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LEÇON 9 : LES FORMES DE MISE EN VALEUR AGRICOLE DANS LES PAYS TROPICAUX : LES FORMES
TRADITIONNELLES -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
LEÇON 10 : LES FORMES DE MISE EN VALEUR AGRICOLE DANS LES PAYS TROPICAUX : LES CULTURES
COMMERCIALES ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
LEÇON 11 : LES FORMES DE MISE EN VALEUR AGRICOLE DANS LES PAYS TROPICAUX : LES MUTATIONS RECENTES--
LEÇON 12 : L’EVOLUTION DES FORMES DE MISE EN VALEUR AGRICOLE EN EUROPE ------------------------------------------
LEÇON 13 : LES FORMES MODERNES DE MISE EN VALEUR AGRICOLE DANS LES PAYS NEUFS -------------------------------
LEÇON 14 : LA PECHE : LES FORMES TRADITIONNELLE ET MODERNE -------------------------------------------------------------
INTRODUC TION :
Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui est caractérisé par des contrastes et
des inégalités qui touchent quasiment tous les domaines. Tous les pays n’avancent
pas au même rythme. On distingue d’une part des pays dits riches ou développés et
d’autre part des pays sous-développés ou pauvres.
Le développement suppose donc une qualité de vie atteinte par le plus grand
nombre. Pour mesurer le niveau de développement d’un pays, on sert d’indicateurs
tels que le PNB, le PIB, l’IDH ou l’IPH. Il existe dans le monde des inégalités de grande
ampleur qui se lisent à différentes échelles. Ces disparités apparaissent dans le niveau
de vie, la répartition des revenus, le niveau d’industrialisation, la démographie, la
nature des échanges commerciaux.
C’est l’ensemble des valeurs ajoutées créées par les actifs d’une nationalité en une année ; qu’ils résident ou
non dans le pays. Le PNB/hab. fait apparaître l’ampleur des inégalités.
Calculé depuis 1990 par le PNUD, il est construit à partir de trois éléments : l’espérance de vie à la
naissance, le niveau d’instruction (évalué par le taux d’alphabétisation des adultes et le nombre moyen
d’années d’études) et le revenu par habitant. Chaque élément est noté entre 0 et 1 (minimum et maximum
constatés dans le monde).
Calculé depuis 1997 par le PNUD, c’est la moyenne de trois éléments : le pourcentage d’individus
risquant de décéder avant l’âge de 40 ans, le pourcentage d’adultes analphabètes et le pourcentage
d’individus n’ayant pas accès aux services premiers procurés par l’économie (santé, eau potable,
enfants de moins de 5 ans victimes de malnutrition, etc.).
Les inégalités de développement observées à l’échelle mondiale se lisent à des échelles plus fines. A
l’intérieur de chaque continent voisinent des pays plus ou moins riches. Ainsi en Afrique, le Botswana,
l’Afrique du Sud et l’île Maurice sont des pays prospères alors que le Mozambique, le Niger et la Somalie
font partie des Etats les plus pauvres de la planète. En Europe, la France et l’Allemagne sont nettement
plus développées que le Portugal ou la Grèce. En Amérique latine, la Colombie et le Pérou sont englués
dans l’économie de la drogue tandis que le Mexique et le Chili deviennent des pays émergents.
A l’intérieur de chaque pays s’opposent des régions bien intégrées dans les échanges mondiaux et des
régions qui se trouvent à l’écart des dynamiques de développement. Ainsi, au Brésil, le Sud et le Sudeste
sont plus développés que le reste du pays. L’Italie du Nord est plus riche que le Mezzogiorno (le sud de
l’Italie). La Chine fournit un autre exemple de contrastes saisissants entre le littoral où sont créés des
Zones Economiques Spéciales (ZES) et le reste du pays.
A l’échelle régionale, les inégalités opposent villes et campagnes. Enfin à l’échelle locale, les disparités
sociales donnent lieu à des oppositions brutales dans le tissu des villes. Par exemple, Sao Paulo, ville du
sud-est du Brésil juxtapose des quartiers riches et des favelas pauvres.
CONCLUSION :
Pour qu’on puisse parler de développement, il faut l’amélioration des conditions de vie et de
travail (bien-être social) de toutes les populations et non d’une minorité de privilégiés. Le
fossé entre les pays du Nord et ceux du Sud s’agrandit de jour en jour. La mondialisation (ou
globalisation) de l’économie, censée gommer ces disparités, les renforce davantage.
L 2 : LA POPULATION MONDIALE : GROUPES, LANGUES ET RELIGIONS
INTRODUC TION :
La population mondiale a dépassé les 6 milliards d’habitants depuis l’an 2000. C’est une
évolution de plusieurs millions d’années qui a conduit des premiers hommes à nous-mêmes.
Tout en restant une, l’espèce humaine s’est diversifiée. Les peuples, très nombreux et très
divers, parlent une multitude de langues et pratiquent des religions différentes.
c) les Jaunes
Ils se distinguent par : la couleur jaunâtre ou brunâtre de leur peau, des cheveux gras, raides, lisses, et
droits ; une pilosité moyenne, un crâne arrondi, presque aussi large que rond ; des pommettes saillantes,
des yeux obliques et bridés, une petite taille.
Le principal domaine de ce groupe est l’Asie centrale et insulaire : Inde, Chine, Japon, Corée, Indonésie,
Malaisie, Thaïlande … On les rencontre en Amérique (amérindiens) en Europe du nord. A cause des
migrations de travail, on retrouve des jaunes en Afrique du Sud, en Ile Maurice aux Comores et même un
peu partout dans le monde et notamment dans les états pétroliers du Golfe.
La tendance aujourd’hui est, afin d’éviter la notion de race, de parler d’ethnies ; mais c’est un abus de
langage car la définition de l’ethnie est culturelle.
L’histoire récente conduit à distinguer par ailleurs des notions qui réunissent ou divisent les hommes selon
des sentiments communs d’appartenance. Souvent, ces notions ne coïncident ni avec les ethnies ni avec les
Etats qui sont des ensembles politiques. Issue d’une même souche, l’Humanité a formé des rameaux
nombreux qui ont presque recouvert la totalité du globe terrestre.
Anglais 508
Espagnol 382
Hindi 315
Français 290
Russe 285
Arabe 230
Portugais 218
Bengali 210
Japonais 127
Allemand 126
Source : www.wikipedia.org
La langue est un système de signes linguistiques, vocaux, graphiques ou gestuels qui permet la
communication entre les individus. La langue est une composante importante d’une civilisation. Il est
impossible de déterminer avec précision le nombre de langues parlées dans le monde, en raison de la
difficulté qu’il y a à tracer les frontières précises entre les langues, notamment à différencier les langues des
dialectes. Selon les estimations, les linguistes affirment qu’il existerait entre 3 000 et 7 000 langues
vivantes à la surface du globe, dont seulement 6000 sont parlées par plus de 100000 personnes et 500 ont
moins de 100 locuteurs.
Il est d’ailleurs probable que la moitié de ces langues disparaitra au cours du XXIe siècle. La linguiste Colette
Grinevald estime qu’environ 50 % des langues disparaîtront en 2100. Dans certaines régions, cela pourrait
être de l’ordre de 90 % (comme en Australie et en Amérique).
33 % d’entre des langues parlées dans ce monde se trouvent en Asie, 30 % en Afrique, 19 % en Océanie,
15 % en Amérique et 3 % en Europe. Parmi elles, seulement 200 environ s’écrivent
Moyen d’expression d’une communauté, la langue est aussi vectrice de communication entre les
sociétés. Une centaine de langues servent à l’expression de 95 % de la population mondiale et les cinq (5)
les plus répandues (le chinois, l’anglais, l’hindi, l’espagnol et le français) sont parlées par près de la moitié
de l’Humanité.
Un des problèmes essentiels qui se posent pour les langues du monde est celui de la préservation de la
diversité. Avec le développement des échanges, le plurilinguisme progresse, mais le nombre de langues
véhiculaires tend à diminuer au profit de l’anglo-américain, expression de la civilisation dominante.
Néanmoins, à l’échelle des Etats-Unis, le projet de loi faisant de l’anglais la langue officielle témoigne de
l’utilisation croissante de l’Espagnol comme langue véhiculaire dans le sud-ouest du pays.
Le respect des langues minoritaires constitue un enjeu politique car la langue peut être une
composante de relations conflictuelles entre les sociétés : c’est le cas en Belgique entre les Wallons
francophones et les Flamands néerlandophones.
Les langues ne sont pas toutes également réparties. Elles ne sont pas toutes parlées par beaucoup de gens :
il existe même de très fortes disparités, puisque les spécialistes estiment que 95 % des habitants de la
planète se partagent environ 75 langues.
Les langues peuvent être classées en quatre grands groupes :
- les langues indo-européennes,
- les langues négro-africaines,
- les langues chamito-sémitiques
- langues américaines.
- Le judaïsme : Pratiqué par les Juifs, il a été révélé par Moïse en 1300 av. J.-C. Son livre sacré est la Torah.
Cette religion compte 14 millions d’adeptes.
- Le christianisme : Pratiqué par les chrétiens, il a été révélé par Jésus-Christ il y a plus de deux
millénaires. Le texte sacré est la Bible et son foyer d’origine est la Palestine.
Le christianisme est divisé en plusieurs branches :
- la première division intervient au XIe siècle et donne naissance à l’Eglise orthodoxe et à l’Eglise
romaine ;
- la seconde intervient au XVIe siècle et donne naissance au protestantisme.
- En dehors des catholiques et des protestants, il y a les Anglicans.
Le christianisme compte 1,9 milliards de fidèles dont 700 millions de catholiques, 450 millions de
protestants, 50 millions d’anglicans, 140 millions d’orthodoxes.
- L’islam : Pratiqué par les musulmans, est révélé en Arabie au prophète Mohamed au VIIe siècle, compte
1,8 milliard d’adeptes dont 1,5 milliards de sunnites, 300 millions de chiites et 3 à 5 millions de kharidjites.
Le livre sacré des musulmans est le Coran, il est composé de 114 sourates ou chapitres.
b) Extension et évolution
Les religions disposent d’une aire d’extension privilégiée où elles sont quasi exclusives. C’est le cas de
l’islam au Moyen-Orient, du catholicisme en Amérique latine ou du judaïsme en Israël. Elles
fonctionnent également en réseaux, avec des points d’ancrage hors de leur foyer d’origine : il en est ainsi du
catholicisme romain ou du judaïsme.
Certaines religions ont connu une extension hors de leur aire géographique initiale : l’islam et le
christianisme en Afrique par exemple.
L’essor de certains nationalismes s’accompagne d’ailleurs d’une affirmation de l’appartenance religieuse :
en Bosnie, Serbes orthodoxes, Croates catholiques et Bosniaques musulmans se sont déchirés pendant
les années 1990.
Des dynamiques spatiales s’observent :
- expansion de l’islam en Afrique ;
- progression de l’athéisme ;
- déchristianisation du monde occidental ;
- multiplication des sectes ;
CONCLUSION :
Notre planète présente une grande diversité de peuples, de langues et de religions. Les
brassages ethniques et sociaux, mais aussi les relations entre les sociétés et leurs espaces ont
façonné le monde complexe d’aujourd’hui.
L 3 : L’ACCROISSEMENT DE LA POPULATION MONDIALE ET LES
POLITIQUES DEMOGRAPHIQUES
INTRODUCTION :
Malgré les difficultés des statistiques, on parvient à saisir les cordons généraux de l’évolution
de la population mondiale. Après une longue période de stagnation, la croissance
démographique mondiale, d’abord lente, s’accélère de manière spectaculaire aux XIX e et XXe
siècles. L’accroissement de la population est inégal dans le temps et dans l’espace.
Quelles sont les causes de cette augmentation ?
Quelles en sont les conséquences ?
Quelles sont les stratégies ou politiques démographiques mises en œuvre pour juguler la
pression démographique ?
Années 1000 1500 1650 1800 1900 1950 2000 2005 2025
Effectifs 300 440 500 954 1 634 2 516 6 122 6 300 8 000
8000
7000 6122 6300
6000
5000
4000
3000 2516
1634
2000
954
1000 300 440 500 Années
0
1000 1500 1650 1800 1900 1950 2000 2005 2025
Interprétation :
L’accroissement de la population mondiale ne date guère que de deux siècles. En effet, à partir du XVII e
siècle, l’augmentation de la population s’opère sur un rythme très rapide. Aussi l’Humanité est-elle passée
de 500 millions d’âmes en 1650 à 2,5 milliards en 1950. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le
nombre d’habitants de la planète a plus que doublé car, à partir de cette date, les pays en développement,
qui n’étaient pas concernés par cette évolution, ont pris le relais. Ils connaissent depuis lors un
accroissement de leur population qu’ils ne parviennent pas à contrôler (Inde, Afrique subsaharienne)
cependant, depuis le milieu des années 1960, le taux de croissance diminue.
CONCLUSION :
Les régimes démographiques sont différents entre les pays du Nord et ceux du Sud. Mais dans
les deux cas, les comportements démographiques posent des problèmes économiques et
sociaux difficiles à résoudre. Les politiques de population, très diverses, permettent cependant
aux gouvernements d’adopter des choix idoines pour assurer le bien-être de leurs populations.
L 4 : LES MIGRATIONS DE POPULATIONS
INTRODUCTION :
Les migrations sont des déplacements d’individus ou de groupes de population d’un
lieu à un autre, afin d’y demeurer de manière temporaire ou définitive. D’une manière
générale, les migrations sont intimement liées à la préhistoire et à l’histoire. On peut les
distinguer entre elles en fonction de leur nature, de leurs causes et de leurs conséquences.
Il s’agit de migrations d’une nation à une autre. On assiste à une véritable explosion des migrations
internationales : en 25 ans (entre 1980 et 2005), le nombre d’immigrés a été multiplié par 2, passant de
100 millions à 200 millions de personnes. Il y a plusieurs types de migrations internationales : les
migrations transfrontalières quotidiennes, les migrations continentales à l’échelle d’un même
continent (les Grecs en Italie, les Burkinabé en Côte d’Ivoire, les Guinéens et les Mauritaniens au Sénégal,
les Mexicains aux Etats-Unis, etc.), les migrations intercontinentales d’un continent à un autre. Plusieurs
raisons sont évoquées pour expliquer ces migrations.
Elles sont diverses et sont de grande ampleur. Dans les pays développés les immigrés contribuent au
développement humain. Acteurs de développement et grands consommateurs, ils comblent également le
gap démographique des pays du Nord. Cependant, ils sont prêts à accepter n’importe quel salaire ; ce qui
provoque des sentiments de xénophobie et de racisme de la part des nationaux. Par exemple certains
commerçants sénégalais se sont montrés hostiles à l’installation de nombreux commerçants chinois à
Dakar.
Dans les zones de départ, l’émigration constitue une perte en ressources humaines. Cependant, cette
émigration une alternative au chômage et à la pauvreté. Les expatriés investissent beaucoup dans leur
pays d’origine. Ils ont fait entrer d’importantes sommes d’argent (entre 100 et 300 milliards de dollars par
an). Les retombées du « brain drain » (c’est-à-dire le « brain gain ») sont moins importantes que ses
conséquences négatives (c’est-à-dire le « brain waste »).
CONCLUSION
Les migrations sont de natures diverses et ont pris des proportions différentes selon les
époques et les causes. Elles ont des incidences sociales, économiques et politiques aussi bien
dans les pays de départ que dans les pays d’accueil
L5 : LES STRUCTURES DE LA POPULATION
INTRODUCTION :
Les groupes humains sont constitués par des catégories distinctes en fonction du sexe, de
l’âge et des activités. Etudier les structures de la population mondiale, c’est rechercher les
proportions de ces catégories en les comparant, en les relativisant dans le temps et dans
l’espace. Les proportions de ces structures de la population mondiale varient en fonction du
niveau de vie de développement.
Secteurs en %
PAYS PRIMAIRE SECONDAIRE TERTIAIRE
MEXIQUE 23,2 22,7 54,1
BRESIL 26,1 19,6 54,3
FRANCE 4,5 25,6 69,9
ETATS-UNIS 2 26 72
NIGERIA 37,7 7,5 54,8
INDE 61,1 17,1 21,3
La division en secteurs économiques présente de grands contrastes dans l’espace mondial. Dans les pays
développés, où la population active se situe entre 40 et 60 %, le secteur primaire est peu représenté (4.5
% en France, 2 % aux Etats-Unis, 4 % au Japon, etc.). Le secteur secondaire (30 %) tend à se stabiliser
(25,6 % en France, 26 % aux Etats-Unis, 33 % au Japon, etc.). Le secteur tertiaire emploie plus de bras (62
% en moyenne, 69,9 % en France, 72 % aux Etats-Unis, 63 % au Japon, etc.).
L’expansion du tertiaire s’explique par la hausse du niveau de vie des populations, la consommation plus
grande des services de santé, de loisirs, d’éducation, la modernisation et ses conséquences (le primaire et
le secondaire libèrent de plus en plus de bras). Le taux de chômage tourne autour de 10 %.
Dans les pays en développement, la population active est importante car les jeunes sont nombreux et les
statistiques ne prennent pas en charge le travail des enfants et des femmes. Le secteur primaire emploie les
2/3 de la population active (68 % au Sénégal, 70 % au Niger, 71 % au Vietnam, etc.). Le secteur secondaire
est faiblement représenté (17 % au Sénégal, 15 % au Mali, 19 % au Niger, etc.). Le secteur tertiaire est en
nette progression du fait surtout de l’essor des activités informelles (15 % au Sénégal, 14 % au Kenya, 24
% en Egypte, etc.).
CONCLUSION :
Les structures de la population mondiale présentent de grandes disparités en fonction
surtout des niveaux de vie. L’étude des structures par âge et par sexe est facilitée par
l’analyse des pyramides des âges. De même, le diagramme triangulaire donne une lumière
singulière sur la répartition de la population entre les secteurs socioprofessionnels.
L5 : CONSTRUCTION ET COMMENTAIRE DE PYRAMIDES DES AGES ET DE
DIAGRAMME TRIANGULAIRES SUR LES STRUCTURES DE LA POPULATION
MONDIALE
Section A :
LA REPRESENTATION GRAPHIQUE DES STRUCTURES PAR AGE ET PAR SEXE : LA PYRAMIDE DES AGES
Apparue en 1874 dans le premier Atlas statistique des États-unis, la pyramide des âges est un graphique
qui illustre la composition d’une population par sexe, les hommes à gauche et les femmes à droite, et par
âge, selon une échelle verticale. Son nom vient de la forme du graphique lorsque la population a une forte
natalité et une forte mortalité : il est élargi à la base et étroit au somme
La pyramide des âges est le reflet de la composition par sexe et âge d’une population et révèle en un coup
d’œil son régime démographique et son histoire sur près d’un siècle. Ainsi, lorsque la fécondité baisse et la
durée de vie s’allonge, comme lors de la transition démographique , la pyramide des âges perd sa forme
de pyramide pour prendre celle d’un cylindre, voire même d’une toupie si la fécondité diminue en dessous
du seuil de remplacement des générations . Les fluctuations annuelles de la natalité et de la mortalité
s’impriment par ailleurs dans la pyramide, véritable mémoire révélant longtemps après qu’elles se soient
produites les crises passées d’un pays, comme les famines ou les guerres, ou les phénomènes de remontée
temporaire de la natalité comme le baby-boom.
LA CONCLUSION
Il faut expliquer les perspectives d’avenir en évoquant les problèmes qui pourraient survenir
au niveau de la population du territoire.
NB : Pour comparer deux pyramides des âges, il faut utiliser les pourcentages (%) comme unités (abscisses)
et décrire de la même manière les ressemblances et les différences, et ensuite chercher à les expliquer.
LES TYPES DE PYRAMIDES
Selon la forme dégagée par l’allure générale, on peut distinguer plusieurs types de pyramides, chaque type
étant caractéristique d’une situation démographique. Ainsi, on peut distinguer principalement :
- la pyramide en parasol, caractéristique des pays en développement (base très large, milieu assez large,
sommet effilé) ;
- la pyramide en toit de pagode (base assez rétrécie, milieu assez large et sommet pointu) ;
- la pyramide en as de pique (base assez large, milieu rétréci et sommet assez large) ;
- la pyramide en feuille de chêne qui présente de grandes irrégularités, de la base au sommet ;
- la pyramide en urne ou en robe de jeune fille (base rétrécie, milieu assez large, sommet large) ;
- la pyramide en ogive, caractéristique des pays riches développés (base très rétrécie, milieu très large,
sommet large).
Section B :
II. POUR REPRESENTER GRAPHIQUEMENT LES STRUCTURES SOCIOPROFESSIONNELLES : LE DIAGRAMME
TRIANGULAIRE
Appelé aussi diagramme à trois variables ou diagramme de Maslow, ce graphique ne peut représenter que
la répartition d’une grandeur entre ses trois composantes.
1°) Construction
Il faut :
tracer un triangle équilatéral (3 côtés égaux) ;
graduer chaque côté du triangle de 0 à 100 %, en tournant dans le sens contraire aux aiguilles d’une
montre (conseillé) ou dans le sens des aiguilles d’une montre : l’essentiel étant de respecter le sens
de l’orientation
pour chaque face, indiquer la composante représentée ;
pour placer un point, tracer à partir du pourcentage à représenter une droite parallèlement à celle
passant par le zéro (0) du secteur (ou une droite parallèle au côté précédent du triangle).
Le total des pourcentages étant égal à 100, les trois lignes se recoupent au même point. En pratique, il suffit
donc d’en tracer deux pour obtenir le résultat.
NB : Le diagramme triangulaire peut servir pour la structure par âge. Dans ce cas, remplacer le secteur
primaire par les personnes âgées, le secondaire par les adultes et le tertiaire par les jeunes.
2°) Analyse :
L’’analyse du diagramme se fait à partir de la situation des points à l’intérieur du triangle. En reliant les
bornes 50 %, on obtient quatre triangles. Dans les trois triangles qui occupent les sommets du diagramme,
une des trois composantes est prédominante. Les quantités sont égales au point d’intersection.
L 7 : REPARTITION DE LA POPULATION MONDIALE
INTRODUCTION ;
L’œkoumène, c’est-à-dire, la partie de la surface terrestre occupée en permanence par
l’homme, ne représente que le dixième de la superficie de la planète. L’homme n’est pas
partout présent sur la surface de la Terre. La répartition de la population est très inégale.
Trois grands foyers de peuplement, l’Asie du sud et de l’est, l’Europe et le foyer nord-
américain, rassemblent à eux seuls 70 % de la population mondiale. A des régions vides ou
presque s’opposent des régions fortement ou moyennement peuplées.
Cette inégale distribution à l’échelle de la planète Terre s’explique par des facteurs d’ordres
physique, économique et historique.
Population totale
Densité = ----------------------------- = ………..……hab/km2
Superficie totale
A l’échelle mondiale, la densité moyenne avoisine 44 hab/km2. Il y a cependant une très grande
discontinuité dans l’occupation. Les continents ne sont densément peuplés que sur 20 % de leur superficie,
30 % sont occupés de manière discontinue et 50 % sont vierges de toute population. Comparées à l’Asie et
à l’Europe, l’Amérique, l’Océanie et l’Afrique semblent peu peuplées. A l’intérieur des continents aussi, on
note de grandes inégalités. En Afrique par exemple, le Sahara présente une densité de 0,3 hab/km2 alors
que la vallée du Nil compte plus de 500 hab/km2.
A l’intérieur des pays, la répartition est inégale. Au Sénégal par exemple, 2/3 de la population sont
concentrés sur 1/10 des terres. En Egypte, 99 % de la population se regroupent sur 3 % du territoire, le
long de la vallée du Nil. Au Japon, 80 millions de personnes s’entassent sur 3 % du territoire ; d’ailleurs
70 % de la superficie japonaise sont totalement vides.
L’Europe
Elle rassemble 726 millions d’habitants, avec une densité moyenne d’environ 68 hab/km2. Le
peuplement de l’espace est assez homogène, mais les plus fortes densités s’observent surtout en Europe
occidentale (Angleterre, Italie du Nord, Allemagne, Belgique, Pays-Bas).
Le foyer nord-américain
Les rives atlantiques de l’Amérique du Nord sont très peuplées. Assez récent, le foyer n’est vieux que de
deux siècles. L’Est des Etats-Unis présente un long chapelet de villes sur plus de 1 000 km : c’est la
Mégalopole atlantique (de Boston à Washington, en passant par Philadelphie, New York, Baltimore,
Trenton, etc.).
c) Le poids de l’histoire
Certaines concentrations de population ne peuvent être expliquées que par l’histoire. La surcharge
humaine de certaines montagnes et des forêts résulte de la recherche de zones de refuge durant les
périodes troubles.
Les fortes densités du nord-est des Etats-Unis sont ainsi liées aux courants migratoires venus d’Europe et
d’Afrique alors que les faibles densités de certaines zones côtières d’Afrique s’expliquent par les ravages
de la traite négrière atlantique. Les fortes densités de l’Asie et de l’Europe s’expliquent aussi par
l’existence de civilisations agricoles (riz et blé).
Conclusion
Bien que le monde cherche à les surmonter, les contraintes naturelles continuent d’exercer
une forte influence sur la répartition générale de la population mondiale, très inégale à
l’échelle de la surface de la Terre. Actuellement, la distribution géographique des hommes
demeure stable à l’échelle continentale ; mais au niveau régional, on constate une
concentration massive dans les villes. D’ailleurs, la population urbaine a été multipliée
par 10 depuis le début du XXIe siècle.
Leçon 10 : Les formes de mise en valeur agricole dans les pays tropicaux : les cultures commerciales
I. Les plantations
Les régions de climat tropical humide sont favorables à la culture de grandes plantes arborescentes. Elles
fournissent une grande variété de produits (café, cacao, bananes, fruits, etc.). Ces plantes ont pour cadre
l’économie de plantation dont l’intérêt a été à la base d’une recherche poussée et d’importants
investissements. Les plantations exercent leur attraction sur les régions environnantes ; elles donnent lieu
à des migrations de travail temporaires et définitives. On y distingue deux niveaux : les plantations
paysannes et les plantations capitalistes.
Beaucoup d’agriculteurs des pays tropicaux produisent pour vendre. Ces plantations sont le fait de petites
parcelles mêlées aux champs vivriers. Cette association permet aux planteurs d’être moins vulnérables aux
variations des cours.
Elles reposent sur une main-d’œuvre familiale. Les moyens techniques sont réduits et les espaces sont
réduits. Les plantations substituent à la forêt des alignements géométriques ou des taillis touffus dominés
par une seule spéculation. Ces plantations sont établies à proximité des axes de circulation en raison de la
destination de la production qui est la commercialisation.
Ce sont les rapports financiers qui expliquent l’intérêt des plantations pour des paysans qui doivent investir
pour des installations dont les revenus s’étendent sur des dizaines d’années. Ainsi le planteur n’est plus un
exploitant temporaire, mais un propriétaire.
En Afrique, ces plantations sont fondées sur le succès de deux produits : le café et le cacao.
Elles se sont d’abord développées en Amérique latine puis en Asie du Sud-Est, enfin en Afrique où le
colonisateur ne les a pratiquées que localement (régions du golfe de Guinée, côte d’Afrique centrale). Elles
sont tenues par de grandes entreprises capitalistes nationales ou multinationales. Ces dernières sont
européennes et américaines. Elles fonctionnent comme des usines disposant de cadres supérieurs, d’une
main-d’œuvre salariée. Elles constituent des enclaves foncières.
Les plantations capitalistes sont caractérisées par leur grande taille. En effet, leur superficie atteint
plusieurs centaines d’hectares divisés en lots. Elles comprennent des parcelles géométriques uniformes en
raison de la monoculture et le souci d’une meilleure efficacité. Les méthodes agronomiques sont modernes.
La production se compose d’une grande variété de produits tropicaux. La récolte est réalisée par une main-
d’œuvre abondante au salaire souvent misérable. Pour faire face à la concurrence, les grandes plantations
doivent améliorer sans cesse leur rendement et la qualité des produits. De ce fait, elles appliquent les
découvertes des stations de recherche pour le choix des variétés et le traitement des récoltes.
III. L’agriculture commerciale dans les régions à climat tropical sec
Dans les savanes du climat tropical sec, les deux plantes les mieux adaptées pour la production commerciale
sont l’arachide et le coton. Certaines cultures vivrières comme le riz ont une production accrue pour
alimenter le marché.
Leçon 9 : LES FORME MISE EN VALEUR AGRICOLE DANS LES PAYS TROPICAUX : LES FORMES
TRADITIONNELLES
C’est la forme la plus primitive d’utilisation agricole de l’espèce. Elle s’effectue selon des méthodes
extensives. Les principales opérations sont : le défrichement par le feu d’un pan de forêt ou de savane les
semis de céréales (mil, sorgho, maïs) ou plantation de tubercule (ignames, manioc). Le sol est
sommairement travaillé.
Au bout d’une courte période, les champs sont abandonnés pour une longue jachère qui couvre une
vingtaine d’année pour renouveler la fertilité des sols fragiles. Le groupe se déplace pour créer une autre
clairière.
La culture brûlis porte divers nom:lougan en Afrique, ray en Indochine, ladang en Indonésie, milpa en
Amérique latine, tavy en Madagascar.
Ce système de culture nourrit une faible densité de population. Il repose sur le déplacement du groupe.
3. Le nomadisme pastoral
Il constitue le principal mode d’exploitation agricole des déserts. Il s’appuie sur l’immensité de l’espace qui
permet de vastes parcours. Mais le nomadisme suit des parcours stables déterminés par les saisons. C’est
une activité pratiquée par des groupes réduits vivants en quasi-autarcie.
La moitié de l’humanité a pour nourriture le riz. Le riz est une plante exigeante qui requiert des
températures élevées et des sols gorgés d’eau et une pluviométrie importante (900 à 1 200 mm) durant la
période végétative. Pour une meilleure productivité, les riziculteurs ont recours à l’irrigation. Ils doivent
aussi tenir compte de la topographie dans l’installation des aménagements nécessaires aux plans d’eau.
Ces différentes conditions fixent à la culture du riz des limites géographiques : plaines alluviales, vallées,
deltas. Mais les champs sont installés sur les pentes des montagnes aménagées en terrasses qui reçoivent
l’eau par gravité.
La riziculture est la forme la plus aboutie des agricultures intensives de la zone chaude. Les opérations sont
nombreuses : aménagement et entretien des rizières, culture (semis en pépinière, repiquage dans la vallée,
contrôle de la montée de l’eau, désherbage).
De vastes plaines sont irriguées dans les régions sèches d’Asie et d’Egypte. L’intensivité est moindre en
raison de la densité de population plus faible. Mais de nombreux travaux d’aménagement ont modernisé
l’irrigation.
Dans les régions désertiques, l’agriculture est discontinue. Elle ne peut se réaliser que grâce à l’irrigation
dans les oasis en particulier. En effet, les hommes des déserts ont su très tôt maîtriser l’eau. Ils tirent l’eau
des nappes profondes par des puits et des galeries souterraines appelées foggara, ou se servent des eaux de
puissants fleuves comme le Nil.
Les parcelles cultivées sont de petite dimension. La pratique des assolements permet de disposer de
plusieurs récoltes par an. Ils produisent ainsi des céréales, des légumes, des fruits. L’oasis est souvent une
palmeraie à l’ombre de laquelle poussent les céréales et les légumes.
PREMIERE PARTIE : LA DEUXIEME REVOLUTION INDUSTRIELLE ET SESCONSEQUENCES EN EUROPE
La Grande Guerre qui éclate en 1914 est la suite directe de l’attentat de Sarajevo, qui
constitue sa cause immédiate. Mais cet incident n’est que le détonateur et les causes profondes
sont beaucoup plus complexes. La Première Guerre mondiale s’est étirée sur quatre ans et
demi. Par les massacres et destructions sans précédent qu’elle a entraînés, la vie politique,
économique et sociale des Etats belligérants a été profondément perturbée et les rapports de
forces entre les grandes puissances radicalement changés. L’intervention tardive et
finalement décisive des Etats-Unis introduit, dans les relations internationales, un nouveau
facteur dont peu de gens ont mesuré à l’époque l’importance.
En 1914, deux systèmes d’alliance sont face à face en Europe. Le plus ancien est la Triple Alliance ou
Triplice, organisée le 20 mai 1882 par Bismarck (1815-1898, chancelier du IIe Reich de 1871 à 1890).
La Triplice réunit depuis 1879 l’Allemagne et l’Autriche, auxquelles s’est jointe l’Italie en 1882. La Triplice
a été régulièrement reconduite après sa fondation. De 1871 à 1892, le « système bismarckien » était
parvenu à maintenir la France isolée en Europe. L’alliance franco-russe de 1892-1893 a mis fin à cet
isolement. D’autre part, après s’être longtemps heurtée au Royaume-Uni dans des conflits coloniaux, la
France a conclu, le 8 avril 1904 avec lui l’« Entente cordiale ». Enfin, en 1907, achève de s’établir ce qu’on
appelle alors la Triple Entente entre la France, la Russie et l’Angleterre.
La raréfaction des terres libres de toute occupation européenne à la fin du XIXe siècle exaspère de nouveau
les tensions entre Etats : la crise de Fachoda de 1898 le montre très bien. Les crises les plus graves du XX e
siècle concernent le Maroc, où l’Allemagne cherche à contrecarrer l’expansion française. En 1905, à Tanger,
Guillaume II exalte l’indépendance du sultan ; en 1911, il envoie un bâtiment de guerre devant Agadir, sous
prétexte de sauvegarder les intérêts nationaux allemands, alors inexistants. Ces crises renforcent le
nationalisme français et resserrent les liens entre la France et l’Angleterre qui ne veulent pas voir les
Allemands s’installer au Maroc.
Dans la péninsule des Balkans, la Russie soutient les peuples slaves de Serbie contre l’Autriche-Hongrie. Les
conflits très sanglants dans les Balkans apparaissent comme des guerres entre puissances par Etats
interposés.
c) Sur le plan militaire, la course aux armements
On assiste à une course aux armements qui se manifeste par le renforcement des effectifs terrestres, la
prolongation du service militaire et le développement d’un esprit patriotique. Chaque camp, sans vraiment
la souhaiter, se prépare à la guerre en cherchant à accroître sa puissance militaire.
La Première Guerre mondiale mobilise une vingtaine de belligérants dont les Etats européens et quelques-
unes de leurs colonies, les Etats-Unis d’Amérique, etc. les principales batailles se déroulent en Europe où se
créent trois front : le Front Ouest ou front franco-belge, qui va de la mer Nord à la Suisse, le Front Est ou
front russe qui va de la mer Baltique à la mer Noire ; le Front Sud ou front serbe dans les Balkans et en
Turquie. La grande guerre s’est déroulée en trois grandes étapes :
- La guerre de mouvement (1914-1915) : elle est marquée par l’offensive allemande. Par le plan
Schlieffen, l’Allemagne prévoit l’invasion de la Belgique et la capitulation de la France. Mais les troupes
allemandes sont arrêtées à la première bataille de la Marne (6-13 septembre 1914) par les Franco-anglais
commandés par le général Joseph Joffre. Sur le front Est, la poussée russe du général Aleksandr Samsonov
est arrêtée à la bataille de Tannenberg (26-30 août 1914) par les généraux allemands Hindenburg et
Ludendorff.
- La guerre de position (1915-1917) : appelée également guerre immobile ou « guerre des tranchées »,
elle est marquée par l’attentisme des armées qui se terrent dans des tranchées et par deux batailles
sanglantes : la bataille de la Somme (début juin à mi-novembre 1916) et la bataille de Verdun (février
à juillet 1916). Sur le front Est, les Austro-allemands remportent des succès importants et obtiennent le
soutien de l’Empire ottoman. De son côté, l’Italie rejoint les Alliés.
- La Guerre totale (1917-1918) : c’est un tournant décisif de la guerre. Elle est marquée par l’entrée en
guerre des Etats-Unis (2 avril 1917), le retrait des Russes qui signent un armistice le 15 décembre 1917
puis la paix de Brest-Litovsk, le 3 mars 1918. Les Allemands ont désormais les mains libres à l’Est. en
1918, les Allemands qui lancent une offensive de la dernière chance échouent alors que les Alliés renforcés
par les troupes américaines remportent plusieurs victoires (2e bataille de la Marne, du 15 juillet au 7 août
1918, remportée par les troupes du maréchal Foch). Sur les autres fronts, Turcs et Austro-hongrois
déposent les armes les premiers. En Allemagne, des mutineries et des émeutes entraînent l’abdication de
l’empereur Guillaume II et la proclamation de la République de Weimar1. Devant la menace
révolutionnaire, le nouveau régime accepte, le 11 novembre 1918, à Rethondes, les conditions de
l’armistice.
Sur le plan social et économique, l’état des lieux est désastreux. La guerre a fait près de 10 millions de
victimes. Le coût global de la Grande Guerre est estimé à 2 500 milliards de francs or. L’économie
européenne est détruite. Les monnaies sont dépréciées et l’inflation gagne du terrain. L’Europe s’est
lourdement endettée. Au même moment, deux nouveaux Etats ont accru leur puissance :
- le Japon, qui fait main basse sur les marchés de l’Asie ;
- les Etats-Unis surtout, créanciers de l’Europe, qui détiennent la moitié du stock d’or mondial. La bourse
de Wall Street supplante la bourse de Londres et le dollar prend la place de la livre sterling.
La domination coloniale de l’Europe commence à être contestée.
En l’espace d’une année, quatre empires se sont tour à tour effondrés : Russie, Turquie, Autriche-Hongrie et
Allemagne. La victoire des Alliés apparaît comme le triomphe des démocraties sur les régimes autoritaires.
Une conférence se réunit à Paris, de janvier à mai 1919, pour préparer les traités de paix2. Elle exclut les
gouvernements des pays vaincus.
Lors de cette Conférence de la Paix, le « conseil des quatre » (France, Royaume-Uni, Italie et États-Unis)
avait imposé la volonté des vainqueurs aux vaincus, respectant peu les principes annoncés dans les
Quatorze Points du président Thomas Woodrow Wilson (1856-1924, 28e président des États-Unis de
1913 à 1921). Ainsi, les rancœurs furent nombreuses et alimentèrent les problèmes des relations
internationales de l’entre-deux-guerres. L’Allemagne, considérée comme responsable du conflit, était non
seulement amputée territorialement (perte des colonies d’Afrique, restitution dès l’Alsace et de la Lorraine
à la France et de plusieurs territoires à la Pologne), mais aussi désarmée et, surtout, soumise au paiement,
pour des décennies, d’énormes réparations (132 milliards de marks or. Elle jugea que le traité de
Versailles (28 juin 1919) qui lui était imposé était un « diktat » inadmissible. De son côté, l’Empire austro-
hongrois donne naissance à deux Etats distincts : l’Autriche et la Hongrie. Deux nouveaux Etats sont créés :
la Yougoslavie et la Tchécoslovaquie. L’Empire turc perd ses colonies d’Afrique du Nord et du Proche-Orient.
L’Europe centrale et orientale se retrouvait morcelée en petits Etats souvent très fragiles, mécontents des
frontières qui ne tenaient que fort peu compte des problèmes de nationalités — autant de germes potentiels
pour de nouveaux conflits. Les vainqueurs s’étaient surtout préoccupés de construire un « cordon
sanitaire » contre l’extension de l’idéologie révolutionnaire hors de l’URSS. L’Italie, bien que victorieuse,
était elle aussi mécontente de son sort, estimant la victoire « mutilée », car ses revendications territoriales
en Dalmatie et en Albanie n’étaient pas satisfaites. Le Japon jugeait très insuffisantes ses acquisitions en
Asie.
La France, le Royaume-Uni et les États-Unis avaient plus ou moins atteint leurs objectifs de guerre ; ils
avaient anéanti l’arsenal militaire allemand, réorganisé l’Europe et, en 1920, institué la Société des
Nations (SDN), dont l’objectif était de garantir la sécurité et la paix. Cependant, très vite, leurs politiques
divergèrent. La France, dirigée par Georges Clemenceau (1841-1929, président du Conseil de 1906 à
1909 et de 1917 à 1920) n’avait pas obtenu les garanties qu’elle demandait contre l’Allemagne ; elle se
heurta au Royaume-Uni, qui, avec David Lloyd George (1863-1945, Premier Ministre britannique de 1914
à 1922), prônait une politique plus modérée à l’égard des vaincus. Les États-Unis, quant à eux, étaient
retournés dès 1919 à leur politique isolationniste traditionnelle ; le Sénat, désavouant Wilson, refusa de
ratifier les traités.
Conclusion
Note :
2. Traités de paix :
- Versailles : 28 juin 1919 ;
- Neuilly : 27 novembre 1919 ;
- Saint-Germain : 10 septembre 1919 ;
- Trianon : 4 juin 1920 ;
- Sèvres : 10 août 1920.