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INSPECTION D’ACADEMIE DE ZIGUINCHOR MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE

ANNEE ACADEMIQUE: 2016–2017 I.E.F BIGNONA 1

Mr SALL Pr d’Histoire et de Géographie


Lycée DJIBIDIONE
Année Académique 2016-2017
Mariame Ba, dans Une si longue lettre

Jean jacques Rousseau, dans Emile ou de l'éducation


INTRODUCTION

LEÇON 1 : LES INEGALITES DE DEVELOPPEMENT DANS LE MONDE ----------------------------------------------------------------

PREMIERE PARTIE : LA POPULATION MONDIALE

LEÇON 2 : LA POPULATION : GROUPES HUMAINS, LANGUES ET RELIGIONS ------------------------------------------------------


LEÇON 3 : L’ACCROISSEMENT DE LA POPULATION MONDIALE ET LES POLITIQUES DEMOGRAPHIQUES
(CONSTRUCTION DE COURBES D’EVOLUTION) -------------------------------------------------------------------------------------------
LEÇON 4 : LES MIGRATIONS -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
LEÇON 5 : LES STRUCTURES DE POPULATION MONDIALE ----------------------------------------------------------------------------
LEÇON 6 : TP : CALCUL ET CARTE DES DENSITES DE POPULATION -----------------------------------------------------------------
LEÇON 7 : LA REPARTITION DE LA POPULATION MONDIALE -------------------------------------------------------------------------
LEÇON 8 : TP : CALCUL ET CARTE DES DENSITES DE POPULATION -----------------------------------------------------------------

DEUXIEME PARTIE : POPULATION ET ACTIVITES EN MILIEU RURAL

LEÇON 9 : LES FORMES DE MISE EN VALEUR AGRICOLE DANS LES PAYS TROPICAUX : LES FORMES
TRADITIONNELLES -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
LEÇON 10 : LES FORMES DE MISE EN VALEUR AGRICOLE DANS LES PAYS TROPICAUX : LES CULTURES
COMMERCIALES ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
LEÇON 11 : LES FORMES DE MISE EN VALEUR AGRICOLE DANS LES PAYS TROPICAUX : LES MUTATIONS RECENTES--
LEÇON 12 : L’EVOLUTION DES FORMES DE MISE EN VALEUR AGRICOLE EN EUROPE ------------------------------------------
LEÇON 13 : LES FORMES MODERNES DE MISE EN VALEUR AGRICOLE DANS LES PAYS NEUFS -------------------------------
LEÇON 14 : LA PECHE : LES FORMES TRADITIONNELLE ET MODERNE -------------------------------------------------------------

TROISIEME PARTIE : POPULATION ET ACTIVITES EN MILIEU URBAIN

LEÇON 14 : LA VILLE : DEFINITION ET FONCTIONS -------------------------------------------------------------------------------------


LEÇON 16 : DIVERSITE DES PROCESSUS ET DES FORMES D’URBANISATION DANS LE MONDE -------------------------------
LEÇON 17 : LES ACTIVITES URBAINES : L’INDUSTRIE ET SES MUTATIONS --------------------------------------------------------
LEÇON 18 : LES ACTIVITES URBAINES : LE COMMERCE, LES SERVICES ET LEURS MUTATIONS ------------------------------
LEÇON 19 : LA DYNAMIQUE URBAINE ET LES PROBLEMES DES VILLES -----------------------------------------------------------

QUATRIEME PARTIE : POPULATION ET VIE DE RELATION

LEÇON 20 : LES MOYENS DE COMMUNICATION : TRANSPORTS ET TELECOMMUNICATIONS ---------------------------------


LEÇON 21 : LES TECHNIQUES D’ECHANGES : TROC, MONNAIE, BOURSES DE VALEUR, ETC. -----------------------------------
LEÇON 22 : L’ORGANISATION DU COMMERCE MONDIAL ET L’ECHANGE INEGAL -----------------------------------------------
LEÇON 23 : CONCLUSION : LES ESPACES D’INTEGRATION ECONOMIQUE : PROBLEMATIQUE ET ORGANISATION. ------
L1 : LES INEGALITES DE DEVELOPPEMENT DANS LE MODE

INTRODUC TION :

Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui est caractérisé par des contrastes et
des inégalités qui touchent quasiment tous les domaines. Tous les pays n’avancent
pas au même rythme. On distingue d’une part des pays dits riches ou développés et
d’autre part des pays sous-développés ou pauvres.
Le développement suppose donc une qualité de vie atteinte par le plus grand
nombre. Pour mesurer le niveau de développement d’un pays, on sert d’indicateurs
tels que le PNB, le PIB, l’IDH ou l’IPH. Il existe dans le monde des inégalités de grande
ampleur qui se lisent à différentes échelles. Ces disparités apparaissent dans le niveau
de vie, la répartition des revenus, le niveau d’industrialisation, la démographie, la
nature des échanges commerciaux.

I°) LE CONCEPT DE DE VE LOPPEMENT


Le mot développement qui est couramment utilisé pour qualifier l’état d’avancement et de progrès d’un
pays est un concept complexe, car il englobe plusieurs aspects. La richesse n’est pas le seul élément à
prendre en compte si l’on se propose de définir le concept.
Plusieurs indicateurs entrent en jeu dans la définition du développement : la répartition des revenus,
l’accès à l’enseignement, le taux d’alphabétisation, le niveau d’endettement, la place dans l’économie
mondiale, le PNB, le PIB et les questions de population (santé, natalité, mortalité, droit de l’homme et
situation des femmes) sont tous des indicateurs de développement. Le PNUD a regroupé la plupart de ces
questions de population dans l’acronyme IDH (indice de développement humain). L’IDH est un indice qui
permet le niveau relatif au développement humain et au bien-être des populations.
Ainsi en prenant compte tous ces éléments on peut définir le développement comme étant le
processus, le mouvement par lequel toute société cherche à assurer aux populations la satisfaction de ses
besoins vitaux comme la longévité, l’épanouissement intellectuel et morale pour les hisser à un niveau de
vie convenable (confort matériel moral…).
Le développement doit passer nécessairement par la production des richesses et l’érection d’institution
politiques et sociales appropriés

II°) LES MESURES DES INEGALITES DE DE VELOPPEMENT

1.) Le produit National Brut (PNB) :

C’est l’ensemble des valeurs ajoutées créées par les actifs d’une nationalité en une année ; qu’ils résident ou
non dans le pays. Le PNB/hab. fait apparaître l’ampleur des inégalités.

1.) Le Produit Intérieur Brut (PIB) :


C’est l’ensemble des valeurs ajoutées créées par les entreprises et les administrations sur le territoire
national en une année. On utilise de plus en plus le PIB-PPA (à parité de pouvoir d’achat), tenant compte
du pouvoir d’achat réel des monnaies.
Tous ces critères n’indiquent pas si les richesses servent les objectifs sociaux qui permettent de parler de
développement. Le PNUD (créé en 1965 par l’A.G. des Nations unies, travaille avec 150 gouvernements
et 30 agences) a ainsi créé l’IDH et l’IPH.

2.) L’indicateur de développement humain (IDH)

Calculé depuis 1990 par le PNUD, il est construit à partir de trois éléments : l’espérance de vie à la
naissance, le niveau d’instruction (évalué par le taux d’alphabétisation des adultes et le nombre moyen
d’années d’études) et le revenu par habitant. Chaque élément est noté entre 0 et 1 (minimum et maximum
constatés dans le monde).

4. L’indicateur de pauvreté humaine (IPH)

Calculé depuis 1997 par le PNUD, c’est la moyenne de trois éléments : le pourcentage d’individus
risquant de décéder avant l’âge de 40 ans, le pourcentage d’adultes analphabètes et le pourcentage
d’individus n’ayant pas accès aux services premiers procurés par l’économie (santé, eau potable,
enfants de moins de 5 ans victimes de malnutrition, etc.).

III°) L’ECHELLE DES INEGALI TES DE DEVELOPPEMENT

1.) L’ inégalité des richesses entre les pays du Nord et du Sud

- Les pa ys dé veloppés ou pa ys du Nord :


a) Caractéris tiques et critères de reconnaissances :
Les pays développés encore appelés pays du nord, pays industrialisés, pays riches ou tout simplement le
Nord sont un ensemble d’Etats représentant 20% de l’humanité, produisent 80 % des richesses mondiales,
détiennent 90 % des firmes transnationales, occupent les premiers rangs dans le classement de l’IDH et
disposent d’un revenu annuel moyen par habitant de plus de 16 000 dollars, la croissance de leur PIB (+2,5
en moyenne).
Dans ces pays le secteur tertiaire occupe le majeur parti de la population active. Le secteur primaire et
secondaire occupe un nombre relativement restreint de la population active.
Leurs productions agricoles industrielles sont importantes et variés avec une prédominance des industries
technologiques.
De même, le niveau d’alphabétisation est élevé (98%,99%) et un taux de chômage faible. ils contrôlent aussi
les multinationales et les organisations mondiales comme l’OMC, le FMI et la banque mondiale
Enfin la démographie de ces pays est maîtrisée mais leur population est vieillissante car la mortalité
infantile y est faible (14% en moyenne), l’espérance de vie dépasse largement 70 ans.
Les ménages sont très restreints composé le plus souvent de 3 ou 4 personnes

- Les pa ys en voie de développement :


Anciennement appelés pays du Tiers Monde du fait de leurs pauvretés souvent extrêmes, de leurs fragilités
économiques et de leurs dépendances vis-à-vis des pays du Nord ou développés. Ils sont généralement des
pays d’Afrique et d’Asie. Ces regroupent 80 % de la population mondiale mais ne produisent que moins de
20 % des richesses.
Ces pays se caractérisent très souvent par la fragilité de leurs économies, leur poids insignifiant dans
l’économie mondiale et leur endettement colossal. L’Afrique, par exemple, regroupe la plupart des pays les
moins avancés (PMA) et ne participe que pour moins de 3 % de la production mondiale. Elle se caractérise
par ses nombreux problèmes sociaux (pauvreté, maladies) et son instabilité politique chronique (coups
d’Etat à répétition, guerres de toutes sortes).
La démographie des pays du Sud n’est pas encore maîtrisée ; les jeunes de moins de moins de 20 ans
représentent plus de la moitié de la population.

2) Les dis parités à l’intérieur des ensembles :

De grandes inégalités existent au sein des ensembles.


Le Nord est dominé par les trois pôles d’impulsion majeurs de l’économie mondiale : la Triade (Etats-
Unis, Japon et Union européenne). On peut ajouter à ces pôles l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Cependant, les ex-pays communistes ne sont rattachés au Nord que par leur niveau de développement
industriel, leur taux de scolarisation et leur démographie. Le PIB/hab de la Russie est de 5 000 dollars
contre 16 000 dollars pour la moyenne des pays du Nord.
Les disparités sont très frappantes dans le Sud où certains pays connaissent d’important progrès
économiques (c’est le cas du Brésil, de la Corée du Sud, du Mexique, de l’Arabie saoudite, de la Chine,
etc.) ; tandis que d’autres souffrent d’importants retards de développement.

3) La force des inégalités régionales et locales :

Les inégalités de développement observées à l’échelle mondiale se lisent à des échelles plus fines. A
l’intérieur de chaque continent voisinent des pays plus ou moins riches. Ainsi en Afrique, le Botswana,
l’Afrique du Sud et l’île Maurice sont des pays prospères alors que le Mozambique, le Niger et la Somalie
font partie des Etats les plus pauvres de la planète. En Europe, la France et l’Allemagne sont nettement
plus développées que le Portugal ou la Grèce. En Amérique latine, la Colombie et le Pérou sont englués
dans l’économie de la drogue tandis que le Mexique et le Chili deviennent des pays émergents.
A l’intérieur de chaque pays s’opposent des régions bien intégrées dans les échanges mondiaux et des
régions qui se trouvent à l’écart des dynamiques de développement. Ainsi, au Brésil, le Sud et le Sudeste
sont plus développés que le reste du pays. L’Italie du Nord est plus riche que le Mezzogiorno (le sud de
l’Italie). La Chine fournit un autre exemple de contrastes saisissants entre le littoral où sont créés des
Zones Economiques Spéciales (ZES) et le reste du pays.
A l’échelle régionale, les inégalités opposent villes et campagnes. Enfin à l’échelle locale, les disparités
sociales donnent lieu à des oppositions brutales dans le tissu des villes. Par exemple, Sao Paulo, ville du
sud-est du Brésil juxtapose des quartiers riches et des favelas pauvres.

CONCLUSION :

Pour qu’on puisse parler de développement, il faut l’amélioration des conditions de vie et de
travail (bien-être social) de toutes les populations et non d’une minorité de privilégiés. Le
fossé entre les pays du Nord et ceux du Sud s’agrandit de jour en jour. La mondialisation (ou
globalisation) de l’économie, censée gommer ces disparités, les renforce davantage.
L 2 : LA POPULATION MONDIALE : GROUPES, LANGUES ET RELIGIONS
INTRODUC TION :
La population mondiale a dépassé les 6 milliards d’habitants depuis l’an 2000. C’est une
évolution de plusieurs millions d’années qui a conduit des premiers hommes à nous-mêmes.
Tout en restant une, l’espèce humaine s’est diversifiée. Les peuples, très nombreux et très
divers, parlent une multitude de langues et pratiquent des religions différentes.

I°) LES GROUPES HUMAINS :


Les groupes humains se sont diversifiés sans cesser de se mêler. Les spécialistes ont raison de dénier à la
notion de race tout fondement scientifique. La simple observation des groupes humains met cependant en
évidence des types physiques variés :
a) les Blancs :
Ils se distinguent par les traits suivants : une peau clair, un crâne allongé, un nez étroit, une pilosité
abondante, des cheveux souple, fin, long avec une tendance à onduler, un faible développement des lèvres.
on les retrouve principalement en Europe : leur foyer principal. Aussi ils sont présents en Amérique du
Nord, en Afrique du Nord et du Sud et en Asie (dans le Proche et Moyen-Orient). Aujourd’hui avec les
migrations et les coopérations économiques, nous retrouvons les blancs un peu partout dans le monde.
b) les Noirs :
Ils sont caractérisés par : la couleur foncée de la peau à cause d’un fort taux de mélanine, une faible pilosité,
de cheveux crépus et noirs, un nez épaté des lèvres épaisses
Les noirs ont pour foyer d’origine principal l’Afrique au sud du Sahara, mais on les retrouve en Inde, au Sri
Lanka (dravidiens) dans certains pays arabes (à cause de la traite arabe), en Amérique (à cause de la traite
négrière), en Océanie.

c) les Jaunes
Ils se distinguent par : la couleur jaunâtre ou brunâtre de leur peau, des cheveux gras, raides, lisses, et
droits ; une pilosité moyenne, un crâne arrondi, presque aussi large que rond ; des pommettes saillantes,
des yeux obliques et bridés, une petite taille.
Le principal domaine de ce groupe est l’Asie centrale et insulaire : Inde, Chine, Japon, Corée, Indonésie,
Malaisie, Thaïlande … On les rencontre en Amérique (amérindiens) en Europe du nord. A cause des
migrations de travail, on retrouve des jaunes en Afrique du Sud, en Ile Maurice aux Comores et même un
peu partout dans le monde et notamment dans les états pétroliers du Golfe.

La tendance aujourd’hui est, afin d’éviter la notion de race, de parler d’ethnies ; mais c’est un abus de
langage car la définition de l’ethnie est culturelle.
L’histoire récente conduit à distinguer par ailleurs des notions qui réunissent ou divisent les hommes selon
des sentiments communs d’appartenance. Souvent, ces notions ne coïncident ni avec les ethnies ni avec les
Etats qui sont des ensembles politiques. Issue d’une même souche, l’Humanité a formé des rameaux
nombreux qui ont presque recouvert la totalité du globe terrestre.

II°) LES LANGUES DANS LE MONDE :


Langues les plus parlées dans le monde (en millions de personnes, 2005)
Chinois (dont mandarin) 1 080

Anglais 508

Espagnol 382

Hindi 315

Français 290

Russe 285

Arabe 230

Portugais 218

Bengali 210

Japonais 127

Allemand 126

Source : www.wikipedia.org
La langue est un système de signes linguistiques, vocaux, graphiques ou gestuels qui permet la
communication entre les individus. La langue est une composante importante d’une civilisation. Il est
impossible de déterminer avec précision le nombre de langues parlées dans le monde, en raison de la
difficulté qu’il y a à tracer les frontières précises entre les langues, notamment à différencier les langues des
dialectes. Selon les estimations, les linguistes affirment qu’il existerait entre 3 000 et 7 000 langues
vivantes à la surface du globe, dont seulement 6000 sont parlées par plus de 100000 personnes et 500 ont
moins de 100 locuteurs.
Il est d’ailleurs probable que la moitié de ces langues disparaitra au cours du XXIe siècle. La linguiste Colette
Grinevald estime qu’environ 50 % des langues disparaîtront en 2100. Dans certaines régions, cela pourrait
être de l’ordre de 90 % (comme en Australie et en Amérique).
33 % d’entre des langues parlées dans ce monde se trouvent en Asie, 30 % en Afrique, 19 % en Océanie,
15 % en Amérique et 3 % en Europe. Parmi elles, seulement 200 environ s’écrivent
Moyen d’expression d’une communauté, la langue est aussi vectrice de communication entre les
sociétés. Une centaine de langues servent à l’expression de 95 % de la population mondiale et les cinq (5)
les plus répandues (le chinois, l’anglais, l’hindi, l’espagnol et le français) sont parlées par près de la moitié
de l’Humanité.
Un des problèmes essentiels qui se posent pour les langues du monde est celui de la préservation de la
diversité. Avec le développement des échanges, le plurilinguisme progresse, mais le nombre de langues
véhiculaires tend à diminuer au profit de l’anglo-américain, expression de la civilisation dominante.
Néanmoins, à l’échelle des Etats-Unis, le projet de loi faisant de l’anglais la langue officielle témoigne de
l’utilisation croissante de l’Espagnol comme langue véhiculaire dans le sud-ouest du pays.
Le respect des langues minoritaires constitue un enjeu politique car la langue peut être une
composante de relations conflictuelles entre les sociétés : c’est le cas en Belgique entre les Wallons
francophones et les Flamands néerlandophones.
Les langues ne sont pas toutes également réparties. Elles ne sont pas toutes parlées par beaucoup de gens :
il existe même de très fortes disparités, puisque les spécialistes estiment que 95 % des habitants de la
planète se partagent environ 75 langues.
Les langues peuvent être classées en quatre grands groupes :
- les langues indo-européennes,
- les langues négro-africaines,
- les langues chamito-sémitiques
- langues américaines.

III°) LES RELIGIONS DANS LE MONDE


a) Définition et caractéristiques
La religion est un ensemble de croyances ou de dogmes et de pratiques cultuelles qui constituent les
rapports de l’homme avec la puissance divine (monothéisme) ou les puissances surnaturelles
(polythéisme, panthéisme). Les religions ont constitué le ferment principal de toute civilisation.
On distingue les religions révélées ou monothéistes et les religions non révélées.

 Les religions monothéistes


Elles sont au nombre de trois : le judaïsme, le christianisme et l’islam. Originaires toutes de l’Asie, elles
sont révélées par des prophètes et disposent de livres saints.
Elles sont universelles et reposent sur la croyance en un seul Dieu.

- Le judaïsme : Pratiqué par les Juifs, il a été révélé par Moïse en 1300 av. J.-C. Son livre sacré est la Torah.
Cette religion compte 14 millions d’adeptes.

- Le christianisme : Pratiqué par les chrétiens, il a été révélé par Jésus-Christ il y a plus de deux
millénaires. Le texte sacré est la Bible et son foyer d’origine est la Palestine.
Le christianisme est divisé en plusieurs branches :
- la première division intervient au XIe siècle et donne naissance à l’Eglise orthodoxe et à l’Eglise
romaine ;
- la seconde intervient au XVIe siècle et donne naissance au protestantisme.
- En dehors des catholiques et des protestants, il y a les Anglicans.
Le christianisme compte 1,9 milliards de fidèles dont 700 millions de catholiques, 450 millions de
protestants, 50 millions d’anglicans, 140 millions d’orthodoxes.
- L’islam : Pratiqué par les musulmans, est révélé en Arabie au prophète Mohamed au VIIe siècle, compte
1,8 milliard d’adeptes dont 1,5 milliards de sunnites, 300 millions de chiites et 3 à 5 millions de kharidjites.
Le livre sacré des musulmans est le Coran, il est composé de 114 sourates ou chapitres.

 Les religions non révélée


Elles sont nombreuses et variées. Parmi celles-ci, on peut citer :
- les religions africaines : elles sont surtout pratiquées en Afrique subsaharienne où on voue un culte aux
idoles, aux totems, aux masques, etc. ;
- l’hindouisme : variante du brahmanisme et pratiqué en Inde, il enseigne l’immortalité de l’âme et le
respect de la vie des autres êtres et compte 500 millions de fidèles ;
- le bouddhisme : qui compte 325 millions d’adeptes est pratiqué lui aussi en Asie, depuis le VIe siècle ;
- le taoïsme, pratiqué en Chine et au Japon, est une variante du confucianisme.
- le shintoïsme est essentiellement pratiqué au Japon avec plus de 60 millions d’adeptes.

b) Extension et évolution
Les religions disposent d’une aire d’extension privilégiée où elles sont quasi exclusives. C’est le cas de
l’islam au Moyen-Orient, du catholicisme en Amérique latine ou du judaïsme en Israël. Elles
fonctionnent également en réseaux, avec des points d’ancrage hors de leur foyer d’origine : il en est ainsi du
catholicisme romain ou du judaïsme.
Certaines religions ont connu une extension hors de leur aire géographique initiale : l’islam et le
christianisme en Afrique par exemple.
L’essor de certains nationalismes s’accompagne d’ailleurs d’une affirmation de l’appartenance religieuse :
en Bosnie, Serbes orthodoxes, Croates catholiques et Bosniaques musulmans se sont déchirés pendant
les années 1990.
Des dynamiques spatiales s’observent :
- expansion de l’islam en Afrique ;
- progression de l’athéisme ;
- déchristianisation du monde occidental ;
- multiplication des sectes ;

CONCLUSION :
Notre planète présente une grande diversité de peuples, de langues et de religions. Les
brassages ethniques et sociaux, mais aussi les relations entre les sociétés et leurs espaces ont
façonné le monde complexe d’aujourd’hui.
L 3 : L’ACCROISSEMENT DE LA POPULATION MONDIALE ET LES
POLITIQUES DEMOGRAPHIQUES

INTRODUCTION :

Malgré les difficultés des statistiques, on parvient à saisir les cordons généraux de l’évolution
de la population mondiale. Après une longue période de stagnation, la croissance
démographique mondiale, d’abord lente, s’accélère de manière spectaculaire aux XIX e et XXe
siècles. L’accroissement de la population est inégal dans le temps et dans l’espace.
Quelles sont les causes de cette augmentation ?
Quelles en sont les conséquences ?
Quelles sont les stratégies ou politiques démographiques mises en œuvre pour juguler la
pression démographique ?

I°) L’EVOLUTION DE LA POPULATION MONDIALE

1°) Les sources des données démographiques :

L’évolution de la population mondiale, à croître ou à décroître, résulte du rapport entre le nombre de


naissances et le nombre de décès ou mouvement de la population dans le temps. Ces mouvements sont
connus grâce aux opérations de recensement, aux estimations, aux sondages, effectués dans le temps.
Le recensement est la radiographie qui permet de connaître et de mesurer les structures de la population.
C’est un ensemble d’opérations qui consiste à recueillir et à publier des données démographiques,
économiques et sociales se rapportant à un moment déterminé et à une certaine période à tous les habitants
d’un même pays. Il est plus fiable, mais il est coûteux.
Dans un sondage, une partie de la population est prise comme échantillon, tout comme l’estimation qui
est réalisée à partir de projections. Le coût est moindre, mais il présente quelques limites :
- déplacements des populations ;
- blocage socioculturel ;
- fiabilité des données ;
- erreurs d’échantillonnage.

2°) Evolution de la population mondiale :

Evolution de la population mondiale de l’an 1000 à 2005 (en millions d’habitants)

Années 1000 1500 1650 1800 1900 1950 2000 2005 2025

Effectifs 300 440 500 954 1 634 2 516 6 122 6 300 8 000

Traçons la courbe d’évolution de la population mondiale avec les données de ce tableau


Courbe d'évolution de la population mondiale de 1000 à 2025
9000
8000
Population en millions d'habitants

8000
7000 6122 6300
6000
5000
4000
3000 2516
1634
2000
954
1000 300 440 500 Années
0
1000 1500 1650 1800 1900 1950 2000 2005 2025

Evolution de la population mondiale

Interprétation :
L’accroissement de la population mondiale ne date guère que de deux siècles. En effet, à partir du XVII e
siècle, l’augmentation de la population s’opère sur un rythme très rapide. Aussi l’Humanité est-elle passée
de 500 millions d’âmes en 1650 à 2,5 milliards en 1950. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le
nombre d’habitants de la planète a plus que doublé car, à partir de cette date, les pays en développement,
qui n’étaient pas concernés par cette évolution, ont pris le relais. Ils connaissent depuis lors un
accroissement de leur population qu’ils ne parviennent pas à contrôler (Inde, Afrique subsaharienne)
cependant, depuis le milieu des années 1960, le taux de croissance diminue.

3°) Les causes de l’accélération de la croissance


Il faut faire la corrélation entre l’accélération de la croissance et la grande phase de développement
technique et industriel connue par l’Occident puis l’ensemble de la planète (révolutions industrielle et
agricole). Ces progrès ont permis un recul du taux de mortalité tandis que le taux de natalité restait
durablement soutenu. Ainsi l’accroissement naturel a pu atteindre le taux de 2 % par an pendant la période
1960-1975, avant de descendre à 1,6 % au cours de la décennie 1990-2000.

II°) LES DISPARITES SPATIALES DE LA CROISSANCE ET LA TRANSITION DEMOGRAPHIQUE

1°) Les disparités spatiales de la croissance


Les rythmes démographiques diffèrent en fonction des niveaux de développement. Aujourd’hui, la
croissance de la population mondiale est due aux pays du Sud. En effet, sur dix nouveaux habitants de la
planète, neuf voient le jour dans un pays en développement. Le taux d’accroissement annuel moyen
y est souvent supérieur à 2 %, ce qui représente un doublement de la population en cinquante ans. Par
exemple, selon les prévisions du FNUAP, la population de l’Afrique passerait de 850 millions d’habitants
en 2002 à 1,8 milliard en 2050 et la part de l’Afrique subsaharienne dans la population mondiale devrait
atteindre 18 % en 2050 contre 10 % en 2002.
Les pays industrialisés, quant à eux, connaissent une croissance démographique très réduite (environ 0,5
% d’accroissement annuel moyen) et même négative parfois (en Allemagne par exemple). Elle s’explique
par un taux de fécondité très faible (1,8 enfant par femme) et un vieillissement de la population. La
dénatalité, c’est-à-dire la forte diminution des naissances (10 %o en Europe ; 13,8 %o en Amérique du
Nord) augmente la proportion des personnes âgées.

2°) La transition démographique


Inspiré par Adolphe Landry, c’est le modèle théorique qui permet d’expliquer les différences des rythmes
de croissance de la population mondiale dans le passé et dans le présent. Schématiquement, on observe
trois phases :

 Première phase : Elle correspond au régime démographique « primitif », antérieur à la


révolution industrielle, marqué par une natalité forte presque annulée par une mortalité
également élevée. La croissance de la population est alors faible, et les hommes et les ressources
s’équilibrent : c’est l’équilibre « haut ».
 Deuxième phase : Elle apparaît à la fin du XVIIIe siècle ou au début du XIXe siècle, quand les progrès
économiques ont fait baissé le taux de la mortalité tandis que la natalité tardait à baisser.
L’accroissement naturel est alors à son comble.
 Troisième phase : Depuis le début du XXe siècle, la diminution de la natalité, combinée au faible
taux de mortalité, détermine l’équilibre « bas » caractérisé par le faible taux d’accroissement
naturel des pays européens d’aujourd’hui.
La plupart des pays du Nord ont déjà achevé la transition démographique. Par contre, les pays du Sud en
sont dans la deuxième phase. Cependant, cette théorie de la transition démographique est discutable pour
les pays en développement.

III°) Les conséquences de la croissance de la population et les politiques démographiques

1°) Les conséquences de la croissance de la population


Dans les pays industrialisés, la population vieillit. Le progrès économique explique la baisse de la fécondité
et la diminution de la natalité. En Europe, rares sont les pays ayant un taux de fécondité permettant le
renouvellement des générations, c’est-à-dire un indice synthétique de fécondité (ISF) supérieur ou
égal à 2,1. Le vieillissement de la population pose de sérieux problèmes : baisse du dynamisme de la société,
difficultés pour le financement d’une protection sociale de plus en plus coûteuse dans les domaines de la
santé et de la retraite, etc.
Dans les pays en développement, le taux de fécondité est élevé, même s’il est en baisse en Asie et en
Amérique latine. Dans ces pays, les jeunes de moins de 20 ans représentent plus de 50 % de la population
contre moins de 30 % dans les pays du Nord. Les conséquences de cette jeunesse de la population sont
nombreuses : le sous-emploi car beaucoup de jeunes arrivent sur le marché du travail chaque année, les
problèmes de scolarisation, les difficultés à satisfaire les besoins alimentaires, etc.

2°) Les politiques démographiques


Elles visent à contribuer au développement en prenant des mesures qui, directement ou indirectement, ont
pour but d’influer sur la démographie. Parmi celles-ci, on peut citer l’instauration d’un âge minimum
réglementaire au mariage, les programmes d’incitation à l’utilisation de moyens contraceptifs, le
contrôle de l’immigration, etc. Déjà, dès 1798, l’économiste anglais Thomas Robert Malthus (1766-
1834) pensait que l’augmentation de la population entraînerait une croissance des besoins alimentaires
qui finirait par freiner la croissance économique. Aujourd’hui, cette théorie est discutable et l’on se demande
si une population nombreuse est un atout ou un frein au développement.
Dans certains pays en développement, les politiques antinatalistes se sont soldées par un échec ; ce qui
prouve que « le développement est le meilleur des contraceptifs ». Dans les pays riches, une nouvelle
politique démographique visant à encourager une reprise de la natalité est menée car le vieillissement
et son corollaire le manque de bras constituent un problème de premier plan.

CONCLUSION :

Les régimes démographiques sont différents entre les pays du Nord et ceux du Sud. Mais dans
les deux cas, les comportements démographiques posent des problèmes économiques et
sociaux difficiles à résoudre. Les politiques de population, très diverses, permettent cependant
aux gouvernements d’adopter des choix idoines pour assurer le bien-être de leurs populations.
L 4 : LES MIGRATIONS DE POPULATIONS

INTRODUCTION :
Les migrations sont des déplacements d’individus ou de groupes de population d’un
lieu à un autre, afin d’y demeurer de manière temporaire ou définitive. D’une manière
générale, les migrations sont intimement liées à la préhistoire et à l’histoire. On peut les
distinguer entre elles en fonction de leur nature, de leurs causes et de leurs conséquences.

I°) LES MIGRATIONS INTERNES


Ces migrations s’effectuent à l’intérieur des frontières des Etats. Elles sont en expansion partout dans le
monde. Il s’agit de l’exode rural dans les pays du Sud et des migrations interurbaines dans les pays du
Nord.

1°) L’exode rural dans les pays du Sud


L’exode rural est le mouvement migratoire le plus important au monde (plus de 30 millions de
personnes). Il est en partie responsable de l’explosion urbaine du Tiers Monde, avec comme corollaires
le chômage, la misère, l’insécurité, les problèmes de logement, etc. L’exode rural entraîne le dépeuplement
des campagnes et le recul des activités économiques dans les villages. Il découle de plusieurs facteurs :
la pression démographique, les mirages de la ville, la dégradation de l’environnement rural, le
développement des communications terrestres. Pour juguler l’exode rural, il est nécessaire de
promouvoir l’amélioration des conditions de vie des ruraux.

2°) Les migrations interurbaines dans les pays développés


Chaque année, dans les pays du Nord, des millions de personnes changent de lieu de résidence. Aux Etats-
Unis par exemple, les grandes villes du nord-est, telles que New York, Chicago ou Détroit, affectées par la
crise de leurs industries, ont des soldes migratoires négatifs. Au contraire, les villes dynamiques du Sud
attirent des chômeurs en quête d’emploi. Des mouvements de même type s’observent en Europe. Dans les
agglomérations des pays développés, certaines personnes choisissent d’habiter les banlieues pour fuir
l’insécurité et la cherté des logements du centre-ville. Ainsi les déplacements quotidiens massifs se font
entre le centre et la périphérie : on les appelle migrations pendulaires ou alternantes.

II°) LES MIGRATIONS INTERNATIONALES


1°) Typologie des migrations internationales

Il s’agit de migrations d’une nation à une autre. On assiste à une véritable explosion des migrations
internationales : en 25 ans (entre 1980 et 2005), le nombre d’immigrés a été multiplié par 2, passant de
100 millions à 200 millions de personnes. Il y a plusieurs types de migrations internationales : les
migrations transfrontalières quotidiennes, les migrations continentales à l’échelle d’un même
continent (les Grecs en Italie, les Burkinabé en Côte d’Ivoire, les Guinéens et les Mauritaniens au Sénégal,
les Mexicains aux Etats-Unis, etc.), les migrations intercontinentales d’un continent à un autre. Plusieurs
raisons sont évoquées pour expliquer ces migrations.

2°) Les causes des migrations internationales


a) Les causes économiques
La plupart des émigrés sont des jeunes sans emploi le plus souvent originaires des pays du Sud. Les
travailleurs sans formation sont plus nombreux. Ils sont en majorité des clandestins. Le drainage des
cerveaux ou « brain drain » (ingénieurs, chercheurs) est aujourd’hui encouragé par les gouvernements
des pays riches. C’est le cas de la France qui a adopté la « politique de l’immigration choisie » inspirée par
le président Nicolas Sarkozy. Les Etats-Unis privilégient eux aussi l’immigration des cerveaux. Alpha
Oumar Konaré, président de la Commission de l’U.A., parle d’une « véritable traite des cerveaux » (Le
Débat, TV5, 30 octobre 2005).
Les Etats d’accueil sont, pour la plupart, des pays industrialisés à haut niveau de vie : Etats-Unis, Canada,
pays d’Europe du Nord-Ouest. Certains pays d’Europe méditerranéenne (Grèce, Espagne, Italie,
Portugal) et du Moyen-Orient sont devenus des foyers d’immigration.
Les pays d’émigration pour des raisons économiques sont les pays à faible niveau de vie et à croissance
démographique élevée. Le Mexique, les pays du Maghreb (Tunisie, Algérie, Maroc), la Turquie, les
Philippines, l’Inde et le Pakistan sont de très grands pourvoyeurs d’émigrés. Ils ont des soldes migratoires
négatifs. Les migrations internationales temporaires peuvent être journalières (travailleurs frontaliers) ou
saisonnières.

B°) Les causes sociopolitiques et culturelles


Certaines migrations sont involontaires. Elles sont provoquées par des persécutions religieuses ou
ethniques, des guerres, des répressions politiques, des catastrophes naturelles. Les réfugiés sont
estimés à plus de 20 millions de personnes dans le monde en 2003. Le nombre de réfugiés est
particulièrement important en Afrique où ont éclaté des conflits dramatiques. Ces guerres ont précipité des
millions de personnes dans les pays voisins où, le plus souvent, rien n’est prévu pour les accueillir. C’est le
cas en 1994 avec le génocide rwandais ou depuis 2004 avec le conflit au Darfour (à l’ouest du Soudan).
En Asie, la guerre d’Afghanistan, le conflit israélo-palestinien et l’intervention américaine en Irak ont
entraîné plusieurs millions de personnes à l’étranger. En Europe, des guerres dans certains Etats de l’ex-
URSS ou dans l’ex-Yougoslavie ont provoqué l’exode de dizaines de milliers de personnes.

Les réfugiés dans quelques pays du monde en


1995 (nombre de départs en millions de personnes)
AFGHANISTAN 6,9
PALESTINE 2,4
EX-YOUGOSLAVIE 2
RWANDA 2,5
ANGOLA - MOZAMBIQUE 2
ETHIOPIE-SOMALIE- SOUDAN 2,4
GUATEMALA 1,1
INDOCHINE 0,4
LIBERIA 0,7
SAHARA OCCIDENTAL 0,2

3°) Les conséquences des migrations internationales

Elles sont diverses et sont de grande ampleur. Dans les pays développés les immigrés contribuent au
développement humain. Acteurs de développement et grands consommateurs, ils comblent également le
gap démographique des pays du Nord. Cependant, ils sont prêts à accepter n’importe quel salaire ; ce qui
provoque des sentiments de xénophobie et de racisme de la part des nationaux. Par exemple certains
commerçants sénégalais se sont montrés hostiles à l’installation de nombreux commerçants chinois à
Dakar.
Dans les zones de départ, l’émigration constitue une perte en ressources humaines. Cependant, cette
émigration une alternative au chômage et à la pauvreté. Les expatriés investissent beaucoup dans leur
pays d’origine. Ils ont fait entrer d’importantes sommes d’argent (entre 100 et 300 milliards de dollars par
an). Les retombées du « brain drain » (c’est-à-dire le « brain gain ») sont moins importantes que ses
conséquences négatives (c’est-à-dire le « brain waste »).

CONCLUSION

Les migrations sont de natures diverses et ont pris des proportions différentes selon les
époques et les causes. Elles ont des incidences sociales, économiques et politiques aussi bien
dans les pays de départ que dans les pays d’accueil
L5 : LES STRUCTURES DE LA POPULATION

INTRODUCTION :
Les groupes humains sont constitués par des catégories distinctes en fonction du sexe, de
l’âge et des activités. Etudier les structures de la population mondiale, c’est rechercher les
proportions de ces catégories en les comparant, en les relativisant dans le temps et dans
l’espace. Les proportions de ces structures de la population mondiale varient en fonction du
niveau de vie de développement.

I°) LES STRUCTURES PAR SEXE ET PAR AGE


1°) Les structures par sexe
Le sex ratio, proportion sexuelle des naissances, est de 105 garçons pour 100 filles. Progressivement, le
taux de mortalité différentiel est en faveur des femmes et, en outre, l’espérance de vie des femmes est de
6 ans de plus à celle des hommes. Cette situation est due au fait que les hommes sont plus exposés à la
mort que les femmes : l’alcool, la drogue, la guerre, les maladies infectieuses, les affections cardiaques, etc.
Ceci se confirme surtout en Europe, en Amérique et dans les pays riches du Pacifique (Japon, Taiwan,
Nouvelle-Zélande, Australie). Cependant, dans de rares pays, les hommes constituent la majorité de la
population, contrairement aux prévisions des démographes.
Dans certains cas, c’est à cause du nombre important des travailleurs immigrés (par exemple dans certains
pays pétroliers du golfe Persique comme le Qatar). Dans d’autres cas, ce phénomène s’explique à la fois par
l’infanticide des filles ou par l’avortement des fœtus féminins et par le fait les femmes n’accèdent pas
aux divers services et aux mêmes conditions de vie que les hommes (Monde indien, Chine, Pakistan,
certaines régions d’Afrique).

2°) Les structures par âge


La population est répartie, selon les âges, en trois catégories : les jeunes (âgés de 0 à 20 ans), les adultes
(de plus de 20 ans à 60 ans) et les vieillards ou personnes âgées ou personnes du 3e âge (âgés de plus
de 60 ans). Les proportions des groupes d’âges sont différentes selon les régions. Dans les pays en
développement, les jeunes sont plus nombreux et représentent dans la plupart des cas plus de 50 % de la
population. Par contre, les pays industrialisés à haut niveau de vie se caractérisent par la forte proportion
des adultes des vieux. La structure par âge a des incidences économiques profondes. Pour mieux
représenter la répartition par âge et par sexe d’une population, on utilise la pyramide des âges.

II°) LES STRUCTURES SOCIOPROFESSIONNELLES


Depuis les travaux de l’Australien Colin Clark, dans les années 1940, on divise les activités économiques
en trois grands secteurs dits primaire, secondaire et tertiaire. Pour définir les structures
socioprofessionnelles, on s’inspire de la population active, c’est-à-dire la partie de la population ayant
un emploi ou étant à la recherche d’un emploi. La population active inclut les chômeurs et les jeunes à la
recherche d’un premier emploi. Mais elle ne prend pas en compte l’activité domestique des femmes, des
retraités, des étudiants bien que celle-ci contribue indirectement à la formation de la richesse nationale.

1°) Caractéristiques des structures socioprofessionnelles


Le secteur primaire regroupe les activités de production de matières brutes (agriculture, mines, pétrole,
forêts, pêche). Le secteur secondaire inclut les activités industrielles (énergie, bâtiments et travaux
publics, agroalimentaire, production de biens de consommation et de biens de production). Le secteur
tertiaire, enfin, est mal défini, incluant toutes les activités n’appartenant pas aux deux premiers secteurs.
Ce secteur, qui regroupe les secteurs marchands et non marchands, est très lié aux activités urbaines et à la
présence d’un marché de consommation.

2°) Des disparités dans la répartition des secteurs

Secteurs en %
PAYS PRIMAIRE SECONDAIRE TERTIAIRE
MEXIQUE 23,2 22,7 54,1
BRESIL 26,1 19,6 54,3
FRANCE 4,5 25,6 69,9
ETATS-UNIS 2 26 72
NIGERIA 37,7 7,5 54,8
INDE 61,1 17,1 21,3

La division en secteurs économiques présente de grands contrastes dans l’espace mondial. Dans les pays
développés, où la population active se situe entre 40 et 60 %, le secteur primaire est peu représenté (4.5
% en France, 2 % aux Etats-Unis, 4 % au Japon, etc.). Le secteur secondaire (30 %) tend à se stabiliser
(25,6 % en France, 26 % aux Etats-Unis, 33 % au Japon, etc.). Le secteur tertiaire emploie plus de bras (62
% en moyenne, 69,9 % en France, 72 % aux Etats-Unis, 63 % au Japon, etc.).
L’expansion du tertiaire s’explique par la hausse du niveau de vie des populations, la consommation plus
grande des services de santé, de loisirs, d’éducation, la modernisation et ses conséquences (le primaire et
le secondaire libèrent de plus en plus de bras). Le taux de chômage tourne autour de 10 %.
Dans les pays en développement, la population active est importante car les jeunes sont nombreux et les
statistiques ne prennent pas en charge le travail des enfants et des femmes. Le secteur primaire emploie les
2/3 de la population active (68 % au Sénégal, 70 % au Niger, 71 % au Vietnam, etc.). Le secteur secondaire
est faiblement représenté (17 % au Sénégal, 15 % au Mali, 19 % au Niger, etc.). Le secteur tertiaire est en
nette progression du fait surtout de l’essor des activités informelles (15 % au Sénégal, 14 % au Kenya, 24
% en Egypte, etc.).
CONCLUSION :
Les structures de la population mondiale présentent de grandes disparités en fonction
surtout des niveaux de vie. L’étude des structures par âge et par sexe est facilitée par
l’analyse des pyramides des âges. De même, le diagramme triangulaire donne une lumière
singulière sur la répartition de la population entre les secteurs socioprofessionnels.
L5 : CONSTRUCTION ET COMMENTAIRE DE PYRAMIDES DES AGES ET DE
DIAGRAMME TRIANGULAIRES SUR LES STRUCTURES DE LA POPULATION
MONDIALE
Section A :
LA REPRESENTATION GRAPHIQUE DES STRUCTURES PAR AGE ET PAR SEXE : LA PYRAMIDE DES AGES
Apparue en 1874 dans le premier Atlas statistique des États-unis, la pyramide des âges est un graphique
qui illustre la composition d’une population par sexe, les hommes à gauche et les femmes à droite, et par
âge, selon une échelle verticale. Son nom vient de la forme du graphique lorsque la population a une forte
natalité et une forte mortalité : il est élargi à la base et étroit au somme
La pyramide des âges est le reflet de la composition par sexe et âge d’une population et révèle en un coup
d’œil son régime démographique et son histoire sur près d’un siècle. Ainsi, lorsque la fécondité baisse et la
durée de vie s’allonge, comme lors de la transition démographique , la pyramide des âges perd sa forme
de pyramide pour prendre celle d’un cylindre, voire même d’une toupie si la fécondité diminue en dessous
du seuil de remplacement des générations . Les fluctuations annuelles de la natalité et de la mortalité
s’impriment par ailleurs dans la pyramide, véritable mémoire révélant longtemps après qu’elles se soient
produites les crises passées d’un pays, comme les famines ou les guerres, ou les phénomènes de remontée
temporaire de la natalité comme le baby-boom.

1°) Pourquoi étudie la pyramide des âges ?


La pyramide des âges est un diagramme de synthèse donnant la répartition par âges et par sexes d’une
population. Elle permet de voir d’éventuels déséquilibres entre hommes et femmes. Elle montre toute
l’histoire d’une population durant environ un siècle et, en particulier, la répartition entre jeunes, adultes et
personnes âgées, qui dépendent de l’évolution de la natalité et de la mortalité. Une pyramide montre aussi
les accidents qui ont affecté une population (famine, guerre, épidémie, etc.).

2°) Comment la construire ?


Une pyramide des âges est constituée de deux parties :
- d’un côté, la population masculine (à gauche) ;
- de l’autre, la population féminine (à droite).

Deux axes l’organisent :


 l’axe vertical (axe des ordonnées) indique les différents âges de la population. Le zéro (0)
correspond à l’année de référence. Les pyramides regroupent généralement les individus par
tranches de 5 ans ou 10 ans ;
 l’axe horizontal (axe des abscisses) indique le nombre d’individus contenus dans chacune des
tranches selon une échelle qui peut être exprimée soit en valeurs absolues c’est-à-dire les nombres
d’individus (en milliers ou en millions, selon la taille de la population étudiée), soit en valeurs
relatives, c’est-à-dire en pourcentages (la part de chaque tranche d’âge dans la population totale).

3°) Comment la commenter ?


Le commentaire d’une pyramide des âges comprend la présentation, la description, l’explication et la
conclusion.
 La présentation
C’est une sorte d’introduction qui consiste à localiser le pays et l’année, à préciser les unités et à montrer
l’utilité et la précision du document.
 La description
C’est l’étape la plus importante car elle permet de comprendre les irrégularités. Il faut :
Observer les proportions des jeunes (moins de 20 ans) qui constituent la base de la pyramide, des adultes
(20 ans à moins de 60 ans) qui en forment le milieu et les personnes âgées (60 ans et plus) qui en constituent
le sommet ;
Montrer la symétrie ou la dissymétrie entre les hommes et les femmes, en dégageant les années où il y a
déséquilibre entre le nombre des hommes et celui des femmes ;
Montrer les saillants et les rentrants, c’est-à-dire les classes fournies et les classes creuses.
 L’explication
Dans l’explication, il est nécessaire de commencer par donner le type de population (incidences de
l’évolution naturelle), le type de pyramide, le type de pays (pays développé ou pays en développement).
Ensuite, il faut décrire le sommet, dire s’il est effilé, bombé, etc., décrire le milieu (surface des adultes) et
enfin décrire la base.
Il faut toujours partir du général au particulier. Il faut décrire la dissymétrie entre les hommes et les femmes,
notamment le rapport de masculinité, la mortalité maternelle, la surmortalité masculine. Il est important de
montrer les causes de ces dissymétries : sex ratio à la naissance, espérance de vie plus élevée chez les
femmes, les morts dues aux guerres, l’émigration masculine. L’explication doit prendre en compte les
saillants et les rentrants : les saillants symétriques sont dus à une forte natalité de la tranche d’âge liée soit
à une situation après-guerre, soit à une politique nataliste volontariste ; les rentrants ou creux peuvent être
dus soit à une forte mortalité due à des épidémies, des calamités naturelles, des guerres, soit à, une chute
brutale de la natalité causée par une politique de limitation ou une attitude spontanée des personnes en âge
de procréer ou encore par une pénurie de jeunes parents.

LA CONCLUSION
Il faut expliquer les perspectives d’avenir en évoquant les problèmes qui pourraient survenir
au niveau de la population du territoire.

NB : Pour comparer deux pyramides des âges, il faut utiliser les pourcentages (%) comme unités (abscisses)
et décrire de la même manière les ressemblances et les différences, et ensuite chercher à les expliquer.
LES TYPES DE PYRAMIDES
Selon la forme dégagée par l’allure générale, on peut distinguer plusieurs types de pyramides, chaque type
étant caractéristique d’une situation démographique. Ainsi, on peut distinguer principalement :
- la pyramide en parasol, caractéristique des pays en développement (base très large, milieu assez large,
sommet effilé) ;
- la pyramide en toit de pagode (base assez rétrécie, milieu assez large et sommet pointu) ;
- la pyramide en as de pique (base assez large, milieu rétréci et sommet assez large) ;
- la pyramide en feuille de chêne qui présente de grandes irrégularités, de la base au sommet ;
- la pyramide en urne ou en robe de jeune fille (base rétrécie, milieu assez large, sommet large) ;
- la pyramide en ogive, caractéristique des pays riches développés (base très rétrécie, milieu très large,
sommet large).

Section B :
II. POUR REPRESENTER GRAPHIQUEMENT LES STRUCTURES SOCIOPROFESSIONNELLES : LE DIAGRAMME
TRIANGULAIRE
Appelé aussi diagramme à trois variables ou diagramme de Maslow, ce graphique ne peut représenter que
la répartition d’une grandeur entre ses trois composantes.

1°) Construction
Il faut :
 tracer un triangle équilatéral (3 côtés égaux) ;
 graduer chaque côté du triangle de 0 à 100 %, en tournant dans le sens contraire aux aiguilles d’une
montre (conseillé) ou dans le sens des aiguilles d’une montre : l’essentiel étant de respecter le sens
de l’orientation
 pour chaque face, indiquer la composante représentée ;
 pour placer un point, tracer à partir du pourcentage à représenter une droite parallèlement à celle
passant par le zéro (0) du secteur (ou une droite parallèle au côté précédent du triangle).
Le total des pourcentages étant égal à 100, les trois lignes se recoupent au même point. En pratique, il suffit
donc d’en tracer deux pour obtenir le résultat.
NB : Le diagramme triangulaire peut servir pour la structure par âge. Dans ce cas, remplacer le secteur
primaire par les personnes âgées, le secondaire par les adultes et le tertiaire par les jeunes.

2°) Analyse :
L’’analyse du diagramme se fait à partir de la situation des points à l’intérieur du triangle. En reliant les
bornes 50 %, on obtient quatre triangles. Dans les trois triangles qui occupent les sommets du diagramme,
une des trois composantes est prédominante. Les quantités sont égales au point d’intersection.
L 7 : REPARTITION DE LA POPULATION MONDIALE

INTRODUCTION ;
L’œkoumène, c’est-à-dire, la partie de la surface terrestre occupée en permanence par
l’homme, ne représente que le dixième de la superficie de la planète. L’homme n’est pas
partout présent sur la surface de la Terre. La répartition de la population est très inégale.
Trois grands foyers de peuplement, l’Asie du sud et de l’est, l’Europe et le foyer nord-
américain, rassemblent à eux seuls 70 % de la population mondiale. A des régions vides ou
presque s’opposent des régions fortement ou moyennement peuplées.
Cette inégale distribution à l’échelle de la planète Terre s’explique par des facteurs d’ordres
physique, économique et historique.

I°) UNE CARTE DE LA REPARTITION HUMAINE TRES CONTRASTEE


Pour exprimer les différences de peuplement et mettre en valeur le degré d’occupation d’une région par
rapport à une autre, on utilise les notions de densité, de surpopulation et de sous-population.
La densité nous donne une idée de la répartition de la population. Elle est commode mais ne montre pas les
inégalités à l’intérieur d’un ensemble. Elle ne nous montre pas le rapport entre la population et les
ressources disponibles. Elle s’exprime en habitants par km2.

Population totale
Densité = ----------------------------- = ………..……hab/km2
Superficie totale

A l’échelle mondiale, la densité moyenne avoisine 44 hab/km2. Il y a cependant une très grande
discontinuité dans l’occupation. Les continents ne sont densément peuplés que sur 20 % de leur superficie,
30 % sont occupés de manière discontinue et 50 % sont vierges de toute population. Comparées à l’Asie et
à l’Europe, l’Amérique, l’Océanie et l’Afrique semblent peu peuplées. A l’intérieur des continents aussi, on
note de grandes inégalités. En Afrique par exemple, le Sahara présente une densité de 0,3 hab/km2 alors
que la vallée du Nil compte plus de 500 hab/km2.
A l’intérieur des pays, la répartition est inégale. Au Sénégal par exemple, 2/3 de la population sont
concentrés sur 1/10 des terres. En Egypte, 99 % de la population se regroupent sur 3 % du territoire, le
long de la vallée du Nil. Au Japon, 80 millions de personnes s’entassent sur 3 % du territoire ; d’ailleurs
70 % de la superficie japonaise sont totalement vides.

a) Des zones fortement peuplées :


Trois foyers s’observent :
 L’Asie :
C’est le continent le plus peuple avec plus de la moitié de la population mondiale. La densité moyenne
est de 77 hab/km2 ; mais l’Asie des moussons est le foyer le plus densément peuplé. On y trouve des géants
démographiques comme la Chine (1,3 milliards d’habitants), l’Inde (1 milliard d’habitants). Six pays de
cette zone ont des populations qui dépassent 100 millions d’habitants.

 L’Europe
Elle rassemble 726 millions d’habitants, avec une densité moyenne d’environ 68 hab/km2. Le
peuplement de l’espace est assez homogène, mais les plus fortes densités s’observent surtout en Europe
occidentale (Angleterre, Italie du Nord, Allemagne, Belgique, Pays-Bas).

 Le foyer nord-américain
Les rives atlantiques de l’Amérique du Nord sont très peuplées. Assez récent, le foyer n’est vieux que de
deux siècles. L’Est des Etats-Unis présente un long chapelet de villes sur plus de 1 000 km : c’est la
Mégalopole atlantique (de Boston à Washington, en passant par Philadelphie, New York, Baltimore,
Trenton, etc.).

b) Des zones vides ou presque


L’absence ou la rareté de la vie végétale, la sécheresse ou le froid excessif limitent la présence de l’homme.
L’Antarctique est désert et les terres arctiques, les grands massifs montagneux comme les Andes et les
Montagnes Rocheuses aux Etats-Unis sont à peine peuplés. Les déserts chauds de la zone tropicale et les
déserts froids de l’Asie centrale sont aussi des zones faiblement humanisées. La forêt dense d’Afrique
équatoriale et la forêt amazonienne sont des zones à faibles densités. Les déserts presque vides en
hommes occupent pourtant les 2/3 des terres émergées.

II°) LES FACTEURS EXPLICATIFS DE L’INEGALE REPARTITION DE LA POPULATION MONDIALE


L’inégale répartition de la population est liée à des facteurs d’ordres physique, économique et
historique.

a) L’influence des facteurs physiques


La contrainte exercée par le climat est double. Les températures excessives et les pluies diluviennes
peuvent rendre le milieu inhospitalier ou inhumain. Le climat détermine les conditions hydrographiques,
végétales, pédologiques et les conditions de l’agriculture. Trois zones se révèlent particulièrement
répulsives :
- les zones polaires où le froid éprouve l’organisme ;
- les zones arides où le manque d’eau n’autorise pas généralement l’agriculture ;
- les régions humides et chaudes sont inhospitalières du fait de la persistance des maladies endémiques
qui menacent les hommes et les animaux. C’est le cas par exemple dans la forêt dense équatoriale et dans
les zones marécageuses du milieu tropical.

b) Les facteurs économiques


Les facteurs économiques prennent une place de plus en plus importante. Les populations rurales
s’accumulent dans les régions fertiles ou irriguées. La population s’agglomère aussi à proximité des zones
minières et énergétiques et sur les axes de communication. Aussi les opportunités d’affaires, la
disponibilité des industries et l’expansion du secteur tertiaire sont-elles les éléments explicatifs
majeurs des fortes densités de population à l’échelle mondiale.

c) Le poids de l’histoire
Certaines concentrations de population ne peuvent être expliquées que par l’histoire. La surcharge
humaine de certaines montagnes et des forêts résulte de la recherche de zones de refuge durant les
périodes troubles.
Les fortes densités du nord-est des Etats-Unis sont ainsi liées aux courants migratoires venus d’Europe et
d’Afrique alors que les faibles densités de certaines zones côtières d’Afrique s’expliquent par les ravages
de la traite négrière atlantique. Les fortes densités de l’Asie et de l’Europe s’expliquent aussi par
l’existence de civilisations agricoles (riz et blé).

Conclusion
Bien que le monde cherche à les surmonter, les contraintes naturelles continuent d’exercer
une forte influence sur la répartition générale de la population mondiale, très inégale à
l’échelle de la surface de la Terre. Actuellement, la distribution géographique des hommes
demeure stable à l’échelle continentale ; mais au niveau régional, on constate une
concentration massive dans les villes. D’ailleurs, la population urbaine a été multipliée
par 10 depuis le début du XXIe siècle.
Leçon 10 : Les formes de mise en valeur agricole dans les pays tropicaux : les cultures commerciales

I. Les plantations

Les régions de climat tropical humide sont favorables à la culture de grandes plantes arborescentes. Elles
fournissent une grande variété de produits (café, cacao, bananes, fruits, etc.). Ces plantes ont pour cadre
l’économie de plantation dont l’intérêt a été à la base d’une recherche poussée et d’importants
investissements. Les plantations exercent leur attraction sur les régions environnantes ; elles donnent lieu
à des migrations de travail temporaires et définitives. On y distingue deux niveaux : les plantations
paysannes et les plantations capitalistes.

1. Les plantations familiales

Beaucoup d’agriculteurs des pays tropicaux produisent pour vendre. Ces plantations sont le fait de petites
parcelles mêlées aux champs vivriers. Cette association permet aux planteurs d’être moins vulnérables aux
variations des cours.
Elles reposent sur une main-d’œuvre familiale. Les moyens techniques sont réduits et les espaces sont
réduits. Les plantations substituent à la forêt des alignements géométriques ou des taillis touffus dominés
par une seule spéculation. Ces plantations sont établies à proximité des axes de circulation en raison de la
destination de la production qui est la commercialisation.
Ce sont les rapports financiers qui expliquent l’intérêt des plantations pour des paysans qui doivent investir
pour des installations dont les revenus s’étendent sur des dizaines d’années. Ainsi le planteur n’est plus un
exploitant temporaire, mais un propriétaire.
En Afrique, ces plantations sont fondées sur le succès de deux produits : le café et le cacao.

2. Les plantations de type capitalisme

Elles se sont d’abord développées en Amérique latine puis en Asie du Sud-Est, enfin en Afrique où le
colonisateur ne les a pratiquées que localement (régions du golfe de Guinée, côte d’Afrique centrale). Elles
sont tenues par de grandes entreprises capitalistes nationales ou multinationales. Ces dernières sont
européennes et américaines. Elles fonctionnent comme des usines disposant de cadres supérieurs, d’une
main-d’œuvre salariée. Elles constituent des enclaves foncières.
Les plantations capitalistes sont caractérisées par leur grande taille. En effet, leur superficie atteint
plusieurs centaines d’hectares divisés en lots. Elles comprennent des parcelles géométriques uniformes en
raison de la monoculture et le souci d’une meilleure efficacité. Les méthodes agronomiques sont modernes.
La production se compose d’une grande variété de produits tropicaux. La récolte est réalisée par une main-
d’œuvre abondante au salaire souvent misérable. Pour faire face à la concurrence, les grandes plantations
doivent améliorer sans cesse leur rendement et la qualité des produits. De ce fait, elles appliquent les
découvertes des stations de recherche pour le choix des variétés et le traitement des récoltes.
III. L’agriculture commerciale dans les régions à climat tropical sec

Dans les savanes du climat tropical sec, les deux plantes les mieux adaptées pour la production commerciale
sont l’arachide et le coton. Certaines cultures vivrières comme le riz ont une production accrue pour
alimenter le marché.
Leçon 9 : LES FORME MISE EN VALEUR AGRICOLE DANS LES PAYS TROPICAUX : LES FORMES
TRADITIONNELLES

I. L’AGRICULTURE EXTENSIVE TRADITIONNELLE

1. L’agriculture itinérante sur brûlis

C’est la forme la plus primitive d’utilisation agricole de l’espèce. Elle s’effectue selon des méthodes
extensives. Les principales opérations sont : le défrichement par le feu d’un pan de forêt ou de savane les
semis de céréales (mil, sorgho, maïs) ou plantation de tubercule (ignames, manioc). Le sol est
sommairement travaillé.
Au bout d’une courte période, les champs sont abandonnés pour une longue jachère qui couvre une
vingtaine d’année pour renouveler la fertilité des sols fragiles. Le groupe se déplace pour créer une autre
clairière.
La culture brûlis porte divers nom:lougan en Afrique, ray en Indochine, ladang en Indonésie, milpa en
Amérique latine, tavy en Madagascar.
Ce système de culture nourrit une faible densité de population. Il repose sur le déplacement du groupe.

2. La polyculture vivrière sédentaire de l’agriculture cesse

La sédentarisation le souci de la gestion de l’espace. L’agriculture devient intensive.


L’organisation de l’espace agricole se fait en auréoles concentriques autour du village. L’intensivité des
cultures se réduit au fur et à mesure que l’on s’éloigne du village.
Autour du village se trouvent « jardins de case » qui rendus fertiles par les déchets ménagers sont cultivés
sans interruption.
Une première auréole de champs permanentes est consacrée aux céréales de base (mil, maïs).
Une dernière couronne plus éloignée, est formée par les « champs brosse » qui consacrés aux céréales
complémentaires.
Les techniques de cultures demeurent traditionnelles.

3. Le nomadisme pastoral

Il constitue le principal mode d’exploitation agricole des déserts. Il s’appuie sur l’immensité de l’espace qui
permet de vastes parcours. Mais le nomadisme suit des parcours stables déterminés par les saisons. C’est
une activité pratiquée par des groupes réduits vivants en quasi-autarcie.

II. Les systèmes plus intensifs des espaces irrigués


1. La riziculture inondée

La moitié de l’humanité a pour nourriture le riz. Le riz est une plante exigeante qui requiert des
températures élevées et des sols gorgés d’eau et une pluviométrie importante (900 à 1 200 mm) durant la
période végétative. Pour une meilleure productivité, les riziculteurs ont recours à l’irrigation. Ils doivent
aussi tenir compte de la topographie dans l’installation des aménagements nécessaires aux plans d’eau.
Ces différentes conditions fixent à la culture du riz des limites géographiques : plaines alluviales, vallées,
deltas. Mais les champs sont installés sur les pentes des montagnes aménagées en terrasses qui reçoivent
l’eau par gravité.
La riziculture est la forme la plus aboutie des agricultures intensives de la zone chaude. Les opérations sont
nombreuses : aménagement et entretien des rizières, culture (semis en pépinière, repiquage dans la vallée,
contrôle de la montée de l’eau, désherbage).

2. L’agriculture irriguée des grandes plaines de la zone aride

De vastes plaines sont irriguées dans les régions sèches d’Asie et d’Egypte. L’intensivité est moindre en
raison de la densité de population plus faible. Mais de nombreux travaux d’aménagement ont modernisé
l’irrigation.

3. L’agriculture des oasis

Dans les régions désertiques, l’agriculture est discontinue. Elle ne peut se réaliser que grâce à l’irrigation
dans les oasis en particulier. En effet, les hommes des déserts ont su très tôt maîtriser l’eau. Ils tirent l’eau
des nappes profondes par des puits et des galeries souterraines appelées foggara, ou se servent des eaux de
puissants fleuves comme le Nil.
Les parcelles cultivées sont de petite dimension. La pratique des assolements permet de disposer de
plusieurs récoltes par an. Ils produisent ainsi des céréales, des légumes, des fruits. L’oasis est souvent une
palmeraie à l’ombre de laquelle poussent les céréales et les légumes.
PREMIERE PARTIE : LA DEUXIEME REVOLUTION INDUSTRIELLE ET SESCONSEQUENCES EN EUROPE

LEÇON 1 : LA REVOLUTION INDUSTRIELLE : GENESE, FORMES ET MANIFESTATIONS-----------------------------------------


LEÇON 2 : CONSEQUENCES, ECONOMIQUES, POLITIQUES, SOCIALES ET CULTURELLES DE LA RI---------------------------
LEÇON 3 : SYNDICALISME ET SOCIALISME-------------------------------------------------------------------------------------------------
LEÇON 4 : RAPPEL METHODOLOGIQUE SUR LA DISSERTATION ET LE COMMENTAIRE (EXERCICE) ------------------------

DEUXIEME PARTIE : L’IMPERIALISME EN AFRIQUE

LEÇON 5 : CAUSES, DOCTRINES ET METHODES ------------------------------------------------------------------------------------------


LEÇON 6 : CARTE COMMENTEE DES POSITIONS EN 1870 -----------------------------------------------------------------------------
LEÇON 7 : LA CONFERENCE DE BERLIN ----------------------------------------------------------------------------------------------------
LEÇON 8 : CARTE COMMENTEE DES POSITIONS EN 1914 -----------------------------------------------------------------------------
LEÇON 9 : LES DIFFERENTES FORMES DE RESISTANCE A L’IMPERIALISME EUROPEEN ---------------------------------------
LEÇON 10 : A.C. CONFECTION DE DOSSIERS SUR LA RESISTANCE LOCALE (SOUS FORME D’EXPOSES D’ELEVES) ------

TROISIEME PARTIE : L’IMPÉRIALISME DANS LE RESTE DU MONDE

LEÇON 11 : L’IMPERIALISME EN ASIE ------------------------------------------------------------------------------------------------------


1- LES IMPERIALISMES ETRANGERS (EUROPE/AMERIQUE) ---------------------------------------------
2- 2- LES IMPERIALISMES JAPONAIS ET RUSSE --------------------------------------------------------------
N.B : INSISTER SUR LE CAS DE LA CHINE DANS LES DEUX (02) LEÇONS
LEÇON 12 : L’IMPERIALISME EN AMERIQUE ET DANS LES CARAÏBES : FONDEMENTS, METHODES, MANIFESTIONS ---

QUATRIEME PARTIE : LE MONDE D’UNE GUERRE A L’AUTRE

LEÇON 13 : A.C. LA PREMIERE GUERRE MONDIALE ET SES CONSEQUENCES -----------------------------------------------------


LEÇON 14 : L’AFRIQUE DANS LA PREMIERE GUERRE MONDIALE--------------------------------------------------------------------
LEÇON 15 : LA REVOLUTION RUSSE---------------------------------------------------------------------------------------------------------
LEÇON 16 : LA CHINE DE 1911 A 1945------------------------------------------------------------------------------------------------------
LEÇON 17 : LA MONTEE DU FACISME ET LA CRISE ECONOMIQUE DES ANNEES 30----------------------------------------------
LEÇON 18 : LA FALLITE DE LA SECURITE COLLECTIVE--------------------------------------------------------------------------------
LEÇON 19 : LA SECONDE GUERRE MONDIALE--------------------------------------------------------------------------------------------

CINQUIEME PARTIE : LE SENEGAL : DE 1914 A 1945

LECON 20 : LE SENEGAL DANS LA PREMIERE GUERRE MONDIALE-----------------------------------------------------------------


LECON 21 : LE SENEGAL DANS L’ENTRE DEUX GUERRES------------------------------------------------------------------------------
LECON 22 : LE SENEGAL DANS LA SECONDE GUERRE MONDIALE-------------------------------------------------------------------
LECON 23 : AC : DOSSIER OU EXPOSE SUR LA VIE ECONOMIQUE AU SENEGAL DE 1914 A 1945------------------------------
LA PREMIERE GUERRE MONDIALE ET SES CONSEQUENCES
Introduction

La Grande Guerre qui éclate en 1914 est la suite directe de l’attentat de Sarajevo, qui
constitue sa cause immédiate. Mais cet incident n’est que le détonateur et les causes profondes
sont beaucoup plus complexes. La Première Guerre mondiale s’est étirée sur quatre ans et
demi. Par les massacres et destructions sans précédent qu’elle a entraînés, la vie politique,
économique et sociale des Etats belligérants a été profondément perturbée et les rapports de
forces entre les grandes puissances radicalement changés. L’intervention tardive et
finalement décisive des Etats-Unis introduit, dans les relations internationales, un nouveau
facteur dont peu de gens ont mesuré à l’époque l’importance.

I. Les origines de la Première Guerre mondiale

1. Les causes lointaines

a) Sur le plan politique, la formation de deux blocs

En 1914, deux systèmes d’alliance sont face à face en Europe. Le plus ancien est la Triple Alliance ou
Triplice, organisée le 20 mai 1882 par Bismarck (1815-1898, chancelier du IIe Reich de 1871 à 1890).
La Triplice réunit depuis 1879 l’Allemagne et l’Autriche, auxquelles s’est jointe l’Italie en 1882. La Triplice
a été régulièrement reconduite après sa fondation. De 1871 à 1892, le « système bismarckien » était
parvenu à maintenir la France isolée en Europe. L’alliance franco-russe de 1892-1893 a mis fin à cet
isolement. D’autre part, après s’être longtemps heurtée au Royaume-Uni dans des conflits coloniaux, la
France a conclu, le 8 avril 1904 avec lui l’« Entente cordiale ». Enfin, en 1907, achève de s’établir ce qu’on
appelle alors la Triple Entente entre la France, la Russie et l’Angleterre.

b) Sur le plan social, des crises en chaîne

La raréfaction des terres libres de toute occupation européenne à la fin du XIXe siècle exaspère de nouveau
les tensions entre Etats : la crise de Fachoda de 1898 le montre très bien. Les crises les plus graves du XX e
siècle concernent le Maroc, où l’Allemagne cherche à contrecarrer l’expansion française. En 1905, à Tanger,
Guillaume II exalte l’indépendance du sultan ; en 1911, il envoie un bâtiment de guerre devant Agadir, sous
prétexte de sauvegarder les intérêts nationaux allemands, alors inexistants. Ces crises renforcent le
nationalisme français et resserrent les liens entre la France et l’Angleterre qui ne veulent pas voir les
Allemands s’installer au Maroc.
Dans la péninsule des Balkans, la Russie soutient les peuples slaves de Serbie contre l’Autriche-Hongrie. Les
conflits très sanglants dans les Balkans apparaissent comme des guerres entre puissances par Etats
interposés.
c) Sur le plan militaire, la course aux armements

On assiste à une course aux armements qui se manifeste par le renforcement des effectifs terrestres, la
prolongation du service militaire et le développement d’un esprit patriotique. Chaque camp, sans vraiment
la souhaiter, se prépare à la guerre en cherchant à accroître sa puissance militaire.

2. La cause immédiate : l’attentat de Sarajevo (28 juin 1914)

Le 28 juin 1914, François-Ferdinand de Habsbourg, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, en visite officielle


à Sarajevo en Bosnie, est assassiné à coups de pistolet, ainsi que son épouse Sophie de Hohenbourg. Les
deux terroristes sont arrêtés. Bosniaques, ils sont par conséquent sujets de l’Empire austro-hongrois ; mais
l’enquête révèle qu’ils sont aussi membres d’une organisation terroriste dont les dirigeants sont serbes. Ils
affirment avec fierté avoir voulu par leur geste contribué à libérer tous les « Yougoslaves », c’est-à-dire les
Slaves du Sud, et les aider à réaliser leur unité dans l’indépendance autour de la Serbie.
Soutenue par l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie voit l’occasion de régler son compte à la Serbie et lui adresse
un ultimatum le 23 juillet 1914. La Serbie n’accepte pas et l’Autriche lui déclare la guerre le 28 juillet. Alors,
la Russie, protectrice de la Serbie, mobilise. L’Allemagne déclare la guerre à la Russie le 1 er août et réclame
à la France la place de Verdun comme garantie de sa neutralité. Devant le refus français, l’Allemagne envahit
la Belgique « neutre » et déclare la guerre à la France le 3 août. Le lendemain, l’Angleterre intervient aux
côtés de la France et de la Russie. En quelques jours, la guerre sort du cadre balkanique pour devenir
européenne.

II. La Grande Guerre

La Première Guerre mondiale mobilise une vingtaine de belligérants dont les Etats européens et quelques-
unes de leurs colonies, les Etats-Unis d’Amérique, etc. les principales batailles se déroulent en Europe où se
créent trois front : le Front Ouest ou front franco-belge, qui va de la mer Nord à la Suisse, le Front Est ou
front russe qui va de la mer Baltique à la mer Noire ; le Front Sud ou front serbe dans les Balkans et en
Turquie. La grande guerre s’est déroulée en trois grandes étapes :
- La guerre de mouvement (1914-1915) : elle est marquée par l’offensive allemande. Par le plan
Schlieffen, l’Allemagne prévoit l’invasion de la Belgique et la capitulation de la France. Mais les troupes
allemandes sont arrêtées à la première bataille de la Marne (6-13 septembre 1914) par les Franco-anglais
commandés par le général Joseph Joffre. Sur le front Est, la poussée russe du général Aleksandr Samsonov
est arrêtée à la bataille de Tannenberg (26-30 août 1914) par les généraux allemands Hindenburg et
Ludendorff.
- La guerre de position (1915-1917) : appelée également guerre immobile ou « guerre des tranchées »,
elle est marquée par l’attentisme des armées qui se terrent dans des tranchées et par deux batailles
sanglantes : la bataille de la Somme (début juin à mi-novembre 1916) et la bataille de Verdun (février
à juillet 1916). Sur le front Est, les Austro-allemands remportent des succès importants et obtiennent le
soutien de l’Empire ottoman. De son côté, l’Italie rejoint les Alliés.
- La Guerre totale (1917-1918) : c’est un tournant décisif de la guerre. Elle est marquée par l’entrée en
guerre des Etats-Unis (2 avril 1917), le retrait des Russes qui signent un armistice le 15 décembre 1917
puis la paix de Brest-Litovsk, le 3 mars 1918. Les Allemands ont désormais les mains libres à l’Est. en
1918, les Allemands qui lancent une offensive de la dernière chance échouent alors que les Alliés renforcés
par les troupes américaines remportent plusieurs victoires (2e bataille de la Marne, du 15 juillet au 7 août
1918, remportée par les troupes du maréchal Foch). Sur les autres fronts, Turcs et Austro-hongrois
déposent les armes les premiers. En Allemagne, des mutineries et des émeutes entraînent l’abdication de
l’empereur Guillaume II et la proclamation de la République de Weimar1. Devant la menace
révolutionnaire, le nouveau régime accepte, le 11 novembre 1918, à Rethondes, les conditions de
l’armistice.

III. Les conséquences de la Première Guerre mondiale

1. Les conséquences économiques et sociales

Sur le plan social et économique, l’état des lieux est désastreux. La guerre a fait près de 10 millions de
victimes. Le coût global de la Grande Guerre est estimé à 2 500 milliards de francs or. L’économie
européenne est détruite. Les monnaies sont dépréciées et l’inflation gagne du terrain. L’Europe s’est
lourdement endettée. Au même moment, deux nouveaux Etats ont accru leur puissance :
- le Japon, qui fait main basse sur les marchés de l’Asie ;
- les Etats-Unis surtout, créanciers de l’Europe, qui détiennent la moitié du stock d’or mondial. La bourse
de Wall Street supplante la bourse de Londres et le dollar prend la place de la livre sterling.
La domination coloniale de l’Europe commence à être contestée.

2. Les conséquences politiques

En l’espace d’une année, quatre empires se sont tour à tour effondrés : Russie, Turquie, Autriche-Hongrie et
Allemagne. La victoire des Alliés apparaît comme le triomphe des démocraties sur les régimes autoritaires.
Une conférence se réunit à Paris, de janvier à mai 1919, pour préparer les traités de paix2. Elle exclut les
gouvernements des pays vaincus.
Lors de cette Conférence de la Paix, le « conseil des quatre » (France, Royaume-Uni, Italie et États-Unis)
avait imposé la volonté des vainqueurs aux vaincus, respectant peu les principes annoncés dans les
Quatorze Points du président Thomas Woodrow Wilson (1856-1924, 28e président des États-Unis de
1913 à 1921). Ainsi, les rancœurs furent nombreuses et alimentèrent les problèmes des relations
internationales de l’entre-deux-guerres. L’Allemagne, considérée comme responsable du conflit, était non
seulement amputée territorialement (perte des colonies d’Afrique, restitution dès l’Alsace et de la Lorraine
à la France et de plusieurs territoires à la Pologne), mais aussi désarmée et, surtout, soumise au paiement,
pour des décennies, d’énormes réparations (132 milliards de marks or. Elle jugea que le traité de
Versailles (28 juin 1919) qui lui était imposé était un « diktat » inadmissible. De son côté, l’Empire austro-
hongrois donne naissance à deux Etats distincts : l’Autriche et la Hongrie. Deux nouveaux Etats sont créés :
la Yougoslavie et la Tchécoslovaquie. L’Empire turc perd ses colonies d’Afrique du Nord et du Proche-Orient.
L’Europe centrale et orientale se retrouvait morcelée en petits Etats souvent très fragiles, mécontents des
frontières qui ne tenaient que fort peu compte des problèmes de nationalités — autant de germes potentiels
pour de nouveaux conflits. Les vainqueurs s’étaient surtout préoccupés de construire un « cordon
sanitaire » contre l’extension de l’idéologie révolutionnaire hors de l’URSS. L’Italie, bien que victorieuse,
était elle aussi mécontente de son sort, estimant la victoire « mutilée », car ses revendications territoriales
en Dalmatie et en Albanie n’étaient pas satisfaites. Le Japon jugeait très insuffisantes ses acquisitions en
Asie.
La France, le Royaume-Uni et les États-Unis avaient plus ou moins atteint leurs objectifs de guerre ; ils
avaient anéanti l’arsenal militaire allemand, réorganisé l’Europe et, en 1920, institué la Société des
Nations (SDN), dont l’objectif était de garantir la sécurité et la paix. Cependant, très vite, leurs politiques
divergèrent. La France, dirigée par Georges Clemenceau (1841-1929, président du Conseil de 1906 à
1909 et de 1917 à 1920) n’avait pas obtenu les garanties qu’elle demandait contre l’Allemagne ; elle se
heurta au Royaume-Uni, qui, avec David Lloyd George (1863-1945, Premier Ministre britannique de 1914
à 1922), prônait une politique plus modérée à l’égard des vaincus. Les États-Unis, quant à eux, étaient
retournés dès 1919 à leur politique isolationniste traditionnelle ; le Sénat, désavouant Wilson, refusa de
ratifier les traités.

Conclusion

La Première Guerre mondiale a donné lieu à de profonds bouleversements territoriaux. La domination


européenne sur le monde est remise en question. Malgré la création de la SDN, les règlements de la Première
Guerre mondiale portent en eux les germes du second conflit planétaire.

 Note :

1. La République de Weimar (1919-1934) a connu deux présidents :


- Friedrich Ebert : 1919-1925 ;
- Paul Von Hindenburg : 1925-1934.

2. Traités de paix :
- Versailles : 28 juin 1919 ;
- Neuilly : 27 novembre 1919 ;
- Saint-Germain : 10 septembre 1919 ;
- Trianon : 4 juin 1920 ;
- Sèvres : 10 août 1920.

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