I.1. Définitions
I.2. Objectifs
I.3. Méthodologie et approches
I.4. Normes
I.5. Bioteneurs
I.6. Bioindicateurs et biomarqueurs
TOXICOLOGIE DE L’ENVIRONNEMENT I.7. Sources de pollution
I.8. Classification des polluants
I.9. Règle des trois actions polluantes
I.10. Pollution des écosystèmes et évaluation
I.11. Niveaux d'étude des polluants
I.12. Evaluation environnementale
I.13. Développement durable
7. Sources de pollution
1. Définitions a. Production d’énergie
2. Objectifs b. Activités industrielles
3. Méthodologie et approches c. Diversification de l’industrie chimique
4. Normes d. Agriculture
a. ADI (Acceptable Daily Intake) e. Pollutions anthropiques
b. TLV (Threshold Limit Value)
c. Dose Maximale Tolérable 8. Classification des polluants
e. MRFC (maximum recommended field concentration) a. Critères et classification
5. Bioteneurs b. Différences entre les macropolluants et les
a. chaine trophique micropolluants
b. Bioconcentration
c. Biomagnification 9. Règle des trois actions polluantes
d. Bioaccumulation a. Modification des réactions chimiques de base
e. Biodisponibilité b. Compétition avec une fonction chimique essentielle
c. Déplacement des équilibres dans l'environnement
f. biodégradation
g. Pyramides écologiques
10. Pollution des écosystèmes et évaluation
6. Bioindicateurs et biomarqueurs
a. Nocivité du polluant
a. Bioindicateurs
b. Effet des polluants
b. Biomarqueurs
c. Evaluation des effets
11. Niveaux d'étude des polluants
a. Le niveau biochimique et cellulaire
b. Le niveau des organismes
c. Le niveau des populations
d. Le niveau des écosystèmes naturels
1.Définitions
e. Le niveau des écosystèmes contrôlés
a. Pollution a. Pollution
Ces modifications peuvent affecter l'homme
La pollution est une modification défavorable du directement ou au travers des ressources
milieu naturel qui apparaît en totalité ou en agricoles, hydrauliques et autres produits
partie comme un sous-produit de l'action biologiques.
humaine, au travers d'effets directs ou
indirects. Elles peuvent aussi l'affecter en altérant:
Ces effets altèrent: • les objets physiques qu'il possède
• les critères de répartition des flux d'énergie, • les possibilités récréatives du milieu
• des niveaux de radiation, • en enlaidissant la nature.
• de la constitution physico-chimique du milieu
naturel
• de l'abondance des espèces vivantes.
c. Toxicologie TRUHAUT, (1976)
La science qui étudie les interactions et les C’est un mouvement social, philosophique et
effets in situ de contaminants sur les politique.
êtres vivants (végétaux, animaux) à
différents niveaux C’est également un courant de pensées et
-organismes d’action qui pose la question du rapport
-populations entre la nature et la société dans un siècle
-peuplements où l’homme dénaturé, enfermé dans son rôle
-communautés social, est la première victime des
dysfonctionnements dans ce rapport
Ainsi que le devenir de ces substances dans
Mouvement en faveur de la protection de
les écosystèmes.
l’environnement naturel, notamment contre les
différentes formes de pollution industrielle.
Origine Nature
-Agents polluants naturels -Agents polluants chimiques
* Agents contaminants (lave, fumés de volcans, (pesticides, oxyde d’azote émis
coliformes fécaux transféré du par les automobiles…)
sols vers des eaux marines…). -Agents polluants physiques
* Agents toxiques -Agents polluants artificiels
(insecticides agricoles…).
(rayons ultraviolet…).
-Agents polluants biologiques
(bactéries de biodégradations).
Effet
pollution soit “une perturbation de l’équilibre naturel de
l’environnement” (Ramade, 1992). Un équilibre naturel
peut se développer aprés le retrait du polluants
Effet Effet
Toxicité soit “un ensemble variable d'effet néfaste“ (Klaassen et
contamination soit un déséquilibre des teneurs naturelles al. 1986), elle est lentement réversible sauf dans des cas
(Francis, 1994) et sa réversibilité se révéle souvent extrêmes tels que mortalités, anomalies du développement
lente. embryonnaire ou neurotoxicité du cerveau.
- Tout agent toxique est un contaminant et un
polluant.
2. Objectifs
3. Méthodologie et approches
Ecosystème
3. Méthodologie et approches
4. Normes
• Approche réductionniste: étude physio-
toxicologique des effets des polluants sur des Définition des doses maximales dites
organes ou modèles cibles (propre à la admissibles pour les principaux contaminants de
toxicologie). l'environnement (inoffensives pour notre
espèce, même en cas d'exposition
• Approche holistique: étude des mécanismes de ininterrompue pendant toute une vie).
contamination des milieux (transferts,
transformations, impact sur biocénoses). Ces normes sont d'origine anglo-saxone et
désignées par leur abréviations en anglais. Elles
• Approche intégrative et comparative (chaîne ne s'appliquent qu'aux produits industriels et
trophique, bioaccumulation). agricoles ayant fait l'objet d'un test de
toxicité et d'une demande d'agréation.
Les deux dernières approches concernent
l’écotoxicologie.
4. Normes
• DMT (Dose Maximale Tolérable): Dose maximale
• ADI (Acceptable Daily Intake): Quantité de d’un polluant que peut tolérer un être humain sans
polluant à laquelle peut être soumis induire des effets nocifs. Cette notion implique le
concept de rapport bénéfice/risque. La dose
quotidiennement un être humain sans induire
maximale tolérable est établie en fonction d'un
des effets nocifs. Elle est établie à partir
seuil économiquement rentable à ne pas dépasser
d'expériences réalisées sur rat (la dose et du danger que les polluants fabriqués
obtenue sur rat est divisée par 100 pour présentent pour la santé publique.
obtenir l'ADI concernant l'homme).
• MRFC (Maximum Recommended Field
• TLV (Threshold Limit Value): Concentration Concentration): C’est la concentration maximale
maximale de polluant admissible dans l'air des recommandée par le fabricant pour un traitement
lieux de travail pour une exposition de 8 en plein champ.
heures maximum par jour.
5. Bioteneurs
a. Chaîne trophique
• Une chaîne alimentaire: est une suite d’êtres vivants c. DÉCOMPOSEUR
b. CONSOMATEUR
reliés par une relation alimentaire et énergétique.
Chaque organisme constitue un maillon de la chaîne
alimentaire. Il y a échange d’énergie de l’un à
l’autre des organismes mais également des pertes.
Les chaînes alimentaires font partie d’un réseau
alimentaire qui décrit le cycle de la matière (matière
- chaîne alimentaire - matière-décomposeurs).
d. Bioaccumulation:
c. Biomagnification:
Certains polluants peuvent devenir toxique en
Elle désigne une accumulation progressive d'une s’accumulant dans certains organes par petites
substance via la chaîne alimentaire (Ft). doses jusqu’à l’apparition d’effets nocifs pour
l’organisme.
Ft (Facteur de transfert) = Concentration du
polluant dans le niveau trophique n+1/
Concentration du polluant dans le niveau La bioaccumulation est un terme qui englobe
trophique n. biomagnification et bioconcentration.
Ft >1 bioamplification
Ft = 1 simple transfert La bioaccumulation résulte d'un phénomène de
Ft < 1 diminution de la concentration. transfert et d'amplification biologique de la
pollution à travers les biocénoses contaminées.
La bioaccumulation s’appuie sur le coefficient de La bioaccumulation est appréhendée indirectement par la
partage octanol/eau ou KOW qui mesure le degré relation: BCF = KOW x Concentration de la substance
de lipophilie (ou d’hydrophobie) d’une substance, dans les lipides.
c'est-à-dire une estimation du partage de la
La substance est alors bioaccumulable si BCF > 100
substance entre l’eau et les graisses des tissus
pour prédire la capacité d’un polluant de Mesure des différentes concentrations en DDD (pesticide) dans la
s’accumuler dans les graisses. chaine trophique du Clear Lake (USA) .
Exemple : le mercure (Hg) fixé dans les sédiments est sous cette forme,
e. Biodisponibilité: non toxique pour les organismes qui vivent dans les sédiments car non
biodisponible. L’Hg qui se trouve en solution dans les sédiments est, à
l'inverse, toxique pour les organismes des sédiments car biodisponible pour
C’est la propriété d’un élément ou d’une substance ceux-ci et son relargage dans l’eau augmente son risque toxique par
d’atteindre les membranes cellulaires des transfert indirect via la chaîne alimentaire.
organismes vivants. La biodisponibilité, paramètre essentiel de la toxicité.
6. Bioindicateurs et biomarqueurs
6.1. Bioindicateur:
Ecotoxicologie
a. Définition: Un bioindicateur est une espèce
végétale ou animale dont la présence renseigne
Bioindicateurs Biomarqueurs sur certaines caractéristiques physico-chimiques
ou biologiques de l'environnement ou sur
l'incidence de certaines pratiques.
Moléculaires
Espèces animales
ou végétales Biochimiques Les effets sont observables au niveau de
l'individu et/ou la population et se traduisent
Cellulaires
par des altérations morphologiques,
Bioindicateur Bioindicateur Physiologiques comportementales, tissulaires, physiologiques,
d’accumulation d’effet
biochimiques, moléculaires,….etc (biomarqueurs).
Comportementaux
Pollution
L’utilisation de bioindicateurs repose sur le
principe de sélection des organismes résistants
(tolérants) aux pollutions au détriment des
organismes sensibles.
c. Caractéristiques :
b. Types :
• Être connu scientifiquement (ubiquiste, abondant et
• bioindicateur d’accumulation: qui accumule une sédentaire).
ou plusieurs substances issues de son
environnement permettant ainsi d’évaluer son • Être lié ou corrélé à des fonctions de l’écosystème.
exposition.
• Intégrer des propriétés ou des processus physiques,
chimiques et biologiques.
• bioindicateur d’effet: qui permet de révéler
des effets spécifiques ou non lors de • Pouvoir prendre en compte différents aspects.
l’exposition à une ou plusieurs substances
issues de son environnement. • Présenter des qualités de mesure.
• Echantillonnage facile, efficace et peu cher.
• Élevage possible en laboratoire
6.2. Biomarqueurs :
d. Utilisations :
• Biomarqueurs d’exposition: substance exogène ou son La réponse du biomarqueur doit être sensible,
métabolite, ou le produit d'une interaction entre un spécifique et précoce.
agent xénobiotique et une molécule ou une cellule- Biomarqueurs: carctéristiques
cible, qui est mesurée dans un compartiment à Dose
Durée Effets écologiques xénobiotique
l'intérieur d'un organisme. population,
communauté,
écosystème
E
XP
• Biomarqueurs d’effet: altération biochimique, cibles moléculaires
O
SI
de l'organisme
physiologique ou d'un autre type qui peut être
TI
O
dose durée
N
mesurée à l'intérieur d'un organisme et qui, suivant
Effets
son ampleur, peut être reconnue comme un trouble de physiologiques
pathologiques
la santé ou une maladie, établie ou potentielle. tissu, organe, organisme
réponse
Effets biochimiques Sensible Précoce
• Biomarqueurs de sensibilité: indiquent l’existence molécule, organelles, cellule
Complexité
Spécifique
c. Caractéristiques : d. Utilisations:
• Leur sensibilité et leur spécificité vis-à-vis d’un type CONTAMINANTS, BIOMARQUEURS ET EFFETS
de pollution ou de stress doivent être connues.
• Leur mesure doit être reproductible dans le temps,
sur le court et/ou le long terme.
• Ils doivent être communs aux individus d’une même
population, et la variabilité au sein d’un groupe témoin
ou exposé doit être connue.
• Les méthodes de leur dosage doivent tenir compte de
divers facteurs d’applicabilité en laboratoire et sur
terrain tels que la facilité d’échantillonnage et de
conservation et le coût des analyses.
• Ils doivent avoir un pouvoir prédictif des effets à des
niveaux biologiques supérieurs (croissance,
reproduction, population…) et éventuellement prédire
les risques pour l’homme.
7. Sources de pollution
- le DDT (Dichloro-Diphényl-Trichloro-
éthane)
- le Cadmium
e- Pollutions anthropiques
(chimiques):
Ainsi, sa nature étrangère au milieu modifie les Ce sont les plus à craindre pour la santé et
réactions biochimiques de base. l'environnement.
b. Caractéristiques réactionnelles et
• Le mercure fait partie d'une famille de pesticides structurelles du polluant semblables à celles des
organo-mercuriels très efficaces dans la
fonctions chimiques constitutives des organismes:
protection des semences contres divers parasites
(bactéries, champignons, insectes).
Il y a alors compétition. Ex: l'inhibiteur de l’AChE.
Cette enzyme inactive un médiateur chimique
• Ex. le méthyl-mercure ou le nitrate de méthyl- l'acétylcholine qui est libéré dans l'intervalle
mercure (la liaison électrovalente leur confère une synaptique et se fixe sur les plaques motrices du
hydrosolubilité (entrée facile dans le milieu muscle provoquant l'apparition d'un potentiel
aquatique tandis que le radical méthyl leur permet d'action responsable des contractions musculaires.
de s'insérer dans les cycles biochimiques).
A défaut d'enzymes inactivant ce médiateur
• Beaucoup de micropolluants agissent selon ce type chimique, il s'établit un blocage de la synapse et une
de mécanisme. contraction continue des muscles aboutissant à un
état tétanique.
A
C NEOSTIGMINE
E O
Les insecticides organophosphorés (malathion, les T C
esters phosphoriques de synthèse) sont de Y
L (CH3)3N O
+ 5 °A
puissants inhibiteurs des acétylcholinestérases. C
H
_-
O
L
(H3C)N CH2 CH2 O C OH
+ O
Ils agissent en se fixant de façon irréversible sur I
N ACETYLCHOLINE O
les sites actifs de l'enzyme. Dès lors, E
S CH2 NH
l'acétylcholine s'accumule dans les synapses T
NH CH C
provoquant une stimulation constante des muscles R
A - +
O
entraînant une paralysie tétanique. S Site anionique Site estérasique
E
OC2H6
(H6C2)NH CH2 CH2 S P
+ Insecticide OP O OC2H6
c. Déplacement par le polluant des équilibres
H
O dans l'environnement
CH2 NH
-
NH CH C
+
Le polluant est un composé naturel et un
AChE O
élément essentiel, tel le phosphore ou le zinc,
O dont la présence dans l'environnement en
(C2H3)2NH CH2 CH2 SH O P(OC2H3)2 concentration élevée déplace les équilibres.
+
CH2 NH
- OP-AChE
NH CH C
+ Ex. Le phénomène d'eutrophisation.
O
3. Organisme
ont une influence importante dans le degrés 2/ Fixer préférentiellement certains polluants de
d’accessibilité du métal à la zone hydrophobe façon transitoire ou définitive en provoquant des
intra-lipidique et au flux transmembranaires. atteintes structurales ou fonctionnelles souvent
extrêmes pour la vie de la cellule.
- La nocivité du polluant dépend de la quantité
pénétrant dans l’organisme mais aussi de la
spéciation chimique du polluant.
• la voie orale (toxicité par ingestion ou per os). • soit sur la faune elle-même (réduction de la
fertilité et augmentation de la mortalité).
Ex. le toluène
Plusieurs types d'effets sont induits par une - Seuil de toxicité aiguë = 6,3 mg/l (tests effectués sur
contamination: poissons, Oncorhynchus kisutch, pendant 96 heures).
- Seuil de toxicité chronique = 1,4 mg/l (tests effectués sur
• Effets immédiats de mortalité (toxicité aiguë) poissons, Oncorhynchus kisutch, pendant 40 jours).
sont difficiles à constater surtout quand il Principes des toxicités aiguë et chroniques.
s'agit de fortes doses de polluants absorbées
en une ou plusieurs fois.
• Effets sub-létaux (toxicité sub-létale)
observés chez une population contaminée qui
présente une proportion significative d’individus
survivants bien que tous les individus
manifestent des troubles métaboliques.
• Effets à long terme (toxicité chronique) sont
plus importants et se manifestent à des doses
plus faibles. Fig. 14. Principe des toxicités aiguë et chronique.
Toxicités aiguë
Il s'agit de travaux à vocation écologique Il s'agit de déterminer, d'une part les paramètres
de longue durée qui seront réalisés sur le de structure en précisant les espèces appartenant
aux différents niveaux trophiques (producteurs,
terrain; pour chaque population étudiée sont herbivores, carnivores...), d'autre part de
considérés les paramètres suivants: déterminer les paramètres de fonction qui
touchent diverses activités métaboliques comme
- paramètres de structure: détermination des l'activité bactérienne et l'activité
classes d'âge et des classes de génération. photosynthétique.
- paramètres de fonction: détermination des Ces études sont plus difficiles à mettre en œuvre,
taux de croissance des individus des différentes plus coûteuses et de longue durée que les études
réalisées aux niveaux précédant.
classes d'âge et les taux de reproduction par
exemple.
e. Le niveau des écosystèmes contrôlés: On distingue deux types de recherche:
Echelles de précision
expérimentale 12. Evaluation environnementale
Tests
moléculaires L’évaluation environnementale est un processus
Essais en vivariums ou qui consiste à évaluer et à documenter les
serres possibilités, les capacités et les fonctions des
ressources, des systèmes naturels et des
Essais pilotes systèmes humains afin de faciliter la
planification du développement durable et la
Essais en vraie grandeur
prise de décisions en général,
Evaluation de la Exigences
Source dose-réponse réglementaires
(inventaire)
Caractérisation
du risque
Identification Décision
Toxicité du danger et action
Cheminement (bioessais)
(mesures chimique)
Exposition Evaluation des
Danger (bioindicateur
Evaluation de
autres facteurs
l’exposition
(problématiques) et ou calculs)
L'industrie chimique s'est considérablement Les accidents industriels qui ont marqué durablement les
développée au cours du vingtième siècle, et esprits, comme ceux de:
plus particulièrement après la deuxième • Seveso (Italie 1976),
guerre mondiale. • Bhopal (Inde 1984)
• Erika (France 1999)
La chimie s'est progressivement dégradée au • L’explosion de l'usine AZF (Toulouse 2001).
rythme de catastrophes aux conséquences Ainsi, une réflexion sur une « réforme de la chimie »
humaines ou écologiques lourdes. s'est engagée, réflexion qui s'insère dans le cadre de
travaux de plus grande ampleur sur l'impact des
activités humaines sur l'environnement.