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Remerciements

Les personnes auxquelles je dois beaucoup, et sans lesquelles je n‟aurais pu


suivre cette formation et réaliser ce travail sont assez nombreuses, ma famille et
mes parents, Je voudrais en tout premier exprimer mes sincères remerciements à
mon encadrant, DOCTEUR MOHAMMED GUEDIRA Directeur de l‟Observatoire
Scientifique des Etudes sur la Gouvernance et du Management, pour l‟encadrement
de ma recherche, ses conseils et son implication mon travail de mémoire. Sa rigueur,
sa confiance, ainsi que s‟on œil critique m‟ont été d‟une aide inestimable pour
l‟amélioration de la qualité de mon travail. Qu‟il voit dans ce travail l‟expression de
ma reconnaissance.

J‟exprime encore toute ma gratitude aux dirigeants et responsable RSE qui


ont participé à l‟enquête empirique et aux diverses discussions sur la RSE dans des
banques Marocaines et à ma problématique de recherche.

Je manquerais à tous mes devoirs si je n‟exprimais pas ma gratitude envers :

Pr. Abdelhanine BELHAJ (Doyen de la Faculté des Sciences de


l’Education) : je tiens à exprimer ma gratitude et ma reconnaissance envers sa
générosité et son bienveillance et son aide très précieux.
Pr. ALI RACHIDI (Professeur à la faculté des sciences de l‟éducation): d‟avoir
pris le temps de lire et commenter le présent travail ;
Pr. BOUARFA EL FECH (Professeur à la faculté des sciences de
l‟éducation) : d‟avoir accepté de m‟assister sur le plan méthodologique ;
DOCTEUR MOHAMED EL KHAILI (Professeur à ENSET Mohammedia) :
pour m‟avoir aiguillé dans mes recherches et ma méthodologie et de donner avis
critique sur le présent de mémoire ;

Je tiens aussi à remercier nos chers enseignants, pour leur disponibilité et la


qualité de la formation assurée.

1
Résumé
L‟entreprise est une organisation humaine dont le rôle est de produire des biens et
des services pour satisfaire le besoin de ses besoins de ses clients et tirer du profit.
Ceci n‟est possible que si l‟entreprise adopte un système de gestion cherchant les
meilleures combinaisons possibles des ressources pour la production des biens et
services en quantité et en qualité, mais cette vision se trouve confrontée à un
dilemme : jusqu‟à quand produire moins cher et selon quelle responsabilité sociétal
surtout que les ressources ne cessent de devenir de plus en plus rares, c‟est dans
cette vision qu‟on peut dire que le profit et la responsabilité ne sont pas deux notions
paradoxales mais des approches complémentaires selon une démarche de
production maîtrisée.
Dans un contexte africain en pleine évolution, le concept de la Responsabilité
Sociale est rarement intégré au cœur du métier de l'entreprise, étant donné qu‟il est
considéré comme un phénomène occidental en raison de l‟implication de fortes
institutions pour instaurer des normes et des systèmes de contestation susceptibles
de justifier son utilité.
Le paradigme « performance » s‟est alors élargi pour contenir en plus du terme
financier un terme financier un terme social et environnemental tout en répondant au
besoin des différentes parties prenantes. Et ce qui importe vraiment c‟est de créer de
la valeur tout en respectant les règles socialement responsable, c‟est ainsi que les
actions d‟aujourd‟hui serviront les investissements de demain et le bien-être social
d‟après-demain.
L‟accès approprié aux produits bancaires est devenu une nécessité pour l‟ensemble
de la population marocaine alors même que les prestataires qui les commercialisent,
sont soumis à des contraintes marchandes croissantes, et c‟est à travers ce prisme
qu‟on peut traiter le sujet de l‟exclusion financière et bancaire.
L‟objectif de cette contribution est d‟analyser la stratégie de la RSE par 10 banques
opérantes dans le marché bancaire marocain, en vue d‟élaborer un modèle
économétrique permettant d‟étudier l‟impact de leurs investissements en RSE sur les
pratiques.

2
Summary

A company is a business organization that sells goods or services in order to


make money. This is only possible if the company adopts a management system
seeking the best possible ways for an efficient production of goods and services in
quantity and quality; however, there are some issues that may prevent the real
actualisation of the formal objectives of the company.

In a changing African context, the concept of Corporate social responsibility is


rarely integrated into the core business of the company. In fact, it is considered as a
Western phenomenon because of the involvement of strong institutions to establish
the norms and systems of protest likely to justify its utility.

The "performance" paradigm was expanded to contain in addition to the


financial perspective, it includes the social and environmental as well to satisfy the
needs of the different stakeholders. What, really matters is the integration and
insertion of the values and rules of social responsilility.

The actual study aims to analyse the application of corporate social


responsibility by 10 banks operating in the Moroccan banking market. The objective
of the investigation is to prove the validity and practicality of an econometric model
that is made to see the impact of adopting CSR by the companies understudy on
their investments.

3
SOMMAIRE

Introduction générale

Partie 1 : Cadre conceptuel et développement de la responsabilité


sociétale des entreprises au Maroc

Chapitre 1 : la responsabilité sociétale des entreprises

Chapitre 2 : La RSE comme pratique des entreprises dans le cadre


de leur contribution au développement durable au Maroc

Partie 2 : La partie empirique de la recherche

Chapitre 1 : Méthodologie de recherche

Chapitre 2 : Analyse des résultats et discussion


Conclusion générale

Annexe 1 : les principes de l’Equateur

Annexe 2 : Questionnaire

Table des figures

Tableaux

Schémas

Table des matières

4
« Nos recherches ne méritent pas une heure de peine si
elles ne devaient avoir qu’un intérêt spéculatif »

Emile Durkheim
De la division du travail social

5
Liste des abréviations :

ADIE Association pour le Droit à l‟Initiative Economique


CGEM La Confédération Générale des Entreprises du Maroc
ESS Economie Sociale et Solidaire
FAO Food and Agriculture Organization of the United Nations
FMI Fonds Monétaire International
FS Finance solidaire
GB Grameen Bank
GRI Global Reporting Initiative
HCP Haut Commissariat au Plan
IDH Indice de développement Humain
IFS Institutions de Finance Solidaire
INDH Initiative Nationale de Développement Humain
MAD Dirham Marocain
MF Microfinance
OMS Organisation Mondiale de la Santé
OMT Organisation Mondiale du Travail
ONG Organisation Non Gouvernementale
PANE Plan d‟Action National pour l‟Environnement
PE Principe de l‟Equateur
PIB Produit Intérieur Brut
PNU Programme des Nations Unis
PNUD Programme des Nations-Unies pour le développement
RSE Responsabilité Sociétale des Entreprises
RSEE Responsabilité Sociale et Environnementale de l‟Entreprise
RSI Responsabilité Solidaire Intrapreneuriale

6
Introduction générale :

Depuis les débuts de l‟ère industrielle, le modèle de développement adopté


par l‟Homme a permis de créer croissance et richesse, le terme de développement
durable a connu progressivement dans le vocabulaire commun.

Le développement tel que nous le connaissons aujourd‟hui, génère des


externalités préjudiciables à l‟Homme et à la planète : le réchauffement climatique,
risques industriels, risques nucléaires, atteintes à la biodiversité, catastrophes
écologiques, surexploitation et raréfaction des ressources naturelles. Il faut gérer les
ressources naturelles pour sauver notre planète.

Le développement durable est l‟idée que les sociétés humaines doivent


exister et répondre à leurs besoins sans compromettre la capacité des générations
futures à répondre à leurs propres besoins.

En pratique, cela veut dire que l‟humanité doit se développer en tenant


compte des dimensions économiques, mais aussi en préservant l‟environnement, et
en veillant à ce que la société soit équitable. Le développement durable est un
développement qui prend en compte trois dimensions : économique,
environnementale et sociale.

Au cours de la dernière année le domaine de la responsabilité sociétale


d‟entreprise connue par l‟acronyme « RSE » a connu un essor considérable au sein
de notre société. La RSE est une responsabilité d‟une organisation vis-à-vis des
impacts de ses décisions et de ses activités sur la société et sur l‟environnement qui
se traduit par un comportement transparent et éthique, qui a la fois contribue au
développement durable et comprit à la santé au bien-être de la société, prend en
compte les attends des parties prenantes, respect des lois en vigueur est compatible
avec les lois internationales et intégré à l‟ensemble de l‟organisation et mise en
œuvre dans son relation.

La responsabilité sociale ou sociétale de l‟entreprise „‟RSE‟‟ est un concept


nouveau, développé depuis une trentaine d‟années à travers les questions liées aux
parties prenantes ou la citoyenneté d‟entreprise.

7
La RSE ou Développement Durable „‟DD‟‟ se formalise depuis les années
1970 en réaction avec les effets environnementaux et sociaux de l‟industrialisation et
de la mondialisation.

Le management par la RSE prend en compte toutes les parties prenantes


dans l‟entreprise : les fournisseurs en les intégrant dans les processus supports, les
clients en les plaçant au cœur des processus opérationnels, les employés en
développant leur savoir et leur esprit de groupe tout en les formant de manière
continue et les investisseurs en garantissant la rentabilité des capitaux et enfin mieux
comprendre l'écart entre les perceptions respectives de la société civile, du
gouvernement, des élus, …etc.

La majorité des acteurs économiques (ONG, Gouvernance, secteur privé etc.)


ont pris conscience de l‟importance de l‟adoption de la stratégie RSE vu son impact
direct sur le développement économique et social du pays. C‟est pour cela que le
Maroc a mis en place une stratégie déclinée en plan de développement sectoriel
visant à honorer l‟engagement du pays vis-à-vis de nombreux traités relatifs à
l‟environnement dont : la convention sur les changements climatiques suite à
l‟adhésion au protocole de Kyoto en 2002, et la convention de Bâle en 1995, etc.

La Confédération générale des entreprises du Maroc, (association patronale


qui a été créée le 20 octobre 1947) a mis en place un label afin de promouvoir la
responsabilité sociale de ses membres, et d‟injecter les principes RSE au niveau du
style managérial des entreprises formant le tissu économique marocain.

La stratégie nationale marocaine du développement durable se base sur


l‟exemplarité de l‟état comme levier pour la mise en œuvre du développement
durable par la promotion d‟une commande publique durable et responsable. Aussi
l‟institutionnalisation des démarches de Responsabilité Sociale et Environnementale
des entreprises doit être ancrée dans les pratiques managériales des entreprises par
un investissement socialement responsable et un accompagnement des entreprises
par le biais d‟incitations à mettre en œuvre une démarche RSE (ISO 26000) au
niveau de ses structures.

Un autre objectif de la stratégie nationale du développement durable est le


renforcement des instruments économiques et financiers pour financer la transition
vers une économie verte.

8
Ainsi un des recommandations est de développer les mécanismes de
financement pour faciliter l‟accès des jeunes à l‟entreprise agissant dans les filières
vertes.

D‟un point de vu conceptuel, il existe plusieurs définitions de la responsabilité


sociale des entreprises, et ce, selon le paradigme « responsabilité de l‟entreprise ».
Certains la voient comme un rappel pour les entreprises sur leurs responsabilités et
des devoirs envers sa propre société. Tandis que d‟autres la considèrent comme
appropriée à l‟environnement économique actuel et ne dépassant pas des initiatives
simplement facultatives faites par les entreprises en ce qui concerne uniquement la
communauté. D‟autres soutiennent que c‟est une forme de pertinence sociale au
profit de l‟entreprise. Cependant, toutes ces opinions sont conformes en termes de
contenu à ce concept.

Le Conseil mondial des entreprises pour le développement durable, a défini la


RSE comme étant : « l‟engagement continu des entreprises à agir de façon éthique
et de contribuer au développement économique et du travail pour améliorer la qualité
des conditions de vie de la main-d‟œuvre et de leurs familles, la communauté et la
société dans son ensemble ».

La Conférence des Nations unies sur l‟Environnement et le Développement


(Sommet de la Terre de Rio en 1992), qui consacre pleinement le terme de
développement durable. En présence de milliers d‟associations, 173 Chefs d‟État
signent un programme d‟actions pour le XXIe siècle, l‟Agenda 21. Ce programme
définit les principes qui permettraient de concilier les trois piliers du développement
durable : la protection de l‟environnement, l‟efficacité économique et l‟équité sociale.
L‟Agenda 21 « aborde les problèmes urgents d‟aujourd‟hui et cherche aussi à
préparer le monde aux tâches qui l‟attendent au siècle prochain » (d‟où le nombre
21). C‟est également du Sommet de la Terre que sont issues les déclarations sur la
forêt et la désertification et les conventions sur la biodiversité et le climat.

Évidemment, l‟intégration du Maroc dans l‟économie mondiale et l‟entrée en


volonté des différents accords commerciaux au courant des dernières années ont
ouvert aux entreprises des opportunités responsables pour reconnaitre de nouveaux
marchés. Cependant, les nécessités que favorisent ces accords posent des menaces
majeures aussi bien pour le pays que pour ces entreprises. À partir de lors, la
compétitivité, l‟innovation, la qualité des produits, les nécessités environnementales

9
et les droits des travailleurs sont les nouvelles logiques qui nécessiteraient
développé l‟économie marocaine.

Envers à ces contraintes, les entreprises marocaines sont censées réaliser


plus de bénéfices, comme une avantage, pour pouvoir créer la valeur ajoutée
nécessaire à la croissance économique. Or, ultérieurement de son économique,
l‟entreprise est appelée à respecter d‟autres responsabilités qui se situent dans
différents registres en l‟occurrence sociales et environnementales. C‟est exactement
sur ce terrain que la RSE joue un rôle articulateur.

En effet, l‟adoption des critères de la RSE pour les entreprises marocaines


reproduit un important investissement dans la mesure où cela permettrait à ces
entreprises d‟accroitre leur compétitivité à long terme et de dominer de nouveaux
marchés, sans éliminer la concurrence locale avec les entreprises étrangères qui ont
inséré la RSE dans leur gestion.

Néanmoins, la RSE, – saisie comme un engagement volontaire de


l‟entreprise, au-delà de ses obligations économiques et légales, à l‟attention de ses
différentes parties prenantes pour satisfaire leurs attentes –, a connu une
transformation dans le temps pour donner ainsi lieu à des sens diverses et
nouveaux, également bien au niveau de l‟entreprise que entre les chercheurs.

Dans le monde économiquement globalisé, les entreprises sont sujettes à des


attentes mondiales, et un concept général et universellement accepté comme le
développement durable s‟harmonise bien avec leurs responsabilités économiques,
sociales et environnementales. La RSE1 laisse entendre qu‟une organisation
commerciale doit visiter à équilibrer les trois domaines de la responsabilité sociale.

Les institutions financières, et vu les spécificités du secteur des services et


plus particulièrement le secteur financier et bancaire, se trouvent obligées d‟innover
en matière des produits et prestations afin de joindre l‟économique, l‟humain et le
social.

Le présent mémoire propose d‟étudier le concept de la RSE, en partant du


cadre conceptuel pour passer au secteur financier, et terminer par un cas pratique
qui est la RSE au sein des banques marocaines, pour cela, la problématique
proposée est la suivante :

1
Elkington, J. 1997.Cannibalswithforks : the triple bottom line of 21st century business. Oxford, Royaume-Uni,
Capstane p. 98-101

10
Vu la particularité du secteur financier, comment se construit la
stratégie de responsabilité sociétal des entreprises (RSE) des institutions
financières, et quelles sont les pratiques mises en place par les banques ?
Pour mieux comprendre notre problématique 4 questions de recherche
s‟imposent :
1. Quelles sont les fondements, les outils et les normes de la
RSE ?
2. Quelle est la place de l’entreprise Marocaine dans le
mouvement RSE, et quel rôle joue banque Marocaine dans le
développement durable ;
3. Comment les institutions financières appliquent RSE ?
4. Quelles sont les pratiques mises en place par la banque
marocaines : (cas : Attijariwafa Bank, Banque Populaire, BMCE Bank,
Crédit Agricole, CDG, CIH Bank, Société Général, Bank Maghreb,
BMCI, Barid Bank)

11
Partie 1 :
Cadre conceptuel et développement de la
responsabilité sociétale des entreprises au
Maroc

12
Introduction Partie 1 :
La responsabilité sociale des entreprises (RSE) est l'intégration des
préoccupations sociales et environnementales dans les stratégies des entreprises et
dans leurs activités opérationnelles. Il s'agit pour les entreprises de saisir en compte
les impacts sociaux et environnementaux de leur exercices afin d'opter les meilleures
pratiques possibles d'une part, et participer au progrès de la société et à la
protection de l‟environnement d'autre part ; La RSE peut être définie comme étant un
facteur de combinaison logique économique, responsabilité sociale et
coresponsabilité.

L'enjeu majeur pour les entreprises c'est d'organiser le processus RSE, et


pour les institutions bancaires, c'est le fait assimiler la RSE à tous les degrés de
l‟entreprise, afin de saisir le cadre conceptuelle et l‟environnement historique qui a
autorisé le développement de ce concept.

Nous allons traiter, dans une deuxième chapitre le concept du développement


durable et sa particularité au Maroc, vu la forte intervention de l‟état dans
l‟environnement macroéconomique et partant dans des politiques adoptées par les
entreprises.Si le développement durable est aujourd‟hui une préoccupation majeure
du Maroc, cela se répercutera directement sur l‟adoption de la RSE.

Les thématiques environnementales et sociales sont aujourd'hui une


nécessité pour les entreprises, mais ces dernières doivent prise en compte de ces
thématiques avec le secteur d‟activité, ainsi que le modèle économique et les
ressources de chaque entreprise.

Un certain nombre de transpositions existent dans l'entreprises, à savoir le


concept d‟approches défensives ou offensives est obsolètes, et il est plus pertinent
d‟analyser les mesures prises par différentes entreprises en matière de pratiques
RSE afin d‟établir une idée de la réalité2.

2
Jullien Haumont et Bernard Marois, (2010), « Les meilleurs pratiques de l’entreprise et de la finance
durable », EYROLLES Edition d’organisation, p 31.

13
Chapitre 1 : la responsabilité sociétale des entreprises
Les infects traitements à l‟égard des ouvriers, les manquements des droits
humains et des lois du travail dans les entreprises capitalistes ont causé de grands
questionnements quant à la façon dont fonctionnent les entreprises et également à
leurs responsabilités.

L‟entreprise est amenée à tenir en compte un « triple bilan » : il s'agit d'un


bilan financier pour ses actionnaires, et des bilans sociaux et environnementaux pour
ses parties prenantes. Sachant que c‟est le bilan financier qui détermine la survie et
la croissante de l‟entreprise, tenant compte de cette condition, le développement
durable et ses conséquences. La RSE reste donc une affaire de conformité aux
normes et de communication sans toutefois écarter le fait qu‟elle est considérée
comme un poste de coût loin de toute vision stratégique ou de situation à long
terme. Aussi le développement durable peut devenir une pratique de management
d‟une entreprise et compléter les pratiques financières sans mettre en risque le
concept même de création de valeur et de performance, le concept éco-management
vise à donner des clés méthodologiques pour toute entreprise qui voudrait échanger
son mode de management.

14
Fondements théoriques et délimitation conceptuel de la RSE

Dans le but de d‟expliquer les fondements théoriques du concept de la RSE


et ses démonstrations pratiques, nous proposons dans une première section de
d‟aborder brièvement l‟émergence ainsi que la construction historique et l‟évolution
de la RSE. Ensuite, dans la deuxième section, nous présenterons les théories des
organisations qui traitement la RSE et qui place l‟entreprise au cœur d‟un réseau de
relations avec un ensemble de parties prenantes.

SECTION 1 : Les fondements théoriques de la RSE


1.1 Le cadre théorique de la RSE

Etymologiquement, le terme « responsabilité » trouve son origine dans le


droit3. C‟est une promesse imposante qui génère un engagement. En effet, être
responsable, c‟est répondre à ses actes, à ses décisions et de leurs conséquences
et admettre d‟en rendre compte 4. Par ailleurs « social » en anglais, signifie un sens
plus large en rassemblant la responsabilité sociale interne (les salariés) et externe (la
communauté externe). La notion de la RSE a pour origine la locution anglo-
américaine « corporte social responsability » 5. Cette notion est apparue dans les
années 1950 aux Etats Unis à partir des considérations éthiques et religieuses et
s‟est limitée à des actions philanthropiques et charitables. Deux visions du concept
peuvent être dégagées de l‟analyse de la littérature, à savoir une vision restrictive et
une autre élargie. Milton Friedman a résumé la vision étroite de la RSE dans sa
célèbre formule « the business of business ». Ceci limite le concept dans la seule
responsabilité économique depuis les années 70 : « Il y a une et une seule
responsabilité sociale de l‟entreprise : celle d‟augmenter ses profits, tant qu‟elle
respecte les règles du jeu, c'est-à-dire qu‟elle s‟engage dans une concurrence
ouverte et libre, sans tricherie, ni fraude ». 6Cette conception néolibérale est justifiée
par le manager par la défense de l‟intérêt financier des actionnaires et par
conséquent la négligence de l‟impact des activités de l‟entreprise sur
l‟environnement

3
D’INTRONO Jean-Pierre. « La responsabilité sociale remet-elle en cause la spécificité des PME ? ». Actes de la
1ère journée du CERMAD. Cahier de recherche : ESCEM 2006. P : 144
4
CAPRON Michel. « L’économie éthique privée : la responsabilité des entreprises à l’épreuve de l’humanisation
de la mondialisation ». 2003. 72 pages. P : 9.
5
CAPRON Michel et LANOIZELEE Françoise-Quairel. « La responsabilité sociale des entreprises ». Édition : La
découverte. 2007. 128 pages. P : 13.
6
Sobczak André et Minvielle Nicolas. « Responsabilité globale: manager le développement durable et la

15
responsabilité sociale des entreprises ». Edition : Vuibert. 2011. 240 pages. P : 14.

16
économique, social et naturel. En revanche, un mouvement de développement
durable et de la RSE s‟est progressivement développé sur la scène, suite à plusieurs
catastrophes écologiques et accidents industriels ces trente dernières années, en
vue de trouver une conciliation entre la performance économique et les besoins
sociaux et environnementaux d‟où une vision plus élargie qui intègre les attentes et
les intérêts légitimes de toutes les parties prenantes. Ainsi, les partisans et les
dirigeants de cette vision impliquent dans leur stratégie divers enjeux notamment les
préoccupations sociales, la préservation de la biodiversité, la lutte contre le
réchauffement de la planète, la lutte contre la pauvreté, l‟exclusion et les inégalités,
etc. C‟est dans cette optique que la définition large de la responsabilité sociale de
l‟entreprise a conduit vers la pyramide de Carroll qui distingue une hiérarchisation
des différentes responsabilités de l‟entreprise à savoir les responsabilités
économiques, juridiques, éthiques et philanthropiques.

La Pyramide de Carroll :

Dans ce sens, Carroll (1991), explore le concept de RSE à travers les parties
qui la composent englobant toutes les responsabilités de l'entreprise pour ainsi
permette aux exécutifs et managers en général de mieux l'adopter. Il suggère que 4
types de responsabilités sociales constituent la RSE en sa totalité, à savoir :
Economiques, Légales, Ethiques et philanthropiques. Ces responsabilités sont
hiérarchisées et sont à approcher sous forme de pyramide, la pyramide RSE de
Carroll illustrée dans le schéma7 ci-dessous.

17
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18
Schéma 1 : La pyramide de la responsabilité sociale

Sources : (Carroll, 1991)

Les responsabilités économiques :

L'entreprise a été créé en tant qu'entité économique dans le but était de


subvenir aux besoins des membres de la société en biens et en services tout en
réalisant un profit acceptable. La motivation principale étant le profit. Pour Carroll
(1991), la notion de profit acceptable a évolué vers la notion de profit maximale qui
l'a depuis remplacé durablement.

Selon Carroll (1991), toutes les autres responsabilités sont fondées sur la
responsabilité économique et sans elle, ils deviennent discutables.

Les responsabilités légales :

La responsabilité légale des entreprises vient en deuxième couche de la


pyramide pour marquer sa coexistence avec les responsabilités économiques
comme fondement du système de libre entreprise (Carroll, 1991). En effet, selon
Carroll, les responsabilités légales supposent que l'entreprise, dans sa quête à
réaliser des profits et à réaliser son objet économique, doit respecter les règles en
vigueur et agir conformément à la loi (Carroll, 1991).

Les responsabilités éthiques :

Bien que les responsabilités économiques et surtout légales comportent des


normes morales d'équité et de justice, les responsabilités éthiques viennent couvrir
les attentes et inquiétudes des consommateurs, des employés, des actionnaires et
de la communauté en général même s'ils ne sont pas codifiés par la loi (Carroll,
1991).

Ainsi les responsabilités éthiques selon Carroll (1991) sont des responsabilités
voulus et attendus par la société qui renseignent sur les lois et règles futures à
codifier et à adopter.

Carroll (1991) met le point sur le fait que bien que les responsabilités éthiques
constitue la troisième couche de sa pyramide ils restent en permanente interaction

19
avec les responsabilités légales, poussant ainsi les responsabilités légales à croitre
et à se développer et en même temps maintenir des attentes toujours plus élevés sur
les managers et décideurs pour agir selon des règles attendues voir espérées qui
dépassent l'exigence de la loi.

Les responsabilités philanthropiques :

Philanthropie8 signifie « Sentiment qui pousse les hommes à venir en aide aux
autres ; amour de l'humanité ; désintéressement et charité».

Erigé au sommet de la pyramide, Carroll (1991), met l'entreprise devant ses


responsabilités sociétales en tant que bon citoyen. Ceci suppose un engagement dans
des actions et des programmes qui mettent en avant l'aide sociale (Carroll, 1991).
Beaucoup d'exemple peuvent être cité dans ce domaine : la contribution financière à
des œuvres caritatives et artistiques, la promotion de l'éducation, le soutien de plan
pour la préservation de l‟environnement, ...

Pour Carroll (1991), il est important de distinguer la différence entre les


responsabilités éthiques et les responsabilités philanthropiques. Ces dernières, elles
ne sont pas attendues et jugées dans un sens moral ou éthique. La société s'attend
à ce que les entreprises investissent leurs moyens financiers et humains dans des
causes humanitaires et sociétales mais ne considère pas une entreprise non éthique
si elle ne le fait pas.

Cette distinction est d‟autant plus importante que beaucoup d‟entreprises se


considèrent socialement responsable en étant uniquement bon citoyen « corporate »
au sein de la communauté (Carroll, 1991). Reprenons la métaphore de l'Iceberg, Les
responsabilités philanthropiques sont visibles et désirés par tout le monde mais elles
restent moins importantes que les trois autres (Carroll, 1991).

La RSE apparaît aujourd‟hui comme une notion en cours de définition, dont


la théorisation s‟effectue par vagues successives, avec l‟introduction de
nouveaux concepts. Ainsi, l‟appropriation du lexique originaire de la RSE paraît
indiquer une absence connue quant à la signification des différents aspects couverts
par ce concept. Plusieurs définitions ont été avancées, différentes approches et
orientations sont offertes pour investir le concept, sans pour autant qu‟un consensus

860239 /eiporhtnalihp/siacnarf/seriannoticid/rf.essuoral.www//:ptth

20
ne s‟en dégage. Ces conceptualisations, généralement divergentes, ont fait émerger
de nombreuses tentatives d‟opérationnalisation qui se révèlent souvent peu
homogènes.

1.2 L’évolution de la construction théorique de la RSE

La notion de RSE a vu le jour dans les années 1950 en Amérique. C‟est


Bowen en 1953 dans un ouvrage intitulé « La responsabilité sociale du businessman
» qui donne la première définition de la RSE.

Avec le développement des préoccupations environnementales, mais aussi


sociales et économiques dans la 2ème moitié du 20ème siècle, la responsabilité des
entreprises devient un enjeu de plus en plus important9. Les consommateurs
deviennent critiques vis-à-vis des entreprises et veulent que ces dernières respectent
mieux l‟environnement.

Il est possible de distinguer trois grandes phases d‟élaboration théorique


du concept de RSE (Wood, 1991 citée dans Gond et Igalens, 2008).

La recherche d‟un mode de développement économique qui respecte


l‟équilibre social et écologique est le pari de tous les parties prenantes et
particulièrement les grandes, les moyennes et les petites entreprises. Depuis les
années 1950, les réflexions ont évolué à travers quatre étapes essentielles à
savoir10 :

 Phase 1 – 1950-1960 : C‟est la phase qui renvoie au régime de type «


associatif » où la RSE était encadrée pour la première fois. Cette période est
dominée par les débats autour de la question de la délimitation des
responsabilités, de la définition du concept de RSE, ainsi que des questions
liées aux fondements éthiques et économiques de cette notion. Les études
cherchaient à déterminer les responsabilités de l‟entreprise à l‟égard de la
société, cette période est donc caractérisée par une approche normative et
philosophique de la RSE (Gond et Igalens, 2008).

9
AbagailMcWilliams, Donald S. Siegel et Patrick M. Wright ―Introduction Corporate Social
Responsibility: Strategic Implications‖, Journal of Management Studies 43:1 January p: 3,
2006.
10
BOUAKLINE Fatima. Thèse doctorale : « La responsabilité sociale des entreprises et la performance globale :
cas des entreprises marocaines ». 2013. 386 pages. P : 24.

21
 Phase 2 – 1970 : C‟est la phase où le contexte est marqué par des
mouvements sociaux et environnementaux prenant pour cible les entreprises.
Le régime de marché est « sociétal » et la RSE obligatoire. Le concept de
RSE prend alors un tournant plus managérial et plus pragmatique. Ainsi, à
titre illustratif, Ackerman et Bauer (1976) se concentrent sur les questions
essayer de détecter et gérer les problèmes pertinents de la RSE et de
travailler sur le concept de la sensibilité sociétale de l’entreprise. Ils
introduisent à cet effet la notion de réactivité ou sensibilité sociale de
l‟entreprise (Corporate Social Responsiveness, ou « CSR») qui renvoie « aux
processus de gestion de la RSE par les entreprises ainsi qu‟au
déploiement et à la mise en œuvre des pratiques de RSE ».

 Phase 3 – 1980-1990 : C‟est la phase de la succession du régime de l‟ «


efficacité » au régime sociétal et la RSE devient volontaire. C‟est l‟époque de
l‟apparition de la définition des performances sociétales de l‟entreprise
(Corporate Social Performance) ou PSE. La PSE La PSE se veut une
tentative de synthèse des deux approches antérieures et comme une nouvelle
perspective englobant les capacités de gestion de la RSE, les impacts des
niveaux des principes de responsabilité sociale, le niveau des processus de
gestion des problèmes sociaux, et des réponses à diverse questions liées aux
principes « éthiques » de l‟entreprise et à leur application. il complète ces
approches en intégrant un troisième niveau d‟analyse : celui des résultats et
des impacts concrets des politiques de RSE.

 Les années 2000 : Il s‟agit de la recherche par l‟entreprise de l‟identification


des facteurs extra financiers qui permettent la réconciliation aussi bien entre la
performance économique et celle sociale et écologique et donc la contribution
au développement durable.
La figure ci-dessous résume l‟évolution théorique 11 du concept de RSE depuis les
années 50 jusqu‟aux années 2000, aboutissant à une approche qui distingue trois
niveaux : les principes et valeurs qui guident la RSE, les processus de gestion de la
RSE, et les résultats obtenus en matière de RSE.

11
Ahmed SU, Islam MZ et Hasan I, ―Corporate Social Responsibility and Financial
Performance Linkage‐Evidence from the BankingSector of Bangladesh‖ Journal of
Organizational Management, n° 1 p: 14-21, 2012.
22
Figure1 : La construction théorique de la RSE

Source : Gond et Igalens, 2008

1.3 Les approches de la RSE

Donner au concept de RSE une définition exacte est un exercice aussi


complexe que périlleux dans la mesure où c‟est une notion aux contours flous.
Plusieurs chercheurs ont tenté depuis une cinquantaine d‟années de définir la notion
sans pour autant arriver à un consensus.

Tableau 1 : les différentes approches qui sous-tendent l’évolution du concept de


RSE

 La RSE va au-delà de l’intérêt économique de la firme

La RSE revoie à l‟obligation de mettre en œuvre les


Bowen politiques, de prendre les décisions, et de suivre les lignes de
(1953) conduite qui répondent aux valeurs considérées comme
désirables par la société

La RSE est la considération de la firme et sa réponse à


Davis
des problèmes qui vont au-delà de ses engagements
(1960)
économiques, techniques et légaux pour atteindre le seuil du

23
« social benefit »

Mc Guire L‟idée de responsabilité sociétale suppose que la firme


(1963) n‟a pas seulement des obligations légales ou économiques,
mais qu‟elle possède également des responsabilités envers
la société, qui dépassent le simple cadre de ces obligations

Backman La RSE renvoie aux objectifs et aux raisons qui


(1975) donnent une âme aux affaires plutôt qu‟à la recherche de la
performance économiques

Jones La responsabilité sociétale est l‟idée selon laquelle les


(1980) firmes, au-delà des prescriptions légales ou contractuelles,
ont des obligations envers les acteurs sociétaux

Mc Williams La RSE est l‟ensemble des actions qui répondent aux


et Siegel (2001) attentes de la société et qui vont au-delà des intérêts
économiques de la firme dans le respect des lois

 La RSE consiste à maximiser le profit pour les actionnaires

Friedman Rien n‟est plus dangereux pour les fondements de


(1962) notre société que l‟idée d‟une responsabilité sociétale des
entreprises autre que de générer un ^profit maximum pour
leurs actionnaire

Friedman La responsabilité sociétale de l‟entreprise est celle


(1970) d‟accroître ses profits. Elle consiste à utiliser ses ressources
et à s‟engager dans des activités destinées à accroître ses
profits, dans la mesure où elle respecte les règles du jeu,
c‟est à dore celles d‟une concurrence ouverte et libre

 La RSE vue comme une simple responsabilité publique

Preston et La responsabilité publique des entreprises (RPE) met


Post (1975) l‟accent sur l‟importance du « public policyprocess » (p.102).
Elle consiste en un ensemble de principes et d‟engagements

24
que la firme est tenue de respecter

 La RSE consiste à répondre aux attentes de la société de façon


volontaire

Manne La responsabilité sociétale est l‟idée selon laquelle les


(1972) firmes répondent aux attentes de la société de façon
volontaire

Carroll La responsabilité sociétale est ce que la société attend


(1979) à un moment donné des organisations en matière
économique, légale, éthique et volontaire

Jones La RSE n‟est en aucun cas une obligation de nature


(1980) coercitive. L‟entreprise est tenue d‟adopter un comportement
responsable, mais toute action sociale influencée par une
contrainte légale n‟est aucun cas volontaire

Frederick L‟acceptation volontaire des principes de


(1994) responsabilité est toujours préférable à la réglementation ou à
l‟intervention contraignante

 La PSE se compose d’un ensemble de principes se déclinant


aux niveaux institutionnel, organisationnel et managérial

Wood La responsabilité sociétale ne peut être appréhendée


(1991) qu‟à travers l‟interaction de trois principes : la légitimité, la
responsabilité publique, et la discrétion managériale. Ces
principes résultent de trois niveaux d‟analyse, institutionnelle,
organisationnelle et individuelle.

Swanson Le RSE intègre une double perspective de contrôle


(1995) social sur l‟entreprise et de respect volontaire par celle-ci
d‟un ensemble de devoirs. Ces deux orientations se déclinent
au niveau de macro-principes institutionnels et
organisationnels
et de micro-principes mis en œuvre dans les processus de
25
prise de décision.

 La PSE comme intégration des multiples approches de la


responsabilité sociétale

Carroll La PSE est l‟articulation et l‟interaction entre (a)


(1979) différentes catégorie de responsabilités sociétale, (b) des
problèmes spécifiques liés à ces responsabilité et (c) des
philosophies de réponse à ces problèmes

Watrick et La PSE est l‟interaction sous-jacente entre les


Cochran (1985) principes de responsabilité sociétale, le processus de
réceptivité sociétale et les politiques mises en œuvre pour
faire face aux problèmes sociaux

Wood La PSE est une configuration organisationnelle de


(1991) principes de responsabilité sociétale, de processus de
réceptivité sociétale et de programmes/politiques/résultats
observables liée aux relations sociétales de la firme

Swanson La PSE est une configuration résultant d‟une


(1995) interaction entre macro-principes et micro-principes de la
RSE, d‟une part, et culture organisationnelle et impact social
d‟autre part.

 La PSE comme capacité à satisfaire les « stakecholders »

Clarkson La PSE peut se définir comme la capacité à gérer et à


(1995) satisfaire les différentes parties prenantes de l‟entreprise.

Van La RSE est un « ensemble d‟activités, volontaires par


Marrwijk (2003) définition, prenant en compte les préoccupations sociales et
environnementales dans l‟activité de l‟entreprise ainsi que
dans son interaction avec ses « stakecholders »

 La PSE vue comme un système « guidé »

Mitnick La PSE est un sous-système d‟un système plus global

26
(1993) de performance guidé par normes. Il se décompose en un
ensemble d‟inputs transformés par un processus de
conversion en des outputs véhiculés par l‟environnement.
L‟enjeu est optimiser le fonctionnement du système.

 La PSE, un concept contingent

Husted La PSE incarne-la, logique de la contingence, elle


(2000) serait donc une fonction d‟interaction entre, d‟une part, les
problèmes sociaux, et d‟autre part la stratégie et la structure
organisationnelle qui sont inhérentes à ces problèmes

Source : adopté de Carroll, A.B. (1999). « Corporate Social Responsibility. »


Business Society, 38(3).268-295.

Les auteurs qui se sont penchés sur le concept de RSE l‟ont abordé
d‟un point d‟ancrage différent, en se référant à une discipline pour le cerner. Ce qui
explique que les définitions données jusqu‟à présent sont peu uniformes. Privilégier
une typologie de la RSE fondée sur une catégorisation des définitions par approches
de gestion semble être plus pertinent. Ceci permet de mettre en avant les différentes
représentations et visions sous lesquelles le concept a été appréhendé. Aussi, le
tableau précédent récapitule les différentes approches existantes de la RSE en
prenant en considération à la fois l‟évolution des conceptions et la « diversité
sémantique » incarnée par la notion de RSE.

1.4 Les théories de la RSE


A. La théorie classique (École de Chicago)

Le développement des travaux sur la RSE dans les années 50 et 60 et


jusqu‟aux années 80a été marqué 12, dans un contexte de guerre froide, par des
débats idéologiques qui opposent les défenseurs de l‟idée selon laquelle l‟entreprise
doit avoir des responsabilités vis-à-vis de son environnement, et les détracteurs pour
lesquels l‟entreprise ne doit avoir d‟autres objectifs que la maximisation du profit aux
actionnaires (Levitt, 1958; Friedman, 1962, 1970).

12
Albinger, H.S. et Freeman, S.J., ―Corporate social performance and attractiveness as an
employer to different job seeking populations‖, Journal of Business Ethics 28(3), p: 242–253,
2000.
27
Les tenants de cette vision, qui correspond à l‟école néo-classique de
Chicago, considèrent que la responsabilité sociale exclusive d‟une firme est de
réaliser des profits pour les actionnaires. Ainsi, toute dépense dans des projets à
caractère social va à l‟encontre des intérêts des actionnaires dans la mesure où
ces dépenses auront un impact négatif sur la richesse créée par l‟entreprise pour
les actionnaires. Le seul groupe d‟intérêt reconnu dans ce cas de figure est
celui des actionnaires (« shareholders »).

La question centrale qui se pose pour les adeptes de cette vision est celle
de la capacité et de la légitimité d‟un manager pour définir les problèmes
sociaux prioritaires et les gérer (Gond et Igalens, 2008). Pour Friedman, les
entrepreneurs ne disposent pas de la légitimité politique pour gérer le bien commun.
Dès lors, la RSE, lorsqu‟elle sort de sa conception minimaliste de la quête du profit,
est une doctrine dangereuse, assimilée à du « socialisme rampant » menaçant la
cohésion et la stabilité de la société américaine.

B. La théorie des Parties Prenantes

La théorie des parties prenantes est une traduction de la théorie anglo-


saxonne des stakeholders. Plusieurs auteurs français trouvent que la traduction de «
stackeholder » par « partie prenante » n‟est pas très précise et qu‟elle ne reflète pas
le vrai sens du terme. Littéralement, stakeholder désigne « celui qui a un intérêt dans
l‟entreprise ». Cette théorie a vu le jour en 1984 avec Freeman qui définit la partie
prenante comme étant « tout groupe d‟individus ou tout individu qui peut affecter ou
être affecté par la réalisation des objectifs organisationnels ». C‟est une re-
conceptualisation de la nature de l‟entreprise pour considérer les ayant intérêts
externes, au-delà de la sphère traditionnelle des actionnaires, à savoir les clients, les
employés et les fournisseurs (Jamali D., 2008). Les entreprises13 devraient, dans
cette perspective, gérer les intérêts des différentes parties prenantes d‟une façon
responsable, sans tenir compte des frontières qui les séparent et prendre soin des
parties prenantes « silencieuses » telles que les communautés locales et
l‟environnement (Simmons cité par Jamali D., 2008).

13
Brown, N. N., ―The public disclosure of environmental performance information a dual test
of media agenda setting theory and legitimacytheory‖, Accounting and Business Research.p:
23,
1998.

28
La théorie des parties prenantes pourrait être reliée à la théorie de l‟agence ou
à celle des coûts de transaction ; tant que l‟existence de contrat entre la firme et ses
parties prenantes (mis à part l’environnement de toute évidence) s‟avèrent
nécessaire. L‟organisation dans ces courants de pensée modernes est une
combinaison de contrats et de relations d‟échange. Mais effectivement, l‟entreprise a
plus que des transactions et des contrats avec ses parties prenantes, elle entretient
avec elles des relations et c‟est leur pérennité qui garantit le succès et la survie de
l‟entreprise à long terme. Emmanuelle Dontenwill(2005) trouve que la théorie des
parties prenantes peut apporter un renouveau dans la façon d‟appréhender la
gestion d‟une entreprise. Pour Dontenwill, ce n‟est pas l‟identification des parties
prenantes qui serait originale dans cette théorie mais plutôt le management de
celles-ci qui va jusqu'à les faire participer aux choix stratégiques de l‟entreprise.
L‟entreprise deviendrait ainsi « un lieu de médiation » entre des intérêts
contradictoires émanant des différentes parties prenantes, elle pourrait surtout lier les
intérêts humains aux nécessités de l‟environnement. Pour Corinne Gendron,
Jacques Igalens et Christian Bourion(2008), la théorie des parties prenantes a
produit le concept de « sensibilité sociale » remplaçant celui de « responsabilité
sociale ». Dans la sensibilité sociale, il s‟agit de comprendre les attentes et les
revendications des parties prenantes afin de les anticiper ou de les éviter. M. C.
Jensen considère que l‟entreprise ne peut pas maximiser sa valeur si l‟une des
parties prenantes, quelque importante qu‟elle soit, est ignorée ou maltraitée. Et si
ceci se réalisait, l‟entreprise pourrait garantir la maximisation de sa valeur à long
terme. Les directeurs ne sont pas les agents des actionnaires, ce sont les
constructeurs des relations entre les différentes parties prenantes (Branco M. C. &
Rodrigues L. L., 2007). La théorie des parties prenantes est un processus inévitable
dans l‟opérationnalisation de la RSE (Matten et al. cités par Branco M. C. et al.
2007).

Il peut s‟agir de deux types de parties prenantes :

a. Internes (actionnaires, employés et leurs représentants…) ;


b. Externes (clients, concurrents, actionnaires, fournisseurs,
distributeurs, communautés locales, riverains, pouvoirs publics, financiers,
banques, médias, agences de rating...) ;
Les parties prenantes sont constituées par l'ensemble des individus ou
groupes d'individus qui peuvent avoir une influence sur l'activité de l'entreprise. Un

29
des enjeux majeurs du management consiste à répondre à leurs attentes, tout en
maintenant la cohésion de l'organisation lorsque ces attentes divergent

L'entreprise n'est pas un concept abstrait qui vit en vase clos. Le graphique
qui suit donne une idée de l‟étendue et de la complexité des responsabilités sociales
qu‟une entreprise doit assumer et harmoniser. Chacune se rapporte à une relation ou
à un secteur de la société qui, directement ou indirectement, est impliqué dans
l‟activité économique. Chacune a des implications économiques, doit résoudre une
tension entre les intérêts privés et les intérêts publics, et fonctionne dans une sphère
de demande citoyenne.

Figure 2 : graphique des responsabilités de l’entreprise

La théorie des parties prenantes (stakeholderstheory) place au premier plan


l‟importance de prendre en considération les intérêts spécifiques de l‟unité des
acteurs liés à l‟entreprise, et donc au processus de création de valeurs, qu‟ils soient
salariés, actionnaires, dirigeants, sous-traitants, fournisseurs ou distributeurs,
banques, public, environnement, voire concurrents potentiels, malgré cela
complémentaires pour l‟occasion dans le cas d‟une alliance stratégique.

30
Les actionnaires et les clients sont les parties prenantes quotidiennes de
l‟entreprise, ils se situent généralement au centre l‟intérêt économique de
l‟entreprise. La principale attente de ces parties prenantes est l‟obtention de produits
au meilleur prix, en raison la qualité nécessaire pour les uns et à la rentabilité du
capital investi pour les autres. Ces mêmes parties prenantes sont confrontée d‟autres
enjeux, notamment en matière de l‟environnement et l‟engagement social et sociétal.

C‟est dans ce contexte que la RSE suppose que les entreprises déterminent
leur stratégie en tenant compte de leurs parties prenantes. Cela va des salariés aux
investisseurs, en passant par ses fournisseurs et ses clients, sans oublier les ONG et
les communautés locales.

Tableau 2 : les attentes des parties prenantes par rapport aux responsabilités de
l’entreprise

Attentes des
parties
intéressées par Economique Environnement Social
rapport aux
responsabilités
de l’entreprise

Maitrise des
Ethique, maitrise
Actionnaires Résultat financiers risques liés à
des risques.
« propriétaires » l‟image,
Anticipation et
anticipation et
transparence
gestion de crise

Respect de
Contribution à la
Pouvoirs publics règlementation en
richesse nationale Respect règlement
matière de droit de
et locale
travail.

Maitrise des Anticipation sur les


Pérennité
Financiers/ risques besoins de
économique,
Banques environnementaux reclassement afin
besoin en fonds de
et de leurs impacts d‟en limiter les
roulement
financiers coûts

Accidents de
Assureurs Charges de Maitrise des
travail y compris
réparation risques
sous-traitants

Employés et Equité sociale, Respect de Motivation,

31
syndicats rémunération l‟environnement consultation
local interne, formation,
développement
employabilité

Ethique,
Clients Garantie, qualité Consommation de
commerce
ressources
équitable

Formalisation des
Relations de Formalisation des
Fournisseurs exigences
partenariat long spécifications
éthiques et
terme techniques
déontologiques

Rémunération Formalisation des


Définition claire
équitable exigences en
des exigences
Sous-traitants information des matière de
environnementales
perspectives de conditions de
sur les produits et
développement et production et des
sur les processus
de la pérennité de modes de contrôle
la collaboration et d‟audit

Réduction des
Maitrise des déchets
Distributeurs marges d‟emballage des Développement de
concurrence transports. Prise produits éthiques
en compte des
aspects
environnementaux

Respect de
Consommateurs Juste prix Respect du droit
l‟environnement et
social
information

Respect du droit
Respect des
Concurrents Benchmarks de la concurrence,
règles de
éthique, absence
protection
de dumping social

Prise en compte
Information et
Communautés des attentes
Pérennité de transparence.
locales et l‟entreprise locales,
Réduction des
territoriales participation à la
nuisances.
vie locale. Acteur
du bassin d‟emploi

Respect des droits


Engagement dans
ONG Transparence de l‟homme et
la protection de
traités
l‟environnement
internationaux

32
 Les actionnaires

Outre la promesse d‟une rentabilité de leur investissement, les actionnaires se


voient garantir dans le cadre de la RSE une information complète, rigoureuse et
pédagogique, « en conformité avec les meilleures pratiques des marchés et les
recommandations des autorités boursières ».

Dans les banques, les équipes Relations Investisseurs et Relations


Actionnaires ont toujours eu pour mission d‟informer, d‟un côté, les investisseurs
institutionnels et les analystes financiers, et de l‟autre l‟actionnariat individuel. Le
souci d‟une transparence accrue sur l‟activité et les résultats conduit les banques à
monter des structures de type Clubs d‟actionnaires ou Comités de liaison, qui
permettent aux directions de dialoguer avec des représentants des actionnaires.
Dans ce dialogue, une place particulière est faite aux produits éthiques et à la
responsabilité citoyenne. L‟ISR14 est de plus en plus présent dans les lettres aux
actionnaires et sur les sites d‟information financière de chaque banque.

La RSE concernant l‟actionnariat a une toute autre conséquence, du côté de


la banque actionnaire cette fois, lorsque celle-ci exerce ses droits de vote. Un certain
nombre d‟établissements s‟engagent à réserver leur soutien aux équipes dirigeantes
qui sont à la fois transparentes (gouvernance) et respectueuses des principes de
base de la RSE.

 Les salariés
La RSE, qui est marquée au sceau du « social », fait du collectif des salariés
l‟un de ses champs d‟exercice privilégiés. Les rapports annuels sur la RSE
consacrent au social une place importante, qui rivalise avec le bilan social. L‟égalité
professionnelle des femmes et des hommes, la qualité du dialogue social, la
formation et l‟intégration des seniors, la communication interne, les horaires
variables, le télétravail, la santé au travail, la prévente des risques, voire «
l‟adaptation de l‟emploi » et « l‟équité de la politique de rémunération » deviennent
autant de thèmes du socialement responsable.

14
Investissement Socialement Responsable

33
Si l‟on essaie tout de même de délimiter ce champ social, les politiques de
diversité des personnels semblent les plus proches du cœur de la RSE. D‟ailleurs les
délégations ou les directions « RSE » entretiennent des liens étroits avec les unités
en charge de la Diversité – quand bien même elles ne les intègrent pas. Les rapports
annuels sur la RSE donnent une large place à la diversité sous tous ses angles :
origine, âge, sexe, handicap. Comme signalé précédemment, les banques font état
de leur adhésion à la Charte de la diversité. Celle-ci peut être déclinée en une charte
interne de la diversité, qui met notamment l‟accent sur l‟intégration des travailleurs
handicapés15.

A l‟échelle internationale également, les banques adoptent des règles de


gestion sociale responsables. Les groupes français, à l‟instar d‟autres grands
groupes internationaux, sont présents dans un grand nombre de pays où les régimes
politiques et sociaux sont très divers. Des banques françaises sont adhérentes au
Pacte Mondial des Nations-Unies qui identifie les pays les plus risqués en matière de
droits de l‟homme. Le principe qu‟elles cherchent à appliquer est que, dans chaque
pays, les règles de gestion des ressources humaines sont les mêmes pour tous les
salariés, sans considération d'appartenance nationale, ethnique ou religieuse.

Notons l‟existence de baromètres sur l‟état de motivation du personnel. Les


banques anglo-saxonnes font état de « staff surveys » périodiques à forte visibilité.
Elles en tirent des enseignements non seulement sur la satisfaction à l‟égard de la
politique de ressources humaines, mais sur l‟adhésion des personnels à la stratégie
et à l‟image de l‟entreprise.

 Les clients
La démarche RSE à l‟égard de la clientèle repose sur l‟idée que le produit
financier est à la fois complexe et structurant dans la vie d‟un individu ou d‟une
famille. Au-delà de l‟acte commercial, il doit donc faire l‟objet d‟une explication claire
et complète après une prise en compte objective des besoins du client. Une série
d‟initiatives découlent de cette approche. Des « baromètres » ou des « observatoires
» scrutent les besoins et la satisfaction des clients. Les rapports RSE accordent une
large place aux Réclamations clients, au traitement des réclamations, aux
médiateurs. Des banques – avec ou sans la FBF – cherchent à dialoguer avec
les

32
15
Pour plus de détails sur les politiques de Diversité des banques, voir étude de l’Observatoire de juin 2010

32
associations de consommateurs. Le mode de rémunération des vendeurs tend à
donner une moindre part à la rémunération du rendement, au profit de la gratification
de la qualité. Enfin l‟accent est mis sur les efforts technologiques visant à simplifier
les opérations pour les clients.

Il n‟est pas facile de démêler ce qui relève de la poursuite d‟une démarche


Qualité traditionnelle et de l‟introduction de perspectives réellement nouvelles. Mais
certainement la crise a joué un rôle d‟accélérateur dans l‟émergence d‟une nouvelle
approche du client. L‟hostilité qu‟a manifestée une partie de la clientèle au vu de
certaines dérives de la finance a poussé les banques à définir des procédures
commerciales où l‟écoute du client, l‟explication, l‟offre de produits « responsables »
(voir infra) tiennent une place nettement plus importante.

Enfin si la RSE engendre une approche plus respectueuse d‟une partie de la


clientèle, elle se traduit aussi par des exclusions plus rigoureuses. On verra dans la
partie sur la conformité que le respect des principes internationaux ESG 16 conduit à
des procédures de plus en plus strictes de lutte contre le blanchiment de l‟argent et le
financement des activités terroristes.

 Les fournisseurs
Les rapports avec les fournisseurs ont toujours été un domaine sensible au
regard des règles de déontologie. Les « codes de conduite », les « référentiels
déontologiques » font dorénavant partie intégrante de la démarche RSE. Mais ils
appartiennent tout autant à la mise en œuvre des obligations qui préexistaient dans
le domaine des achats. Plus novateurs apparaissent les principes de sélection des
fournisseurs en fonction de la nature « Développement durable » et « Socialement
acceptable » des produits. Les contrats contiennent de plus en plus fréquemment
des clauses sociétales et environnementales. Certains types d‟acquisition se prêtent
à un contrôle direct (émission de CO2 des véhicules automobiles, composition du
papier, etc.) Pour d‟autres, des certifications sont exigées (ISO, FSC, label
Diversité…) et peuvent peser lourd comme critères de choix. Dans les achats à
l‟international, un critère fréquemment retenu au plan social est le respect des
conventions de l‟OIT dans les fabrications.

 Banque
16
Environnement, Social, Gouvernance

33
On ne peut pas imaginer une économie en l'absence de banques. Cependant
pour que cet acteur joue un rôle dans le financement responsable, il doit tenir compte
des informations relatives à l‟impact social et environnemental de ses clients (leurs
projets financés), il doit évaluer l‟impact négatif que les grands projets industriels et
d‟infrastructures peuvent avoir sur les populations et l‟environnement.

En tant que financiers et conseillers, il faut travailler en partenariat avec ses


clients afin d‟identifier, d‟évaluer et de gérer les risques et les impacts
environnementaux et sociaux de manière structurée et régulière. Cette collaboration
vise à encourager la performance environnementale et sociale des projets de
manière durable et peut déboucher sur de meilleurs résultats sur le plan financier,
environnemental et social.

La théorie des parties prenantes s'inscrit dans la même lignée que la


responsabilité sociale de l‟entreprise vue par Carroll (1991), mettant l'accent sur les
responsabilités de l'entreprise exigées par différents acteurs appelés stakeholders 17.
Pour Mullenbach (2007), la théorie des parties prenantes vient moderniser la RSE en
y apportant un cadre théorique qui justifie la responsabilité de l'entreprise vis à vis
des parties prenantes mais aussi elle vient se dresser comme un outil managérial
cadrant les actions et choix des managers et dirigeants à la fois sur le plan
stratégique qu'éthique.

Donaldson& Preston (1995) définissent et présentent la théorie des parties


prenantes à travers trois aspects : descriptif, instrumentale et normatif.

L'aspect descriptif :

La théorie est utilisée pour décrire et parfois pour expliquer des


caractéristiques et comportements spécifiques à l'organisation.

Donaldson& Preston (1995) explique qu'elle a été utilisée notamment pour


décrire :

1) La nature de l'entreprise,
2) La manière dont les managers pensent le management et donc
leur relation avec les parties prenantes,
3) Comment les membres des comités d'entreprise prennent en
considération les attentes des parties prenantes,

17.enoxas-olgnaerutaréttilaledussisetnanerpseitraptnangisédemreT

34
4) Comment les entreprises sont gérées.
L'aspect instrumental :

Pour Donaldson& Preston (1995), la théorie est utilisée dans cet aspect à
chercher et à identifier les connexions ou le manque de connexions entre la gestion
des parties prenantes et la performance de l'organisation.

Le postulat avancé par Donaldson& Preston (1995) est que la prise en


considérations des attentes des parties prenantes aide à atteindre voire à améliorer
la performance organisationnelle.

L'aspect normatif :

Donaldson& Preston (1995) considèrent l'aspect normatif comme le cœur de


la théorie des parties prenantes, comme illustré 18 ci-dessous, et qui se base sur des
aspects philosophiques et moraux dans la prise en compte des parties prenantes.
L'approche normative pour Donaldson& Preston (1995) est une approche
catégorique et non hypothétique elle dit clairement ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut
pas faire en fonction de ce qui est bien ou mauvais à faire.

Comme l'a bien souligné Mullenbach (2007) en analysant Donaldson&


Preston (1995) sur ce point, la théorie des parties prenantes « se veut conçue non
plus comme une aide apportée aux dirigeants pour gérer l’entreprise de façon
stratégique, mais comme une aide pour le faire de façon éthique ».

18
.snotiacilpmIdna ,ecnedivE ,stpecnoC :notiaroproCehftoyroehTredlohekatSehT. notserP .E eeLdnanosdlanoDsamohT
91-65 .pp ,)1995 ,.naJ( 1 .oN ,20 .loV ,weiveRtnemeganaMfoymedacAehT

35
Source : Donaldson& Preston (1995)

C. La théorie des ressources financières (« Slackresourcestheory »)

Cette théorie stipule qu‟une bonne PFE résulte nécessairement de l‟existence


de ressources financières en quantité suffisante ; ce qui donnera à la firme la
capacité et l‟opportunité pour s‟engager dans des domaines de performance sociale,
tels que les relations avec la communauté, les relations avec les employés, ou
l‟environnement. L‟argument sous-jacent à cette théorie est que si les ressources
existent en quantité suffisante dans l‟entreprise, alors la bonne PSE résultera dans
une meilleure allocation d‟une partie de ces ressources dans des domaines à
caractère social; donc une bonne PFE pourra laisser présager d‟une bonne PSE. On
voit bien que dans ce cas de figure c‟est bien la PFE qui exerce une influence sur la
PSE.

D. La théorie néo-institutionnelle

La théorie néo-institutionnelle TNI est apparue au milieu des années 1970.


Elle se fonde sur le vieil institutionnalisme de Selznick (1949) quoiqu‟elle en diverge
au niveau des principes d‟analyse et des approches de l‟environnement. Elle
englobe un ensemble de courants distincts qui font partie de domaines très variés
tels que l‟économie, la sociologie ou même les sciences politiques.

36
Elle s‟intéresse aux contraintes culturelles et sociales exercées par
l‟environnement sur les organisations. Elle rejette le modèle de l‟acteur rationnel et
l‟« indépendance » des institutions. L‟approche néo-institutionnelle s‟intéresse à
l‟influence du contexte institutionnel sur l‟adoption de pratiques ou sur l‟architecture
institutionnelle (Delalieux G., 2005).

La théorie néo-institutionnelle 19
focalise sur l‟environnement institutionnel.
Selon les institutionnalistes, il existe à l‟extérieur des organisations un
ensemble de valeurs, de normes et de modèles organisationnels qui vont
influencer leurs structures et leurs modes de gestion (Meyer et Rowan, 1977). De
plus, cette théorie appréhende les organisations comme des entités « encastrées »
dans un contexte social (Granovetter, 1985 ; Suchman, 1995), interconnectées
(Powell et DiMaggio, 1991 ; Tolbert et Zucker, 1996) et socialement construites par
leur environnement (Berger et Luckmann, 1996). L‟environnement institutionnel
de l‟entreprise se caractérise aujourd‟hui par des acteurs nouveaux, très
influents, et qui portent des valeurs humanitaires, des inquiétudes sociales et
environnementales. Il s‟agit essentiellement d‟organisations de la société civile,
d‟investisseurs, de salariés et de leurs syndicats, des consommateurs, et des ONG.
Ces acteurs exercent des pressions sur les firmes les incitant à respecter les règles
institutionnelles qui vont donner lieu à de nouvelles formes de pratiques en matière
de RSE, combinant à la fois obligations contraignantes et démarches volontaires. Ils
ont également contribué à la création d‟organismes d‟observation et de vérification
des comportements des firmes en matière de RSE, d‟agences de notation extra-
financière, de cabinet d‟audit et de conseil, de certification, etc. qui ont mis en place
des procédures de travail en matière de RSE, créé des instruments de mesure de la
PSE (indices, etc.). De manière globale, ces acteurs détiennent un pouvoir important
dans la mesure où ils ont la capacité d‟exercer une forte influence sur la légitimité de
la firme, à travers sa réputation.

Selon Davis et Johnson (cités par Kashyap R, Mir et Mir Ali, 2004), la RSE est
pratiquée dans une vision de profit de long terme. L‟entreprise cherche dans certains
cas à s‟afficher responsable socialement pour capter l‟attention des organisations
mondiales ou des entités internationales, gagner leur confiance et s‟emparer d‟une
part plus importante du marché. En fait, dans la plupart des cas, les entreprises sous

19
Théorie Néo-institutionnelle élaboré par Meyer et Rowan (1977), Di Maggio et Poyell (1991), Allouche (2002)
p.55

37
l‟effet des pressions institutionnelles déclarent des missions et des politiques
socialement acceptables. Mais de là à pouvoir les suivre, cela dépend des rapports
de force des différents acteurs internes à l‟entreprise tout aussi bien qu‟externes.

Plusieurs études empiriques ont été menées sur l‟impact de la théorie néo-
institutionnelle sur la RSE des pays en transition. L‟étude faite par Jamali D,
Safieddine A. and Rabbath M, (2008) insiste sur les facteurs de légitimité des
entreprises opérant au Liban, en Syrie et en Jordanie. Cette dimension mériterait une
attention particulière surtout que très rares sont les fois où les entreprises expliquent
les raisons qui les ont induites à devenir responsables socialement. Cependant, la
Commission européenne, tel que cité par Fuentes Garcia F. et al. 2008, a listé les
motifs énumérés par les entreprises elles-mêmes, comme suit :

- Instaurer une éthique des affaires

- Veiller à l‟engagement personnel du directeur de l‟entreprise

- Améliorer la concurrence

- Embellir l‟image de l‟entreprise

- Prévenir une mauvaise réputation

- Augmenter la loyauté du consommateur

- Ne pas subir la concurrence des autres entreprises

- Augmenter la loyauté des employés

- Attirer de nouveaux employés

- Réduire les impôts et les coûts

En conclusion, le développement des pratiques et la diffusion de reporting


social, de publication de rapports faisant le bilan des performances sociales,
économiques ou philanthropiques de l‟entreprise, de création de codes de
conduite, labels et autres certification, découlent majoritairement de la TNI qui
stipule que l‟émergence de ces facteurs est une réponse à des contraintes
légales (lois, réglementations), normatives (normes professionnelles et sectorielles)
ou encore cognitives culturelles (comportement mimétique). En conséquence, les
organisations, dans un souci de risque de perte de réputation et d‟incertitude, et dans
une volonté de s‟inscrire durablement dans un objectif de défense et de maintien de
leur légitimité et réputation, se conforment à ces pratiques reconnues comme

38
pertinentes et appropriées quant aux attentes des parties prenantes (acteurs
institutionnels).

SECTION 2 : Définition du concept RSE

La responsabilité sociale de l'entreprise (RSE) est un concept qui est


largement répandu de notre jour. Le concept est au cœur de cette recherche posant
les premières réponses au dilemme que rencontre les exécutifs dans le monde du
travail en les dotant d'un cadre leur permettant à la fois de tenir leur engagement vis
à vis de leur employeur mais aussi vis à vis d'un ensemble de parties qui réclament
des droits à la fois éthique et légale. En effet, malgré les mouvements sociaux durant
les années 60 aux états unis réclamant plus de responsabilité sociale des
entreprises, ce n'est que dans les années 70 que ce message est devenu claire
ayant pour résultat la création d‟un certain nombre d'entité comme « Environemental
protection agency », « The equal employment opportunity commission », « The
occupation alsafety and health commission » and « The consumer products afety
commission » (Carroll, 1991).

La responsabilité environnementale

Elle s‟exprime par la volonté de préserver l‟environnement naturel et la


biodiversité contre toute dégradation provoquée par les activités industrielles et
agricoles. Cette préoccupation majeure à l‟échelle de la planète suite aux effets
dévastateurs du progrès économique et technologique, les ONG et les partisans du
développement durable luttent pour pouvoir généraliser la RSE qui prend en compte
le côté écologique sur l‟ensemble des entreprises et pays afin de faire face et limiter
les conséquences négatives du développement strictement économique. Kant
considère que « Agir de façon que les effets de ton activité soient compatibles avec
la performance d‟une vie authentiquement humaine surterre et de façon que les
effets de ton action ne soient pas destructeurs pour la possibilité future d‟une telle vie
». D.TREMBLAY et D.CORNIER (1995)20 rejoignent cette idée et ajoutent «
l‟entreprise qui s‟acquitte d‟une certaine responsabilité environnementale déploie
des effets entre autre sur les activités suivantes :

- La réduction de la consommation de l‟énergie.


20
MERCIER.S. 2004. Op.cit. P : 73.

39
- La réduction de la production des déchets.

- La recherche des matières premières moins nuisibles à l‟environnement et la


vocation vers les énergies renouvelables.

- L‟amélioration des techniques de production capables de diminuer les


déchets toxiques.

- L‟installation d‟équipements aptes à réduire la pollution de l‟eau ou de l‟air.

Toutes ces politiques doivent être entreprises afin de faire face aux risques
écologiques qui sont des aléas d‟origine naturelle et technologique causant des
dommages sur la biodiversité et la vie des êtres humains d‟une manière directe ou
indirecte et qui montrent le revers de la médaille. Ce sont des risques d‟ordre
permanent (déchets toxique, gaz à effet de serre, réchauffement de la planète,
inondation, sécheresse…).

Par conséquent, un Système de Management Environnemental (SME) doit


être mis en place dans une entreprise sur la base de la volonté de contrecarrer ces
risques technologiques et la pollution de notre environnement à travers un mode de
production, de gestion et d‟organisation visant à maîtriser ces impacts dévastateurs
sur l‟environnement. La démarche de SME exige une démarche environnementale
via un système (PDCA) : plan (planifier Do (faire- mise en œuvre), check (vérifier-
contrôle) ACT (agir- revue de direction) qui se traduit par la roue de Deming-
principes du PDCA21.

Aussi, le rôle des parties prenantes notamment les ONG, les pouvoirs
publics, les partenaires économiques…dans l‟intégration de la RSE dans les
entreprises est primordial.

La notion de RSE conduit à évaluer la performance de l‟entreprise sous trois


angles : l‟angle environnemental, social et économique.

L‟entreprise doit agir de manière socialement responsable parce qu‟il est de


son devoir de le faire mais aussi parce qu‟elle est en interaction permanente avec la
société et a des comptes à rendre aux citoyens (Wood, 1991).

Comme le souligne Swaen et Chumpitaz (2008), la RSE est considéré comme


un avantage concurrentiel en partie du fait de son impact sur la confiance des

21
BOUAKLINE Fatima. 2013. Op.cit. P : 149.

40
consommateurs. Dans cette perspective, l‟entreprise s‟engage dans une démarche
RSE car elle y voit un intérêt économique à travers la recherche d‟une meilleure
réputation.

Pour que son engagement dans la démarche de RSE soit source de bénéfice,
l‟entreprise devra mettre en place une politique de communication efficace. Elle
informera ses clients qui verront ainsi qu‟elle a des valeurs éthiques et sociales
(Commenne, 2006). La démarche de RSE lui permettra de se différencier de la
concurrence et elle gagnera des opportunités notamment dans les pays
particulièrement sensibles aux aspects environnementaux (Allemagne, Suède,
Norvège par exemple). De plus, en développant cette démarche RSE, l‟entreprise
impose un modèle dans l‟esprit des consommateurs, les entreprises concurrentes
devront suivre et elle bénéficie ainsi d‟un avantage concurrentiel.

Tableau 3 : Exemples de définitions de la RSE pendant les années soixante

Définition Source

« La responsabilité sociale de l‟entreprise (Davis, 1960)


concerne les actions et les décisions que prennent
les hommes d‟affaires pour des raisons qui vont, en
partie, au-delà des intérêts purement techniques et
économiques de l‟entreprise »

« En dernière analyse, la responsabilité sociale (Frederick, 1960)


suppose une attitude civique à l‟égard des
ressources économiques et humaines, et une volonté
d‟utiliser ces ressources pour satisfaire des buts
sociaux élevés et pas simplement l‟intérêt étroitement
circonscrit d‟une personne privée ou d‟une entreprise
»

« L‟idée de responsabilité sociale suppose que (Mcguire, 1960)


l‟entreprise n‟a pas seulement des obligations légales
ou économiques, mais qu‟elle a aussi des
responsabilités envers la société qui vont au-delà de

41
ces obligations »

« La responsabilité sociale renvoie à (Davis &Bolstrom,


l‟obligation pour une personne de prendre en compte 1966)
l‟effet de ses décisions sur le système social pris
comme un tout. Les hommes d‟affaires exercent leur
responsabilité lorsqu‟ils considèrent les besoins et les
intérêts de ceux qui peuvent être affectés par leurs
actions »

« Le concept de responsabilité sociale (Walton, 1967)


reconnaît l‟intimité des relations)entre l‟entreprise et
la société et affirme que ces relations doivent être
présentes à l‟esprit des dirigeants de l‟entreprise
ainsi qu‟à l‟esprit de ceux qui s‟occupent des
différents groupes auxquels elle est reliée et qui
poursuivent leurs propres buts »

Source : élaboration propre par TARIK EL MALKI

Pour mieux saisir cette définition, il paraît opportun de s'arrêter sur quelques-
unes des notions sur lesquelles elle repose :

2.1 Intégration volontaire

La démarche volontaire est traduite par la liberté des entreprises dans leurs
engagements afin d'améliorer leurs performances sociales et environnementales au-
delà des obligations légales. Cet aspect volontaire fait l‟objet d‟une forte contestation
de certains partenaires sociaux ainsi que des acteurs de la société civile. Ils lui
reprochent, entre autres, de laisser aux entreprises la liberté de choisir la manière
dont elles doivent prendre en compte les paramètres sociaux et environnementaux
dans leurs activités. Ils estiment, de manière générale, que la Commission ne permet
ni de garantir la responsabilité des entreprises devant leurs partenaires, ni d‟imposer
des conditions sociales et environnementales, ni d‟instaurer des normes et des
principes internationaux, ni de recourir à des mesures de politique générale comme

42
les marchés publics et les subventions publiques pour encourager un comportement
responsable et enfin ni de garantir un contrôle indépendant.

Cependant, une démarche volontaire peut constituer un atout car elle permet
à l'entreprise de trouver les meilleures solutions et d'adapter le concept de RSE à sa
structure en fonction de son secteur et de sa situation géographique.

Dans son dernier avis sur le sujet, le Comité économique et social européen
rappelle qu‟ « une démarche socialement responsable doit reposer sur une
application effective et dynamique des normes existantes (législation et accords
collectifs) et s‟accompagner d‟engagements volontaires allant au-delà des normes ».

2.2 Intégration de préoccupations sociales et environnementales

La responsabilité sociétale des entreprises est fondée sur le fondement de la


Triple Bottom Line, c‟est-à-dire la recherche de profits et le respect de normes
sociales ainsi qu‟environnementales. La performance d‟une entreprise se calcule en
fonction non seulement des critères économiques, mais aussi sociaux et
environnementaux.

D‟où l'expression People, Planet, Profit, souvent employée pour traduire cette
triple performance de l'entreprise. « Triple approche : conception selon laquelle les
performances globales d'une entreprise doivent être mesurées en fonction de sa
contribution combinée à la prospérité économique, à la qualité de l'environnement et
au capital social.»

La Commission Européenne s'est inspirée des conceptions des différents


États membres pour donner cette triple dimension à la RSE.

Ce concept est directement lié à la notion de développement durable, dont il


est la déclinaison pour les entreprises. La définition européenne permet de mettre en
valeur les points suivants :

 La RSE couvre les matières sociales et environnementales ;


 La RSE n'est pas et ne devrait pas être séparée de la stratégie et
des opérations commerciales : puisqu'il s'agit d'intégrer les préoccupations
sociales et environnementales dans ces stratégies et opérations ;
 La RSE est un concept volontaire ;
 Un aspect important de la RSE est la manière dont les

43
entreprises interagissent avec leurs parties prenantes internes et externes
(employés, clients, voisins, ONG, autorités publiques, etc.).

L‟expression „„La RSE‟‟ signifie „‟ la responsabilité sociale et


environnementale‟‟ ou „‟responsabilité sociétale de l‟entreprise‟‟, selon les sources
et les réseaux, et prend l‟appellation RSO quand il s‟agit d‟organisation au sens
large du terme.

La RSE est également un concept dynamique qui relie divers éléments et


différents niveaux de l‟entreprise entre eux. Les valeurs et les attentes changent
avec le temps et avec les circonstances qui sont elles-mêmes changeantes 22. Il est
donc normal que le sens de ce concept diffère selon les pays, les cultures et les
idéologies. Certains auteurs, tels que Guillaume Des lieux (2005), le qualifient de «
concept ombrelle qui abrite en son sein des revendications variées et parfois
totalement contradictoires ». Pour Jean Pasquero (2005), chaque époque sécrète
ses propres exigences de responsabilité sociale, mais celles-ci s‟appuient sur les
acquis des périodes qui les ont précédées.

2.3 Les relations avec les parties prenantes

Depuis les années 1970, l‟expression « stakeholders » est utilisée dans les
théories de management et de gestion. Ce concept des « parties prenantes » permet
de mieux considérer la réalité de l‟entreprise et d‟étudier toutes les interactions
qu‟une organisation entretient avec son milieu. L‟entreprise n‟étant pas un système
fermé et imperméable, sa survie dépend d‟un nombre important de facteurs sociaux
et environnementaux, qui ne se réduisent pas aux actionnaires et aux clients. Dans
sa publication Strategic management : astakeholder approach, Edward Freeman
définit les parties prenantes comme « tout groupe ou individu qui peut être affecté ou
est affecté par l‟accomplissement des objectifs d‟une organisation ».

« Chaque groupe représenté dans une bulle a un parti pris, un enjeu (« a


stake ») dans l‟entreprise, d‟où la dénomination de partie prenante, de détenteur d'un
enjeu (stakeholders). »

22
Okoye A., 2009

44
Figure 3 : L’entreprise et ses parties prenantes

Source : Freeman 1984, modèle simplifié

Le schéma ci-dessus présente l'ensemble des parties prenantes ayant une


influence directe ou indirecte sur la vie de l'entreprise. Chaque groupe de «
stakeholders » doit être pris en compte par l'entreprise lors de la définition de ses
objectifs et de sa mission.

« La Théorie des Stakeholders établit que la nature des parties prenantes


d‟une organisation, leurs valeurs, leur influence relative sur les décisions et le type
de situation constituent des informations relevances pour prévoir le comportement
organisationnel. »

2.4 Les concepts liés à la responsabilité


 Responsabilité sociale ou sociétale : Le social couvre plusieurs
sens et rende la notion de la RSE ambiguë et complexe. Si le social est limité
seulement aux relations employeurs- salariés, la dimension du développement
durable est exclue avec tous ce qui est relatif à la société. Par conséquent, le
mot sociétal désigne tout ce qui relève de la société au sens large. - La
réceptivité sociale : C‟est un terme managérial qui signifie qu‟une entreprise
est socialement responsable lorsqu‟elle s‟adapte loyalement aux

45
changements

46
imposés par son environnement sociopolitique de manière appropriée.
Carroll23 définit la réceptivité sociale comme étant la capacité d‟une firme à
répondre aux pressions sociales, autrement dit c‟est la réaction de défense.
En outre, Wood présente deux concepts de cette notion à savoir c‟est un
concept écologique qui propose une adaptation organisationnelle aux
conditions environnementales et le management des relations qui lient la
société avec les différentes parties prenantes.
 Le développement durable : Il n‟y a pas longtemps, le
développement était synonyme de progrès et de plus grande maîtrise des
incertitudes. Mais le voilà ébranlé par des effets potentiellement dévastateurs.
La notion de développement durable trouve son origine dans les réflexions
menées par les écologistes depuis les années 1970 à l‟occasion de la
conférence de Stockholm en 1972 sur le thème de l‟économie de
développement et la prise en compte de l‟environnement dans tout
développement afin d‟avoir une gestion raisonnable et rationnelle des
ressources naturelles à long terme pour pouvoir assurer une croissance
durable pour les générations futures. En outre, le développement durable est
un concept présenté comme la solution à cette tension entre progrès et
nouvelles menaces. A l‟occasion de la conférence de Rio de Janeiro en
199224, les représentants de 150 pays ont adopté des repères 25 notamment
l‟agenda 21 qui visent à concilier le progrès économique, l‟équité social et la
préservation de l‟écologie. Et par conséquent, un certain nombre de principes
à savoir la précaution, la prévention, la démocratie participative, l'articulation
entre le global et le local, le court et le long terme, la responsabilité, la
solidarité, la gestion économique, etc. Il a aussi ses grandes théories
regroupées en trois courants : les solutions technologiques, la réforme
organisationnelle et la sortie du développement. Le développement durable se
trouve au centre de débats géopolitiques engageant la paix et l'avenir de
l'humanité.
 L’entreprise citoyenne : L‟entreprise citoyenne est une entreprise
qui appartient à une cité et qui y joue pleinement son rôle. Elle est considérée

23
BOUAKLINE Fatima. 2013. P : 85. Op.cit
24
REYNAUD Emmanuelle )Directeur(. Collectif. « Le développement durable au cœur de l’entreprise. Pour une
approche transverse du développement durable ». Edition : Dunod. 2006. 256 pages. P : 6.
25
FLIPO Fabrice. « Le développement durable ». Edition : Bréal. 12/09/2014. 128 pages

47
comme une personne civique titulaire de droits et de devoirs26. L‟entreprise
est donc citoyenne dans la mesure où elle intègre dans ses choix
économiques, la dimension collective de son environnement et plus
précisément :
 L‟entreprise a un rôle économique fondamental de création de
richesse. C‟est une conception traditionnelle qui confère à l‟entreprise ce rôle
d‟optimisation de la combinaison productive en faisant varier les facteurs de
production.
 Les rôles sociaux de l‟entreprise sont essentiels à la vie en
société et sont diversifiés en commençant d‟abord par la fourniture des
emplois qui est le premier rôle de l‟entreprise, puis par l‟organisation de la vie
au travail à travers des conditions de travail acceptables et enfin par
l‟implication de la société dans la formation, la qualification et l‟insertion de
ses salariés.
 Le rôle environnemental de l‟entreprise : La protection de
l‟environnement est devenue une préoccupation centrale des entreprises suite
aux effets dévastateurs du progrès purement économique. En France 27, la
réglementation et la vigilance des entreprises garantissent une bonne
protection de l‟environnement, ce qui n‟est malheureusement pas le cas au
plan international surtout pour les USA et la Chine qui sont les plus grandes
puissances économiques dans le monde et dont leurs activités industrielles et
agricoles transforment l‟environnement négativement et dans ce sens, ces
deux pays sont les plus responsables des émissions de gaz à effet de serre,
de la production de déchets radioactifs…
Kotler (1998)28souligne que l‟entreprise citoyenne se préoccupe, par exemple,
des problèmes économiques de son pays et s‟intéresse aussi à des problèmes
d‟ordre social et écologique, etc. Quant à Libert (1996, p.96)20, il considère une
entreprise citoyenne est « une entreprise- petite, moyenne, grande ou publique ou
une organisation, service, public, administration ou organisme culturel ou éducatif
qui, au-delà de ses activités directes, désire protéger son environnement social et

26
http://www.oeconomia.net/private/cours/economieentreprise/themes/entreprisecitoyenne.pdf (Consulté le
04/07/2018).
27
18http://www.oeconomia.net/private/cours/economieentreprise/themes/entreprisecitoyenne.pdf (Consulté
le 04/07/2018)
28
BOUAKLINE Fatima. 2013. Op.cit. P : 97

48
physique, et se solidariser de l‟équilibre et du destin de la communauté dans laquelle
elle vit et dont elle vit ».

Ainsi, pour récapituler, une entreprise « citoyenne » est une entreprise qui
accepte de mettre l'intérêt de la société et de l'humanité au même niveau que son
intérêt propre. Ce qui implique qu'elle reconnait devoir supporter les conséquences
de ses actes et d'autre part avoir le souci de l'intérêt général.

49
SECTION 3 : La RSE dans le secteur bancaire
3.1 La Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) et la confiance
La RSE peut être couramment définit comme la réponse de
l‟organisation au besoin de ces parties prenantes (Wood, 1991). Les parties
prenantes (stakeholder) sont un groupe ou un individu qui peut affecter ou être
affecté par l‟organisation (Freeman, 1984). La RSE est expressive pour les
entreprises car elle amène tous les jeux d‟efficacité de l‟entreprise et les
relations avec les parties prenantes (Crowtheret Rayman-•‐Racchus, 2004)
(Cf.Figure4.0). Un accroissement de définition de la RSE présente pour
l‟entreprise, d‟assumer ses responsabilités face à ces objectifs de
maximisation des bénéfices et le caractère comptable de ses actions auprès
de ses parties prenantes (Werther et Chandler, 2011).

Figure 4. L’impact de la RSE dans la société

La recherche empirique et théorique a révélé le concept de


responsabilité sociale pour un manager (Bowen, 1953) et estimer la relation
entre l‟entreprise et la société (Carroll, 1979 ; Aupperle et al. 1985). De 1980 à
1990, plusieurs études ont modéré la relation entre la RSE et la performance
financière (Ullmann, 1985 ; McGuire et al. 1988) et le modèle de hiérarchie
des responsabilités appelé, la Pyramide de Carroll déterminant quatre niveaux
de responsabilités impliquant l‟économique, le juridique, l‟éthique et le niveau
philanthropique. Ce modèle a été adapté par le modèle 3C-•‐SR

50
(Schwartz et Carroll, 2003) qui évacue le niveau philanthropique car
difficilement évaluable.

Depuis toujours perçue comme un agent économique spécifique, dont


la mission était de fluidifier les échanges, la fonction des banques est
aujourd‟hui incomprise du grand public, voire contestée. Il existe comme une
remise en cause du traité social entre la banque et ses parties prenantes
(clients, fournisseurs, institutionnelles) et encore plus de la société. La banque
doit alors faire des actions visant à restaurer la confiance et les particuliers
(Barbot, 2010). Cette méfiance des consommateurs se conjugue d‟une
opacité sur les outils et style de gestion de la banque particulièrement dès la
crise de 2008 où la perception de la gestion de la crise par les banques a été
mal managée. Une étude nouvelle montre que la perception du management
de crise par les banques passe par une implication, une image de marque, la
confiance (interpersonnelle, relationnelle et institutionnelle) et l‟attitude à
l‟égard de l‟argent (Guérin, 2011).

3.2 Les études actuelles sur la démarche RSE dans l’entreprise


À partir des études de Carroll et Aupperle, plusieurs études se sont
développées sur l‟aspect de la RSE et son objectif dans l‟entreprise et
l‟organisation. Utilisant les travaux de Carroll en 1979, certaines recherches
ont défini un ordonnancement sur la base d‟une responsabilité dégradante
entre les facteurs économique et juridiques, une responsabilité grandissante
de l‟éthique et une responsabilité décroissante discrétionnaire (Sastaruji,
2007). D‟autres approches quantitatives de la RSE se sont formalisées (Brice
et Wegner, 1989). Les approches nouvelles observent un modèle hybride qui
intègre des programmes sélectifs de RSE et l‟estimation des coûts
particulièrement dans le secteur de l‟hôtellerie (Tsai et Hsu, 2008).Aujourd'hui,
la recherche sur la démarche RSE tente d‟améliorer les liens entre la RSE et
la performance financière, la confiance, la co-•‐responsabilité, la gestion du
revenu (Surroca et al. 2011 ; Hristea, 2011 ; Hong et Andersen, 2011 ;
Rahmawati et Dianita, 2011)

3.3 Les différentes dimensions de la RSE dans le secteur bancaire


La démarche RSE pour les entreprises bancaires consiste à examiner

51
l‟impact éventuel de chaque activité sur son environnement physique ou
humain. La RSE est déterminé sous l‟aspect de la valorisation et de la gestion
de l‟entreprise, notamment ses parties prenantes (stakeholders) telles que les
actionnaires, les salariés, les clients et les fournisseurs. Il est associé
pareillement le tissu social, l‟environnement naturel et dans une moindre
mesure la clarté et l‟éthique (Cheynel, 2010). Selon la taille de l‟entreprise, il
sera considéré un dispositif autonome de gestion et de contrôle de la RSE.

Plusieurs enjeux sont exposés distinctement dans le secteur bancaire en


termes de RSE :

 Le premier porte sur les aspects obligatoires au titre de la loi NRE de 2001
(les Nouvelles Régulations Economiques) où les entreprises cotées à
Euronext Paris sur le marché réglementé doivent assurer un certain nombre
de publications notamment sur les conséquences sociales et l‟impact
environnemental de l‟activité de l‟entreprise. Ces rapports
environnementaux et sociaux sont standardisés par les banques
britanniques et américaines sous l‟égide de la Global Reporting Initiative
(GRI) initié par les Nations Unies(PNUE).
 Le second enjeu porte sur l‟image et la réputation de la banque où la
crédibilité du système de valeurs s‟inscrit dans un projet d‟entreprise
contenant des codes éthiques et des principes partagés avec les salariés.
 Le troisième enjeu concerne la sphère éthique portant sur l‟harmonie
sociale, la qualité de la relation clients et la relation fournisseurs. Cette
approche à portée économique tend à éclaire les risques et les opportunités
à long terme.

3.4 L’apport théorique de la RSE dans le secteur bancaire


Le secteur bancaire considère que la RSE est une opportunité
permettant à équilibrer les perspectives de la crise financière de 2008 face à
l‟enjeu de la crise écologique future. Le problème réside dans la crédibilité de
la démarche RSE qui doit produire un changement de comportement et
d‟image face au consommateur et au grand public en général. Les
perspectives de valorisation de la RSE sont la relecture et le niveau des
services entre les entreprises bancaires et les parties prenantes.

52
En période de crise, l‟adaptation de la RSE favorise une nouvelle définition des
besoins (Fernandez et Souto, 2009) et de nouvelles voies de recherches
académiques et entrepreneuriales (Jonker et De Witte, 2006). (Cf. Figure 5)

Figure 5. Le développement de la RSE en période de crise


en secteur bancaire (d’après Fernandez)

La RSE et la crise financière peuvent être une occasion ou une menace


pour nos sociétés et plus essentiellement le système bancaire. La gestion du
risque à court terme d‟une RSE non responsable et non efficace (Cf. Figure 6)
peut avoir des effets désastreux en termes d‟image et de réputation (Levine,
2008).

La RSE peut favoriser l‟innovation particulièrement dans le long-•‐terme


en s‟inscrivant dans une démarche de durabilité. La dimension
environnementale peut faire progresser la relation des parties prenantes avec
le secteur bancaire et améliorer le concept de performance financière
responsable (Kim, 2011). La RSE peut restaurer des valeurs comme la
culture, la motivation ou aussi la transparence surtout en période de crise. La
RSE peut replacer le régime des parties prenantes et faire évoluer la notion de
risque et la compétitivité.

53
Figure 6. Le modèle de développement de la RSE en période de crise (d’après
Jonker et Souto)

La RSE peut avoir un impact courageux sur les marchés particulièrement en terme
de perception et de communication (Bratu et Jacquin, 2007 ; Rundle-•‐Thiele et
McDonald, 2008). La RSE peut produire une garantie de restauration de la
confiance auprès des investisseurs, essentiellement par la production des
ressources financières.

Finalement, la RSE doit forcer à rectifier l‟identification de la clarté des


informations financières, la lutte contre la corruption et une clarification de
l‟activité bancaire auprès des clients.

3.5 Les limites de la RSE dans le secteur bancaire


La RSE est fréquemment perçue par le grand public comme un artifice
pour ne pas dire un artefact dont le biais est la reconnaissance d‟une
confiance perdue par des pratiques financières mal saisies du public et peut-
être responsable de la crise financière et bancaire 2007/2008.

Depuis 1970, les études anglo-•‐américaines ont traité le thème de


la RSE sous l‟aspect du coût et des bénéfices. Ces analyses ont réalisé,
toutes
54
orientations confondues une analyse de l‟ensemble des secteurs d‟activités et
construit des modèles adaptables en terme de performance (Corporate Social
Performance – CSP) et en terme financière (Corporate Financial
Performance
– CFP). Or, il apparaît qu‟il n‟y a pas de attache statistique significative entre
le CSP et le CFP (Soana, 2011). L‟effet de mode et ses dérives a fortement
participé à dévaluer l‟intérêt et l‟impact de la RSE dans l‟entreprise et à fortiori
dans le secteur bancaire, toutefois, l‟exigence de réexaminer des critères
éthiques guiderait à générer un avantage compétitif au sens de Porter
(Hristea, 2011).

La crise financière a modifié le sens et la méthode de recherche de la


RSE, une démarche tend à reconstruire de nouveaux paradigmes et
méthodologies, en particulier sur le concept d‟interrelation de la RSE (Taneja
et al. 2011) et une relecture de la RSE sous la réflexion d‟étude empirique
causale (Schreck, 2011) ou encore d‟outils méthodologiques étudiant le
l‟orientation des parties prenantes avec l‟introduction de la RSE (Valackiene
et Miceviciene, 2011).

55
SECTION 4 : Ethiques et valeurs RSE
4.1 Éthique : définitions et concepts :

L'éthique est : « la partie de la philosophie qui envisage les fondements de la


morale »29, c'est aussi selon la même source : « l'ensemble des principes moraux qui
sont à la base de la conduite de quelqu'un »3.

La morale est définit comme: « …. les règles de conduite pratiquées dans une
société, en particulier par rapport aux concepts de bien et de mal »30

Sénéchal (2011)31 déduit que l'éthique est à la fois un concept fondé sur la
morale et la notion du bien et du mal mais aussi un comportement tirant son essence
de la discussion où les contextes de décision et d'action sont déterminés (Nillés,
2001).

En entreprise et plus globalement dans le monde des affaires, l'éthique


s'exprime souvent sous forme de dilemmes. Plusieurs solutions se présentent tirant
leurs sources de lectures diverses des principes moraux ou encore de la divergence
des règles éthiques à appliquer quant aux situations qui se présentent.

Carroll (1991), dans son analyse du défis des décideurs ou "Management


challenge"32 met l'accent sur le dilemme qu'a constamment le mangement d'une
entreprise quant à la satisfaction de certaines parties prenantes plutôt que d'autres
en fonction de leur légitimité mais aussi en fonction de leur pouvoir et leur influence.

Il apparait donc difficile de trouver une définition unanime de l'éthique.

Le schéma suivant33 permet de dresser les différents courants et pensées


éthiques en se basant sur :

- Des principes soient fixes et consistants ou adaptables et réactifs


aux circonstances.
- Une orientation soit tournée vers les principes (bien faire) ou
tournée vers les résultats (faire bien).

29
31389/euqihté/siacnarf/seriannoitcid/rf.essuoral.www//:ptth
30
52427#elarom=q?52562/larom/siacnarf/seriannoitcid/rf.essuoral.www//:ptth
31
: secivresedesirpertne - tneilcnoitaleralsnadeuçrepeuqihté’lederusemedellehcéenu’dlahcenéSniavlyS
5/3 - 233 °N - 2011 erbmevoN - GNITEKRAM UD ESIAÇNARF EUVER euqnabaledelpmexe’l
32 :ytilibisnopseRlaicoSetaroproCfodimaryPehT.B eihcrA ,llorraC
1991 tsuguA-yluJ ,snoziroHssenisuB ,sredlohekatSlanoitazinagrOfotnemeganaMlaroMehtdrawoT
33-_pihsredaeL RSC_scihtE_-_neawS_-_xuodeL/2013/scod/moc.tnemeganam-eihposolihp.www//:ptth
tpp.2013_beF_

56
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treVsedseuqihtE su eppolevéDedseuqihtE
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noitatneirO sepicnirP noitatneirO tatluséR

olotnoéDseuqihtE oloéléTseuqihtE
seuqig seuqig

sénnod sepicnirP
stnatsisnoc te sexiF

Source: Fisher & Lovell (2003); adapté par Ledoux

Les 4 concepts éthiques :

Ethique des vertus :

Les éthiciens de la vertu considèrent que toute personne est dotée de traits
caractéristiques appelés vertus tels que le courage, la compassion, l'équité et
l'intégrité. Leur perfectionnement conduit à une vie bonne34. Selon Aristote35
considéré comme le précurseur de l'éthique de la vertu, « la vertu est une disposition
à agir d'une façon délibérée, consistant en une médiété relative à nous, laquelle est
rationnellement déterminée et comme le déterminerait l'homme prudent ».

John McMillan dans son introduction aux théories morales36résume l'éthique


des vertus ou la théorie des vertus comme suit : « Selon la théorie de la vertu , la
bonne chose à faire dans une situation donnée correspond a ̀ ce qu’une personne
bonne ou vertueuse ferait dans les mêmes circonstances. Cette théorie paraît
attrayante à première vue , car la plupart , sinon la totalité́ , d’entre nous voulons être

34utrev_al_ed_euqihtÉ/ikiw/gro.aidepikiw.rf//:sptth
35 ,1,0 : .v ,siuqaMudsohcÉseLsnoitidÉ )1963-1893( tocirT .J )1959( noitcudarT .euqamociN à euqihtÉ .etotsirA
.2014 reivnaj
36
p.f_yrammus_yroeht_larom/sremirp/scihteoib/stnemucod/nommoc/cr/latrop/egap/latrop/ac.egelloclayor.www//:ptth
fd

57
de bonnes personnes. Il semble en effet qu’agir comme le ferait une bonne personne
traduirait les objectifs que nous cherchons a ̀ atteindre lorsque nous devons prendre
une décision morale ».

Ethique téléologique :

A l'inverse de l'éthique des vertus, l'éthique téléologique s'intéresse aux


conséquences des actions et non aux actions elles même. L'une des théories
dominantes de ce courant est l'utilitarisme 37 développer par Jéremy Bentham (1776),
elle repose sur la formule suivante : " C'est le plus grand bonheur pour le plus grand
nombre qu'est la mesure du bien et du mal". Pour Bentham, le principe d'utilité10
signifie le principe par lequel une action, quel qu‟elle soit, est approuvée ou non
selon sa tendance à augmenter ou à diminuer le bonheur des parties concernées.

Autre figure emblématique de l'utilitarisme, John Stuart Mill qui a déclaré : « ...
les actions sont bonnes dans la mesure où elles tendent à promouvoir le bonheur et
mauvaises dont la mesure où elles tendent à produire le contraire du bonheur. Par
bonheur, on entend le plaisir et l'absence de douleur ; par malheur, la douleur et la
privation de plaisir »38.

Ethique Déontologique :

Complètement à l'opposé de l'éthique conséquentialiste39 ou téléologique,


l'éthique déontologique se pose comme fondement que : « toute action humaine doit
être jugée selon sa conformité à certains devoirs »13.

Considéré comme le fondateur de l'éthique déontologique appelé aussi


éthique Kantienne, Emmanuel Kant (1724-1804) considère que l'action dans son
aspect morale est jugé selon l'intention pure qui l'anime et selon les moyens utilisés
et ceci indépendamment des conséquences.

Autre figure emblématique de ce courant, John Rawls à travers sa théorie de


la justice (1971), il ramène une alternative à l'utilitarisme et qui se veut en totale
opposition avec elle. Elle repose sur deux principes de justice 40- 41: le principe

37nodnoLegelloCytisrevinU .noitauqEs’mahtneBymereJ :ytilitUdnassenippaH .SNRUB .H .J


38–131 :1998 ;sserPytisrevinUdrofxO :drofxO .syasserehtodnaytrebilnO .rotide ,J yarG :nI .msinairatilitU .SJ lliM
.204
39euqigolotnoéd_euqihtÉ/ikiw/gro.aidepikiw.rf//:sptth
40 .1991;1971 .noitidEdesiveR ECITSUJ FO YROEHT A .SLWAR NHOJ
. sttesuhcassam ,egdirbmacsserpytisrevinudravrahfosserppankleBehT
41mth.94-egap-1-2003-euqitilop-eimonoce-l-euver/ofni.nriac.www//:ptth

58
d'égale liberté et le principe d'égalité des chances combiné au principe de différence
protégeant les plus démunis.

Ethique de développement (Developement Ethics):

C‟est un champ de réflexion nouveau qui étudie à la fois les finalités et les
moyens du développement économique42.

Considéré comme l'un des fondateurs de ce courant, Denis Goulet (1996) 43


déclare que la mission essentielle de l'éthique de développement est de rendre les
décisions de développement ainsi que les actions humaines. Le vrai indicateur de
développement n'est pas l'accroissement de la production ou le bien-être matériel
mais plutôt un enrichissement humain qualitatif. La croissance en biens et services
est nécessaire mais pas à n'importe quel prix.

Denis Goulet (1996) avance aussi que cette nouvelle discipline émerge de
deux sources convergentes : De l‟engagement dans les actions de développement à
la formulation d‟une théorie éthique et de la critique des théories éthiques
dominantes au façonnage de stratégies normatives pour guider les pratiques de
développement.

4.1.1 La prise de décision éthique :


Dans la section précédente, il a été question de parcourir certaines des
principales théories modélisant la responsabilité sociale. Il en ressort que l‟éthique
est au cœur de ces modèles : Les responsabilités éthiques voire philanthropiques
(Carroll, 1991) et l‟aspect normatif qui se trouve au centre la théorie des parties
prenantes (Donaldson& Preston, 1995). Il en ressort aussi une responsabilité sur les
épaules des décideurs et managers d‟agir éthiquement et une volonté à travers ces
études de doter les décideurs et managers d‟outils managériaux et de repères pour y
arriver.

42scihte_tnempoleveD/ikiw/gro.aidepikiw.ne//:sptth
43 .1996 tsuguA - 231# repaPgnikroW .SCIHTE TNEMPOLEVED :ENILPICSID WEN A teluoGsineD
.
.seidutslanoitanretnirofetutitsnIggolleKneleHehT .etutitsnIggolleK

59
D‟après Carroll (1991), l‟approche morale 44 du management vis à vis des parties
prenantes peut être faite à travers la distinction entre trois types de management : Le
management immoral, le management amoral et le management moral et donc
l‟existence de trois types de managers.

D‟après Carroll (1991), Le management immoral est caractérisé par des


managers dont les décisions, les actions et les comportements sont en complète
opposition avec les principes éthiques. Ils se soucient seulement de leur succès et
voient dans les standards légaux des barrières.

Le deuxième type d‟éthique managériale « Management ethics » 45


est le
management amoral qui est caractérisé par des managers qui sont ni immoraux ni
moraux. Ils ne sont pas sensibles au fait que leurs actions et décisions puissent avoir
des effets désastreux sur les autres. Leurs principales repères et guides éthiques
résident dans les textes de loi.

Le troisième et dernier type d‟éthique managériale est le management moral


qui est caractérisé par des managers qui non seulement ils se conforment aux codes
de conduites et aux règles mais vont au-delà de la loi en cherchant à guider leurs
décision vers ce qui est juste et bien.

Le concept de Carroll (1991) quant à l‟approche éthique managériale est de


transposer ces trois types d‟éthiques sur les parties prenantes à travers la
catégorisation des actions en moral, immoral et amoral donnant ainsi un cadre et un
repère aux décideurs et managers.

4.1 Les valeurs RSE


Parce que les valeurs RSE sont source d‟effet et engagent nos actions et nos
engagements, nous souhaitons les associer à46 :

L’apport de valeurs : c‟est le sens même de notre activité de conseils auprès


des entreprises. C‟est l‟expression de la redevabilité à la fois envers nos clients mais
aussi envers la société au sens large (en favorisant le développement d‟entreprises
responsables et durables),

44
.semynonystnoselaromemretelteeuqihtéemretel ,lennoitasinagroerdacnusnadeuqesoppus )1991( llorraC
45
:ytilibisnopseRlaicoSetaroproCfodimaryPehT .llorraC
.1991 tsuguA-yluJ ,snoziroHssenisuB ,sredlohekatSlanoitazinagrOfotnemeganaMlaroMehtdrawoT
46
Site web : http://perspectives-rse.fr/lentreprise/valeurs/ consulter le 03/07/2018 à 14 :15

60
L’éthique : parce qu‟il est à la base de toute relation de confiance. Pour
Perspectives RSE, il englobe l‟honnêteté, l‟intégrité, la confidentialité qui s‟expriment
dans le respect de l‟éthique des affaires, et dans l‟engagement de chaque membre
de l‟équipe,

L’engagement : pour les valeurs de la RSE que l‟on souhaite faire partager,
pour l‟exigence et l‟excellence que nous recherchons pour nous et nos clients, pour
le respect des principes de légalité, des droits de l‟homme et de la règlementation,

L’enthousiasme : pour vous faire partager nos convictions et vous


accompagner dans vos projets d‟entreprise,

L’humilité : pour que les convictions ne deviennent pas des certitudes et


parce que la remise en cause est le premier pas vers le progrès et l‟amélioration.

Au Maroc, on s‟agite pour que l‟entreprise prenne conscience de l‟importance


de la RSE. La fraîcheur des entreprises au Maroc fait qu‟elles se battent pour
respecter tel ou tel engagement pour en tirer un tel ou tel certificat. Evoquer des
valeurs d‟éthiques lors des discussions avec les leaders et managers des entreprises
reste sans résonance. Certes, on parle de la RSE, on s‟active pour la rendre
indispensable, mais on est encore loin de toutes prétentions des valeurs d‟éthiques.
Les entreprises au Maroc commencent depuis quelques années à se sentir sensible
à la RSE à travers le label RSE de la CGEM. Toutefois, il reste encore beaucoup de
chemin à parcourir devant les entreprises marocaines par atteindre le niveau
souhaité des valeurs d‟éthique.

61
II. Outils, normes et matérialisation de la politique RSE

Concernant les outils RSE ont été largement analysés et traités au cours
de ces dernières années, selon le réseau mondial de prestations de services
d‟audit, fiscaux et de conseil. Il certifie que le nombre de sociétés qui présentent
des informations sociétales dans leurs rapports annuels ne cesse d‟accroître, la
qualité, fiabilité et la pertinence des données restent au-dessous des attentes des
parties prenantes, vu que ces critères déterminent l‟utilité de l‟information relative
à la responsabilité sociale de l‟entreprise, et donc par effet d‟induction le progrès
des pratiques.

En addition, il s'avère primordial de mettre le point sur la différence entre


le code de conduite et le label social car ils se sont estimés comme deux outils
volontaires de la RSE qui sont très comparable. Tout d'abord, le code de conduite
convient à un engagement unilatéral de la société, le label social, est fondé de
même sur un code de conduite, est quant à lui, donné après contrôle par un autre
organisme indépendant, dès sa mise en œuvre sur l‟endroit de fabrication. Et
quand à la différence du code conduite, le label social conseille l‟intégration des
normes fondamentales de l‟OIT et un renvoi précis à ceux-ci ainsi qu‟à la
régulation locale du travail. Dès lors, « se doter d‟un code de conduite » est un
développement bien plus léger que celui de la certification47.

47
Ivana Rodic )2007(, Mémoire présenté pour l’obtention du Diplôme d’études approfondies en études
européenes, institut européen de l’université de Geneve, Rédige sous la direction du Professeur Philippe
Braillard.

62
SECTION 1 : La matérialisation au service RSE
1.1 Les codes de conduites

Peuvent être définies comme des déclarations formelles proportionnelles


aux valeurs et aux pratiques commerciales d‟une entreprise et quelquefois
pareillement de ses sous-traitants et/ ou fournisseurs. Ils ont été initialement
choisis par des sociétés victimes de boycotts et de campagnes de dénigrement
telles que Nike. Dans un contexte de pression progressive des associations de
consommateurs et d‟organisations non gouvernementales, les sociétés tolérent
de plus en plus de codes de conduite, entre autres, dans le but de réduire les
menaces de réponses négatives et pour améliorer leur réputation.

Au niveau international, de nombreux textes fournissent les principes de


base d‟un comportement responsable des entreprises, les auteurs de ces textes
ne sont que les institutions internationales comme l‟Organisation des Nation-
Unies qui a élaboré « la Déclaration Universelle des Droits de l‟Homme » en
1947, aussi en terme de la protection de l‟environnement on peut citer le plus
important texte écrit à ce propos qui est la « Déclaration de RIO sur
l‟environnement et le développement de l‟ONU et l‟Agenda 21 datant 1992 » 48
;
un autre volet qui concerne les conditions de travail provient des différentes
conventions de l‟OIT, dont la déclaration relative aux principes et droits
fondamentaux au travail est un exemple.

Grâce à l'élaboration d'un certain nombre de Principes Directeurs mis à


l‟intention des multinationales par l'‟Organisation de la coopération et du
développement économiques (OCDE, en anglais Organisation for Economic Co-
operation and Development) que l'on peut considérer comme le seul référentiel de
conduite générale approuvé par nombreux gouvernements, ce dernier couvre de
multiples aspects à savoir les pratiques de divulgations, emploi, intérêts des
consommateurs, droits humains, environnement ainsi que la lutte contre la
corruption.

Le Pacte Mondial des Nation-Unies, qui était développé sous l‟impulsion de


son secrétaire général Kofi Annan en 1999, il s'agit d'un code de conduite composé
essentiellement de 10 principes (9 principes au moment de la mise en place du
pacte), ces principes sont reconnus à l‟échelle mondial et leurs objectifs s'étendent à

48
Capron et Quairel-Lanoisellés-2007, p.204

63
différents aspects de l‟activité des organisations à savoir les droits humains,
l‟environnement, les conditions de travail.

En dépit du taux élevé d‟adaptation aux référentiels mondiaux de finalité RSE


qui existent, on constate une faible application réelle de ces principes au sein des
entreprises constituant le tissu économique de ces pays, chose qui montre que la
RSE n‟est qu‟un outil de publicité dans la mesure où son rôle reste de refléter une
bonne volonté « politique » envers les contraintes sociales et environnementales.

1.2 Les labels environnementaux et sociaux

Un label de certification est un label ou un symbole indiquant que la


conformité aux normes a été vérifiée. L‟utilisation du label est habituellement
contrôlée par l‟organe d‟élaboration de normes. Le label peut appartenir aux
organismes de certification lorsque ceux-ci certifient par rapport à leurs propres
normes spécifiques.

Les labels ou les étiquettes sont des indices qui permettent aux
consommateurs de reconnaitre des caractéristiques qualitatives dans la fabrication
des biens ou des services ou encore dans le comportement des entreprises qui en
sont dotées49.

Un label peut être affecté : aux producteurs et prestataires de services, aux


importateurs, et aux distributeurs, pour leurs propres marques de produits
écologiques.

1.2.1 Les labels sociaux


Sur le plan social, la démarche des achats responsables a d‟abord concerné
les sociétés des secteurs du textile, du jouet et de la grande distribution, également
accusées de rechercher les prix les plus bas en décentralisant leur production pour le
donner à des chaînes intégrales de sous-traitants dans les pays en développement :
une pratique qui favorise l‟apparition des « ateliers de misère », peu respectueux des
droits de l‟homme50.

49
Groupe One, Guide de l’entreprise responsable, Bruxelles, Ed. Labor, Tome 1, 2003, p. 126.
50
Elisabeth LAVILLE, L’entreprise verte, Paris, Pearson Education, 2006, p.84

64
1.3 Les indices économiques, sociales et gouvernance

Dans le domaine financier et plus simplement le secteur boursier, il nous


paraît important de mentionner l‟indice boursier éthique FTSE4GOOD conçu pour
évaluer la performance des entreprises et leurs implications au degré des
engagements, Sociaux et Gouvernance (ESG). Ces indices sont des outils adaptés
pour être utilisés par un large choix de participants au marché lors de la création ou
de l‟estimation des produits d‟investissement responsable. A savoir que les indices
FTSE4GOOD peuvent être utilisés de quatre manières principales :

 Les produits financiers : comme outils dans la création d‟investissements


indiciels, des instruments financiers ou des produits de fonds axés sur
l‟investissement responsable.
 Recherche : pour identifier écologiquement et socialement responsables les
démarches à adopter au niveau des entreprises.
 Référence : en tant que norme mondiale ESG transparente et évolutive contre
laquelle les entreprises peuvent évaluer leurs progrès et niveau de réussite.
 Analyse comparative : comme indice de référence pour suivre la performance
des portes feuilles d‟investissement responsable.

Le FTSE4GOOD Europe, 40 Index : L‟indice FTSE4GOOD Europe 40 est


conçu comme un outil pour aider les participants du marché à identifier les
entreprises européennes qui ouvrent la voie dans la façon dont ils gèrent leurs
risques et impacts environnementaux, tout en réduisant empreinte environnementale.
FTSE4Good Index IBEX : FTSE Group a conclu un partenariat avec Bolsas y
Mercados Españoles (BME) pour créer l‟indice IBEX FSTE4Good. Les indices FTSE
répondent aux critères d‟admissibilité FTSE4Good Index Series.
FTSE4Good Indes mondial Minimum Variance : Les indices mondiaux
Minimum Variance de FTSE visent à atteindre la volatilité de l‟indice réduite en
fonction des informations de retour historique. La série est conçue pour refléter la
volonté des acteurs du marché à travers un indice qui offre des améliorations
potentielles au ratio risque-récompense, tout en conservant la répartition complet
dans le marché des actions pertinentes.
FTSE4Good Index Bursa Malaysia : ces indices sont choisis parmi les 200
premières valeurs Malaisiennes dans la Bursa Malaysia Indice FTSE EMAS, projeté

65
en conformité avec la transparence et contraintes Environnementales, Sociales et
Gouvernance (ESG). L‟indice a été conçu pour faire adopter les sociétés
Malaisiennes avec les pratiques de responsabilité sociale des entreprises reconnues,
en élargissant la gamme des points de référence de l‟indice FTSE Bursa Malaysia
sérient pour les marchés Malaisiens.
Les indices décrits ci-dessus conviennent à des fins d‟analyse comparative et
peuvent être utilisés comme outils dans la création de produits financiers, comme les
fonds institutionnels et de détail, fonds négociés en bourse (FNB) et les dérivés.
FTSE ESG évaluation (FTSE ESG Ratings) : sont conçues pour mesurer le
risque et la performance ESG des entreprises du monde entier et de fournir aux
acteurs du marché un outil dans la conception et la gestion de portefeuille des
critères ESG, ou comme un cadre pour l‟engagement des entreprises et de
l‟intendance.

66
SECTION 2 : La normalisation de la RSE
2.1 Les normes RSE

Il existe 2 classifications de normes, celles qui donnent lieu à une certification


comme les normes environnementales ISO 14000, et celles qui sont plus des
référentiels, des lignes directrices comme l‟ISO 26000, ce dernier est un ensemble
de lignes directrices internationales dont nous allons expliciter les principes lors
d‟une section suivante.

Selon Gendron51 : « la normalisation de la RSE joue un rôle important car elle


répond à la fois au besoin des entreprises préférant les solutions volontaires à la
réglementation ainsi qu‟au besoin de régulation dans le cadre de la gouvernance
mondiale », mais il faut distinguer entre les déclarations des entreprises et leurs
publication dans ce sens en matière des codes de conduite ainsi que les rapports de
matérialisation et les certifications et labels à portée sociale et environnementale,
tenant compte de la variété de ces instruments et qui ne cessent d‟accroitre depuis
les années 1990 et ayant comme objectif commun la mission d‟orienter les managers
des entreprises vers des pratiques favorisant l‟adoption d‟une stratégie RSE à
travers l‟adhésion à plusieurs types de certifications.

Figure 7: Labels, codes et certifications

A l‟échelle internationale, nombreux textes fournissent les principes de base


d‟un comportement responsable des entreprises, les auteurs de ces textes ne sont

51
GENDRON Corinne, (et al), « L’actionnariat engagé et la consommation responsable : le consumérisme
politique comme outil de régulation à l’ère de la mondialisation » in Jean-Claude DUPLUIS, Christian LE BAS,
(sous la dire. De), Le management responsable : Vers un nouveau comportement des entreprises ?, Paris, Ed.
Economica, 2005, p.104

67
que les institutions internationales comme l‟Organisation des Nation-Unies qui a
élaboré « la Déclaration Universelle des Droits de l‟Homme » en 1947, aussi en
terme de protection de l‟environnement on peut citer le plus important texte écrit à ce
propos qui est la « Déclaration de RIO sur l‟environnement et le développement de
l‟ONU et l‟Agenda 21 datant 1992 » 52
; un autre volet qui concerne les conditions de
travail provient des différentes conventions de l‟OIT, dont la déclaration relative aux
principes et droits fondamentaux au travail est un exemple.

L‟Organisation de la coopération et du développement économiques (OCDE :


Organisation for Economic Co-operation and Development) a pu élaborer un certain
nombre de Principes Directeurs mis à l‟intention des multinationales, et qui peut être
considéré comme l‟unique référentiel de conduite générale approuvé par nombreux
gouvernements, ce référentiel couvre de multiples aspects : pratiques de
divulgations, emploi, intérêt des consommateurs, droits humains, environnement
ainsi que la lutte contre la corruption.

La promotion et la mise en œuvre de ces pratiques est à la charge de chaque


pays, dans le même contexte : un Pacte Mondial des Nation-Unies, a été développé
en 1999 sous l‟impulsion de son secrétaire général Kofi Annan, qui est un code de
conduite composé de 10 principes (9 principes au moment de la mise en place du
pacte), ces principes sont reconnus à l‟échelle mondiale et visant différents aspects
de l‟activité des organisations à savoir les droits humains, l‟environnement, les
conditions de travail.

Il existe plusieurs référentiels mondiaux avec finalité RSE, la difficulté est que
malgré le taux élevé d‟adaptation à ces référentiels, on remarque une faible
application réelle de ces principes au sein des entreprises constituant le tissu
économique de ces pays, ce qui nous pousse à réfléchir que la RSE n‟est qu‟un outil
de publicité permettant de refléter une bonne volonté « politique » envers les
contraintes sociales et environnementales.

52
Capron et Quairel-Lanoisellés-2007, p.204

68
2.2 L’ISO 26000 :

L‟Organisation internationale de normalisation (ISO) est généralement


connue par ses normes techniques. On peut distinguer presque 20000 normes
ISO, dans un environnement concurrentiel en perpétuel évolution il existe un
nombre de presque 1000 normes chaque année. En 2005, ISO a décidé
d‟accroitre sa gamme de normes tout en élaborant une norme internationale
portant sur la responsabilité sociale avec le numéro 26000, cette norme a vu le
jour en 2010 avec la participation des organisations de développement durable.

Le sommet de Johannesburg en 2002 était l'un des facteurs de l'apparition


de l'ISO 26000, il a joué un rôle crucial pour approfondir pour mettre l‟accent sur
les modes de consommation et production, le point de démarrage pour
l‟élaboration de cette norme est la commission des consommateurs de l‟ISO qui
offre d‟élaborer une norme de management social du même type que le système
de management qualité (ISO 9001) ou environnement 14001 et ce en tenant
compte ainsi du troisième pilier du développement durable, pour ce, ISO consulte
les organismes nationaux membres qui décident d‟élaborer une norme
internationale portant sur la responsabilité sociale nommée26000, avec la
collaboration des délégués de 99 pays dont les 2 tiers sont des pays en
développement, à savoir que plusieurs organisations internationales comme
l‟Organisation Mondiale du Travail, l‟Organisation Mondiale de la santé ou le
Programme des Nations Unis ont part aux travaux aux côtés de plusieurs
représentants syndicaux, d‟entreprises ou de grands ONG internationales, cela
s‟intègre dans une vision mondiale du développement durable, et c‟est à
Copenhague en 2010 que le texte de la norme 26000 a été mis au vote plus
précisément en Mai 2010, Le mois de Décembre de la même année, était le mois
de publication du texte de la norme.

Il s'agit de 7 questions autour desquelles la norme ISO 26000 s'articule et


qui représentent les lignes directrices pour la responsabilité sociétale des
organisations, mais sans oublier qu‟il s‟agit d‟une norme à usage volontaire, donc
elle ne pourra servir ni pour des obligations ni pour certification partie.

La principale finalité de la norme ISO 26000 est la mise en place d‟une


vision partagée et associée du champ de la responsabilité sociétale, bien qu‟il
existe présentement deux principaux modèles de la responsabilité sociale des

69
entreprises, un premier appuyant un lieu morale de contractualisation entre
l‟entreprise et les parties prenante ce modèle tient ses origines des entreprises
nord-américaines en se basant sur une vision procédurale répondant au
question : comment et avec qui faire ?, un second modèle plutôt porté par les
européens est qualifié d‟institutionnaliste durable au-delà des obligations
réglementaires, définir la performance à atteindre et la manière pour y parvenir.

2.3 Les principes de l’Equateur

Les principes de l‟Equateur est un cadre de gestion des risques, adopté par
les institutions financières, pour déterminer, évaluer et gérer les risques
environnementaux et sociaux dans les projets financés, principalement destinés à
fournir une norme minimal pour la diligence voulue pour soutenir le risque au
moment de la prise de décision de financement.

Les principes de l‟Equateur s‟appliquent aux produits financiers décrits ci-


dessous lorsque leur utilisation vise à soutenir un nouveau projet :

- Activités de conseil en matière de financement des projets,


lorsque le total du coût d‟investissement du projet s‟élève à 10 millions
USD ou plus.
- Financement de projets, lorsque le total des coûts
d‟investissements du projet s‟élève à 10 millions USD ou plus.
- Prêts liés à un projet (incluant le financement des exportations
sous forme de Crédit-acheteur), lorsque l‟ensemble des quatre critères
suivants sont réunis :
 La majorité du prêt est liée à un seul projet spécifique sur lequel
le client exerce un Contrôle opérationnel effectif (direct ou indirect).
 Le montant total du financement est d’au moins 100 millions
USD.
 L’engagement individuel de l’EPFI (avant rétrocession ou
syndication) est d’au moins 50 millions USD.
 La durée du prêt est d’au moins deux ans.

70
- Prêts-Relais, d‟une durée inférieure à deux ans et destinés à être
refinancés par Financement de projet ou par un Prêt à une entreprise liée
à un projet qui réunit les critères pertinents décrits ci-dessus.

Bien que les principes de l‟Equateur ne soient pas destinés à être appliqués
rétroactivement, l‟EPFI les appliquera à l‟extension ou à l‟amélioration d‟un projet
existant lorsque des changements d‟échelle ou d‟envergure sont susceptibles de
générer des impacts et des risques environnementaux et sociaux importants, ou
susceptibles de modifier significativement la nature ou le degré de l‟impact existant.

2.3.1 Approche des principes de l’Equateur

Financement des projets et prêts aux entreprises liés à un projet L‟EPFI ne


fournira de financements de projet et de prêts aux entreprises liés à un projet qu‟aux
projets répondant aux exigences des Principes 1 à 10.

Lorsque l‟EPFI délivre des prestations de conseil en matière de Financement


de projet ou un Prêt-Relais, l‟EPFI informera le client du contenu, de l‟application et
des avantages liés à l‟application des Principes de l‟Equateur pour le projet
envisagé. L‟EPFI demandera au client de lui faire part de son intervention, de
respecter les exigences des Principes de l‟Equateur lorsqu‟il sollicitera
ultérieurement des financements à long terme. L‟EPFI guidera et soutiendra le client
au cours des étapes conduisant à l‟application des Principes de l‟Equateur.

Pour les Prêts-Relais relevant de la Catégorie A ou de la Catégorie B (telles


que définies dans le Principe 1, les exigences suivantes, lorsqu‟il y a lieu,
s‟appliquent. Lorsque le projet est dans la phase de faisabilité et qu‟aucun impact
n‟est prévu pendant la durée du prêt, l‟EPFI confirmera que le client entreprendra un
processus d‟Evaluation environnementale et sociale (« Evaluation »).

Lorsque les Documents d‟évaluation environnementale et sociale sont


préparés et qu‟il est prévu que le développement du projet commence pendant la
durée du prêt, l‟EPFI travaillera, s‟il y a lieu, avec le client afin d‟identifier un
consultant environnemental et social indépendant, et élaborera un cahier des
charges afin de commencer une Revue indépendante (telle que définie dans le
Principe 7).

71
2.3.2 Partage des informations

Reconnaissant les règles de confidentialité des entreprises et les lois et


règlementations applicables en la matière, les EPFI mandatés partageront, s‟il y a
lieu, les informations sociales et environnementales pertinentes avec les autres
établissements financiers mandatés, dans le but exclusif d‟obtenir une application
cohérente des Principes de l‟Equateur. Ce partage d‟informations ne devra pas
porter sur les informations sensibles sous l‟angle de la concurrence. Toute décision
portant sur les services financiers (tels que définis dans le Champs d‟application ci-
avant) devra être prise par chaque EPFI séparément et conformément à ses
politiques de gestion des risques. Des contraintes en termes de délais peuvent
conduire les EPFI, lorsqu‟ils envisagent une opération, à demander à leur client
l‟autorisation de commencer ce partage d‟informations avant que tous les autres
établissements financiers n‟aient été officiellement mandatés. Les EPFI s‟attendent à
ce que leurs clients leur accordent cette autorisation.

Les principes de l‟Equateur constituent un référentiel et un cadre pour le


développement de politiques internes, procédures et pratiques individuelles en
matière environnementale et sociale.

Les principes de l‟Equateur ne créent pas de droits ou d‟obligations envers


quelque personnes que ce soit, privées ou publiques.

72
SECTEUR 3 : le suivi et le reporting d’une stratégie RSE

3.1 Le suivi

L‟utilité du suivi peut se justifier pour différentes raisons 53


qui sont liées aux
besoins des nombreux acteurs présents :

Pour les responsables politiques, qui souhaitent évaluer


l'efficacité d'instruments réglementaires et/ou économiques dans l'amélioration
des performances environnementales, sociales et/ou économiques des
entreprises ;

Pour les managers, qui peuvent se servir des indicateurs comme


outil de gestion interne ou de communication externe (par exemple pour
l'élaboration de leur rapport de développement durable) ;

Pour les banques et les compagnies d'assurance, qui analysent


les performances environnementales et sociales en vue d'évaluer les risques
économiques à long terme ;

Pour les gestionnaires de fonds, qui utilisent des critères


environnementaux et sociaux pour pouvoir répondre à la demande des
investisseurs d'incorporer ces aspects dans les décisions d'investissements ;

Pour les ONG liées par exemple à l‟environnement ou aux droits


de l‟homme, qui comparent les profils des entreprises en vue de mettre la
pression sur celles qui sont peu soucieuses de ces aspects ;

Pour les habitants du voisinage, qui souhaitent évaluer l'impact


des entreprises sur leur environnement local ;

Pour les chercheurs, qui analysent les profils et tendances en


vue d'améliorer la compréhension des causes de meilleures ou moins bonnes
performances environnementales et sociales.

53
Baughn C. C., Bodie N. L et McIntosh, J. C, ―Corporate Social and
Environmental Responsibility in Asian Countries and otherGeographicalRegions‖,
Corporate Social Responsibility and Environmental Management, Vol. 14, p: 189-
205, 2007.
73
3.2 Les indicateurs de suivi et reporting

L‟ISO 26000 présente des lignes directrices générales, qui fournissent aux
entreprises une structure pour l‟organisation de leurs activités. Ces dernières
peuvent alors être mesurées et présentées dans le rapport que l‟organisation élabore
sur la base des lignes directrices du GRI.

Ces lignes directrices portent sur 7 questions centrales :

la gouvernance de l'organisation ;

les droits de l'Homme ;

les relations et conditions de travail ;

l'environnement ;

la loyauté des pratiques ;

les questions relatives aux consommateurs ;

les communautés et le développement local.

Chacune de ces questions centrales est ensuite découpée en domaines


d'action, qui explicitent les lignes directrices que les organismes sont invités à suivre.
La norme insiste sur le côté holistique d'une démarche de responsabilité sociétale :
chaque chapitre doit être lu et compris comme étant un élément constitutif d'un
ensemble cohérent.

Pour chaque domaine d‟action, l‟ISO 26000 énonce un certain nombre


d‟attentes concernant les intérêts des parties prenantes sous le titre “Actions et
attentes associées”. Il convient que les organisations qui souhaitent établir des
rapports circonstanciés sur la mise en œuvre d‟un des domaines d‟action abordés
dans l‟ISO 26000 passent soigneusement en revue chacune des actions et attentes
associées à ce domaine d‟action et évaluent quels sont les éléments d‟information
requis du GRI qui sont utiles pour l‟élaboration d‟un rapport.

74
Figure 8 : Les lignes directrices de l’ISO 26000

Le GRI représente un standard de premier plan à l‟échelle mondiale en


matière de rapports de développement durable des entreprises. Les directives du
GRI fournissent en effet un cadre de reporting sur les questions d‟ordre général liées
au développement durable d‟une entreprise, assorti d‟indicateurs de performance
dans les domaines de l‟économie (EC), de l‟environnement (EN), de l‟emploi (LA),
des droits humains (HR), de la société (SO) et de la responsabilité du fait des
produits (PR).

Le GRI s‟organise autour de 6 ensembles d‟indicateurs correspondants aux


axes d‟analyse d‟ISO 26000.

75
Tableau 4 : Les indicateurs du GRI et leur correspondance à l’ISO 26000

10 Description

Impact sur les conditions économiques des parties-


1. Economiques
prenantes

Impact sur les systèmes naturels : écosystèmes,


2. Environnementaux
sol, eau et air.

Conditions de travail, relations hiérarchiques,


3. Relations et
sécurité et santé, éducation et formation, diversité et
conditions de travail
égalité des chances

Degré de prise en compte des droits de l‟homme


4. Droits de l‟homme dans la sélection de fournisseurs, dans la politique
d‟investissements…

Impact sur les communautés locales, prise en


5. Engagement
compte et gestion des risques de corruption, influence
sociétal
politique, pratiques monopolistiques…

Respect du client final : santé et sécurité,


6. Responsabilité des
dénomination du produit ou service, marketing et
produits / services
communication, vie privée, conformité

3.3 La matérialité

On peut dire que le but de la matérialité est celui de renforcer les informations
relatives aux politiques de l‟entreprise envers la société et l‟environnement, mais il
faut prendre en considération que ces données ne seront pas pertinentes que si elles
sont consolidées, ce qui pose nécessité de savoir au préalable un questionnement
pour donner, quelle méthode de consolidation à adopter.

Très utilisé dans le monde anglo-saxon de la finance, le mot « matérialité » est


une traduction du mot anglais «materialy » que la GRI traduit dans sa dernière

76
version par « pertinence ». La diversité des terminologies proposées dans les textes
de référence illustre la difficulté de traduire précisément cette notion en français. A
l‟origine, ce sont les investisseurs et les analystes financiers qui sélectionnent un
certain nombre d‟indicateurs pour se prononcer de façon claire et fiable sur la
situation financières d‟une entreprise. Dans les procédures d‟audit financier, le seuil
de matérialité est alors défini comme le seuil au-delà duquel des erreurs comptables
peuvent avoir un impact significatif sur la vérité des comptes certifiés de l‟entreprise.

Le test de matérialité permet d‟évaluer l‟importance d‟un sujet ou d‟un


indicateur et de déterminer s‟il est approprié de communiquer à son propos. Le test
s‟effectue sur la base de l‟analyse de facteurs externes et internes liés aux enjeux et
opportunités ayant une influence sur l‟entreprise, tels que le cadre réglementaire, les
attentes des parties prenantes, les comparaisons sectorielles, etc. ce test permet
notamment d‟identifier et de hiérarchiser les informations à intégrer dans sa stratégie
et sa communication.

La matrice de matérialité est un outil permettant de hiérarchiser les enjeux


RSE dont il faut assumer la portée stratégique. En réalisant son analyse de
matérialité, l‟entreprise va travailler, puis communiquer, sur les sujets ayant
(potentiellement) un impact important et significatif sur son business model, qui
seront ensuite traduits (dans la mesure du possible) KPI's. Une des conditions de
réussite est de l‟intégrer dans le processus de gouvernance de l‟entreprise. La
méthodologie utilisée doit être compréhensible, opposable, reproductible et
transparente54.

3.4 Les étapes du test de matérialité

L‟identification des étapes de la matérialité permet à une entreprise de


prendre compte de ces opportunités et de définir les zones d‟adaptation qui peuvent
conduire à une stratégie de RSE sans oublier que la durabilité de ce processus
permet de soutenir à la fois l‟impact social positif et la réussite financière à long
terme, à titre d‟exemple on peut citer quelques étapes :

 Identification des enjeux environnementaux, sociaux et/ ou de gouvernance


(EGS) pertinents pour l‟entreprise.

54
UTOPIES, L’analyse de matérialité, de la perception à la réalité, 2014

77
 Priorisation de chacun de ces enjeux par les parties prenantes internes
(salariés, représentants du personnel,…) et externes (clients, fournisseurs,
ONG, riverains,…), préalablement identifiées.
 Evaluation et quantification des impacts.
 Représentation sur une matrice de matérialité de chaque sujet assurant
l‟enjeu business pour l‟entreprise.
 Validation des enjeux prioritaires par le top management de l‟entreprise avec
une révision dans une démarche d‟amélioration continue.
Le reporting RSE s‟est développé dans le but de rendre compte des activités
des entreprises en matière du développement durable. Et ce sur la base d‟un
ensemble d‟indicateur renforcés par une vérification externe de toutes les
informations publiées. Les rapports de développement durable sont progressivement
devenus de plus en plus documentés et complets dans le souci de répondre aux
attentes croissantes des analystes et de la société civile. Mais à force de vouloir être
trop exhaustifs, ils en sont parfois devenus indigestes. Afin de servir réellement
d‟outils de dialogue avec les parties prenantes et de pilotage de la stratégie RSE, cet
exercice du reporting avait donc besoin de revenir à une certaine concision.
En revanche au concept de la matérialité, cette notion venue du monde
financier, et qui se traduit opérationnellement par des « test ou matrices » de
matérialité, repose sur la volonté de hiérarchiser la multitude des enjeux de
développement durable au regard des priorités d‟une organisation et des attentes de
ses parties prenantes. Actuellement, seules quelques grandes entreprises se sont
emparées de ce concept qui reste encore très flou pour beaucoup.
La réalisation d‟une analyse de matérialité au sein d‟une entreprise est
primordiale, et pertinent. Il existe une large palette de facteurs motivant l‟entreprise à
initier ce type d‟analyse. Parmi eux, on peut citer :
 Le choix d‟un reporting simplifié et compréhensible de la performance durable
de l‟entreprise. L‟analyse de matérialité participe alors à la lisibilité des actions
et à l‟optimisation de ses résultats. Elle concoure à renforcer la crédibilité de
l‟entreprise auprès de ses parties prenantes. Le rapport de développement
durable peut alors réellement servir d‟outil de dialogue et de transparence
puisqu‟il est censé répondre des enjeux qui intéressent le plus ses
lecteurs/parties prenantes.

78
 L‟anticipation des risques et l‟innovation. Avec la mondialisation, l‟entreprise a
élargi son périmètre d‟actions (économiques, technologiques, …) et sa relation
avec ses parties prenantes (salariés, fournisseurs, communautés locales…).
L‟analyse de matérialité devient ici indispensable pour pouvoir trier,
sélectionner, suivre les enjeux les plus pertinents pour l‟entreprise mais aussi
anticiper les risques potentiels et saisir de nouvelles opportunités liées aux
enjeux RSE (nouvelles formes de business models par exemple).
 La cohérence de la communication. Alors que l‟entreprise est aujourd‟hui
source de défiance auprès de l‟opinion publique, le fait de montrer qu‟elle
place sa responsabilité, à tous les niveaux du processus, peut inverser la
tendance. Une communication plus cohérente et accessible pour un ensemble
de publics visés participe à l‟acceptabilité et la crédibilité de l‟entreprise, y
compris vis-à-vis des investisseurs.
La Global Reporting Initiative (GRI), qui est actuellement le standard de reporting
volontaire le plus suivi au monde, définit en 2006 la notion de matérialité précisant
que le rapport de développement durable doit « souligner les informations sur la
performance relative aux thèmes les plus pertinents ». Il convient donc «
d‟expliquer le processus à l‟origine de cette hiérarchisation » à l‟aide d‟un
ensemble de méthodologies établies. En juin 2013, un nouveau cran d‟exigences
est franchi lors du lancement de la version G4 autour de trois concepts : « la
matérialité, la prise en compte de la supply chain et le rapport intégré »55.
Toute démarche de reporting portera sur l‟analyse de la matérialité des
enjeux. Toute entreprise n‟aura à répondre qu‟aux questions qu‟elle juge pertinentes
en les croisant aux attentes de ses parties prenantes pour évaluer sa performance
en matière de développement durable.
Le reporting est incontestablement n‟est pas une fin en soi ; si toutefois, il
facilite le changement ; des études montrent que la divulgation publique améliore la
gestion de ces questions, même ceux qui ne sont pas encore publiées.
Le fait que la déclaration met les problèmes de performances sociales et
environnementales à la portée des parties prenantes, reflète la politique transparente
de l‟entreprise et sa bonne volonté de prendre en charge ses responsabilités
sociales des entreprises sans ignorer son rôle économique. En effet, certaines
données suggèrent que le processus de construction d‟un rapport public est le plus
55
Le réseau des acteurs du développement durable (2014), Fiche Repère La matérialité-Décryptage d’un nouvel
outil - Juin 2014

79
important facteur du changement dans la façon dont les sujets doivent être
rapportées, car elle augmente la connaissance organisationnelle, permet la réflexion
et catalyse les politiques et pratiques.
Bien que certains rapports peuvent être considérés comme maigres au niveau
de leurs contenus. La fonction du reporting doit être le plus possible automatisée,
ceci est cadré mécaniquement par des lignes directrices, des systèmes de gestion et
des bases de données.
Ces outils sont nécessaires bien sûr, mais sans intelligence et ciblage, les
données perdent rapidement leur sens. Le problème vient du bouclage de toute cette
gestion, la mesure et la divulgation sous le titre « non financier ». En outre la mesure
et le rapport sur les impacts sociaux et environnementaux ne suffit pas pour mener
une politique managériale respectant les valeurs du développement durable.

80
Conclusion chapitre 1 :
Nous pouvons décortiquer les différentes significations implicites et explicites
du terme ainsi que l'ampleur de différentes approches de ce terme à travers cette
brève revue de littérature au sujet de la RSE.
En revanche, il parait qu‟il est possible d‟extraire une conclusion claire : La
dynamique du concept de la RSE peut se différer dans le temps, d‟une culture à une
autre, et même d‟une entreprise à une autre. En outre, La RSE peut être liée à un
éventail d‟objectifs, au-delà de la simple maximisation de bénéfices, tels que la
satisfaction des nécessités sociales des parties prenantes (Stakeholders), les
nécessités propres à l‟entreprise et les nécessités de la société dans son ensemble.
Chose qui pousse l‟entreprise à être en alerte et examiner continuellement les
tendances en matière de RSE afin d'améliorer sa position et être plus compétitive.
La réflexion autour de la RSE s‟inscrit entre deux conceptions opposées. D‟un
côté, l‟école de Chicago représentée par Friedman qui repousse toute idée de RSE.
De l‟autre côté, les tenants du courant « Business Ethics » qui affirment l‟existence
d‟une responsabilité morale des entreprises à l‟égard de la société et postulent que
l‟entreprise a le devoir moral d‟agir de manière socialement responsable. Malgré ses
lacunes, cette seconde approche a généré un important mouvement autour de «
l‟éthique des affaires ».
Dans la plupart des entreprises, la mise en œuvre du concept de la RSE est
toujours marginalisée elle est le plus souvent sous la responsabilité d'un petit
département ou bien une partie du service responsable des relations publiques qui
s'en charge.
Chose qui impact négativement la performance des outils utilisés pour la mise
en place des stratégies RSE, sans oublier que le coût élevé de la certification et les
charges en matière de l‟élaboration des rapports de matérialité et de suivi constituent
l'une des entraves majeures dans l‟adoption de l‟approche RSE surtout pour les
PME.
En dépit de toutes ces contraintes, les entreprises sont amenées à passer le
plus vite possible de la posture défensive à une posture plus offensive.

81
Chapitre 2 : La RSE comme pratique des entreprises dans le
cadre de leur contribution au développement durable au Maroc

A l'échelle nationale, la question de l‟environnement et du développement durable en


général n‟est pas une nouveauté. En effet, la politique des fermetures afin de lutter
contre les effets de la sécheresse ainsi que la mise en place du plan d‟Action
National pour l‟Environnement (PANE) en 2002 visaient à constituer un cadre
stratégique permettant d‟identifier et mettre en place un système de planification et
de gestion des ressources naturelles et de l‟environnement, sans oublier la signature
de plusieurs traités et accords comme le protocole de Kyoto de protection de la
couche d‟ozone en 2002.

82
SECTION 1 : les pratiques RSE dans les entreprises

1.1 La RSE et les enjeux du développement durable

Développement Durable n‟est pas un concept managérial et il ne doit pas


l‟être tout comme il ne doit pas être un effet de mode non plus. Une entreprise
responsable est celle qui a compris qu‟elle ne peut réussir que dans le cadre d‟une
société qui elle-même réussit.

La définition qu‟en donnait, dès 1987, le rapport préparatoire à la première


conférence de Rio, plaçait déjà l‟humanité au cœur de la question. La conférence Rio
+ 20, en juin 2012, a confirmé cet objectif élargi en soulignant l‟importance de
concevoir une gouvernance qui le rende effectif. Ainsi, le développement durable
aujourd‟hui comprend quatre piliers : environnemental, social / sociétal, gouvernance
et économique, transcendés par l‟impératif de respecter les droits fondamentaux de
la personne.

Figure 9 : Composantes du développement durable

83
Le rôle de tous les acteurs, au premier rang desquels les entreprises dans
leurs territoires, est essentiel. La société attend d’elles la mise en œuvre d’une
stratégie globale, construite dans le dialogue avec les parties prenantes,
combinant les quatre piliers précités, pour contribuer à la réalisation des
objectifs collectifs du développement durable.

Ainsi, l‟entreprise est incitée à respecter 56 les modes durables de production,


de consommation, de transport et d‟urbanisation et à prévenir la pollution ; respecter
la capacité des écosystèmes et préserver les chances des générations futures
seraient même de son devoir.

Le Pacte mondial invite les entreprises à s‟engager en faveur des dix valeurs
fondamentales universellement acceptées dans les domaines des droits de
l’homme, des normes du travail, de l’environnement et de la lutte contre la
corruption. Les principaux objectifs sont de mettre en œuvre ces dix principes dans
les activités d‟entreprise en tant que norme mondiale et de mobiliser ainsi action et
soutien pour les grands objectifs de l‟ONU, notamment les Objectifs du Millénaire
pour le Développement (OMD).

1.2 La RSE un générateur de Valeur Durable

La RSE, en permettant à la fois une meilleure gestion des risques, une


réduction de coûts, la création de revenus additionnels et un repositionnement de la
marque est un puissant générateur de valeur durable pour l‟entreprise.

La RSE permet :

De réduire ses risques (opérationnels, environnementaux, juridiques,


financiers, ...) ;
D‟obtenir un temps d‟avance et de différenciation pour les entreprises qui
mettent en œuvre une politique de RSE, fondée sur la coopération, et qui
véhicule une meilleure image dans l‟opinion publique ;
De prendre en compte l‟implication des salariés, source de motivation et de
reconnaissance pour favoriser les synergies autour de la RSE ;

56
Adams C. A. (2001), A critique of reporting on ethical, social and environmental issues: the
case of ICI, ApiraAdelaide, 1-25.

84
De prendre en compte l‟intérêt général des préoccupations sociétales et du
Développement Durable, sur la base du dialogue avec l‟ensemble des parties
prenantes concernées.

1.3 Les droits humains

Il est attendu des entreprises qu‟elles contribuent au respect de tous les droits
de l‟Homme, ainsi qu‟y invite le préambule de la déclaration universelle des droits de
l‟Homme.

Dans la réalisation de ceux de ces droits qui sont qualifiés d‟économiques, de


sociaux et de culturels, les entreprises sont en position de jouer un rôle essentiel et
sont encouragées à s‟engager volontairement dans des actions y concourant. Il en
va de même pour la préservation de l‟environnement.

Les démarches volontaires concourant à la réalisation du développement


durable, des droits fondamentaux peuvent recouvrir des actions très variées comme
la formation à la RSE57, la mobilisation des équipes sur les économies d‟énergie, le
dialogue avec les parties prenantes, des plans d‟épargne salariale, la signature
d‟accords-cadres et de chartes, les labels sectoriels, etc. En ce sens, les démarches
de mécénat peuvent parfois concourir à la RSE mais ne doivent en aucun cas se
substituer à l‟intégration de pratiques responsables au sein même de l‟entreprise et
encore moins chercher à occulter des pratiques inappropriées sur des questions
clés.

L‟entreprise doit tenir compte de l‟impact de ses activités sur l‟environnement


et préserver les grandes régulations macro-écologiques indispensables à sa survie
même et celle de l‟humanité. A titre d‟exemple, les effets des serres et de la
déforestation dépassent les frontières d‟un seul pays.

1.4 L’efficacité économique et la compétitivité

Les activités économiques des entreprises sont des conditions essentielles


pour le développement de la société et l'amélioration des conditions de vie. Les
entreprises y concourent en créant des emplois et en produisant les biens et les

57
Ashforth, B.E. (1990), Gibbs, B.W., The double-edge of organizationallegitimation,
Organization science, 1 : 2, 177-194.

85
services destinés à satisfaire les besoins économiques, sociaux et
environnementaux de la société et participent à la répartition des revenus, dans la
mesure où elles conduisent leurs activités de manière « soutenable ».

Une approche globale de la performance permet de prendre en compte


l‟ensemble des impacts positifs ou négatifs de l‟entreprise sur la société et
l‟environnement. La RSE est alors un facteur de performance58 globale pour
l‟entreprise, la conduisant notamment à mieux appréhender et maîtriser ses risques.

Le lien supposé entre compétitivité et RSE fait débat, dans un contexte où le


facteur économique est toujours présent dans les préoccupations du chef
d‟entreprise, qui est chaque jour confronté à la concurrence d‟autres acteurs
économiques.

La RSE peut contribuer à la compétitivité à court, moyen et long termes


des entreprises, dans des conditions de concurrences équitables. En effet,
dans certaines conditions, les démarches volontaires des entreprises visant des
comportements responsables peuvent avoir pour enjeu d’être bénéfiques pour
celles-ci et peuvent constituer un facteur de compétitivité.

L'entreprise construit ici son offre sur des arguments « attractifs » pour ses
clients et ses parties prenantes, et qui lui permettront de se « différencier » des offres
concurrentes. Si les « facteurs de différenciation » retenus sont tangibles et durables,
l'entreprise améliore alors sa « compétitivité hors prix ».
Il semble que l‟existence d‟un lien positif entre la performance sociétale et la
performance financière ne soit pas remise en question par les praticiens. Les tenants
du développement de l‟investissement socialement responsable prônent ainsi le
développement de cette forme de placement en expliquant qu‟une entreprise
socialement responsable est une entreprise plus profitable. Des entretiens menés
auprès de gérants de fonds éthiques au début de l‟année 2002 ont confirmé la
croyance en une meilleure rentabilité des placements effectués dans des entreprises
bien notées par les agences de notation sociétale. La croyance dans l’existence
d’un lien positif entre la performance financière et la performance sociétale est
une des raisons expliquant l’augmentation du nombre de fonds éthiques sur le
marché financier français ces deux dernières années.
58
Brown N. et C. Deegan (1998), The public disclosure of environmental performance
information—a dual test of media agenda setting theory and legitimacytheory, Accounting
and Business Research, 29 : 1, 21-41.

86
1.5 La gouvernance

La RSE invite les entreprises à traduire, dans leur gouvernance,


l‟interdépendance qui les lie à leur écosystème. Elle les invite à engager avec les
parties prenantes constituant ce dernier, après les avoir identifiées, un processus de
dialogue destiné à intégrer leurs préoccupations dans leurs activités commerciales et
leur stratégie59. Ce dialogue doit s‟effectuer dans des conditions ouvertes et
équitables pour l‟ensemble des parties.

En déterminant les impacts (positifs ou négatifs) induits par ses décisions et


activités, l‟entreprise identifie ses parties prenantes les plus importantes, internes ou
externes. Cela inclut des parties prenantes pouvant - ou non - être représentées par
une organisation comme : les riverains, les ONG, les associations, les salariés, les
consommateurs, les collectivités territoriales, les fournisseurs, les clients… Cette liste
n‟est pas exhaustive et dépend du secteur d‟activité, de l‟implantation géographique
ainsi que de la taille de l‟entreprise. Ce peut être un individu ou un groupe d‟individus
potentiellement impacté ou impactant dans les décisions ou les activités d'une
entreprise.
L‟entreprise ne peut concevoir et mettre en œuvre une politique de RSE sans
un dialogue avec ses parties prenantes. Il existe d‟ailleurs un certain nombre
d‟obligations réglementaires en la matière (dialogue social, concertations publiques
dans le cadre de projets d‟infrastructure par exemple) qu‟il appartient aux entreprises
d‟articuler avec les formes volontaires de dialogue (consultation, panels de parties
prenantes…).
Les organes de gouvernance (ex : conseils d‟administration…), par leur
composition (présence d‟administrateurs salariés), leur rôle, la thématique qu‟ils
abordent, ont un rôle tout particulier à jouer dans ces démarches, en sorte que la
RSE devienne également une composante d‟un dialogue social de qualité dans
l‟entreprise

59
Capron M. et F. Quairel (2009), Le rapportage développement durable entre reddition et
communication, entre volontariat et obligation, Revue de l'organisation responsable, 2 : 4,
19-29.

87
SECTION 2 : La RSE entre formalisme et volontarisme
Le concept de RSE se traduit par différents niveaux d'obligations qui prennent
la forme de recommandations, de normes volontaires voire se trouvent imposées à
divers degrés dans certaines législations nationales ou par des organismes
intergouvernementaux. Parmi ceux-ci :
Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a initié le
Global Reporting Initiative (GRI) et le Pacte Mondial (Global Compact) ;
La Banque mondiale a également publié des recommandations, et propose un
cours pour sensibiliser les entreprises en vue de leur permettre de mettre en
œuvre le concept de RSE. Ce cours a déjà été donné à 12.000 personnes
partout dans le monde ;
L'OCDE : Les principes directeurs rédigés en 1976 et révisés en 2.000 sont de
simples recommandations que les gouvernements adressent aux entreprises
multinationales. Ils n'ont pas de pouvoir contraignant ;
La Commission européenne défend une politique volontariste dans le
domaine de la RSE ou CSR (Corporate Social Responsibility).
Depuis les années 1980, sous l'impulsion notamment des ONG, les concepts
de finance éthique, commerce équitable, développement durable étaient entrés dans
le débat des instances politiques. Celles-ci ont fait appel aux universités et centres
de recherches afin de faire des études pour développer des outils et identifier le
niveau de responsabilité des entreprises. Des recherches se sont concrétisées pour
la RSE par la mise au point de référentiels internationaux (GRI), des codes de
conduite des entreprises (Global Compact) ou des certifications, normes ou labels
(SA 8000…) jusqu'aux audits sociaux ou environnementaux. On peut en citer à titre
d‟exemple sans que cela soit exhaustif :

 Le Pacte mondial (Global Compact)


 Le Global Reporting Initiative (GRI)
 ISO 26000
 ISO 14001

88
SECTION 3 : Les déterminants de l’intégration de la RSE au sein de
l’entreprise

Aujourd‟hui, l‟entreprise est confrontée aux enjeux60 suivants :


Rechercher l‟intérêt de l‟entreprise tout en s‟adaptant à la mutation du cadre
réglementaire (Soft Law) ;
Construire une relation de confiance avec les parties prenantes ;
Réduire l‟exposition aux risques sociétaux.
Ainsi, sa stratégie doit être basée sur la triple performance qui se traduit par des
engagements volontaires au-delà des exigences réglementaires, et ce afin de
réconcilier les attentes des parties prenantes. Dans ce sens, la théorie des
stakeholders stipule que :
L‟entreprise à un objectif social plus large ;
L‟entreprise doit créer de la valeur pour la
société ; L‟entreprise à de multiples obligations ;
Tous les stakeholders doivent être pris en compte.

3.1 L’ancrage contextuel et territorial


L'approche RSE peut permettre de mettre en œuvre, entre autres, de
nouvelles régulations et une meilleure gouvernance d'entreprise, que l'entreprise soit
grande, moyenne ou petite, dans les pays dits développés, comme dans les pays en
développement. Son avantage résiderait en l'instauration d'une meilleure «
contextualisation » des activités économiques des entreprises, une meilleure
structuration des relations avec les parties prenantes, et théoriquement une meilleure
gouvernance d'entreprise. Chaque entreprise adapte cette démarche à son rythme et
selon sa culture.

L‟entreprise se reconnaît à la fois dans son métier, et dans son territoire. Il est
important de relier l‟approche sectorielle à l‟ancrage territorial auquel les entreprises
sont très attachées. La RSE impose d‟avoir une vision globale, intégrant à la fois les
enjeux de court et de long terme.

L‟entreprise qui s‟implique dans une dynamique d‟ancrage territorial rompt


son isolement dans le territoire, lequel ne se limite plus au seul cadre de la
localisation

60
CABY, J., HIRIGOYEN, G. 2005. « Création de valeur et gouvernance de l’entreprise ». Editions :

89
Economica.

90
d‟une unité productive, mais devient pour l‟entreprise le cadre d‟un processus de
construction de ressources dont elle entend tirer avantage. L‟ancrage territorial des
entreprises suppose l‟engagement de l‟entreprise en faveur des communautés
locales.

3.2 La légitimité institutionnelle et sociétale


Certaines entreprises, telles que les firmes pétrolières et les banques, sont
mal vues par la société. Le développement d‟actions dans le cadre de la RSE
devient nécessaire pour se légitimer, autrement dit pour acquérir une licence
d‟opérer. Cette quête de légitimité sociale se matérialise par la recherche de
l‟entreprise de la conformité aux exigences de la société environnante (Enrègle Y. et
Souyet A., 2009). La légitimité sociale d‟une entreprise lui est accordée par ses
diverses parties prenantes. Cette légitimité est maintenue dans la mesure où
l‟organisation est perçue par ces dernières comme ayant un comportement conforme
aux valeurs sociales environnantes (Girard D. et A. Marchildon 2006).
La RSE est une relation à double sens ; l‟entreprise est, d‟une part, une partie
de la société alors que d‟autre part, elle a besoin d‟être reconnue pour ce qu‟elle
apporte à cette société. « La légitimité est une condition ou un statut qui existe quand
le système de valeurs d‟une entité est congruent avec le système de valeurs d‟un
système social plus large dans lequel l‟entité est une partie. Quand une disparité
réelle ou potentielle existe entre les systèmes de valeur, il y a un risque pour la
légitimité de l‟entité. » (Lindblom cité par Decock Good C., 2001).

3.3 L’éthique
De nos jours, vu les exigences des parties ayant des intérêts directs avec
l‟entreprise, il paraît de plus en plus nécessaire d‟intégrer l‟éthique à la vie de celle-
ci. L‟éthique est constamment liée aux besoins de légitimations culturelle, sociale et
morale. Bowen, le fondateur de la RSE, rejoint en quelque sorte ce point de vue en
imposant aux directeurs des entreprises de prendre des décisions en conformité
avec les valeurs de la société.

L‟entreprise ne s‟intéresse jamais d‟elle-même à l‟éthique, elle s‟adapte aux


normes de la société et anticipe leurs évolutions. En plus, elle les intègre dans sa
stratégie lorsque leur absence ou leur insuffisance peut contrarier ses profits (Boyer
A. et Arnaud I., 2002).

91
En fait, l‟éthique va au-delà des lois. L‟application des lois se fait par crainte
de la réprobation alors que le comportement éthique est dicté par le sens du devoir
et le respect de l‟Autre (Mercier S., 2004). On peut trouver dans la société des lois
non éthiques alors que l’évolution des valeurs éthiques peut être plus rapide
que le changement des lois.

3.4 Le rapport avec les parties prenantes


Freeman qui définit la partie prenante comme étant « tout groupe d‟individus
ou tout individu qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs
organisationnels ». C‟est une re-conceptualisation de la nature de l‟entreprise pour
considérer les ayant intérêts externes, au-delà de la sphère traditionnelle des
actionnaires, à savoir les clients, les employés et les fournisseurs (Jamali D., 2008).
Les entreprises devraient, dans cette perspective, gérer les intérêts des différentes
parties prenantes d‟une façon responsable, sans tenir compte des frontières qui les
séparent et prendre soin des parties prenantes « silencieuses » telles que les
communautés locales et l‟environnement (Simmons cité par Jamali D., 2008). Une
vision aussi large du concept de partie prenante est problématique selon Jensen
(cité par Mercier S., 2004) : « n‟importe qui pourrait revendiquer un intérêt dans une
organisation. ».

L‟entreprise a plus que des transactions et des contrats avec ses parties
prenantes, elle entretient avec elles des relations et c‟est la survie de ces relations
qui garantit le succès et la survie de l‟entreprise à long terme. Emmanuelle
Dontenwill (2005) trouve que la théorie des parties prenantes peut apporter un
renouveau dans la façon d‟appréhender la gestion d‟une entreprise. L‟entreprise
deviendrait « un lieu de médiation » entre des intérêts contradictoires émanant des
différentes parties prenantes, elle pourrait surtout lier les intérêts humains aux
nécessités de l‟environnement.

Pour Corinne Gendron, Jacques Igalens et Christian Bourion (2008), la théorie


des parties prenantes a produit le concept de « sensibilité sociale » remplaçant
celui de « responsabilité sociale ». Dans la sensibilité sociale, il s‟agit de comprendre
les attentes et les revendications des parties prenantes afin de les anticiper ou de les
éviter. M. C. Jensen considère que l‟entreprise ne peut pas maximiser sa valeur si
l‟une des parties prenantes, quelque importante qu‟elle soit, est ignorée ou
maltraitée. Et si ceci se réalisait, l‟entreprise pourrait garantir la maximisation de sa

92
valeur à long terme. Les directeurs ne sont pas les agents des actionnaires, ce sont
les constructeurs des relations entre les différentes parties prenantes (Branco M. C.
& Rodrigues L. L., 2007).

Les entreprises ont vu émerger et se démultiplier les pressions visant à leur


faire prendre conscience de nouveaux enjeux sociétaux. Ces pressions varient quant
à leur forme et à leur nature, elles renvoient à différentes catégories d‟acteurs parmi
lesquelles on peut compter :

 les mouvements anti-mondialisations, qui, en se focalisant sur


les graves excès de quelques grandes firmes multinationales contribuent à
une plus forte prise de conscience des enjeux liés à la responsabilité
sociétale. Les ouvrages de protestation tels que celui de Klein illustrent cette
radicalisation de la critique des entreprises (Klein, 2001) ;

 une partie des grandes ONG qui ont fait évoluer leur stratégie
pour passer d‟un militantisme purement critique à la sollicitation et à la
mobilisation directe des entreprises autour de problèmes sociétaux, ce dont
témoigne l‟évolution de Greenpeace depuis sa création (Friedman et Miles,
2002) ;

 des consommateurs, qui sont sensibilisés par les ONG et les


débats médiatiques récurrents et se préoccupent de plus en plus des
conditions de fabrication des produits, ce dont témoigne l‟affaire Nike. Ce
phénomène conduit les entreprises à concourir pour l‟obtention de prix ou de
labels tel celui de « l‟éthique sur étiquette ». Cette pression tend à promouvoir
l‟idée d‟une « qualité éthique » et ou sociale des biens de consommations,
dont l‟inscription sur les produits sera un enjeu social important (Cochoy,
2001) ;

 des investisseurs, qui tendent à s‟exprimer plus fréquemment


qu‟auparavant dans les assemblées générales et à demander des comptes
sur les dimensions sociétales de la gestion. À ces actionnaires « classiques »
s‟ajoutent maintenant les investisseurs dits « socialement responsables », qui
visent à promouvoir encore plus activement l‟adoption par les entreprises
qu‟ils détiennent de comportements de responsabilité sociale et de stratégies
de développement durable.

93
3.5 Philanthropie ou coût supplémentaire
Dans la pyramide de Carroll, les responsabilités s‟ajoutent les unes aux autres
et chacune d‟entre elles forme une composante de base de la responsabilité totale
de l‟entreprise. Parmi ces responsabilités on retrouve la responsabilité
philanthropique. Celle-ci consiste en le fait que l‟entreprise aide la communauté à
améliorer la situation des individus sans s‟attendre à une rétribution quelconque de
leur part. Nous trouvons dans cette catégorie les actions charitables, le soutien à
l‟art, aux écoles, aux orphelinats, etc. Ces actions sont souhaitées par la société.

Bien entendu, la RSE ne se limite pas aux actions philanthropiques. « Ces


dernières sont comme la crème sur le gâteau. » (Carroll, 1991). Kant aurait
condamné moralement la philanthropie de l‟entreprise qui se sert des actes d‟aide
(des offres de soutien, de la « bienfaisance » et de l‟ « altruisme ») comme un moyen
pour renforcer les fortunes des entreprises et les propres profits des actionnaires.
Selon la philosophie kantienne, la RSE aurait des valeurs morales parce que c‟est
l‟entreprise même qui considère que c‟est la bonne chose à faire et non pas parce
que le gouvernement ou la société l‟ont demandée, ou encore parce que les actions
engagées auraient des conséquences bénéfiques à l‟entreprise concernée (Masaka
D., 2008).

En fait, toute entreprise devrait équilibrer entre ses ressources limitées et ses
efforts, entre les profits de ses actionnaires, ceux de ses ayant intérêts et ceux de
toute la société. Généralement, les entreprises commencent par mener des actions
purement philanthropiques parce que celles-ci sont faciles à entreprendre et qu‟il
n‟est pas compliqué de les décider.

Certains auteurs considèrent que la philanthropie peut être stratégique et viser


une grande responsabilité et profiter de cette stratégie, donc ne pas la considérer
comme un coût supplémentaire pour l‟entreprise.

3.6 La RSE est l’internalisation des externalités négatives


La société a des attentes de la part des comportements des entreprises. Ces
attentes sont promues par les effets externes économiques. Le concept d‟externalité
est « la reconnaissance que l‟action d‟un acteur donné peut affecter d‟autres acteurs
sans que ceux-ci aient été consultés ou indemnisés pour les effets dommageables

94
qu‟ils subissent (externalités négatives) ou sans que les bénéficiaires aient à payer
un avantage qui leur est attribué du fait de ces externalités (externalités positives). »
(Urban S., 2005). La RSE peut ainsi se matérialiser par une intériorisation des effets
externes négatifs et une plus grande génération d‟effets externes positifs.

L‟engagement de l‟entreprise à être responsable est expliqué par certains


chercheurs comme une volonté d‟internaliser certaines externalités. Les externalités
négatives (comme la pollution de l‟air, des rivières ou des mers) sont énormes et
attaquent toute la planète terre pour ne pas dire qu‟elles en atteignent d‟autres. Dans
ce type de développement, on a besoin d‟un garde-fou : la RSE. L‟entreprise veut
réduire les effets négatifs de sa production en les traitant en interne ou en les
reportant sur ses parties prenantes. L‟entreprise essaie donc par plusieurs moyens
d‟agir, soit d‟une façon défensive en améliorant ses pratiques et en compensant la
société des dégâts qu‟elle aura causés ; elle essaie de réparer son image et de
l‟embellir auprès de la société, elle peut également appliquer de façon proactive ces
différentes actions. L‟entreprise établirait alors des codes de conduite, des chartes
en vue de structurer ses relations avec ses partenaires et de limiter les externalités
négatives qu‟elle-même ou ses sous-traitant produisent.
3.7 La RSE comme moyen de Marketing social
Branco M. C. & Rodrigues L., (2007) rapportent dans leur commun article que
le concept de RSE a évolué et qu‟il n‟affecte plus négativement le résultat de
l‟entreprise. Pour eux, la RSE est plutôt considérée comme une action bénéfique à
l‟entreprise sur le long terme. Ainsi, la recherche du profit devrait être contrainte par
des considérations sociales et la RSE constituerait un avantage concurrentiel plus
qu‟une fin en soi. Les entreprises s‟engageraient de nos jours de plus en plus dans
la RSE à cause des bénéfices qu‟elles peuvent collecter d‟un tel engagement.

3.8 Implications managériales de la RSE


La stratégie sociétale implique pour exister de penser les multiples
interactions et synergies entre les aspects marketing, comptables, financier et GRH
que recouvrent fréquemment les problèmes d‟ordre sociétaux. C‟est à travers cette
reconnaissance du caractère multidimensionnel et transversal de la RSE que
s‟impose peu à peu la reconnaissance de son caractère stratégique.

Dans ce sens, la grande majorité des entreprises cotées disposent désormais


d‟un responsable environnement, d‟un responsable développement durable – voire

95
d‟un responsable de la responsabilité sociétale ou d‟un déontologue. La mise en
place de ces structures oblige l‟entreprise à adopter une démarche transversale dans
la définition de ses objectifs sociétaux et à redéfinir les limites de la responsabilité de
chaque département. L‟apparition de ces fonctions transversales conduit à une prise
de conscience par les entreprises du caractère stratégique de la gestion de la
responsabilité sociétale.

96
III. Le Développement Durable et la RSE au Maroc

SECTION 1 : Les leviers de la RSE


1.1 Le contexte économique

Les accords d‟association et de libre échange conclus par le Maroc sont très
sensibles aux options du développement durable. Se limitant généralement à prévoir
le respect des droits humains notamment au travail pour éviter toute analogie avec la
« clause sociale », ils invoquent néanmoins « le rapprochement des législations »,
comme c‟est le cas de l‟accord d‟association avec l‟Union Européenne, ou le respect
de bonnes conditions de travail et de rémunération, dans le cas de l‟accord de libre-
échange avec les États-Unis, lequel prévoit d‟ailleurs des procédures de consultation
bilatérale pour traiter les problèmes en matière de travail. Au sujet des principaux
thèmes couverts par la RSE, de manière générale et par les dix principes retenus par
le Pacte Mondial, en particulier, l‟environnement juridique et institutionnel marocain
enregistre une évolution très nette, qui s‟appuie largement sur la persuasion, le
dialogue et des mesures institutionnelles de promotion.

1.2 Le code du travail


Le code du travail a été mis en vigueur depuis juin 2004 (Bulletin officiel
n°5210, 2004). Il se caractérise par sa conformité avec les principes de bases fixés
par la Constitution marocaine et avec les normes internationales telles que prévues
dans les conventions des Nations unies et ses organisations spécialisées en relation
avec le domaine du travail.

1.3 La législation en matière d’environnement


Le droit de l‟environnement constitue de son côté, un levier pour le
développement durable de nature à soutenir la responsabilité sociétal de l‟entreprise
et à faire bénéficier la société de ses activités (dahir n°1-03-59, 2003). En effet, la loi
11-03 relative à la protection et à la mise en valeur de l‟environnement définit les
fondements de la politique nationale en la matière qui rencontrent parfaitement les
préoccupations universelles visant à :

Protéger l‟environnement contre toutes formes de pollution et de


dégradation, quelle qu‟en soit l‟origine ;

Améliorer le cadre et les conditions de vie de l‟homme ;

97
Définir les orientations principales du cadre législatif, technique
et financier, concernant la protection et la gestion de l‟environnement.

L‟entreprise est ainsi désignée, non seulement pour conformer sa conduite au


droit en vigueur et aux principes « usager payeur » et « pollueur payeur » qui sont
expressément inscrits dans la loi, mais aussi pour adapter volontairement ses
activités et celles de ses partenaires aux finalités poursuivies par cette loi. De tels
engagements volontaires qui s‟inscrivent à la fois dans l‟esprit de cette loi et dans les
mécanismes d‟accompagnement, notamment financiers (Fond de dépollution :
FODEP) constituent des atouts essentiels pour l‟accompagnement de la RSE.

1.4 Les engagements du Maroc pour les OMD


Beaucoup d‟articulations existent entre le Pacte Mondial, les lignes directives
de l‟ISO 26000 et les engagements de la communauté internationale en matière
d‟Objectifs Millénaires pour le Développement (OMD).

Le Maroc a s‟est engagé dans le cadre des OMD 2015, à retenir les objectifs
suivants et y réserver des stratégies et dispositifs nationaux appropriés :

a. Réduire l‟extrême pauvreté et la faim ;

b. Assurer l‟éducation primaire pour tous ;

c. Promouvoir l‟égalité des sexes et l‟autonomisation des femmes ;

d. Réduire la mortalité infantile ;

e. Améliorer la santé maternelle ;

f. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d‟autres maladies ;

g. Assurer un environnement durable ;

h. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement comme


objectif transversal.

A l‟occasion de la présentation du rapport des OMD Maroc le 27 janvier 2015


par le HCP, le bilan fait état de progrès considérables et d‟atteinte de plusieurs
objectifs escomptés, mais avec des insuffisances dans les secteurs de l‟éducation et
de la santé.

98
Tableau 5 : Les engagements du Maroc pour les Objectifs du Millénaire
pour le Développement 2015

Degré d’atteinte
Degré d’atteinte de l’objectif
OMD de l’objectif jusqu’à
jusqu’à 2009
2011-2012

Toutes les formes de pauvreté ont été


Objectif1 : le taux de pauvreté est
réduites de plus de moitié, le taux de
Réduire descendu à 6% en 2011
pauvreté a atteint 8,9%.
l’extrême le chômage est descendu
Toutefois, 17,5 % de la population ont un
pauvreté et la à 9% en 2012
niveau de consommation qui se situe juste
faim
au-dessus de la ligne de pauvreté.
Amélioration du taux net de scolarisation
des enfants de 6/11 ans à 90,5% au niveau Le taux net de
national (90,6% en milieu rural et 90,5% en scolarisation est passé
Objectif2 :
milieu urbain). de 90% en 2008/09 à
Assurer
59,5% des petites filles n‟avaient pas accès 98% en 2012/13
l’éducation
à l‟enseignement préscolaire contre 44,4% Le taux d‟alphabétisation
primaire pour
de garçons en 2009, des Marocains âgés de
tous
20% des jeunes âgés de 15 à 24 ans sont 15 à 24 ans a atteint 85%
encore analphabètes en 2012
Près de 40% de la population âgée de 10
ans et plus est analphabète
Le rapport filles/garçons est au moins 0,9 En 2012, les femmes ne

Objectif3 : dans tous les types d‟enseignement. représentaient que26%

Promouvoir les Marocaines accusent un taux de la main d‟œuvre au


d‟analphabétisme largement supérieur à Maroc
celui de leurs homologues masculins Le taux d‟activité des
l’égalité des
Le taux d‟activité des femmes (en 2009) est femmes est trois fois
sexes et
de 25,8% comparativement à 75,3% chez moins élevé que celui
l’autonomisation
les hommes, tandis que le taux d‟emploi est des hommes (26% contre
des femmes
de 23,3% chez les femmes et de 75,3% 74% en 2011)
chez les hommes le taux de présence des
L‟emploi des femmes est marqué par le femmes est passé de

99
travail non rémunéré (48,8% de la 10% en 2007 à 17% en
population active féminine active occupée et 2011 dans la première
75,6% des femmes pourvues d‟un travail) Chambre du Parlement,
12% des sièges sont réservés aux femmes et de moins de 1% en
lors des élections communales de 2009 2003 à 12% en 2009
dans les conseils
communaux
Le taux de mortalité infantile est passé de
Objectif 4 : Le taux de mortalité
57/mille entre 1987 – 1991 à 40/mille entre
Réduire la infanto-juvénile (0-4 ans)
1999 et 2003, puis à 32,2/mille entre juin
mortalité des a reculé à 30‰ en 2007-
2008 et juin 2009, soit une régression de
enfants de 2011
30% et de 20%, respectivement.
moins de cinq celui de la mortalité
Ce chiffre reste loin de celui projeté qui est
ans infantile (0-1an) à 29‰
de 19/mille en 2015
la mortalité maternelle au Maroc aurait
Le taux de mortalité
reculé de près de 42%, avec un taux de
Objectif5 : maternelle est descendu
mortalité maternelle ajusté se situant à 132
Améliorer la à 112 décès pour
décès pour 100.000 naissances vivantes
santé 100.000 naissances
entre juin 2004 et juin 2009
maternelle vivantes en 2009.
ce chiffre reste loin de celui projeté en 2015
qui est 83 pour 100.000 naissances vivantes
Le nombre de personnes vivant avec le VIH
a été estimé à près de 25.500 en 2009 et la Selon les dernières
prévalence du VIH dans la population à estimations, 30.000
Objectif6:
0,11%. personnes vivaient en
Combattre le
Le paludisme a aujourd‟hui disparu au 2012 avec le VIH.
VIH/SIDA, le
Maroc, mais le risque de sa réintroduction En 2012, un total de
paludisme et
n‟est pas écarté du fait des déplacements 27.437 nouveaux cas de
d’autres
de populations : 142 cas dépistés en 2008 tuberculose, toutes
maladies
En 2009, environ 25530 nouveaux cas de formes confondues, ont
tuberculose ont été dénombrés, soit été notifiés.
l‟équivalent d‟une incidence annuelle
cumulée de 81 pour 100 000 habitants.

Objectif7 : 10 parcs nationaux ont été créés, répartis le taux de raccordement

100
Assurer un sur une superficie de plus de 770000 ha global au réseau
environnement ainsi que quelques réserves de biosphère d‟assainissement a été
durable (arganier, intercontinentale de la estimé à 90% en 2012 en
méditerranée, etc.). milieu urbain contre 4%
164 Sites d‟Intérêt Biologique et Ecologique en milieu rural et 60% à
ont été identifiés, à travers le pays, répartis l‟échelle nationale
sur une superficie de 2,5 millions l‟accès à l‟eau potable,
d‟hectares. le rythme de reboisement actuel en milieu rural est passé
demeure insuffisant pour inverser la de 14% en 1995 à 93%
tendance à la dégradation observée et en 2012 et est généralisé
répondre aux besoins du pays et notamment en milieu urbain.
aux objectifs du programme prévu de Cependant, certaines
reboisement de 500000 ha sur 10 ans. régions et provinces
L‟érosion hydrique engendre une perte enregistrent encore un
annuelle de sols dépassant 4000t/km² dans retard par rapport à cette
les régions du Rif et du pré-Rif et moyenne. Il s‟agit par
l‟envasement des barrages à hauteur de 75 exemple des provinces
Mm³/an. de Safi, Youssoufia,
Proportion de la population branchée au Nador, Driouch, El
réseau ou ayant accès à une source d‟eau Jadida, Sidi Bennour et
salubre est de 100% dans l‟urbain et 90% Chefchaouen.
dans le rural
Proportion des ménages urbains ayant
accès à un réseau d‟évacuation des eaux
usées est de 88,4%

1.5 Le Maroc et le concept de RSE et DD


L‟attention portée par le Maroc à la notion de RSE et Développement Durable
a été solennisée par la participation personnelle et la présentation par SA Majesté le
Roi Mohammed VI de la stratégie nationale de développement durable au Sommet
mondial de Johannesburg en septembre 2002. Est venue ensuite le lancement en
2005 par le Souverain Marocain, de l‟Initiative Nationale pour le Développement
Humain (INDH) qui constitue une démarche novatrice dans son approche de
proximité et d‟action participative impliquant les différents acteurs de la société, à

101
savoir les départements ministériels, les collectivités locales, les chambres
professionnelles, les opérateurs économiques, les associations et les universités

102
SECTION 2 : Le Maroc et le concept de RSE et Développement Durable
2.1La RSE dans les entreprises marocaines
2.1.1 Présentation de la CGEM
Selon le site web de la CGEM, « la Confédération Générale des Entreprises
du Maroc est le représentant du secteur privé auprès des pouvoirs publics et des
institutionnels. Elle s‟exprime au nom de ses 90 000 membres directs et affiliés et
veille à assurer un environnement économique favorable pour le développement des
entreprises ».

Depuis sa création en 1947, la CGEM assure la représentation et la promotion


des entreprises membres agissant dans différents secteurs et de différentes tailles.
Les actions de la CGEM sont fondées sur la crédibilité, l‟efficacité et la solidarité
envers ses membres.

La CGEM défend les intérêts des entreprises du Maroc auprès des pouvoirs
publics et des partenaires sociaux. Son but est d‟agir en faveur d‟un environnement
prospère et optimal pour l‟économie marocaine à travers la promotion de l‟initiative
privée.

Afin de participer à l‟instauration d‟une économie marocaine prospère, la


CGEM se fixe, comme principales missions, la valorisation du rôle de l‟entreprise
dans le développement économique et social et la promotion et l‟encouragement de
la mise en œuvre d‟une politique de développement de l‟entreprise.

La Confédération s‟engage également dans l‟amélioration de l‟environnement


des affaires et de l‟investissement, à l‟échelon international, à travers ses 43 conseils
d‟affaires.

La CGEM dispose aussi d‟une fondation, La fondation CGEM pour


l‟Entreprise a été reconnue d‟Utilité Publique le 22 février 2007.

2.1.2 Les missions de la CGEM


Elle a pour missions : La promotion ou la réalisation d‟études ou d‟activités
de nature à renforcer le développement économique et social national, le cas
échéant en partenariat avec les pouvoirs publics ;

La contribution à l‟accroissement de la compétitivité des entreprises en


encourageant la recherche et l‟innovation par différents leviers dont la réflexion,
les études et les partenariats entreprises-universités ;

103
Le soutien de l‟activité d‟utilité publique des associations.
Donc, la CGEM agit pour l‟instauration d‟un environnement favorable à
l‟investissement et défend les intérêts de ses adhérents dont 95% sont des petites
et moyennes entreprises. La CGEM favorise également le développement des
entreprises à l‟international en élargissant son réseau et de là, celui de ses
membres.
Avec la CGEM, les entreprises marocaines ont plus de chance d‟être
entendues. A travers sa large gamme de service, la CGEM aspire à répondre aux
attentes de ses entreprises membres.

2.1.3 Le label RSE de la CGEM


La CGEM engage ses membres à agir en faveur du développement durable
dans une perspective de responsabilité sociale clairement formalisée, en appui sur
une démarche managériale intégrée, faisant toute leur place aux intérêts et aux
droits de leurs parties prenantes, et dans un dialogue transparent avec elles.

La Charte de responsabilité sociale de la CGEM a été adoptée le 14


décembre 2006 par le Conseil National de l‟Entreprise. Elle est structurée en 9 axes
comportant 35 objectifs précis, mesurables et conformes à la législation marocaine,
aux conventions fondamentales et aux normes publiques internationales (ONU, OIT,
OCDE, etc.) :
Respecter les droits humains ;
Améliorer en continu les conditions d‟emploi et de travail et les relations
professionnelles ;
Protéger l‟environnement
; Prévenir la corruption ;
Respecter les règles de la saine concurrence ;
Renforcer la transparence et du gouvernement d‟entreprise ;
Respecter les intérêts des clients et des consommateurs ;
Promouvoir la responsabilité sociale des fournisseurs et sous-traitants ;
Développer l‟engagement sociétal.

La Charte est assortie d‟un dispositif volontaire d‟évaluation par un tiers-


indépendant conduisant à l‟attribution du Label de responsabilité sociale de la

104
CGEM.

Le label RSE permet aux entreprises de démontrer que leur démarche de


responsabilité sociale consiste à :
Prévenir les risques de non-conformité légale et anticiper sur les législations
(Emploi des personnes en situation de handicap, femmes dans les Conseils
d‟administration…) ;
Respecter les droits fondamentaux de leurs parties prenantes, à tenir compte
de leur attentes et de leurs intérêts, à dialoguer avec elles, les informer et leur
rendre compte ;
A définir des objectifs appuyés sur des processus et des moyens tangibles,
contrôlés et orientés vers l‟amélioration continue.
Le Comité d’attribution du Label se prononce à partir d‟une évaluation réalisée par
un tiers indépendant établissant :
 Une assurance raisonnable d‟intégration de l‟ensemble des principes et des
objectifs de la Charte aux stratégies et aux processus managériaux de
l‟entreprise ;
 Un audit de suivi tous les ans + un audit de renouvellement tous les 3 ans.
 D‟un plan d‟action qui lui est présenté et expliqué par la Direction de
l‟entreprise candidate.

2.1.4 Les avantages de l’acquisition du label RSE de la CGEM

En ce qui concerne les avantages de l‟acquisition du label RSE de la CGEM,


on peut citer à titre d‟exemple pour le secteur bancaire qui est l‟objet d‟étude du
présent mémoire :
 L‟octroi des crédits d‟investissement avec des taux préférentiel ;
 Exonération diverses sur le plan des frais de tenue de comptes au profit du
personnel de la banque ;
 Accroissement de la capacité d‟attirer et de fidéliser une clientèle de qualité et
de gagner de nouvelles parts de marché en réponse à de nouvelles exigences
des donneurs d‟ordre ;

105
 Développement d‟un milieu de travail attractif pour des collaborateurs
compétents et motivés compte tenu des conditions de travail et moyens mis
en place par l‟entreprise ;
 Amélioration du climat de travail et établissement d‟un dialogue social serein
dans l‟entreprise ;
 Augmentation de la productivité et de sa qualité à long terme par une
implication poussée des salariés au regard de leur motivation et engagement ;
 Renforcement de la capacité de gestion des risques en adoptant une
approche proactive ;
 Facilitation de l‟accès aux crédits vu que les établissements financiers sont de
plus en plus exigeant et tiennent compte du comportement responsable des
entreprises pour l‟octroi des crédits ;
 Consolidation de l‟image de marque et la réputation de l‟entreprise en tant
que facteurs essentiels de sa compétitivité.

A savoir que le label peut être révocable, sa durée de validité est de trois ans
renouvelable. En ce qui concerne la révocation, elle peut être due à un non-respect
des engagements correctifs dans le délai imparti.
On a alors vu se créer des directions RSE et développement durable au sein
des entreprises marocaines avec des missions plus ou moins définies, ce qui a
permis l‟apparition de pratiques tel que le recyclage, l‟optimisation du CO2,
l‟utilisation des produits et matière premières labellisées, et même opter pour être
labellisé RSE. Dans ce contexte on va évoquer dans ce chapitre le rôle de la CGEM
dans le processus de labellisation ISO 26000.

106
Conclusion chapitre 2 :
Dans ce chapitre, nous avons examiné le contexte général au Maroc, en
commençant par aborder le développement durable, il faut noter que malgré les
efforts déployés par le Maroc, assez d‟entraves freinent la réalisation des stratégies
étatiques en matière de la promotion des droit humains, et la valorisation du capital
naturel et environnemental.

En ce qui concerne la RSE, nous avons fait le choix dans le chapitre deux de
parler de la CGEM comme étant un acteur essentiel dans le secteur privé marocain,
la CGEM a mis en place, comme nous avons vu, un label RSE proposant aux
entreprises un processus permettant aux entreprises de se labellisé RSE.

107
CONCLUSION PARTIE 1 :
Dans un contexte en perpétuel évolution, chaque entreprise quel que soit sa
taille, son effectif, son style de management, sa culture etc., cherche à satisfaire les
besoins de ses clients et en générer du profit, légitimé par la création de la valeur.
Cela n'est qu'à travers un bon choix du système de gestion conciliant les meilleures
combinaisons faisables des ressources pour la production des biens et services en
quantité et en qualité. Mais cette vision se trouve confrontée à un choix, jusqu‟à
quand produire moins cher et selon quelle responsabilité sociale surtout avec la
rareté des ressources qui ne cessent de s'aggraver. C‟est dans cette vision la prise
de conscience que le profit et la responsabilité ne sont pas deux concepts
paradoxales mais des approches complémentaires et dans une vision de production
maîtrisée.

La performance s‟est alors élargi pour englober en plus du terme financier un


terme social environnemental, autrement dit le fait d'assimiler des variables sociales,
éthiques et environnementales tout en répondant au besoin des différentes parties
prenantes. Mais ce qui compte énormément c‟est de créer la valeur tout en
respectant des règles socialement responsable, les actions d‟aujourd‟hui serviront
les investissements de demain et le bien-être social d‟après-demain.

Les contraintes de cet environnement concurrentiel devront être résolues,


dans la mesure où elles vont avoir un impact sur la réussite de cette affaire. Les
entreprises sont donc censées d‟être ouvertes à l‟apprentissage de diverses
sources, dans le but de s'adapter avec ce changement rapide que connait la société.

Sans négliger le rôle crucial du top management de l‟entreprise dans la


satisfaction et l'image positive de l'entreprise, ce dernier doit être capable de
connaitre les attentes et les besoins de l'ensemble des parties prenantes et par la
suite de gérer des relations avec elles en veillant à la mise en place d‟un cycle de
progrès.

Mais cette gestion de la relation avec les parties prenantes dépend


principalement de la taille, de la structure du secteur d‟activité de l‟entreprise ainsi
que l‟état du marché.

La finance peut s‟avère un facteur permettant d‟atteindre la cohésion sociale. En


conséquence, l‟inclusion sociale est un enjeu social particulier pour les banques. Le
défi de l‟inclusion sociale est à la mesure des effets de l‟exclusion sociale, qui se

108
définit comme « le processus par lequel une personne rencontre de telles difficultés
d‟accès et/ou d‟usage dans ses pratiques bancaires, qu‟ »elle ne peut pas ou plus
mener une vie sociale normale dans la société qui est la sienne » 61. La contribution
des banques à la cohésion sociale peut se mesurer à leurs engagements sociaux et
communautaires, à leur responsabilité sociale et notamment à leur responsabilité en
matière d‟inclusion sociale.

61
Georges Gloukoviezoff – De la bancarisation de masse à l’exclusion bancaire puis sociale – Revue française
des affaires sociales ; page 17

109
Synthèse de la littérature
La responsabilité sociétale de l‟entreprise est une thématique dominante en
sciences de gestion et une exigence stratégique conçue par les grands organismes
internationaux (Bureau International du Travail, Commission Européenne,
Organisation des Nations Unis...). Elle est devenue un vocable fréquemment utilisé
depuis plusieurs années dans le milieu managérial notamment des banques et un
sujet récurent de débats et d‟échanges entre praticiens, professionnels et managers
d‟organisations et établissements de crédits. Ceci est dû à plusieurs facteurs
notamment des scandales financiers, écologiques et sociaux à caractère répétitif, le
développement des ONG, l‟implication des partenaires sociaux au sein des banques
et la prise de conscience de l‟opinion publique des impacts négatifs de la
mondialisation et la nécessité d‟intégrer le développement durable et de prendre en
compte les dimensions sociale et environnementale.

La responsabilité sociétale de l‟entreprise (RSE) est un principe largement


répandu dans le corps social notamment sous l‟acception du développement
durable. C‟est devenu un outil d‟organisation pour les entreprises. Le concept de
RSE est basé sur la dépendance mutuelle entre l‟entreprise et la société. Il y a une
interaction entre l‟entreprise et les parties prenantes, l‟entreprise et le gouvernement,
l‟entreprise et l‟environnement, l‟entreprise et l‟éthique et l‟entreprise et l‟avantage
compétitif durable (Bowen, 1953 ; Stanwick et Stanwick, 1998 ; Maignan et Ralston,
2002). La RSE agit sur quatre responsabilités : économique, juridique, éthique et
philanthropique (Carroll, 1999). La RSE est une opportunité pour les décideurs
d‟entreprises de réduire les coûts et de valoriser l‟excellence de l‟entreprise
citoyenne (Normann et Ramirez, 1993). La RSE favorise également la performance à
l‟aide du Return On Investment(ROI), Return On Equity(ROE) et Return On
Asset(ROA) (Hackston et Milne, 1996 ; Surroca et al. 2010). Au-delà de ces
caractéristiques générales, la RSE permet aux entreprises d‟obtenir une image
positive et une réputation auprès de ses clients (Gholami, 2011).

110
PARTIE 2 :
LA PARTIE EMPIRIQUE
DE LA RECHERCHE

111
Introduction partie 2 :

Nous avons vu dans la première partie deux chapitres dans le premier


l‟émergence du concept de la RSE, comme étant un nouveau paradigme du rôle de
l‟entreprise dans son environnement économique et social, dans le deuxième
chapitre nous avons essayé d‟étudier la RSE au sein des institutions financières, et
nous avons pu conclure que malgré la particularité de ce secteur. Les banques
jouent un rôle très important non seulement à l‟intérieur de la banque, mais en
favorisant l‟adoption de cette démarche dans le tissu économique à travers
l‟implication de ses parties prenantes.

Dans la présente partie, nous allons essayer d‟étudier la RSE au sein des
banques marocaines, mais ceci n‟est possible que si nous commençons étudier cette
démarche à l‟intérieur de ces banques.

112
Chapitre 1 : Méthodologie de recherche
Section 1 : objectifs, questions de recherche et hypothèses
1.1 Objectifs, Questions de Recherche et Hypothèses

L‟objectif de cette recherche a été motivé par le souci de comprendre le rôle que
joue les institutions financières dans le développement durable et comment ses
institutions arrivent-elles à s‟engage dans la lutte contre les fléaux sociaux et la
protection de l‟environnement et le respect des droits de l‟homme.

L‟intérêt de ce sujet réside dans le rôle important que joue les institutions
financières dans le développement économique et social, un rôle faisant de la
finance un outil redoutable pour ancrer les valeurs de l‟économie sociale et
solidaire dans l‟environnement ou elle agit.

De ce faite le présent mémoire propose d‟étudier le concept RSE, en partant du


cadre conceptuel jusqu‟au l‟analyse terminologique touchant le secteur financier
en général, par la suite nous allons essayer de montrer comment une institution
financières peut être socialement responsable en adoptant un style managérial
préconisant le développement du capital humain, et créant un lien étroit avec la
société civile et tout en proposant des prestations favorisant le développement
durable, et terminer par un cas pratique qui a comme finalité l‟existence de la
RSE au sein des banques marocaines, pour cela, la problématique proposée est
la suivant :

Vu la particularité du secteur financier, comment se construit la stratégie de


responsabilité sociétale des entreprises (RSE) des institutions financières,
et quelles sont les pratiques mises en place par les banques ?

Pour mieux comprendre notre problématique 4 questions de recherche


s‟imposent :

 Quelles sont les fondements, les outils et les normes de la RSE ?


 Quelle est la place de l’entreprise Marocaine dans le mouvement RSE,
et quel rôle joue la banque Marocaine dans le développement
durable ?

113
 Comment les institutions financières appliquent la RSE ?
 Quelles sont les pratiques mises en place par les banques
marocaines (cas : Attijariwafa Bank, Banque Populaire, BMCE Bank,
Crédit Agricole, CDG, CIH Bank, Société Général, Bank Maghreb,
BMCI, Barid Bank)

1.2 Hypothèses :

Dans le présent travail nous allons essayer de vérifier les hypothèses suivantes :

La RSE et performance.

Dans les faits, les enjeux prioritaires pour l‟organisation en associant rentabilité
économique et préoccupations sociales, sociétales et environnementale cela
implique de mesurer l‟impact, positif ou négatif, des actions menées sur ces
thématiques afin de les intégrer aux valeurs de l‟entreprise, à sa stratégie et à ses
prises de décisions. L‟essentiel est de rester simple pour créer de la richesse et
améliorer ses performances tout en veillant à appliquer des règles de bonne
gouvernance.
H1. La responsabilité sociétale des entreprises a des conséquences positives
sur les résultats de l’entreprise.

La RSE et le volet économique.

Il s‟agit de concilier performance économique et principes éthiques. Cela peut se


traduire par la promotion d‟une politique d‟achats responsables, le respect d‟une
éthique des affaires, la création de produits et services innovants, une répartition plus
juste de la richesse et des bénéfices, la mise en œuvre de méthodes de gestion
alternatives (économie circulaire, du partage, de la fonctionnalité…).
H2. La responsabilité sociétale des entreprises a des conséquences sur les
aspects économiques de l’organisation.
La RSE et le volet social.

Tendre vers le bien-être de tous peut se traduire, au sein de l‟entreprise, par plus de
dialogue social, de sécurité au travail, d‟égalité hommes-femmes, de diversité

114
ethnique, sociale et culturelle au sein des équipes… Cela se traduit également par la
manière dont l‟entreprise contribue au développement économique sur son territoire
(solidarité locale, mécénat, sous-traitants de proximité…).
H3. La responsabilité sociétale des entreprises a des conséquences sur les
aspects sociaux de l’organisation.

La RSE et le volet environnemental.

Les ressources naturelles n’étant pas infinies, il faut les protéger en réduisant
l’impact de son activité sur l’environnement. Cela peut consister à limiter les
émissions de gaz à effet de serre, économiser les ressources comme le papier et
l’eau, limiter la consommation d’énergie, organiser le tri et le recyclage des
déchets…
H4. La responsabilité sociétale des entreprises a des conséquences sur les
aspects environnementaux de l’organisation.

La RSE et le volet gouvernance organisationnelle.

Source d‟économies directes sur le court et moyen long terme (réduction de la


consommation d‟énergie, meilleure anticipation des risques…), elle offre également
un avantage compétitif : elle permet de fidéliser et répondre aux nouveaux besoins
des clients, favoriser l‟innovation, mobiliser des équipes autour d‟un projet fédérateur
commun, développer une meilleure image, séduire des investisseurs (notamment les
fonds ISR en fort développement)…
H5. La responsabilité sociétale des entreprises a des conséquences sur les
aspects de la gouvernance organisationnelle.

115
Section 2 : Les études réalisées
Etude 1 : La RSE dans le secteur bancaire, un outil de reconquête de la
confiance en période de crise
Edité par : François Domergue
Délivré par : InseecResearch
Date : 15 May 2014
Problématique de l’étude :

 La RSE dans le secteur bancaire, un outil de reconquête de la confiance en


période de crise ?

Objectifs de la recherche :

 Définir les concepts dans la revue de littérature


 Elaborer la démarche théorique,
 Etudier deux études de cas portant sur le projet européen « RARE » et la
banque néerlandaise RABOBANK
 Discuter sur les apports théoriques, les limites et les perspectives de la RSE
dans le secteur bancaire.

Hypothèses de la recherche :

 Le premier porte sur les aspects obligatoires au titre de la loi NRE de 2001
(les Nouvelles Régulations Economiques) où les entreprises cotées à
Euronext Paris sur le marché réglementé doivent assurer un certain nombre
de publications notamment sur les conséquences sociales et l‟impact
environnemental de l‟activité de l‟entreprise. Ces rapports
environnementaux et sociaux sont standardisés parles banques britanniques
et américaines sous l‟égide de la Global Reporting Initiative (GRI) initié par
les Nations Unies(PNUE).
 Le second enjeu porte sur l‟image et la réputation de la banque où la
crédibilité du système de valeurs s‟inscrit dans un projet d‟entreprise
contenant des codes éthiques et des principes partagés avec lessalariés.
 Le troisième enjeu concerne la sphère éthique portant sur l‟harmonie
sociale,la qualité de la relation clients et la relation fournisseurs. Cette
approche à portée économique tend à éclaire les risques et les opportunités

116
à long terme.

Méthodologie de recherche :

· Étude qualitative et une combinaison qualitative/quantitative

Résultats de la recherche

1) La pertinence de la question fait varier très positivement les trois


variables avec une valorisation sur la lutte de la corruption.

2) L’engagement est perçu relativement dans la mesure où le système


bancaire considère que nommer un responsable RSE est déjà une
amélioration et par conséquent, l‟ensemble du personnel ne doit pas
nécessairement percevoir cet engagement relatif à la RSE.

3) La stratégie de l’entreprise valorise fortement les trois variables et


notamment la lutte de la corruption.

4) Le niveau d’activités est fortement représenté pour les trois variables.

5) L’intégration dans l‟organisation perçoit fortement le processus de RSE


comme outil de valorisation des trois variables.

6) La mesure de la performance est considéré comme insuffisante pour


considérer l‟impact réel du changement climatique, la promotion de
l‟égalité des sexes et la lutte de la corruption.

Etude 2 : BANQUES ET DEVELOPPEMENT DURABLE


Edité par : AILANCY

Délivré par : Advisory for Leadership &Consistency

Date : Février 2011

Problématique de l’étude :

 Banques et développement durable quelles réalités dans les organisations ?

Objectifs de la recherche :

 Analyser les modalités de mise en œuvre et de suivi des politiques de


Développement Durable au sein des banques.
 Identifier les axes d‟amélioration au niveau de l‟organisation de la fonction
Développement Durable et des dispositifs de pilotage utilisés.

117
Hypothèses de la recherche :
 Montée en puissance de la « Consommation Responsable ».
 Volonté accrue des investisseurs de combiner profit économique et protection
de l‟environnement.
 Mise en cause des banques face aux problématiques de surendettement,
incitant à une « commercialisation éthique ».
 Evaluation de la politique de développement durable des banques à travers la
mise en place des ratings et indices.
Méthodologie de recherche :
 Cette étude est fondée sur des recherches documentaires et l‟étude des
rapports annuels Développement Durable des banques du panel.
 Des entretiens auprès de responsables Développement Durable de banques
et d‟établissements financiers permettront d‟approfondir les conclusions.

Résultats de la recherche
 Les indicateurs aujourd‟hui se concentrent sur les mesures prises en interne
et ne prennent en compte que faiblement l‟impact social et environnemental
des projets et activités financés.
 HSBC, Barclays et BNP Paribas utilisent les critères du GRI dans la rédaction
de leur rapport RSE. La Société Générale s‟est inspirée des critères du GRI
pour développer son outil de Reporting interne « Planethic Reporting ».

Etude 3 : Communication sur la RSE dans le processus de légitimation de la


banque
Edité par : Aurélie Walas

Délivré par : IAE Aix-en-Provence, CERGAM (EA 4225)

Date : Année Académique 2011-2012

Problématique d’étude :

□ Le lien entre la RSE et les dynamiques de légitimation, dans le cadre du


secteur bancaire ?

Objectifs de la recherche :

 analyser les dynamiques de légitimation des grandes banques françaises

118
 le rôle de la RSE dans ces dynamiques, présentes dans les discours de leurs
rapports annuels d'activité et de développement durable (DD).
Hypothèses de la recherche :
 Dans une recherche de légitimation auprès d‟un public hétérogène dans sa
connaissance du secteur bancaire, la banque communique plus dans le
rapport de DD que dans celui d‟activité sur les volets de RSE associés à la
légitimation pragmatique à savoir sur les volets communicationnel (H1a) et
sociétal (H1b).
 Dans une recherche de légitimation auprès des initiés au secteur bancaire, la
banque communique plus dans le rapport d‟activité que dans celui de DD sur
le volet de la RSE associé à la légitimation cognitive à savoir le volet sectoriel
(RSB).
 Avec la médiatisation qui a stigmatisé les activités bancaires, les grandes
banques françaises communiquent plus sur leur volet sectoriel (RSB) depuis
début 2008.
 Sur la période 2004-2007, les deux modèles de banque ont des pratiques de
communication sur la RSE identiques sur les volets communicationnels (H4a),
sociétal (H4b), économique (H4c), social (H4d), environnemental (H4e), RSB
(H4f)
 Sur la période 2008-2011, les deux modèles de banque ont des pratiques de
communication sur la RSE identiques sur les volets communicationnel (H5a),
sociétal (H5b), économique (H5c), social (H5d), environnemental (H5e), RSB
(H5f)
Méthodologie de recherche :
 Analyse et transformation logicielle des données qualitatives pour l‟étude
quantitative
 Traitements statistiques et analyse des données
Résultats de la recherche
 les banques ont communiqué davantage sur le volet sectoriel (RSB)
 Une augmentation du volume de communication sur les activités de RSE
spécifiques au secteur bancaire, depuis la crise sur ce secteur, est ainsi
observée
 La communication sur les activités de RSB est utilisée par les banques
comme un outil visant à se légitimer

119
Etude 4 : la perception de la responsabilité sociale de l’entreprise par les
banques au Maroc : quel impact sur la performance financière ?
Edité par : Mehdi MENCHIF

Délivré par : Management des organisations

Date : Décembre 2017

Problématique d’étude :

□ Existe-t-elle une relation significative entre la RSE et la performance financière


des banques opérantes au Maroc ?
□ Quel est le signe d‟impact de la RSE sur leur performance financière ?

Objectifs de la recherche :

 Analyser la perception de la RSE par les banques au Maroc, d‟étudier l‟impact


de leurs investissements en matière de RSE, sur leurs performances
financières

Hypothèses de la recherche :

 Signifiant qu‟il existe une relation significative entre le ROA et la RSE ;


 Signifiant qu‟il n‟existe pas de relation significative entre le ROA et la RSE ;
 Signifiant qu‟il existe une relation significative entre le ROE et la RSE ;
 Signifiant qu‟il n‟existe pas de relation significative entre le ROE et la RSE.

Méthodologie de recherche :

 Analyse et transformation logicielle des données qualitatives pour


l‟étude quantitative
 Traitements statistiques et analyse des données

Résultats de la recherche

 Les résultats ont démontré que l‟investissement en matière de RSE influence


positivement la performance financière
 la majorité des études existante sur la relation entre la RSE et la performance
financière au niveau international révèlent des résultats mitigés démontrant
l‟absence d‟un consentement empirique sur le sujet
 la rareté des études sur le sujet au Maroc n‟a fait qu‟augmenter notre
motivation sur son choix.

120
Section 3 : Méthodologie de recherche
Après avoir fait un circuit d‟horizon de la littérature traitant les pratiques des
établissements financiers, de l‟intégration de la dimension responsabilité sociétale
des entreprises, nous présentent ce chapitre, notre méthodologie. Nous allons y
définir notre stratégie de recherche, d‟identifier les organisations étudiées,
déterminer la méthode de collecte de données, et présenter l‟outil de mesure.

3.1 Stratégie de recherche

L‟objection cette recherche est de vérifier l‟impact de la RSE, de ses différentes


dimensions (économiques, sociétales, sociales, et environnementales) et des
stratégies RSE dans les établissements financiers et son impact sur la performance
de l‟organisation.

La recherche s‟est basée sur une étude corrélationnelle dont l‟objet est de mesurer
et d‟expliquer systématiquement la nature de la relation entre deux ou plusieurs
variables réelles, au-delà d‟une simple description de l‟existant (Porter et Carter,
2000). Dans notre cas, suite à l‟ambigüité des résultats sur la stratégie des
établissements financiers en matière de la responsabilité sociétale des entreprises,
nous nous sommes concentrés sur l‟étude de deux variables à savoir, la
responsabilité sociétale des entreprises sa stratégie dans des banques au Maroc.

3.2 Organisation étudié

La population étudiée est composée de 10 banques « ATTIJARIWAFA BANK,


BANQUE POPULAIRE, BMCI, BMCE BANK, CREDIT AGRICOLE, SOCIETE
GENERALE, CIH BANK, CDG, BARID BANK et BANK MAGHREB » dont 05 sont
cotées à la bourse de Casablanca et 01 avec une capitalisation majoritairement
étrangère. Nous avons étudié la stratégie des établissements financiers en matière
de la responsabilité sociétale des entreprises. Les rapports d‟activités, les rapports
RSE et les sites web, nous ont permis de déterminer et d‟évaluer les activités des
banques en RSE. Baughn et al. (2007) ont affirmé que l‟utilisation des sources de
données secondaires présentent plusieurs avantages par rapport aux autres sources
de données car les sites web par exemple peuvent fournir des informations détaillées
sur la politique et les pratiques des entreprises en RSE, contrairement aux sondages
basés sur des questions fermés qui ne peuvent pas fournir les détails sur les
initiatives des entreprises en matière de RSE. Afin d‟examiner la stratégie RSE sur

121
des banques Marocaines et de tester l‟hypothèse de l‟étude à savoir le lien de
causalité entre la stratégie RSE (variable indépendante) et la stratégie des banques
(variable dépendante).

3.3 L’outil de mesure

A la suite de ces données de la littérature, nous avons choisi d‟appliquer une


méthode quantitative par enquête et nous avons créé un questionnaire. Cette
enquête est consacrée à la stratégie des établissements financiers en matière de
RSE et à son le rôle qui joue dans le développement durable.

Le questionnaire regroupe l‟ensemble des facteurs identifiés comme pertinents


pour évaluer la mise en place de la RSE dans les banques avec la communication
auprès des collaborateurs, leur formation à la RSE, la communication vis-à-vis des
partenaires et notre analyse consiste à évaluer l‟impact de cette démarche RSE sur
la stratégie de ces banques.

L‟aspect quantitatif des informations récoltées devrait nous permettre de tester


notre hypothèse de départ. Pour que cela se réalise, toutes les personnes sollicitées
à répondre au questionnaire doivent appartenir à une banque qui est la cible
précisée initialement.

Pour rappel, la Responsabilité Sociétale de l'Entreprise (RSE) est une démarche


qui associe des enjeux économiques, sociétaux et environnementaux. Pour ce faire,
toutes les parties prenantes (direction, salariés, fournisseurs, commanditaires,
clients, bénéficiaires, acteurs du territoire) doivent être prises en compte.

La RSE désigne les processus visant à intégrer, dans la gestion de l'entreprise,


les lois en matière de droits de l‟homme, d'environnement, d'éthique, mais aussi les
devoirs en matière de respect des citoyens et des clients dans les activités
commerciales. Autant de facteurs qu‟il faudra prendre en compte dans le
questionnaire.

Au début du questionnaire (Annexe 2), un message explicatif permet aux


participants de comprendre quelle est l‟origine de cette étude et à quoi elle allait
servir (Tableau 1). Le temps pour répondre au questionnaire a été précisé ainsi que
l‟engagement pour la protection de l‟anonymat des participants. Au total le
questionnaire comprend 49 questions.

122
Tableau 1- Introduction du questionnaire mis en ligne dans le cadre de ce mémoire.

Bonjour,
Ce questionnaire est conçu dans le cadre d‟une recherche de fin d‟étude pour
l‟obtention d‟un Master en « Gouvernance, Gestion des Ressources Humaines et
Ingénierie des Compétences », de la Faculté des Sciences de l‟Education en
collaboration avec « L‟Observatoire Scientifique des Etudes sur la Gouvernance et
du Management ».
L‟objectif de cette recherche est d‟identifier, dans les pratiques des établissements
financiers, de l‟intégration de la dimension responsabilité sociétale des entreprises. A
cet effet, les questions traitent non seulement l‟action de votre entreprise en matière
de protection de l‟environnement (utilisation de l‟énergie, préservation de
l‟environnement), mais aussi des sujets liés au domaine social, aux relations de
l‟entreprise avec ses parties prenantes et aux préoccupations éthiques.
Pour tout renseignement concernant ce questionnaire, vous pouvez contacter les
chercheurs : Mme Khaoula KHALES, ou Mme Malika BENDHER.
Votre collaboration est importante pour la réussite de cette étude. Merci d‟avance
pour votre précieuse contribution.

A la suite de l‟introduction (tableau 1), nous avons souhaité bien définir les termes
employés afin d‟aider les personnes à répondre (tableau 2).

Tableau 2 – Suite de l’introduction au questionnaire destinée aux personnes qui ouvrent


le lien pour répondre

Cette enquête est consacrée à la stratégie des établissements financiers en matière


de RSE et son rôle important que joue développement économique et social.
La RSE désigne les processus visant à intégrer les préoccupations en matière
environnementale, sociale, éthique, de droits de l‟homme et de consommateurs
dans les activités commerciales et la stratégie de base des entreprises.
La RSE est la déclinaison pour les entreprises du développement durable (au sens
large).
Les principales parties prenantes externes sont les clients/consommateurs,
fournisseurs, concurrents, pouvoirs publics, investisseurs, associations (dont ONG),
citoyens.

123
Les premières questions (Volet A du questionnaire) portent sur certaines
informations sur le terme RSE et son impact dans le développement économique et
social
Pour les questions, nous avons utilisé des échelles de mesure existantes dans la
littérature.
Dans le but d‟éviter certains biais toutes les questions ont été posées dans le
même « sens » et les réponses sont basées sur la même échelle réduite à 4 choix:
« Oui tout à fait » ; « Oui un peu » ; « Non pas du tout » ; « Non concerné(e) par
cette question ».
Nous avons choisi de structurer le questionnaire en cinq volets. Chaque volet a
elle-même été encore divisée en sous-question :
Volet A –Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) avec évaluation de la
performance de l‟organisation (10 questions), Volet B, C, et D, portent sur la RSE est
ces dimensions. B : La RSE et son volet économique et sociétal (8 questions), C : La
RSE et le volet social (13 questions), D : La RSE et le volet environnemental (10
questions)
Volet E – La RSE et la Gouvernance de l‟entreprise (9 questions).
Afin de détecter d‟éventuelles erreurs qui puissent nuire à la compréhension du
questionnaire et pour déterminer le temps moyen pour répondre, avant la diffusion
du questionnaire on a testé « sa clarté » auprès de 2 dirigeants et de 1 salarié de
banque.
Certaines remarques nous ont permis d‟améliorer par exemple les possibilités de
choix de réponses, nous avons ainsi ajouté « Non concerné(e) par cette question »
questionnaire.
Le test de clarté nous a également permis d‟estimer que le temps nécessaire pour
répondre est de 30 minutes.

3.4 Les variables


Dans cette section, nous allons présenter la façon dont les variables indépendantes,
dépendantes.
Les variables indépendantes comprennent le construit RSE, les dimensions
économiques, sociales, sociétales et environnementales.

124
Le construit RSE est une combinaison des pratiques de chacune des
dimensions économiques, sociales, sociétales et environnementales. Nous les
présentons dans les volets concernant les dimensions :
Economique : Malgré la prise en compte des contraintes écologiques et
sociales, la RSE n'a pas oubliée le fait que la performance financière « classique »
reste le facteur clé de la réussite et de la pérennité de l'entreprise. Cependant la RSE
essaye d'améliorer la dimension économique en incitant les entreprises à respecter
les principes de saine concurrence (absence de corruption, d'entente, de position
dominante...).
Environnemental : Il constitue l'élément de base de la RSE. Son rôle
consiste à étudier l'impact de l'entreprise et de ses produits sur l'environnement tel
que la production de déchets et les émissions polluantes. Il cherche à trouver un
certain équilibre entre l'activité de l'entreprise et le maintien des écosystèmes.
Social : La dimension sociale de la RSE vise à analyser les conséquences
sociales de l'activité de l'entreprise sur l'ensemble de ses parties prenantes :
employés (conditions de travail, niveau de rémunération, non-discrimination...),
fournisseurs, clients (sécurité et impacts psychologiques des produits),
communautés locales (nuisances, respect des cultures) et la société en général.
La stratégie RSE a été choisie comme variable dépendante parce qu‟elle
semble être un des effets positifs, induits par la mise en place de pratiques de RSE.

3.5 Méthode d’analyse


Le traitement des données a été effectué avec SPSS (Statical Package For the
Science) qui est un logiciel d‟analyse de données statistiques qui permet de décrire
et de comparer des données de recherche pour vérifier des hypothèses de
recherches. Nous avons effectué des tests statistiques de corrélation et de
régression multiples pour déterminer les relations et les significativités existantes
entre nos variables et pouvoir ainsi valider ou réfuter nos hypothèses de recherche.

125
Chapitre 2 : ANALYSE DES RESULTATS ET DISCUSSION
Pour rappel, le questionnaire est composé de 48 items répartis en 5 rubriques.
Les items, de 1 à 10 traitent de la connaissance des participants au sujet de la
démarche RSE de leur organisation et les questions de 11 à 48 sont axées sur les
dimensions RSE dans les organisations qui mettent en place la démarche de RSE.

L‟étude se présente en 5 parties. Les résultats seront présentés et discutés à


fur à mesure.

Section 1 : Analyse des résultats


A- Volet RSE
Tableau des fréquences

A1: Avez-vous déjà entendu parler de la Responsabilité Sociétale (ou Sociale) des Entreprises (RSE)

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé

OUI 21 70,0 70,0 70,0


Valide NON 9 30,0 30,0 100,0
Total 30 100,0 100,0

Lecture des résultats


70% des répondeurs ont déjà entendu parler du concept RSE tandis que 30% des
répondeurs ne connaissent pas le terme

A2: Avez-vous le sentiment de mener des actions dans une perspective RSE

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé

OUI 24 80,0 80,0 80,0


Valide NON 6 20,0 20,0 100,0
Total 30 100,0 100,0

126
Lecture des résultats
80% de l‟échantillon ont un sentiment de mener des actions dans une perspective
RSE contre 20% qui n‟ont pas cette intention

A3: Quels sont les deux principaux résultats espérés

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

DEVELOPPEMENT DE 3 10,0 10,0 10,0


NOUVEAUX BIEN OU
SERVICE

ADHESION ET MOTIVATION DES


12 40,0 40,0 50,0
EMPLOYES

Valide
AMELIORATION DE L'IMAGE
6 20,0 20,0 70,0
EXTERNE DE L'E/SE

RESPECT DE L'HOMME ET
9 30,0 30,0 100,0
DE L'ENVIRONNEMENT

Total 30 100,0 100,0

127
Lecture des résultats
Les répondeurs ont opté pour « l‟ADHESION ET MOTIVATION DES EMPLOYES » comme
premier choix des résultats espérés (40%), ensuite ils ont choisi le « RESPECT DE
L'HOMME ET DE L'ENVIRONNEMENT » (30%) et « l‟AMELIORATION DE L'IMAGE
EXTERNE DE L'E/SE » (20%) et enfin le « DEVELOPPEMENT DE NOUVEAUX BIEN OU
SERVICE » (10%)

A4: Votre entreprise a-t-elle des pratiques rendant compte de ses performances en matière de RSE

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé

OUI 21 70,0 70,0 70,0


Valide NON 9 30,0 30,0 100,0
Total 30 100,0 100,0

128
Lecture des résultats

70% des répondeurs ont des pratiques rendant compte de ses performances en matière de RSE
par contre 30% qui n’ont pas cette performance

A5: Pour évaluer les performances de votre entreprise en matière de RSE, avez-vous

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

FAIT APPEL A UN
18 60,0 60,0 60,0
ORGANISME EXTERNE

Valide MISE EN PLACE D'UNE


12 40,0 40,0 100,0
PROCEDURE D'AUDIT
INTERNE
Total 30 100,0 100,0

Lecture des résultats


L‟évaluation les performances de l‟organisation en matière RSE qui fait 60% fait
appel à un organisme externe et 40% mis en place une procédure d‟audit interne
ou d‟auto-évaluation
A6: Y a-t-il eu des concertations pour la mise en place d’actions dans une perspective de RSE avec

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

LES REPRESENTANTS
21 70,0 70,0 70,0
DU PERSONNEL
Valide LES PARTIES PRENANTES
9 30,0 30,0 100,0
EXTERNES
Total 30 100,0 100,0

129
Lecture des résultats
Les concertations pour la mise en place d’action dans une perspective de RSE avec 70% des
représentations du personnel et 30% par les parties prenantes externes

A7: Votre entreprise dispose-t-elle de service(s) totalement dédié(s) au développement durable ou à la RSE

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé

OUI 27 90,0 90,0 90,0


Valide NON 3 10,0 10,0 100,0
Total 30 100,0 100,0

130
Lecture des résultats

90% de l’échantillon des organisations disent de servir totalement dédié (s) au développement durable
ou à la RSE alors que 10% n’ont pas ce servi

A8: A défaut d’un service dédié, un collaborateur est-il spécifiquement chargé de ces questions

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé

OUI 3 10,0 10,0 10,0


Valide NON 27 90,0 90,0 100,0
Total 30 100,0 100,0

Lecture des Résultats


90% des établissements financiers n’ont pas un collaborateur spécifiquement chargé ayant
cette collaboration

A9: Votre entreprise a-t-elle des critères de performance liés à la RSE dans la partie variable de la rémunération des
managers et/ou des cadres dirigeants

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé

OUI 9 30,0 30,0 30,0


Valide NON 21 70,0 70,0 100,0
Total 30 100,0 100,0

131
Lecture des Résultats
30% des organisations ont des critères de performance liés à la RSE dans les parties variables
de la rémunération des managers et des cadres dirigeants contre 70% ont cet avantage

A10: Prenez-vous en compte des objectifs de RSE dans les outils de gestion suivants

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

PROCEDURE BUDGETAIRE 12 40,0 40,0 40,0


Valide
CONTROLE DE GESTION 18 60,0 60,0 100,0
Total 30 100,0 100,0

Lecture des Résultats


40% prennent compte la procédure budgétaire dans RSE dans les outils de gestion et
70% dans le contrôle de gestion

132
B- Volet économique et sociétal
Tableau des fréquences

B1:Une partie de vos clients exige-t-elle la satisfaction d’un cahier des charges dont certaines clauses relèvent du
respect

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

DROITS HUMAINS, DROITS


7 23,3 23,3 23,3
DES TRAVAILLEURS

Valide SANTE ET DE LA SECURITE 8 26,7 26,7 50,0

ENVIRONNEMENT 15 50,0 50,0 100,0


Total 30 100,0 100,0

Lecture des résultats


23,3% droits humains, droits des travailleurs exigent une partie des clients la satisfaction d’un
cahier des charges dans certaines clauses relèvent du respect et une partie santé et de sécurité
et 50% à l’environnement.

133
B2: Le respect de ces engagements fait-il l’objet d’un suivi régulier sous la forme de l’organisation d’un dialogue
avec vos clients

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

REPONSE PAR
9 30,0 30,0 30,0
QUESTIONNAIR
E
Valide CONTROLE OU
21 70,0 70,0 100,0
EVALUATIONS PAR DES
TIERS

Lecture des résultats


30% des organisations ont choisi la réponse à un questionnaire et 70% par contrôles ou
évaluations par les tiers dont l’objet d’un suivi régulier sous la forme de l’organisation d’un
dialogue avec les clients et le respect de ces engagements

134
B3:Exigez-vous de certains de vos fournisseurs (y compris sous-traitants et filiales) la satisfaction d’un cahier des
charges dont certaines clauses relèvent du respect

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

DROITS HUMAINS, DROITS DES


6 20,0 20,0 20,0
TRAVAILLEURS

Valide SANTE, SECURITE AU TRAVAIL 9 30,0 30,0 50,0

ENVIRONNEMENT 15 50,0 50,0 100,0


Total 30 100,0 100,0

Lecture des résultats


L’organisation exige à ces fournisseurs la satisfaction d’un cahier des charges dont certaines clauses
relèvent du respect des droits humaines, des droits des travailleurs de 20% ET Santé, sécurité au
travail de 30% et 50 % pour environnement

B4:Le respect de ces engagements fait-il l’objet d’un suivi régulier sous la forme de

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

ORGANISATION D'UN
DIALOGUE AVEC LES 4 13,3 13,3 13,3
FOURNISSEURS

CONTROLE OU EVALUATIONS
Valide 3 10,0 10,0 23,3
PAR LES TIERS

VERIFICATION DE VOTRE PART 23 76,7 76,7 100,0

Total 30 100,0 100,0

135
Lecture des résultats
L’objet d’un suivi régulier sous la forme de B4. L’organisation d’un dialogue avec les fournisseurs
représentent 13,3% et contrôle ou évaluation par les tiers de 10% et par vérification de votre part est
de 76,7% dans le respect de ces engagements.

B4.1: Votre organisation prend-elle des dispositions pour payer ses fournisseurs dans des délais plus courts que
ceux imposés par le cadre légal ?

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé

Valide NON 30 100,0 100,0 100,0

136
Tous les répondeurs des organisations prennent des dispositions pour payer leurs fournisseurs dans
des délais plus courts que ceux imposés par le cadre légal.

B5: Au cours des trois dernières années, étiez-vous engagé dans les partenariats suivants :

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

PARTENARIAT AVEC UNE


11 36,7 36,7 36,7
ASSOCIATION

PARTICIPATION A DES
PROJETS DE REINSERTION
11 36,7 36,7 73,3
PROFESSIONNELLE DE
PUBLICS EN DIFFICULTES
Valide
PARTENARIAT AVEC DES
ETABLISSEMENTS
8 26,7 26,7 100,0
D'ENSEIGNEMENT OU
ORGANISAME DE FORMATION

Total 30 100,0 100,0

Lecture des résultats :

Les organisations étaient engager dans les partenariats avec une association de 36,7% et
participation à des projets de réinscription professionnelle de publics en difficulté de 36,7%
et finalement partenarial avec des établissements d’enseignement ou organismes de
formations de 26,7%.

137
B5.1: Votre entreprise a-t-elle mis en place un dispositif formalisé anti-corruption dans le cadre de vospratiques
commerciales

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé

OUI 19 63,3 63,3 63,3


Valide NON 11 36,7 36,7 100,0
Total 30 100,0 100,0

Lecture des résultats :

63,3% des organisations financés mis en place un dispositif formalisé anti-corruption dans le
cadre des pratiques commerciales coutre 36,7% n’ont pas ce dispositif dans ces pratiques.

138
B5.2 Aucours des trois dernières années, est-il arrivé que votre entreprise fasse appel à un Médiateur pour résoudre
un conflit avec un tiers en évitant des procédures judiciaires

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé

Valide NON 30 100,0 100,0 100,0

Lecture des résultats :

Tous répondaient par Non, en cours de 3 années ne sont pas arrivés que organisation fasse
appel à un médiateur pour résoudre un conflit avec un tiers en évitant des judiciaire

139
C- Volet social
Tableaux de fréquences

C1: Avez-vous des politiques spécifiques de lutte contre les discriminations liée à :

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

SEXE 10 30,3 33,3 33,3


ORIGINE 2 6,1 6,7 40,0

AGE CONCERNANT LES


2 6,1 6,7 46,7
SENIORS
Valide
AGE CONCERNANT LES
4 12,1 13,3 60,0
JEUNES

COULEUR 12 36,4 40,0 100,0

Total 30 90,9 100,0


Manquante Système manquant 3 9,1
Total 33 100,0

Les politiques spécifiques de lutte coutent les discriminations liées à sexe de 30,3% à
l’origine de 6,1% et âge concernant les seniors 6,1% et âge concernant les jeunes de 12,1%
et la couleur de 36,4%.

140
C1.1:Avez-vous mis en place des formations de sensibilisation aux discriminations ?

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

OUI 4 12,1 13,3 13,3


Valide NON 26 78,8 86,7 100,0

Total 30 90,9 100,0


Manquante Système manquant 3 9,1
Total 33 100,0

12,1% des organisations qui ont mis en formation de sensibilisation coutre 78,8% n’ont pas cette formation.

141
C1.2: Dans votre entreprise, existe-t-il une personne chargée de promouvoir la diversité et de prévenir les
discriminations

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

OUI 9 27,3 30,0 30,0


Valide NON 21 63,6 70,0 100,0

Total 30 90,9 100,0


Manquante Système manquant 3 9,1
Total 33 100,0

27,3% des organisations avaient une personne chargée de promouvoir la diversité de prévenir les
discriminations contre 63,6% des organisations qui n’en avaient pas.

142
C1.3: Votre entreprise a-t-elle mis en place une cellule d’écoute et de traitement des réclamations portant sur les
discriminations ?

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

OUI 18 54,5 60,0 60,0


Valide NON 12 36,4 40,0 100,0

Total 30 90,9 100,0


Manquante Système manquant 3 9,1
Total 33 100,0

54,5% Des organisations ont mis en place une cellule d’écoute et de traitement des réclamations
portant sur les discriminations tandis que 36,4% n’ont pas cette cellule.

143
C1.4: Ces réclamations font-elles l’objet d’un enregistrement, d’une analyse et d’une réponse à l’intéressé ?

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

OUI 18 54,5 60,0 60,0


Valide NON 12 36,4 40,0 100,0

Total 30 90,9 100,0


Manquante Système manquant 3 9,1
Total 33 100,0

54,5% Des répondeurs disent que ces réclamations font l’objet d’un enregistrement, d’une analyse
tandis que 36,4% disent Non.

C2: Votre entreprise a-t-elle un plan d’action de prévention des risques psychosociaux (stress, harcèlement, mal-être
au travail, etc.) ?

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

OUI 24 72,7 80,0 80,0


Valide NON 6 18,2 20,0 100,0

Total 30 90,9 100,0


Manquante Système manquant 3 9,1
Total 33 100,0

144
La majorité des organisations financières près 72,7% ont un plan de prévention des risques psychosociaux. Alors
que 18,2% de ces organisations n’ont pas ce plan.

C3: Ce plan a-t-il fait l’objet d’un accord avec les représentants du personnel ?

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé

Valide NON 30 90,9 100,0 100,0


Manquante Système manquant 3 9,1
Total 33 100,0

145
Presque la totalité de ces organisations n’ont pas fait l’objet d’un accord avec les
représentants du personnel.

C4: Votre entreprise a-t-elle mis en place des mesures spécifiques pour adapter les postes aux salariés âgés ?

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

OUI 4 12,1 13,3 13,3


Valide NON 26 78,8 86,7 100,0

Total 30 90,9 100,0


Manquante Système manquant 3 9,1
Total 33 100,0

78,8% Des organisations n’ont pas mis en place des mesures spécifiques pour adopter les postes aux
salariés âgés coutre 13,3% qui ont cette mesure.

C4.1: Votre entreprise assure-t-elle à ses salariés un « droit à la déconnexion des outils de communication à distance*
» liés à leurs activités professionnelles en dehors des heures ouvrables ?

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé

OUI 24 72,7 80,0 80,0


Valide NON 6 18,2 20,0 100,0

Total 30 90,9 100,0


Manquante Système manquant 3 9,1
Total 33 100,0

146
La plus part des organisations assurent à ses salariés un droit à la déconnexion des outils de
communications à distance liés à leurs activités professionnelles en dehors des heures ouvrables
tandis que 18,2 % n’ont pas ce droit.

C4.2: Au cours des trois dernières années, votre entreprise a-t-elle mis en place des mesures de gestion
prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) ?

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

OUI 10 30,3 33,3 33,3


Valide NON 20 60,6 66,7 100,0

Total 30 90,9 100,0


Manquante Système manquant 3 9,1
Total 33 100,0

147
Seulement 30,3% de ces organisations ont mis en place des mesures de gestion prévisionnelle des
emplois et des compétences (GPES) coutre 60,6% qui n’ont pas cette mesure de GPEC.

C5:Au cours des trois dernières années, votre entreprise a-t-elle fait un effort particulier pour l’embauche de
personnes éloignées du marché du travail ?

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé

OUI 16 48,5 53,3 53,3


Valide NON 14 42,4 46,7 100,0

Total 30 90,9 100,0


Manquante Système manquant 3 9,1
Total 33 100,0

48,5% De ces organisations qui ont fait un effet particulier pour l’embauche de personne
éloignée, du marché du travail tandis que 42,4% ne font pas cet effort

148
D- Volet environnemental
Tableaux de fréquence

D1: Quel est l’impact de l’activité de votre entreprise sur l'environnement

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

FORT 2 6,3 6,7 6,7


Valide FAIBLE 28 87,5 93,3 100,0

Total 30 93,8 100,0


Manquante Système manquant 2 6,3
Total 32 100,0

Lecture des résultats


87,5% ont un faible impact sur l’activité de ces organisations sur l’environnement

149
D2: Votre entreprise a-t-elle obtenu une (des) certification(s), délivrée(s) par un tiers, sur ses procédés de
production et en matière d’environnement

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

OUI 12 37,5 40,0 40,0


Valide NON 18 56,3 60,0 100,0

Total 30 93,8 100,0


Manquante Système manquant 2 6,3
Total 32 100,0

Lecture des résultats


La majorité de ces organisations 56,3% n’ont pas obtenu une (des) certifications(s), délivrée(s) par un tiers,
sur ses procédés de production et en matière d’environnement

D3: Développez-vous des écoproduits, c’est-à-dire des biens ou des services davantage respectueux de
l’environnement

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

OUI 6 18,8 20,0 20,0


Valide NON 24 75,0 80,0 100,0

Total 30 93,8 100,0


Manquante Système manquant 2 6,3
Total 32 100,0

150
Lecture des résultats
La totalité de l‟échantillon 78% ne développent pas des écoproduits pour un davantage
respectueux de l‟environnement

D4: Votre entreprise est-elle engagée dans une logique de gestion économe des ressources naturelles

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

OUI 14 43,8 46,7 46,7


Valide NON 16 50,0 53,3 100,0

Total 30 93,8 100,0


Manquante Système manquant 2 6,3
Total 32 100,0

151
Lecture des résultats
48% des organisations sont engagées dans une logique de gestion économe de
ressources naturelles
D5: Êtes-vous doté d’un plan de réduction de la consommation matière

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé

OUI 15 46,9 50,0 50,0


Valide NON 15 46,9 50,0 100,0

Total 30 93,8 100,0


Manquante Système manquant 2 6,3
Total 32 100,0

152
Lecture des résultats
48,9% ont réalisé un bilan matière pour les productions et les modes de fonctionnement de ces
ressources

D6: Ce plan fait-il l’objet de suivis réguliers dans le temps

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

OUI 20 62,5 66,7 66,7


Valide NON 10 31,3 33,3 100,0

Total 30 93,8 100,0


Manquante Système manquant 2 6,3
Total 32 100,0

153
Lecture des résultats
62,5% des organisations sont dotées d’un plan de réduction de la consommation matière

D7: Votre entreprise s’implique-t-elle dans la préservation de la biodiversité (espèces, espaces naturels et
écosystèmes)

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

OUI 23 71,9 76,7 76,7


Valide NON 7 21,9 23,3 100,0

Total 30 93,8 100,0


Manquante Système manquant 2 6,3
Total 32 100,0

154
Lecture des résultats
71,9% des organisations font l’objet de suivi réguliers dans le temps

D8: Êtes-vous doté d’un programme d’atténuation ou de compensation des impacts de l’activité de l’entreprise sur la
biodiversité (par exemple reboisement, aide aux espèces en danger, entretien d’espaces naturels, etc.)

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé

OUI 19 59,4 63,3 63,3


Valide NON 11 34,4 36,7 100,0

Total 30 93,8 100,0


Manquante Système manquant 2 6,3
Total 32 100,0

Lecture des résultats


59,4% de ces organisations sont dotés d’un programme d’atténuation ou de compensation des
impacts de l’activité sur la biodiversité.

155
E- Volet Gouvernance de l’organisation
Tableaux de fréquence

E1: Votre entreprise a-t-elle un comité « développement durable » ou un comité RSE (ou un comité d’éthique)

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé

OUI 6 19,4 20,0 20,0


Valide NON 24 77,4 80,0 100,0

Total 30 96,8 100,0


Manquante Système manquant 1 3,2
Total 31 100,0

Lecture des résultats


Seulement 19,4% des organisations qui ont un comité « développement durable » ou un comité RSE

E2: Des représentants des salariés assistent-ils au conseil d’administration (ou au conseil de surveillance)

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

Valide NON 30 96,8 100,0 100,0


Manquante Système manquant 1 3,2
Total 31 100,0

156
Lecture des résultats
Toutes ne sont pas représenter auprès de l‟instance dirigeante les organisations
E3: Au cours des trois dernières années, des actions sont-elles été mises en œuvre pour assurer une
représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein du conseil d‟administration ou de
surveillance de votre entreprise

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

OUI 3 9,7 10,0 10,0


Valide NON 27 87,1 90,0 100,0

Total 30 96,8 100,0


Manquante Système manquant 1 3,2
Total 31 100,0

157
Lecture des résultats

Juste 9,7% des salariés sont représentés par un ou plusieurs administrateurs (s) dans le d’administration

E4: Au cours des trois dernières années, des parties prenantes extérieures l’entreprise (associations de
riverains ou de consommateurs, fournisseurs, clients, établissements d’enseignement, collectivités territoriales,
etc.) sont- elles intervenues dans

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

Valide NON 30 96,8 100,0 100,0


Manquante Système manquant 1 3,2
Total 31 100,0

158
intervenues dans le conseil d’administration, le
Au cours des trois années aucun de ces organisations
conseil de surveillance, ou le comité de directiondes parties prenantes extérieures à
l’organisation

E5: Dans votre entreprise, le responsable des ressources humaines ou de la gestion du personnel est-il associé aux
discussions concernant les projets de changements technologiques ou organisationnels en amont des décisions

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

Valide OUI 30 96,8 100,0 100,0


Manquante Système manquant 1 3,2
Total 31 100,0

159
Les organisations ont le responsable des ressources humaines sont associées aux discussions
concernant les projets de changements technologiques ou organisationnels en amont des
décisions

E6: Y-a-t-il des exigences RSE concernant les prêts et les emprunts (Pour encourager les investissements RSE)

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage cumulé

OUI 15 48,4 50,0 50,0


Valide NON 15 48,4 50,0 100,0

Total 30 96,8 100,0


Manquante Système manquant 1 3,2
Total 31 100,0

160
La moitié des organisations ont des exigences RSE concernant les prêts et les emprunts

E7. Economique : Investissement socialement responsable

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

OUI 21 67,7 70,0 70,0


Valide NON 9 29,0 30,0 100,0

Total 30 96,8 100,0


Manquante Système manquant 1 3,2
Total 31 100,0

161
67,7% des exigences économique dans les investissements socialement responsable
E8. Social : Climat social

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

OUI 27 87,1 90,0 90,0


Valide NON 3 9,7 10,0 100,0

Total 30 96,8 100,0


Manquante Système manquant 1 3,2
Total 31 100,0

87,1% des exigences social dans le respect climat social

162
E9.Sociétal : Respect de l’homme

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

OUI 18 58,1 60,0 60,0


Valide NON 12 38,7 40,0 100,0

Total 30 96,8 100,0


Manquante Système manquant 1 3,2
Total 31 100,0

58,1% des exigences sociétal par le respect droit de l’homme

E10.Environnemental : Respect de normes environnementales

Effectifs Pourcentage Pourcentage valide Pourcentage


cumulé

Valide OUI 30 96,8 100,0 100,0


Manquante Système manquant 1 3,2
Total 31 100,0

163
96,8% des exigences environnementales par le respect de normes
environnementales
Analyse descriptive des données quantitatives
Pour une meilleure compréhension et clarté du terrain de recherche, il est important
de décrire l‟échantillon étudié et les pratiques RSE des banques marocaines.
Déroulement et Analyse descriptive de l’échantillon de l’enquête
L‟enquête a été réalisée auprès des responsables de 10 banques marocaines. Le
questionnaire de l‟enquête comporte plusieurs volets, il a été administré entre Août et
Septembre 2018. L‟échantillon des banques était sélectionné sur la base du
classement des grandes banques Maroc.
Analyse descriptive des pratiques RSE mises en œuvre par les entreprises
A l‟issue du dépouillement des 48 questionnaires, une analyse des différentes
pratiques RSE a été menée en calculant le score moyen du niveau d‟engagement
des organisations dans les domaines de la RSE et en évaluant la dispersion de
réponses pour chaque domaine par le calcul de l‟écart-type.

164
Statistiques descriptives
N Minimum Maximum Moyenne Ecart type

A7: Votre entreprise dispose-t-elle


de service(s) totalement dédié(s)
30 1 2 1,10 ,305
au développement durable ou à la
RSE
A2: Avez-vous le sentiment de
mener des actions dans une 30 1 2 1,20 ,407
perspective RSE
A4: Votre entreprise a-t-elle des
pratiques rendant compte de ses 30 1 2 1,30 ,466
performances en matière de RSE
A6: Y a-t-il eu des concertations
pour la mise en place d‟actions 30 1 2 1,30 ,466
dans une perspective de RSE avec
A1: Avez-vous déjà entendu parler
de la Responsabilité Sociétale (ou 30 1 2 1,30 ,466
Sociale) des Entreprises (RSE)
A5: Pour évaluer les performances
de votre entreprise en matière de 30 1 2 1,40 ,498
RSE, avez-vous
A10: Prenez-vous en compte des
objectifs de RSE dans les outils de 30 1 2 1,60 ,498
gestion suivants
A9: Votre entreprise a-t-elle des
critères de performance liés à la
RSE dans la partie variable de la 30 1 2 1,70 ,466
rémunération des managers et/ou
des cadres dirigeants
A8: A défaut d‟un service dédié, un
collaborateur est-il spécifiquement 30 1 2 1,90 ,305
chargé de ces questions
A3: Quels sont les deux principaux
30 2 6 4,60 1,221
résultats espérés
N valide (listwise) 30

165
Statistiques

B1:Une partie B2: Le respect B3:Exigez-vous B4:Le respect B4.1: Votre B5: Au cours B5.1: Votre B5.2 Au cours
de vos clients de ces de certains de de ces organisation des trois entreprise a-t- des trois
exige-t-elle la engagements vos engagements prend-elle des dernières elle mis en dernières
satisfaction fait-il l‟objet fournisseurs (y fait-il l‟objet dispositions années, place un années, est-il
d‟un cahier des d‟un suivi compris sous- d‟un suivi pour payer ses étiez- vous dispositif arrivé que votre
charges dont régulier sous la traitants et régulier sous la fournisseurs engagé dans formalisé anti- entreprise
certaines forme de filiales) la forme de dans des les corruption dans fasse appel à
clauses l‟organisation satisfaction délais plus partenariats le cadre de vos un Médiateur
relèvent du d‟un dialogue d‟un cahier des courts que suivants : pratiques pour résoudre
respect avec vos clients charges dont ceux imposés commerciales un conflit avec
certaines par le cadre un tiers en
clauses légal ? évitant des
relèvent du procédures
respect judiciaires

Valide 30 30 30 30 30 30 30 30
N
Manquante 0 0 0 0 0 0 0 0
Moyenne 2,27 2,40 2,30 3,50 2,00 1,90 1,37 2,00
Médiane 2,50 3,00 2,50 4,00 2,00 2,00 1,00 2,00
Ecart-type ,828 ,932 ,794 1,042 ,000 ,803 ,490 ,000
Variance ,685 ,869 ,631 1,086 ,000 ,645 ,240 ,000
25 1,75 1,00 2,00 3,75 2,00 1,00 1,00 2,00
Centiles 50 2,50 3,00 2,50 4,00 2,00 2,00 1,00 2,00
75 3,00 3,00 3,00 4,00 2,00 3,00 2,00 2,00

166
Statistiques

C1: Avez-vous C1.1:Avez-vous C1.2: Dans C1.3: Votre C1.4: Ces C2: Votre C3: Ce plan a- C4: Votre C4.1: Votre C4.2: Au cours C5:Au cours
des politiques mis en place votre entreprise a-t- réclamations entreprise a-t- t- il fait l‟objet entreprise a-t- entreprise des trois des trois
spécifiques de des formations entreprise, elle mis en font-elles l‟objet elle un plan d‟un accord elle mis en assure-t-elle à dernières dernières
lutte contre les de existe-t-il une place une d‟un d‟action de avec les place des ses salariés années, votre années, votre
discriminations sensibilisation personne cellule d‟écoute enregistrement, prévention représentants mesures un entreprise a-t- entreprise a-t-
liée à : aux chargée de et de traitement d‟une analyse des risques du personnel ? spécifiques pour « droit à la elle mis en elle fait un effort
discriminations promouvoir la des et d‟une psychosociau adapter les déconnexion place des particulier pour
? diversité et de réclamations réponse à x (stress, postes aux des outils de mesures de l‟embauche de
prévenir les portant sur les l‟intéressé ? harcèlement, salariés âgés ? communication gestion personnes
discriminations discriminations mal-être au à distance* » prévisionnelle éloignées du
? travail, etc.) ? liés à leurs des emplois et marché du
activités des travail ?
professionnelle compétences
s en dehors (GPEC) ?
des heures
ouvrables ?

Valide 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30
N
Manquante 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3
3,60 1,87 1,70 1,40 1,40 1,20 2,00 1,87 1,20 1,67 1,47
Moyenne
4,00 2,00 2,00 1,00 1,00 1,00 2,00 2,00 1,00 2,00 1,00
Médiane
2,222 ,346 ,466 ,498 ,498 ,407 ,000 ,346 ,407 ,479 ,507
Ecart-type
4,938 ,120 ,217 ,248 ,248 ,166 ,000 ,120 ,166 ,230 ,257
Variance 1,00 2,00 1,00 1,00 1,00 1,00 2,00 2,00 1,00 1,00 1,00
25 2,
4,00 2,00 2,00 1,00 1,00 1,00 2,00 1,00 2,00 1,00
Centiles 50
6,00 2,00 2,00 2,00 2,00 1,00 2,00 2,00 1,00 2,00 2,00

75
167
D1: Quel est D2: Votre entreprise D3: Développez- D4: Votre entreprise D5: Êtes-vous doté D6: Ce plan fait-il D7: Votre entreprise D8: Êtes-vous doté
l‟impact de l‟activité a-t-elle obtenu une vous des est-elle engagée d‟un plan de l‟objet de suivis s‟implique-t-elle d‟un programme
de votre entreprise (des) écoproduits, c‟est- dans une logique réduction de la réguliers dans le dans la d‟atténuation ou de
sur l'environnement certification(s), à-dire des biens ou de gestion consommation temps préservation de la compensation des
délivrée(s) par un des services économe des matière biodiversité impacts de l‟activité
tiers, sur ses davantage ressources (espèces, espaces de l‟entreprise sur
procédés de respectueux de naturelles naturels et la biodiversité (par
production et en l‟environnement écosystèmes) exemple
matière reboisement, aide
d‟environnement aux espèces en
danger, entretien
d‟espaces naturels,
etc.)

Valide 30 30 30 30 30 30 30 30
N
Manquante 2 2 2 2 2 2 2 2

Moyenne 1,93 1,60 1,80 1,53 1,50 1,33 1,23 1,37

Médiane 2,00 2,00 2,00 2,00 1,50 1,00 1,00 1,00

Ecart-type ,254 ,498 ,407 ,507 ,509 ,479 ,430 ,490

Variance ,064 ,248 ,166 ,257 ,259 ,230 ,185 ,240

25 2,00 1,00 2,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00


Centiles
50 2,00 2,00 2,00 2,00 1,50 1,00 1,00 1,00

75 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 1,25 2,00

168
169
Tout d‟abord, l‟écart type est faible pour l‟ensemble des items des deux variables
dépendantes de la RSE ce qui dénote d‟une faible dispersion des réponses des 10
banques de l‟échantillon. En plus, pour les 5 volets de réponses l‟écart type est
compris entre 0,00 et 2,222 ce qui montre que les différents volets représentent une
certaine homogénéité. En ce qui concernent la classification de l‟intérêt porté aux
différentes pratiques, d‟une les entreprises estiment leur niveau d‟engagement vis-à-
vis de l‟ensemble des pratiques entre le niveau « conforme » et le niveau de « Force
». Il est intéressant d‟analyser la répartition des pratiques de chaque item de la RSE.
La RSE et performance.
Les pratiques relatives l‟organisation en associant rentabilité économique et
préoccupations sociales, sociétales et environnementale cela implique de mesurer
l‟impact, positif ou négatif, des actions menées sur ces thématiques afin de les
intégrer aux valeurs de l‟entreprise à couvrent :
 Connaissance de terme RSE
 Le sentiment de mener des actions dans une perspective RSE
 Les performances de l‟organisation en matière de RSE
 Les objectifs de RSE dans les outils de gestion
 Les concertations pour la mise en place d‟actions dans une perspective de
RSE
le volet économique et sociétal.
Les pratiques relatives à l‟engagement et au développement sociétal couvrent :
 Contribution au développement humain et économique des collectivités
territoriales de l‟entreprise et amélioration du cadre de vie des riverains
 Encouragement de la formation des salariés des régions et des sites
d‟implantation de l‟organisation.
 Facilitation de l'accès, pour les populations locales, aux produits et services
de l‟entreprise présentant un caractère d‟intérêt général.
 Respect de la liberté d‟association et le libre exercice du droit syndical
Le volet social.
Prévention des conflits et promotion de la négociation collective.
 Développement des compétences et amélioration de l‟employabilité des
salariés.

170
 Respect strict des obligations légales relatives aux déclarations sociales des
salariés
 Recours très limité aux contrats atypiques ou précaires
 Respect des exigences légales et réglementaires relatives aux conditions
d‟hygiène et de sécurité.
 Promotion de l‟égalité des chances entre les genres et prévention de la
discrimination
Volet environnementale
En matière de protection de l‟environnement, les entreprises ont été questionnées
sur les aspects suivants :
 Définition, dans des termes et selon des modalités adaptées à l‟entreprise,
d'un cadre d‟action dédié à la protection du milieu naturel
 Utilisation des énergies renouvelables
 Evaluation et réduction des impacts environnementaux des projets
d‟investissement
 Maitrise des impacts environnementaux des flux entrants et sortants
Gouvernance de l’entreprise
En matière de gouvernance, les organisations ont été questionnées sur les éléments
suivants :
 L‟existence d‟un comité « développement durable » ou un comité RSE (ou un
comité d‟éthique)
 Définition des règles claires et transparentes de nomination des salariés
assistent au conseil d‟administration
 Les exigences RSE concernant les prêts et les emprunts : économique, social,
sociétal, et environnementale

171
Variable A
Les résultats significatifs de la corrélation de Person significative entre les variables
indépendants (A1, A2, A3) et les variables dépendants (A4, A5, A6, A7, A8, A9 et
A10). Elle est de -0.612, entre A2 et A10 ce qui indique une relation négative forte
entre ces deux variables. Et de 0.40 entre A3 et A4 ce qui indique une relation
négative modérée entre ces deux variables. Et de 0.782 entre A3 et A5 ce qui
indique une relation positive forte entre ces deux variables. Et de -0.722 entre A3 et
A7 ce qui indique une relation négative forte entre ces deux variables. Et de 0.722
entre A3 et A8 ce qui indique une relation positive forte entre ces deux variables. Et
de 0.509 entre A3 et A9 ce qui indique une relation positive forte entre ces deux
variables. La responsabilité sociétale des entreprises n’a qu’un impact modérée
sur résultats de l’organisation.

172
La relation entre les indépendants (B1, B2, B3, B4 et B5) et la variable dépendante B4.1 n’est
pas calculé avec SPSS car au moins une variable est une constante.

173
Les seuls résultats de la corrélation de Person significative entre les variables
indépendants (C1, C2, C1.1, C1.2, C1.3, C1.4, C3, C4 et C5) et la variable
dépendant (C4.1). Elle est de -0.408, entre C4.1 et C1.4 ce qui indique une relation
négative modérée entre ces deux variables. Et de -0.53 entre C4.1 et C4.2 ce qui
indique une relation négative forte. Dans ce premier résultat, la valeur de p pour la
corrélation entre C4.1 et C1.4 est supérieure au seuil de signification de 0.05. Dans
la seconde (entre C4.1 et C4.2), la valeur de p est supérieure au seuil de signification
de 0.01.
La responsabilité sociétale des entreprises n’a qu’un impact minimum sur les
aspects sociaux de l’organisation.

174
Variable D
Le seul résultat de la corrélation de Person significative entre les variables
environnementales indépendants (D1, D2, D3, D4, D5, D6 et D7) et la variable
dépendant « doté d‟un programme de compensation des impacts de l‟activité de
l‟entreprise » (D8) est la variable (D3) : « développement des produits écologiques ».
Elle est de 0.38, ce qui indique une relation positive modérée entre ces deux

175
variables. La relation entre ces variables est positive, ainsi le développement des
produits écologiques réduit l‟impact de l‟activité de l‟entreprise sur l‟environnement.
Dans ce résultat, la valeur de p pour la corrélation entre le «développement
des écoproduits » et doté d‟un programme d‟atténuation ou de compensation des
impacts de l‟activité de l‟entreprise sur la biodiversité » et est supérieur au seuil de
signification de 0.05, il est ainsi possible d‟affirmer qu‟il existe une relation
significative entre ces deux variables. Mais ce n‟est pas le cas pour la relation des
autres variables indépendants (D1, D2, D4, D5, D6 et D7) avec le variable dépendant
(D8) (doté d‟un programme de compensation des impacts de l‟activité de
l‟entreprise).
La responsabilité sociétale des entreprises n’a qu’un impact minimum
sur les aspects environnementaux de l’organisation.

176
Variable E
Le seul résultat de la corrélation de Person significative entre les variables
indépendants (E3, E4, E5, E6, E7, E8, E9, E10) et les variables dépendants (E1et
E2). Elle est de 0.667, entre E1 et E3 ce qui indique une relation positive forte entre
ces deux variables. Et de -0.612 entre E1 et E9 ce qui indique une relation négative
forte entre ces deux variables.
Dans ce premier résultat, la valeur de p pour la corrélation entre E1 et E3 est
supérieur au seuil de signification de 0.01 il est ainsi possible d‟affirmer qu‟il existe
une relation significative entre ces deux variables (avoir un comité RSE et les actions
mises en œuvre pour une représentation équilibrée des femmes et des hommes).
Dans le second cas la valeur de p pour la corrélation entre E1 et E9 est supérieur au
seuil de signification de 0.01 il est ainsi possible d‟affirmer qu‟il existe une relation
significative mais négative entre ces deux variables (E1 et E9) les sujets qui
déclarent avoir un comité RSE sont les moins qui respectent les droits de l‟homme
dans leurs entreprise.
Par contre pour la relation entre le variable E2 et les variables dépendants n‟est pas
calculé avec SPSS car au moins une variable est une constante.
La responsabilité sociétale des entreprises n’a qu’un impact minimum sur les
aspects de la gouvernance organisationnelle.

177
178
Section 2 : Préconisation
La responsabilité sociétale des entreprises peut être assurée par le biais de
plusieurs pratiques organisées par la direction de l‟organisation et qui touchent ses
différents pôles et cela peut être au niveau social et environnemental. Ces pratiques
se traduisent par plusieurs points. Un des points majeurs est la sensibilisation et la
formation des équipes sur les enjeux de la RSE et cela en lien avec l‟amélioration
des conditions de travails des salariés. Il existe plusieurs certifications et labels tels
que l‟ISO 260000 qui attestent de l‟engagement d‟une organisation dans les
questions touchant la RSE. Après la réalisation de notre étude, nous proposons
quelque préconisation pouvant être utiles aux organisations.
 D‟après notre analyse on constate que les organisations qui ont
fait l‟objet de notre recherche ont une orientation vers la notion de valeur
partagée plus que RSE.
 La communication doit aussi être un pilier majeur de la stratégie
pour que l‟organisation puisse améliorer sa réputation aux yeux de ses
salariés, des clients, des fournisseurs et même de tous citoyens sensibilisés
aujourd‟hui à ces démarches de RSE et pour inculquer les valeurs de la RSE.
 Toute démarche RSE doit être non seulement portée par la
direction et les managers mais elle doit être aussi être portée par les salariés
c‟est-à-dire qu‟elle doit émerger pour obtenir l‟engagement. La formation des
collaborateurs sur les enjeux de la RSE est une de nos préconisations.
 La profitabilité de l‟organisation est un des sujets les plus
recherché par les dirigeants. Ainsi faire un lien entre la profitabilité et la
démarche RSE peut être encourageant pour les collaborateurs. Par exemple
dire que l‟utilisation des énergies renouvelables et la réduction des déchets
fera gagner diminution de taux d‟intérêt de crédit. La RSE touche beaucoup de
domaines qui peuvent être rentables.
 Toujours en relation avec la profitabilité cette préconisation met
le point sur le choix des fournisseurs d‟énergie, passer aux énergies vertes
peut être profitable à l‟entreprise et peut améliorer son image.
 Dans notre étude, la responsabilité du manager vis-à-vis de la
RSE a été discutée. Comme pour les salariés une formation du manager aux
sujets de la RSE est requise car il représente une force de décision au sein de

179
l‟entreprise. Un manager formé sur les enjeux de la RSE pourra diriger ses
décisions vers un engagement social et environnemental.
 Le respect du droit du travail et l‟amélioration des conditions de
travail rentrent aussi dans la démarche de RSE. Pour être responsable
l‟organisation doit mettre en œuvre tous les moyens dont elle peut disposer
pour assurer de bonnes conditions de travail à ses collaborateurs mais la
notion RSE ne se limite pas aux exigences légales du travail.
 Une des choses importante à intégrer dans les pratiques de la
démarche de la RSE est le respect des normes et les règles de base de la
santé et l‟hygiène dans les locaux de l‟organisation.
 Faire la promotion de la diversité au sein des équipes de travail.
Il est connue que, d‟une manière générale, un groupe diversifié en termes
d‟origines, de formations, d‟âges, de genres par exemple donne une bonne
image de l‟organisation et contribue au bien-être des salariés au sein de
l‟entreprise.
 Les personnes questionnées lors de notre étude se sont
montrées plus intéressées par le volet « environnement » de la RSE.
 Pour augmenter encore la visibilité de la démarche RSE, il est
conseillé à l‟organisation de créer des partenariats durables avec des
associations qui œuvrent dans les secteurs sociaux ou écologiques. Ces
partenariats peuvent avoir un impact concret sur le développement
économique et social des organisations.
 Toutes les pratiques RSE réalisées doivent être clairement
affichées dans l‟entreprise pour investir et intégrer le salarié dans cette
démarche et l‟encourager à apporter sa pierre à l‟édifice. En effet, à tout
niveau de l‟organisation, les salariés ont des idées qui peuvent servir au
développement de la démarche RSE.
 Afin d‟accompagner de gérer et d‟animer la RSE en interne de
l‟organisation un référent RSE peut être nommé ou désigner par le dirigeant.
Son travail sera de surveiller le bon déroulement et le respect de toutes les
pratiques de RSE engagées, de sensibiliser les salariés, de mettre en place
régulièrement des actions nouvelles. Il sera rattaché à la direction générale.

180
 Il est conseillé de former les collaborateurs sur les aspects
environnementaux et de l‟importance des démarches socialement responsable
car les solutions que produit l‟organisation vis-à-vis de son environnement
résulte de leurs compétences et niveau de conscience.
 Harmoniser les indicateurs entre acteurs du secteur bancaire et
enrichir le panel d‟indicateurs spécifiques aux banques dans les rapports
annuels.
 Gérer le développement durable en mode projet, en mettant à
profit les outils de gestion de grands projets.
 Renforcer les compétences de la fonction développement
durable au sein de l‟entreprise en mettant l‟accent sur la transversalité des
compétences requises et poser les principes de gouvernance de la fonction
Développement Durable.

La finalité de toutes ses préconisations est de garantir un bon climat de travail


pour les dirigeants et les salariés pour vivre dans des organisations pérenne. Ces
préconisations ont un impact économique certain du fait de l‟amélioration du
développement du capital humain de l‟organisation.

181
Conclusion partie 2
Avant d‟entamer la conclusion de cette deuxième partie, il faut signaler les
difficultés liées à la rareté des informations et documents sur la politique RSE au sein
des banques marocaines. Il faut signaler aussi que la Direction RSE dans ces
banques n‟a été créé qu‟il y a quelques années.
Ces institutions financières sont donc un véritable partenaire des communautés
rurales et joue un rôle vital dans l‟économie rurale, ils aident aussi à l‟amélioration
des conditions de vie des citoyens de ces zone, comme on a pu voir dans la
présente partie, ces banque participe à plusieurs programmes qui touchent des
classes sociales souffrant de l‟exclusion bancaire.
L‟objectif de ce travail était de comprendre l‟impact de la RSE sur les
institutions financières, cette enquête a été menée auprès des salariés et dirigeants
de établissements financières, ce choix était alimenté par le fait que ces
organisations sont les plus nombreuses au Maroc et qu‟elles ont un impact
économique certains.
L‟étude a permis de mettre en avant quelques aspects typiques de la démarche
de la responsabilité sociétale des entreprises et leur stratégie de celles-ci pour
l‟établir. Etre une institution financière peut être socialement responsable en
adoptant un style managérial préconisant le développement du capital humain, est
l‟objectif actuel à atteindre pour assurer un développement durable et donc une
durabilité dans un contexte économique instable. Les réponses au questionnaire que
nous avons reçues sont pour la plupart semblables à ce qui est décrit dans la revue
de littérature. Cette enquête a été partagée durant près de 2 mois. 30 personnes
dans des banques ont répondu et certains ont fait des commentaires qui nous ont
permis de voir à quel point ce sujet est d‟actualité.
La RSE est effectivement actuellement une priorité pour les institutions
financières. Rendre son entreprise responsable et citoyenne, en mettant en place
des actions concrètes de la démarche de RSE, ne peut qu‟améliorer l‟image que
donne l‟organisation auprès de ses salariés mais aussi de ses clients et fournisseurs.
Les pratiques préconisées dans notre mémoire peuvent être simples à mettre en
œuvre.
Face aux enjeux sociaux climatiques la démarche de la responsabilité sociale
des entreprises est une force réelle pour trouver des solutions durables à toutes ces
questions.

182
Conclusion générale
« Etre un agent de changement c‟est contempler un monde imparfait s‟atteler à
l‟améliorer souvent en surmontant d‟immenses obstacles le long de la route » Barack
Obama (Ex président des Etats Unis) lors de la remise de la Médaille de la liberté à
16 personnalités dont Desmond Tutu (prix Nobel de la paix en 1984) et Muhammed
Yunus (fondateur de Grameen Bank spécialisée dans le microcrédit).

Depuis quelques années de nombreuses ONG de premier plan (Greenpeace,


Les amis de la terre, WWF, etc.) se sont tournées vers les banques pour leur
demander « des comptes » vis-à-vis du financement de certains secteurs sensibles
au sens de l‟environnement et des droits de l‟homme.
Traditionnellement, les mécanismes et diligence des banques se limitaient à la
vérification de la stricte égalité des opérations concernées. Or, le poids et la capacité
de pression des ONG constituent non seulement un risque de réputation de premier
plan, mais compte tenu de leur influence locale parfois importante, peut menacer
l‟établissement concerné, il peut même engendrer une annulation de projet pouvant
mettre en danger des investissements ou de lourdes conséquences sur la vie de
l‟entreprise.
La mise en place d‟une stratégie RSE au sein de l‟entreprise nécessite avant
tout, un changement de paradigme, au-delà du cadre réglementaire, personne ne
peut nier que l‟entreprise n‟est pas libre de sa gouvernance surtout pour les sujets
ayant un impact sur son environnement extérieur, et la négligence de ce lien entre
l‟entreprise et son environnement y compris ses parties prenantes peut répercuter
négativement sur l‟entreprise, d‟où l‟approche risque « ESG » (risque
environnemental, social ou de gouvernance), qui résulte d‟une prise en compte
inadéquate des enjeux relatifs à la responsabilité sociale et environnementale de
l‟entreprise, il faut signaler que le risque ESG est inhérent à toute activité bancaire
(banque de détail, opérations de commerce international ou de service, etc.), ce
risque est pris en considération dans les relations du secteur financier tenant compte
des parties prenantes internes et externes, son importance s‟est augmenté suite la
pression des ONG.
Les risques ESG méritent d‟être étudiés de près vu leurs rôle corollaire à la
démarche RSE, surtout qu‟ils contribuent à compléter les risques habituels suivis par
l‟entreprise et notamment les banques et les institutions financière, leurs rôle vient de

183
s‟ajouter à l‟approche des risques opérationnels de l‟entreprise pour l‟enrichir, une
mauvaise gestion des systèmes de contrôle et de gouvernance des risques peut
mener à des prises de position trop risquées et certaines pratiques commerciales
peuvent encourager la prise de risque et l‟octroi de crédit à des clients incapables de
rembourser, et une insuffisance de prise en compte des risques environnementaux
au niveau d‟un projet peut mener à l‟importants retards et des pertes de rentabilités
voire l‟abandon du projet financé sans oublier le risque de réputation.
En termes du risque social, une politique RH négligeant le dialogue et les
situations d‟injustice sociale peuvent entraîner un risque légal et une atteindre à la
cohésion sociale et la stabilité de l‟entreprise.
L‟organisation doit trouver un équilibre entre les attentes des parties prenantes
internes et externes et ses propres besoins vis-à-vis de ses parties prenantes afin
d‟établir les synergies et les partenariats nécessaires au succès de la stratégie RSE
et de l‟organisation.
La responsabilité sociétal dépasse les acteurs immédiats et locaux, la réflexion
sur les impacts significatifs doit également être menée vis-à-vis de la société et l‟être
humain en général, et de même, une attention particulière doit être portée sur la
manière dont les activités influent sur la société en tenant compte des sept questions
centrales de l‟ISO 26000 et les domaines d‟action.
Ce qui importe lors de la mise en place d‟une stratégie RSE, c‟est le fait de se
focaliser essentiellement sur la correction des processus existant dans l‟entreprise
dans un environnement d‟implication et de partage avec les différentes parties
prenantes de l‟entreprise, car il faut avouer que la RSE comme démarche impacte
plus les processus que les hommes, chose qui peut créer une résistance au
changement, et sans une forte implication des parties prenantes, toute initiative de la
mise en place d‟une approche RSE peut trouver l‟échec, d‟autres outils ont pour
finalité d‟assurer plus de chance de survie à cette démarche dont on peut citer le
concept de la responsabilité solidaire entrepreneuriale (RSI), un concept qui permet
de remettre l‟homme dans toute sa puissance d‟action, pour lui permettre de devenir
un acteur solidaire de ses pairs et de l‟entreprise62, ce concept permet aussi
d‟évaluer le degré de maturité de la stratégie RSE, et mettre l‟homme au centre
d‟intérêt de l‟entreprise en évoluant sa mentalité et en développement son niveau

62
Laurence LECOEUR (2010), « L’entreprise au cœur du développement durable-la stratégie RSE », p. 119, 120

184
d‟intelligence, ceci va permettre de basculer du fait de considérer la RSE comme une
solution pour faire face à la pression sociétale à une culture d‟engagement dit
collectif, cela n‟est possible que si l‟entreprise met en place plusieurs outils et
systèmes tel que le référentiel RSE afin d‟encadrer la démarche et pouvoir évaluer
les réalisations de l‟entreprise en matière de ses engagements RSE.
L‟entreprise doit aussi penser à prendre en compte les attentes de ses salariés
à travers un système GRH responsable, afin de pouvoir accompagner le
développement des compétences et ancrer un système de redistribution de la valeur
plus équitable, dans une approche responsable.
L‟entreprise n‟est pas le seul agent économique censé de penser
« responsabilité sociale »63, on a essayé durant ce modeste travail de démontrer que
la RSE est plus un état d‟esprit dont l‟investisseur responsable utilise l‟assemblée
des actionnaires pour sensibiliser la direction et les autres actionnaires à des enjeux
sociaux, tandis que le consommateur écologiste oriente ses achats en fonction du
comportement de l‟entreprise, et non plus seulement de la qualité de ses produits de
manière plus profonde, la responsabilité sociale et à travers sa rhétorique des parties
prenantes, elle légitime l‟implication des citoyens dans la gestion d‟entreprise que la
stratégie traditionnelle avait rendue isolé aux considérations sociales.
Le concept « agent de changement » nous interpelle le principe que 7% des
personnes constituant un groupe suffissent à changer l‟ensemble du groupe, ces
« agents de changement » sont porteurs de message nouveau, porteur d‟un
comportement innovant, au sein de l‟entreprises, ces personnes sont appelées « les
intrapreuneurs ».
En guise de conclusion, et dans la mesure que les réflexion et les recherches
ont démontré qu‟il serait moins cher de lutter contre le changement climatique que
d‟en subir les conséquences, il faut noter que la RSE n‟est pas seulement une
stratégie visant à produire plus écologiquement, mais il faut dire qu‟une entreprise
socialement responsable est une organisation qui investit sur ses salariés afin de les
accompagner à créer de la valeur à partir des nouvelles contraintes et en se basant
sur des repères de solidarité, responsabilité et de respect de l‟environnement.

63
Corine Gendron et Bernard Girard – L’école de Montréal )2014(, « Repenser la responsabilité sociale de
l’entreprise », p.16

185
Annexe 1 : les 10 principes de l’Equateur64
Principe 1 : Revue et Catégorisation
Lorsqu‟un financement est sollicité pour un projet, l‟EPFI, dans le cadre de sa
revue et de sa due diligence internes, catégorisera le projet sur la base de
l‟importance de ses impacts et de ses risques potentiels sur le plan social et
environnemental.
Ce contrôle sera basé sur le processus de catégorisation en matière sociale et
environnementale de la Société Financière internationale (« IFC »).
Par le biais de cette Catégorisation, la due diligence environnementale et
sociale de l‟EPFI est adaptée à la nature, à l‟ampleur et à l‟état d‟avancement du
projet, ainsi qu‟à l‟importance des risques et impacts environnementaux et sociaux.
Les catégories sont les suivantes :
Catégorie A : projets présentant des risques adverses potentiels sérieux sur le
plan environnemental et social, et/ou susceptibles de générer des impacts
hétérogènes, irréversibles et sans précédent ;
Catégorie B : projets présentant des risques adverses potentiels limités sur le
plan environnemental et social et/ou susceptibles de générer des impacts peu
nombreux, généralement spécifiques à un site, en grande partie réversibles et
pouvant être aisément traités par des mesures d‟atténuation ;
Catégorie C : projets présentant des risques ou impacts adverses minimes sur
le plan environnemental et social, ou n‟en présentant pas.

Principe 2 : Evaluation environnementale et sociale


Pour tous les projets de Catégories A et B, l‟EPFI demandera au client de
mener un processus d‟évaluation visant à analyser, à la satisfaction de l‟EPFI, les
impacts et les risques environnementaux et sociaux liés au projet proposé (pouvant
inclure les questions listées à titre d‟exemple dans le Document II). Les Documents
d‟évaluation devraient proposer des mesures visant à minimiser, atténuer et
compenser les impacts adverses de manière pertinente et adaptée à la nature et à
l‟échelle du projet proposé.

64
RAPPORT LESPRINCIPESDEL’EQUATEUR JUIN 2013 – Cadre de référence du secteur financier visant à
identifier, évaluer et gérer les risques environnementaux et sociaux des projets www.equator-principles.com

186
Les Documents d‟évaluation devront refléter une évaluation appropriée,
précise et objective et une présentation des risques et impacts environnementaux et
sociaux, que celles-ci soient préparées par le client, des consultants ou des experts
externes. S‟agissant des projets de Catégorie A et, si approprié, de Catégorie B, les
Documents d‟évaluation incluront une Evaluation des impacts environnementaux et
sociaux (ESIA). Une ou plusieurs études spécialisées peuvent également nécessiter
d‟être réalisées. En outre, dans des circonstances particulières de risque élevé, il
peut être approprié que le client complète ses Documents d‟évaluation par une due
diligence spécifique portant sur les droits de l‟homme. Pour d‟autres projets, une
évaluation par une die diligence spécifique portant sur les droits de l‟homme. Pour
d‟autres projets, une évaluation environnementale et sociale limitée ou ciblée (par
exemple : un audit) ou une simple application des standards en matière de choix de
site, de pollution, de conception et de construction pourra être effectuée.
Pour tous les projets, sur tous les sites, lorsqu‟il est prévu que les émissions
de Type 1 et 2 combinées soient supérieures à 100 000 tonnes d‟équivalent CO2 par
an, une Analyse des alternatives sera réalisée afin d‟évaluer les alternatives moins
intensives en termes d‟émissions de gaz à effet de serre). Se reporter à l‟Annexe A
pour consulter les exigences en matière d‟Analyse des Alternatives.

Principe 3 : Standards environnementaux et sociaux applicables


Le processus d‟évaluation devrait traiter, en premier lieu, le respect des lois,
réglementations et autorisations nécessaires relatives aux questions
environnementales et sociales dans le pays hôte concerné.
Les EPFI exercent leurs activités sur des marchés diversifiés : certains
possèdent une solide gouvernance environnementale et sociale, un cadre législatif et
des institutions solides conçues pour protéger leurs populations et l‟environnement
naturel ; et certains possèdent des capacités techniques et institutionnelles
évolutives permettant de gérer les problèmes environnementaux et sociaux.
L‟EPFI demandera à ce que le processus d‟évaluation évalue le respect des
normes applicables comme suit :
Pour les projets situés dans les des Pays non-désignés, le processus
d‟évaluation évalue le respect des Normes de performance de l‟IFC qui leurs sont
applicables ainsi que des Directives environnementales, sanitaires et sécuritaires de
la Banque mondiale (les « Directives EHS »).

187
Pour les Projets situés dans les Pays désignés, le processus d‟évaluation
évalue le respect des lois, réglementations et autorisations nécessaires relatives aux
questions environnementales et sociales en vigueur dans les pays hôtes concernés.
Les lois des pays hôtes répondent aux exigences en matière d‟évaluation
environnementale et/ou sociale (Principe 2), de Plans et de Systèmes de gestion
(Principe 4), de Participation des parties prenantes (Principe 5), et de Mécanismes
d‟examen des plaintes (Principe 6).
Le processus d‟évaluation établira, à la satisfaction de l‟EPFI, la conformité
globale du projet aux standards applicables ou justifiera les aspects par lesquels il
standards minimum adoptés par l‟EPFI. L‟EPFI peut, à sa seule discrétion, appliquer
des exigences supplémentaires.

Principe 4 : Système de gestion environnementale et sociale (ESMS) et


Plan d’Action
Selon les Principes de l‟Equateur (Plan d‟Action EP) Pour tous les projets de
Catégorie A et B, l‟EPFI demandera au client de développer ou de tenir à jour un
Système de gestion environnementale et sociale (ESMS).
En outre, un plan de gestion environnementale et sociale (ESMP) sera
préparé par le client afin de traiter les questions soulevées lors du processus
d‟évaluation et d‟intégrer les actions requises afin de respecter les standards
applicables. Si les standards applicables ne sont pas respectés à la satisfaction de
l‟EPFI, le client et l‟EPFI conviendront d‟un Plan d‟Action fondé sur les Principes de
l‟Equateur (le Plan d‟action EP). Le Plan d‟Action EP vise à souligner les lacunes et
les engagements à respecter les exigences de l‟EPFI conformément aux standards
applicables.

Principe 5 : Participation des parties prenantes


Pour tous les projets de Catégorie A et B, l‟EPFI demandera au client
d‟apporter la preuve d‟une participation effective des Parties Prenantes dans le
cadre d‟un processus continu et structuré adapté à la culture locale des
communautés affectées et, le cas échéant, des autres Parties Prenantes. Pour les
projets présentant des impacts adverses potentiellement importants pour les
communautés affectées, le client mènera un processus de Participation et de
consultation de manière informée. Le client adaptera son processus de consultation

188
: aux risques et

189
aux impacts du projet ; à la phase de développement du projet ; aux préférences
linguistiques des communautés affectées ; à leurs processus de prise de décisions ;
et aux besoins des groupes défavorisés et vulnérables. Ce processus devrait être
exempt de toute manipulation, interférence, coercition et intimidation externes.
Afin de faciliter la Participations des parties prenantes, le client fera en sorte,
en fonction des risques et des impacts du projet, que les Documents d‟évaluation
appropriés soient facilement accessibles aux communautés affectées et, le cas
échéant, aux autres parties prenantes, en langue locale et en s‟adaptant à la culture
locale.
Le client prendra en compte, et consignera, les résultats du processus de
Participation des parties prenantes, y compris toute action convenue au terme de ce
processus. Pour les projets présentant des risques ou des impacts adverses sur le
plan environnemental ou social, la communication devrait intervenir très en amont
dans le processus d‟évaluation et dans tous les cas avant le début de la construction,
et se poursuivre sur une base régulière.
Les EPFI reconnaissent que les populations autochtones peuvent constituer
des groupes vulnérables parmi les communautés affectées par un projet. Les projets
affectant des populations autochtones seront soumis à un processus de Participation
et de consultation de manière informée et devront respecter les droits et protections
dont bénéficient les populations autochtones dans le cadre du droit national
concerné, y compris dans le cadre des lois transposant le droit international en droit
national. En accord avec les circonstances particulières décrites dans la Norme de
performance n°7 de l‟IFC (lorsque c‟est pertinent, selon la définition qui en est
donnée dans le Principe 3), les projets présentant des impacts adverses pour les
communautés autochtones requerront leur consentement libre, préalable et informé
(« FPIC ou Free Prior =Consent)65.

65
Il n’existe pas de définition universellement acceptée du FPIC. Sur la base de négociations de bonne foi entre
le client et les communautés autochtones affectées, le FPIC s’appuie, en l’élargissant, sur le processus de
Participations et information de manière informée, s’assure de la prise en compte d’une participation
significative des populations autochtones dans les prises de décision, et vise à parvenir à un accord. Le FPIC
n’exige pas l’unanimité, ne congère aucun droit de veto à des individus ou à des sous-groupes, et n’exige pas
du client qu’il accepte certains aspects qui ne soient pas sous son contrôle. Des éléments du processus
d’obtention d’un FPIC sont présentés dans présentés dans la Norme de performance n°7 de l’IFC.

190
Principe 6 : Mécanisme et règlement des griefs
Pour tous les projets de Catégorie A et, si approprié, de Catégorie B, l‟EPFI
demandera au client, dans le cadre de l‟ESMS de mettre en place un Mécanisme de
règlement des griefs ayant trait à la performance environnementale et sociale du
projet, destiné à recueillir les préoccupations et à en faciliter la résolution.
Le mécanisme de règlement des griefs doit être proportionné aux risques et
aux impacts du projet et les Communautés affectées doivent en être les principaux
utilisateurs. Il visera à répondre rapidement à leurs préoccupations à l‟aide d‟un
processus de consultation compréhensible et transparent adapté à la culture locale,
facilement accessible, gratuit, et sans rétribution de la partie ayant soulevé le
problème ou la préoccupation en question. Le mécanisme ne devra pas faire
obstacle aux recours judiciaires ou administratifs. Le client informera les
Communautés affectées de l‟existence de ce mécanisme au cours du processus de
Participation des parties prenantes.

Principe 7 : Revue indépendante (Financements de projets)


Pour tous les projets de Catégorie A et, si approprié, de Catégorie B, un
Consultant environnemental et social indépendant, sans lien direct avec le client,
procédera à une Revue indépendante des documents d‟évaluation, y compris
l‟ESMP, les ESMS et les documents du processus de Participation des parties
prenantes afin d‟aider l‟EPFI à réaliser sa due diligence et à évaluer la conformité
aux Principes de l‟Equateur.
Le Consultant environnemental et social indépendant proposera également-ou
validera- le plan d‟Action EP permettant de mettre le projet en conformité avec les
Principes de l‟Equateur, ou signalera les cas dans lesquels la conformité n‟est pas
possible.
La réalisation d‟une Revue indépendante par un Consultant environnemental
et social indépendant est nécessaire pour les projets présentant des risques
d‟impacts potentiels élevés, y compris, sans limitation, l‟un des impacts suivants :
 Impacts adverses sur les populations autochtones ;
 Impacts sur les Habitats critiques ;
 Impacts importants sur le patrimoine culturel ;
 Déplacements de populations à grande échelle.

191
Pour les autres Prêts aux entreprises liés à un projet de Catégorie A et, si
approprié, de catégorie B, l‟EPFI peut déterminer si une Revue indépendante est
appropriée, ou si une revue interne par l‟EPFI est suffisante. Elle peut prendre en
compte la due diligence réalisée par un établissement financier bilatéral ou
multilatéral ou par une Agence de crédit à l‟exportation d‟un pays membre de
l‟OCDE, le cas échéant.

Principe 8 : Engagements à faire ou à ne pas faire (« Convenants »)


L‟une des forces importantes des Principes de l‟Equateur est l‟inclusion de
convenants de conformité.
Pour tous les projets, le client s‟engagera à respecter, dans la documentation
financière, l‟ensemble des lois, réglementations et permis relatives aux questions
environnementales et sociales dans le pays hôte concerné sur tous les aspects
importants.
En outre, pour tous les projets de Catégorie A et de Catégorie B, le client
s‟engagera à ce que la documentation financière :
a) soit conforme aux ESMP et aux Plan d‟action EP (si applicable)
pendant la construction et l‟exploitation du projet sur tous les aspects
importants ;
b) prévoie de fournir des rapports périodiques dans un format
convenu avec l‟EPFI (leur fréquence devra être propositionnelle à la gravité
des impacts, ou selon les obligations légales, mais devra en tout état de cause
être au moins annuelle), élaborés par le personnel interne ou des experts
externes, et qui devront :
Documenter le respect des ESMP et du Plan d‟action EP (si
applicable),
Attester du respect des lois, des réglementations et permis d‟ordre
environnemental et social s‟appliquant aux niveaux local, régional et national
dans le pays d‟accueil
c) prévois de démanteler les installations, là où il convient de le
faire, conformément à un plan de démantèlement convenu.
Si un client ne respecte pas ses covenants en matière environnementale et
sociale, l‟EPFI recherchera des mesures correctives avec le client afin de l‟aider,
dans la mesure du possible, à remettre le projet en conformité. Si le client n‟y

192
parvient pas dans un délai imparti convenu, l‟EPFI se réserve le droit d‟exercer
les recours qu‟elle estimera appropriés.
Principe 9 : Suivi Indépendant et Reporting (Financement de projets)
Afin d‟évaluer la conformité du projet avec les Principes de l‟Equateur et
de s‟assurer du suivi et du reporting réguliers après le closing financier pendant
toute la durée du prêt, l‟EPFI demandera, pour tous les projets de Catégorie A et,
si approprié, de Catégorie B, la nomination d‟un Consultant environnemental et
social indépendant, ou demandera, pour au client de d‟appuyer sur des experts
externes qualifiés et expérimentés pour vérifier les données de son suivi qui
seront communiquées à l‟EPFI.
Pour les projets pour lesquels une revue indépendante est requise en vertu
du Principe 7, l‟EPFI demandera la nomination d‟un Consultant environnemental
et social indépendant après le closing financier, ou demandera au client de
s‟appuyer sur des experts externes qualifiés et expérimentés pour vérifier les
données de son suivi avant de les communiquer à l‟EPFI.
Principe 10 : Reporting et Transparence (Obligations du client en
matière de reporting)
Les obligations suivantes du client en matière de reporting s‟ajoutent aux
obligations de communication visées dans le principe 5.
Pour tous les projets de Catégorie A et, le cas échéant, de Catégorie B :
Le client s‟assurera que, au minimum, un résumé de l‟EIES est accessible
et disponible en ligne66.
Le client rendra public les niveaux d‟émission de GES (émission de niveau
1 et 2 combinées) au cours de la phase opérationnelle des projets émettant plus
de 100.000 tonnes d‟équivalent CO2 par an. Reportez-vous à l‟Annexe A pour
consulter le détail des obligations de reporting, En tenant compte des règles de
confidentialité, l‟EPFI rendra publiques au moins une fois par an les opérations
ayant atteint le closing financier et fera part son processus et de son expérience
dans la mise en œuvre des Principes de l‟Equateur. L‟EPFI présentera ses
rapports conformément aux obligations minimales de reporting telles que
détaillées en Annexe B.

66
Sauf dans le cas où le client ne dispose d’aucun accès à internet.

193
Annexe 2 : Questionnaire

194
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages:
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d‟emploi pour plus d‟éthique et de développement durable »,
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 Vienney Claude,(1994), « L'économie sociale », La Découverte,


Paris.
 Vermeulin Chris et Vermeulin Frederic, (2012), « comprendre et
entreprendre une démarche RSE - la responsabilité sociétale pour
tous les entrepreneur », Afnor Editions.

196
Articles et revues :

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marchandisation de la responsabilité sociale de l‟entreprise, Revue
Gestion, 31(2),pp :83-91.
 BULINGE Franck et Karen DELCHET-COCHET sous la Direction
de Françoise Dupuich , L‟HARMATTAN (2012), « Regards croisés
sur la responsabilité sociale de l‟entreprise RSE , article :
Intelligence économique et responsabilité sociétale des
entreprises : entre théories vertueuses et pratiques paradoxales »
pp : 117-144.
 Capron M., Gray R,(2000). “Accounting in Europe. Experimenting
with Assessing Corporate Social Responsibility in France : an
exploratory note on an initiative by social economy firms”, The
European Accounting Review, 9(1), pp. 99-109.
 Chahrazad TAHIRI (2017): la responsabilité sociale de l‟entreprise
dans les banques : cas de la banque populaire. Numéro N° 4, Vol 1
: septembre 2015
 De Serres, A., C. Gendron(2006), « Pratiques et stratégies des
institutions financières en matière de divulgation d'information sur
leur responsabilité sociale », Cahier conjoint de la Chaire de
responsabilité sociale et de développement durable et du Groupe
interdisciplinaire de recherche en éthique financière, Montréal,
École des sciences de la gestion, UQÀM, No. 16-2006.Bibliothèque
nationale du Québec, 2006.
 Mehdi MENCHIF : LA PERCEPTION DE LA RESPONSABILITE
SOCIALE DE L‟ENTREPRISE PAR LES BANQUES AU MAROC :
QUEL IMPACT ? Revue du Contrôle de la Comptabilité et de l‟Audit
 Meyer J.W. & Rowan B. (1977), “Institutionalized organizations:
formal structure as myth and ceremony”, American Journal of
Sociology , vol.83 n°2, pp.340 -363

197
Rapports et documents de travail:

 La Confédération Générale des Entreprises du Maroc (Octobre


2012), "La Charte de Responsabilité sociale de la CGEM & la Norme
ISO 26000 la Norme ISO 26000 Analyse comparée", édition des «Les
Leaders de la RSE au Maroc».
 BARID AL MAGHRIB (2014) – Rapport d‟activité 2012, édition Barid Al
Maghrib 2014.
 BSR(Business for Social Responsibility) (décembre 2013),, Compte-
rendu Stratégie RSE, matérialité et intégration ,Paris, publication de
BSR.
 Georges Gloukoviezoff. (2009). «Banques et responsabilité sociale :
existe-t-il une spécificité mutualiste face à l‟exclusion bancaire ? ».,
Rapport Centre Walras 2004, Université Lumière Lyon 2.

Thèses et mémoires:

 Damak-Ayadi, Salma. (2004). La publication des rapports sociétaux


par les enterprises françaises. Thèse de doctorat, CREFIGE Paris IX
Dauphine.
 Georges Gloukoviezoff(2008), « De l‟exclusion à l‟inclusion bancaire
des particuliers en France Entre nécessité sociale et contrainte de
rentabilité », Université Lumière Lyon 2.
 stevopiL selliG ramillaG .SSENISUB UD TE EUQIHTÉ'LED SECON SEL
 Ivana Rodić (2007), Responsabilité sociale des entreprises le
développement d‟un cadre européen, Mémoire présenté pour
l‟obtention du Diplôme d‟études approfondies en études européennes,
institut europeen de l‟universite de Geneve, Rédigé sous la direction du
Professeur Philippe Braillard.
 Karim EL BETIOUI (2015), la stratégie RSE au sein AL BARID BANK.
FSJES OUJDA.

Sites internet:

 Conseil mondial des entreprises pour le développement


durable.URL :www.wbcsd.org/

198
 Site web de l‟Organisation des Nations unies pour l‟alimentation et
l‟agriculture (FAO), url : www.fao.org
 Ministère de l‟aménagement du territoire, de l‟eau et de
l‟environnement, site officiel [en ligne], lien : www.muat.gov.ma.
 Avlonas NIKOS, «The Origins of Social Responsability in Ancient
Greece», 2004, p. 6, disponible sur le site http://www.cse-net.org.
 Association de lutte contre le green washing, site officiel [en ligne], lien :
www.greenwashing.fr
 Principes de L’Equateur, site officiel [en ligne], lien : www.equator-
principles.com
 -euqihte-20140424-20140424-1359953/eimonoce/rf.setunim20.www//:ptth
sesirpertne

 31389/euqihté/siacnarf/seriannoticid/rf.essuoral.www//:ptth

 52427#elarom=q?52562/larom/siacnarf/seriannoticid/rf.essuoral.www//:ptth

 Conseil mondial des entreprises pour


ldéveloppementdurable.URL :www.wbcsd.org/

199
Liste des figures
 Figure1 : La construction théorique de la RSE
 Figure 2 : graphique des responsabilités de l’entreprise
 Figure 3 : L’entreprise et ses parties prenantes
 Figure 4. L’impact de la RSE dans la société
 Figure 5. Le développement de la RSE en période de crise en secteur
bancaire (d’après Fernandez)
 Figure 6. Le modèle de développement de la RSE en période de
crise (d’après Jonker et Souto)
 Figure 7 : Labels, codes et certifications
 Figure 8 : Les lignes directrices de l’ISO 26000
 Figure 9 : Composantes du développement durable

Liste des Tableaux :


 Tableau 1 : les différentes approches qui sous-tendent l’évolution du concept de
RSE
 Tableau 2 : les attentes des parties prenantes par rapport aux responsabilités de
l’entreprise
 Tableau 3 : Exemples de définitions de la RSE pendant les années soixante
 Tableau 4 : Les indicateurs du GRI et leur correspondance à l’ISO 26000
 Tableau 5 : Les engagements du Maroc pour les Objectifs du Millénaire pour le
Développement 2015

Les schémas :
 Schéma 1 : La pyramide de la responsabilité sociale

200
Table de matières

Introduction générale--------------------------------------------------------------------------------------------------------7
Partie 1 : Cadre conceptuel et développement de la responsabilité sociétale des entreprises au
Maroc-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------12
Chapitre 1 : la responsabilité sociétale des entreprises----------------------------------------------------14
Fondements théoriques et délimitation conceptuel de la RSE---------------------------------------15
SECTION 1 : Les fondements théoriques de la RSE------------------------------------------------------15
SECTION 2 : Définition du concept RSE
39 SECTION 3 : La RSE dans le secteur bancaire---------------------------------------------------------49
SECTION 4 : Ethiques et valeurs RSE
55 SECTION 1 : La matérialisation au service RSE-------------------------------------------------------62
SECTION 2 : La normalisation de la RSE 66
Conclusion chapitre 1 : 80
Chapitre 2 : La RSE comme pratique des entreprises dans le cadre de leur contribution au
développement durable au Maroc 81
SECTION 1 : les pratiques RSE dans les entreprises----------------------------------------------------82
SECTION 2 : La RSE entre formalisme et volontarisme-------------------------------------------------87
SECTION 1 : Les leviers de la RSE 95
SECTION 2 : Le Maroc et le concept de RSE et Développement Durable-----------------------101
Conclusion chapitre 2 : 105
Conclusion Partie 1 : 106
Partie 2 : La Partie Empirique de La Recherche----------------------------------------------------------------109
Introduction partie 2 : 110
Chapitre 1 : Méthodologie de recherche 111
Section 1 : objectifs, questions de recherche et hypothèses----------------------------------------111
Section 2 : Les études réalisées 114
Etude 1 : La RSE dans le secteur bancaire, un outil de reconquête de la confiance en période
de crise 114
Etude 2 : BANQUES ET DEVELOPPEMENT DURABLE---------------------------------------------------115
Etude 3 : Communication sur la RSE dans le processus de légitimation de la banque-------116
Etude 4 : la perception de la responsabilité sociale de l’entreprise par les banques au Maroc
quel impact sur la performance financière ?------------------------------------------------------------------118
Section 3 : Méthodologie de recherche 119
Chapitre 2 : ANALYSE DES RESULTATS ET DISCUSSION----------------------------------------------124
Section 1 : Analyse des résultats 124
Section 2 : Préconisation 177
Conclusion partie 2 180
Conclusion générale------------------------------------------------------------------------------------------------------181

201

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