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Table des matières

1 Structures fondamentales 1
1.1 Ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1.1 Généralités sur les ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1.2 Parties d’un ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.3 Produit cartésien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.1 Composition des applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2.2 Image et Image réciproque d’un ensemble . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.3 Injections,bijections, surjections, application réciproque d’une bijec-
tion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.2.4 Prolongements et restrictions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.2.5 Famille d’ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.3 Relations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.3.1 Relations binaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.3.2 Relations d’équivalence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.3.3 Relations d’ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

i
Structures fondamentales

0.1 Ensembles
0.1.1 Généralités sur les ensembles

Définition 0.1.1 —
Un ensemble est la réunion de certains objects bien déterminés, on appelle ces objets
les éléments de l’ensemble.

Pour représenter un ensemble on utilise souvent un schéma. Généralement :


— on note un ensemble par une lettre majuscule et un élément de l’ensemble par une
lettre miniscule.
— Pour dire que x est un élément de l’ensemble E on écrit x ∈ E et on lit "x
appartient à E". Si x n’est pas un élément de l’ensemble E on écrit x ∈
/ E et on
lit "x n’appartient pas à E".
— Si x et y sont deux éléments de l’ensemble E, on écrit x = y pour dire qu’ils sont
égaux, et x ̸= y pour dire qu’ils sont différents.
— Si E et F sont deux ensembles, on dit qu’ils sont égaux et on écrit E = F s’ils
contiennent les mêmes éléments. Sinon, on dit qu’ils sont distincts et on écrit
E ̸= F .
Ensembles usuels : N, Z, Q, R, C.

Définition 0.1.2 —
Un ensemble E est défini :
— En extension : en écrivant tous ses éléments, entre deux accolades, en séparant
chacun d’eux à l’aide d’un séparateur (virgule ou point-virgule). L’ordre ou la

1
Introduction

répétition des éléments ne sont pas importants

E = {a, b, c, d} = {a, c, d, b} = {a, a, b, c, d}.

— En compréhension : si on définit ses éléments par une propriété, exprimée


sous forme d’une proposition mathématique, c’est à dire

E = {x | P (x)}

Exemple L’ensemble A défini en extension par :

A = {0, 1, 2, 3, 4}

est défini en compréhension par :

A = {x ∈ N | 0 ≤ x ≤ 4}.

Définition 0.1.3 —
— Un ensemble E est dit fini lorsque le nombre de ses éléments est fini (un entier
naturel). Dans ce cas le nombre d’éléments est appelé le cardinal de l’ensemble.
— Un ensemble qui n’est pas fini est dit infini.
— L’ensemble vide, noté ∅ est l’ensemble qui ne contient aucun élément. Par
convention
card(∅) = 0.

— Un singleton est un ensemble qui contient un seul élément, son cardinal est
alors 1. Par exemple, {a} est un singleton contenant a comme seul élément.

Exemple L’ensemble A = {x ∈ N | 0 ≤ x ≤ 4} est fini, card(A)=5. L’ensemble


B = {x ∈ N | 2 ≤ x} est infini. C = {1} est un singleton.

0.1.2 Parties d’un ensemble

2
Introduction

Définition 0.1.4 —
E et F étant deux ensembles , on dit que E est inclus dans F (ou que E est une
partie, un sous-ensemble de F , ou encore que F contient E), et on note E ⊂ F ,
si tous les éléments de E appartiennent aussi à F . En d’autres termes

E⊂F équivaut à ∀x (x ∈ E =⇒ x ∈ F ).

Sa négation est
E ̸⊂ F équivaut à ∃x (x ∈ E et x ∈
/ F ).

Exemples 1. L’ensemble vide est inclus dans tout ensemble.


2. N ⊂ Z ⊂ Q ⊂ R ⊂ Z.
3. N ̸⊂ R∗ (car 0 ∈
/ R∗ ).

Remarques 0.1.1 — 1. L’inclusion est :


— Réflexive : Tout ensemble est inclus dans lui même, A ⊂ A.
— Antisymétrique : A ⊂ B et B ⊂ A ⇐⇒ A = B.
— Transitive : A ⊂ B et B ⊂ C =⇒ A ⊂ C.
2. Si A et B sont deux ensembles finis et A ⊂ B alors

card(A) ≤ card(B)

Définition 0.1.5 —
L’ensemble des parties d’un ensemble E se note P(E)

A ∈ P(E) ⇐⇒ A ⊂ E.

Exemples 1. Pour tout ensemble E, ∅ ∈ P(E) et E ∈ P(E).


2. P(∅) = {∅}.
3. Si E = {a, b} alors P(E) = {∅, {a}, {b}, {a, b}}, card(P(E)) = 4 = 22 . On peut
généraliser ce résultat sur tout ensemble fini.

3
Introduction

Proposition 0.1.1 —
Si E est un ensemble fini de cardinal n alors P(E) est fini et

card(P(E)) = 2n .

Opérations dans P(E)

Définition 0.1.6 —
Soit E un ensemble. Soit A et B deux parties de E. La réunion de A et B est définie
par :
A ∪ B = {x ∈ E | x ∈ A ou x ∈ B}.

C’est l’ensemble des éléments de E appartenant à A ou à B.

Proposition 0.1.2 —
Soit E un ensemble et A, B et C trois sous-ensembles de E. La réunion satisfait aux
propriétés suivantes :
— A ⊂ A ∪ B et B ⊂ A ∪ B
— A ⊂ C et B ⊂ C =⇒ A ∪ B ⊂ C
— A ⊂ B ⇐⇒ A ∪ B = B. En particulier

A ∪ ∅ = A, A ∪ A = A, A∪E =E

— L’union est commutative :

A∪B =B∪A

— L’union est associative :

A ∪ (B ∪ C) = (A ∪ B) ∪ C

Définition 0.1.7 —
Soit E un ensemble Soit A et B deux parties de E. L’intersection de A et B est
définie par :
A ∩ B = {x ∈ E | x ∈ A et x ∈ B}.

4
Introduction

C’est l’ensemble des éléments de E appartenant à A et à B. Si A ∩ B = ∅, c’est-à-


dire s’il n’existe aucun élément commun à A et B, on dit que les parties A et B sont
disjointes.

Proposition 0.1.3 —
Soit E un ensemble et A, B et C trois sous-ensembles de E. On a les propriétés
suivantes :
— A ∩ B ⊂ A et A ∩ B ⊂ B
— C ⊂ A et C ⊂ B =⇒ C ⊂ A ∩ B
— A ⊂ B ⇐⇒ A ∩ B = A. En particulier

A ∩ ∅ = ∅, A ∩ A = A, A∩E =A

— L’intersection est commutative :

A∩B =B∩A

— L’intersection est associative :

A ∩ (B ∩ C) = (A ∩ B) ∩ C

— L’intersection est distributive par rapport à l’union :

A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C)

— L’union est distributive par rapport à l’intersection :

A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C)

— A et B étant deux ensembles finis :

card(A ∪ B) = card(A) + card(B) − card(A ∩ B)

On en déduit que si A ⊂ B et card(A) = card(B) alors A = B.

5
Introduction

Définition 0.1.8 —
Soit E un ensemble et A une partie de E. On définit le complémentaire de A dans
E par :
CEA = {x ∈ E | x ∈
/ A}.

Exemples — Si E = {a, b, c, d} et A = {b, d} alors CEA = {a, c}.


— Le complémentaire de l’ensemble des entiers naturels pairs dans N est celui des
entiers naturels impairs.

On a les propriétés suivantes pour le complémentaire :

Proposition 0.1.4 —
CA
— CE E = A, en particulier CE∅ = E et CEE = ∅.
— A ∩ CEA = ∅, A ∪ CEA = E.
— A ⊂ B ⇐⇒ CEB ⊂ CEA .
— Lois de Morgan pour les ensembles :

CEA∪B = CEA ∩ CEB et CEA∩B = CEA ∪ CEB

Définition 0.1.9 —
Soit E un ensemble, A et B deux parties de E. On définit la différence de A et de
B:
A\B = {x ∈ E | x ∈ A et x ∈/ B} = A ∩ CEB .

Définition 0.1.10 —
Soit E un ensemble, A et B deux parties de E. On définit La différence symétrique :

A∆B = (A ∪ B)\(A ∩ B) = (A ∩ CEB ) ∪ (CEA ∩ B).

autrement dit, A∆B est l’ensemble des éléments qui appartiennent à une, et une seule,
des parties A et B.

0.1.3 Produit cartésien

6
Introduction

Définition 0.1.11 —
1. Soit A et B deux ensembles. On appelle produit cartésien de A et B l’ensemble

A × B = {(x, y) | x ∈ A, y ∈ B}

ses éléments (x, y) sont appelés 2-uplets ou couples.


2. Plus généralement, soit E1 , E2 . . . En des ensembles.
— On appelle produit cartésien des ensembles E1 , . . . En l’ensemble

E1 × E2 × . . . × En = {(x1 , . . . , xn ) | x1 ∈ E1 , x2 ∈ E2 , . . . , xn ∈ En }

ses éléments (x1 , . . . , xn ) sont appelés n-uplets . En particulier, un 2− uplet


est un couple et un 3− uplet est un triplet. xi est la i−ième coordonnée du
n-uplet (x1 , . . . , xn ).
— Deux n-uplets (x1 , . . . , xn ) et (x′1 , . . . , x′n ) sont égaux si et seuleument si

∀i = 1 . . . n xi = x′i .

Par abréviation, on note


n
Y
Ei = E1 × E2 × . . . × En
i=1

et si E1 = E2 = . . . = En on note

E n = E × E × . . . × E.

Remarque 0.1.1 —
Il faut faire la différence entre un n-uplet (x1 , x2 , . . . , xn ) et un ensemble {x1 , x2 , . . . , xn }.
En effet dans un n-uplet l’ordre est important

(1, 2) ̸= (2, 1) tandis que {1, 2} = {2, 1}.

Exemples 1. Pour tout n ∈ N∗ , Rn = {(x1 , . . . , xn ) | x1 ∈ R, x2 ∈ R, . . . , xn ∈ R},


en particulier le plan R2 et l’espace R3 .

7
Introduction

2. A = {a, b, c}, B = {1, 2, 3, 4}. On a

A×B = {(a, 1), (a, 2), (a, 3), (a, 4), (b, 1), (b, 2), (b, 3), (b, 4), (c, 1), (c, 2), (c, 3), (c, 4)}.

On remarque que
card(A × B) = card(A) × card(B)

ce qui est aussi vrai pour un produit de deux ensembles finis quelconques.

Remarquons les propriétés évidentes suivantes

Proposition 0.1.5 —
— A′ ⊂ A et B ′ ⊂ B =⇒ A′ × B ′ ⊂ A × B
— A × B = ∅ ⇐⇒ A = ∅ ou B = ∅
— A × (B ∩ C) = (A × B) ∩ (A × C)
— A × (B ∪ C) = (A × B) ∪ (A × C)
— C ̸= ∅ et A × C = B × C =⇒ A = C
— Si A et B sont des ensembles finis, alors

card(A × B) = card(A) × card(B).

0.2 Applications

Définition 0.2.1 —
— Une application (ou fonction) f d’un ensemble E dans un ensemble F (ou
de E vers F ) est une correspondance qui à tout élément x de E associe un et
un seul élément y de l’ensemble F .
— y est appelé l’image de x par f et se note f (x). x est un antécédent de y
par f .
— E s’appelle l’ensemble de départ de f , et F l’ensemble d’arrivée.
— L’application f de E dans F se note

f: E → F
f :E→F ou ou x 7−→ f (x).
x 7→ f (x)

8
Introduction

— L’ensemble des applications de E dans F se note A(E, F ) ou F E . Si E = F ,


l’ensemble des applications de E dans E se note A(E) ou E E .
— La partie G formée des couples de E × F de la forme (x, f (x)) où x parcourt
l’ensemble E s’appelle le graphe de f

G = {(x, y) ∈ E × F | y = f (x)}

— Une représentation graphique de f est une représentation du graphe de f .

Exemples 1. E = {−1, 3, 7, 10}, F = {−2, −4, 7, 12}, f : E → F l’application


définie par :
f (−1) = −2; f (3) = 7; f (7) = f (10) = 12.

2. Soit E un ensemble quelconque. L’application identité de E (ou application


identique de E) est l’application de E dans E, notée idE , définie par

∀x ∈ E, idE (x) = x

3. Soient E et F deux ensembles quelconques. Une application f de E dans F est


dite constante s’il existe un élément a de F , tel que pour tout x de E, on ait
f (x) = a, c’est-à-dire si

∃a ∈ F, ∀x ∈ E, f (x) = a.

4. Soit A une partie d’un ensemble quelconque E. Nous appelons application ca-
ractéristique de A (ou fonction indicatrice de A), l’application de E dans {0, 1}

9
Introduction

notée χA définie par 


1

si x ∈ A
χA (x) = 
0 si x ∈
/A

5. Si l’ensemble de départ est le produit cartésien A × B et l’ensemble d’arrivée est


C, l’application :
f : A×B → C
(x, y) 7→ f (x, y)
est appelée fonction de deux variables x et y.

Définition 0.2.2 —
Deux applications f : E → F et g : E ′ → F ′ sont dites égales, et on écrit f = g si les
trois propriétés suivantes sont vérifiées :
— E = E ′ (même ensemble de départ)
— F = F ′ (même ensemble d’arrivée)
— pour tout x, f (x) = g(x).
Sinon, on dit qu’ils sont différentes, et on écrit f ̸= g.

0.2.1 Composition des applications

Définition 0.2.3 —
Soient E, F et G trois ensembles. Soit f une application de E dans F et g une appli-
cation de F dans G. La composée de f par g est l’application de E dans G notée g ◦ f
qui à tout x de E associe g(f (x)), i.e. l’application définie par

∀x ∈ E, (g ◦ f )(x) = g(f (x)).

Exemple Considérons les applications

f: R → R g: R → R
et .
x 7→ ex x 7→ x2

Alors les composées de f par g et de g par f sont les applications

g◦f : R → R f ◦g : R → R
x 2
et (x2 ) 2
x 7→ (e ) = e2x x 7→ e = ex

10
Introduction

Ce contre-exemple montre qu’en général la composition n’est pas commutative, f og ̸=


gof . Par contre, cette opération est associative.

Proposition 0.2.1 —
Soient E, F , G et H quatre ensembles quelconques. Soient f : E → F , g : F → G et
h : G → H trois applications. Alors on a

h ◦ (g ◦ f ) = (h ◦ g) ◦ f.

Preuve — h ◦ (g ◦ f ) et (h ◦ g) ◦ f sont bien des applications de E dans H et on a

∀x ∈ E, [h ◦ (g ◦ f )](x) = h((g ◦ f )(x)) (par définition de la composée de g ◦ f par h)


= h(g(f (x))) (par définition de la composée de f par g)
= (h ◦ g)(f (x)) (par définition de la composée de g par h)
= [(h ◦ g) ◦ f ](x) (par définition de la composée de f par h ◦ g)

Notation :

La composée de f par g par h sera notée h ◦ g ◦ f .

0.2.2 Image et Image réciproque d’un ensemble

Définition 0.2.4 —
Soient E et F deux ensembles et f : E → F une application.
1. Soit A une partie de E, on appelle image de A par f , et on note f (A),
l’ensemble des éléments de F de la forme f (x) où x parcourt A, c’est-à-dire

f (A) = {f (x) | x ∈ A} ou f (A) = {y ∈ F | ∃x ∈ A, y = f (x)}

Dans le cas particulier où A = E, l’ensemble f (E) s’appelle l’image de f et se


note Im f .
2. Soit B une partie de F , on appelle image réciproque de B par f et on note
f −1 (B) le sous-ensemble de E défini par :

f −1 (B) = {x | f (x) ∈ B}.

11
Introduction

On a les propriétés immédiates suivantes :

Proposition 0.2.2 —
Soient E et F deux ensembles et f : E → F une application.
1. f (X) = ∅ ⇐⇒ X = ∅.
2. Soit x un élément de E. Alors

f ({x}) = {f (x)}

Remarques 0.2.1 — 1. En contradiction avec la proposition ci-dessus, f −1 (B) peut


être vide sans que B le soit. En plus, f −1 ({y}) peut être vide, ou contenir plusieurs
éléments :
Par exemple soit
f: R → R
x 7→ sin x
On a

π 5π
 
f −1 ({2}) = ∅ et f −1 ({1/2}) = + 2kπ, + 2kπ | k ∈ Z .
6 6

2. L’image d’une partie par une application est une partie de l’ensemble d’arrivée et
non un élément de cet ensemble.
3. Il ne faut pas confondre l’image d’une partie avec l’image d’un élément ou l’image
d’une application.
Proposition 0.2.3 —
Soient E et F deux ensembles et f : E → F une application. Alors :
1. ∀A ∈ P(E), ∀A′ ∈ P(E), A ⊂ A′ ⇒ f (A) ⊂ f (A′ ) (croissance de l’image)
2. ∀A ∈ P(E), ∀A′ ∈ P(E), f (A ∪ A′ ) = f (A) ∪ f (A′ )
3. ∀A ∈ P(E), ∀A′ ∈ P(E), f (A ∩ A′ ) ⊂ f (A) ∩ f (A′ )

Preuve — 1. Supposons que A ⊂ A′ . Soit y ∈ F . Alors

y ∈ f (A) =⇒ ∃x ∈ A ⊂ A′ , y = f (x) =⇒ y ∈ f (A′ ).

D’où l’inclusion.

12
Introduction

2. Soit y ∈ F . Alors

y ∈ f (A∪A′ ) ⇐⇒ ∃x ∈ A∪A′ , y = f (x) ⇐⇒ y ∈ f (A) ou y ∈ f (A′ ) ⇐⇒ y ∈ f (A)∪f (A′ )

3. Puisque A ∩ A′ ⊂ A et A ∩ A′ ⊂ A′ et d’après l’assertion 1)

f (A ∩ A′ ) ⊂ f (A)
f (A ∩ A′ ) ⊂ f (A′ )

on obtient
f (A ∩ A′ ) ⊂ f (A) ∩ f (A′ ).

0.2.3 Injections,bijections, surjections, application réciproque d’une


bijection

Définition 0.2.5 —
Soient E et F deux ensembles quelconques et f : E → F une application.
— On dit que f est une application injective si deux éléments quelconques de
E ayant même image par f sont nécessairement égaux, c’est-à-dire

∀x, x′ ∈ E, f (x) = f (x′ ) ⇒ x = x′

ou par contraposition, si deux éléments distincts quelconques de E ont des


images distinctes, c’est-à-dire

∀x, x′ ∈ E, x ̸= x′ ⇒ f (x) ̸= f (x′ )

ou si tout élément y de F possède au plus un antécédent par f .


— On dit que f est une application surjective si tout élément y de F possède
au moins un antécédent par f , c’est-à-dire

∀y ∈ F, ∃x ∈ E, y = f (x)

ou d’une manière équivalente si

f (E) = F.

13
Introduction

— On dit que f est une application bijective si elle est à la fois injective et
surjective, ou d’une manière équivalente si tout élément y de F possède un
unique antécédent par f , c’est-à-dire

∀y ∈ F, ∃!x ∈ E, y = f (x)

Proposition 0.2.4 (Résolution d’équations) —


1. f est injective si et seulement si pour tout élément y de F l’équation d’inconnue
x, f (x) = y admet au plus une solution dans E.
2. f est surjective si et seulement si pour tout élément y de F l’équation d’inconnue
x, f (x) = y admet au moins une solution dans E.
3. f est bijective si et seulement si pour tout élément y de F l’équation d’inconnue
x, f (x) = y admet une unique solution dans E.

14
Introduction

Définition 0.2.6 (application réciproque d’une bijection) —


Soient E et F deux ensembles quelconques et f : E → F une application. Alors f est
bijective si et seulement si il existe une et une seule application g : F → E telle que

g ◦ f = idE et f ◦ g = idF .

Cette application est aussi bijective et appellée application réciproque de f et on


la note f −1
∀x ∈ E, ∀y ∈ F, x = f −1 (y) ⇔ y = f (x)

Proposition 0.2.5 —
— Si f et g sont injectives alors gof est injective.
— Si gof est injective alors f est injective.
— Si f et g sont surjectives alors gof est surjective
— Si gof est surjective alors g est surjective.
— Si f et g sont bijectives, gof est bijective et :

(gof )−1 = f −1 og −1 .

0.2.4 Prolongements et restrictions

Définition 0.2.7 (Restriction d’une application) —


Soient E et F deux ensembles et f : E → F une application. Soit E ′ une partie de
E. On appelle la restriction de f à E’, l’application g : E ′ → F qui à tout x de E ′
associe f (x) i.e. telle que
∀x ∈ E ′ , g(x) = f (x)

Cette application g est notée f|E ′ .

Exemple L’application
f: R → R
x 7→ sin x

15
Introduction

π π
 
peut être restreinte à − , en l’application
2 2
π π
 
g: − , → R
2 2
x 7→ sin x

On remarque que g est injective ce qui n’est pas le cas pour f .

Définition 0.2.8 (Prolongements d’une application) —


Soient E et F deux ensembles et f : E → F une application. Soit E ′ un ensemble
contenant E. On appelle un prolongement de f à E ′ , toute application g de E ′ dans
F dont la restriction à E est égale à f , i.e. telle que

∀x ∈ E, g(x) = f (x)

Exemple Les applications

g2 : [0, 1] →  R
g1 : [0, 1] → R x si x ̸= 0
et
x 7→ x x 7→
 1 si x = 0

sont des prolongements à [0, 1] de l’application

f : ]0, 1] → R
x 7→ x

0.2.5 Famille d’ensembles

Définition 0.2.9 —
Soient E et I deux ensembles.
1. On appelle famille d’éléments de E indexée par I, toute application i 7→
x(i) de I dans E.
2. L’ensemble I s’appelle ensemble des indices, on note xi l’image de i par x et
la famille est notée (xi )i∈I .

16
Introduction

Proposition 0.2.6 —
Soit I un ensemble et (Ai )i∈I une famille de parties de E.
1. La réunion de la famille (Ai )i∈I est définie par
[
Ai = {x ∈ E | ∃i ∈ I, x ∈ Ai }.
i∈I

C’est l’ensemble des éléments de E appartenant à l’un (au moins) des ensembles
Ai .
2. L’intersection de de la famille (Ai )i∈I est définie par
\
Ai = {x ∈ E | ∀i ∈ I, x ∈ Ai }.
i∈I

C’est l’ensemble des éléments de E appartenant à tous les ensembles Ai .


Remarque 0.2.1 —
Les propriétés de commutativité, associativité, distributivité et les lois de Morgan sont
aussi valables pour la réunion ou intersection de familles d’ensembles.

Recouvrement-partition

Définition 0.2.10 (Recouvrement d’un ensemble) —


Soit E un ensemble quelconque et (Ai )i∈I une famille quelconque de parties de E. On
dit que cette famille forme un recouvrement de E si la réunion des parties de la
famille est égale à E, c’est-à-dire si
[
Ai = E.
i∈I

Définition 0.2.11 (Partition d’un ensemble) —


Soit E un ensemble quelconque et (Ai )i∈I une famille quelconque de parties de E. On
dit que cette famille constitue une partition de E si les propositions suivantes sont
vérifiées :
1. aucune des parties Ai n’est vide, c’est-à-dire

∀i ∈ I, Ai ̸= ∅,

17
Introduction

2. les parties Ai sont deux à deux disjointes, c’est-à-dire

∀(i, j) ∈ I 2 , i ̸= j =⇒ Ai ∩ Aj = ∅

3. la réunion des parties de la famille est égale à E, c’est-à-dire


[
Ai = E.
i∈I

0.3 Relations
0.3.1 Relations binaires

Définition 0.3.1 —
Soit E un ensemble. On appelle relation binaire dans E une relation R portant sur
des couples d’éléments de E. Si (x, y) est un couple d’éléments de E vérifiant la relation
R, on dit que x est en relation avec y et on écrit

xRy

Exemple L’égalité x = y est une relation binaire.

Définition 0.3.2 —
Une relation binaire définie sur un ensemble E est dite :
— réflexive si
∀x ∈ E, xRx

— symétrique si
∀(x, y) ∈ E × E, xRy =⇒ yRx

— antisymétrique si

∀(x, y) ∈ E × E, xRy et yRx =⇒ x = y

18
Introduction

— transitive si

∀(x, y, z) ∈ E × E × E, xRy et yRz =⇒ xRz.

0.3.2 Relations d’équivalence

Définition 0.3.3 (Relation d’équivalence) —


Soit E un ensemble.
— On dit qu’une relation binaire R dans E est une relation d’équivalence si
elle est réflexive, symétrique et transitive.
— Soient x et y deux éléments de E tels que xRy ; on dit que x est équivalent à
y ou que x et y sont équivalents.

Exemples 1. L’égalité est une relation d’équivalence sur tout ensemble E.


2. Sur l’ensemble des droites (du plan ou de l’espace), la relation "droites parallèles"
est une relation d’équivalence.
3. Dans Z, la relation x ≡ y[n] ⇐⇒ x − y est divisible par l’entier n est une relation
d’équivalence.
4. Soit f : E → F une application. La relation R sur E définie par

xRy ⇔ f (x) = f (y)

est une relation d’équivalence.

Définition 0.3.4 (Classes d’équivalence) —


Soit E un ensemble muni d’une relation d’équivalence R.
— Soit x un élément de E. On appelle classe d’équivalence de x la partie de E,
notée ẋ, constituée des éléments de E équivalents à x

ẋ = {y ∈ E | xRy}.

— On appelle classe d’équivalence toute partie P de E telle qu’il existe un


élément x ∈ E tel que
P = ẋ.

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Introduction

— On appelle ensemble quotient de E par la relation R, noté E/R , le sous-


ensemble de P(E) des classes d’équivalence :

E/R = {ẋ | x ∈ E}.

Proposition 0.3.1 (Propriétés des classes d’équivalence) —


1. xRy ⇐⇒ ẋ = ẏ.
2. Deux classes d’équivalence ẋ et ẏ sont disjointes ou confondues

ẋ ∩ ẏ = ∅ ou bien ẋ = ẏ.

3. L’ensemble des classes d’équivalence forme une partition de E


[
E= ẋ.
x∈E

Preuve — On prouve l’assertion 3. Par définition de l’ensemble quotient

E/R = {ẋ | x ∈ E}.

Mais puisque deux classes d’équivalence sont disjointes ou bien égales, on peut réduire
l’ensemble quotient à des classes d’équivalences disjointes deux à deux

∀P, Q ∈ E/R , P ∩ Q = ∅.

De plus, toutes les classes d’équivalence sont non vides

∀P ∈ E/R , ∃x ∈ E, P = ẋ ̸= ∅ ( car x ∈ ẋ).

Enfin, les classes d’équivalence forment un recouvrement de E, c’est à dire


[
E= ẋ

en effet, ∀y ∈ E
[
y ∈ ẏ =⇒ y ∈ ẋ

d’où
[
E⊂ ẋ

20
Introduction

L’inclusion inverse étant déjà vérifiée.

0.3.3 Relations d’ordre

Définition 0.3.5 —
— Une relation binaire R entre éléments d’un ensemble E est une relation
d’ordre si elle est réflexive antisymétrique et transitive. On note

x≺y

et on lit « x est inférieur à y », ou « y est supérieur à x».


Un ensemble muni d’une relation d’ordre est appelé ensemble ordonné ou
qu’il possède une structure d’ordre.
— Soit A une partie d’un ensemble E ordonné par la relation x ≺ y. Alors tous
les éléments de A vérifient cette relation d’ordre. On dit que cette relation est
induite sur A par la relation x ≺ y sur E.

Exemples 1. Sur R la relation a ≤ b est une relation d’ordre, elle induit sur Q, Z
et N la meme relation.
2. Sur N∗ la relation a|b que l’on énonce « a divise b » est une relation d’ordre.
3. E étant un ensemble, sur P(E) la relation A ⊂ B est une relation d’ordre.
4. La relation :
a ≺ b et a ̸= b

n’est pas une relation d’ordre, car elle n’est pas réflexive.

Définition 0.3.6 —
On dit qu’une relation d’ordre R définit sur E un ordre total si pour tous x et y on
a:
x ≺ y ou y ≺ x.

On dit aussi que deux éléments quelconques sont comparables pour R. On dit éga-
lement que E est totalement ordonné par R ou que E possède une structure d’ordre
total.
Lorsqu’il existe au moins un couple (x, y) d’éléments de E non comparables par R, on
dit que R définit un ordre partiel ou que E est partiellement ordonné par R.

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Introduction

Exemples 1. Dans P(E), la relation ⊂ n’est pas une relation d’ordre total. Par
exemple, deux parties disjointes non vides ne sont pas comparables.
2. Dans N, Z, Q ou R, ≤ est une relation d’ordre total.
3. Dans N∗ , la relation de divisibilité | n’est pas une relation d’ordre total. Par
exemple, 3 ne divise pas 5, et 5 ne divise pas 3.

Définition 0.3.7 (Majorant, minorant) —


Etant donné une partie X d’un ensemble ordonné E,
— un élément a de E est un majorant de X si :

∀x ∈ X x ≺ a.

Dans ce cas on dit que X est une partie majorée de E.


— un élément b de E est un minorant de X si :

∀x ∈ X b ≺ x.

Dans ce cas on dit que X est une partie minorée de E.


— Une partie à la fois majorée et minorée est appelée une partie bornée de E.

Exemple Dans R, tout c ≤ a est un minorant de [a, +∞[, tout c′ ≥ a est un majorant
de ] − ∞, a].

Définition 0.3.8 (Borne supérieure, borne inférieure) —


Soit E ensemble ordonné.
— On appelle borne supérieure d’une partie majorée X de E le plus petit des
majorants (s’il existe) de X. On le note

supE X ou sup X

qui se lit « sup de X dans E ».


— On appelle borne inférieure d’une partie minorée X de E le plus grand des
minorants (s’il existe) de X. On le note

infE X ou inf X

22
Introduction

qui se lit « inf de X dans E ».

Remarques 0.3.1 — 1. Les bornes supérieure et inférieure, si elles existent sont


uniques et inf X ≤ sup X.
2. Supposons A ⊂ B. Si A et B ont des bornes supérieures (resp. inférieures), alors

supA ≤ supB (resp. inf B ≤ inf A).

3. Ces notions sont relatives à X et à E. En effet, si

X⊂F ⊂E

X peut avoir une borne supérieure (ou inférieure) dans E et non pas dans F . Par
exemple, soit X l’ensemble des rationnels x positifs tels que x2 < 2. Alors X a un
sup dans R et pas dans Q.

Définition 0.3.9 (Plus grand, plus petit élément) —


Soit E un ensemble ordonné.
— un élément a de E est le plus petit élément de E si :

∀x ∈ E a ≺ x.

— un élément b de E est le plus grand élément de E si :

∀x ∈ X x ≺ b.

Exemples 1. Un intervalle fermé [a, b] de R a un plus petit élément a et un plus


grand élément b, ce qui n’est pas le cas pour un intervalle ouvert ]a, b[.
2. R, Q, Z ordonnés par x ≤ y n’ont pas de plus grand élément ni de plus petit
élément. N ordonné par x ≤ y a un plus petit élément 0.
3. P(E) ordonné par A ⊂ B a un plus petit élément ∅ et un plus grand élément E.

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Introduction

Proposition 0.3.2 —
X étant une partie d’un ensemble ordonné E. Les deux propriétés suivantes sont équi-
valentes :
1. M est borne supérieure (resp. inférieure) de X et appartient à X.
2. M est le plus grand (resp. le plus petit) élément de X.

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