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net/publication/304424233
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Nathalie Le Nouveau
Métropole Nice Côte d'Azur
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1. Le contexte
1.1. Réglementation sur l’autosurveillance
Le contexte réglementaire est défini par les textes d'application de la loi sur l’eau :
− Décret du 3 juin 1994 (assainissement des agglomérations)
− Arrêtés techniques du 22 décembre 1994 (surveillance des ouvrages)
− Recommandations du 12 mai 1995 pour l'application du décret du 3 juin 1994 et des arrêtés du 22
décembre 1994
− Arrêté du 21 juin 1996 pour les petites stations d'épuration
Des contraintes spécifiques peuvent également être imposées dans l'arrêté d'autorisation au titre de la loi
sur l'eau, notamment dans le cas de milieux récepteurs fragiles ou d'usages de l'eau particulièrement
contraignants à l'aval (baignade par exemple).
En règle générale, la référence principale est l’arrêté du 22/12/94 relatif à l’autosurveillance des systèmes
d’assainissement. Trois classes de déversoirs sont différenciées sur le critère de la charge brute de pollution
collectée en temps sec par le tronçon de réseau où l’ouvrage est implanté. Les mesures réglementaires
portent sur les débits déversés au milieu naturel.
− D.O.les plus importants (à l’aval d’un réseau collectant un flux de temps sec supérieur à 600 kg / jour, soit
environ 10 000 eq hab) : mesure des débits en continu et estimation des flux déversés en MES et DCO.
− D.O.intermédiaires (à l’aval d’un réseau collectant un flux de temps sec compris entre 120 et 600 kg / jour,
soit environ 2 000 à 10 000 eq hab) : estimation des périodes de déversement et des débits rejetés.
− Petits D.O. (à l’aval d’un réseau collectant un flux de temps sec inférieur à 120 kg / jour, soit moins de
2 000 eq hab) : pas de contrainte générale en matière de suivi, hors cas particulier (milieu récepteur fragile).
Il faut faire valider la mise en œuvre de l’autosurveillance par le service de police de l’eau, en particulier
lorsqu’il y a mesure sur quelques déversoirs et pour quelques pluies afin de simuler par modélisation le
fonctionnement global du réseau et quantifier les rejets de tous les déversoirs sur une période hydrologique
de référence (une année par exemple) ou des évènements particuliers.
1. 2. Autres objectifs et problèmes rencontrés
La mise en œuvre de l’autosurveillance réglementaire sera dans la mesure du possible conforme aux
cahiers des charges des Agences de l'eau (exigences pouvant être différentes des contraintes
réglementaires).
I
Dossier technique de l'écho de l'eau numéro 9 – novembre 2000
Les moyens de mesure mis en place doivent aussi permettre d’obtenir les données fiables indispensables
aux études particulières en cours ou à venir (calage de modèle, suivi spécifique, études sur le temps de
pluie).
Les charges polluantes sont évaluées à partir de la mesure des débits et des concentrations de polluants
dans les effluents. En pratique, il sera donc nécessaire de réaliser une mesure quantitative (débit) et une
mesure qualitative (concentration).
Les principales difficultés spécifiques aux mesures sur les eaux de temps de pluie en réseau
d’assainissement unitaire sont de plusieurs natures :
− Précipitations aléatoires, non-prévisibles et non-
reproductibles.
− Écoulements hydrauliques pouvant être très importants
(débit et vitesse) et variables sur de courtes périodes.
− Caractéristiques physico-chimiques variables sur de
courtes périodes au cours d’un événement pluvieux.
− Flux de pollution véhiculés par le réseau
d’assainissement dépendant de nombreux paramètres
(durée de temps sec, caractéristiques de la pluie,
activités humaines, saisons, etc.).
− Ouvrages disséminés sur le réseau, à des
emplacements et dans des configurations rarement Écoulement favorable pour une mesure de débit
prévus pour faire de la mesure dans de bonnes
conditions.
Conséquences
La précision que l'on peut attendre des mesures de débits dans
les systèmes d'assainissement (hors station d’épuration) est très
liée aux conditions du site. Ces facteurs sont indépendants des
grandeurs mesurées pour évaluer le débit (hauteur, vitesse).
Pour les capteurs, il faut privilégier les critères de robustesse,
fiabilité et facilité de maintenance. Il n’est pas indispensable
d'investir dans du matériel sophistiqué potentiellement très
précis dans des conditions de laboratoire (< 1 %). Les valeurs
usuelles, entre 1 et 5 % de la mesure sont suffisantes, compte
tenu de l'environnement extérieur et des conditions de mesure. Écoulement torrentiel dans un déversoir d’orage
(ne permet pas de mesurer le débit dans de
2.2. Les méthodes de mesure des débits en continu bonnes conditions, quelle que soit la technique
de mesure)
2.2.1. Limnimétrie
La limnimétrie [Q = f(H)] consiste à évaluer le débit Q à partir d’une mesure de hauteur d’eau h et de la
connaissance de la loi Q = f(h). Il est impératif de pouvoir assimiler à une relation univoque la courbe qui
lie le débit à la hauteur d’eau. En aucun cas, il ne doit y avoir d’influence de l’aval vers l’amont, qui rendrait
inopérante la relation établie entre hauteur d’eau et débit, par exemple remontée de la rivière dans la
conduite ou engorgement d’un collecteur aval. Principaux Capteurs limnimétriques : ultrasons aériens, bulle
à bulle, piézo-réristif et ultrasons immergés.
II
Dossier technique de l'écho de l'eau numéro 9 – novembre 2000
Limnimètre à ultrasons
aérien dans chenal de
déverse entre le collecteur
d’assainissement et le
milieu récepteur. Mesure
des débits déversés
uniquement
loi Q = f(H)
2000
1800
Loi hauteur-débit en
1600
collecteur circulaire
construite à partir de la 1400
1000
vélocimétre à effet
Doppler (objectif : calage 800 Vérification d’une loi
du coefficient de rugosité 600
théorique
Profil de la hauteur-débit
du tuyau) par
ti une mesure hauteur-
400
vitesse
200
0
0 10 20 30 40 50 60 70
Hauteur
débit loi
2.2.2. Vélocimétrie associée à la limnimétrie.
La vélocimétrie [Q = V X S] consiste à évaluer le débit Q à partir de la vitesse moyenne V de l’écoulement et
de la section mouillée S. La mesure d’une hauteur d’eau h à un instant t par limnimétrie permet de déduire la
section mouillée à ce moment [S = f(h)]. La vitesse moyenne d’écoulement V est généralement déduite
d’une ou plusieurs mesures de vitesses locales v sur une partie de la section mouillée [V = g(v)].
III
Dossier technique de l'écho de l'eau numéro 9 – novembre 2000
Principaux types de capteurs : ultrasons et effet Doppler, ultrasons et temps de transit, à effet
électromagnétique.
2.2.3. Dilution par un traceur chimique
Cette méthode consiste à injecter un traceur chimique (chlorure de lithium) à débit constant à l’amont puis à
analyser des concentrations à l’aval après mélange pour déduire le débit (calcul du taux de dilution du
traceur). Cette technique est adaptée aux campagnes de mesures sur de courtes durées pour de forts débits
ou sur des sites peu accessibles.
IV
Dossier technique de l'écho de l'eau numéro 9 – novembre 2000
2.5. Exemple d’équipements permanents pour la mesure du débit avec un limnimètre à ultrasons
aériens
2.5.1. Mesure du débit dans l’écoulement permanent en amont du seuil (et évaluation des volumes
déversés par l’intercepteur)
Profil de la section
Chambre
déversoir
Intercepteur ∅ 1,20 m
(débit permanent de
temps sec)
Rivière
Chenal de
déverse
Capteur U.S
fixé en voûte
Seuil
Intercepteur ∅ 1 m 40
(débit permanent de temps sec)
0,80 m * 1,30 m
Chenal de déverse
Voûte 2,00 m * 1,80 m
(débit de temps de pluie)
V
Dossier technique de l'écho de l'eau numéro 9 – novembre 2000
Mesure par limnimétrie des débits rejetés au milieu naturel par le chenal de déverse. La mesure par
limnimétrie est possible parce que le niveau de la rivière est trois mètres plus bas que le fil d’eau du
collecteur. En dehors des crues exceptionnelles qui ne se produisent pas tous les ans et pendant lesquelles
l’évaluation des flux déversés n’a pas d’intérêt car le réseau est inondé et la station d’épuration fermée, la
limnimétrie est opérationnelle (pas d’influence aval de la rivière).
La mesure réalisée permet d’évaluer les débits déversés en rivière par l’ensemble des collecteurs dont le
trop-plein va dans le chenal de déverse, car le réseau maillé est à faible pente, ce qui rend nécessaire un
délestage hydraulique. Ces débits proviennent de l’intercepteur et de l’amont du réseau.
Ce type de mesure est une réponse possible aux préconisations de l’arrêté du 22/12/94 relatif à
l’autosurveillance des principaux déversoirs d’orage.
VI
Dossier technique de l'écho de l'eau numéro 9 – novembre 2000
4. Éléments de coût
La mesure est une activité coûteuse, en matériel et en temps. Les opérations de maintenance des dispositifs
puis de collecte, validation, mise en forme et exploitation des données sont longues et répétitives. Les
éléments de coût donnés ci-après sont un ordre de grandeur. En particulier en ce qui concerne le temps
passé, les variations d’un site à un autre peuvent être importantes.
4.1. Prix d’achat
Matériel Ordre de grandeur du prix d’achat (en KF hors taxes)
Limnimètre à ultrasons aérien 5 à 15
Limnimètre à mesure de pression 3 à 10
Vélocimètre à effet Doppler (avec mesure de hauteur) 30 à 50
Vélocimètre à ultrasons et temps de transit 100 à 200
Préleveur non-réfrigéré 20 à 30
Préleveur réfrigéré Environ 50
Centrale d’acquisition de données 2 à 10
Satellite d’acquisition et de télétransmission de données 10 à 20
VII
Dossier technique de l'écho de l'eau numéro 9 – novembre 2000
Contact
CETE de l’Est/LRPC de Nancy
Philippe Battaglia, Nathalie Le Nouveau et Rémi Wagner
tél. : 03.83.18.41.41
VIII