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MODULE : SOINS INFIRMIERS DE BASE , NURSING

ET ERGONOMIE EN SOINS INFIRMIERS

Unité 1: ERGONOMIE EN SOINS


INFIRMIERS
1. Etymologie du mot : ERGONOMIE

Vient du grec

Nomos(règle
Ergon (travail) ERGONOMIE
s)
2. Définition

Etude scientifique de la relation entre:

l’homme moyens, méthodes et milieux de travail

Objectif :

Elaborer un corps de connaissances qui doit aboutir à une meilleure


adaptation à l’homme, des moyens technologiques de production, et des
milieux de travail et de vie
2. Définition
Adapter le poste de travail à l’homme et non l’inverse

Adapter à l’homme : l’environnement, les outils de travail, les techniques, le travail en


équipes pour assurer un maximum de confort, de sécurité et d’efficacité dans les
pratiques.
Science de l’adaptation du travail à l’homme (amélioration des postes, diminution de
la fatigue physique et nerveuse)

Recherche d’une meilleure adaptation entre une fonction, un matériel et son


utilisateur

Application des connaissances à la conception de système « qui puissent être


utilisés avec le maximum de confort, de sécurité et d’efficacité par le plus grand
nombre »
3. Rappel anatomo-physiologique
La vertèbre:
C’est un os constituant la colonne vertébrale

24 vertèbres indépendantes et 8 à 10 vertèbres soudées (5 sacrale et 3 à 5


coccygiennes); elle se compose de:

 Corps vertébral, trou vertébral, apophyses transverse, apophyse articulaire


supérieure et apophyse épineuse.

Entre chaque vertèbre se trouve un disque intervertébrale (anneau fibreux et


noyau gélatineux)
La colonne vertébrale est composée de vertèbres :

7 cervicales

12 dorsales

5 lombaires

5 sacrées fusionnées

4 coccygiennes
4. Importance de l’ergonomie dans le travail
de l’infirmier

 Protéger l’intégrité physique de l’homme

 Le non-respect de l’ergonomie a des conséquences qui sont les troubles


musculo- squelettiques TMS : maladie qui affecte les muscles, les tendons et
les nerfs des membres et de la colonne vertébrale (douleurs, raideur, perte de
force, de la maladresse). Les professionnels de santé sont très exposés aux
risques TMS
5. Conséquences du non respect de l’ergonomie
dans la pratique des soins infirmiers

5.1 Les principales atteintes sont :

la colonne vertébrale : lombalgie, lumbago, sciatique-lombosciatique


(hernie discale), cervicalgies, tassement discal : noyau dissimulé dans
l’ensemble de l’anneau

le syndrome du canal carpien: du à la compression du nerf médian lors


de son passage du canal carpien au niveau du poignet, il est
caractérisé par des fourmillements, troubles de sensibilité et
diminution de la force, situés aux 3 premiers doigts de la main;

les tendinites : l’épaule, coude, poignet

Lésion des ligaments : entorses (élongation ) , ruptures (déchirures)


5.2 Les complication des Troubles Musculo Squelettiques TMS  :

Risque de récidive voir de chronicité,


Déficiences : incapacités, handicap,
Retentissement sur le quotidien et difficultés voir impossibilité a poursuivre le
travail avec le risque sur l’emploi (adaptation de poste voir perte totale)

5.3 Les Conséquences économiques :


85% des causes de maladies professionnelles :
43241 cas de TMS
40% de séquelles (incapacité permanente partielle)

1er facteur d’inaptitude professionnelle,


Un cout moyen de 21152 euro par salarié (pour un cas de TMS)
La perte de 9,7 millions de journées de travail et un cout de 930 millions d’euro 
6. Règles ergonomiques à respecter lors de la
pratique des soins infirmiers
 
« Prendre soin du soignant pour prendre soin du
soigné »
6.1 Aménagement des espaces et du temps de travail
 Faciliter l’accès au matériel adapté (hauteur, lieu de stockage, espace …)
 Aménagement des postes de travail,
 Utiliser systématiquement le matériel à disposition (drap de glisse, lève
malade, verticalisateur, guidon de transfert …)
 Si le matériel est insuffisant ou inexistant, faire appel à l’entraide
professionnelle,
 Toujours organiser, planifier les soins en équipe (seul ou à deux)
6.2 Adoption des techniques de prévention
des TMS
 Verrouillage lombaire, <auto grandissement < : le dos
droit<verrouillé< pour stimuler les muscles abdominaux et
lombaires
 Les fentes : simple, latérale, avant : toujours le dos droit .
Travail avec les jambes+++
 Pour ramasser un objet au sol : flexion des jambes, pendule et
chevalier servant (ne jamais se pencher en courbant le dos !
 Le port de charge :au plus près de la charge, écarter les
pieds(équilibre) jambes pliées, dos droit,
 En dehors du travail : posture assise et debout toujours droite.
a/ Verrouillage lombaire
Le verrouillage du dos passe par la contraction des muscles
abdominaux et dorsaux de manière à rendre solidaires la colonne et
le bassin
Joue un rôle dans la prévention primaire (avant la lombalgie) ou
secondaire (après la lombalgie)
Rappel: Muscles abdominaux et lombaire
 On distingue 4 muscles abdominaux :

 le grand droit (les "tablettes de chocolat" des adeptes de la musculation et du body-


building)

 le grand oblique de l'abdomen: muscles superficiels

 le petit oblique: muscle interne

  le muscle transverse, très profond, que l'on étire par la respiration profonde
Muscles abdominaux
Rappel: Muscles de la région lombaire

 le grand dorsal

 le grand oblique de l'abdomen


muscles superficiels.

 l'ilio-costal du dos et l'ilio-costal des lombes,

 le long dorsal,

 l'épineux du dos, muscles spinaux profonds

de la colonne vertébrale.
b/ Auto-grandissement
L’auto-grandissement, encore appelé allongement axial actif , est un
exercice dont le principe est de demander à la personne de se
grandir comme si elle voulait repousser le plafond avec le sommet
de sa tête.
C’est se redresser en cherchant à effacer les courbures , en
position debout ou assise(voire video) :
Se déroule par: Légère inspiration , une légère extension lombaire,
la partie thoracique légèrement arrondie et la partie cervicale
légèrement en extension
Dans le but d’entretenir la tonicité des muscles paravertébraux
Auto-grandissement en position assise
Exemple: Auto-grandissement debout
contre le mure
b/ Auto-grandissement

Comment faire?
Debout, le dos appuyé contre le mur, contractez vos abdominaux
Ouvrez votre cage thoracique en collant vos omoplates au mur.
baissez les épaules(loin des oreilles). Imaginez qu’une ficelle tire
votre tete le haut.
Respirez normalement et maintenez cette position pendant 30s.
Relâchez 30s.
Répétez l’exercice 1 ou 2 fois
Faites cet exercice en rentrant le menton doucement et en
essayant de coller l’arrière de votre tête au mur
c/ Les fentes 

Les fentes avants (front lunges) sont un exercice qui travaillent


les muscles des jambes notamment les quadriceps et les
fessiers, mais aussi le bas du dos.
Comment faire ?
Debout, jambes écartées de la largeur du bassin, dos droit et mains
sur la taille, faites un grand pas vers l’avant, puis réalisez une flexion
de jambes sur un axe vertical, jusqu’à obtenir un angle de 90° au
niveau du genou avant
Les fentes Fente latérale
avants

Fente avant et fente


latérale
d/ Ramasser un objet au sol 


Pour prendre un objet par terre, il est impératif de plier les genoux
et de fléchir les hanches pour s'accroupir en inclinant le buste
vers l'avant.
Si les genoux sont douloureux, une deuxième
méthode consiste à basculer le corps vers l'avant en
se tenant sur une jambe légèrement fléchie, tout en
relevant simultanément vers le haut et vers l'arrière
l'autre jambe, opposée à la main qui ramasse. Dans
ce geste, un mouvement de balancier est imprimé au
buste.
Pour ramasser un objet, vous pouvez utiliser la posture
de la fente équilibrée (avec appui).
e/ Soulever et porter des objets lourds

Pour ramasser un objet au sol


sans se faire mal au dos, notamment
si l'objet est lourd, il est conseillé de
se baisser en gardant le dos droit. On
fléchit alors les genoux, jambes
écartées, on saisit l'objet puis on
pousse sur ses jambes pour
se redresser, toujours en gardant le
dos bien droit.
Le port de charge :au plus près de la
charge, écarter les pieds(équilibre)
jambes pliées, dos droit,
Pour saisir un objet au sol, il faut s'en
approcher au plus près et si possible,
l'encadrer avec ses pieds, pour se
placer à son aplomb. Ensuite, plier les
genoux et fléchir les hanches, en
penchant le torse en avant, dos aligné
La position du chevalier servant 
Lorsqu’on doit se chausser, faire le lit, se baisser... On utilise la position du
chevalier servant.

Pour descendre :

 avancer un pied au maximum.

 poser un genou au sol.

Pour se relever :

 appuyer des 2 mains sur le genou avant.

 se pencher vers le pied avant.

 se relever en poussant sur le pied arrière.


6.3 La manutention des personnes soignées :

toujours faire faire plutôt que faire


Définition : vient du latin
Manus : main

Ténare : tenir

« Manutention: c’est tenir à la main »

La manutention désigne « le transport ou le soutien d’une charge qui


nécessite un effort physique d’une ou plusieurs personnes »
 La méthode de la manutention des malades :MMM

Définition:

C’est un ensemble coordonné de procédés pratiques,


concernant les déplacements nécessités par les soins et les
activités de la vie quotidienne des malades ;

Elle vise l’acquisition d’un savoir-faire à mettre en œuvre dans


une double perspective :

o Faciliter la tâche du soignant


o Favoriser l’activité du soigné
La maîtrise des manutentions a un rôle considérable dans le bien-
être des aidants et des soignants. Les professionnels peuvent
prévenir les TMS par l’application de bonnes techniques de
manutention à savoir les gestes et postures sécuritaires. Une prise
de conscience des contraintes ergonomiques et une maîtrise des
techniques de manutention contribuent à l’évolution et à
l’amélioration des conditions de travail. Les objectifs à atteindre
sont l’autonomie du soigné et l’économie du soignant.
Dans le domaine de l’aide et des soins, on distingue la
manutention manuelle de la manutention mécanique. La
manutention mécanique permet d’éviter tout risque propre à la
manutention, par l’utilisation d’appareils de levage et de transport
 La manutention manuelle :
D’après l’article R4541-2 du Code du Travail, on entend par manutention manuelle : « toute
opération de transport ou de soutien d’une charge, dont le levage, la pose, la poussée, la
traction, le port ou le déplacement, qui exige l’effort physique d’un ou plusieurs travailleurs
»
 La manutention mécanique:
L’utilisation des aides techniques permet de réduire les efforts et postures contraignantes
lors des manutentions de personne.
Les aides techniques de manutention
Le lève-personne mobile au sol (LPMS)
Le lève-personne sur rail plafonnier (LPRP)
Il existe d’autres aides-techniques comme le verticalisateur électrique, le verticalisateur
manuel, le drap de glisse, le disque de transfert, la planche de transfert.
Le lève-personne mobile au sol (LPMS)
C’est un équipement de levage, il
permet de soulever et de déplacer
(court déplacement) un usager qui
ne fait plus de mise en charge, d’une
surface à une autre (lit↔fauteuil
roulant, sol↔civière. etc.) Cet
équipement doit être utilisé avec la
toile de levier appropriée à la
condition de l’usager.
Le lève-personne sur rail plafonnier (LPRP)
Un verticalisateur manuel

C’est une aide technique qui va permettre à


une personne dont l’état de santé ou le
handicap ne le permettent pas, de tenir la
position debout, avec l’aide d’une tierce
personne. Ce sera utile dans plusieurs cas de
figure, pour des personnes âgées, ou bien des
patients restant alité la plupart du temps ou se
déplaçant toujours en fauteuil roulant. 
Un verticalisateur électrique

• Personne dépendante ne disposant plus


d’aucun tonus musculaire mais mobilisable
• Ce transfert doit se faire avec la participation
d’un aidant et ne nécessite aucune force de sa
part
Draps de glisse

Disque de transfert

Planche de transfert
Garder le Eviter les
Rechercher
dos droit torsions en
l’équilibre
charge

Faire corps
avec la Fixer la
charge à colonne
manipuler Les principes de la manutention vertébrale

Agir avec Assurer une


les jambes bonne prise
de l’objet

Se
Pour tourner,
rapprocher
déplacer les
de l’objet
pieds
Travailler les
Utiliser la force
bras en
des jambes
traction simple
Il faut respecter huit critères, afin de réaliser une manutention correcte :
- L’alignement postural : il consiste à opter pour des postures les plus
adéquates tout en respectant le principe d’économie d’effort. Il faut
prendre en compte le respect des courbures naturelles du dos sans
être trop penché vers l’avant.
- Le bras de levier : plus on éloigne la charge de soi, plus on multiplie
l’effort à fournir. Ainsi, il est donc préférable de tenir toute charge le
plus près possible.
- La durée du port de la charge : il faut minimiser le port de charge en
réduisant la durée de la charge dans les mains pour respecter le
principe d’économie d’effort. (15)
- La méthode d’utilisation de la charge : elle consiste à savoir
s’il est préférable de pousser ou de tirer. Lorsqu’on pousse, le
bras de levier sera plus long, car les muscles abdominaux
offrent un bras de levier de 20 cm ce qui est avantageux du
point de vue mécanique. Lorsqu’on tire, le bras de levier sera
court car les muscles du dos ont un bras de levier de 5 cm de
seulement. Il est donc préférable de pousser que de tirer un
objet. (16)
- La recherche de l’équilibre corporel ou de son point d’équilibre :
pour être prêt à réagir dans le but de minimiser les efforts inutiles
et nuisibles.
- L’utilisation de ses membres inférieurs : pour contribuer à réduire
l’effort car ils réalisent la majorité des efforts.
- Le choix du trajet : choisir un parcours approprié afin de réduire
la durée de maintien de la charge. - Le rythme des mouvements :
la vitesse et la fluidité des mouvements vont influencer les
contraintes au niveau du dos et la durée de maintien de la charge.
Il faut donc choisir le rythme qui convient et éviter les
mouvements par à-coups, saccadés.
Ainsi, les principes ergonomiques consistent notamment à opter pour un bon
placement de la colonne vertébrale et du bassin, le rapprochement maximal de la
charge (rapprochement des centres de gravité), la recherche d’appuis stables, et par
l’utilisation de la force des cuisses
Règles ergonomiques à respecter lors de
la pratique des soins infirmiers

 A savoir:
 Connaitre son patient ( ses capacités, ses faiblesses, ses douleurs) : afin de s’adapter au
patient et le stimuler selon ses possibilités,
 Préparer l’environnement (diminuer la distance de transfert, éviter les obstacles et
sécuriser le lit, le fauteuil …)
 Préparer le patient (bonne position, synchronisation des déplacements : 1-2-3
 Se préparer (bien se positionner en respectant les techniques, bonnes prises non
désagréables pour le patient, au plus proche du patient),
 Le patient installé doit garder un maximum d’indépendance en lui facilitant l’accès au
matériel nécessaire (sonnette, téléphone, adaptable, télécommande, livres …).
6.4 Les principaux transferts :

 Redressement au lit seul ou à deux


 Redressement au fauteuil (par l’avant ou par l’arrière)
 Transfert assis-debout
 Positionnement au lit sur le côté : décubitus latérale.
 Transfert couché-assis /assis-couché : aide au lever, aide au
coucher.
 Transfert fauteuil-lit.
 Redressement au lit

Exemple: technique de Rehauchement au lit( video)


 Redressement au fauteuil
Transfert fauteuil-lit  Transfert assis-debout
 Transfert assis-debout
 Se lever du fauteuil
6.5 Diverses mesures personnelles:
 Tenue(ample, confortable pour des gestes et des mouvements facilités)
et chaussures(fermées, confortables sans talon)adaptées,
 Entretien musculaire par une activité physique adaptée et régulière,
 Essayer d’éviter tout surpoids,
 Dans la mesure du possible limiter le stress qui favorise l’apparition de
TMS,

Surtout, connaître ses limites et se préserver en cas de fatigue


6.7 Règles de mobilisation:

Auprès du SOIGNANT
 Hauteur du lit à varier : plus le travail du soignant est statique plus le lit
est haut, plus le transfert est en force plus le lit est bas
 Toujours s’appuyer sur le lit (ne pas être à distance)
 Le lit est freiné
 L’environnement est dégagé
 Les prises s’effectuent à la taille
 Ne pas être en rotation lorsqu’on s’occupe de la tête du patient
 Penser à relever la tête du lit
 Utiliser la mobilité des accoudoirs du fauteuil
 Utiliser la bascule du corps et ne pas tirer sur les bras pour éviter les problèmes
d’épaules
 Attention au rapport poids/taille du soignant et du patient : tout n’est pas faisable,
utiliser les aides mécaniques
Auprès du SOIGNÉ
 Utiliser au maximum les possibilités fonctionnelles du patient, la motricité
du patient étant prioritaire sur l’aide manuelle du soignant
 Expliquer au patient la manœuvre (avoir son accord diminue l’appréhension
et les risques d’opposition
 Fournir une aide adaptée
 Ne jamais tirer sur les bras (traction=tendinite)
 Pas de prise sous les aisselles
 Pas de prise cervicale
6.8 Comment éviter les complications?

L'activité statique (toilette au lit du patient ) est plus dangereuse que


l'activité dynamique ( lever le malade du lit au fauteuil)
 Eviter un canal carpien :
Eviter les prises du bout des doigts
Eviter les prises phalangiennes
Eviter les charges trop lourdes
Favoriser les prises avec la paume de la main

 Eviter les entorses:

Être bien chaussé

Eviter les mouvements de torsion en position statique

Eviter les chocs répétitifs

S’échauffer avant tout effort


 La colonne vertébrale :la position courbée multiple par 3 la charge
exercée au niveau de la colonne vertébrale ;

Éviter les
postures à
risque

Flexion
extension
rotation
inclinaison latérale

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