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Transferts de chaleur couplés II

I. Problème de transferts thermiques couplés en régime instationnaires

1. Critère de Biot
2. Etudes des corps minces
2.1. Cas général
2.2. Rayonnement négligeable
2.3. Convection négligeable
3. Etude des corps épais

II. Echange radiatif avec des gaz

1. Propriétés radiatives d'un gaz participant


2. Schéma analogique pour les gaz
3. Exemple

III. Transferts thermiques par rayonnement dans les fours

1. Introduction
2. Variation de la température en fonction du temps
3. Systèmes non isothermes

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I. Problème de transferts thermiques couplés en régime instationnaires
Introduction.
On peut classer les corps matériels du point de vue de leur comportement thermique en 2
catégories selon un critère établi par le physicien Biot :
 celle des corps appelés corps minces ou encore corps sans gradient thermique dans
lesquels le régime instationnaire se caractérise par une fonction T(t) ne dépendant que
du temps (ce qui revient à admettre que dans de tels corps les variations spatiales de la
température sont négligeables)
 celle des corps épais dans lesquels il n'est pas possible de procéder à pareille
simplification. Le régime instationnaire y est alors décrit par une fonction T(x,y,z,t) à
la fois des coordonnées d'espace et de la variable temporelle t.
1. Critère de Biot
Pour s'assurer si le corps matériel concerné par un régime variable est modélisable dans
l'hypothèse simplificatrice des corps minces, il faut se référer au critère de Biot.
Celui-ci fait intervenir un groupement adimensionnel, appelé nombre de Biot (Bi) que l'on
définit comme le rapport de la résistance interne de conduction sur la résistance totale de
surface, ainsi :
L kS h t L
Bi  
1 h tS k

k désignant la conductivité thermique du matériau, L étant un paramètre géométrique


caractéristique du corps, équivalent à une longueur. Ce paramètre L est très souvent assimilé
au rapport du volume du corps à l'aire de l'enveloppe participant aux échanges convectifs et
radiatifs.
ht le coefficient d’échange total à travers l'enveloppe frontière :
h t  h convectif  h radiatif

Rappel : pour un rayonnement avec un milieu environnant :  ray  ST14  T24 

T1
4
    
 T24  T12  T22 T12  T22  T1  T2 T1  T2  T12  T22 
 ray
h radiatif  h ray 
ST1  T2 

h ray  T1  T2  T12  T22 
De nombreuses expériences ont permis à Biot d'affirmer que :
 si Bi < 0,1 les systèmes matériels sont minces,
 si Bi > 0,1 les systèmes sont épais.
Il découle du critère précédent qu'en pratique les corps minces sont ceux qui possèdent une
conductivité thermique k élevée et une dimension caractéristique L = V/S réduite. C'est
pourquoi on considère généralement que la condition d'uniformité de la température (à chaque
instant) est vérifiée dans les corps conducteurs de petites dimensions.
2. Etude des corps minces
2.1. Cas général
Soit un corps (volume V, aire S, conductivité k, chaleur massique c) répondant au critère de
Biot. Initialement en équilibre de température à Ti, il est placé à partir de t=0 dans un four

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dont la température des parois est T2. Un brassage de l’air dans le four impose de plus un
échange convectif entre le corps et l’air à une température T (avec un coefficient h supposé
constant).
On veut connaître la loi T(t) décrivant le processus de réchauffement (si Ti < T < T2) que va
subir le corps au cours du temps.
Pour cela il faut établir l'équation différentielle qui traduit le principe de conservation de
l'énergie appliqué au corps mince considéré. On se sert dans ce but du premier principe de la
thermodynamique.
En se plaçant entre les 2 instants infiniment proches l'un de l'autre (t et t+dt) on écrit que la
variation d'énergie interne du corps est égale à la quantité de chaleur reçue par le corps durant
cet intervalle de temps :

mcdT  hST  Tt dt  S T24  Tt  dt
4

Il s’agit d’une équation différentielle d’ordre 1 mais non linéaire à cause du terme T t 4 . On
ne cherche pas analytiquement la solution générale de cette équation.
2.2. Rayonnement négligeable
mcdT  hST  Tt dt

comme m =  V
dT hS
 dt
T t   T cV
avec T(t=0)=Ti
 hS 
L'intégration fournit : T t   T  Ti  T exp  t 
 cV 

2.3. Convection négligeable



mcdT  S T24  Tt  dt
4

dT S
 dt
T t   T2 cV
4 4

T t
dT S

Ti
T t   T2
4 4

cV 0
dt 
dx 1 ax 1 x
Résultat classique : a 4
x 4
 3 ln
4a
 3 Arc tan 
a  x 2a a

dT dT 1 T T 1 T
T 4
 T2
4
T2  T
4

4T2
3
ln 2 
T2  T 2T2 3
Arc tan 
 T2 
1 T T 1 T S
 ln 2  Arc tan    t  cte
4T2
3
T2  T 2T2 3
 T2  cV

1 T2  Ti 1 T 
avec T(t=0)=Ti  cte   ln  Arc tan i 
4T2
3
T2  Ti 2T2 3
 T2 

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3. Etude des corps épais
Dans le cas où le nombre de Biot n’est pas faible, une étude multidimensionnelle doit être
développée prenant en compte les transferts conductifs.
Les méthodes de résolutions numériques sont alors indispensables.

Cette remarque est aussi valable quand le nombre de Biot est faible mais que les conditions
d’échanges thermiques sur la surface ne sont pas symétriques (ou uniformes).

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II. Echange radiatif avec des gaz
Rappels :
On distingue trois types de milieux matériels homogènes vis-à-vis du rayonnement :
 Les corps transparents. C’est un milieu qui n’interagit pas avec le champ de rayonnement : il
n’émet pas, il n’absorbe pas, ne réfléchit pas ni ne diffuse de rayonnement. Tout rayonnement
incident est transmis quelles que soient sa direction ou sa longueur d’onde.
 Les corps opaques. Ils ne transmettent aucune fraction du rayonnement incident. Ce dernier est
alors soit absorbé, soit réfléchi. Ces corps sont susceptibles d’émettre du rayonnement.
 Les corps semi-transparents. C’est un milieu qui réfléchit, absorbe, diffuse ou transmet sur une
longueur d’onde finie, un rayonnement incident. Il émet également du rayonnement.
Introduction.
Jusqu’à présent, nous avons considéré le rayonnement entre surfaces séparées par un milieu
transparent qui ne participe pas au rayonnement (milieu non participatif). Le vide satisfait
cette condition et l’air à des températures et pressions ordinaires est pratiquement dans ces
conditions.
Les gaz constitués de molécules monoatomiques comme l’Argon (Ar), l’Hélium (He) et des
molécules diatomiques symétriques comme N2 et O2 sont essentiellement transparents au
rayonnement, excepté à des températures extrêmement élevées auxquelles l’ionisation
(arrachement des électrons) arrive. C’est pourquoi, l’air atmosphérique peut être considéré
comme un milieu ne participant pas au rayonnement.
Les gaz avec des molécules asymétriques comme H2O, CO2, CO, SO2 et les hydrocarbures
HnCm peuvent participer au processus de rayonnement par absorption à des températures
modérées et par absorption et émission à des hautes températures comme celles rencontrées
dans les chambres de combustion.
C’est pourquoi l’air ou d’autres milieux qui contiennent de tels gaz avec des molécules non
symétriques en concentration suffisante doivent être traités comme des milieux participatifs.
La présence d’un milieu participatif complique l’analyse pour plusieurs raisons :
 Un milieu participatif émet et absorbe le rayonnement dans tout son volume. Donc le
rayonnement gazeux est un phénomène volumétrique qui dépend donc de la taille et la
forme de l’ensemble.
 Les gaz émettent ou absorbent des radiations dans des bandes de longueurs d’onde
étroite (contrairement aux solides qui émettent et absorbent sur le spectre entier).
L’émission ou l’absorption peut être très importante pour certaines longueurs d’ondes
mais peut-être nulle pour d’autres.

Spectre d’absorptivité du CO2 à 830 K et 10 atm.

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C’est pourquoi, l’hypothèse « gris » n’est pas toujours appropriée pour un gaz même
quand les surfaces environnantes sont grises. Corps gris : facteur d’absorption =
constante < 1  T .
 Les caractéristiques d’absorption et d’émission des constituants d’un mélange de gaz
dépendent aussi de la température, de la pression, de la composition. C’est pourquoi la
présence d’autres gaz participants affecte les propriétés de rayonnement d’un gaz
particulier.

Remarque : le milieu participatif peut être aussi un liquide ou un solide semi-transparent


comme l’eau, la glace et les plastiques.

Parmi les nombreuses applications industrielles des milieux semi-transparents, la plus


importante est constituée par les transferts dans les milieux en combustion ou dans les
produits issus de la combustion. En effet CO2 et H2O, les deux produits les plus courants
d’une combustion, sont des espèces dont les spectres d’émission et d’absorption sont très
intenses.
Parmi les produits de combustion, se trouvent également des suies, particules de carbone plus
ou moins agglomérées, des particules liquides ou solides d’alumine ou de zircone, issues de la
combustion de pains de propergol solides (produits utilisés dans les systèmes propulsifs) ou
des particules de tailles très diverses issues des parois et ablatées (transformation progressive
d’un matériau) par un jet. Toutes ces particules émettent, absorbent du rayonnement en
volume.
Une autre classe importante d’applications concerne les milieux verriers (composition, bain
de fours verriers, vitrages..).
Enfin, la simple couche d’air doit parfois être considérée comme un milieu semi-transparent
en fonction de la nature considérée. Par exemple, de l’air humide même sous phase gazeuse
(vapeur d’eau) peut-être dans ce cas. Savoir s’il faut considérer l’air comme un milieu semi-
transparent en transferts thermiques est une question délicate, qui ne trouve de réponse que
cas par cas.
1. Propriétés radiatives d’un gaz participant
La caractéristique essentielle des milieux semi-transparents est qu’ils sont susceptibles
d’absorber, d’émettre et de diffuser du rayonnement en chaque élément de volume, tandis que
pour des corps opaques ces phénomènes étaient considérés comme superficiels.
Absorption :
On définit k ou k le coefficient volumique d’absorption (ou d’atténuation) du milieu. k
dépend de la longueur d’onde  ou de la fréquence  mais aussi de la température T.
Si le gaz est isotherme, k est une constante.
On définit la transmittivité par la loi de Beer :    exp k  pL  où p est la pression du gaz et
L étant l’épaisseur de gaz traversée par un faisceau ou un rayon.
En considérant la diffusion et la réflexion négligeables, l’absorptivité est définie par
  1    1  exp k pL 
Remarque : dans un milieu non isotherme, k varie avec L et on définit une épaisseur optique
L
du milieu : k '   k  u du
0

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Emission :
Tout milieu susceptible d’absorber du rayonnement est susceptible d’en émettre.
Loi de Kirchhoff :    donc     1    1  exp k pL 
Des milieux où   et   0 donc   1 correspondent à des milieux presque transparents et
sont généralement appelés optiquement minces.
Des milieux où   0 sont appelés optiquement épais.
Attention, comme ces valeurs dépendent de , un matériau peut être optiquement fin pour
certaines longueurs d’onde et optiquement épais pour d’autres.
Diffusion :
On définit   le coefficient volumique de diffusion et  le coefficient d’extinction.
   k    .
  exp  pL   exp k    pL 

La difficulté est de définir L, l’épaisseur de gaz traversée par le faisceau rayonné, dans les
systèmes à plusieurs dimensions.

Il faut définir une épaisseur moyenne rencontrée par tous les faisceaux rayonnés entre les
plaques.
3.6  volume de gaz
On définit que : L m 
surface de contact entre le gaz et la paroi ou les parois
Se démontre dans le cas où on assimile le volume gazeux à un hémisphère gazeux de rayon R
rayonnant sur une surface S, au centre de la base, le même flux que la configuration réelle
considérée.
Emissivité totale d’un gaz :
M M
On peut définir l’émissivité totale d’un gaz :    avec M = émittance totale, M0 =
M 0
Tg4
émittance totale du corps noir envisagé à la même température.  désigne la constante de
Stefan dont la valeur est :  = 5,67. 10-8 Wm-2K-4.
     
M  M d    M 0 d et   1  exp k  pL m  , Lm étant l’épaisseur moyenne.
 0  0

La loi de Planck donne :


2hc 25
M 0  hc
kTg
e 1
où  est la longueur d’onde (en m)
T est la température absolue (en K)
h est la constante de Planck de valeur : 6,6255. 10-34 J.s
k est la constante de Boltzmann de valeur : 1,3805 10-23 JK-1
c est la célérité des ondes électromagnétiques dans le vide : 3. 108 ms-1.

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 
    2hc 2 5 
 1  exp k  pL m  hc
1
g 
Tg4 
 0

d

(1)
kT
 e g 1 
On définit l’émissivité totale du gaz : g  1  exp k pL m  où k est le coefficient global
d’absorption.
L’intégrale de l’équation (1) peut, en principe, être évaluée, si la dépendance de k par rapport
à  est connue (travail fait par de nombreux chercheurs). Pour des calculs d’ingénierie, il est
généralement plus pratique d’utiliser des tableaux ou des graphiques. Les données de Hottel
(pionnier dans ce domaine 1954) sont les plus souvent utilisées dans le milieu des ingénieurs.
L’accord entre ces données et les données les plus récentes est généralement bon mais ces
données ne peuvent être extrapolées en dehors des limites fixées par Hottel.

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En général, le gaz n’est pas considéré comme un corps gris (où  est indépendante de la
longueur d’onde) et par conséquent la loi de Kirchhoff ne peut s’appliquer aux grandeurs
totales. g  g
Absorptivité totale d’un gaz :
Le gaz reçoit un rayonnement d’une surface de température TS. Soit G l’éclairement.
  
  G  d 1   
g   0
  

TS4   G  d

 0
G  d
 0

 
    2hc 2 5 
 1  exp k  pL m  hc
1
g 
TS4   0

d

(2)
 e kTS  1 
 g dépend de p Lm, Tg et TS intégration assez délicate.
Il y a cependant une méthode simplifiée de calcul développée par Hottel qui utilise les
graphes donnant  g pour déterminer l’absorptivité totale  g .
 g peut être déterminée ainsi :
i. Utiliser TS et non Tg sur l’axe
horizontal
 TS 
ii. Utiliser pL m    au lieu de

T
 g
  TS    Tg 
0.5

pL m  
g  g TS , pL m     
  Tg   TS
iii. Repérer la valeur sur le graphe     
0. 5
T 
iv. Multiplier par  g 
 TS 

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Cas des mélanges :
Dans les systèmes où plus de 2 espèces participatives sont présentes, il y a une contribution de
chaque composant.
Une stricte addition ne sera pas généralement suffisante à cas du possible recouvrement de la
bande spectrale par plusieurs espèces (deux ou plusieurs espèces ont une bande de
rayonnement à la même longueur d’onde).
Ce recouvrement abaisse l’émissivité du mélange gazeux en comparaison à la somme des
contributions individuelles.
Pour un mélange de deux gaz :  mélange  g1  g 2   où  g1 et  g 2 sont les émissivités pour
chaque gaz seul et  la correction du au recouvrement spectral.
 est généralement faible en comparaison de la somme g1  g 2 . Cependant pour des
mélanges C02/H2O, négliger  entraîne une erreur de 10 à 15 % dans la plupart des systèmes
pratiques.
Pour les absorptivités : mélange  g1  g 2   où  est déterminé à partir des graphes
donnant  en considérant la température de la source plutôt que celle du gaz.
Rq : Des travaux récents proposent des corrélations impliquant de nombreux paramètres
mais qui sont peu pratiques à utiliser dans le cas des calculs à la main.

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2. Schéma analogique pour les gaz

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III. Transferts thermiques par rayonnement dans les fours (fourneaux)

Introduction.
Nous allons considérer les transferts thermiques dans des fours à haute température dans
lesquels le rayonnement est très généralement le mécanisme de transferts prépondérant. Dans
ces fourneaux, le but est de chauffer des matériaux en utilisant une source de chaleur à haute
température, comme des gaz de combustion ou des panneaux électriques.
Le problème instationnaire sera étudié dans un premier temps. Il consiste le plus souvent à
déterminer le temps nécessaire pour qu’un matériau atteigne la température désirée.
Dans un second temps, le fait que la température des parois et des gaz ne sont pas à
température constante sera considéré.

1. Variation de la température en fonction du temps


Considérons un four rectangulaire avec des surfaces grises, constituant le panneau chauffant
(surface 1) à une température constante T1 ; le matériau à traiter est placé dans le four.
Le chauffage est électrique, ce qui nous permet de poser que le gaz à l’intérieur du four est d
l’air ne participant pas au rayonnement.
On suppose de plus que la conductivité thermique du matériau k est suffisamment élevée pour
qu’il soit considéré comme un corps mince. T ne dépend donc que du temps t.
Si le transfert thermique est prépondérant :
Bilan des flux

mcdT 

 T14  Tt 
4
dt
 Réq étant la résistance équivalente
R éq
dT 
 dt
Tt   T1
4 4
mcR éq

T t
dT
T Tt 4  T14   mcR eq 0 dt Ti étant la température initiale du matériau.
i

Résultat classique :
dT dT 1 T T 1 T
T 4
 T1
4
 
T1  T
4

4T2
3
ln 1 
T1  T 2T13
Arc tan 
 T1 
T
mcR éq 1  T T  T 
t  3 ln 1  2Arc tan 
 4T1  T1  T  T1  T i

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2. Systèmes non isothermes
Dans les systèmes réels, les températures ne sont pas isothermes à cause de la continuité de
cette valeur (température) aux interfaces entre par exemple le gaz et les parois.
Plusieurs méthodes ont été développées afin de tenir compte de cette variation de température
dans l’espace.
4 types d’analyses sont utilisés :
 La méthode des harmoniques sphériques et la méthode des ordonnées discrètes
permettent de transformer les équations de rayonnement en plusieurs équations
différentielles qui peuvent être résolues en utilisant les procédures numériques
classiques.
 La méthode de la zone qui subdivise un système non isotherme en une série de zones
isothermes.
 La méthode de Monte Carlo introduisant des techniques statistiques
 De nombreuses méthodes hybrides, utilisant un mélange de ces méthodes, ont été
proposées ces vingt dernières années.
Nous allons développer dans le cadre de ce cours la méthode la plus ancienne et la plus
adaptée lors de calculs à la main. C’est la méthode de la zone développée par Hottel.
Le but de cette méthode est de diviser la zone non isotherme en plusieurs zones qui peuvent
être considérées chacune pratiquement isotherme.
Une surface est divisée en plusieurs surfaces. Un volume de gaz est divisé en plusieurs
volumes.
Le problème est alors réduit à plusieurs problèmes avec des hypothèses simples que l’on sait
résoudre.
Plus le nombre de divisions de zones est grand, plus le résultat final sera précis (meilleure
résolution spatiale).
La procédure peut être résumée de la manière suivante :
(i) Diviser le système en un nombre adapté de zones
(ii) Supposer que les températures de paroi et du gaz sont uniformes dans chaque zone
(iii) Réalise un bilan énergétique dans chaque zone et résoudre le système d’équations
Dans la plupart des cas (fourneaux haute température), même si les vitesses de gaz sur les
surfaces sont importantes, on peut négliger la conduction et la convection. Les effets radiatifs
sont prépondérants.
On peut néanmoins, si nécessaire, tenir compte de la conduction et de la convection dans les
bilans énergétiques.
Très souvent, la méthode des zones permet d’obtenir n équations séquentielles plutôt que n
équations simultanées ce qui rend les calculs à la main relativement simples.

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Exemple :
Un four de 5 m de longueur avec une section carrée (1 m x 1 m ) est traversé par un mélange
d’air et de combustible à 2kg/s. La température mélange à l’entrée est égale à 300 K. La
combustion se réalise fournissant une énergie graduelle le long du four.
Le matériau à chauffer occupe toute la surface du bas du four.
En subdivisant le fourneau en 5 zones de 1 m x 1m x 1m, déterminer la distribution des
températures du gaz à travers le fourneau, en considérant les données suivantes :
Zone 1 2 3 4 5
Puissance dégagée (kW) 2400 1000 1000 0 0
Coefficient d’absorption 2,0 1,5 1,0 0,6 0.4
total (kP)
On va supposer que les gaz à l’entrée et à la sortie du fourneau sont froids et noirs (c’est-à-
dire pas d’émissions venant des gaz dans les plans d’entrée et de sortie) et que les parois du
fourneau sont réfractaires et un peu plus froides que les gaz.
De plus, afin de simplifier les calculs dans cet exemple, on considère que les zones frontières
sont réfractaires (pas de transferts de chaleur au travers des frontières).

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ENSGTI filière Energétique 2ème année
TRANSFERTS THERMIQUES COUPLES II
Exercice I
Un mur d’une cabane, de longueur L = 5 m et hauteur H = 2,4 m, est composé de deux cloisons de bois
d’épaisseur e = 2 cm, espacées de l = 14 cm. Les températures pariétales extrêmes (voir figure ci-contre) ont
pour valeurs respectives : Ti = +20 °C et T2 = -10°C.

1. Calculer la fuite thermique à travers le mur composite,


en ne négligeant ni la convection naturelle à travers la
couche d’air intermédiaire, ni l’échange radiatif mutuel
entre les parois en regard (de même émissivité  = 0,8).

2. Si on divise l’espace d’air en deux volumes identiques au


moyen d’une mince feuille d’aluminium (E) servant
d’écran (dont les faces ont la même émissivité  = 0,05),
calculer la nouvelle fuite thermique et en déduire la
réduction relative (en %) de la déperdition.

On prendra k = 0,17 W m-1 K-1 comme conductivité thermique du bois. La corrélation permettant le calcul des
coefficients de convection libre en espace clos est la suivante :
0, 3
1 H H
Nu l  0,42 Ra l Prl valable si 10   40 et 104  Ra l  107 .
0, 012
4
 
 l  l
g
On donne pour l’air à 5 °C :  1,7275 108 K 1m  3 , k = 0,02405 W m-1 K-1, Pr=0,71.
 2

Exercice II
Un isolant composite tel que décrit ci-dessous est envisagé comme matériau de toiture.

Il consiste en une structure alvéolée, ménageant des


cellules de section droite carrée, intercalées entre
des plaques solides. Les cellules sont remplies d’air
et les plaques, comme la matrice alvéolée, sont
fabriquées à partir de matières plastiques de faible
conductivité thermique.

Les plaques extérieure et intérieure sont des panneaux de faible densité, d’épaisseurs L1 = L3 = 12,5 mm et le
cœur alvéolé est construit à partir d’aggloméré de densité élevée. Les cellules carrées de la structure ont pour
hauteur L2 = 50 mm, largeur totale w = 10 mm et l’épaisseur des parois verticales est t = 2 mm.
Les conductivités thermiques respectives valent : k1 = 0,078 W m-1 K-1 (panneau basse densité) et
k2 = 0,170 W m-1 K-1 (panneau haute densité).
L’émissivité des diverses parois est approximativement identique et égale à :  = 0,85. L’air remplissant les
cellules est à la pression d’une atmosphère.
Pour évaluer l’efficacité de l’isolation, on va calculer la résistance thermique totale pour les conditions de
fonctionnement suivantes : température de surface interne TSi = 25 °C et température de surface externe
TSe = -10 °C
1. Préciser l’ensemble des hypothèses à formuler.
2. Reprendre schématiquement un motif du réseau alvéolaire en indiquant l’ensemble des données
numériques. Dessiner le réseau analogique électrique correspondant en n’omettant pas les résistances
dues au rayonnement et à la convection.
3. Déterminer successivement les résistances à la conduction, la résistance à la convection et la résistance
radiative relatives à un motif.
4. En déduire la résistance totale.
5. Décrire la méthode itérative qu’il est nécessaire d’employer pour approcher de plus près la réalité.
On donne pour l’air à 7,5 °C :  = 14,15 × 10−6 m2 s-1, k = 0,0247 W m-1 K-1,  = 19,9 × 10−6 m2 s-1,
 = 3,57 × 10−3 K-1, Pr=0,71.
Pour la convection naturelle dans l’alvéole de hauteur L, on peut utiliser la corrélation suivante :
1
Nu L  0,069 Ra L 3 PrL si 3.105  Ra L  7.109
0, 074

Le facteur de forme en la face du haut et celle du bas de la cellule est égal à 0,01.
Exercice III
Une sphère métallique de diamètre D, qui se trouve en équilibre thermique à une température uniforme T i, est
soudainement enlevée du four dans lequel elle était contenue puis suspendue à un fil fin dans une grande pièce
dont l’air est également à une température uniforme T alors que les murs environnant sont à une température
Tenv. L’air est considéré comme un milieu non participatif vis-à-vis du rayonnement (gaz transparent).
1. En supposant que les gradients de température à l’intérieur de la sphère sont négligeables (hypothèse des
corps minces), établir l’équation différentielle qui régit la variation de température au cours du temps de
la sphère.
2. Négligeant le transfert de chaleur par rayonnement, déterminer le temps au bout duquel la sphère s’est
refroidie jusqu’à une température quelconque T avec Ti > T > T.
3. Négligeant le transfert de chaleur par convection, déterminer le temps au bout duquel la température de
la sphère atteint la valeur T.
4. Comment peut-on déterminer le temps nécessaire pour que la sphère se refroidisse jusqu’à la température
T si à la fois la convection et le rayonnement sont du même ordre de grandeur ?
5. Application :
On considère une sphère en aluminium anodisé (conductivité k = 237 W m-1K-1 ; masse volumique  =
2702 kg.m-3 ; capacité thermique massique cp = 903 J.kg-1.K-1, émissivité  = 0,75), de diamètre D = 50
mm, initialement en équilibre thermique à la température Ti = 800 K.
L’air et les parois environnantes sont tous à T = 300 K et le coefficient de convection h est de 10 W m-2
K-1. Calculer et comparer le temps qui devra s’écouler pour que la sphère refroidisse jusqu’à T = 400 K
en se plaçant successivement dans le cadre des hypothèses 2), 3) et 4).
Exercice IV
Le tube de fumée d’une chaudière consiste en une longue conduite circulaire de diamètre D = 0,07 m et de
température pariétale (interne) Tp = 385 K à travers laquelle le gaz de combustion s’écoule à une température
moyenne de Tm,g = 900 K.
Pour améliorer le transfert de chaleur du gaz vers le tube, une fine cloison métallique de séparation est insérée
le long du plan médian du tube (voir schéma ci-dessous).
Tube
D

Cloison
Le gaz est supposé avoir les propriétés thermophysiques de l’air et ne pas intervenir dans les échanges radiatifs
(milieu non-participatif). On suppose que la température de paroi interne du tube Tp et celle du gaz Tm,g sont
toujours égales à 385 K et à 900 K quels que soient les modes de transferts thermiques.
1. Dans le cas d’un écoulement gazeux de débit massique m  g = 0,05 kg s-1, déterminer le flux de chaleur q’
transférée par unité de longueur au tube en l’absence de la paroi de séparation (cloison).
2. Avec le même débit d’écoulement global et en présence de la paroi intermédiaire (cloison), déterminer la
température d’équilibre Tc (supposée uniforme) de la cloison de séparation ainsi que le flux de chaleur q’
transféré par unité de longueur de tube si les émissivités du tube (t) et des deux faces de la cloison (c)
ont pour valeur : t = 0,85 et c = 0,5.
Corrélation valable pour un écoulement turbulent dans un tube cylindrique :
0,14
4  
1
Nu D  0,027 Re Pr  
5 3
si ReD  10000 où P est la viscosité dynamique du fluide à la température
 P 
D

de la paroi du tube.
Dans le cas de tubes de section non circulaire, on doit remplacer D par le diamètre hydraulique.
Le calcul des coefficients d’échanges convectifs se fera en considérant pour P une température de paroi égale à
385 K quelle que soit la paroi considérée.
On donne pour l’air à 900 K :  = 398,1 × 10−7 kg m-1s-1,   0,3868 kg m 3 , k = 0,062 W m-1 K-1, Pr=0,72.
pour l’air à 385 K :  = 223,5 × 10−7 kg m-1s-1,   0,15 kg m 3 , k =0,0338 W m-1K-1, Pr = 0,69.
Exercice V
Reprendre l'exercice IV en considérant maintenant que le gaz de combustion participe au rayonnement et se
comporte comme un gaz gris isotherme d'émissivité totale g = 0,11 (14,5 % de CO2 et 5,2 % d'H2O).
Exercice VI
La chambre de combustion d'une turbine à gaz peut être considérée comme une longue conduite cylindrique de
diamètre interne d = 40 cm. Le gaz de combustion est à une pression de 1 bar et une température de 1000 °C
tandis que la température de paroi de la conduite est à 500 °C. Le gaz est composé de 15 % de CO 2 et 15 %
d'H2O (% molaire). Quelle est le flux net radiatif échangé entre le gaz et la paroi (considérée comme un corps
noir) ?
Exercice VII
La face intérieure d’un disque de diamètre D = 400 mm est chauffée par un four électrique radiant, tandis que la
face supérieure est exposée à l’air ambiant au repos ainsi qu’à l’environnement (ciel) de même température
effective que celle de l’air (Tc = T = 300 K).
Le four radiant (à convection interne négligeable) est de forme cylindrique de même diamètre que le disque.
Sa surface de fond possède une émissivité 1 = 0,6
alors que la paroi cylindrique a une émissivité
2 = 1. Toutes deux sont maintenues, grâce aux
filaments électriques, à la température uniforme
T1 = T2 = 500 K.
La face interne du disque, tournée vers le four est
noire d,1 = 1, l’autre face présentant une émissivité
d,2 = 0,8.

On suppose que le disque et les surfaces du four sont grises et à émission et absorption diffuses.
1. Décrire les divers échanges thermiques auxquels le disque est soumis.
2. Après avoir établi le bilan thermique sur le disque, en déduire la température d’équilibre T d de celui-ci.
3. Evaluer la puissance électrique dépensée dans ces conditions de fonctionnement.

On rappelle à cette intention que le facteur de forme Fi  j (ou Fij) correspondant à la configuration géométrique
suivante (disques parallèles coaxiaux) est donné par :

Corrélations relatives à de la convection naturelle


Géométrie Longueur Ra Nu
caractéristique
Exercice VIII
Un revêtement spécial est vulcanisé sur la surface supérieure d’un panneau carré de côté L = 5 m en plaçant
directement le panneau sous une source de chaleur radiante possédant les mêmes dimensions (voir schéma ci-
dessous). La source de chaleur, grise et diffuse, opère avec une puissance interne de 75 kW. La face supérieure
de ce radiateur est supposée très bien isolée thermiquement, de même que la face inférieure du panneau.
L’ensemble est disposé dans une grande pièce remplie d’air (gaz non participatif) dont la température ainsi que
celle des murs est T = 25 °C.
Le revêtement superficiel est lui aussi gris et diffus, avec une émissivité de 0,30. Il admet une température
limite supérieure de 400 K.

1. Trouver, si on néglige les effets dus à la convection, la distance minimale Hmin que l’on doit maintenir entre
le radiateur et le panneau pour garantir que la température du revêtement n’excédera pas 400 K ? Il faut pour
cela exprimer le flux net radiatif au niveau de la source de chauffage et le comparer à la puissance de
chauffage. On en déduira le facteur de forme F12 qui nous permettra de remonter à Hmin.
2. En réalité, les échanges convectifs entre le revêtement et l’atmosphère ambiante ne sont pas négligeables.
Reprendre les calculs pour obtenir la valeur H’min requise en tenant compte des échanges convectifs.
On donne pour l’air à 350 K :  = 20,09 × 10−6 m2s-1, k = 0,03 W m-1 K-1, Pr=0,700.

Abaque donnant le facteur de forme

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