MACHINES ÉLECTRIQUES
COURS N°2
I. Généralités
Les machines à courant continu (MCC) font partie de la famille des actionneurs
(éléments qui produisent une action). La MCC est une machine réversible, elle peut fonctionner
soit en génératrice (conversion de l’énergie mécanique en électricité en créant un courant
continu) soit en moteur (conversion d’électricité en énergie mécanique en créant un
mouvement de rotation). La construction des moteurs est identique à celle des génératrices, de
sorte qu’une machine à courant continu peut servir indifféremment comme moteur ou comme
génératrice (voir figure 1).
Pendant longtemps, le moteur à courant continu a été la machine à vitesse variable par
excellence. De plus en plus remplacé dans ce rôle par des moteurs à courant alternatif dans les
applications industrielles, il est encore bien présent dans les réalisations existantes. Dans les
applications industrielles, on rencontre le moteur à courant continu dans des domaines tels que
le levage, le pompage, la traction ferroviaire, etc. Le moteur à courant continu a mieux résisté
aussi dans diverses applications de faible puissance tels que les jouets, la robotique et enfin
dans les accessoires automobiles.
L’usage des moteurs à courant continu est plutôt restreint, car la distribution se fait à
courant alternatif. Cependant, pour certaines applications il est parfois avantageux d’utiliser des
moteurs à courant continu alimentés par des convertisseurs qui transforment le courant
alternatif en courant continu. La supériorité de ces moteurs réside dans le fait qu’ils se prêtent
facilement à un contrôle souple, continu et presque instantané de leur vitesse.
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COURS: MACHINES À COURANT CONTINU
Dans ce qui suit sont montrés les spécificités de chacun de ces constituants et le principe de
fonctionnement d’un moteur à courant continu.
II.1. L’inducteur
Il est appelé aussi stator, il représente la partie fixe qui crée le champ magnétique. Cet
inducteur peut être constitué d’un électroaimant (voir figure a) ou d’aimants permanents (figure
b). Le circuit magnétique du stator crée le champ magnétique inducteur (figure c).
L’inducteur magnétise le moteur en créant un flux magnétique (∅) dans l’entrefer (l’entrefer
est l’espace entre les pôles du stator et le rotor).
↪Remarque
Pour les petites machines, l’enroulement d’excitation peut être remplacé par des aimants
permanents.
II.2. L’induit
L’induit est situé au rotor (partie tournante de la machine). L’induit crée des forces magnétiques
en moteur, ou des f.e.m en génératrice.
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Le rotor est donc constitué de fils électriques parcourus par un courant continu I qui forment
des spires. Ces conducteurs sont donc soumis à des forces de Laplace, un couple moteur est
donc crée pour entretenir la rotation du moteur.
Figure 5: Balais d'un moteur à courant continu. Figure 6: Collecteur d'un moteur à courant continu.
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Lorsqu’un conducteur traverse la ligne neutre, la force à laquelle il est soumis doit
changer de sens de façon à ne pas interrompre la rotation ; pour cela, le sens du courant dans le
conducteur doit lui-même changé : c’est le rôle du collecteur.
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↪Remarque
Dans les trois derniers modes, la machine est dite auto-excitée, c’est-à-dire que l’enroulement
d’inducteur est alimenté par la machine elle-même.
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En pratique, seules deux solutions sont habituellement retenues : l’excitation indépendante pour
la plupart des applications industrielles de puissance modérée et l’excitation série dans des cas
particuliers comme la traction ferroviaire.
V. Modèle électrique
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où :
- E : force contre électromotrice (V)
- U : tension d’alimentation d’induit (V)
- R : résistance de l’induit (Ω)
- I : courant circulant dans l’induit (A)
- r : résistance de l’inducteur (Ω)
- u : tension d’alimentation d’inducteur (V)
↪Remarque
A noter qu’un moteur en rotation présente une force contre électromotrice (f.c.e.m).
= .Ω. Φ
où :
- P : nombre de pôles de l’induit
- Z : nombre de conducteurs de l’induit
- a : nombre de paires de voies d’enroulement
- Ω : vitesse angulaire rotation (rad/s)
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25 = 2.I
Le rotor tournant à la vitesse, il existe un couple électromagnétique tel que :
25 = 325 . 6
On montre alors que :
325 = 7. Φ.
C’est-à-dire que le couple électromagnétique est proportionnel à l’intensité qui circule dans
l’induit.
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= 89 + ..
Si le moteur est à aimant permanent, ui=0 :
VI.2. Pertes par effet joule de l’inducteur :9
:9 = 89 = ;9
: =0
45 = − :9 − : = 2. = 6. 345
= =0 = + <
On peut déterminer les pertes collectives >? qui représentent les pertes fer (magnétiques) ainsi
les pertes mécaniques >@ .
< = A + 5
<
3D =
6
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8 = − :9 − : − < = 38 . 6
VI.7. Rendement
Le rendement du moteur à courant continu est :
8
F
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↪Remarque
Un moteur seul peut, à priori, fonctionner dans les quatre quadrants. En réalité, pour qu’un
système soit réversible, il faut que toute la chaîne d’énergie le soit. En particulier, il faudra veiller
à la réversibilité du hacheur et de la source d’énergie (batterie,…). Si le moteur fonctionne dans
les 4 quadrants, il faudra un hacheur 4 quadrants réversibles en tension et courant.
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If Ra Ia
Vf Rf M E Ua
1. Au démarrage
N=0 d’où E=0 (puisque E=k.N)
Et donc
JK /% JK
II ==> Le courant de démarrage est très important.
LK LK
NK /"
Dès que le moteur commence à tourner, E augmente et M décroît rapidement jusqu’à
OK
UP E
II 240 A ≫ R
RR
2. En charge
Si le moteur doit démarrer en charge avec une charge qui présente un couple résistant
BO? , il faut que :
TL > TLZ
avec :
- TRc le couple de démarrage imposé par la charge ;
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.b = c0 + 0d e. ^ = c0 + 0d e. , a b
.b
0d = − 0 = f6
,a b
.^ = 0 ^ = 0 . , a. b = g=h
↪Remarque
Pour démarrer un moteur à excitation indépendante, on doit commencer par mettre l’induit sous
tension et ensuite seulement mettre l’inducteur sous tension.
I+ ≪ IP ⇒ R R . I+ ≪ UR
et finalement :
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=
-= ≈
k .Φ k .Φ
La vitesse à vide se règle en fonction de la tension d’alimentation ou du flux inducteurΦ.
Si Φ tend vers 0, le couple électromagnétique aussi et il arrivera un moment où le couple sera
inférieur au couple résistant et la machine s’arrêtera.
/ =
-= = ≈ ≈ 1∅ . avec 1∅ =
k .Φ k .Φ k .Φ
#+
If ou Φ =Cte
R. + ≪ pR
p(V)
↪Remarque
A vide, il ne faut jamais supprimer le courant d’excitation If lorsque l’induit est sous tension, car le
moteur risque de s’emballer. En effet si If 0 alors Φ 0 et Ω ∞
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rst ru + rv
q
k Φ k Φ
Txy , Tz cN. me
B}@ c e
BE c e
BC
(A)
.Ω. Φ , = − , 325 = 7. Φ.
Et finalement :
.
325 = 7 − 6
0 0
La figure suivante présente la caractéristique mécanique du moteur où la vitesse varie très peu
avec la charge (pour un flux Φ constant, une tension d’induit U constante et un couple de perte
rv constant).
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COURS: MACHINES À COURANT CONTINU
Txy , Tz cN. me
B}@ c€e
BE c€e
BC
€(rad/s)
Tz T•
Cette équation détermine le point de fonctionnement du moteur.
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