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Quand une pomme de 1N tombe d’une hauteur de 10m, d’un arbre dans votre
main, l’énergie potentielle gravitationnelle initiale de 10J est transformée en
10J d’énergie cinétique juste avant qu’elle ne s’arrête dans votre main (moins
une petite partie transférée à l’air par frottement). Lorsque la pomme s’arrête
dans votre main, les 10J se répartissent sous forme d’énergie thermique entre
la main et la pomme (en négligeant la petite énergie sonore), ce qui augmente
légèrement leurs températures.
Autres exemples possibles : vaisseau spacial entrant dans l’atmosphère, une
voiture freine..
L’énergie interne d’un système fini est finie. Il est clair que si un travail est
extrait de ce système, une quantité équivalente d’énergie doit lui être fournie,
sinon l’énergie interne diminue et cela ne peut durer indéfiniment. Une ma-
chine à mouvement perpétuel de première espèce est celle qui produit plus
de travail qu’elle ne reçoit d’énergie et qui continue ainsi indéfiniment. Une
telle machine viole le premier principe de Thermo et ne peut pas exister.
Université de Genève 14-5 C. Leluc
Transformations
Une transformation survient quand certaines grandeurs mesurables
(P, V, T ) caractérisant un système changent de valeurs. Un système peut
changer de plusieurs façons, mais il y a 4 transformations fondamentales :
– isotherme : à température constante,
– isobare : à pression constante,
– adiabatique : aucune chaleur n’est transférée au
système ou du système, ∆Q = 0
– isovolumique ou isochore : à volume constant.
Envisageons un système thermodynamique effectuant une transformation
d’un état A à un état B. Pour qu’on puisse tracer une ligne allant de A à B,
il faut qu’en chaque point du parcours, P, V, T soient connus, c-à-d que le
système soit en équilibre. Mais à l’équilibre, rien ne bouge. Donc il faut que
la transformation se fasse très lentement par rapport au temps de stabilisa-
tion du système. On parle de transformations quasi-statiques. En suivant
le chemin de A à B de cette façon-la, on pourra rebrousser chemin en n’im-
porte quel point et parcourir la même courbe en sens inverse. On dit alors que
c’est une transformation réversible. Il faut donc qu’elle se déroule lentement,
sans frottement ni turbulence. Dans le cas contraire c’est une transformation
irréversible.
Université de Genève 14-6 C. Leluc
Transformation isotherme
Le cylindre contient un gaz parfait qui se détend de façon isotherme. Suppo-
sons le cylindre fait de matière très conductrice de chaleur, avec des parois
minces et entouré d’un bain de température constante (réservoir thermique).
Si le gaz se détend très lentement, il soulève le piston et la chaleur entre dans
le système à un rythme tel que le gaz reste à une température constante.
cV cP CV CP CP − CV
(kJ/kg.K) (kJ/kg.K) (J/mol.K) (J/mol.K) (J/mol.K) γ = CP /CV
He 3,38 5,18 12,5 20,8 8,3 1,67
Ne 0,62 1,03 12,47 20,80 8,3 1,67
N2 0,74 1,04 20,7 29,09 8,4 1,40
O2 0,65 0,91 21,05 29,43 8,4 1,40
CO2 0,64 0,83 28,46 36,96 8,5 1,30
H2O(100◦C) 1,46 2,01 25,95 34,32 8,4 1,32
Plomb 0,128 26,5
Cuivre 0,39 24,5
Valeurs pour des gaz à 15◦C. Les valeurs de capacité calorifique massique
données sur la page 13-10 sont celles obtenues à pression constante, cP .
Nous avons vu page 14-08 que le travail infinitésimal dW effectué par le gaz
pour déplacer un piston d’une distance infinitésimal dl vaut P dV . On a donc :
dU = dQ − dW = dQ − P dV
mais dQ = 0 pour une tranformation adiabatique. D’autre part dU = nCV dT
ainsi
n CV dT + P dV = 0
Exprimons dT en fonction de P et V pour un gaz parfait : P V = nRT
1
P dV + V dP = nR dT dT = (P dV + V dP )
nR
1
n CV (P dV + V dP ) + P dV = 0
nR
CV CV
( + 1) P dV + V dP = 0
R R
Mais CP = CV + R, ce que l’on peut écrire comme :( CRV + 1) = CP
R
P V γ = cte
Pour un gaz parfait (P V = nRT ), on peut remplacer P par nRT /V , ce qui
donne
T V (γ−1) = cte
Il y a des processus adiabatiques dans lesquels aucun travail n’est fait ni reçu
par le système. Ainsi Q = W = 0 et d’après la 1ere loi de la Thermo, on a
donc
∆U = 0 expansion libre
Ce processus diffère des autres processus vus jusqu’a présent car il ne peut
pas être fait lentement, d’une manière controlée. Ce qui a pour conséquence
que le gaz n’est jamais en équilibre thermique. On peut mettre les valeurs
initiales et finales dans un diagramme P − V , mais on ne peut pas dessiner
l’expansion elle-même.
D’autre part, comme ∆U = 0, la température de l’état final doit être égale à
la température de l’état initial, Ti = Tf .
Si on a affaire à un gaz parfait (P V = nRT ),
comme il n’y a pas de variation de
température, le produit P V doit être constant,
soit :
Pi Vi = Pf Vf
Résultats spéciaux
Chemin Quantité Type de ∆U = Q − W et
constante processus ∆U = n CV ∆T pour tous chemins
1 P Isobare Q = n CP ∆T ; W = P ∆V
2 T Isotherme Q = W = n R T ln(Vf /Vi); ∆U = 0
3 P V γ , T V (γ−1) adiabatique Q = 0 ; W = −∆U
4 V Isochore Q = ∆U = n CV ∆T ; W = 0
V2 P1
=( )1/γ = (2)3/5 = 1, 52
V1 P2
puisque γ = CP /CV = (5/2)(3/2) = 5/3.
La partie ABC représente la détente : c’est la course motrice, car le gaz ef-
fectue un travail positif sur le milieu extérieur. Sur la partie CDA du cycle le
gaz rejette une quantité de chaleur et le milieu extérieur effectue un travail sur
lui.
VC VB VC VB
( )γ−1 = ( )γ−1 → =
VD VA VD VA
|QL |
Calculons maintenant le rapport |Q sur les 2 iso-
H|
thermes :
|QL| R TL ln (VC /VD ) TL
= =
|QH | R TH ln (VB /VA) TH
|QL| TL
rc = 1 − =1−
|QH | TH
Résultat valable pour tout moteur idéal réversible. Cela constitue le rende-
ment maximal. Pour avoir un moteur parfait, il faudrait que QL = 0 ce qui
est possible seulement si TL = 0K ou TH → ∞, conditions impossibles à
réaliser.
Université de Genève 14-33 C. Leluc
Exemple : Centrale électrique thermique
Le rendement le plus élevé possible pour une machine à vapeur opérant entre
200◦C et 27,0◦C est :
330K
rc = 1 − = 1 − 0, 634 = 36, 5%
473K
En pratique, les pertes réduisent cette valeur du tiers environ.
Une centrale thermique moderne utilise de
la vapeur chauffée à environ 500◦C. Cette
vapeur à haute pression se détend dans
une turbine, frappe et pousse ses lames
pour la faire tourner. La turbine propulse un
générateur électrique de haute tension. Une
grande différence de pression est maintenue
à travers la turbine en condensant la vapeur.
La vapeur est expulsée vers un condensa-
teur froid à ∼ 373K. Le rendement théorique
vaut 53% bien que les pertes thermiques (en
fumée par exemple) le réduisent à environ
40%.
Université de Genève 14-34 C. Leluc
EXEMPLE : Cycle de Carnot
Soit 0,2 moles d’un gaz diatomique parfait (γ = 1, 40) effectuant un cycle
de Carnot entre les températures 227◦C et 27◦C. La pression initiale vaut
PA = 10, 0 × 105Pa et pendant le cycle d’expansion isotherme à haute
température le volume double. a) Trouver pression, volume et température en
chacun des points A,B.C,D (voir fig. page 14-30). b) Trouver Q, W et ∆U
pour chacune des 4 étapes du cycle. c) Déterminer le rendement à l’aide des
résultats précédents. d) Comparer ce rendement au rendement maximum
possible.
VC = VB
= 59, 6 × 10−4m3
TL
D’après l’équation des gaz parfaits, on trouve
nRTL
PC = = 0, 837 × 105Pa
VC
Pour la compression adiabatique D → A, TLVDγ−1 = TH VAγ−1,
1/(γ−1)
TH
VD = VA
= 29, 8 × 10−4m3
TL
nRTL
PD = = 1, 67 × 105Pa
VD
QL 5, 0MJ
W = = = 0, 26MJ
ηc 19, 6
Ainsi pour extraire 5,0 MJ, cette machine n’effectue qu’un travail de 0,26 MJ.
Dans cette transformation, cette énergie de 0,26 MJ est convertie en énergie
thermique, rejetée vers l’extérieur. Nous avons donc :
QH = QB + W = 5, 0MJ + 0, 26MJ = 5, 3MJ
C’est la chaleur totale rejetée vers l’extérieur.
Université de Genève 14-41 C. Leluc
Pompe à chaleur
On a 2 cylindres et 2
pistons, le cylindre de
gauche est en contact
avec une source chaude,
celui de droite avec une
source froide. Les 2 cy-
lindres sont séparés par
un régénérateur, sub-
stance très poreuse et
à haute capacité calori-
fique, qui joue le rôle de
réservoir de chaleur auxi-
liaire. Les 2 pistons sont
connectés par système
mécanique complexe. Ils
(Démo 152) sont aussi connectés par
un vilebrequin.
C’est pour tenir compte de cela qu’il fallait un énoncé plus général de
la deuxième loi de la thermodynamique permettant de trouver le sens
d’évolution d’un processus irréversible.
Université de Genève 14-48 C. Leluc
Nécessité d’une nouvelle loi en Thermodynamique
Ce dont nous avons besoin est une nouvelle grandeur du système, qui reflète
cette différence et qui nous permette de savoir si un changement spontané
aura lieu entre un état et un autre. Cette grandeur gouverne le sens de
l’évolution naturelle de tous les systèmes.
L’entropie n’obéit pas à une loi de conservation comme l’énergie le fait. L’en-
tropie augmente toujours pour un processus irréversible. A cause de cette
propriété, la variation d’entropie est parfois appellé “ la flèche du temps” .
Considérons le cycle de Carnot où nous avons trouvé (page 14-33) que :
|QH | |QL|
=
TH TL
Reprenons la convention que nous avons adoptée précédemment pour la cha-
leur : Q positive lorsque la chaleur est reçue et négative quand elle s’échappe.
Ainsi QL < 0 et QH > 0. Ce qui donne :
QH QL
− = 0.
TH TL
Nous interprétons cette équation comme l’absence de variation de l’entropie
d’une machine de Carnot subissant une transformation représentée par un
cycle fermé et réversible. Cela a conduit Clausius à définir la variation de
l’entropie (∆S) subie par un système lors d’une transformation réversible et
isotherme comme :
Q
∆S = S2 − S1 =
T
Un objet chaud à 573K est mis en contact avec un objet froid à 273K ; 20,0
kJ de chaleur s’écoulent alors irréversiblement du premier au second. De
combien l’entropie de l’Univers a-t-elle variée ?
Considérons la fusion d’un bloc de glace de 1 kg dans une grande cuve d’eau
suivant une transformation très lente → Teau ∼ Tglace : processus réversible
Q
∆Sglace = > 0
T
La glace reçoit la chaleur Q = m Lf
1 kg × 333, 6 kJ/kg
∆Sglace = = 1, 22 kJ/K
273K
La cuve fournit intégralement la chaleur absorbée par la glace
Q
∆Scuve = − = −1, 22 kJ/K
T
La variation totale d’entropie vaut
Q Q
∆Sglace + ∆Scuve = − = 0.
T T
Dans un processus réversible, la variation d’entropie est nulle.
(b) Comme le gaz utilisé retourne dans les mêmes conditions qu’au début du
cycle, ∆Sws = 0. Le réservoir à haute température perd |QH | et celui à basse
température gagne |QL|. Le changement d’entropie vaut :
−|QH | +|QL|
∆SH = et ∆SL =
TH TL
Université de Genève 14-56 C. Leluc
Exemple 3 : entropie (suite)
Sil y avait 100 pièces de monnaie dans notre système, il y aurait encore
seulement un seul microscopique état correspondant à toutes les piéces piles.
Comme il y a en tout 2100 ∼ 1030 microscopiques états, la probabilité de
trouver toutes les piéces piles est 1/1030. On voit donc que plus le nombre
de pièces augmente, la probabilité d’avoir une combinaison ordonnée (uni-
quement piles ou faces) devient très faible. Par contre, la probabilité la moins
ordonnée (moitié pile, moitié face) devient alors la plus probable (10%) car il y
a 1029 manières d’avoir autant de piles que de faces.