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BILAN DE

STAGE
BAFD
MARTIN Xavier
Sommaire

INTRODUCTION

A-Analyse de mes différentes fonctions de direction :

1- Engagement dans le contexte social, culturel et


éducatif

2- Conduite du projet pédagogique en fonction du


projet éducatif

3- Diriger le personnel

4- La gestion de l’accueil

5- Développement des partenariats et la


communication

B- Evaluation

CONCLUSION

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INTRODUCTION

Avant d’aborder les différentes fonctions de directeur je vais présenter mon cursus dans
l’animation.

Comme beaucoup d’enfants j’ai tout d’abord fréquenté avec beaucoup de joie différents
centres de vacances gardant des parfums d’enfance puis travaillé comme animateur, ce qui
m’a permis de découvrir l’animation, le relationnel avec les jeunes, le travail en équipe et le
sens des responsabilités. Ce passage dans le monde de l’animation a été pour moi un véritable
déclic et la création d’une passion.

J’ai pris un réel plaisir à animer, un tremplin vers la remise en question perpétuelle afin de
progresser, le plaisir unique et inégalable que pouvait me procurer l’animation, rencontrer de
nouvelles personnes, mener des projets, découvrir de nouveaux lieux et activités et surtout
avoir la prétention de jouer un rôle citoyen.

Pour des raisons personnelles j’ai dû abandonner le monde de l’animation pour d’autres
secteurs professionnels, mais sans pour autant perdre ma passion, qui m’a par la suite, amené
en 1993, à travailler à l’année dans un hameau agricole en pleine nature « Ferme Equestre de
Chasseneuil ».

La formation BAFD a été pour moi une décision motivée, commencée depuis 1994 mais
jamais terminée pour des raisons personnelles et professionnelles.

C’est en 2005 que j’ai voulu me professionnaliser après plus de 10 ans de fonctionnement, et
que le succès remporté par nos séjours m’a conforté dans mes options pédagogiques et les
moyens mis en œuvre pour parvenir à faire vivre des vacances de qualité aux enfants et aux
adolescents. Ma démarche pédagogique ne peut être figée et doit évoluer en fonction des
besoins des enfants et de l’évolution de notre société, ainsi que de ses nouvelles règles.

La confrontation avec la réalité de terrain m’a permis de remettre en cause des modes de
fonctionnement ancrés dans une certaine routine. En effet, étant en charge de la gestion
globale et annuelle de la structure, de l’administration, de la réalisation de séjours (petits et
pré-ados), il est impératif pour moi d’avoir un regard externe et de mettre l’accent sur le
travail en équipe afin d’éviter l’autosatisfaction qui manque d’objectivité, qui évite la remise
en question et qui me ferait tomber dans de l’autoévaluation de complaisance.

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Ma formation ainsi que mes différentes expériences m’ont permis d’aborder mes premiers
séjours avec sérénité et m’ont mis très vite en face de mes réalités et permis de comprendre
rapidement la différence entre la théorie et la pratique.

Cette gestion annuelle me permet également de mieux préparer et mieux maîtriser l’ensemble
des séjours en réalisant bien en amont la logistique me rendant ainsi disponible pour assurer
mes responsabilités de directeur, me concentrer sur ce qui, à mon sens, est essentiel afin
d’évoluer auprès des enfants et des animateurs, et qui constitue la base du projet éducatif. Ces
fondements essentiels sont la sécurité, la qualité de l’environnement affectif, la multi activité
intégrant la liberté individuelle de choix, le sens collectif, la qualité du temps hors activité (vie
quotidienne). Aujourd’hui la même passion m’anime tout au long de cette expérience
particulièrement enrichissante me conduit en permanence à me poser une foule de questions.

De plus, en faisant l’état de mes compétences acquises durant cette formation, j’ai
sincèrement mûri ma conception de l’animation en affrontant la réalité de la direction de
centre de vacances.

Mon état d’esprit actuel m’oblige à prendre en compte l’apprentissage que j’ai suivi pour
mieux considérer mes prochains séjours et pour faire le constat de ce que j’ai acquis ou de ce
qu’il me reste encore à acquérir. En effet, rien n’est gagné ; diriger, c’est avant tout, être au
courant de tout, répondre à tout, ce qui caractérise une responsabilité permanente et continue.

De plus à travers cette formation je suis animé par cette volonté de faire de nouvelles choses
et de mettre en place des actions originales dans un souci de construction permanente, sans
perdre de vue dans chacun de mes projets, le rôle éducatif et ludique de ce centre.

Ainsi, afin d’être acteur de sa formation et de se donner ses propres moyens d’atteindre ses
objectifs, on ne peut se considérer comme l’acteur principal, car avancer soi même, c’est
avancer avec les autres donner de la considération pour l’autre avec réciprocité et échange.

A. Analyse de mes différentes fonctions de direction


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Mon engagement dans le contexte social, culturel et éducatif

Ces contextes ont contribué en grande partie à enrichir ma conception des accueils de mineurs
par les rencontres faites durant mon parcours.

Tout d’abord le travail en équipe m’a beaucoup apporté et m’a permis de compléter mes
connaissances sur l’animation ainsi que les réseaux existants. Il a contribué à mon ouverture
d’esprit et m’a obligé à me remettre en question en permanence, notamment à propos du rôle
des séjours de vacances et du monde associatif en général dans notre société.

En effet, j’ai fait la différence entre les animations pures, les activités culturelles et les
activités de consommation. Je suis persuadé qu’il faut leur laisser la liberté de choix et que ces
choix doivent être délibérés (notamment hors de toute contrainte commerciale). Lors de mes
différentes directions j’ai eu l’impression de ne pas avoir laissé assez le choix aux jeunes.

Avec l’équipe nous décidons de plusieurs activités parmi lesquelles ils ont le choix, or cette
option referme déjà les portes à leur épanouissement, le choix c’est choisir en toute liberté.
Leur besoin de liberté m’a incité à être plus imaginatif pour aborder les règles de vie par le
plaisir.

Au début de mes séjours j’avais abordé les règles de vie de manière un peu trop magistrale,
trop directe et j’essayais des les amener vers ce que j’attendais du fonctionnement
m’approchant un peu trop de la démagogie. Par la suite j’ai mis en place plus de dialogue afin
qu’ils décident plus eux même de la formulation des règles (avec la validation de l’équipe
d’encadrement) pour qu’ils puissent traiter ce passage obligatoire de manière plus ludique.

Par exemple pour les pré-adolescents, des forums sont organisés dans le début des séjours où
nous évoquons les règles de vie et des sujets traitant de l’adolescence (drogue, sexe, alcool,
racisme, respect…)

Et pour les plus petits, des jeux sont mis en place comme pour le rangement des chambres : un
animateur déguisé passe dans toutes les chambres pour « la météo des chambres » afin que les
enfants soient acteurs de leurs conditions d’hygiène et de propreté et qu’ils apprennent à
respecter autrui de manière ludique.

Je pense qu’il est important pour moi de présenter les règles au groupe. J’insiste tout
particulièrement entre ce qui est négociable et ce qui est non négociable et veille à ce que tout
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le monde mette la même signification sous les mots. La notion de respect de l’individu ainsi
que la sécurité ne peuvent être remises en cause dans les séjours. Aucune règle ne peut être
fixe et sans sanction, ces dernières sont fixées en proportionnalité au non respect des règles.

2. Conduite du projet pédagogique en fonction du projet


éducatif

Il s’agit d’une attribution bien particulière puisqu’elle ne peut-être déléguée, elle est à la base
de tout et c’est l’adhésion qu’elle obtiendra qui déterminera les chances de réussite.

Le projet éducatif de mon organisateur a guidé mes actions dans le secteur de l’animation
jusqu’à ce jour et repose sur :

- la sécurité morale, physique et sanitaire

- la qualité de l’environnement affectif

- le sens collectif

- la multi activité intégrant la liberté individuelle de choix

- la qualité du temps hors activité (vie quotidienne).

Elle s’exprime à travers un outil : le projet pédagogique.

Mon stage de formation générale m’a fait prendre conscience de la complexité et de l’état
d’esprit inhérent à la conception d’un projet pédagogique, à sa mise en place et son
évaluation. De fait, j’ai appris au cours de mon expérience à traduire des intentions éducatives
et des objectifs tant réalisables qu’accessibles qui prennent également en compte les réalités
du séjour (public, équipe, activités, budget…). Ainsi, le projet pédagogique envoyé aux
animateurs avant les séjours a été rédigé avec le souci principal d’être lisible pour tous : il ne
contient que l’essentiel, les grandes lignes, et il a surtout une prétention plus pragmatique que
philosophique, car il est avant tout réaliste. Les animateurs sont ainsi peu surpris de
l’organisation de la structure lorsqu’ils arrivent sur le centre.

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Je souhaite répondre aux besoins et aux désirs des jeunes en favorisant leur développement
physique et intellectuel dans un espace d’échange d’idées et de compétences, qui permet à
chacun de trouver sa place au sein du groupe, favorisant ainsi l’intégration sociale de tous les
acteurs.

Lorsque les projets éducatifs et pédagogiques ont été clairement définis ils facilitent tous les
moments du séjour et rassurent. Je pense ainsi qu’un projet solide n’est pas un projet rigide :
la philosophie du projet est non-négociable, mais les moyens mis en œuvre et la forme que
peuvent prendre les initiatives des animateurs peuvent et doivent être diversifiés et novateurs.
Dans cette perspective, et afin d’être toujours plus précis quant aux attentes des enfants, des
réunions entre enfants et animateurs sont organisées tous les soirs pour faire le point sur le
bien-être et la satisfaction des envies et des libertés de tous.

En effet, pour moi il est capital que les raisons des choix pédagogiques principaux soient
acceptées par l’équipe, et que celle-ci soit partie prenante des conditions d’organisation afin
de ne pas avoir l’impression d’un outil soumis au discours d’un directeur tout puissant. Dans
cette perspective, les réunions et entretiens individuels tout au long du séjour prennent toute
leur signification au travers de la fonction de formation de directeur.

Enfin, dans une volonté de rupture avec les tendances actuelles à l’individualisation des
personnes, la création de liens sociaux et de la notion de sens collectif est une priorité
essentielle qui constitue le fil rouge de nos journées. Les enfants accueillis viennent de
différents milieux sociaux, peu habitués à se confronter à cette réalité, ce qui renforce d’autant
plus la valeur enrichissante du groupe dans le centre, que je peux qualifier à l’heure
d’aujourd’hui de structure familiale : les enfants, aussi bien que les animateurs reviennent à
chaque vacances, et grandissent et évoluent au fur et à mesure de leurs séjours. De plus, une
certaine continuité anime notre projet et donne du sens à la notion de collectivité au sein de
notre structure, car les animateurs techniques ne sont pas des personnes extérieures à la
structure, ils y sont permanents, assurant une cohérence pédagogique. De fait, un intérêt tout
particulier est accordé aux moments collectifs situés hors-activités (gymnastique collective le
matin, météo des chambres, grandes veillées et grands jeux avec tous les enfants et tous les
animateurs de la structure).

Les grandes lignes de ce projet sont l’aboutissement d’une réflexion pédagogique constante
d’un cheminement professionnel.

Voici ses axes :

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- respect de l’individu (éducation collective, gestion de la vie quotidienne)

- loisir/plaisir (place centrale accordée à l’émotion)

- initier/faire découvrir (cadre naturel, apprentissages d’activités)

- responsabiliser/éduquer/écouter.

Ces axes de travail ne pourront être réalisés que si le facteur de sécurité est complètement
maîtrisé. Ce sont ces grandes pistes de travail que je donne aux animateurs afin qu’ils puissent
mettre en œuvre les moyens pour la réalisation du projet pédagogique.

J’ai appris à ne pas imposer les moyens qui constituent un mode d’expression pour
l’animateur : lui imposer, c’est le déposséder de son action éducative et d’une partie de sa
personnalité.

Il y a plusieurs façons de faire passer son message ou son savoir, les moyens ne sont que des
outils à mettre en place pour parvenir à réaliser nos objectifs. Ma fonction me permet de
prendre du recul par rapport à l’animateur qui, concentré avec les jeunes dans son activité, ne
peut négliger ses axes essentiels. Ainsi je peux intervenir ou/et prendre des décisions
nécessaires pour faire face au problème.

3 - Diriger le personnel
Cette fonction est pour moi l’énergie d’une équipe. En effet, elle permet de dire les choses de
manière professionnelle à l’équipe.

La formation m’a permis de mettre en place des objectifs et des outils d’évaluation afin de ne
plus gérer les conflits dans l’affectivité mais de façon objective. Souvent face à des
problèmes de fonctionnement collectif ou individuel j’ai eu des difficultés à résoudre des
problèmes ne faisant pas toujours la distinction entre des remarques personnelles et des
remarques professionnelles. En ce sens, la grille d’évaluation m’a permis de mieux régler les
conflits en recadrant les choses de manière plus professionnelle et moins affective.

Il me semble que la clarté facilite beaucoup les choses lors des premiers entretiens
d’embauche puis lors de la préparation des séjours, je m’emploie à :

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- définir le rôle et le statut de chacun, son champ d’intervention ainsi que les limites
entrainant des discussions définitives

- je défends la tenue d’une réunion quotidienne, le moment important dans une journée
d’animation permet d’une part le bilan de la journée parue et la préparation de la
suivante et d’autre part d’exposer des idées et des points de vue. Lors de mon premier
stage pratique j’avais tendance dans les premiers jours à faire des réunions trop
longues et qui n’étaient pas toujours centrées sur le sujet de départ.

Par la suite j’ai mieux appris à maîtriser la conduite de ces réunions. Je m’emploie ainsi à
rester efficace et à éviter de traîner en longueur, en mettant tous les moyens à ma
disposition pour favoriser le contact, même s’il est vrai que parfois le poids de la fonction
de directeur, a tendance à faire passer la notion de responsabilité avant celle du plaisir.

De part mon rôle, je me dois d’accompagner mon équipe d’animation ainsi que mon
équipe technique et de transmettre mes connaissances et ce qu’on m’a transmis. Il m’est
donc indispensable, dans un souci de cohérence, d’être avec l’équipe comme je lui
demande d’être avec les enfants : disponible, à l’écoute de leurs besoins et de leurs désirs,
présent pour sentir les conflits et essayer de les solutionner.

4 - La gestion de l’accueil
C’est une fonction où en tant que directeur, nous devons faire preuve de vigilance et de
rigueur. Il ne faut rien laisser au hasard. C’est pourquoi dans ma démarche de directeur je
souhaite que tous les acteurs soient sensibilisés à la sécurité et à la santé ; la sécurité doit
passer avant la pédagogie : c’est une obligation.

Pour ce faire, je pose toujours des questions aux animateurs lors des entretiens d’embauche
afin d’évaluer leur réactions face à un problème. Lors de la préparation du séjour toute
l’équipe se met d’accord sur l’organisation de la sécurité et la tenue de l’hygiène sur le centre.

Mon rôle est de rappeler aux personnes (animateurs et techniques) les différentes règles de
sécurité liées aux activités entreprises et leur faire prendre conscience de leurs responsabilités
en analysant en équipe des situations parfois limites pour la sécurité de l’enfant.

Toutefois je dois faire attention, à cause de mes angoisses liées à la pratique d’activités
dangereuses (équitations, quad, VTT, baignades…), à ne pas bloquer l’animateur, dans son

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action éducative et de l’aider à calculer et à mesurer les risques et surtout à « prévoir plutôt
que constater ».

D’autre part on ne peut envisager d’action éducative positive et durable si les besoins
fondamentaux pour le bon développement physique de l’enfant et de l’adulte ne sont pas
respectés.

- repas équilibrés et suffisants

- temps de repos adaptés à l’âge

- soins et hygiène corporelle

La gestion sanitaire est partagée entre l’assistant sanitaire et moi-même.

Je n’hésite pas en début de séjour à rappeler les principales conduites à tenir en cas
d’accidents : l’importance d’informer les secours et le directeur, toujours s’arrêter aux soins
élémentaires puis faire appel à des spécialistes : aucun droit à la négligence.

Par ailleurs, dans le domaine de l’alimentation et la gestion de l’économat, j’ai éprouvé, au


début de ma formation, de grosses difficultés à composer des menus équilibrés. En
collaboration avec le cuisinier, j’élabore les plans alimentaires et les menus, et compte tenu
des séjours à dominante sportive je privilégie davantage le côté apports énergétiques que
l’équilibre alimentaire.

Par ailleurs, je pense que visuellement, les plats doivent être attractifs, avec une cuisine
diversifiée et appétissante, afin d’une part, que les enfants aient envie de manger et éprouvent
du plaisir à cette idée, et d’autre part, qu’ils apprennent à consommer ce qu’ils prennent et ne
gaspillent pas de nourriture. En ce sens, nous avons réalisé un jardin potager qui révèle un
vrai intérêt pour les enfants et les sensibilise aux produits de la nature.

De plus les normes HCCP rendent les cuisines beaucoup moins conviviales qu’elles ne
l’étaient. Mon rôle constitue à faire respecter celles-ci par le cuisinier en contrôlant les relevés
de températures et échantillons journaliers ainsi que le respect des protocoles d’hygiène.

Je ne suis pas réfractaire à l’idée de faire quelques écarts afin de favoriser le côté ludique
(fabrication de gâteau, soirée à thème…) et de maintenir le côté convivial et familial que
j’associe à la cuisine en centre de vacances et aux moments de repas. Par exemple, le midi les
repas sont pris en self et les enfants peuvent manger où ils le souhaitent (dedans, dehors, dans

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l’herbe,…) en musique, avec de l’animation créée par les enfants (une radio quotidienne du
centre). Le soir, lui, est davantage consacré à un moment calme et plus familial, où les enfants
sont posés à l’intérieur, avec des animateurs à chaque table.

Lors de nos derniers séjours, j’ai rencontré un problème face aux différents régimes
alimentaires, je pense tout particulièrement au menu « Hallal ». Considérant que c’est un
régime alimentaire comme les autres, il me paraissait simple d’interroger les enfants en début
de séjour puis de nous adapter pour y répondre dans un souci de laïcité, mais très vite, je me
suis retrouvé face à un problème qui me semblait créé par cette situation. En effet, certains
enfants ont ainsi affirmé leur identité dans leur différence sans même parfois en comprendre
les raisons, mais simplement en prenant modèle sur les plus grands. Il ne s’agit pas ici d’une
question religieuse, mais d’un problème d’adaptabilité et de communication : d’une part, nos
séjours à dominante sportive ne peuvent pas se combiner avec des régimes alimentaires non
adaptés pour des raisons de sécurité, et d’autre part, la distinction entre régime « sans porc »
et régime « Hallal » est souvent confuse pour les enfants eux-mêmes qui voient par là une
manière de revendiquer leur identité, ce dont je ne dois absolument pas être à l’origine. Pour
palier à ce problème, la solution a été d’obtenir des informations plus précises sur les enfants
et leurs habitudes alimentaires, et ce, lors de l’inscription au séjour, par une indication
obligatoire sur la fiche sanitaire.

Le fait d’être permanent sur le centre de vacances entraîne tout naturellement (et ce n’est pas
toujours normal) un plus grand respect du matériel et des bâtiments. Mon statut sur le centre
de vacances m’oblige à reconsidérer tous ces problèmes administratifs et de gestions, et je ne
peux me permettre de m’abriter derrières des tiers (association, CE…) pour masquer nos
manques de moyens. D’autre part, l’élaboration et la réalisation du projet pédagogique sont
très liées au cadre de vie et aux moyens disponibles à la situation de la structure : un matériel
de qualité est nécessaire pour garantir la sécurité des enfants dans les activités « à risque » que
nous proposons.

Une grande partie de ces facteurs étant maîtrisés en amont, cette liberté matérielle me permet
alors de me consacrer essentiellement à mes objectifs éducatifs.

La gestion fait partie de mon rôle non seulement pendant les séjours mais durablement toute
l’année, dans la gestion annuelle de la structure. J’assure les différentes tâches administratives
mais aussi la réalisation des actions commerciales des séjours.

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Ayant la responsabilité financière et administrative de la structure, j’ai pour fonction de
mettre en place tous les outils et l’organisation matérielle pour mener à bien la réalisation du
projet pédagogique. Ceci est rendu possible grâce au soutien d’une équipe permanente avec
laquelle j’anticipe le plus possible les différents problèmes techniques et matériels, la mise en
place des activités en amont afin d’éviter toute lourdeur de fonctionnement dans le fil de
l’action (budgets prévisionnels, repas,…) et de me permettre d’être sur le terrain avec les
enfants et l’équipe d’animation pour assurer mon rôle. Ainsi, avant chaque vacance et
l’arrivée des enfants et des animateurs, nous préparons la structure (montage des tentes,
préparation des stocks alimentaires, préparation des plannings,…) afin de soulager un
maximum les animateurs au quotidien et de leur permettre de se concentrer sur le projet
pédagogique et de pouvoir mettre en œuvre leur créativité.

Par ailleurs j’ai été amené à rencontrer différents partenaires, à savoir des responsables de
collectivités, mairie, CE. Une de mes attentes sur ma formation était d’apprendre les
différentes manières de communiquer mon projet, car il n’est pas évident de parler
d’intentions éducatives et de fonctionnement des séjours devant des responsables, des parents
et des jeunes.

5 - Développement des partenariats et la communication


J’avoue que c’est un exercice très difficile car les parents attendent beaucoup le face à face
avec le directeur notamment pour obtenir des réponses à des questions quelques fois purement
personnelles. Les parents sont souvent concernés par des soucis très individuels qui les
amènent à vous solliciter dans des domaines qui me semblent parfois éloignés de la réalité de
mon projet. Il faut être très vigilant car les réponses à leurs attentes témoignent pour eux de
l’efficacité sur le terrain, donc de la sécurité sur le séjour. En ce sens, j’insiste sur le fait que
l’individu ne tue pas le collectif et à l’inverse, que le collectif ne tue pas l’individu : la prise
en compte de chacun des enfants qui constituent nos groupes de séjour est impérative pour
une question de bien-être, mais elle s’insère parfaitement dans la gestion du collectif. Par
ailleurs, j’aimerais mettre en place plus de contact avec les parents et les jeunes, les rencontrer
avant et après le séjour.

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J’ai remarqué ainsi à plusieurs reprises qu’il y avait un décalage de certains partenaires sur la
façon de présenter les séjours aux jeunes qui ne correspondent pas à la réalité de terrain. En
effet, je subis de nombreuses pressions commerciales de la part de CE qui exigent des
prestations supplémentaires pour les enfants qu’ils me confient. Mais dans un souci d’équité
et d’intérêt de l’enfant je me dois de refuser qu’un tel puisse pratiquer plus de telle activité
qu’un autre car il provient d’un CE particulier, ceci irait à l’encontre de mes valeurs. De plus,
les CE mettent davantage l’accent sur les activités de consommation (quad, cheval) que sur
l’esprit collectif du centre de vacances et toutes les autres activités qui leur sont proposées et
qui ne doivent pas être dévalorisées.

La présentation du séjour « lettre du directeur » que j’envoie environ un mois avant le début
du séjour reste utile mais très insuffisante selon moi, surtout pour le public adolescent. En
effet, les jeunes ont des attentes très précises de leurs vacances, et les premiers jours peuvent
être très difficiles à gérer. J’envisage des réunions plus fréquentes avec les jeunes afin qu’ils
partent, accompagnés de l’équipe d’animation, avec les mêmes motivations, les mêmes
objectifs et avec une organisation suivie d’un travail commun. Les différentes durées des
séjours que je propose, ainsi que les arrivées échelonnées des enfants sur le centre et les divers
CE auxquels ils sont rattachés, certes renforcent la diversité inhérente du centre, mais en
accroissent la complexité dans la communication.

Enfin par l’expérience que j’ai acquise dans mes différentes fonctions j’ai pu comprendre
davantage les jeunes, leurs besoins, leurs envies, leurs rythmes.

B - Evaluation
Le directeur représente en quelque sorte le modèle d’autorité, il joue un rôle de référent, qui
doit conduire à la fois une équipe et un projet, faire transparaître son autorité, et crédibiliser
ses actions.

J’appréhende la fonction de direction comme étant l’autorité compétente de prendre les


décisions engageant la tenue du projet et l’obligation qu’il engendre.

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Je suis la personne garante du bon fonctionnement des paramètres constituant mon centre
(intérêts des enfants, sécurité, épanouissement, respect des règles et des rythmes de vie,….).

C’est également le personne qui accompagne son équipe dans ses actions, qui croit en son
projet, qui fait participer, qui forme, et qui définie les rôles de chacun. Selon moi, il faut être
présent sur le terrain pour pouvoir approuver le fonctionnement agir de manière juste et
fondée, être prêt.

J’ai souvent éprouvé certaines difficultés à me positionner en tant que directeur, notamment
dans la gestion de l’affectif que j’ai appris à linéariser, et dans cet équilibre nécessaire entre le
directeur tout puissant et le directeur à l’écoute et disponible pour les animateurs et les
enfants, mais je m’efforce de faire preuve en permanence de vigilance quant à mon rôle et de
montrer que je suis fidèle à une conception à laquelle mon entourage peut se référer.

En faisant état de mes progressions tout au long de mon parcours, je fais l’état de mes
compétences, qui restent pour certaines à affiner.

- La gestion d’équipe reste pour moi un domaine où je dois anticiper davantage afin de
prévenir les moments de dysfonctionnement.

- Dans la communication de projet aux bénéficiaires de séjour (parents, enfants) je


compte poursuivre ma réflexion sur les moyens afin de faire participer davantage les
jeunes dans la construction des séjours.

- Travailler la continuité dans la formation afin d’éviter de se sceller dans le quotidien


et la routine.

- Il est évident que dans chaque fonction je peux et doit m’améliorer. Mes futures
expériences ainsi que l’analyse de mes actions me permettront d’évoluer dans chaque
domaine.

11. CONCLUSION
L’état d’esprit qui m’a guidé durant tout ce parcours me rend conscient de ma progression et
me mes lacunes.

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Je pense que chaque étape de cette formation m’a permis d’évoluer positivement mais que
l’état de directeur n’est pas définitivement acquis, la formation BAFD m’a permis une prise
de conscience générale de l’animation et sur le métier que j’exerce, et ce à plusieurs niveaux.

Tout d’abord j’ai élargi ma conception de l’animation, ensuite j’ai mûri ma conception du
centre de vacances. En effet j’ai modifié certains de mes points de vue sur la manière
d’appréhender et de proposer l’animation, je suis amené à mieux anticiper, préparer, évaluer,
agir et à décider.

Tous ces comportements au service de l’éducation et de la jeunesse m’ont fait prendre


d’autres chemins, tester d’autres terrains, afin de mieux partager avec les autres, ce qui a un
impact sur ma vie de tous les jours. Elle me guide dans mes responsabilités, dans mes prises
d’initiatives et dans les décisions que je suis amené à prendre.

Aujourd’hui mon sens de l’organisation et de la rigueur ne me guide pas vers la perfection, il


ne faut pas tendre vers le parfait mais vers ce qui est le plus adapté, le plus réalisable et le
moins rigide. Je suis fidèle à ma méthode sans que cela n empêche la considération de l’autre
et la remise en cause. Selon moi il faut croire à ce que l’on fait et à ce que l’on dit.

Je pense que notre société a besoin plus que jamais des valeurs d’échanges et de partage que
le centre de vacances propose. Les enfants qui reviennent à chaque séjour ainsi que les
partenaires qui nous accordent une grande confiance (CE, mairies, DDJS…) me rassurent et
renforcent la qualité du travail d’équipe, continue d’animer sans cesse cette passion pour les
relations sociales et les valeurs collectives qui guident mon engagement au quotidien.

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