RELATIONS CONTRAINTES-DEFORMATIONS
EN ELASTICITE LINEAIRE DES MILEUX
HOMOGENES ET ISOTROPES
(LOI DE HOOKE)
Nous avons, dans les chapitres précédents, mis en évidence des éléments fondamentaux de
l’étude d’un milieu déformable ; le tenseur de déformation 𝐷 et le tenseur de contrainte 𝑄.
Comme nous l’avons signalé, nous devons préciser les lois qui relient les contraintes aux
déformations.
Nous nous limitons ici à un cas très particulier, celui de l’élasticité des milieux homogènes et
isotropes.
La théorie élémentaire présentée dans ce cours vise surtout les applications pratiques concernant
les matériaux classiques de construction mécanique (aciers, alliages d’aluminium,…)
Pour ces matériaux l’expérience confirme avec excellente approximation la validité du schéma
mathématique suivant :
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Ainsi les composantes du tenseur des contraintes 𝑄 sont des fonctions linéaires
homogènes des composantes du tenseur de déformation 𝐷.
H5 ⇒ chaque tenseur Q ou D a des directions privilégiée « les directions propres ».
Le matériau est isotrope, nous constatons alors que ces directions sont communes aux
deux tenseurs.
Pour caractériser le matériau, on effectue des essais. Parmi ces essais on effectue des essais de
traction et de cisaillement.
Essai de traction simple :
F
𝜎= La loi de Hooke est : 𝜎 = 𝐸𝜀
𝑆
𝐸 étant le module de Young 𝐸 = 𝑡𝑔 𝛼
Dans un essai de traction il y
allongement dans la direction de l’effort
𝛼 (longitudinal L) et raccourcissement
ΔL dans les directions perpendiculaires à la
𝜀= direction de l’effort (transversales T) le
𝐿
coefficient qui mesure le taux de
raccourcissement est le coefficient de
𝜀
Poisson est 𝜈 = − 𝜀𝑇
𝐿
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Essai 𝜀11 𝜀22 𝜀33 𝜀12 𝜀13 𝜀23
Cisaillement
(𝟐𝜺𝟏𝟐 )𝑪𝟏 =
dans le plan (𝜺𝟏𝟏 )𝑪𝟏 = 𝟎 (𝜺𝟐𝟐 )𝑪𝟏 = 𝟎 (𝜺𝟑𝟑 )𝑪𝟏 = 𝟎 𝝈𝟏𝟐 (𝜺𝟏𝟑 )𝑪𝟏 = 𝟎 (𝜺𝟐𝟑 )𝑪𝟏 = 𝟎
(𝑥1 , 𝑥2 ) : 𝐶 1 𝑮
Cisaillement
(𝟐𝜺𝟏𝟑 )𝑪𝟐 =
dans le plan (𝜺𝟏𝟏 )𝑪𝟐 = 𝟎 (𝜺𝟐𝟐 )𝑪𝟐 = 𝟎 (𝜺𝟑𝟑 )𝑪𝟐 = 𝟎 (𝜺𝟏𝟐 )𝑪𝟐 = 𝟎 𝝈𝟏𝟑 (𝜺𝟐𝟑 )𝑪𝟐 = 𝟎
(𝑥1 , 𝑥3 ) : 𝐶 2 𝑮
Cisaillement
(𝟐𝜺𝟐𝟑 )𝑪𝟑 =
dans le plan (𝜺𝟏𝟏 )𝑪𝟑 = 𝟎 (𝜺𝟐𝟐 )𝑪𝟑 = 𝟎 (𝜺𝟑𝟑 )𝑪𝟑 = 𝟎 (𝜺𝟏𝟐 )𝑪𝟑 = 𝟎 (𝜺𝟏𝟑 )𝑪𝟑 = 𝟎 𝝈𝟐𝟑
(𝑥2 , 𝑥3 ) : 𝐶 3 𝑮
Dans le cas d’une sollicitation composée (dans le cas général) et puis que la déformation est
élastique linéaire les effets de chaque sollicitation peuvent s’accumuler et on a :
𝜀11 = (𝜀11 )𝑇1 + (𝜀11 )𝑇2 + (𝜀11 )𝑇3 + (𝜀11 )𝐶1 + (𝜀11 )𝐶2 + (𝜀11 )𝐶3
𝜀22 = (𝜀22 )𝑇1 + (𝜀22 )𝑇2 + (𝜀22 )𝑇3 + (𝜀22 )𝐶1 + (𝜀22 )𝐶2 + (𝜀22 )𝐶3
𝜀33 = (𝜀33 )𝑇1 + (𝜀33 )𝑇2 + (𝜀33 )𝑇3 + (𝜀33 )𝐶1 + (𝜀33 )𝐶2 + (𝜀33 )𝐶3
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𝝈𝟏𝟏 𝝈𝟐𝟐 𝝈𝟑𝟑
𝜺𝟑𝟑 = −𝝂 −𝝂 +
𝑬 𝑬 𝑬
𝜀12 = (𝜀12 )𝑇1 + (𝜀12 )𝑇2 + (𝜀12 )𝑇3 + (𝜀12 )𝐶1 + (𝜀12 )𝐶2 + (𝜀12 )𝐶3
𝝈𝟏𝟐 𝟏 + 𝝊
𝜺𝟏𝟐 = = 𝝈𝟏𝟐
𝟐𝑮 𝑬
𝜀13 = (𝜀13 )𝑇1 + (𝜀13 )𝑇2 + (𝜀13 )𝑇3 + (𝜀13 )𝐶1 + (𝜀13 )𝐶2 + (𝜀13 )𝐶3
𝝈𝟏𝟑 𝟏 + 𝝊
𝜺𝟏𝟑 = = 𝝈𝟏𝟑
𝟐𝑮 𝑬
𝜀23 = (𝜀23 )𝑇1 + (𝜀23 )𝑇2 + (𝜀23 )𝑇3 + (𝜀23 )𝐶1 + (𝜀23 )𝐶2 + (𝜀23 )𝐶3
𝝈𝟐𝟑 𝟏 + 𝝊
𝜺𝟐𝟑 = = 𝝈𝟐𝟑
𝟐𝑮 𝑬
Finalement :
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En faisant intervenir la contrainte normale moyenne notée 𝛴 = 𝑡𝑟𝑄 = 𝜎11 + 𝜎22 + 𝜎33 , on peut
écrire :
(1 + 𝜐) 𝜈
𝜀11 = 𝜎11 − 𝛴
𝐸 𝐸
(1 + 𝜐) 𝜈
𝜀22 = 𝜎22 − 𝛴
𝐸 𝐸
(1 + 𝜐) 𝜈
𝜀33 = 𝜎33 − 𝛴
𝐸 𝐸
1+𝜐
𝜀12 = 𝜎12
𝐸
1+𝜐
𝜀13 = 𝜎13
𝐸
1+𝜐
{𝜀23 = 𝐸 𝜎23
En utilisant une notation indicielle, on peut écrire :
(1 + 𝜐) 𝜈
𝜀𝑖𝑗 = 𝜎𝑖𝑗 − 𝛴𝛿𝑖𝑗 (1)
𝐸 𝐸
1 𝑠𝑖 𝑖 = 𝑗
𝛿𝑖𝑗 𝑠 ′ 𝑎𝑝𝑝𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑠𝑦𝑚𝑏𝑜𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝐾𝑟𝑜𝑛𝑒𝑐𝑘𝑒𝑟 = {
0 𝑠𝑖 𝑖 ≠ 𝑗
(1 + 𝜐) 𝜈
𝐷= 𝑄 − 𝑡𝑟(𝑄)𝕀
𝐸 𝐸
1 0 0
𝕀 𝑒𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑙𝑎 𝑚𝑎𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒 𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑖𝑡𝑒 = (0 1 0)
0 0 1
Ici on a exprimé les déformations en fonction des contraintes, mais la pratique des problèmes
montre que l’on a souvent besoin d’exprimer les contraintes en fonction des déformations. Dans
ce cas il suffit d’inverser la relation (1) et on obtient :
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FORMULAIRES
𝝀 𝑬 𝑴𝒐𝒅𝒖𝒍𝒆 𝒅𝒆 𝒀𝒐𝒖𝒏𝒈
{ 𝑪𝒐𝒆𝒇𝒇𝒊𝒄𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒅′ é𝒍𝒂𝒔𝒕𝒊𝒄𝒊𝒕é 𝒅𝒆 𝑳𝒂𝒎é {
𝝁 𝝊 𝒄𝒐𝒆𝒇𝒇𝒊𝒄𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒅𝒆 𝑷𝒐𝒊𝒔𝒔𝒐𝒏
(𝟏 + 𝝊) 𝝂
𝑸 = 𝟐𝝁𝑫 + 𝝀𝝃𝕀 𝑫= 𝑸 − 𝒕𝒓(𝑸)𝕀
𝑬 𝑬
𝑬 𝝁(𝟑𝝀 + 𝟐𝝁)
𝟐𝝁 = 𝑬=
(𝟏 + 𝝊) 𝝀+𝝁
𝝊𝑬 𝝀
𝝀= 𝝊=
(𝟏 + 𝝊)(𝟏 − 𝟐𝝊) 𝟐(𝝀 + 𝝁)
𝝈𝒎 = 𝑲𝒆
𝑬
𝑲=
𝟏 − 𝟐𝝊
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