Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
Said EL MEZOUARI
Mohamed LOTFI
Youness BOUTHIR
70
Résumé
Dans le contexte actuel de mondialisation des économies, de la vivacité de la
concurrence et la multiplication des échanges d’informations tous azimuts, les
réseaux et les techniques de communication connaissent un développement sans
précèdent. Ce qui a imposé dans le management des entreprises modernes,
l’instauration d’un système efficace de la communication aussi bien au niveau
interne qu’externe.
1
L. DEMONT-LUGOL, A. KEMPF, M. RAPIDEL et C. SCIBETTA (2006), « Communication des
entreprises : stratégies et pratiques. », 2ème Edition Armand Colin, p : 257.
71
1. EVOLUTION DE LA COMMUNICATION INTERNE
Les moyens de communication interne ont connu une évolution croissante et continue
dans le temps et dans l’espace. C’est ainsi que vers 1890, apparaissent les premiers
journaux internes au sein des entreprises comme supports de communication avec le
personnel.
Cependant, il fallait attendre environ tout un siècle pour que la fonction de
communication interne soit vraiment identifiée comme fonction stratégique et à part
entière. Les années 80 verront s’institutionnaliser « les chargés de
communication interne » ou « responsable de communication interne » ; puis, par la
suite, vont naître les premières agences de conseil et d’audit en la matière. D’autre
moyens, vont voir le jour avec le progrès technologique notamment en
télécommunication et l’Internet, pour donner un coup de pousse à la fonction en
l’occurrence, l’intranet, les visioconférences, télétravail,…etc.
Par conséquent, la communication interne en entreprise doit préconiser le bon
fonctionnement de la structure organisationnelle et culturelle. Pour certains, elle est
accusée, aujourd'hui, de sa responsabilité de dysfonctionnement du travail de la
fonction Ressources Humaines (RH) du fait qu’il investit plus de temps et d’énergie à
communiquer. Elle est donc perçue comme source de problèmes de productivité,
source de malentendus avec la pléthore des informations échangées et de désaccords
en matière de canaux de transmission à tous les niveaux hiérarchiques. Pour d’autres,
la communication interne est considérée comme le parent pauvre de la GRH pour
plusieurs entités économiques. Les besoins en matière de communication se sentent
avec acuité, au sein de la plupart des entreprises de nos jours aussi bien sur le plan
horizontal, transversal et surtout vertical. C’est le manque ou l’insuffisance de
communication en interne qui explique en grande partie les causes de l’absence ou
de la faiblesse des résultats obtenus et des performances constatées.
72
2. DEFINITIONS ET OBJECTIFS DE LA COMMUNICATION
INTENRE
73
varient d’une organisation à l’autre. Elle n’intervient qu’à l‘intérieur de
l’entreprise établissement/organisation. Elle a pour cible exclusive l’ensemble des
salariés de l’entreprise, quels que soient leur statut, leur métier, leur formation,
leur lieu de travail ou leur ancienneté »).2
Une autre définition de la communication précise qu’elle (« est destinée aux différents
personnels de l’entreprise pour les informer sur l’entreprise, ses objectifs, son
fonctionnement, ses résultats, ses difficultés, etc. au-delà de l’information, il s’agit de
mobiliser, d’entraîner l’adhésion des salariés, de créer un sentiment d’appartenance de
manière à améliorer le fonctionnement global de l’entreprise et à favoriser la
construction de l’image. Cette image de l’entreprise dépend aussi de l’image diffusée
par ceux qui travaillent en son sein. »)3. En plus, nous pensons que les véritables
déperditions de la communication interne résident d’abord dans le filtre qui
résume assez bien les difficultés de la communication entre les différentes parties
internes de l’entreprise.
Il peut s’agir de la quantité et la qualité des messages transmis, le feedback attendu,
l’interprétation des informations reçues, etc). Seulement, la précision des objectifs
de la communication demeurent au cœur des préoccupations de la mission de
communication en interne en fonction des parties concernées.
4
BÉON, P. (1995), « Comment développer la communication interne », Paris : Nathan, 126 p.
75
ascendant, latéral.
La fonction managériale : animation et implication de tous les membres de
l’entreprise quelque soit leur niveau hiérarchique pour la réalisation des
objectifs. Assistance à la DRH dans l’organisation du travail en matière de
recrutement, de suivi des carrières, d’élaboration des plans de formation, des
conditions de travail/d’hygiène/de sécurité, etc.
La fonction économique : fédérer le personnel, véhiculer une image en interne
forte et valorisante, évaluation des performances sociales, etc.
La fonction sociale : développer la relation entre l’entreprise et son personnel à
travers l’instauration de l’écoute, la création de climat social, le partage des
mêmes valeurs, le développement d’un sentiment d’appartenance fort à
l’entreprise, prise de conscience des problèmes sociétaux ou écologiques, la
recherche de consensus en cas de crise, etc.
76
d’autant plus fort que l’entreprise a pu avoir une responsabilité effective dans
l’affaire en cours. Le choc initial risque d’être amplifié par le traitement
communicationnel de crise. Le fait d’apprendre par la presse les informations
essentielles relatives à son entreprise lorsque celle-ci est plongée dans une crise, est un
facteur majeur de démotivation qui risque de perturber longtemps après la fin de la
crise. »)5.
C’est là qu’intervient une bonne communication aussi bien pour expliquer le pourquoi
du comment d’une tâche, pour d’un côté faire circuler l’information et d’un autre les
motiver. Elle sert également en cas de crise pour préparer le personnel à accepter
cette situation désagréable et bouleversante de sa vie active.
Fréquemment, la communication interne se borne à des actions ponctuelles de la
fonction RH. Or, les modifications de comportements souhaitées exigent une
poursuite des efforts au quotidien afin d’attendre les objectifs de l’entreprise. Ce
qui explique le rôle stratégique de cette activité qu’il faut lui donner la place
qu’elle mérite non pas dans la fonction RH mais surtout au sein de sa structure
organisationnelle notamment attachée à la direction générale. En effet, si la direction
générale perçoit la communication interne comme l’une des simples composantes du
social, elle risque de passer au second plan après les problèmes classiques de la
GRH. Dans ce cas, la communication interne devient une activité de soutien à la
fonction RH utilisée en cas de nécessité (transmission de messages ou
d’informations liées à une décision ou autres). Si la communication interne prend la
place qu’elle mérite que ce soit au sein de la fonction RH en tant que service
d’attache mais autonome, soit une fonction à part entière, cette fonction stratégique
peut jouer pleinement son rôle et avoir ses propres stratégies et démarches de
fonctionnement et d’évaluation.
Dans la logique de suivi et d’évaluation, on peut dire que (« bien que quelques
responsables de communication affectent encore de prétendre que la communication
ne peut être chiffrée, les professionnels les plus expérimentés estiment au contraire que
la complexité des problèmes rend nécessaires ces approches quantifiées et leur mise
en perspective dans le temps. Ils reconnaissent ainsi que les tableaux de bord
5
Thierry LIBAERT (2005), « La communication de crise. », 2ème édition Dunod, p : 109.
77
constituent des outils très précieux pour présenter les enjeux et pour défendre les
projets et les budgets de communication auprès de leur direction »)6. Par contre, le
fait de l’attribuer parfois à la fonction communication au sein de l’unité
organisationnelle chargée du commercial ou marketing, la communication interne peut
rencontrer un problème d’identité, d’harmonie, de cohérence et de synergie par rapport
à ce type de communication tournée essentiellement vers l’extérieur.
Dans d’autres cas, la communication interne devient une fonction à part entière,
rattachée directement à la direction générale. Elle devient par essence une fonction
stratégique par son levier managérial. Mais, elle risque sa légitimité naturelle et
d’être perçue par le personnel comme un simple relais de persuasion et de
manipulation adoptée par la haute sphère hiérarchique (porte-parole de la direction
générale).
6
hierry LIBAERT et André de MARCO (2006), « Les tableaux de bord de la communication. », Edition
Dunod, p : 2.
78
renforcer la cohésion du groupe et stimuler la motivation, l'enthousiasme, l'efficacité
et la capacité d'innovation des salariés. Chaque entreprise a de ce fait, un type de
communication propre à elle.
79
2.3.1. La Communication descendante ou hiérarchique
Ce premier type, s'adresse à l'ensemble des salariés. Elle part du haut de la pyramide
hiérarchique vers les employés et les ouvriers C'est la communication du «haut vers
le bas». Elle a pour but de diffuser les informations réglementaires (règlement
intérieur, mesures de sécurité...), résoudre les conflits internes, informer et expliquer
un projet à l'ensemble du personnel. Les supports utilisés dans ce type de
communication sont : le journal interne ou la lettre interne, les réunions, les notes de
service, les panneaux d'affichage, le serveur Intranet, la messagerie interne (mail) ou le
fax…
Concernant les outils usuels en communication, ces derniers sont aussi bien variés
que variables selon le style de management pratiqué au sein de l’entreprise, en tenant
compte le degré de développement de son système d’information, en fonction de
l’importance des budgets alloués aux investissements en communication interne et
selon le degré de qualification de ses ressources humaines et leurs compétences en
communication.
Dans cette logique, on peut dire que l’échange oral demeure le moyen de
communication interne le plus naturel et le plus immédiat. Il est à la fois simple, peu
onéreux et efficace. Cet outil peut être froid ou chaleureux, respectueux et sincère ou
non, indifférent ou impliquant, volontaire ou involontaire, etc. La communication
orale peut se faire de manière formelle et structurée (l’entretien individuel, la réunion
d’information, la réunion de travail ou de concertation, les séminaires, les conférences,
etc), mais aussi de manière informelle (bouche à oreille ou rumeur ou encore
échanges cordiaux dans les couloirs de l’entreprise). Elle peut être accompagnée des
documents ou complétée par la rédaction d’un écrit (compte rendu ou procès-verbal,
81
enregistré sur support magnétique ou électronique).
Pour répondre à ces questions, nous proposons d’étudier ci-dessous, le cas de cette
grande entreprise industrielle marocaine.
7
Nicole d’ALMEIDA et Thierry LIBARERT(2007), « la communication interne de l’entreprise. », 5ème
Edition Dunod, p : 31-77.
82
3. L’EXPERIENCE D’OCP EN MATIERE DE COMMUNICATION
INTERNE
En effet, elle se trouve bien placée, d’un point de vue hiérarchique, pour avoir accès à
l’information et au contenu des messages à diffuser, ce qui constitue un avantage de
poids. Toutefois, le problème qui peut être soulevé est que la direction de la
communication peut considérer souvent son métier comme essentiellement basé sur la
communication externe.
Par conséquent, la communication interne ne viendrait plus qu’une simple
« traduction » interne de la communication externe. Un cas de figure qui vide cette
fonction de sa mission essentielle et l’éloigne de son rôle pour lequel elle a vu le jour.
Aujourd’hui, OCP sait que son succès passe, entre autres, par le dialogue avec ses
collaborateurs, et que la communication interne se forme auteurs d’une nécessité
d’identité. Cette identité permet à ses employés de savoir comment se comporter en
8
Philipe Schwebig (1988) « les communications de l’entreprise »
83
son bord et à ses partenaires de la distinguer d’une autre compagnie. Généralement,
cette identité passe par des symboles forts (logos, documents, slogans,.. etc.) mais elle
existe également au travers de la manière de travailler et de régler la vie « en société ».
Nous essayerons ici, de définir les supports et les méthodes utilisés pour porter le
message qu’OCP désire faire passer, en fonction bien entendu du type de l’information
et à la cible à laquelle elle est destinée. Pour garantir la crédibilité de l’information et
souligner le sentiment de professionnalisme mais aussi de qualité et d’indépendance
vis-à-vis de la direction pour les collaborateurs, cette dernière fait appel à des sociétés
spécialisées extérieures pour la réalisation de certains de ces supports. Une bonne
communication interne nécessite des moyens à la hauteur qu’elle se donne. En fait,
le Groupe OCP utilise un panel varié et plus large d’information lui permettant
d’avoir plusieurs méthodes de diffusion adaptées à diverses situations, et à chacun des
collaborateurs de trouver l’information plus facilement.
3.2.3. Le e-learning
De plus en plus les entreprises adoptent des solutions d’e-learning afin de permettre
l’accès rapide et en temps réel à des outils de formation en autodidacte et de réduire
substantiellement leurs coûts de formation. L’adoption de cet outil qui est certes en
relation directe avec la formation mais aussi avec la communication interne, est à ses
débuts à l’OCP et son utilisation se sent encore timide malgré tous les avantages qu’il
offre et les gains qu’il permet d’obtenir.
A côté des nouvelles technologies de communication subsistent les moyens écrits à
9
Jean-Marie PERRETI (2003) « Tous DRH » page 323
85
diffusion large ou restreinte, des moyens oraux traditionnels ou innovants et des
moyens audiovisuels.
3.2.5. La documentation
Toutes fois, la vidéo n’est que très rarement un média de communication interne en
soit. Elle permet plutôt de surligner un point précis et nécessite par ailleurs une
explication ou un commentaire plus détaillé.
87
peut apporter : l’échange. L’OCP utilise ce moyen car il permet de rassembler
rapidement un maximum de points de vue. L’objectif de chaque réunion est
soit d’obtenir l’information, soit de prendre une ou plusieurs décisions. On peut
distinguer entre les réunions de service et les réunions interservices.
o La première forme est plus un lieu de travail et d’échange qu’un moyen de
communication. Elle doit être parfaitement organisée en amont et sa finalité
connue de tous en laissant le temps aux participants pour se préparer et son
déroulement obéit un ordre du jour fixé auparavant.
o La deuxième forme, en revanche, permet de resserrer les liens entre
deux ou plusieurs services devant travailler ensemble. Sa finalité est de
déterminer les règles de communiquer entre leurs membres et de révéler
les attentes réciproques et les manières de fonctionnement.
Une autre forme de communication interne est utilisée à l’OCP, il s’agit des ateliers
métiers. Ces derniers rassemblent des collaborateurs d’un même métier mais ne
travaillant pas ensemble, parfois dans des entités ou filiales différentes. C’est un outil
important d’échange qui permet de découvrir les méthodes de travail et permet
l’échange des idées et, par conséquent, le développement des activités de tout un
chacun.
Dans les deux cas l’objectif est le même : faire comprendre une politique interne,
faire adhésion à un choix stratégique, expliquer un plan d’action, présenter un nouveau
projet, faire le point sur la vie de l’entreprise…en un mot, informer un groupe de
personne sur un ou plusieurs points. Concrètement, c’est le cas, dans l’OCP, lors des
séminaires réalisés par la Fondation OCP dans les différents sites du Groupe pour
informer de l’utilité et du rôle de cette dernière. Egalement les séminaires sur l’état
d’avancement de la nouvelle prime de performance, de la mise en place d’un nouveau
portail RH, etc.
De tout ce qui précède, on peut conclure que l’OCP est très conscient de l’importance de
88
la communication interne et de ses effets. En effet, le Groupe est riche par son
expérience et utilise des supports et méthodes variés et diversifiés pour véhiculer des
informations en interne. Ces moyens on peut les qualifier de classiques, mais ils ont
toujours leur place et leur rôle est primordial, et modernes en s’adaptant avec
l’environnement qui connait l’émergence des nouvelles technologies de communication
et impose, ainsi, ses lois et ses règles. Ces outils sont de plus en plus exploités mais sans
supplanter les outils classiques, pour donner en résultat un panel varié et diversifié de
moyens de communication interne qui répond aux attentes de chacun des collaborateurs
à l’intérieur du Groupe.
89
Conclusion
La communication interne est à la fois le reflet des objectifs et des ambitions d’une entreprise
(offre) mais également un moyen de mieux comprendre et échanger avec les collaborateurs
de celle-ci (demande). Définir l’objectif de la communication interne, c’est réponde à une
problématique de demande et d’offre, d’une part, la demande du collaborateur, ce qu’il désire
savoir, ses attentes et objectifs, ses inquiétudes, etc. D’autre part, l’offre de l’entreprise par
ses messages, ses projets, ses stratégies de développement et son image et identité qu’elle
désire partager avec ses collaborateurs, et les outils qu’elle utilise pour réaliser cette mission.
Cependant, une communication interne n’évite pas les crises et n’est pas suffisante pour
satisfaire pleinement tous ses collaborateurs. Elle reste certes, un outil managérial
indispensable pour la gestion des ressources humaines, mais pas suffisant pour réaliser, avec
lui seul, la performance et l’excellence de l’entreprise.
Nous nous interrogeons à la fin si la communication interne est indissociable du système
culturel de l’entreprise ? Comment l’entreprise pourrait développer sa culture et son
dynamisme spécifique au sein de son personnel par cet outil stratégique? Et est ce qu’elle
pourrait conduire une stratégie de communication interne sans avoir une stratégie
d’information ?
90
Bibliographie
• BRES, J.B. (2001) « La Communication interne de l’entreprise ». Mémoire de Fin
d’Etude, Université de Technologie Belfort-Montbéliard.
• CHERGUI HALI, F. (2007) « la communication interne : Outil de gestion des
ressources humaines : Cas de Poste Maroc». Mémoire de Fin d’Etudes, ISCAE
Maroc.
• Nicole d’ALMEIDA et Thierry LIBARERT(2007), « la communication interne de
l’entreprise. », 5ème Edition Dunod.
• PERETTI, J.M. (2003) « Tous DRH ». Edition Organisation. Rapport du Groupe
OCP (2012)
• « OCPLEMAG » Numéros 1, 2, 3, 4,5.
• SEKOU, S. (2007) « Le rôle de la communication interne en entreprise : Cas de la
compagnie de filature et de sacherie COFISAC ». IPG Dakar
91
92