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STRUCTURES EN PISE
VA Génie Civil
Promotion 60
Juin 2015
Je tiens tout particulièrement à remercier M. Stéphane Hans pour avoir accepté d’être
mon maître de TFE et m’avoir proposé ce projet. Je le remercie pour sa disponibilité, ses
conseils et pour m’avoir encadré au cours de ce stage.
Je tiens à remercier M. Quoc Bao BUI pour avoir accepté d’être l’expert de mon jury. Je
voudrais également remercier M. Antonin Fabbri pour avoir présidé le jury de mon TFE.
Enfin, je termine par un grand remerciement à mon épouse pour son soutien
inconditionnel durant ces trois mois de TFE… et quatre années d’école.
4
Sommaire
1 INTRODUCTION GENERALE 9
1.1 Contexte de ce travail 9
1.2 Problématique 9
1.3 La démarche adoptée 9
2 L’AUSCULTATION DYNAMIQUE DES STRUCTURES 11
2.1 Généralités 11
2.1.1 Traitement des mesures 11
2.1.2 Méthode du bruit mécanique ambiant 11
2.2 Le système d’acquisition du bruit ambiant 11
2.3 Le traitement FDD 14
2.3.1 Généralités 14
2.3.2 Principes de la méthode FDD 14
3 MISE AU POINT D’UN PROGRAMME DE TRAITEMENT DE DONNEES 16
3.1 Généralités 16
3.2 Le cahier des charges 17
3.3 Le logigramme 17
3.4 L’interface utilisateur 18
3.5 Validation du programme 19
3.5.1 Principe 19
3.5.2 Démarche adoptée 20
3.5.3 Résultats obtenus 21
4 APPLICATION A L’AUSCULTATION D’UNE STRUCTURE EN PISE 26
4.1 La construction en pisé 26
4.1.1 Généralités 26
4.1.2 Réglementation parasismique et construction en pisé 26
4.2 Etude d’un mur en pisé 27
4.2.1 Présentation 27
4.2.2 Démarche adoptée 28
4.2.3 Résultats obtenus 28
4.3 Etude d’une maison en bois/pisé 34
4.3.1 Introduction 34
5
4.3.2 Les conditions expérimentales 35
4.3.3 Résultats obtenus 36
5 CONCLUSION GENERALE 44
5.1 Le travail effectué 44
5.2 Perspectives 44
6 BIBLIOGRAPHIE 46
7 ANNEXES 47
7.1 Annexe A : routine de calcul pour la poutre de Timoshenko : 47
7.2 Annexe B : Programme Matlab 47
7.2.1 Programme principal 47
7.2.2 Moteur de calcul FDD 51
7.3 Annexe C : Plans de la maison de Chasselay 52
6
LISTE DES ILLUSTRATIONS
Figure 1 : le capteur dynamique TROMINO® ..........................................................................12
Figure 2 : principe de l'échantillonnage d'un signal temporel ...................................................13
Figure 3 : principe du traitement des données expérimentales .................................................15
Figure 4 : logigramme du programme ..........................................................................................18
Figure 5: allure de l'interface graphique........................................................................................19
Figure 6 : spectre des valeurs singulières de la maquette ...........................................................21
Figure 7 : spectre obtenu après application de la FDD .............................................................22
Figure 8 : zoom sur le 4ème pic.....................................................................................................22
Figure 9 : tableau des composantes des vecteurs singuliers ......................................................23
Figure 10 : allure des déformées modales pour la maquette .....................................................23
Figure 11 : principe de la détermination de l'amortissement de la structure par la méthode
de la demi-largeur de bande passante ...................................................................................24
Figure 12 : détermination de l'amortissement sur la maquette .................................................24
Figure 13 : échantillon de pisé réalisé par Nicolas Meunier ......................................................26
Figure 14 : carte de l’aléa sismique et des zones de constructions en pisé et en baug -
Source : [Mottier, 2007] ..........................................................................................................27
Figure 15 : géométrie du mur en pisé de Dagneux et position des capteurs ..........................28
Figure 16: spectres obtenus pour les mesures du mur de pisé de Dagneux suivant les deux
directions ..................................................................................................................................29
Figure 17 : maillage fin du mur en pisé ........................................................................................30
Figure 18 : résultats de la modélisation du mur sous Comsol® ...............................................30
Figure 19 : zoom sur le spectre EW et hypothèse de modes rapprochés ...............................31
Figure 20 : recherche des caractéristiques mécaniques optimales ............................................32
Figure 21 : modèle de poutre utilisé ..............................................................................................32
Figure 22 : photo de la maison Jacquet à Chasselay ...................................................................34
Figure 23 : situation de la maison Jacquet et origine de la terre utilisée ..................................35
Figure 24 : plan simplifié de la maison .........................................................................................36
Figure 25 : symbole utilisé pour un capteur avec son orientation ............................................37
Figure 26 : Positions des capteurs pour la configuration 1 .......................................................37
Figure 27 : photographies des capteurs positionnés selon les différentes configurations ....38
Figure 28 : spectres obtenus pour les différentes configurations .............................................40
Figure 29 : spectres obtenus pour les différentes configurations – échelle linéaire ...............41
Figure 30 : zoom sur les quatre spectres - échelle linéaire .........................................................42
Figure 31 : comparaison des variations d'amplitudes des vitesses mesurées lors de la
configuration 1 .........................................................................................................................43
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1 INTRODUCTION GENERALE
1.1 Contexte de ce travail
A l’heure actuelle, il est impossible de prévoir un séisme, phénomène naturel aux
conséquences potentiellement désastreuses pour une société. Malgré cette incertitude, la
puissance publique doit intervenir dans la prise en compte de ce risque, notamment en
matière de prévention et doit établir des règles de constructions dites parasismiques. Les
règlements ont évolué depuis la fin des années 60 et, depuis Janvier 2013, la norme pour les
projets de construction en zone sismique en vigueur dans l’ensemble de l’Union
européenne est l’Eurocode 8.
Les règlements évoluent notamment en fonction de la recherche scientifique, et le
laboratoire Géomatériaux de l’ENTPE a développé une expertise reconnue en matière
d’étude dynamique des structures. Plus particulièrement, dans le cadre de projets visant à
valoriser certains matériaux biosourcés (Projet PRIMATERRE), l’équipe souhaite
notamment s’investir dans l’application des méthodes d’analyse au matériau pisé afin de
mieux comprendre le comportement dynamique des structures de ce type.
1.2 Problématique
Un séisme est un phénomène dynamique qui induit des effets mécaniques spécifiques
sur une structure. En effet, même si la réponse de celle-ci dépend de nombreux paramètres
(géométrie, type de séisme, interaction sol-structures, etc.), il existe, sous certaines
hypothèses, ce que l’on appelle des « modes propres » de vibrations qui permettent de
décomposer les mouvements complexes en un ensemble de mouvements plus simples à
étudier. L’enjeu est donc de pouvoir déterminer ces modes propres à travers diverses
méthodes. Il apparaît clairement qu’une méthode non destructive et facilement mise en
œuvre sera privilégiée par l’ingénieur.
Par ailleurs, si le secteur de la construction est largement dominé par le béton, il existe
encore des filières traditionnelles (pisé, bois, pierre, etc.) qui développent des méthodes de
construction traditionnelles, voire innovantes. Pour des raisons assurantielles, tout projet
doit respecter les normes en vigueur, notamment sismiques. Cependant, ces dernières sont
très bien connues et appliquées aux matériaux dominants alors que certaines souffrent
particulièrement d’un manque de données spécifiques relatif au matériau utilisé. Il en va
ainsi de la construction en pisé, très répandue dans la région Rhône Alpes et objet
d’intenses études et partenariats destinés à la valoriser. Il semblerait en effet que ce
matériau ancestral réponde aux enjeux du développement durable : aspects sanitaires et
environnementaux, patrimoniaux et socio-économiques.
Des considérations précédentes, il apparaît intéressant d’étudier en quoi l’auscultation
des bâtiments peut être un moyen de comprendre le comportement dynamique de ces
structures ? Quelles sont les limites de ces mesures in situ et comment traiter les données
afin d’extraire les paramètres pertinents pour le calcul sismique et donc, à terme, répondre
aux exigences de la réglementation, en particulier pour les constructions en pisé, neuves ou
anciennes ?
10
2 L’AUSCULTATION DYNAMIQUE DES STRUCTURES
2.1 Généralités
La littérature nous informe de l’existence d’une multitude de techniques destinées à
ausculter les structures. Le choix de l’utilisation d’une technique dépend du type
d’information que l’on souhaite obtenir et du prix que l’on est prêt à payer pour cela.
Toutefois, le principe reste toujours le même : exploiter la réponse de la structure à une
excitation plus ou moins contrôlée par l’opérateur afin d’extraire les informations
caractéristiques qui régissent le fonctionnement de la structure.
11
non de biais, et l’existence d’éventuelles dérives sur de longues durées et pour différentes
fréquences d’échantillonnage.
L’appareil est léger (1.1 kg), de dimensions réduites (10 x 14 x 8 cm) et fonctionne sur
batterie, il est donc portatif et permet d’ausculter des structures in situ.
Il possède une double série de trois capteurs mesurant la vitesse (précision de 10-6
mm/s) et l’accélération selon les trois directions spatiales. Les mouvements de la structure
sont tout d’abord amplifiés puis convertis sous forme numérique et stockés dans la
mémoire interne de l’appareil dans différentes partitions. Les données peuvent alors être
transférées sur PC et analysées soit à l’aide du logiciel Grilla® fourni soit directement par
l’utilisateur.
Le laboratoire dispose de quatre capteurs qui, après synchronisation temporelle par GPS
ou radio, peuvent être placés selon différentes configurations au sein de la structure. Même
si un seul capteur est suffisant pour identifier les fréquences propres de la structure,
l’utilisation de plusieurs appareils permet de préciser la nature des modes mesurés et les
déformées correspondantes. Ainsi, on place les appareils selon plusieurs configurations
identifiées au préalable afin d’optimiser la campagne de mesure.
12
Figure 2 : principe de l'échantillonnage d'un signal temporel
La fréquence d’échantillonnage d’enregistrement, fe = 1/Te, impacte directement la
précision des mesures ; plus la fréquence est élevée, plus les mesures seront conséquentes
et donc les fichiers de données lourds. Nous pouvons choisir des fréquences dans la
gamme : 128, 256, 512, 1024 Hz.
Afin de déterminer fe, considérons la fréquence fmax classique pour un bâtiment qui est
inférieure à 50 Hz et dépend de la hauteur de la structure. Il faut toutefois un nombre de
points minimum pour interpoler correctement les données : on recommande en traitement
de signal de prendre une fréquence d’échantillonnage adaptée selon la relation f = 2.56.fmax.
On prendra donc fe = 128 Hz pour l’analyse modale d’un bâtiment.
Enfin, concernant la durée d’acquisition, il faut préciser d’une part, que l’on assimile le
bruit ambiant à une succession de « chocs » aléatoires à différentes fréquences ; il faut donc
s’assurer d’une durée suffisante pour que la répartition de l’énergie se fasse sur une bande
de fréquences dans la gamme qui nous intéresse. D’autre part, si la durée d’enregistrement
est T, la précision fréquentielle associée sera de Δf = 1/T. Ainsi, un enregistrement d’une
durée de 10 minutes assure une précision amplement suffisante de l’ordre du 1/100ème Hz.
Le signal pourra alors être découpé en plusieurs tranches de 128 s (≈ 2 min), avec 50% de
recouvrement, lors du traitement ultérieur.
13
2.2.1.4 Récupération des mesures
Une fois les mesures effectuées et stockées dans la mémoire de l’appareil, on transfère
les données par câble USB au PC grâce au logiciel qui accompagne l’instrument. Les
données sont au format binaire et sont exploitables par le logiciel Grilla®. Ce dernier
présente un intérêt pour d’autres types d’analyse, sismique notamment, mais est très limité
pour l’analyse modale. Il est en effet difficile de repérer précisément les modes de
vibrations d’autant que l’exploitation des courbes est très limitée (impossible de changer le
type de graphique, ni de cliquer sur la courbe pour obtenir une valeur précise, etc.)
Heureusement, il est possible d’exporter les données sous formes ASCII et de les
exploiter par un autre programme existant ou à faire. Nous avons décidé d’écrire un
programme capable de traiter ces données à l’aide d’une routine spécifique (FDD), et de
présenter le tout sous une interface simple d’utilisation.
14
Cette fonction est réelle positive et paire si le signal d’entrée est réel.
Ensuite, modélisons notre structure comme un système qui transforme un signal
d’entrée x(t) comportant r composantes (l’excitation) en un ensemble de réponse y(t),
comportant m composantes :
Avec :
Gxx (matrice carrée de taille r), la PSD du signal d’entrée x,
Gyy (matrice carrée de taille m), la PSD du signal de sortie y,
H(ω) la matrice de la réponse en fréquence.
Les opérateurs * et T désignent respectivement le conjugué complexe et la transposée.
Dans le cas particulier d’un bruit blanc (qui possède la même densité spectrale de
puissance à toutes les fréquences), Gxx (ω) est constant. Ainsi, nous n’avons pas besoin de
connaître le signal d’entrée pour calculer Gyy (ω). On décompose cette matrice en valeurs
singulières sous la forme :
Avec :
U (matrice unitaire de taille m) composée des composantes des vecteurs singuliers,
Σ (matrice diagonale de taille m x n), composée des valeurs singulières si,
L’opérateur H désigne la transposition conjuguée.
15
3 MISE AU POINT D’UN PROGRAMME DE TRAITEMENT
DE DONNEES
3.1 Généralités
Le cours de tronc commun de 1ère année de l’ENTPE intitulé « Informatique
conceptuelle et langage de programmation » nous a donné les bases de la conception
informatique et nous a familiarisés avec un langage de programmation : Matlab.
Matlab permet d’obtenir des solutions numériques aux différents problèmes de
l’ingénieur. Il tire sa force de sa simplicité, de son ergonomie, et du grand nombre de
fonctions déjà programmées permettant de résoudre des problèmes courants (développer
des interfaces conviviales par exemple). Ses défauts résident principalement dans sa relative
lenteur d’exécution1 (Matlab est un langage interprété i.e. chaque instruction d’un
programme est transformée à la volée en un ensemble d’instructions pouvant être
exécutées par le processeur, ce qui induit une vitesse globale d’exécution moindre que dans
le cas de langages compilés comme le langage C, où cette étape est réalisée une fois pour
toute pour l’ensemble du programme, avant son exécution). De plus, comme nous l’avons
déjà signalé, son prix reste élevé pour des licences professionnelles.
Quoiqu’il en soit, la méthodologie de la conception d’un programme est fondée sur une
décomposition d’un problème complexe en un ensemble de problèmes plus simples,
interdépendants les uns des autres. Cette conception est d’ailleurs très largement
indépendante de son implantation avec tel ou tel langage. Enfin, elle repose sur les règles
de bonne pratique suivantes :
Compréhension correcte du problème à implanter.
Description (presque exhaustive) de tout ce qui va se passer en posant sur le papier
la compréhension du problème
o Utiliser le scenario le plus représentatif possible.
o Identifier les phases sensibles, critiques.
Identifier et lister les opérations à effectuer : les nommer, les décrire et en faire des
fonctions.
Identifier et lister les informations à manipuler : en entrée, celles modifiées
pendant, celles résultats/sortie
Ordonner/classer les opérations sur un plan complexité/profondeur
o Se limiter à des opérations peu complexes :
une vingtaine de lignes de codes,
2 ou 3 sous-opérations.
o Si des opérations sont trop complexes, regrouper des sous-taches
Trouver une façon d'organiser (information en variables) : plus on avance en
profondeur, plus on doit savoir comment les informations sont stockées dans le
programme. Pour cela, il faut veiller à :
o la lisibilité du code.
o la simplicité du codage des informations en des variables.
1 Aujourd’hui, avec la puissance des machines, la rapidité d'un programme est largement suffisante pour des
utilisations courantes comme celle qui nous concerne ici.
16
Expliquer le code à l'aide de commentaires pour une future maintenance.
(correction/évolution), notamment :
o écrire en tête de fonctions.
o expliciter les variables (information, codage).
o devant chaque ligne (groupe de ligne) constituant une opération.
3.3 Le logigramme
Une fois les mesures récupérées, on le traite avec le moteur du programme qui constitue
une sorte de boîte noire : on fournit des données entrées (mesures, fréquences
d’échantillonnage), on récupère les données de sortie (matrices PSD pour un ensemble de
fréquences discrétisées, valeurs singulières et vecteurs singuliers). Ce mode de
fonctionnement facilitera la création de l’interface graphique.
L’algorithme du noyau de calcul est représenté par le diagramme ci-dessous (cf. Annexe
A pour le code source) :
17
Figure 4 : logigramme du programme
18
J’ai donc tout d’abord dessiné sur papier l’allure générale d’une telle interface ; elle
présentera d’un côté les paramètres à saisir et de l’autre côté les résultats à afficher. Ces
derniers seront présentés sous formes numérique et graphique pour faciliter la lecture et
l’exploitation des données. Les opérations de calcul et de chargement de fichiers de
données seront obtenues par simple clic de boutons destinés à cet effet.
Depuis la version 5.0 de MATLAB, l’ingénieur dispose d’un outil de développement des
Interfaces Graphiques (ou interfaces homme-machine) appelé GUIDE. Elles permettent à
l'utilisateur d'interagir avec un programme informatique, grâce à différents objets
graphiques (boutons, menus, cases à cocher…). Ces objets sont généralement actionnés à
l'aide de la souris ou du clavier.
La figure ci-dessous présente l’allure de l’interface graphique développée :
19
exemple. D’autres sont plus cachées, tout semble fonctionner correctement mais la courbe
obtenue est complètement fausse.
Ainsi, un test informatique ressemble à une expérience scientifique ; il faut vérifier la
théorie par rapport aux faits validés précédemment. Ici, je me suis principalement servi des
résultats expérimentaux obtenus sur une maquette du laboratoire.
20
Enfin, le programme applique la FDD sur tous les enregistrements, toutes directions
confondues.
Si l’on se concentre sur la courbe bleue des 1ères valeurs singulières, on observe les pics
suivants :
21
Figure 7 : spectre obtenu après application de la FDD
Le spectre obtenu suggère la présence de 4 modes principaux dont les trois premières
fréquences sont 1.16 Hz, 3.39 Hz, 5.10 Hz. Notons que le 4ème mode présente une allure
particulière et semble « dédoublé » comme l’illustre la figure ci-dessous. (6.87 Hz et 7.14
Hz)
3.5.3.2 Déformées
En cliquant sur un pic, on peut alors demander au programme de calculer le vecteur
singulier correspondant. Celui-ci s’affiche alors à droite de la courbe. Notons que, d’une
22
part, un vecteur singulier comporte 12 composantes représentant l’allure de la déformée
suivant les différentes directions EO, NS et Z.
D’autre part, on remarque que ce vecteur est complexe. Nous exploiterons uniquement
la partie réelle qui représente l’allure de la déformée.
On représente ci-dessous l’allure des déformées des pics détectés dans les deux
directions horizontales :
23
Figure 11 : Principe de la détermination de l'amortissement de la structure par la méthode de la demi-largeur de bande passante
3.5.3.4 Synthèse
Il ressort de ces courbes plusieurs constats :
Les allures des modes sont pertinentes et correspondent bien à ce que l’on a
l’habitude d’observer pour ce type de structure.
Il y a bien trois modes pour la direction Est-Ouest correspondant aux
fréquences 1.16 Hz, 3.39 Hz, 5.10Hz. Rappelons que, avec une bonne
24
approximation, la théorie (modèle brochette) nous apprend que les premières
fréquences pour une structure où les masses et les rigidités se répartissent
suivant la suite arithmétique (1, 3, 5), ce qui semble être approximativement le
cas ici. [HANS, 2002]
Le quatrième mode (6.87 Hz et/ou 7.14 Hz) est clairement un mode selon la
direction NS.
Les déplacements de la base sont très faibles.
L’amortissement est difficilement calculable en raison de la précision
fréquentielle choisie.
En conclusion, nous pouvons affirmer que le programme détecte bien les premiers
modes de vibration de la structure et que la méthode FDD est donc bien implémentée.
25
4 APPLICATION A L’AUSCULTATION D’UNE STRUCTURE
EN PISE
26
Cette question de la vulnérabilité des structures doit permettre à terme d’évaluer le
type d’intervention à réaliser : maintien en l’état, renforcement, destruction, etc.
Enfin, en France, le nombre de logements en pisé est estimé à 500 000, d’ après
[MICHEL&POUDRU, 1997]. On peut observer l’importante présence de ce patrimoine en
zone sismique :
Figure 14 : carte de l’aléa sismique et des zones de constructions en pisé et en baug - Source : [Mottier, 2007]
27
Figure 15 : géométrie du mur en pisé de Dagneux et position des capteurs
28
Figure 16: spectres obtenus pour les mesures du mur de pisé de Dagneux suivant les deux directions
On observe bien différents pics :
le premier, non représenté mais présent sur les deux spectres et de l’ordre de 0.2
Hz, relève sans doute de la distorsion du signal enregistré i.e. la dérive basse
fréquence qui résulte du capteur.
Un pic à 3.6 Hz très significatif. Il apparaît certes dans les deux spectres, mais il
y a près de 37 dB d’écart entre les deux soit un rapport d’environ 70. On peut
raisonnablement affirmer qu’il s’agit donc du premier mode NS.
Un pic à 10.3 Hz que l’on retrouve avec la même amplitude dans les 2
directions. Il s’agit probablement d’un mode de torsion.
Un pic 13.7 Hz uniquement dans la direction EW. Il s’agit probablement du
premier mode dans cette direction.
Un pic 17.1 Hz uniquement dans la direction NS. Il s’agit probablement du
deuxième mode dans cette direction.
L’utilisation d’un seul capteur ne nous dit rien sur la nature des modes détectés, et
l’utilisation de la PSD a des limites, notamment l’impossibilité de repérer des modes
doubles ou très rapprochés. Voilà pourquoi les identifications précédentes ne peuvent être
que des hypothèses qui nécessiteront des relevés complémentaires à 128 Hz pour un
traitement FDD (plus efficace que la PSD seule). En attendant, nous pouvons tenter
d’identifier la nature des modes en utilisant des outils de modélisation.
29
Figure 17 : maillage fin du mur en pisé
Puis, on définit les caractéristiques des matériaux et les conditions aux limites à l’aide
des résultats trouvés dans la littérature [Bui, 2007] :
Ici, le matériau est considéré comme homogène et isotrope. J’ai pris un
coefficient de poisson forfaitaire de 0.15 et une masse volumique de 1892
km/m3, valeurs plausibles pour un pisé classique. Le module de Young varie de
50 MPa à 500 MPa.
J’ai considéré que le mur était encastré à son extrémité sans entrer dans les
détails sur la nature de l’embase en béton.
Enfin, on lance le calcul et on peut visualiser les résultats sous forme de déformées du
mur par mode. On règle pour cela le graphique de post-traitement de telle sorte à observer
les déformations suivant l’axe OZ.
Les résultats d’une simulation faite avec un module de Young de 200 MPa figurent ci-
dessous :
30
Mode Fréquence Type
1 3.6 Flexion, NS
2 8.9 Flexion, EW
3 10.4 Torsion
4 19 Flexion, NS
31
Figure 20 : recherche des caractéristiques mécaniques optimales
32
𝜕𝛼
𝑀(𝑧) = 𝐸𝐼
𝜕𝑧
Ensuite, on se place dans le cas d’une réponse harmonique :
𝑢(𝑧, 𝑡) = 𝑓(𝑧)𝑒 𝑖𝜔𝑡
On obtient alors l’équation dynamique du problème :
𝐸𝐼𝜌𝑆𝜔2 (2)
𝜌𝑆𝜔2 𝑓(𝑧) = 𝐸𝐼𝑓 (4) (𝑧) + 𝑓 (𝑧)
𝐺𝑆𝑐
La solution générale est obtenue grâce au logiciel de calcul formel Maple :
𝑥 𝑥 𝑥 𝑥
𝑓(𝑧) = 𝑎 𝑐𝑜𝑠 (𝛿1 ) + 𝑏 𝑠𝑖𝑛 (𝛿1 ) + 𝑐 𝑐ℎ (𝛿2 ) + 𝑑 𝑠ℎ(𝛿2 )
𝐿 𝐿 𝐿 𝐿
Les constantes a, b, c et d dépendent des conditions initiales et les paramètres δ1 et δ2
vérifient :
𝜌𝑆𝜔2 𝐿4
𝛿12 𝛿22 =
𝐸𝐼
𝜌𝑆𝜔2 𝐿2
𝛿12 − 𝛿22 =
𝐺𝑆𝑐
En exploitant les conditions aux limites, on obtient un système de quatre équations à
quatre inconnues. Ce système possède une solution non trivial si et seulement si son
déterminant est nul, on obtient alors l’équation aux fréquences ci-dessous :
𝜋 𝜋 𝜋 𝜋 𝜋 𝜋
2 (1 + 𝑐𝑜𝑠 (𝛿1 ) 𝑐ℎ (𝛿2 )) 𝛿12 𝛿22 − 𝑠𝑖𝑛 (𝛿1 ) 𝑠ℎ (𝛿2 ) 𝛿1 𝛿2 (𝛿12 − 𝛿22 ) + 𝑐𝑜𝑠 (𝛿1 ) 𝑐ℎ (𝛿2 ) (𝛿12 − 𝛿22 )2 = 0
2 2 2 2 2 2
3
En utilisant le couple (E = 220 MPa et ρ = 1800 kg/m ), la résolution numérique de
cette équation se fait à l’aide d’un script Matlab que nous donnons en annexe B, qui nous
permet d’obtenir les premiers modes pour les directions X (EW) et Y (NS) :
Nous obtenons f1NS = 2.6 Hz, f2NS = 15.6 Hz, f1EW = 10.5 Hz.
Il faut augmenter le module de Young à 450 MPa et la masse volumique à 1892 kg/m 3,
pour obtenir le premier mode expérimental de 3.6 Hz
33
Le 4ème mode, est mieux évalué par la méthode EF que Timoshenko. La simplicité de
notre modélisation et de nos hypothèses (homogénéité, isotropie, élasticité) sont sans doute
la cause de cette différence.
Enfin, en croisant les résultats de la modélisation et les résultats expérimentaux obtenus
in situ, on peut avoir une idée du module élastique du matériau constituant le mur (environ
220 MPa) et de sa masse volumique (ρ = 1800 kg/m3). Il pourrait être intéressant d’évaluer
ces valeurs à différents moments (conditions climatiques différentes) pour observer
l’influence de la teneur en eau sur les propriétés mécaniques du pisé.
La terre utilisée provient de Saint Didier de Formans, l’artisan souhaite en effet utiliser
des matériaux locaux situés à moins de 20 km du lieu de construction pour respecter les
exigences du circuit court et du développement durable.
34
Figure 23 : situation de la maison Jacquet et origine de la terre utilisée
Enfin, les principaux objectifs de cette campagne de mesures ont été, à partir des
mesures de vibrations de l’ensemble de la structure et du traitement des données, de :
Récolter un maximum d’informations empiriques relatives au comportement
dynamique du bâtiment.
De savoir si l’ensemble constituait une structure monolithique.
De connaître les gammes des fréquences de résonnance.
35
Figure 24 : plan simplifié de la maison
Nous avons ainsi réalisé quatre configurations obtenus en déplaçant les capteurs après
une période de mesure suffisante (environ 20 minutes), sans éteindre les appareils. Les
enregistrements ont donc été continus pendant toute l’expérimentation. Ce protocole a
nécessité de traiter ultérieurement les données – d’une durée totale de 1h30 environ – pour
sélectionner les intervalles de mesures les moins perturbées par les déplacements.
Seuls les deux murs sud étaient directement accessibles, nous n’avons pas pu ausculter le
mur nord directement.
Les premiers modes de déformations unidirectionnelles (EW et NS) sont les premiers
recherchés en plaçant des capteurs horizontalement. Les modes ne sont en général pas
purs, les modes de déformations unidirectionnelles pouvant être couplés avec un
balancement de la fondation ou un mode de torsion. Il s’agira alors d’excentrer le plus
possible les différents capteurs par rapport à l’axe du bâtiment (pour chercher les modes de
torsion par exemple.)
36
J’ai finalement choisi 100 000 points de mesure pour chaque fenêtre, ce qui représente
environ 13 minutes d’enregistrement. Cette durée est suffisante pour que le bruit ambiant
soit assimilé à un bruit blanc stationnaire, du moins dans la gamme fréquentielle d’´etude
[0-25Hz], [Hans, S. & Boutin, C., Ibraim, E., Roussillon, P., 2005]
Notons enfin que l’analyse des données a révélé le dysfonctionnement du capteur 71
durant les configurations 3 et 4. Nous ignorons la cause de ce problème pour le moment.
37
Les photographies ci-dessous illustrent les positions des capteurs dans la maison :
Sommet mur sud-est Sommet mur sud-ouest Derrière Poêle (1er) Derrière Poêle (RDC)
Configuration 2
Sommet mur sud-est Sommet mur sud-ouest Mur grenier (1er) Derrière Poêle (RDC)
Configuration 3
Le long du mur sud-est Le long du mur sud-ouest Mur grenier (1er) Derrière Poêle (RDC)
Configuration 4
Entre les 2 murs Est SDB (1er) Mur grenier (1er) Derrière Poêle (RDC)
38
Configuration Segment de points
1 [50000 – 150000]
2 [250000 – 350000]
3 [430000 – 530000]
4 [560000 – 660000]
Sachant que l’on utilisé les quatre capteurs et que trois directions sont mesurées pour
chaque capteur, on obtient, par inter-corrélation, une matrice DSP de taille 12 x 12 pour
chaque fréquence discrétisée. Les 100 000 points de mesures sont traités de telle sorte à
opérer des recouvrements de 50 % de chaque segment. On obtient alors 16385 fréquences
et autant de matrice PSD. On récupère alors la 1ère valeur singulière qui correspond aux
modes propres. Les spectres figurent ci-dessous pour des fréquences inférieures à 30 Hz et
selon une échelle logarithmique en ordonnée :
39
Figure 28 : spectres obtenus pour les différentes configurations
40
4.3.3.3 Commentaires sur les résultats
On constate que les pics sont certes discernables, mais moins bien que dans le cas de la
maquette précédent ou du mur en pisé. Il subsiste un bruit qui diminue la qualité du spectre
obtenu. J’ai essayé d’augmenter le nombre de points (150 000 au lieu de 100 000), mais le
bruit subsistait. Peut-être cela est-il du à la fréquence d’échantillonnage de 128 Hz ?
On retrouve la dérive basse fréquence de 0.2 Hz due aux capteurs.
- Un pic très prononcé à 20.1 Hz environ se retrouve dans chaque spectre. Sa largeur
de bande étant étroite, il est probablement d’origine extérieure : une machine (20 Hz
correspond à 1200 tour/min soit le cycle typique d’une essoreuse) ou un engin
quelconque se trouvait probablement à proximité de la maison durant les mesures.
Toutefois, si l’on observe les spectres sur une même échelle linéaire (figure ci-
dessous), on constate une forte diminution de l’amplitude liée à cette fréquence dans
les configurations 3 et 4. On peut alors formuler plusieurs hypothèses :
Soit l’appareil mécanique a diminué sa puissance à partir de la configuration 3
Soit la défaillance du capteur 71 explique cette baisse de pic, mais alors pourquoi
ne l’observe-t-on pas sur les autres pics ?
Soit, et cette hypothèse suggère des études complémentaires, les murs en pisé
amplifient cette vibration. En effet, les capteurs étaient positionnés sur les murs
dans les deux premières configurations, alors qu’ils étaient dans la maison dans
les suivantes.
41
- Un pic à environ 7.1 Hz se retrouve pour toutes les configurations. Il s’agit d’un
mode propre du bâtiment. Les spectres des configurations 1 et 4 suggèrent
l’existence de deux modes rapprochés autour de cette valeur. Notons à ce propos, il
existe une formule empirique dans l’Eurocode 8 donnant la première période propre
pour un bâtiment de faible hauteur h qui n’est ni en acier, ni en béton armé :
𝑇1 = 𝐶𝑡 ℎ0.75 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐶𝑡 = 0,0488
L’application donne, en prenant la hauteur des murs en pisé h = 4.25, T1 = 0.14 et f1
= 6.9 Hz. La formule semble donc applicable à notre structure.
- Un pic plus faible à environ 9.3 Hz se retrouve pour toutes les configurations. Il
s’agit d’un mode propre du bâtiment.
- D’autres pics apparaissent selon les configurations entre 10 et 15 Hz et entre 20 et
25 Hz, mais il est difficile d’affirmer s’il s’agit de modes propres ou non.
Pour détailler ces observations, j’ai représenté ci-dessous les quatre spectres (1ères en
bleue et 2èmes valeurs singulières en rouge), avec une même échelle linéaire, pour des
fréquences inférieures à 20 Hz :
42
On constate bien sur les configurations 1, 3 et 4 que le premier pic est en fait constitué
de deux pics rapprochés, il s’agit donc bien de deux modes proches. Ces deux modes sont
d’ailleurs eux-mêmes doubles comme ont peut l’observer avec les secondes valeurs
singulières.
Il est remarquable que les pics au-delà (9.3 Hz, 11.3 Hz et 15.6 Hz) semblent ne se
retrouver que dans les deux premières configurations. S’agit-une d’une réponse spécifique
aux deux murs en pisé i.e. de modes locaux ? Si c’est le cas, comment les murs
interagissent-ils avec le sol ? En effet, les mesures effectuées ne donnent pas directement
accès à la description de la dynamique de la structure, mais à celle de la dynamique d’un
système plus vaste, englobant le sol de fondation. Les vibrations arrivant par le sol, celui-ci
peut avoir une fréquence de résonnance. Il serait donc intéressant de voir comment a été
fondée la maison pour comprendre son interaction avec le sol.
Enfin, notons que les capteurs 75 et 76, respectivement au RDC et au 1er, ont des
amplitudes relativement similaires. Alors que les capteurs 70 et 71 ont des amplitudes plus
larges, ce qui conforte l’idée d’un mode de fonctionnement différent pour les murs en pisé.
(cf. figure ci-dessous)
Figure 31 : comparaison des variations d'amplitudes des vitesses mesurées lors de la configuration 1
43
5 CONCLUSION GENERALE
5.1 Le travail effectué
Ce travail de fin d’études avait pour objectif d’exploiter les données issues
d’auscultations in situ de structures. Plusieurs étapes sont nécessaires pour parvenir à
extraire des informations de la réalité complexe : de l’installation de l’appareil jusqu’à
l’interprétation des résultats. Je me suis intéressé à toutes ces phases avec un accent
particulier mis sur la phase de traitement des données.
En effet, il me fallait comprendre et implémenter une technique de traitement de signal
intitulée Frequency Domain Decomposition. La réalisation d’un programme d’exploitation
ressemble à une expérience scientifique, il faut établir un protocole et tester l’efficacité du
programme. Ainsi, j’ai pu valider le moteur de calculs grâce à des mesures sur maquette.
Enfin, pour rendre le programme convivial, je me suis attelé à l’élaboration d’une interface
utilisateur.
Une fois l’outil de traitement élaboré, je m’en suis servi pour l’étude de structures en
pisé. Ce matériau présente des avantages non négligeables à plusieurs points de vue, mais
souffre d’un manque de connaissances relatives à son comportement dynamique.
J’ai ainsi, dans un premier temps, exploité des mesures faites avant moi. Il m’a fallu
traiter des données parfois inexploitables. Ainsi, il est recommandé de ne pas dépasser 128
Hz pour les fréquences d’échantillonnage. Une fois le traitement réalisé, il faut faire des
hypothèses sur la nature du matériau. En effet, la modélisation par éléments finis apporte
une aide non négligeable dans la détermination de la nature des modes. Les deux approches
méritent donc d’être menées en parallèle le plus souvent possible. Ainsi, la détermination
d’un module élastique a été possible et une comparaison avec des modèles de poutre a été
réalisée. Toutefois, afin de valider les résultats obtenus, il faudrait prendre en compte
d’autres facteurs auxquels je n’ai pas eu accès : teneur en eau du pisé, mode de fabrication,
etc.
Enfin, nous avons réalisé une campagne de mesure in situ sur une maison mixte
bois/pisé. Malgré quelques soucis (un capteur dysfonctionnant, une synchronisation par
GPS et non par radio), je suis parvenu à exploiter les données et à mettre en évidence des
informations sur la dynamique de la structure. Outre la détermination de la première
fréquence propre, j’ai pu soulever le problème du monolithisme de la structure en mettant
en évidence un comportement dynamique différent pour les murs en pisé par rapport au
reste de la structure.
5.2 Perspectives
Le travail a répondu aux objectifs initialement donnés et a ouvert la piste de travaux
complémentaires à réaliser :
- Concernant le programme, l’interface proposée est bien sûr adaptable et doit évoluer
en fonction des besoins futurs. Il est possible, en utilisant des extensions Matlab
(Graphic toolbox), d’optimiser le traitement des courbes obtenues. Ainsi, l’utilisateur
pourrait sélectionner à la souris des fenêtres de signal à analyser, et déterminer
automatiquement les pics obtenus. De la même manière, on pourrait calculer
automatiquement le facteur d’amortissement de la structure en employant la
méthode précédemment évoquée. Enfin, il serait très utile de pouvoir exploiter
directement les fichiers binaires (*.trc) issus des capteurs, plutôt que de passer par
Grilla pour les exporter au format texte.
44
- La modélisation s’avère un outil complémentaire fort intéressant. Il pourrait être
intéressant de refaire une campagne de mesures sur un mur en pisé type celui de
Dagneux afin de comparer les paramètres obtenus par FDD et par modélisation par
éléments finis (surtout la nature des modes et les déformées).
- Concernant la maison de Chasselay, il faudrait poursuivre les investigations sur le
comportement dynamique des murs pisé en L. Certes, la description est partielle
puisque les mesures sont effectuées en un nombre limité de points de la maison, et
les hypothèses simplificatrices sur le comportement de la structure et/ou du sol et
sur la nature des excitations ont été faites. Mais, la modélisation de ces murs seuls
dans un premier temps, puis celle de la structure totale dans un second temps,
pourrait être intéressante à faire pour valider les résultats obtenus. Il faudrait
notamment interroger l’artisan et l’architecte du projet pour connaître les modalités
de mise en œuvre lors du chantier.
Ensuite, j’ai traité tous les signaux enregistrés suivant les trois directions, en même
temps. Il faudrait étudier les déformées de la structure suivant les différentes
directions pour connaître la nature des modes.
Enfin, il est raisonnable de s’interroger sur la réponse à un séisme du système
constructif bois/pisé. Celle-ci, a priori complexe, pose la question du mode de ruine
et de la durabilité des liaisons entre les deux matériaux. La question des fondations,
la structuré étant supposée à base fixe dans ce travail, doit également être posée
pour affiner la compréhension du comportement dynamique de la structure.
45
6 BIBLIOGRAPHIE
BRINCKER R., ZHANG L., ANDERSEN P. Modal identification from Ambient
Responses using Frequency Domain Decomposition. International modal analysis conference
No18, San Antonio TX , ETATS-UNIS 2000, vol. 4062 (2), pp. 625-630.
BUI Q.B., Stabilité des structures en pisé : durabilité, caractéristiques mécaniques, Thèse INSA de
Lyon, 2008, 249 p.
CRAWFORD R., WARD H.S, Determination of the natural periods of buildings. Bulletin of
the seismological Society of America. 1964, vol .54, n°6, pp.1743-1756.
EUROCODE 8, Conception et dimensionnement des structures pour leur résistance aux séismes.
2000.
HANS, S, BOUTIN, C., IBRAIM, E., ROUSSILLON, P., In situ experiments and
seismic analysis of existing buildings Part I : Experimental investigations, Part II : Seismic
integrity threshold, Earthquake, Engineering and Structural Dynamics, 2005, 34, 1515-
1546.
MAIASSI S., Mesures in situ de bruit ambiant et traitement par FDD - Identification du
comportement dynamique d’un bâtiment de Guadeloupe, Mémoire MASTER MEGA, ENTPE,
soutenance Septembre 2010
46
7 ANNEXES
7.1 Annexe A : routine de calcul pour la poutre de
Timoshenko :
%Paramètres géométriques
hauteur = 3.16;
h= 2.16;
b = 0.45;
S = b*h;
Sc = 5*S/6;
L = 2*pi/hauteur;
Ix=b*h^3/12;
Iy=b^3*h/12;
%Paramètres matériau
E= 450*10^6;
nu = 0.15;
rho = 1750;
G=E/(2*(1+nu));
C = E*Iy/(G*Sc*L^2);
f = @(x) (2*(1+cos(x*pi/2)*cosh(x*(pi/2)/(sqrt(1+C*x))))*x^4/(1+C*x)-
sin(x*pi/2)*sinh(x/sqrt(1+C*x))*x^2/sqrt(1+C*x)*(x^2-
x^2/(1+C*x))+cos(x*pi/2)*cosh(x*(pi/2)/sqrt(1+C*x))*(x^2-x^2/(1+C*x)));
delta1= fzero(f,1);
omega= delta1^2/sqrt(rho*S*L^4/(E*Iy)+delta1^2*rho*S*L^2/(G*Sc));
f1NS= omega/(2*pi)
f2NS= (3^2/sqrt(rho*S*L^4/(E*Iy)+3^2*rho*S*L^2/(G*Sc)))/(2*pi)
f1EW = (delta2^2/sqrt(rho*S*L^4/(E*Ix)+delta2^2*rho*S*L^2/(G*Sc)))/(2*pi)
%---------------------------------------------------------------------
-----
47
% CODE INITIALISATION - NE PAS MODIFIER
gui_Singleton = 1;
gui_State = struct('gui_Name', mfilename, ...
'gui_Singleton', gui_Singleton, ...
'gui_OpeningFcn', @prog_OpeningFcn, ...
'gui_OutputFcn', @prog_OutputFcn, ...
'gui_LayoutFcn', [] , ...
'gui_Callback', []);
if nargin && ischar(varargin{1})
gui_State.gui_Callback = str2func(varargin{1});
end
if nargout
[varargout{1:nargout}] = gui_mainfcn(gui_State, varargin{:});
else
gui_mainfcn(gui_State, varargin{:});
end
% CODE INITIALISATION - NE PAS MODIFIER
%---------------------------------------------------------------------
-----
%Début du code
% --- Outputs from this function are returned to the command line.
function varargout = prog_OutputFcn(hObject, eventdata, handles)
% Get default command line output from handles structure
varargout{1} = handles.output;
%---------------------------------------------------------------------
-----
%Fonctions de récupération de la fréquence d'échantillonage Fs en Hz
function Fs_Callback(hObject, eventdata, handles)
input = str2num(get(hObject,'String'));
if (isempty(input))
set(hObject,'String','0')
end
48
%---------------------------------------------------------------------
-----
% Programme exécuté en cliquant sur le bouton 'Load and compute'
(pushbutton1.)
function pushbutton1_Callback(hObject, eventdata, handles)
plot(Frequences,mag2db(s1))
xlabel('Frequence (Hz)')
ylabel('1ères valeurs singulières de la matrice PSD (dB)')
title(fichier,'Interpreter', 'none');
grid('on');
49
%Mise à jour du handles
guidata(hObject,handles);
scatter(pointPosition(1),pointPosition(2),'MarkerEdgeColor','g','Marke
rFaceColor','g')
text(pointPosition(1),pointPosition(2),num2str(pointPosition(1)));
%---------------------------------------------------------------------
-----
50
vecteur = u(:,1);
end
Plans de la maison de Chasselay
51
7.3 Annexe C : Plans de la maison de Chasselay
52
53
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