Cannabis et psychose
Le cannabis est consommé par une proportion de plus en plus
grande et jeune de la population. Pour le clinicien, cela remet
au premier plan la question de la relation entre le cannabis et
la psychose.
Pour le patient déjà psychotique, cette relation est certainement
néfaste ; le cannabis aggrave la symptomatologie et le pro-
nostic d’une psychose. Une évidence scientifique croissante
Rev Med Suisse 2006 ; 2 : 2099-103 montre une association robuste et cohérente entre la consom-
mation de cannabis et le développement ultérieur des troubles
L. Curtis psychotiques chez la personne saine. Par ailleurs, les progrès
dans notre compréhension de la biologie du cannabis per-
P. Rey-Bellet mettent de proposer un mécanisme hypothétique plausible,
en se basant notamment sur les interactions possibles entre le
M. C. G. Merlo cannabis et la neurotransmission dopaminergique.
Drs Logos Curtis et Philippe Rey-Bellet
Dr Marco C. G. Merlo
Département de psychiatrie,
Programme JADE INTRODUCTION
67, rue de Lausanne, 1202 Genève
marco.merlo@hcuge.ch La consommation de cannabis est une réalité de notre société.
Il s’agit d’un toxique largement répandu, très utilisé et dont la
consommation est croissante. L’évolution de son utilisation, sur-
tout par les jeunes est particulièrement frappante. La Suisse se
Cannabis and psychosis démarque depuis de nombreuses années, en Europe, comme l’un des pays avec
Cannabis is abused by a progressively larger la plus haute prévalence de consommation de cannabis. Selon l’étude ESPAD de
and younger proportion of our population. 2003, 40% des écoliers suisses de seize ans ont déjà consommé du cannabis1 et
For the clinician, this can raise the question of
comme dans de nombreux autres pays européens, cela représente une augmen-
what the relationship between cannabis and
psychosis is. tation graduelle par rapport aux années précédentes. D’autres données suisses
For the patient who is already psychotic, this montrent également que l’âge de début de la consommation est de plus en plus
relationship is most certainly adverse ; can- précoce.2 Parallèlement, et peut-être plus que tout autre toxique psychotrope,
nabis worsens the symptoms and prognosis le cannabis jouit d’une réputation de drogue «douce»,3 ce qui a tendance à ba-
of a psychosis. What may be of even greater naliser son utilisation dans de nombreux esprits. En même temps, l’évolution de
concern is the growing evidence that cannabis
la plante commercialement disponible au consommateur semble s’orienter vers
may cause psychosis in healthy individuals.
Many studies now show a robust and consis-
des produits de plus en plus concentrés au niveau de la substance active.4
tent association between cannabis consump- Il s’agit donc d’une consommation de produits de plus en plus puissants par
tion and the ulterior development of psycho- une proportion croissante de notre population, à des âges de plus en plus jeu-
sis. Furthermore, our better understanding of nes, cela avec une attitude de banalisation de cette drogue répandue. Cette évo-
cannabis biology allows the proposal of a lution nous interpelle. Les conséquences potentielles sont nombreuses. On peut
plausible hypothetical model, based notably se poser la question, au niveau social, de son influence sur une nouvelle géné-
on possible interactions between cannabis
ration par rapport à l’éducation ou le crime violent. Au niveau médical s’ajoutent
and dopaminergic neurotransmission.
les problématiques de la toxicodépendance ou de son impact sur la santé soma-
tique (en particulier des ramifications pneumologiques ou oncologiques). Cet arti-
cle se focalise sur une question d’ordre médical en tentant d’élucider la relation
entre la consommation de cannabis et les troubles psychotiques.
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vent durant l’adolescence et le jeune âge adulte. Dans cette chotiques angoissantes, certains jeunes patients parvien-
phase initiale des troubles psychotiques, il n’est pas pos- nent à l’abstinence de cannabis, mais nombre de patients
sible de différencier le début d’un trouble schizophrénique ne sont pas capables d’arrêter leur consommation ; ils res-
d’un trouble de l’humeur ou d’autres troubles psychotiques tent dans un état d’intoxication chronique et tombent simul-
sans cause organique. On parle alors plutôt de psychose tanément dans la psychose et la toxicodépendance.
débutante pour éviter soit de traumatiser le patient et son
entourage par un lourd diagnostic, soit de banaliser un état Question 2 : Quel est le rôle du cannabis dans le
psychique qui risque d’évoluer vers la chronicité.5 Les in- développement de la psychose ?
terventions thérapeutiques modernes ont intégré les ap- Une association entre la consommation de cannabis et
proches pharmacologiques et psychothérapeutiques, et le développement d’une psychose est encore un sujet
permettent de renforcer les ressources psychiques et so- débattu dans la littérature. Nombre d’auteurs suggèrent
ciales des patients et de leur famille.6 un lien causal : le cannabis précipiterait la psychose aussi
Parallèlement, un grand effort est mis sur la réduction chez le sujet sain. Les détracteurs de cette hypothèse
des facteurs de risque biologiques et psychosociaux. Sur la arguent soit que cette association apparente résulte d’au-
base du concept de la vulnérabilité au stress, on peut tres facteurs confondants, soit que le cannabis est utilisé
constater que la psychose est le résultat combiné de res- comme automédication dans la phase prémorbide ou pro-
sources affaiblies et d’une prépondérance de facteurs de dromique d’une psychose. Pour donner une idée de l’ap-
risque. préciation internationale actuelle de cette question, à la
Dans cette perspective, la psychose résulte de la perte suite d’un débat à ce sujet à un congrès international sur
d’équilibre entre facteurs de risque et facteurs de protection; la schizophrénie (XIII th Biennal Winter Workshop on Schi-
elle se situe à la fin d’une évolution de longue durée avec une zophrenia Research, 2006), une large majorité des partici-
phase prémorbide, une phase prodromique et une phase pants ont indiqué par vote leur conviction qu’un lien causal
psychotique. Cette dernière peut évoluer vers une psychose existe.
chronique, aboutir à une rémission partielle ou à une rémis- Cette association causale avait déjà été fortement sug-
sion complète. On parle de troubles schizophréniques si la gérée par une très grande étude prospective sur quinze
phase psychotique est prolongée (쏜1 mois). ans évaluant plus de 50 000 recrues suédoises.9 Cette étude
a montré un risque de développer une psychose en rela-
tion dose dépendante avec la consommation de cannabis
ASSOCIATION CANNABIS-PSYCHOSE avant l’âge de dix-huit ans. Ce risque est statistiquement
Il y a une association indéniable entre la prise de can- significatif même après correction pour plusieurs variables
nabis et la psychose. Pour l’instant, la nature de cette rela- confondantes. Cette association a été mise en évidence par
tion reste à déterminer précisément et les données les plus d’autres études par la suite, y compris après correction de
probantes reposent sur les observations épidémiologiques. différents facteurs. Une analyse groupée de plusieurs de
En même temps, notre compréhension de plus en plus ces études par Henquet et coll.10 conclut à un risque relatif
fine de la biologie de la psychose et du système cannabi- de 2,1 (1,7-3,1, IC 95%) pour un consommateur de déve-
noïde donne un meilleur contexte à ces études. Au niveau lopper une psychose par rapport à un non-consommateur,
épidémiologique, on peut déjà différencier deux questions: ceci sur la base d’un total de plus de 100 000 individus pris
1) quel est l’effet du cannabis chez l’individu ayant déjà en compte. Au vu du grand nombre d’études et de l’am-
manifesté des symptômes psychotiques ? et 2) quel rôle pleur de l’effet, la plausibilité d’une association par facteurs
le cannabis pris avant une symptomatologie psychotique confondants uniquement semble nettement diminuée. On
peut-il avoir sur le développement d’une psychose ? peut aussi noter que plusieurs études confirment que l’âge
de début d’une psychose est généralement plus précoce
Question 1 : Quelle est l’influence du cannabis en cas de prise de cannabis.11,12
chez le patient psychotique ? La thèse de l’utilisation de cannabis comme automédi-
Cette question semble en ce moment avoir la réponse cation semble aussi moins probable selon les résultats de
la plus claire. Nombre d’études confirment qu’en cas de plusieurs études qui ont spécifiquement déterminé qu’une
psychose existante, une consommation même minime de association entre l’utilisation de cannabis et le dévelop-
cannabis a des effets néfastes.7,8 Dans la phase aiguë, elle pement d’une psychose était présente même en excluant
aggrave les symptômes psychotiques, à savoir les idées des études toute personne présentant le moindre signe
délirantes, les hallucinations et la désorganisation de la clinique de vulnérabilité à une psychose au moment de la
pensée. Elle augmente le risque d’actes hétéro-agressifs et consommation.13,14 Blanchard15 a même suggéré que l’uti-
auto-agressifs et réduit, voire fait disparaître l’effet théra- lisation précoce de cannabis est une stratégie de gestion
peutique des médicaments antipsychotiques. Le cannabis des émotions initialement indépendante de toute problé-
a aussi un effet sur l’évolution à long terme de la psychose, matique psychotique.
avec des rechutes plus fréquentes et précoces.8 Pour le En reprenant des critères cités par Henquet et coll,10 on
pronostic à long terme, un abus de cannabis augmente le peut considérer qu’il y a une relation causale si : 1) il exis-
risque d’évolution vers la chronicité et les troubles de com- te une association cohérente et l’ampleur de l’effet obser-
portement avec des actes délictueux. La réinsertion sociale vé est forte ; 2) il existe une relation entre la dose et l’ef-
est plus difficile et l’entourage a plus de difficultés à soute- fet ; 3) on peut démontrer que la consommation précède
nir le malade. Pour éviter de revivre des expériences psy- le trouble ; 4) il existe un mécanisme biologique plausible.
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Les trois premiers points étant fortement soutenus par des cales continue durant toute l’enfance et l’adolescence,19
évidences épidémiologiques, les nouveaux apports dans ce qui suppose que plus est précoce une éventuelle
le domaine de la biologie permettent d’explorer le qua- atteinte biologique, plus grandes en seront les consé-
trième point. quences. Chez le rat, l’exposition expérimentale à des
agonistes cannabinoïdes durant «l’adolescence» conduit à
des modifications durables du comportement ultérieur de
NEUROBIOLOGIE DU SYSTÈME
l’adulte alors que l’exposition à la période adulte n’entraî-
CANNABINOÏDE ne pas ces modifications.20,21
La substance active principale du cannabis est le delta9- L’impact sur le développement chez l’homme n’a pas,
tétrahydrocannabinol (THC), isolé en 1941, bien que ses pour l’instant, pu être étudié avec autant de précision,
propriétés psychotropes soient connues depuis l’antiquité. mais les dysfonctions cognitives induites par l’abus de can-
Le THC, comme les autres cannabinoïdes, peut aujourd’hui nabis sont bien connues et sont souvent semblables à
être défini comme une substance qui active les récepteurs celles observées dans la phase prémorbide et prodromi-
cannabinoïdes. Chez l’homme, deux types de récepteurs que d’une psychose, à savoir des difficultés de concentra-
cannabinoïdes ont été identifiés : CB1 et CB2. Le récepteur tion, d’attention et d’élaboration de l’information complexe.
CB1 est exprimé essentiellement dans le système nerveux Plus spécifiquement, concernant la consommation chez
central et constitue la cible essentielle du THC. Le récep- l’adolescent, une étude d’Ehrenreich montre un risque plus
teur CB2 est surtout exprimé dans des tissus périphériques, grand de développer des dysfonctions cognitives si un abus
notamment ceux du système immunitaire.16 de cannabis a commencé avant l’âge de seize ans.22
Le récepteur CB1 est un récepteur transmembranaire En se basant sur «l’hypothèse dopaminergique» (soit
présynaptique qui peut moduler le relâchement de diffé- que les symptômes psychotiques découlent d’une aug-
rents types de neurotransmetteurs par son activation. A mentation d’activité dopaminergique dans des régions
l’état naturel, il est activé par les endocannabinoïdes, sub- corticales clés) largement évoquée lors de considérations
stances lipophiles synthétisées et relâchées postsynapti- étiologiques de la psychose, on peut se poser la question
quement (figure 1A).17,18 Largement répandu dans le cer- de l’interaction des systèmes cannabinoïdes et dopami-
veau (cortex, cervelet, hippocampe, ganglions de base), le nergiques.
récepteur CB1 est impliqué dans la neurotransmission Certaines études génétiques soutiennent déjà une in-
dopaminergique, glutamatergique, GABAergique et choli- teraction possible entre ces deux systèmes dans la patho-
nergique, ce qui en fait un important modulateur de ces genèse de la psychose. Ujike et coll.23 ont décrit une asso-
systèmes de transmetteurs. ciation d’une variante génétique spécifique du récepteur
Un élément biologique qui prend toute son importan- CB1 avec la schizophrénie dans une population japonaise,
ce au vu de l’âge de plus en plus précoce du début de la bien que l’impact fonctionnel de cette variante ne soit pas
consommation de cannabis est l’impact potentiel sur le encore connu. Plus récemment, une association génétique
développement du cerveau. Les techniques de neuroima- entre le système dopaminergique et les conséquences de
gerie moderne confirment de manière spectaculaire la consommation de cannabis a été proposée : une étude
qu’une maturation séquentielle de différentes aires corti- de Caspi et coll.24 suggère que les individus porteurs de la
variante Val du gène COMT (enzyme de dégradation de la
dopamine) sont susceptibles de développer une psychose
après consommation de cannabis, alors que les porteurs
Cannabis
A B Effets à de la variante Met le sont pas.
court terme D’autres constatations biologiques soulignent plus spé-
cifiquement cette interaction: une étude américaine a décrit
des niveaux d’anandamide (un endocannabinoïde) céré-
brospinal huit fois plus élevés chez des patients souffrant
Dopamine CB1 d’une psychose aiguë par rapport à une population con-
C Cannabis
Effets à
trôle.25 Soutenant cette idée qu’une hyperactivité dopa-
long terme minergique pourrait stimuler le système endocannabinoï-
Déplétion
de, une étude chez le rat a pu montrer qu’une activation des
Endocannabinoïde
DRD2 récepteurs dopaminergiques D2 initie la synthèse ananda-
mide dans le cortex limbique et moteur.26 Des études au
niveau cellulaire ont décrit que l’anandamide, ou un autre
Figure 1. Système cannabinoïde endogène agoniste cannabinoïde (via CB1) peut par ailleurs moduler le
relâchement de dopamine dans l’espace synaptique.27,28
Le système cannabinoïde endogène participe à la régulation de la neuro- Cet effet modulateur semble surtout effectuer une augmen-
transmission dopaminergique par retour positif (A). Lors d’abus aigu de tation du relâchement de dopamine lors d’applications
cannabis (B), ce système est surstimulé et évolue vers un état hyperdopa-
minergique, ce qui serait compatible avec des symptômes surtout «posi- aiguës et à court terme.29 Par contre, l’abus chronique de
tifs» (idées délirantes, hallucinations). L’abus chronique (C), par contre, cannabis semble «épuiser» le système dopaminergique
pourrait engendrer une déplétion du système avec, alors, un état hypodo- dont l’activité est réduite.30
paminergique compatible notamment avec l’apathie et l’anhédonie caracté-
ristiques de la psychose avancée.
Ces observations permettent de proposer un modèle
hypothétique simplifié (figure 1).
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CONCLUSIONS Le sujet de cet article a été proposé par le groupe de praticiens du
La relation entre le cannabis et la psychose est évidente Chablais.
pour tout clinicien confronté aux soins du jeune souffrant
de psychose. Les différentes études disponibles montrent
que le cannabis cause non seulement une péjoration de la
symptomatologie psychotique et du pronostic, mais qu’il
entraîne une plus grande difficulté à traiter ainsi qu’une
Implications pratiques
atteinte aux compétences cognitives et sociales du patient,
qui s’en trouve d’autant plus isolé et réfractaire aux appro-
> Il est impératif pour le clinicien d’être vigilant quant à la con-
ches psychothérapeutiques. sommation de cannabis chez le patient psychotique
Au-delà de ces considérations thérapeutiques concer-
nant l’individu souffrant déjà de psychose, le progrès de > Pour le patient psychotique, l’abstinence au cannabis est un
nos connaissances permet d’aborder une question de plus objectif thérapeutique
grande envergure avec des ramifications dans la médecine
préventive mais aussi sociales au sens large : le cannabis > A l’état actuel de nos connaissances, le cannabis est à consi-
dérer comme un facteur de risque pour le développement
peut-il causer une psychose chez une personne saine? Les d’une psychose, ceci ayant des implications pour le dépistage
études épidémiologiques et biologiques récentes soutien- précoce ainsi que la prévention de ce trouble
nent fortement cette hypothèse.
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