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La 

pollution de l'air (ou pollution atmosphérique) est une altération de la qualité de l'air pouvant


être caractérisée par des mesures de polluants chimiques, biologiques ou physiques (appelés
« aérocontaminants »). Elle peut avoir des conséquences préjudiciables à la santé humaine, aux êtres
vivants, au climat, ou aux biens matériels.

Les polluants peuvent être d'origine naturelle ou anthropique et concerner l'air atmosphérique ou
l'air intérieur des espaces clos (véhicules, maisons, usines, bureaux). Ils constituent généralement des
cocktails de polluants tels que des particules en suspension, ou autres substances dont la
concentration et les durées de présence suffisent à produire un effet toxique ou écotoxique. Ils
peuvent interagir avec la lumière (pollution photochimique).

Dans le monde pour la période 1990-2016, la pollution de l'air est le cinquième facteur de


risque pour la santé (après la malnutrition, les risques alimentaires, l'hypertension artérielle et
le tabagisme)2. Elle provoque la mort prématurée de sept millions de personnes chaque année.

État des lieux[modifier | modifier le code]

En 1979, l'Organisation des Nations unies (ONU) encadre la mise en place d'une Convention sur la
pollution atmosphérique transfrontière à longue distance.

En 2014, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'elle avait causé près de sept millions
de morts prématurées en 2012, surtout dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, en
particulier en Asie3 ; plus de la moitié sont dues à la pollution intérieure (en particulier à la cuisine sur
des réchauds à charbon, à bois ou à combustibles de la biomasse) et près de la moitié à la pollution
extérieure. 80 % des décès liés à la pollution extérieure sont causés par des maladies
cardiovasculaires (40 % AVC et 40 % cardiopathies ischémiques) ainsi que 60 % de ceux dus à la
pollution intérieure (34 % d'AVC et 26 % de cardiopathies ischémiques), suivis par les BPCO (ext. :
11 %, int. : 22 %)3.

En 2015 également, environ 4,2 millions de personnes seraient mortes d'un air malsain. Les
particules lourdes (suies) ont diminué, mais les décès dus à l'inhalation de particules fines
aéroportées ont augmenté de plus de 20 % entre 1990 et 2015, notamment en Afrique du Nord et
au Moyen-Orient en raison d’un climat sec, mais aussi au Bangladesh, en Inde et en Chine en raison
de l'explosion des transports, de l'urbanisation, de l'industrie et de la combustion du bois et du
charbon. Respirer des particules polluantes est devenu cinquième risque majeur pour la santé,
derrière l'hypertension artérielle, le tabagisme, l'hyperglycémie et l'hypercholestérolémie.

Cette même année 2015, en France, un rapport du Sénat évalue le coût de la pollution de l'air en
dépenses de santé, absentéisme dans les entreprises et impacts indirects et non sanitaires à au
moins 100 milliards d'euros par an4,5.

En 2016, l'Agence nationale de santé publique estime que la pollution de l'air est responsable de
48 000 morts par an en France6.

Selon le rapport State of Global Air 2017 du Health Effects Institute » de Boston paru en 2017, plus de
90 % de la population mondiale respire un air malsain7.

En 2018, l'OMS évalue à sept millions le nombre de personnes qui meurent dans le monde parce
qu’elles respirent un air trop chargé en particules fines, dont 4,2 millions de victimes de la pollution
de l'air extérieur et 3,8 millions pour celle de l'air intérieur. 91 % de la population mondiale est
exposée quotidiennement à un air contenant de hauts niveaux de polluants8.
Une étude parue en mars 2019 dans la revue de cardiologie European Heart Journal  (en) estime à 8,8
millions le nombre de morts prématurées chaque année dans le monde9. Cette nouvelle évaluation
est deux fois plus élevée que les précédentes ; elle dépasse l'estimation de la mortalité due au tabac,
chiffrée à 7,2 millions de décès en 2015 par l'OMS. L'étude estime à 790 000 le nombre de morts
dues à la pollution de l'air en 2015 dans l'ensemble de l'Europe, dont 67 000 en France. Cette
estimation est nettement supérieure à celle de l'Agence européenne pour l'environnement (AEE). La
Chine paie le plus lourd tribut, qui compte 2,8 millions de morts. En moyenne, la surmortalité
mondiale attribuée à la pollution de l'air est de 120 décès par an pour 100 000 habitants ; ce taux est
supérieur en Europe (133), bien que les contrôles y soient plus stricts que dans d'autres régions.
L'Europe de l'Est est particulièrement touchée, avec 36 000 morts/an pour la Roumanie ou 76 000
pour l'Ukraine, soit des taux supérieurs à 200 décès pour 100 000 habitants. Le professeur Jos
Lelieveld, rattaché à l'institut Max-Planck de chimie de Mayence et l'un des auteurs de l'étude,
conclut : « Dans la mesure où la plupart des particules fines et des autres polluants de l'air en Europe
proviennent de la combustion des énergies fossiles, il est urgent de passer à d'autres sources
d'énergie »10.

En juillet 2020, l'Energy Institute de l'université de Chicago publie un rapport sur la perte d'espérance
de vie due à la pollution de l'air. Il estime que l'espérance de vie des humains augmenterait de près
de deux ans si tous les pays se conformaient aux directives de qualité de l'air édictées par
l'Organisation mondiale de la santé. Cette perte est très inégalement répartie : en 2018, les plus gros
perdants, avec cinq années de longévité potentielle en moins en moyenne, sont les habitants du
Bangladesh (6,2 ans), de l'Inde (5,2 ans), du Népal et du Pakistan. Dans cette partie du sud de l'Asie,
les niveaux de pollution de l'air ont augmenté de 44 % en vingt ans. À l'inverse, la Chine a réussi à
réduire la pollution de l'air de près de 40 % en cinq ans alors que les États-Unis et l'Europe ont mis
plusieurs décennies pour atteindre les mêmes taux de dépollution11.

Le 21 octobre 2020, un rapport de l'Alliance européenne de santé publique (en) estime le coût de la


pollution de l'air à 166 milliards d'euros (178 milliards de francs suisses) par an en Europe12. Il
compare les trois principaux polluants atmosphériques, les particules en suspension (PM), le dioxyde
d'azote (NO2) et l'ozone (O3), et leurs coûts sociaux. Paris arrive à la septième place et Londres est en
tête des villes où ce coût est le plus élevé (11,4 milliards d'euros), devant Bucarest et Berlin13.

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