Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
I. Analyse Combinatoire
1
2) Permutations :
2.1. Permutations sans répétition :
Une permutation sans répétition est un classement ordonné de 𝒏 objets distincts.
Considérons par exemple l’ensemble {1, 2, 3}. Il existe 6 manières d’ordonner ces trois
chiffres : {1, 2, 3}, {1, 3, 2}, {2, 1, 3}, {2, 3, 1}, {3, 1, 2}, {3, 2, 1}.
Si on dispose de 𝑛 objets, chacun des 𝑛 objets peut être placé à la première place. Il reste
ensuite (𝑛 − 1) objets qui peuvent être placés à la deuxième place, puis (𝑛 − 2) objets
pour la troisième place, et ainsi de suite. Le nombre de permutations possibles de 𝒏 objets
distincts vaut donc : 𝑷𝒏 = 𝑛 × (𝑛 − 1) × (𝑛 − 2) × … × 2 × 1 = 𝒏!
Exemple :
Le nombre de manières de placer 8 personnes autour d’une table est :
𝑃8 = 8! = 40 320 possibilités.
2.2. Permutations avec répétition :
On peut également se poser la question du nombre de manières de ranger des objets qui
ne sont pas tous distincts. Supposons que nous ayons 2 boules rouges (notées R) et 3
boules blanches (notées B). Il existe 10 permutations possibles qui sont :
{𝑅, 𝑅, 𝐵, 𝐵, 𝐵}, {𝑅, 𝐵, 𝑅, 𝐵, 𝐵}, {𝑅, 𝐵, 𝐵, 𝑅, 𝐵}, {𝑅, 𝐵, 𝐵, 𝐵, 𝑅}, {𝐵, 𝑅, 𝑅, 𝐵, 𝐵},
{𝐵, 𝑅, 𝐵, 𝑅, 𝐵}, {𝐵, 𝑅, 𝐵, 𝐵, 𝑅}, {𝐵, 𝐵, 𝑅, 𝑅, 𝐵}, {𝐵, 𝐵, 𝑅, 𝐵, 𝑅}, {𝐵, 𝐵, 𝐵, 𝑅, 𝑅}.
Si l’on dispose de 𝒏 objets appartenant à deux groupes de tailles 𝒏𝟏 et 𝒏𝟐 alors le nombre
𝒏!
de permutations avec répétition est :
𝒏𝟏 !𝒏𝟐 !
2
3) Arrangements :
Etant donné un ensemble 𝑬 de 𝒏 objets, on appelle arrangements de p objets toutes
suites ordonnées de 𝒑 objets pris parmi les 𝒏 objets, avec 𝒑 ≤ 𝒏.
Soit 𝒏 objets distincts (différents). On appelle un arrangement sans répétition une manière
de sélectionner 𝒑 objets parmi les 𝒏 et de les ranger dans des boites numérotées de 1 à 𝑝.
On parle de tirage sans remise.
et ainsi de suite.
𝒑 𝒏!
𝑨𝒏 = 𝒏 × (𝒏 − 𝟏) × (𝒏 − 𝟐) × … × (𝒏 − 𝒑 + 𝟏) =
(𝒏 − 𝒑)!
Exemple :
3
15! 15! 15 × 14 × 13 × 12!
𝐴15 = = = = 2730
(15 − 3)! 12! 12!
15 × 14 × 13
3
3.2. Arrangements avec répétition :
Soit 𝒏 objets qui ne sont pas tous distincts. Si nous avons à choisir 𝒑 éléments parmi 𝒏, la
disposition étant ordonnée et avec répétition.
Pour le premier objet tiré, il existe 𝒏 manières de ranger l’objet parmi 𝒏.
Pour le second objet tiré, il existe également 𝒏 possibilités d’arrangements car le premier
objet fait de nouveau parti des 𝒏 objets.
On parle de tirage avec remise. Ainsi pour les 𝑝 objets tirés, il y aura 𝒏 × 𝒏 × … × 𝒏 (𝒑 𝒇𝒐𝒊𝒔)
arrangements possibles, soit :
̃ 𝒑𝒏 = 𝒏 × 𝒏 × … × 𝒏 = 𝒏𝒑
𝑨
Exemple :
4) Combinaisons :
4.1. Combinaisons sans remise :
Soit 𝒏 objets distincts. On appelle une combinaison une manière de sélectionner 𝒑 objets
parmi les 𝒏 sans tenir compte de leur ordre. Le nombre de combinaisons est le nombre de
sous-ensembles de taille 𝒑 dans un ensemble de taille 𝒏. Soit l’ensemble {1, 2, 3, 4, 5}. Il
existe 10 sous-ensembles de taille 3 qui sont : {1, 2, 3}, {1, 2, 4}, {1, 2, 5}, {1, 3, 4}, {1, 3, 5},
{1, 4, 5}, {2, 3, 4}, {2, 3, 5}, {2, 4, 5}, {3, 4, 5}.
De manière générale, le nombre de combinaisons de 𝒑 objets parmi 𝒏 vaut donc :
𝒑 𝒏!
𝑪𝒏 =
𝒑!(𝒏−𝒑)!
𝒑 (𝒏 + 𝒑 − 𝟏)!
𝑪𝒏+𝒑−𝟏 =
𝒑! (𝒏 − 𝟏)!
4
Récapitulatif
Permutation Oui 𝑷𝒏 = 𝒏! 𝒏!
̃𝒏 =
𝑷
𝒏𝟏 ! 𝒏𝟐 ! … 𝒏𝒌 !
Arrangement Oui 𝒑 𝒏! ̃ 𝒑𝒏 = 𝒏𝒑
𝑨
𝑨𝒏 =
(𝒏 − 𝒑)!
Dénombrement
5
II. Calcul des Probabilités
1) Espaces probabilisés :
1.1. Expérience aléatoire, espace fondamental et évènements :
• Une expérience ou épreuve est dite aléatoire (notée E) si on ne peut pas prédire a priori
son résultat.
• L’espace fondamental est l’ensemble de tous les résultats possibles qu’on peut avoir
lors d’une expérience aléatoire, on le note par Ω. Un élément (singleton) 𝜔 de Ω est dit
résultat élémentaire. Le nombre d’éléments (ou cardinal) de l’ensemble Ω est noté |Ω|.
• On appelle évènement toute assertion logique sur une expérience aléatoire (tout sous-
ensemble de Ω).
Exemple :
E1 : Lancer une pièce de monnaie, alors Ω = {𝐹, 𝑃} et |Ω| = 2.
E2 : Jeter un dé, alors Ω = {1,2,3,4,5,6} et |Ω| = 6.
Remarques :
• Un événement qui contient un unique élément de 𝜔 est un événement élémentaire.
Il est noté {𝜔}.
• L’espace fondamental Ω est l’évènement certain.
• L’ensemble vide 𝜙 est l’évènement impossible.
6
L’union : L’événement 𝑨 ∪ 𝑩 est réalisé, si au moins un des deux événements 𝑨 ou 𝑩 se
réalise.
̅
Le complémentaire : Pour chaque événement 𝐴, on définit l’événement complémentaire 𝑨
(ou 𝑨𝒄 ) qui contient tous les éléments de Ω qui ne sont pas dans 𝐴.
𝑨 ∆ 𝑩 = (𝑨 − 𝑩) ∪ (𝑩 − 𝑨).
7
Exemple : Pour (E2) : Jeter un dé on a Ω = {1, 2, 3, 4, 5, 6} et |Ω| = 6.
𝐴 : « obtenir un nombre pair », alors 𝐴 = {2,4,6}.
𝐵 : « obtenir un nombre impair », alors 𝐵 = {1,3,5}.
C : « obtenir un multiple de 3 », alors 𝐶 = {3,6}.
• 𝑨∩𝑩=∅
• 𝑨 ∩ 𝑪 « Obtenir un nombre pair et multiple de 3 », 𝑨 ∩ 𝑪 = {𝟔}
• 𝑨∪𝑩=Ω
• 𝑨 ∪ 𝑪 « Obtenir un nombre pair ou multiple de 3 », 𝑨 ∪ 𝑩 = {2, 3, 4, 6}
• ̅ = 𝑩 « Obtenir un nombre impair » 𝑨
𝑨 ̅ = {1, 3, 6}
• 𝑨 − 𝑪 : « Obtenir un nombre pair et pas multiple de 3 », 𝑨 − 𝑪 = {2, 4}
• 𝑨 ∆ 𝑪 = (𝐴 − 𝐶) ∪ (𝐶 − 𝐴) = {2, 4} ∪ {3} = {2, 3, 4}
𝐴 Sous-ensemble de Ω Evènement
8
2) Mesure de probabilité :
2.1. Ensemble des parties d’un ensemble : On va associer à Ω l’ensemble 𝓟(𝛀) de toutes
les parties (ou tous les sous-ensembles) de Ω.
Remarque : Si Ω est fini, alors 𝒫(Ω) est fini et |𝒫(Ω)| = 2|Ω| .
Exemple
1/ Si on jette une pièce de monnaie alors Ω = {𝑃, 𝐹} et 𝒫(Ω) = {∅, {𝑃}, {𝐹}, {𝑃, 𝐹}}.
1) Ω ∈ 𝒜;
2) ∀ A ∈ 𝒜 ⇒ 𝐴̅ ∈ 𝒜 (stabilité par complémentation) ;
3) ∀ (A𝑖 )∞ ∞
𝑖=1 ∈ 𝒜 ⇒ ⋃𝑖=1 𝐴𝑖 ∈ 𝒜 (stabilité par réunion).
9
2.3. Axiomatique des probabilités :
• 𝑃(𝐴̅) = 1 − 𝑃(𝐴) = 𝟎. 𝟒
• 𝑃(𝐴 ∪ 𝐵) = 𝑃(𝐴) + 𝑃(𝐵) − 𝑃(𝐴 ∩ 𝐵) = 0.6 + 0.3 − 0.15 = 𝟎. 𝟕𝟓
• 𝑃(𝐴̅ ∩ 𝐵̅) = 𝑃 (𝐴
̅̅̅̅̅̅̅
∪ 𝐵) = 1 − 𝑃(𝐴 ∪ 𝐵) = 1 − 0.75 = 𝟎. 𝟐𝟓
• 𝑃(𝐴\𝐵) = 𝑃(𝐴) − 𝑃(𝐴 ∩ 𝐵) = 0.6 − 0.15 = 𝟎. 𝟒𝟓
• 𝑃(𝐴 ∆ 𝐵) = 𝑃(𝐴) + 𝑃(𝐵) − 2𝑃(𝐴 ∩ 𝐵) = 0.6 + 0.3 − 2 × 0.15 = 𝟎. 𝟔
• 𝑃(𝐴 ∆ 𝐵̅) = 𝑃(𝐴) + 𝑃(𝐵̅) − 2𝑃(𝐴 ∩ 𝐵̅) = 𝑃(𝐴) + 𝑃(𝐵̅) − 2 𝑃(𝐴\𝐵)
= 0.6 + (1 − 0.3) − 2 × 0.45 = 0.6 + 0.7 − 0.9 = 𝟎. 𝟒
10
2.4. Cas équiprobable :
Si Ω est fini, de cardinal 𝑁 tel que Ω = {ω1 , ω2 , … , ω𝑁 }. Tous les résultats possibles (les ω𝑖 )
1
ont la même probabilité de réalisation P𝑖 = .
𝑁
La probabilité sur Ω est déterminée par les P𝑖 tels que : 0 < P𝑖 < 1 et
P1 + P2 + ⋯ + P𝑁 = 1.
La probabilité sur un évènement 𝐴 de cardinal n, dans le cas équiprobable est :
|𝐴| 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑎𝑠 𝑓𝑎𝑣𝑜𝑟𝑎𝑏𝑙𝑒𝑠
𝑃(𝐴) = ∑ P𝑖 = =
|Ω| 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑎𝑠 𝑝𝑜𝑠𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒𝑠
ω𝑖 ∈A
En effet :
𝑃(𝐴) = 𝑃({ω1 , ω2 , … , ω𝑛 }) = 𝑃({ω1 } ∪ {ω2 } ∪ … ∪ {ω𝑛 })
1 1 1 |𝐴|
𝑃(𝐴) = 𝑃({ω1 }) + 𝑃({ω2 }) + ⋯ + 𝑃({ω𝑛 }) = + +⋯+ = |Ω|.
𝑁 𝑁 𝑁
Probabilité composée :
Si 𝑃(𝐴) > 0 et 𝑃(𝐵) > 0 alors on a :
𝑷(𝑨 ∩ 𝑩) = 𝑷(𝑨/𝑩)𝑷(𝑩) = 𝑷(𝑩/𝑨)𝑷(𝑨)
Formule de probabilités totales :
Si 𝐴1 , 𝐴2 , … , 𝐴𝑛 forment un système complet d’évènements tels que 𝑃(𝐴𝑖 ) > 0; ∀𝑖,
alors pour tout évènement 𝐵, on a :
𝑷(𝑩) = ∑𝒏𝒊=𝟏 𝑷( 𝑩 ∩ 𝑨𝒊 ) = ∑𝒏𝒊=𝟏 𝑷( 𝑩/𝑨𝒊 )𝑷(𝑨𝒊 ).
11
Formule de Bayes :
Sous les hypothèses ci-dessus, et si 𝑃(𝐵) > 0, on déduit de la formule de probabilités
totales la formule de Bayes suivante pour chaque évènement 𝐴𝑗 :
𝑷(𝑩/𝑨𝒋 )𝑷(𝑨𝒋 )
𝑷(𝑨𝒋 /𝑩) = ∑𝒏 .
𝒊=𝟏 𝑷(𝑩/𝑨𝒊 )𝑷(𝑨𝒊 )
3.1. Indépendance :
Définition : Deux évènements 𝐴 et 𝐵 sont dits indépendants si :
𝑷(𝑨/𝑩) = 𝑷(𝑨)
• On peut montrer facilement que si 𝐴 et 𝐵 sont indépendants alors :
𝑷(𝑨 ∩ 𝑩) = 𝑷(𝑨)𝑷(𝑩)
• Si 𝐴 et 𝐵 sont de probabilités non nulles alors les trois égalités suivantes sont
équivalentes :
i. 𝑃(𝐴/𝐵) = 𝑃(𝐴)
ii. 𝑃(𝐵/𝐴) = 𝑃(𝐵)
iii. 𝑃(𝐴 ∩ 𝐵) = 𝑃(𝐴)𝑃(𝐵)
12