 1
Normalement, un carré magique contient un palin-
drome ou des nombres qui feront toujours la même somme.
En faisant leurs maths, les Nephilim devraient s’apercevoir
qu’il n’en est rien.
144
* Piste 2 : Cryptographie / Degré 4
Et pour cause, ce carré contient un message codé par le
procédé mis au point par Polybe, politicien et historien grec
du IIe siècle av. J.-C.
En voici le principe : dans une grille aux colonnes et aux
lignes numérotées, sont placées les lettres de l’alphabet.
Chaque lettre obtient ainsi une correspondance numérique.
Ainsi, lorsque l’on veut écrire un message codé, il suffit de
remplacer la lettre par le chiffre correspondant.
Par exemple : F est sur la deuxième ligne et la première
colonne, son chiffre est donc 21.
Une fois décodé, le carré de Polybe expose les lettres
suivantes.
Visiblement, un problème persiste. C’est là que vos Nephi-
lim devront être perspicaces ou faire jouer leurs Vécus. Effecti-
vement, le message du carré a été chiffré par un second code,
celui de César, lequel génère un décalage d’une lettre à l’autre
(cf. Annexes acte II). C’est ainsi que les trois césars nommés
dans la Bible entrent en scène, car ils donnent la clé du déca-
lage ! Ainsi A décalé de 3 lettres devient D, B devient E, etc.
Laissez les joueurs réfléchir au problème quelque temps
et profitez-en pour glisser quelques rencontres. Si vraiment
ils ne trouvent pas, faites un test d’enquête.
* Piste 1 : Cryptographie / Degré 3
Avant l’invention de Polybe, la manière de coder la
plus pertinente fut trouvée par César. Elle consistait à
décaler d’un certain nombre les lettres de l’alphabet.
L’amplitude allant de 1 à 25…
S’ils persistent dans la mauvaise voie, faites intervenir un
allié ou un ennemi qui aura été plus rapide qu’eux.
Le message obtenu est donc : « Aux mâtines, la pierre de
lune montre la voie. »
Les mâtines font partie des heures canoniales qui ryth-
maient le monde médiéval. Elles correspondent à minuit.
La crypte des Nautes
Pour trouver la pierre de lune, les joueurs devront donc
activer les quatre pierres des maîtres d’œuvre à minuit. À ce
moment-là, la lune passe derrière la rosace et une lumière
blafarde est concentrée par le vitrail pour venir frapper

Campagne : le testament des Templiers
la pierre centrale du labyrinthe. Aussitôt, un mécanisme
s’enclenche : les rayons du labyrinthe s’enfoncent dans le sol
pour former un escalier en colimaçon.
L’escalier conduit sur un couloir creusé dans la roche. Au
fur et à mesure qu’ils s’enfoncent, les Nephilim distinguent
sur les murs des symboles templiers : deux cavaliers sur un
même cheval, l’abraxas, une tête tricéphale figurant Hermès
Trismégiste dont la maxime est « Le silence est d’or ». Les
Nephilim débouchent finalement sur une cave scandée par
des piliers consolidant des voûtes. La salle offre une déco-
ration austère et est suffisamment vaste pour contenir une
trentaine de personnes. Au centre, trône un baptistère. Der-
rière lui, une imposante croix pattée est gravée sur le mur et
un texte en latin est inscrit juste en dessous.
La crypte des Nautes est protégée par des invocations de
Kabbale maintenues par un sacrifice de Ka pour perdurer
à travers les siècles. Celui qui luit dans les ténèbres pro-
tège le testament et se révèle sitôt qu’un groupe entre dans la
crypte. Dans l’obscurité, sa lumière est telle que toutes les
personnes seront aveuglées à moins de réussir à se couvrir
les yeux à (malus de -3).
De plus, toute personne qui souhaiterait entrer par un
moyen magique sans passer par l’escalier (via un déplacement
cthonien) devra affronter un de Ceux qui frappent les scor-
pions qui viendra à sa rencontre pour stopper sa progression
vers la crypte. La créature de Kabbale prendra le Nephilim par
surprise et il faudra appliquer les modificateurs en conséquence.
Le testament
du Temple
Voici la traduction du texte de la crypte une fois traduit
du latin :
Par acte de foi, ici est consigné le Testament de
l’Ordre des Chevaliers du Temple, pour faire renaître
le Bâton et foudroyer la Bête de l’Apocalypse. Nous,
plus hautes instances de l’Ordre, sur le chef du Prieuré
de Sion, répartissons les reliques comme telles.
À Larménius de Jérusalem et ses Cheva-
liers, l’Ordre confie la Charte du Temple, la Lance de
Longinus, trois des bâtons de pouvoir, les terres rares
et un chariot de stase. L’Ordre Souverain et Militaire
de Jérusalem continuera d’exister et devra enfanter,
étant l’aîné de la fratrie.
145
À Léon de Beauce et sa confrérie, l’Ordre confie
l’étendard tilifiridien, la Rose du vent, deux bâtons
de pouvoir et quinze homoncules. Ils se rendront au
château de Menina pour que naisse avec eux la Milice
du Christ.
À Gondebeaud et sa troupe, l’Ordre confie la cou-
ronne des rois de Jérusalem, deux bâtons de pouvoir
et les chaudrons d’orichalque. Nous donnons notre
confiance aux Chevaliers Teutoniques pour exercer
leur pouvoir dans le royaume de Pologne.
À Séverin de Rhodes et sa compagnie, l’Ordre
confie les Quatre Évangiles Dorés, un bâton de pou-
voir, un chariot de stases, dix homoncules et les arte-
facts volés aux immortels. Qu’ils transmettent iceux
aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Ici les Manteaux rouges se séparent en quatre
ordres, derniers légataires du Temple, ils ne cesseront
pas d’exister tant qu’ils n’auront su ressusciter l’Ordre
à travers le monde, le venger des rois de France et du
pape, et établir le Grand Plan.
Non nobis domine, non nobis, sed tuo nomini da
gloriam.
Les Nephilim viennent de mettre la main sur des infor-
mations d’importance au sujet du trésor du Temple. Ils en
connaissent le contenu et les obédiences qui le protégèrent.
Si les Hospitaliers échouèrent, la question demeure quant à
la compagnie de la Milice du Christ. Une partie du Trésor se-
rait-elle encore accessible aux chercheurs de l’occulte ? L’éten-
dard tilifiridien est-il caché quelque part au Portugal ? Quelle
est cette mystérieuse Rose du vent ? Ces questions trouvent
leur réponse dans l’acte III : Le Château Initiatique.
 Les Templiers
ANNEXES
Le manuscrit de Guilhem d’Antioche
Hubert Méziges de Bazincourt a mis la main
sur un curieux manuscrit qui relate la fuite d’un
groupe de Chevaliers du Temple en l’année 1307 à
travers la France.
L’escriture de ce journal commence en des jours
troublés et mes lecteurs veilleront à pardonner le
chaos qui l’auroit affecté, car sa tenue sera tributaire
des aléas de notre voyage. Vous, nobles chevaliers qui
me lirez, sachez que je fus Guilhem d’Antioche, Che-
valier-Frère du Temple. Natif de cette terre de sable et
d’oliviers, où notre Seigneur le Christ professa, je suis
fils de croisé et ma mère fut une maronite. J’entrai
comme novice à l’âge de treize ans et, à ma majorité,
devins Écuyer au sein de la Milice du Christ. Je fus
éveillé aux mystères de ce monde dans le Saint-Sé-
pulcre, combattis les immortels à Antioche, découvris
les rites de nos frères les Achichins et participai à la
défense d’Acre contre Salahd’in. Mais en voilà bien
assez à savoir sur ma personne… Que puis-je bien
signifier, en regard de la tâche qui m’a été confiée ?
Aussi, je me dois de m’effacer dans l’ombre du secret,
que moi et mes frères transportons par monts et par
mers pour l’éloigner de la cupidité du roy de France et
du pape d’Avignon. Et si ces quelques lignes sont lues
par vous, Messires, cela signifiera que ma mission
aura été un succès et que je trônerai alors à la droite
du Christ. Mais, le ciel m’en est témoin, nobles sires,
en vérité ce journal relate la plus terrible des fuites…
(…)
Je reprends mon récit tandis que nous allons sur
les routes déguisés en charretiers conduisant bottes
de foin et tonneaux de vin au port de La Rochelle.
Or doncques, il advint que Maistre Jacques eut
connaissance de quelques complots ourdis à l’en-
contre de sa personne et de l’Ordre. Les relations
entre l’Ordre et le roy avoient depuis quelques sai-
sons tourné au vin aigre. Et il se murmurait que
Philippe ayt fait surveiller de près certains frères des
commanderies de Paris, et que le Grand Plan n’es-
toit pas sans signification pour luy. Rapidement, le
malheur s’abattit sur nos testes comme grêle et tem-
peste de saltarelles. Un pape fut assassiné, quand
146
l’autre qui lui succéda succomba de maladie subite
pour qu’enfin le troisième refusât d’aller à Rome et
lui préférât Bordeaux. Sans le soutien des sodomites
de Rome, l’Ordre était à la merci du pouvoir tempo-
rel et des inquisitions de Guillaume de Nogaret, ou
Sophelmétaure puisque tel est son vrai nom…
Par la fin du mois de juillet, mes compagnons et
moi-même, qui portions les Manteaux rouges, fûmes
mandés auprès de Maistre Jacques. Le sieur de Molay
se tenoit en sa loge, et escrivait prestement une lettre
de représentation de sa personne. Le Grand Maître
nous léguait le pouvoir du Temple avec pour mission
d’en sauver l’Esprit, ses Secrets, le Trésor et la Cheva-
lerie. Nous devions rallier les commanderies, rassem-
bler nos Frères les plus vaillants et collecter les biens
les plus précieux de l’Ordre pour les mettre à l’abri.
Nous partîmes sur les routes à la recherche du Rhône
pour embarquer à Marseille, voguer vers le royaume de
Naples, la Sardaigne et Chypre. Chaque fois, nous pré-
venions nos Frères et ils avaient autant de temps que
notre retour pour collecter leurs tributs. Notre confré-
rie avait grossi, chargée des plus précieuses reliques du
Temple, et elle était composée de ses meilleurs soldats et
des plus clairvoyants. À notre retour d’Italie, quittant
le comté de Savoie, allant à travers campagne comme
une compagnie de sinistres mendiants et défroqués,
nous fûmes surpris par une nuit d’octobre glaciale, le
treizième de ce mois. Nous apprîmes le lendemain que
Nogaret avait fait mettre aux arrêts le Grand Maître
et plus d’une centaine de nos Frères et que les arres-
tations ne cessoient dans tout le royaume, le Temple
s’écroulait sous nos yeux…
(…)
Or, certains de nos Frères se firent connoître
comme des Initiés du Prieuré de Sion et deux autres
déclarèrent appartenir à l’Ordre Hermétique et
Indissoluble du Temple Égyptien. Ces Frères, Léon
de Beauce, Gondebaud, Séverin de Rhodes et Johan
Marc de Jérusalem, déclarèrent que nous étions
les légataires de l’Ordre du Temple, des Secrets du
Bâton et de l’Apocalypse. Nous devions aller en
quelque endroit reculé, procéder à un partage du
trésor et nous séparer pour le mettre à l’abri, hors
d’atteinte du roy de France et de ses chiens. Nous
décidâmes alors de rallier le château proche d’un sei-
gneur adoubé Manteau blanc et acquis à l’Ordre, et
de lui implorer l’hospitalité…

Campagne : le testament des Templiers
Le château se tenoit non loin d’une carrière d’où les
miniers tirent les brèches qui leur servent pour édifier
remparts et églises, et en contrebas coulait le Goyre,
une rivière claire et poissonneuse. Là, le seigneur,
nous accueillit en son domaine et se lamenta du mal-
heur qui s’abattait sur notre Ordre. Il déclara que des
hommes du Roy lui avoient fait visite, ils cherchaient
une compagnie se baladant par monts et vallées. Le
comte devait mettre ses hommes à disposition du roy.
Mais la foye du sieur d’Enrémond pour le Temple était
inébranlable. Et il ne pouvait tolérer de recevoir ordre
de l’émissaire royal dans lequel il eussoit reconnu un
immortel à diverses marques estranges sur le corps.
Pour nous cacher, le sire nous alloua le chantier du
prieuré, dédié au tueur du dragon, jouxtant l’hospital
des Frères du Saint-Esprit. L’hospital estoit fort long
à soutenir, il en provenait pénurie de main-d’œuvre
et souvent le chantier s’en trouvait déserté. En ce lieu,
nous partageâmes le trésor et le Testament de l’Ordre
y est encore enfoui. L’Abraxas le garde. Nous laissâmes
des indices sur nos routes et en ce sens la rosace sera
comme une boussole car nous confiâmes suffisamment
d’argent au maistre d’œuvre pour la réaliser…
(…)
J’ai choisi la route de la confrérie de Léon de Beauce,
et nous devons mener l’étendard tilifiridien, tant désiré
par Baudouin IV, en terre du royaume du Portugal
acquis à notre cause. L’étendard est tissé de l’étoffe la
plus précieuse qui soit, son drapé est scintillant d’une
blanche beauté et ses brocarts d’or brillent de mille
feux. Il n’a pu qu’être tissé avec la chevelure d’un ange.
Une odeur de sainteté règne autour de notre cara-
vane et nous espérons bientôt toucher à la fin de notre
périple. Heureusement, notre compagnie a pu chemi-
ner sans encombre. Par chance, notre groupe s’estoit
fait confondre avec une bande de routiers qui rasait à
travers champ. Nous passâmes devant leurs cadavres
puants à l’orée d’un bois. Certains d’entre eux por-
toient la lèpre de leur vivant et c’estoient membres tom-
bants et traces de véroles partout sur leurs charognes…
(…)
Nous avons finalement atteint La Rochelle.
Mais nous nous savons épiés. Frère Tristan raconta
qu’il fut suivi par un homme en noir qui avait tout
d’un égorgeur. Nous avons finalement négocié avec
147
un armateur un voyage vers les côtes portugaises.
Le voyage en mer se déroula sans encombre et,
même si nous essuyâmes une tempête, l’habileté des
marins peut être louée. Mais je ne doute point que
l’étendard y fût pour quelque chose. Descendant à
diverses reprises dans la cale, j’ai souvent surpris
une douce lumière qui nimbait le coffre qui le conte-
noit. Et je me dois avouer, que jamais et de toute la
traversée, je ne connus les affres du mal de mer.
(…)
Le navire mouilla un soir de novembre dans la
baie de la Sierra del Rey, où nous pûmes décharger
nostre précieuse cargaison, avant que le bateau ne
reparte plus au sud gagner le port d’O Porto. Et tan-
dis qu’il s’éloignait dans la nuit sous le couvert des
étoiles, et que nous marchions dans le sable, des feux
s’allumèrent tout autour de nous, et des malandrins
sortirent brusquement de sous les dunes. Nous estions
attaqués et partout autour de moi plurent coups de
taille et d’estoc, ruades, cris et chocs. Des sauvages
nous attaquaient et parmi leurs chefs certains usèrent
de magie révélant ainsi leur nature de déchus. Nos
ennemis nous avaient ainsi retrouvés sans que nous
sachions comment. Nous dûmes nous battre avec
tous nos talents d’hommes de guerre. Léon fit sau-
ter les fermoirs d’un coffre et s’empara d’un bâton de
pouvoir, tandis que nos Frères brandirent leurs épées
d’orichalque. Grâce à la magie dont usa Beauce et
aux lames noires, nous pûmes frapper nos adver-
saires dans leurs corps et leurs esprits. Terrifiés, ils
n’eurent d’autre choix que la fuite…
(…)
Notre périple touche à sa fin. À deux jours de
marche devant nous, veillant sur le Tage, se dresse
le château des Templiers de la Milice du Christ où
nous attend le galion élémentaire de l’Air, premier-né
du Temple, la Rose du Vent. Le château est impre-
nable, nous pourrons y mettre le trésor à l’abri de
nos poursuivants. Nous avons perdu cinq hommes
dans le combat de la Sierra et je soupçonne mainte-
nant l’armateur de nous avoir vendus à La Rochelle.
L’empressement dont il fit montre lors du débarque-
ment me paraît aujourd’hui particulièrement louche.
Deux autres ont disparu lors des campements. Nous
devrons faire preuve de grande vigilance…
 Les Templiers

Tableau des relations des acteurs (acte II)

Maison- Mormo Kanaan Chevaliers
Justice Tempérance Étoilé
Dieu (Le Diable) (Lion Vert) du Christ

Justice entente entente conflit conflit neutre neutre

Maison-
Dieu
entente neutre conflit conflit conflit neutre

Tempérance entente neutre conflit neutre conflit conflit

Mormo
(Le Diable)
conflit conflit conflit neutre conflit neutre

Kanaan
(Lion Vert)
conflit conflit neutre conflit conflit conflit

Chevaliers
du Christ
neutre conflit neutre conflit conflit neutre

Étoilé neutre conflit entente conflit neutre neutre

148
 149
Campagne : le testament des Templiers

Extraits des Marques des

citations de la Bible maîtres d’œuvre
pour l’énigme
des 3 césars
Luc 2:1
En ce temps-là parut un édit de César Auguste,
ordonnant un recensement de toute la terre.

Luc 3:1
La quinzième année du règne de Tibère César, Eau Feu
lorsque Ponce Pilate était gouverneur de la Judée, Hé-
rode tétrarque de la Galilée, son frère Philippe tétrarque
de l’Iturée et du territoire de la Trachonite, Lysanias
tétrarque de l’Abilène.
Les Tétrarques

Actes 11:28
L’un d’eux, nommé Agabus, se leva, et annonça par Terre Air
l’Esprit qu’il y aurait une grande famine sur toute la terre.
Elle arriva, en effet, sous Claude.
Famine Autres marques
des ouvriers

Carré de Polybe

Grille du Prieuré Grille du Prieuré - traduction Grille du Prieuré + (César+3)

14 53 11 35 14 52 D X A P D W A U X M A T
31 41 23 51 34 14 L Q H V O D I N E S L A
43 31 23 45 45 23 S L H U U H P I E R R E
22 23 34 53 41 23 G H O X Q H D E L U N E
35 42 41 52 45 23 P R Q W U H M O N T R E
34 14 54 42 31 23 O D Y R L H L A V O I E

Code César +3
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z A B C
 Le château
initiatique
Voici venu le dernier mouvement de la campagne, là où la course au trésor va s’achever.
Le scénario présente différentes briques pour organiser vos parties. En fonction des événe-
ments s’étant déroulés aux actes I et II de la campagne et des souhaits de vos Nephilim, il vous
faudra sortir des sentiers battus ou improviser à un moment ou un autre. Vous trouverez donc
une description des machinations des Templiers portugais, la description du château initiatique
oublié et celle du Plan Subtil où s’est réfugié un Guilhem d’Antioche rongé par le doute.
150

Campagne : Le château initiatique
Le bailliage
templier :
Lusitania
Pays : Portugal, Brésil, Cap Vert
Commanderie souveraine  :  le couvent du
Christ à Tomar. euil
Malgré ce décorum à l’ancienne, une large partie des Tem-
pliers actuels est surtout d’obédience moderniste. Les Chevaliers
de la croix pattée et la Milice du Christ se partagent le territoire
et luttent avec l’Arcane de l’Empereur. Leur domination sur Lis-
bonne, Porto ou Coimbra est assurée. C’est principalement dans
les milieux d’affaires et sportifs que le temple se déploie. L’actuel
Grand Maître des Chevaliers de la croix pattée, Romano Ins-
tancio, est également le gouverneur de la banque portugaise. Son
fidèle bras droit Eusebio Douros a fait fortune dans l’orange (Les
publicités pour le Suco de Douros sembleront poursuivre les
Nephilim), possède des parts dans le club de football de Porto et
fait littéralement la pluie et le beau temps sur la ville.
Le Temple est chez lui au Portugal. Le pays joua un grand
rôle pour la survie de l’arcane. Lors de la chute du temple, les
Templiers furent à peine inquiétés mais durent néanmoins
faire face à la dissolution de l’ordre et de ses biens. Ils nouèrent
un pacte avec le roi pour créer une milice qui serait dévolue à
dieu et sa personne. Les Templiers firent miroiter au roi la dé-
couverte d’un nouveau monde et de richesses fabuleuses dont
ils connaissaient l’existence. Ils monnayèrent ainsi leurs vies.
Dix ans après la chute du Temple, la Milice du Christ
héritait de ses biens.
Note  : La Milice du Christ fut autorisée à quit-
ter le pays à bord des galions élémentaires et trouva
refuge au Cap Vert, avant de traverser l’Atlantique et
de s’établir au Brésil.
Lisbonne est un autre terrain occulte. La Milice du
Christ entend remettre à jour l’ancien réseau magique éla-
boré pendant des siècles. Les Templiers sont en train de
concevoir une machine qui à terme devrait pouvoir influen-
cer les champs magiques et altérer les conjonctions dans cer-
tains quartiers de la ville. Les compagnies seraient alors en
mesure de tendre des pièges terribles aux Nephilim.
151
Le complexe passe par la mise en liaison de la Tour de
Belem, du Castelo de São Jorge ou encore le célèbre ascen-
seur de Santa Justa. Une mission cherche actuellement un
ancien plan du réseau de tramway caché dans le monastère
des Hiéronymites. Un certain itinéraire y est tracé qui per-
met de lier magiquement les monuments. Les Templiers
ignorent que ces sites sont en réalité les points d’ancrage
d’une Narcose antédiluvienne d’un Onirim. La baie était
autrefois protégée par une puissante Méduse. Elle fut
décapitée durant les guerres élémentaires et commença sa
Narcose, entourée des statues de ses victimes. La Narcose a
depuis longtemps fusionné avec les champs magiques mais
a fortement marqué leur écologie. Les champs lunaires de la
capitale sont particulièrement renforcés et semblent influer
sur l’esprit du quartier d’Amalfa.
Dans la région de l’Algarve, une mission de Templiers
recherche un lieu de rencontre de la fraternité de l’Atalante
Fugitive, nommé le Jardin des Amandiers.
La piste des
faux châteaux
Le territoire portugais est parsemé de châteaux templiers
(Alpalhaõ, Soure, etc.). Les Templiers ont établi trois pièges
sur d’anciens sites historiques pour éliminer les Nephilim.
Almourol
C’est le parfait château romantique que les Templiers
se plaisent à présenter aux profanes. Situé sur les bords
du Tage, il s’agit d’une fière citadelle hantée par un Effet-
Dragon d’Air (Ka 3). Cette créature se nourrit du Ka
des Nephilim et les attire vers les bords dangereux de ses
remparts. Elle se manifeste via une brume magique à la
tombée du jour ou à l’aube. On peut repérer sa présence
par la vision-Ka car on s’aperçoit que les champs d’Air ont
été activés comme sous l’effet d’un sort (il s’agit d’un résidu
généré par la brume magique). Si les Nephilim inspectent
le château tandis que l’Effet-Dragon s’active, ils devront
réussir un test de Vécu en relation avec l’inspection via
une approche de Lune ou de Terre avec une marge de 3
pour éviter son piège ou s’abîmer en bas des remparts. Une
patrouille d’Écuyer surveille les douves et les contrebas du
château à chaque fois qu’un cri glacial résonne dans la nuit
ou réveille le garde-chasse.
 Les Templiers
L’autel des frères
Un des châteaux contient une crypte ou une salle se-
crète : au centre, on découvre un autel ouvragé marqué du
fameux symbole de deux frères sur un même cheval. Quatre
ouvertures de chaque côté de l’autel permettent d’y plonger
sa main pour actionner un levier. Une fois le mécanisme
enclenché, le piège se referme sur la main du Nephilim qui
est comme menotté et ne peut s’échapper à moins de se tran-
cher le bras. Un signal magique est émis vers la commande-
rie locale qui délègue une équipe pour capturer les victimes.
Accident sur la route
Un des châteaux peut également être sous surveillance
active. Toute démonstration de magie est alors repé-
rée et conduit à l’envoie d’une mission pour intercepter
les Nephilim. Ainsi, tandis qu’ils roulent sur une route
déserte ou une autoroute, ils sont stoppés par un camion
transporteur labellisé Suco de Douros dont la cargaison
d’oranges s’est répandue par terre. Deux hommes qui
semblent dégager les cagettes leur font signe de s’arrêter
tandis que le reste de la compagnie émerge derrière le reste
des caisses et ouvre le feu.
Hommes de main de Douros
Manteaux Blancs, menace 4
152
Le château
de la Menina
Situé dans le district de Coimbra, le château de la
Menina fut érigé au XIIe siècle sur un site miraculeux
près du fleuve Mondego. Effectivement, une enfant af-
firma avoir vu la Vierge sortir d’une grotte proche. Le
site contenait un puissant nœud de champs magiques
que les Templiers maintinrent en sommeil forcé pour
s’en servir comme d’une réserve pour leurs propres rites.
Le château fut ainsi utilisé comme site d’initiation avant
que le siège de Tomar prenne le relais. Il fut détruit lors
de l’attaque des adoptés du Diable et sombra dans l’oubli.
Aujourd’hui, il n’en reste que deux tours à moi-
tié écroulées et un bout de rempart. Néanmoins, les
pierres alentours portent encore les traces de symboles
templiers. Un test sous un vécu d’archéologue ou tout
autre permettant de repérer les marques (difficulté -3) et
conduira les Nephilim dans des grottes non loin du site.
Après avoir exploré un passage souterrain, les Nephi-
lim aboutissent face à une paroi de pierre marquée du
Baphomet.
Il leur faut triompher du chemin initiatique pour
avancer.

Campagne : Le château initiatique
Les épreuves
du château
Le traité de chevalerie de l’Acte I livre les informations
sur le rite initiatique des Templiers : Présent sur le site du-
rant une semaine, le Templier devait franchir 5 épreuves :
Soulever la pierre de Wertalos, boire l’eau de Llatalos,
franchir les flammes d’Ortalos, respirer l’air vicié de Hia-
talos et ne pas se perdre dans le labyrinthe de Mootalos.
Une fois les épreuves passées, il obtenait la révélation du
monde magique tant attendue.
La pierre de Wertalos
Non loin de la paroi gravée du symbole du Baphomet,
se trouve une pierre cubique prisonnière du calcaire. En
vision-Ka, elle luit de champs magiques de Terre. Il s’agit
de la pierre de Wertalos. Elle est reliée à une chaîne qui
passe sous terre et fait pivoter la paroi du Baphomet si la
pierre est déplacée. Déjà lourde, la pierre a vu son poids
renforcé par les champs de Terre qui l’animent. Pour la
soulever et l’arracher à sa gangue calcaire, les Nephilim
devront immanquablement recourir à une approche de
feu ou un sort pour augmenter la force de leur Simulacre.
Une fois le passage ouvert, les Nephilim s’enfoncent
encore plus profondément et sont conduit vers un bras
souterrain du fleuve Mondego (ou peut-être s’agit-il d’un
des fameux fleuves des enfers ?).
L’eau de Llatalos
Les Nephilim débouchent dans une cavité. Au fond
d’une sorte de bassin naturel, stagne une flaque d’eau
noire. L’eau est filtrée par un bec d’orichalque qui lui
confère certaines propriétés. Les Nephilim doivent boire
l’eau, s’ils désirent continuer. Quiconque absorbe le liquide
de la vasque voit l’orichalque s’infiltrer peu à peu dans son
organisme et le plonger dans un état trouble et psycho-
tique (-2 degré de malus, les effets durent 3 heures). L’eau
a le pouvoir de déchirer le voile magique et de modifier la
vision-Ka. Les Nephilim peuvent observer l’orichalque
chasser les champs élémentaires et leur dévoiler un che-
min s’enfonçant dans l’eau.
Les flammes d’Ortalos
Les Nephilim doivent progresser en ligne sur une cen-
taine de mètres avec un plafond qui les force parfois à se
plonger entièrement dans l’eau. Ce n’est qu’une fois par-
venus à mi-parcours qu’ils remarqueront les traces noires
153
qui suintent des murs et l’odeur infecte qui se répand. Une
couche de pétrole couvre l’eau du fleuve ! A peine ont-ils
avancé de quelques mètres supplémentaires que l’eau s’en-
flamme tout à coup pour invoquer les flammes d’Ortalos.
Les Nephilim doivent prendre leur respiration et gagner le
bout du tunnel pour finir par escalader une paroi glissante
(difficulté -2 degré) sur une vingtaine de mètres, tout en
évitant les flammes qui en progressant finissent par lécher
la paroi et projeter un mur de feu (dommages 6).
L’air de Hiatalos
Lorsqu’ils agrippent le rebord huileux de la paroi, les
Nephilim sont accueillis par un épais nuage de fumée. Ce-
lui-ci n’est pas uniquement dû aux vapeurs qui s’échappent
des flammes mais à un sceau des Sombres gouverneurs
des pouvoirs de pestilence. Les Nephilim doivent ban-
nir la créature ou bien subir les effets de l’invocation.
L’anti-sépulcre
Qu’ils aient vaincu la créature ou se soient contentés
d’avancer, les Nephilim gagnent une dernière et vaste ca-
verne. Çà et là, le sol est émaillé d’ossements humains cou-
verts d’une épaisse couche de poussière, à moins qu’il ne
s’agisse de suie ? Outre les ossements, on trouve des épées
rongées par les temps et divers objets hétéroclites que la
vision-Ka des Nephilim confirme comme étant des stases.
Il y en a une dizaine et chacune contient un Nephilim.
Hélas, les stases semblent comme soudées au sol.
En son centre, la grotte est parcourue par une lézarde
qui laisse passer un rai de lumière dans les ténèbres en-
vironnante. A la stupéfaction des Nephilim, le trait de
lumière révèle une réplique du saint sépulcre : une tour
circulaire percée de 12 portes et fenêtres. L’édifice est
quelque peu abîmé. Certaines parties se sont effondrées.
A l’intérieur, une arche est surmontée d’une impression-
nante sculpture du Baphomet, toisant les Nephilim d’un
regard maléfique. Les ailes de la créature ont souffert et
bien qu’il ait perdu un bras, l’inscription «  Memento
Mori  » (souviens toi de ta fin) achève de rendre l’am-
biance sinistre.
Les Nephilim ne devraient pas avoir trop de mal à
comprendre que l’on s’est battu ici. Les victimes, dont il
ne reste que les squelettes, semblent avoir été soufflées par
une explosion magique. A la poussière, se mêle une impor-
tante quantité de Terres Rares.
 Les Templiers
Le voile de Mootalos
L’épreuve lunaire de Mootalos ne se révèle qu’une fois
la nuit venue. Effectivement, lorsque la lune éclaire la
crevasse, elle rase les fenêtres de l’anti-sépulcre et l’ombre
de l’une des portes est projetée sous l’arche, décrivant
très nettement un rectangle aux contours scintillants.
La vision-Ka révèle que cette porte mène sur un Aka-
sha. Les Nephilim ont besoin d’une clef pour passer de
l’autre côté. Celle-ci n’est autre que l’inscription latine
qui se trouve sous le Baphomet et qui doit être énoncée
à voix haute. Toutefois, le passage n’est dévoilé que dix
minutes avant de s’effacer. Les Nephilim doivent donc
faire vite ou attendre une nouvelle nuit. Si la phrase est
prononcée, les Nephilim quittent le monde matériel
pour se retrouver dans les Plans Subtils.
Le Templier
sur le rivage
Ce qui suit est la description de l’Akasha qui servit de
port astral au Rose du Vent, un galion élémentaire du
Temple.
Un soleil ardent à son zénith force les Nephilim à
plisser les yeux. Ils mettent quelques instants à s’habi-
tuer à cette lumière qui tranche avec l’obscurité du
l’anti-sépulcre qu’ils viennent de quitter. Face à eux, se
tient une jetée de pierres jaunies au beau milieu de ce qui
semble une mer infinie. On perçoit des ruines sous les
vagues, dessinant les contours d’une forteresse engloutie.
Juste derrière eux s’étend l’ombre d’un phare, fermé par
une porte de bois.
S’ils pénètrent à l’intérieur du phare, une volée de
marche conduit aux trois étages supérieurs. Les deux pre-
miers n’offrent que des chambres spartiates, semblables
à des cellules de moines. C’est au dernier étage, là où se
trouve le moine, qu’une surprise attend les Nephilim.
Baignant dans une lumière blanche, un étendard scin-
tillant claque au vent. Sa hampe est dorée et gravée en
énochéen d’une prière adressée à l’Unique. Face à lui se
tient un personnage âgé en train de prier. Il est vêtu d’un
long manteau rouge marqué d’une croix pattée blanche
recouvrant une côte de maille. Lorsqu’il se retourne vers
les visiteurs, il pose sur eux ses yeux rougis. Le Templier
se présente comme étant Guilhem d’A ntioche, gardien
des secrets du Temple.
154
Les craintes des Nephilim devraient être rapidement
chassées car Guilhem semble heureux de voir enfin du
monde après huit siècles d’attente. Il les prie de s’asseoir et
leur confie son malheur. Lui et Gondebaud ont couvert la
fuite de leurs frères tandis que les adoptés du Diable assail-
laient le château. Ils luttèrent vaillamment pour permettre
aux Templiers de se rendre sur le rivage et de monter à
bord du Rose du Vent. Les secrets du Temple devaient
être portés sur l’océan, vers l’Ouest, pour trouver le Nou-
veau Monde et y établir une nouvelle Jérusalem templière.
Hélas, Gondebaud perdit la vie tandis qu’il plongeait son
épée d’orichalque dans le cœur d’un de ses assaillants. Sa
cible avait fait appel aux champs magiques qui couraient
sous la surface du chemin initiatique et la déflagration mit
fin au combat. Guilhem échappa par chance à la mort en
traversant à temps le portail qui menait au port Subtil. Mais
il était déjà trop tard : le Rose du Vent s’en était allé sur les
flots akashiques, le laissant seul avec l’étendard.
Guilhem accrocha l’étendard en haut du phare, espé-
rant que sa lumière guide un jour ses frères du Temple
jusqu’à lui et qu’ils reviennent le chercher. Mais nul n’est
venu. Le Krak des Templiers s’est effondré peu à peu.
L’Akasha disparaît et va emporter avec lui les biens du
Temple et les espoirs de Guilhem.
Bien que l’étendard semble lui avoir accordé l’immor-
talité, Guilhem a dû se faire une raison : les idéaux de son
Temple ont été perdus. Le royaume terrestre de prospérité
promis par les Nautes n’était qu’un mensonge, seul le com-
bat contre les Immortels comptait. Mais l’étendard lui a
montré la lumière. La chevalerie spirituelle ne peut servir
la volonté d’un seul homme et devrait accompagner un
dessein plus haut et plus noble. C’est pourquoi Guilhem
est heureux que les Nephilim l’aient trouvé. Il est temps
que l’étendard leur revienne. Ils seront certainement des
gardiens méritants, eux qui ont su traverser les épreuves
de l’ordre, s’initier à la philosophie du Bâton, retrouver la
trace du trésor et finalement parvenir jusqu’à lui. L’éten-
dard lui a apporté le doute et la sagesse, c’est un poids à
la fois douloureux et merveilleux. Puisse les Nephilim en
faire bon usage.
Le Chevalier Rêveur s’empare alors de l’étendard et le
confie, chaud et brillant, aux Nephilim. C’est alors qu’il
se nimbe à son tour d’un halo et disparaît peu à peu. Juste
avant de s’éclipser totalement, les Nephilim peuvent croiser
son regard brun, doux et étonné. Le Chevalier semble avoir
eu une révélation mais il est trop tard, les Nephilim sont de
retour dans l’anti-sépulcre avec l’étendard.

Scénarios
Final
Lorsque les Nephilim réapparaissent dans l’anti-sé-
pulcre, les cinq épreuves initiatiques ont réveillé les champs
magiques qui confluent vers l’édifice. Un Nexus se forme
alors, prêt à entamer le réveil des Nephilim prisonniers des
stases.
Le moment est alors idéal pour faire intervenir les Tem-
pliers de Lusitania qui ont à leur tour traversé les épreuves
initiatiques tandis que les personnages des joueurs se trou-
vaient dans les Plans Subtils. Malheureusement pour eux,
rien ne va se passer comme prévu car, dans la tempête ma-
gique qui se forme, ce sont une dizaine d’adoptés du Diable
qui sortent de leur long sommeil prêts à s’incarner dans les
Templiers présents.
Par ailleurs, la charge magique entraîne l’écroulement de
la caverne. C’est une scène d’apocalypse qui se déroule alors.
Les Nephilim doivent lutter contre les Initiés du Bâton
pour sauver leur sapience, tandis que les Templiers eux-
mêmes cèdent à la panique en voyant leurs frères devenir
des Simulacres. Les Nephilim du Diable rendent difformes
les Initiés du Bâton et cherchent à s’emparer de l’étendard.
Les joueurs devraient profiter cependant de l’hébétude qui
suit leur incarnation pour tenter de s’échapper et laisser les
Templiers et les adoptés du Diable s’entretuer.
Si Mormo n’a pas été mis hors d’état de nuire, organisez
une ultime confrontation avec vos Nephilim et régler le sort
des différents acteurs à votre convenance ou en fonction des
choix de vos joueurs.
155
Poursuivre la campagne.
Les Nephilim ont retrouvé l’étendard tilifiridien. C’est
un événement d’importance pour l’Arcane XIV. S’ils le
rendent à la Tempérance, ils bénéficieront d’un allié pré-
cieux. Au contraire s’ils le gardent pour eux, nul doute que
l’Arcane fera pression pour le récupérer.
Avec le retour de l’étendard se pose la question d’Enka-
hel. Où peut bien se trouver le Nephilim ? Sa stase fut-elle
emmenée en Amérique du Sud ? Existe-t-il un repaire secret
du Bâton oublié par les Templiers du bailliage Lusitania ?
Les Nephilim du Diable désormais réincarnés dans
des Templiers risquent également de se révéler de terribles
adversaires pour les temps à venir. Reconstituant leur fra-
ternité, ils voudront certainement se venger de celle des
joueurs. A moins que leur nouvelle position vienne déstabi-
liser l’échiquier templier de la région ou soit à l’origine d’un
pacte de dupe avec le Diable.
Une piste pour le trésor des templiers a ainsi été exhumée
mais il en reste d’autres pour nourrir la quête du trésor qui
ne s’arrête pas là. Le voyage est encore long et bon nombre
de mystères sont encore à soulever. L’action des Nephilim
pourrait attirer l’attention des Nautes, galvaniser la branche
traditionaliste.
Notes
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