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C.A.

T devant une anurie calculeuse


 Définition :
Arrêt total ou presque total (<200cc/24h voir 400 selon les auteurs) de la
diurèse, la vessie étant vide, suit a une obstruction lithiasique située a un
nv quelconque de la VES incluant les 2 méats urétéraux.
C’est une urgence uro néphrologique car elle peut rapidement être à l’
origine d’une IRA, mettant un jeu le pronostic vital.

 Rappels sur les chiffres de la diurèse :


 Diurèse normale : >500cc/24h.
 Oligurie : entre 200-400cc/24h.
 Anurie : <200cc/24h.

 Intérêts de la question :
 C’est une urgence médico chirurgicale.
 Dgc : clinique et radiologique (couple ASP-écho, TDM) doit être rapide et
précoce.
 TRT :
Correction des troubles métabolique.
Drainage de la VES obstruée.
Traitement de la cause de l’obstacle.
Pronostic vital mis en jeu si le TRT n’est plus rapidement instauré.

 Physiopathologie :
 L’anurie obstructive (post rénale) représente 10% des anuries.
 Autres causes d’anurie :
a. Causes pré rénales (anurie fonctionnelle) :25% des anuries ;
d’origine vasculaire par hypo perfusion rénale, état de choc,
déshydratation.
b. Causes parenchymateuses (anurie organique) :65% des anuries ;
nécrose tubulaire aigue ischémique ou toxique 80%, néphropathies
interstitielles, glomérulaires, vasculaire 10%.
 Le mécanisme est le suivant :
Obstacle sur la VE
Arrêt de la diurèse
Augmentation de la pression d’amont
Blocage de la filtration glomérulaire.
 L’atteinte du parenchyme rénal est consécutive a :
Hyperpression dans le TCP.
Infiltration cellulaire interstitielle.
Diminution de débit sanguin rénal -> redistribution de débit -> nécrose
médullaire.
 En l’absence de levée rapide de l’obstacle, des lésions parenchymateuses
irréversibles peuvent apparaitre et les chances de récupération diminuent
avec le temps.
 L’arrêt de l’acidification de l’urine est assuré par :
Pertes en bicarbonates.
Défaut de résorption tubulaire.
Modification des mécanismes de débit et de concentration des urines
ainsi que le transport hydro électrolytique.
 Les conséquences sont :
Troubles métaboliques ; (acidose métabolique, augmentation de l’urée
et créât, hyper+, hypo Na+, hypo Ca, hypo protidémie, rétention
hydrique -> OAP, œdème cérébral).
A.E.G
Infection ; favorisée par la stase entrainant une néphrite interstitielle voir
PNA pouvant conduire au choc septique voir le décès.
Rupture de la VE ; si pression intra pyélique >50-100, avec formation
d’un urinome potentiellement infecté.
 La dilatation du haut appareil urinaire peut être absente en cas de
déshydratation extra cellulaire associée.

 Diagnostic :
I. Clinique :
A. C.D.D ;
Patient qui consulte à l’urgence pour absence de diurèse, 2 situations
peuvent se présenter :
1. Anurie récente : patient conscient, signale qu’il n’a pas uriné
depuis des heures, et qu’il ne ressent pas l’envie d’uriner, la sonde
vésicale ramène quelque goutte.
2. Anurie négligée : le patient présente des troubles de la conscience
avec AEG.
B. Interrogatoire ;
Heure de la dernière miction ou du dernier vidage du sachet collecteur,
Mode d’installation brutal ou progressif,
Signes accompagnants ou précédant l’anurie (CN, hématurie),
ATCDs (chirurgie antérieure, maladie lithiasique ‘‘notion d’expulsion de
calculs’’, Tm génito- urinaire ou digestive, notion du rein unique
congénital).
C. Examen physique ;
o état général (pouls, TA, T)
o absence du globe vésicale (à la palpation ou après sondage)
o palpation des fosses lombaires (à la recherche de gros rein)
o rechercher les signes de DSH (pli cutané, muqueuse)
o touchers pelviens (Tm palpable de la vessie, prostate, utérus,
rectum….)
o recherche des signes de rétention hydrique (troubles de
conscience, OAP, OMI)
o ECG (recherche de signes d’hyperkaliémie.

II. Biologie : a la recherche de ;


FNS (hyperleucocytose)
Bilan rénal (IRA)
Ionogramme sans garrot (hyper K, hypo Na)
Gaz du sang (acidose)
ECBU sur les quelque gouttes d’urine ramenées
B.P.O
III. Radiologie :
1. ASP (élément d’orientation):
Analyse du squelette (signes de métastase),
Taille et forme des 2 reins,
Recherche des calculs radio opaque.
2. Echographie (examen essentiel) :
Réaliser en urgence,
Confirme le diagnostic d’anurie obstructive (dilatation des CPCs
bilatérale ou unilatérale sur rein unique sur vessie vide),
Apprécie l’état fonctionnel des 2 reins (épaisseur du parenchyme),
Image lithiasique (hyper échogène avec cône d’ombre postérieur),
Intérêt thérapeutique (guide la ponction percutanée des cavités
rénales),
Limite :
Faux négatifs 5-10% (pas de dilatation des CPCs ; DSH/délai court),
Faux positifs 5-20% (kyste para pyélique, polykystose rénale).

3. Scanner spiralé abdomino pelvien sans injection :


Indiqué en urgence si ASP+écho non concluent,
Confirme de diagnostic d’anurie calculeuse,
Confirme la nature lithiasique et précise le siège de l’obstacle,
Examen très sensible.

4. IRM ou URO IRM :


Même renseignements que la TDM,
Permet une analyse morphologique ultra rapide avec exploration
de l’ensemble des VE,
Limites : (kystes sinusaux, urine infectées ou hématique)
Avantages : (l’injection de gadolinium reproduit une UN mais
qu’est réalisable chez l’insuffisant rénal).

5. UPR : particularité ;
Confirme l’origine lithiasique même si calcul radio transparent,
image lacunaire arrondie ou arrêt en cupule.

6. Pyélographie antérograde :
Si l’UPR n’est pas concluante,
Avantage : (moins de risques infectieux que l’UPR).
 Diagnostic différentiel :
 Eliminer ce qui n’est pas une anurie (RVA ; présence de globe vésicale)
 Eliminer les anuries non obstructives (Anuries pré rénales ; DSH/état de
choc, Anuries parenchymateuses ; nécrose tubulaire/néphropathies
interstitielles glomérulaire ou vasculaire).
 Eliminer les autres causes d’anurie obstructive (KC pelviens, ADP, FRP,
TM urothéliales ‘TVES, TV’, lésion iatrogène urétérale post op, MJPU)

 Formes cliniques particulières :


 IRA obstructive a diurèse conservée,
 Association IRA+PNA (tubulopathie aigue avec néphropathie interstitielle
infectieuse, anurie compliquée d’une PNA avec ou sans tubulopathie).

 Traitement :

i. Correction des troubles métaboliques :

 Premier volet thérapeutique, car les troubles métaboliques


peuvent engagée le pronostic vital.
 Correction des troubles hydro électrolytiques.
 Indications de l’EER en urgence ;
Surcharge hydro sodée (OAP, œdème cérébrale),
Acidose sévère (PH<7,2),
Hyperkaliémie (>7,5 ou >6,5 avec des signes électriques),
Urée > 40mmol/l ou sd. Urémique (VMSTs, signes neurologique),
Créât >1000mmol/l.

ii. Drainage en urgence :

o types de drainage :
a. par voie rétrograde (sonde JJ ou sonde urétérale) ;
UPR en 1er, préciser le siège de l’obstacle
C’est le drainage de première intention (sonde urétérale si
infection).
Ce type de drainage peut avoir un effet thérapeutique
flécher le calcul dans le rein.

b. Néphrostomie per cutanée ;


Si échec de drainage rétrograde,
Contre indiquée si troubles de la coagulation,
Permet la réalisation d’une pyélographie descendante.

c. drainage chirurgical ;
D’indication exceptionnelle,
En cas d’impossibilité de drainage antérograde ou rétrograde
2 types de drainages (néphrostomie ou urétérostomie).

o complication de drainage : (syndrome de levée d’obstacle) :


Définition ;
C’est l’incapacité transitoire des reins à concentrer les urines,
caractérisé par (polyurie osmotique 5-10 l/24h, troubles ioniques,
DSH extra cellulaire).

Physiopathologie ;
2 phénomènes favorisent la survenue du sd.de levée d’obstacle :
 baisse brutale de la pression intra pyélique.
 Elévation du flux sanguin rénal et par conséquent le débit de
filtration glomérulaire.

Les capacités de concentration des reins sont d’autant plus altérées


que l’obstacle a été prolongé.

CAT devant un sd. De levée d’obstacle ;


Compensation hydro électrolytique en fonction des pertes et de
l’ionogramme.
J1 100% des pertes, J2 75% des pertes, J3 50% des pertes, pour
arriver a l’arrêt de toute supplémentassions.

Surveillance ;

(Diurèse, état d’hydratation, TA, conscience, ionogramme, fonction


rénale)

iii.Traitement étiologique :
‘’Voir cours stratégie thérapeutique’’.
 Conclusion :
 L’anurie calculeuse est une urgence médico chirurgicale.
 Le pronostic dépend de la rapidité de DGC et la qualité de la PEC.
 Après le levé de l’obstacle et le TRT du calcul, il faudra prévenir les
récidives.

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