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Récemment j’ai fêté mes 47 ans, bientôt la cinquantaine. Un cap….

Que dis-je un raz ! Je m’emporte


surement un peu. Donc je disais avoir atteint cet âge présenté comme l’âge de la sagesse et de la
connaissance du monde.

On te présente la quarantaine comme un âge où tu es censée savoir ce qu’est la vie, avoir une
femme ou un mari, un chien et trois enfants adorables. Un âge merveilleux n’est-ce pas ?

Et bien ce n’est clairement pas la mienne, je n’ai ni femme ni mari, pas d’enfants, mais j’ai une souris
et une meilleure amie ! C’est largement suffisant pour moi !

Mais la Amelia enfant, quel serait son regarde sur la personne que je suis devenue ?

Petite je me voyais mariée avec un prince riche et avec un enfant que l’on aurait appelé Luna
surement, je me voyais déjà travailler dans un milieu artistique, créer, dessiner c’est ce que je savais
faire de mieux, avec les mathématiques ou alors être femme au foyer. Alors elle serait surement
contente de mon métier actuel même si ce n’est pas dans l’art. Mais elle serait également très
énervée contre les personnes me dirigeant !

En effet je travaille dans une compagnie de théâtre en tant que costumière, ce n’est clairement pas
facile tous les jours… Parfois tout se passe presque bien ! Les acteurs peuvent se montrer
adorables…. Comme parfois totalement imbuvable ! En ce moment je travaille avec une dizaine
d’acteurs pour la comédie Roméo et Juliette, une histoire d’amour qui aurait pu bien se finir si
Juliette avait reçu la lettre de son merveilleux et tendre amant. Et bien voyait vous, les deux acteurs
principaux, jouant Roméo et Juliette, me prennent pour leur assistante ou je ne sais quoi. Je n’ai
même pas le temps de finir un assemblage que l’un deux m’appellent de leur voix horriblement
grinçante. Même le bruit d’une craie frottant sur un tableau et plus supportable que leur voix.

Je vous vois vous demandez « Mais tu n’as pas de supérieur ? Pourquoi ne leur en parles-tu pas ? »,
et bien si j’ai des supérieurs comme la plupart des travails. Le problème est qu’ils n’entendent que ce
qui leurs font plaisir, ce sont des égoïstes doublés d’insensibles ! Je n’ai pas le droit d’être en retard
ou même d’aller me boire un café tranquillement !

Je leur en ai parlé bien entendu, et je n’étais certainement pas la dernière à aller me plaindre de
l’attitude des acteurs ainsi que la façon dont les employés du théâtre étaient traités ! Mais les
patrons font la sourde oreille. Cela à duré trois mois, en trois mois j’ai eu le temps de faire des
recherches sur les différents costumes déjà réalisé pour m’en inspirer ainsi que les tenues décrites
dans le livre, et j’ai commencé à faire les costumes. Parfois je vous avoue avoir envie de tâcher les
costumes, de les détruire ou de les faire plus petits pour faire croire aux acteurs qu’ils ont grossis.
Mais bon c’est mon travail, je n’ai pas spécialement envie d’être renvoyé, j’ai une souris à nourrir
moi !

Je suis actuellement en train de faire la chemise pour Mercutio, dans la pièce il s’agit d’un des frères
de Roméo, il connait une fin bien triste d’ailleurs, une mort un peu stupide je trouve… Je m’égare,
donc je suis actuellement en train de faire la patte de boutonnage, une des sections les plus
compliqués et agaçante selon moi ! D’ailleurs cela fait bien une heure que je n’ai pas été dérangé par
ses altesses Roméo et Juliette, je trouve cela bizarre.

Perdue dans mes pensées, j’ai commencé à entendre des éclats de voix familiers venant de dehors…
Je décide de sortir de mon atelier voir d’où proviennent ces dites voix et étrangement je n’ai vu
personne sur scène, les décors non finis étaient laissés à l’abandon, les lumières presque toutes
éteintes, c’était bien compliqué de ne pas marcher sur les morceaux de cartons…
J’ai continué à chercher la provenance des voix, cela m’a mené a sortir dehors. Il faisait assez chaud
pour un début de mois de septembre. Je me suis concentrée sur l’attroupement d’employés qui criait
et brandissait des pancartes avec marqués des messages comme « Assez, nous ne sommes pas des
esclaves » ou « Pensez à vos employés ». L es patrons sont arrivés pas longtemps après suivit des
acteurs, tous étaient ébahis ! La révolution avait commencé pour nous ! J’étais un peu vexé de ne pas
avoir été mise au courant mais je ne suis proche de personne après tout. J’ai décidé de me joindre à
l’attroupement et j’ai commencé à scander avec tout le monde ! Après deux heures, les patrons ont
fini par capituler suite à nos menaces de grèves et ont enfin décidé de nous écouter ! On leur a
expliqué le comportement odieux des acteurs face à nous et le manque de reconnaissance et de
considération porté à notre travail. Au début, ils nous ont dit que c’était stupide et que nous n’étions
plus des enfants, très mauvaises idées… Nous nous sommes remis à crier de plus belles ! Ils ont enfin
daigné nous écouter jusqu’au bout, chacun allait de sa remarque. Je n’étais vraiment pas la seule à
être à bout de nerfs à ce que j’ai entendue.

Les patrons nous ont promis d’être moins laxistes sur le traitement des acteurs à notre égard, au
grand désespoir de ces personnes qui affichaient des têtes de cadavres.

Pour fêter ça, nous avons décidés d’aller manger dans un restaurant avec tous les employés, c’était
assez bruyant mais amusant !

Petite Amélia, j’espère que tu es fière de celle que je suis devenue même s’il n’y a pas de prince
charmant ou de gros chien tout baveux. A la place tu as une souris qui mange pour dix, une
colocataire qui est aussi ta meilleure amie, qui mange également pour dix et une petite routine qui
ne te gêne pas trop. En espérant que le futur continue comme ca.

A dans dix ans ?

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